UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
UAC
SEPTIEME PROMOTION (2005 - 2006)
OPTION : FINANCE ET CONTROLE DE
GESTION
ANALYSE ET MESURE DE LA CREATION DE RICHESSE DES PME
BENEFICIAIRES DES SERVICES FINANCIERS DECENTRALISES AU BENIN : UNE
APPROCHE CONSTRUCIVISTE DU MODELE THEORIQUE EVA (ECONOMIC VALUE ADDED) SUR
DONNEES DE PANEL
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
PROGRAMME DOCTORAL EN SCIENCES DE GESTION
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES
APPROFONDIES EN SCIENCES DE GESTION
Sous la direction de
Albert CORHAY
Vice-recteur de l'Université de
Liège (Belgique)
Codirection :
Aline MULLER
Université de Liège
Présenté et Soutenu
par :
Jean de Dieu Elisée KOUDJO
JURY
Président : Monsieur
......................................................................
Suffragants : Monsieur
......................................................................
Monsieur
......................................................................
LA FACULTE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION, NI
IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES.
CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES
À LEURS AUTEURS.
DEDICACES
A Dieu - Tout Puissant, par le nom de son
Fils Jésus - Christ sans qui rien de ce qui est n'a
été fait.
A toi Papa, pour ta sollicitude et ton
Souci permanent de mon devenir ; daigne trouver par ce
Travail ton chef-d'oeuvre et toute mon affection.
A toi Maman, pour ton soutien et tes
prières
Qui ont galvanisé mon ardeur. Toute ma reconnaissance
Et toute mon affection.
A vous oncles, en reconnaissance pour
Votre assistance spontanée qui me lance sur vos pas
Veuillez trouver ici vos empreintes.
A vous frères, soeurs, cousins, cousines, neveux
et nièces,
Profond attachement, et que ce travail soit pour
Vous une source d'émulation.
A vous mes amis (es), pour votre pensée
positive
Tout au long de mon cursus ; je vous renouvelle toute
Mon amitié.
REMERCIEMENTS
La tâche menée à bien, nous ne saurions
nous en prévaloir sans avoir la joie de manifester notre profonde
gratitude à toutes les personnes qui en ont permis l'accomplissement,
nommément :
Pr. Fulbert GERO AMOUSSOUGA, pour avoir su
créer l'opportunité d`éclore par le biais de ce programme,
une nouvelle génération de gestionnaires,
bénéfiques tant aux universités qu'aux organisations
nationales et internationales. - Nous ne saurions assez vous en remercier.
Pr. Albert CORHAY, pour avoir accepté
de diriger ce mémoire, malgré vos multiples charges, notamment
celles qui vous occupent actuellement au poste de Vice-recteur à
l'université de Liège. - Vous voudriez bien recevoir nos
sincères reconnaissances pour votre disponibilité, votre
promptitude et votre amabilité.
Dr. Aline Muller, pour avoir accepté
de co-diriger cette recherche. Veuillez trouver ici l'expression de notre
profonde gratitude, car vos critiques, vos apports et surtout votre
amabilité ont permis l'amélioration qualitative de ce
mémoire.
Dr Michel AHOHOUNKPANZON, Conseiller en
Politiques au PNUD et Professeur à la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de l'Université d'Abomey - Calavi, pour vos
conseils et vos multiples encouragements à notre égard.
M. Valentin GODONOU, Ingénieur
Statisticien, pour avoir accepter volontiers de nous accorder son
expertise sur le traitement économétriques des données. -
Toute ma dette de reconnaissance à vous.
Enfin, tous mes remerciements à
Albert, Bienvenu, Habib,
Landry et à M. Barthélemy
SENOU, pour votre dévouement à la lecture de ce
mémoire
RÉSUME : Le
présent travail de recherche analyse et mesure la création de
richesse de 156 PME consommatrices de microcrédits des trois
premières IMF au Bénin sur la période 2003 - 2005. Il
porte sur un secteur de développement dual : le sous secteur des
PME en quête de financement du sous secteur très dynamique des
IMF. Pour ce faire, nous avons utilisé comme concept de base le
modèle de la création de valeur EVA (Economic Value Added), que
nous avons appliqué de façon contingente aux
réalités des PME dans leurs relations de micro financement avec
les IMF. La méthodologie retenue donne une indication à tous les
acteurs de la microfinance (l'Etat, les bailleurs, les IMF et même les
clients des IMF promoteurs de PME), sur l'(in)effectivité de la
création de richesse assignée à la microfinance comme
outil de développement. Les résultats obtenus
révèlent que, 77% des 156 PME ne sont pas propices à
l'analyse de la création de valeur, puisqu'elles n'arrivent pas à
dégager une rentabilité financière. Il s'en déduit
que, seules 36 sur 156 PME créent de la valeur. A ce niveau, le taux de
création oscille entre 0,0871% et 1,9599% des capitaux investis. Afin de
rapprocher les résultats théoriques des faits empiriques, nous
avons choisi une variable de comparaison qu'est la satisfaction perçue
par les PME bénéficiaires. Là-dessus, 39% des promoteurs
de PME estiment être satisfaits, au moins au niveau de leurs attentes. De
plus, l'étude a mis en exergue quelques facteurs exogènes
(coût global de financement, structure financière des PME,
asymétrie d'information et qualité des services non financiers
des IMF) susceptibles d'expliquer le niveau de création de valeur des
PME bénéficiaires de microcrédits. Il en ressort que, la
réduction du coût global de financement et l'amélioration
du levier financier des PME sont les facteurs, les plus susceptibles
d'améliorer le niveau de création de richesse des PME.
L'amélioration de la qualité des services non financiers des IMF
s'avère nécessaire, mais dans une moindre mesure.
ABSTRACT: The present research
work analyses and measures wealth creation about 156 small companies consuming
micro credits in the first three microfinance's institutions in Benin during
the period 2003 - 2005. It deals with dual development sector: the by-sector
small companies in search of financing from the dynamic microfinance's sector.
Thus, we have used as base principle, the model of value creation EVA (Economic
Value Added), that we have applied to the small company (PME) realities in
their micro financing relationship. The research method chosen gives an
indication to all the microfinaning actors (the state, the financial backers,
the microfinance's institution and even theirs clients promoting small
companies) about the existence or non-existence of wealth creation by micro
financing as development instrument. The results obtained reveal that 77% of
the 156 small companies are not suitable for a value creation analysis, because
they are not able to realise financial profitability. There fore, only 36 out
of 156 small companies create value and the value creation rate is between
0.0871% and 1.9599% of the invested capital. In order to compare theorical
results of empirical phenomenon, we have chosen a comparison variable that is
the satisfaction felt by the small companies consuming micro credits. Out of
it, 39% of small companies' responsible are satisfied at least according to
their expectations. Moreover, the research depicts some external factors
(overall financing cost, small companies' financial structures, asymmetric
information and non financial services quality of microfinance's institution)
able to explain the value creation level of small companies consuming micro
credits. Therefore the overall financial cost reduction and improvement of
lever financier of small companies are factors able to improve their level of
wealth creation. The improvement of non financial services quality of
microfinance's institution is a factor that affects the creation of value level
but, not in a considerable way.
TABLE DES MATIERES
Dédicaces ii
Remerciements iii
Résumé iv
Liste des tableaux viii
Graphique viii
Listes des annexes viii
Listes des sigles ix
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE
ET METHODOLOGIQUE
DE LA CRÉATION DE VALEUR
Chapitre 1 : Problématique et Revue de
Littérature 4
Section 1 : Problématique,
Objectifs et Intérêt de l'étude 4
Paragraphe 1 : Le Problème
4
Paragraphe 2 : Intérêt de la
recherche. 7
Section2 : De la Revue de
Littérature à la formulation des Hypothèses.
8
Paragraphe 1 : La Revue de
Littérature. 8
1.1 La création de valeur 8
1.1.1 La mesure de la valeur par la méthode des
free cash flow 9
1.1.2 Le modèle de la valeur
économique ajoutée: EVA 10
1.1.2.1 Présentation du modèle EVA
11
a. Les Capitaux investis 11
b. La rentabilité économique ou
rentabilité des capitaux investis 12
c. Le coût des investissements ou coût
moyen pondéré du capital 13
1.1.2.2 Les critiques et Apports 18
1.2 La Satisfaction 21
1.3 La Petite et Moyenne Entreprise et la
problématique de son 24
Financement. 24
1.3.1 Le concept de la Petite et Moyenne Entreprise
(PME) 24
1.3.2 Le financement de la PME 27
1.3.2.1 L'identification de la PME par son financement
27
1.3.2.2
Le concept de la microfinance 30
Paragraphe 2 : Hypothèses de
recherche 32
1.1 Première Hypothèse 32
1.2 Deuxième Hypothèse 33
1.3 Troisième Hypothèse 33
1.4 Quatrième Hypothèse 33
Chapitre 2 : Méthodologie de Recherche et
Présentation des données 35
Section1 : Méthodologie
d'analyse 35
Paragraphe 1 : Cadre Opératoire de la
recherche 35
1.1. Enquêtes auprès des IMF et des PME
35
1.2. Echantillon 36
Paragraphe 2 : Approches et Méthodes
d'analyse retenues 37
2.1. La mesure des variables et indicateurs du
modèle. 38
2.1.1. Structure des taux d'intérêt sur
microcrédit et coût de financement. 38
2.1.2. Structure financière 39
2.1.3. Asymétrie d'information 39
2.1.4. Services non financiers 40
2.1.5. Création de la Valeur 41
2.2. La variable de comparaison : la satisfaction
et sa mesure 43
2.3. Spécification du modèle 43
Section2 : Présentation des
données, des variables et indicateurs 44
Paragraphe 1 : Source et collecte de
données secondaires. 44
Paragraphe 2 : Source et collecte de
données primaires. 45
DEUXIÈME PARTIE: ANALYSE ET MESURE
EMPIRIQUE DE LA CRÉATION DE RICHESSE DES PME BÉNÉFICIAIRES
DE MICROCRÉDIT
Chapitre 3 : Mesure de la création de
richesse des PME dans l'environnement économique béninois
50
Section1 : L'environnement
économique des PME et IMF au Bénin 50
Paragraphe1 : Evolution de la PME dans
l'environnement économique béninois 50
1.1. Le concept de Petite et Moyenne Entreprise au
Bénin 50
1.2. Caractéristiques des Petites et Moyennes
Entreprises béninoises 52
Paragraphe 2 : Le secteur de la microfinance
au Bénin 53
2.1. Identification des IMF au Bénin 53
2.1.1 Classification et Spécificités des
IMF au Bénin 53
2.1.2 Configuration organisationnelle des IMF au
Bénin. 54
2.2. Les Instituions de MicroFinance dans le
système financier béninois 56
2.2.1 Evolution des Instituions de MicroFinance au
Bénin 56
2.2.2 Contribution des IMF au financement
intérieur de l'économie béninoise 60
Section 2 : Analyse
microéconomique et Modélisation économétrique de la
création de la valeur. 64
Paragraphe 1 : Analyse
microéconomique 64
1.1 Création empirique de valeur dans le micro
financement des PME 64
1.1.1 La mesure de la création de valeur des
PME bénéficiaires de crédit 64
1.1.2 Les déterminants empiriques de la
création de Valeur dans le modèle 65
1.1.2.1 Le coût global de financement dans les
IMF 65
1.1.2.2 La structure financière des PME
66
1.1.2.3 L'asymétrie d'information dans les PME
béninoises 67
1.1.2.4 Les services non financiers dans les IMF au
Bénin 69
1.2 Analyse de la satisfaction perçue par les
PME 73
Paragraphe 2 : Modélisation
économétrique de la création de la valeur. 76
2.1 L'étude de la description statistique des
variables du modèle 76
2.2
Spécification du test empirique :
estimation des paramètres relatif au modèle 78
Chapitre 4 : Analyse des résultats
81
Section1 : Synthèse,
Interprétation des résultats et Vérification des
Résultats 81
Paragraphe 1 : Synthèse et
interprétation des résultats 81
1.1 Synthèse des résultats 81
1.2 Interprétation des résultats
83
Paragraphe 2 : Vérification des
Hypothèses 88
Section2 : Politique de viabilisation du
système de financement décentralisé en faveur des PME au
Bénin : Recommandation 90
Paragraphe1 : Etat et Bailleurs des
IMF : un besoin de recadrage 90
1.1 L'Etat et la régulation institutionnelle du
secteur de la microfinance 90
1.2
Les partenaires au développement du secteur de
la microfinance 94
Paragraphe 2 : Stratégie de
viabilité et de création de valeur du système de
financement décentralisé au Bénin 95
1.1
Stratégie inspirée de la théorie
des parties prenantes et des conventions 95
1.1.1
Rappel sur la théorie des parties prenantes et
la théorie des conventions 96
1.12
Fonctionnement des parties prenantes et
stratégie d'actions 96
1.2 Stratégie inspirée de la "Governance
Corporate" 101
CONCLUSION 102
IBLIOGRAPHIE........................................................................................103
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1:Répartition des PME
interviewées par IMF et par secteur 37
Tableau 2: Présentation et mesure du
modèle 42
Tableau 3: Récapitulatif de toutes les
données 47
Tableau 4: Répartition des 156 PME de
l'échantillon suivant leur nombre d'employés 52
Tableau 5: Répartition des 156 PME de
l'échantillon suivant leur capital social 52
Tableau 6: Evolution des SFD intervenants dans le
secteur de la microfinance au Bénin de 2001 à 2005
58
Tableau 7: Evolution des IMF en terme
d'épargne, d'encours de crédit et de clientèle 59
Tableau 8: Contribution de la microfinance au
financement intérieur comparativement à celle du secteur public
et des banques (en milliards de FCFA) 61
Tableau 9: Répartition du financement des IMF
par branche d'activités comparativement à celles des banques
primaires 63
Tableau 10: Résultat empirique des variables
observées 71
Tableau 11: Statistiques descriptives 78
Tableau 12: Matrice des corrélations 79
Tableau 13: Evolution des créances en
souffrances dans les IMF 86
Tableau 14: Evolution de la rentabilité des
fonds propres des IMF de l'échantillon 88
Tableau 15 : Fonctionnement des parties prenantes dans
la stratégie de création de valeur 100
GRAPHIQUE
Graphique 1 : Contribution des IMF au
financement de l'économie 59
LISTES DES ANNEXES
Annexe n°1 : Processus de choix des PME de
l'échantillon I
Annexe n°2a : Guide d'entretien avec les IMF
II
Annexe n°2b : Guide d'entretien avec les PME
V
Annexe n°3a : Questionnaire d'enquête
auprès des IMF VIII
Annexe n°3b : Questionnaire d'enquête
auprès des PME XII
Annexe 4 : Qualité des services non financiers
XVII
Annexe 5 : Les déterminants de la valeur
délivrée au client XVIII
LISTES DES SIGLES
DPME: Direction de la Promotion des Petites
et Moyennes Entreprises
EVA: Economic Value Added
IMF: Institution de MicroFinance
MDEF: Ministère du Développement de l'Economie
et des Finances
PME: Petites et Moyennes Entreprises
SFD : Services Financiers
Décentralisés
SNF : Services Non Financiers
INTRODUCTION
L'accession au développement demeure une
préoccupation majeure pour les gouvernements des pays en
développement. Une panoplie d`alternatives, non mutuellement exclusives,
s'est donc offerte pour réfréner le paupérisme de ces
zones économiquement déshéritées du monde. Mais,
les résultats jusque là ne sont pas concluants. Une des
alternatives, qui réside dans le recours à l'aide publique au
développement a révélée ses limites dans son
orientation, essentiellement vers les secteurs sociaux à potentiel
économiquement faible et non productifs de richesses. Une autre a
consisté au redressement du système bancaire, après la
déconfiture connue par le secteur, dans les années 80. Ainsi le
tissu bancaire, après sa reprise au Bénin, est devenu un maillon
du financement de l'économie, mais qui a tôt fait de marquer ses
limites par son caractère sélectif. L'achoppement à ce
niveau, frappe dans l'éviction de la masse populaire1(*) économiquement active,
des services bancaires. Ces constats, déjà faits sous d`autres
cieux, ont été les faits précurseurs qui ont
engendré une nouvelle alternative au développement mise en oeuvre
par le professeur Muhammad Yunus au début des années 80 au
Bangladesh en Asie : le microcrédit. Mais, cette solution
recentrée dans le contexte de la microfinance est
appréhendée par son auteur comme un outil de développement
adéquat aux secteurs sociaux productifs.
Dans cette même appréhension, le Bénin a
fait ses premières expériences en microfinance en 1993. A ces
débuts, elle a fait ses preuves ; mais elle semble être en
perte de vitesse dans son contexte actuel. Bien évidemment, la
microfinance s'est érigée en une industrie dont les
préoccupations légitimes fussent - elles, se posent en termes de
pérennité, de viabilité, de rentabilité et
même de profitabilité...etc. Au fil des ans, ces questions de plus
en plus récurrentes dans le secteur, font naître une "myopie" qui
fait perdre à la microfinance, son caractère particulier d'outil
de développement.
Au delà donc, des réflexions
privilégiant les buts de système2(*) à la microfinance, le premier défi dans
cette recherche est de comprendre, de mesurer et de caractériser le
niveau de création de valeur consécutif à l'obtention de
microcrédits par les PME, dans le but d'apporter des informations aux
Services Financiers Décentralisés, utiles au recadrage du
secteur. Le second défi est de concevoir une méthodologie
d`élaboration de la mesure de la création de valeur des PME
consommatrices de microcrédits, qui soit appropriable par les acteurs du
secteur en l'occurrence l'Etat, les partenaires financiers, les IMF et les
bénéficiaires de crédit eux mêmes. Les
résultas de cette recherche sont donc le fruit de cette
méthodologie.
Ce faisant, il serait permis de juger la microfinance dans
son état actuel et futur, comme un véritable outil de
développement, à l'aune de la méthodologie de mesure de la
création de valeur de la clientèle PME des IMF. Ainsi, la
contribution de cette recherche est de présenter un cadre d'analyse
théorique axé sur l'Economic Value Added (EVA) et
méthodologique avec son application à 36 PME
béninoises.
Le mémoire est divisé en deux parties. La
première partie traite du concept théorique et
méthodologique de la création de valeur, et comprend deux
chapitres. Le premier chapitre pose d`abord la problématique, avant de
passer en revue l'état de la question sur le concept de la
création de valeur dans la littérature, pour aboutir à la
présentation des hypothèses de recherche. Le deuxième
chapitre expose la méthodologie d'analyse retenue avant de
révéler les données utiles à son application.
La seconde partie aborde la mesure empirique de la
création de valeur. Deux chapitres composent également cette
partie. Ainsi, le troisième chapitre procède d`une part à
l'analyse de l'évolution des PME et IMF dans l'environnement
économique béninois et d'autre part à une analyse
microéconomique des PME, préalable à la
modélisation économétrique de la création de
valeur. Enfin, le quatrième chapitre analyse les résultats sur la
base desquels, une politique de viabilisation du partenariat, entre les IMF,
les PME, l'Etat et autres acteurs du secteur au Bénin, a
été proposé.
PREMIÈRE PARTIE
CADRE THÉORIQUE ET METHODOLOGIQUE
DE LA CRÉATION DE VALEUR
Chapitre 1 : Problématique et Revue de
Littérature
L'objet de ce chapitre est d'exposer la problématique
sous jacente à la présente recherche et de mettre en
évidence les objectifs et l'intérêt poursuivis (section
1). Une fois la rétrospection des études ayant trait aux
différents corpus théoriques du domaine de recherche circonscrit,
des hypothèses relatives seront émises (section 2).
Section 1 : Problématique, Objectifs et
Intérêt de l'étude
Paragraphe 1 : Le Problème
La déconfiture du système bancaire,
accentuée par la crise économique des années 1980 au
Bénin, a conduit à y transplanter un type de financement
jusqu'alors, nouveau : La Microfinance.
La Microfinance est un système de financement
décentralisé qui offre l'opportunité aux agents
économiques évincés de l'accès au système
financier classique, d'obtenir un minimum d'appui financier. On dénombre
essentiellement dans les IMF, les mutuelles et coopératives
d'épargne et de crédit, les institutions de crédits
directs et les ONG à volet microfinance. L'instauration de la
microfinance au Bénin est donc vue comme un levier potentiel de
développement et de lutte contre la pauvreté. Bien plus tard, la
consécration de l'année 2005 comme "année internationale
du microcrédit" par l'Organisation des Nations Unies en est la preuve.
Historiquement, l'Etat béninois - soutenu par ses principaux partenaires
au développement - a lancé pour la première fois en 1993,
le projet de création des Institutions de Microfinance (IMF) pour
pallier les insuffisances avérées et latentes du système
classique bancaire dans leur offre de microcrédits aux "petits"
opérateurs économiques. Depuis lors, une vaste campagne de
promotion à l'attention des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et de
leur accès aux différents services financiers de la microfinance
a été lancée de telle manière qu'actuellement, on
assiste à une forte interdépendance entre PME et IMF au
Bénin.
Comme tout outil de développement, la microfinance doit
être interrogée quant à ses finalités, ses
modalités et ses conditions de mise en oeuvre. Mais il semble à
première vue qu'une bonne combinaison des ressources mobilisées
auprès du secteur financier a un effet multiplicateur sur les
activités économiques pour insuffler un accroissement du niveau
de richesse. Et pourtant, il est un contraste que la pratique de la
microfinance, ayant investi tous les secteurs dans lesquels s'insèrent
les PME au Bénin, s'accommode avec une défaillance des
activités économiques. Celle-ci s'appréhende d'une part
par la baisse significative des taux de recouvrement des créances du
système financier décentralisé et d'autre part par une
hausse significative du niveau de pauvreté établi à
47,6%3(*). Dans ces
conditions, une vue exploratoire de ce constat apparent, nous fait douter de
l'atteinte du premier objectif du millénaire pour le
développement : « éliminer l'extrême
pauvreté et la faim », et par conséquent, nous incite
à nous poser la question sur la contribution de la microfinance dans la
création de richesse au sein des PME béninoises. Fort de cela,
nous focalisons donc cette recherche sur l'effet induit du microcrédit
sur la création de valeur dans les PME et PMI
bénéficiaires.
Au demeurant, une évaluation d'impact de la
microfinance sur la création de valeur dans les PME
bénéficiaires est indispensable au recadrage du système
financier décentralisé, afin qu'il réponde efficacement et
de manière durable au développement de l'économie
béninoise. Or jusqu'alors, les recherches menées sur le sujet de
la microfinance dans le contexte béninois ne se sont
intéressées en général et pour l'essentiel qu'aux
conditions de réalisation de la pérennité des institutions
de microfinance. Cette préoccupation grandissante quoique
légitime laisse tout de même entrevoir, qu'une course
effrénée vers la viabilité des IMF, peut dans certains cas
empiéter sur le bien être économique des PME
bénéficiaires de ces microcrédits. Dès lors, il
paraît aussi légitime, de procéder à un recadrage du
partenariat entre les PME et les IMF de manière à ce que soit
privilégiée la création de valeur bénéfique
à toutes les parties prenantes.
C'est donc dans cette perspective que nous situons cette
recherche pour se fixer comme objectif générall d'évaluer
l'effet induit de la microfinance dans la création de valeur des PME
béninoises bénéficiaires de microcrédits et, sur la
base des résultats, de recommander des innovations majeures permettant
le développement d'un système financier
décentralisé efficient et durable au Bénin. Pour ce faire,
des objectifs spécifiques vont y concourir ; il s'agira
donc :
§ de mesurer le niveau de création de valeur dans
les PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés (SFD) au Bénin ;
§ de déterminer les facteurs qui influencent la
création de valeur dans les PME et particulièrement ceux qui sont
liés aux services offerts par les IMF ;
§ de mesurer la satisfaction de la clientèle PME
dans leur pratique de recours au microcrédit des SFD au
Bénin ;
§ d'identifier et de proposer une politique de recadrage
et de viabilisation du système partenarial PME et Microfinance.
En conséquence, il nous échoit d'investiguer
dans le cadre de la présente recherche sur le thème
« Analyse et Mesure de la création de richesse des PME
bénéficiaires des services financiers décentralisés
au Bénin : une approche constructiviste du modèle
théorique EVA (Economic Value Added) sur données de
panel ». Cette recherche qui repose bien évidemment,
sur les modèles de la valeur économique ajoutée et de la
satisfaction permettra d'aboutir à des résultats qui pourront se
décliner en trois composantes à savoir :
§ Etablir si l'offre de services financiers des IMF
contribue effectivement à la création de richesse dans les PME
bénéficiaires de crédit, chose qui contribue in
fine à la réduction de la pauvreté ;
§ Procéder à la mesure de la satisfaction
retirée par les dirigeants de ces PME, dans leurs relations de
crédit avec les IMF ;
§ Faire ressortir les influences des déterminants
retenus, sur la création de richesse de ces PME.
En somme cette recherche aura contribué au débat
sur la pertinence de la microfinance en tant qu'instrument financier de
résorption de la pauvreté dans un pays en développement,
le Bénin. La question sous jacente qui se pose donc est de savoir si le
recours à la microfinance pour le financement des activités des
PME, contribue à la création de richesse dans le contexte
béninois. Il s'agira ainsi, au terme de cette recherche d'approcher le
degré d'opérationnalité de la microfinance dans son
rôle d'outil de développement.
Paragraphe 2 : Intérêt de la
recherche.
La recherche sur la pratique de la microfinance dans la
création de richesse des PME présente un triple
intérêts : théorique, méthodologique et
pratique.
Ainsi, l'intérêt théorique de cette
recherche réside dans l'apport de divers modèles
d'évaluation de la création de valeur qui proviennent de
plusieurs approches théoriques.
L'intérêt méthodologique quant à
lui, se situe à trois points de vue :
§ premièrement, il résulte de la recherche
d'une méthode, conçue sur les requis du modèle EVA, qui
s'adapte le mieux au problème de mesure de la valeur créée
dans les PME ayant recours aux services financiers des IMF ;
§ deuxièmement, l'intérêt
méthodologique réside dans le caractère comparatif du
modèle financier de la création de valeur adapté aux
spécificités de la PME avec le modèle de la satisfaction
qui relève du domaine du marketing ;
§ troisièmement, l'identification des
déterminants de la création de valeur et la mesure de leurs
influences sur celle-ci, apporte une richesse capitale à la
présente recherche.
Enfin d'un point de vue pratique, cette recherche apporte des
méthodes d'analyse directement utilisables aussi bien par les dirigeants
des PME que par les acteurs des IMF. Ces méthodes portent sur :
§ l'évaluation de la profitabilité des
microcrédits au moyen de la mesure de la création de richesse
pour ce qui concerne les PME.
§ la maîtrise des asymétries d'information
par les IMF pour gérer au mieux le risque opérationnel des
PME.
In fine, cette recherche apportera à l'Etat,
aux bailleurs de fonds et aux ONG internationales appuyant
financièrement le secteur de la microfinance au Bénin, un
éclairage sur la portée de leurs actions et l'atteinte des
objectifs qui motivent leurs efforts dans la lutte contre la pauvreté et
le sous-développement.
Section2 : De la Revue de Littérature
à la formulation des Hypothèses.
Paragraphe 1 : La Revue de
Littérature.
L'investigation sur la pratique des institutions de
microfinance dans la création de richesse au sein des PME
béninoises, fait appel à un ensemble de courants
théoriques. Ainsi, il s'agira d'abord, d'appréhender dans la
littérature scientifique et les travaux empiriques, les théories
d'évaluation et de création de valeur, ensuite le paradigme de la
satisfaction lié au service de la microfinance avant de déboucher
sur le concept de PME et de son financement. Dès lors en faisant
référence à certaines théories de la firme, il
revient au besoin, de complexifier ce corpus théorique pour l'adapter
à l'intérêt de notre recherche.
1.1 La création de valeur
La valeur est un concept polysémique,
omniprésent dans les disciplines des sciences de gestion (Bréchet
et Desreumaux, 2001). En effet, la création de la valeur suscite un
intérêt croissant tant en management stratégique, en
finance d'entreprise, en contrôle de gestion qu'en marketing (Cappelletti
et Khouatra, 2006). Selon ces auteurs, on distingue plusieurs paradigmes de la
valeur : la valeur partenariale, la valeur actionnariale, la
valeur-client, la valeur stratégique, la valeur organisationnelle. Mais
on devra également distinguer la valeur économique. Nous allons
nous focaliser sur la finance d'entreprise, dans cette partie, pour faire
référence au paradigme de la valeur économique. Le terme
de valeur étant considéré comme synonyme de richesse.
Ainsi, l'approche financière classique perçoit
la valeur créée comme étant, la rente reçue par les
créanciers résiduels exclusifs que sont les actionnaires (Albouy,
2006). L'idée fondamentale qui sous-tend les différentes mesures
de la création de richesse économique, consiste à dire
qu'une entreprise crée de la valeur dès lors que la
rentabilité des capitaux investis est supérieure au coût
des différentes sources de financement utilisées ou coût du
capital (Vernimmen, 2005 ;Albouy, 2006). Il est donc primordial de ne pas
assimiler la création de valeur au simple fait qu'une entreprise soit
bénéficiaire au sens comptable.
En général, on note une prédominance du
paradigme de la valeur économique ou financière tant dans la
théorie que dans la pratique. Les méthodes de sa mesure sont
nombreuses (Cappelletti et Khouatra, 2006). Ainsi, « le Chartered of
Management Accountant (CMA) classe les mesures de la création de la
valeur financière en trois catégories :
- Celles qui n'utilisent que les données comptables,
éventuellement corrigées, associées à un coût
du capital : ce sont les mesures internes à la création de
valeur ;
- Celles qui n'utilisent que les données de
marché et qui reflètent la création de richesse ;
- Celles qui mélangent données comptables et
données du marché, et qui relient création de richesse et
création de valeur ».
La présente revue de littérature
s'intéresse aux travaux axés sur les flux financiers et
comptables associés au coût du capital, étant donné
le champ d'investigation de la présente recherche. C'est d'ailleurs dans
cette même conception que Rousseau et Tabatoni (1998)4(*) distinguent essentiellement deux
approches fondamentales dans la mesure de la création de valeur :
l'approche par les free cash flows et l'approche par la
création de richesse.
1.1.1 La mesure de la valeur par la méthode des
free cash flow
La valeur de l'entreprise est le cumul d'une valeur
préstratégique et d'une valeur stratégique. La valeur
préstratégique étant obtenue par la capitalisation du
résultat d'exploitation au coût du capital. Quant à la
valeur totale, elle est calculée par actualisation des cash flows et
d'une valeur résiduelle obtenue par capitalisation d'un cash flow
stabilisé. Cette approche popularisée par Rappaport (1986),
repose donc sur l'actualisation des free cash flows (Albouy, 2006).
