AVANT PROPOS
Au terme de nos études en communication au sein de la
faculté des Lettres et sciences humaines de l'Université de
Kinshasa, nous nous sentons dans le devoir d'exprimer notre gratitude et nos
remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin ont bien voulu
prêter attention à nous, pour faire de nous ce que nous sommes
devenus.
Il est vrai certes, que les simples mots ne suffisent pas et
n'égaleront point ce que nous avons emmagasiné comme culture
scientifique et comme connaissance dans ce domaine interdisciplinaire de la
communication. Mais, comme cette expression vient du plus profond de notre
être, elle vaut plus tout l'or des hommes.
Notre gratitude la plus profonde s'adresse avant tout au
Professeur Evariste Kasongo Ibanda qui a bien voulu nous orienter dans ce
domaine de la communication esthétique qui nous passionne tant. A lui
s'ajoutent tous les professeurs du département de communication qui nous
ont vu évoluer et qui nous ont toujours soutenu par leurs sages conseils
et orientations. Nous citerons non sans peur d'oublier quelqu'un le Professeur
Lino Pungi, le Professeur Fulgence Mungenga, le Professeur Aimé Kayembe,
le Professeur Léonce Buka, le Professeur Abe, le Chef des Travaux
Félicien Mawoso, le Chef des Travaux Mbunda, le Chef des Travaux Willy
Kuzamba et l'Assistant Muepu.
Nous remercions aussi nos parents, Monsieur et Madame Isantu
Fédor. Ils ont toujours été là quand nous avons eu
besoin d'eux et n'ont épargné aucun moyen pour nous faire arriver
là où nous sommes.
Saisissant aussi cette opportunité, nous
déclarons notre amitié intime à notre amie Anthonella
Muanza. Nous n'oublions pas de citer tous les proches compagnons : Patrick
Tshamala, Mpassy Isinki Sissi, Thierry Lebika, Anne-marie Igikwiye, Ntungu
Khaka, Fortunat Munongo, Mulumba Kongmayi, Tshakwa Isanzu, Clarisse Maseka,
Giselle Nzundu, Nadine Mazhunda, Julia Sofi, Steve Khonde, Alex Makanza, Edo
Mulangu, Metalor Busseh, Christian Miteo, Kally Maluku, JP Mfutila, Pitchou
Masela, Serge Ebisi, Pius Kandolo....
Puisse chacun de vous trouver ici exprimée, notre
gratitude profonde pour tout ce que vous avez fait.
Issah Issantu
PLAN DU TRAVAIL
I. INTRODUCTION
· Le choix du sujet
· But et objectifs de la recherche
· Domaine de recherche
· Etat de la question
· Problématique
· Hypothèse
· Approche méthodologique
· Difficultés rencontrées
II. CADRE THEORIQUE
III. DEFINITION DES CONCEPTS
Chapitre 1 : PRESENTATION DE VODACOM
0. Rappel
1. Historique de Vodacom Congo RDC
2. Statut juridique de Vodacom Congo RDC
3. Objet social de Vodacom Congo RDC
4. Mise en service du réseau Vodacom
5. Les produits et services Vodacom
6. Le dispositif technique de Vodacom Congo RDC
7. L'état de la couverture du territoire national
Conclusion partielle
Chapitre 2 : APERÇU DU PROTOCOLE DE
L'ESTHETIQUE PUBLICITAIRE
CHEZ VODACOM
0. Rappel
1. Les grands types de l'esthétique publicitaire chez
Vodacom
2. Les fonctions de la création publicitaire chez
Vodacom
3. Les formes d'argument dans la publicité chez
Vodacom
4. Les mécanismes de la communication publicitaire chez
Vodacom
5. L'espace intérieur et les abords des offices comme
moyen de création d'une image sublimante
Conclusion partielle
Chapitre 3 : LA GRAMMAIRE DES FORMES SYMBOLIQUES
CHEZ VODACOM
0. Rappel
1. La présence dans les médias publics
2. La présence dans l'espace public à travers
les affiches et les panneaux publicitaires, les couleurs, le logo, les
étendards...
3. La présence dans les manifestations publiques,
sportives et culturelles
4. La présence dans les fantasmes, les rumeurs et la
mythologie sociale
5. La présence physique dans la cité à
travers l'uniforme professionnel des employés
6. La présence imposante à travers les
bâtiments et les formes architecturales
7. La présence sur la toile du réseau
Internet
Conclusion partielle
Chapitre 4 : LE MARKETING DE LA MARQUE VODACOM
COMME QUETE DU SENSIBLE
0. Rappel
1. La communication hors médias chez Vodacom
2. L'expression de l'identité de la marque par la
communication institutionnelle
3. Le marketing de la marque Vodacom
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
I. INTRODUCTION
1. LE CHOIX DU SUJET
Cette recherche portant sur l'esthétique des
organisations et/ou des entreprises se trouve à la croisée de
chemins entre la sémiotique organisationnelle et la pragmatique du
sensible. Les organisations en général et Vodacom Congo RDC en
particulier, s'emparent depuis un temps de la quête de sublimation
autrefois dévolue aux seuls artistes, pour se faire prévaloir au
sein de l'espace public.
Elles choisissent de s'entourer désormais d'un
« éclat » et d'une
« splendeur »1(*) dans toutes leurs communications, tant avec leurs
publics consommateurs, qu'avec leurs employés respectifs. D'ailleurs,
parlant de ces derniers, il est démontré qu'ils sont
déjà séduits par les appels à candidature à
travers lesquels les entreprises, surtout celles qui font partie d'un holding
international comme Vodacom Congo RDC, tentent d'exhiber et de produire de
l'appartenance sociale par les « représentations du
système qu'ils sont appelés à intégrer, des acteurs
en présence, de leurs rôles et de leurs fins »2(*)
Fred Forest, auteur depuis 1984 d'un « Manifeste
pour une esthétique de la communication »3(*) montre très bien que la
communication peut être l'objet de la pratique artistique. La jonction
liant art et communication, génitrice des médiations
esthétiques, est maintenue dans le champ de l'art, alors que l'art
lui-même accède ici au rang de support de communication. Cette
esthétique concernerait, selon Philippe Quinton qui cite Caune (J.)
« Une approche des phénomènes de la relation sociale du
point de vue du contact et du lien social du sensible. »4(*)
Dans le cadre de ce travail de fin d'études, nous
croyons tenter de quitter la logique
« produit/consommateur » pour naviguer sur les artefacts et
la valeur d'une marque5(*)
compris ici comme Vodacom Congo RDC et ses services. Nous ne faisons que
continuer dans la suite des études de Jean-Noël Kapferer et
Andréa Semprini6(*)
qui, chacun en ce qui le concerne, ont souligné l'essence de la
prééminence de la marque sur le produit à travers ce
qu'ils ont appelé le « marketing de la
marque 7(*)».
Notre démarche consistera ainsi à analyser le protocole
utilisé par Vodacom pour imposer sa marque par l'utilisation de
l'esthétique comme un ingrédient, mieux un adjuvant, pour
construire une visibilité omniprésente dans l'espace
socioéconomique congolais, en s'arrimant à l'imaginaire
individuel et collectif.
Grâce à ce protocole, Vodacom Congo RDC est
arrivé à véhiculer une certaine culture d'entreprise.
C'est d'ailleurs pourquoi, dans le jargon quotidien des congolais,
« Vodacom très très fort » a pris
une place qu'on ne peut se permettre de méconnaître. Cette
expression désigne selon nous, la puissance et le pouvoir... Nous y
reviendrons.
2. BUT ET OBJECTIFS DU
TRAVAIL
Le présent mémoire s'inscrit dans une double
logique à la fois perspective et prospective. Il s'agit avant tout de
reconstituer l'essentiel du protocole stratégique d'implantation de
Vodacom Congo RDC et d'étudier les relations de chacun des
éléments de cette batterie de moyens sous le regard de cette
pragmatique du sensible. Faisant nôtres les propos de Bernard Lamizet,
nous croyons fermement que Vodacom Congo RDC a recouru à une certaine
« grammaire de formes, symboliquement codée et
matériellement apparente »8(*) à travers ce modèle
idéal fait des formes et des couleurs, qui le représentent
aujourd'hui dans l'espace social congolais. Les imposants panneaux
publicitaires et les nombreux panneaux de la signalétique urbaine qui
ont poussé comme des champignons dans la ville représentent au
mieux cette présence imaginaire qui a assailli les consommateurs de la
téléphonie cellulaire, à travers un protocole puisant dans
la mythologie sociale9(*) et dans les croyances populaires et la
doxa10(*).
Il est aussi remarqué, qu'en même temps, pendant
que Vodacom Congo RDC était entrain de se forger une place au soleil,
une série de fantasmes, des rumeurs et des récits11(*) faisant croire quelque chose
sur Vodacom et sa marque, a fait irruption dans l'espace de
communication sociale. Vodacom Congo RDC utiliserait-il ces fantasmes pour
assurer sa visibilité et sa présence
imaginaire ?Après la reconstruction de ce protocole, nous
mènerons une autre démarche cette fois-ci perspective. En effet,
le « contexte
d'hyperconcurrentialité »12(*) nous oblige à orienter ceux qui
président à la destinée de cette entreprise vers d'autres
inscriptions symboliques d'appartenance sociale comme par exemple le tourisme
industriel, les films d'entreprise...
Nos objectifs seront atteints si, à l'issue de cette
recherche, nous arrivons à cerner quelques traits de la stratégie
symbolique grâce à laquelle Vodacom Congo RDC a assuré son
inscription dans l'espace entrepreneurial congolais et assure sa
visibilité, qu'il s'agisse des activités de production, ou de ses
participations aux activités symboliques et culturelles. Mais aussi,
nous lançons le défi de proposer un autre corps imaginaire face
aux fantasmes, aux croyances et aux mythes de Vodacom déjà
existants.
3. DOMAINE DE RECHERCHE
Nous savons à l'évidence que le beau n'est pas
une problématique fondamentale des organisations, sauf bien entendu pour
celles dont il est l'objet social ou l'outil. Chaque fois que les organisations
veulent « séduire, convaincre, plaire, émouvoir,
créer du désir et de l'intérêt autour de leurs
marques pour exister et les faire exister »13(*), elles choisissent de recourir
à un processus d'enchantement qui, grâce à une sorte
d'hypnose collective14(*) influence le jugement
public à leur égard.
Cette utilisation que les organisations font des formes
esthétiques et d'expression artistique « met en relation le
non verbal organisationnel avec l'appartenance et la
socialisation »15(*). Etant donné que la réflexion
proposée ici s'interroge sur les moyens choisis par Vodacom Congo pour
influencer le comportement des consommateurs des services GSM, ce travail a
comme principale quête l'influence à travers l'esthétique.
Là encore, il faut être à mesure de situer le lien existant
entre l'esthétique et les Sic16(*) pour que celles-ci en fassent leur objet
d'étude.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue
que la communication esthétique, pour ce qui est des organisations
marchandes, fait partie intégrante de la
communication institutionnelle. Elle s'intéresse
beaucoup plus à leurs manières de toucher le public consommateur
et de l'émouvoir.
Avant d'aller plus loin, nous dirons que cette
esthétique de la communication sous l'angle des entreprises et des
organisations relève aussi de
l'éthnosémiotique17(*). Ceci s'explique par le fait que la lisibilité
et la visibilité de Vodacom, le public les déchiffre en fonction
de ce que Pierre Bourdieu appelle l'habitus culturel18(*).
4. ETAT DE LA QUESTION
La recherche amorcée dans ce travail tente de cerner
quelques objets et enjeux communicationnels spécifiques à la
dimension sensible au sein de Vodacom Congo RDC. Elle précise justement
ce qui peut en être saisi par les sciences de l'information et de la
communication. Pour y arriver, nous pensons situer la genèse d'une telle
démarche au niveau de trois auteurs suivants : Walter Benjamin,
Siegfried Kracauer et Erving Panofsky. Ces scientifiques ont en commun le fait
qu'ils « considèrent l'esthétique comme
élément révélateur des structures sociales et
prédicteur des nouvelles formes sociales 19(*)». Même s'ils se
sont plus penchés sur l'esthétique culturelle et sociale, ils ont
aussi réalisé quelques monographies liées directement ou
indirectement aux aspects purement organisationnels.
Plus ancré sur les inscriptions urbaines et
fonctionnelles, Walter Benjamin, auteur de « Paris,
capitale du XIXième siècle. Le livre des
passages », a largement analysé cet
« éclat (...) et cette splendeur dont s'entoure (...) la
société productrice de marchandises »20(*). Historien de l'art, E.
Panofsky21(*) a, en ce qui
le concerne, mis en relations la calandre de la Rolls-Royce22(*) avec les courants rationnels
et irrationnels des beaux arts et de la littérature anglaise. C'est en
quelque sorte un texte fondateur de la pragmatique du sensible dans sa version
contemporaine car dedans, l'auteur plaide pour une homologie des structures
avec les productions culturelles d'une région.
Par ailleurs, pendant nos démarches
herméneutiques, nous avons été frappé par une
thèse de doctorat diffusée par les Presses Universitaires du
Septentrion en France (Lille). Il s'agit de
« Généalogie de la figure-médiation
esthétique et destination »,
publiée en 2001. Cette thèse était soutenue par Christine
Servais (2001)
Outre ces textes, considérés par nous comme
fondateurs, il est entrain de se constituer une bibliographie dans le domaine
de la communication esthétique. Entre autres ouvrages et textes
importants dans ce domaine, il faut citer : H. R. Jauss,
« Pour une esthétique de la
réception », Paris, Ed. Gallimard, 1978 ;
Fr. Foster, « Le manifeste pour une esthétique de la
communication » in Plus ou moins
zéro paru en 1984 ; B. B. de
Mozota, « Design et
management », Paris, Ed. d'Organisation, 1990 ;
« Le mythe de l'entreprise » aux
Editions La Découverte en 1992 (J.-P. Le Goff) ;
« Le marketing de la
marque » en 1992, signé Semprini (A.),
« L'esthétique de la
communication » de Caune (J.), aux Presses
Universitaires de France en 1997, et bien entendu cet ouvrage de
référence d'Henri
Parret : « L'esthétique de la
communication. L'au-delà de la pragmatique »
(1999)
5. PROBLEMATIQUE
Le travail de fin d'études ici présent pose le
problème de l'influence par le moyen des médiations
esthétiques et les médiations d'appartenance sociale. Il tente en
fait de jeter un regard communicationnel sur les médiations des
organisations marchandes comme par exemple Vodacom Congo RDC. Ces organisations
qui n'ont entre autres objectifs que la quête du bénéfice
recourent souvent à des moyens classiques pour les atteindre.
Notre recherche tente d'examiner la part de la communication
dans l'atteinte de ces objectifs pour le cas de Vodacom Congo RDC en tant
qu'entreprise dont le principal objectif est de réussir l'introduction
de la téléphonie cellulaire sur le marché
congolais23(*). Cette
entreprise semble faire impliquer de manière considérable les
médiations esthétiques et semble militer pour acquérir une
socialisation dans l'espace congolais où elle est venue s'implanter
depuis bientôt trois ans. Nous estimons que la communication pour les
organisations marchandes vise à informer pour faire connaître (la
dimension cognitive), faire aimer (la dimension affective) et pour faire
acheter (la dimension conative). Lorsque ces dernières font intervenir
les médiations esthétiques, elles ne visent que la seule
dimension affective.
Comment alors cette communication esthétique
produit-elle cette affectivité ? Pour être encore plus
étendu, quelles sont les médiations esthétiques que
Vodacom Congo RDC articule pour produire cette esthétique qui est
capable de faire pencher de manière conative les différents
consommateurs vers son produit et ses services ?
Pour mieux cimenter cette problématique, nous voulons
faire ressortir les écarts suivants :
· Vodacom Congo RDC compte le plus grand nombre
d'abonnés et couvre le plus grand nombre de villes en RDC ;
· Vodacom est le réseau le plus cher en terme de
tarification à la seconde ;
· Vodacom est l'un des tout derniers à s'implanter
en RDC, du moins sous le label Vodacom, car bien avant, c'est l'un de ses
partenaires CNW qui a commencé avec le GSM en RDC. Nous croyons que les
premiers venus par le simple droit du premier occupant
bénéficient de certains avantages tels que la sympathie,
l'affection...
· Et nous croyons qu'en matière d'avantages, les
concurrents de Vodacom sont de loin plus offrants. Mais alors, nous nous posons
la question de savoir pourquoi Vodacom a-t-il le plus grand nombre
d'abonnés ?
Si l'on se réfère à Walter Howard et
Ingrid Auras, on n'hésitera pas de dire que « chacun ne peut
aimer que ce qui correspond à sa propre essence »24(*) Mais alors, cette essence,
est-elle individuelle ou collective ? Et quelle est-elle ?
Selon un premier point de vue, cette essence serait
liée à la personnalité profonde, à l'histoire
profonde de chaque individu dans sa totalité (...) ou de chaque peuple
dans sa globalité. Cette lecture est orientée par un
schéma purement gestaltiste qui insiste sur l'organisation dynamique et
synthétique du champ perceptif qui fait les frais des tensions internes,
elles-mêmes suscitées par des besoins qui déterminent des
réactions adaptives.
Un deuxième point de vue peut éclairer cette
lanterne. C'est celui soutenu par les travaux ethnologiques de Margaret Mead,
Bronis Law Malinowski et Ruttle Benedict. Ces chercheurs de
l' « Ecole culturaliste » misent sur le
concept de « socialisation acquise » pour
expliquer ce penchant. Ce dernier concept pourrait se confondre avec le concept
bourdieusien d'« habitus culturel » 25(*) Ce point de vue nous permet
d'affirmer que l'individu n'est pas seulement le bilan de sa propre histoire
endogène, mais aussi le produit d'une socialisation et d'une
acculturation, fruit de l'interaction entre le psychologique et le
psychosociologique.
