UNIVERSITE D'ETAT
D'HAITI
(U.E.H)
FACULTE D'AGRONOMIE ET DE
MEDECINE VETERINAIRE
(F.A.M.V)
DEPARTEMENT DU GENIE
RURAL
(DGNR)
Etude de faisabilité de l'aménagement
hydro agricole de la plaine de Lhomond dans la 11ème section
communale d'Aquin : zone Frangipagne
Mémoire de fin d'études
universitaires
Présenté par Johnny LOUIS
JEAN
Pour l'obtention du diplôme
d'ingénieur-Agronome
Juin 2009
DEDICACES
Ce travail est dédié spécialement
à :
· JEHOVA qui m'a donné toute l'opportunité
possible et imaginable
· Ma mère et mon père, Mme et Mr Wilner LOUIS
JEAN
· Mes soeurs : Gina LOUIS JEAN, Phara LOUIS JEAN et
Saïna LOUIS JEAN
· Tous ceux qui s'intéressent au développement
durable du pays
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je tiens à remercier :
· Tous les professeurs de la FAMV, particulièrement
ceux de l'option Génie Rural qui ont contribué à ma
formation
· L'infatigable, Docteur GONOMY Nyankona pour ses sages
conseils scientifiques
· L'ingénieur Lucien DUVIVIER pour ses remarques
pertinentes
· Professeur Hans GUILLAUME pour ses soutiens dans les
analyses de la qualité de l'eau
· L'ingénieur agronome SAMA Sylvain pour son
encouragement
· Tous les camarades de la promotion de 2003- 2008 pour
leurs supports, spécialement NAPPOLEON Jean Ruguens, VICTOR Hugues
Valery, LOUIS William Paul, PIERRE Clifford et LALANNE Ange-Yensly
· Tous les personnels des laboratoires de sols et de chimie
de la FAMV
Liste des sigles
FAMV : Faculté d'Agronomie et de
Médecine Vétérinaire
UEH : Université d'État
d'Haïti
GNR : Génie Rural
MARNDR : Ministère d'Agriculture des Ressources
Naturelles et du Développement Rural
FAO : Organisation pour l'Alimentation et de
l'Agriculture
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et
Technique d'Outre Mer
SNEP : Service National en Eau Potable
GPS : Global Positionning System
FAES : Fond d'Assistance Économique et
Sociale
PVD : Pays en Voie de Développement
FNTA : Flux Net de Trésorerie
Actualisé
RESUME
Ce travail, dont le but est d'étudier la
faisabilité d'aménagement hydro agricole de la plaine de Lhomond,
a été effectué suivant une démarche
méthodologique consistant en la recherche bibliographique, l'analyse des
échantillons d'eau suivi des travaux de terrain. Pour mieux planifier
les travaux, une visite de reconnaissance et une délimitation du
périmètre ont été réalisées.
Après la délimitation, une enquête a été
effectuée auprès d'une cinquantaine d'exploitants du
périmètre.
Cette démarche a permis de voir qu'au niveau de la
zone, les atouts et les contraintes du périmètre, identifier le
type d'agriculture en inventoriant les cultures et les techniques culturales,
déterminer la potentialité en ressources hydrauliques, estimer
des besoins en eau du périmètre et évaluer la
rentabilité économique de ce projet d'infrastructure hydro
agricole. Cette étude montre aussi la nécessité pour qu'il
y ait un système hydro agricole dans la plaine de Lhomond. Elle
relève que l'eau de la rivière de Lhomond est en quantité
suffisante et de bonne qualité pour alimenter sans problème
à des fins d'irrigation cette plaine. Elle montre avec l'implantation
d'un système hydro agricole à Lhomond, il va avoir une meilleure
mise en valeur des ressources disponibles, une augmentation de la production
agricole, une amélioration du revenu des exploitants et une meilleure
condition de vie.
L'étude montre qu'un tel projet d'aménagement
est faisable techniquement et économiquement, mais pour assurer sa
viabilité et sa durabilité, elle propose d'autres actions
complémentaires d'accompagnement telles que : appui à la
gestion du système d'irrigation, appui au crédit agricole et
aménagement du bassin versant.
Table
des Matières
DEDICACES
ii
REMERCIEMENTS
iii
Liste des sigles
iv
RESUME
v
LISTES DES ANNEXES
xii
LISTE DES TABLEAUX
xiii
I.- INTRODUCTION
1
1.1. Généralités
1
1.2.- Problématique de la zone
2
1.3.- Objectifs
3
1.3.1.- Objectif général
3
1.3.2.- Objectifs Spécifiques
3
1.4- Hypothèses de l'étude
4
1.5- Intérêt de l'étude
4
II.- REVUE DE LITTERATURE
5
2.1.- Définition de quelques concepts
5
2.2.- Réseau d'irrigation
5
2.2.1.- Définition
5
2.2.2.- Les ouvrages de dérivation et les
prises d'eau en rivière
6
2.2.- Principales techniques d'irrigation
9
2.3.- Système d'irrigation par
gravité
9
2.4.-Morphologie d'un réseau
d'irrigation
10
2.5.- Détermination des besoins en eau des
cultures
10
2.5.1.-Besoin en eau d'irrigation
11
2.5.2.- Quelques méthodes
d'évaluation de l'ETo
12
2.6.- Définition et quelques fonctions du
bassin versant
13
2.7.- Détermination de la crue
14
2.7.1.- La méthode Rationnelle
14
2.7.2.- La méthode des analogues
15
2.8.- Qualité Physico-chimiques des eaux
16
2.8.1.-pH de l'eau d'irrigation
18
2.9..-La texture du sol
18
2.9.1.- Mesure d'infiltration du sol
18
2.9.2.- Mesure de conductivité
hydraulique
19
III. - CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE
20
3.1.- Localisation et accès
20
3.2.- Milieu physique
21
3.2.1.- Climat
21
3.2.2.-Topographie
22
3.2. 3.- Ressources en eau
22
3.2.4.-Types de sols
23
3.3.- Environnement socio-économique
23
3.3.1.- Population
23
3.3.2.- Éducation
23
3.3.3.- Santé
23
3.3.4.- Eau potable
24
3.3.5.- Structures organisationnelles
24
IV- METHODOLOGIE
25
4.1.- Matériel utilisé
25
4.2.- Méthode
25
4.2.1-Recherche bibliographique
25
4.2.2-Visite de reconnaissance
26
4.2.3- Délimitation de la zone
d'étude
26
4.2.4.- Enquête informelle
26
4.2.5.- Enquête formelle
26
4.2.6.- Études hydrologiques
26
4.2.7.- Estimation des débits de crues de la
rivière de Lhomond
27
4.2.8.- Qualité de l'eau
27
4.2.9.- Estimations des besoins en eau
28
4.2.9.1.- Calcul des débits fictifs continus
(Dfc)
28
4.2.9.2.- Calcul des débits de prise
28
4.3.- Évaluation économique et
rentabilité du projet d'aménagement
28
V- RESULTATS ET DISCUSSIONS
30
5.1.- Calendrier cultural
30
5.1.1.- Itinéraires techniques des
cultures
31
5.1.2.- Contraintes et atouts identifiées
au niveau du périmètre
31
5.2.- Calcul des besoins en eau d'irrigation
32
5.2.1.- Évaluation des besoins en eau des
cultures
32
5.2.3.- Besoins nets des cultures
33
5.2.2.- Besoins bruts des cultures
33
5.3.- Estimation du débit de crue de la
rivière de Lhomond
34
5.3.1.-Estimation des débits par la
méthode rationnelle
34
5.3.2.- Estimation des débits de crue par la
méthode des analogues
35
5.3.3.- Estimation des débits moyens
mensuels probables
35
5.4.- Adéquation des besoins /des
ressources en eau du périmètre
36
5.5.-La qualité de l'eau pour
l'irrigation
36
5.6.-Plan d'aménagement du
périmètre de Lhomond
37
5.6.1.- Description du réseau projeté
et des ouvrages
37
5.7.- Évaluation économique et
rentabilité du projet d'aménagement
40
5.7.1.- Méthode d'évaluation
économique choisie
40
5.7.2.- Coûts du projet
41
5.7.3.- Résultats de production et de
charges sur le périmètre
41
5.7.3.1.- Résultats financiers
41
5.7.4.-Passage des valeurs financières aux
valeurs économiques
42
5.7.5.-Résultats économiques
42
5.7.6.-Différentielle de productions et de
charges du projet
43
5.7.7.-Amortissement et valeur
résiduelle
44
5.7.8.-Détermination de l'avantage net du
projet
45
5.7.9.- Détermination de l'indice de
profitabilité (IP)
46
VI- CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
47
6.1.- Conclusion
47
6.2.- Propositions d'actions
48
6.2.1.- Recommandation sur la mise en oeuvre du
projet
48
6.2.2.- Gestion et pilotage du
périmètre
48
6.2.3.-Redevances d'irrigation
52
6.2.4.- Formation des acteurs
54
6.2.5.- Appui au système de production
54
VII- BIBLIOGRAPHIE
56
LISTES DES ANNEXES
ANNEXE 1.- Le questionnaire d'enquête
ANNEXE 2.- Illustrations photographiques
ANNEXE 3.- Besoins en eau et coefficient culturaux
ANNEXE 4.- Plans et profils des ouvrages du réseau,
délimitation du périmètre
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. - Débits spécifiques en
fonction de la superficie du bassin versant
16
Tableau 2 - Pluviométrie moyenne mensuelle,
pluie probable et pluie efficace à 75% en mm
21
Tableau 3. - Températures moyenne, maximale et
minimale de fonds des Nègres en degré Celsius
22
Tableau 4. - Calendrier cultural
30
Tableau 5.- Contraintes et atouts du
périmètre............................................. 30
Tableau 6 - Évapotranspiration potentielle
moyenne en mm
31
Tableau 7.- Besoins nets en eau des cultures (mm)
32
Tableau 8.- Besoins bruts en eau d'irrigation
(mm)...................................
33
Tableau 9 - débits de crue de la rivière
Lhomond.................................
34
Tableau 10. - Débits mensuels probables de la
rivière Lhomond à 80% en l/s
35
Tableau 11.- Résultats sur la qualité de
l'eau
35
Tableau 12.- Résultats des besoins / des
ressources
35
Tableau 13 - Récapitulation des coûts
estimatifs du projet
40
Tableau 14.- Valeur de la production (situation avec
projet)
40
Tableau 15.- Valeur de la production (situation sans
projet)
41
Tableau 16.- Niveau de charge sur le
périmètre en gourdes (situation sans projet)
41
Tableau 17.- Niveau de charge sur le
périmètre en gourdes (situation avec projet)
41
Tableau 18.- Valeur de la production en gourdes
(situation sans projet)
42
Tableau 19.- Niveau de charge sur
périmètre en gourdes (situation avec projet)
42
Tableau 120.- Niveau de charge sur le
périmètre en gourdes (situation sans projet)
42
Tableau 21- Différentielle de production et
différentielle de charge
43
Tableau 22- valeur résiduelle
43
Tableau 23.- échéancier
prévisionnel des avantages et de couts du projet actualisés en
gourdes (15 ans)
44
I.- INTRODUCTION
1.1. Généralités
Une grande partie, sinon la totalité des pays en voie
de développement (PVD) se situent en régions chaudes avec
période sèche et nombreux sont ceux dont l'agriculture est
handicapée par une pluviométrie insuffisante ou mal
répartie provoquant des déficits hydriques très
préjudiciables à la productivité des cultures, à la
régularité des récoltes et à l'alimentation des
troupeaux. Ainsi, chaque fois que cela est possible la mobilisation des
ressources hydrauliques apparaît comme un moyen privilégié
pour améliorer la production agricole des PVD. Cette mobilisation a
déjà été largement engagée puisque sur les
200 millions hectares de terres irriguées dans le monde, près de
75 % se trouvent dans ces pays (Murdoch, 1985) et produisent pratiquement
autant que le reste des terres cultivées. Par ailleurs, les
possibilités de développement des cultures irriguées
demeurent importantes. On estime que la superficie qui leur est
consacrée pourrait être doublée et contribuer ainsi de
façon considérable à l'autosuffisance alimentaire de
nombreux PVD.
En Haïti, l'agriculture reste un
secteur très important dans la voie du développement du pays.
Elle est la principale activité des gens vivants en milieu rural. Mais
aujourd'hui, elle fait face à de nombreux problèmes qui
empêchent une relance effective de la production, à savoir: des
problèmes d'infrastructures hydro agricoles et de l'absence de moyens
techniques de mise en valeur des terres. Or l'un des principaux
éléments clefs de l'agriculture, c'est l'eau, ce dernier est
indispensable à la croissance et au développement de toute
espèce végétale. Elle représente également
l'une des principales contraintes de l'agriculture de par son manque de
maîtrise et d'utilisation efficace et efficiente par les cultivateurs.
