INSTITUT SUPERIEUR PANAFRICAIN D'ECONOMIE
COOPERATIVE
(INSTITUT D'INTEGRATION REGIONALE)
01B.P. 1236 R. PR COTONOU - REPUBLIQUE DU
BENIN
TEL : (229) 21 33 06 39 FAX : (229) 21 33 15
06
E-mail :
ispec@intnet.bj
site web :
www.ispec.bj
MEMOIRE
DE MASTER EN MICROFINANCE
3ème PROMOTION
THEME
ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA CENTRALE D'ECHANGE
D'INFORMATIONS DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DU BENIN
Présenté et soutenu par :
Sous la direction
de :
Brice C. HOUNYE
Pr Magloire LANHA
Avec la collaboration de :
Dr Martial LIPEB
Année académique 2007-2008
COMPOSITION DU
JURY
PRESIDENT
KAMDEM Emmanuel
Docteur ès Sciences Economiques et
Coopératives
MEMBRES
AKPO Pasteur Emmanuel Just
Docteur en Sciences Economiques
YOMETOWU Zacharie
Administrateur des banques, Expert en microfinance
RESUME
La faillite des banques commerciales et de
développement des années 80 a ouvert la voie à
l'émergence d'une autre forme d'offre de services financiers plus proche
des populations à faible revenu. La progression de l'activité
d'épargne et de crédit décentralisée,
constatée au Bénin ces dix dernières années, ne
s'est pas faite sans difficulté.
En effet, depuis l'année 2003, la qualité du
portefeuille de crédits des institutions de microfinance n'a
cessé de se dégrader. L'avènement d'un cadre
d'échange d'informations sur les clients en défaut de paiement
initié par trois institutions de microfinance, et qui regroupe à
la fin de l'année 2007 plus d'une vingtaine d'institutions de
microfinance, apparaît comme l'une des réponses à cette
situation dans laquelle se trouvent ces institutions. Cette centrale est
gérée par le Consortium Alafia, après le transfert de la
base de données par Planet Finance. La Centrale d'Echange
d'Informations, qui a longtemps bénéficié de subventions
pour son fonctionnement, rencontre des difficultés qui l'ont
poussé à procéder à la fermeture de certains de ces
Centres de Relais et à la consultation de la base de données via
Internet.
La présente étude qui a pour objectif principal
de contribuer à l'amélioration de la Centrale d'Echange
d'Informations en tant qu'outil de réduction du risque de crédit
dans les institutions de microfinance au Bénin, a été
conduite avec les hypothèses suivantes :
§ L'environnement juridique et de régulation du
secteur de la microfinance au Bénin est favorable à la mise en
place et au développement de la Centrale d'Echange d'Informations.
§ La centralisation des activités de la Centrale
d'Echange d'Informations qui découle de la fermeture des Centres de
Relais empêche les institutions adhérentes de participer
pleinement aux activités de la centrale.
§ Les informations envoyées par les institutions
de microfinance adhérentes à la Centrale d'Echange d'Informations
ne favorisent pas une bonne gestion du risque de crédit.
La réalisation de ce travail a nécessité
l'adoption d'une démarche à la fois théorique et
empirique.
L'analyse du cadre théorique est faite à partir
d'une recherche documentaire sur la microfinance, et sur la typologie et les
principes des organismes d'échange d'informations.
Pour le cadre pratique, nous avons mené des
enquêtes. En effet, des questionnaires ont été
adressés aux responsables administratifs et à des chargés
de prêts de quatre (04) institutions de microfinance.
Nous avons utilisé des tableaux et graphiques pour
analyser chaque partie du travail.
La non disponibilité des données récentes
relatives au secteur de la microfinance a été l'une des
difficultés majeures rencontrées au cours de ce travail.
Pour vérifier la première hypothèse, nous
avons cherché à voir l'implication des autorités de
tutelle dans la création de la Centrale d'Echange d'informations et les
textes du Consortium Alafia qui encouragent l'adhésion des IMF à
un tel outil. Nous avons noté la prise d'un arrêté
ministériel portant création du Comité National de
Pilotage pour conduire le processus de création et de mise en place de
la CEI au plan national, et le code de déontologie des institutions de
microfinance membres du Consortium Alafia qui prône la participation des
IMF à tout projet de centrale de risque.
Pour vérifier la deuxième hypothèse, nous
avons cherché à voir l'impact, d'une part de la fermeture des
Centres de Relais sur la transmission des données par les IMF à
la CEI et, d'autre part, de la consultation des données par Internet par
les chargés de prêts. Il ressort de nos enquêtes que 30% des
IMF continuent par transmettre des données à la CEI après
la fermeture des Centres de Relais contre 100% qui le faisait auparavant, de
même au niveau des chargés de prêts, seulement 20% d'entre
eux continuent de consulter la base de données de la CEI par (via)
Internet contre les 100% qui avaient l'habitude de le faire.
Enfin, pour vérifier la troisième
hypothèse, nous avons cherché à analyser la
fraîcheur et la profondeur des informations envoyées par les IMF
adhérentes à la CEI. Les IMF transmettent à la CEI des
informations relatives aux clients en retard de paiement de plus de quatre
vingt dix (90) jours en lieu et place des clients en retard de plus de trente
(30) jours.
Pour améliorer l'efficacité de la CEI, nous
avons formulé des recommandations dans le sens de la réouverture
des Centres de relais fermés, de la création d'une centrale de
risque à toutes les IMF du Bénin et de revoir la politique de
tarification des services de la CEI en vue d'assurer la pérennité
de l'outil.
TABLE DES
MATIERES
COMPOSITION DU JURY
I
RESUME
II
TABLE DES MATIERES
IV
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES, ENCADRES ET
FIGURES
VIII
LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS
X
DEDICACE
XI
REMERCIEMENTS
XII
INTRODUCTION
1
1ÈRE PARTIE : CADRES THEORIQUE
ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
6
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
7
SECTION 1 : DU CONTEXTE DE
L'ÉTUDE AUX HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
7
Paragraphe 1 : Contexte et
intérêt de l'étude
7
A. Contexte de l'étude
7
B. Intérêt de
l'étude
8
Paragraphe 2 : Problématique,
objectifs et hypothèses de recherche
9
A. Problématique
9
B. Objectifs et Hypothèses de
recherche
12
1. Les objectifs
12
2. Les hypothèses de recherche
12
SECTION 2 : CLARIFICATION DE CONCEPTS
ET REVUE DE LITTÉRATURE
13
Paragraphe 1 : Clarification de
concepts
13
A. Concept d'information
13
B. Système de partage de
l'information
14
1. Définition
14
2. Typologies des organismes
d'échange d'informations
14
a. Les centrales d'échange
d'information privées
14
b. Les centrales de risque publiques
15
c. Les sociétés de vente
d'information publique :
15
d. Les centrales spécialisées
:
15
e. Les listes noires informelles :
15
3. Les principes de fonctionnement des
organismes de partage d'informations
15
a. Respect de la libre concurrence
16
b. Respect de la vie privée
16
C. Le concept de crédit
17
D. Le concept de risque
18
1. Définition
18
a. Les différents types de
risques
18
b. Le risque de crédit
19
E. Qualité du portefeuille
21
1. Portefeuille à risque (PAR)
22
2. Le ratio de perte sur créances
22
3. Le ratio de dotation aux provisions
23
F. Le surendettement
23
1. Le surendettement passif
24
2. Le surendettement actif :
24
G. Le credit scoring
24
Paragraphe 2 : Revue de
littérature
25
A. Les enjeux du partage de
l'information
25
B. Les déterminants du partage de
l'information
27
1. Un cadre politique approprié.
27
2. Infrastructure des partenaires
contractuels
28
a. Système d'information et de
gestion :
28
b. La technologie
29
3. Tarification
29
C. Relation entre partage de l'information
et réduction du risque de crédit
29
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE
32
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA
CENTRALE D'ECHANGE D'INFORMATIONS
32
Paragraphe 1 : Positionnement et
identification de la Centrale d'Echange d'Informations
32
A. Positionnement de la Centrale d'Echange
d'Informations
32
B. Identification de la Centrale d'Echange
d'Informations
33
Paragraphe 2 : Evolution
institutionnelle et objectifs opérationnels de la Centrale d'Echange
d'Informations
33
A. Evolution institutionnelle de la Centrale
d'Echange d'Informations
33
1. Projet de Centrale de risque
33
2. Création d'une unité
opérationnelle
34
3. Création du Comité National
de Pilotage (CNP)
34
B. Les objectifs opérationnels de la
Centrale d'Echange d'Informations
34
SECTION 2 : LES TECHNIQUES
D'INVESTIGATION, LES OUTILS D'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DE L'ETUDE
35
Paragraphe 1 : Les techniques
d'investigation
35
A. La collecte des données
secondaires
35
B. La collecte des données
primaires
36
1. L'observation
36
2. L'entrevue
36
3. L'enquête
36
Paragraphe 2 : Outils d'analyse et
difficultés rencontrées
40
A. Les outils d'analyse
40
B. Difficultés rencontrées et
limites de l'étude
40
2ÈME PARTIE - PRESENTATION DES
RESULTATS DES INVESTIGATIONS
42
CHAPITRE 1 : LE SECTEUR DE LA
MICROFINANCE AU BENIN ET LA CENTRALE D'ECHANGE D'INFORMATIONS
43
SECTION 1 : LE CONTEXTE DE LA
MICROFINANCE AU BENIN
43
Paragraphe 1 : Le secteur de la
microfinance au Bénin
43
A. Environnement socio-économique et
politique
43
B. Cadre réglementaire et juridique
des IMF au Bénin
45
Paragraphe 2 : Dynamisme du secteur de
la microfinance au Bénin
46
A. Présentation des institutions de
microfinance du Bénin
46
1. Typologie des institutions de
microfinance au Bénin
46
a. Classification juridique des IMF
46
b. Classification des institutions selon
leurs activités
47
2. Couverture géographique des
IMF
48
B. Point sur la formalisation du secteur de
la microfinance au Bénin
49
C. Les performances du secteur
52
1. Taux de pénétration
52
2. Evolution des dépôts, de
l'encours de crédit et des créances en souffrance
52
a. Evolution du volume de l'épargne
collectée
53
b. Evolution de l'encours de
crédit
53
c. Evolution des créances en
souffrance
54
SECTION 2 : PRESENTATION ET ANALYSE
DES PERFORMANCES DE LA CENTRALE D'ECHANGE D'INFORMATIONS
54
Paragraphe 1 : Présentation des
activités de la Centrale d'Echange d'Informations
54
A. Les activités de la Centrale
d'Echange d'Informations
55
1. La collecte des données
55
a. Les informations collectées par la
Centrale d'Echange d'Informations
55
b. Procédure de déclaration
des informations
55
2. Le traitement des données
55
a. Au niveau des centres de relais
55
b. Au niveau de la Centrale d'Echange
d'Informations
56
3. La diffusion des informations
56
B. Les conditions d'adhésion à
la Centrale d'Echange d'Informations
56
1. Les dispositions
générales
57
2. Responsabilités des institutions
membres à la Centrale d'Echange d'Informations
57
3. Responsabilités de la CEI
57
4. Règlement des
différends
58
Paragraphe 2 : Analyse des
performances de la Centrale d'Echange d'Informations
58
A. Les partenaires de la CEI
58
B. Activités des Centres de
Relais
60
1. Couverture de Centres de Relais
60
2. Répartition des clients en
défaut de paiement
60
CHAPITRE 2 : PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS D'ENQUETE
63
SECTION 1 : ANALYSE DES FACTEURS
EXPLICATIFS DE L'ÉVOLUTION DE LA CENTRALE D'ECHANGE D'INFORMATIONS
63
Paragraphe 1 : Appréciation du
cadre juridique de création de la Centrale d'Echange d'Informations
63
A. Cadre légal de la création
de la Centrale d'Echange d'Informations
63
B. Obligation de déclaration au
Ministère des Finances
63
C. Obligation de déclaration à
la Centrale d'Echange d'Informations exclusivement
64
Paragraphe 2 : La centralisation des
activités de la Centrale d'Echange d'Informations
64
A. Transmission des données et
consultation de la CEI avant la fermeture des Centres de Relais
65
B. Transmission des données et
consultation de la CEI après la fermeture des Centres de Relais
68
Paragraphe 3 : La nature des
informations publiées par de la Centrale d'Echange d'Informations
71
SECTION2 : VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES ET RECOMMANDATIONS
73
Paragraphe 1 : La vérification
des hypothèses
73
A. Vérification de l'hypothèse
n°1
73
B. Vérification de l'hypothèse
n°2
74
C. Vérification de l'hypothèse
n°3
75
Paragraphe 2 : Recommandations
75
CONCLUSION
78
BIBLIOGRAPHIE
79
ANNEXES 1 : Diverses pièces et
documents
81
ANNEXES 2 : Questionnaires et Guide
d'entretien
87
ANNEXES 2 : Questionnaires et Guide
d'entretien
Erreur ! Signet non
défini.
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES, ENCADRES ET
FIGURES
TABLEAUX
Tableau n°1 : Identité de la
Centrale d'Echange d'Informations
33
Tableau n° 2 : Liste des IMF retenues
pour l'étude
38
Tableau n°3 : Décomposition de
l'échantillon des Chargés de crédit
39
Tableau n° 4 : Décomposition de
l'échantillon des responsables administratifs
39
Tableau n°5 : Synthèse de la
répartition des IMF par catégorie
48
Tableau n°6 : Effectif des IMF par nature
juridique et par département
49
Tableau n° 7: Evolution des
formalisations
50
Tableau n°8 : Evolution du nombre clients
de 2002 à 2006
52
Tableau n°9 : Evolution du PAR 90 de 2002
à 2007
54
Tableau n°10 : Point des adhésions
à la CEI au 31/12/2007
58
Tableau n°11 : Liste des IMF
adhérentes à la CEI au 31/12/2007
59
Tableau n°12 : Répartition des
points de service par Centre de Relais au 31/12/2007
60
Tableau n°13 : Répartition des
clients en défaut de paiement par sexe au 31/12/2007
61
Tableau n°14 : Votre Système
d'Information et de Gestion est-il indépendant de celui de votre
Direction Générale ?
65
Tableau n°15 : Votre point de service
transmettait-elle des informations à la CEI avant 2008 ?
66
Tableau n°16 : Par quel canal se faisait
cette transmission ?
66
Tableau n°17 : Consultiez-vous la base de
données de la Centrale d'Echange d'Informations avant
2008 ?
66
Tableau n°18 : Quel support
utilisiez-vous pour consulter la base de données de la Centrale
d'Echange d'Informations ?
67
Tableau n°19: Quel type de base de
données aviez-vous accès ?
67
Tableau n°20 :Aviez-vous un accès
facile à la base de données ?
68
Tableau n°21 : Votre point de service,
continue t-il à envoyer les informations à la
CEI après la fermeture des Centres de Relais en 2008 ?
68
Tableau n°22 : Si non, pourquoi avez-vous
cessé d'envoyer les informations à la CEI ?
69
Tableau n°23 : Si oui, par quel
canal vous envoyez les informations à la CEI ?
69
Tableau n°24 : Continuez-vous à
consulter la base de données de la Centrale d'Echange
d'Informations après Janvier 2008 ?
69
Tableau n°25 : Comment
appréciez-vous le dispositif informatique mis à votre disposition
pour consulter la CEI ?
70
Tableau n°26 : Comment
appréciez-vous la recherche des clients dans la base de données
maintenant ?
70
Tableau n°27 : Quelle appréciation
faites-vous de la consultation de la CEI par Internet ?
71
Tableau n°28 : Votre Système
d'Information et de Gestion permet-il de classer les crédits selon leur
nature (crédit sain, crédit en souffrance et crédit
déclassé) ?
71
Tableau n°29 : Quelle est la
périodicité de remboursement des
échéances ?
72
Tableau n°30 : Le canevas de
transmission de données à la CEI correspond-il aux informations
générées par votre Système d'Information et de
Gestion ?
72
Tableau n°31 : Quel genre de
données, votre point de service envoie t-il à la Centrale
d'Echange d'Informations ?
73
Tableau n°32 : Données sur le
secteur de la microfinance au Bénin (2002-2007)
83
Tableau n°33 : liste des membres du
Consortium Alafia
83
Tableau n°34: Répartition des
clients en défaut de paiement par secteur d'activité au
31/12/2007
84
GRAPHIQUES
Graphique n°1: Processus du Credit Scoring
25
Graphique n° 2 : Avantage de
l'échange d'informations
26
Graphique n°3 : Evolution des
dépôts, de l'encours de crédit et des créances en
souffrance
53
Graphique n°4 : Répartition des
clients en défaut de paiement par secteur d'activité au
31/12/2007
62
Graphique n°5 : Composante du
Système d'Information et de Gestion
86
Graphique n°6 : Typologie de la
clientèle
86
Graphique n°7 : Répartition des
crédits par secteur d'activité
86
ENCADRE
Encadré n°1 : Fonctionnement de la
Centrale des Risques des banques
85
Encadré n°2 : Demande
d'agrément
85
FIGURES
Figure n°1 : Situation
géographique du Bénin, pays de l'Afrique de l'Ouest
82
Figure n°2: Carte de la République du
Bénin
82
LISTE DE SIGLES ET
ABREVIATIONS
APPHEDD :
|
Association pour la Promotion et la Protection de l'Environnement
pour un Développement Durable
|
BAVEC :
|
Bases Villageoises d'Epargne et de Crédit
|
BCEAO:
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest
|
CAVECA :
|
Caisses Villageoises d'Epargne de Crédit
Autogérées
|
CAT :
|
Cellule d'Appui Technique
|
CBDIBA :
|
Centre Béninois pour le Développement des
Initiatives à la Base
|
CEI :
|
Centrale d'Echange d'Informations
|
CEDEAO :
|
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
CGAP:
|
Consultative Group to Assist the Poor
|
CNIL :
|
Commissions Nationales de l'Informatique et des
Libertés
|
COBAC :
|
Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
|
DSSMF :
|
Direction de la Surveillance du Secteur de la Microfinance
|
FECECAM :
|
Fédération des Caisses d'Epargne et de
Crédit Agricole Mutuel
|
FENACREP :
|
Fédération Nationale des Caisses Rurales d'Epargne
et de Prêt
|
FINADEV :
|
Financial Development
|
IMF :
|
Institutions de Microfinance
|
INSAE :
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
|
ISPEC :
|
Institut Supérieur Panafricain d'Economie
Coopérative
|
MCA-Bénin :
|
Millennium Challenge Account
|
OMD :
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
ONU :
|
Organisation des Nations Unies
|
PADME :
|
Association pour l'Appui au Développement des
Micro-entreprises
|
PAPME :
|
Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises
|
PARMEC :
|
Projet d'Appui à la Réglementation des Mutuelles et
Coopératives d'Epargne et de Crédit
|
PDA :
|
Personal Digital Assistant
|
PNUD :
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
SDID :
|
Société de Développement International
Desjardins
|
SIG :
|
Système d'Information et de Gestion
|
SFD :
|
Système Financier Décentralisé
|
UAC :
|
Université d'Abomey Calavi
|
UEMOA :
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
UMOA :
|
Union Monétaire Ouest Africaine
|
UNACREP :
|
Union Nationale des Caisses Rurales d'Epargne et de
Prêt
|
UR :
|
Union Régionale
|
USAID :
|
United States Agency for International Development (Agence des
Etats-Unis pour le Développement International)
|
DEDICACE
A Dieu Tout Puissant,
créateur du ciel et de la terre pour son amour sans cesse
renouvelé dans notre vie, Gloire et Louange lui soient rendues.
A mon père
Godonou HOUNYE, pour vous témoigner
mon désir ardent de toujours apprendre et de nous affirmer. Que Dieu
vous donne longue vie.
A ma mère Julienne
GBENOU épouse HOUNYE, qui déploie tous ses efforts pour
me soutenir, voici un fruit de tes sacrifices et privations. Que Dieu vous
protège.
A mes frères et soeurs,
Etienne, Andréa, Ibrahim, Ange et Yolande, pour vous exprimer toute mon
affection et vous exhorter à plus de persévérance dans le
travail.
A ma chère Rosette
G.AIHOU, pour tout.
A mon collègue et ami
Lazare HOUNSA, toi qui aimais la microfinance, nous ne
saurions t'oublier, repose en paix.
A tous les autres collègues
de la troisième promotion pour l'esprit d'entraide et surtout de
convivialité qui a régné tout au long des neuf mois de
pression passés ensemble.
REMERCIEMENTS
Une oeuvre de recherche est toujours le résultat de la
conjugaison des efforts et contributions de personnes aussi diverses que
nombreuses, auxquelles nous nous faisons l'agréable devoir d'exprimer
notre profonde gratitude.
Au Pr. Barthélemy
BIAO, Directeur Général de l'ISPEC, pour nous avoir mis
dans les conditions optimales pour étudier.
Au Pr. Magloire
LANHA, Directeur de ce mémoire.
Hommage révérenciel à votre bonté
et à votre érudition. Malgré vos multiples occupations,
vous nous avez comblé de votre parrainage scientifique. Votre accueil
bienveillant, votre compréhension, sans oublier vos encouragements, ont
été pour nous une grande source de motivation.
Veuillez accepter cher maître, l'expression émue
de notre profonde gratitude.
Au Dr. Martial LIPEB,
co-Directeur de ce mémoire
Hommage vous soit rendu. Vous nous avez non seulement
initié à l'art de la démarche méthodologique, mais
aussi votre rigueur et vos critiques ont insufflé en nous le feu exquis
de la perfection dans la recherche
A l'auguste Jury
dont les membres ont bien voulu accepter de juger et d'enrichir ce modeste
travail par leurs observations critiques et leurs apports de professionnels
expérimentés.