N'oublions pas que certains économistes de
l'école taylorienne et même pour certains ergonomistes,
l'esthétique et le plaisir sont de l'ordre de l'inutile de l'art pour
l'art ou du beau sans finalité. C'est pourquoi C. Servais et Th. Heller
se sont posés la question de savoir « comment ce qui demeure
un lieu de rationalité tendu vers l'efficacité économique,
peut-il intégrer le plaisir, le beau et
l'inutile ? »26(*) C'est ici le lieu de faire intervenir notre
troisième point de vue, le tout dernier, relatif à l'Ecole des
psychosociologues américains. Ceux-ci font état d'un
troisième concept de « norme sociale »
(shérif) qui sous-tend la notion de la dynamique sociale.
Ils opposent à cet effet les désirs individuels à la
pression sociale. Pour eux, l'individu ne réagit pas seulement en
fonction d'un équilibre intérieur mais aussi de
l'équilibre de l'environnement. C'est la fameuse
« fonction badge » à laquelle nous
nous allons revenir plus loin.
6. HYPOTHESE
Selon nous, Vodacom Congo RDC, en venant s'implanter dans un
contexte de concurrence n'a pu que recourir à des médiations
esthétiques qui lui permettent de fonder une famille (sa
clientèle) sur base des liens nouveaux qui permettent de combler les
déceptions présentes chez les consommateurs congolais des
produits et services GSM, surtout à la suite de la faillite de CNW,
géniteur de Vodacom Congo RDC. D'où, le recours à des
éléments en mesure de contaminer les différents
consommateurs afin de les regrouper dans une famille qui a une vision commune
du monde et de construire un meilleur positionnement (leader) face à ses
concurrents. Et de là, le devoir de faire exister ses abonnés
potentiels dans un monde de rêve et de grandeur.
Ainsi, le protocole esthétique et la
grammaire des formes du sensible qui s'en suit, tendent à
accéder chez Vodacom au rang d'un code partagé entre Vodacom
Congo RDC et ses centaines de milliers d'abonnés.
Notre travail tend ainsi à démontrer que
l'esthétique constitue pour Vodacom un véritable dispositif
identitaire « dans lequel se joue la mise en visibilité, en
lisibilité, en efficacité et en unité »27(*) C'est de Philippe Quinton que
nous apprenons que dans une organisation (comme Vodacom) l'esthétique
n'est pas une finalité sans fin parce qu'il s'agit là d'un moyen
de créer de la relation, des tensions et des désirs par la voie
du sensible.
A y regarder de près, « cette approche du
sensible se révèle être une stratégie plutôt
qu'une finalité. Une stratégie d'image comme une autre, une des
modalités d'argumentation et d'existence de la
marque »28(*)
Vodacom y recourt chaque fois qu'il veut séduire, convaincre, plaire,
émouvoir, créer du désir et de l'intérêt
autour de sa marque, faire prévaloir son image de marque et faire passer
une bonne image de lui-même. Il recourt à cette esthétique
pour faire exister ses abonnés, du moins ceux qui croient à la
renommée de la marque Vodacom, dans un monde imaginaire où
« le beau, le grand, le chic, le branché » c'est
Vodacom.
Par ces médiations, Vodacom magnifie sa grandeur et son
éclat, mieux sa splendeur, aux yeux du public et aux yeux de ses
concurrents. Les représentations de pouvoir, de puissance et de
grandeur, voilà tout ce que le public voit en Vodacom. Ces
représentations entrent en conjugaison avec la visibilité que se
donne cette organisation en choisissant d'être présente dans tout
l'espace public congolais. Cette présence quasi permanente dans les
manifestations sportives et culturelles et cette présence dans les
médias peuvent être lues et comprises comme une expression de la
socialisation. C'est cela la lisibilité qu'on peut donner à la
visibilité de Vodacom. Elle trouve ses appuis dans les dimensions
visuelles, sonores voire même tactiles de l'organisation :
l'uniforme, l'architecture des bâtiments, la présence dans les
médias, les logotypes, les couleurs dans les graphismes, le design et le
Web design, la décoration intérieure et extérieure et
même les abords des offices, etc.
7. APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Notre démarche méthodologique comprend deux
phases :
a) La récolte des données
Cette étape a essentiellement consisté en une
recherche documentaire. Autrement dit, les données qui feront l'objet de
nos analyses ont été recueillies à partir des documents
écrits sur Vodacom Congo RDC et des entretiens avec les responsables des
services Marketing de cette entreprise ainsi que par une observation
émique de terrain.
b) L'analyse proprement dite
Sur ce point, notre démarche est double. Elle s'appuie
sur la méthode fonctionnelle et sur la méthode dialectique
à la fois. A cet effet, nous estimons que la méthode
fonctionnelle, dont l'objectif consiste à identifier et à
analyser les fonctions, ne suffit pas à elle seule à cerner la
problématique complexe des médiations esthétiques. Nous
avons jugé bon de recourir aussi à la méthode dialectique
dont on connaît l'efficacité dans l'explication des faits
analysés. La méthode dialectique « part de la
constatation très simple des contradictions qui nous entourent [...].
Celles-ci existent dans la réalité elle-même. La
pensée de l'homme doit donc franchir un double écran, celui de
ses propres limitations et contradictions, et ensuite celui de
l'incohérence des choses. »29(*).
A notre connaissance, la méthode dialectique nous
paraît la plus complète et la plus en mesure de se saisir de la
quête des médiations esthétiques. Elle représente
tentative d'explication des faits sociaux, c'est-à-dire qu'elle est
directement liée à la notion de totalité. Elle est
d'abord, comme le relève M. Grawitz et R. Pinto30(*), une attitude vis-à-vis
de l'objet : empirique et déductive, elle commande par là
une certaine façon de recueillir les données concrètes. En
plus, elle s'associe aisément à l'explication31(*), qui peut aussi intervenir
dans ce travail comme une méthode complémentaire.
En effet, notre étude part de la constatation des
écarts entre Vodacom Congo RDC et les autres exploitants de la
téléphonie cellulaire en RDC. Avec cette approche, que nous
qualifions de dialectico-fonctionnelle, nous pouvons arriver à
démontrer la participation de chacun des éléments dans la
construction de cette appartenance sociale de Vodacom. Telle sera notre
démarche dans l'analyse des données sur lesquelles se fonde notre
travail.
8. DIFFICULTES
RENCONTREES
La difficulté pour mener une telle recherche au niveau
de l'entreprise est que nous étions entrain de rechercher dans les murs
de cette entreprise une information considérée comme
stratégique. En plus, Vodacom travaille à ce sujet avec une
agence publicitaire qui, pour des raisons concurrentielles ne collabore que
difficilement avec des chercheurs non bien identifiés par elle.
N'oublions aussi pas le fait que nous serions le tout premier à tenter
de cerner les médiations esthétiques et d'appartenance sociale.
Ces concepts sont apparus nouveaux pour bon nombre d'interlocuteurs que nous
aurions bien voulu faire participer pour l'élaboration de cette
réflexion.
II. CADRE THEORIQUE
Le paradigme interprétatif avec lequel nous avons
choisi de naviguer dans cet univers esthétique de Vodacom Congo RDC
postule que le coeur du succès de l'implantation de cette entreprise se
trouve dans l'action sociale et, bien entendu l'appartenance et
l'identification qu'elle affiche par rapport à la société
au sein de laquelle elle s'implante. Selon Laramée et Vallée,
« les approches interprétatives visent à expliquer et
parfois à critiquer les significations subjectives et les significations
qui font consensus sur l'interprétation de la
réalité »32(*)
Ce paradigme nous a orienté vers une approche
naturaliste doublement nivelée. Cette approche naturaliste englobe un
interactionnisme symbolique33(*) et un degré d'ethnométhodologie.
Sur ce deuxième aspect on retrouve tout le système symbolique
social congolais qui inspire les médiations de Vodacom Congo RDC ainsi
que les normes sociales et les pratiques organisationnelles.
Pour mener à bien notre démarche, nous nous
sommes donnés de diviser l'espace public en trois scènes :
ü Le réel (la scène
immédiate)
ü L'imaginaire ou l'autre
scène (la scène des mythes de l'organisation et des
fantasmes)
ü Le virtuel (la toile du Web)
Penser esthétique d'une organisation telle que Vodacom,
c'est, il est vrai, penser les conditions dans lesquelles il apparaît
sous son meilleur jour et dans les meilleures conditions au sein de l'espace
public et de sociabilité. En d'autres termes, là nous
évoquons Bernard Lamizet, c'est aussi « penser les logiques
signifiantes qui ordonnent ses interventions publiques et les formes
symboliques qui structurent pour elles-mêmes, les identités dont
elles sont porteuses »34(*)
Avant d'aller plus loin, nous nous faisons le devoir de
comprendre que pour une organisation de la taille de Vodacom Congo RDC,
« se donner une stratégie symbolique de représentation,
c'est exister aux yeux d'autres »35(*) organisations concurrentes ou non. Mais, cette
esthétique n'est qu'un adjuvant artistique, voire cosmétique de
la communication entre l'organisation et les consommateurs des services GSM, et
entre l'organisation et ses concurrents, nous l'avons déjà dit.
Notons par ailleurs que le recours à
l'esthétique a pour seule fin d'influencer le jugement du public et de
le faire pencher de manière subtile à la nouveauté qu'a
apporté Vodacom Congo RDC.
Pour Alex Mucchielli, « cette influence (qui est
à la base du succès de l'implantation de Vodacom) serait quelque
chose de largement en dehors du champ de la conscience
claire »36(*).
Toujours avant d'aller loin, nous croyons que toute la
démarche esthétiquement codée de Vodacom visant à
séduire sa clientèle potentielle a été faite
pendant une phase dominée par cette fascination venue de
République Sud-africaine. Dans l'imaginaire collectif des congolais, ce
pays représente une sorte de fantasme lointain, un mirage on l'on va
pour réussir. Cette terre qui a accueilli des milliers de congolais qui
y résident et qui a accueilli le Dialogue Inter congolais37(*), à propos de laquelle,
l'opinion pense déjà le bien ne pouvait produire qu'une telle
représentation même au niveau d'une de ses parties,
représentant le tout à savoir Vodacom.
Pour revenir à cette esthétique, nous avons
choisi trois de ses concepts fondamentaux :
a) La poesis : ce concept
évoqué par Hans Robert Jauss38(*) , est considéré par Philippe Quinton
comme « l'un des trois concepts classiques de la tradition
esthétique. »39(*) Cet auteur la définit comme relevant de la
pratique qui permet de participer au monde, de manifester une appartenance et
une appropriation du sensible. Au sein de Vodacom et de ses activités,
elle relève de toute l'activité opérationnelle de la
communication institutionnelle.
b) L'aisthesis : elle est selon H.R
Jauss et P. Quinton l'opération esthétisante qui
régénère l'expérience esthétique et
intuitive des choses. C'est elle qui permet aux institutions de faire l'objet
d'une reconnaissance symbolique et qui les rend à la fois perceptibles
et identifiables dans l'espace public. C'est à travers
l'opérationnalisation de cette aisthésis que le logo et les
couleurs de Vodacom sont perceptibles, visibles et lisibles.
c) La catharsis40(*) : les deux auteurs
précités soutiennent que ce concept très ancien est
lié à la Grèce antique joue aujourd'hui au sein des
grandes organisations un rôle semblable à celui qu'il jouait dans
la Grèce antique. Elle faciliterait l'intégration et de
l'organisation et des consommateurs des produits de l'organisation dans un
même espace, un même monde dans lequel ces deux partenaires
joueraient un rôle olympien (l'organisation) et un rôle
d'admirateur (le public)
Ce sont ces trois concepts fondamentaux constituent les trois
étapes de la démarche de Vodacom Congo RDC pour créer son
appartenance sociale et assaillir la clientèle de la RDC en particulier.
Comme nous avons déjà dit, Vodacom a recouru à la
mythologie sociale déjà existante ou créée à
cette fin, et a mis en moule son propre mythe d'organisation41(*) pour s'adresser à
son public consommateur potentiel. Ceci a eu comme avantage de faire entendre
à ce public cible un langage auquel il était déjà
apparenté. C'est en quelque sorte le subterfuge d'un voleur
qui entre dans une bergerie en imitant la voix du
berger.
En lisant J.-N. Kapferer en ce qui concerne la
persuasion42(*), on se
rend compte que l'une des interactions auxquelles Vodacom Congo a recouru pour
bien s'implanter en RDC reste la stratégie de contagion
sociale43(*)
en tant qu'influence immédiate par mimétisme. Ce concept
emprunté par J.P. Meunier44(*) à Le Net fonctionne grâce aux images et
aux formules valorisées par l'affirmation et surtout la
répétition, et qui finalement entraînent l'adhésion
et la contagion.
Vodacom, en venant auprès des congolais a aussi
utilisé les fantasmes de grandeur d'un pays qui se cherchait alors qu'il
était divisé. Le fameux jargon « RDC eloko ya
makasi » 45(*) a servi de toile de fond dans tous les messages
d'implantation. « Vodacom très très
fort »46(*) , par exemple est une expression de super
puissance qui a trouvé du répondant dans un peuple
assoiffé d'être sous la direction d'une puissance, d'un
« homme fort ». On retrouve aussi cette stratégie
de discours intégré dans le label pris par l'un des revendeurs
exclusifs de Vodacom « 2XT » qu'on lit en
lingala : «2 fois te »47(*) pour dire en d'autres
termes : « une fois avec
action »48(*)
Une autre représentation symbolique de la force, de la
puissance que Vodacom voulait graver dans la mémoire collective se
trouve être ces panneaux géants comme on en a jamais vu dans tout
le pays. Sur ces derniers, il était inscrit en grand
« Parce que vous méritez mieux »49(*) , « Simply
the best »50(*), « Leader dans le monde
cellulaire ». Ces grandes inscriptions qui ont poussé
à travers la ville ont marqué en gras cette présence
puissante dans les esprits.
Ce dispositif d'énonciation qui est calqué sur
le modèle de la communication interindividuelle met en scène,
selon Meunier51(*), une
situation dans laquelle le destinateur et le destinataire occupent des
positions bien précises. Tout individu qui se place devant un panneau
géant de Vodacom est réduit à sa plus simple expression.
Il se sent écrasé et décode le message de Vodacom comme
s'il était entendu d'une voix d'autorité (voix off). Ici, non
seulement les panneaux sont grands mais, les inscriptions aussi. C'est ce
« dispositif d'énonciation autoritaire qui illustre la
relation unidirectionnelle »52(*) que Vodacom a commencé à établir
avant de se lancer finalement dans un dispositif
« Je-tu »53(*). Ce sera grâce à ce deuxième
dispositif que Vodacom et le public qu'il a conquis ont fini par construire
(co-construction) ensemble le sens et l'essence de cette communication
esthétique que nous examinons ici.
Revenant sur l'inscription « Parce que vous
méritez mieux ! », nous y avons vu une
stratégie indirecte de vanter le produit et les services de Vodacom.
Cette organisation n'a pas fait une publicité sur son service ou sur sa
marque, mais sur le client qu'elle voulait conquérir. En lui disant
qu' « il méritait mieux », Vodacom a
laissé entendre que « ce qui était
présenté à ce public ne lui convenait pas »
(Il s'agit des mêmes services GSM offerts par d'autres exploitants de la
téléphonie cellulaire de la place). Si l'on y voit une sorte
d'implicite, on peut soutenir que Vodacom déclare sans le dire qu'il est
ce « mieux » que mérite le peuple
congolais. Et, on a fini par avoir une inversion de rôles. C'est
aujourd'hui le public qui a adhéré au message de Vodacom qui fait
sans cesse la publicité de cette entreprise.
LE RECOURS AUX TROIS CONCEPTS FONDAMENTAUX
Pour concilier les valeurs socialement partagées que
Vodacom Congo s'emploie par la suite à proclamer d'une manière
esthétique avec les argumentations répondant aux besoins du
marché, il faut incruster la démarche de cette entreprise sur la
ligne des trois concepts précédemment évoqués.
Ø Au niveau de la
« poesis », il faut situer la
saisie de la quête du sensible par les stratèges et les
marketteurs de Vodacom. A cette étape il est convenable de dire que
Vodacom s'est saisi d'une démarche qui ne pouvait pas être la
sienne. La quête du beau ne fait pas essentiellement l'objet d'une
finalité pour les entreprises commerciales, sauf pour celles qui l'ont
comme objet social, nous l'avons déjà dit. C'est donc grâce
à la « poesis » que Vodacom
décrète la médiation esthétique pour
élaborer son expérience sensible. Avec cette même
« poesis », Vodacom Congo détermine ce que
sera le contenu de ses messages, d'où qu'ils viennent et prédit
en quelque sorte les résultats.
Ø L' « aisthesis »
elle, est une régénérescence de
l'expérience esthétique au niveau des individus qui sont des
membres de l'organisation. Il sont les premiers exposés aux messages et
évaluent déjà à leur niveau les résultats
des campagnes. A cette étape, intervient le protocole de la
médiation qui, à notre avis se déploie à
travers :
1. l'architecture ;
2. le logo ;
3. les objets de la publicité ;
4. les enseignes ;
5. l'aménagement des abords des
offices ;
6. les étendards ;
7. le sigle Vodacom (= la marque) ;
8. la décoration intérieure des
offices ;
9. le design/graphisme ;
10. la signalétique urbaine ;
11. le site Web de l'organisation ;
12. le mécénat/le parrainage ;
13. les films et la musique de
l'organisation ;
14. l'uniforme professionnel ;
15. le tourisme d'organisation
Ø La « catharsis »
elle, est l'étape d'achèvement de la séduction
qui opère comme une sorte d'hypnose54(*) douce et lente en essayant de restaurer la confiance
dans le chef du client pour lui rassurer qu'il n'a pas opéré un
mauvais choix. Daniel Bougnoux55(*) va même plus loin et parle d'un
« amour désexualisé proche de l'état
d'élation ou d'abandon confiant de l'enfant dans les bras
maternels. »
Selon Bernard Lamizet, la culture de l'organisation qui
s'installe suite à cette médiation esthétique de
l'appartenance sociale détermine en même temps une triple
dimension des stratégies, à laquelle nous allons largement
revenir au chapitre deux de ce travail. Cette triple dimension
stratégique s'articule de la manière suivante :
v La stratégie réelle :
elle constitue le mode d'intervention publique de Vodacom Congo RDC ;
v La stratégie symbolique : qui
constitue le système de représentations qui fonde la
visibilité et la signification de Vodacom Congo RDC;
v La présence imaginaire : qui
constitue le système mythologique assurant la présence de
l'organisation dans la rumeur, les fantasmes, les récits...qui font
croire quelque chose sur Vodacom Congo RDC.