Avec l'accroissement de la population, la pression demeure sur les ressources
naturelles, plus précisément sur les ressources agricoles, ce qui
explique qu'une agriculture pluviale ne peut satisfaire les besoins
alimentaires de la population en produits agricoles.
Pour avoir une production agricole
beaucoup plus importante, il faut pratiquer l'irrigation, car l'objectif
principal de l'irrigation est d'apporter artificiellement l'eau à un
couvert végétal, lorsqu'on estime que les précipitations
naturelles éventuelles sont insuffisantes pour parvenir à
l'objectif de production recherché.
Dans un pays comme Haïti où la
pluviométrie annuelle varie entre 700 et 2400 mm, l'irrigation est
nécessaire et ceci pour deux (2) raisons principales : d'une part
la très mauvaise répartition annuelle des pluies, et d'autre part
l'irrégularité de la précipitation annuelle (cf :
cours d'irrigation et de drainage par J. ADERMUS). Et avec un manque
d'infrastructure hydro agricole, la production agricole par habitant a
diminué de 20 pour cent entre 1989-1991 et 1999 (
www.fao.org, source : faostat),
ceci explique la pénurie des denrées agricoles.
D'après la FAO, Le secteur
irrigué en Haïti couvre une superficie totale de 91 504 ha et
possède un potentiel d'irrigation évalué à plus de
142 916 ha par gravité soit seulement 11 % de la superficie cultivable
du pays (1 270 000 ha) dans l'année 1991 (
www.fao.org, source : faostat).
Donc l'irrigation serait ou est l'une des
voies à emprunter pour enrayer sinon atténuer la pénurie
alimentaire à laquelle est confrontée la population
haïtienne.
1.2.- Problématique
de la zone
Dans toutes les zones du pays où l'on pratique
l'agriculture, l'absence des infrastructures hydro agricoles reste un
problème majeur pour la production agricole. Ce manque d'infrastructure
permet de ne pas diversifier les cultures par l'introduction des denrées
à haut rendement et à haute valeur ajoutée dans
l'économie des exploitants. C'est le cas notamment de la plaine de
Lhomond qui couvre une superficie d'environ 200 has de terre à grande
potentialité agricole, mais très sous exploités à
cause du manque d'eau, à cause d'absence d'infrastructure hydro
agricole. L'agriculture de cette plaine reste pluviale et l'on ne pratique que
des cultures moins exigeantes en eau telles que le maïs, le sorgho et le
pois congo. En saison sèche, la majorité des terres reste en
jachère. Ce déficit en eau au cours de cette saison ne permet
pas d'étaler le calendrier cultural sur toute l'année, c'est
pourquoi l'eau demeure un facteur limitant pour une mise en valeur rationnelle,
efficace et économiquement rentable de cette plaine.
Cette plaine est traversée par une rivière
à régime permanent dite la rivière de Lhomond qui est
situé à quelques mètres du périmètre en
question. A l'heure actuelle, ce périmètre ne possède
aucun système d'irrigation, à part quelques agriculteurs dont les
terres se trouvent tout près de la rivière de Lhomond qui
utilisent de petites pompes pour arroser une partie de leurs terres. Alors sur
la plus grande partie des terres, l'agriculture pratiquée reste pluviale
avec une période de jachère en saison sèche assez longue.
D'où la nécessité d'exploiter l'eau de cette
rivière pour arroser les parcelles durant les saisons sèches afin
d'assurer toujours les activités agricoles.
Ainsi donc, une étude de
faisabilité de l'aménagement hydro agricole du
périmètre de Lhomond, reste et demeure un travail important qui
doit déboucher sur un plan d'aménagement physique du
périmètre, formuler des recommandations pour une meilleure mise
en valeur agricole et une gestion durable des infrastructures dans l'objectif
d'accroitre la production agricole.
1.3.- Objectifs
1.3.1.- Objectif général
Favoriser à travers l'irrigation une augmentation de la
production agricole du périmètre et une amélioration du
revenu des exploitants.
1.3.2.- Objectifs Spécifiques
D'une manière plus spécifique, on se propose de
cerner les points suivants:
Ø Déterminer les atouts et les contraintes
socio-économiques de la zone
Ø Inventorier les cultures et les calendriers culturaux
pratiqués au niveau du périmètre puis évaluer
l'exigence hydrique de ces cultures
Ø Estimer les ressources en eau disponible en
période de crue et d'étiage de la rivière de Lhomond et
Étudier la qualité de l'eau pour l'irrigation
Ø Calculer la rentabilité économique du
projet
1.4- Hypothèses de
l'étude
· L'utilisation de l'eau de la rivière de Lhomond
permettra de couvrir les déficits hydriques des cultures
pratiquées sur le périmètre
1.5- Intérêt
de l'étude
Cette étude va servir comme document de base
destiné à être utilisé dans toutes les interventions
relatives à l'aménagement hydro agricole du
périmètre en question.
II.- REVUE DE
LITTERATURE
2.1.- Définition de
quelques concepts
· Irrigation : Elle se
définit comme l'apport artificiel d'eau aux cultures, en
complément aux précipitations naturelle ; l'objectif est de
créer des conditions favorables de production, tant au point de vue
quantitatif que qualitatif.
· Périmètre d'irrigation :
C'est l'ensemble des surfaces occupées ou non par les cultures,
pouvant être arrosées avec de l'eau d'irrigation. L'ensemble de
ces surfaces est appelé aussi périmètre dominé
lorsqu'il s'agit de l'irrigation gravitaire.
· Usager : Tout individu utilisant
l'eau d'un système d'irrigation pour leur besoin divers ; soit pour
l'arrosage soit la lessive ou autre.
· Irrigant : Toute personne qui
exploite une parcelle en se servant des infrastructures d'un système
d'irrigation dont la mise en place est faite par l'État ou avec sa
participation.
· Exploitation agricole : Elle
correspond à la surface occupée par une famille et peut
être constituée d'une seule parcelle, éventuellement
découpée en plusieurs `' soles'' de cultures
différentes ou de plusieurs parcelles plus ou moins
éloignées les unes des autres.
2.2.- Réseau
d'irrigation
2.2.1.-
Définition
C'est l'ensemble formé par des organes, ouvrages et
appareils qui assureront le transport, la répartition et distribution
des eaux à chaque exploitation agricole ainsi que l'évacuation
des eaux excédentaires.
2.2.2.- Les ouvrages de
dérivation et les prises d'eau en rivière
2.2.2.1.- Principe général
Pour alimenter un périmètre d'irrigation, deux
conditions doivent être réunis :
1) Le niveau de l'eau dans le cours d'eau doit permettre le
fonctionnement du canal pendant la période où l'on a besoin de
l'eau
2) Il faut maitriser la quantité d'eau que l'on
dérive vers le périmètre en fonction des besoins et des
variations du niveau de l'eau dans la rivière. La construction d'un
ouvrage de prise contrôlant les conditions d'amenée de l'eau vers
le canal est donc nécessaire.
D'où deux grandes catégories de prises
d'eau :
a) La prise d'eau fonctionnant au fil de l'eau qui évite
la construction d'un ouvrage transversal à la rivière
b) la prise d'eau avec seuil dérivation
2.2.2.2.- Le seuil de dérivation
Il s'agit de l'ouvrage
qui barre la rivière en aval de la prise d'eau de manière
à favoriser l'alimentation gravitaire du canal. Cet ouvrage est toujours
nécessaire dans le cas où la rivière est encaissée
et où son tirant d'eau n'est pas important pendant la campagne
d'irrigation. Il permet de dominer plus facile un périmètre
d'irrigation élevé. Lorsque le problème des crues est
important, le seuil est équipé de parties mobiles sur tout ou une
partie de sa longueur. Mais un ouvrage fixe devra toujours être
préféré dans toute la mesure du possible pour faciliter
l'entretien et la gestion.
2.2.2.3.- Le seuil de prise
Le seuil de prise est un petit seuil
classique de type poids, solidaire de son radier aval. Il est à priori
perpendiculaire et généralement placé le plus près
possible du seuil de dérivation pour favoriser son
dégrèvement par effet de chasse. Il comporte souvent des vannes
et des grilles. Le débit à dériver étant connu, on
a une infinité de solution en jouant sur la cote de la prise et sur la
longueur. En général, on favorise la côte la plus haute
pour limiter les risques d'engravement.
2.2.2.4.- Les vannes de prises
Les vannes sont le plus souvent placées
directement sur le seuil de prise; mais aussi elles peuvent être
placées en aval du bassin d'alimentation. En pratique, l'ouvrage
vanné est prolongé par un radier en aval suffisamment long pour
faire respecter la règle de Lane. Les vannes doivent protéger le
canal contre les hautes eaux de la rivière. Il faut donc que le
bordé supérieur des vannes soit calé au-dessus des plus
hautes eaux. La dimension des vannes est calculée pour que les vitesses
soient compatibles avec les organes qui les suivent.
2.2.2.5.- protection de l'ouvrage de prise contre les
crues
La berge amont du canal principal doit
être dans toute la mesure du possible arasée au-dessus des plus
hautes eaux. Ceci vise à éviter le risque de submersion des
ouvrages qui peuvent être endommagés par le courant d'eau dans le
lit majeur.
Pour éviter ce risque, il y a deux solutions. La
première consiste à dériver les eaux par une galerie, qui
se jette dans un canal à ciel ouvert dès que l'on peut l'isoler
du champ d'inondation. La seconde consiste à protéger sa rive
amont par une digue insubmersible, et il en est de même
éventuellement pour sa rive aval.
2.2.2.6.- Les ouvrages de transport et de
distribution
Il s'agit d'ouvrages hydrauliques ayant pour
fonction de distribuer tout ou partie du débit du canal affluent dans
les canaux dérivés. Un bon ouvrage de prise doit répondre
aux deux conditions suivantes :
1) Délivrer un débit
bien déterminé ;
2) Se prémunir contre les tentatives de fraude de la part
des utilisateurs
Trois situations peuvent se présenter :
1) Le débit affluent est entièrement
dérivé : l'ouvrage est alors une prise tout ou rien ( prise
TOR)
2) Le débit dérivé est une fraction
constante du débit affluent qui peut être variable l'ouvrage peut
être alors un déversoir de prise ou un partiteur fixe ou
mobile ;
3) Le débit dérivé a une valeur
donnée quelles que soient les variations du débit affluent :
les ouvrages peuvent être des pertuis de fond ou des modules à
masques. Ces ouvrages reposent sur le principe de l'écoulement par
orifice qui, pour des variations importantes de niveau, provoquent des
variations acceptables du débit
2.2.2.7.- Dimensionnement des canaux
Le dimensionnement des canaux se fait
généralement en supposant que l'écoulement est permanent
et uniforme. Ceci se fait pour les ouvrages de pente et forme sensiblement
constante transportant des débits qui varient lentement.
Quelque soit la formule utilisée, l'étude d'un
écoulement dans un canal fait intervenir le débit, la pente, la
géométrie et la nature des parois. Dans tous les cas, la revanche
à adopter pour des raisons de sécurité augmente avec le
débit transporté. Elle ne doit jamais être inferieur
à 10 cm.
La formule de Manning est la plus utilisée :
V= 1/n x R2/3 x I1/2
V : vitesse moyenne de l'eau (m/s)
R : rayon hydraulique (m)
I : pente longitudinale du canal
n: coefficient de rugosité de Manning, fonction de la
nature des parois
En introduisant le débit, la formule de Manning
devient :
Q= 1/n x R2/3 x I1/2 x S
Q : débit à transporter (m3/s)
S : section mouillée (m2)
2.2.- Principales
techniques d'irrigation
· Irrigation gravitaire
L'eau est acheminée par un réseau
de canaux et repartie sur les parcelles sous l'effet des forces de
gravité occasionnées par la pente des ouvrages et du sol. Cette
méthode d'irrigation a une efficience de 20 à 60 %.
· Irrigation par aspersion
L'eau est mise sous pression et
pulvérisée sur les cultures d'une façon analogue á
la pluie au moyen d'appareils appropriés. Cette méthode a une
efficience de 65 à 85 %
· Irrigation localisée ou micro
irrigation
L'apport d'eau, à faible débit et
à l'intervalle fréquent, est limité aux zones
occupées par les racines de la plante ; le système
« goutte à goutte » est le plus utilisée.
Pour cette méthode, l'efficience est de 85 à 95 %.
2.3.- Système
d'irrigation par gravité
L'irrigation par gravité a pour base
l'ensemble des techniques d'arrosage par lesquelles la répartition de
l'eau au niveau du périmètre se fait à l'air libre sous
l'influence de la pression atmosphérique et de la pente. En effet, cette
répartition est faite grâce à la topographie du terrain et
aux propriétés physiques du sol, contrairement aux réseaux
sous pression où l'eau est transportée sous les forces de
pression.