A tous les éminents
Professeurs de l'ISPEC, profonde reconnaissance pour le travail
réalisé.
A Monsieur Wakil ADJIBI, Directeur
Générale de Vital Finance, pour la confiance placée en
nous
A Monsieur Jean DAH
HOUNNON, Chargé du programme Centrale d'Echange d'Informations
au Consortium Alafia, pour avoir mis à notre disposition une bonne
partie de la documentation utilisée pour la réalisation de ce
mémoire.
A Monsieur
Clément WONOU, coordonnateur PASNAM
pour ses enseignements, ses publications sur le crédit et ses
conseils.
A tous mes amis,
particulièrement Marc TANKPINOU, Ismahinla ODJO, Bertrand
HOUNTO-HOTEGBE, Rahamane CHITOU, Jean Patrick AGUIDISSOU, Chantal SOHOU,
Evelyne AMOUSSOU, Eric AHANHANZO, Générosa SOGANSA, Camille
ADJASSA, Audrey SOSSOU, El Pidio ADIDO, Wilfried LOHOU, Geoffroy TOUDONOU,
Rollia OPPOSSI, Jacques HOUGBE, Max TOCHENALI, Amina TOUKOUROU, Damien
NAGNONHOU, Vincent DJOSSOU, Julien YANVE, Nicaise YEHOUESSI, Abel KPADONOU,
Chantal AGONKAN,.... Merci pour tout.
Introduction
La microfinance connaît dans le monde un
développement sans précédent depuis le succès de la
Grameen Bank, et l'Afrique n'est pas en reste Mayoukou C. (2000). La
microfinance est maintenant présente partout, sous des formes
très variées, et ses services sont offerts par des institutions
diverses : banques, coopératives ou mutuelles, caisses villageoises
ou simples Organisations Non Gouvernementales (ONG). Dans l'espace de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), pour permettre à
une frange importante de la population, qui se trouvait en marge du
système bancaire classique, d'accéder à des services
financiers, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a
décidé de promouvoir de nouveaux intermédiaires financiers
dont les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ou
Institutions de Microfinance (IMF). Ces structures apparaissent aujourd'hui
comme des vecteurs indispensables pour lutter contre la pauvreté et
l'exclusion financière. Selon Kofi Annan, ancien Secrétaire
Général de l'ONU cité par Joannidis M. (2005)
« le microfinancement n'est pas une forme de charité. Ce
faisant, ces institutions de microfinance constituent des outils de
transformations économiques fournissant aux agents économiques
cibles des services financiers durables, capables de soutenir leurs
activités économiques et leur processus
d'accumulation ».
Malgré cette avancée notable dans le secteur, la
microfinance a encore un long chemin à parcourir avant de
réaliser pleinement son potentiel. En effet selon Etiennel P.1(*) cité par Satchivi S.
(2005a), aujourd'hui « plus de la moitié de la population mondiale
n'a pas encore accès à des services financiers formels et doit
recourir aux usuriers ou aux tontines, pour obtenir un crédit, ou
procéder à l'achat d'actifs sans sécurité pour se
constituer une épargne ».
La recherche de parts de marché et de
profitabilité ne doit pas faire oublier que les institutions de
microfinance ont une responsabilité par rapport à leurs clients,
leur secteur, et quelque fois même par rapport à la politique
économique de leur pays (typologie des biens financés).
L'accroissement du microcrédit ne doit pas s'accompagner d'une
augmentation des incidents de paiement dans le remboursement et de
surendettement avec des résultats contraires au premier objectif de la
microfinance qui est de limiter l'exclusion financière.
L'expérience a prouvé qu'il n'y a pas de
crédit totalement exempt de risque, quelles que soient les garanties
dont il est assorti. Selon Churchill C. et Coster D. (2001) « le
risque de crédit est le plus connu et constitue la plus grave des
vulnérabilités d'une institution de microfinance ». En
d'autres termes, le risque est pratiquement inséparable du
crédit. Néanmoins, il est bien possible de le réduire
grâce à la mise en place de politiques de crédit efficaces.
La matière des risques est au coeur de la problématique de la
pérennisation de toute activité financière, et à
plus forte raison de l'activité de microcrédit où l'octroi
des prêts repose essentiellement sur la confiance. Il est alors essentiel
de gérer le risque de crédit au moyen de méthodes de
prévention et de détection.
La relation de crédit, comme toute autre relation de
financement externe (incluant l'appel au marché financier ou le
prêt interentreprises) est un engagement dans la durée. Elle
implique une évaluation du comportement présent et futur de
l'emprunteur. Dans un monde d'information imparfaite, la disponibilité
de l'information sur la capacité de rembourser un emprunt et
l'évaluation de la discipline financière des emprunteurs
potentiels sont des variables-clés dans l'analyse des risques et dans la
décision de l'octroi de crédit.
La situation de non sécurisation qui caractérise
les institutions de microfinance au Bénin ont conduit certaines
institutions de microfinance à innover et à adopter une
démarche de coopération qui va se traduire par la création
d'une Centrale d'Échange d'Informations (CEI) gérée par le
Consortium Alafia2(*).
La centrale de risque consiste à recueillir,
échanger et distribuer des informations sur la performance des relations
financières. Il s'agit généralement des relations entre un
créancier et ses clients.
Pour le secteur de la microfinance, où il y a plusieurs
opérateurs, qui se développent rapidement, tant en nombre de
clients qu'en sites d'intervention, la carence d'information et de son partage,
risque de peser lourd sur le secteur voire d'hypothéquer son avenir.
Le principe majeur dans la mise en place d'un tel instrument,
insiste sur la collaboration franche de plusieurs institutions dans la
collecte, la diffusion et le partage en commun des informations confidentielles
et actualisées sur les mauvais payeurs.
Les systèmes de partage d'informations sur le
crédit n'ont de valeur que dans la mesure où la majorité
des prêteurs y participent activement en transmettant
régulièrement les données, la fraîcheur et
l'étendue des informations publiées permettent pas une bonne
prévention du risque de crédit et les utilisateurs consultent la
base de données en grand nombre et sans difficulté.
La présente étude intitulée,
" Analyse diagnostique de la Centrale d'Echange d'Informations des
institutions de microfinance du Bénin", se consacrera
à l'identification des mécanismes permettant à la Centrale
d'Echange d'Informations de renforcer son rôle de réduction du
risque de crédit dans les institutions de microfinance. Elle permettra
de mesurer les performances de la CEI en termes d'adhésion, de collecte
des données et de la consultation de sa base de données,
d'identifier les facteurs qui constituent un frein à l'efficacité
de la CEI et de proposer des solutions possibles face aux problèmes
diagnostiqués.
Notre travail s'articulera autour deux grandes
parties :
Une première partie qui portera sur la
présentation des Cadres théorique et méthodologique de
l'étude, et une seconde partie sera consacrée à la
présentation des résultats des investigations.
1ère Partie : CADRES THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE L'ETUDECHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
Le présent chapitre sera consacré dans une
première section à la présentation du contexte et de
l'intérêt de l'étude, de la problématique, des
objectifs, et des hypothèses de recherche. La deuxième section
quant à elle, sera consacrée à la clarification de
concepts et à la revue de littérature.
SECTION
1 : Du contexte de l'étude aux hypothèses de recherche
Cette section sera consacrée dans un premier temps au
contexte et intérêt de l'étude, et dans un second temps
à la problématique et à la définition des objectifs
et hypothèses.
Paragraphe 1 : Contexte et intérêt de
l'étude
Ce paragraphe sera consacré au contexte et à
l'intérêt de l'étude.
A. Contexte de l'étude
Notre travail vient parachever la formation reçue
à l'Institut Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative
(ISPEC) au Bénin en vue d'obtenir le master en Microfinance.
Le nombre d'institutions de microfinance
répertoriées au Bénin s'élève à 762
en 2004 (tableau n°5) avec aussi un nombre non moins important
d'institutions de microfinance non répertoriées. La
concentration du marché sur une douzaine d'institutions de
microfinance ; la masse critique de clients actifs qui avoisine le nombre
de 710 768 au titre de l'an 2006 (tableau n°8) ; l'augmentation
considérable du nombre et du montant des crédits accordés
aux clients.
La mise en place de modèles commerciaux de
microfinance a permis à la concurrence de se développer et de
proposer des offres de services plus larges (par le nombre de personnes
touchées) et plus diversifiés (épargne, crédit).
Toutefois, ces logiques de rentabilité généralisées
à la quasi-totalité des institutions de microfinance (si elles
ont permis de démultiplier le nombre d'IMF) ont souvent poussé
ces mêmes institutions de microfinance vers des activités
économiques et des zones plus faciles d'accès afin de limiter les
coûts opérationnels.
Cette évolution du secteur, doublée d'une grande
mobilité des agents économiques, a rendu possible la
faculté pour un client, personne physique ou morale, de pouvoir recourir
simultanément aux prestations de plusieurs institutions de
microfinance.
Etant donné que ces institutions exercent sur un
même territoire, les risques liés à la concurrence
demeurent de ce fait importants, à savoir : risque de course en
avant, endettement excessif des clients, financement des clients marginaux des
autres institutions.
Cependant, l'attraction suscitée par le secteur de la
microfinance et les espoirs qui lui sont portés, ne doivent pas masquer
une montée des risques, dangereuse pour son avenir.
En effet, l'observation des statistiques du secteur
révèle, depuis l'année 2003 une
détérioration (presque continue) de la qualité du
portefeuille des institutions de microfinance due, outre la conjoncture
économique globale, à plusieurs facteurs dont notamment les
endettements, mais surtout de la cavalerie3(*) des clients.
Les procédures de recouvrement et les procès
engagés par les IMF sont onéreux en temps, en énergies, en
tâches et en argent. Par conséquent, les emprunteurs
défaillants ou indélicats profitent de ces situations pour
justifier leurs cessations de paiement. L'évolution négative des
mentalités de certains débiteurs se manifeste aussi par des cas
de mauvaise foi.
Tous ces inconvénients précités
favorisent la montée en force du taux d'impayés, lequel n'est pas
prêt à baisser du jour au lendemain. Par conséquent, il
existe une présence permanente de risque et sans aucune action
appropriée, l'avenir des IMF au Bénin serait compromis.
La prévention du risque, le contrôle et la
régulation des opérations de crédit méritent donc
d'être renforcés et d'occuper une place importante dans le secteur
de la microfinance.
La création d'une infrastructure de partage de
l'information moderne et sophistiquée, est indispensable pour
sécuriser les IMF dans leur rôle financement de l'économie.
L'existence de la Centrale d'Echange d'Informations est et demeure une
nécessité indéniable au sein du secteur de la microfinance
au Bénin.
B. Intérêt de
l'étude
Le présent travail constitue pour nous l'occasion de
mettre en pratique les connaissances théoriques acquises au cours de
notre formation, mais aussi d'approfondir nos connaissances dans le domaine de
la microfinance qui, aujourd'hui, fait l'objet d'intérêt pour un
nombre sans cesse croissant de pays et d'institutions internationales qui
s'activent dans le secteur.
En effet dans de nombreux pays en développement, on
note une volonté de plus en plus affirmée de faire de la
microfinance un instrument de développement économique. C'est le
cas du Bénin qui a rédigé un Document de Politique pour le
Développement de la Microfinance, a créé par décret
N° 2006-620 du 23 novembre 2006, un Ministère
Délégué Chargé de la Microfinance et de la
Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise de l'Emploi des Jeunes et des
Femmes, transformé plus tard en Ministère de la Microfinance, de
l'Emploi des Jeunes et des Femmes.
Toutefois, les problèmes que pose son
opérationnalisation se sont largement accrus ces dernières
années. Ces problèmes sont le plus souvent liés à
la croissance des impayés et risquent de compromettre leur
pérennité.
Partant du fait que « L'accès aux services
financiers pour les pauvres est une condition critique pour atteindre
les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD)4(*) »
Wolfensohn J., (ancien directeur de la Banque Mondiale) cité par
Tankpinou M. (2007), et que ceci passera par un accès plus large et
durable des populations pauvres aux services financiers des IMF sans pour
autant constituer une menace pour le secteur, il est aisé de comprendre
le choix de notre thème de recherche qui porte sur la Centrale
d'Echange d'Informations.
La présente recherche, qui s'applique au cas du
Bénin, nous permettra d'appréhender les facteurs susceptibles de
constituer un frein à l'efficacité de la Centrale d'Echange
d'Informations et de faire ressortir des éléments de solutions.
Cette étude fournira aux institutions de microfinance des
éléments d'appréciation pour mieux maîtriser les
déterminants d'une centrale des risques.
Enfin, les résultats de l'étude
présentent un intérêt pour notre centre de formation,
l'Institut Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative,
où la recherche occupe une place importante dans la formation des
étudiants.
Paragraphe 2 : Problématique, objectifs et
hypothèses de recherche
Ce paragraphe sera consacré à
l'énoncé de la problématique et la définition des
objectifs et des hypothèses de recherche.
A. Problématique
An Bénin, comme dans de nombreux autres pays, la
microfinance s'intègre dans un processus économique et de
développement, qui a permis d'améliorer
l'accès au financement pour des millions de micro entrepreneurs.
Il est incontestable qu'aujourd'hui, le crédit ou
prêt à intérêt constitue, dans nos économies
de marchés concurrentiels, un vecteur de croissance et de
développement économique incontournable.
En effet, le crédit permet aux entreprises comme aux
particuliers, de réaliser, par anticipation, des projets
d'investissement ou de consommation. Cependant, dans les deux cas, une mauvaise
utilisation ou un recours excessif à ce mode de financement, peut
conduire les premières à la liquidation judiciaire et plonger les
seconds dans le surendettement, et compromettre la pérennité des
prêteurs.
L'asymétrie d'information sur les
caractéristiques de l'emprunteur est particulièrement
préjudiciable au moment de l'octroi du prêt car elle réduit
la capacité du prêteur à distinguer entre les bons et
mauvais emprunteurs.
Dès lors, on peut s'interroger sur les moyens dont
disposent les établissements de crédit pour décider
d'accorder ou non des financements. Pour eux, comme pour toute entreprise
fournissant des biens et des services à un client, personne morale ou
personne physique, la difficulté réside dans l'analyse du risque
de crédit de l'entreprise ou du particulier.
Pour l'évaluation du risque de crédit pesant sur
les entreprises, les banques primaires exerçant au Bénin
disposent à leur niveau, de nombreuses sources d'informations :
l'entreprise elle-même (comptes sociaux, composition des organes de
direction, compétence des dirigeants et du personnel, plan
d'investissement, plan de financement et de trésorerie, étude de
marchés, etc.), les tribunaux de commerce (comptes sociaux,
hypothèques, protêts, etc.), la Centrale des Risques5(*) gérée par la
BCEAO, etc. Sur la base de ces informations, les banques primaires
établissent leurs propres critères d'évaluation et de
risque de crédit, et décident d'accorder ou de refuser leurs
concours.
Les institutions de microfinance quant à elles, deux
sources d'informations sont à leur disposition. Une première
source est constituée des déclarations des clients, qui reposent
sur la bonne foi et la confiance, et d'une autre source née de la
collaboration de certaines institutions de crédit constituées
d'informations sur des clients en difficulté de paiement dans ces
institutions : la Centrale d'Echange d'Informations.
L'objectif de cette centrale est de permettre aux
institutions de microfinance de disposer d'une base de données sur les
emprunteurs à risques, de retracer l'historique de crédit des
clients potentiels, d'éviter leur surendettement et la cavalerie dans le
secteur. Les institutions membres de la centrale se sont entendues pour mettre
à jour et diffuser de l'information sur les clients en retard de
paiement de plus de trente (30) jours.
La mise à jour de la base devrait s'effectuer
mensuellement, à partir des informations qui sont transmises par les
institutions adhérentes.
Mais, dans la pratique, le fonctionnement de la centrale
rencontre quelques problèmes au nombre desquels nous pouvons
citer :
· La faible adhésion des institutions
répertoriées dans le secteur de la microfinance ;
· La collecte des informations est laborieuse ;
· La lenteur dans la mise à jour de la base de
données ;
· Le faible volume d'informations au niveau de la base
de données de la Centrale d'Echange d'Informations;
· La fin de l'appui financier de la Banque Mondiale,
à travers le Projet d'Appui au Développement du Secteur
Privé (PADSP6(*)) le
31 décembre 2007, ce qui a contraint la Centrale d'Echange
d'Informations à procéder à la fermeture au début
de l'année 2008 des activités des Centres de Relais de Lokossa,
Natitingou, Parakou, Porto Novo. Ces centres relais constituaient les
démembrements de la CEI principale.
· Le manque d'enthousiasme des institutions de
microfinance adhérentes à payer leur cotisation.
· La consultation de la base de données de la CEI
se fait désormais par Internet.
Ces difficultés rencontrées par la Centrale
d'Echange d'Informations dans son application nous amènent à nous
poser un certain nombre de questions à savoir :
v Le dispositif juridique, institutionnel et
réglementaire en matière de microfinance au Bénin,
favorise t-il la création d'une structure de partage de l'information
sur les clients ?
v La Centrale d'Echange d'Informations, fait elle
bénéficier suffisamment d'informations aux institutions de
microfinance ?
v La gestion des informations publiées par la centrale,
permet-elle aux IMF de disposer en temps utile, d'informations pertinentes qui
fondent l'octroi des crédits aux demandeurs ?
v Malgré la montée des créances en
souffrance dans le secteur de la microfinance au Bénin, quelles sont les
raisons qui expliquent l'absence d'adhésion globale et active des
institutions de microfinance à la Centrale d'Echange d'Informations?
v Le nouveau dispositif de diffusion de l'information mis en
place par la Centrale d'Echange d'Informations permet-il une large consultation
de sa base de données ?
Ce sont autant de questions auxquelles nous essayerons
d'apporter des réponses au cours de notre étude. Ainsi,
l'identification des facteurs susceptibles de constituer une entrave à
l'efficacité de la Centrale d'Echange d'Informations, puis la recherche
de solutions adaptées pouvant contribuer à l'amélioration
des prestations de la Centrale d'Echange d'Informations, guideront notre
analyse tout au long de cette recherche.
B. Objectifs et Hypothèses de
recherche
1. Les objectifs
Cette étude a pour objectif principal de contribuer
à l'amélioration de la Centrale d'Echange d'Informations en tant
qu'outil de réduction du risque de crédit dans les institutions
de microfinance au Bénin.
Quant aux objectifs spécifiques, il s'agira :
· D'examiner l'environnement juridique relatif à
la mise en place d'un système de partage d'informations dans le secteur
de la microfinance au Bénin;
· D'analyser le fonctionnement de la Centrale d'Echange
d'Informations suite à la fermeture des Centres de Relais.
· D'analyser les informations transmises à la
Centrale d'Echange d'Informations par les institutions de microfinance
adhérentes.
2. Les hypothèses de recherche
Pour pouvoir répondre aux questions de recherche
ci-dessus posées, nous avons formulé trois hypothèses qui
seront ou non validées dans notre développement à partir
des données collectées sur la base des différents outils
de recherche utilisés.
Première
hypothèse
L'environnement juridique et de régulation du secteur
de la microfinance au Bénin est favorable à la mise en place et
au développement de la Centrale d'Echange d'Informations.
Deuxième
hypothèse
La centralisation des activités de la Centrale
d'Echange d'Informations qui découle de la fermeture des Centres de
Relais empêche les institutions adhérentes de participer
pleinement aux activités de la centrale.
Troisième
hypothèse
Les informations envoyées par les institutions de
microfinance adhérentes à la Centrale d'Echange d'Informations ne
favorisent pas une bonne gestion du risque de crédit.
SECTION 2 : Clarification de concepts et Revue de
littérature
Cette section sera consacrée dans un premier temps
à la clarification de quelques concepts liés à notre
étude, et dans un second temps à la revue de
littérature.
Paragraphe 1 : Clarification de concepts
La conduite de la présente étude a
nécessité la clarification d'un certain nombre de concepts qui
assurent une bonne visibilité du sujet traité. Au nombre de
ceux-ci, nous avons :
A. Concept d'information
Au sens large, on peut définir l'information comme
à la fois un processus double (transmission et réception) et
ayant un contenu (message) pertinent, composé de données
structurées permettant de réduire l'incertitude ou augmentant les
connaissances du récepteur sur les faits et comportements passés,
présents ou projetés.
Cette définition met l'accent sur le caractère
primordial de l'information dans la prise de décision. Cet aspect de
l'information est complété par Martory G. cité par Soglo
T. (2007), qui définit l'information comme le «contenu d'un message
capable de déclencher une action ». La prise d'une bonne
décision repose sur le caractère complet de l'information.
En effet, une entreprise ne pourra survivre que si elle
dispose d'un ensemble d'informations suffisantes pour pouvoir agir avec
efficacité.
Les problèmes d'information s'illustrent dans les
domaines des assurances, des banques et de l'économie du travail. La
microfinance n'échappe pas à cette donne car l'information
constitue une ressource importante pour les institutions de microfinance dans
leur rapport avec leur cible.
En effet, la gestion de l'information est un des
éléments-clés de la politique d'octroi de crédits
des établissements de crédit, ainsi qu'un outil de supervision
pour les autorités de régulation.
La collecte d'information doit être la plus
complète que possible dès qu'une institution de crédit
souhaite prendre une décision d'octroi de crédit. Selon Sami H.
& Delorne A. (2004), « la recherche de l'information est longue
et coûteuse à l'échelle individuelle, un mécanisme
global d'échange d'information entre prêteurs se traduit par des
économies d'échelle». Ils préconisent une
mutualisation de l'information au niveau des différents prêteurs
pour réduire les coûts de recherche de l'information.