III. DEFINITION DES
CONCEPTS
Avant d'aller plus loin il est convenable de circonscrire
notre recherche au niveau des concepts clefs que l'on retrouve
déjà dans le thème du travail. A titre de rappel, notre
sujet s'intitule : « Les médiations
esthétiques et d'appartenance sociale de Vodacom Congo RDC.
Etude des stratégies de sublimation du public par les expressions
symboliques et le mythe d'organisation
1. Les médiations
esthétiques
Médiation vient du verbe latin
« mediare » qui signifie séparer. Dans le
cadre des échanges entre organisations ou entre l'organisation et ses
clients, il existe un protocole auquel l'organisation ou les clients peuvent
recourir. En ce sens, il convient de voir dans la médiation
esthétique une interposition entre les deux pôles de
l'échange. Dans la communication esthétique, il n'y a pas lieu
d'entrevoir un espace d'immédiateté, entendez par là, une
communication en présence. Selon Jean Caune56(*), la médiation en tant
qu'expérience esthétique est tendue entre quatre pôles
opposés deux à deux selon deux grands axes :
-En abscisse : la relation entre les
sujets à travers la relation interpersonnelle;
-En ordonnée : la relation
transcendante des membres d'une collectivité à leur passé
et à leur devenir.
Pour cet auteur précité, « La
médiation est ce qui relie les hommes entre eux pour donner du sens
à leur existence personnelle et à l'humanité qu'ils
constituent ensemble depuis la nuit des temps. »57(*)
Ailleurs, c'est Bernard Lamizet et Ahmed Silem qui ont
soutenu que la médiation, « dialectique entre le singulier et
le collectif, suppose ainsi l'oubli du singulier pour la mise en oeuvre d'une
forme collective d'appartenance »58(*). Lorsqu'on lit un autre auteur, Paul Rasse59(*), il laisse entendre que cette
médiation a comme fonction essentielle : « assumer la
tension entre l'individuel et le collectif »
En définitive, nous avons épousé le point
de vue de Christine Servais60(*)qui a déclaré ce qui suit :
« ce que j'appelle médiation esthétique est un
rapport du sujet réel au sujet symbolique qui s'effectue par la mise en
oeuvre d'un idéal »
2. L'appartenance sociale
L'appartenance sociale est le fait de l'intégration
d'un individu, d'une organisation ou de sa démarche au sein de la
société dans laquelle elle tient à s'implanter ou est
implantée. Selon Bernard Lamizet et alii, il s'agit d'un
« mode d'appropriation des structures sociales de la communication
par les acteurs qui font partie de la communauté. »61(*) En tenant à
conquérir le marché congolais, Vodacom Congo RDC, a
procédé comme dans une intégration sociale. Cette
entreprise s'est créée une place au sein de l'espace social
congolais. Les auteurs précités poursuivent plus loin en
disant : « La sociabilité [de Vodacom] donne une
consistance à la conscience sociale de cette appartenance grâce
à la participation aux activités et aux réseaux de
communication. »62(*)
Quand par exemple Vodacom affiche la signalétique
urbaine, elle s'identifie comme un acteur social. Il supplante même les
vrais membres de ladite société car c'est lui qui,
désormais renseigne et indique à qui veut le savoir,
l'emplacement exact de l'endroit où on se trouve. Ceci démontre
l'appartenance sociale de Vodacom Congo RDC qui, de temps en temps se fait
remarquer en organisant des manifestations culturelles ou en les parrainant. Il
en est de même de la lutte contre le VIH/SIDA et es autres MST et IST
3. Stratégie
Terme issu d'un vocabulaire militaire et de guerre,
`stratégie' évoque la conduite et la réalisation,
par les moyens bien définis, d'une politique. Elle consiste à
faire concourir des moyens hétérogènes et des actions
dissemblables à la réalisation d'objectifs globaux. Ce terme qui
se confond souvent avec le vocable «tactique » a étendu
son utilisation dans presque tous les domaines de la vie. La stratégie
évoque un plan d'actions complet qui contient toutes les
possibilités d'actions, des réactions et des conséquences,
que la situation présente.
4. Mythe d'organisation
Il s'agit des fantasmes qui donnent un corps imaginaire
à l'existence de l'organisation dans ceux-ci et même dans les
rumeurs. Bernard Lamizet le définit comme ce qui
« confère à l'organisation une dimension imaginaire qui
la fait exister dans ce qu'on peut appeler l'autre scène de l'espace
public »63(*) Le
mythe d'organisation se construit à partir de récits et des
représentations symboliques qui donnent sens aux activités de
l'entreprise. Même à travers la publicité, les
organisations inscrivent toujours l'usage de leurs produits dans un imaginaire
qui appartient au mythe de l'organisation.
CONCLUSION PARTIELLE
La première partie de ce travail que nous comptons
conclure maintenant nous a permis de cerner les différents contours de
notre recherche. Nous avons finalement retenu que notre travail aborde la
pragmatique du sensible. Il était question dans cette partie
introductive qui se termine ici de voir l'essence de toutes les
représentations symboliques par lesquelles Vodacom Congo RDC
apparaît sous son beau jour. Ces différents artefacts permettent
à cette entreprise d'assurer sa visibilité dans l'espace social.
Chapitre premier
PRESENTATION DE VODACOM
CONGO RDC
Rappel
Le présent travail de fin d'études s'est
fixé comme objectif de comprendre et d'identifier les expressions
symboliques et esthétiques de Vodacom Congo RDC. Cette entreprise de la
téléphonie cellulaire a pris d'assaut l'espace social congolais
et a envahi les esprits des consommateurs de ses services. Ces derniers, vivent
dans une sublimation, pas loin de ce que Daniel Bougnoux appelle
« transe64(*) », suite à l'image qu'ils se font de
Vodacom. Mais pour éclairer les idées claire sur cette entreprise
qui fait l'objet de notre étude, nous avons choisi de lui consacrer ce
premier chapitre.
Nous allons tenter de présenter cette organisation en
insistant sur quelques aspects essentiels. Ce chapitre va comprendre les points
suivants :
· L'historique de Vodacom Congo RDC ;
· Le statut juridique de Vodacom Congo RDC ;
· L'objet social de Vodacom Congo RDC ;
· La mise en service de Vodacom Congo RDC ;
· Les services de Vodacom Congo RDC ;
· Le dispositif technique du réseau
Vodacom ;
· Etat de la couverture du territoire national
(1er semestre 2004).
1. HISTORIQUE DE VODACOM
CONGO RDC
Vodacom vient des initiales de Voice Data
Communication. Il est désigné RDC sous le sigle de
Vodacom Congo RDC. Il est implanté en RDC depuis l'an 2001 et est
fonctionnel depuis le 1er mai 2002. Vodacom est une
société sud-africaine créée par Monsieur Alan
Knott-Craig (Chief Executive Officer de Vodacom Group PTY Ltd). Il a eu la
vision de lancer le réseau de téléphonie cellulaire en
Afrique du Sud alors qu'il travaillait encore chez Telkom Company65(*). Le réseau Vodacom fut
officiellement lancé en premier lieu en RSA, le 01 juin 1994, mais le
système GSM66(*) a
réellement pris son envol quand Vodacom a introduit le système de
la « carte prépayée67(*) » en novembre 1996. Vodacom group
(PTY) Ltd est une holding68(*) constituée des
sociétés suivantes :
Ø Vodacom (PTY) Ltd
Ø Vodacom Service Provider Company (PTY)
Ø Vodacom International holding (PTY) Ltd.
Les filiales de Vodacom International Holding sont: Vodacom
Lesotho Vodacom Congo RDC, Vodacom Tanzanie (voir carte ci-dessus)
Vodacom Congo RDC est issu d'une « joint
venture »69(*)
entre la société Vodacom International Holding et CWN
(Congolese Wireless Network). Vodacom International Ltd est venu s'implanter en
RDC après l'accord de partenariat signé avec la CWN, le 24
octobre 2001. C'est en fait cet accord de partenariat qui a
débouché sur la création de Vodacom Congo RDC, le 26
novembre 2001.
The Congolese Wireless Network (CWN) est le premier pourvoyeur
de la téléphonie cellulaire GSM en RDC. Mais, il apparaissait
clairement aux yeux des consommateurs de ses services que ce groupe
était limité en moyens. En plus, son service allait se
détériorant. Pour l'Etat congolais, le fameux défi d'une
couverture totale du territoire national était loin d'être
atteint. En plus, le taux général d'utilisateurs par rapport
à la population était très écarté, soit 100
mille téléphones portables pour 60 millions d'habitants.70(*)
Du côté de Vodacom International Ltd, la RDC
représente toujours un marché potentiel avec sa soixantaine de
millions d'habitants. Par ailleurs, l'objectif d'une « couverture
totale du territoire »71(*) national qui est un slogan chez Vodacom
[Couverture totale comme jamais auparavant], s'est
révélé être un atout pour cette entreprise qui
était entrain de naître. En deux ans d'implantation, Vodacom Congo
RDC dessert plus de soixante-dix villes de la RDC et comptait
déjà, en mai 2004, plus de 720 mille abonnés72(*).
Localisation : le siège de
Vodacom Congo RDC se situe dans la commune de la Gombe à Kinshasa sur
l'avenue de la Justice dans la commune de la Gombe.
2. STATUT JURIDIQUE DE
VODACOM CONGO RDC73(*)
Vodacom Congo (RDC) est une Société
Privée à Responsabilité Limitée. Il est régi
les statuts de l'accord de partenariat signé entre Vodacom International
Ltd et The Congolese Wireless Network (CWN) le 24 octobre 2001. Aux termes de
cet accord de partenariat, les parts d'actions entre Vodacom International Ltd
et son partenaire CWN sont ventilées de la manière
suivante : Le premier, qui est une filiale de Vodacom Group de la RSA, a
une part d'actions évaluée à 51 % alors que CWN prend les
49 % restants. Le capital de Vodacom Congo RDC est de 76,5 million de $ US.
Il est important de souligner à cette étape de
la présentation de Vodacom Congo (RDC) Sprl que la date officielle de la
naissance de cette organisation au niveau statutaire est le 11 décembre
2001.
3. OBJET SOCIAL DE
VODACOM
En venant s'implanter en RDC Vodacom International Ltd est
venu exploiter et entretenir un réseau de
télécommunication aux fins de fournir des services de
télécommunication sur des bases commerciales viables.
4. MISE EN SERVICE
Né le 11 décembre 2001, Vodacom Congo (RDC)
Sprl a mis son réseau cellulaire en service le 1er mai 2002
à minuit. Ce jour là, trois villes de la RDC, à savoir
Kinshasa, Lubumbashi et Mbuji Mayi étaient couvertes. Aujourd'hui en
2005, soit près de trois ans après le début de son
service, Vodacom Congo (RDC) couvre déjà une centaine de villes.
Cette entreprise a lancé un plan quinquennal de déploiement sur
le territoire national de la RDC. A l'horizon 2008, l'investissement total de
Vodacom Congo (RDC) avoisinera les 500 millions USD, avec la couverture des 80%
du territoire habité de la RDC et près de 2 millions
d'abonnés à travers le pays.
5. LES PRODUITS ET SERVICES
VODACOM
Vodacom Congo (RDC) Sprl offre à sa clientèle
les produits et services suivants :
· Le Roaming international
· Le fax et data
· La boite vocale gratuite
· Le SMS local et international
· L'infotext : (Application SMS)
1. Horoscope du jour
2. Méditation du jour
3. Vodamail (Accès à l'Internet via le
mailing)
4. Prière du jour
5. Blague du jour
6. Taux de change du jour
7. Bible
8. Horaire de vols
9. Appelez-moi SVP
10. SMS vers e-mail
11. E-mail vers SMS
· Voice+ : PMU, horoscope du jour, horoscope de la
semaine, infoline, méditation du jour...
Pour atteindre son public cible, Vodacom Congo RDC collabore
avec ses revendeurs exclusifs appelés Super Dealers
74(*)(75(*)). A Kinshasa comme en
province, ces Super Dealers distribuent et revendent les produits Vodacom. Les
plus connus sont : 2XT Com, Fuji, Distritel, Congotel, Beltexco...
Sur le plan tarifaire, Vodacom Congo (RDC) propose des prix et
des formules d'achat qui sont supérieurs à ceux de ses
concurrents. Néanmoins, Vodacom Congo (RDC) a été le
premier exploitant de la téléphonie cellulaire en RDC à
introduire le concept de tarif national unique 76(*)
(77(*)),
quelle que soit la destination et quel que soit le réseau. Il
existe aussi dans les services de Vodacom un tarif régional unique avec
les neuf pays limitrophes de la RDC.
6. LE DISPOSITIF TECHNIQUE
DU RESEAU VODACOM
Le réseau Vodacom opère dans les bandes 900 Mhz
et 1800 Mhz. Il comprend entre autres équipements :
· 4 centraux téléphoniques
· 12 stations de télégestion de base
(BSC)
· 230 stations de base (BTS)
· 3 stations terriennes standard B
· 50 stations VSAT
· Une plateforme réseau intelligent (IN)
· Une plateforme IVR
8. ETAT DE LA COUVERTURE DU TERRITOIRE
NATIONAL (juin 2004)
REGION
|
VILLES
|
KINSHASA
|
Kinshasa.
|
BAS CONGO
|
Kasangulu, Mbanza Ngungu, Kimpese, Nkamba, Kwilu Ngongo,
Matadi, Inga, Boma, Muanda, Lukala, Inkisi, Tshela, Songololo, Nsanda, Madimba,
Nkandu, Kizulu.
|
BANDUNDU
|
Bandundu, Kikwit, Tembo, Kenge, Kahemba, Inongo, Nioki.
|
EQUATEUR
|
Mbandaka, Gbadolite, Gemena, Zongo, Lisala, Bumba.
|
KASAI OCCIDENTAL
|
Kananga, Tshikapa, Kamonya, Ilebo, Demba, Luebo, Mweka.
|
KASAI ORIENTAL
|
Mweneditu, Mbuji Mayi, Miabi, Kabinda, Lodja, Ngandajika,
Tshiala.
|
KATANGA
|
Lubumbashi, Kolwezi, Kipushi, Likasi, Kamina, Kasumbalesa,
Bukama, Kambove, Fungurume, Kalemie, Dilolo, Moba, Kongolo
|
MANIEMA
|
Kindu, Kalima.
|
NORD KIVU
|
Beni, Butembo, Goma, Lubero, Rutshuru, Kasindi.
|
PROVINCE
ORIENTALE
|
Kisangani, Bunia, Isiro, Buta, Basoko, Ariwara, Aru.
|
SUD KIVU
|
Bukavu, Uvira, Idjwi.
|
(Source :
www.vodacom.net
)
CONCLUSION PARTIELLE
La présentation de Voice Data Communication Congo (RDC)
faite, il nous sera aisé de commencer le survol du protocole
esthétique et de la grammaire symbolique de Vodacom Congo RDC dans le
chapitre qui va suivre.
Que devons-nous retenir après la présentation de
Vodacom Congo RDC avec son historique et tout ce qui a trait à ses
services et son fonctionnement ? Les unes des grandes lignes de ce
chapitre resteront les suivantes : Vodacom Congo RDC est une Sprl issue
d'une joint venture entre Vodacom International Ltd et CNW. Ces deux groupes
gardent respectivement 51% pour le premier et 49% pour le deuxième.
Actuellement, cette entreprise couvre près de 75 villes
de la RDC et compte plus de 720 mille abonnés. D'ici l'an 2008, Vodacom
Congo RDC se lance le défi de couvrir près des 80% du territoire
national de la RDC et pourra compter environs 2 millions d'abonnés.
Chapitre deuxième
APERCU DU PROTOCOLE
ESTHETIQUE DE VODACOM CONGO RDC A TRAVERS L'ESTHETIQUE DE LA PUBLICITE
Rappel
Après avoir cerné le cadre conceptuel de ce
travail de fin de cycle, après avoir défini les quelques trois
concepts clefs qui nous guiderons le long de cette recherche, nous avons
pensé présenté Vodacom en tant qu'organisation
commerciale. Dans le présent chapitre nous voulons survoler ce que nous
avons appelé « le protocole
esthétique » de Vodacom Congo RDC. Ce protocole, que nous
estimons, ventilé en cinq structurations symboliques constitue à
notre avis l'essentiel de la grammaire symbolique à laquelle recourt
Vodacom pour marquer sa présence dans l'espace public. Parmi les
interventions de Vodacom les plus rencontrées on citera, non sans peine,
la publicité78(*).
Qu'il s'agisse des interventions sur la réalité,
du design et du Web design de Vodacom, des participations et des
interactivités, des décors intérieur et extérieur,
voire des formes architecturales et des parrainages des activités
culturelles et sportives, Vodacom choisit toujours d'afficher visiblement et de
manière frappante sa présence sous une forme symbolique. Et par
la publicité, Vodacom magnifie une esthétique de la
publicité qui est porteuse de beaucoup de significations.