Toutes les techniques utilisées dans cette pratique
d'irrigation sont dites traditionnelles, car elles sont utilisées par
l'homme depuis l'antiquité. A l'heure actuelle, de nombreuses techniques
dites traditionnelles ont été modernisées avec les
progrès de la science. Dans l'irrigation par gravité, la
différence entre les techniques est essentiellement fondée sur la
façon dont l'application de l'eau est faite au niveau du
périmètre et sur le type d'infrastructures mise en place.
2.4.-Morphologie d'un
réseau d'irrigation
Un périmètre irrigué comprend un
ensemble de parcelles. Chaque parcelle reçoit périodiquement
pendant un temps déterminé, « une main
d'eau » débit que l'irrigant peut manipuler
aisément sans pertes de temps ni d'eau excessives.
Compte tenu de la fréquence d'irrigation, de la
durée du travail journalier et du temps d'application des doses
d'arrosage, une seule main d'eau suffit à alimenter un certain nombre de
parcelles au cours d'une rotation ; ces parcelles constituent alors
''un quartier''.
Le quartier est donc une surface que l'on peut arroser avec
une main d'eau et une seule. Ce but est obtenu grâce à un canal
dit « arroseur » qui véhicule
successivement l'eau à chaque parcelle du quartier.
L'alimentation du réseau est généralement
assurée par un ouvrage de tête : prise sur un barrage de
retenue, prise sur une rivière, captage d'une source, station de pompage
sur puits ou par forage etc....
Une fois l'eau est captée, elle est ensuite
transportée par un canal ou conduit d'adduction
appelé « tête morte » depuis l'ouvrage de
tête jusqu'au périmètre à irriguer.
Le réseau d'irrigation proprement dit est formé
par un certain nombre de canaux que l'on peut généralement
classer en canaux primaires, secondaires, tertiaire et arroseur assortis
d'ouvrages divers destinés à assurer la régulation de
niveaux, le partage et la distribution de l'eau et la sécurité
de l'ensemble.
2.5.- Détermination
des besoins en eau des cultures
Pourquoi déterminer la valeur des besoins en
eau des végétaux. On les détermine pour plusieurs
raisons :
· Pour une bonne gestion des réseaux
d'irrigation : prévision à court terme
· Pour une planification de l'utilisation des ressources
hydrauliques : volume d'eau nécessaire pour l'irrigation, surfaces
irrigables au vu des ressources, etc.
· Pour la conception des réseaux
d'irrigation : calculs du débit de dimensionnement des ouvrages
(Prédiction)
ü Efficacité de conduction est égale 70%
ü Efficacité d'application aussi égale
à 70%
ü Efficacité d'irrigation : 70% X 70% =
50%
ü Débit à véhiculer égale au
module multiplié par l'efficience d'irrigation
2.5.1.-Besoin en eau
d'irrigation
Le calcul des besoins en eau d'irrigation est
essentiel pour l'exploitation optimale d'un système d'irrigation. Il
permet de prévoir la quantité d'eau à distribuer aux
usagers et permet aussi de planifier l'utilisation des ressources hydriques.
Les quantités d'eau nécessaire à l'irrigation doivent
satisfaire divers types de besoins au niveau des champs :
· Besoin en eau des cultures
Le besoin en eau des cultures se définit comme le
volume d'eau requis pour l'évapotranspiration depuis la date de
plantation jusqu'à la récolte.
· Besoin en eau d'irrigation
Le besoin en eau d'irrigation c'est le volume d'eau requis
pour les cultures qui n'est pas fourni par les précipitations, la
surexploitation de l'eau du sol, ou par l'écoulement de l'eau vers la
zone racinaire à partir d'une zone saturée (CIID, 1985
citée par LAUTURE). Le besoin en eau d'irrigation se divisent à
leur tour en :
Ø Besoin net en eau
d'irrigation : quantité qui doit être effectivement
consommée par la plante
Bn = ETM- Pe-
R
ETM : C'est la
quantité d'eau perdue par une végétation jouissant d'une
alimentation hydrique optimale. Par rapport à la notion d'ETP, on ajoute
l'action climatique, l'influence du type de culture et du stage
végétatif. Ces informations sont contenues dans les coefficients
culturaux (Kc) par lequel on multiplie l'ETP pour obtenir l'ETM.
ETM = Kc *
ETP
Pe : fraction des précipitations
stockées dans la zone racinaire
(Pluie efficace)
R : ruissellement de l'eau de la
pluie
Ø Besoin brut en eau
d'irrigation : volume d'eau qui doit être
délivré par le réseau ou prélevé sur la
ressource en eau. Il s'agit d'une majoration des besoins nets pour tenir
compte :
Bb = ö
Bn avec ö coefficient d'irrigation
2.5.2.- Quelques
méthodes d'évaluation de l'ETo
Parmi les méthodes d'évaluation de
l'évapotranspiration de référence (ETo), citons entre
autres : La méthode de Hargreaves et celle de Penmann -Montheit.
1) Méthode de Hargreaves
Cette méthode a été
développée en Haïti par Hargreaves vers les années
1953 puis améliorées par Hargreaves et Samani en 1991. La
formule utilisée pour cette méthode est basée sur les
mesures qui ont été faites á l'université de
Californie sur les lysimètres avec la culture fourragère du
festrique (Albert, 1994).
2) Méthode de Pennman-Monteith
Sur la base des résultats de plusieurs
études notamment celle de Jensen et Al (1990), la consultation d'expert
menée par la FAO sur les méthodologies d'estimation des besoins
en eau des cultures (Smith et Al, 1992) a conduit à recommander Pennman
- Monteith comme méthode privilégiée de
référence et donc pour servir de base à la
détermination des coefficients culturaux. L'équation de Pennman-
Monteith n'exige pas de décalage local. Cependant, l'option émise
lors de la consultation d'expert menée par la FAO (Smith et Al, 1992)
est que la définition hypothétique de la référence
utilisée dans l'équation de FAO_PM peut être
utilisée pour définir ETo du gazon lorsqu'on déduit les
coefficients culturaux. Cette recommandation résulte de la
nécessité de standardiser le concept d'ETo et son utilisation
(Smith et al, 1998). Les paramètres nécessaires à la
détermination de l'ETo mensuelle en mm/ jour sont les suivants :
a- La température moyenne mensuelle en 0C
b- L'humidité relative en pourcentage
c- La vitesse du vent en Km / jour
d- La radiation en KJ/ m2/ jour
2.6.-
Définition et quelques fonctions du bassin versant
En hydrologie, le terme bassin versant (ou bassin
hydrographique) désigne le territoire sur lequel toutes les eaux de
surface s'écoulent vers un même point appelé exutoire du
bassin versant (Banton et Bangoy). Ce territoire est délimité
physiquement par la ligne suivant la crête des montagnes, des
collines et des hauteurs du territoire, appelée ligne des crêtes
ou ligne de partage des eaux. L'homologue souterrain du bassin versant est
appelé bassin versant souterrain. Il désigne la zone dans
laquelle toutes les eaux souterraines s'écoulent vers un même
exutoire ou groupe d'exutoires. Il comprend non seulement le territoire sur
lequel toutes les eaux de surface s'écoulent vers un même
exutoire, mais aussi tout ce qu'il contient, c'est-à-dire les eaux de
surface, les eaux souterraines, les sols, la végétation, les
animaux ainsi que les humains.
La diminution du coefficient d'infiltration
accélère le ruissellement de l'eau vers les rivières. Dans
ces conditions, les débits de pointe sont plus élevés et
sont observés plus vite que dans les conditions normales. La diminution
du coefficient d'infiltration réduit aussi l'emmagasinement de l'eau et
provoque des étiages plus graves que dans les conditions normales. L'eau
qui pénètre dans le sol s'infiltre verticalement jusqu'à
la nappe phréatique ; elle se déplace vers les
rivières ou percole en profondeur pour rejoindre l'eau souterraine
(cf : cours d'aménagement des bassins versants / FAMV/UEH).
2.7.- Détermination de la crue
La détermination de la crue dans le cadre de
cette étude s'est faite à partir de quatre
méthodes pour faire une analyse comparative beaucoup approfondie
sur les crues de la rivière Lhomond. Ces méthodes sont :
· La méthode de l'hydrologie déterministe
(méthode rationnelle);
· La méthode des analogues;
2.7.1.- La méthode
Rationnelle
Selon certains auteurs, cette méthode peut
être appliquée à des bassins de dizaines de km2
de superficie. Puisqu'il n'existe pas de courbe intensité-
fréquence des pluies établies au niveau de la région, on
a utilisé la relation modifiée de Talbot qui lie la
pluviométrie au temps de retour.
L'estimation de la crue à une fréquence
donnée exige la connaissance des données suivantes :
· L'intensité de la pluie ;
· Le coefficient de ruissellement ;
· Le temps de la pluie ou le temps de concentration du
bassin versant ;
· La superficie du bassin versant
a) intensité de la pluie
Elle est obtenue à partir de la formule empirique de
Talbot :
I=2595/t+10 x 0.5/(0.4+ 1/T)
Avec I=intensité de la pluie en mm/h ; t=temps de
la pluie en minute; T=temps de retour en année
b) Coefficient de ruissellement
Le coefficient de ruissellement a
été fixé à partir de la littérature en
fonction de la topographie et la perméabilité et de la couverture
végétale du bassin versant. Dans le cas de Lhomond, il est
fixé à 0.5.
c) Temps de concentration bassin
versant
Pour la détermination
du temps de concentration, on a utilisé la formule de Ventura
qui lie ce temps à la superficie et la pente longitudinale du bassin
versant :
Tc =76.4vA/P%
Avec Tc : temps de concentration en
minutes ;
A : superficie du bassin versant en km2 ;
P : pente longitudinale du BV
d) Débit de crue
Le débit de crue est obtenu par la relation
suivante :
Q=0,278 CIA
Avec C : coefficient de ruissellement ;
I : intensité de la pluie ;
A : superficie du BV
2.7.2.- La méthode des
analogues
En se référant par analogie aux
débits spécifiques de crue observés en fonction de la
superficie du bassin versant comme indiqué
dans le tableau 1
Tableau 1. - Débits
spécifiques en fonction de la superficie du bassin versant
Superficie du bassin versant
|
2 à 10 km2
|
10 à 150 km2
|
Fréquence décennale (10
ans)
|
3 à 6 m3/s/km2
|
2 à 3 m3/s/km2
|
Fréquence centennale (100
ans)
|
5 à 10 m3/s/km2
|
3 à 6 m3/s/km2
|
Source : HYDRATEC 1977
b) Méthode de flotteur
La quantité d'eau qui traverse une surface
mouillée donnée se calcule en multipliant cette surface par la
vitesse de l'eau.
Q=AV (Q : débit)
La surface est obtenue en choisissant un profil rectangulaire
dont A=l x P, où l est la largeur du canal et p la profondeur de l'eau
dans le canal.
La vitesse de l'eau (V) est obtenue en observant le temps que
met le flotteur pour parcourir le tronçon considéré.
2.8.- Qualité
Physico-chimiques des eaux
D'après S.T. Powell Rapporté
par Ven Techow (1964) les qualités physico- chimiques se
référant aux caractéristiques physiques, biologiques et
à la teneur en matière minérale de l'eau (Ogé Jean
Pierre Louis, 1984).
Certains auteurs déterminent les qualités de
l'eau en tenant compte de la nature du sol, du climat local, des types de
culture de méthodes d'irrigation, des conditions locales de drainage.
Cependant dans la pratique on considère uniquement le dosage de certains
éléments minéraux qui renseignent significativement sur
les qualités physico- chimiques des eaux étudiées.
Dans ces textes on adoptera deux indices :
Le T.A.S (taux d'absorption de sodium) et le C.E.
(conductivité électrique). C'est aux U.S.A en 1953 que ces
indices ont été adoptés par Richard et Al du laboratoire
de Riverside.
L'équation de Gapon en (1933) donne le T.A.S
T.A.S =
T.A.S : Taux d'absorption du sodium
Na+ : quantité de sodium
en meq / l dosée dans l'eau
Ca++ et Mg++ : ion calcium et
magnésium en meq /l dosée dans l'eau
Meq /l : milli équivalent par litre
· Interprétation du T.A.S (conditions
limites)
T.A.S<10 : Le risque alcalin est faible
10<T.A.S<18 : Le risque est moyen
18<T.A.S<26 : Le risque est
élevé
26<T.A.S : Le risque est très
élevé
· La conductivité électrique
(C.E)
Cet indice renseigne sur la salinité
générale de l'eau et est exprimé en mho/cm.