Selon d'ailleurs la théorie financière moderne,
la valeur de la firme est égale à la somme actualisée des
flux de fonds allant aux actionnaires et créanciers financiers. En
d'autres termes, la valeur de la firme est mesurée par les cash
flows d'exploitation diminués des investissements de la
période nécessaire à l'exploitation. Les actifs
immobilisés nets ainsi que les besoins en fonds de roulement
étant considérés comme investissements. Ainsi, les free
cash flows sont obtenus en soustrayant du cash flow d'exploitation la
variation du besoin en fonds de roulement et l'investissement brut. Ensuite
dans une optique prévisionnelle, on détermine la valeur
résiduelle à l'horizon en capitalisant le dernier free cash flow au coût du capital diminué d'un éventuel taux de croissance . .
Dès lors, les free cash flow et la valeur
résiduelle de la firme sont actualisés au coût moyen
pondéré du capital pour obtenir la valeur actuelle de la firme. .
Ainsi, pour calculer la valeur du capital des actionnaires,
il suffit de retrancher de la valeur globale de l'entreprise, la valeur de
marché des dettes financières. Il revient en définitif
que, la maximisation de la valeur globale de la firme revient, pour une valeur
de dette donnée, à maximiser la richesse des actionnaires.
Au demeurant, (Pène, 1997) justifie l'utilisation de
cette méthode par trois facteurs mutuellement exclusifs : D'une
part, le goût plus en plus prononcé de la finance moderne à
privilégier une approche globale, étant donné que
l'entreprise elle-même repose sur une approche systémique au point
où la distinction entre fonds propres et dette devient plus floue.
D'autre part, l'actualisation des free cash-flows est une pratique en
parfaite cohérence avec la théorie de l'investissement. Enfin, il
est d'une évidence que cette méthode est simple
d'application puisqu'elle permet de se concentrer sur les flux
d'exploitation et d'investissement.
1.1.2 Le modèle de la valeur
économique ajoutée: EVA
La seconde approche, dont la paternité revient en 1991
au cabinet américain « Stern et Stewart & Co »
développe deux concepts (Albouy, 2006 ; Denglos, 2003 ;
Cappelletti et Khouatra, 2006) : l'EVA (Economic Value Added) et la MVA
(Market Value Added). Depuis 1890, Alfred Marshall, appuyé bien plus
tard par (Cappelletti et Khouatra, 2006), définissait déjà
le profit économique (residual income) comme le bénéfice
qui reste disponible pour les actionnaires, après déduction du
résultat d'exploitation après impôt théorique, de la
rémunération du capital employé. De ce fait, il
paraît évident que l'EVA est bâtie sur les cendres du profit
économique de Marshall. Elle est présentée sous un concept
arithmétique et a fait l'objet de critiques et de nouveaux apports.
1.1.2.1 Présentation du modèle
EVA
L'Economic Value Added se propose d'être un indicateur
de performance du management. Elle est obtenue en diminuant du résultat
opérationnel de l'entreprise après impôt, la
rémunération du capital exploité dans son activité.
Cela signifie que la valeur créée par une entreprise au cours
d'une période donnée doit intégrer non seulement les
charges enregistrées en comptabilité mais également le
coût d'opportunité des capitaux propres ; puisque les fonds
propres ne sont pas une source de financement gratuite et de ce fait les
actionnaires exigent une juste rémunération du risque pris
(Albouy, 2006). Formellement l'Economic Value Added se calcule comme
suit : , avec : = Return On Investment Capital ou rentabilité des capitaux
investis ; = Weighted Average Cost of Capital ou coût moyen
pondéré des capitaux.
Ainsi, lorsque est positive, il en résulte que la rentabilité de
l'exploitation excède le coût des fonds mis à disposition
(fonds propres et emprunts). Cela traduit en effet, que la firme
présente des performances supérieures à celles du
marché : l'entreprise est créatrice de richesse pour ses
bailleurs de fonds. A l'opposé, lorsque est négative, l'effet contraire se produit et l'entreprise
détruit de la valeur au détriment des choix stratégiques
plus rémunérateurs. Dans ce cas, les performances de la firme
sont en deçà de celles que le marché attend, compte tenu
de la classe de risque à laquelle elle appartient. Mais une
troisième occurrence de la valeur de l' est plausible ; il s'agit d'un nul qui traduirait qu'il n'y a ni création ni destruction de la
richesse, mais que la piètre rentabilité de la firme ne sert
qu'à honorer les engagements auprès des prêteurs de fonds.
La formule de l' intègre alors trois termes, chacun au contenu
spécifique : Les capitaux investis, la rentabilité
économique et le coût moyen pondéré du capital.
a. Les Capitaux investis
Les capitaux investis peuvent être
appréhendés à partir de la somme des fonds propres et des
dettes financières ou soit en additionnant les actifs immobilisés
nets aux variations du besoin en fonds de roulement. Si la détermination
du montant de la dette ne pose pas en soi un problème, celle des fonds
propres laisse à désirer et demande qu'on se réfère
aux données comptables. Ainsi, suivant l'approche patrimoniale, les
capitaux investis correspondent à la somme des apports, des
écarts de réévaluation, des bénéfices non
distribués, des subventions d'investissement et des provisions
réglementées dont la justification est fiscale.
b. La rentabilité économique ou
rentabilité des capitaux investis
La détermination de la rentabilité
économique doit être cohérente avec la détermination
des capitaux investis. Dès lors, elle doit être distinguée
de la rentabilité des capitaux propres qui présente quelques
inconvénients : Le premier est qu'elle est sensible à la
structure financière. Le deuxième est que le
bénéfice n'est pas exclusivement le fruit des fonds propres mais
également des dettes financières à long terme. Enfin, dans
le calcul de la rentabilité financière, le bénéfice
net a pour inconvénient d'inclure les produits financiers ; ce qui
déforme la rentabilité puisque ceux-ci n'ont qu'un rapport
lointain avec le coeur du métier (Denglos, 2003). En effet, la
rentabilité économique se calcule comme suit : ou
avec = Earning Before Interest and Taxes ou résultat d'exploitation
avant intérêt et impôt, = Net Operating Profit After Taxes ou résultat d'exploitation
diminué de l'impôt ajusté. (Mbangala, 1998 ; Denglos,
2003 ; Albouy, 2006). Ainsi, la rentabilité économique est
obtenue en rapportant au capital investi, le résultat d'exploitation
diminué de l'impôt ajusté, c'est-à-dire
l'impôt que devrait payer la firme si elle n'avait pas de dettes
financières.
Mais la rentabilité économique ne vient pas
ex nihilo. Pour une entreprise soucieuse de créer de la valeur,
elle doit oeuvrer sur des variables d'action interne ; ce que (Cappelletti
et Khouatra, 2006) désigneront par leviers de la création de
valeur. Albouy (2006) vient donc énumérer quelques unes de ces
variables. La première est d'améliorer le taux de marge nette
opérationnelle en procédant successivement à une
réorganisation du travail et des processus de production, à une
augmentation de la flexibilité et à la réduction des
coûts de production, à la centralisation des fonctions
financières et administratives renforcée par l'utilisation des
nouvelles technologies. La seconde est d'assurer une croissance à long
terme des ventes. Cette variable d'action relève essentiellement du
domaine du marketing, car il s'agit à ce niveau de développer de
nouveaux produits ou activités, de pénétrer de nouveaux
marchés, d'agir sur le marketing mix et de rechercher
systématiquement des avantages compétitifs. Quant à la
dernière variable, il est question de procéder au contrôle
des capitaux investis par activité. Pour agir efficacement sur cette
variable, l'entreprise doit s'efforcer de minimiser au mieux les besoins en
fonds de roulement en agissant sur la rotation des stocks, les délais de
règlement des clients et des fournisseurs. De même, elle doit
évaluer la rentabilité des actifs immobilisés, recourir
à la location qu'à l'achat pour les investissements non
stratégiques. Elle doit aussi procéder au
désinvestissement dans certaines activités non essentielles ou en
dehors du core business (Albouy, 2006). Comme le montrent (Cappelletti
et Khouatra, 2006) en partant de Caby et Hirigoyen (2001)5(*), trois types de leviers
d'essence stratégiques sont sources de création de valeur par
l'entreprise : des leviers stratégiques au sens strict, les leviers
financiers et les leviers de gouvernance d'entreprise.
c. Le coût des investissements ou coût moyen
pondéré du capital
Le coût du capital se définit comme le coût
moyen pondéré des ressources mises à la disposition de
l'entreprise par les actionnaires et les prêteurs (Hoarau et Teller,
2001). Ce coût qui exprime donc les attentes de rentabilité des
actionnaires et des créanciers est déterminé de la
manière suivante :
avec (Equity) : les fonds propres, (Debt) : les fonds de tiers, et , , , respectivement le coût des fonds propres ou la
rentabilité exigée par les actionnaires, le coût de la
dette et le taux d'impôt en vigueur. De cette façon, le CMPC
apparaît donc comme une variable externe à la création de
valeur, qui elle-même intègre plusieurs autres variables telles
que le taux d'intérêt totalement exogène à l'action
des dirigeants ainsi que le coût des fonds propres qui peut être
déterminé par l'équation du MEDAF (Albouy, 2006). En
déduction de cette formule, si l'endettement était nul, le
coût moyen pondéré du capital revient au coût des
fonds propres et on aura dans ce cas : . Bien évidemment, la détermination du coût de la
dette et des fonds propres est une étape préalable à celle
de l'estimation du coût des investissements.
Le coût des emprunts
La détermination du coût de la dette se focalise
d'abord et exclusivement sur des dettes nouvelles d'origine financière,
ayant comme taux d'intérêt celui qui est en vigueur sur le
marché au moment où l'on évalue les projets
d'investissement. Ensuite, il est aisé d'obtenir le véritable
coût des emprunts par un calcul actuariel. Il importe de tenir compte
outre les intérêts, des différents frais de dossiers, des
commissions liées au montage d'un emprunt, mais également de la
déductibilité fiscale des intérêts si l'entreprise
est bénéficiaire (Albouy, 1997). Le taux nominal de dette est un
taux brut alors que le coût réel pour l'entreprise est le taux net
d'économie d'impôt . Ce coût est donc calculé après impôt
dès lors que les charges d'intérêts, à la
différence des dividendes, sont déductibles du résultat
imposable. De ce fait, les dettes sont moins chères que les fonds
propres (Denglos, 2003). La rémunération de la dette se justifie
par trois raisons essentielles (Dayan et al., 1999) : En premier lieu, le
prêt de fonds insinue le renoncement du prêteur pendant un certain
temps à son utilisation. Il s'en suit logiquement donc que le
prêteur reçoive en contrepartie une rémunération
désignée comme étant le loyer de l'argent. En second lieu,
le prêt d'argent assujetti son prêteur à l'évolution
du prix et à la baisse de son pouvoir d'achat ; en compensation il
est normal que le prêteur reçoive en contrepartie une somme
revalorisée en rapport du cours d'inflation. Enfin, le prêt est
empreint du potentiel de risque de non remboursement (insolvabilité ou
faillite de l'emprunteur) ; ce risque justifie dès lors une
rémunération appelée, prime de risque. Comme corollaire,
un taux d'intérêt agrège ces trois composantes :
. En général, les taux d'intérêt sont
fixés sur des marchés : le marché monétaire
pour les besoins d'argent à court terme ; le marché des
obligations pour les besoins d'argent à plus long terme et les
marchés interbancaires pour les relations entre les banques. Ces taux
sont fixés par une confrontation entre l'offre et la demande d'argent.
Mais de façon empirique et selon la pratique dans les
IMF, le taux d'intérêt effectif prend en compte tous les
coûts financiers comme les intérêts, les commissions, les
frais de dossier au regard du capital restant dû. Il inclut donc toutes
les charges financières exprimées en pourcentage du montant de
crédit restant pendant chaque période de remboursement (mode de
calcul dégressif). Pour être complet, il y est
intégré l'effet de l'inflation pour parler de taux
d'intérêt réel. Ce qu'il serait plus compréhensible
à notre avis, de désigner par coût global de financement du
crédit pour l'emprunteur. Ainsi, la formule retenue pour son calcul est la suivante : 6(*) chacune des
variables, , , et désignant respectivement les frais généraux, les
pertes sur crédits, les coûts des ressources y compris
l'inflation, la capitalisation souhaitée et les produits des
placements ; chacune d'elles étant exprimée en pourcentage
de l'encours moyen de crédits.
Par ailleurs, une autre méthode simple, mais qui ne
fait qu'approximer la valeur du coût global de financement ex post
consiste à rapporter le total des intérêts
versés à l'encours moyen de crédit. Enfin, l'emprunteur
supporte in fine, trois types de coûts importants : il
s'agit du coût financier, du coût de transaction et du coût
d'opportunité. Les deux derniers ne bénéficiant ni
à lui-même, ni au prêteur ; son défi sera donc
de les minimiser au strict minimum.
Le coût des fonds propres
La détermination du coût des fonds propres, est
problématique. On procède en effet, à une estimation et
non à son calcul (Cobbaut, 1994). La première difficulté
réside dans le fait qu'il n'est pas toujours facile de prévoir
avec précision les flux futurs qui seront générés
par l'entreprise et par conséquent, la répartition de ces flux
sous forme de dividendes n'est pas toujours connue par les actionnaires. Cette
situation est source d'une double indétermination : la
première liée aux bénéfices futurs et la seconde
liée aux dividendes des actionnaires (Cobbaut, 1994 ; Mbangala,
1998). La seconde difficulté majeure est relative à la fixation
arbitraire de l'horizon économique de l'évaluation. Pour cette
raison, il est procédé à l'actualisation d'un flux infini
de dividendes futurs (Cobbaut, 1994). Ainsi, on dénombre dans la
littérature financière, plusieurs travaux qui ont tenté
d'approcher la valeur du coût des capitaux propres par diverses
méthodes. Plusieurs auteurs (Cobbaut, 1994 ; Mbangala, 1998 ;
Denglos, 2003 et Albouy, 2006) ont exposé dans leurs différents
travaux les spécificités de ces méthodes : le
modèle actuariel de Gordon et Shapiro (1956), les méthodes
inspirées de la comptabilité basées sur la valeur
patrimoniale de même que l'utilisation du Earning Price Ratio (EPR) et du
Price Earning Ratio (PER).
Le modèle actuariel de Gordon et Shapiro (1956) est
fondé sur l'hypothèse de la constance du taux de croissance
annuel du bénéfice et que l'entreprise est entièrement autofinancée. Par
conséquent, ce taux est défini comme le produit du taux constant
de rétention du bénéfice et du taux de rentabilité de l'entreprise. Il vient donc que, . Ainsi, selon ces deux auteurs, le taux de rendement attendu ou
coût des fonds propres est obtenu comme suit : avec le dividende obtenu à la première période et le cours d'achat d'un titre.
Le modèle de capitalisation du Price-Earning Ratio
(PER) ou ratio cours-bénéfice tente d'estimer la valeur des
capitaux propres sur la base du nombre de bénéfice acheté.
Ce modèle révèle que la valeur des capitaux propres d'une
entreprise est issue d'un multiple de sa capacité
bénéficiaire. Ainsi, le PER est un coefficient de capitalisation
des résultats de l'entreprise et peut être aussi vu comme le
nombre de période de temps qu'il faudra pour récupérer le
capital investi. Il est obtenu en rapportant le cours d'achat au bénéfice par action ; il en vient que :. Son intérêt particulier est qu'il permet de comparer des
titres sur le marché des actions. Ainsi, le titre dont le PER est le
plus faible est meilleur marché. Sur cette base, on détermine la
part du bénéfice affectée aux actionnaires soit le
coût des fonds propres, par l'inverse du PER appelé Earning-Price ratio :.
La richesse d'enseignement de ces modèles n'est
certainement pas battue en brèche ; mais il ne fait l'ombre d'aucun
doute que ces méthodes sont empreintes à des inconvénients
qui par ailleurs seraient source d'investigation de la recherche en finance.
Ainsi, l'application du modèle actuariel de Gordon et Shapiro conduit
à une sous évaluation du coût du capital, car elle ignore
les plus values. De même, l'expression du coût du capital par l'EPR
repose sur l'hypothèse sine qua non d'une création de valeur
sous-tendue par l'existence d'une rentabilité financière
(Denglos, 2003).
Ainsi, pour pallier à tous ces inconvénients on
a le plus souvent recours au Modèle d'évaluation des actifs
financiers (MEDAF). Sur cette base, le coût des fonds propres est
égal à la rentabilité tirée d'un actif sans risque,
auquel s'adjoint une prime correspondant au risque de l'activité, et se
détermine par la formule suivante : avec, et le taux d'intérêt sans risque, le taux de
rentabilité espérée d'un portefeuille diversifié de
valeurs et le coefficient de risque qui détermine la volatilité
de la rentabilité d'une action par rapport à celle du
marché. Ainsi, le taux de rendement exigé est une fonction
croissante du bêta. On peut tout de même être tenté de relier la
fluctuation du taux de rendement exigé à l'évolution du
taux sans risque ; ce qui consisterait à dire qu'une baisse du taux
sans risque va accroître l'écart pondéré et par conséquent le rendement des actionnaires. Un tel
raisonnement est réducteur, car il est certain qu'une baisse du taux
sans risque va, dans tous les cas réduire le coût des fonds
propres, puisque avec la diminution du taux sans risque, tout investisseur
exigera un rendement moindre (Denglos, 2003).
Comme tout outil financier, l'EVA offre inévitablement
des avantages certains mais également quelques faiblesses. Le premier
atout de cet indicateur de création de richesse est qu'il ne limite pas
le coût des capitaux investis au coût de la dette, mais il
intègre également le coût des fonds propres en rapport avec
le risque que prend l'actionnaire (Hoarau et Teller, 2001). En second lieu, son
calcul au niveau opérationnel permet d'éliminer l'incidence des
écritures exceptionnelles ou financières sur le
bénéfice. En effet, le bénéfice peut
s'améliorer et présenter une valeur grossière, grâce
à une opération qui n'a que peu de rapport avec le métier
de l'entreprise et grâce à un solde qui, au fond, n'a que fort peu
de signification, né de la différence entre des produits de
placement et charges d'endettement. En étant calculé à
partir du résultat d'exploitation, l'EVA donne ainsi une saine image de
la création de valeur (Denglos, 2003).
En somme le concept de l'EVA et celui des free cash
flow ont un fondement théorique voisin. La méthode des
free cash flow est une application directe de la théorie
financière moderne tandis que l'EVA est issu de la théorie
économique centrée sur le profit économique. De ce fait,
il apparaît évident que le concept EVA est en lui-même un
concept parfaitement articulé avec la théorie financière
qui stipule que la valeur de la firme est égale à la somme
actualisée des flux allant aux actionnaires et aux créanciers
financiers. Sur la base de cette similitude, une relation formelle peut
être établie entre ces deux indicateurs pour montrer qu'ils
conduisent à la même valorisation de la firme.
1.1.2.2 Les critiques et Apports
L'intérêt de l'EVA par rapport à
l'indicateur classique de mesure de création de valeur qu'est le
bénéfice net ne doit pas masquer ses limites (Hoarau et Teller,
2001). Ainsi, pour Albouy (2006), la critique sur les critères de la
valeur actionnariale tient essentiellement aux difficultés de la mesure
et au risque de court-termisme. Ainsi, l'adoption de l'EVA dans le classement
des entreprises devrait tout d'abord répondre à la
fiabilité de l'instrument de mesure. Or une telle précaution
n'est pas évidente. La détermination du coût du capital par
exemple ne demeure pas moins imprécise et sujette à
révision en fonction de l'évolution des marchés
(Cappelletti et Khouatra, 2006). Cette imprécision vient
fondamentalement de la difficulté à évaluer le coût
d'opportunité des fonds propres. En conséquence, et comme le
montre Parienté (1997) dans ses travaux sur six grands groupes
français, la mesure de la création économique de valeur
peut varier considérablement selon la méthodologie
employée.
Par ailleurs, l'EVA peut s'améliorer parfois alors que
les « actifs » stratégiques se
détériorent. L'amélioration de l'EVA peut être la
résultante d'une politique de sous-investissement, notamment en
recherche et développement ou en formation (Denglos, 2003 ; Albouy,
2006). En effet, une réduction sensible des services apportés
à la clientèle va impulser une EVA très attrayante sous
l'effet d'une réduction des charges d'exploitation, avec toutefois des
préjudices inquiétantes pour le futur. A l'opposé, une
valeur négative de l'EVA peut être le fait d'un investissement
massif qui peut être une stratégie de veille et d'avance sur la
concurrence, mais qui obèrent la marge opérationnelle à
court terme. Dans une telle situation, il peut être fort à parier
que la valeur actuelle de cet indicateur de création de valeur soit
positive (Denglos, 2003). C'est pourquoi, (Albouy, 2006) parlera du risque du
court-termisme. Là-dessus (Cappelletti et Khouatra, 2006) montrerons que
la recherche de la valorisation maximum à court terme du capital
financier peut déboucher sur une remise en cause de la
compétitivité, et donc de la survie à terme de
l'entreprise.
Un autre inconvénient non moins considérable
est que l'EVA n'offre pas de façon univoque la distinction entre
création de valeur stratégique et création de valeur
financière. Cette faille est en réalité liée
à l'interdépendance entre la rentabilité
économique, le coût moyen pondéré du capital et le
capital investi. De même, il est à remarquer que le modèle
EVA n'est pas normatif quant à la stratégie à suivre pour
accroître la valeur et qu'il n'est pas fondé sur des règles
édictées par un plan comptable. Ce modèle n'apporte pas un
éclairage satisfaisant sur la qualité du management et du
fonctionnement de l'entreprise parce que seuls les coûts cachés
financiers sont pris en compte ; par conséquent, les coûts
cachés résultant des dysfonctionnements ne sont pas pris en
considération (Cappelletti et Khouatra, 2006). Il en ressort que son
mode de calcul peut donner plus d'illusion dans les groupes. En effet, la
firme peut disposer de capitaux investis importants, mais d'un effet de levier
modeste ; comme effet, cette firme peut dégager un niveau de l'EVA
très élevé, alors que le taux de création de valeur
en soi est peu enviable par unité de capital investi. De ce fait,
Denglos (2003) insinue qu'il est plus révélateur de calculer le
taux de création de richesse en rapportant l'EVA
généré aux capitaux investis sur la même
période. Par ailleurs, certains auteurs avancent que cette technique,
quoique incluant des termes ayant leurs propres limites, reste plus
appropriée aux analyses internes.
Dans la même foulée, d'autres auteurs (Shaked,
Michel et Leroy, 1998) ont préconisé une appréciation
d'une CVA (Cash Value Added) en complément à l'EVA. En effet, la
production stockée accroît le bénéfice
opérationnel, alors qu'elle ne constitue qu'une addition de coûts
de revient. Ainsi, la firme pourrait dégager un bénéfice
opérationnel par le simple fait du gonflement de ses stocks. De
même, la non prise en compte des éléments exceptionnels
peut poser un problème de liquidité que l'entreprise soit en
forte croissance ou sensible au refinancement. Il en résulte que l'EVA
est très peu sensible à la trésorerie de l'entreprise.
Dès lors, la CVA qui est donnée par l'écart entre la
trésorerie d'exploitation et le coût des capitaux employés,
rend mieux compte de la position de trésorerie que les grandeurs
basées sur les résultats d'exploitation. Cet apport met de la
lumière sur la distinction entre la rentabilité et la
solvabilité. En réalité, la rentabilité
d'exploitation n'a que peu de rapport avec la position de trésorerie qui
est en fait au coeur de la richesse de l'actionnaire.
Par ailleurs, la détermination des capitaux investis
est sujette à caution. En effet, dans une optique de création de
valeur, ils sont obtenus par la sommation des éléments
suivants : fonds propres, dettes augmentées des charges
passées en immobilisation, charges d'exploitation assimilables à
de véritables dettes, provisions pour risques et charges et des
amortissements diminués voire d'emplois exceptionnels. Or, cette
approche est imprécise du fait qu'elle prend en considération des
éléments qui ne relèvent d'aucune norme. De fait, les
informations précieuses au calcul de l'EVA s'avèrent difficiles
à extraire des comptes de l'entreprise. Pour toutes ces raisons,
certains auteurs dont Bacidore, Boquist, Milbourn et Thakor (1970)7(*) préconisent alors de
retenir la valeur de marché des capitaux investis, car dans le calcul du
coût moyen pondéré du capital, les capitaux investis sont
exprimés en valeur de marché tandis que dans l'EVA, ils sont
exprimés en valeur comptable. Ainsi, ces auteurs ont défini une
EVA ajustée ou valeur ajoutée économique
ajustée en rapport au marché :
, avec : Net Operating Profit After Taxes (le bénéfice
opérationnel après impôt) et : les fonds propres augmentés de la valeur de marché
des dettes exprimées en valeur de marché. Ainsi, selon leurs
auteurs cette redéfinition du modèle EVA serait mieux
corrélée à la rentabilité boursière.
Par ailleurs, un apport majeur réside dans
l'application des nouvelles théories de la firme. En effet, la valeur
créée dans l'entreprise ne peut plus s'analyser
indépendamment des problèmes d'agence inhérents aux
partenariats régnant au coeur de la firme : l'entreprise est vue
comme un « noeud de contrats formels et informels ». La
théorie de l'agence de Jensen et Meckling (1976) s'est donc
intéressée initialement aux relations de délégation
entre un principal et un agent ; mais par la suite, elle a
étudié de façon élargie les conséquences des
relations de coopération entre les différentes parties prenantes
à la vie de l'entreprise (Dayan et al., 1999). Dès lors, la
relation entre les actionnaires des PME et les IMF ou en général
les créanciers, est sujette à des coûts d'agence
d'endettement liés à deux sources de conflits
d'intérêt. La première est relative à la politique
d'investissement : les actionnaires en tant que créanciers
résiduels ont tout intérêt à obtenir des
financements pour des investissements les plus risqués même si
ceux-ci ne sont pas rentables. Cette prise de risque des actionnaires est mue
par leur responsabilité limitée par laquelle ils ne supportent
les pertes qu'à concurrence de leurs apports. Dans le cas contraire, les
actionnaires s'approprient en intégralité les gains
résiduels de l'investissement. Une telle situation justifiée par
la théorie des contrats incomplets, repose sur le caractère
asymétrique de la relation actionnaires/créanciers. La seconde
source de conflit est liée au risque de défaillance de
l'entreprise. Or, lorsque le risque est avéré, les actionnaires
se retirent simplement laissant ainsi les créanciers faces à
leurs engagements sans contreparties. Pour se prémunir donc, les
créanciers financiers imposent des garanties (clauses contractuelles ou
primes de risque) qui se répercutent sur le coût de financement.
Dans un cas extrême, lorsque l'entreprise est en faillite, les
créanciers financiers deviennent les actionnaires tandis que les anciens
actionnaires sont déchus. Ainsi, la mise en oeuvre de ce
mécanisme est empreinte de coûts dits "coûts de faillite".
De ce fait, la faillite est un mécanisme légal qui permet aux
créanciers de prendre la relève dans une entreprise en
défaillance (Dayan et al., 1999). Dans ces conditions, lorsque
l'entreprise se trouve en difficulté financière, les actionnaires
renoncent tacitement à l'objectif de création de valeur et de
poursuivre des intérêts plus personnels.
En conclusion, le modèle EVA, avec ses critiques et
nouveaux apports, garde une constance ; celle d'approcher la valeur. Mais
comme on peut le retenir de (Simon, 2000), la valeur présente des
particularités d'être subjective et contingente. En effet, comme
l'affirment Kotler et Dubois (1997), c'est lorsque le produit acheté
délivre effectivement la valeur attendue, que naît la
satisfaction.
1.2 La Satisfaction
Le concept de la satisfaction relève essentiellement du
domaine du marketing. Selon (Kotler et Dubois, 1998), le marketing est
« le mécanisme économique et social par lequel individu
et groupe satisfont leurs besoins et désirs au moyen de la
création et de l'échange de produits et autres entités de
valeur pour autrui. » La satisfaction de l'acheteur apparaît
donc être au coeur de la démarche marketing. Mais de façon
intrinsèque, elle repose elle-même sur le concept sous-jacent de
la valeur délivrée au client. Cette valeur délivrée
se définit comme la différence entre la valeur globale
perçue et le coût total. En effet, la valeur globale
intègre la valeur du produit, du service, du personnel et d'image. Par
contre, le coût total englobe le coût en argent, en temps, en
énergie et le coût psychologique (Kotler et Dubois, 1998). Sur
cette base, ces auteurs ont présenté un modèle8(*) sur les déterminants de
la valeur délivrée au client. Ce modèle qui trouve son
essence en marketing est en réalité un archétype du
modèle financier de création de valeur (EVA). En effet, il est
aisé de faire des comparaisons et similitudes sur la logique
sous-jacente à ces deux modèles. Ainsi, la valeur globale dans le
modèle des déterminants de la valeur délivrée est
le reflet de l'enrichissement global que l'entreprise retire de son
activité d'exploitation dans le modèle EVA. De même, le
coût total dans le premier modèle (qui intègre le
coût en argent, en temps et en effort ainsi que le coût
psychologique) rejoint parfaitement le coût du capital (qui combine le
coût de la dette et le coût des fonds propres) dans le
modèle EVA. Toutefois il est à noter que l'unité micro
économique à laquelle s'applique le modèle de la valeur
délivrée est le client tandis que le modèle EVA s'applique
d'emblée à l'entreprise. In fine, c'est en fonction de la valeur
délivrée ou de l'indicateur EVA que vient la satisfaction.
Or, (Kotler et Dubois, 1998) définissent la
satisfaction comme le sentiment d'un client résultant d'un jugement
comparant les performances d'un produit à ses attentes. L'indicateur de
performance du produit étant cette valeur délivrée. De ce
fait, la satisfaction est donc fonction d'une différence. Ainsi, trois
situations peuvent apparaître : les performances sont en
deçà des attentes et impulsent le mécontentement du
client, soit elles sont au niveau de ses attentes et font donc naître la
satisfaction, soit enfin elles sont au-delà des attentes créant
ainsi de l'enthousiasme. Cette évaluation post-achat, est très
capitale pour la pérennité de la marque ou du produit, en raison
du risque potentiel de perte de la clientèle qui peut en
résulter. En effet, la satisfaction peut conduire à un nouvel
achat et à la fidélisation. A contrario,
l'insatisfaction perçue à travers une évaluation
négative conduit au rejet de la marque ou du produit.
Malgré donc ce positionnement de la satisfaction dans
les préoccupations du marketing, ce n'est seulement depuis peu que les
entreprises s'efforcent de mesurer systématiquement le degré de
satisfaction de leurs usagers (Lambin, 1998). Auparavant, les analyses se
cantonnaient à des mesures de qualité du type ISO 9000. Ainsi, la
mesure de satisfaction la plus évidente semblait être le niveau
des ventes ou la part de marché ou encore le nombre de plaintes des
clients paraît refléter le niveau éventuel
d'insatisfaction. Cette approche de mesure axée sur l'optique vente,
occulte bien évidemment, l'importance de la satisfaction et
considère celle-ci comme étant secondaire (Ouattara, 2003). Comme
corollaire, il en résulte un écart entre la qualité
conçue par le fabricant et celle voulue ou perçue par l'acheteur
sans que celui-ci exprime nécessairement son insatisfaction. D'où
la nécessité d'interroger directement l'acheteur pour mesurer son
degré de satisfaction ou d'insatisfaction (Lambin, 1998).