Dans les médiations publicitaires de Vodacom on
retrouve entre autres deux natures d'actions : à travers une
publicité commerciale et industrielle et à travers une
publicité institutionnelle. Pour la première forme Vodacom
s'adresse au grand public, et pour la deuxième il s'adresse à un
marché spécialisé d'autres entreprises et organisations.
Dans la majorité des cas, tous les messages
publicitaires de Vodacom visent à donner une certaine image de cette
entreprise. Nous allons le voir dans la suite. La question qu'il faudra se
poser est celle de savoir si le public, consommateur des biens et services de
Vodacom, comprend comme il se doit le déploiement de ce protocole
et quelle représentation ce même public se fait-il de Vodacom.
Ci après, les différentes structurations du
protocole esthétique de Vodacom Congo RDC à travers
l'esthétique de la publicité qui seront traitées dans ce
chapitre :
1. Les grands types d'esthétique publicitaire chez
Vodacom Congo RDC
2. Les fonctions de la création publicitaire chez
Vodacom Congo RDC
3. Les formes d'argumentation dans la publicité
chez Vodacom Congo RDC
4. Les mécanismes de la communication publicitaire
chez Vodacom Congo RDC
5. L'espace intérieur et les abords des offices
comme moyen de publicité et de création d'une image sublimante
chez Vodacom Congo RDC
1. LES GRANDS TYPES
D'ESTHÉTIQUE PUBLICITAIRE CHEZ VODACOM
Vodacom Congo RDC intervient d'une manière symbolique
sur la réalité. Cette intervention symbolique revêt un
aspect esthétique d'autant plus que cette entreprise tient toujours
à occuper une place de choix dans l'imaginaire collectif des congolais.
Que Vodacom intervienne dans la réalisation de certains projets à
impact visible et immédiat, est un pas franchi dans cette
démarche qui vise la conquête d'un public qui était
déjà envahi par certains pourvoyeurs de services de
téléphonie cellulaire. Suite aux médiations
esthétiques, les formes matérielles ne doivent plus être
là pour elles-mêmes, comme l'a dit Philippe Quinton79(*). « Beaux bureaux,
beaux vêtements, belles voitures, beaux magasins, etc., la
préoccupation esthétique est commune. C'est un besoin comme un
autre qui procède d'un univers d'attentes et fait partie de la vie
sociale. » En s'engageant sur cette voie, Vodacom Congo RDC ne fait
que répondre à des attentes inexprimées d'un public
silencieux, assoiffé pourtant de propagande et de séduction.
a) La publicité par l'esthétique de la
séduction
Il s'agit de rechercher à construire des meilleures
relations avec les êtres ou les choses, et que ces productions soient
lisibles et accessibles. Vodacom a ainsi choisi de soigner les designs de ses
communications, ses environnements matériels, sensoriels et symboliques.
Surtout, ce qui compte pour Vodacom, c'est soigner sa marque et ses services
situés en première ligne de ce commerce qui est
esthétisé. L'esthétique de la séduction est la
manière de mettre en oeuvre certaines formes de la communication dans
des stratégies de séduction. Le dictionnaire
encyclopédique des sciences de l'information et de la communication
définit la séduction comme « une rhétorique
reposant sur des stratégies d'image, au lieu de reposer sur des
stratégies d'information. »80(*)
A travers cette esthétique de la publicité qui
sous-tend une esthétique de la séduction, Vodacom invite ses
abonnés « à considérer le sensible comme une
forme de discours et à prêter attention à toutes les
manifestations non-verbales les plus discrètes dans ses communications,
dans la mesure où elles fournissent des supports et des marges de
manoeuvre essentielles aux médiations »81(*) Les interventions sur la
réalité de Vodacom Congo RDC démontrent sans broncher
qu'en tant que holding international, cette organisation serait entrain de
quitter petit à petit la logique `produit' pour créer uniquement
une relation dont le seul contenu est constitué des valeurs de la
marque. Cette prééminence de la marque sur le produit,
déjà évoquée en 1992 par Semprini82(*) et en 1996, renchérie
par Kapferer83(*),
« atteste l'amplitude du marketing symbolique des objets-signes et de
l'importance économique des valeurs
immatérielles. »84(*)
b) La publicité par l'esthétique de la
reproduction
L'art auquel recourent les organisations pour faire
prévaloir leur présence dans l'espace public, entretient des
liens avec la réalité sur laquelle il tente de peser pour en
modifier la perception. Pour agir sur la réalité, nous
référant aux études menées par Bernard
Lamizet85(*), les actions
des organisations ou des entreprises suivant une triple dimension de
stratégie : la stratégie réelle, la stratégie
symbolique et la présence imaginaire.
Néanmoins, pour ce qui est de l'esthétique de
reproduction, les recherches renseignent que c'est
« l'esthétique publicitaire qui fait appel à des
reproductions d'oeuvre d'art connues ou à des reproductions
déformées par humour. L'esthétique de reproduction
s'inscrit dans la logique de la diffusion des formes artistiques»86(*) . « L'art comme les
jeux est une traduction de l'expérience », disait Fred
Foster87(*) « Ce
que nous avons déjà senti ou vu dans une certaine situation,
lorsque nous le retrouvons subitement incarné dans un nouveau
matériau, (cela nous emballe) »88(*) C'est pourquoi nous
recommandons cette esthétique de la publicité à Vodacom,
à cause de sa double vocation séductrice (en tant que
stratégie) et promotrice de l'art. En s'appropriant certaines oeuvres
d'art plastique ou musicale par exemple, Vodacom sera entrain de s'approprier
le succès qui se rattache à ces oeuvres, surtout s'il s'agit des
artistes surs.
c) La publicité par l'esthétique
d'adhésion
Cette forme particulière d'esthétique
publicitaire est censée susciter l'adhésion du destinataire par
le travail des formes, et non par la seule argumentation. Pour le duo
Lamizet-Silem l'exemple le plus courant est celui de la calligraphie, ou d'une
manière plus générale, du traitement esthétique des
lettres ou des signes d'un discours ou d'un message.
Le modèle de simulation (voir figure ci dessus) avec
lequel Vodacom apparaît au grand jour en tant qu'oeuvre d'art, n'a pas
d'existence ou de fonction en dehors de ces effets sur les potentiels clients
de Vodacom qui l'observent. La raison pour laquelle nous l'appelons design est
qu'il apparaît comme un jeu ou un art populaire. Pareillement aux
médias de communication, il apparaît avec le pouvoir d'imposer ses
propres postulats à ceux à qui il s'adresse. Il place la
communauté congolaise dans de nouvelles relations et des nouvelles
attitudes.
Pareils à des signaux annonceurs, les
différentes affiches publicitaires étaient produites dans le but
de placer le public, que Vodacom voulait conquérir, dans un état
proche de ce que Daniel Bougnoux « état modifié de
conscience ». C'est un état de non conscience dans lequel
on croit à son propre univers. Puisqu'à certaines occasions
Vodacom parlait aux congolais dans un langage qui lui était
déjà familier, ces derniers ont vite fait d'adhérer
à la famille Vodacom. En fait, Vodacom a affiché sans broncher le
rêve des grandeurs dans lequel les congolais fantasmaient depuis
déjà un temps.
Dans ses apparitions dans l'espace public, Vodacom fait
très souvent que `le jeu, le rêve, ou même l'imaginaire
collectif' des congolais soient introduits dans la dimension du
vécu. Une telle conception de l'art, ce que nous appelons le design, se
heurte aux codes traditionnels et rend sa perception problématique. Le
sens novateur de ce genre de communication est qu'il rompt avec l'ordre
établi.
Pour le grand public qui se nourrit et satisfait ses instincts
dans les fantasmes et dans les rumeurs, l'irruption brutale de Vodacom dans cet
autre champ de l'espace public a un effet d'entraînement escompté.
Dans ce champ familier d'idiomes et des mythes, Vodacom et ses potentiels
clients se sont découverts entrain de puiser à la même
source.
Les toutes premières annonces de Vodacom qui
disaient : « Vodacom arrive ! » ou
ce panneau géant affichant « un homme assis
confortablement sur un fauteuil » ont eu un tel pouvoir
d'attrait qui s'explique par le fait que, Vodacom les faisait suivre d'une
annonce puisant sans nul doute dans les croyances populaires des
kinois89(*). C'est ainsi
que grâce à un art qui ne dit pas son nom et grâce aux
couleurs de son design, Vodacom est visible dans l'espace public. Le public,
à qui Vodacom s'adresse, a aussi acquis un moyen de décodage qui
rend la visibilité de Vodacom lisible. Aujourd'hui, la visibilité
de Vodacom dans l'espace public prend la forme aussi bien de
représentations dans les médias que de participation symbolique
à des manifestations culturelles ou à des compétitions
sportives. Par ailleurs, de façon générale, les actions de
mécénat, de parrainage et de sponsoring assurent quant à
elles, une association symbolique aux activités qu'elles parrainent et
auxquelles, Vodacom donne son identité.
Bernard Lamizet90(*) souligne que le concept d'esthétique ne
saurait se réduire à l'art. Selon lui, il s'agit de
« ce qui permet aux objets, aux personnages et aux institutions de
faire aussi l'objet d'une « aisthesis »,
c'est-à-dire, d'une reconnaissance symbolique qui les rend perceptibles
et identifiables dans l'espace public. N'oublions pas aussi que pour ce qui est
de ce travail le terme « art » doit être
débarrassé de connotations idéologiques qui le lient
encore dans notre esprit à une vision romantique et anachronique. Il
s'agit là de cette trajectoire qui témoigne d'une lente "
dématérialisation et désintégration " de
l'objet de l'art91(*)
d) La publicité par l'esthétique
d'objet
Si toutes les formes d'esthétique publicitaire que nous
avons citées reposent sur une esthétique à deux
dimensions, cette dernière forme trouve sa particularité dans le
fait qu'elle est médiée par des objets à trois
dimensions : il peut s'agir des objets publicitaires, de l'architecture ou
d'objets usuels couverts de stratégies de communication publicitaire.
Dans le lot ici, on place pêle-mêle tous les objets que Vodacom
couvre de son label, toutes ces voitures qui circulent portant sa marque et
bien tous ces agents en uniforme ou ces T-shirt et autres casquettes ou
képis arborant les couleurs et le label de Vodacom...
La dimension esthétique de cette représentation
de Vodacom dans l'espace public et de sa visibilité tient à une
certaine grammaire des formes symboliquement codées et
matériellement apparentes. Les éléments de cette
esthétique d'objet sont concrétisés dans les couleurs et
les autres formes symboliques que peut utiliser Vodacom Congo RDC.
Cette nouvelle sensibilité et les notions de
sensibilité tiennent au fait que l'espace public congolais est
prédominé par beaucoup d'acteurs sociaux qui tiennent tous
à leur visibilité. La nécessité pour Vodacom de se
détacher et d'avoir une visibilité autonome lui impose un
dialogue prolongé avec son public qui lit sur toutes ses
représentations symboliques et en déchiffre le message de
puissance et de grandeur que sont cet
« éclat » et cette
« splendeur » de Vodacom,
« c'est-à-dire, pour commencer, cela doit être un
langage cohérent et sémiotiquement pertinent »92(*)
Cependant, dans sa susceptibilité, Vodacom choisit de
ne pas être présent n'importe où. Ce que Bernard Lamizet
appelle « l'implantation symbolique »93(*) c'est le fait que chaque
organisation qui désire s'implanter tient compte de l'endroit où
elle désire apparaître sous un jour à son avantage. Encore
faudra-t-il que cette représentation symbolique soit lisible et
identifiable par les sujets sociaux présents dans l'espace public.
Par ailleurs il faudra que la connotation qui en
découle soit compatible avec l'identité symbolique que
l'organisation, ici Vodacom, essaie de faire apparaître. C'est peut
être pourquoi, les formes de publicité, les panneaux et les
affiches de Vodacom ne sont pas implantés n'importe où ni
présents dans n'importe quel média. Les médiations
esthétiques de Vodacom sont donc en quelque sorte des traits de la
dialectique entre les formes et l'espace.
2. LES FONCTIONS DE LA
CRÉATION PUBLICITAIRE CHEZ VODACOM CONGO RDC
a) La fonction normative : C'est la
norme sur laquelle repose la publicité et qu'elle fait apparaître.
Cette fonction donne à la publicité un rôle socialisant non
le moindre. C'est ici qu'intervient l'appartenance sociale de Vodacom. Elle
s'est acquise un rôle fixateur d'une certaine norme sociale en orientant
le regard et les formes rituelles94(*) vers les usages qu'elle indique. Néanmoins, il
convient de souligner ici que cette médiation de socialisation n'est
possible que par un processus de sociabilité qui commence par une
reconnaissance95(*).
Tout destinataire de la publicité en
général assume, chaque fois qu'il est influencé en son
propre nom, la légitimité de cette norme lui imposée par
la société de consommation. En le faisant, il revendique son
appartenance sociale et reconnaît aussi le pouvoir de son interlocuteur
autant socialisé que lui. Dans ce cas d'espèce, l'interlocuteur
n'est rien d'autre que Vodacom. Cette reconnaissance est, selon Lamizet et
Silem une « reconnaissance institutionnelle. »
b) La fonction descriptive : D'une
manière générale, la publicité met en scène
un objet ou un service, à partir d'une description qui fait porter une
forme d'emphase sur un certain nombre de propriétés ou de
caractéristiques intégrées à la rhétorique
publicitaire en tant qu'arguments publicitaires.
Chez Vodacom Congo RDC, il est convenable de retenir que
l'essentiel de la publicité est institutionnelle. C'est-à-dire
que la plupart des messages adressés au public visent à faire
ressortir une bonne image de cette entreprise et à faire adhérer
ce public à la famille de Vodacom Congo qui compte déjà
plus d'un million abonnés. Mais pour le faire Vodacom recourt toujours
à une métonymie96(*) L'emphase qui accompagne le discours publicitaire
chez Vodacom entre dans la logique du très classique schéma
consécutif
« Invention-Disposition-Enonciation-Action-Mémoire »97(*)
Le recours fréquent à l'anaphore dans tous les
messages de Vodacom est considéré comme un processus d'influence.
Il ramène la vision du monde aux seules couleurs de cette organisation,
à la seule musique de cette firme (Simply the best !), au
seul label (Vodacom, leader dans le monde cellulaire). La psychologie
nous renseignera que Vodacom conditionne les réflexes de son public
consommateur pour le réduire au monde selon Vodacom :
« un monde coloré en bleu foncé et en vert sur du
blanc » Cette anaphore fait partie de la rhétorique de
Vodacom et explique de surcroît cette fonction descriptive de
l'esthétique publicitaire.
c) La fonction d'identification : cette
fonction complète la fonction normative dans ce sens que la norme
publicitaire ne fonctionne que si la publicité s'inscrit dans la
situation de communication effective. En d'autres termes, il faut qu'entre le
destinataire/l'usager et l'énonciateur (Vodacom) il s'établisse
une relation d'identification.
Cette identification définit dans l'espace social le
rôle dévolu à chacun à travers son identité
sociale et la fonction qu'il remplit dans la société. En termes
de communication, l'identification
« définit ce qu'on appelle la
crédibilité d'une personne ou d'une institution dans l'exercice
de ses fonctions »98(*). Cette autre fonction de l'esthétique
publicitaire prend aussi racine dans le processus d'acquisition de
l'identité sociale. Ce processus de sociabilité comporte quatre
étapes dont la première est déjà
évoquée ci haut. Il s'agit de :
1. La reconnaissance ;
2. L'opinion ;
3. La médiation proprement dite ;
4. La représentation de la médiation (ou le
spectacle de la médiation)
La prise de conscience de son identité sociale
s'appelle : « engagement »99(*) Dès lors que Vodacom
entre en communication avec des destinataires aussi engagés que lui, on
assiste alors à une communication spectaculaire reposant sur des
stratégies très fortes et explicites. Le cas contraire nous
renvoie à une communication plus conventionnelle dépourvue de
toutes ces dimensions esthétiques que nous étudions.
Nous entrons ici de plein pied dans le pragmatisme
américain et la sociologie allemande. Herbert Mead et Max Weber sur qui
nous allons revenir nous ont légué un héritage
interactionniste qui explique mieux le lien inter-sujets (moi-autrui) ainsi que
la signification subjective que l'acteur social donne à son action. Dans
l'interactionnisme symbolique le monde social est un monde incertain. Il est
pensé comme ouvert et instable contrairement à une vision sociale
classique d'un monde social objectif et déterminé. Lucien Sfez,
citant Blumer souligne que cet auteur « insiste sur le fait que
l'interactionnisme est à la fois une théorie de l'action et une
théorie de l'identité sociale. » 100(*)
En tant théorie de l'action, l'interactionnisme suppose
qu'on ne peut analyser une action donnée sans en analyser
l'interprétation lui donnée par le destinataire (comprendre par
action : tout processus d'ajustement et de coordination entre actions
d'acteurs sociaux (agents) différents). Par contre, en tant que
théorie de l'identité sociale, il met l'accent, selon Sfez, sur
la construction sociale du self dans le lien avec autrui.
d) La fonction incitative : chez Vodacom
Congo RDC, la norme se manifeste sous la forme d'une incitation à
l'action et au comportement. L'action ou le comportement constitue
l'aboutissement de toute communication d'influence.
La fonction incitative de l'esthétique publicitaire a
quelque chose à avoir avec la reconnaissance. En effet, c'est cette
reconnaissance qui attribue à chacun des acteurs son rôle.
