Section 1 : LE CONTEXTE DE LA MICROFINANCE AU BENIN
Cette section sera consacrée à la
présentation du secteur de la microfinance au Bénin et des
performances de la Centrale d'Echange d'Informations
Paragraphe 1 : Le secteur de la microfinance au
Bénin
Dans ce paragraphe, il sera question de présenter
l'environnement socio-économique et politique du Bénin, et du
cadre réglementaire et juridique dans lequel évoluent les IMF du
Bénin
A. Environnement socio-économique
et politique
Le Bénin est un pays membre de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il est situé entre le
Nigeria, le Niger, le Burkina Faso et le Togo, et a une superficie de 112.600
km² pour une population établie à plus de 7.612.145
d'habitants. La répartition sectorielle de la population active est de
70% dans le secteur primaire, 7% dans le secondaire et 23% dans le
tertiaire.
Le secteur bancaire béninois compte actuellement, outre
la Banque Centrale, douze banques commerciales et deux établissements
financiers. Ces banques sont situées dans les villes et concentrent
leurs crédits sur les grandes entreprises et les institutions
étatiques et paraétatiques, exigent des garanties
réelles des clients conformément aux dispositions légales
de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
(OHADA). A côté de ces banques et établissements
financiers, opèrent plusieurs compagnies d'assurance qui jouent un
important rôle dans la collecte de l'épargne. L'activité
des banques et établissements financiers relève de la loi N°
90-018 du 27 juillet 1990 portant Réglementation Bancaire. Cette loi est
complétée par le Décret N° 89-392 du 7 novembre 1989
portant classement, forme juridique et opérations des
établissements financiers couvrent le système bancaire
classique.
La population béninoise est à majorité
rurale. La proportion de la population urbaine est devenue relativement
élevée ces dernières années du fait de l'exode
rural. La pauvreté touche environ 43,1 % de la population totale, selon
les dernières estimations de l'Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique (INSAE). Cette couche sociale défavorisée
constituant la principale cible de la microfinance, le Bénin se trouve
donc être un pays favorable au développement des IMF. Très
entreprenante, la population béninoise contribue largement au
développement de la microfinance et donc à son propre
développement, surtout dans les zones urbaines et péri-urbaines
du Bénin où le commerce régional est très
développé grâce aux trafics avec les pays voisins mais
surtout avec le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique.
Toutefois, le développement de la microfinance en
milieu rural est très limité. L'agriculture qui représente
la principale activité de cette zone et qui contribue à plus de
35 % à la production de la richesse nationale est pourtant jugée
peu favorable à l'activité de microfinance. Ce
désintéressement viendrait du fait que les filières
agricoles sont peu organisées et l'activité agricole est sujette
à certaines contraintes que certains qualifient de cycliques et les plus
pessimistes de permanents. Il s'agit :
- des contraintes climatiques avec pour corollaire la non
maîtrise de l'eau,
- des contraintes culturelles (techniques et outils
rudimentaires)
- Contraintes d'ordre sociologiques (exode rural,
problèmes fonciers).
Pour l'heure, aucun mécanisme formalisé n'existe
pour couvrir les risques sur ce marché, ce qui rend difficile l'octroi
des crédits à la population en milieu rural qui représente
tout de même une bonne proportion de la couche cible.
A ces limites d'ordre économique, il convient d'ajouter
la morosité économique à laquelle fait face depuis l'an
2005 les entrepreneurs béninois, sans occulter la baisse continue du
pouvoir d'achat des consommateurs.
Le pays est politiquement et socialement stable. Le
système démocratique instauré depuis 1990 grâce
à la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation
fonctionne normalement. Toutes les institutions républicaines et les
organes prévus sont installés et fonctionnent suivant les
dispositions constitutionnelles.
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