B. Système de partage de
l'information
1. Définition
Selon le Guide des bonnes pratiques pour les organisations qui
financent la microfinance (2006), la centrale des
risques est une « base de données fournissant
des informations sur les consommateurs, notamment des données
démographiques, les schémas de remboursement de différents
types de crédit et l'historique des défaillances de
remboursement ».
Le fonctionnement de ces « bureaux de crédit
» repose sur la centralisation des informations fournies par les
abonnés au système sur les emprunteurs et la fourniture, en
contrepartie, de données consolidées sur un emprunteur
donné.
Les informations échangées sur les clients peuvent
être de nature positive ou négative :
Les informations dites
« positives » ou « blanches »
correspondent à des informations variées sur le débiteur :
solvabilité des futurs clients en vérifiant l'existence et les
caractéristiques des prêts déjà attribués par
d'autres institutions de crédit, montant des prêts en cours,
renseignements personnels, type d'activités, nombre de crédits
obtenus, types de crédits en cours, les garanties fournies par les
emprunteurs.
Les informations dites
« négatives » ou
« noires » indiquent uniquement le fait qu'il y a
un impayé ou des incidents de paiements. Ces informations peuvent porter
sur les montants non remboursés et la date du dernier paiement.
2. Typologies des organismes
d'échange d'informations
a. Les centrales d'échange
d'information privées
Encore appelées bureaux de crédit, les centrales
d'échange d'information privées sont généralement
des entreprises commerciales privées ou des associations
professionnelles détenues par leurs membres qui recueillent et
gèrent des bases de données sur les particuliers et/ou les
entreprises. Ces bases de données sont consultées par les membres
de la centrale au moyen d'une méthode de partage des données
obéissant à des « règles de réciprocité
».
La communication d'informations à un bureau de
crédit et l'accès à ses données sont
volontaires et répondent à des
règles définies d'un commun accord par l'ensemble des membres
(stipulées dans un contrat d'utilisation et/ou un code de conduite).
b. Les centrales de risque publiques
Encore dénommées registres publics de
crédit, les centrales de risque sont généralement des
institutions du secteur public créées pour la plupart à
des fins de contrôle plutôt que de partage de l'information et qui
sont le plus souvent gérées par la banque centrale. Les bases de
données contiennent presque exclusivement des informations fournies par
le secteur bancaire (mécanisme de crédit agréé,
montant des engagements, état des remboursements, etc.) et leur
accès est généralement limité. Certains registres
de crédit communiquent des informations en retour aux banques sous forme
de simples rapports de solvabilité.
Le principal objectif de la plupart des centrales de risques
est de suivre et contrôler les risques auxquels s'exposent les
créanciers (risque systémique). La participation à la
centrale des risques est rendue obligatoire par la législation ou la
réglementation en vigueur.
c. Les sociétés de vente
d'information publique :
Elles sont des entreprises privées qui collectent et
diffusent différentes formes d'information publique (annonces
légales, presse,)
d. Les centrales
spécialisées :
Les initiatives dans ce sens sont nombreuses en
Amérique latine ; des secteurs spécialisés (banques,
grands magasins, microfinance) créent des centrales
spécialisées ciblées sur les besoins spécifiques de
leur propre secteur ;
e. Les listes noires informelles :
Le partage informel de l'information sur les mauvais payeurs
reste le recours le plus fréquent des ONG qui sont confrontées
à la croissance des défaillances et du risque mais n'ont pas
accès aux dispositifs précédents.
3. Les principes de fonctionnement des organismes de
partage d'informations
Pour remédier à l'impact négatif que peut
occasionner la conception commerciale et concurrentielle, les centrales de
risques mettent en avant plusieurs principes de fonctionnement dont l'objectif
est de rassurer, d'une part, les établissements de crédit contre
les risques de déséquilibre économique et de concurrence
et, d'autre part, le législateur, les organisations de consommateurs et
les particuliers contre le risque d'atteinte à la vie privée.
a. Respect de la libre concurrence
Il est essentiel qu'une centrale à laquelle
adhèrent les établissements de crédit respecte la
concurrence qui s'exerce entre eux
i. Principe de la
réciprocité
Ce principe est fondé sur l'idée que les
établissements de crédit ne peuvent accéder aux
informations contenues dans la base que pour autant qu'ils contribuent à
l'alimenter. Il semble évident que des établissements acceptant
de mettre en commun et de mutualiser des informations de nature commerciale ne
veulent pas que d'autres établissements, qui ne fourniraient aucune
information, profitent de la base afin de trouver des renseignements utiles au
calcul de leur risque financier.
ii. Principe de mise à jour des informations
Ce principe est d'autant plus incontournable que les
informations recensées sont chiffrées. La mise à jour
concerne deux types d'informations : l'actualisation des crédits en
cours et l'inscription des nouveaux crédits. Il est essentiel que les
institutions de crédit disposent toujours d'informations exactes pour
fonder leur décision d'octroi de crédit.
En effet, le retard dans la mise à jour des
données peut porter préjudice à un demandeur de
crédit qui se voit refuser l'accès à un nouveau
crédit. Ce dernier peut demander réparation suivant les
dispositions du code civile en son article 1382 qui stipule
«Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un
dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer.»
b. Respect de la vie privée
L'existence de centrale de risque crée une situation de
fait dont il résulte des conséquences portant par nature atteinte
à la vie privée. Aussi, il semble que, quels que soient les
moyens ou principes mis en oeuvre, ils ne permettront pas, in fine, de
protéger la liberté individuelle.
i. Principe de
confidentialité
Ce principe s'impose tant aux adhérents de la centrale
qu'à la centrale elle-même. Il établit que les
établissements de crédit ne doivent pas communiquer à des
tiers les informations obtenues auprès de la centrale. De la même
manière, la centrale ne doit pas communiquer d'informations
auprès de tiers à la centrale et ne doit pas diffuser
d'informations nominatives entre ses propres adhérents.
Cette obligation de confidentialité implique, entre
autres, que le nom des établissements de crédit auprès
desquels un client a souscrit un contrat n'apparaisse pas lors de la
consultation.
ii. Principe de la limitation d'usage
Ce principe prévoit qu'un établissement de
crédit ne peut consulter la base qu'en cas de demande de prêt d'un
candidat emprunteur, ou pour contrôler un contrat déjà
acquis en portefeuille et recensé dans la centrale. Cette limitation
dans la consultation du fichier devrait être suffisante pour
empêcher des interrogations massives destinées à la
prospection commerciale.
iii. Le respect de la protection de la vie privée
Les centrales de risque respectent l'ensemble des
règles générales que les différentes
législations relatives à la protection des données
à caractère individuel imposent. L'objectif de toute
législation visant à protéger la vie privée est de
concilier le respect de la vie privée et les intérêts
légitimes d'organisations souhaitant traiter l'information relative aux
clients existants ou potentiels le plus efficacement possible.
On pourra relever, notamment, l'obligation de recueillir
l'acceptation du client quant à l'utilisation des données et leur
inscription dans une centrale positive.
C. Le concept de crédit
Le mot crédit vient du latin
« credere » qui signifie croire, faire confiance. En effet,
« Faire crédit, c'est faire confiance, c'est donner librement
la disposition effective d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat, contre
la promesse que le même bien ou un bien équivalent, vous sera
restitué dans un certain délai, le plus souvent avec
rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte
partielle ou totale que comporte la nature même du service »
Dutaillis, cité par Boudinot & Frabot (1978 p. 239).
Cette définition du crédit met en relief non
seulement la notion de confiance en la solvabilité future de
l'emprunteur mais également celle du risque car la confiance rime avec
incertitude dans la production ou l'obtention d'un résultat. Mais la
définition ne fait pas ressortir l'importance du crédit dans la
vie économique et dans tout processus de développement.
En effet, le crédit s'est imposé comme un moyen
banal pour financer un projet ou pour faire face à un besoin ponctuel et
imprévu de liquidité.
Selon Le Duigou cité par Nguyen G. (2000)
« la dynamique du crédit est un puissant facteur de soutien
à la croissance économique ». L'auteur souligne
l'importance du rôle du crédit pour augmenter le pouvoir d'achat
des ménages et préconise un accès plus large du
crédit pour les ménages, en particulier ceux qui ne disposent pas
d'épargne suffisante.
Le crédit est l'activité centrale de toute
institution de microfinance; la réussite de sa mise en oeuvre contribue
à la viabilité de l'institution et lorsque la gestion du
crédit n'est pas maîtrisée, sa répercussion est
très préjudiciable à l'institution.
D. Le concept de risque
1. Définition
Le risque est la possibilité que des
événements présents ou futurs, attendus ou inattendus,
puissent avoir un impact défavorable ou nuisible sur le capital ou les
recettes de l'institution. Le risque est inhérent à toute
relation financière, quel que soit son degré de formalité
ou d'informalité selon Servet, cité par Cornée S.
(2006)
a. Les différents types de
risques
Les risques auxquels les institutions de microfinance font
généralement face sont de quatre sortes : - Les
risques institutionnels :
La réussite en microfinance est définie par une
organisation indépendante offrant des services financiers à un
grand nombre d'individus à faibles revenus sur le long terme. Une
évaluation des risques par rapport à cette définition
débouche sur trois catégories de risques institutionnels :
risques associés à la mission sociale, risques associés
à la mission commerciale et risques de dépendance.
- Les risques opérationnels :
C'est le risque auquel est confrontée une institution
de microfinance dans ses activités quotidiennes, dont la qualité
du portefeuille, la fraude et le vol. Ces éléments peuvent miner
le capital d'une IMF et ébranler son équilibre financier. On peut
distinguer : le risque de crédit, le risque de fraude et le risque de
sécurité.
- Les risques de gestion financière :
Il s'agit des risques de gestion de l'actif, risques liés
à l'intégrité des systèmes - Les risques
externes :
Bien qu'ils aient moins de moyens de les contrôler, les
responsables d'IMF évaluent également les risques externes
auxquels ils sont exposés. Une IMF est confrontée à des
problèmes majeurs liés à l'environnement dans lequel elle
intervient. Il s'agit des risques réglementaires.
Dans le cadre notre mémoire, nous allons nous
appesantir sur le risque de crédit
b. Le risque de crédit
Le risque de crédit est le risque que
l'emprunteur ne rembourse pas sa dette à l'échéance
fixée. S'il était à l'origine une
préoccupation pour les seuls organismes bancaires, il concerne pourtant
toutes les entreprises (notamment via les créances qu'elles accordent
à leurs clients, qui sont des formes de prêt à court
terme), et nombreuses sont aujourd'hui amenées à
l'intégrer dans leur gestion afin de le minimiser. Ce risque est en
effet lourd de conséquences pour toute entreprise: toute dette non
remboursée est économiquement une perte sèche que supporte
le créancier.
Le risque de crédit implique pour l'institution, une
détérioration de la qualité du portefeuille de
crédits qui cause les pertes, crée des charges énormes en
gestion de la défaillance et toute évolution négative
menace sa pérennité. Il constitue une préoccupation
particulière dans les IMF dans la mesure où la plupart des
microcrédits ne sont pas garantis (c'est-à-dire qu'ils ne sont
soumis à aucune garantie formelle, classique ou bancaire).
i. Les facteurs
déterminants du risque de crédit
Les composantes de base du risque de crédit sont la
volonté et la capacité de
l'emprunteur à rembourser le prêt. La capacité
à rembourser se rapporte à un emprunteur ayant des ressources
financières permettant d'échelonner le remboursement du
prêt.
Le ratio engagements mensuels / produits
mensuels est un indicateur d'évaluation de la
capacité de remboursement. Il permet de s'assurer que les
échéances seront respectées, mais aussi de voir si le
nouvel endettement n'accroîtrait pas le seuil d'endettement du client
au-delà de ses possibilités.
Un emprunteur peut posséder des ressources
financières sans vouloir pour autant continuer à rembourser un
emprunt. Les facteurs déterminants de la volonté d'un emprunteur
à rembourser un emprunt sont complexes et déterminés par
des encouragements économiques, juridiques et moraux. Des études
théoriques ont montré que la probabilité de défaut
de remboursement augmentait avec la baisse de valeur du patrimoine relative
à la somme toujours due au titre de l'emprunt. En d'autres termes, les
emprunteurs, quel que soit leur niveau de revenus, ne veulent pas continuer
à payer pour un bien qui à peu ou plus de valeur. La pression des
systèmes juridiques et de la communauté contribue
également à la volonté d'un emprunteur de rembourser un
emprunt. Si les emprunteurs savent qu'il n'y aura aucune conséquence
s'ils ne remboursent pas un prêt, alors la probabilité de
défaut de remboursement augmentera.
ii. La gestion du risque de crédit
Selon le Consultative Group to Assist the Poor (CGAP)
cité par Fossou F. (2007), la gestion des risques « est le
processus par lequel les risques sont évalués en utilisant une
approche systématique qui identifie et organise par priorité les
risques, et qui ensuite met en place les stratégies pour atténuer
les risques. »
Elle se décompose en deux parties : la gestion
préventive et curative du risque de crédit. Selon Wonou C.
(2006), « la réussite d'une bonne politique de crédit
dans une IMF repose, à la fois, sur une bonne organisation et une
pratique professionnelle de la gestion préventive et de la gestion
curative du risque de crédit. »
o La gestion préventive du risque de
crédit
Elle regroupe un ensemble d'options, de réflexions,
d'outils et de dispositions qui oeuvrent pour annuler ou minimiser le risque de
crédit. En matière préventive, les éléments
qui favorisent la maîtrise du risque de non-paiement sont de deux
ordres : certains éléments ont un caractère
stratégique alors que d'autres sont des dispositions
opérationnelles.
§ La gestion stratégique du risque de
crédit
La gestion stratégique du crédit fait appel aux
choix faits par l'institution en ce qui concerne le contexte de travail et la
clientèle qu'elle se propose de servir. Quel est le profil-risque
des clients et des différents services financiers de crédit
utilisés ? L'analyse et la gestion stratégique du
risque consistent à définir les axes de développement
principaux de l'IMF sur ses marchés actuels ou à venir.
Elle constitue une démarche de positionnement pour
laquelle le risque relatif à chaque client et à chaque segment de
la clientèle doit être analysé et maîtrisé
§ La gestion opérationnelle du risque de
crédit
La gestion opérationnelle du risque de crédit
est la résultante des orientations stratégiques,
arrêtées par la direction d'une institution, en termes de
d'actions concrètes.
Elle consiste à définir et à mettre en
oeuvre des outils de gestion du risque appropriés aux choix
stratégiques faits et en cohérence avec la politique de
maîtrise des risques.
La gestion curative du risque de crédit
Elle constitue l'ensemble des dispositions ou de dispositifs
mis en place par l'IMF pour la récupération du crédit.
Trois piliers sont nécessaires pour qu'une action de
recouvrement soit efficace:
- La réactivité dans le déclenchement
des actions;
La réactivité consiste à réagir
aussitôt que s'est manifestée la délinquance.
- La continuité dans les actions;
Elle constitue le deuxième facteur clé;
l'idée est qu'il faut éviter les ruptures dans la chaîne de
gestion du risque et s'assurer que les relais d'organisation fonctionnent bien
pour qu'il n'y ait pas de «trous» dans la pression exercée
à l'encontre du débiteur en retard de paiement.
- La progressivité dans les différentes
actions
La progressivité suppose la mise en place de mesures
coercitives adaptées et de plus en plus contraignantes:
- relance,
- invitation à discuter,
- mise en demeure,
- Visite par plusieurs agents de crédit, sitting,
- recouvrement forcé par voie d'huissier ou autres.
E. Qualité du portefeuille
La source de risque la plus importante pour une institution
financière réside dans son portefeuille de crédits. Non
seulement le portefeuille de crédits est - et de loin - l'actif le plus
important pour une IMF, mais en outre, la qualité de cet actif et donc
le risque qu'il pose pour l'institution, est assez difficile à mesurer.
Pour les institutions de microfinance, dont les crédits, typiquement, ne
sont pas couverts par des garanties facilement réalisables, la
qualité du portefeuille est absolument cruciale.
La méthode des ratios est souvent utilisée pour
apprécier la qualité du portefeuille d'une institution de
microfinance. Les plus importants parmi les ratios qualité du
portefeuille sont les suivants : le Portefeuille à Risque, les ratios de
Pertes sur créances et de dotation aux provisions. Ces trois ratios
sont interdépendants.
1. Portefeuille à risque
(PAR)
Il constitue la mesure la plus couramment utilisée pour la
qualité du portefeuille dans le secteur de la microfinance.
Selon le CGAP, le PAR est égal à :
Capital restant dû ayant des versements en retard
d'au moins (1,31...) jours
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Encours de crédit
Principe :
Le principe étant qu'un prêt affichant un retard
nous indique que les autres paiements à venir pourraient aussi
être en retard et qu'éventuellement, c'est l'ensemble de la
créance qui pourrait être en danger.
Le PAR est utile pour mesurer le risque actuel et la perte
potentielle à venir. Il renseigne donc sur le taux de dégradation
de la qualité du portefeuille.
Le ratio de Portefeuille à Risque est une mesure utile
mais qui ne montre pas tout sur les risques encourus.
NB : Le PAR est fréquemment
calculé sur une période de 30 jours ou de 90 jours. Il est alors
noté respectivement PaR30 ou PaR90. Mais il peut aussi être
calculé sur des périodicités plus ou moins longues
(variant d'un jour à une année).
La norme théorique d'efficacité acceptée
par la BCEAO est de 5 % pour le PaR30 et de 3 % pour le PaR90.
2. Le ratio de perte sur
créances
La loi PARMEC à travers les instructions de la BCEAO,
utilise le terme de Taux de perte sur créance. Ce ratio
représente la proportion de prêts accordés par
l'institution qui ont été sortis du bilan en raison de la
très faible probabilité de remboursement de ces
crédits.
Montant des crédits passés en perte
durant la période
-------------------------------------------------------------------------------
Montant brut moyen du portefeuille de créditss
de la période
La norme applicable dans l'espace UEMOA est un taux
inférieur à 1%.
3. Le ratio de dotation aux
provisions
Le ratio de dotation aux provisions se
calcule en divisant les dotations aux provisions pour créances douteuses
effectuées sur la période (à ne pas confondre avec la
réserve (provision) pour créances douteuses, qui est inscrite au
bilan) par l'encours moyen du portefeuille.
Cette mesure donne une indication sur les provisions
effectuées par l'IMF pour anticiper les futures pertes sur prêts.
Dotation aux provisions pour créances
douteuses
-------------------------------------------------------------------------------
Encours moyen du portefeuille brut de
crédit
Suivant l'instruction n°4 de la BCEAO contenue dans La
loi PARMEC relative au déclassement des crédits en souffrance et
leur provisionnement prévoit une dotation aux provisions pour pertes sur
prêts en fonction de l'âge de la souffrance du crédit.
Ainsi, la dotation proposée est la suivante :
Retard de
3 à 6 mois, Provision à doter : 40% du solde restant dû
Retard de 6 à 12 mois, Provision à doter : 80% du
solde restant dû
Retard de plus de 12 mois, Provision à doter : 100% du
solde restant dû.
F. Le surendettement
Le surendettement est une situation des personnes
endettées qui doivent faire face à des échéances
d'emprunts qui excèdent leur capacité de remboursement, eu
égard à leur revenu disponible. Selon la loi Neiertz7(*) de 1989, le surendettement se
définit comme l'incapacité pour des acteurs économiques de
faire face à leurs charges, qu'il s'agisse de crédits, du loyer
et des charges d'habitat. Le surendettement est un phénomène
rarement soudain mais le résultat d'un processus progressif, quelquefois
conscient, rarement voulu et très fortement lié à des
évènements extérieurs à l'emprunteur. Il
dépend de la vulnérabilité des ménages et donc des
capitaux qu'ils ont pu accumuler. Selon Héliès O. (2007)
« le surendettement est le résultat d'une dynamique
financière complexe qui dépend de la combinaison de plusieurs
facteurs qui affaiblissent petit à petit les capitaux
économiques et sociaux et poussent les ménages vers une situation
irrécupérable. »
Si l'endettement ne se confond pas avec le surendettement,
l'augmentation du niveau d'endettement des ménages ne peut que
fragiliser ces derniers au regard du surendettement (le moindre incident les
fait basculer de l'endettement au surendettement).
Le surendettement pose deux types de soucis. Le premier est
qu'il peut conduire à des situations socialement difficiles. Selon
Delevoye J-C (2006), Médiateur de la République Française
« Le surendettement est une violence, il anéantit socialement
un individu. Il provoque l'isolement, la
marginalisation ». Le second souci se pose
au niveau des établissements de crédit, dont le métier
consiste à prêter des fonds qu'ils doivent recouvrer. Il est donc
essentiel pour eux de disposer d'informations pour apprécier le risque
client.
L'analyse des causes du surendettement conduit le plus souvent
à distinguer le surendettement actif et passif :
1. Le surendettement passif
Le surendettement passif est déclenché par
l'apparition d'un événement extérieur qui affecte
gravement la capacité de remboursement des ménages.
2. Le surendettement actif :
Le surendettement actif est lié à une
accumulation de charges et de crédits, alors que les ressources restent
identiques.
G. Le credit scoring
La méthode de « credit scoring »,
c'est-à-dire l'évaluation statistique en microfinance consiste
à utiliser les informations relatives aux résultats de
remboursements et les caractéristiques des prêts remboursés
dans le passé pour pronostiquer les possibilités de succès
pour les prêts futurs.
Le Credit Scoring utilise des mesures quantitatives de
performance et les caractéristiques des prêts
précédents pour prédire la performance des prêts
futurs avec des caractéristiques similaires. Il n'approuve, ni ne
rejette une demande de prêt, il peut plutôt prédire la
probabilité d'occurrence de mauvaise performance (défaut) telle
que définie par le préteur. Selon Kulkosky cité par Diallo
(2006) « le credit scoring peut améliorer l'efficience
dans le processus d'analyse et de livraison du crédit ».