L'action n'est rien d'autre que la manifestation de son rôle dans la
norme. C'est à cette étape que les acteurs de la communication
sociale commencent à exister les uns pour les autres et ainsi, l'espace
public devient un espace de communication, et d'actions.
e) La fonction poétique : c'est
grâce à elle que la publicité de Vodacom s'inscrit dans une
logique esthétique et dans une logique de visibilité sociale. A
travers l'argumentation de la publicité chez Vodacom, on sent peser le
poids de cette fonction poétique à travers ce que nous pouvons
appeler une argumentation publicitaire subjective qui établit
la communication publicitaire dans la logique d'une médiation, à
travers l'admiration ou celle d'une identification de nature affective ou
personnelle.
A travers cette fonction, il faut faire « susciter
une relation immédiate »101(*) entre le destinataire et la marque Vodacom. Il
apparaît clair qu'une telle relation immédiate ne peut être
rendue possible que grâce à une médiation par l'image.
L'explication en est simple, dans une telle médiation la perception
visuelle n'est pas distanciée par la médiation du discours et du
savoir.
3. LES FORMES
D'ARGUMENTATION DANS LA PUBLICITÉ CHEZ VODACOM CONGO RDC
Dans l'esthétique de la publicité chez Vodacom
il se remarque une dominance de quatre formes argumentaires. Bien que Vodacom
recoure le plus souvent à certaines formes par rapport aux autres d'une
manière générale, toutes ces formes se retrouvent quand
même dans ce répertoire depuis le début de la campagne
d'implantation de Vodacom Congo RDC en 2002.
a) L'argumentation rationnelle : cette
forme d'argumentation fait appel au raisonnement et aux capacités de
compréhension supposées du destinataire. Il s'agit ici des
publicités comparatives entre la marque Vodacom et les autres marques
disponibles sur le marché congolais. Bien que cette comparaison soit
souvent sous entendue, il n'en découle pas moins que la publicité
de Vodacom l'utilise souvent en toile de fond. Sur les hautes murailles du
stade des Martyrs on peut facilement lire en grands caractères deux
messages successifs:
VODACOM, SIMPLY THE BEST !
VODACOM, PARCE QUE VOUS MERITEZ MIEUX
COUVERTURE TOTALE COMME JAMAIS AUPARAVANT
Outre ces messages, nous remarquons le recours à
l'argumentation rationnelle pour stigmatiser la concurrence sans le dire
explicitement. Il semble pour Vodacom que ses concurrents n'ont pas
réussi le pari d'une « Couverture totale comme jamais
auparavant ». On le comprend aussi, Vodacom soutient, que le
peuple congolais mérite « mieux ». Ici
Vodacom dit indirectement que ses concurrents ne sont pas ce
« mieux » que mérite le peuple congolais.
Le « mieux » que les congolais méritent
c'est en fait Vodacom. L'argumentation rationnelle présente la
publicité comme un « discours d'aide à la prise de
décision » (Lamizet &Silem)
b) L'argumentation subjective : comme
toute rhétorique esthétique l'argumentation subjective s'inscrit
dans la logique d'une référence à un idéal et non
dans une perspective d'échange ordinaire de communication. Ayant une
dimension essentiellement pragmatique, cette argumentation vise implique la
recherche d'un effet. Cette visée donne au langage et aux images
utilisés dans le message le statut d'un instrument de la
médiation.
En outre, il faut savoir que le discours publicitaire instaure
un rapport spécifique au plaisir. Ce plaisir confond le plaisir du
discours ou du texte à travers le plaisir de l'énonciation et le
plaisir de lecture ou du décodage, et le plaisir de l'objet
suggéré ou évoqué par la référence
dont le texte est porteur.
Un message qui illustre le mieux cette argumentation
subjective est sans doute cet éloge fait à la RDC sur quelques
grands panneaux dans les bifurcations importantes :
RDC TERRE D'AVENIR, PAYS D'ESPOIR
La subjectivité de cette argumentation est dans le fait
que Vodacom Congo RDC a plusieurs fois fait la publicité de ses clients,
de son lieu d'implantation, au lieu de faire la publicité des services
qu'il met sur le marché. Dans le message ci-dessus Vodacom tente de
rassurer sa clientèle et de vanter leur pays, comme pour avoir en retour
leur adhésion. C'est une stratégie indirecte de persuasion qui se
fonde sur l'adhésion par l'appartenance sociale. En parlant le
même langage que ses potentiels abonnés, Vodacom rend manifeste le
plus haut degré de sa socialisation qui le place dans une position un
peu plus rapprochée du public destinataire.
c) L'argumentation d'autorité :
certains auteurs l'appellent argumentation doxique102(*) par le fait qu'elle
repose sur la loi du plus grand nombre ou du plus fort. Cette argumentation de
l'esthétique publicitaire repose sur une certaine reconnaissance d'une
autorité particulière, d'une crédibilité ou d'une
supériorité qui légitime le discours de
l'énonciateur. Cette reconnaissance, c'est le destinataire qui la
manifeste face à cet énonciateur. Ici, il n'y a pas
d'égalité entre les acteurs, donc pas d'identification.
On peut encore voir à travers la ville certaines
affiches, des encarts et même des spots à travers les
médias audiovisuels émis par Vodacom. Il est facilement
remarquable que Vodacom Congo RDC a fait de la publicité sociale avec
des annonces sur la lutte contre le Sida, les MST103(*) et les IST104(*). Ici, il ne s'agit pas
souvent de l'autorité institutionnelle ou légitime. Sur certains
panneaux publicitaires, Vodacom combine un message imagé à un
message écrit. On y voit « une fille à
moitié habillée sur laquelle il est marqué une
croix. » Un tel message découle d'une argumentation
d'autorité. Vodacom doit avoir assez d'autorité pour atteindre
toute sa cible et être entendu.
d) L'argumentation pragmatique : cette
dernière argumentation assigne à toute publicité de
Vodacom un rôle instaurateur d'un système de normes sociales de
conduite et de comportements de nature à unifier les usages sociaux en
vigueur dans l'espace public. Il existe deux sortes d'argumentation
pragmatique :
Ø Celle qui repose sur la mise en scène
visuelle, sonore ou audiovisuelle du comportement présenté
et ;
Ø Celle qui repose sur sa représentation
verbalisée sous la forme d'un discours.
Dans cette forme d'argumentation de l'esthétique
publicitaire, la publicité se donne pour fonction de réguler son
discours et ses représentations par la médiation ainsi que les
pratiques et les conduites des acteurs qui appartiennent au groupe social.
C'est donc des discours qui sont à la limite de la
communication105(*) .
Quand Vodacom invite ses abonnés à utiliser tel ou tel service
(comme par exemple le SMS106(*)), il l'a dit d'une manière
pragmatique :
QUAND C'EST MIEUX DE L'ECRIRE QUE DE LE
DIRE
FAITES UN SMS
COUT : 5 CENTS/MESSAGE
Vodacom n'avait pas attendu pouvoir bouleverser les habitudes
du public en lui ajoutant cet autre moyen de communication qui lui a
amené un nouveau jargon, voire qui a modifié la langue
usuelle.
4. LES MÉCANISMES DE
LA COMMUNICATION PUBLICITAIRE CHEZ VODACOM CONGO RDC
L'esthétique de la communication publicitaire a un
triple levier de commande :
1. Elle s'identifie aux acteurs de conduites
réelles
La réponse la plus attendue par Vodacom après
toutes ces médiations, est, on s'en doute moins, une bousculade à
ses portes et une augmentation des bénéfices à travers
l'achat des carte de recharge. Il faut pourtant souligner que les deux
protagonistes dans un échange de communication publicitaire ne se
situent pas dans un même univers. L'énonciateur qu'est Vodacom
Congo RDC est en situation de communication.
C'est en fait le « réel » de cette
organisation qu'elle tente de représenter symboliquement par des
discours. Quant à au destinataire, lui il est en situation
réelle. C'est pourquoi nous disons comme Lamizet et Silem que la
communication publicitaire fonctionne comme une médiation entre le
réel des autres, représenté symboliquement par des
discours ou leurs images et le réel du destinataire.
2. Elle procède d'une double
médiation
La double médiation de la communication publicitaire
s'articule entre les modèles collectifs, leur application, les
représentations symboliques et les conduites réelles. Dans la
communication sociale, la publicité a pour ainsi dire un triple
rôle :
Selon Lamizet et Silem, la publicité :
Ø Donne à la société des
formes et des repères d'unification : la publicité
normalise les modèles supposés communs. Elle impose, pour ce qui
est de Vodacom Congo RDC, des comportements qui à la longue, sont
considérés comme des normes. Il est pour ainsi dire
réducteur de ne considérer la publicité que sous son
aspect commercial. En plus de la publicité sociale, on peut aussi
considérer « la mise en oeuvre des stratégies de
communication par les pouvoirs ou les institutions (comme Vodacom) comme proche
de la publicité »
Ø Inscrit les médias dans une logique de
marché : ce sont des mécanismes et des dynamiques
économiques qui assurent la régulation du marché dans
lequel la publicité inscrit les médias.
Ø Articule les dimensions
d'information des médias et du discours par rapport aux images
qu'elle propose : On retrouve l'application de ce
mécanisme de la communication publicitaire avec le nouvel usage de
certaines marques dans le langage commun comme par exemple
« Bic », « Gilette »,
« Frigidaire »,
« Lacoste »...C'est d'ailleurs ainsi que certains
slogans publicitaires de Vodacom Congo RDC se sont retrouvés dans le
vocabulaire populaire et quotidien comme par exemple: « Vodacom
très très fort », « Nazali
très très fort »107(*). On entend aussi dire : « Telle
fille ou telle personne est Vodacom »108(*) C'est grâce à
la communication publicitaire que certaines marques deviennent des noms communs
ou des qualificatifs « suite à la diffusion culturelle par le
discours publicitaire des objets dont ils portent le nom »109(*)
3. Elle instaure un rapport de
plaisir
Nous avons déjà évoqué dans les
lignes précédentes l'écart entre le plaisir du texte
(plaisir de l'énonciation et de la lecture) et le plaisir de l'objet (le
plaisir suggéré évoqué par la
référence dont le texte est porteur). Selon certains auteurs,
c'est cet écart qui est le lieu de naissance du plaisir dans la
communication et, la tension entre ces deux instances du plaisir dans la
publicité constitue la consistance spécifique de la communication
publicitaire.
5. L'ESPACE INTÉRIEUR
ET LES ABORDS DES OFFICES COMME MOYEN DE CRÉATION D'UNE IMAGE SUBLIMANTE
DE VODACOM
Le lieu de l'activité ou le siège de
l'organisation crée une esthétique du paysage
institutionnel. Ceci nous ouvre la fenêtre sur deux types
d'activité sociale influant sur les jugements du public, ainsi que les
croyances sur ce qu'est l'organisation pourvoyeuse des services dont le public
est consommateur. Il s'agit du tourisme industriel ou organisationnel et de
l'architecture professionnelle.
Le tourisme industriel consiste à proposer aux
touristes ou aux clients ou abonnés, la visite ou la découverte
de sites industriels ou du siège de l'organisation. « Le
tourisme industriel inscrit l'esthétique des organisations dans la
présentation de l'esthétique de la géographie, en
insistant sur la monumentalité de certains lieux ou la modernité
de son architecture. Parfois, cela peut même aller jusqu'à la
démonstration de la fonctionnalité et des apports technologiques
dont est porteur l'aménagement même des
lieux »110(*)
Axel Gryspeerdt et Philippe Marion111(*) ont dit que les formes
sociales et techniques prises par les organisations pour ce qui est de
l'architecture, souvent majestueuse, les bâtiments, leurs
décorations intérieures et l'agencement talentueux des
vitrines... sont autant d'actions par le biais desquelles les publics se
complaisent à admirer les organisations.
Bien que pour s'implanter en RDC Vodacom n'a pas recouru au
déploiement d'une architecture particulière qui lui colle une
identité propre au sein de l'espace public, il a même recouru aux
bâtiments existants pour l'implantation de son siège. Mais
seulement, cette entreprise s'est employée à un
aménagement extérieur particulier et un décor
intérieur qu'il convient de cerner. Dans un des chapitres suivants, nous
y reviendrons avec force détails.
Mais à l'étape actuelle, nous pouvons d'ores et
déjà l'avouer, que la visibilité et la lisibilité
de Vodacom tiennent essentiellement à ses couleurs (sur le logo Vodacom
qui est suivi d'un globe autour duquel tournoie le sillage d'un faisceau :
Vodacom est écrit en deux couleurs, le bleu et le vert, sur le blanc. Le
globe est en vert léger). Il convient aussi de souligner que dans les
abords directs des offices de Vodacom flottent des étendards de cette
entreprise. Ces fanions sont en bleu avec des inscriptions en blanc.
CONCLUSION PARTIELLE
Le protocole esthétique de Vodacom vu et revu, il sied
à cette étape de retenir que les cinq points qui constituent ce
chapitre ne suffisent pas à eux seuls pour expliquer la dimension
esthétique particulière de cette firme qui exploite la
téléphonie cellulaire dans plus de trois pays en Afrique australe
auxquels s'ajoute la RDC.
Par ce protocole, on peut arriver à entrevoir que la
communication entre Vodacom et ses abonnés est une communication de
diffusion (de masse) qui suit la logique d'une communication intersubjective et
interpersonnelle à un certain niveau. C'est ce deuxième point qui
nous intéresse dans cette étude. Vodacom Congo RDC qui est une
personne morale entretient une communication avec le for intérieur de
chacun de ses abonnés. Cette communication intersubjective
s'opère par une identification symbolique, qui
est une reconnaissance (nous y reviendrons). A cette étape les deux
partenaires de cette communication intersubjective existent l'un pour l'autre
en assumant leur identité.
La compréhension et la saisie de ce protocole nous
amènent sans transition à l'examen de l'articulation de la
grammaire des formes symbolique de médiation et d'appartenance sociale
de Vodacom Congo RDC.
Mais, ce protocole pour parler encore de lui, est en quelque
sorte un regroupement d'actions symboliques qui visent essentiellement la
séduction du public et la création d'une image de marque face aux
entreprises de la concurrence. Pour beaucoup d'analystes, Vodacom a bien
réussi son implantation. Par rapport aux autres pourvoyeurs de la
télécommunication cellulaire qui se sont implantés en RDC
avant lui, Vodacom Congo RDC a vu en quelques deux ans le nombre de ses
abonnés s'accroître considérablement et n'est plus une
entreprise à présenter aux congolais. « Sur dix
communications effectuées par téléphone, cinq sont
effectuées par Vodacom »112(*)
Au niveau du chapitre qui va suivre, nous voulons entrer en
détail pour voir la syntaxique et la grammaire des formes symboliques
qui participent dans cet échange permanant entre l'entreprise Vodacom
Congo RDC et le public cible de toutes ses communications.
Chapitre troisième
LA GRAMMAIRE DES FORMES
SYMBOLIQUES ET ESTHETIQUES CHEZ VODACOM
Rappel
A la suite du chapitre précédent consacré
au protocole esthétique de Vodacom Congo RDC, le présent
chapitre tente d'élucider la manière de s'articuler des
différents éléments de ce protocole. Nous l'avons
intitulé : La grammaire des formes symboliques et
esthétiques chez Vodacom.
Toutes ces actions qui font croire quelque chose à
propos de Vodacom et qui participent à la création d'une
sympathie entre cette entreprise et ses nombreux abonnés, et/ou qui
tentent de la représenter dans le réel comme dans l'imaginaire
constituent en quelque sorte un langage dont la taxinomie des signes peut
être faite de la manière suivante :
1. La présence dans les médias
audiovisuels ;
2. La présence dans l'espace public à
travers les affiches et panneaux publicitaires, les couleurs, le logo, le
totem et les étendards de Vodacom ;
3. La présence dans les manifestations publiques,
sportives, humanitaires ou culturelles ;
4. La présence dans les fantasmes et les
rumeurs ;
5. La présence physique dans la cité
à travers des employés portant l'uniforme professionnel
(esthétique mobile) ;
6. La présence imposante à travers les
bâtiments et les formes architecturales visibles sur la place
publique ;
7. Le Web design chez Vodacom.
Ce code qui n'est pas un système clos ne se fonde sur
aucune convention. Ce système de signes, comme le dirait Ferdinand de
Saussure, se réalise jusqu'à un certain niveau par le principe de
l'arbitraire. Et pourtant, on le sait bien, Roland Barthes113(*), s'inspirant du
modèle linguistique, a insisté sur le fait que « chaque
signe sémiologique est composé d'un signifiant et d'un
signifié. » La recherche de l'articulation
signifiant/signifié des éléments de ce protocole
esthétique de Vodacom Congo RDC peut faire l'objet d'une étude
séparée pour des raisons d'économie du temps.
« Il convient (pourtant) de noter que l'extension
des concepts linguistiques au système sémiologique pose
d'énormes problèmes tant dans la description des critères
descriptifs du signe (...) que dans la définition des codes dans un
système complexe où la détermination des signes peut
relever du sémiologique sur base du critère de l'arbitraire du
signe »114(*)
1. LA PRESENCE DANS LES
MEDIAS AUDIOVISUELS
Les médias audiovisuels peuvent actuellement être
considérés comme les miroirs de l'espace public. Ils sont avant
tout le lieu d'expression par excellence de tous les acteurs sociaux en
présence. C'est grâce à eux que les institutions en
général et, les organisations marchandes en particulier assurent
leur visibilité dans l'espace public.
Vodacom Congo RDC avait, lors des premiers mois
précédant son implantation, pris d'assaut les médias
audiovisuels, plus particulièrement la télévision. Un de
ses spots qui montrait un homme debout dans l'eau tenant un globe,
entouré par le sillage ondulaire semblable à celui qui est
présent sur le logo, a fait tabac. Cette affiche avait comme principal
rôle de faire rêver (dimension onirique) un public
écrasé par les affres de la guerre et les problèmes d'un
pays divisé. Elle a la valeur d'une invite ayant comme principal effet
de faire croire aux futurs abonnés de Vodacom Congo RDC qu'ils vont
avoir le monde entier à la portée de leurs mains et de
rêver en un avenir meilleur.