Interprétation de la conductivité
électrique
CE<250 ìmho/cm : Risque de salinité
faible
250<C.E<750 ìmho/cm : risque de
salinité moyen
750<C.E<2250 ìmho/cm : risque de
salinité élevé
2250<C.E ìmho/cm : risque de salinité
très élevé
D'une manière générale T.A.S et C.E. sont
les deux critères les plus utilisés dans la classification des
eaux et des sols pour l'irrigation. Puisque les normes de C.E ont
été établies à 250c, on doit avoir un
facteur correctif pour la température de l'endroit ou la lecture a
été faite. C.E s'exprime ainsi
C.E. = ìmho/cm.
2.8.1.-pH de l'eau
d'irrigation
Le pH est la mesure de la concentration en ions
hydrogènes de la solution (H+). Il est
représenté par une expression logarithmique,
c'est donc dire que la concentration en H+, à pH 6,0 est 10 fois plus
grande que celle à pH 7,0 et 100 fois plus grande que celle à pH
8,0. Plus la concentration en ions hydrogènes est élevée,
plus le pH est bas et plus c'est acide. Le pH influence la forme et la
disponibilité des éléments nutritifs dans l'eau
d'irrigation. Le pH de l'eau d'irrigation devrait se situer entre 6,5 et 8,4.
(cf : École Polytechnique Fédérale de Lausanne,
Notion fondamentales d'irrigation)
2.9..-La texture du sol
On compte trois grandes
classes de sol basées sur la grosseur des particules : les sols sableux,
les sols limoneux et les sols argileux. À l'intérieur de ces
classes, surtout pour les sols sableux, on retrouve des sous-catégories
basées aussi sur la taille des particules. Il existe une analyse de
laboratoire, appelée analyse granulométrique, qui décrit
en détail la répartition des grosseurs des particules du sol,
c'est-à-dire la texture. Bon nombre de laboratoires ontariens peuvent
effectuer cette analyse. L'information obtenue peut être utilisée
pour calculer la capacité de rétention d'eau d'un sol en vue d'en
planifier l'irrigation.
2.9.1.- Mesure d'infiltration
du sol
L'infiltration se réfère à la
pénétration verticale de l'eau dans le profil du sol. La vitesse
d'infiltration est un indice de la perméabilité du sol qui varie
avec :
Ø Les caractéristiques du sol : texture,
structure
Ø Les conditions d'humidité du sol
Ø Les façons aratoires
2.9.2.- Mesure de
conductivité hydraulique
La conductivité hydraulique est la
capacité d'un sol de transmettre l'eau dans toutes les directions
(verticale, horizontale, radiale).
La conductivité est le facteur de
proportionnalité de la loi de Darcy du mouvement de l'eau dans le
sol.
V = - K * i
V : vitesse de flux exprimé en hauteur d'eau par
unité de temps
K : conductivité hydraulique en hauteur d'eau par
unité de temps
i : potentialité hydraulique (pente)
La conductivité hydraulique est
étroitement liée aux propriétés du sol :
porosité, texture, structure, densité, teneur en matière
organique, type d'argile, degré de saturation en ions calcium et
sodium.
III. - CADRE PHYSIQUE DE
L'ETUDE
3.1.- Localisation et
accès
La zone d'étude est située dans
la section communale de Frangipane qui fait partie de la commune d'Aquin. Cette
section communale (fig.1. Localisation de la section communale) est
limitée : Au Sud par la mer des Caraïbes, au Nord par les
localités de Belle Rivière et Guirand, à l'Est par les
localités de Dessources et Jamais Vu, et à l'Ouest par les
sections de Fonds des Blancs et Flamand. La superficie de la section est
estimée à 120,57km2, ce qui représente 19.45%
de celle de la commune d'Aquin.
Figure 1. Localisation de la
section communale de Frangipane
Pour accéder à ce périmètre, on
passe par carrefour Moussignac à partir de la route nationale #2 par
Miragoâne. Cette route est en terre battue, très
déplorable notamment en saison pluvieuse, est utilisable par des
véhicules.
3.2.- Milieu physique
3.2.1.- Climat
La collecte des données climatiques et d'autres
informations complémentaires sont tirées de différentes
littératures existantes sur l'aire d'étude. Ces données
concernent la pluviométrie, la température et
l'évapotranspiration.
3.2.1.1.- Pluviométrie
Pour la pluviométrie, les informations disponibles sont
les suivantes :
· La pluviométrie moyenne mensuelle, la
pluviométrie maximale et minimale, les pluies probables de la station de
Fonds des Nègres tirées du logiciel CROPWAT de la FAO.
Tableau 2 - Pluviométrie
moyenne mensuelle, pluie probable et pluie efficace à 75% en mm
Mois
|
Jan
|
Fev
|
Mars
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Aout
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
Total
|
Pluviométrie moy.
|
39.0
|
44.0
|
53
|
119
|
182.0
|
129.0
|
110.0
|
181.0
|
146.0
|
217
|
95.0
|
32
|
1347
|
Pluie probable à 75%
|
37
|
41
|
49
|
96
|
129
|
102
|
91
|
129
|
112
|
142
|
81
|
30
|
1039
|
La saison pluvieuse s'étend du mois d'avril au mois de
mai et du mois d'août au mois de novembre. La période de faible
pluviométrie est observée entre le mois de décembre et le
mois de mars.
3.2.1.2.- Température
Il n'existe pas de stations de mesures des températures
sur le périmètre. Les informations recueillies sur les
températures sont celles de la station de Fonds des Nègres et qui
se présentent comme suit :
Tableau 3. - Températures
moyenne, maximale et minimale de fonds des Nègres en degré
Celsius
Temp
|
Janv
|
Fev.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
août
|
Sept.
|
Oct
|
Nov.
|
Déc.
|
Tmax
|
28.7
|
28.2
|
28.5
|
28.5
|
28.0
|
29.0
|
29.8
|
29.8
|
29.8
|
28.9
|
27.7
|
27.5
|
Tmoy
|
22.2
|
22.05
|
22.85
|
23.35
|
23.45
|
24.25
|
24.6
|
24.7
|
24.65
|
24
|
23
|
22.05
|
Tmin
|
15.7
|
15.9
|
17.2
|
18.2
|
18.9
|
19.5
|
19.4
|
19.6
|
19.5
|
19.1
|
18.3
|
16.6
|
Les mois les plus chauds se situent en période
pluvieuse avec des températures maximales oscillant autour de 29.8
degrés Celsius et des températures minimales autour de 19.5
degrés Celsius.
3.2.2.-Topographie
La zone d'étude est
caractérisée par un fort pourcentage de mornes se trouvant
surtout dans la partie Est de la section communale Frangipane. Son point
culminant avoisine les 400 mètres d'altitude au dessus du niveau de la
mer avec une pente moyenne de 21.11%. Les plaines existantes se situent dans la
zone côtière surtout dans la partie Sud de la section.
3.2. 3.- Ressources en eau
3.2.3.1.- Eau de surface
Dans la zone d'étude, le principal cours d'eau à
écoulement permanent est la rivière de Lhomond. Étant
donné que les données hydrologiques de cette rivière ne
sont pas connues, donc les études hydrologiques feront partie des
objectifs de cette travail. Ces études hydrologiques porteront sur
l'estimation des débits de crue et d'étiage de ce cours d'eau.
3.2.3.2.- Eaux souterraines
Les ressources en eau souterraine au niveau de la plaine de
Lhomond sont mal connues, ce qui implique qu'une étude d'identification
et d'évaluation des potentialités de la nappe s'avère
nécessaire pour une possible utilisation aux fins d'irrigation au cas
où elles sont suffisantes.
3.2.4.-Types de sols
Les sols rencontrés dans la zone de Lhomond
sont de nature variée. La roche mère est de type calcaire et les
sols prédominants ont une texture argilo sableuse. Les sols qui se
trouvent dans les parties montagneuses sont des sols gris de très faible
profondeur par opposition aux sols de type argilo sableuse à forte
profondeur dans les plaines. Au point de vue géomorphologique, le
périmètre de Lhomond a des sols formé d'alluvions et de
colluvions charriés par le cours d'eau et les eaux de ruissellement en
provenance des hauteurs avoisinantes. Ces sols de couleur noirâtre sont
constitués d'un mélange de gravier et de limon en certains
endroits, d'argile et de limon en d'autres endroits. Dans une forte proportion,
la tendance des sols est argilo-limoneuse.
3.3.- Environnement
socio-économique
3.3.1.- Population
La population de la section communale est de 6698
habitants soit 9.8% de celle de la commune répartie en 1950
ménages (IHSI, 1999). La densité de la population est de 56
habitants/ Km.2
3.3.2.- Éducation
Il existe vingt-et-un (21)
établissements scolaires au niveau de toute la section qui sont
éparpillés dans les différentes localités. Ils sont
pour la plupart des établissements primaires privés ou
ecclésiastique n'atteignant pas tous la 6e année
fondamentale. Seulement onze (11) d'entre eux ont des classes jusqu'au CEP.
Entre autre, aucune école publique n'est recensée dans la section
et en conséquence, les parents sont obligés de consentir des
débours assez importants pour l'éducation de leurs enfants.
3.3.3.- Santé
La situation sanitaire de la zone de Lhomond est assez
critique. Elle est caractérisée par un manque d'accès aux
soins primaires et secondaires de santé, d'insuffisance de personnel
qualifié, d'accès à l'eau potable etc. Cependant, cette
zone dispose un (1) dispensaire muni d'une (1) pharmacie mal
équipée et de deux (2) postes de vaccination assurent la
vaccination et le contrôle du poids des nouveau-nés de toutes les
habitations. Les maladies couramment rencontrés sont :
Typhoïdes, diarrhée, dysenterie, les maladies infectieuses telles
que la syphilis, les gastrites et autres.
3.3.4.- Eau potable
L'alimentation en eau potable reste problématique au
niveau de la zone. Il n'y existe que six (6) puits artésiens qui
n'arrivent même pas à satisfaire les besoins en eau de la
population. La majeure partie de la population utilise les eaux de pluie ou de
la rivière sans aucun traitement préalable.
3.3.5.- Structures
organisationnelles
La zone d'étude dispose d'un certain nombre d'acteurs
de l'État et de la société civile qui sont
concernés à un titre quelconque par le développement
agricole de la zone. Certains d'entre eux entretiennent déjà des
relations de partenariat avec les usagers. Aussi distingue-t-on :
- Les organisations non gouvernementales
- Les organisations paysannes
3.3.5.1.- Les organisations
non gouvernementales (ONG)
Les ONG sont devenues d'excellents partenaires pour tout ce
qui concerne les appuis et les accompagnements dans des actions de
développement.
Les organisations externes qui
interviennent dans la section sont nombreuses et diversifiées. Les plus
connues sont : CAM, CARITAS, CRS, HABITA etc. qui travaillent dans les
domaines de la santé, de l'agriculture, de l'éducation, de la
construction de route et du reboisement. D'autres telles que le MEBLH et le
CHEL opèrent également dans la zone mais priorisent la
construction d'écoles et d'églises (tableau en Annexe). D'autres
moins connues telle que la SOTEKS travaille aussi dans la construction
d'écoles et participe à la réalisation d'autres projets.
IV- METHODOLOGIE
4.1.- Matériel
utilisé
Le matériel utilisé a servi à la
réalisation des mesures relatives aux calculs des principaux
paramètres intervenants dans l'aspect techniques de l'irrigation.
Le matériel suivant a été
utilisé :
· Cartes topographiques de la zone pour avoir une
idée sur la configuration du terrain et pour pouvoir délimiter la
zone d'étude.
· Des guides d'enquête pour la collecte des
données sur le terrain sur le système de production et sur
l'organisation sociale du périmètre.
· Ruban métrique et chronomètre pour la mesure
de débit
· Camera numérique pour la prise de photo dans la
zone
· Des logiciels de cartographie, de dessin et d'autres
(Mapinfo, CROPWAT, AutoCAD, MS Word et Excel, etc.)
· Les matériels de laboratoire pour des analyses
(Erlenmeyer, pipette, fiole, bêcher, burette, pissette etc.)
4.2.- Méthode
Pour atteindre les objectifs, on a adopté la
démarche de la méthodologie suivante :
4.2.1-Recherche
bibliographique
Dans cette rubrique, on a consulté les
différents documents disponibles (études, rapports, ouvrages,...)
relatifs à l'irrigation et au transfert de gestion des systèmes
irrigués en Haïti. Cette partie fournie les données
secondaires servant à la réalisation de l'étude. Celles-ci
ont permis de présenter la zone sous étude avec ses
caractéristiques socio-économiques, géographiques,
pédologiques et morphologiques.
4.2.2-Visite de
reconnaissance
Dans cette
partie, l'emphase a été surtout mise sur des visites de terrain,
des observations directes. Au cours de ces visites, tout le
périmètre a été parcouru afin d'identifier les
systèmes de cultures surplace et de comprendre le mode de mise en
valeur. Cette démarche a permis aussi d'avoir une idée globale de
la topographie de l'aire d'étude et de prendre contact avec certains
exploitants.