Graphique n°1: Processus du Credit Scoring
Prêts précédents
Nouvelles demandes de prêts
Modèle de notation de crédit
Constats Prédiction
Adapté de Yang LIU (2001)
Le Credit Scoring présente quelques limites majeures.
En effet, il constitue un procédé qui requiert un grand nombre
des prêts historiques avec des données précises pour chaque
prêt, et un bon système d'information et de gestion. Or, dans la
pratique, la plupart des institutions de microfinance ne remplissent pas ces
conditions. De plus, ce système peut limiter l'accès pour les
clients qui n'ont pas d'historique. En outre le « scoring » est
bâti sur l'hypothèse que le futur doit être le reflet du
passé. Or, l'environnement socio-économique et politique dans
lequel évoluent beaucoup d'institutions de microfinance est en constant
bouleversement. Cette hypothèse est donc souvent irréaliste.
Paragraphe 2 : Revue de littérature
Dans ce paragraphe, seront passés en revue les
études et travaux antérieurs relatifs à la question du
partage de l'information sur la solvabilité des clients.
A. Les enjeux du partage de
l'information
Les particuliers, les microentrepreneurs et les grandes
entreprises doivent tous pouvoir accéder au crédit. De
même, nombre de prêteurs disposent d'un capital sous-utilisé
et souhaiteraient accorder davantage de crédits à une
clientèle potentielle.
Mais les marchés du crédit se
caractérisent par une information asymétrique entre la
clientèle et les créanciers, ce qui peut entraîner un
accès au crédit en dessous du seuil optimal : rationnement du
crédit8(*),
allocation inefficace de crédits, des décisions d'octroi de
crédits basées sur des informations incomplètes sur les
risques présentés par le client, des prêts excessifs.
La mise en place d'un système de partage
d'informations de crédit à l'échelle nationale est
particulièrement bénéfique pour les microentreprises. Les
entreprises d'État et les grandes entreprises connues n'ont pas besoin
de fournir leurs antécédents en matière de crédit
pour obtenir des prêts. Dans les pays pauvres, les petites entreprises et
les ménages, pour lesquels les informations sont difficiles à
obtenir ou de mauvaise qualité, ont le plus à gagner des
informations contenues dans un rapport de solvabilité.
Le partage d'informations sur le crédit est un outil
essentiel pour développer l'accès au crédit. En permettant
un accès efficace et peu coûteux au type d'information sur le
crédit souhaité, il permet au secteur des services financiers et
des entreprises commerciales de prendre une décision de crédit
réfléchie et encourage le développement du crédit.
L'existence d'un système de partage d'informations sur le crédit
de qualité, quelque soit sous la forme sous laquelle il se
présente, est aussi un soutien pour le secteur des services financiers
et constitue un outil important pour le développement
économique
L'échange d'informations de nature négative et
de nature positive permet aux IMF d'effectuer une meilleure évaluation
du risque et oeuvre ainsi à la diminution des impayés et à
l'augmentation du nombre de clients comme le montre le graphique suivant:
Graphique n° 2 : Avantage de
l'échange d'informations
Simulated credit defaults assuming an acceptance rate of 60%
Negative information only
Negative & positive information
Percent decrease in default rate
43% decrease in default rate
Negative information only
Negative & positive information
Percent of applicants who obtain a loan
90% increase in access
Simulated credit availability assuming a target default rate of
3%
Source: Barron and Staten
(2000)
Reduction of Default Risk at the
Institutional Level
Increased Access to Credit at the
Client's Level
Le graphique n °2 permet de quantifier l'impact de
l'information positive sur les taux de défaillance et les taux
d'approbation des crédits.
Il ressort du graphique :
- d'une part, que le taux de défaillance lié aux
prêts obtenus par les emprunteurs sur la base de l'information
négative était de 3,35%. Mais ce taux de défaillance
serait passé à 1,9% si l'analyse était basée sur
des informations positives et négatives, soit une diminution de 43% des
taux de défaillance.
- d'autre part, que le taux d'approbation des crédits
est de 39,8% sur la base de l'information négative. Mais en
élargissant la base aux informations positives, le taux d'approbation
des crédits est passé à 74,8% soit une amélioration
de 88% du taux des approbations des crédits.
B. Les déterminants du partage de
l'information
Il est possible dans de nombreux pays de développer des
systèmes d'échange d'informations conciliant efficacité et
respect du droit du consommateur ; mais, au-delà du choix d'un
modèle technique et institutionnel (privé/public,
spécialisé/non spécialisé), ce développement
nécessite :
1. Un cadre politique approprié.
Selon Wampfler (2004a), trois conditions doivent être
remplies :
· Le pays doit disposer d'un système
d'identification national des individus : dans le cas du Bénin, les
cartes d'identité nationale ont un numéro unique. Cependant,
étant donné que les noms peuvent ne pas être uniques, que
les dates précises de naissance peuvent être inconnues et qu'un
grand pourcentage de Béninois n'ont pas de carte d'identité
nationale, la question requiert une grande attention.
· Les centrales privées doivent pouvoir
opérer légalement et être en concurrence, moyennant la mise
en place d'une réglementation de leurs activités par les tutelles
(licence d'activité, contrôle, sanction, ...) ; ce choix implique
que le système judiciaire national fonctionne.
· Un système efficace de protection de la vie
privée des clients doit être mis en place ; les principes d'un tel
système sont définis par la constitution et par la loi
De nombreuses questions techniques doivent être
résolues :
- la consolidation des données;
- l'actualisation des données;
- la confidentialité des données et leur
utilisation;
- la prise en charge du coût de ces outils.
Ces éléments renvoient à des choix en
termes de :
· Centralisation :
argumentée par les moyens humains et techniques nécessaires ou de
décentralisation : argumentée par
la nécessaire proximité des utilisateurs du système,
· sophistication :
importances des données, rythmes d'actualisation de
simplicité : alimentation des bases
de données,
· d'indépendance :
outil du système bancaire (décentralisé ou non) ou
de contrôle (outil de
la Banque Centrale ou du Ministère des finances).
2. Infrastructure des partenaires
contractuels
Le meilleur logiciel de centrale de risque et le meilleur
centre informatique ne servent à rien si les partenaires contractuels ne
disposent pas de possibilités adéquates d'utiliser de
manière raisonnable les services proposés par la centrale de
risque.
a. Système d'information et de
gestion :
Les exigences de la centrale de risque vis-à-vis des
systèmes d'information et de gestion9(*) utilisés par les institutions de microfinance
(voir composante en annexe1 graphique n°1) se situent à plusieurs
niveaux : le contenu de l'information à fournir et le mode de
communication
o La liste des informations doit être exhaustive
c'est-à-dire inclure au moins les données suivantes pour chaque
client : Nom, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, adresse,
activité, type de crédit, montant crédit encours, date de
déblocage, total échéance, l'échéancier de
paiement, montant échéance restant dû.
o Les informations doivent être fiables,
c'est-à-dire que le traitement du logiciel qui concoure à la
sortie de ces informations ne doit pas comporter d'erreurs sous peine de
léser le client (classement du client dans la liste des impayés
par erreur) ou les autres institutions de microfinance (client insolvable qui
est absent de la liste)
o Le mode de communication doit être à temps
réel (synchronisation entre la base de données de l'IMF et celle
de la centrale de risque) ou en différé (exportation depuis la
base de données de l'IMF puis importation à partir de la centrale
de risque et vice versa).
b. La technologie
La technologie peut être un frein à la
possibilité de certaines institutions de microfinance à jouer un
rôle dans ce domaine. La connaissance de l'informatique chez les
institutions de microfinance a tendance à être faible.
3. Tarification
Les centrales de risque privées sont confrontées
à l'enjeu majeur d'offrir des prix compétitifs. La question des
coûts de l'outil peut être difficile (dispositif permanent avec
salariés, matériels avec les ordinateurs et imprimantes,
diffusion de l'information avec les supports, etc.). Selon Wampfler et al
(2002) « Les coûts peuvent être dissuasifs pour les
plus petites institutions aux moyens réduits ». Les centrales
de risque privées doivent gagner rapidement une gamme de clients aussi
large que possible. L'exemple de DICOM travaillant au Salvador et au Chili
cité par Wampfler (2004b) montre comment une centrale de risque
privée a su conquérir rapidement une part importante du
marché de l'information. Selon lui, quatre facteurs ont participé
à son succès :
i) c'est une centrale non spécialisée, ouverte
à tous ;
ii) son dispositif technique sophistiqué permet une
collecte des données et une consultation aisée de l'information
;
iii) elle a obtenu une crédibilité
immédiate sur le marché en s'associant à un cabinet
international renommé (Equifax) ;
iv) elle a développé une stratégie
marketing performante en adaptant ses services et ses prix aux
spécificités de la microfinance.
C. Relation entre partage de
l'information et réduction du risque de crédit
Selon la littérature, le partage de l'information entre
prêteurs peut réduire cinq types de risques dans une relation de
financement :
1-Aléa moral ex-ante :
les emprunteurs peuvent trouver plus favorable de ne pas révéler
la totalité de l'information au prêteur potentiel, surtout
lorsqu'il s'agit d'informations négatives.
Le partage des informations négatives sur l'historique
de défauts devient alors une mesure nécessaire pour
réduire ce type d'aléa moral.
Selon Stoppani M. (2007) «une base de données qui
ne contient que des informations négatives exclut les emprunteurs
à haut risque qui accumulent des dettes importantes sans être en
défaut de paiement. Dans ces conditions, même un choc modeste sur
le revenu de l'emprunteur pourra entraîner des défauts de paiement
en cascade sur tous les comptes. L'inconvénient de ce fichier selon,
Robin C. (2001), est d'aboutir « à un fichier d'interdits de
crédit »
2-Aléa moral ex-post :
le client qui a réellement la capacité d'honorer sa dette peut
déclarer le défaut de payement ou faire le choix de s'engager
dans une autre activité plus risquée que celle
présentée au prêteur. Selon Padilla et Pagano (2000),
« le partage des informations négatives sur l'historique des
défauts de payement permet d'obtenir un effet disciplinaire sur les
emprunteurs ». Le partage aura donc pour effet d'inciter les
emprunteurs à fournir un effort suffisant pour assurer le bon
déroulement de leurs activités et le remboursement des
crédits. Miller (2000) utilise la notion de la ` réputation
collatérale' qui selon lui, « lorsque l'emprunteur sait que
les données négatives sur les incidents de paiement seront connus
par tous les prêteurs, il est incité à réaliser un
effort suffisant pour honorer sa dette ».
3-Problème d'anti
sélection : le prêteur non informé a un
comportement plus méfiant face à un client inconnu (nouveau) que
face à un client de longue date et ce, indépendamment de la
rentabilité anticipée de l'activité à financer. Le
rationnement du crédit n'est pas une solution adéquate face
à ce risque. Il l'alimente même dans bien des cas du fait du
contraste entre le niveau du crédit délibérément
limité par les prêteurs et la nécessité, pour les
emprunteurs, d'accéder à un financement adéquat (à
la hauteur de leurs besoins) afin de préserver la rentabilité de
leurs activités tout en faisant face au service de la dette. Selon
Pagano et Jappelli cités par Dorbec (2006a) « le partage des
informations sur les caractéristiques des emprunteurs permet de
réduire ce phénomène ».
4- Incitation au
surendettement (surendettement actif), le partage de
l'information sur la totalité de crédits accordés à
chaque emprunteur permet de réduire le problème en
contrôlant mieux la prise de risque de crédit par les emprunteurs.
Selon Brown & Zehender cités par Dorbec (2006b), « lorsque
les emprunteurs peuvent changer de prêteur à chaque besoin de
prêt, l'absence de registres de crédit peut aboutir au
collapse du marché de crédit ». La mise en place
de registre contenant des informations positives et négatives permet de
réduire ce phénomène de surendettement. En se
référant aux modèles théoriques de Padilla &
Pagano cités par A Dorbec (2006c) « le niveau d'effort
de remboursement de la part des emprunteurs est plus proche de l'optimum social
lorsque les fichiers contiennent des informations négatives et
positives».
La Commission Nationale de l'Informatique et des
Libertés (CNIL10(*)) a refusé d'autoriser la création d'un
tel fichier en France en insistant « sur les risques de
détournement de finalité et, plus généralement,
d'atteinte à la vie privée que présentent ces
traitements ». En effet, il est reproché à la centrale
positive de faciliter le démarchage des institutions de crédits
qui identifieraient ainsi aisément à la fois les consommateurs
peu endettés pour les inciter à souscrire d'autres crédits
et, dans un premier temps, les consommateurs trop endettés pour les
inciter à souscrire un rachat de crédits ; de plus la
connaissance des capacités de remboursement d'un consommateur à
un instant T ne présume en rien de sa solvabilité qui
dépend de ses habitudes de consommation et son rapport à
l'argent.
5-Risque systémique : la
disponibilité des informations sur la qualité des emprunteurs
permet non seulement de réduire les risques au niveau
microéconomique, mais également de mieux contrôler la prise
de risque par la totalité des prêteurs. La disponibilité
des informations sur les risques de crédit pour le superviseur bancaire
(via un registre de crédit public) permet donc de mieux contrôler
les risques systémiques.
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE
La méthodologie de recherche utilisée pour la
réalisation de ce travail, est celle de la recherche-action, dont le
promoteur Lewin, cité par Ley (1976, p.325), disait si bien,
« Le chercheur et les sujets de la recherche cheminent
ensemble vers la connaissance ». La recherche-action est une
méthode de recherche participative qui établit un rapport entre
la théorie et la pratique. La théorie du fait qu'on ne peut
étudier un problème sans en connaître les contours, et la
pratique du fait que cette méthode permet d'impliquer dans la recherche
les différents acteurs concernés par la résolution du
problème.
Notre étude portera sur la Centrale d'Echange
d'Informations du Consortium Alafia. A cet effet, le présent chapitre
sera consacré dans une première section à la
présentation de la Centrale d'Echange d'Informations. Quant à la
deuxième section, elle présentera les techniques d'investigation
utilisées, les outils d'analyse, et les difficultés de
l'étude.
Section 1 : PRESENTATION DE
LA CENTRALE D'ECHANGE D'INFORMATIONS
Cette section sera présentée en deux
paragraphes. Le premier paragraphe sera consacré au positionnement de la
Centrale d'Echange d'Informations et à son identification, le
deuxième retracera l'évolution institutionnelle de Centrale
d'Echange d'Informations et présentera ses objectifs
opérationnels.
Paragraphe 1 : Positionnement et identification de la
Centrale d'Echange d'Informations
A. Positionnement
de la Centrale d'Echange d'Informations
Dans l'espace UEMOA, il existe quelques centrales de risques
intervenant dans le secteur de la microfinance dans certains pays. Parmi ce
petit nombre, on dénombre principalement deux (02) centrales y compris
la Centrale d'Echange d'Information du Bénin, qui offrent le même
type de service. Il s'agit :
oe de la centrale de risques de l'office du Niger au Mali qui
est une structure de concertation permettant l'échange
d'informations ;
oe et la CEI au Bénin qui est un dispositif axé
sur la maîtrise des impayés afin de détecter au plus
tôt les risques d'insolvabilité des emprunteurs
B. Identification de la Centrale
d'Echange d'Informations
Les principales informations relatives à
l'identification de la Centrale d'Echange d'Informations sont
présentées dans le tableau suivant :
Tableau
n°1 : Identité de la Centrale d'Echange d'Informations
Nom complet
|
Centrale d'Echange d'Informations
|
Siège social
|
Cotonou
|
Adresse postale
|
02 B.P. 1052, Cotonou (BENIN)
|
Téléphone
|
(229) 21.32.66.58
|
Fax
|
(229) 21.32.67.80
|
Site
|
www.alafianetwork.org/cei
|
Adresse locale
|
Au siège du Consortium Alafia à Ste Rita, face
Collège la Colombe.
|
Zone de couverture
|
Elle dispose de cinq Centres de relais11(*):
* Centre de relais 1 : Cotonou
* Centre de relais 2 : Porto Novo.
* Centre de relais 3 : Lokossa
* Centre de relais 4 : Parakou
* Centre de relais 5 : Natitingou
|
Source : Consortium Alafia
Paragraphe 2 : Evolution institutionnelle et objectifs
opérationnels de la Centrale d'Echange d'Informations
A. Evolution institutionnelle de la
Centrale d'Echange d'Informations
1. Projet de Centrale de risque
Depuis l'année 2000, certaines institutions de
microfinance collaborent ensemble, dans le cadre d'un protocole d'accord et se
sont données comme priorité d'envisager des réponses aux
problèmes croissants de défaut de paiement et de surendettement,
qui résultent du développement important du secteur de la
microfinance. Il s'agit au départ d'une entente entre trois Institutions
de microfinance (Vital Finance, PADME et FINADEV) pour mettre à jour,
diffuser et échanger via Internet de l'information sur les clients en
retard de paiement de plus de trente jours.
Mais très tôt, ce groupe s'est élargi
à cinq avec l'intégration du CFAD et de Convergence 2000.
L'initiative a trouvé un écho favorable auprès de PlaNet
Finance et CARE International Bénin, qui appuient depuis ce temps, un
projet pilote centrale des risques des IMF au Bénin12(*). En 2002, le projet a obtenu
l'adhésion de la Banque Mondiale qui a apporté son soutien
financier pour 80 000 dollars Américains.
2. Création d'une unité
opérationnelle
En Septembre 2002, une unité opérationnelle
animée par un assistant technique a été installée
pour conduire la phase de consolidation du projet jusqu'à la mise en
place des organes permanents de la Centrale des Risques. L'unité a en
charge la gestion courante de la Centrale, sur les plans technique et
administratif.
3. Création du Comité
National de Pilotage (CNP)
Un Comité National de Pilotage
de la Centrale a été créé par
arrêté ministériel n°1047/MFE/DC/MICROFIN du 09
septembre 2002 pour conduire le processus de création et de mise en
place de la Centrale au niveau national. Ce comité comprend entre autres
le Consortium Alafia, la Cellule de Microfinance, la Cellule d'Appui Technique
(CAT), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le
programme MicroStart, la Banque Mondiale, la BCEAO, PlaNet Finance, CARE BENIN
et quelques IMF (PADME, PAPME, FINADEV, APHEDD ONG). Il s'agit pour le CNP de
mettre en oeuvre le projet d'appui au développement de la centrale des
risques. Le mandat du comité a pris fin le jour du transfert de
l'expérience du projet pilote.
B. Les objectifs opérationnels de
la Centrale d'Echange d'Informations
Contrairement à un choix de pilotage à vue, la
Centrale d'Echange d'Informations comme toute structure digne de ce nom,
dispose d'un plan d'affaires qui exprime clairement sa vision, ses orientations
stratégiques ainsi que ses objectifs opérationnels sur la
période 2004-2009.
Ainsi, suivant son plan d'affaires réalisé en
Octobre 2004, la vision de la Centrale d'Echange
d'Informations « la protection contre le
surendettement des micro entrepreneurs et la réduction de taux
d'impayés dans les institutions de microfinance du
Bénin ».
Pour concrétiser cette vision, la Centrale d'Echange
d'Informations s'est fixée sur la période de 2004 à 2009
un certain nombre d'objectifs opérationnels dont nous avons retenu
certains comme étant particulièrement susceptibles de renforcer
le partage d'informations entre les institutions. Ces objectifs sont les
suivants :
Collecter et diffuser l'information sur les clients en
impayés de l'ensemble des institutions de microfinance opérant
sur le territoire national quelque soit leur étape de
développement ;
Réduire l'incertitude dans l'attribution des
crédits distribués par les institutions de
microfinance ;
Intégrer dans le futur, des informations d'autres
marchés financiers, le commerce et les services à l'information
du marché de la microfinance ;
Renforcer le Système d'Informations et de Gestion des
institutions de microfinance.
SECTION 2 : Les techniques d'investigation, les outils
d'analyse et les difficultes de l'etude
Paragraphe 1 : Les techniques d'investigation
A. La collecte des données
secondaires
La recherche documentaire a été l'outil
essentiel de collecte des données secondaires depuis le choix du
thème jusqu'à la rédaction du mémoire. Elle a
concerné non seulement les documents spécifiques relatifs
à la centrale des risques, mais aussi les documents théoriques et
techniques sur la microfinance.
Les principaux sites de documentation ont été la
bibliothèque de l'Institut Supérieur Panafricain d'Economie
Coopérative (ISPEC), celle de l'Université d'Abomey Calavi (UAC),
la salle de documentation du Consortium Alafia, la BCEAO siège. L'outil
Internet a été aussi très utilisé lors de nos
recherches.
B. La collecte des données
primaires
Les données primaires ont été
collectées à l'aide des trois techniques suivantes :
l'observation, l'entrevue et l'enquête
1. L'observation
L'utilisation quotidienne de la centrale d'Echange
d'Informations de part notre fonction de Chargé de Prêts, la
lecture des rapports concernant la CEI et le temps passé à la CEI
principale nous a permis d'avoir une bonne perception de l'idée que les
IMF ont de la CEI. L'observation a permis de bien comprendre le processus de
collecte, de traitement et de diffusions des données recueillies par la
centrale.
2. L'entrevue
Les
entrevues semi structurées auprès des personnes
ressources impliquées dans la microfinance ont
été effectuées afin de permettre une bonne
compréhension du contexte de la microfinance au Bénin, de bien
situer la Centrale d'Echange d'Informations dans ce contexte, d'identifier et
d'approfondir les connaissances quant aux critères de partage
d'informations par différents auteurs, enfin de faciliter la recherche
des données secondaires.