D'ores et déjà, il faut retenir le fait que la
publicité n'est pas la seule expression symbolique et esthétique
de Vodacom dans les médias audiovisuels. Bien que toute la
présence symbolique de cette entreprise dans ces médias ne soit
pas exclusivement liée à la publicité, cette
dernière prend tout de même une place de choix dans les
apparitions en public de Vodacom. Par ailleurs, Vodacom choisit aussi de se
rendre visible à travers les actions socioculturelles. C'est alors que
ressort d'une manière visible et lisible cette utilisation que Vodacom
fait des formes d'expression artistique.
Quand Bruno Ollivier115(*) met en relation le non verbal organisationnel avec
l'appartenance et la socialisation, il tente de mettre l'accent sur la fonction
esthétique qu'il fait correspondre avec les processus de
médiation institutionnelle. Il nous fait penser au système
d'objets symboliques mis en place chez Vodacom Congo RDC et qui a comme
fonction principale « d'exhiber et de produire de l'appartenance
en transmettant des représentations sur
l'organisation. »116(*)
A travers la communication publicitaire, Vodacom Congo RDC
choisit les matériaux socioculturels ceux qui le représentent le
mieux. La particularité du choix de ces couleurs et de ces
représentations symboliques exprime cet usage de l'esthétique de
la publicité chez Vodacom. Le choix des couleurs bleue, verte et blanche
présentes sur le logo et sur la marque Vodacom doit être compris
comme une démarche de sublimation basée sur un fondement
ethnoculturel117(*).
Comme nous le verrons plus loin, même les réclames
utilisées comportent en soi des messages d'accroche construits en jargon
populaire. Ceci constitue un appât de plus, près du dire des
consommateurs des produits et services de la communication GSM.
Daniel Bougnoux, se référant aux travaux de
Girard Debray précise la nature de cette médiation symbolique.
Pour lui, « entrer dans le symbolique, c'est accepter la
médiation d'un ordre émergent qui n'étant institué
par aucune instance, peut les contenir tous »118(*) Avec le paysage audiovisuel
de Kinshasa, une présence bien encadrée dans les médias ne
peut être que remarquable. Et, Vodacom Congo (RDC) est présent sur
tous les médias. A commencer par la télévision à
travers laquelle il fait diffuser toutes ses annonces et toutes ses
publicités. Vodacom Congo (RDC) a aussi pris d'assaut la radio et la
presse écrite.
Comme nous l'avons si bien dit avant, Vodacom prend toujours
soin de véhiculer une certaine image de lui-même. C'est cette
représentation qui « enivre » le public consommateur
pour lui faire avaler cette image sublimante d'une entreprise qui a le plus
grand capital financier et qui met le plus de moyens pour atteindre ses
objectifs. Pour rester dans la logique « des propagandés qui
font appel à la propagande », les consommateurs des produits
et services Vodacom Congo RDC, qui sont en majeure partie des congolais, vivent
constamment dans cette soif d'être sous la domination d'une puissance
(d'un chef puissant). Vodacom Congo (RDC) remplit quelque peu les conditions
d'être cette puissance. On dit de lui, qu'il est
« très très fort »119(*)
2. LA PRESENCE DANS L'ESPACE
PUBLIC A TRAVERS LES AFFICHES ET PANNEAUX PUBLICITAIRES, LES COULEURS, LE LOGO,
LE TOTEM ET LES ETENDARDS DE VODACOM
Les nombreuses échoppes qui portent le label de
Vodacom, ses couleurs et ses étendards rendent la visibilité de
Vodacom encore accentuée. On peut bien le voir à travers la
ville, les couleurs « bleue, verte et blanche » ainsi que
son logo, envahissent peu à peu l'espace public.
L'autre particularité de cette visibilité est
qu'elle est lisible du côté du public. Le choix porté par
Vodacom Congo (RDC) sur les immeubles qui abritent ses offices et ses
échoppes fait montre d'un usage esthétique. Ces offices sont
peints et portent les marques esthétiques de Vodacom. Dans la plupart
des cas, les fanions de Vodacom annoncent leur approche et y flottent de nuit
comme de jour.
Là où Vodacom Congo (RDC) devance aussi les
autres pourvoyeurs de la téléphonie mobile, c'est au niveau de sa
présence encore plus visible à travers ses panneaux géants
qui ont surgi de nulle part dans certains coins stratégiques de la
ville. En outre, Vodacom occupe une place non négligeable sur les hautes
parois du Stade des Martyrs de Kinshasa. Ces grandes affiches bleues
proclament : « Simply the best »,
«Parce que vous méritez mieux ! », ou
encore « Couverture totale comme jamais
auparavant » Ces trois slogans que nous avons déjà
cités comportent à notre entendement une incitation à
l'adhésion, qui doit avoir produit ses effets.
C'est peut être l'occasion de revenir sur cette affiche
montrant « un vieil homme et une vieille femme entrain de
téléphoner en souriant » et qui a tant fait fantasmer le
public. Cette image a eu comme effet direct de faire croire à ceux qui
adhéraient déjà en grand nombre à la famille
Vodacom que celui-ci n'excluait personne. Que des jeunes comme de vieux
allaient entrer dans une nouvelle ère. C'est Bernard Lamizet, qui
stipule que « la publicité constitue un ensemble de
représentations qui assure à l'activité des organisations
à la fois une présence symbolique et une
signification »120(*) Il poursuit en disant : « Elle
assure aux organisations une présence symbolique en leur donnant une
visibilité dans les lieux et les formes de la communication et des
médias, sous la forme d'affiches, sous la forme de discours dans les
médias. »
C'est là la raison d'être de tous les panneaux
publicitaires de très grande taille et toute la signalétique
urbaine qui a suivi l'implantation de Vodacom. D'autres panneaux, ordinaires du
point de vue dimension, sont implantés dans presque toutes les
bifurcations importantes de la ville. Ils désignent par leurs noms les
avenues et les rues de Kinshasa. Leur particularité est qu'ils
comportent toujours inscrit de manière très visible un message de
Vodacom à sa clientèle. Par exemple :
« Faites le 121 pour accéder à votre
boîte vocale », « Avenue x,
avenue y », « Vous
êtes sous la couverture de Vodacom ».
Philippe Quinton a eu à évoquer dans l'un de ses
travaux déjà référencé ici
l'esthétique du pictogramme. Pour lui, « la
signalétique et ses pictogrammes procèdent d'une recherche des
lisibilité et de visibilité qui ne vise pas en premier lieu un
effet esthétique, mais l'écriture spécifique qui en
résulte (et qui) fonde une esthétique du pictogramme
désormais internationalement
instituée. »121(*)
L'essence de l'appartenance sociale de Vodacom se fait visible
ici dès lors que cette entreprise, que tous les congolais connaissent
comme étant sud-africaine, s'adonne à coeur joie à
renseigner les kinois sur les noms de différentes avenues de la ville et
aussi, en fait, à les orienter. Ce qui revient à dire que sans
Vodacom, les kinois se perdraient dans les dédales de cette ville qui
prend au fil des temps des dimensions mégalopolitaines. Cette holding
prend donc une place sociale et un rôle non négligeable dans la
vie quotidienne, celui de guide ou de leader au sens littéral du terme
anglais.
3. LA PRESENCE DANS LES
MANIFESTATIONS PUBLIQUES, SPORTIVES, HUMANITAIRES OU CULTURELLES
Fred Forest, auteur du « Manifeste de la
communication esthétique » suggère que l'on ne
peut envisager la question de l'esthétique des organisations sans
s'interroger sur la place que y tient l'art, non seulement dans ses murs mais
aussi dans ses actions. Dans ce point, il est question d'attribuer à
Vodacom Congo RDC sa place sociale au sein d'une société
congolaise qui a subi des attaques de toute part par le fait de deux guerres
successives, celle de 1997 et celle de 1998 et qui était en pleine
déconfiture.
C'est l'abandon du secteur culturel et artistique qui a
motivé Vodacom Congo RDC à investir d'énormes moyens dans
le but de relever ce secteur tant vital de la société. Pour y
arriver, Vodacom a fait appel à certaines expressions symboliques. Il y
est arrivé, comme Jauss l'a si bien décrit, par « les
pratiques esthétiques (qui) vont du banal au sublime, et (par
lesquelles) chacun (de nous) recherche une participation et une identification
particulière dans les objets livrés à son
expérience subjective »122(*)
Ce public qui a toujours voulu plus de sensible, plus
d'émotions, fussent-elles basiques ou programmées, a pu trouver
en Vodacom le modèle d'un partenaire social qui est toujours là
pour lui offrir, en plus de tous ses services, des meilleurs moments
d'évasion.
Pour Philippe Quinton que nous avons déjà
évoqué plus avant, « il s'agit de construire les
meilleures relations avec les êtres ou les choses et que ces productions
soient lisibles et accessibles.»123(*) C'est la raison pour laquelle Vodacom est apparu
plusieurs fois dans l'espace public comme le sponsor de certaines grandes
rencontres sportives et même comme le sponsor de l'équipe
nationale de la RDC, les Simba. Nous y reviendrons avec force
détails.
Jean Baudrillard124(*) et Jean-Marie Schaeffer125(*) ont montré chacun en
son temps que l'essentiel, lors de telles manifestations, réside dans la
relation usuelle ou artistique qui s'établit entre le public et la firme
promotrice. Cette esthétique organisationnelle ne peut être
saisissable que par cette mise en relation entre un objet et des sujets,
affirme encore Bruno Borja de Mozota126(*). Toute organisation qui recourt à cette
esthétique ne peut en tirer profit que si elle la considère comme
un ingrédient ou un adjuvant de son image de marque, de son
identité ou de sa culture interne.
A travers des manifestations comme par exemple le
« Challenge Vodacom »127(*), la finale de la
Linafoot,128(*) les
consommateurs des services et produits Vodacom retrouvent sur la place publique
l'image de marque et de puissance de la firme à laquelle ils ont
adhéré. L'appartenance sociale de Vodacom devient plus palpable
lors de ses prestations aux côtés du onze national de la RDC.
Toute participation financière de Vodacom ou toute tentative de
débloquer une situation au profit des Simba a toujours
été largement couverte par des médias locaux qui en font
une large diffusion. Aujourd'hui, pour des nombreux supporters de
l'équipe nationale (presque toute la population), lorsqu'une de ces
difficultés survient, Vodacom est souvent évoqué pour une
solution efficace.
Ceci veut dire que Vodacom Congo RDC est déjà
mentalisé suite à certaines de ses actions d'éclat dans
l'imaginaire collectif. Ceci est un avantage pour cette firme qui peut en tirer
profit lorsqu'une personne hésitante cherche à savoir
auprès de quelle pourvoyeuse de téléphonie cellulaire
s'abonner, par exemple. N'oublions pourtant pas qu'on ne peut évaluer la
dimension esthétique au même titre qu'une dimension technique.
La visibilité aux journées foraines de la
Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN)
Lors des manifestations foraines aussi, la visibilité
de Vodacom revêt une signification parlante. A la Foire Internationale de
Kinshasa par exemple, tous les grands acteurs sociaux, toutes les organisations
actives dans l'espace social congolais choisissent d'y confirmer leur
présence et leur existence. Vodacom Congo RDC qui a l'habitude d'y
ériger le plus grand stand, reste parmi les sites les plus
visités et y est très visible.
Il y a dans l'un des textes de fond de cette analyse
appartenant à Bernard Lamizet un passage très intéressant
qui dit, de la présence des acteurs sociaux dans l'espace
public que « les acteurs sociaux ne sont pas
présents n'importe où ; encore faut-il (...) que la
connotation symbolique du lieu même de cette présence soit
compatible avec l'identité symbolique de ceux qu'ils essaient de faire
apparaître »129(*) Cette situation peut être comprise en d'autres
termes comme ceci : « Les publicités ne sont pas
présentes dans n'importe quel média ni les enseignes de marque au
hasard de l'espace public, mais choisissent les lieux sociaux de leur
présence : la médiation esthétique des organisations
est une dialectique entre les formes et l'espace. »
Par rapport à ces considérations, la Foire
Internationale de Kinshasa peut être considérée comme le
lieu de l'expression existentielle de tous les acteurs sociaux de la RDC et
d'ailleurs. Toutes les organisations qui militent pour exister et, celles dont
l'existence est un motif de prestige pour elles-mêmes et pour la
concurrence, font tout pour être présentes à l'exposition
de la Fikin. Elles viennent s'y exposer
Dans le village Vodacom se fait habituellement remarquer l'un
des plus grands espaces d'expression culturelle. Le « fameux
podium »130(*) de Vodacom qui a accueilli les plus grandes
productions musicales. Toutes les grandes stars de la rumba congolaise y ont
offert quelques uns des plus beaux moments d'évasion aux kinoises et
kinois.
Pour tous ceux qui ont effectué le déplacement
de la Fikin 2004, Vodacom y avait vraiment étalé sa
présence, sa splendeur et son éclat. Ces trois
éléments de la grandeur ont creusé l'écart entre
cette entreprise et ses poursuivantes directes. Tout y était grand. Si,
comme nous l'avons dit avant, la Fikin était un lieu d'expression, de
visibilité et de présence, il faut dire que Vodacom a toujours
laissé une bonne impression. A la même occasion, les
différents partenaires et les revendeurs officiels131(*) des produits et services
Vodacom y trouvent aussi un espace d'expression et des
bénéfices : 2XT Com, Fuji, Distritel, Congotel, Beltexco...
sont fiers d'accompagner Vodacom Congo RDC dans son implantation symbolique.
L'HUMANITAIRE CHEZ VODACOM CONGO RDC
Sous le volet humanitaire, Vodacom Congo RDC s'est investi
depuis son implantation en RDC dans certaines actions humanitaires et sociales.
Sous cet aspect, Vodacom a toujours assuré sa visibilité dans
l'espace social de communication. Dans l'actif de Vodacom, plusieurs actions
132(*)(133(*)) ont été
menées avec comme conséquence directe une représentation
humanisante de Vodacom Congo RDC. Pour les personnes aidées, Vodacom est
l'image d'une entreprise socialisée pleine de philanthropie. Vodacom ne
reste pas indifférent face à la misère, aux
conséquences d'une catastrophe et face à la pauvreté. Au
mois d'août 2004 près de 18 réalisations sociales et
humanitaires ont été faites par Vodacom à travers le pays.
Le coût de ces travaux est estimé à 235.160 $
En définitive, les foires comme d'ailleurs les
festivals, constituent des exemples particulièrement forts de la
sémiotique de l'esthétique dans l'espace public. Il s'agit donc
pour conclure, de faire apparaître trois faits majeurs de la
médiation esthétique des organisations et des institutions
rappelés par Lamizet :
Ø La nécessité d'un public et d'une
représentation dans la mise en oeuvre de la médiation
esthétique. C'est donc une « communication sous la forme d'une
prestation reconnue comme telle »134(*) Cette prestation n'est une médiation que
« dans la mesure où il y a un public pour la recevoir et pour
la comprendre »135(*)
Ø La dialectique entre les formes de
l'esthétique et la signification politique de la représentation.
Dès lors que ces manifestations foraines se déroulent dans
l'espace public, elles acquièrent une « consistance
institutionnelle ». C'est alors là la preuve de
l'appartenance sociale de l'organisation qui devient un acteur parmi les
acteurs sociaux.
Ø La référence à un idéal
politique dans la mesure où « la représentation des
faits sociaux sous une forme artistique et culturelle implique la
référence à un idéal esthétique. (...) qui
renvoie ses spectateurs et ses lecteurs à la représentation
partagée d'un commun idéal politique.
4. LA PRESENCE DANS LES
FANTASMES, LES RUMEURS ET LA MYTHOLOGIE SOCIALE
La présence la plus remarquable de Vodacom Congo RDC
reste par-dessus tout celle qui le fait exister dans les rumeurs, les fantasmes
et la mythologie populaire. Rien n'explique la vitesse avec laquelle cette
firme s'est taillée une place aussi confirmée dans l'imaginaire
collectif des congolais.
Commençons par dire que l'avènement de Vodacom
a été accompagné d'une sublimation qui a
généré des fantasmes sociaux au sein de la
société congolaise. Les plus folles rumeurs autour, par exemple,
des salaires des agents de Vodacom, autour du chiffre d'affaires de cette
entreprise, de ses recettes quotidiennes, etc. ont envahi les conversations.
C'est là une nouvelle façon d'être présent dans
l'espace social. Ces rumeurs et ces fantasmes infusent les grands registres de
communication de la marque et du produit136(*). Ceci est à considérer, selon nous,
comme une injonction esthétique moderne d'autant plus qu'il existe
désormais une manière d'alimenter ces fantasmes et ces rumeurs
dans le but de contrôler l'imaginaire des consommateurs.
Si Vodacom offre une telle sublimation, un tel niveau de
séduction, il est vrai que ceux qui s'y attachent à cause de
cette attirance l'ont été de la manière décrite par
Fonagy lorsqu'il parle « du paradis perdu que l'enfant retrouve sur
le sein de la mère »137(*) . A eux seuls, ces fantasmes et ces rumeurs ont la
capacité de produire une hypnose sociale qui séduit et
pousse à l'adhésion.
Les beaux bureaux de Vodacom, l'architecture des tous les
shops de Vodacom, les géants panneaux publicitaires, la présence
du logo et des étendards dans tous les quartiers de la ville ajoutent
quelque chose à ces rumeurs et ces fantasmes. Cela est visible quand
l'on remarque déjà l'engouement aux portes de Vodacom lors des
offres d'emploi ou autres avis d'appel d'offre. Dans le contexte de concurrence
tel que celui de la RDC qui compte trois ou quatre groupes pourvoyant des
services de téléphonie cellulaire, cette présence au
niveau imaginaire est un atout dont dispose déjà Vodacom par
rapport à ses concurrents comme Celtel Congo RDC, Oasis et CCT. Cette
dimension communicationnelle par le biais de l'expérience
esthétique souligne déjà bien la relation qui existe entre
Vodacom et la grande famille de ses abonnés directs et indirects.
