III) Parallèle entre
post-rock et cinema
Le post-rock par son coté instrumental et rythmiquement
élastique est propice à l'habillage de films. Dans la plupart des
scènes où la musique doit être lente et doit s'appuyer sur
des images sans son direct, le post-rock a la capacité d'arrêter
le temps et de prolonger l'action. Cette état de contemplation permet au
spectateur de s'enfouir et de s'identifier au personnage, à ses
émotions.
Le post rock à toujours
été associé au cinéma de par ses introductions de
« movie quotes » dans certains morceaux, comme Explosions
in the sky utilisant un monologue tiré de The Thin Red Line (1998) dans
leur chanson Have You Passed Through This Night?. En extension, on pourrait
citer Godspeed You ! Black Emperor qui détiennent leur nom en
hommage à un film de motard japonais de 1976. En outre, Stanley Kubrick,
une chanson de Mogwai en l'honneur du fameux cinéaste américain,
nous renvoit de suite à l'impact que peut avoir le septième art
sur la musique en général et plus particulièrement le
post-rock. Les Poitevins de Microfilm, maîtres en France dans le genre,
ont bien compris l'importance du cinéma et l'impact qu'il peut avoir sur
la musique. Comme il est de tradition dans le post-rock, ils ont
remplacé la section vocale par des échantillons sonores de
dialogues de films. Durant leurs concerts, ils projettent des films
d'animations composés d'images de films par la suite
réanimés. Les images sont déclenchées et
pilotées par le groupe en direct grâce à un système
de pédalier spécialement conçu par Microfilm pour les
lives. Leur dernier album Stereodrama a été créé
sous forme d'expérience audio-visuelle : des lunettes 3D ont
été inclues dans l'album.
Depuis ses premiers pas des
groupes post-rock ont introduit du « feedback »
vidéo dans leurs concerts. A la maniere de Jefferson Airplane avec un
support d'images psychédéliques durant leurs concerts au Matrix,
Bark Psychosis ont utilisé un long métrage (The Secret Adventures
of Tom Thumb, 1993) en tant que soutien visuel au groupe.
1) Auteurs de musique de films et compositeurs influents
Les bandes originales de caractère post-rock sont pour
la plupart du temps en imitation avec des compositeurs du calibre de Philip
Glass, Michael Nyman compositeur de musique minimale et contemporaine et Clint
Mansell. A noter des B.O. de facture instrumentale qui élaborent le
côté « épuré » et sincère
de la musique, Crash (1996) d'Howard Shore, The Straight Story (1999)
d'Angelo Badalamenti et Ne le dis à personne (2006) de Mathieu
Chedid, qui grâce à leur originalité dans un monde du
cinéma où chaque musique est une copie conforme du film
précédent, influencent tout une génération de
nouveaux compositeurs.
Clint Mansel qui n'était pas compositeur de musique de
film à la base, mais officiait en tant que guitariste au sein du groupe
industrial rock Pop Will Eat Itself, donna naissance a un nouveau
genre, le Grebo mais cela est une autre histoire. De sa puissance
créative sont sortie des B.O. du calibre de ð (1998),
Requiem for a Dream (2000), toutes deux issuent de sa collaboration
avec le réalisateur Darren Aronofsky. Une sorte de Leone-Morricone des
temps modernes. Mansell ne se considère pas post-rock ni
« ambient » mais ses influences sont soulignées par
sa musique lente et éthérée. En 2006, il signe la BO de
The Fountain qui le voit associer à Mogwai et qui conforte ainsi son
association au mouvement post-rock.
D'ailleurs, le filmscore a été composé
durant toute la phase de production du film, pour ainsi créer une humeur
qui s'épanouie tout le long du film et qui crée une progression
adjacente aux sentiments perçus grâce aux images.
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