Les entrevues effectuées auprès des
responsables de la centrale d'Echange d'Informations, les
responsables des institutions de microfinance membres
de la centrale, nous ont permis d'avoir une idée sur les
relations qui existent entre les deux parties et aussi auprès de
quelques institutions de microfinance non membres de la centrale.
Aussi, avons-nous effectué des entrevues auprès
des responsables du Consortium Alafia ce qui nous a permis de mieux
connaître son fonctionnement.
3. L'enquête
L'enquête a été réalisée
entre Juillet et Août 2008 et a servi à la collecte des
données quantitatives. Les tâches préliminaires à sa
réalisation ont porté sur les trois étapes suivantes : la
définition du champ de l'étude, la définition de l'univers
de l'enquête, et la constitution de l'échantillon.
#177; Définition du champ de
l'étude
Le champ de l'étude a couvert toute l'étendue du
territoire du Bénin en raison d'une part, de la diversité des
institutions de microfinance et, d'autre part, de la dispersion de leur
implantation. La plupart des structures de microfinance pratique une politique
de proximité qui les amène à s'intégrer dans le
milieu de vie de la population cible de leurs activités.
L'enquête a été réalisée
dans les rayons de couverture des ex Centres de Relais13(*) et de la CEI principale. Ces
centres sont situés, deux au Nord du Bénin : centre de
relais de Parakou et de Djougou, et les deux autres au Sud : les centres
de relais de Porto-Novo et de Lokossa; et la CEI principale à Cotonou
(cf. situation géographique des cinq villes sur la Figure n°2 en
Annexes 1).
#177; Univers de l'enquête
L'univers de l'enquête comprend toutes les institutions
de microfinance membres du Consortium Alafia recensées et
exerçant leurs activités dans le secteur de la microfinance :
- les institutions mutualistes et/ou coopératives
d'épargne et de crédit ;
- les institutions de crédit direct ;
- les institutions de crédit - épargne ;
- les ONG à volet microfinance.
#177; Constitution de
l'échantillon
Un échantillon est une représentation obtenue
à partir de la population mère. Il est
« bon » s'il reflète aussi fidèlement que
possible toutes les caractéristiques de la population mère.
En effet, selon Meynaud & Duclos (1989), « La
théorie mathématique des probabilités suppose que pour
connaître les événements qui peuvent survenir dans une
population donnée, il est possible de n'étudier qu'une partie de
celle-ci, à condition de respecter les règles rigoureuses de
sélection de cette fraction de la population, seules garanties de sa
représentativité ».
La constitution de l'échantillon pose cependant deux
problèmes que sont sa composition et sa taille.
· Composition de
l'échantillon
La constitution de l'échantillon a tenu compte des
critères suivants :
- avoir un portefeuille relativement important et un encours
de crédit supérieur à deux milliards ;
- avoir de représentation dans trois des cinq zones
d'implantation des anciens centres relais de la Centrale d'Echange
d'Informations.
L'échantillon est constitué de manière
à assurer la couverture des différents types d'institutions de
microfinance exerçant sur le champ de l'étude.
A partir de ces critères, quatre (4) institutions ont
été choisies pour l'étude.
Tableau
n° 2 : Liste des IMF retenues pour l'étude
NOM DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
|
NATURE JURIDIQUE
|
ACTIVITE
|
NOMBRE DE CLIENTS
|
ENCOURS DE CREDIT
(milliards)
|
CREANCES EN SOUFFRANCE
(millions)
|
POINTS DE SERVICE
|
Vital Finance
|
Association
|
Crédit direct
|
20 129
|
3,937
|
561
|
6
|
PADME
|
Association
|
Crédit direct
|
55 083
|
14,986
|
2 681
|
41
|
FECECAM
|
Mutuelle et coopérative d'épargne de
crédit
|
Epargne - crédit
|
510 527
|
22,619
|
1 380
|
101
|
FINADEV
|
Société
|
Crédit direct
|
15 945
|
6,703
|
261
|
8
|
Total
|
-
|
-
|
601 684
|
48,245
|
4 883
|
156
|
Source : Elaboré par nous même à
partir :
- des données de « Evaluation des
systèmes d'informations et des gestions des IMF » MCA, 2007
- des données de « Les mutations dans la
microfinance, l'expérience du Bénin » 2007
L'analyse du tableau n°2 montre que les quatre
institutions de microfinance retenues pour l'étude représentent
pour les institutions de microfinance répertoriées en 2006
(tableaux n°6, n°8 et tableau n°1 en annexe 1):
- 85% des clients du secteur;
- 81% de l'encours de crédit ;
- 73% des créances en souffrance ;
- 12% des points de service.
· Taille de
l'échantillon :
De la taille dépend la précision de la mesure
effectuée à un seuil de probabilité donné. La
taille minimale requise pour les tests statistiques est de trente (30)
individus.
Compte tenu de nos moyens financiers limités et du
temps disponible pour effectuer les enquêtes, les tailles retenues pour
nos échantillons sont cinquante (50) pour les Chargés de
crédit et trente cinq (35) pour les responsables administratifs,
décomposées comme suit:
Ø Pour les Chargés de
crédit,
Tableau
n°3 : Décomposition de l'échantillon des Chargés
de crédit
IMF
LOCALITES
|
VITAL FINANCE
|
PADME
|
FECECAM
|
FINADEV
|
TOTAL
|
COTONOU
|
4
|
7
|
8
|
2
|
21
|
PORTO-NOVO
|
2
|
3
|
2
|
2
|
9
|
LOKOSSA
|
0
|
2
|
2
|
1
|
5
|
PARAKOU
|
2
|
2
|
3
|
2
|
9
|
NATITINGOU
|
0
|
1
|
4
|
1
|
6
|
TOTAL
|
8
|
15
|
19
|
8
|
50
|
Source : Notre enquête terrain (2008)
Ø Pour les responsables administratifs,
Tableau
n° 4 : Décomposition de l'échantillon des responsables
administratifs
IMF
LOCALITES
|
VITAL FINANCE
|
PADME
|
FECECAM
|
FINADEV
|
TOTAL
|
COTONOU
|
2
|
4
|
5
|
2
|
14
|
PORTO-NOVO
|
1
|
3
|
2
|
1
|
7
|
LOKOSSA
|
0
|
2
|
2
|
1
|
5
|
PARAKOU
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
NATITINGOU
|
0
|
2
|
3
|
1
|
6
|
TOTAL
|
4
|
12
|
13
|
6
|
35
|
Source : Notre enquête terrain (2008)
La collecte des données quantitatives a
été faite suite à l'élaboration et à
l'administration de questionnaires. Les questionnaires sont administrés
respectivement aux Chargés de crédit et aux responsables
administratifs des institutions de microfinance.
·
Le questionnaire
Le questionnaire (Annexes 2) est un instrument de recherche
dont la base est la communication écrite entre le chercheur et
l'enquêté qui doit lui livrer l'information. Il est
structuré en une série de questions auxquelles
l'enquêté doit répondre de manière précise.
Il peut avoir pour chaque question plusieurs propositions de réponses
entre lesquelles l'enquêté doit choisir.
Le premier questionnaire (Cf. Annexe2 questionnaire n°1)
adressé aux Chargés de prêts, comporte neuf (09) questions
qui sont relatives de la consultation de la base de données de la
Centrale d'Echange d'Informations avant et après la fermeture des
Centres de Relais.
Le deuxième questionnaire (Cf. Annexe2 questionnaire
n°2), adressé aux responsables administratifs des institutions de
microfinance, comporte dix (10) questions qui sont relatives à la
transmission des données à la Centrale d'Echange d'Informations
avant et après la fermeture des Centres de Relais et la nature de ces
données.
Nos questionnaires ont été introduits
après une phase explicative qui montre le but de l'enquête,
garantit à l'enquêté la confidentialité des
réponses, et le remercie pour sa disponibilité.
Paragraphe 2 : Outils d'analyse et difficultés
rencontrées
A. Les outils d'analyse
L'analyse des données collectées
nécessite la transformation de ces dernières sous des formes
appropriées et facilement exploitables. Ainsi les données
recueillies ont été transformées sous forme de tableaux
statistiques issus des tris à plat. Toutes les données
collectées ont été traitées à l'aide du
logiciel Excel.
Pour l'analyse des données quantitatives, nous avons eu
recours à des méthodes de calculs de fréquences et de
variations, et à des graphes pour traduire les contenus des tableaux
statistiques avec une étude des relations liant les variables entre
elles.
B. Difficultés rencontrées
et limites de l'étude
Les difficultés rencontrées résident
d'une part dans l'identification des points de service des institutions de
microfinance sélectionnées étant donné qu'elles
sont éparpillées dans les différentes villes. D'autre
part, nous avons été confronté à la
réticence des responsables administratifs des institutions de
microfinance à répondre à nos questionnaires et la forte
mobilité des chargés de crédit à respecter les
rendez-vous pour l'administration du questionnaire. Enfin la non
disponibilité de statistiques au niveau de la CEI, et des statistiques
récentes relatives au secteur de la microfinance au Bénin.
Notre étude n'a pas la prétention d'être
parfaite. Elle comporte un certain nombre de limites que nous tenons à
souligner.
D'abord les contraintes de temps et de moyens ne nous ont pas
permis de rencontrer tous les acteurs du secteur de la microfinance. Mais ceux
que nous avons pu rencontrer sont assez représentatifs.
Cependant, nous estimons, malgré ces limites, que la
recherche est fiable et les résultats obtenus donneront une certaine
visibilité aux différents acteurs, qui pourraient au besoin nous
solliciter pour un approfondissement.
2ème Partie - PRESENTATION DES RESULTATS DES
INVESTIGATIONS
CHAPITRE 1 : LE SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU
BENIN ET LA CENTRALE D'ECHANGE D'INFORMATIONS
La microfinance ou encore finance de proximité ou
finance décentralisée peut être définie
comme « un phénomène économique et social
qui consiste à offrir des services financiers (prêts,
épargne, assurance, services de transfert et autres produits financiers)
à des personnes pauvres ou qui n'ont pas accès aux services
financiers classiques » Satchivi S. (2005b). Elle se situe donc
à mi chemin entre la finance informelle (tontines, prêts entre
personnes) et la finance classique (banques, établissements
financiers).
A partir de là, nous pouvons définir une
Institution de Microfinance (IMF) ou Système Financier
Décentralisé (SFD) comme étant une entreprise
financière qui offre des services de microfinance et qui doit, à
moyen terme, couvrir ses charges et dégager une marge pour être
viable et continuer à offrir ses services.
Les services offerts par les IMF sont de deux types : les
services financiers (épargne, crédit, crédit bail,
transferts et opérations de change, produits d'assurance, etc.) et les
services non financiers (formation, éducation, sensibilisation,
créations de liens sociaux, etc.).
Après avoir défini ces concepts, ce chapitre
sera consacré à décrire le secteur de la microfinance au
Bénin et ensuite nous présenterons les activités de la
Centrale d'Echange d'Informations.
Section 1 : LE CONTEXTE DE LA MICROFINANCE AU BENIN
Cette section sera consacrée à la
présentation du secteur de la microfinance au Bénin et des
performances de la Centrale d'Echange d'Informations
Paragraphe 1 : Le secteur de la microfinance au
Bénin
Dans ce paragraphe, il sera question de présenter
l'environnement socio-économique et politique du Bénin, et du
cadre réglementaire et juridique dans lequel évoluent les IMF du
Bénin
A. Environnement socio-économique
et politique
Le Bénin est un pays membre de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il est situé entre le
Nigeria, le Niger, le Burkina Faso et le Togo, et a une superficie de 112.600
km² pour une population établie à plus de 7.612.145
d'habitants. La répartition sectorielle de la population active est de
70% dans le secteur primaire, 7% dans le secondaire et 23% dans le
tertiaire.
Le secteur bancaire béninois compte actuellement, outre
la Banque Centrale, douze banques commerciales et deux établissements
financiers. Ces banques sont situées dans les villes et concentrent
leurs crédits sur les grandes entreprises et les institutions
étatiques et paraétatiques, exigent des garanties
réelles des clients conformément aux dispositions légales
de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
(OHADA). A côté de ces banques et établissements
financiers, opèrent plusieurs compagnies d'assurance qui jouent un
important rôle dans la collecte de l'épargne. L'activité
des banques et établissements financiers relève de la loi N°
90-018 du 27 juillet 1990 portant Réglementation Bancaire. Cette loi est
complétée par le Décret N° 89-392 du 7 novembre 1989
portant classement, forme juridique et opérations des
établissements financiers couvrent le système bancaire
classique.
La population béninoise est à majorité
rurale. La proportion de la population urbaine est devenue relativement
élevée ces dernières années du fait de l'exode
rural. La pauvreté touche environ 43,1 % de la population totale, selon
les dernières estimations de l'Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique (INSAE). Cette couche sociale défavorisée
constituant la principale cible de la microfinance, le Bénin se trouve
donc être un pays favorable au développement des IMF. Très
entreprenante, la population béninoise contribue largement au
développement de la microfinance et donc à son propre
développement, surtout dans les zones urbaines et péri-urbaines
du Bénin où le commerce régional est très
développé grâce aux trafics avec les pays voisins mais
surtout avec le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique.
Toutefois, le développement de la microfinance en
milieu rural est très limité. L'agriculture qui représente
la principale activité de cette zone et qui contribue à plus de
35 % à la production de la richesse nationale est pourtant jugée
peu favorable à l'activité de microfinance. Ce
désintéressement viendrait du fait que les filières
agricoles sont peu organisées et l'activité agricole est sujette
à certaines contraintes que certains qualifient de cycliques et les plus
pessimistes de permanents. Il s'agit :
- des contraintes climatiques avec pour corollaire la non
maîtrise de l'eau,
- des contraintes culturelles (techniques et outils
rudimentaires)
- Contraintes d'ordre sociologiques (exode rural,
problèmes fonciers).
Pour l'heure, aucun mécanisme formalisé n'existe
pour couvrir les risques sur ce marché, ce qui rend difficile l'octroi
des crédits à la population en milieu rural qui représente
tout de même une bonne proportion de la couche cible.
A ces limites d'ordre économique, il convient d'ajouter
la morosité économique à laquelle fait face depuis l'an
2005 les entrepreneurs béninois, sans occulter la baisse continue du
pouvoir d'achat des consommateurs.
Le pays est politiquement et socialement stable. Le
système démocratique instauré depuis 1990 grâce
à la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation
fonctionne normalement. Toutes les institutions républicaines et les
organes prévus sont installés et fonctionnent suivant les
dispositions constitutionnelles.
B. Cadre réglementaire et
juridique des IMF au Bénin
Face à la multiplicité des expériences
visant à offrir des services financiers de proximité, notamment
aux populations défavorisées, la BCEAO a initié en 1992,
avec l'aide du Canada14(*), un Projet d'Appui à la Réglementation
des Mutuelles et Coopératives d'Epargne et de Crédit
(P.A.R.M.E.C). Ce projet a abouti à l'élaboration d'un cadre
juridique spécifique qui détermine les conditions
d'activité en microfinance pour les réseaux mutualistes et les
groupements d'épargne et de crédit. Il s'agit d'un cadre uniforme
adopté par le Conseil des Ministres de l'Union Monétaire Ouest
Africaine (U.M.O.A.) en décembre 1993. Il a été transmis
aux différents Etats membres de l'Union pour adoption. Ce cadre
juridique est composé d'une loi, de son décret d'application et
d'un arrêté portant modalités de conclusion de convention
cadre quinquennale avec le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF)
pour les institutions non mutualistes.
Au Bénin, il s'agit :
Ø de la loi n° 97-027 du 08 août 1997
portant réglementation des institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit connue sous
l'appellation « Loi PARMEC »; (cf. l'Encadré
n°2 Annexes 1, portant sur le champ d'application de cette loi) ;
Ø l'arrêté n° 465/MF/DC/MICROFIN du
07 juin 1999 portant modalités de conclusion de conventions avec les
structures ou organisations d'épargne et de crédit non
constituées sous forme mutualiste ou coopérative.
Ø Les instructions édictées par la BCEAO
qui visent à préciser les modalités de mise en oeuvre de
certaines dispositions contenues dans la loi et le décret, en
particulier les normes de gestion ;
Ø Loi cadre portant définition et
répression de l'usure qui fixe, en ce qui concerne les SFD, le taux de
I'usure à 27% ;
Ø Loi relative à la lutte contre le blanchiment
de capitaux dans les Etats membres de l'UMOA ;
Ø Règlement relatif aux systèmes de
paiement qui autorise les IMF à émettre, entre autres, des cartes
de paiement et de retrait ;
Ø les dispositions de l'Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA).
Paragraphe 2 : Dynamisme du secteur de la microfinance
au Bénin
Ce paragraphe portera sur la présentation des institutions
de microfinance du Bénin et leurs performances.
A. Présentation des institutions
de microfinance du Bénin
Depuis son émergence à la fin des années
80, le secteur de la microfinance au Bénin est en plein essor.
1. Typologie des institutions de
microfinance au Bénin
Les principales institutions de microfinance opérant au
Bénin peuvent être classées selon les critères
liés soit à leur statut juridique, soit aux activités
financières exercées.
a. Classification juridique des IMF
Du point de vue juridique, les institutions de microfinance
peuvent être regroupées en deux grandes catégories
i. Les mutuelles et
coopératives d'épargne et de crédit.
Ce sont les institutions auxquelles la loi confère une
personnalité juridique par l'obtention d'un agrément (cf.
l'Encadré n°2, Annexes 1). Il s'agit :
- Des institutions de base d'épargne et de
crédit
- Des institutions faîtières d'épargne et
de crédit
ii. Les structures non constituées sous forme de
mutuelles ou coopératives d'épargne et de crédit.
Sont regroupées sous ce vocable, les institutions
autres que les mutuelles et coopératives d'épargne et de
crédit. Elles ont leur personnalité juridique mais exercent des
activités de microfinance. La loi les astreint à signer une
convention avec le Ministère des Finances pour un suivi de leurs
activités de microfinance. Il s'agit :
- Des Associations. Certaines sont structurées (exemple
Vital Finance, PAPME), d'autres le sont moins (la loi les dénomme
groupement d'épargne et de crédit, elles obtenaient auparavant
une reconnaissance auprès du Ministère des Finances) ;
- Des ONG à volet de microfinance ;
- Des sociétés
- De différents Programmes ou Projets de l'Etat
à volet microfinance
b. Classification des institutions selon
leurs activités
Du point de vue de leurs activités, les institutions de
microfinance peuvent être classées en trois (3) grandes
catégories :
Ø Les institutions d'épargne et de
crédit. Il est regroupé sous ce vocable les mutuelles et
coopératives d'épargne et de crédit.
Ø Les institutions de crédit direct qui
octroient des crédits à partir de leurs ressources propres ou des
lignes de crédit dont elles peuvent bénéficier
auprès des partenaires financiers locaux ou étrangers.
Ø Les projets à volet microfinance. Y sont
regroupées les ONG et les initiatives gouvernementales à volet
microfinance.
Tableau
n°5 : Synthèse de la répartition des IMF par
catégorie
TYPES D'INSTITUTIONS
|
Nombre d'institutions
|
Fréquence relative des IMF
|
Nombre de représentations, Agences ou
Antennes
|
Fréquence. relative des Représentations,
Agences ou Antennes
|
Mutuelles et Coopératives d'Epargne et de Crédit
|
293
|
38,5%
|
293
|
22,4%
|
Associations ou ONG
|
131
|
17,2%
|
222
|
17%
|
Sociétés de micro finance
|
6
|
0,8%
|
19
|
1,4%
|
Projets gouvernementaux à volet microfinance
|
25
|
3,3%
|
35
|
2,7%
|
Groupements d'Epargne et de Crédit
|
307
|
40,2%
|
739
|
56,5%
|
Total
|
762
|
100%
|
1308
|
100%
|
Source : DSSMF (2006)
Répertoriées au nombre de 762 par la Direction
de la Surveillance du Secteur de la Microfinance ex-Cellule de la Microfinance,
les institutions de microfinance offrent l'opportunité aux
bénéficiaires de crédit d'entretenir des emplois à
travers 1308 points de service.
2. Couverture géographique des
IMF
Les institutions de microfinance sont implantées dans
tout le pays comme le montre le tableau suivant
Tableau
n°6 : Effectif des IMF par nature juridique et par
département
DEPARTEMENT
|
Mutuelles et Coopératives d'Epargne de
Crédit
|
Associations et ONG à volet
microfinance
|
Sociétés
|
Projets à volet microfinance
|
Groupements d'Epargne et de Crédit
|
TOTAL
|
%
|
ALIBORI
|
15
|
5
|
0
|
0
|
21
|
41
|
3,13
|
ATACORA
|
30
|
16
|
2
|
5
|
97
|
150
|
11,47
|
ATLANTIQUE
|
34
|
20
|
1
|
2
|
76
|
133
|
10,17
|
BORGOU
|
39
|
24
|
1
|
10
|
36
|
110
|
8,41
|
COLLINES
|
30
|
30
|
0
|
6
|
110
|
176
|
13,46
|
COUFFO
|
17
|
4
|
0
|
0
|
86
|
107
|
8,18
|
DONGA
|
12
|
18
|
0
|
4
|
33
|
67
|
5,12
|
LITTORAL
|
18
|
23
|
10
|
1
|
32
|
84
|
6,42
|
MONO
|
19
|
31
|
2
|
1
|
66
|
119
|
9,1
|
OUEME
|
36
|
22
|
2
|
0
|
92
|
152
|
11,62
|
PLATEAU
|
21
|
11
|
0
|
3
|
30
|
65
|
4,97
|
ZOU
|
22
|
18
|
1
|
3
|
60
|
104
|
7,95
|
TOTAL
|
293
|
222
|
19
|
35
|
739
|
1308
|
100
|
%
|
22,4
|
16,97
|
1,45
|
2,68
|
56,5
|
100
|
|
Source : DSSMF (2006)
Il découle de l'analyse de ce tableau, la
présence effective des institutions de microfinance dans tous les
départements du Bénin. Les départements les mieux
desservis sont ceux des Collines (13,46%), Ouémé (11,62%), les
moins couverts sont les départements de la Donga et du Plateau. Les
Groupements d'Epargne et de Crédit, les Mutuelles et Coopératives
d'Epargne et de Crédit et les Associations et ONG à volet
microfinance sont les trois (03) grandes catégories d'IMF qui offrent
l'essentiel des points de services.