« En donnant un corps imaginaire à son existence dans les
fantasmes et les rumeurs, les mythes de l'organisation confèrent
à cette dernière une dimension imaginaire qui la fait exister
dans ce qu'on peut appeler l'autre scène138(*) de
l'espace public »139(*)
L'imaginaire des organisations est comparé par certains
auteurs comme Lamizet à « l'imaginaire utopique du
progrès ». Il remonte du dix-neuvième siècle
à partir des récits et des représentations symboliques qui
donnaient du sens à l'activité des premières entreprises,
soutient ce même Bernard Lamizet.
Si on reste dans la vision de cet auteur, on pourrait abonder
dans le même sens que lui lorsqu'il soutient que l'organisation ne
s'institue pleinement et ne devient une institution dans le sens plein du terme
que quand « elle s'inscrit dans les formes d'une médiation
symbolique : d'un langage, d'un système de signes et d'un
système des pratiques symboliques (rituels, mise en scène,
aménagement de l'espace), qui lui assure une signification
interprétable par les sujets de la sociabilité140(*) Pour Habermas, c'est
« cette existence qui rend possible l'instauration d'un
contrôle social, et qui par conséquent donne naissance à la
plénitude du fait institutionnel. »141(*)
5. LA PRESENCE PHYSIQUE DANS
LA CITE A TRAVERS L'UNIFORME PROFESSIONNEL DES EMPLOYES (ESTHETIQUE MOBILE)
L'uniforme professionnel, qui est vu comme « un
dispositif esthétique identitaire dans lequel se joue la mise en
visibilité, en lisibilité, en efficacité et en
unité d'un nombre croissant d'organisations »142(*)Chez Vodacom Congo, le
recours à ce dispositif n'a cessé de se sophistiquer. Les raisons
techniques, d'hygiène ou de sécurité n'expliquent pas
elles seules ce phénomène, qui du reste peut être
considéré comme un « fait organisationnel
total »143(*)
Concrètement, depuis le lancement des activités
commerciales de Vodacom, la présence de ces hommes en uniforme de
Vodacom et de ces voitures aux couleurs blanches de cette firme se fait
remarquer. Dans ces morceaux d'étoffes, sur ces couleurs et ce logotype
sont contenus et résumés les enjeux esthétiques et
économiques ainsi que « les stratégies de marketing et
de positionnement » évoqués par Nicole d'Almeida et
Sylvie Merran144(*). A
travers cet uniforme professionnel se lit de manière claire ce dialogue
que Vodacom tient à installer entre lui et le groupe social qu'il tente
de conquérir.
Les auteurs précités précisent que
« L'uniforme est bien plus qu'un uniforme. Il est à lui seul
un concentré, un noeud de relation : il engage la relation du
salarié à son corps, aux autres salariés, aux clients, aux
objets et services proposés au marché et à l'organisation
pour laquelle l'individu travaille »145(*)
Ainsi donc, nous osons croire qu'il est possible de
repérer cette tension qui dynamise le social. Cette tension entre le
« Je » et le « Tu », entre le principe
de valorisation et d'homogénéisation de salariés, entre la
mise en principe de singularisation et celui de mise en commun, d'inclusion et
d'exclusion, d'égalité et
d'inégalité »146(*)
Chaque fois que le public est en contact avec une unité
mobile de Vodacom portant l'uniforme professionnel ou peinte aux couleurs de
Vodacom, il est soumis au même exercice de sublimation que celui qui
l'enchante quand il est devant un panneau publicitaire ou une réclame.
La seule particularité de cette médiation est qu'elle revêt
une dimension mobile.
L'uniforme intervient donc dans les médiations sociales
de Vodacom pour poser le problème spécifique de socialisation de
la marque et des services. Cette présence dans la société
cliente fait incruster le label Vodacom dans l'ornement quotidien. L'uniforme
professionnel était au départ considéré comme un
habit de travail dont la forme est déterminée par le genre de
tâches à exécuter. Certaines analyses confirment que
l'uniforme professionnel a évolué avec le temps. Il était
l'apanage de métiers à risque et avait comme principale fonction
la protection de celui qui le porte ou du produit fini. Aujourd'hui, il a
évolué de la perspective de la production vers celle de la
commercialisation, qui peut être considérée comme l'enjeu
majeur des entreprises contemporaines.
L'uniforme joue de même un rôle très
important, soulignent D'Almeida et Merran, dans la relation avec le client et
avec le produit ou service proposé par l'entreprise. Aujourd'hui, il
fait croire quelque chose sur l'entreprise. Il porte en lui cette
représentation que l'entreprise s'efforce de faire prévaloir
à travers toutes les médiations esthétiques147(*). Il est donc lié au
type d'entreprise, à son secteur d'activité, au marché, au
niveau de concurrentialité, à l'environnement social et à
la clientèle visée.
« L'uniforme engage au moins trois acteurs qui lui
confèrent son sens et son utilité : l'employé,
porteur d'uniforme arborant les couleurs de l'entreprise, l'employeur qui
garantit la visualisation et l'effectuation d'un service et enfin le client,
ainsi informé de la répartition des
rôles. » 148(*) Sa coupe et sa couleur sont étroitement
liées au temps de l'interaction.
Le tableau ci-après peut servir de fil
conducteur.
(Figure 1)
Durée de l'interaction
|
Fonction, type et qualité de
l'uniforme
|
Courte durée de l'ordre de e quelques secondes
|
Fonction d'alerte (ex : hôtesses d'accueil,
réceptionniste...)
Il doit être facilement repérable
Coupe spécifique, couleurs frappantes et bien
différenciées des client(e)s
|
Longue durée
|
Fonction d'appartenance sociale (ex : Agents de bureau,
marketteurs,...)
Uniforme discret, moins directement visible
Coupe élégante, sobre
|
Bien coupé, sobre et classe, l'uniforme des agents de
Vodacom révèle l'élégance de l'employé, la
grandeur et la puissance de l'employeur (Vodacom très très
fort !). C'est pourquoi, il n'est pas exclu que pour des entreprises
oeuvrant dans un contexte concurrentiel comme Vodacom, on vise sur une
stratégie de recrutement basée sur un casting tacite, qui
valorise les employés « jeunes, beaux et
jolies » (pour ce qui est des jeunes filles). C'est d'ailleurs
le modèle type des visages qui apparaissent sur la plupart des affiches
et sur les panneaux publicitaires.
Ces derniers sont transformés pendant leurs heures de
services en mannequins portant les couleurs de l'entreprise. Vu sous ce nouvel
aspect, l'uniforme sursignifie. Il dit plus que la fonction elle-même, il
offre comme le suggère Erving Goffman « les signes
spectaculaires de la propreté, de la modernité, de la
compétence et de la probité. »149(*)
C'est en réalité l'idéal de
l'hôtesse de l'air, avec son image « propre,
séduisante et polie » qui est ramenée dans les
offices des entreprises commerciales dans le but de séduire à
plus grande échelle la clientèle.
L'uniforme est donc devenu « une
réalité institutionnelle » soumise à des normes
et lui-même producteur des normes que le corps va prendre en charge.
Donc, concluent D'Almeida et Merran, « Porter l'uniforme c'est
endosser la responsabilité d'une mission qui transcende l'individu et
qui impose une posture, une gestuelle et une parole
particulière »
Comment concilie-t-on mobilité et fixité
institutionnelle par le port de l'uniforme?
L'uniforme des agents de Vodacom et aussi tous les T-shirts et
autres casquettes portant les marques de cette entreprise servent à
habiter et habiller l'espace sociale de la production. Il est une des
dispositions organisationnelles qui introduit la mobilité dans la
fixité institutionnelle. Le fameux adage qui dit que « les
hommes passent et que les institutions restent » est, à
quelque degré près, l'expression de cette fixité dans le
temps. Mais pour ce qui est l'espace, l'uniforme professionnel tente de battre
en brèche l'immobilisme bureaucratique et architectural des offices.
Il convient de souligner cependant qu'un uniforme n'est pas
forcément un costume. D'Almeida et Merran150(*) avancent
qu' « il y a uniforme dès qu'est mobilisé un
accessoire signifiant : un badge151(*) ou une pièce de vêtement, soit un signe
unique dont l'ambition est métonymique. » Plus loin elles
disent que « l'uniforme fait du corps un médium pour la marque
qui transforme le salarié en homme (ou femme) sandwich »
C'est pourquoi le tee-shirt portant les insignes ou le logo de Vodacom est lui
aussi considéré comme un uniforme152(*) Pour être plus
explicite, l'uniforme dans sa mobilité à travers les rues de la
cité remplit plus exactement les fonctions d'une carte de
visite153(*). Il l'est
à la fois à l'intérieur de l'espace commercial comme il
l'est à l'extérieur. Pour le deuxième cas, il habille des
agents mobiles qui font un travail essentiellement de terrain.
Pour être plus clair, l'uniforme remplit trois
fonctions essentielles :
· Il dit la séparation des rôles ;
· Il indique la spécificité du
lieu ;
· Il annonce un mode de relation.
En définitive, nous dirons avec Nicole d'Almeida et
Sylvie Merran que « Le tissu et la coupe opèrent
une médiation agissante. Ils participent de l'organisation dans sa
dimension instituante : l'uniforme permet d'endosser une fonction
dont il promet l'accomplissement. Il vise à orienter et impressionner le
client. Par l'esthétique, il tend à unifier le groupe social et
à différencier les individus. »
6. LA PRESENCE A TRAVERS LES
BATIMENTS ET LES FORMES ARCHITECTURALES VISIBLES SUR LA PLACE PUBLIQUE
Il convient de dire dès le départ que Vodacom
n'a pas construit d'immeubles qui dans leurs esthétiques
énonceraient la philosophie d'action de son organisation. Il tente
d'adapter comme par un maquillage les formes architecturales des
bâtiments qu'il loue à sa propre logique organisationnelle.
Albert Cohen est le premier à avoir
évoqué le prestige des organisations internationales dans son
roman « Belle du Seigneur »154(*). Parlant d'Adrienne Deume,
un des personnages du roman, cet auteur dit
ceci : « Arrivé devant le Palais des Nations, il le
savoura. Levant la tête et aspirant fort par les narines, il en aima la
puissance et les traitements. Un officiel, il était un officiel, nom
d'un chien, et il travaillait dans un palais, un palais immense, tout neuf,
archi moderne... »
Les offices des entreprises de prestige comme Vodacom sont des
représentations de l'image que l'entreprise se forge à travers
ses propres actions et aussi, de l'image qu'elle milite pour imposer au public.
Ainsi, comme le dit Bernadette Dufrène155(*), l'un des
éléments clefs qui constituent l'image d'une organisation
internationale est l'architecture de son siège. Elle manifeste le
prestige et rend sensible toutes les fonctions de la démarche
esthétique dite ou inédite. Depuis la construction à Berne
en Suisse du Palais des Nations156(*) entre 1929 et 1935 par les architectes Nenot et
Freigenheimer, les grandes firmes et les organisations internationales
choisissent d'afficher leur présence par les formes architecturales et
symboliques de leurs sièges.
L'immeuble moderne qui abrite le siège de Vodacom Congo
RDC, situé sur l'avenue de la Justice est un exemple éloquent.
Tout de blanc, cette superbe architecture moderne émerveille plus d'un.
Rien qu'à voir son parvis extérieur et ses abords, la grandeur,
la splendeur et l'éclat de Vodacom sont rendues visibles et lisibles.
Ainsi donc, l'architecture du siège de Vodacom Congo RDC n'est pas moins
parlante. Il en est de même du décor des façades et des
abords, qui ne sont pas si loin de l'oeuvre de l'artiste espagnol José
Maria Sert (1935-1936), qui a peint « dans l'esprit de la grande
iconographie baroque »157(*) le Palais des Nations à Genève.
L'immeuble qui abrite le siège de Vodacom n'est certes
pas une oeuvre entièrement réalisée par cette firme.
Cependant, il convient de lire dans toutes les démarches qui ont
milité à son acquisition, l'essence même de cette
esthétique de la médiation. C'est pourquoi, il n'est pas
étonnant de lire dans le déploiement du protocole de cette
esthétique de la médiation la manifestation d'une certaine
éthique des organisations. Vodacom s'est approprié les
expressions artistiques d'une oeuvre qui pouvait être destinée
à autre chose. Bien entendu, ce choix militerait toujours dans le sens
de cette forme de communication tridimensionnelle qu'est l'exposition par
l'esthétique d'objet.
Pour Bernadette Dufrène, « Le siège
des organisations internationales est par excellence un lieu d'exposition
permanente ou temporaire. » Mais, l'universalité de l'art ne
tardera point à donner à cette exposition le sens d'une
exposition de patrimoine. Là alors, Vodacom recourt à la
symbolique universelle de l'art, car ce dernier est un langage universel
compris de tous. A travers l'architecture qu'il s'est approprié, Vodacom
Congo RDC recourt à une communication interculturelle sous le couvert
d'une « culture cachée »158(*)
3. LE WEB DESIGN CHEZ VODACOM
Pour être complet et présent partout, Vodacom
Congo RDC dispose aussi d'un site Internet. Comme toutes les entreprises
modernes Vodacom vit à l'ère des nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Ce site libellé comme suit :
www.vodacom.net est presque une
vitrine à travers laquelle cette organisation expose sa marque mais
aussi sa grandeur.
On aurait cru que Vodacom Congo RDC se limite à la
seule représentation symbolique physique. Pour y arriver au niveau
virtuel, Vodacom recourt à ce nouveau concept de Web
design. Ce terme prend ses racines dans le vieux français. Il
provient de `desseigner' qui signifiait intention, projet,
volonté et de `designer' (dessiner) qui sont tous deux des
termes proches du latin `designare'. Aujourd'hui le terme design est
un anglicisme. Il ne pouvait pas être employé seul au
début. On pouvait entendre alors des combinaisons comme par exemple le
design graphique, le design industriel, le design de l'environnement, le design
produit, le design textile...
Mais dans sa nouvelle acception, le design est issu de
l'esthétique industrielle, affirme Philippe Quinton. Selon cet auteur,
« son projet était de rechercher le beau utile dans une
production massive d'objets (la `forme utile') et donc de se débarrasser
de l'ornement en renonçant aux arts
décoratifs. »159(*) Il fallait attendre plusieurs années pour
voir ce fonctionnalisme se systématiser et devenir un concept universel.
Pour P. Quinton, la majorité des productions du présent
siècle et du siècle dernier ont hérité de ce
fonctionnalisme mais, souligne cet auteur, « au prix d'une
réduction du design au produit ou au style. »160(*)
Du design industriel dont a parlé Quinton au Web
design dont nous parlons ici, un pas de géant a été
franchi. A cette étape, il s'agit de la conceptualisation et des
intuitions qui militent dans le choix des couleurs et des formes graphiques
dans les symboles qui représentent Vodacom Congo RDC : le logo
entre autres symboles, et bien entendu les couleurs des fanions et des
étendards et les différents graphismes qu'on retrouve sur le site
Internet de cette entreprise.
La tentation est grande lorsqu'on survole ce domaine
particulier et la peur de se tromper est quasi permanente. Quand on lit des
auteurs comme Jean-Marie Floch161(*) quand il parle des identités
visuelles on se rend compte comme lui, qu'en tant que ressources
stratégiques et créatives tous ces designs procèdent tout
simplement du bricolage. En effet, lorsqu'on interroge le logo de Vodacom par
exemple, ou quand on recherche le pourquoi des couleurs emblématiques
bleue, verte et blanche toujours présentes dans le site Web, dans les
offices et dans les shops de Vodacom, on se rend compte que la production de
cela en tant que signifiant relève plus de « l'intuition et de
l'expérimentation du travail d'atelier que d'un calcul ou d'une
recherche de laboratoire. »162(*)
Bruno Borza de Mozota, Philippe Rasquinet et Martin Brun qui
militent tous pour l'avènement du management du design abondent dans le
même sens. Pour eux, le design comme le Web design ne sont pas qu'un
effet de style. Ils sont aussi une question décorative de la surface et
une mise au goût du jour des objets. Le design est donc tout simplement
une mise en forme.
Heureusement que Vodacom a compris « qu'une
organisation ne peut se contenter des apparences, du style et du
look »163(*).
Le même Philippe Quinton poursuit en disant que
« l'esthétique des marques se construit d'abord sur un
territoire des valeurs, sur la pensée politique et stratégique
d'une communauté sociale, sans négliger pour autant
l'appropriation des objets sensibles. »
Comment alors ce Web design participe-t-il à
l'enchantement que Vodacom opère pour garder captifs ses clients et pour
se faire prévaloir comme la plus puissante des organisations, la copie
conforme de la métaphore « RDC eloko ya
makasi »164(*) ? La réponse à cette question est
simple. A l'ère des nouvelles technologies de l'information et de la
communication, les organisations qui tiennent à leur image de marque se
sont tous lancées à la conquête de ce nouveau type de
public qu'on peut qualifier d'internaute. Si l'on doit considérer la
toile toute entière comme un lieu d'exposition et de visibilité,
une sorte de « passage obligé », pour être vu
sur un nouvel espace autre que le réel et l'imaginaire (irréel),
alors on devra comprendre l'enjeu du Web design pour l'image de marque d'une
entreprise.