Dès lors, les méthodes de mesure et de suivi de
la satisfaction reposent en général et pour l'essentiel sur
l'analyse empirique. Ainsi, (Kotler et Dubois, 1998) en dénombrent
quatre : les boîtes à suggestions et livres de
réclamation, les enquêtes de satisfaction, le client
mystère et l'analyse des clients perdus.
D'une part, la première consiste à convier la
clientèle à formuler des suggestions et des critiques afin d'en
faire un moyen d'amélioration des services offerts et une source
d'idées pour de nouveaux produits. D'autre part, les enquêtes de
satisfaction montrent que 95% des clients mécontents n'expriment pas
spontanément leur opinion. Il se contente de changer de marque ou de
produit, sans que l'entreprise n'en comprenne la raison. Elles se
réalisent à partir d'un questionnaire auprès d'un
échantillon représentatif de la clientèle. Par ce moyen,
la satisfaction se mesure soit directement en cochant des cases
appropriées aux occurrences de niveau de satisfaction, soit
indirectement en relatant les problèmes et autres attentes
éventuelles. La mesure de l'intention de réachat s'avère
être utile pour mesurer la satisfaction, de même que la
volonté de recommander l'entreprise, la marque ou le produit à
d'autres. Par ailleurs, la méthode du client mystère, plus
adaptée au service et à la distribution consiste à faire
appel à un individu pour jouer, incognito, le rôle d'un
client en lui demandant de noter toutes ses impressions fussent-elles positives
ou négatives. Plus loin encore, ce client peut simuler des situations
dramatiques et fastidieuses à l'encontre du personnel pour tester sa
capacité de réaction. Enfin, la mesure de la satisfaction peut se
faire au moyen d'une analyse des clients perdus. Il s'agit dans ce cas pour
l'entreprise de contacter les clients qui ont changé de fournisseur afin
d'en connaître les raisons et d'en exploiter à son profit.
Mais il est un constat que, la problématique de la
satisfaction dans le secteur de la microfinance n'a pratiquement pas
bénéficié de travaux scientifiques, et ce fait, se
justifie par la particularité du marketing des services.
Néanmoins, en fonction des spécificités que revêtent
le produit financier et la relation mise en exergue entre les PME et leurs
IMF, il paraît évident que la mesure de la satisfaction la plus
adaptée est celle de la méthode des boîtes de suggestions
appuyée par un questionnaire statuant sur les trois sentiments pouvant
animer le client (mécontentement, satisfaction, enthousiasme) à
l'issue d'une consommation.
1.3 La Petite et Moyenne Entreprise et la
problématique de son
Financement.
1.3.1 Le concept de la Petite et Moyenne Entreprise
(PME)
En dépit du foisonnement des PME et de leur
contribution croissante à l'emploi, elles font preuves d'une carence
d'un point de vue normatif (Saporta, 1997). En raison de l'extrême
diversité des situations qui les caractérisent (Julien et Morel,
1986; Goy et Robert, 2004), les prescriptions typiquement adaptées
à leur contexte sont assez rares. Ainsi, il se pose alors le
problème de la définition exhaustive de la PME. (Wtterwulghe,
1998) distingue donc les approches de définitions qualitatives et celles
quantitatives.
La première étude d'envergure axée sur
une approche qualitative conceptualise la PME comme une entité
socio-économique et repose sa définition sur trois
critères (Wtterwulghe, 1998) :
- Une PME est sous la direction personnalisée de ses
propriétaires et non par le biais d'une structure managériale
formalisée ;
- En termes économiques, une PME ne possède
qu'une part relativement restreinte du marché par le fait d'une forte
concurrence ;
- Enfin, une PME est une entité économique
entièrement indépendante. En cela elle se distingue de toute
société de taille réduite qui fait partie d'un groupe plus
important.
Toujours dans une logique qualitative, (Woitrin,
1966)9(*) dans une
enquête sur la situation des petites et moyennes entreprises
industrielles dans les pays de la CEE, aborde la question de l'identification
de la PME par une approche multicritère. Il en vient donc à
identifier quelques traits caractéristiques plus descriptifs de la
PME :
- l'identification de la PME à son
entrepreneur ;
- un personnel de direction peu
spécialisé ;
- l'existence des contacts personnalisés entre les
différents acteurs internes ou externes de l'entreprise ;
- une faible position de négociation dans les achats et
les ventes ;
- une intégration étroite à la
collectivité locale et une dépendance plus ou moins grande
vis-à-vis des marchés et des sources d'approvisionnement du
voisinage ;
- l'impossibilité de se procurer des capitaux sur le
marché monétaire et des difficultés d'accès au
crédit fut-il même à court terme. De ce fait, les PME ont
souvent tendance à recourir à l'autofinancement.
Certains auteurs dont Vynarczyk10(*), s'intéressent à
la définition qualitative de la PME en procédant par comparaison
avec les spécificités de la grande entreprise. Ainsi, ces auteurs
distinguent trois principaux aspects contingents à la PME :
l'incertitude, l'innovation et l'évolution.
Ainsi, en partant de l'état des connaissances sur la
problématique de la PME, (Wtterwulghe, 1998, p. 22) propose dans une
démarche synthétique de définir la PME comme
« une entreprise opérant dans le domaine économique
dont l'existence est conditionnée pour le meilleur et pour le pire par
la gestion d'un entrepreneur jouissant d'une indépendance
décisionnelle ».
Mais ces différentes définitions fondées
sur des critères qualitatifs sont quelquefois peu opérationnelles
lorsqu'il s'agit d'une étude empirique (Wtterwulghe, 1998). Pour cette
raison, il est souhaitable de faire référence à des
critères qui relèvent d'une approche quantitative. Sur cette base
donc, le critère de la taille permet de fixer la frontière entre
les petites, les moyennes et les grandes entreprises en privilégiant
l'un ou l'autre des aspects tels que : le profit brut, la valeur
ajoutée, le profit net unitaire, le capital, le patrimoine net, la
capacité de production, le nombre de personnes employées, le
chiffre d'affaires, la part de marché, le niveau des investissements,
les surfaces occupées, le degré d'association entre
propriété et pouvoir, le rayon d'activité
géographique, la production annuelle,... (Wtterwulghe, 1998). Mais
nombre de ces éléments manquent de pertinence soit parce qu'ils
sont peu représentatifs, soit parce qu'ils sont difficiles à
évaluer, soit encore parce qu'ils varient en fonction de la conjoncture.
Néanmoins, les critères les plus usités sont le chiffre
d'affaires et le nombre de travailleurs quoique le premier présente
l'inconvénient d'être soumis aux fluctuations monétaires
alors que le second pose le problème de la comptabilisation des emplois
à temps partiel et des travailleurs de la famille non
rémunérés (Wtterwulghe, 1998).
En tout état de cause, quelque soit le moyen
d'identification retenu, l'option stratégique de la PME est mue par la
maximisation des chances de survie. Pour atteindre donc cet objectif, les PME
se doivent de créer un potentiel entrepreneurial de développement
à long terme, mais aussi une masse critique c'est-à-dire une
capacité de concurrence face aux entreprises de plus grande taille. Or
la PME, de façon contingente à sa taille, ne peut recourir aux
économies d'échelle, ni à la diminution des coûts de
revient en défaut de l'expérience accumulée. Ainsi, il
échoit à la PME de ne point se livrer à ce combat, mais
plutôt de se transposer sur un terrain propice à elle en opposant
l'innovation à l'expérience des grandes entreprises (Saporta,
1997). A cet effet, il revient entre autres, aux PME de nouer des partenariats
financiers de l'innovation à travers des services financiers
décentralisés par exemple.
Mais l'option stratégique d'innovation de la PME devra
être renforcée en diminuant voire en supprimant durablement les
facteurs de vulnérabilité. Cette manoeuvre implique donc la mise
en place d'une stratégie de spécialisation et de gestion de
dépendance. En effet par la spécialisation, la PME pourra
définir sa vocation de manière tellement précise que
l'ensemble de services offerts, ne puisse l'être par des groupes
puissants et diversifiés (Saporta, 1997), avant la mise en place de sa
gestion de la dépendance. Cependant, la PME est sujette à
affronter de nouveaux facteurs de vulnérabilité au cours de ses
activités. Elle devra donc, procéder à une action de
redéploiement pour échapper à ses facteurs. Pour ce faire,
la PME peut recourir à un choix mutuellement exclusif entre la
diversification et l'internationalisation.
Par ailleurs, toutes ces options stratégiques offertes
à la PME devraient impliquer une démarche planificatrice à
divers niveaux (Goy et Robert, 2004). Or les résultats de plusieurs
travaux convergent et stipulent que chez les dirigeants des PME, la
planification semble constituer l'exception plutôt que la règle
(Saporta, 1997). Mais ce fait s'explique aisément à la
lumière des difficultés rencontrées par les PME. (Saporta,
1997) énonce d'ailleurs quelques arguments tels que les ressources
limitées, l'étroitesse du portefeuille d'activité,
l'importance des considérations personnelles chez le
dirigeant-stratège et enfin les problèmes d'ordre
managérial. Ainsi, la limitation des ressources dans les PME s'illustre
fort malheureusement par le défaut de fiabilité de l'information,
de disponibilité en temps et de personnel qualifié.
L'étroitesse du portefeuille d'activité s'explique quant à
elle, par le facteur de contingence « taille de la PME ».
De ce fait, la PME dispose d'un nombre restreint de domaines ; ce qui
crée une démarche dubitative et un pessimisme de certains
dirigeants de PME à opter à une planification stratégique.
Pour ce qui est de l'importance des considérations personnelles chez le
dirigeant-stratège, on relève l'influence déterminante du
profil psychologique du dirigeant comme facteur d'originalité en lien
avec les motivations sous jacentes à la création de son affaire
(Saporta, 1997). Par contre, les problèmes managériaux subsistent
quant à l'application des choix stratégiques et de collaboration
du personnel. Mais la configuration organisationnelle de type entrepreneurial
au sens de (Mintzberg, 1998) que peut être la PME, devrait pallier
à ce type de problème. En réalité, dans la
configuration entrepreneuriale, la conception de la stratégie
relève exclusivement de l'autorité du dirigeant, parfois avec le
concours de quelques analystes externes ou de proches collaborateurs. Ainsi,
les décisions prises par le dirigeant sont empreintes d'effets de
surprise pour le personnel, sans le moindre souci d'associer ce dernier
à sa formulation. Cette démarche de centralisation du processus
décisionnel a pour rançon, une incompréhension du
personnel source de fréquentes tensions dans la PME.
1.3.2 Le financement de la PME
1.3.2.1 L'identification de la PME par son
financement
La diversité de la PME pose la problématique de
l'applicabilité de la théorie financière et des
conséquences pour son financement. En effet, le modèle
économique néoclassique conduit l'entreprise à maximiser
son profit et à minimiser ses coûts dans un objectif de croissance
(Wtterwulghe, 1998). Or, dans la gestion de la PME, le dirigeant
privilégie la satisfaction de sa propre utilité qui ne
coïncide pas toujours avec la maximisation du profit et l'objectif de
croissance. De plus, il se trouve que la PME n'est pas propice à
l'application de la théorie de l'endettement optimal, étant
donné qu'elle est évincée du champ des crédits
à moyen et long terme (Ali Omri, Akremi et Belloma, 2005). Pour
Charreaux (1985)11(*),
« le dirigeant est conduit à pratiquer différents
arbitrages entre sa consommation, son patrimoine personnel et le patrimoine
social en sorte que ses choix ne sont pas le plus souvent conformes à
ceux qui auraient été opérés, si l'objectif
était de maximiser la valeur économique de l'entreprise. Il doit
arbitrer en particulier entre l'accroissement du patrimoine social en
dégageant un résultat substantiel et ses
prélèvements personnels, qui se présentent sous forme de
rémunérations ou d'avantages non pécuniaires ».
Ainsi, la croissance n'étant pas l'objectif de la
plupart des PME, le recours aux fonds extérieurs devient l'exception au
détriment de l'autofinancement, la règle. En effet, une
entreprise à faible croissance a peu de besoins de financement à
long terme (Wtterwulghe, 1998). Mais il se trouve que la PME est un champ
d'application par excellence de la théorie du financement
hiérarchique avancée par Myers et Majluf (1984). Dès lors
que l'autofinancement et en général les sources de financement
internes (Calmé et al., 2003) telles que les dépôts en
compte courant (court terme), apport en capital et autofinancement (long terme)
peuvent s'avérer insuffisantes, le dirigeant de la PME peut donc
recourir aux sources de financement externes. En cela, (Ali Omri, Akremi et
Belloma, 2005) trouvent en cette pratique, une identité aux entreprises
à forte rentabilité.
L'autofinancement d'une PME intègre dans une large
mesure, le bénéfice non distribué, la
rémunération ou les avantages de l'exploitant laissés dans
l'entreprise (Wtterwulghe, 1998). Cette pratique est beaucoup plus mue par des
critères subjectifs qu'objectifs. En effet, le souci du maintien de la
propriété et du contrôle de l'entreprise (Ali Omri, Akremi
et Belloma, 2005) de même que l'identification du patrimoine familial
à l'entreprise (Wtterwulghe, 1998) sont bien des variables explicatives
de cette source de financement de la PME. Mais d'autres variables plus
objectives résident dans la souplesse de l'autofinancement et l'absence
de coût explicite de ce type de financement, quoiqu'une telle logique
relève d'un mépris de la réalité économique.
Au demeurant, il s'établit que cette source de financement
présente quelques inconvénients au regard de la théorie
financière. D'une part, en raison de la déductibilité
fiscale de la dette, on retient des travaux de Modigliani et Miller (1963),
qu'une entreprise autofinancée ne bénéficie pas de
l'économie d'impôt dont bénéficie une entreprise du
même secteur et de même performance économique,
financée par endettement. D'autre part, la fiscalité a un impact
sur les possibilités de croissance des PME, en réduisant leur
potentiel d'autofinancement, alors qu'il représente leur source de
financement privilégiée par rapport à l'endettement et
l'ouverture du capital (Wtterwulghe, 1998).
La première source de financement externe des PME est
l'endettement bancaire (Wtterwulghe, 1998). Ce type de financement pour les PME
est moins empreint à des coûts de transaction fixes et variables
supplémentaires (commissions de courtage, diverses taxes,
publicité, impression des titres, contraintes légales
d'information) qui constituent une barrière à leur entrée
sur les marchés financiers. En outre, en référence
à Modigliani et Miller (1963), l'emprunt est plus avantageux d'un point
de vue fiscal. Mais l'avantage du recours des PME au système bancaire
demeure théorique. En effet, comme le montre (Bomba, 1998), les faibles
taux d'intérêts sur les crédits forcent les banques
à offrir de faibles taux d'intérêt sur l'épargne. De
ce fait, elles ne sont plus motivées pour la mobilisation de
l'épargne ; en conséquence, leur capacité de
prêt en terme de volume diminue, empêchant ainsi
l'efficacité et la réalisation des économies
d'échelle. Dès lors, les banques réduisent leurs actions
sur un petit segment de la clientèle, évinçant ainsi la
plupart des PME à taille réduite du système de financement
bancaire formel. Face à cette situation, les gouvernements des pays en
voie de développement et nombreux bailleurs de fonds ont opté
pour la mise en place de lignes de crédit à taux
d'intérêt subventionné auprès des institutions
bancaires. Or cette source de fonds étant moins chère, n'a
toujours pas stimulé les banques à mobiliser l'épargne, et
conduit en fin de compte à la sélection adverse (Bomba, 1998).
Cette forme de répression financière conduit à un
système financier en sous emploi, inefficace et fragile (McKinnon,
1973 ; Shaw, 1973 et Fry, 1995) ; elle réduit par
conséquent l'accès des populations défavorisées aux
services financiers. Pour pallier ces insuffisances, un système
alternatif de financement fût-il performant, a vu le jour ; mais lui
aussi avec ses spécificités : la microfinance.
1.3.2.2 Le concept de la microfinance
Le microcrédit a posé ses premiers jalons depuis
1974 avec l'expérience d'un professeur d'économie M. Muhammad
Yunus de l'université de Chittagong au Bangladesh en Asie. Le
succès de ses coups d'essai l'a incité à fonder en 1983
une banque spécialisée dans l'octroi de micros prêts aux
paysans pauvres : "la Grameen Bank" (du mot gram qui signifie
village). Mais très tôt, compte tenu de ses succès,
l'expérience a été répliquée un peu partout
dans le monde ; outre les pays sous développés mais
également les pays développés tels que les USA dans les
Ghetto de Chicago et les réserves indiennes de l'Ouest, le Canada, la
France, l'Allemagne, le Luxembourg,...etc. En effet, le microcrédit est
généralement défini comme un crédit de faible
montant offert à ceux qui ne peuvent accéder au crédit
bancaire, faute de garanties nécessaires ou parfois même,
d'idéologie culturelle et sociologique, d'éloignement,
d'analphabétisme,...etc. Mais pour mieux comprendre ce concept du
microcrédit, Amoussouga, (2003) suggère de le placer dans le
concept global de la microfinance. Il l'a définit donc comme
«étant l'ensemble des services financiers (services
d'épargne et de crédit) offerts à des petits
opérateurs économiques des zones rurales et du secteur informel
des milieux urbains et périurbains. » Ainsi, pour
réaliser ces services financiers de type nouveau, on distingue plusieurs
types d'institutions appelées "Institutions de MicroFinance (IMF) ou
Système Financiers Décentralisés (SFD)" : les
Organisations Non Gouvernementales (ONG) à volet microfinance - les
caisses d'épargne - les coopératives d'épargne et de
crédit (Coopec) - les projets à volet crédit - certaines
banques commerciales qui commencent à s'intéresser à la
microfinance compte tenu de l'intérêt qu'elle suscite (Amoussouga,
2003). Toutefois il n'est pas évident d'établir, à
l'instar du développement actuel très dynamique du secteur de la
microfinance, des statistiques fiables et harmonisées.
Mais l'intérêt in fine de la
microfinance en tant que système de financement alternatif au
système financier classique réside dans son rôle. Elle
apporte aux défavorisés deux types de services : les
services financiers et les services non financiers (Amoussouga, 2003).
En effet, les services financiers intègrent les
services d'épargne et de microcrédit, alors que les services non
financiers regroupent les programmes de formations ainsi que les services
sociaux offerts en appui aux crédits octroyés.
Ainsi, l'épargne auprès des IMF est
essentiellement financière (Bomba, 1998). Ce service fait partie des
activités importantes des IMF, qui parfois les octroient au grand
public. Il permet la mobilisation des ressources locales au financement
ultérieure de la croissance des activités locales via les
opérations de microcrédits. C'est le cas des coopératives
et mutuels d'épargne et de crédit qui offrent ce service au grand
public alors que seuls les bénéficiaires de crédit ont
obligatoirement accès à l'épargne dans les ONG, les
structures de crédit solidaire et Projet à volet crédit
(Amoussouga, 2003). La publication de Webster et Filder (1995)12(*) révèle la
distinction de plusieurs formes d'épargne :
- En Afrique, les dépôts restent les formes les
plus populaires dans la plupart des IMF ;
- Le dépôt à vue sur livret avec
intérêt modéré ;
- Les dépôts à terme produisant des
intérêts et portant sur une période
déterminée. Le taux d'intérêt varie selon les
institutions. Cette forme d'épargne est la source principale de fonds
qui alimente les prêts dans la plupart des institutions de
crédits. Toutefois, la part des dépôts à terme reste
encore faible ; les épargnants préférant
généralement les comptes à vue pour y accéder
à tout moment.
D'un autre côté, l'octroi de microcrédits
est le service financier fondamental qui confère plus aux
bénéficiaires l'utilité d'une institution de microfinance.
En effet, les services de microcrédit permettent de mettre des revenus
anticipés à la disposition des petits agents économiques
de la localité en vue de financer leurs besoins d'investissement
(Amoussouga, 2003). Pour Christien13(*), ces services peuvent être classés
suivant trois approches en matière de prêts : les prêts
individuels - les prêts aux groupes de solidarité - les
prêts aux banques villageoises.
D'une part, les prêts individuels sont destinés
aux individus recommandés par les groupes et qui ont
présenté les garanties exigées ; celles-ci sont moins
contraignantes que celles exigées dans les banques commerciales. Ce type
de prêt représente en général une faible proportion
des prêts octroyés.
D'autre part, les prêts aux groupes de
solidarité sont accordés à un petit groupe de quatre
à dix emprunteurs. L'engagement collectif de cette approche la plus
répandue, tient lieu de garantie ou de caution solidaire. Cela
étant un moyen pour les IMF de se prémunir plus ou moins du
risque de non remboursement en raison de la forte pression sociale qui s'exerce
sur les membres et les incite à honorer leur engagement.
Enfin, les prêts aux banques villageoises s'apparentent
à un système de relais par lequel un groupe d'au moins une
trentaine d'emprunteurs s'octroie un crédit collectif auprès
d'une IMF et se charge de son administration interne au sein du groupe sous
forme cette fois-ci, de prêts individuels.
Par ailleurs, comme le montre (Amoussouga, 2003), les
services non financiers offerts par les IMF sont essentiellement de deux
ordres. D'une part, les programmes de formation initiale ou en continue
à l'endroit du personnel de l'institution et de sa clientèle.
D'autre part, les services sociaux et d'appui qui s'occupent de l'encadrement
et du suivi des activités financées par les crédits
accordés. Cette offre de service est souvent l'apanage des ONG et des
projets à volet crédit. Mais en définitif, nous pensons
que les mauvaises performances enregistrées par la plupart des IMF
seraient liées d'une grande part à la déficience de leurs
services non financiers, posant ainsi le problème de qualité.
Paragraphe 2 : Hypothèses de
recherche
En partant de l'état des connaissances issues de la
littérature et des objectifs ci -avant énumérés,
nous procédons à la combinaison de variables en vue d'une
formulation des hypothèses. Ainsi, la seule variable endogène
retenue est la création de valeur. Quant aux variables exogènes,
nous en identifions quatre dont deux quantitatives (Coût de financement
des IMF et Structure financière) et deux qualitatives (Asymétrie
d'information et Qualité des services non financiers offerts par les
IMF). En effet, nous émettons 4 conjectures :
1.1 Première Hypothèse
Le coût global de financement en vigueur dans les IMF
influence la création de valeur dans les PME au Bénin.
En effet, le coût global de financement dont il s'agit
est celui qui intègre le taux d'intérêt et le coût de
tous les services qui concourent à la mise à disposition du
crédit. Un coût qui ne tient donc pas compte de la capacité
des bénéficiaires à générer des revenus
suffisants peut annihiler l'effort de création de richesse.
1.2 Deuxième Hypothèse
La structure financière des PME explique leur
niveau de richesse.
Les différentes sources de financement permettent une
lecture de la structure financière d'une PME et d'une entreprise en
général. Dans cette hypothèse nous nous
intéresserons à la part des dettes d'origines IMF dans la part
restante du capital financier de la PME (fonds propres et autres fonds de
dettes exceptées celles octroyées par les IMF).
1.3 Troisième Hypothèse
L'asymétrie d'information entre PME et IMF a un
impact défavorable sur la création de richesse.
Les PME en sollicitant les crédits lors de la
constitution des dossiers de crédits ne livrent pas en toute exactitude
les informations indispensables à une analyse efficience de
crédit par les acteurs des IMF. Celles-ci étant conscientes de
cette évidence, procèdent à une certaine compensation en
créant des taxes pour s'en prémunir. Par la même occasion,
les bénéficiaires de crédit ignorent l'existence d'une
surtaxe de précaution de l'institution de microfinance, étant
donné que ces derniers n'ont que pour objectif d'entrer en possession
des fonds sollicités. Ainsi, nous posons comme conjecture que les effets
liés au risque moral (du côté de la PME) et de
sélection adverse (du côté des IMF) sont un facteur
gênant la création de richesse dans la PME
bénéficiaire du crédit.
1.4 Quatrième Hypothèse
La qualité des services non financiers offerts par
les IMF affecte favorablement la création de richesse.
La recherche du lucre parfois effrénée des IMF
leur fait perdre de vue quelque fois le rôle d'outil de
développement qui leur est dévolu. De ce fait, on dénote
une carence en mesure d'accompagnement aux bénéficiaires de
crédit qui ne sont pas toutefois à même, de faire une bonne
gestion des fonds alloués. Dès lors, nous estimons que la
garantie de la création de la richesse des PME est liée à
l'état des services non financiers des IMF.
En synthèse, le graphe n°1 permet de faire une vue
globale sur la façon dont il sera envisagé d'expliquer la
création de la valeur des PME béninoises dans le présent
mémoire. En effet, les facteurs explicatifs retenus sont : le
coût global de financement des crédits, la structure
financière des PME, l'asymétrie d'information et la
défaillance des services non financiers.
Graphe n°1 : Vue d'ensemble du
positionnement des variables
Coût Global de Financement des
crédits
Asymétrie
D'Information
Qualité
Des Services non Financiers
Structure Financière des PME
Création de Valeur
Source : réalisé par nos
soins
Chapitre 2 : Méthodologie de Recherche et
Présentation des données
Après avoir révélé la
méthodologie de travail retenue pour la mesure de la création de
valeur des PME bénéficiaires des services financiers des IMF
(section 1), des données indispensables à la réalisation
de la présente étude seront présentées (section
2).
Section1 : Méthodologie
d'analyse
La démarche scientifique qui nous paraît la plus
adéquate pour traiter à bon escient le sujet de la
présente recherche, nous conduit vers une combinaison de choix
méthodologiques quantitatifs et qualitatifs. Ce choix se justifie par la
nature des données, des variables ou indicateurs qui interviennent dans
la formulation des hypothèses. En effet, le concept de la
création de valeur est une variable calculée à partir de
données quantitatives telles que le taux d'intérêt, le
levier financier, les fonds propres, l'emprunt et l'investissement. Mais pour
complexifier le même concept, il nous a paru pertinent de retenir deux
autres variables qualitatives déterminantes dans le processus de
création de valeur : l'asymétrie d'information et la
qualité des services non financiers des IMF. Celles-ci devront
être quantifiées pour les besoins de l'analyse et de l'objectif
à atteindre. En définitive, nous aboutissons à un
modèle globalement quantitatif dont les résultats seront
rapprochés d'une variable exogène de comparaison non
intégrée dans le modèle : l'analyse de la
satisfaction. Mais avant, il nous faudra circonscrire le cadre
opératoire de la recherche et définir les méthodes
d'analyse.
Paragraphe 1 : Cadre Opératoire de la
recherche
1.1. Enquêtes auprès des IMF et des
PME
Les enquêtes ont été effectuées
d'une part auprès des institutions de Microfinance et d'autre part
auprès des PME. En effet, on distingue en 2005 76214(*) IMF exerçant
régulièrement leurs activités au Bénin, dans un
environnement économique où on dénombre une multitude de
PME réparties dans tous les secteurs d'activités (primaire,
secondaire, tertiaire et même quaternaire). L'objet de l'enquête
vise à cerner les contours et à délimiter au mieux la
problématique de la présente recherche. C'est la démarche
indispensable à travers laquelle seront mises à l'épreuve
les hypothèses et procédées à leurs
quantifications. Le mode de recueil de l'information est le contact direct par
enquêteur. C'est le mode de collecte qui est potentiellement le plus
intéressant pour la qualité et la quantité des
informations recueillies (Jolibert, 1997).
Outre les moyens financiers, humains et matériels,
qu'exige ce type de recherche dans un souci majeur de rigueur scientifique,
cette enquête a nécessité cinq mois (au courant des mois de
juin à octobre 2006). L'outil privilégié est un
questionnaire, que nous avons révisé à la suite d'une
enquête préliminaire effectuée au courant du mois de mai
2006. Lors de ces enquêtes, un personnel de niveau supérieur a
été constitué et formé pour nous aider à la
collecte des données primaires. Ainsi, la probabilité de
réponse erronée pourrait être considérablement
réduite. Il s'agit précisément d'une enquête par
sondage dont la mise en oeuvre pose le problème du choix de
l'échantillon.
1.2. Echantillon
Compte tenu de la nature dichotomique du terrain de recherche
(PME et IMF) que nous investiguons, il sera procédé en amont,
à la constitution de l'échantillon des IMF en fonction desquelles
sera retenu en aval, l'échantillon des PME. En effet, il s'est agit d'un
choix raisonné basé sur la méthode des quotas, permettant
de constituer globalement un échantillon non aléatoire à 2
degrés.
Primo, un panel de trois IMF ayant au moins 5 ans d'âge
au Bénin a été constitué sur le critère du
montant moyen le plus élevé de crédit accordé au
cours de la période 2001 - 2005.
Secundo, en fonction des ressources aussi bien
financières que temporaires, la taille de l'échantillon des PME
intégrées dans ce même panel est fixée à 36
dans le cadre de cette recherche. Ainsi, ces 36 PME sont constituées
à partir d'une clé de répartition définie pour
chacune des trois IMF. Cette clé est obtenue respectivement par le
rapport de l'encours moyen de crédit de chaque IMF à l'encours
moyen de crédit global de ces trois IMF sur la période 2003 -
2005. Ainsi, 17 PME ont été sélectionnées dans la
première IMF, 16 dans la seconde et 3 dans la dernière de
l'échantillon des IMF. Le secteur économique d'appartenance de
ces PME se répartit suivant le secteur primaire, secondaire, et
tertiaire comme le montre si bien le tableau 1. En effet, 12 PME du secteur
primaire sont spécialisées dans les activités de
l'agriculture et de la sylviculture ; 6 PME du secteur secondaire
interviennent dans la transformation, la petite industrie et la
construction ; et enfin 18 PME s'occupent des prestations de services, du
commerce, de la distribution dans le secteur tertiaire. Sur cette base, le
tableau donne la description du processus ayant permis la constitution de
l'échantillon de travail.