B. Point sur la formalisation du secteur
de la microfinance au Bénin
L'instruction des dossiers de demandes d'autorisation d'exercice
constitue la porte d'entrée légale à la profession de
microfinance au Bénin. La loi PARMEC dispose en son
article 9 « les institutions ou les organes
financiers qui ont pour objet d'exercer des activités de collecte de
l'épargne et d'octroi du crédit, doivent être
préalablement reconnus ou agréés dans les conditions
prévues aux articles 13 et 46 ».
Les conditions prévues par la loi PARMEC sont contenues
dans les articles 13 et 46 de ladite loi :
Article 13 : Les institutions de base,
affiliées à un réseau, ne peuvent exercer leurs
activités sur le territoire de la République du Bénin,
sans avoir été, au préalable, agréées ou
reconnues par le Ministre. Une institution de base non affiliée à
un réseau doit solliciter l'agrément du
Ministre. L'agrément et la reconnaissance sont prononcés par
décision du Ministre. Ils sont réputés avoir
été donnés, si un refus motivé n'est pas
notifié dans un délai de trois mois à compter de la date
de réception de la demande.
Article 46 : Aucune union,
fédération ou confédération ne peut exercer ses
activités sur le territoire de la République du Bénin,
sans avoir été au préalable agréée et
inscrite sur le registre des institutions tenu par le
Ministre. L'agrément est prononcé par arrêté du
Ministre. Il est réputé avoir été donné, si
un refus motivé n'est pas notifié dans un délai de trois
mois à compter de la date de réception de la demande. Dans le
cas d'un organe financier, l'agrément est accordé après
avis conforme de la Commission Bancaire. Dans le cas d'une
confédération regroupant des fédérations de plus
d'un pays de l'UMOA, l'agrément est accordé par le Ministre du
pays où la confédération a son siège social.
Tableau
n° 7: Evolution des formalisations
Années
|
Autorisations
|
Total
|
Agréments
|
Reconnaissances
|
Conventions
|
1998
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1999
|
4
|
0
|
2
|
6
|
2000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2001
|
6
|
69
|
2
|
77
|
2002
|
5
|
56
|
0
|
61
|
2003
|
3
|
20
|
2
|
25
|
2004
|
3
|
14
|
0
|
17
|
2005
|
1
|
11
|
1
|
13
|
2006
|
2
|
0
|
0
|
2
|
Total
|
24
|
170
|
7
|
201
|
Source : DSSMF (2007)
Au regard de ce tableau, sur les 762 IMF recensées, 201
IMF seulement sont autorisées à exercer légalement
l'activité de microfinance, ce qui fait un pourcentage 26,37%. Ainsi,
561 institutions connues de la Direction de la Surveillance du Secteur de la
Microfinance continuent d'exercer dans l'informel onze années
après l'entrée en vigueur de la loi régissant le secteur
adoptée en 1997.
Notons que la loi a prévu pour les institutions de
microfinance en activité avant l'adoption de la loi PARMEC, deux
années comme délai de mise en conformité aux nouvelles
dispositions. La loi PARMEC prévoit des sanctions à l'encontre
des institutions qui ne vont pas se conformer aux dispositions de l'article 9
en son article 78 qui stipule « Toute
personne qui utilise abusivement les appellations prévues à
l'article 10 de la présente loi, sans en avoir reçu la
reconnaissance ou l'agrément ou qui crée l'apparence d'être
une institution, est passible d'une amende de 500.000 francs à 5
millions de francs. En cas de récidive, elle est passible d'un
emprisonnement de deux à cinq ans et/ou d'une amende de 10 à 15
millions de francs. »
En effet, une analyse approfondie des institutions de
microfinance ayant reçu d'autorisation révèle ce qui
suit :
v Les 170 institutions ayant reçu de
reconnaissance proviennent uniquement de quatre
institutions à savoir : la FECECAM, la FENACREP, le CBDIBA et
l'APPHEDD.
§ 94 sont des caisses locales de la
Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole
Mutuel (FECECAM)
§ 56 sont des caisses rurales de l'Union Nationale des
Caisses Rurales d'Epargne et de Prêt (UNACREP) ex FENACREP :
Fédération Nationale des Caisses Rurales d'Epargne et de
Prêt
§ 7 sont des Caisses Villageoises d'Epargne de
Crédit Autogérées (CAVECA) dénommées
auparavant Centre Béninois pour le Développement des Initiatives
à la Base (CBDIBA)
§ 13 sont des Bases Villageoises d'Epargne et de
Crédit (BAVEC) de l'Association pour la Promotion et la Protection de
l'Environnement pour un Développement Durable (APPHEDD)
v Sur les vingt quatre (24) institutions mutualistes qui ont
obtenu d'agrément, nous avons :
§ le Réseau FECECAM et ses six (06) Unions
Régionales (UR)
§ et dix sept (17) autres institutions mutualistes
Au total, il y a dix huit (18) institutions mutualistes qui
ont reçu d'agrément.
C. Les performances du secteur
1. Taux de pénétration
Le taux de pénétration traduit la proportion du
nombre de clients couverts par les IMF par rapport aux potentialités du
marché ciblé par le secteur de la microfinance. Ce taux est
très difficile à cerner en raison de l'absence de données
statistiques réelles relatives à l'importance du potentiel du
marché cible. Certes, il existe quelques estimations, mais elles sont
sans doute loin de la réalité.
Le tableau suivant montre l'évolution du nombre de
clients couverts par les IMF
Tableau
n°8 : Evolution du nombre clients de 2002 à 2006
CLIENTELE
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
476 271
|
366 678
|
563 803
|
657 598
|
710 768
|
Source : DSSMF (2007)
L'analyse du Tableau n°10 révèle que la
clientèle des institutions de microfinance a constamment
progressé durant les cinq années passées en revue
après une légère baisse observée en 2003.
Cette croissance régulière à partir de
2003 du nombre de bénéficiaires des services des IMF
témoigne de l'importance du rôle que joue le secteur de la
microfinance dans le développement économique.
Selon les estimations faites lors du troisième sommet
national15(*) de la
microfinance au Bénin, la population susceptible d'être desservie
serait d'environ deux (02) millions de personnes. Dans ces conditions et par
rapport au nombre de clients couverts par les IMF contenu dans le tableau
n°10, le taux de pénétration serait de 35,5% en 2006. Ce
ratio permet de confirmer qu'il reste une grande part du marché
potentiel qui n'est pas encore couvert par les IMF, soit environ 64,5%.
2. Evolution des dépôts, de
l'encours de crédit et des créances en souffrance
Le graphique suivant montre l'évolution des
dépôts, de l'encore de crédit et des créances en
souffrance dans les institutions de microfinance de 2002 à 2007
Graphique n°3 : Evolution des
dépôts, de l'encours de crédit et des créances en
souffrance
Source : Elaboré par nous même
à partir des données du Tableau n°1 Annexes 1
a. Evolution du volume de
l'épargne collectée
L'épargne est un service financier essentiellement
développé par les Coopératives d'Epargne et de
Crédit et également par les mutuelles. Elle existe dans les
autres catégories d'institutions (ONG, Institution de crédit
direct) souvent sous forme de garantie et/ou de caution financière. La
collecte de l'épargne est essentiellement assurée par la FECECAM.
L'analyse du graphique montre que la collecte de
l'épargne a constamment progressé en passant de 34 milliards FCFA
en 2002 à 40 milliards FCFA en 2004, mais entre 2005 et 2007 elle a subi
une légère régression pour se maintenir à 37,9
milliards.
Mais une analyse approfondie des causes du recul de la
collecte de l'épargne observé fait apparaître les constats
majeurs suivant :
i- Les perturbations observées au niveau du
réseau FECECAM qui constitue à lui seul 67% des
dépôts dans les institutions de microfinance selon Lelart M.
(2007c);
ii- L'émergence des institutions de crédit direct
par rapport aux coopératives d'épargne et de crédit a
hypothéqué cette fonction de collecte d'épargne dans les
zones urbaines.
b. Evolution de l'encours
de crédit
L'encours de crédit est le volume de crédits non
encore remboursé et détenus par les clients actifs à un
moment donné. Il est l'indicateur du niveau permanent d'activité
en terme d'exploitation.
L'analyse du graphique n°3 montre que l'encours annuel a
connu une hausse entre 2002 et 2004 en passant de 44 milliards pour
s'établir à plus de 74 milliards, mais à partir de 2005 il
a entamé une constante diminution pour atteindre plus 51 milliards en
2007.
c. Evolution des
créances en souffrance
L'analyse du graphique révèle une constante
croissance du montant des créances en souffrance en 2002 et 2006. Le
montant des créances en souffrance a été multiplié
par six au cours de la période indiquée, en passant de 1,1
milliard en 2002 à 6,67 milliards en 2006. En 2007, un fort repli du
montant des créances en souffrance a été constaté
pour atteindre un montant de plus 2,4 milliards soit un recul de 63,6%.
En calculant le Portefeuille à risque de 90 jours
c'est-à-dire Crédit en souffrance / encours de
crédit ce qui permet de mesurer l'évolution des
crédits en souffrance par rapport à celle de l'encours de
crédit.
Tableau
n°9 : Evolution du PAR 90 de 2002 à 2007
Année
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
PAR 90
|
2,7%
|
4,8%
|
5,9%
|
7,9%
|
11,1%
|
4,7%
|
Source : élaboré à partir du
tableau n°1 annexes 1
Il ressort du tableau n°9 que les créances en
souffrance croissent plus vite que l'évolution de l'encours de
crédit durant la période de 2002 à 2004. Le niveau du PAR
90 est largement en dessous des normes d'efficacité de la BCEAO à
partir de 2003 pour atteindre son point culminant en 2006 avec un niveau de
11,1%. Cette situation de dégradation de la qualité du
portefeuille pose le problème de la politique de crédit dans les
institutions de microfinance qui doivent plus que jamais mettre l'accent sur la
prévention et la détection précoce des risques de
crédit.
SECTION 2 : PRESENTATION ET ANALYSE DES PERFORMANCES DE
LA CENTRALE D'ECHANGE D'INFORMATIONS
La présentation et l'analyse des performances de La
Centrale d'Echange d'Information se feront à travers la
présentation des activités et de l'évolution du nombre des
institutions qui ont fait leur adhésion à la centrale et qui
transmettent des informations.
Paragraphe 1 : Présentation des activités
de la Centrale d'Echange d'Informations
Ce paragraphe sera consacré à la
présentation des activités de la CEI et les principes
contractuels entre les institutions de microfinance et la CEI.
A. Les activités de la Centrale
d'Echange d'Informations
La Centrale d'Echange d'Informations a démarré
ses activités en Janvier 2005 suite au protocole de transfert
signé le 23 Décembre 2004 entre le Consortium Alafia et Planet
Finance.
La principale activité de la Centrale d'Echange
d'Informations est l'offre d'informations aux institutions de microfinance du
Bénin. Cette activité se déroule en trois temps : la
collecte des données, le traitement des données et la diffusion
des informations.
1. La collecte des données
a. Les informations
collectées par la Centrale d'Echange d'Informations
Les informations transmises par les institutions membres
à la CEI doivent contenir :
- Identité du client : Nom et
prénoms, sexe, date et lieu de naissance, numéro de la
pièce d'identité, adresse domicile.
- Activité du client : secteur
d'activité, localisation de l'activité,
- Informations sur le crédit :
Nombre de crédits déjà obtenus, type de crédit en
cours, montant du crédit en cours, date de déblocage du
crédit en cours,
- Informations relatives au
remboursement : nombre total d'échéances à
rembourser, date de la première échéance, date
théorique de la dernière échéance, date
première échéance en retard, montant
échéances en retard
- Observation
b. Procédure de
déclaration des informations
Le transfert des données des institutions de
microfinance vers la Centrale d'Echange d'Informations s'effectue une fois par
mois par mail ou au moyen d'un support physique :CD Rom, d'une clé
USB, d'une disquette ou d'un dossier papier. Les institutions de microfinance
livrent leurs données au Centre de Relais de leur zone concernée.
Aujourd'hui ces Centres de Relais ne sont plus opérationnels.
2. Le traitement des données
Le traitement des données s'effectue à deux
niveaux :
a. Au niveau des centres
de relais
Les informations reçues des institutions par les
centres de relais subissent un premier traitement pour vérifier
l'exactitude et la cohérence. Les données comportant des erreurs
sont retournées à l'institution pour correction. Les
données enregistrées par les différents Centres de Relais
sont ensuite envoyées par Internet à la Centrale d'Echange
d'Informations nationale, respectueusement au centre de traitement informatique
de Lomé.
b. Au niveau de la
Centrale d'Echange d'Informations
Après traitement des informations envoyées par
les différents centres de relais, La CEI, respectivement le centre de
traitement de Lomé procède à la consolidation des
données et produit deux types de bases de données :
- une base de données à l'échelle
locale : les centres de relais reçoivent les données les
concernant ;
- une base de données à l'échelle
nationale.
3. La diffusion des informations
Le rapport sur le crédit est proposé aux
institutions de microfinance par deux moyens :
- les institutions avec accès à Internet
peuvent en communication directe la Centrale d'Echange d'Informations
respectivement le centre informatique de Lomé effectuer des
requêtes individuelles sur les clients et obtenir rapidement le rapport
de crédit.
- Les institutions sans accès Internet
reçoivent les informations sur le rapport de crédit au niveau de
chaque zone, la diffusion des informations est mensuelle et assurée par
les centres de relais de la Centrale d'Echange d'Informations et par la
Centrale d'Echange d'Informations principale au niveau national. Les supports
de diffusion tiennent compte du niveau de développement des
infrastructures de chaque institution membre. Les supports mis à la
disposition des institutions de microfinance par la Centrale d'Echange
d'Informations sont :
· Papier : les informations contenues sur ce support
ont exclusivement une portée locale,
· CD Rom, clé USB : les institutions peuvent
à leur demande recevoir des informations à l'échelle
locale ou nationale.
B. Les conditions d'adhésion
à la Centrale d'Echange d'Informations
La coopération entre les institutions de microfinance
et la Centrale d'Echange d'Informations est basée sur la signature d'une
fiche d'adhésion. Cette fiche précise :
1. Les dispositions
générales
1) La présente fiche précise les engagements et
les niveaux de responsabilité respectifs des signataires.
2) L'IMF qui adhère à la CEI certifie l'exercice
d'une activité de microfinance.
3) Est adhérente à la CEI, l'IMF ayant
régulièrement signé la présente fiche
d'adhésion.
2. Responsabilités des
institutions membres à la Centrale d'Echange d'Informations
1) L'IMF qui adhère à la CEI doit partager
toutes les informations sur les impayés de plus de trente (30) jours
avec les autres IMF adhérentes ;
1) L'IMF qui adhère à la CEI s'engage à
fournir régulièrement et rigoureusement au plus tard le 05 de
chaque mois les informations se rapportant aux impayés de plus de trente
jours
2) Les informations requises sont à transmettre aux
Chargés de relations publiques du Centre de relais de zone de
l'IMF ;
3) L'IMF qui adhère à la CEI s'engage à
payer régulièrement une redevance mensuelle de vingt cinq mille
FCFA (25 000) si elle est en ville, ou de cinq mille (5 000) si elle
est dans un village ;
4) L'IMF qui adhère à la CEI est consciente que
le retard dans le paiement de la redevance mensuelle aura des
répercussions sur le bon fonctionnement de la CEI ;
5) L'IMF qui adhère à la CEI s'engage à
n'utiliser les données mises à sa disposition qu'à des
fins de recherche d'informations. En aucun cas, la centrale ne pourra
être utilisée comme un moyen amenant à une concurrence
déloyale entre les institutions. Elles doivent se conformer au code de
déontologie de la microfinance au Bénin ;
6) L'IMF qui adhère à la CEI s'engage à
ne pas diffuser les informations issues de cet outil à une institution
non adhérente à la centrale, ni à toute personne non
habilitée à exiger ces informations.
3. Responsabilités de la CEI
1) La CEI assure la collecte, le contrôle, la
consolidation, la mise à jour et la diffusion de l'information ;
2) La CEI s'engage à fonctionner suivant le respect des
engagements pris vis-à-vis des IMF ;
3) La CEI s'engage à assurer la confidentialité
des informations qui lui sont transmises.
4. Règlement des
différends
Pour tout différend au sujet de l'interprétation
ou à l'application de la présente fiche d'adhésion, les
parties chercheront d'abord un règlement à l'amiable par toute
procédure d'arbitrage choisie d'un commun accord entre les deux
parties.
Paragraphe 2 : Analyse des performances de la Centrale
d'Echange d'Informations
Ce paragraphe sera consacré à la
présentation des institutions de microfinance partenaires de la CEI et
de leur évolution.
A. Les partenaires de la CEI
La CEI offre ses services à toutes les catégories
d'institutions de microfinance opérant au Bénin comme le tableau
suivant
Tableau
n°10 : Point des adhésions à la CEI au 31/12/2007
Années
|
Les adhésions
|
2002
|
5
|
2003
|
7
|
2004
|
10
|
2005
|
19
|
2006
|
19
|
2007
|
28
|
Source : Elaboré par nous à
partir des données de la CEI
Il ressort de l'analyse du tableau n°10 que, entre la
période 2002 à 2004, le nombre des adhésions a
doublé passant de cinq (05) à dix (10) IMF adhérentes.
Cette période est celle au cours de laquelle la centrale de risque
était gérée par Planet Finance. Au cours de l'année
2005, le nombre des adhésions a presque doublé passant de dix
(10) à dix neuf (19), pour atteindre en 2007 vingt huit (28)
adhésions à la CEI. Cette évolution constatée en
2005 fait suite au transfert de la base de données de la centrale de
risque au Consortium Alafia, qui a procédé à des campagnes
de vulgarisation et un réaménagement des conditions
d'adhésions.
Tableau
n°11 : Liste des IMF adhérentes à la CEI au
31/12/2007
|
Membres du Consortium Alafia
|
Non membres du Consortium Alafia
|
Institutions de Microfinance
|
ACFB
|
ASF
|
ALIDE (ex ID)
|
ASSOPIL ONG
|
APRETECTRA
|
Bénin Micro Finance
|
AssEF
|
Caisse populaire Comè
|
Caisse CODES
|
CCIF
|
CFAD Bénin
|
Donga Women Microfinance
|
CMMB
|
Ensemble pour le développement
|
FECECAM
|
PEBco
|
FINADEV
|
SYFA
|
IAMD
|
|
MDB
|
|
MODEC
|
|
Mutualité Chrétienne
|
|
PADME
|
|
PAPME
|
|
RENACA
|
|
SIA'NSON
|
|
UNACREP
|
|
Vital Finance
|
|
TOTAL
|
19
|
09
|
Source : Elaboré par nous à partir
des données de la CEI
Il découle de l'analyse du tableau n°11
que :
- les institutions de microfinance membres du Consortium
Alafia sont en grande partie les IMF adhérentes à la CEI avec un
taux d'adhésion qui s'élève à plus de 67%de la CEI.
Il faut noter que le Consortium Alafia compte, après son
Assemblée Générale tenue en Novembre 2007, trente Membres
(30) (Cf. liste en annexes 1 tableau n°33) car Convergence 2000 et GEMAB
ont cessé leurs activités.
- Neuf (09) institutions de microfinance qui ne sont pas membres
du Consortium Alafia sont adhérentes.
- Parmi les institutions de microfinance adhérentes
certaines sont des union, des fédérations telles que ASF, UNACREP
et FECECAM qui regroupent en leur sein des points de service qui
s'élèvent respectivement à 144 ; 56 et 101
- La CEI contient en son sein les cinq (05) plus grosses
institutions de microfinance au Bénin qui représentent plus de
90% du marché de la microfinance selon le rapport sur
« l'amélioration de l'efficace et de l'efficience de la
CEI »
B. Activités des Centres de
Relais
Les Centres de Relais assuraient la proximité physique
de la CEI sur le territoire. Le tableau suivant montre les adhésions
à ces Centres de Relais.
1. Couverture de Centres de Relais
La CEI disposait de cinq (05) Centres de Relais
disposés comme suit.
Tableau
n°12 : Répartition des points de service par Centre de Relais
au 31/12/2007
Localités
|
Nombre de points de service
|
Fréquence relative des points de
services
|
Nombre de clients
|
Fréquence relative des clients
|
Cotonou
|
19
|
20,21%
|
17 716
|
61,2%
|
Porto Novo
|
10
|
10,64%
|
3 556
|
12,3%
|
Lokossa
|
31
|
32,98%
|
3 664
|
12,7%
|
Parakou
|
5
|
5,32%
|
626
|
2,2%
|
Natitingou
|
29
|
30,85%
|
3391
|
11,7%
|
Total
|
94
|
100%
|
28 953
|
100%
|
Source : Centrale d'Echange d'Informations (2007)
Il ressort du tableau n° 12 que les Centres de Relais de
Lokossa et de Natitingou avec respectivement 32,9% et 30,85% ont les plus
grands nombres des adhésions des points de service qui transmettent des
informations à la Centrale d'Echange d'Informations avec un volume
d'informations qui s'établit respectivement à 12,7% et 11,7%.