4.2.3- Délimitation de
la zone d'étude
La délimitation de la zone d'étude a
été faite sur des cartes topographiques et en utilisant des
logiciels autoCAD et Mapinfo, à l'aide des données prises au
moyen de GPS. Cette délimitation est réalisée non
seulement à l'aide des cartes mais aussi en fonction des observations
lors des la visite sur le site. Elle a permis de mieux situer la zone
d'étude.
4.2.4.- Enquête
informelle
Ce type d'enquête avait été
effectué dans le cadre des interviews de façon informelle
auprès des personnes du périmètre. L'objectif poursuivi
dans ces interviews était d'avoir des informations de base sur le
système de production à savoir les cultures pratiquées, le
calendrier cultural ainsi que la main d'oeuvre et le foncier. Ces informations
ont été utilisées pour l'élaboration du
questionnaire des enquêtes formelles.
4.2.5.- Enquête
formelle
Dans cette partie, on avait collecté des
informations à partir d'un questionnaire tout en mettant le point sur la
problématique déjà vue au niveau de l'enquête
exploratoire. Cette enquête permet de connaitre beaucoup plus en
détail la situation agronomique du périmètre et celle
socio-économique des exploitants.
4.2.6.- Études
hydrologiques
Ces études vont être
réalisées en vue de déterminer les débits de crues.
Elles permettront aussi de déterminer le volume d'eau ruisselé
sur le BV du périmètre. La méthode choisie pour mesurer
les débits de crue sera fonction de la superficie du bassin versant.
4.2.7.- Estimation des
débits de crues de la rivière de Lhomond
Il n'existe pas de données
hydrométriques sur la rivière Lhomond, c'est pourquoi, on a fait
une combinaison de méthodes statistiques et de celles de l'hydrologie
déterministe pour la détermination des débits de crue
décennale, centennale et d'étiage de probabilité de 80%.
Pour évaluer la potentialité de la rivière, on a
estimé le débit de crue de la rivière par la
méthode des analogues à partir des débits
spécifiques en fonction de la superficie du bassin (voir le chapitre
II, p22 et 23) et le débit ponctuel par la Méthode des
flotteurs (voir le chapitre II, p23).
Pour les débits d'étiage à
probabilité de 80%, on a posé une hypothèse de similitude
qui met en relation la pluviométrie et les débits de crues et
d'étiages. Cette hypothèse a démontrée que la
fonction de répartition du volume d'eau écoulée devient
parallèle à la fonction de la répartition de la pluie
(énoncée par Guillot et Duband, 1969), c'est-à-dire une
pluie moyenne sur le bassin versant d'une rivière donne un débit
de crue moyen et une pluie probable à 80% donne un débit probable
à 80%.
4.2.8.- Qualité de
l'eau
Pour étudier la convenance de l'eau de la
rivière pour l'irrigation, on a prélevé un nombre de cinq
(5) échantillons d'eau sur un parcours de deux cent mètres sur la
rivière en amont du captage. Cette étude a pris en compte
plusieurs aspects : la salinité, le pH et l'alcalinité, et a
tenu compte de deux paramètres :
Ø Conductivité Électrique (CE) (voir le
chapitre II, p17 et 18)
Ø Taux d'absorption de Sodium (T.A.S) ou Sodium
Adsorption Ration (SAR) (voir le chapitre II, p17 et 18)
Pour trouver la quantité de sodium, on a
appliqué la méthode photométrique, et la méthode de
dosage de la dureté totale pour le calcuim-magnesium.
4.2.9.- Estimations des
besoins en eau
Les besoins en eau des cultures ont
été calculés en utilisant le logiciel Cropwat de la FAO.
En choisissant l'ETP de Fonds des Nègres préalablement
définie et en précisant le type de culture et la date de
plantation, ce logiciel donne directement les ETP journaliers,
décadaires (mm) des cultures. On a utilisé les besoins
décadaires pour calculer mensuellement les besoins des cultures et les
besoins nets en eau d'irrigation. Pour les besoins bruts, on se
réfère au chapitre II (p.12)
4.2.9.1.- Calcul des
débits fictifs continus (Dfc)
Le débit fictif continu (Dfc) est le
débit qu'il faudrait fournir à chaque hectare du
périmètre s'il devrait être alimenté, sans
interruption, 24 heures sur 24. Le Dfc est donné par l'expression
suivante :
Dfc(l/s/ha)= 2,78* BBi / 24 Ni
Ni : nombre de jours du mois i
BBi : Besoins bruts pour le mois i
4.2.9.2.- Calcul des
débits de prise
En considérant que l'irrigation sera
pratiquée sur le périmètre 24 heures sur 24 et sept jours
par semaine, en période de pointe tel que cela pratiqué
traditionnellement ; le débit de prise nécessaire pour le
dimensionnement du canal tête morte du réseau est égal au
produit du besoin de pointe en eau d'irrigation par la superficie totale du
périmètre.
DP = Dfc * Sp
Dp : débit de prise
Sp : superficie totale du périmètre
Dfc : Besoin de pointe
4.3.- Évaluation
économique et rentabilité du projet d'aménagement
Pour évaluer la rentabilité du
projet, on s'est basé sur la méthode de la Valeur Actuelle Nette
(VAN) et sur l'Indice de Profitabilité (IP). La méthode de la
Valeur Actuelle Nette (V.A.N.) permet de porter un jugement sur le projet
considéré isolement. Il sera rejeté si la V.A.N. est
négative ou nulle. Il sera sélectionné (ou plutôt
présélectionné) si elle est positive.
VAN : valeur actuelle nette ou avantage net (AN)
I : Investissement fait dans le cadre du projet
S : somme cumulée du solde actualisé
VR : valeur résiduelle
t : taux d'actualisation
n : durée de l'évaluation
L'autre méthode est l'Indice de Profitabilité,
elle consiste à prendre le rapport entre la valeur actualisée des
flux entrants et sortants (VA) et le montant initial de l'investissement (INV).
C'est l'indice de profitabilité de l'investissement (IP). La valeur de
référence de cet indice est 1. Si la valeur calculée est
supérieure à 1, l'investissement est rentable. La formule est la
suivante : IP = VA / INV
V- RESULTATS ET
DISCUSSIONS
5.1.-
Calendrier cultural
Au niveau du périmètre, on rencontre deux
campagnes agricoles. La première se situe entre Mars et Avril avec
l'arrivée des premières pluies et la deuxième campagne de
Juillet à Septembre. Au cours de la première saison, on cultive
le maïs, le sorgho, le pois Congo, le pois inconnu, le pois de souche,
l'igname, le manioc, le haricot, le giraumont le plus souvent
pratiquées en association avec les autres cultures. En
général, la majorité des cultures sont mise en place
pendant la première campagne. Pendant la deuxième campagne, on
met en place la patate, le maïs, le pois Congo et le petit mil.
Dans le cadre de cette étude, les échanges de
points de vue avec les exploitant du périmètre, les
autorités locales et le Bureau Agricole Communal (BAC) sur la politique
de mise en valeur des terres ont permis d'esquisser un nouveau calendrier
cultural qui sera pratiqué après la mise en place du
système d'irrigation. Ce calendrier est présenté dans le
tableau ci-dessous.
Tableau 4. - Calendrier cultural
Cultures principales
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Piment
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mais
|
|
1ere campagne
|
|
2e campagne
|
Haricot
|
|
|
|
1ere campagne
|
|
|
|
2e campagne
|
Source : PLANCONSULT, janvier 2008
L'analyse de ce tableau,
la priorité est donnée aux cultures de la banane, du haricot et
du maïs qui sont pratiquées presque toute l'année sur le
périmètre. La culture du piment et celle de la tomate constituent
des cultures saisonnières sur le périmètre. Les
pourcentages d'occupation des terres sont donnés dans le tableau 6
(besoins en eau des cultures).
5.1.1.- Itinéraires
techniques des cultures
L'agriculture au niveau du périmètre reste
archaïque et est marquée par un très faible niveau de
technicité. Elle est pratiquée sans utilisation de fertilisants
chimiques, de pesticides, de semences améliorées, d'outils
agricoles performants, de système d'irrigation et de labourage.
Les itinéraires techniques de conduite des cultures
sont simples. La mise en place des cultures commence par la préparation
des sols. Cette opération est pratiquée de Janvier à Mars
et de Juillet à Août ; le semis se fait de Mars à Mai
et de Juillet à Septembre, le sarclage d'Avril à Mai et de
Septembre à Octobre. La récolte quant à elle, s'effectue
durant toute l'année.
5.1.2.- Contraintes et atouts
identifiées au niveau du périmètre
Pour les potentialités et les contraintes du
périmètre, on a fait un résumé dans le tableau
5.
5.2.- Calcul des besoins en
eau d'irrigation
5.2.1.- Évaluation des
besoins en eau des cultures
L'évaluation des besoins en eau est effectuée
pour ces cultures : le maïs, le haricot, la banane, la tomate et le
piment qui constituent les principales cultures choisies qui seront mise en
place après l'aménagement hydro agricole du
périmètre.
5.2.1.1.- Calcul de
l'évapotranspiration potentielle
Les données sur l'évapotranspiration recueillies
sont celles tirées du logiciel CROPWAT de la FAO pour la zone de Fonds
des Nègres et celles calculées par Hargreaves et Samani. Elles
sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 6 - Évapotranspiration potentielle moyenne en
mm
Mois
|
Jan.
|
Fév
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct.
|
Nov
|
Déc
|
Eto (mm)
|
99,2
|
110,2
|
127,1
|
135
|
130,2
|
135
|
139,5
|
142,6
|
129
|
114,7
|
96
|
89,9
|
Figure 2. Courbes de comparaison
de la pluie efficace et de l'Eto
5.2.1.2.- Détermination des coefficients
culturaux
Les coefficients culturaux utilisés sont tirés
du logiciel CROPWAT recommandé par la FAO lequel distingue quatre phases
dans le cycle de développement des cultures (voir le paragraphe). Les
coefficients culturaux sont présentés en ANNEXE
5.2.3.- Besoins nets des
cultures
Les besoins nets en eau d'irrigation des cultures sont
calculés au prorata des superficies pour les campagnes de culture qui se
font durant une année.
Tableau 7.- Besoins nets en eau
des cultures (mm)
|
cultures
|
%
|
Janv
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Aout
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
|
Banane
|
30
|
18.78
|
19.65
|
23.58
|
11.61
|
8.17
|
17.88
|
17.88
|
12.75
|
0.63
|
0
|
10.38
|
17.85
|
|
Mais
|
30
|
|
|
|
19.71
|
|
|
|
|
|
|
|
4.48
|
|
Piment
|
10
|
6.75
|
7.08
|
6.58
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.35
|
|
Tomate
|
10
|
7.74
|
8.14
|
5.31
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.35
|
|
Haricot
|
20
|
|
|
|
|
1.54
|
3.82
|
3.82
|
|
|
|
4.04
|
10.10
|
|
Total
|
1
|
33.28
|
34.87
|
35.48
|
31.32
|
9.71
|
21.7
|
21.7
|
12.75
|
0.63
|
0
|
14.42
|
37.14
|
On a constaté que le mois de mars donne les plus grands
besoins nets en eau du périmètre mais pour le mois d'octobre, ils
sont nuls ce qui veut dire pour ce mois, la pluviométrie a
déjà satisfait la demande en eau des cultures.
5.2.2.- Besoins bruts des
cultures
Outre les besoins théoriques en eau d'irrigation ou
besoins nets, il faut considérer les besoins réels en eau
d'irrigation. Ces derniers tiennent compte des différentes pertes
liées à la distribution et à l'application de l'eau sur le
périmètre.
Dans le cadre de cette étude, on considère une
efficience globale d'irrigation égale à 0.5, valeur moyenne
couramment utilisée sur les périmètres en Haïti. Le
tableau suivant donne les résultats des besoins bruts en eau
d'irrigation.