Tableau 1:Répartition des PME interviewées
par IMF et par secteur
N°
IMF
|
Secteur
économique
|
Nombre
De PME
|
Nombre de personnes interviewées
|
questionnaire
|
Entretien
|
PME*
|
IMF*
|
PME
|
IMF
|
Autres?
|
1
|
Primaire
|
5
|
5
|
1
|
2
|
3
|
4
|
Secondaire
|
3
|
3
|
1
|
Tertiaire
|
9
|
9
|
3
|
|
Sous-total 1
|
17
|
17
|
1
|
6
|
3
|
2
|
Primaire
|
6
|
6
|
1
|
2
|
2
|
Secondaire
|
2
|
2
|
2
|
Tertiaire
|
8
|
8
|
4
|
Sous-total 2
|
16
|
16
|
1
|
8
|
2
|
3
|
Primaire
|
1
|
1
|
1
|
0
|
2
|
Secondaire
|
1
|
1
|
0
|
Tertiaire
|
1
|
1
|
1
|
Sous-total 3
|
3
|
3
|
1
|
1
|
2
|
Total
|
36
|
36
|
3
|
15
|
7
|
4
|
* Une personne par PME
* Une personne par IMF
? Interviews réalisées à la
Cellule de microfinance, à la Direction de la promotion des PME et
à l'INSAE
Source: Réalisé par nos soins à la
phase d'enquête
Paragraphe 2 : Approches et Méthodes
d'analyse retenues
L'élément central qui fonde cette recherche se
révèle être la création de valeur ; le fil
d'Ariane qui nous guide à son explication passe par
l'appréhension de la structure du taux d'intérêt sur
microcrédit, de la structure de financement, des asymétries
d'information dans la relation entre IMF et PME et d'une étude sur la
qualité des services non financiers dans les cas échéants.
D'un autre côté, le degré de satisfaction prononcé
par les dirigeants des PME sera vu dans cette démarche comme une
variable de comparaison par rapport aux résultats de l'indicateur
financier EVA.
2.1. La mesure des variables et indicateurs du
modèle.
2.1.1. Structure des taux d'intérêt sur
microcrédit et coût de financement.
Dans une logique empirique, nous reproduirons le calcul du
taux d'intérêt tel que appliqué par les IMF aux PME, tout
en spécifiant les paramètres qui y concourent. Nous choisirons la
formule par approximation étant donnée que nous nous appuyons sur
des informations ex post telles que les intérêts
versés et les encours de crédit. Elle est la suivante :
15(*)
L'encours moyen du crédit se détermine suivant
la méthode de calcul de l'intérêt. Selon la méthode
du taux constant on a : alors que par la méthode dégressive, il se calcule comme
suit :
Cette formule a la prétention d'avoir
intégré tous les paramètres nécessaires pour la
fixation des intérêts. Ces paramètres sont : les frais
généraux, les pertes sur crédits, les coûts des
ressources y compris l'inflation, le taux de capitalisation souhaité et
les produits des placements.
Mais pour quantifier le coût financier du
microcrédit, il semble plus judicieux de prendre en supplément
d'autres paramètres rendant compte du vécu empirique des
bénéficiaires. Il s'agit des frais de dossier et d'ouverture de
compte, le fonds de garantie et les coûts de transactions. Ainsi, nous
retiendrons dans la méthodologie la formule suivante :
Toutefois, il est indéniable qu'une "odieuse"
estimation de ces paramètres va influer sur le coût de financement
et aura en définitive une répercussion sur la création de
valeur.
2.1.2. Structure financière
Pour appréhender la structure financière, il
sera question d'éclater le montant des dettes des entreprises en deux
classes de Financement : le financement issu des IMF et celui issu de tous
les autres créanciers financiers de l'entreprise. Sur cette base, nous
émettons un postulat selon lequel, "tout autre financement par fonds de
tiers est rangé dans la catégorie des fonds propres de
l'entreprise". Il échoit ainsi donc que, pour des raisons de pertinence
de mesure de la création de valeur imputable aux SFD, nous retenons
ceterus paribus deux sources de financement pour les PME de
l'échantillon : LA 1ere intègre les fonds propres
et les financements de tiers autres que ceux venant des IMF, que nous
choisissons d'appeler pour la circonstance "Super Fonds Propre" et la
2ème isole uniquement les microcrédits financés
par les IMF. Ainsi, nous appréhendons le levier financier IMF, comme
l'incidence de la structure financière nouvellement définie sur
la rentabilité financière de ces PME bénéficiaires.
Par ce moyen, nous mettons en évidence la part de la rentabilité
des «supers capitaux propres» imputable à l'activité
économique des PME et celle qui provient spécifiquement du
recours au micro financement (effet de levier financier IMF). Ce levier est
défini comme le rapport entre la dette d'origine IMF et le "Super
Fonds Propres".
Il s'ensuit donc que l'indicateur de mesure de création
de valeur sera estimé dans cette logique.
2.1.3. Asymétrie d'information
Le risque est mesuré par le différentiel entre
le cash-flow et son minimum enregistré sur une période
donnée, rapporté au total des fonds propres de l'entreprise
pendant l'année de référence. Ce ratio rend compte du
risque d'insolvabilité et l'incapacité de l'entreprise à
honorer ses engagements. Sur cette base, l'asymétrie informationnelle
provient essentiellement du risque opérationnel de l'entreprise (OMRI et
BELLOUMA, 2004). Ce même risque opérationnel met en exergue
l'incertitude liée aux rendements futurs des actifs fixes de
l'entreprise (MBANGALA, 2002). Ainsi, pour quantifier l'asymétrie
d'information inhérente à la relation des IMF avec leurs clients
PME, nous nous positionnons dans la logique du risque opérationnel. De
façon empirique nous retenons la formule de l'effet de levier
opérationnel (MBANGALA, 2002) qui est une fonction croissante du risque
opérationnel.
Ce ratio peut être un indicateur des rendements futurs
des PME bénéficiaires de crédit des SFD. Il peut
être révélateur de l'utilisation à bonne fin des
fonds perçus, indispensable à la création de la richesse
en leur sein, et s'apparente à un outil de gestion efficace de
recouvrement de crédit pour les IMF. En effet, plus élevé
est l'effet de levier opérationnel, plus grand est le risque
opérationnel, et par conséquent cet état de fait insinue
le règne des asymétries d'information qui, en
général peut être préjudiciable à la
création de valeur des PME dans leurs relation avec les IMF. La
nécessité pour celles - ci de maîtriser entre autre
l'information engendre des coûts non financiers.
2.1.4. Services non financiers
La qualité des services non financiers des IMF est
retenue dans le modèle en construction comme une variable
déterminante dans la création de valeur des PME
bénéficiaires de microcrédit. Pour les besoins
d'intégration de cette variable qualitative, nous allons procéder
par un modèle compensatoire pour quantifier cette variable (Ouattara,
2003). Ceci passe par une démarche qui se décline en trois
étapes :
Dans un premier temps, à travers la
littérature et l'observation empirique, nous recensons les
principaux paramètres qui rendent compte du fonctionnement des services
non financiers. Cela a aboutit aux cinq paramètres suivants :
l'existence d'une ligne de budget affectée aux services non financiers,
l'encadrement et le suivi des activités financées, les rencontres
d'échanges d'expériences, la formation de base à l'endroit
des PME au démarrage d'un programme de microcrédit et le
renforcement de capacité de conception et de gestion des services de
microcrédit à l'endroit du personnel des IMF (Amoussouga,
2003) ;
Dans un second temps, des notes moyennes d'importance
seront attribuées à ces paramètres sur la base d'un
questionnaire élaboré à cet effet.
Enfin, des notes de performance sur chacun des paramètres
cités seront attribuées à chaque IMF de
l'échantillon retenu. Ces notes seront obtenues par la moyenne
arithmétique des notes données par les PME
bénéficiaires des services financiers d'une IMF donnée.
Enfin, nous utiliserons le modèle linéaire additif pour obtenir
les performances globales des IMF en matière d'offre de services non
financiers.
Dès lors, la qualité des services non
financiers, en tant que variable qualitative par essence, pourra être
appréhendée comme une variable quantitative dans le modèle
de création de richesse en construction.
2.1.5. Création de la Valeur
La variable endogène du modèle en construction
est la création de valeur. Sa mesure nécessite une étude
clinique pour chacune des PME de l'échantillon et la prise en compte
d'un certain nombre de paramètres financiers. L'indicateur de
création de valeur retenu est l'EVA, Economic Value Added (Stern et
Stewart, 1991), et se calcule dans son appréhension originale comme
suit :
Mais compte tenu du champ d'application de ce concept dans la
présente recherche, la valeur économique créée se
calculera à travers la formule suivante au regard du postulat
précédemment émis :
Ainsi l'évaluation de la création de valeur
pose le problème de l'estimation du coût des fonds propres qui se fera sur la base du levier financier IMF dans la logique du
"Super Fonds Propre". Or, aucune PME n'étant cotée sur la bourse
des valeurs mobilières, il nous revient de nous fier aux valeurs
comptables pour mesurer l'impact que peut avoir la structure du capital telle
que retenue dans l'analyse, sur la rentabilité des fonds propres
supposés ("super Fonds propres"). Sur cette base donc, le coût
des fonds sera déterminé comme suit :
En définitive, l'appréhension
ou la maîtrise de cinq indicateurs s'avère indispensable pour
construire le modèle de la création de richesse dans les PME
bénéficiaires des services des IMF au Bénin. Le tableau 2
résume les variables du modèle.
Tableau 2: Présentation et mesure du
modèle
Variable
|
Symboles
|
Indicateurs de mesure
|
Création de valeur
|
|
|
Coût global de financement
|
|
16(*)
|
Levier financier IMF
|
|
|
Asymétrie d'information
|
|
|
Qualité service non financier
|
|
|
Source: Réalisé par nos soins
Tous ces indicateurs constituent des séries
chronologiques relatives aux mêmes PME et aux mêmes IMF du panel
sur la période 2003 - 2005. De ce fait, une fois l'évaluation
empirique de la création de la richesse faite, il sera question de
rapprocher les résultats obtenus à ce niveau, du niveau de
satisfaction perçue par les acteurs principaux des PME du fait de leur
recours au microcrédit.
2.2. La variable de comparaison : la satisfaction
et sa mesure
La satisfaction pour un client résulte d'un sentiment
de jugement comparant les performances d'un produit à ses attentes. La
satisfaction est donc fonction d'une différence tirée de trois
situations possibles: les performances sont en deçà des
attentes entraînant de ce fait le mécontentement ; les
performances sont au niveau des attentes faisant naître la satisfaction
et enfin les performances sont au-delà des attentes rendant ainsi le
consommateur enthousiaste (Kotler et Dubois, 1997).
Ainsi donc, en nous alignant sur la logique de ces auteurs,
la mesure de la satisfaction perçue par les dirigeants des PME
bénéficiaires des crédits des SFD, se fera sur la base
d'une étude qualitative retenant les trois situations liées
à la satisfaction : le mécontentement, la satisfaction
proprement dite et l'enthousiasme. Les résultats à cette
étape de la recherche devront être en adéquation avec les
critiques et suggestions, que nous aurions recueilles par la méthode de
mesure et de suivi de la satisfaction basée sur l'utilisation d'une
"boîte" à suggestions (Kotler et Dubois, 1997). A cet effet, nous
avons constitué une grille de satisfaction (annexe n°3b). Enfin, le
résultat global sera mis en comparaison avec l'évaluation de la
création de valeur pour procéder à un premier niveau de
validation.
2.3. Spécification du
modèle
La validité des hypothèses de recherche est
testée moyennant un modèle de régression multiple en
données de panel (OMRI et BELLOUMA, 2004 ; ZIANE, 2004).
Empiriquement, il s'agit de régresser la mesure de la création de
valeur (EVA) sur l'ensemble des variables exogènes
énumérées, de façon à montrer leurs
importances relatives sur le panel. La variable à expliquer et les
variables explicatives s'écrivent en fonction de deux indices i et t,
où i est l'indice désignant une PME et t celui désignant
la période. La formulation de ladite régression donne le
modèle économétrique suivant :
Les coefficients, a1, a2, a3,
a4 sont des coefficients
à estimer, a0 étant l'effet spécifique
à la PME i, supposé constant et f
le terme aléatoire ou stochastique. Ce
dernier peut regrouper trois types d'erreur : la première peut
être une erreur de spécification due au fait, que les seules
variables explicatives retenues dans les hypothèses de recherche ne sont
pas à elles seules exhaustives pour rendre compte en totalité, du
niveau de création de valeur ; la deuxième peut être
une erreur de mesure des données utilisées dans le modèle
et enfin la troisième peut être une erreur de fluctuation de
l'échantillonnage. Par ailleurs, tous les coefficients doivent
être significatifs si tous les facteurs explicatifs sont pertinents.
En fonction de la valeur issue de la régression pour
chacun des coefficients, on pourra infirmer ou confirmer les 4 conjectures de
recherche émises.
Section2 : Présentation des
données, des variables et indicateurs
Les données collectées sont de deux types :
les données primaires et les données secondaires. Le choix de ces
données se réfère au résultat de
l'échantillonnage et se révèle utile à
l'évaluation de la création de valeur des PME
bénéficiaires des services financiers de la microfinance au
Bénin.
Paragraphe 1 : Source et collecte de
données secondaires.
Les données secondaires proviennent essentiellement de
la recherche documentaire. Elle s'est réalisée à travers
la consultation de la littérature consacrée aux différents
sujets de la présente recherche, l'utilisation des statistiques
officielles de la Cellule de la Microfinance du Ministère du
Développement de l'Economie et des Finances (MDEF) du Bénin, des
interviews non structurées d'experts et d'acteurs
privilégiés et enfin, une exploitation des états
financiers des PME de l'échantillon. Ces données sont globalement
externes, vu l'irréfutabilité des obstacles au recueil des
données dans les entreprises des pays en développement (Ouattara,
1992).
En premier lieu, le recours aux statistiques officielles nous
a permis d'obtenir, le nombre des SFD opérant dans le secteur de l'offre
de microcrédits, leurs clientèles, le montant des
dépôts et de procéder sur la base du critère du
montant des encours de crédits, au choix des trois premières IMF
au Bénin. Toujours par ce biais, il a été possible d'avoir
le montant agrégé du financement de l'ensemble des IMF sur la
période 2003 - 2005, ainsi que les éléments entrant dans
le coût global de financement des crédits et le niveau de risque
de non recouvrement des créances des IMF.
En second lieu, nous avons procédé pour chacune
des PME de l'échantillon, à l'exploitation des états
financiers, essentiellement le bilan comptable et les comptes de
résultat. Sur cette base, il a été question d'effectuer au
prime abord, des retraitements avant de procéder au diagnostic financier
focalisé spécifiquement sur la mesure de la valeur
économique.
Par ailleurs, l'absence de données sur certains
aspects non moins indispensables, dans les statistiques officielles, nous a
incité à confectionner deux guides d'entretien (annexe n°2a
et n°2b). Sur la base de ces guides, nous avons pu nous entretenir avec
certains promoteurs ou représentants de PME et quelques personnes
ressources dont le directeur technique chargé des études
statistiques à l'INSAE avec qui, il a été
révélé la carence sur les statistiques économiques
liées à l'inexistence de recensement économique sur les
entreprises béninoises. De plus, d'autres entretiens avec des
responsables de la Cellule de la microfinance du (MDEF) et de la direction
chargée de la promotion des PME (DPME), a permis d'éclaircir un
temps soit peu, le champ d'horizon de la recherche, avant de procéder au
complément d'informations primaires.
Paragraphe 2 : Source et collecte de
données primaires.
Les données primaires sont issues des enquêtes
menées auprès des IMF et de leurs clientèles PME. Le
recueil s'est fait sur la base de deux questionnaires : le premier relatif
aux IMF et le second afférent aux PME (annexes n°3a et 3b).
Ainsi, les enquêtes auprès des IMF avaient pour
but de collecter les données sur le budget alloué au
fonctionnement des services non financiers, à l'identification et
à l'importance de ces derniers. Le choix des personnes s'est
opéré dans chacune des trois IMF retenues sur la base de leur
fonction ou responsabilité.
Quant aux enquêtes auprès des PME, il revenait
à leurs propriétaires ou représentants, de se prononcer
sur l'importance et l'évaluation des services non financiers de leur
IMF, à travers un système de notation. Par ailleurs, les PME en
tant que consommateurs des services financiers sont amenés au travers de
l'enquête à révéler leur satisfaction perçue
dans l'offre de service des IMF.
En fin de compte, toutes les données sont
caractérisées par une définition, une unité de
mesure et une source. Le tableau 3 présente à cet effet, toutes
les données intervenant dans la réalisation complète de
l'objectif de la présente recherche.
Tableau 3: Récapitulatif de toutes les
données
Type
|
Données
|
Définition
|
Unité
|
Source
|
S
E
C
O
N
D
A
I
R
E
S
|
Montant de crédits drainés vers les branches
d'activités
|
Répartition du financement global de l'ensemble des IMF
dans les différents secteurs économiques
|
-
|
MDEF
|
Créances en souffrances
|
Encours de crédits échus non recouvrés
|
CFA
|
CMF
|
Encours de crédits
|
Cumul des flux de crédits à une date
donnée
|
CFA
|
CMF
|
Dépôts
|
Montant de l'épargne collectée par les IMF
|
CFA
|
CMF
|
Types d'institution
|
On distingue les IMF suivant leurs formes juridiques et/ou leurs
modalités de fonctionnement
|
-
|
CMF
|
Volume de la Clientèle
|
Nombre de clients ou membres des IMF
|
|
CMF
|
Nombre des IMF
|
Total des IMF opérant dans l'environnement
économique du Bénin
|
unité
|
CMF
|
Financement des IMF
|
Montant agrégé du financement accordé par
les IMF sur la période 2001 - 2005
|
CFA
|
MDEF
|
Coût de financement global
|
Coût financier qui tient compte de l'intérêt
et de tous les frais afférents à la mise à disposition du
crédit
|
%
|
Support de formation en IMF
|
Microcrédit
|
Montant du crédit obtenu par une PME sur la période
considérée
|
CFA
|
Dossier de crédit
|
Capitaux propres
|
|
CFA
|
Bilan de la PME
|
Autres dettes
|
Toute dette contractée ailleurs autre que l'IMF
considérée
|
CFA
|
Bilan de la PME
|
EBIT
|
|
CFA
|
Compte de résultat de la PME
|
Capitaux investis
|
Total de l'actif en début de l'exercice
considéré
|
CFA
|
Bilan de la PME
|
Résultat net
|
|
CFA
|
Compte de résultat de la PME
|
Taux d'impôt
|
Taux d'imposition sur le Bénéfice industriel et
commercial
|
%
|
|
P
R
I
M
A
I
R
E
S
|
Capital des PME
|
Capital social des PME de l'échantillon
|
FCFA
|
PME
|
Effectif des employés des PME de l'échantillon
|
Nombres de personnes travaillant de façon permanente
à la PME
|
-
|
PME
|
Critiques des PME
|
Critiques formulées par les acteurs des PME dans leurs
relations avec leur IMF (Analyse de la satisfaction).
|
-
|
Propriétaire ou représentant de la PME
|
Performances du recours au crédit
|
Performances permettant aux PME de juger si leurs attentes sont
atteintes ou pas (Analyse de la satisfaction).
|
-
|
Propriétaire ou représentant de la PME
|
Suggestions des PME
|
En fonction de leurs expériences les PME formules des
suggestions (Analyse de la satisfaction).
|
-
|
Propriétaire ou représentant de la PME
|
Existence d'une ligne de budget affectée au SNF
|
Variable booléenne (oui ou non) sur l'existence de
ressources pour les SNF
|
-
|
Enquête auprès des IMF
|
Montant affecté aux SNF
|
Montant prévu par le budget de l'IMF pour assurer le
fonctionnement des SNF.
|
CFA
|
Enquête auprès des IMF
|
Note de degré d'importance de l'existence de ressources
pour les SNF
|
Note de classement suivant la priorité perçue tant
par les IMF que par les PME ou PMI pour "existence d'une ligne du budget
allouée aux SNF"
|
Unité/10
|
Enquête auprès des IMF et des PME
|
Note de degré d'importance pour le suivi et
l'encadrement
|
Note de classement suivant la priorité perçue tant
par les IMF que par les PME ou PMI pour "suivi et encadrement"
|
Unité/10
|
Enquête auprès des IMF et des PME
|
Note de degré d'importance pour l'existence de rencontre
d'échanges
|
Note de classement suivant la priorité perçue tant
par les IMF que par les PME ou PMI pour "existence des rencontres
d'échanges"
|
Unité/10
|
Enquête auprès des IMF et des PME
|
Note de degré d'importance pour la formation de base
|
Note de classement suivant la priorité perçue tant
par les IMF que par les PME ou PMI pour "formation de base"
|
Unité/10
|
Enquête auprès des IMF et des PME
|
Note degré d'importance pour le renforcement de
capacité
|
Note de classement suivant la priorité perçue tant
par les IMF que par les PME ou PMI pour "renforcement de capacité"
|
Unité/10
|
Enquête auprès des IMF et des PME
|
Note d'évaluation du budget affecté aux SNF
|
Note d'évaluation suivant le mérite perçu
par les PME ou PMI pour "existence d'une ligne du budget alloué aux
SNF"
|
Unité/10
|
Enquête auprès des PME
|
Note d'évaluation du suivi et d'encadrement
bénéficié
|
Note d'évaluation suivant le mérite perçu
par les PME ou PMI pour " suivi et encadrement "
|
Unité/10
|
Enquête auprès des IMF et des PME
|
Note d'évaluation des rencontres d'échanges
effectués
|
Note d'évaluation suivant le mérite perçu
par les PME ou PMI pour " existence des rencontres d'échanges "
|
Unité/10
|
Enquête auprès des PME
|
Note d'évaluation sur la formation de base obtenue
|
Note d'évaluation suivant le mérite perçu
par les PME ou PMI pour " formation de base "
|
Unité/10
|
Enquête auprès des PME
|
Note d'évaluation sur le renforcement de
capacité
|
Note d'évaluation suivant le mérite perçu
par les PME ou PMI pour " renforcement de capacité "
|
Unité/10
|
Enquête auprès des PME
|
Source: Réalisé par nos soins
DEUXIÈME PARTIE
ANALYSE ET MESURE EMPIRIQUE
DE LA CRÉATION DE RICHESSE DES PME
BÉNÉFICIAIRES DE MICROCRÉDIT
Chapitre 3 : Mesure de la création de
richesse des PME dans l'environnement économique
béninois
Le but de ce chapitre est d'analyser d'abord,
l'évolution de l'environnement économique des PME et IMF au
Bénin (section 1), avant de procéder à leur étude
microéconomique, préalable à la modélisation
économétrique (section 2).
Section1 : L'environnement économique des PME
et IMF au Bénin
Paragraphe1 : Evolution de la PME dans
l'environnement économique béninois
1.1. Le concept de Petite et Moyenne Entreprise au
Bénin
La notion de PME est une notion contingente. En effet, les
critères d'identification des PME évoluent suivant le niveau de
développement des pays, leur environnement économique et leur
contexte sociologique. Ainsi, le concept de PME répond selon la charte
nationale des PME et PMI, conçue par le ministère chargé
de la microfinance et de la promotion des PME et PMI au Bénin, à
la satisfaction de cinq conditions17(*) :
- toute entreprise légalement
constituée tenant une comptabilité régulière
conforme au système national en vigueur et compatible avec les
dispositions de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA) ;
- elle ne doit pas être une filiale
d'une multinationale ;
- elle doit satisfaire aux critères
d'un effectif de cinq (05) à quatre vingt dix neuf (99) employés
permanents ;
- et enfin, ayant un capital social compris
entre un million (1.000.000) et cinquante millions (50.000.000) de francs CFA
ou des investissements d'un montant compris entre cinq millions (5.000.000) et
cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA.
Dans cette logique, la présente recherche s'est
investie sur 156 entreprises qui répondent à la charte nationale.
Sur cette base des critères plus opérationnels, à savoir
celui de l'emploi et du capital social ont permis de répartir les PME de
l'échantillon.
Tableau 4: Répartition des 156 PME de
l'échantillon suivant leur nombre d'employés
Effectif des employés
|
PME
|
Proportion (%)
|
Compris entre 5 et 10
|
113
|
72.22
|
10 à 20
|
35
|
22,22
|
20 à 25
|
8
|
5,56
|
Total
|
156
|
100,00
|
Source: Etabli par nos soins
Le tableau 4 donne une répartition des 156 PME de
l'échantillon de recherche suivant le personnel permanent. Ce tableau
fait ressortir la problématique de la création d'emplois
dévolue en majeure partie aux PME. En effet, 72,22% des PME emploient
moins de 10 employés, 22,22% entre 10 et 20 employés et seulement
5,56% environ des PME offrent, mais de façon très
dispersée, entre 20 et 25 emplois. Il s'en déduit que, pour
résorber le problème de chômage, les instances
décisionnelles devraient intensifier des actions en faveur de la
densification des PME dans l'économie béninoise. Dès lors,
l'incapacité individuelle des PME à consommer en masse les
offreurs de travail pourra être largement compensée par la
possibilité d'orienter la surcapacité d'offre de travail vers une
multitude de PME promue dorénavant dans la société. Cette
faiblesse d'offre d'emplois des PME liée à leur petite taille
trouve son explication dans la théorie de la contingence. Celle-ci
paraît aussi bien se justifier par leur capital social qui d'ailleurs
s'identifie comme un autre critère de stratification des PME.
Tableau 5: Répartition des 156 PME de
l'échantillon suivant leur capital social
Capital social (millier de FCFA)
|
PME
|
Proportion (%)
|
1.000 à 2.000
|
124
|
79,35
|
2.000 à 3.000
|
21
|
13,55
|
3.000 à 5.000
|
11
|
7,10
|
Total
|
156
|
100,00
|
Source: Etabli par nos soins sur la base des
recherches
En effet, cette stratification révèle la
faiblesse de taille des PME béninoises. Ainsi, il ressort que, seulement
7% des PME ont un capital social compris entre 3.000.000 et 5.000.000 de FCFA,
tandis que 93% environ ont un capital social inférieur à
3.000.000 de FCFA.
Par ailleurs, pour rester dans la limite de la
définition des PME au Bénin, les 156 entreprises tiennent une
comptabilité régulière et se distinguent des filiales de
multinationales. En fin de compte, le concept de PME retenu au Bénin est
essentiellement axé sur une approche quantitative, qui semble-t-il, est
plus opérationnelle qu'une approche qualitative, qui non plus n'est pas
moins indispensable pour caractériser une PME.
1.2. Caractéristiques des Petites et Moyennes
Entreprises béninoises
D'un point de vue qualitatif, la PME béninoise
présente des traits caractéristiques. Ainsi, la majorité
des PME est sous la direction personnalisée de leur propriétaire,
auquel elles s'identifient. De ce fait, le personnel autour du chef
d'entreprise est peu spécialisé, et cela est fortement
favorisé par l'existence des contrats personnalisés. En
conséquence, les PME béninoises sont cloîtrées dans
une faible position de négociation à trois égards. Primo,
dans leurs activités d'achat et vente, elles sont dépendantes des
marchés et des sources d'approvisionnement. Secundo, elles se heurtent
à des barrières très sélectives, dans leurs
tentatives de se procurer des capitaux sur le marché monétaire et
même, pour l'accès au crédit des IMF. Tertio, les PME
évoluent dans un environnement économique hostile, les installant
irrésistiblement dans une lutte concurrentielle pour se frayer une part
de marché avérée. En conséquence, la nature de la
PME béninoise répond fortement à la définition de
la PME au sens de (Woitrin, 1966) et de (Wtterwulghe, 1998).
Par ailleurs, la théorie des organisations
appliquée à la PME béninoise permet d'appréhender
la nature des paramètres de conception au sens de Mintzberg. Ainsi, dans
la majorité des cas, les propriétaires des PME sont investis de
la responsabilité du travail de leurs employés,
caractérisant ainsi le mécanisme de coordination de la
supervision directe. Cette réalité rime bien évidemment,
avec la concentration du pouvoir au sommet stratégique qu'incarne le
propriétaire dirigeant de la PME. En effet, la
prépondérance du rôle des propriétaires dans le
fonctionnement de leur PME est déterminée par le caractère
hostile du marché, qui contraint la PME à avoir comme point de
myrrhe la survie.
Au demeurant, les paramètres de conception et les
facteurs de contingence identifient la PME béninoise comme une
organisation présentant une configuration de type entrepreneurial au
sens de Mintzberg.
Paragraphe 2 : Le secteur de la microfinance au
Bénin
2.1. Identification des IMF au
Bénin
2.1.1 Classification et Spécificités des
IMF au Bénin
Au Bénin, les IMF aussi multiples que variées
peuvent être appréhendées aussi bien par leur forme
juridique, leurs activités que par leur approche de fonctionnement.
Ainsi, le critère juridique18(*) de classification des IMF permet leurs regroupements
en deux catégories :
- Les mutuelles et coopératives
d'épargne et de crédit, à qui la loi confère une
personnalité juridique en contrepartie de l'obtention d'un
agrément ;
- Les structures non constituées sous
forme de mutuelles, ni de coopératives pour qui l'acquisition d'une
personnalité juridique propre à elles, est subordonnée
à la signature d'une convention avec le ministre en charge des
finances.
Quant au critère fondé sur la nature des
activités, les IMF sont généralement distinguées en
trois classes à savoir :
- Les institutions d'épargne et de
crédit qui regroupent aussi bien les mutuelles, les coopératives
que les groupements d'épargne et de crédit ;
- les institutions de crédit direct
qui ont pour pratique d'octroyer des crédits, soit à partir de
ressources propres à elles, soit à partir des lignes de
crédits qu'elles peuvent bénéficier des partenaires
financiers nationaux qu'étrangers ;
- Les projets à volet microfinance qui
regroupent les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les Initiatives
gouvernementales ayant réservé un volet microfinance dans leurs
portefeuilles d'activités.
Enfin, les IMF offrent généralement, leurs
services aux bénéficiaires potentiels suivant deux
approches : l'approche mutualiste et l'approche solidaire.
Ainsi, l'approche mutualiste repose essentiellement sur le
principe de "l'épargne préalable avant le crédit" et du
sociétariat, puis insiste sur le couple "épargne/crédit".
Le crédit est donc octroyé aux sociétaires
interdépendants, et partageant de ce fait, la responsabilité des
actes posés par l'un quelconque d'entre eux. Cette approche est mue, non
seulement par le financement des crédits en aval engendrés par
l'épargne en amont, mais essentiellement aussi, par le souci de la
pérennité et de l'autonomie financière de l'institution
vis-à-vis des bailleurs de fonds.
L'approche solidaire quant à elle, se
révèle par le principe du "crédit sans épargne".
L'épargne se constitue a posteriori et progressivement en
fonction du développement de l'activité du
bénéficiaire. Cette approche dite de crédit direct est
adoptée par les ONG et projets à volet microfinance qui pour la
plupart, orientent leurs services financiers vers les couches de population les
plus défavorisées. La philosophie qui guide cette approche est
l'incapacité des populations vulnérables à mobiliser
l'épargne préalable au démarrage des opérations de
crédit indispensable à endiguer l'extrême pauvreté.
Au Bénin, les institutions qui fonctionnent suivant cette approche
exigent une contribution modique de l'ordre de 1/4 à 1/3 du montant
sollicité, à l'occasion de la demande de crédit. Mais en
fin de compte, le problème que cette approche feint de résoudre
reste posé. En effet, la possibilité d'octroyer du crédit
sans épargne préalable a pour contrepartie, l'acquittement des
conditions drastiques de gage imposées aux demandeurs de crédit.
2.1.2 Configuration organisationnelle des IMF au
Bénin.