Mais contrairement aux Centres de Relais de Lokossa et de Natitingou, celui de
Cotonou avec un taux d'adhésion qui se situe à 20,21% fournit un
volume d'informations qui s'établit à 61,2%.
2. Répartition des clients en
défaut de paiement
Nous allons distinguer la répartition des clients en
défaut de paiement au 31 Décembre 2007 selon deux
critères : le sexe et le secteur d'activité
a.
Répartition selon le sexe
Le tableau suivant montre la répartition des clients en
défaut de paiement suivant le sexe au 31 Décembre 2007
Tableau
n°13 : Répartition des clients en défaut de paiement
par sexe au 31/12/2007
Sexe
|
Nombre
|
%
|
Masculin
|
10 868
|
38
|
Féminin
|
17 652
|
61
|
Groupement
|
433
|
1
|
Total
|
28 953
|
100
|
Source : Centrale d'Echange d'Informations
(2007)
Il ressort du Tableau n°13 que la proportion de la
clientèle féminine en défaut de paiement publiée
par la CEI dépasse celle des hommes. Mais en comparant les
données de ce tableau à celles du graphique n°6 annexes 1
(typologie de la clientèle) où nous avons 54% de femmes, 40%
d'hommes et 6% de groupements, nous remarquons une progression de plus 7% des
femmes en défaut de paiement par rapport aux femmes qui sont en
portefeuille et un recul de 2% a été observé chez les
hommes.
b.
Répartition selon le secteur d'activité
Le tableau suivant montre la répartition des clients en
défaut de paiement suivant le secteur d'activité au 31
Décembre 2007
Graphique n°4 : Répartition des
clients en défaut de paiement par secteur d'activité au
31/12/2007
Source : réalisé à partir des
données du tableau n°34 en annexes 1
Il ressort du graphique n°4 que le secteur
d'activité Commerce présent le plus fort taux de clients en
défaut de paiement publié par la Centrale d' Echange
d'Informations. Mais en comparant les données de ce graphique à
celles du graphique n°7 annexes 1 (Répartition des crédits
par secteur d'activité) où nous avons 77% de commerce, 12,6%
d'agriculture, 1,82% d'artisanat, 0,27% d'élevage, 0,73% de fabrication,
0,28% de services et 6,89% d'autres, nous remarquons un recul des proportions
des secteurs d'activité commerce et agriculture enregistrés en
portefeuille respectivement de 3,4% et 1,67% par rapport à celles qui
sont en défaut de paiement, et une progression des proportions des
secteurs d'activité fabrication, services et artisanat,
enregistrés en portefeuille respectivement de 1,27%, 1,72% et 1,28%
par rapport à celles qui sont en défaut de paiement et une
progression.
Chapitre 2 : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS D'ENQUETE
Le présent chapitre sera divisé en deux sections
qui traiteront respectivement de l'analyse des facteurs explicatifs de
l'évolution de la Centrale d'Echange d'Informations et la
vérification des hypothèses.
Section 1 : Analyse des facteurs explicatifs de
l'évolution de la Centrale d'Echange d'Informations
La présentation de cette
section se fera en trois paragraphes. Le premier paragraphe porte sur
l'appréciation de la législation liée à la mise en
place de la Centrale d'Echange d'Informations. Le second paragraphe sera
consacré à l'évaluation de la centralisation des
activités de la Centrale d'Echange d'Informations suite à la
fermeture des Centres de Relais. Le troisième paragraphe porte sur les
informations transmises par les institutions de microfinance à la CEI.
Paragraphe 1 : Appréciation du cadre juridique de
création de la Centrale d'Echange d'Informations
A. Cadre légal de la
création de la Centrale d'Echange d'Informations
L'arrêté ministériel
n°1047/MFE/DC/MICROFIN du 09 septembre 2002 portant création du
Comité National de Pilotage (CNP) pour conduire le processus de
création et de mise en place de la Centrale d'Echange d'Information au
niveau national.
Ce comité comprend entre autres le Consortium Alafia,
la Cellule de Microfinance, la CAT (Cellule d'Appui Technique), le Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le programme MicroStart,
la Banque Mondiale, la BCEAO, Planet Finance, CARE BENIN et quelques
institutions de microfinance (PADME, PAPME, FINADEV, APHEDD ONG).
B. Obligation de déclaration au
Ministère des Finances
L'obligation de déclaration des informations au
Ministère des Finances relève de la Loi PARMEC.
En effet, la loi PARMEC relative au contrôle et
surveillance externes dispose en son article 64
« le Ministre et s'agissant des organes financiers, la Banque
Centrale et la Commission Bancaire, sont habilités à demander
communication de tous documents, états statistiques, rapports et tous
autres renseignements nécessaires à l'exercice de leur
mission. »
C. Obligation de déclaration
à la Centrale d'Echange d'Informations exclusivement
Cette obligation de déclaration à la Centrale
d'Echange d'Informations découle du Code de Déontologie que les
membres du Consortium Alafia ont adopté.
Le Code de déontologie en son chapitre 2 relatif aux
Principes et Sanctions dispose en son article 1 alinéa
2 « les institutions de microfinance se doivent de
participer à tout projet commun d'échange d'informations sur les
clients. »
Les incidents de paiement ne doivent être
communiqués qu'au Ministère des Finances et à la Banque
Centrale, qui ont compétence pour organiser et gérer les
services de centralisation des risques et des incidents de paiement. Dans le
secteur de la microfinance, l'autorité de tutelle étant le
Ministère des Finances qui a contribué activement à la
création de la Centrale d'Echange d'Informations.
Toute communication des incidents de paiement à toute
personne autre que le Ministère des Finances représenté
par la CEI, la Banque Centrale, la Commission Bancaire ou l'autorité
judiciaire agissant dans le cadre d'une procédure pénale,
constitue une violation du secret professionnel telle que celle-ci est
définie par l'article 68 « Le secret professionnel n'est
opposable ni au Ministre, ni à la Banque Centrale, ni à la
Commission Bancaire, dans l'exercice de leur mission de surveillance du
système financier. En tout état de cause, le secret professionnel
n'est pas opposable à l'autorité judiciaire. » de la
loi PARMEC précitée. Les institutions de microfinance ne peuvent,
en conséquence, se communiquer entre elles ou communiquer à des
tiers des informations relatives aux incidents de paiement sous peine des
sanctions prévues à l'article 226-13 du code pénal.
Article 226-13 du code pénal
Français16(*) : La révélation d'une
information à caractère secret par une personne qui en est
dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d'une
fonction ou d'une mission temporaire, est punie d'un an d'emprisonnement et de
15000 euros d'amende.
Paragraphe 2 : La centralisation des activités de
la Centrale d'Echange d'Informations
Pour évaluer la mesure dans laquelle la centralisation
des activités de la CEI suite à la fermeture des Centres de
relais peut avoir contribué à son évolution actuelle, nous
avons mené deux enquêtes, l'une auprès des responsables des
institutions de microfinance qui transmettent les données à la
CEI et l'autre auprès des Chargés de Prêts qui sont les
utilisateurs de la base de données de la CEI (Cf. questionnaires en
Annexes 2).
La présentation des résultats sera axée
autour des points suivants : le premier point porte sur « la
transmission des données et la consultation de la CEI avant la
fermeture des Centres de Relais», et le second point porte sur
« la transmission des données et la consultation de la CEI
après la fermeture des Centres de Relais». Mais au
préalable, nous avons cherché à vérifier
l'adéquation des Système d'Information et de Gestion des
institutions de microfinance avec la CEI. Ainsi,
A la question «Votre Système d'Information
et de Gestion est-il indépendant de celui de votre Direction
Générale ? »,
Tableau
n°14 : Votre Système d'Information et de Gestion est-il
indépendant de celui de votre Direction Générale ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
33
|
94%
|
Non
|
02
|
6%
|
Total
|
35
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°14 que 94% des points de service
des IMF ont un Système d'Information et de Gestion indépendant de
celui de leur Direction Générale.
En effet, les institutions de microfinance peuvent opter pour
la gestion de leur base de données soit sur la base :
- d'un modèle centralisé où la base de
l'information clients et les dossiers de crédit se trouvent sur le site
central,
- d'un modèle décentralisé où
chaque agence gère entièrement les dossiers de ses clients et
remonte périodiquement l'information de consolidation vers le
siège. Cette indépendance se caractérise par la gestion au
niveau de chaque point de service de son portefeuille de crédits. Ce
faisant, ces points de service peuvent ou non transmettre des données
à la CEI.
A. Transmission des données et
consultation de la CEI avant la fermeture des Centres de Relais
Ce point regroupe un certain nombre de questions dont les
réponses seront présentées dans les lignes
suivantes :
A la question « Votre point de service
transmettait-elle des informations à la CEI avant 2008 ?
»
Tableau
n°15 : Votre point de service transmettait-elle des informations
à la CEI avant 2008 ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
33
|
100%
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
33
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°15 que 100% des points de service
transmettaient la liste de leurs clients en difficultés à la CEI.
Cette transmission est effective aussi bien au niveau des agences urbaines que
rurales.
A la question « Par quel canal se faisait cette
transmission ? »
Tableau
n°16 : Par quel canal se faisait cette transmission ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Centres de Relais
|
17
|
52%
|
Autres
|
16
|
48%
|
Total
|
33
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°16 que 52% des IMF avaient
recours aux Centres de Relais pour transmettre les données à la
CEI. Ainsi, les Chargés de relation des Centres de Relais se rendaient
dans les institutions et au moyen de clé USB ou sur support papier
recevaient les données auprès des institutions qui se trouvaient
dans leur zone d'activité. Ces Centres de Relais faisaient les
premières consolidations de la base de données locale. Les
activités des Centres de Relais permettaient une meilleure couverture
géographique du territoire.
A la question «Consultiez-vous la base de
données de la Centrale d'Echange d'Informations avant janvier
2008 ? »
Tableau
n°17 : Consultiez-vous la base de données de la Centrale
d'Echange d'Informations avant 2008 ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
50
|
100%
|
Non
|
0
|
0%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°17 que 100% des chargés de
prêts consultaient la base de données de la CEI. Cette
consultation permet aux chargés de prêts de voir avant la mise en
place d'un crédit si le client n'est pas de retards de paiement dans son
remboursement auprès d'institutions. Cette consultation est valable
aussi bien pour les nouveaux que pour les anciens clients.
A la question «Quel support utilisiez-vous pour
consulter la base de données de la Centrale d'Echange
d'Informations ? »
Tableau
n°18 : Quel support utilisiez-vous pour consulter la base de
données de la Centrale d'Echange d'Informations ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Internet
|
0
|
0%
|
Autres (CD, Papier)
|
50
|
100%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°18 que 100% des Chargés de
prêts utilisaient autre support que l'Internet pour consulter la base de
données de la CEI. Ces supports étaient liés aux
infrastructures de chaque institution de microfinance.
En effet, les institutions de microfinance qui n'ont pas
d'équipement informatique, la consultation se faisait sur support
papier et par contre celles qui ont d'équipements
informatiques, la consultation se faisait par le biais de CD Rom.
A la question « A quel type de base de
données aviez-vous accès ? »
Tableau
n°19: Quel type de base de données aviez-vous accès ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Nationale
|
50
|
100%
|
Locale
|
0
|
0%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°19 que 100% des Chargés de
prêts consultaient la base nationale de la CEI, ceci leur permet d'avoir
une vision globale de tous les clients inscrits dans la base de données.
Par contre, la CEI imprimait sur les supports papiers la base locale relative
à chaque zone à cause du volume relativement important de la
base de données qui comptaient en moyenne vingt cinq mille (25. 000)
lignes.
A la question «Aviez vous un accès
facile à la base de données ? »
Tableau
n°20 :Aviez-vous un accès facile à la base de
données ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
50
|
100%
|
Non
|
0
|
0%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°20 que 100% des Chargés de
prêts consultaient aisément la base de données de la CEI,
ce qui suppose qu'ils peuvent consulter la base de données à
n'importe quel moment qu'ils le désirent, ce qui a un impact positif sur
la réduction de risque.
B. Transmission des données et
consultation de la CEI après la fermeture des Centres de Relais
A la question «Votre point de service, continue
t-elle à envoyer les informations à la CEI après la
fermeture des Centres de Relais en 2008 ? »
Tableau
n°21 : Votre point de service, continue t-il à envoyer les
informations à la CEI après la fermeture des Centres de
Relais en 2008 ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
10
|
30%
|
Non
|
23
|
70%
|
Total
|
33
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°21 que 30% des points de service
continuent à transmettre les informations à la CEI. Par contre
70% des points de service ont affirmé qu'ils ont cessé d'envoyer
des informations la CEI après la fermeture des Centres de Relais.
Au regard de ce qui précède, un constat majeur
se dégage : la non transmission des informations à la CEI
par la grande majorité des points de service aura un effet
négatif sur la qualité des informations publiées par
celle-ci car les informations ne seront plus actualisées et vont causer
des désagréments aux clients incriminés. Cela pose le
problème de la mise à jour des données publiées par
la CEI.
A la question «Si non, pourquoi avez-vous
cessé d'envoyer les informations à la CEI ?
»
Tableau
n°22 : Si non, pourquoi avez-vous cessé d'envoyer les
informations à la CEI ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Difficulté à envoyer
|
15
|
65%
|
Manque de volonté
|
8
|
35%
|
Total
|
23
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°22 que 65% ont cessé
d'envoyer des informations à la CEI à cause des
difficultés rencontrées pour l'envoi. En effet, suite à la
fermeture des Centres de Relais les informations sont directement
acheminées au siège du Consortium Alafia à Cotonou. Par
contre 35% ont affirmé cesser d'envoyer d'informations à la CEI
par manque de volonté.
A la question «Si oui, par quel canal vous
envoyez les informations à la CEI ?
»
Tableau
n°23 : Si oui, par quel canal vous envoyez les informations
à la CEI ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Directement à la CEI
|
4
|
40%
|
Par le biais de la Direction Générale
|
6
|
60%
|
Total
|
10
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°23 que 40% des ponts de service
transmettent directement leurs données à la CEI et que les 60%
s'appuient sur leur Direction Générale située à
Cotonou pour transmettre les informations à la CEI.
Au regard de ce qui précède, un constat peut
être effectué : les informations ne parviennent pas à
la CEI (respectivement au centre de traitement informatique de Lomé)
dans les délais requis pour la mise à jour
régulière de la base de données de la CEI.
A la question «Continuez-vous à consulter
la base de données de la Centrale d'Echange
d'Informations après Janvier 2008 ? »
Tableau
n°24 : Continuez-vous à consulter la base de données de
la Centrale d'Echange d'Informations après Janvier 2008 ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
10
|
20%
|
Non
|
40
|
80%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°24 que 20% des Chargés de
prêts continuent à consulter la base de données de la CEI.
Après la fermeture des Centres de Relais, la consultation de la base de
données se fait exclusivement par Internet. Par contre, 80% des
Chargés de prêts ne font pas la consultation de la CEI par
Internet.
A la question «Comment appréciez-vous le
dispositif informatique mis à votre disposition pour consulter la
CEI ? »
Tableau
n°25 : Comment appréciez-vous le dispositif informatique mis
à votre disposition pour consulter la CEI ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Adéquat
|
3
|
30%
|
Inadéquat
|
7
|
70%
|
Total
|
10
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°25 que 70% des Chargés de
prêts ne disposent pas individuellement d'un accès à
Internet pour consulter la base de données de la CEI. Cette insuffisance
d'accès à l'Internet a un impact négatif sur la
consultation de la base de données en vue de la mise en place de
crédit. En outre, l'information publiée par la CEI ne permet
d'identifier aisément les personnes dont les noms y sont inscrits.
A la question «Comment appréciez-vous la
recherche des clients dans la base de données
maintenant ? »
Tableau
n°26 : Comment appréciez-vous la recherche des clients dans la
base de données maintenant ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Plus rapide qu'auparavant
|
10
|
100%
|
Moins rapide qu'auparavant
|
0
|
0%
|
Total
|
10
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°26 que 100% des Chargés
de prêts estiment qu'il est plus rapide de faire la recherche des
clients dans la base de données de la CEI qu'auparavant.
A la question «Quelle appréciation
faites-vous de la consultation de la CEI par
Internet ? »
Tableau
n°27 : Quelle appréciation faites-vous de la consultation de
la CEI par Internet ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Confortable
|
9
|
90%
|
Inconfortable
|
1
|
10%
|
Total
|
10
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°27 que 90% des Chargés de
prêts trouvent que c'est confortable la consultation de la base de
données de la CEI par Internet. Par contre 10% des Chargés de
prêts estiment le contraire. Cette consultation par Internet en plus de
se faire sur un ordinateur peut également se faire sur les
téléphones portables avec les services d'Internet que les
différents réseaux offrent aujourd'hui, ce qui permet une
mobilité de la base de données de la CEI.
Paragraphe 3 : La nature des informations
publiées par de la Centrale d'Echange d'Informations
A la question « Votre Système
d'Information et de Gestion permet-il de classer les crédits selon leur
nature (crédit sain, crédit en souffrance et crédit
déclassé) ? »
Tableau
n°28 : Votre Système d'Information et de Gestion
permet-il de classer les crédits selon leur nature (crédit sain,
crédit en souffrance et crédit
déclassé) ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
33
|
100%
|
Non
|
0
|
0%
|
Total
|
33
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°28 que 100% des points de service
ont leur Système d'Information et de Gestions qui permet de classer les
crédits en crédit sain, en crédit en souffrance et en
crédit déclassé. En effet, suivant l'instruction n°3
relative à la classification des crédits sains selon leur
durée initiale de remboursements en son article 1er et
l'instruction n°4 relativement au déclassement des crédits
en souffrance et à leur provisionnement de la BCEAO en ses articles
1er et 2, l'encours de crédit des institutions de
microfinance est composé de crédit sain, les crédits en
souffrance et les crédits déclassés du bilan (la
créance est comptabilisée dans les autres charges).
A la question « Quelle est la
périodicité de remboursement des
échéances ? »
Tableau
n°29 : Quelle est la périodicité de remboursement
des échéances ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Mensuelle
|
33
|
100%
|
Autre
|
0
|
0%
|
Total
|
33
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°29 que 100% des points de service
ont une périodicité de remboursement mensuel de leur
crédit ce qui permet aux IMF de suivre les crédits
mensuellement.
A la question « Le canevas de transmission
de données à la CEI correspond-il aux informations
générées par votre Système d'Information et de
Gestion ? »
Tableau
n°30 : Le canevas de transmission de données à la
CEI correspond-il aux informations générées par votre
Système d'Information et de Gestion ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
33
|
100%
|
Non
|
0
|
0%
|
Total
|
33
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°30 que 100% des points de service
trouvent qu'il y a une adéquation entre les données
demandées par la CEI et les informations générées
par leur système d'information et de gestion.
En dépit de cette concordance de données, il se
pose un problème d'homogénéité de la base de
données de la CEI compte tenu des systèmes d'information et de
gestion qui varient d'IMF à une autre.
Par exemple Vital Finance codifie alphabétiquement le
type de crédit (crédit individuel = indiv., crédit groupe
= groupe) alors que à PADME, la codification est numérique
(crédit individuel = 1, crédit de groupe = 2).
A la question « Quel genre de
données, votre point de service envoie t-il à la Centrale
d'Echange d'Informations ? »
Tableau
n°31 : Quel genre de données, votre point de service
envoie t-il à la Centrale d'Echange d'Informations ?
Modalités de réponse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Crédit en retard de payement plu de 90 jours
|
33
|
100%
|
Crédit en retard de payement moins de 90 jours
|
0
|
0%
|
Total
|
33
|
100%
|
Source : Données d'enquête (2008)
Il ressort du Tableau n°31 que 100% des points de service
transmettent à la CEI les données relatives aux clients en
défaut de paiement de plus de 90 jours. Les institutions
préfèrent d'abord gérer en interne d'abord les clients en
retard de paiement de moins de 90 jours car elles considèrent que ces
clients peuvent toujours se rattraper et régulariser leur situation et
de plus les crédits en défaut de paiement de moins de 90 jours
sont classés dans les encours sains au bilan des institutions de
microfinance.
En effet, suivant l'instruction n° 4 de la BCEAO relative
au déclassement des crédits en souffrance et à leur
provisionnement en son article17(*) 1er, les crédits en défaut
de paiement de moins de 90 jours ne sont pas considérés comme des
créances en souffrance.
La rétention d'informations sur cette catégorie
des clients en défaut de paiement, laisse la possibilité à
ses clients de prendre de crédit dans beaucoup d'institution sans
être inquiété.
Section2 : Vérification des hypothèses et
recommandations
La présente section sera consacrée à la
vérification des différentes hypothèses et la formulation
des recommandations à l'endroit des acteurs de la Centrale d'Echange
d'Informations.
Paragraphe 1 : La vérification des
hypothèses
Pour mesurer le degré de
vérification de nos hypothèses, nous allons nous servir de la
tendance globale des résultats de nos enquêtes.
Les étapes qui vont conduire à la
vérification des hypothèses sont les suivantes :
Le rappel de l'hypothèse, la synthèse des
résultats obtenus, puis la validation ou non de l'hypothèse.
A. Vérification de
l'hypothèse n°1
Rappel de l'hypothèse :
L'environnement juridique et de régulation du secteur
de la microfinance au Bénin est favorable à la mise en place et
au développement de la Centrale d'Echange d'Informations.