Tableau 8.- Besoins bruts en eau
d'irrigation (mm)
cultures
|
Janv
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Aout
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
banane
|
37.56
|
39.3
|
47.16
|
23.22
|
16.34
|
35.76
|
35.76
|
25.51
|
1.26
|
0
|
20.76
|
35.7
|
Maïs
|
|
|
|
39.42
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
8.97
|
Piment
|
13.51
|
14.16
|
13.178
|
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
4.708
|
Tomate
|
15.49
|
16.29
|
10.636
|
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
4.708
|
Haricot
|
|
|
|
|
3.08
|
7.64
|
7.64
|
|
|
0
|
8.08
|
20.204
|
Total
|
66.56
|
69.75
|
70.974
|
62.64
|
19.42
|
43.4
|
43.4
|
25.51
|
1.26
|
0
|
28.84
|
74.29
|
Tableau 9.- Besoins Bruts en eau d'irrigation
|
|
Janv
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Aout
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
|
Besoins net (mm)
|
33.28
|
34.87
|
35.48
|
31.32
|
9.71
|
21.7
|
21.7
|
12.75
|
0.63
|
0
|
14.42
|
37.14
|
|
Besoins Bruts (mm)
|
66.56
|
69.75
|
70.97
|
62.64
|
19.42
|
43.4
|
43.4
|
35.51
|
1.26
|
0
|
28.84
|
37.29
|
|
debits fictifs(l/s/ha)
|
0.248
|
0.288
|
0.265
|
0.241
|
0.072
|
0.16
|
0.16
|
0.095
|
0.0048
|
0
|
0.11
|
0.277
|
Les besoins bruts du mois de Février correspondent au
débit de pointe soit un débit fictif continu de 0.288 l/s/ha. Le
débit à fournir en tête de réseau
s'élève à 17,28 l/s pour les 60 has sous étude et
un débit de 57.6 l/s pour les 200 has de terre du
périmètre de Lhomond.
5.3.- Estimation du
débit de crue de la rivière de Lhomond
Il n'existe pas de données hydrométriques sur la
rivière Lhomond, c'est pourquoi, on a fait une combinaison des
méthodes statistiques et de celles d'hydrologie déterministe pour
la détermination des débits de crue décennale, centennale
et d'étiage de probabilité de 80%.
5.3.1.-Estimation des
débits par la méthode rationnelle
Pour des valeurs de l'intensité décennale et
centennale fixée respectivement de 28.70 mm/heure et 35.81 mm/heure et
un coefficient de ruissellement de 0.5%, les débits de crue
décennale et centennale sont respectivement de 106.83
m3/s et 130.30 m3/s.
5.3.2.- Estimation des
débits de crue par la méthode des analogues
Pour un BV de la rivière Lhomond d'une superficie de
26.76 km2, les débits de crue calculés à partir
des débits spécifiques fonction de la superficie du bassin
versant fixé à 3 m3/s/km2 pour une
fréquence décennale et 5 m3/s/km2 pour une
fréquence centennale sont respectivement de 80.34m3/s
et 133.90 m3/s.
Les résultats des calculs de débits de crue de
la rivière de Lhomond sont présentés dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 10. -
débits de crue de la rivière Lhomond
Crue
|
Décennale, m3/s
|
Centennale, m3/s
|
Meth. Rationnelle
|
106.83
|
130.30
|
Meth. des analogues
|
80.34
|
133.90
|
Les chiffres donnés dans le
tableau montrent que les deux méthodes s'accordent bien dans la
définition des crues centennales. Toutefois ces chiffres correspondent
au même ordre de grandeur et permettent de justifier ainsi l'application
de la méthode rationnelle.
5.3.3.- Estimation des
débits moyens mensuels probables
Les débits mensuels de la rivière Lhomond sont
obtenus en se référant au débit moyen calculé par
la méthode de Flotteur qui est égal à 0.53
m3/s. Le tableau ci-après donne les résultats des
débits mensuels par rapport aux pluies probables à 80%.
Tableau 11. - Débits
mensuels probables de la rivière Lhomond à 80% en l/s
|
Janv
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct.
|
Nov
|
Déc.
|
débit moyen
|
530
|
598
|
704
|
1617
|
2476
|
1753
|
1495
|
2460
|
2024.8
|
2949
|
1291
|
434.8
|
débit prob. à 80%
|
106
|
119.6
|
140.8
|
317.9
|
536
|
350.6
|
365.2
|
492
|
404.9
|
589.7
|
258.2
|
86.97
|
Source : étude de mémoire
Puisque le mois d'octobre ait la plus grande quantité
de pluie donc c'est qui explique que le débit de la rivière pour
ce mois est le débit de crues supérieur.
5.4.- Adéquation
des besoins /des ressources en eau du périmètre
|
Janv
|
Fév
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
débit (l/s)
|
106
|
119.6
|
140.8
|
317.9
|
536
|
350.6
|
365.2
|
492
|
404.9
|
589.7
|
258.2
|
86.9
|
Besoins (l/s)
|
14.88
|
17.28
|
15.9
|
14.46
|
4.32
|
9.6
|
9.6
|
5.7
|
0.288
|
0
|
6.6
|
31.1
|
Bilan
|
91.12
|
102.3
|
124.9
|
303.5
|
513.6
|
341
|
355.6
|
486.3
|
404.6
|
589.7
|
251.6
|
55.8
|
Tableau 12.- Résultats des besoins / des
ressources
Source : étude de mémoire
En comparant les ressources en eau de la rivière de
Lhomond par rapport aux besoins en eau du périmètre, on voit que
les ressources en eau sont très suffisantes pour irriguer les 60
hectares de terre sous étude.
5.5.-La qualité de
l'eau pour l'irrigation
Après le prélèvement des échantillons
d'eau de la rivière de Lhomond, on a procédé à leur
analyse aux laboratoires de sol et de la chimie de La FAMV. Les
résultats figurent dans le tableau ci-après.
Tableau 13.- Résultats sur
la qualité de l'eau
Description
|
pH
|
CE ìmhos/cm
|
Na (mg/l)
|
Mg (mg/l)
|
Ca (mg/l)
|
T.A.S ou SAR
|
Résultats
|
7.5976
|
132.4
|
1.644
|
15.1
|
33.41
|
0.059085051
|
En se basant sur les résultats de l'analyse, on a
obtenu une conductivité électrique (CE) de 132,4
ìmhos/cm, qui explique que le risque salin de l'eau est faible car
ce CE fait partie de la classe : C.E <250ìmho/cm pour un
risque de salinité faible. Ensuite un taux d'absorption de Sodium
(T.A.S) de 0,059 qui fait partie de la classe : 0<T.A.S<10 pour
un risque alcalin faible. Puis connaissant que le pH de l'eau d'irrigation doit
être situé dans l'intervalle de 6,5 à 8,4 donc le pH de
7,597 obtenu ne donne aucun problème. Donc ces résultats
montrent que l'eau de la rivière de Lhomond possède une bonne
qualité physico-chimique et peut être utilisée sans
problème à des fins d'irrigation.
5.6.-Plan
d'aménagement du périmètre de Lhomond
L'irrigation des terres du périmètre
sous étude est confrontée à certaines contraintes
topographiques liées à la position de la source d'alimentation en
eau par rapport aux terres à irriguer. Malgré ces
difficultés, on estime qu'il faut trouver dans tous les cas, une
solution adaptée aux conditions existantes du périmètre
pour mettre en place le réseau d'irrigation.
L'évaluation de la ressource en eau disponible et
l'identification des contraintes liées à son captage et son
acheminement vers le périmètre pour la satisfaction des besoins
en eau des cultures, ont permis de choisir la rivière Lhomond comme
seule source d'approvisionnement en eau du périmètre, d'autant
plus qu'on ne dispose pas d'informations sur les ressources en eau
souterraine.
5.6.1.- Description du réseau projeté et des
ouvrages
Une des particularités (contraintes) qui rendent
difficiles le découpage judicieux du périmètre en
quartiers d'irrigation est la forme accidentée du
périmètre et sa localisation au flanc de mornes avec des
changements brusques du sens de l'écoulement des eaux superficielles.
Un autre aspect qui mérite d'être signaler est
l'existence de ravines sur le périmètre qui constitue des
exutoires naturels des eaux de surface. Ces contraintes de terrain obligent
à positionner le canal primaire à flanc de coteau pour assurer
une meilleure domination des terres et faciliter les traversées de
routes et de ravines. La localisation et la topographie des terres à
irriguer ont obligés à opter pour le pompage de l'eau dans un
bassin collecteur placé en altitude et à assurer la distribution
de l'eau à l'aide de canaux secondaires et tertiaires.
L'architecture d'ensemble du réseau comprend :
· Un puisard en béton armé dans la
rivière de dimension 1.3 x 1.3 m x 1.3 m qui est muni de deux grilles
d'accès de l'eau. Le plan et les détails de construction sont
donnés en annexe 2.
· Une station de pompage placé à 10 m de la
rivière qui doit élever l'eau à une hauteur
manométrique de 20 m dans un bassin collecteur placé à la
cote 217m au sommet d'un morne (cf. croquis de situation, annexe 2). Elle sera
équipée d'une pompe à axe horizontal de type Goulds avec
des conduites d'aspiration et de refoulement de diamètre 8 pouces.
· Une conduite primaire en tuyau PVC 8 pouces d'une
longueur de 792 ml qui alimente trois canaux secondaires qui desservent trois
blocs d'irrigation dont deux en maçonnerie et le dernier en conduite PVC
de huit pouces.
· Trois secondaires qui prennent naissance en deux points
différents du canal primaire et qui servent à alimenter trois
blocs d'irrigation de superficies respectivement de 10 has, 26 has et 4 has.
Tous les canaux secondaires de forme rectangulaire seront
construits en maçonnerie de pierres. Les tertiaires seront en terre
battue. Les débits transportés par les canaux primaires et
secondaires sont fixés en fonction des superficies arrosées
à partir du canal. Les tertiaires sont dimensionnés pour un
débit de 20 l/s.
Les profils en long et les caractéristiques principales
des canaux secondaires et primaires sont présentés sur des plans
en annexe 2.
5.6.1.1.- Bassin collecteur
Le bassin collecteur est destiné à recevoir
l'eau issue du pompage, la mettre en charge et l'acheminer dans la conduite
primaire. Elle est placée au sommet d'un morne afin d'avoir des
pressions suffisantes pour acheminer l'eau aux différents points de
prise des secondaires. Il est de forme rectangulaire de dimension 1mx2 m avec
une profondeur de 1m. On a le schéma du bassin en annexe 2
5.6.1.2.- Conduite primaire
La conduite primaire d'une longueur totale de 792 ml qui
transporte un débit de 40 l/s à l'aide d'un tuyau PVC de
diamètre 8 pouces, alimente les deux secondaires à travers des
bornes d'alimentation qui déversent l'eau dans un bassin placé en
tête du secondaire.
5.6.1.3.- Canaux secondaires cs1 et cs2
Ces canaux secondaires sont de forme rectangulaire en
maçonnerie et sont dimensionnés pour un débit de 40 l/s.
Les dimensions sur le parcours sont respectivement de 0,40 m de largeur et de
0.35 m de hauteur. Les pentes sur les tronçons varient en
conformité avec la topographie du site. Des chutes sont prévues
aux points de brusque changement de niveau du terrain naturel. La longueur
totale des deux secondaires est de 1280 m.
5.6.1.4.- Canaux tertiaires
Les canaux tertiaires sont dimensionnés pour un
débit de 20 l/s de manière à alimenter deux tertiaires en
même temps. Leur position exacte sera précisée au cours de
l'aménagement parcellaire de commun accord avec les usagers du
périmètre. Les tertiaires seront en terre et de forme
trapézoïdale avec une section moyenne de 0.12 m2.
5.6.1.5.- Réseau de
drainage
Les ravines qui traversent le périmètre
constituent un exutoire naturel pour les eaux de ruissellement. La
topographie du terrain permet facilement l évacuation de l'eau vers
ces drains naturels.
5.7.- Évaluation
économique et rentabilité du projet d'aménagement
Elle peut être définie comme la recherche
d'indicateurs permettant à ceux qui assurent la mise en oeuvre,
d'apprécier les effets positifs et négatifs d'un projet du point
de vue de la collectivité par rapport à des objectifs
fixés à l'avance. Il existe plusieurs types d'évaluation
(ex-ante, in cursu, ex-post) ; dans le cas de cette étude, on
possédera à une évaluation ex-ante.
5.7.1.- Méthode
d'évaluation économique choisie
Il existe différentes méthodes
d'évaluation en fonction du type d'effets qu'on veut mesurer, de
l'envergure du projet concerné et des contraintes du milieu dans lequel
on opère. Au niveau de ce travail, on retient la méthode
coût- avantage. C'est une méthode micro-économique qui
apprécie une décision en fonction de la somme de tous ses effets
monétarisés. Elle consiste à mesurer les avantages et les
coûts induits par la mise en place d'un projet et à en comparer
les sommes actualisées. Il existe deux variantes de cette
méthode : analyse coût-avantage au prix du marché et
l'analyse coût-avantage au prix de référence.
L'avantage est la somme de satisfactions apportées par
le projet aux bénéficiaires tandis que le coût est
l'ensemble des dépenses monétaires et des éléments
non monétaires nécessaires à la mise en oeuvre des
ressources diverses en vue de l'obtention d'un produit spécifique.
L'évaluation de projet est toujours
différentielle, c'est-à-dire par rapport à une situation
de référence (sans projet) qui peut être totalement
différente de la situation avec le projet.