Dans cette partie, nous allons nous appesantir sur des
paramètres de conception de la théorie des organisations, pour
caractériser les IMF et sur cette base, en déduire leur
configuration au sens de Mintzberg. Pour cela, il sera question d'analyser les
mécanismes de coordination du travail, la concentration du pouvoir, les
buts prioritaires et le marché des IMF.
Ainsi, le fonctionnement des IMF est fortement irrigué
par une variété de mécanismes de coordination du travail
entre les acteurs. En effet, dans les situations de travail les plus complexes,
on observe une tendance à l'ajustement mutuel entre les cadres au sommet
stratégique des IMF. C'est le cas par exemple de la levée
importante de fonds sollicités par certains clients à des
modalités particulières. Mais en descendant vers les pôles
décentralisés du pouvoir décisionnel, la ligne
hiérarchique est dominée par une forte tendance à la
supervision directe. Par conséquent, les responsables de section
(crédit, recouvrement, contentieux,...etc) ressentent un besoin de
commandement pour donner des instructions, contrôler et coordonner le
travail des opérateurs à charge. Dans le même temps, on
assiste à une standardisation des résultats, puisque la pratique
d'octroi et de recouvrement des crédits est une des plus complexes dans
les IMF. Dès lors, l'opérateur possède une marge de
manoeuvre pour choisir la méthode qui lui paraît la plus
adéquate afin d'atteindre les résultats
prédéterminés. Cette possibilité est
accompagnée d'un système de motivation dans l'atteinte des
résultats. C'est le cas par exemple, des opérateurs qui
bénéficient d'une prime calculée sur les rentrées
de fonds, lorsqu'ils réalisent un score affichant sur leur portefeuille
un faible taux de créances non recouvrées, suivi d'un nombre
considérable de nouveaux clients. De même, on repère, mais
en faible dose, une forme de standardisation des procédés
essentiellement dans l'activité d'octroi de crédits.
D'un autre côté, la technostructure19(*) des IMF est constituée
des analystes internes et externes. Etant donné, le dynamisme du secteur
de la microfinance en plein développement au Bénin, les IMF
ressentent un besoin de professionnalisme. Ainsi, il est de pratique courante
qu'elles fassent recours à des consultants qui interviennent dans
l'organisation pour des travaux de conception, de planification et de formation
des opérateurs. Leurs interventions s'inscrivent dans le cadre de
l'efficacité du travail des acteurs internes de l'institution.
Dès lors, il échoit aux dirigeants du sommet stratégique
de céder une parcelle de pouvoir à la technostructure.
Par ailleurs, le but de mission mis en avant par les IMF est
la réduction de la pauvreté ; mais en réalité,
pour atteindre ce but, elles sont préoccupées par la
réalisation de leur propre survie qui passe inévitablement par
leur rentabilité. De ce fait, elles finissent par perdre de vue leur
mission pour se tourner inexorablement vers la poursuite d'un but de
système en l'occurrence, la profitabilité et la
pérennité. C'est précisément à ce niveau que
l'effet induit dans la création de richesse de la clientèle dont
les PME, semble être hypothéqué, étant donnée
une forme de bancarisation progressive du secteur de la microfinance au
Bénin.
Enfin, le degré de concurrence du secteur s'est accru
ces dernières années, au point où, on dénombre
jusqu'à 762 structures de microfinance au Bénin en 2005. En
effet, dans les pays en développement où une place de choix est
conférée à la lutte contre la pauvreté, on assiste
à une prolifération d'institutions de microfinance, qui
fonctionnent même parfois dans la clandestinité.
En somme, dans les IMF béninoises, les
mécanismes de coordination les plus identifiables sont la supervision
directe et la standardisation des résultats. Quant au pouvoir, il est
concentré au sommet stratégique et dans les mains des analystes.
Les buts officiels dans les IMF s'accommodent avec la mission de la
réduction de la pauvreté, alors que les buts opérants
s'allient bien évidemment avec les buts de système qui repose
essentiellement sur la rentabilité et la pérennité. Par
ailleurs, le marché des IMF se caractérise par une relative
hostilité, une stabilité et une simplicité.
En conséquence, les différentes occurrences
prises par les paramètres de conceptions inspirées de la
théorie des organisations indiquent une forte tendance des IMF
béninoises à une configuration entrepreneuriale, mais aussi
à une configuration mécaniste ou bureaucratique. La configuration
entrepreneuriale s'explique par l'émergence du nouveau système de
financement que sont les services financiers décentralisés (SFD)
mais qui demande un besoin crucial de professionnalisation. C'est d'ailleurs
cette tentative de professionnaliser le secteur de la microfinance qui explique
l'identification, par ailleurs de la configuration mécaniste. Toutefois,
il serait hâtif de conclure à une pureté de configuration
des IMF au Bénin où on assiste en réalité, dans la
plupart des cas, à une configuration hybride qui chevauche entre la
configuration entrepreneuriale et la configuration mécaniste au sein
d'une même institution.
2.2. Les Instituions de MicroFinance dans le
système financier béninois
2.2.1 Evolution des Instituions de MicroFinance au
Bénin
L'étude sur l'évolution des IMF peut
revêtir deux approches. La première qui appréhende la
dynamique des IMF par leur croissance en nombre et la seconde qui analyse leur
fonctionnement à partir d'un certain nombre d'indicateurs.
En premier lieu, l'avènement de la finance de
proximité au Bénin depuis 1993, s'est accompagné d'une
forte intégration des institutions de microfinance dans le tissu social,
au point où, elles deviennent des partenaires incontournables dans la
lutte contre la pauvreté et pour le développement. Ainsi, le
secteur de la microfinance au Bénin est devenu très dynamique
avec un nombre grandissant d'institutions, comme en témoigne
particulièrement les institutions de crédits directs, avec un
taux de croissance de 51,82% sur cinq ans. Le tableau 6 en donne la mesure pour
chaque type d'institutions.
Tableau 6: Evolution des SFD intervenants dans le secteur
de la microfinance au Bénin de 2001 à 2005
Types d'institutions
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Taux de croissance moyen
|
Mutuelles et coopératives d'épargne
et de crédit
|
230
|
145
|
149
|
154
|
155
|
-1,93
|
Crédits directs
|
16
|
56
|
58
|
96
|
85
|
51,82
|
Autres
|
2
|
3
|
3
|
3
|
4
|
18,92
|
Total des institutions
|
248
|
204
|
210
|
253
|
244
|
-0,40
|
Source : Etabli sur la base des données
collectées à la Cellule de la microfinance
L'analyse du tableau 6 montre à première vue,
que globalement les IMF sont confrontées à des situations qui
contraignent irrésistiblement certaines d'entre elles à laisser
échoir leurs activités : C'est le cas du plus vaste
réseau mutualiste du Bénin. Mais ces données quoique
officielles et collectées même dans l'institution chargée
du suivi des IMF au Bénin, ne sont pas révélatrices de la
réalité sur le terrain. En effet, la Cellule de Microfinance,
n'étant évidemment pas dotée de ressources suffisantes,
concède aux IMF un régime déclaratif. De ce fait, la
Cellule ne comptabilise que les IMF ayant fait une déclaration
officielle de leur existence et ayant procédé au
dépôt de leurs états financiers annuels.
Cette situation soulève par conséquent, le
problème de la clandestinité d'une multitude d'institutions
intervenant dans la microfinance et qui sont activement opérationnelles
sur le territoire national. En effet, le recensement national des
différentes IMF lancé en 2004 et finalisé en 2005 a
"exhumé au grand jour" 762 IMF réparties comme suit :
293 Mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit, 131
Associations et ONG, 6 Sociétés, 25 Projets gouvernementaux
à volet microfinance et 307 Groupements d'épargne et de
crédit. Dès lors, il s'en déduit que 518 IMF soit 68% de
l'effectif réel des IMF évoluent en marge des normes officiant le
fonctionnement règlementaire en vigueur. Ainsi, il ne fait l'ombre
d'aucun doute, que les bénéficiaires des services financiers de
ces dernières ne peuvent pleinement s'en servir pour oeuvrer dans le
sens d'une création de valeur, fut-elle piètre ou optimale.
Par ailleurs, ce constat empirique témoigne à
la fois du dynamisme du secteur de la microfinance au Bénin et de la
banalisation de l'accès de tous aux services financiers
décentralisés ; mais il présente néanmoins des
exigences d'un recadrage.
En second lieu, un état des lieux du fonctionnement
des IMF renseigne sur l'évolution des IMF au Bénin, à
partir d'indicateurs significatifs dont l'épargne (dépôts),
le stock de crédit en circulation (encours de crédits) et le
volume de la clientèle (Clients bénéficiaires). Ainsi, la
performance des IMF sur ces indicateurs est inscrite dans le tableau 7 sur la
période 2001 - 2005.
Tableau 7: Evolution des IMF en terme d'épargne,
d'encours de crédit et de clientèle
Types d'institutions
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Croissance annuelle moyenne (%)
|
Mutuelles et Coopératives d'épargne et de
crédit
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépôts (million de FCFA)
|
23 588
|
29 341
|
30 164
|
30 248
|
29487
|
5,70
|
|
Encours de crédits (million de FCFA)
|
8 718
|
21 339
|
25 472
|
24 589
|
25653
|
30,97
|
|
Volume de la clientèle (nombre de clients)
|
354 285
|
417 543
|
449 820
|
473 906
|
550797
|
11,66
|
Institutions de crédits directs
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépôts (million de FCFA)
|
3 300
|
6 456
|
8 555
|
10 287
|
7491
|
22,74
|
|
Encours de crédits (million de FCFA)
|
16 226
|
27 279
|
39 866
|
52 360
|
57179
|
37,01
|
|
Volume de la clientèle (nombre de clients)
|
49 566
|
86 921
|
113 928
|
130 860
|
129235
|
27,07
|
Projets et ONG à volet microfinance
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépôts (million de FCFA)
|
68
|
90
|
96
|
57
|
75
|
2,48
|
|
Encours de crédits (million de FCFA)
|
122
|
173
|
325
|
97
|
157
|
6,50
|
|
Volume de la clientèle (nombre de clients)
|
2 719
|
1 836
|
2 949
|
1 653
|
3602
|
7,28
|
Source: Etabli sur la base des données
collectées à la cellule de microfinance
Pour des raisons de pertinence, il a paru indispensable de
procéder à l'analyse de l'évolution des indicateurs par
type d'institution de microfinance. La comparaison n'étant pas
aisée entre institutions n'ayant pas la même approche de
marché, et n'exploitant pas non plus, les mêmes segments du
marché. Ainsi, l'analyse du tableau 7 révèle que tous les
indicateurs (dépôts, encours de crédits et
clientèle) sont en progression respectivement pour chaque type
d'institution.
D'une part, la collecte des dépôts en terme
absolu est prépondérante dans les Mutuelles et
Coopératives d'épargne et de crédit qui totalisent
à elles seules 29 487 millions de FCFA soit 79,58% du niveau de
collecte de toutes les institutions en 2005. Cette performance s'explique par
la présence d'une institution appelée "FECECAM" qui est un vaste
réseau de microfinance ayant investi tout le territoire national. De ce
fait, elle s'ouvre à une clientèle massive, constituée des
couches sociales les plus défavorisées. Cependant, une analyse
des dépôts en terme relatif montre que cette performance est
supplantée par celle des institutions directes qui affichent
annuellement un taux de croissance moyen de 22,74% de loin supérieur
à celui des mutuelles, qui se fixe à 5,7%. Enfin, les projets et
ONG à volet microfinance présentent un taux de croissance des
dépôts de 2,48%. Il va de soi, que ceux-ci qui
s'intéressent à la microfinance en marge de leurs
activités principales ne puissent pas rivaliser avec celles dont le
coeur de métier est la microfinance.
D'autre part, l'encours de crédit qui indique le cumul
des financements octroyés non encore recouvrés à une date
donnée, apparaît comme la variable la plus pertinente pour
renseigner sur l'opérationnalisation des IMF. Dans cette logique, les
institutions de crédits directs présentent la meilleure
performance avec 68,9% des encours de crédits de l'ensemble des
institutions au Bénin en 2005. Cette performance est maintenue sur la
période quinquennale à un taux de croissance moyen de 37% par an.
Il en est pratiquement de même pour les mutuelles qui détiennent
30,91% des encours de crédit en 2005 et progressent annuellement de
30,97% en moyenne pendant que dans les autres institutions l'encours de
crédit varie annuellement de 6,5% à la hausse sur la
période 2001 - 2005.
Enfin, une analyse de l'évolution des IMF sur la base
de la clientèle en 2005, place les mutuelles en première position
avec 550 797 clients, viennent ensuite les institutions de crédits
directs détenant 129 235 clients et les autres institutions avec 3602
clients. Loin de vexer dans une comparaison, il est tout de même
remarquable, que le calcul d'un "ratio de l'encours de crédit par
client" semble révéler l'approche de fonctionnement des
différentes institutions. En effet, ce ratio donne respectivement sur la
base des données de 2005, pour les mutuelles, les institutions de
crédits directs et les ONG à volet microfinance un montant de 46
575 FCFA, 442 445 FCFA et 43 586 FCFA. Il s'en déduit que, les
mutuelles de même que les projets et ONG à volet microfinance ont
comme objectif d'atteindre la masse populaire de l'économie sociale,
ayant besoin de petits montants pour mener des activités
génératrices de revenus. Par contre, les institutions de
crédits directs ont une optique de marché qui cible
essentiellement les PME et les PMI dont les conditions économiques sont
moins paupérisées que celles des couches de l'économie
sociale.
2.2.2 Contribution des IMF au financement
intérieur de l'économie béninoise
A l'instar des banques classiques, les IMF sont devenues,
depuis leur avènement au Bénin, des partenaires financiers
incontournables avec qui, l'Etat compte désormais pour financer
l'économie dans ses perspectives de développement. A cet effet,
les IMF participent au flux de financement intérieur orienté
principalement vers les couches sociales évincées du circuit de
financement bancaire. Le tableau 8 permet d'appréhender la contribution
des IMF dans le financement de l'économie béninoise au
côté du secteur public et des banques primaires.
Tableau 8: Contribution de la microfinance au financement
intérieur comparativement à celle du secteur public et des
banques (en milliards de FCFA)
Sources
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005*
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Secteur public
|
36,3
|
37,41
|
47,1
|
56,93
|
65,9
|
49,56
|
61,81
|
39,00
|
60,03
|
39,44
|
Banques primaires
|
54,7
|
56,36
|
15,6
|
18,85
|
42,3
|
31,86
|
43,98
|
27,80
|
47,06
|
30,92
|
Institutions de Micro - finance
|
6,0
|
6,23
|
20,0
|
24,22
|
24,7
|
18,57
|
52,50
|
33,20
|
45,10
|
29,64
|
Total financement intérieur
|
97,0
|
100
|
82,7
|
100
|
132,9
|
100
|
158,3
|
100
|
152,19
|
100
|
Source : DCRE/MDEF
Ainsi, les IMF ont participé annuellement sur la
période 2001 - 2005 en moyenne à 29,66 milliards de francs CFA
dans le financement intérieur du Bénin, soit un financement
global de 148,3 milliards. Leur financement est devenu plus accru en 2002, avec
un taux de participation de 24,22%, qui passe à un niveau plus
substantiel de 33,20% en 2004 puis à 29,64% en 2005. Cette performance
du secteur de la microfinance vient ainsi supplanter le financement bancaire
qui s'établit à 18,85% en 2002 puis à 27,8% en 2004. Un
duel semble s'établir en 2005, où les deux secteurs financiers
ont participé à concurrence de 30% environ dans le financement
intérieur de l'économie béninoise.
Le graphique 1 affiche la part des secteurs public, bancaire
et microfinance dans le financement intérieur du Bénin sur la
période 2001 - 2005.
Graphique 1 : Contribution des IMF au financement
de l'économie
Source: Réalisé par nos
soins
L'observation de ce graphique révèle le
déferlement de la microfinance à défier le secteur
bancaire dans le financement intérieur du Bénin. De ce fait, la
microfinance semble être un levier de développement permettant de
satisfaire au besoin de financement des secteurs non couverts par le secteur
public et bancaire. Sur cette appréhension, une analyse de la
répartition du crédit des IMF par secteur d'activité
permettra de mieux appréhender la stratégie de financement
adoptée par les IMF, pour concurrencer les banques dans leur
contribution au financement intérieur. Le tableau 9 est le
résultat de cette répartition.
Tableau 9: Répartition du financement des IMF par
branche d'activités comparativement à celles des banques
primaires
Branches d'activités
|
Banques primaires
|
IMF
|
Financement total de
l'économie*
|
2003
|
2004
|
2005
|
2003
|
2004
|
2005
|
2003
|
2004
|
2005?
|
Agriculture, Foresterie, Pêcherie
|
-
|
-
|
0,71
|
23,90
|
19,46
|
15,61
|
25,70
|
21,29
|
18,36
|
Energie
|
12,15
|
17,09
|
21,74
|
-
|
-
|
-
|
13,40
|
24,86
|
30,52
|
Industrie
|
4,85
|
4,00
|
1,63
|
-
|
1,64
|
-
|
5,36
|
6,95
|
2,43
|
Transport
|
0,43
|
0,35
|
0,81
|
-
|
-
|
-
|
13,32
|
11,81
|
12,29
|
Commerce international de biens et services
|
2,60
|
0,10
|
0,90
|
-
|
-
|
-
|
2,85
|
0,28
|
1,13
|
Commerce intérieur de biens et
services
|
6,52
|
11,65
|
7,11
|
0,69
|
-
|
-
|
8,45
|
13,56
|
8,33
|
Communication
|
11,29
|
2,08
|
6,44
|
-
|
-
|
-
|
|
3,45
|
9,33
|
Santé
|
0,04
|
0,00
|
0,20
|
-
|
-
|
-
|
7,69
|
6,04
|
5,46
|
Développement Social
|
4,46
|
8,72
|
7,51
|
0,09
|
31,41
|
29,49
|
15,83
|
49,50
|
43,16
|
Total
|
42,34
|
43,99
|
47,05
|
24,68
|
52,51
|
45,10
|
92,60
|
137,74
|
131,01
|
Source 1: DCRE/MDEF
D'une part, il est à remarquer que, le secteur de
l'agriculture, foresterie et pêcherie n'a reçu aucun financement
sur les années 2003 et 2004 de la part des banques primaires. Ce n'est
qu'en 2005 que ce secteur a pu bénéficier d'un financement
très modique de 0,71 milliards de F CFA. A contrario, les IMF
ont octroyé sur la même période, un concours financier
substantiel de 23,9 milliards de F CFA; de 19,46 milliards de F CFA puis
de 15,61 milliards de F CFA à ce même secteur. Il en ressort que,
sur ces trois années seules, les IMF ont apporté au secteur de
l'agriculture, foresterie et pêcherie respectivement 93%, 91,4% et 85% du
financement global de l'économie dédié à ce
secteur.
Ce même constat, quoique moindre, se fait dans le
secteur du développement social. En effet, les banques
s'intéressent moins au financement de ce secteur qui est plutôt
considérablement pris en charge par les IMF. Ainsi, pendant que la part
contributive des IMF s'est hissée à 63,45% et 68,32% du
financement global alloué au développement social en 2004 et
2005, les banques n'ont contribué qu'à hauteur de 17,61% et
17,4%.
D'autre part, on note une absence quasi-totale des IMF dans
le financement de certaines branches d'activités de l'économie
béninoise, qui d'ailleurs ont une accessibilité aux services
financiers bancaires. En conséquence, banques et IMF procèdent
à une stratégie de segmentation pour vendre leurs services
financiers. Les banques offrent en effet, leurs financements aux secteurs
dotés d'une masse critique favorable à la réalisation
d'économies d'échelles tels que l'énergie, le commerce, la
communication...etc. Par contre, du fait que certaines branches
d'activités présentent des coûts de transaction
élevés, une incertitude de rendement, une non maîtrise de
l'information et un manque de garantie, la banque se trouve dans
l'impossibilité d'y allouer des ressources financières ; du coup,
une "niche" de secteurs à besoin de financement dans l'économie
est évincée du marché monétaire et relativement
prise en charge depuis 1993 au Bénin par les IMF. C'est bien
évidemment, la preuve que les services financiers
décentralisés viennent suppléer l'incapacité du
système financier classique à drainer efficacement du financement
vers le secteur social.
En somme, il nous a été ainsi opportun,
d'appréhender jusque là le secteur de la microfinance, d'un point
de vue macroscopique dans l'économie nationale béninoise. Il
revient dès lors, pour l'atteinte des objectifs de recherche, de
sélectionner trois IMF les plus représentatives, intervenant de
façon significative dans le financement des PME au Bénin, sur la
base du critère de l'encours de crédit. Ce critère nous
paraît le plus justifié d'autant que, c'est l'effet de la
rétention du crédit par les bénéficiaires dans
leurs activités qui est le noeud gordien à partir duquel, nous
tentons de trancher sur la question de la création de valeur.
Section 2 : Analyse microéconomique et
Modélisation économétrique de la création de la
valeur.
Paragraphe 1 : Analyse
microéconomique
1.1 Création empirique de valeur dans le micro
financement des PME
Nous procéderons à la quantification de toutes
les variables intervenant dans le modèle de création de valeur
pour chacune des PME retenues.
1.1.1 La mesure de la création de valeur des
PME bénéficiaires de crédit
La valeur créée dans les PME
bénéficiaires de crédit des services financiers
décentralisés a été appréhendée sur
les fondements du modèle théorique EVA. Ainsi, il a
été nécessaire de disposer d'un certain nombre de
données contenues précisément dans les comptes de
résultats, les bilans, les dossiers de crédit, mais aussi des
données révélées au cours des enquêtes.
En effet, le compte de résultat a permis d'exploiter
le résultat avant impôt et charges financières (l'EBIT) et
la rentabilité financière obtenue à partir du
résultat net et du "Super Fonds Propres" du bilan grâce à
qui, il a été possible de cerner la structure financière
des PME, et d'en isoler le financement des SFD à partir des dossiers de
crédit. De plus, une bonne approche de la création de valeur
exige une quantification réelle du coût financier de l'emprunt. A
cet effet, une enquête a permis d'identifier les charges
inhérentes à l'acquisition du crédit, car il serait
réducteur d'assimiler le coût de l'emprunt au seul montant
d'intérêts versés. Ainsi donc, au total des
intérêts versés s'ajoutent les frais de dossier, les frais
d'ouverture de compte, les fonds de garantie, mais aussi et surtout, les
coûts de transaction. Dans le modèle, les coûts de
transaction obtenus relèvent d'une minutieuse enquête de terrain.
Ils intègrent tous les coûts encourus dans le processus d'octroi
de crédit. Par ailleurs, au delà des coûts à
caractère financier, la mise à disposition du crédit
engendre des coûts d'opportunité du temps consacré aux
transactions.
Au demeurant, sur les 156 PME de l'échantillon de
départ, seulement 36 ont pu effectivement créer de la richesse
sur trois années consécutives correspondant à la
période d'étude 2003 - 2005, soit 23% d'entre elles ont su ne pas
détruire les actifs de l'entreprise. Celles-ci présentent un taux
de création de valeur qui oscille entre 0,0871% et 1,9599%. Ainsi, en
considérant tous les paramètres de fonctionnement des PME, il
ressort que celles qui arrivent à créer de la valeur produisent
une richesse dans l'ordre de 0,0871% et 1,9599% des actifs investis en amont.
Au total, les données sur panel de trois ans ont engendré 108
(363) scénarios d'observations dont 51 ont affiché une
création de valeur en dessous de 1% et 57 entre 1% et 1,9599%. Le
tableau 10 présente les résultats empiriques de la
création de valeur en pourcentage des capitaux investis.
In fine, la perceptibilité de la
création de valeur des PME induit par leur recours au financement des
SFD est assez faible avec une performance mal en poing de 77% des 156 PME qui
ne réalisent même pas a priori une rentabilité
financière. Le palmarès réside au niveau des 23% dont
presque la moitié d'ailleurs n'atteint pas 1% de nouvelles richesses
proportionnellement aux actifs investis. Dès lors, une pareille
situation qui n'incrimine pas tout de go les IMF peut raisonnablement
s'expliquer par un certain nombre de facteurs directs ou indirects qui
détermineraient le niveau de richesse créée.
1.1.2 Les déterminants empiriques de la
création de Valeur dans le modèle
1.1.2.1 Le coût global de financement dans les
IMF
La logique sous jacente à l'évaluation d'un
coût global de financement comme paramètre d'influence de la
création de richesse repose sur la conviction que, seuls les
intérêts versés sur emprunt ne pourraient rendre compte de
la charge financière supportée par le bénéficiaire
à l'occasion du recours au financement des IMF. Ainsi, le coût
financier retenu dans le modèle pour le calcul de l'EVA est la somme
algébrique des intérêts sur emprunt de la microfinance, des
frais de dossier, des frais d'ouverture de compte, des fonds de garantie et des
coûts de transaction.
En effet, les IMF appliquent en général un taux
d'intérêt de l'ordre de 13,47% l'an. Les frais de dossier sont
pour l'essentiel estimés à 1% de l'emprunt alors que les frais
d'ouverture de compte sont fixés à 15 000 francs CFA. Quant
au fonds de garantie fixé au dixième du montant du crédit,
il constitue une retenue à la source remboursable en fin de contrat
entre l'IMF et son client. Il n'est tout de même d'aucun doute que ces
fonds font partie intégrante du coût financier, d'autant plus que
leur rétention pose un problème de coût
d'opportunité à l'emprunteur. Enfin, se pose l'estimation des
coûts de transaction inhérente aux activités d'obtention ou
de renouvellement de prêts. Ainsi, sont incorporés dans cette
rubrique du coût financier de l'emprunt, les frais de déplacement,
d'information, de mise en conformité aux exigences de l'IMF...etc. Les
données de l'enquête primaire ont donc permis de quantifier les
coûts de transaction qui se situent pour les 108 scénarios, dans
la fourchette de 0,55% et 7% des encours moyen de crédit. En somme, le
coût global de financement se révèle pour le meilleur des
cas à 44,86% et dans le pire des cas à 57,21%. Pour l'essentiel,
un tel résultat indique qu'environ la moitié du crédit
moyen détenu par la PME est dissipée avant la mise à
disposition du crédit et pendant la consommation du crédit. Il
est évident que, cette lourde charge de la PME qui ne constitue pas en
totalité un gain pour l'IMF, serait une source d'inefficacité et
de facto, le coût moyen pondéré du
microcrédit est cher, voire exorbitant et annihile toute
possibilité de production de richesse. En définitive, le
coût du capital devient excessif et l'option stratégique de
création de richesse en prend un coup lorsque la rentabilité
économique de la PME n'est pas assez suffisante.
1.1.2.2 La structure financière des
PME
Une analyse menée sur l'endettement des PME
béninoises permet de trancher sur l'opérationnalisation de deux
théories : celle de l'endettement optimal et celle du financement
hiérarchique. En effet, la théorie de l'endettement optimal
stipule dans un raisonnement marginaliste, l'existence d'un ratio d'endettement
optimal satisfaisant à l'atteinte de la meilleure création de
valeur possible. Ce ratio peut être atteint par un arbitrage entre les
avantages perçus de l'endettement et les coûts d'agence relatifs
aux relations avec les créanciers. Or, le fait évident dans la
PME béninoise est qu'elle est peu formalisée et manque de
ressources techniques pour opérer un tel arbitrage. Dans ces conditions,
le dirigeant propriétaire qui redoute une perte éventuelle du
contrôle de son entreprise, préfère opérer par
gradation dans la recherche de son financement. Ainsi, la PME béninoise
explore et épuise toutes les possibilités de financement interne
avant de procéder le cas obligeant, aux autres sources de financement
externe dont essentiellement le recours au micro financement des SFD. Ces
concours financiers, généralement de court terme, sont
destinés à soutenir le cycle d'exploitation de la PME qui se
retrouve la plupart du temps dans un besoin crucial de fonds de roulement.
Cette option de financement est en parfaite harmonie avec le souci majeur de
l'indépendance de la PME, puisque ces crédits d'appoint pour le
court terme, exclu toute chose étant égale par ailleurs, des
clauses d'engagements restrictifs.
Dès lors, la préoccupation majeure de la
présente recherche étant focalisée sur l'effet induit du
microcrédit, il nous a paru indispensable de scinder le passif des PME
en deux rubriques à savoir le crédit des IMF et "les supers
capitaux propres" qui rassemblent les capitaux propres et les dettes d'origine
autre que IMF et de les appréhender comme étant des capitaux
propres à la PME pour les raisons de l'analyse. Sur ce postulat, un
ratio dénommé "levier financier IMF" indispensable à la
mesure de la création de valeur a été calculé en
rapportant le microcrédit au "Super Fonds Propre". Comme
résultat, le "levier financier IMF" très flottant au sein d'une
même PME et variable d'une PME à l'autre, se situe dans une
proportion de 0,56% et 15,38% confirmant ainsi, le rejet de la théorie
de l'endettement optimal dans les PME béninoises. Le tableau 10 en donne
cette justification et montre l'incidence de la structure financière des
PME telle que définie sur la rentabilité des "supers capitaux
propres". En formalisant ainsi le problème, nous mettrons en
évidence dans une étude économétrique
ultérieure, le degré d'influence sur la création de valeur
imputable au mode de financement sous postulat.
En définitive, la pratique de financement des PME
liée aux circonstances contingentes qui sont les siennes, répond
à une démarche prudentielle dans un environnement
économique dominé par l'existence des asymétries
informationnelles a fortiori dans la phase de financement.
1.1.2.3 L'asymétrie d'information dans les PME
béninoises
L'opération de crédit est empreinte d'une
distorsion de l'information réelle. En effet, seul le
bénéficiaire de crédit sélectionne les
activités à mener avec les fonds de l'institution de
microfinance. Celle-ci dans sa position de créancier, ne peut observer
de façon parfaite l'utilisation faite des ressources financières
octroyées à la PME de sorte que, l'activité de
crédit est soumise à des phénomènes d'aléa
moral. L'évolution des taux de créances en souffrance dans les
IMF en donne une preuve. Du coup, les IMF fixent a priori un niveau de
risque élevé pour toute opération de crédit
sollicité. Or, les IMF se voulant une institution sociale et se
réclamant être un outil de lutte contre la pauvreté,
feignent de ne pas afficher l'incidence de ce niveau de risque dans la fixation
du taux d'intérêt. Par conséquent, l'effet de
soupçon du risque élevé des crédits
sollicités est dissipé dans les différentes dispositions
préalables à l'octroi de crédit tels que les frais de
dossier et d'ouverture de compte de même que les fonds de garantie...etc.
Il apparaît ainsi que la distorsion de l'information est à double
sens. Primo, le phénomène d'aléa moral dans lequel la PME
peut faire preuve d'une rétention d'information ne permettant pas la
perceptibilité de l'IMF sur ces réelles intentions. Secundo,
l'IMF consciente de ne pas toujours détenir la vraie motivation des PME
sollicitant du financement, fixe tout de go le risque à un niveau
élevé. Par la suite, les IMF s'adonnent aussi à un jeu de
hasard moral en dissipant le niveau de risque perçu sous forme de
coûts cachés pour compenser la réalisation
éventuelle de ce risque.