Synthèse des résultats
obtenus :
Au regard de l'analyse de l'environnement juridique et de
régulation du secteur de la microfinance, il a été
révélé la contribution active de l'Etat à travers
le Ministère des Finances à la création de la Centrale
d'Echange d'Informations qui a regroupé un certain nombre de membres
parmi lesquels nous avons la BCEAO et les bailleurs de fonds (Banque Mondiale,
PNUD...) et les textes du Consortium Alafia qui mettent l'accent sur la
participation obligatoire de ses membres à toute initiative de centrale
de risque en microfinance.
La conclusion que nous retenons
des analyses qui précèdent est qu'elles nous amènent
à la validation de la première hypothèse. Nous
pouvons donc dire que l'environnement juridique et de régulation de la
microfinance au Bénin est favorable à la mise en place et au
développement des activités de la CEI.
B. Vérification de
l'hypothèse n°2
Rappel de l'hypothèse :
La centralisation des activités de la Centrale
d'Echange d'Informations qui découle de la fermeture des Centres de
Relais empêche les institutions adhérentes de participer
pleinement aux activités de la centrale..
Synthèse des résultats
obtenus :
La collecte de données de façon
régulière auprès de la grande majorité des
institutions adhérentes, et la consultation de la base de données
par un nombre élevé des bénéficiaires et la mise
à jour régulière de la base de données sont des
facteurs déterminants dans la participation des activités de la
Centrale.
Ainsi suite à la fermeture des Centres de Relais, il
ressort de nos enquêtes que :
Ø 100 % des points de service
transmettaient des données à la Centrale d'Echange d'Informations
avant la fermeture des Centres de Relais contre 30% qui
continuent à transmettre aujourd'hui des données après la
fermeture desdits centres. Ainsi, l'offre de données sur les clients en
défaut de paiement diminue artificiellement du fait des institutions
adhérentes.
Ø 100% des Chargés de prêts
consultaient la base de données contre 20% qui la
consultent aujourd'hui par Internet.
Ø 90% (contre 10%) trouvent que la
consultation par Internet est plus confortable que les autres formes
consultations de la base de données de la CEI.
La conclusion que nous retenons
des analyses qui précèdent est la validation de la
deuxième hypothèse. Nous pouvons dire que la fermeture des
Centres de Relais empêche les IMF adhérentes à la CEI de
participer pleinement à ses activités.
C. Vérification de
l'hypothèse n°3
Rappel de l'hypothèse :
Les informations envoyées par les institutions de
microfinance adhérentes à la Centrale d'Echange d'Informations ne
favorisent pas une bonne gestion du risque de crédit.
Synthèse des résultats
obtenus :
L'analyse du Tableau n°30 nous montre que les
institutions de microfinance n'ont aucune difficulté à produire
les informations qui leur sont demandées.
En effet, il ressort de nos enquêtes que
100% des IMF envoient des informations relatives aux clients
qui ont un défaut de paiement de plus de 90 jours ce qui ne correspond
pas la qualité d'informations qu'elles devraient transmettre
mensuellement à la Centrale d'Echange d'Informations. Les IMF, au titre
du contrat qui les lie à la CEI, doivent envoyer à la CEI les
informations relatives aux crédits qui ont accusé trente (30)
jours de retard.
La conclusion que nous retenons
des analyses qui précèdent est la validation de la
troisième hypothèse.
Paragraphe 2 : Recommandations
Au terme de la présentation des données de nos
enquêtes, de leurs analyses et des divers échanges
effectués avec les différents acteurs de la microfinance, notre
étude a montré que l'évolution des activités de la
Centrale d'Echange d'Informations, souffre de quelques faiblesses qui mettent
à mal son accessibilité auprès des institutions de
microfinance membres. L'effet direct est la disparition programmée de la
CEI, ce que les institutions et les autorités compétentes du
secteur de la microfinance au Bénin doivent à tout prix
éviter car, cette disparition de la CEI ne sera pas sans effet sur
l'évolution de leur portefeuille de crédits.
-Revoir la tarification des prestations de la
CEI
Les institutions de microfinance sont d'abord membres du
Consortium Alafia avant d'être membres de la Centrale d'Echange
d'Informations, ce qui ne permet pas de dissocier les cotisations payées
par les membres de la CEI. Il faut remarquer que des services différents
engendrent des coûts différents, par conséquent les IMF
devraient payer une cotisation annuelle pour la mise à disposition des
prestations de la CEI qui sera différente de la cotisation pour le
Consortium Alafia.
- La réouverture des Centres de
Relais
Cette réouverture des Centres de Relais est
nécessaire au développement de la Centrale d'Echange
d'Informations dans la mesure où à court ou moyen terme, il ne
sera pas possible de relier techniquement les petites institutions de
microfinance, dans toutes les régions, à la Centrale d'Echange
d'Informations. Pour ces institutions de microfinance, la consultation des
informations reste et demeure toujours manuelle. Remarquons que toutes les
régions du Bénin ne sont pas reliées au réseau
électrique et aussi à un réseau
téléphonique, voire un réseau mobile.
-Création d'une structure
d'échange d'information inclusive
La structure organisationnelle de la CEI est adaptée
à l'exploitation d'un système de renseignements uniquement
à la disposition des institutions de microfinance car elle reste la
propriété du Consortium Alafia. Pour un bon fonctionnement du
contrôle de risque de crédit dans les opérations de
crédit au Bénin, il faut une centrale de risque pour toutes les
institutions de crédit à défaut une centrale de risque
pour toutes les institutions de microfinance.
Pour ce faire :
- Séparer la Centrale d'Echange d'Informations du
Consortium Alafia en créant une structure autonome qui comprendra la
BCEAO, les investisseurs privés, les institutions de microfinance et les
banques commerciales et qui offrira ses services aux institutions de
microfinance, aux banques et entreprises commerciales qui font la vente
à crédit.
- Inciter les institutions de microfinance membres du
Consortium Alafia qui ne sont pas encore membres de la CEI à faire leur
adhésion.
- Permettre à toutes les institutions de microfinance,
qu'elles soient autorisées ou non et capables de transmettre des
données, de participer aux activités de la centrale de risque.
- Instauration d'un climat de confiance entre les
IMF adhérentes
Les institutions de microfinance qui ont adhéré
à la Centrale d'Echange d'Informations ont tendance à
être réticentes à fournir toute l'information requise.
Elles ont peur de perdre quelques bons clients si leurs informations sont
largement répandues parmi d'autres institutions financières ou de
cacher la qualité réelle de leur portefeuille. Cette
rétention d'informations profite aux clients qui causent de
dégâts dans plusieurs institutions de microfinance. Cette crainte
des institutions de microfinance ne permet pas d'instaurer réellement
une discipline de remboursement au niveau des clients.
- Insertion d'une clause supplémentaire
dans les contrats de crédit
Les institutions de microfinance qui participent aux
activités de la Centrale d'Echange d'Informations doivent inclure dans
les contrats de prêts une clause qui mentionne la publication des noms du
client à un organisme de partage d'informations en cas de non
remboursement du crédit. Ce faisant le client a l'information et cela
peut avoir un caractère préventif sur les clients de bonne foi.
- Infrastructures des institutions de
microfinance
Avec le standard actuel qui consiste à consulter la
base de données de la Centrale d'Echange d'Informations par Internet,
les institutions de microfinance doivent procéder à des
investissements en matière d'équipements informatiques. Ces
investissements ne peuvent pas être pris en charge par la CEI, ni par le
Consortium Alafia en raison des moyens limités qui sont les leurs, mais
l'institution elle-même car il y va de son intérêt.
- Préserver la confidentialité des
informations
Pour garantie la confidentialité des informations et la
concurrence entre les institutions partenaires de la Centrale d'Echange
d'Informations, la publication des informations ne doit plus faire
apparaître l'institution de microfinance auprès de laquelle le
crédit a été contracté.
.
Conclusion
La plupart des institutions de microfinance existe pour
remplir une double mission : offrir des services financiers aux
populations pauvres exclues du système financier formel de façon
durable et atteindre la pérennité financière. Cependant,
pour qu'une IMF puisse atteindre sa double mission, elle doit être en
mesure d'identifier et d'atténuer les risques qui menacent sa
santé financière et son existence à long terme.
La création d'un système de partage des
informations sur les clients en défaut de paiement dans les institutions
de microfinance gérée par le Consortium Alafia, est une
initiative salvatrice compte tenu du niveau d'évolution de
l'activité de la microfinance au Bénin. Ce secteur a besoin d'un
système efficace d'échange d'informations sur les clients en
défaut de paiement capable de répondre aux attentes des IMF en
matière de réduction du risque de crédit.
Mais force est de constater que les performances de la
Centrale d'Echange d'Informations en termes d'accessibilité, mais aussi
de réduction du risque de crédit ont régressé.
Notre recherche a abouti aux résultats tels que :
· La fermeture des Centres de Relais suite à la
fin de la subvention du PADSP ne permet plus à bon nombre de partenaires
de la CEI de lui transmettre les données ;
· La consultation par Internet de la base de
donnée de la CEI qui est un dégât collatéral de la
fermeture des Centres de Relais ne favorise pas une large consultation de cette
base ;
· La fraîcheur et la profondeur des données
transmises par les institutions de microfinance adhérentes à la
CEI ne favorisent pas efficacement la réduction du risque de
crédit.
Ces divers dysfonctionnements constatés qui sont pour
l'essentiel des facteurs endogènes peuvent et doivent être
corrigés pour permettre à la Centrale d'Echange d'Informations
d'atteindre ses objectifs. Il faut noter que tout au long de l'appui du PADSP
les IMF ont bénéficié des services à un prix
subventionné. Ceci pose la problématique de la
pérennité de l'outil.
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positifs, outil d'analyse du risque des crédits à la
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des Institutions de microfinance : rapprocher davantage les banques
commerciales des IMF »
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Stratégie de gestion de l'asymétrie d'information en microfinance
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crédit et l'expérience internationale »
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microfinance face à la réussite de leur mission sociale :
cas de Vital Finance »
Wampfler B (2004) « La
centralisation des risques : une nécessité pour la
microfinance ? »
Wampfler B et al. (2002) « Fiche
d'approfondissement du séminaire de Dakar n°11 :
sécuriser le crédit agricole par la centrale de
risque »
Wonou.C. (2006) « Espace Micro
finance N°002 : La gestion préventive et curative du
risque de crédit dans les institutions de microfinance »
Autres documents
- Code pénal généré le 14/01/2008
- Code de déontologie des institutions de
microfinance
- Loi PARMEC
- Plan d'affaires de la CEI (2004)
Sites internet
-BCEAO:
www.bceao.int
- CEI:
www.alafianetwork.org/cei
-CGAP:
www.cgap.org
- PORTAIL DE LA MICROFINANCE : www. Lamicrofinance.org
- PLANET FINANCE :
www.planetfinance.org
ANNEXES 1 : Diverses pièces et documents
Figure n°1 : Situation géographique
du Bénin, pays de l'Afrique de l'Ouest
Source :
http ://www.uemoa.int/uemoa/EtatsMembres.htm
Figure n°2: Carte de la République du
Bénin
Source :
Encyclopédie Encarta, Edition 2005.
Tableau
n°32 : Données sur le secteur de la microfinance au
Bénin (2002-2007)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Montant des dépôts
|
34 374 698 412
|
37 899 444 924
|
40 333 696 269
|
39 726 995 611
|
38 650 449 459
|
37 991 527 845
|
Encours de Crédit
|
44 048 710 028
|
63 455 594 657
|
75 695 630 554
|
74 371 754 544
|
59 898 754 946
|
51 482 210 129
|
Créance en souffrance
|
1 175 307 849
|
3 069 477 422
|
4 347 638 260
|
5 839 187 352
|
6 677 038 366
|
2 433 115 202
|
PAR 90
|
2,7%
|
4,8%
|
5,7%
|
7,9%
|
11,1%
|
4,7%
|
Source : DSSMF (2008)
Tableau
n°33 : liste des membres du Consortium Alafia
2CM
|
ACFB
|
ADIL
|
ALIDE (ex ID)
|
APRETECTRA
|
AssEF
|
BECM
|
CAISSE CODES
|
CBEC
|
CCEC
|
CERABE
|
CERDAA
|
CFAD BENIN
|
CMMB
|
CONVERGENCE 2000
|
COWEC
|
CPEC
|
FECECAM
|
FINADEV SA.
|
GEMAB
|
GRABS
|
IAMD
|
Maritime Micro Finance
|
MDB
|
MODEC
|
MUTUALITE CHRETIENNE
|
PADME BENIN
|
PAPME
|
RENACA
|
SIA NSON
|
UNACREP
|
VITAL FINANCE
|
Source : consortium
Alafia (2007)
Tableau n°34: Répartition des clients
en défaut de paiement par secteur d'activité au 31/12/2007
Secteur d'activité
|
Nombre
|
%
|
Commerce
|
21 538
|
74,39
|
Fabrication
|
591
|
2,04
|
Agriculture
|
3 263
|
11,27
|
Elevage
|
208
|
0,71
|
Artisanat
|
727
|
2,51
|
Service
|
657
|
2,27
|
Autres
|
1 969
|
6,8
|
Total
|
28953
|
100
|
Source : Centrale d'Echange d'Informations (2007)
Encadré n°1 : Fonctionnement de la
Centrale des Risques des banques
La BCEAO tient un registre de crédits pour les banques
dans chacune de ses succursales. Les registres des pays de l'UEMOA ne sont pas
reliés entre eux.
Les banques déclarent les clients à qui elles
octroient un crédit au registre une fois par mois au moyen de CD Rom. La
succursale de la BCEAO imprime ensuite une liste de tous les clients et met
cette liste à la disposition des banques. La liste indique seulement que
les particuliers ou entreprises qui y figurent ont contracté des
crédits.
Si la banque veut en savoir plus, elle doit demander au client
auprès de quelle banque il a contracté son crédit,
ensuite, elle doit se mettre en relation avec l'institution de crédit
pour en savoir sur les relations d'affaires avec ce client.
|
Encadré n°2 : Demande
d'agrément
Source Loi PARMEC article 28 du décret n°98-60 du
9 février 1998
A la demande d'agrément d'une institution, sont
annexés les documents suivants : 1) le procès-verbal de
l'assemblée générale constitutive ;
2) sept
exemplaires des statuts dûment signés par chacun des fondateurs de
l'institution ;
3) les pièces attestant des versements
effectués au titre des souscriptions au capital ;
4) les noms,
adresses, professions des membres des organes d'administration et de gestion ou
de contrôle avec l'extrait de leur casier judiciaire ;
5)
l'évaluation des moyens humains, financiers et techniques au regard des
objectifs et des besoins ;
6) les états prévisionnels,
pour la première année, des opérations de l'institution,
de l'actif et du passif ainsi que du résultat ;
7) les
règles de procédures comptables et
financières.
Dans le cas des unions, fédérations et
confédérations, il doit en outre être joint à la
demande d'agrément toute pièce attestant de la reconnaissance ou
de l'agrément, selon le cas, des institutions
affiliées.
Le dépôt du dossier d'agrément
donne lieu à la délivrance par le Ministre ou son
représentant habilité à cet effet, d'un
récépissé daté et gratuit.
|
Graphique n°5 : Composante du Système
d'Information et de Gestion
Graphique n°6 : Typologie de la
clientèle
Source : Consortium Alafia (2005)
Graphique n°7 : Répartition des
crédits par secteur d'activité
Source : Consortium Alafia
(2005)
ANNEXES 2 : Questionnaires et Guide d'entretien
uestionnaire n°1
QUESTIONNAIRES DESTINES AUX CHARGES DE
CREDIT
Je réalise actuellement des questionnaires dans le
cadre de ma formation en Master en Microfinance à l'Institut
Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative (ISPEC), sur le
thème : Analyse diagnostique de la Centrale d'Echange
d'Informations des institutions de microfinance du Bénin
Aussi, je souhaiterais que vous puisiez m'accorder quelques
minutes pour répondre à ce questionnaire. Je vous remercie pour
votre aimable accueil.
-
Dénomination :.................................................................................
- Situation
géographique :....................................................................
1. Consultiez vous la base de données de la Centrale
d'Echange d'Informations avant le 31 Décembre 2007?
? Oui
? Non
2. Quel support utilisiez-vous pour consulter la base de
données de la Centrale d'Echange d'Informations ?
? Internet
? Autres (CD, Papier)
3. Quel type de base de données aviez vous
accès ?
? Nationale
? Locale
4. Aviez vous un accès facile ?
? Oui
? Non
5. Disposez vous d'une connexion Internet ?
? Oui
? Non
6. Continuez vous à consulter la base de données
de la Centrale d'Echange d'Informations après Janvier 2008?
? Oui (Continuez avec le 7)
? Non (Passez au 10)
7. Comment appréciez vous le dispositif informatique
mis à votre disposition pour consulter la CEI ?
? Adéquat
? Inadéquat
8. Comment appréciez la recherche des clients dans la
base de données maintenant ?
? Plus rapide qu'auparavant
? Moins rapide qu'auparavant
9. Quelle appréciation faites vous de la consultation de
la CEI par Internet ?
? Confortable
? Inconfortable
Questionnaire n°2
QUESTIONNAIRES DESTINES AUX RESPONSABLES
ADMINISTRATIFS DES IMF
Monsieur, Madame,
Je réalise actuellement des questionnaires dans le
cadre de ma formation en Master en Microfinance à l'Institut
Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative (ISPEC), sur le
thème : Analyse diagnostique de la Centrale d'Echange
d'Informations des institutions de microfinance du Bénin.
Aussi, je souhaiterais que vous puissiez m'accorder quelques
minutes pour répondre à ce questionnaire.
Je vous remercie pour votre aimable accueil.
Identification de votre Institution
-
Dénomination :.................................................................................
- Situation
géographique :....................................................................
1. Votre SIG est-il indépendant de celui de votre
Direction Générale ?
? Oui
? Non
2. Votre SIG permet-il de classer les crédits selon
leur nature (crédit sain, crédit en souffrance et crédit
déclassé) ?
? Oui
? Non
3. Quelle est la périodicité de remboursement
des échéances ?
? Mensuelle
? Autres à préciser...............
4. Le canevas de transmission de données à la
CEI correspond-il aux informations générées par votre
SIG ?
? Adéquation
? Inadéquation
5. Quel genre d'information, votre point de service envoie
t-il à la Centrale d'Echange d'Informations ?
? Crédit en retard de payement moins de 90 jours
? Crédit en retard de payement de plus de 90
jours
6. Votre point de service transmettait il des informations
à la CEI avant 2008 ?
? Oui (Continuez au n°7)
? Non (fin de l'enquête)
7. Par quel canal se faisait cette transmission ?
? Par le biais des centres de relais
? Autres (Par le biais de votre direction
générale, directement à la CEI principale)
8. Votre point de service, continue t-il à envoyer les
informations à la Centrale d'Echange d'Informations après la
fermeture des Centres de Relais en 2008?
? Oui (Passez au n°10)
? Non (Continuez au n°9)
9. Si non, pourquoi avez-vous cessé d'envoyer les
informations à la CEI?
? Manque de volonté à envoyer
? Difficulté à envoyer
10. Si oui, par quel canal vous envoyez les informations
à la CEI?
? Directement à la CEI Principale
? Par le biais de votre Direction Générale
ANNEXES
* 1 Ancien Directeur
Général de la Coopération Internationale et du
Développement du Ministère Français des Affaires
Etrangères.
* 2 L'Association Nationale des Praticiens
de la microfinance du Bénin
* 3 Le client emprunte pour
rembourser de précédents emprunts
* 4 Les OMD comportent huit
points à savoir : Réduire l'extrême pauvreté et
la faim ; assurer l'éducation primaire pour tous ; promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes,
réduire la mortalité infantile ; améliorer la
santé maternelle ; combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres
maladies ; préserver l'environnement ; mettre en place un
partenariat mondial pour le développement.
* 5 Voir fonctionnement de la
Centrale des risques de la BCEAO en annexes 1 encadré n°1
* 6 Le PADSP est un projet dont
la fin, était initialement prévue pour la fin de l'année
2004, a été prorogée deux fois de suite ; une
première fois sur une (01) année et une seconde fois sur deux
(02) années. Cet appui financier représente 70% des ressources du
Consortium Alafia
* 7 Loi n° 89-1010 du 31
décembre 1989 (Journal Officiel du 2 janvier 1990 en France)
modifiée relative à la prévention et au règlement
des difficultés liées au surendettement et des particuliers et
des familles.
* 8 D'après Lanha M
(2002). , il y a rationnement de crédit si un emprunteur potentiel n'est
pas servi alors qu'il est prêt à en payer les composantes prix, en
l'occurrence tout ce qui rentre dans le calcul du taux effectif global, et les
composants hors prix, par exemple la fourniture d'une garantie
* 9 Selon le CGAP
« C'est toute organisation s'appuyant sur des moyens humains et
informatiques dont la finalité est de recueillir et de stocker dans la
durée les données relatives aux activités des services et
de restituer périodiquement ou ponctuellement cette information sous une
forme répondant aux besoins de l'organisme pour lequel il est mis en
place »
* 10 CNIL en sa séance
du 08 Mars 2007
* 11 Les Centres de Relais ont
été fermés au début de l'année 2008
* 12 CARE Bénin en
collaboration avec PROMIC et PAGER a développé une centrale
d'échange d'informations en zone rurale
* 13 Les centres de relais ont
été supprimés au début de l'année de 2008
* 14 Le projet a
été préparé par des experts de la
Société de Développement International Desjardins
* 15 Le troisième sommet
national de la microfinance au Bénin a eu lieu du 24 au 26 Juillet 2006
à Cotonou
* 16 La République du
Bénin n'a pas un code pénal propre à elle
* 17 Article
1er : les crédits en souffrance sont des crédits
dont une échéance au moins est impayée depuis plus de
trois mois. Dès lors, la totalité de l'encours du crédit
échue ou non, doit être déclassée dans cette
rubrique.
|