La rentabilité du projet dépend de trois
composantes du taux d'actualisation :
· taux de placement sans risques (2 à 3 %)
· prime de risque (pays plus risqué, prime de risque
=10%)
· taux d'inflation (hausse généralisée
des prix)
Dans
cette étude, en fonction des données recueillies de la part des
exploitants concernant le coût d'investissement du projet, le coût
des intrants, le coût de la main d'oeuvre et toute dépense
relative aux cultures pour lesquelles on fait le calcul, et on essaie de
déterminer la rentabilité du projet. Les résultats sont
synthétisés dans les tableaux suivants.
5.7.2.- Coûts du
projet
Le détail des coûts du projet est donné par
composante dans les sections y relatives. Ces coûts sont
résumés dans le tableau 12.
Tableau 14 -
Récapitulation des coûts estimatifs du projet
Composante
|
Total
|
Pourcentage
|
Infrastructures +intensification+gestion et pilotage
|
7488110.2
|
73.8%
|
Supervision
|
1497622.04
|
14.76%
|
Couts d'exploitation de la pompe
|
1161039
|
11.44%
|
Coût total
|
10146771.24
|
100%
|
5.7.3.- Résultats de
production et de charges sur le périmètre (situation sans et
avec projet)
Pour évaluer économiquement ce projet,
on a calculé la production et les charges effectuées au niveau du
périmètre en situation sans et avec le projet.
5.7.3.1.- Résultats
financiers
La valeur moyenne de la production et des charges du
périmètre sont présentées dans les tableaux
suivants :
Tableau 15.- Valeur de la
production (situation avec projet)
Cultures
|
superficie
|
produit /ha
|
Produit total
|
Banane
|
12
|
50000
|
6000000
|
Maïs
|
12
|
288000
|
3456000
|
Piment
|
4
|
90000
|
360000
|
Tomate
|
4
|
65000
|
260000
|
Haricot
|
8
|
30000
|
240000
|
Total
|
40
|
|
10316000
|
Tableau 16.- Valeur de la
production (situation sans projet)
Cultures
|
superficie
|
produit /ha
|
Produit total
|
Maïs
|
20
|
11720
|
234400
|
Haricot
|
20
|
13700
|
274000
|
Total
|
40
|
|
508400
|
Tableau 17.- Niveau de charge sur
le périmètre en gourdes (situation sans projet)
Cultures
|
superficie
|
main d'oeuvre
|
Semence
|
pesticides
|
Fertilisants
|
Total
|
Maïs
|
20
|
83667
|
96000
|
0
|
0
|
179667
|
Haricot
|
20
|
83667
|
30000
|
0
|
0
|
113667
|
Total
|
40
|
167334
|
126000
|
0
|
0
|
293334
|
Tableau 18.- Niveau de charge sur
le périmètre en gourdes (situation avec projet)
Cultures
|
superficie
|
main d'oeuvre
|
Semence
|
pesticides
|
Fertilisants
|
Total
|
Banane
|
12
|
1200000
|
400000
|
150000
|
50000
|
1800000
|
Maïs
|
12
|
38400
|
9600
|
6400
|
18000
|
72400
|
Piment
|
4
|
19200
|
11200
|
19200
|
17500
|
67100
|
Tomate
|
4
|
14400
|
12800
|
5200
|
16000
|
48400
|
Haricot
|
8
|
32880
|
20000
|
1550
|
18000
|
72430
|
Total
|
40
|
1304880
|
453600
|
182350
|
119500
|
2060330
|
5.7.4.-Passage des valeurs
financières aux valeurs économiques
Les prix économiques diffèrent des prix
financiers. On considère le marché mondial comme
référence pour calculer les prix économiques. Le plus
souvent ces prix prennent la forme de facteurs de conversions qui sont juste
des rapports entre les prix économiques et les prix financiers. Ces
coefficients de conversion sont disponibles dans les documents de la banque
mondiale et d'autres organisations internationales.
5.7.5.-Résultats
économiques
A partir des résultats financiers, on a appliqué
les facteurs de conversion correspondants aux différents produits et
intrants pour obtenir les résultats économiques.
Tableau 19.- Valeur de la
production en gourdes (situation sans projet)
Cultures
|
prix financiers
|
facteur de conversion
|
prix économiques
|
Maïs
|
234400
|
0.59
|
138296
|
Haricot
|
274000
|
1.39
|
380860
|
Total
|
508400
|
|
519156
|
Tableau 20.- Niveau de charge sur
périmètre en gourdes (situation avec projet)
Description
|
Main d'oeuvre
|
Semence
|
Pesticides
|
Fertilisants
|
Total
|
Valeur financière
|
1304880
|
453600
|
182350
|
119500
|
2060330
|
Facteur de conversion
|
0.8
|
1
|
1
|
0.85
|
|
Valeur économique
|
1043904
|
453600
|
182350
|
101575
|
1781429
|
Tableau 21.- Niveau de charge sur
le périmètre en gourdes (situation sans projet)
Description
|
Main d'oeuvre
|
Semence
|
Pesticides
|
Fertilisants
|
Total
|
Valeur financière
|
167334
|
126000
|
0
|
0
|
293334
|
Facteur de conversion
|
0.8
|
1
|
1
|
0.85
|
|
Valeur économique
|
133867.2
|
126000
|
0
|
0
|
259867.2
|
5.7.6.-Différentielle
de productions et de charges du projet
La différentielle de production (avantage courants) ou
différentielle de charges (charges courantes, c'est l'excédent de
production ou de charge qui est imputable au projet. En d'autres termes, c'est
ce que le projet apporte comme surplus ou comme charges de production. Elle
peut être calculée par :
dP=P2-P1 ; dC=
C2-C1
P2 : production réalisée dans la
situation avec projet
C2 : charges effectuées pour atteindre
P2
P1 : production réalisée
dans la situation sans projet
C1 : charges effectuées pour atteindre
p1
Tableau 22.-
Différentielle de production et différentielle de charge
Description
|
avec projet
|
sans projet
|
Différentielle
|
Niveau de production
|
8992640
|
519156
|
8473484
|
Niveau de charges
|
1781429
|
259867.2
|
1521561.8
|
5.7.7.-Amortissement et valeur
résiduelle
On considère que les infrastructures hydro agricoles
ont une durée de vie allant jusqu'á vingt (20) ans. Une
utilisation sur quinze (15) ans de ces infrastructures on a une valeur
résiduelle sur cinq (5) ans.
Tableau 23.- valeur
résiduelle
Cout d'acquisition de l'infrastructure
(gourdes)
|
durée de vie (année)
|
valeur d'utilisation (gourdes)
|
valeur résiduelle (gourdes)
|
10,146,771.24
|
20
|
7,610,078.43
|
2,536,692.81
|
Tableau 24.-
échéancier prévisionnel des avantages et de couts du
projet actualisés en gourdes (15 ans)
Annee
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
avantages courants
|
8473484
|
8897158
|
9320832
|
9744507
|
10168181
|
10591855
|
11015529
|
charges courantes
|
1521561.8
|
1445484
|
1521562
|
1597640
|
1673718
|
1749796
|
1825874
|
Av-Ct
|
6951922.2
|
7451674
|
7799271
|
8146867
|
8494463
|
8842059
|
9189655
|
coefficient actualization
|
1
|
0.877
|
0.769
|
0.674
|
0.592
|
0.519
|
0.455
|
Av-Ct actualize
|
6951922.2
|
6535119
|
5997639
|
5490988
|
5028722
|
4589029
|
4181293
|
Av-Ct actualisé cumuli
|
6951922.2
|
13487041
|
19484680
|
24975668
|
30004390
|
34593419
|
38774712
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
11439203
|
11862878
|
12286552
|
12710226
|
13133900
|
13557574
|
13981249
|
14404923
|
14828597
|
1901952
|
1978030
|
2054108
|
2130187
|
2206265
|
2282343
|
2358421
|
2434499
|
2510577
|
9537251
|
9884847
|
10232443
|
10580039
|
10927636
|
11275232
|
11622828
|
11970424
|
12318020
|
0.399
|
0.35
|
0.307
|
0.269
|
0.236
|
0.207
|
0.182
|
0.159
|
0.14
|
3805363
|
3459697
|
3141360
|
2846031
|
2578922
|
2333973
|
2115355
|
1903297
|
1724523
|
42580075
|
46039771
|
49181131
|
52027162
|
54606084
|
56940057
|
59055412
|
60958709
|
62683232
|
5.7.8.-Détermination de
l'avantage net du projet
Avec un taux d'actualisation de 14 % qui annule l'avantage net
du projet ou cash flow, on a obtenu une Valeur Actuelle Nette (VAN) ou un Flux
Net de Trésorerie Actualisé (FNTA) de 25 764 127 gourdes sur une
période de cinq années :
I : 10 146 771 gourdes ;
S : 34593419 gourdes ;
t : 0.14 ;
n : 5 ans ;
VR : 2 536 692.81 gourdes
VAN = 25 764 127 gourdes
Dans le cadre de cette étude, on a retrouvé un
avantage net ou un bénéfice net égal à 25
764 127 gourdes pour un taux d'actualisation de 14 % sur un
période de cinq (5) ans. Donc, ce résultat montre que ce projet
est rentable car le VAN est supérieur à zéro et aussi
cette valeur actuelle nette est supérieure au coût
d'investissement du projet qui est 10 146 771 gourdes.
5.7.9.- Détermination
de l'indice de profitabilité (IP)
Après avoir obtenu la valeur nette actualisée,
on a calculé l'indice de profitabilité en faisant le rapport
entre la valeur actualisée des flux entrants et sortant et le montant
initial de l'investissement (IP= VA/INV) pour une période de cinq
années. L'indice IP obtenu est égal à 3,4
qui est nettement supérieur à l'unité, donc ce projet
est rentable.
VI- CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
6.1.- Conclusion
L'analyse réalisée permet d'identifier sur le
périmètre de Lhomond, le type d'agriculture pratiquée
ainsi que les contraintes socioéconomiques qui entravent le
développement agricole au niveau de ce périmètre. Elle
démontre aussi l'absence des infrastructures hydro agricoles. Elle
révèle la potentialité en ressource en eau par la
présence de la rivière de Lhomond au voisinage du
périmètre étudié. Ce cours d'eau possède une
potentialité pour assurer les besoins en eau du périmètre
en qualité et en quantité suffisante.
Dans ce cas de figure, une étude de
l'aménagement hydro agricole de ce périmètre demeure une
nécessité pour les exploitants de la région. Car, il
permettra d'améliorer, à partir de la rivière de Lhomond,
la disponibilité en eau d'irrigation. Il permettra également
d'avoir une distribution correcte au moment opportun et ainsi de créer
des conditions favorables à l'augmentation de la production agricole. De
ce fait, les constructions d'infrastructures hydro agricoles permettraient
d'accroître le rendement des cultures, augmenter le revenu des
agriculteurs, maintenir une certaine stabilité socioéconomique et
amorcer d'autres étapes indispensables pour un développement
durable. Les recettes obtenues amélioreront les moyens de production
existants, elles permettront aussi d'investir dans d'autres secteurs
générant des revenus à long terme.
De plus, cette étude identifie d'autres avantages tels
que :
· L'accroissement des activités économiques
de la région (commerce, transport, transformation, etc.)
· La création d'emplois dans le milieu
· L'accumulation de capitaux dans les exploitations
agricoles à partir des revenus générés par les
systèmes de cultures mises en oeuvre
· La diminution éventuelle de l'émigration
des paysans vers les grandes villes (Port-au-Prince, Miragoâne, etc.)
6.2.- Propositions
d'actions
6.2.1.- Recommandation sur la
mise en oeuvre du projet
L'analyse économique effectuée montre
que ce projet d'aménagement est rentable. Ce projet engendrera des
revenus additionnels pour la collectivité. Cependant, des mesures
d'accompagnement doivent être entreprises pour assurer la
viabilité et la longévité de ce projet.
6.2.2.- Gestion et pilotage du
périmètre
Le principe de base pour une bonne gestion d'un system
d'irrigation est l'attribution des responsabilités et des pouvoirs de
décisions et d'exécution aux usagers constitués en des
groupements responsables collectivement du fonctionnement et de l'entretien du
système.
6.2.2.1.- L'organisation, la formation et
l'encadrement des paysans
Le projet ne peut mobiliser les énergies rurales
qu'à travers les organisations paysannes. Cette organisation consistera
en la mise en oeuvre de plusieurs opérations telles que :
l'information, la sensibilisation, la formation, le recensement des usagers, la
mise en place et le renforcement des structures d'organisation tout en tenant
compte de l'organisation physique du périmètre.
Cette structure d'organisation doit être une instance de
concertation avec l'institution chargée de la mise en oeuvre du projet
et l'occasion pour les paysans d'établir des rapports
équilibrés avec l'État et les autres acteurs du
développement. Elle doit être considérée, à
terme, comme un véritable partenariat.