Dans ces conditions, il est probable que deux situations aux
conséquences fâcheuses se posent aussi bien aux IMF qu'aux PME.
Ainsi, pour les IMF la première situation est celle dans laquelle elles
risquent de ne garder dans leur portefeuille que des PME à risque comme
étant le résultat d'une sélection adverse. Celles-ci,
contre tout niveau de charge financière, sont prêtes à
rentrer en possession du crédit quitte à entrevoir plus tard les
possibilités de remboursement. Dès lors, il n'est plus d'aucun
doute que la pérennité des IMF est hypothéquée
d'autant plus que dans ces conditions, elles afficheraient une mauvaise
performance dans le recouvrement des crédits alloués. C'est
à ce même résultat que conduirait la seconde situation dans
laquelle, certaines PME n'ayant pas la visibilité des coûts
cachés de crédit liés à l'aléa moral des
IMF, risquent de les découvrir bien plus tard lors de la consommation du
crédit.
Du côté des PME, la rétention
d'information de nature à faire perdre les chances d'obtention de
crédit explique le plus souvent un rendement substantiel lorsqu'il se
réalise, mais aussi une probabilité d'échec aux
conséquences perverses. Dans ce dernier cas, l'objectif de
création de richesse cède place à une destruction cuisante
du capital de l'entreprise ; une telle conséquence rejaillit en
dernier ressort sur l'IMF étant donné le plus souvent, la notion
de responsabilité limitée de la PME.
En effet, "la moindre chose contenant un peu d'inconnu :
trouvons-le" ; c'est en nous appropriant cette philosophie de Guy de
Maupassant que nous avons tenté d'approcher la mesure de
l'asymétrie d'information en faisant recours aux travaux
antérieurs. Il nous a paru à cet effet, pertinent de retenir le
levier opérationnel. En effet, ce ratio permet de quantifier la
sensibilité du résultat d'exploitation aux variations du chiffre
d'affaires. Le tableau 10 en donne les résultats empiriques à
partir desquels sera menée l'étude économétrique de
leur influence sur le taux de création de valeur. Ainsi, les leviers
opérationnels obtenus pour les 108 scénarios présentent un
minimum de 1,4305 et un maximum de 20,9755. Sur cette base, une croissance du
levier opérationnel sur les trois années de l'étude (2003
- 2005) pour une même PME est le reflet d'un risque potentiel
d'exploitation et qui serait d'après notre conjecture, une mesure de
l'asymétrie d'information influençant la création de
richesse.
Par conséquent, la déficience dans la
maîtrise de l'information devient de plus en plus cruciale lorsque le
créancier ne s'investit pas dans le suivi des activités
financées, faute d'une ligne budgétaire conséquente
à l'opérationnalisation des services non financiers.
1.1.2.4 Les services non financiers dans les IMF au
Bénin
Le niveau d'opérationnalisation des services non
financiers a été évalué dans les IMF retenues dans
le cadre de la présente recherche. Pour ce faire, nous avons
procédé au moyen du modèle compensatoire, ayant
nécessité une enquête auprès des PME
bénéficiaires de crédits se retrouvant dans
l'échantillon de recherche. Ainsi, la performance globale obtenue pour
chacune des IMF est le résultat consolidé de la notation des PME
ayant recours à la même institution de microfinance. En effet, la
logique à la base de l'évaluation des services non financiers
dans les IMF est que ces derniers peuvent constituer un outil de soutien
efficace pour se prémunir contre un certain nombre de situation
préjudiciable à la création de richesse dans les PME et
par ricocher à la pérennité et à la
profitabilité des IMF. Il reviendrait aux IMF d'évaluer le
coût d'opportunité de l'existence d'une ligne budgétaire
fonctionnelle consacrée aux services non financiers par rapport aux
coûts exorbitants engendrés par les créances en
souffrances. L'idée galvaudée dans les IMF est que ces services
tels que l'encadrement, le suivi, les échanges d'expériences, les
formations en capacités managériales des
bénéficiaires et même les actions de renforcement de
capacité du personnel chargé des crédits sont porteurs de
coûts inhibant l'atteinte des objectifs de rentabilité des IMF. Or
la source même d'insuffisance des différents acteurs dans ce
partenariat IMF et PME, provient d'un manque cruel de professionnalisation de
part et d'autre. Il y aurait donc fallu un tout petit peu de sacrifice des IMF
dans l'investissement des services non financiers, pour observer l'effet
multiplicateur tant sur la profitabilité des IMF en étroite
corrélation avec la création de valeur des PME. Mais
malheureusement les notes d'appréciation des PME sur le fonctionnement
des services non financiers du tableau 10 dénotent la fausse
prétention des IMF affichant un attachement à cette rubrique dont
le rendement, très peu perceptible, est voilé par la myopie de la
rentabilité financière. A preuve, l'appréciation sur
l'allocation de ressources financières au fonctionnement des services
non financiers donne en moyenne une note de 3 sur 10, tandis que l'encadrement
et le suivi des financements obtiennent 4,11 sur 10, note voisine de celle
des rencontres d'échanges d'expériences, qui est de 4 sur 10.
Enfin viennent les meilleurs scores obtenus sur les volets formation de base
aux PME et renforcement du personnel chargé de crédit qui
enregistre respectivement 4,33 sur 10 et 5,33 sur 10 en moyenne pour les IMF de
l'échantillon. En définitive, l'exploitation de ces notes
d'évaluation et d'importance obtenus sur les cinq services non
financiers retenus a permis d'obtenir au moyen du modèle compensatoire,
une note de performance globale pour chacune des IMF révélant
leur niveau qualitatif sur l'opérationnalisation des services non
financiers.
Tableau 10: Résultat empirique des variables
observées
|
Variables endogènes
|
Variables explicatives
|
PME
|
Année
|
T.EVA (%)
|
Cgfimf (%)
|
Lfimf
|
Asimf
|
Qsnfimf
|
1
|
2003
|
0,8902
|
50,4000
|
0,0649
|
4,3125
|
4,0571
|
2004
|
0,9495
|
54,0923
|
0,0954
|
3,0006
|
3,4571
|
2005
|
1,0685
|
54,0923
|
0,1086
|
2,1105
|
2,1429
|
2
|
2003
|
0,3423
|
48,5538
|
0,0213
|
3,2789
|
4,0571
|
2004
|
0,6115
|
46,7077
|
0,0346
|
7,4808
|
3,4571
|
2005
|
0,6962
|
46,2462
|
0,0214
|
4,6703
|
2,1429
|
3
|
2003
|
1,4689
|
45,4154
|
0,0498
|
3,2759
|
4,0571
|
2004
|
0,4409
|
45,9692
|
0,0237
|
5,2821
|
3,4571
|
2005
|
0,1037
|
49,1219
|
0,0066
|
10,1967
|
2,1429
|
4
|
2003
|
0,1114
|
47,9385
|
0,0066
|
2,4377
|
5,2857
|
2004
|
0,1030
|
46,5923
|
0,0056
|
3,7727
|
4,3143
|
2005
|
0,2443
|
45,8505
|
0,0129
|
2,5960
|
3,7429
|
5
|
2003
|
0,9323
|
49,4769
|
0,0639
|
13,4355
|
5,2857
|
2004
|
0,3235
|
48,8176
|
0,0204
|
9,1383
|
4,3143
|
2005
|
1,0399
|
45,9692
|
0,0578
|
5,0495
|
3,7429
|
6
|
2003
|
1,2837
|
45,8505
|
0,0719
|
5,4632
|
5,2857
|
2004
|
1,7565
|
45,4154
|
0,0985
|
3,2362
|
4,3143
|
2005
|
0,5328
|
46,7077
|
0,0300
|
6,0605
|
3,7429
|
7
|
2003
|
0,2860
|
47,9385
|
0,0170
|
7,6100
|
5,2857
|
2004
|
0,0871
|
50,4000
|
0,0060
|
20,9755
|
4,3143
|
2005
|
0,1329
|
49,4769
|
0,0086
|
14,5918
|
3,7429
|
8
|
2003
|
0,2142
|
49,4769
|
0,0140
|
14,5343
|
5,2857
|
2004
|
0,3357
|
48,5538
|
0,0208
|
8,2831
|
4,3143
|
2005
|
0,2354
|
48,5538
|
0,0145
|
5,8962
|
3,7429
|
9
|
2003
|
1,2368
|
47,1692
|
0,0745
|
3,2296
|
5,2857
|
2004
|
1,6707
|
46,4000
|
0,0987
|
2,7160
|
4,3143
|
2005
|
0,2942
|
47,9385
|
0,0175
|
5,9774
|
3,7429
|
10
|
2003
|
0,9556
|
45,9266
|
0,0527
|
3,1057
|
5,2857
|
2004
|
0,4869
|
48,3231
|
0,0301
|
10,8129
|
4,3143
|
2005
|
0,9364
|
46,9917
|
0,0549
|
4,4846
|
3,7429
|
11
|
2003
|
0,5858
|
46,5923
|
0,0329
|
1,8937
|
5,2857
|
2004
|
0,8880
|
45,5538
|
0,0478
|
1,6876
|
4,3143
|
2005
|
0,2388
|
44,8615
|
0,0120
|
1,4940
|
3,7429
|
12
|
2003
|
0,3924
|
47,7765
|
0,0233
|
6,7797
|
5,2857
|
2004
|
0,4165
|
47,6308
|
0,0246
|
4,7500
|
4,3143
|
2005
|
0,2959
|
47,1692
|
0,0169
|
4,3252
|
3,7429
|
13
|
2003
|
0,5397
|
46,2462
|
0,0296
|
2,7051
|
5,2857
|
2004
|
1,1985
|
45,6527
|
0,0660
|
2,6710
|
4,3143
|
2005
|
1,2379
|
45,6527
|
0,0684
|
2,1864
|
3,7429
|
14
|
2003
|
1,7484
|
45,1385
|
0,0965
|
2,9994
|
5,2857
|
2004
|
1,1086
|
45,3231
|
0,0597
|
3,3731
|
4,3143
|
2005
|
0,5497
|
45,7269
|
0,0294
|
3,2382
|
3,7429
|
15
|
2003
|
1,6907
|
49,6615
|
0,1239
|
2,0096
|
5,2857
|
2004
|
1,5291
|
48,6462
|
0,1031
|
1,7034
|
4,3143
|
2005
|
1,7665
|
44,8615
|
0,0962
|
1,4305
|
3,7429
|
16
|
2003
|
0,1626
|
50,4000
|
0,0113
|
7,9268
|
5,2857
|
2004
|
0,2500
|
44,8615
|
0,0126
|
8,2437
|
4,3143
|
2005
|
0,3133
|
44,8615
|
0,0158
|
6,1021
|
3,7429
|
17
|
2003
|
0,3029
|
47,1692
|
0,0173
|
9,6307
|
5,2857
|
2004
|
0,4258
|
44,8615
|
0,0216
|
9,5474
|
4,3143
|
2005
|
1,0755
|
44,8615
|
0,0564
|
6,3449
|
3,7429
|
18
|
2003
|
0,6391
|
45,7846
|
0,0344
|
4,3619
|
5,2857
|
2004
|
0,6698
|
44,8615
|
0,0344
|
4,1713
|
4,3143
|
2005
|
0,7844
|
44,8615
|
0,0405
|
3,6918
|
3,7429
|
19
|
2003
|
0,7277
|
48,5538
|
0,0463
|
4,4050
|
5,2857
|
2004
|
1,2618
|
44,8615
|
0,0668
|
2,1646
|
4,3143
|
2005
|
1,2587
|
44,8615
|
0,0667
|
2,9947
|
3,7429
|
20
|
2003
|
1,2109
|
45,3231
|
0,0656
|
3,3682
|
5,5714
|
2004
|
1,0655
|
44,8615
|
0,0559
|
3,3903
|
4,8000
|
2005
|
1,0886
|
44,8615
|
0,0571
|
3,8262
|
3,7714
|
21
|
2003
|
1,9350
|
48,2769
|
0,1308
|
1,8228
|
5,5714
|
2004
|
1,9541
|
44,8615
|
0,1075
|
1,9373
|
4,8000
|
2005
|
1,6735
|
44,8615
|
0,0906
|
2,2889
|
3,7714
|
22
|
2003
|
1,6500
|
45,4154
|
0,0920
|
1,6396
|
5,5714
|
2004
|
1,8306
|
45,9692
|
0,1064
|
1,5428
|
4,8000
|
2005
|
0,1519
|
44,8615
|
0,0076
|
2,7929
|
3,7714
|
23
|
2003
|
1,8270
|
48,8176
|
0,1273
|
2,7342
|
5,5714
|
2004
|
1,3338
|
46,7077
|
0,0787
|
3,1167
|
4,8000
|
2005
|
1,0827
|
44,8615
|
0,0568
|
3,3972
|
3,7714
|
24
|
2003
|
1,3484
|
48,3231
|
0,0880
|
4,3974
|
5,5714
|
2004
|
1,8743
|
46,0800
|
0,1100
|
2,8229
|
4,8000
|
2005
|
1,6528
|
47,8154
|
0,1064
|
2,9114
|
3,7714
|
25
|
2003
|
1,4710
|
45,2077
|
0,0803
|
2,0421
|
5,5714
|
2004
|
1,9225
|
44,8615
|
0,1055
|
1,6808
|
4,8000
|
2005
|
1,9599
|
44,8615
|
0,1078
|
1,6546
|
3,7714
|
26
|
2003
|
1,1332
|
47,9385
|
0,0711
|
3,1823
|
5,5714
|
2004
|
1,4917
|
44,8615
|
0,0800
|
2,5757
|
4,8000
|
2005
|
1,4917
|
44,8615
|
0,0800
|
2,3886
|
3,7714
|
27
|
2003
|
1,2472
|
46,7077
|
0,0732
|
6,7665
|
5,5714
|
2004
|
1,8102
|
44,8615
|
0,0988
|
5,1259
|
4,8000
|
2005
|
1,8308
|
44,8615
|
0,1000
|
4,8714
|
3,7714
|
28
|
2003
|
0,9010
|
50,5846
|
0,0667
|
3,5762
|
5,5714
|
2004
|
0,9614
|
47,8154
|
0,0593
|
3,0034
|
4,8000
|
2005
|
1,0740
|
47,8154
|
0,0667
|
2,3092
|
3,7714
|
29
|
2003
|
1,2430
|
51,7714
|
0,1037
|
2,8677
|
5,5714
|
2004
|
0,6199
|
57,2123
|
0,0865
|
3,6683
|
4,8000
|
2005
|
1,7836
|
47,9815
|
0,1171
|
2,6257
|
3,7714
|
30
|
2003
|
1,4834
|
50,2892
|
0,1121
|
2,5562
|
5,5714
|
2004
|
1,4493
|
49,6615
|
0,1043
|
2,6658
|
4,8000
|
2005
|
1,8085
|
48,0000
|
0,1190
|
2,1572
|
3,7714
|
31
|
2003
|
1,5077
|
46,4308
|
0,0884
|
2,5937
|
5,5714
|
2004
|
1,6583
|
47,8154
|
0,1068
|
1,8559
|
4,8000
|
2005
|
1,6001
|
48,2123
|
0,1054
|
1,7196
|
3,7714
|
32
|
2003
|
1,2200
|
52,5969
|
0,1091
|
2,2068
|
5,5714
|
2004
|
1,6806
|
50,3552
|
0,1296
|
2,4115
|
4,8000
|
2005
|
1,4439
|
50,3552
|
0,1094
|
2,6000
|
3,7714
|
33
|
2003
|
0,9958
|
51,0585
|
0,0769
|
3,0088
|
5,5714
|
2004
|
0,7220
|
47,9815
|
0,0443
|
3,4711
|
4,8000
|
2005
|
1,0867
|
50,0585
|
0,0784
|
2,8873
|
3,7714
|
34
|
2003
|
0,2195
|
53,5200
|
0,0195
|
5,3413
|
5,5714
|
2004
|
0,2362
|
50,7508
|
0,0169
|
4,8561
|
4,8000
|
2005
|
0,4886
|
49,3662
|
0,0323
|
4,7805
|
3,7714
|
35
|
2003
|
0,8831
|
53,5200
|
0,0833
|
5,2010
|
5,5714
|
2004
|
0,9782
|
51,3046
|
0,0769
|
4,3072
|
4,8000
|
2005
|
1,0050
|
50,3552
|
0,0737
|
4,4272
|
3,7714
|
36
|
2003
|
1,7185
|
52,1112
|
0,1538
|
3,1400
|
5,5714
|
2004
|
1,2013
|
51,3046
|
0,0962
|
2,9667
|
4,8000
|
2005
|
1,6807
|
49,0892
|
0,1181
|
1,4763
|
3,7714
|
T.EVA: Taux de création de valeur, Cgfimf: Coût
global de financement des IMF, Limf: Levier financier
Asimf : Asymétrie d'information Qsnfimf:
Qualité des services non financiers, PME: Petite et Moyenne
Entreprise
Source : Réalisé par nos soins
1.2 Analyse de la satisfaction perçue par les
PME
L'analyse de la satisfaction perçue par les PME,
liée à leurs expériences de consommation des
crédits des IMF, tient à être le moyen de disposer d'une
variable de comparaison directement tirée du champ empirique auquel
s'intéresse cette recherche. Ainsi, les résultats obtenus
à ce niveau pourront confronter les résultats issus du champ
purement théorique du modèle de création de valeur tel que
conduit jusque là. La stratégie adoptée à
été de mener une enquête de terrain et de procéder
à l'administration d'une grille d'analyse de satisfaction à
l'endroit des 156 PME de l'échantillon de départ
(Annexe n°3b). Elles offrent à
ces dernières de porter des critiques, des suggestions et d'estimer la
performance du recours au crédit.
D'une part, le recueil des critiques des PME à
l'encontre de leur IMF s'énonce en des subjectivités relatives
aux expériences personnelles des promoteurs de PME, mais qui en fin de
compte, révèle une objectivité puisqu'en
général, les propos des uns et des autres d'emblée se
rejoignent. En synthèse, il ressort que le délai de la mise en
place du crédit est relativement long alors que le besoin de financement
de la PME se fait de plus en plus pressant pour le fonctionnement de
l'exploitation. En sus, les PME estiment que le coût du crédit
déjà trop élevé est accompagné d'une
kyrielle de commissions et de conditions drastiques préalables à
la mise en place d'un programme de crédit. Malgré ces conditions,
il est de la pratique des IMF de ne point accorder le montant effectivement
sollicité. En conséquence, les crédits alloués
étant la plupart en deçà, n'arrivent pas à couvrir
le besoin de financement indispensable à la réussite du projet en
amont duquel, le prêt a été sollicité. Ce qui
inévitablement porte une influence négative sur les rendements
escomptés. De plus, bien que destiné au financement de court
terme pour l'exploitation, une des clauses du contrat de microcrédit qui
fixe généralement, la première échéance de
remboursement à un mois, à décompter de la date d'octroi
du crédit, est fortement décriée par les PME
bénéficiaires de crédits. Cette pratique s'apparente
à un pré-comptage d'intérêt puisque, en fin de
compte les PME pour se prémunir du risque de non remboursement à
la 1ère échéance défalque la
1ère mensualité pour la thésauriser, le temps
d'honorer dans le délai le tout premier engagement. En fin de compte le
fonds de crédit engrangé dans le financement s'en trouve une fois
encore amputé et la PME redevable s'en trouve fortement
désavantagée.
D'autre part, une analyse de la satisfaction des attentes a
permis de se faire une idée globale sur les performances du recours au
crédit, prenant en compte tout le processus du crédit allant de
la première demande de crédit aboutissant à son obtention
jusqu'à la phase de remboursement définitif. Les résultats
se dispersent en trois catégories : 61% des dirigeants ou
représentants de PME estime que les résultats sont en
deçà de leurs attentes ; c'est d'ailleurs dans cette
catégorie que fusent les critiques les plus sévères. 39%
des PME ont avoué être satisfaites à la mesure de leurs
attentes. Il se révèle enfin, un score minable pour les IMF pour
qui aucune des 156 PME n'a jugé être satisfaite au-delà de
leurs attentes.
Des suggestions faites par les propriétaires ou
représentants de PME, il est notable, les plaidoyers faits en faveur de
l'allègement des conditions d'octroi et du coût de crédit,
du renforcement de la ligne budgétaire dédiée aux SNF,
afin d'en faire un levier efficace pour l'assistance aux promoteurs et la
professionnalisation du secteur de la microfinance.
En tout état de cause, les résultats du
modèle théorique EVA et du modèle empirique de la
satisfaction s'orientent dans une certaine mesure dans la même direction.
En effet, les résultats recueillis dans le modèle de
satisfaction, révèlent un malaise dans l'utilisation des
crédits pour insuffler une rentabilité à leurs
activités. Cette situation peut se prouver par le fait que seulement 36
PME sur 156 ont présenté un résultat positif, soit 23% des
PME créant de la richesse. Mais en réalité les
résultats du modèle de comparaison de la satisfaction semblent
plus optimistes puisque 39% des promoteurs de PME estiment être
satisfait, au moins au niveau de leurs attentes. Ce décalage entre les
résultats de deux modèles l'un quantitatif et l'autre qualitatif
s'explique aisément. En réalité, on se retrouve en
parfaite situation de rationalité limitée. Mais, elle est plus
prononcée dans le modèle de la satisfaction où les
promoteurs de PME ne disposent ni de technique, ni de compétence
avérée en matière de gestion pour mieux apprécier
la valeur créée par leur entreprise à l'issu d'un
exercice. Comme quoi, il ne suffit pas d'aboutir à un résultat
bénéficiaire au terme d'un exercice pour prétendre
créer de la valeur.
En fin de compte, les PME bénéficiant des SFD
n'arrivent pas dans leur globalité à créer de la valeur
par le truchement de leur recours à la microfinance. Il va s'en dire
qu'un besoin de recadrage s'impose aux SFD face au résultat
mitigé, pour qu'ils jouent effectivement le rôle pivot de
développement et de levier de création de richesse auprès
des PME. Toutefois, il est aussi indéniable de réfuter
l'importance de la microfinance qui participe à la viabilité de
certaines entreprises qui, si même elles sont légions ont pu
néanmoins créer de la richesse. Le score de 23% de cas de
création de valeur reste un défi pour la microfinance
béninoise. Sur ce résultat, il paraît d'ores et
déjà utile de s'intéresser à l'étude du
degré d'influence des déterminants de la création de
valeur, afin d'identifier les leviers d'actions indispensables à
l'amélioration de la performance des IMF dans la création de
valeur de la clientèle PME.
Paragraphe 2 : Modélisation
économétrique de la création de la valeur.
2.1 L'étude de la description statistique des
variables du modèle
Les variables du modèle présentent des valeurs
dont la compréhension passe par une analyse au moyen de la statistique
descriptive. Ainsi, un intervalle de confiance a été
déterminé pour la moyenne des variables à un niveau de
confiance de 95% avec une signification de 5%. Par ailleurs, la
nécessité d'une visibilité de la dispersion des
différentes occurrences prises par ces variables autour de leur moyenne
a conduit au calcul du coefficient de variation propice aux comparaisons, en
même temps que l'étendue des variables mises en exergue par le
maximum et le minimum. Le tableau 11 donne la description statistique des
variables suivant les paramètres retenus.
Tableau 11: Statistiques descriptives
Variables
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Intervalle de Confiance
|
Coef. de variation
|
Minimum
|
Maximum
|
T.EVA (%)
Taux de création de valeur
|
1,0140
|
0,5668
|
[0,90 ; 1,12]
|
0,5589
|
0,0871
|
1,9599
|
Cgfimf (%)
Coût global de financement des IMF
|
47,6472
|
2,5875
|
[47,15 ; 48,15]
|
0,0543
|
44,8615
|
57,2123
|
Lfimf (%)
Levier financier des IMF
|
6,38
|
3,77
|
[6,00 ; 7,00]
|
0,5905
|
0,56
|
15,38
|
Asimf
Asymétrie d'information
|
4,3223
|
3,1253
|
[3,72 ; 4,92]
|
0,7231
|
1,4305
|
20,9755
|
Qsnfimf
Qualité des services non financiers
|
4,4712
|
0,8094
|
[4,32 ; 4,63]
|
0,1810
|
2,1429
|
5,5714
|
Source: Réalisé par nos soins
Ainsi, la distribution moyenne de la variable
endogène, le taux de création de valeur est de 1,0140%. L'étude de la variabilité met en
évidence, que le taux de création de valeur des PME
étudiées est considérablement éparpillé
autour de la moyenne. En effet, étant insérées dans des
secteurs économiques aussi multiples que variés, sans occulter
leurs réalités spécifiques en matière de
compétence managériale, et de disponibilité de ressources,
les PME de l'échantillon ne peuvent à l'évidence aboutir
aux mêmes performances dans la création de richesse.
De plus, le coût global moyen de financement de 47,6472% renseigne sur la charge financière à laquelle
les PME incluses dans l'échantillon ne sauraient se soustraire, si tant
est qu'elles tiennent au financement des IMF. Cette variable enregistre une
faible dispersion révélant en conséquence, que toutes les
PME retenues sont soumises à un coût de financement
élevé.
De même, l'observation du levier financier IMF retenu dans l'analyse, montre que les PME sont fortement consommatrices
des concours financiers des IMF. En effet, la modalité moyenne de cette
variable se fixe à 6,38%, avec un coefficient de variation de 0,5905.
Elle est donc la deuxième du modèle la plus dispersée
autour de sa moyenne. Cette constatation implique que l'étendue de
l'intervalle de variation de cette variable est importante, c'est-à-dire
que certaines PME, relativement à leurs capitaux permanents, contractent
des crédits de très petites tailles, alors que d'autres
s'endettent fortement auprès des IMF.
En effet, la quantification de l'asymétrie de
l'information dans cette relation d'endettement donne un indicateur moyen de 4,3223. Avec le coefficient de variation
le plus élevé se fixant à 0,7231, cette variable traduit
une intense variabilité de l'opacité informationnelle
régnant d'une relation à une autre entre les IMF et leurs PME. En
effet, certaines relations de financement PME/IMF sont
caractérisées par une forte distorsions de l'information
réelle tandis que d'autres sont moins exposées au risque
informationnel.
Par contre, la mesure de l'opérationnalisation des
services non financiers dans les IMF est très moins variable autour de l'indicateur moyen affichant
une valeur de 4,4712. Cela signifie que l'écart de performance en
matière de qualité de services non financiers entre les IMF de
l'échantillon est très peu perceptible. Enfin, les vraies valeurs
prises par chacune des variables du modèle présentent
rigoureusement 5 chances sur 100 seulement, pour ne pas être incluses
dans leur intervalle de confiance respectif tel que déterminé
dans le tableau ci dessus.
Par ailleurs, pour examiner le degré de
corrélation possible entre les variables du modèle, il à
été procéder à la conception de la matrice de
corrélation des variables aussi bien endogène que exogènes
qui se présente comme suit dans le tableau 12.
Tableau 12: Matrice des corrélations
Variables
|
T.EVA
Taux de création de valeur
|
Cgfimf
Coût global de financement des IMF
|
Lfimf
Levier financier
des IMF
|
Asimf
Asymétrie d'information
|
Qsnfimf
Qualité des services non financiers
|
T.EVA
|
1
|
|
|
|
|
Cgfimf
|
-0,16
|
1
|
|
|
|
Lfimf
|
0,93
|
0,17
|
1
|
|
|
Asimf
|
-0,56
|
0,15
|
-0,54
|
1
|
|
Qsnfimf
|
0,16
|
0,16
|
0,21
|
-0,04
|
1
|
Source: Réalisé par nos soins
Ainsi, la matrice des corrélations présente
d'une part, la relation estimée entre les différentes variables
explicatives et d'autre part, la relation prévue entre la variable
dépendante (le taux de création de valeur) et les variables
indépendantes. En effet, le degré de corrélation entre les
différentes variables exogènes est largement modéré
au point où le modèle en construction s'assure de l'absence du
problème de multi colinéarité entre variables. Quant
à la relation prévue, elle est d'ores et déjà
empreinte d'effet de causalité attesté d'ailleurs, par les
degrés de corrélation enregistré à ce niveau.
Toutefois, une plus ample perceptibilité de l'influence des facteurs
explicatifs sur la création de valeur dans les PME sera
appréhendée au travers du test de spécification en
données de panel. Le logiciel statistique Eview sera utilisé
à cet effet.
2.2 Spécification du test empirique :
estimation des paramètres relatif au modèle
L'étude économétrique s'appuie sur les 4
variables à savoir le taux de création de valeur, le coût
global de financement, l'asymétrie d'information et la qualité
des services non financiers, telles que présentées dans le
tableau 10. Ainsi, la démarche consistera à effectuer un test
d'existence d'effets individuels avant de déboucher sur le modèle
à interpréter.
Test d'existence d'effets individuels
Le test de la présence d'effets individuels est l'une
des premières précautions à prendre avant de
procéder à une estimation sous la spécification en
données de panel. Il est alors intéressant d'identifier l'effet
associé à chaque individu, c'est-à-dire un effet qui ne
varie pas dans le temps, mais qui varie d'un individu à l'autre. Le
résultat du test est fourni par le tableau suivant :
R-sq: within = 0.9402 Obs per group:
min = 3
|
between = 0.9829
avg = 3.0
|
overall = 0.9711
max = 3
|
|
Random effects u_i ~ Gaussian Wald chi2(4)
= 2922.64
|
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2
= 0.0000
|
|
teva | Coef. Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
|
cgfimf | -.0745541 .0042713 -17.45 0.000
-.0829257 -.0661825
|
lfimf | 15.18826 .3428273 44.30 0.000
14.51633 15.86019
|
asimf | .0055566 .0040208 1.38 0.167
-.0023241 .0134372
|
qsnfimf | .0074884 .0116302 0.64 0.520
-.0153063 .0302832
|
_cons | 3.539977 .1924846 18.39 0.000
3.162714 3.91724
|
La significativité globale de ce modèle permet
de conclure en une présence d'effets individuels dans les
données. Mais comment modéliser ces effets individuels ?
