Les embryons somatiques ayant atteint le stade
cotylédonaire sont automatiquement détachés du cal et
transférés sur trois milieux (MS) « dits de
germination » , dont la composition hormonale est la
suivante :
· Un milieu MS sans régulateurs de croissance
nommé M0.
· Un milieu MS contenant 0,1 mg/l de BA et 0,1 mg/l de
GA3 nommé B0,1G0,1.
· Un milieu MS contenant 20 mg/l d'AIA , 2 mg/l de
Kinétine et 0,1 mg/l de GA3 nommé A20K2G0,1.
L'ensemble des milieux sus-cités, contiennent 60 g/l
de saccharose et 8 g/l d'agar. Les embryons somatiques utilisés
proviennent dans leur majorité, des explants de cotylédons et
d'hypocotyles de six génotypes.
Les résultats, rapportés dans le
tableau 29, montrent que la mise en germination des embryons somatiques sur le
milieu MO (dépourvu de régulateurs de croissance) et le A20K2G0,1
se révèle inefficace. En revanche, le milieu B0,1G0,1
paraît plus favorable à la conversion mais à des
pourcentages qui restent, tout de même, faibles (Planche 10: A) .
Dans certains cas la germination des embryons somatiques n'est pas
complète, il y a soit le développement de la tige seule (Planche
10 : B), soit le développement de la racine seule (Planche 10: C) .
Tableau 29 : Aptitude
morphogénétique des embryons somatiques en fonction du milieu de
germination . Les résultats sont calculés après 2 semaines
de culture de 100 embryons somatique mis en germination pour chaque
traitement
La germination des embryons peut durer jusqu'à 2
semaines. Les boites de pétri ,où sont ensemencés les
embryons, sont exposées à une photopériode de 16/8
(heures) et à une température de l'ordre de 25 °C +
1.
En règle générale , c'est la racine qui
commence sa croissance la première suivie de près par le
démarrage du méristème caulinaire.
De manière générale l'étape de
germination des embryons somatiques pose d'énormes problèmes.
Parmi ces problèmes nous pouvons citer :
* Le phénomène de brunissement des jeunes
racines qui finissent tout le temps par mourir.
* Le grand nombre d'embryons somatiques
transférés présentent des malformations morphologiques
(absence de méristème caulinaire ou racinaire ). ces derniers
sont incapables de se convertir en plantes entières
* Blocage temporaire du méristème racinaire ou
caulinaire par les régulateurs de croissance employés au cours
de la phase d'induction précédentes.
* Durée d'exposition des cultures "in -vitro"
trop longue et qui pourrait perturber la physiologie des embryons
somatiques.
* Le taux de contamination très élevée
lors du transfert des embryons somatiques du milieu d'induction vers le milieu
de germination.
A
B
C
Planche 10: la conversion des embryons
somatiques après 2 semaines de la mise en germination des embryons sur
milieu B0,1G0,1( 0,1 mg/l de BA et 0,1mg/l de GA3) (A) plantule
développée à partir d'un embryon somatique; (B) embryon
somatique ne développant qu'une tige; (C) embryon somatique ne
développant qu'une racine.
2.4.4-Conclusion
L'initiation à l'embryogenèse somatique chez le
Scorpiurus est possible et elle dépend, comme nous l'avons vu,
à la fois de la composition hormonale du milieu, du génotype et
de la nature de l'explant.
Si on tient compte des résultats auxquels nous nous
sommes parvenus, on trouve que le rôle que peut jouer les
régulateurs de croissance est prépondérant. Aucune
réactions relative à l'embryogenèse somatique n'a
été décelée sur les milieux qui y sont
dépourvus. Les régulateurs réagissent en fonction de leur
nature et de leur concentration dans le milieu. Dans notre cas, ce sont les
milieux, pourvus d'une combinaison hormonale (auxine * cytokinine) tels que le
D3B0,1 ; le A20B1 ou le A20K11, qui fournissent les meilleures
réponses à l'embryogenèse.
S'agissant de l'effet génotypique, les rendements
les plus élevés sont obtenus avec les génotypes
appartenant à l'espèce Scorpiurus vermiculatus.
En ce qui concerne les explants, les hypocotyles et les
cotylédons possèdent les meilleures aptitudes à
l'embryogenèse somatique.
La source carbonée, elle aussi joue un rôle
prépondérant dans la régulation du processus de
l'embryogenèse somatique. En effet, sur les quatre sucres testés,
le maltose, suivi de plus prêt du saccharose, se sont
révélés plus efficaces comparativement au reste des sucres
2.3.2.4 Enracinement et transplantation
A) Enracinement et transplantation des bourgeons
néoformés
Cette étape consiste à transférer les
touffes de bourgeons néoformés, souvent attachés à
leur cal d'origine, sur un milieu dit « d'enracinement ».
Ce milieu contient le milieu de base MS et un mélange hormonal fait
d'auxine et de cytokinine A20K0,1 (Planche 11: A)..
Après 10 à 15 jours de culture., la
totalité des bourgeons transférés développent des
racines. La croissance de celles-ci se poursuit jusqu'à atteindre une
taille suffisamment grande ; à ce moment précis, les jeunes
plantules seront retirées des tubes à essais, puis lavées
pour se débarrasser du gélifiant. Ensuite, elles sont
repiquées dans des pots en plastique contenant un substrat
composé de tourbe et de sable au proportion de (2 / 1) (Planche 11:B).
Une certaine humidité doit être maintenue au niveau des plantes et
c'est la raison pour laquelle nous étions amené à
recouvrir les pots par un sac en plastique transparent, placées dans une
mini serre close. Les plantules seront exposées à une
photopériode de 16/8 heures et une température de 23°C +
2. Elles sont régulièrement arropsées par une solution
nutritive composé........
Généralement , la durée de survie des
plantules ne dépasse pas les 10 à 15 jours qui suivent le
transfert. Après le 10 ème jours de culture sur pot, des
symptômes de chlorose (jaunissement des feuilles) commencent à
apparaître sur les feuilles. Elles brunissent par la suite et finissent
par mourir.
A
B
Planche 11 : Enracinement et transfert des
bourgeons. (A)Développement et enracinement des bourgeons obtenus sur
milieu contenant 0,1 mg/l de Kinétine et 20mg/l d'AIA. (B) transfert des
bourgeons enracinés vers les pots (2/3 de tourbe et 1/3 de sable).