Il conviendra de sensibiliser et de former les futurs usagers
à leur nouveau rôle de gestionnaires - utilisateurs, de leur
expliquer les responsabilités qui leur incomberont, les droits et
devoirs de chacun en tant qu'utilisateur du réseau d'irrigation et
bénéficiaire des structures d'appui. De cette façon,
chaque usager pourra s'intégrer progressivement. Ainsi, les producteurs
seront plus rapidement disposés à payer leur redevance et
à participer aux différents travaux collectifs.
6.2.2.2.- Structure d'organisation du système
d'irrigation
Compte tenu du nombre d'usagers et de l'organisation physique
du périmètre (subdivisé en un certain nombre
d'unités d'irrigation, relativement indépendantes les unes des
autres, appelées quartiers d'irrigation), la forme d'organisation
proposée est une structure associative organisée à trois
niveaux :
· Le premier niveau (de base) est celui du groupement en
quartier d'irrigation, cela correspond à la superficie dominée
par un canal tertiaire
· Le second niveau correspond au sous-comité de
gestion des canaux secondaires
· Le troisième niveau est celui de l'association
des irrigants regroupant l'ensemble des usagers du périmètre.
Puisqu'il s'agit d'une étude d'implantation, pour une
bonne structuration de la gestion du périmètre, il faut passer
par les démarches suivantes :
Ø Le groupement d'usagers rassemble tous les
exploitants d'un même quartier d'irrigation, correspondant
généralement à la superficie dominée par un canal
tertiaire. Le groupement d'usagers élit, pour le diriger et le
représenter, un comité de quartier qui comprend au minimum trois
(3) membres : un président, un secrétaire et un
trésorier. C'est l'organe exécutif du groupement.
Ø Les sous-comités de gestion sont
formés au niveau des canaux secondaires par les présidents des
groupements d'usagers. Ils comprennent chacun au moins trois membres : le
président, le secrétaire et le trésorier.
Ø L'association des irrigants correspond à
l'ensemble des canaux secondaires, donc à la totalité des
quartiers d'irrigation. Elle sera coiffée par un comité
exécutif de sept (7) membres élus au mode indirect par une
assemblée générale qui regroupe tous les membres des
sous-comités de gestion des canaux secondaires et des comités de
quartiers d'irrigation. Le comité exécutif comprendra : un
président, un vice-président, un secrétaire, un
trésorier, un délégué et deux conseillers. Il est
en outre prévu la mise en place d'un comité de surveillance.
Les tâches essentielles de
l'association sont :
· organiser la distribution de l'eau en tête des
quartiers d'irrigation (à l'entrée des canaux secondaires)
· assurer l'entretien des ouvrages du
périmètre
· organiser la collecte des redevances auprès des
usagers et assurer la gestion de ces fonds en toute transparence
· L'organigramme de l'association est
présenté ci-après.
· L'assemblée
générale représente la plus haute instance de
l'association. C'est l'organe souverain qui décide des grandes
orientations de l'association. Elle est formée de l'ensemble des
élus à différents niveaux.
· Le comité exécutif a
pour rôle principal de veiller au bon fonctionnement de
l'association et à la bonne utilisation des infrastructures
d'irrigation. Il exécute les décisions prises par
l'assemblée générale, ainsi que le programme
d'activités et le budget qui ont été approuvés par
cette assemblée. Il représente l'association auprès des
représentants du Ministère de l'Agriculture et des tiers en toute
circonstance.
· Le comité de surveillance sera
composé de 5 membres dont 3 usagers du périmètre
élus par l'assemblée générale et 2
représentants des services de l'État. Il a pour
rôle de:
· Surveiller le travail fait par le comité
exécutif;
· Contrôler que ces activités se font selon
les statuts et règlements ;
· Vérifier la comptabilité du comité
exécutif et vérifier que les moyens dont dispose l'association
sont bien utilisés ;
· Veiller à la bonne application des contrats
signés entre les différents partenaires.
Le choix des membres du comité de surveillance doit
évidemment tenir compte de certains critères tels :
· Ne pas faire partie du comité
exécutif
· Avoir le sens du sérieux
· Savoir prioriser l'intérêt
communautaire
· Avoir démontré des aptitudes ou
habileté en relation interpersonnelle
Figure3 : Organigramme de l'association des
irrigants
Assemblée Générale
Comité Exécutif
Com.de surveillance
Sous-comités de gestion
(Niveau canal secondaire)
Groupements d'Usager (canal tertiaire)
Groupements d'Usagers (canal tertiaire)
Groupements d'Usagers (canal tertiaire)
Groupements d'Usagers (canal tertiaire)
6.2.2.3.- Organisation de
la distribution de l'eau
L'eau d'irrigation sera amenée dans le canal principal
à écoulement gravitaire qui desservira des canaux secondaires et
tertiaires. Il convient de rappeler que le réseau est conçu de
telle sorte que tous les canaux secondaires peuvent transporter leur
débit nominal en même temps, pourvu que le débit de la
rivière Lhomond le permette. L'irrigation sera probablement
pratiquée au moins 16 heures par jour sur toutes les cultures, tous les
jours de la semaine. Le système proposé pour les usagers d'un
même tertiaire repose sur le principe de tours d'eau. En début de
campagne, les tours d'eau seront établis par le comité
exécutif de l'association puis voté par l'assemblée
générale, avec l'appui technique des structures d'appui. Ceci se
fera en fonction des cultures qui seront mises en place par les irrigants. Les
polices des eaux se chargeront d'ouvrir et de fermer les vannes des
différentes prises suivant le plan qui leur sera transmis.
6.2.2.4.- Méthodes
d'irrigation
Trois facteurs dictent la méthode d'irrigation à
utiliser dans l'aire du périmètre irrigué. Ce sont la
pente, le débit et la nature des cultures.
Tenant compte de ces facteurs, les techniques d'arrosage
suivantes pourront être retenues:
· Méthode d'irrigation par planches pour le
bananier
· Méthode d'irrigation par sillons pour le
maïs, le haricot et les cultures maraîchères (tomate et
piment)
6.2.3.-Redevances d'irrigation
Afin de pouvoir gérer valablement et de façon
autonome l'ensemble des infrastructures d'irrigation, il est important de
procéder à la collecte d'une redevance pour l'irrigation.
6.2.3.1.- Calcul du montant de la redevance
Le but de la redevance d'irrigation est de faire face aux
dépenses d'opération, d'entretien et d'administration du
système d'irrigation. Le calcul de la redevance comprendra toutes les
dépenses de l'association des irrigants pour le fonctionnement et
l'entretien du système d'irrigation. Ces
dépenses comprennent:
· les coûts d'entretien de l'ouvrage de prise
principale
· les frais de curage des canaux
· les coûts de réparations courantes des canaux
revêtus
· la réparation ou le remplacement des vannes
· les coûts de fonctionnement (salaires du vannier,
des polices des eaux), frais de déplacement des membres des
comités, matériels de bureau, ...
Le budget correspondant sera décidé et
voté en assemblée à chaque exercice dont la durée
est d'un (1) an. Il en sera de même du tarif à l'hectare. Le
montant de ce tarif respectera le principe de solidarité entre
adhérents du périmètre, c'est-à-dire qu'il sera
uniforme sur toute la zone quelle que soit la position géographique de
la parcelle et la situation physique des ouvrages la desservant. La redevance
de chaque usager sera alors proportionnelle à la superficie
irriguée.
6.2.3.2.-Collecte de la redevance
Elle sera assurée par l'association des usagers selon
la liste des utilisateurs de l'eau. On pourra ainsi s'inspirer de
l'expérience tentée dans d'autres systèmes d'irrigation
comme Arcahaie, Saint Raphaël. L'association sera tenue d'actualiser cette
liste au fil des années. Des sanctions (surtaxe, coupure de l'eau) sont
à prévoir en cas de non-paiement. Cette cotisation sera
perçue par les trésoriers des sous-comités de gestion des
canaux secondaires puis remise au comité exécutif de
l'association qui se chargera de la redistribution de l'argent.
Il conviendra d'obtenir de l'autorité
compétente, notamment le Ministère de l'Agriculture, un
dispositif légale autorisant l'association des usagers à
percevoir et à gérer la redevance.
Il demeurera toutefois entendu que pour des travaux de grande
importance (grosses réparations au niveau de l'ouvrage de prise
principale (par exemple) dépassant les capacités techniques et
financières des usagers, l'intervention du MARNDR restera
indispensable.
6.2.4.- Formation des acteurs
La gestion plus efficiente d'un système d'irrigation
requiert de nouvelles compétences et plus de responsabilités du
côté des irrigants. Pour cela, les paysans doivent
acquérir les connaissances et le savoir-faire nécessaires pour
exercer les nouvelles taches qui leur reviennent. Ainsi, les actions de
formation constitueraient un volet d'intervention important du projet pour
élever le niveau de connaissances des producteurs et permettre la prise
en charge effective des activités de gestion du système par les
associations d'irrigants.
Cette formation s'appuiera sur :
· l'organisation de séminaires de formation
à l'intention des producteurs sur des thèmes en relation avec la
gestion et la vie associative.
· L'organisation de visites sur d'autres
périmètres contribuant à l'échange
d'expériences par des rencontres entre les responsables paysans d'une
zone et ceux de différentes zones. Des périmètres comme
Dubreuil, Avezac, Arcahaie, Saint Raphaël, seront visités.
6.2.5.- Appui au
système de production
Après avoir mis en place des infrastructures hydro
agricoles, il est indispensable de garder en vie un système de
production sans des accompagnements. Sinon le résultat de ces
infrastructures va être un peu tardif. En fonction des faiblesses que
présente le système de production, il est recommandé
d'appliquer les actions suivantes.
6.2.5.1.-Approvisionnement en intrants agricoles
L'analyse des systèmes de mise en valeur actuelle au
niveau du périmètre a montré clairement que
l'approvisionnement en intrants est un élément stratégique
pour assurer une bonne performance de la production. Pour répondre
adéquatement à l'augmentation de la demande en intrants au moment
opportun, en quantité suffisante et à meilleur prix, le projet
doit à s'atteler, à mettre sur pied une boutique agricole. La
gestion de cette boutique pourrait être assurée de manière
autonome par l'association des usagers du périmètre à
travers un comité de gestion.
6.2.5.2.- Appui au financement des activités
agricoles
Les enquêtes de terrain ont montré que la
majorité des exploitants du périmètre sont des petits
propriétaires mettant en oeuvre des superficies relativement faibles
(autour de 0.6 ha) et qui font face à un ensemble de contraintes, en
particulier, la difficulté d'avoir accès au crédit
agricole. Pour pallier ce problème, il est nécessaire
d'intégrer un volet `'crédit
agricole `' pour aider les exploitants à se procurer des
intrants et du matériel agricole nécessaire pour conduire
à une bonne production.
VII- BIBLIOGRAPHIE
1 JEANTY Joseph-Herves, 1993, technologie et modes de
fonctionnement des exploitations agricoles dans l'aire du
périmètre irrigué d'AVEZAC (Plaine des Cayes), 82 pages
2 DESAMOUR Ronald, 2000, étude de faisabilité
technique et économique d'un projet de réhabilitation de Micro
périmètres irrigués dans la zone de Ferrier
(Bas-Maribaroux), 64 pages
3 JEAN BAPTISTE Jean Glody, 2002, contribution à
l'analyse économique d'un projet de réhabilitation de petits
périmètres irrigués en Haïti, 95 pages
4 Cours d'irrigation et de drainage par J.ADERMUS / UEH /
FAMV
5 J.R. TIERCELIN, 1998, traité d'irrigation, 1011
pages
6 BIEN-AIME Keler, 2005, étude des possibilités
d'irrigation de quelques micro périmètres situés sur le
bassin versant de la rivière Mancelle, 50 pages
7 CHERY Jean Marie Robert, 1997, étude de
faisabilité de l'aménagement hydro agricoles du Haut Maribaroux,
105p
8 SAINT-ELIEN Marcorel, 1998, Mission d'étude du projet
de gestion du périmètre irrigué d'AVEZAC, 48 pages
9 SIGR, 2000, politique du MARNDR pour l'irrigation, 20 pages
10 FAO, 1994, gestion des eaux d'irrigation, 71 pages
11 PLAN CONSULT, 2005, étude de faisabilité de
l'aménagement hydro agricole du périmètre de Durocher-Dame
marie (rapport provisoire), 96 pages
12
www.fao.org, source : faostat
13 Ministère de la coopération française,
1979, évaluation des quantités d'eau nécessaires aux
irrigations, 196 pages
14 Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne,
cours : « Aménagements et équipements du
territoire », Notions fondamentales d'irrigation
15 PLAISIMOND Ketler, 2005, étude des possibilités
d'aménagement hydro-agricole de Durocher-Dame Marie, 58 pages