Modélisation en présence d'effets
individuels : effet fixe
La spécification du modèle à effets fixes
est fournie par le tableau suivant :
R-sq: within = 0.9408
Obs per group: min = 3
|
between = 0.9823
avg = 3.0
|
overall = 0.9706
max = 3
|
|
F(4,68)
= 270.10
|
corr(u_i, Xb) = -0.4049 Prob > F
= 0.0000
|
|
teva | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
|
cgfimf | -.0760898 .0074827 -10.17 0.000
-.0910213 -.0611582
|
lfimf | 15.68984 .5545959 28.29 0.000
14.58316 16.79652
|
asimf | .0020989 .0060306 0.35 0.729
-.0099349 .0141328
|
qsnfimf | .0149241 .0136916 1.09 0.280
-.012397 .0422452
|
_cons | 3.56285 .329249 10.82 0.000
2.905844 4.219856
|
F test that all u_i=0: F(35, 68) = 1.68
Prob > F = 0.0336
|
Les valeurs des différentes statistiques de test
montrent que le modèle est globalement significatif et que la
spécification des effets individuels en effet fixe est pertinente au
seuil de 5% (la probabilité de la statistique de Fisher (ici
0,0336) est inférieure à 5% donc l'hypothèse
nulle d'existence d'aucun effet fixe est rejetée). Dans le modèle
à effets fixes, surtout le R2 within ainsi que la
probabilité de Fisher (significativité globale du modèle)
sont pris en compte pour apprécier le modèle.
Modélisation en présence d'effets
individuels : effet aléatoire
La spécification du modèle à effets
aléatoires est fournie par le tableau suivant :
R-sq: within = 0.9402 Obs per group:
min = 3
|
between = 0.9829
avg = 3.0
|
overall = 0.9711
max = 3
|
|
Random effects u_i ~ Gaussian Wald chi2(4)
= 2922.64
|
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2
= 0.0000
|
|
teva | Coef. Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
|
cgfimf | -.0745541 .0042713 -17.45 0.000
-.0829257 -.0661825
|
lfimf | 15.18826 .3428273 44.30 0.000
14.51633 15.86019
|
asimf | .0055566 .0040208 1.38 0.167
-.0023241 .0134372
|
qsnfimf | .0074884 .0116302 0.64 0.520
-.0153063 .0302832
|
_cons | 3.539977 .1924846 18.39 0.000
3.162714 3.91724
|
La valeur de la statistique de Fisher permet de conclure en la
significativité globale du modèle à effets
aléatoires. Dans le modèle à effets aléatoires,
surtout le R2 between ainsi que la probabilité de Fisher
(significativité globale du modèle) sont pris en compte pour
apprécier le modèle. Le tableau précédent ne permet
pas d'apprécier la pertinence des effets aléatoires. La
significativité ou la pertinence de la spécification du
modèle avec effets aléatoires est fournie par tableau ci-dessous.
| Var sd = sqrt(Var)
|
teva | .3212161 .5667593
|
e | .007823 .0884475
|
u | .0018713 .0432588
|
|
Test: Var(u) = 0
|
chi2(1) =
2.69
|
Prob > chi2 =
0.1013
|
La probabilité de la statistique de Breush Pagan est
supérieure à 5%, il y a alors assez d'évidence en faveur
de l'hypothèse nulle de non pertinence des effets aléatoires au
seuil de 5%. Ainsi, la spécification du modèle à effets
aléatoires ne conviendrait pas à nos données malgré
la significativité globale du modèle à effets
aléatoires. En définitive, nous retenons alors le modèle
à effet fixe.
Chapitre 4 : Analyse des
résultats
Après avoir interprété et
vérifié les résultats obtenus (section 1), nous
terminerons ce chapitre avec quelques perspectives utiles à la
viabilisation du système de financement décentralisé
(section 2).
Section1 : Synthèse, Interprétation
des résultats et Vérification des Résultats
Paragraphe 1 : Synthèse et
interprétation des résultats
1.1 Synthèse des résultats
L'analyse et la mesure de la création de valeur des PME
bénéficiaires des services financiers décentralisés
au Bénin ont été menées à l'aune d'un
certain nombre de considérations contextuelles et
méthodologiques.
D'une part, le contexte d'étude a d'abord permis
d'identifier les PME et de retracer leurs évolutions dans
l'environnement économique. Ainsi, il s'est révélé
que les PME béninois constituent au sens organisationnel de Mintzberg,
une configuration entrepreneuriale qui plus, est confrontée à de
grandes adversités affectant leur émergence économique.
Ensuite, il a été question d'appréhender une vue globale
de la situation du secteur de la microfinance sur la période de 2001
à 2005. Après, une classification des IMF, notre étude
s'est portée sur les institutions de crédit direct ayant pour
profession habituelle d'apporter des concours financiers aux PME. A ce niveau,
l'organisation des IMF porte essentiellement l'empreinte d'une configuration
mécaniste. Mais son secteur est gêné par son propre
dynamisme recelant des maux tels que la clandestinité de certains
promoteurs de microfinance, un déficit de formation et de
professionnalisation des acteurs de même que, le manque de
spécialisation des institutions ; par exemple des institutions de
crédit direct interviennent encore dans le financement des mutuelles et
des coopératives alors que les approches de fonctionnement
diffère d'un type d'institution à un autre. Tous ces germes de
contre performance empêchent la microfinance béninoise
d'être véritablement un outil de développement, faute de
suivi rigoureux et de contraintes vigoureuses des instances étatiques
déléguées en la matière. Toutefois, une source
considérable de financement de l'économie béninoise
demeure la microfinance. En effet, elle supplée fondamentalement au
financement d'un segment de l'économie interdit d'accès au
secteur bancaire, en l'occurrence : l'agriculture, la pêcherie, la
foresterie et le développement social. En cela, elle participe au
financement global interne du pays, à concurrence de 29,66 milliards de
francs CFA sur la période quinquennale 2001 - 2005. D'autre part, des
contraintes d'ordre méthodologiques se sont imposées dans
l'analyse microéconomique. Pour cela, il a fallu constituer un
échantillon de PME propice à l'atteinte des objectifs de la
présente recherche. En effet, il s'est agit de PME constamment
financées par une institution de microfinance sur les années
2003, 2004 et 2005. Trois IMF ont donc été
sélectionnées sur le critère de l'encours de
crédit. Dès lors, cette recherche a été conduite en
trois phases, allant de la réalisation du profit net à la mesure
de la richesse créée pour aboutir à l'induction
statistique des variables explicatives sur cette dernière.
Primo, la mise en condition des 156 PME de
l'échantillon initial de recherche a révélé,
à l'étape de l'étude, des états financiers un
déficit de résultat pour 120 PME, soit 77% qui affichent une
rentabilité financière mal en poing, insalubre à toute
poursuite d'analyse orientée vers la création de valeur. Ainsi,
il s'en trouve que certaines petites et moyennes entreprises n'ont pu encore
franchir les conditions sine qua non, à la mise en place d'un management
par la création de valeur.
Secundo, l'étape précédente
dégage comme corollaire que, 36 PME soit 23% seulement ont pu
générer de nouvelles richesses aussi piètres fussent -
elles sur la période d'étude (2003 - 2005). A preuve, en
considérant tous les paramètres de fonctionnement des PME, il
ressort que celles qui arrivent à créer de la valeur produisent
une richesse dans l'ordre de 0,0871% et 1,9599% des actifs investis en amont.
Au total, les données sur panel de trois ans ont engendré 108
scénarios d'observations dont 51 ont affiché une création
de valeur en dessous de 1% et 57 entre 1% et 1,9599%. A ce niveau
déjà, un rapprochement avec l'analyse de la satisfaction conduite
purement dans une démarche marketing a permis de se convaincre des
résultats théoriques précédemment obtenus dans le
modèle EVA. En effet, la satisfaction perçue de la consommation
des crédits par les promoteurs de PME est moins reluisante et atteste
évidemment dans les cas échéants, une création de
richesse très sobre.
Tertio, une étude de l'explication de la
création de valeur des PME de l'échantillon, nous a conduit
à identifier quatre déterminants à savoir : le
coût global de financement, la structure financière des PME,
l'asymétrie de l'information et la qualité des services non
financiers des IMF. Notons que, le coût global de financement
intègre les intérêts sur emprunt, les frais de dossier, les
frais d'ouverture de compte, les fonds de garantie et les coûts de
transaction. Quant à la structure financière, elle a
été appréhendée à travers le levier
financier comme étant le rapport entre le microcrédit et le reste
du passif de la PME. L'asymétrie d'information étant
approchée à partir du risque opérationnel des PME alors
que la qualité des services non financiers a pu être cernée
au moyen du modèle compensatoire emprunté au marketing.
Dès lors, il a été possible de quantifier toutes les
variables, de spécifier le modèle construit en données de
panel et de procéder à l'économétrie positive afin
de prononcer la validité de ce modèle. A cet effet, l'induction
statistique dévoile d'une part deux déterminants qui ont une
influence irréfutable sur la création de richesse des PME et
d'autre part deux autres, qui apparemment sont inélastiques au taux de
création de la valeur.
En premier lieu, on distingue le coût global de
financement, le levier financier et l'effet spécifique du modèle.
En effet, le coefficient affecté au coût de financement dans la
spécification statistique s'établit à - 0,076, et signale
de ce fait une relation inverse de cause à effet avec le niveau de
création de richesse des PME. De même, la valeur prise par le
coefficient lié au levier financier 15,689 traduit qu'une augmentation
du niveau de création de valeur est consécutive à un
accroissement du levier.
En second lieu, l'asymétrie d'information semble
à première vue ne pas influencer le niveau de création de
valeur des PME, puisque le t de student s'est fixé à
0,729 supérieur à 5% pour un intervalle de confiance à
95%. C'est ce même résultat qui s'enregistre pour la
qualité des SNF dans les IMF, avec un t de student de 0,280.
Au total, les résultats statistiques imposent
théoriquement de retenir le coût global de financement et la
structure financière des PME, comme les déterminants de la
création de valeur de ces dernières, dans leur relation de
financement avec les IMF de crédit direct.
1.2 Interprétation des
résultats
L'étude contextuelle de l'évolution des IMF au
Bénin et l'approche méthodologique adoptée ayant conduit
aux résultats, il revient à cette étape, de
procéder à leurs interprétations. Pour ce faire, elles
porteront d'abord sur la prestation clandestine de certaines IMF puis sur la
rentabilité financière des PME avant de s'appesantir sur les
déterminants de la création de valeur du modèle
construit.
En premier lieu, la clandestinité d'une multitude
d'institutions activement opérationnelles au Bénin dans le
financement décentralisé pose un sérieux problème
d'appropriation du concept de la microfinance. Cette situation
révèle combien de fois, certains promoteurs du secteur assimilent
la microfinance à un réseau mercantiliste assurant
rentabilité et richesse. Cette opinion se justifie par la ruée de
beaucoup d'institutions dans ce secteur très sensible aux conditions de
vie des populations, créant la paupérisation que nous
appréhendons comme "les mécanismes favorables à asseoir la
pauvreté". En conséquence, ce fait démontre l'utopie
d'assimiler d'emblée les IMF, dans leurs conditions actuelles de
fonctionnement au Bénin, à de véritables acteurs de
développement social. De même, la profusion des IMF est aussi la
preuve à la fois, de la simplicité de leur marché qui ne
présente pas une véritable barrière d'entrée et de
la défaillance des autorités politico - économiques
à mieux réguler le secteur. Mais cette défaillance est
pour une bonne part, liée aux ressources anémiques dont disposent
les structures nationales de tutelles. En effet, la cellule de la microfinance
ne dispose, en matière de ressources humaines que de 13 cadres qui
s'appuient sur des ressources matérielles et financières
très modestes imparables avec l'immensité des tâches
inhérentes au suivi et à la bonne régulation du secteur de
la microfinance. Dans ces conditions, il va de soi que les promoteurs des IMF
profitent des faiblesses de l'autorité pour introduire dans le secteur
une forme d'anarchie illustrée par le moindre souci de formation et de
professionnalisation des acteurs, la prise à la légère des
dispositions légales, la non production et communication à bonne
date des rapports annuels et des états financiers. Toutes obligations
qui incombent tant aux institutions agréées,
conventionnées qu'aux institutions engagées dans la
procédure de reconnaissance par l'Etat.
En second lieu, l'étude de la rentabilité
financière ayant éliminé 77% des PME soit 120 sur 156 de
l'échantillon pose toute la problématique de la viabilité
des PME en création dans l'économie béninoise. Cette
situation peut trouver son explication dans l'inaptitude de la majorité
des candidats à l'entrepreneuriat. En effet, ces derniers n'ayant pas
une formation de base en gestion n'arrivent pas à observer la
séparabilité entre l'actif de la PME et leur propre patrimoine.
Ainsi, malgré la volonté de réussir de certains
promoteurs, ceux-ci n'arrivent pas à s'approprier les normes de gestion
et faire preuve de justesse des décisions. Mais en réalité
cette carence devrait être compensée par le dynamisme des services
non financiers des IMF, à savoir les conseils en gestion, le suivi de la
consommation du crédit voire même les prestations en redressement.
Alors les résultats décevants sur la rentabilité des PME
induisent en fin de compte une destruction du capital exploité par les
77% des PME. Même au niveau des 23% restant où le taux de
création est marginal voire mitigé se fixant autour de 1%, elles
devraient s'interroger sur le noble objectif de la création de richesse
durable.
Mais en réalité, une lecture de
l'évolution des taux de créance en souffrance dans les IMF permet
de confirmer en partie le manque de surplus de valeur pour faire face aux
engagements financiers des PME.
Tableau 13: Evolution des créances en souffrances
dans les IMF
Types d'institutions
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Mutuelles et Coopératives d'épargne et de
crédit
|
|
|
|
|
|
Montant des créances
|
579
|
884
|
2 402
|
3 160
|
1543
|
Taux de croissance (%)
|
|
52,68
|
171,72
|
31,56
|
-51,17
|
Institutions de crédits directs
|
|
|
|
|
|
Montant des créances
|
86
|
368
|
602
|
1 469
|
3911
|
Taux de croissance (%)
|
|
327,91
|
63,59
|
144,02
|
166,24
|
Projets et ONG à volet microfinance
|
|
|
|
|
|
Montant des créances
|
10
|
5
|
72
|
14
|
5
|
Taux de croissance (%)
|
|
-50,0
|
1340,0
|
-80,56
|
-64,29
|
Source : Etabli sur la base des données
collectées à la Cellule de Mirofinance
Ainsi, le tableau 13 atteste la difficulté des
bénéficiaires à honorer leurs remboursements. Tous les
types d'institutions sont ainsi confrontés à une accumulation
accrue de créances en souffrance ; en l'occurrence les institutions
de crédit direct. En effet, après une très mauvaise
performance dans le recouvrement des crédits en 2002 avec une
augmentation de 327,91% des créances en souffrance, la situation a
semblé être maîtrisée en 2003 à un taux de
63,59%. Mais depuis lors, l'effort de recouvrement s'est terni de sorte qu' en
2004 et 2005 l'augmentation des créances en souffrance s'est
hissée respectivement à 164% et 166%. En somme, les institutions
concernées par la présente recherche que sont les institutions de
crédit direct ont des actifs qui se détériorent. Bien
qu'une pareille situation peut être tributaire d'une politique de
recouvrement défaillante, il n'en demeure pas moins que la consommation
des crédits octroyés n'insuffle pas assez de nouvelles richesses
pour honorer les engagements financiers des PME vis-à-vis des IMF.
Nonobstant cette tendance croissante des créances en
souffrance des IMF, celles-ci se taillent, contrairement aux PME la part du
lion dans la réalisation de leur propre rentabilité
financière. Or, cette rentabilité prend source dans
l'adhésion de ces PME à leurs offres de services financiers. Il
n'est pas à postuler que la rentabilité des PME doit être
à l'image de celle des institutions de microfinance, compte tenu de leur
objectif de pérennité et d'indépendance. Toutefois, la
relation de dépendance entre IMF et PME devrait être
orientée dans le sens d'inférer une rentabilité certaine
à l'une et à l'autre en tant que partenaire. Mais une analyse
comparative des résultas financiers des deux partenaires, dévoile
en réalité, que les PME en général s'assimilent
dans le contexte d'exercice de la microfinance au Bénin, à des
"vaches à lait" des IMF d'où celles-ci tirent une richesse
faramineuse. Le tableau 14 renseigne à cet effet, sur l'évolution
de la rentabilité des fonds propres des trois IMF de
l'échantillon de recherche.
Tableau 14: Evolution de la rentabilité des fonds
propres des IMF de l'échantillon
Institutions de Microfinance
|
2000
|
2001
|
2002
|
IMF n°1
|
21%
|
35%
|
25%
|
IMF n°2
|
26%
|
52%
|
60%
|
IMF n°3
|
21%
|
27%
|
20%
|
Source: Cellule de la Microfinance
En tant que tel, l'appréhension de la microfinance
comme outil de développement et de lutte contre la pauvreté
à l'étape actuelle au Bénin, est problématique et
sérieusement discutable, puisque les résultas induits dans la PME
sont mitigés. S'il est vrai que l'indisponibilité des
données financières récentes des IMF ne permet pas
d'appréhender en toute exactitude le niveau de rentabilité
actuelle, le recours aux données de 2000 à 2002 sont très
significatives à cet effet. Ainsi, les trois IMF ont enregistré
en moyenne respectivement 26,38%, 43,28% et 22,46% comme ratio de
rentabilité financière. Une lecture de ce même ratio dans
les PME n'est pas du tout reluisant puisque 77% d'entre elles ne produisent
même pas une rentabilité positive. Pour les 23% qui approchent un
niveau donné de création de valeur, on note un niveau maximum de
rentabilité financière moyenne fixée à 15,2% avec
comme minimum 0,013 franc généré par 100 francs de
capitaux propres exploités. En résumé, sur les 36 PME
approchant la création de valeur, seulement 6 PME affichent une
rentabilité financière moyenne comprise entre 5% et 9%. Le reste
des PME soit 29, présentent une rentabilité financière
inférieure à 5%. Néanmoins on note, un seul cas marginal
de PME ayant une bonne performance financière de 15,2% en moyenne sur la
période 2003 - 2005. Enfin, l'influence du comportement de chaque
variable permettra d'interpréter successivement le niveau de
création de valeur des PME.
D'une part, un accroissement tendanciel du coût global
de financement à la hausse se traduisant par une érosion de la
création de richesse des PME, s'interprète comme l'effet inhibant
d'un certain nombre de facteurs dont essentiellement : les
intérêts sur emprunt de la microfinance, les frais de dossier et
d'ouverture de compte, les fonds de garantie de même que les coûts
de transaction. Ces éléments qui en fait, renchérissent le
coût du financement, annihilent l'atteinte d'une création de
richesse plus accrue des PME.
D'autre part, une meilleure combinaison du financement des
IMF avec les autres ressources des PME peut porter le germe d'une
création de valeur. En effet, un niveau élevé du levier
financier impulsé par un montant plus substantiel du microcrédit
dans le passif des PME favorise une meilleure création de richesse.
Par ailleurs, le règne de l'asymétrie semble
apparemment ne pas influencer le niveau de création de valeur des PME.
Mais ce résultat s'interprète plutôt comme un meilleur
pilotage du risque moral par les IMF. En effet, lors de l'octroi du
crédit, elles supposent que tout demandeur de crédit est porteur
d'aléa moral. En conséquence, les conditionnalités en
vigueur sont de nature à se couvrir au mieux contre le risque de sorte
que la perceptibilité de l'influence de l'asymétrie de
l'information sur la création de valeur est éliminée. Il
s'établit donc que les institutions de microfinance ont une aversion
très prononcée du risque et de ce fait ne partage pas le risque
avec les PME ; l'objectif de la pérennité et de la
viabilité étant le point de mire.
En définitive, la qualité des services non
financiers, n'explique pas non plus le niveau de création de valeur des
PME. Ce résultat laisse croire théoriquement, que les
gérants des PME sont qualifiés pour une bonne gestion de leurs
activités et surtout dans la consommation des crédits obtenus.
Ainsi, il ne serait plus donc nécessaire de les accompagner par
l'opérationnalisation d'un service non financier dans les IMF. En
réalité, une telle conclusion serait hâtive dans la mesure
où des recherches ultérieures pourront investiguer sur la
question, pour révéler une méthodologie plus
appropriée dans l'évaluation des services non financiers en
rapport avec le paradigme de la création de valeur des PME.
Paragraphe 2 : Vérification des
Hypothèses
Après avoir rappelé chacune d'elles, il sera
à cette étape question de vérifier si les quatre
hypothèses émises sont fondées pour expliquer la
création de valeur des PME bénéficiaires de crédit
des institutions de microfinance au Bénin.
Hypothèse 1 : Le coût global de
financement en vigueur dans les IMF influence la création de valeur dans
les PME au Bénin.
La statistique t de student liée à la
variable " coût global de financement" confirme que cette dernière
est un déterminant de la création de valeur des PME
bénéficiaires de microcrédit. L'influence de cette
variable est négative sur le taux de création de valeur. Ainsi,
un coût global de financement élevé ne favorise pas
l'objectif de la création de valeur des PME. Mais ce fait n'est pas
d'emblée imputable aux institutions de microfinance. En effet,
au-delà du taux d'intérêt en vigueur dans les IMF, il a
été retenu dans l'analyse les facteurs porteurs de coût
pouvant inhiber la recherche d'un niveau substantiel de valeur nouvellement
créée. On en dénombré quatre : les frais de
dossier, les frais d'ouverture de compte, les fonds de garantie et surtout les
coûts de transactiion. En fin de compte la première variable
exogène influence négativement la variable endogène :
la première hypothèse s'en trouve ainsi validée.
Hypothèse 2 : La structure
financière des PME explique leur niveau de richesse.
Les résultats obtenus à ce niveau
démontrent qu'il est plus profitable à la PME d'obtenir des
prêts relativement plus consistants pour insuffler une dynamique de
création de valeur. En effet, la valeur et le sens pris par la
statistique t de student démontrent qu'une part plus consistante du
microcrédit dans tout le passif des PME est un moyen de rehausser le
niveau de création de valeur. Ainsi la difficulté de la PME
à créer de la richesse réside même dans le type de
relation qui la lie à son institution de microfinance. Ce fait
s'explique bien évidemment par l'approche de financement des IMF qui se
focalise vers la mise à disposition de crédit très
rationné. In fine, ce trait caractéristique des IMF se
répercute sur les PME pour limiter l'atteinte d'un niveau de
création de valeur plus satisfaisant. Il s'en déduit donc que la
deuxième hypothèse est aussi validée.
Hypothèse 3 : L'asymétrie
d'information entre PME et IMF ne favorise pas la Création de
richesse.
Cette hypothèse n'est théoriquement pas
vérifiée en raison de la valeur prise par le coefficient de
student. L'effet de l'asymétrie de l'information sur la création
de la valeur n'est pas perceptible en vertu de la couverture du risque à
travers les fonds de garantie et l'aval requis. En définitive, la
troisième hypothèse est théoriquement invalidée.
Hypothèse 4 : La qualité des
services non financiers offerts par les IMF affecte la création de
richesse.
Enfin, la dernière conjecture émise sur la
qualité des services non financiers comme facteur explicatif de la
création de valeur n'est pas vérifiée. En effet, le
coefficient associé à cette variable dans l'estimation
statistique n'est pas significatif. Bien qu'il semble évident, qu'un bon
accompagnement des bénéficiaires de crédit peut être
un levier d'accroissement de leur création de valeur, le résultat
théorique obtenu à ce niveau ne reflète pas les faits
empiriques. Cette situation peut être liée soit à la
méthodologie d'appréhension de la qualité des services non
financiers des IMF, soit à la subjectivité des notes
collectées chez les PME, lors de l'évaluation de cette variable.
En conséquence, la dernière hypothèse n'est pas
validée.
Section2 : Politique de viabilisation du
système de financement décentralisé en faveur des PME au
Bénin : Recommandation
A l'étape actuelle, nous avons abouti dans la
présente recherche aux items suivants :
- la déficience de création de
valeur des PME due au coût prohibitif du financement octroyé par
les IMF au Bénin ;
- l'inadéquation entre le
crédit et les réalités financières des PME qui par
conséquent entraîne un effet de levier financier
défavorable à la création de valeur ;
- un déficit de services non
financiers des IMF (formation et encadrement des promoteurs, conseil en gestion
et suivi des activités financées) mais qui théoriquement
ne détermine pas le niveau de création de valeur des
PME ;
- la forte aversion des IMF à partager
le risque avec les promoteurs des PME ;
- la course effrénée des IMF
vers la profitabilité et l'autonomie pour assurer leur objectif de
pérennité ;
- l'exercice de la profession de la
microfinance par certains promoteurs, en clandestinité.
Sur cette base, il s'impose alors un besoin de recadrage du
secteur de la microfinance et de son fonctionnement, mais qui interpelle
essentiellement l'Etat, les partenaires au développement du secteur et
les institutions elles-mêmes.
Paragraphe1 : Etat et Bailleurs des IMF : un
besoin de recadrage
1.1 L'Etat et la régulation institutionnelle du
secteur de la microfinance
La nouvelle approche de management proposé pour asseoir
un environnement propice à l'émergence des activités de la
microfinance, en vue d'une redistribution plus équitable de la richesse
générée, tient d'une bonne part à poser les jalons
de la bonne gouvernance. Elle passe par une délégation de pouvoir
et de responsabilité de l'Etat à des instances officielles
spécialisées. En la matière, on pourra distinguer une
structure de tutelle des PME, une structure de tutelle des IMF et une structure
à caractère économique déléguée
à la fiscalité spéciale des PME. Certes, la situation
actuelle feint de disposer d'une manière ou d'une autre de pareilles
instances, mais la particularité ici repose fort évidemment sur
une approche de fonctionnement, nouvelle.
La tutelle administrative des PME
Au delà de l'aspect institutionnel que revêtent
certaines structures étatiques telles que le ministère et la
direction en charge de la promotion des PME d'une part et le saucissonnage des
actions en faveur des PME observé ici et là d'autre part, il
devrait être dorénavant question d'une approche pragmatique. Il
est donc urgent pour l'Etat de déterminer une place de choix aux PME
dans sa politique économique. Pour cela, deux actions
s'imposent :
La première consiste à créer un cadre
d'échange, de formation, d'encadrement et surtout de conseil en gestion
au profit des promoteurs de PME. Mais pour que cette action soit porteuse de
succès, il faudra fédérer tous les acteurs du secteur dans
un creuset unique en vue de définir un plan d'action stratégique
sur une vision consensuelle. L'exécution de ce programme devra
être confiée à une agence déléguée
spécialisée dans la gestion des PME. L'encadrement des PME
éligibles au programme devra insister sur l'aptitude à
l'identification des besoins de financement, la gestion des crédits et
la rationalisation du processus décisionnel dans l'entreprise de
même que la gestion de la dépendance des sources
d'approvisionnement, des circuits d'écoulement et des sources de
financement en l'occurrence les IMF. Cette agence devra être
décentralisée pour permettre à une multitude de PME en
déficit de compétence de mener à bien leurs
activités. Dès lors, le volet des services non financiers qui
incombait aux IMF préoccupées davantage par les services
financiers, deviendra essentiellement une prérogative de la structure de
tutelle des PME. Ainsi, cette dernière devra s'ériger comme un
"couloir de passage" obligé pour toute PME demandeuse potentielle de
crédit des IMF.
La seconde action déterminante qui relèvera
essentiellement de la politique gouvernementale réside dans la
création d'un fonds de garantie des PME. Cette action se justifie par la
nécessité de rendre crédibles les PME béninoises
dans leurs relations d'affaires. En effet, dans le domaine de financement des
activités, l'insuffisance de garantie personnelle des PME empêche
celles-ci d'accéder aux services financiers dont ils ont
véritablement besoin pour mener des activités
génératrices de richesse. De plus le manque de précision
dans l'information relative au besoin de financement des PME fait que les IMF
redoutent un risque d'aléa moral qui influence l'optimalité des
produits financiers offerts aux demandeurs de crédit. En
conséquence, l'objectif de création de valeur des PME s'en trouve
amputé. Or l'existence d'un fonds de garantie des PME assuré par
l'institution la plus crédible qu'est l'Etat, pourrait inciter
l'adhésion des investisseurs et des services financiers à
soutenir efficacement le secteur de la petite et moyenne entreprise au
Bénin.
Ces deux facteurs clés de succès
précédemment énumérer, de facto institué par
l'Etat pourra recueillir l'adhésion et le soutien des partenaires
sociaux. Ainsi, dans un élan de synergie un partenariat entre la tutelle
des PME sous l'égide de l'Etat et des partenaires sociaux s'avère
indispensable pour soutenir les PME dans l'atteinte de la création de
valeur dans l'économie béninoise.
La tutelle administrative des IMF
La régulation du fonctionnement des IMF est la
clé de voûte par laquelle l'Etat pourra impulser une dynamique
dans le secteur, orientée vers l'objectif de création de valeur.
Pour ce faire, trois axes stratégiques pourront y concourir : le
renforcement institutionnel - un fonds de soutien et de garantie - le recadrage
du concept de microfinance au Bénin.
En premier lieu, autant le dynamisme du secteur de la
microfinance incite à une professionnalisation des acteurs, autant il
interpelle l'Etat à engager un renforcement institutionnel des
structures existantes telles que " la Cellule de la Microfinance" du
Ministère du Développement, de l'Economie et des Finances. En
effet, l'Etat devra procéder à une délégation de
pouvoir à la Cellule, accompagnée de ressources humaines,
matérielles et financières adéquates et assortie d'un
cahier de charges bien défini. Ainsi, le problème de la
clandestinité de certaines IMF pourra être banni par la mise sur
pied d'un comité ad hoc d'assainissement du secteur de la microfinance.
Il se chargera de procéder à un recensement économique des
IMF et de dégager du rang, toute institution exerçant en marge
des normes règlementaires en vigueur. De même, il doit être
procédé à un toilettage des textes régissant le
fonctionnement du système de microfinance ; en l'occurrence
l'accord tacite d'exercice de la profession par les IMF ayant sollicité
un agrément de l'Etat, mais resté sans suite. Ceci tient au souci
du maintien de l'ordre et du caractère officiel de toute exercice de
l'activité de microfinance au Bénin. Mais pour inscrire cette
action d'assainissement dans le temps, un comité de surveillance devra
être créé. Sa mission essentielle est de veiller à
la protection du secteur afin de désillusionner tout promoteur d'IMF
"marchand d'illusion". Ainsi, il sera mis à leur actif, la mise en place
de barrière d'entrée dans le secteur au moyen des exigences
d'ordre financier, moral et surtout technique. En outre, partant des faits
empiriques dans le domaine, ce comité devra être en mesure de
faire des études techniques sur la base desquelles il pourra
améliorer de façon heuristique des axes de renforcement
institutionnel.
En second lieu, le tutorat doit oeuvrer pour la
création de deux fonds pour la microfinance. Le premier sera un fonds de
soutien, qui va loger des ressources aussi multiples que variées. En
effet, l'Etat doit procéder d'une part à l'assainissement des
finances publiques pour renflouer ce fonds à partir des ressources
internes générées par les sociétés et
régies d'Etat ; d'autre part, l'Etat doit faire l'appoint par la
recherche des concours financiers de types dons ou prêts fortement
concessionnels des bailleurs étrangers aussi bien bilatéraux que
multilatéraux. En dépit de ces efforts, il est évident
q'un gap va exister, vu la demande continuelle de financement des PME
existantes ou en formation ; d'où l'urgence de la création
d'un deuxième fonds. Ce fonds ci sera un fonds de garantie assuré
par l'Etat en tant qu'avaliseur de toutes les IMF. Ainsi, ce fonds pourra
donner un regain de confiance entre celles-ci et leurs partenaires financiers
aussi internes qu'externes en particulier les banques. Dès lors, les IMF
pourront accéder à des ressources financières disponibles
sur le marché monétaire, mais négociées de
façon optimale à insuffler l'atteinte de 3 objectifs
concurremment exclusifs :
- permettre à ce que le crédit
redistribué aux PME par les IMF soit une source de création de
valeur dont dépend la réalisation des 2 objectifs
suivants ;
- rembourser le revenu de l'emprunt bancaire à bonne
échéance ;
- dégager tout au moins une marge
bénéficiaire.
Enfin, s'impose la nécessité du recadrage de la
microfinance. Cet axe stratégique devient urgent pour rasseoir la
microfinance dans sa conception originelle comme outil stratégique de
développement social, oeuvrant pour des buts de mission : la
création de valeur et l'émergence économique des PME entre
autres. De ce fait la structure de tutelle doit veiller à lutter contre
la bancarisation tendancielle des IMF comme il s'en va être le cas dans
le contexte économique actuel du Bénin. En claire une
barrière étanche doit être de vigueur entre banque,
organisme financier motivé par le lucre et IMF outil de
développement et levier de lutte contre la pauvreté.
La fiscalité spéciale des PME
Les PME béninoises connaissent une longue phase
entrepreneuriale. Elles n'arrivent donc pas toujours à atteindre une
masse critique, pour faire face à certaines charges ou
prélèvements non directement liés au coeur du
métier. Il serait donc impérieux de concéder aux PME une
grille spéciale au prélèvement obligatoire, conciliant la
notion de contrat et de contrainte. En effet, il sera question d'arbitrage
d'une part, entre la finalité de création de valeur indispensable
à la relance économique et d'autre part, la finalité de
l'Etat en matière fiscale ou financière (ressource de la
puissance publique) et de régulation économique. Ainsi, la
nouvelle approche de prélèvement obligatoire, appropriée
à l'éclosion de la valeur des PME, devra suivre une ligne
graduelle en fonction de la croissance des PME. Pour ce faire, il faudra alors
institutionnaliser un impôt global progressif spécifique aux
PME.
Au demeurant, il revient aux compétences techniques et
instances décisionnelles de s'approprier cette nouvelle démarche,
afin d'aboutir à son application réelle dans la fiscalisation des
PME.
1.2 Les partenaires au développement du secteur
de la microfinance
Face à la profondeur du besoin de financement des PME
dans l'économie, l'Etat devra outre le financement de
souveraineté affecté aux PME et les financements sur fonds
propres des IMF, solliciter des concours financiers d'appoint des partenaires
au développement. Ceux-ci devront donc conférer de plus en plus
une place de choix au secteur de la microfinance ; secteur potentiel de
lutte contre la pauvreté et pour le développement. Bien
évidemment cette lutte passe, entre autre par la recherche de la
création de valeur des pôles d'activités économiques
dont les PME. Pour se faire, on devra distinguer deux types de partenaires aux
approches de fonctionnement différent.
Les partenaires sociaux
L'aide publique au développement orientée vers
le secteur de la microfinance peut être un facteur de croissance
économique. La microfinance étant elle-même un levier
stratégique de création de richesse nationale. Mais pour y
parvenir, un cadre de concertation Etat - Bailleurs - IMF devra définir
une vision stratégique focalisée sur l'objectif final, de la
création de valeur et de l'émergence économique des PME.
Ainsi, pour réfréner la propension des IMF à rechercher
une forte profitabilité préjudiciable à la
viabilité des PME, des ratios infranchissables (ratios de convergence
des IMF au Bénin) devront être définis avec des
compétences en la matière. Dorénavant, tout programme
d'appui financier des partenaires sociaux en faveur des IMF devra être
conduit sous cette bannière. En contrepartie, les partenaires sociaux
devront offrir et densifier des concours financiers hautement concessionnels
voire des dons et alléger la consommation des ressources. Quant à
l'Etat, il devra garantir la saine application de la nouvelle vision par la
structure de tutelle des IMF. Dès lors, il devra être
procédé à des audits périodiques de l'appropriation
du nouveau cadre de fonctionnement des IMF afin d'inscrire la vision dans le
temps.
les partenaires financiers
Avec le recadrage de la microfinance tel que envisagé,
il paraît évident que le recours au refinancement des IMF par les
banques et autres établissements de crédits soit la
dernière alternative. En effet, l'objet du fonctionnement des banques ne
rime pas toujours avec les activités moins marchandes qui fondent
l'engagement des institutions de développement telle la microfinance. De
ce fait, les IMF se doivent d'être de plus en plus autonomes
vis-à-vis des banques afin que les conditionnalités ne se
répercutent, in fine sur le coût des microcrédits.
Toutefois si le recours au refinancement bancaire s'avère
inévitable, il doit être alors négocié à des
conditions plus sociales, pour préserver l'objectif de création
de valeur des bénéficiaires en dernier ressort.
Paragraphe 2 : Stratégie de
viabilité et de création de valeur du système de
financement décentralisé au Bénin
1.1 Stratégie inspirée de la
théorie des parties prenantes et des conventions
Après un bref rappel de la théorie des parties
prenantes et des conventions, nous identifierons les parties prenantes et
rendrons compte de leur fonctionnement respectif avant d'aboutir au
modèle sous jacent à la nouvelle stratégie du
système de financement décentralisé.
1.1.1 Rappel sur la théorie des parties
prenantes et la théorie des conventions
La théorie des parties prenantes met en exergue les
relations créées entre parties prenantes pour faire ressortir
comment des intérêts singuliers de celles-ci convergent en partie
autour d'un projet ou d'une entreprise économique. En cela, sa mise en
application est sous tendue par un engagement philosophique de la nouvelle
organisation. Mais pour décrire le référentiel commun aux
parties prenantes et modéliser le système d'information pour la
conduite à tenir, il est fait appel à la théorie des
conventions. En effet, elle met l'accent sur le lien entre l'individu et le
collectif d'acteurs. Ce lien repose sur quelque chose autour duquel les
différentes parties prenantes doivent bien s'accorder ; la
convention naît dès lors que l'accord prend forme. Pour y arriver,
il faudra que des entités autonomes se transforment en parties prenantes
en adhérant à la nouvelle proposition d'affaires. Celle-ci
s'érige alors en un registre conventionnel qui se matérialise par
un ensemble de mécanismes indispensables à une bonne
coordination, voire une coordination non marchande, et au maintien d'un lien
social. La convention repose donc sur l'adhésion à des conditions
fixées de conformité et de croyanes régies par une base de
connaissances communes quant aux comportements des autres.
1.1.2 Fonctionnement des parties prenantes et
stratégie d'actions
La nouvelle stratégie d'actions est focalisée
sur la création de valeur et l'émergence économique des
PME au Bénin. Ainsi, sept entités autonomes ont été
identifiées et devront être conviées pour être
transformées en parties prenantes. Au niveau de l'Etat, on
distingue : la tutelle des PME, la tutelle des IMF et l'entité
déléguée à la fiscalité spéciale des
PME. Quant aux partenaires on devra les distinguer en partenaires sociaux et
financiers puis enfin dans l'environnement économique, les SFD et les
PME. Ainsi, les traits distinctifs qui confèrent à chacune des
entités la place de partie prenante sont de quatre ordres. Il s'agit des
intérêts singuliers, la relation, la responsabilité, le
pouvoir.
Tutelle des PME
Cette entité sera en relation d'encadrement et de suivi
des PME. Elle devra assurer la formation de leurs promoteurs à une bonne
capacité de gestion. Son pouvoir tient essentiellement au budget
alloué par l'Etat et les partenaires pour son fonctionnement.
Tutelle des IMF
Le but particulier de cette tutelle sera de rendre sain et de
mieux réguler le système de financement
décentralisé au Bénin. Elle sera donc en relation
autoritaire vis-à-vis des IMF mais aussi de recueillir leurs
doléances auprès de l'Etat. A ce titre, elle devra assurer le
respect de la réglementation en vigueur et le bon fonctionnement des
IMF. Son pouvoir réside dans l'allocation d'un budget autonome
assuré par l'Etat.
Entité déléguée à
la fiscalité des PME
La responsabilité qu'incombe à cette
entité est la réduction du prélèvement obligatoire
opéré par le pouvoir public sur les PME. Pour son fonctionnement,
elle devra donc être en relation avec la tutelle des PME et les PME
elles-mêmes. Son intérêt réside dans la participation
de plus en plus nombreuse des PME à l'impôt sur la base de la
fiscalisation spéciale et à sa perception effective.
Partenaires sociaux
L'intérêt des partenaires sociaux est la
réussite des programmes d'aide administrés et la
résorption de la pauvreté consécutive à une
émergence des bénéficiaires de crédit. Ces
partenaires seront donc liés entre autres aux IMF de leurs programmes
par une relation de refinancement. Il leur incombe donc la
responsabilité d'assurer aux IMF des ressources propices à la
création de valeur.
Partenaires financiers
Dans leur relation de refinancement avec les IMF, elles
devront offrir des financements permettant d'assurer le gain des IMF, des PME
bénéficiaires et leur propre gain. Mais avant ils devront
être rassurés de la rémunération des emprunts
accordés aux IMF et à leur remboursement à bonne
échéance.
Les services financiers
décentralisés
Comptant sur leur pouvoir financier sur les PME, les IMF sont
mues en particulier par le souci de la pérennité et de la
viabilité. Certes, avec la novelle vision ces intérêts
seront maintenus mais la profitabilité n'atteindrait plus des
proportions aussi faramineuses qui hypothéquaient la création de
valeur des PME. Ainsi, dans leur relation de financement des PME, il leur
incombe d'oeuvrer dans le sens favorable à la viabilité de
celles-ci.
Les petites et moyennes entreprises
L'intérêt singulier à la PME, mais
bénéfique pour toute l'économie béninoise est bel
et bien la création de valeur et l'émergence économique.
Elles sont en relation de clientèle avec les IMF. A ce titre, leur
responsabilité est d'assurer obligatoirement le remboursement des
crédits, tout en assurant leur propre viabilité. Mais les PME
devront être désormais comptées comme des partenaires
à part entière, car leur pouvoir est fondé sur leur
indispensabilité à permettre toute activité d'institutions
financière et d'assurer la croissance économique.
Le tableau 13 donne une lecture du fonctionnement de la
stratégie de viabilité et de création de valeur du
système de financement décentralisé.
Tableau 15 : Fonctionnement des parties prenantes dans la
stratégie de création de valeur
Entités à transformer en Partie
prenante
|
Intérêt singulier
|
Relation
|
Responsabilité
|
Pouvoir
|
Tutelle des PME
|
Accroissement du nombre de PME capable de mieux gérer
|
Encadrement et suivi des PME
|
Assurer la formation des promoteurs de PME.
|
Budget alloué par l'Etat et éventuellement les
partenaires sociaux
|
Tutelle des IMF
|
Rendre sain le marché des IMF et avoir un SFD mieux
régulé
|
Relation autoritaire pour discipline et doléances des
IMF
|
Assurer le bon fonctionnement des SFD dans le respect des
règlements en vigueur.
|
Budget alloué par l'Etat et éventuellement les
partenaires sociaux
|
Entité déléguée à la
fiscalisation des PME
|
Augmenter la contribution du nombre de PME à l'impôt
|
Relation avec la tutelle des PME et les PME
|
Réduire puis procéder à un
prélèvement progressif obligatoire des PME.
|
Puissance publique
|
Partenaires sociaux
|
La réussite des programmes d'aide au développement,
lutter contre la pauvreté pour assurer l'émergence des PME
|
Refinancement des IMF
|
Assurer des ressources hautement concessionnelles propices
à la création de valeur.
|
Financier sur les IMF
|
Partenaires financiers
|
Perception d'intérêt et remboursement des emprunts
des IMF
|
Refinancement des IMF
|
Offrir des financements permettant d'assurer les gains des
parties.
|
Financier sur les IMF
|
Services Financiers Décentralisés
(IMF)
|
Pérennité et viabilité sur la base d'une
profitabilité raisonnable aux parties prenantes
|
Financement des PME
|
Assurer la viabilité des PME.
|
Financier sur les PME
|
PME
|
Création de la valeur et émergence
économique
|
Clientèle vis-à-vis des IMF
|
Assurer le remboursement des crédits et sa propre
viabilité.
|
Indispensabilité à toute activité
financière et la croissance économique
|
Source: Réalisé par nos soins
En fin de compte, le modèle se fonde sur une conception
partenariale. Mais il faudra qu'un instigateur parmi les différentes
entités identifiées, s'approprie la stratégie et exerce un
pouvoir de conviction appuyé sur une forte capacité de
négociation pour recueillir l'adhésion des autres. Ainsi pourra
naître les parties prenantes. Dès lors, chacune d'elles devra se
doter de ressources humaines capables d'interagir à la fois sur toutes
les autres parties prenantes. En effet, l'adoption de la stratégie
laisse échoir une structure réticulaire, à l'instar des
entreprises réseaux de la nouvelle économie. Cela pose bien
évidemment le problème de compétence, car si l'un des
parties prenantes n'est pas satisfait, la structure "réseau" court le
risque d'un dégringolement. C'est donc à ce niveau que se fera
appel à la théorie des conventions pour asseoir un registre, une
sorte de miroir qui discipline les comportements des parties prenantes afin
d'assurer la continuité de la structure réticulaire. A cet effet,
le schéma révèle le modèle d'organisation qui s'en
déduit pour appréhender le fonctionnement du réseau de
financement décentralisé assurant les intérêts
particuliers des parties prenantes et l'intérêt
général de la création de valeur et de l'émergence
économique des PME.
Services Financiers
Décentralisés
PME
PME
PME
PME
PME
PME
... ... ...
Partenaires
Partenaires Sociaux
Partenaires Financiers
ETAT
Tutelle PME
Fiscalité
Tutelle des IMF
Schéma: Modèle de pilotage des parties
prenantes dans la création de valeur et l'émergence
économique des PME
Source: Modèle proposé par nos
soins
Au demeurant, l'adoption d'un tel modèle posera bien
évidemment le problème de gouvernance. Il faudra donc s'en
prémunir efficacement pour capitaliser tous les gains de la
réorganisation du système de financement
décentralisé proposé.
1.2 Stratégie inspirée de la "Governance
Corporate"
En dépit de la garantie de l'intérêt
singulier des parties prenantes, on peut se demander à qui revient le
profit suprême étant donné que ce dernier n'est point
formé pas l'action isolée du plus grand
bénéficiaire. Se pose alors la problématique de la
redistribution des richesses créées par l'action combinée
d'au moins sept parties prenantes. Toutefois il semble plus adéquat de
circonscrire la question plus exactement dans la relation entre toute IMF et
l'ensemble du réseau de PME développé autour de son
fonctionnement.
Ainsi, les IMF doivent se préparer à voir que
des mécanismes économiques les porteront à une option dans
laquelle, les PME répondant à des critères dûment
définis pourront se constituer dans chaque IMF en un syndicat
économique. En réalité, ces syndicats vont s'ériger
en association oeuvrant par un système d'arbitrage entre les PME et leur
IMF d'appartenance. Le point nodal de l'application de corporate governance, va
résider dans la prise de participation de ces syndicats dans le capital
de leurs IMF, au nom de toutes les PME de l'institution. Cette stratégie
contribuera à fléchir les comportements opportunistes des uns ou
des autres vers des comportements bénéfiques à toutes les
parties. Ainsi, le sentiment d'appartenance des promoteurs de PME au capital
des IMF contribuerait à une réduction substantielle des risques
de hasard moral et permettrait en conséquence aux IMF de se hisser
à des taux de remboursement très acceptables.
CONCLUSION
Ce mémoire a cherché à mettre à
l'épreuve des faits, la microfinance pour laquelle il est fait
unanimité sur son rôle d'outil de développement. En tant
que telle, elle devrait être interrogée sur des bases
scientifiques rigoureuses, qui pourront attester que les finalités qui
lui sont dévolues sont maintenues dans le temps. C'est dans cette
perspective que s'est inscrite la présente recherche, fondée sur
le paradigme de la création de valeur, pour évaluer l'impact du
micro financement des PME. Pour ce faire, il a fallu analyser puis mesurer la
création de richesses des PME bénéficiaires de
microcrédits, en y appliquant le modèle EVA (Economic value
Added) de façon contingente. C'est donc, par une approche
constructiviste que la méthodologie conçue a permis de
dégager, sur les 156 PME de l'échantillon, 36 créant de
nouvelles richesses dans un intervalle de 0,0871% à 1,9599% des capitaux
investis en amont. Sur cette base, il s'en déduit que, la microfinance
dans son contexte actuel au Bénin éprouve un besoin de recadrage,
pour son repositionnement dans son rôle d'outil de développement.
Les premières pistes dégagées à cet effet, sont les
facteurs qui influent sur le renchérissement des coûts de
financement ; l'adéquation entre le crédit et le passif des
PME et enfin l'amélioration des services non financiers
d'accompagnement. Mais pour inscrire dans le temps, la microfinance comme un
outil opérationnel de développement, nous avons proposé
une stratégie axée sur l'analyse de système dynamique.
Dès lors, la réalité socio-économique du secteur
sera appréhendée comme un tout intégré, dans lequel
on ne saurait isoler arbitrairement certains centres de décisions ou
certaines variables. Ainsi, toutes les parties prenantes pourront mieux saisir
les opportunités économiques orientées vers la
création de richesses bénéfiques au développement
national.
BIBLIOGRAPHIE
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panel », Revue Internationale P.M.E., vol. 17, n°1, pp.
123 - 128.
Année
|
PAPME
|
PADME
|
VITAL Finance
|
2 003
|
15 134 430 677
|
14 138 133 012
|
3 278 071 000
|
2 004
|
18 704 489 150
|
21 545 078 035
|
4 117 214 653
|
2 005
|
22 442 601 167
|
22 759 820 885
|
4 517 726 675
|
Encours moyen
|
18 760 506 998
|
19 481 010 644
|
3 971 004 109
|
Encours moyen Global
|
42 212 521 751
|
Clé de répartition
|
0,44
|
0,46
|
0,09
|
Echantillon de PME
|
156
|
Nombre de PME choisies
|
69
|
72
|
15
|
ANNEXES
Annexe n°1 : Processus de
choix des PME de l'échantillon
Annexe n°2a : Guide
d'entretien avec les IMF FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION
(FASEG)
Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)
Sciences de Gestion
Thème :
« Analyse et Mesure de la création de
richesse des PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés au Bénin :
une approche constructiviste du modèle
théorique EVA (Economic Value Added) sur données de
panel »
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES IMF
N°............
Personne interviewée :
------------------------------------------------------------------------------------
Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de
recherche pour l'obtention du DEA de GESTION en Finance et Contrôle de
Gestion portant sur le thème
intitulé : « Mesure de la création de
la richesse des PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés au Bénin : une approche constructiviste
sur le modèle EVA (Economic Value Added) », nous
voudrions solliciter votre collaboration pour la collecte d'information. A cet
effet, le protocole d'entretien ainsi qu'il suit vous est
proposé :
1. Identification de l'Institution de Micro Finance
(IMF)
§ Forme juridique
§ Nature des activités
§ Approche de fonctionnement
§ Configuration organisationnelle
2. Création de valeur
§ Quelle est la finalité majeure
qui motive l'offre de financement aux PME ?
§ Comment jugez vous, au terme d'un
programme de crédit pour une PME qu'elle a crée (ou non) de la
valeur ?
§ Qu'en est-il de la Gestion de
l'asymétrie information entre vous et vos PME ?
Annexe n°2b : Guide d'entretien avec les
PMEFACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG)
Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)
Sciences de Gestion
Thème :
« Analyse et Mesure de la création de
richesse des PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés au Bénin :
une approche constructiviste du modèle
théorique EVA (Economic Value Added) sur données de
panel »
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES PME
N°............
Personne interviewée :
------------------------------------------------------------------------------------
Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de recherche pour
l'obtention du DEA de GESTION en Finance et Contrôle de Gestion portant
sur le thème intitulé : « Mesure de
la création de la richesse des PME bénéficiaires des
services financiers décentralisés au Bénin : une
approche constructiviste sur le modèle EVA (Economic Value
Added) », nous voudrions solliciter votre collaboration pour
la collecte d'information. A cet effet, le protocole d'entretien ainsi qu'il
suit vous est proposé :
1. Identification de la PME
§ Raison Sociale
§ Secteur d'activité
§ Statut juridique
§ Système de comptabilité
§ Configuration organisationnelle
2. Facteurs de Contingence
§ Taille de votre PME : Effectif, Capital social
3. Création de valeur
§ Quelle est la finalité majeure
qui motive le pilotage de toutes les activités de votre PME ?
§ Quelle compréhension avez-vous de la
Création de Valeur ?
§ Comment jugez vous, au terme d'un
exercice, que votre PME a crée de la valeur (richesse) ?
4. Recours au financement offert par les
IMF
§ Quelle est votre opinion sur le coût de
financement de votre IMF ?
§ Vous arrive-t-il de rendre opaque
l'information qui caractérise réellement votre PME dans
le but d'obtenir nécessairement le crédit de votre IMF ?
Annexe n°3a : Questionnaire
d'enquête auprès des IMF
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
(FASEG)
Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)
Sciences de Gestion
Thème :
« Analyse et Mesure de la création de
richesse des PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés au Bénin :
une approche constructiviste du modèle
théorique EVA (Economic Value Added) sur données de
panel »
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE AUPRES DES IMF
N°............
Personne interviewée :
------------------------------------------------------------------------------------
Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de
recherche pour l'obtention du DEA de GESTION en Finance et Contrôle de
Gestion portant sur le thème
intitulé : « Mesure de la création de
la richesse des PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés au Bénin : une approche constructiviste
sur le modèle EVA (Economic Value Added) », nous
voudrions solliciter votre collaboration pour la collecte d'information. A cet
effet, le protocole d'entretien ainsi qu'il suit vous est
proposé :
QUALITE DES SERVICES NON FINANCIERS
I. EVALUATION DU MONTANT DU BUDGET AFFECTE AUX
SERVICES NON FINANCIERS DES IMF.
1. Existe-il une ligne de budget affecté aux services
non financiers pour accompagner vos bénéficiaires de
crédit ?
Oui Non
2. Si Oui, Quel est donc le montant que vous affecté
à cette ligne budgétairechaque année ? :
2001 ________________
2002 ________________
2003 ________________
2004 ________________
2005 ________________
3. Quel est l'effectif total de votre
clientèle ?
2001 ________________
2002 ________________
2003 ________________
2004 ________________
2005 ________________
1. IDENTIFICATION ET IMPORTANCE DES SERVICES
FINANCIERS DANS UNE IMF
Nous avons identifié pêle-mêle 5
principales activités ou paramètres dont doit s'occuper un
service non financier dans une IMF pour accompagner les
bénéficiaires des crédits afin que ceux-ci puissent tirer
un profit majeur dans l'utilisation de ces crédits. A cet effet, il vous
est demander d'attribuer une note d'importance (c'est-à-dire la note que
vous donnerez traduira la priorité que vous accordez à ces
activités ou paramètres dans une IMF) à chacune de ces 5
activités ou paramètres. Ces notes varient de 1 à 10.
Voici les 5 activités ou paramètres avec la case dans laquelle
vous écrierez votre note d'importance :
a. Existence d'une ligne de budget affecté aux
Services non financiers.
sur 10
b. Encadrement et suivi des activités financées
sur 10
c. Rencontres d'échanges d'expériences
sur 10
d. Formation de base à l'endroit des PME/PMI
au démarrage d'un programme de crédit
sur 10
e. Renforcement de capacité du
Personnel chargé des crédits
sur 10
Annexe n°3b : Questionnaire
d'enquête auprès des PME FACULTE DES
SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG)
Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)
Sciences de Gestion
Thème :
« Analyse et Mesure de la création de
richesse des PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés au Bénin :
une approche constructiviste du modèle
théorique EVA (Economic Value Added) sur données de
panel »
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE AUPRES DES PME
N°............
Personne interviewée :
------------------------------------------------------------------------------------
Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de
recherche pour l'obtention du DEA de GESTION en Finance et Contrôle de
Gestion portant sur le thème
intitulé : « Mesure de la création de
la richesse des PME bénéficiaires des services financiers
décentralisés au Bénin : une approche constructiviste
sur le modèle EVA (Economic Value Added) », nous
voudrions solliciter votre collaboration pour la collecte d'information. A cet
effet, le protocole d'entretien ainsi qu'il suit vous est
proposé :
I. ANALYSE DE LA SATISFACTION
1. Compte tenu des expériences vécues avec votre
IMF, concernant particulièrement les crédits que vous obtenez,
nous vous prions de formuler vos critiques à propos.
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2. En recourant aux services financiers (crédits) des
IMF, c'est probablement pour combler des attentes données dans le
fonctionnement de votre entreprise. Ainsi trois situations sont
possibles : les performances du recours au crédit (depuis la
demande du crédit, son obtention jusqu'aux remboursements) sont soit en
deçà de vos attentes, soit au niveau de vos attentes, soit encore
au-delà de vos attentes.
Selon le cas qui correspond à votre situation vous
voudriez cocher une des trois cases suivantes :
Les performances du recours au crédit
sont :
a) en deçà de vos attentes
b) au niveau de vos attentes
c) en delà de vos attentes
3. Compte tenu des expériences vécues avec votre
IMF, concernant particulièrement les crédits que vous obtenez,
nous vous prions de formuler des suggestions à
propos.
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
II. QUALITE DES SERVICES NON
FINANCIERS
1. IDENTIFICATION ET IMPORTANCE DES SERVICES DE
FINANCIERS DANS UNE IMF
Nous avons identifié pêle-mêle 5
principales activités ou paramètres dont doit s'occuper un
service non financier dans une IMF pour accompagner les
bénéficiaires des crédits afin que ceux-ci puissent tirer
un profit majeur dans l'utilisation de ces crédits. A cet effet, il vous
est demander d'attribuer une note d'importance (c'est-à-dire la note que
vous donnerez traduira la priorité que vous accordez à ces
activités ou paramètres dans une IMF) à chacune de ces 5
activités ou paramètres. Ces notes varient de 1 à 10.
Voici les 5 activités ou paramètres avec la case dans laquelle
vous écrierez votre note d'importance :
f. Existence d'une ligne de budget affecté aux
Services non financiers.
sur 10
g. Encadrement et suivi des activités financées
sur 10
h. Rencontres d'échanges d'expériences
sur 10
i. Formation de base à l'endroit des PME/PMI
au démarrage d'un programme de crédit
sur 10
j. Renforcement de capacité à l'endroit du
Personnel chargé des crédits
sur 10
2. EVALUATION DE VOTRE IMF
A cette étape, vous voudriez bien juger votre IMF en
lui attribuant une note de performance sur les 5
activités ou paramètres. Veuillez ne pas confondre cette
étape ci à la précédente où il était
simplement question de priorité d'existence de ces activités ou
paramètres dans toute IMF. Ici il s'agit de noter votre IMF sur ses
efforts dans le fonctionnement de ces activités. La note varie
également de 1 à 10.
a. Voici le montant annuel par client que votre IMF
affecte au Services non financiers : M. CFA/Client
sur 10
b. Encadrement et suivi des activités financées
sur 10
c. Rencontres d'échanges d'expériences
sur 10
d. Formation de base à l'endroit des PME/PMI
au démarrage d'un programme de crédit
sur 10
e. Renforcement de capacité du
personnel chargé des crédits
sur 10
Note sur l'importance
des services
non financiers
|
Services non financiers
|
Note d'évaluation des Institutions de Micro
finance
|
IMF3
|
IMF 2
|
IMF 1
|
2003
|
2004
|
2005
|
2003
|
2004
|
2005
|
2003
|
2004
|
2005
|
9
|
Ligne de budget alloué
|
4
|
3
|
2
|
4
|
3
|
3
|
3
|
3
|
2
|
7
|
Encadrement et suivi des activités financées
|
6
|
5
|
3
|
5
|
5
|
4
|
4
|
3
|
2
|
5
|
Rencontres d'échanges d'expériences
|
5
|
4
|
3
|
6
|
5
|
4
|
3
|
3
|
3
|
6
|
Formation de base à l'endroit des PME au démarrage
d'un programme de crédit
|
6
|
5
|
5
|
6
|
4
|
4
|
4
|
3
|
2
|
8
|
Renforcement de capacité à l'endroit du personnel
chargé de crédit
|
7
|
7
|
6
|
6
|
5
|
4
|
6
|
5
|
2
|
Total = 35
|
Performance globale
|
195
|
168
|
132
|
185
|
151
|
131
|
142
|
121
|
75
|
Performance globale moyenne
|
5,5714
|
4,8
|
3,7714
|
5,2857
|
4,3143
|
3,7429
|
4,06
|
3,457
|
2,143
|
|
PME
|
70
|
72
|
14
|
PME créant de la valeur
|
17
|
16
|
3
|
Annexe 4 : Qualité des
services non financiers
Annexe 5 : Les
déterminants de la valeur délivrée au
client
Valeur délivrée au client
Valeur Globale
Valeur du produit
Valeur du service
Valeur du personnel
Valeur d'image
Coût total
Coût en argent
Coût en argent
Coût psychologique
Coût en énergie (effort)
Source : Extrait de Kotler et Dubois
* 1 Les promoteurs et l'ensemble
des acteurs de l'économie sociale
* 2 Buts qui se
réfèrent aux problèmes internes des IMF :
croissance, pérennité, rentabilité,...etc.
* 3 Document Stratégique
de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
* 4 Cité par (Albouy, M.
2006)
* 5 Cité par (Cappelletti
et Khouara, 2006)
* 6 Support de formaion aux
agents des IMF sur la thématique : Taux d'intérêt
permettant la pérennité des IMF.
* 7 Cité par (Denglos,
2003)
* 8 Voir le modèle en
annexe 5
* 9 Cité par
(Wtterwulghe, 1998, p.18)
* 10 Cité par
(Wtterwulghe, 1998, p.18)
* 11 Cité par
(Wtterwulghe, 1998, p.18)
* 12 Cités par
DID : les oratiques de microcrédit dans les pays en
développement, 1996, in Géro Amoussouga (2003)
* 13 Cités par
DID : les oratiques de microcrédit dans les pays en
développement, 1996, in Géro Amoussouga (2003)
* 14 Cellule de la microfinance
du MDEF
* 15 Support de formation aux
agents des IMF sur la thématique : Taux d'intérêt
permettant la pérennité des IMF
* 16 autres = Frais de
dossiers et d'ouverture de compte, fonds de garantie et côuts de
transactions
* 17 Charte nationale des PME
et PMI en République du Bénin (2005)
* 18 Bilan et perspectives
à court et moyen termes de la microfinance au Bénin
* 19 Ensemble des techniciens
ou analystes ayant pouvoir de décisions au sein des organisations
(IMF)
|
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