Cette esthétique des logotypes et la capacité
des emblèmes d'entreprise à « manoeuvrer du
plaisir »ont été clairement circonscrits par Dominique
Blin.165(*) Mais,
l'esthétique et le plaisir qu'elles génèrent ne sont
qu'une sorte d'adjuvant stratégique ou cosmétique de vente. En
définitive, il apparaît clairement que Vodacom, comme d'ailleurs
toutes les entreprises, recourt à l'esthétique et au Web design
pour se prévaloir au sein du nouvel espace public de sociabilité
qu'est la toile du web. Vodacom militerait pour concilier les valeurs
socialement partagées des congolais de tous les recoins. Ensuite, il se
donne la mission de les proclamer esthétiquement avec toutes les
argumentations exigées par le marché.
CONCLUSION PARTIELLE
A travers ce chapitre, nous avons fait ressortir l'aspect
pragmatique du sensible. Nous avons pu voir successivement comment la
présence dans les médias et la présence dans l'espace
public à travers les panneaux publicitaires et toutes les autres formes
symboliques, se conjuguent pour faire paraître Vodacom sous son plus beau
jour.
L'une des présences les plus visibles de Vodacom, et
aussi la plus appropriée à faire rayonner l'éclat et la
splendeur tant prisés par le service de marketing de cette firme est sa
présence dans les manifestations publiques (sportives, culturelles et
même humanitaires). Elle crée pour cette entreprise une sympathie
telle que le public n'arrivera vraiment plus à s'en passer. Nous pouvons
conclure que ce que nous avons remarqué au niveau du chapitre
précédent, est complété par cette relation
intersubjective entre Vodacom et ses abonnés, laquelle relation
éclot ici par le stade du miroir (cf. Sigmund Freud).
Il y a aussi cette présence dans la cité
à travers, soit les agents portant l'uniforme ou les tierces,
habillés aux couleurs de Vodacom. C'est que nous avons qualifié
d'esthétique mobile. Elle joue aussi dans la visibilité
omni permanente de Vodacom. Cette visibilité qui est pleine de
significations se déploie aussi avec la même acuité et
rigueur dans les fantasmes et les rumeurs autour de Vodacom. C'est cela qui
nous a conduit à partager l'espace social d'actions de Vodacom en trois
degrés. Au premier degré nous avons situé l'espace
réel immédiat ; au deuxième degré
s'étend l'espace indirect et imaginaire (irréel) et en
troisième lieu nous ressortons la toile du web (Internet).
L'esthétique architecturale du siège social de
Vodacom et les abords de toutes les échoppes et offices
véhiculent autant que possible toutes les autres articulations de cette
grammaire, le même enchantement de puissance et de séduction.
Chapitre quatrième
LE MARKETING DE LA MARQUE
VODACOM COMME QUETE DU SENSIBLE
Rappel
Il existe au sein de Vodacom Congo RDC différentes
techniques de communication d'entreprise qui sont mises en application pour
promouvoir les services, la marque et la bonne image de cette entreprise.
On peut y distinguer :
- Une communication interne qui a pour cible
l'entreprise elle-même, ses cadres, ses salariés, ses
employés...C'est le cas de cette charte166(*) (167(*) ) disponible sur le
site Internet de Vodacom Congo RDC. Ce texte portant le titre :
SOUVENEZ-VOUS TOUJOURS QU'IL Y A LA VOIE
VODACOM
VODACOM SERA LA PLUS GRANDE SOCIETE EN
AFRIQUE
LA FIERTE DE L'AFRIQUE
Pour créer une culture Vodacom parmi ses
employés, pour les garder dans ce qui est appelé la
« voie Vodacom », tous les agents depuis les plus
simples jusqu'aux cadres, sont soumis à ce qui n'est pas loin
d'être un « brain storming ». Ils sont
maintenus dans ces conditions de production, et travaillent eux aussi chaque
jour pour que l'entreprise Vodacom et sa marque aient toujours une bonne
représentation dans l'espace public.
- Une communication externe qui comprend
l'ensemble des messages et actions destinés au public extérieur.
Cette autre cible est segmentée en plusieurs catégories :
consommateurs ou acheteurs des produits et services Vodacom, concurrents,
journalistes, associations de défense des consommateurs, distributeurs
ou partenaires (appelés ici « dealers »),
fournisseurs, milieux bancaires et financiers, actionnaires, pouvoirs
publics...
Nous avons déjà vu au niveau du chapitre
précédent que la démarche qui consiste à valoriser
l'identité et l'image de marque de l'entreprise est appelée
communication institutionnelle ou la « communication
coporate ». Pour certains auteurs, il y a une distinction entre
la communication corporate et la communication
institutionnelle.
Pour Yves Krief, par exemple, la communication
corporate se décompose en trois sous-ensembles : la
communication d'entreprise (ou communication commerciale de l'entreprise), la
communication institutionnelle proprement dite (expression de l'organisation en
tant qu'institution dans la société) et la communication de
marque. Ce type de distinction ne sera pas retenu ici. On emploiera
indifféremment les appellations communication corporate et
communication institutionnelle parce que chez Vodacom le nom de l'entreprise et
le nom de la marque (produit ou service promu) sont identiques
Par contre, cette autre démarche qui valorise la marque
Vodacom, les produits et services de cette entreprise, dont le seul objectif
est de convaincre les cibles sélectionnées s'appelle la
communication marketing. Cette catégorie est subdivisée
en deux branches bien distinctes dans certains cas. Il s'agit de la :
-Communication de marque
-Communication de produit.
La communication de marque est une communication
centrée sur une marque d'entreprise sans référence
précise aux produits ou services diffusés sous cette marque. Elle
peut parfois se confondre avec la communication institutionnelle (dans ce cas
d'espèce) car le nom de l'entreprise se trouve être le nom de la
marque Vodacom, et avec la communication produit lorsque le nom du produit ou
du service est le même que celui de la marque.
Dans ce chapitre, nous allons analyser ce que nous avons
nommé le marketing de la marque Vodacom. En effet, nous avons
compris qu'il se fait une grande communication hors média, assurant une
autre fonction que celles que nous avons si bien épinglées au
niveau du chapitre précédent. Les points suivants nous
guideront :
I. LA COMMUNICATION HORS MEDIAS CHEZ VODACOM CONGO
RDC
1. L'identité visuelle de Vodacom ;
2. La publicité par l'événement chez
Vodacom Congo RDC ;
3. La publicité directe chez Vodacom ;
4. Les relations publiques chez Vodacom ;
5. Le lobbying ;
6. Le « bouche à oreille »
II. L'EXPRESSION DE L'IDENTITE DE VODACOM PAR LA
COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE
· Les rôles de la communication institutionnelle
chez Vodacom
· Les techniques de la communication institutionnelle
chez Vodacom
III. LE MARKETING DE LA MARQUE VODACOM
1. Evolution génétique de la marque Vodacom
2. Le marketing de la marque Vodacom
3. La marque Vodacom comme source des valeurs
ajoutées
4. Les devoirs de la marque Vodacom
I. LA COMMUNICATION HORS
MEDIA CHEZ VODACOM
La communication hors média est l'une des techniques du
marketing qui fait partie du mix communicationnel. On compte dans ce
chapitre : la publicité médias, la communication hors
médias et le multimédia. Pour ce qui est de la communication hors
média que nous avons choisi de traiter ici, les autres points
étant déjà traités aux chapitres
précédents, il se subdivise en six sous points que
voici :
1. L'identité visuelle de Vodacom Congo
RDC
2. La publicité par
l'événement
3. La publicité
personnalisée
4. La publicité directe
5. Les relations publiques
6. Le « bouche à
l'oreille »
1. L'identité visuelle de Vodacom Congo
RDC
Le logo, le graphisme, les couleurs et la musique de cette
entreprise constituent les éléments clefs de l'identité
visuelle de Vodacom Congo RDC. Suite à la musique citée dans
cette catégorisation, cette identité a un degré auditif
bien établi. Il va de soi que toutes les formes que prennent ces
éléments sur l'ensemble des documents administratifs, financiers
et commerciaux utilisés entrent toujours dans le lot des
éléments de l'identité visuelle. Pour ce qui est de
Vodacom Congo RDC, son logo, ses couleurs et son graphisme sont
représentés de la manière suivante.
2. La publicité par
l'événement
Elle est une technique de communication qui utilise un
événement (sportif, culturel, social, scientifique, etc.) comme
support de communication. Ici, il faut voir combien cette entreprise
hypothèque la réussite de son acte de communication par le
succès de cet événement. Vodacom Congo choisit souvent les
événements existants comme la fête de
l'indépendance, la Noël, la Saint Sylvestre, la Saint Valentin...ou
les crée par la circonstance (Challenge Vodacom) pour
véhiculer l'image de marque de son produit et ses services. Cette
publicité par l'événement se déploie souvent sous
trois formes :
· Le mécénat : en
tant qu'action, il contribue à l'amélioration de l'image de
marque de l'entreprise ou celle de la marque Vodacom. Chez Vodacom Congo RDC,
le mécénat se développe sous forme d'actions
concrètes comme par exemple le don d'argent, le financement de la (re)
construction des écoles, des hôpitaux. Depuis son implantation en
RDC en 2002, Vodacom a déjà déboursé près de
240 mille $ dans le mécénat (août 2003). Dans le
mécénat, la force de l'action réside dans la signature.
Quand on signifie clairement que telle réalisation a été
faite par Vodacom, cela entre en compte dans l'amélioration de l'image
de marque de Vodacom.
· Le sponsoring ou
« sponsorship » : ici par contre, les actions
de Vodacom sont souvent tapageuses contrairement au mécénat
où Vodacom opte pour une démarche plutôt philanthropique.
Le sponsoring est une action commerciale. A cet effet, il vise
l'amélioration du volume de vente de Vodacom. Pour le comprendre, il
faut simplement voir la présence de cette entreprise soit par son logo
ou ses couleurs, soit par les personnalités connues du staff de Vodacom
sur le lieu d'exécution du sponsoring. Vodacom recourt aussi à ce
que nous allons évoquer plus tard sous la qualification
d'esthétique du personnage institutionnel en
faisant appel à des artistes comédiens souvent pour revêtir
cette campagne de promotion d'un fond humoristique ou pour les sponsoriser.
· Le parrainage RTV: c'est une
autre version de sponsoring essentiellement basé sur les médias
audiovisuels. Le parrainage radiotélévisé peut concerner
des émissions régulières (Face B) ou des
émissions créées pour permettre au parrain (Vodacom)
d'être visible dans l'espace public à travers la diffusion des
rétributions des prix après les concours ou pour la couverture
médiatique des campagnes promotionnelles
3. La publicité directe chez
Vodacom
Elle est individualisée et personnalisée.
Plusieurs fois, Vodacom tente d'entrer en contact de manière directe
avec ses abonnés par le biais de leurs téléphones
portables par exemple via le SMS. On peut aussi mettre dans ce lot tous les
numéros affichés sur les écrans de TV lors des
émissions d'explication d'une nouveauté dans les services de
Vodacom. Ces derniers jours, on utilise aussi l'Internet par le
« mailing ». Mais, Vodacom n'y recoure pas encore faute
d'une pratique des nouvelles technologies de la l'information et de la
communication bien assise.
4. Les relations publiques
L'objectif des relations publiques est de créer un
climat de compréhension et de confiance avec les cibles pour favoriser
l'image de l'entreprise, de sa marque, de ses produits et services. Elles sont
conçues sous la forme d'un dialogue avec les différents segments
de la cible. Vodacom recourt à cette technique de communication par des
relais d'information comme par exemple les prescripteurs, les leaders
d'opinion, les tenanciers des cabines publiques168(*)ou les journalistes, en
espérant qu'ils parleront de lui, de ses services ou de sa marque
à la télévision, dans la presse écrite...ou tout
simplement qu'ils feront le relais de cette information.
5. Le lobbying chez Vodacom Congo RDC
Vodacom recourt à cette technique essentiellement
dirigée vers les instances de prise de décisions au niveau
politique et institutionnel pour les faire pencher dans un sens favorable
à cette entreprise et à ses intérêts. Le lobby est
souvent mal perçu en RDC surtout lorsqu'on le comprend comme une
activité consistant à procéder à des interventions
destinées à influencer directement ou indirectement
l'élaboration, l'application ou l'interprétation des mesures
législatives, des normes, des règlements...
Selon certains auteurs, le lobbying contribue à
développer la compétitivité de l'entreprise en
améliorant son cadre d'activité économique, juridique et
social. Néanmoins, le lobbying pose des réels problèmes
relatifs à l'éthique et à l'honnêteté.
Dans certains pays européens, il circule une image
plutôt caricaturiste du lobbying. L'expression
anglaise : « lobby is booze, blondes and
bribes »169(*) est une parfaite illustration de cette image. Entre
autres suggestions, nous aurons souhaité que Vodacom recoure le plus
souvent au lobbying pour faire face à certains problèmes surtout
d'ordre administratifs.
En tant que démarche, le lobbying nécessite tout
simplement:
1. de définir les objectifs poursuivis ;
2. d'identifier toutes les cibles concernées ;
3. de choisir les techniques appropriées ;
4. de mesurer l'efficacité des actions
réalisées.
Pour ce faire, Vodacom Congo RDC utilise et les techniques de
communication traditionnelles que sont les relations avec la presse, les
relations publiques et les techniques spécifiques, à savoir les
contacts directs avec les cibles, la création d'une association
d'utilisateurs de la marque Vodacom, les réalisations d'études
chiffrées appropriées, le tourisme industriel, les campagnes de
presse ou d'opinions...pour bien cadrer son lobbying. Vodacom peut faire
sous-traiter ce seul aspect auprès d'une structure
spécialisée ou, créer une structure interne au sein de
l'entreprise qui s'en charge.
Par ailleurs, nous avons trouvé mieux de
suggérer aussi ce qui suit : pour des raisons d'efficacité,
Vodacom peut éclater son département de marketing en trois
secteurs :
· La communication institutionnelle :
dépendant directement de la direction générale de
l'entreprise prenant en charge l'image de marque de l'entreprise, le lobbying,
et la marque ;
· La communication marketing : mise
sous la dépendance de la direction du marketing (communication hors
médias, publicité médias...) ;
· La communication interne : qui
sera prise en charge par la direction des ressources humaines pour le
management de la marque, management des ressources humaines et le management de
la culture Vodacom...)
6. Le « bouche à
oreille »
C'est la communication entre consommateurs, entre
abonnés ou sympathisants de cette marque Vodacom. D'une manière
informelle, cette communication est très développée en
RDC. Elle offre comme avantage son efficacité par le fait qu'elle est
exprimée dans un langage bien compris par les interlocuteurs et
découle d'une démarche désintéressée.
L'énonciateur du message n'a ici aucune relation
financière avec Vodacom Congo RDC. Bien entendu, avec le
« bouche à oreille », Vodacom ne contrôle pas
le contenu du message transmis entre ces consommateurs.
II. L'EXPRESSION DE
L'IDENTITE DE LA MARQUE VODACOM PAR LA COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE
1. Les rôles de la communication
institutionnelle chez Vodacom
L'objet de la communication institutionnelle reste selon
Garbett la construction et la gestion de l'image de l'entreprise. Cette
technique de communication que nous avons aussi nommé :
« communication corporate » sert à exprimer
l'identité de l'entreprise. Elle dit ce que l'entreprise est, ce qu'elle
veut faire ou ce qu'elle fait. Il a souvent été remarqué
que Vodacom ne tient dans la plupart des cas qu'un discours sur lui-même,
sur son identité, ses valeurs, sa philosophie, sa
légitimité, etc. En effet cette organisation porte le même
nom avec sa marque.
2. Les techniques de la communication institutionnelle
chez Vodacom
Le choix des techniques de la communication institutionnelle
dépend des objectifs visés. Pour une entreprise comme Vodacom qui
dispose d'une grille variée des segments dans sa cible, les techniques
de communication institutionnelle sont donc une mosaïque d'actions
cohérentes entre elles et chacune adaptée à un segment
spécifique de la cible. Cette communication se déroule non dans
l'espace intersubjectif des relations entre individus singuliers mais,
« dans l'espace social des relations institutionnelles et des
logiques de représentation »170(*) Ce qui ne fait pas de cette communication une
communication médiatée est le fait que les deux sujets de
communication ici considérés sont dotés d'identité
propre et ne représentent pas seulement des « acteurs sociaux,
politiques et institutionnels. »
Le lobbying et la communication
financière171(*) sont les principales techniques de communication
institutionnelle. Il ne faut pas perdre à l'esprit que Bernard Lamizet a
souligné que c'est au nom d'un imaginaire de l'économique que les
organisations et les entreprises développent leur visibilité, par
la publicité (imaginaire de l'usage de leurs produits) et par les
représentations fondées sur la fiction imaginaire (imaginaire de
leurs activités).Quant aux autres techniques concernant toujours cette
communication institutionnelle, le choix reste entre le
mécénat culturel, le mécénat
humanitaire, les relations publiques, etc.
Vodacom Congo RDC devra aussi mettre sur pied des
baromètres d'image172(*) et un
dispositif dynamique de communication de crise pour
déclencher à l'heure cette communication de crise et
réguler l'entropie conséquente au dysfonctionnement.
3. Le dynamisme du dispositif de communication de
crise chez Vodacom Congo RDC
Définition : la communication de
crise est une variante de la communication institutionnelle
déployée chaque fois que l'entreprise se trouve confrontée
à une situation exceptionnelle technique ou sociale qui touche à
son image de marque et peut la dévaloriser si rien n'est fait dans le
sens de parer à cette crise.
Chez Vodacom Congo RDC la communication de crise peut
concerner des situations de deux ordres :
1. Des problèmes techniques liés au
réseau de télécommunication avec des réclamations
des consommateurs ;
2. Des problèmes liés à la gestion des
ressources humaines de Vodacom ;
3. Des problèmes administratifs avec les
autorités civiles ou militaires, ou avec des tierces.
Ce travail n'étant pas centré sur la gestion des
crises au sein des organisations, nous ne pouvons que soutenir le fait que
chaque fois qu'il se pose des tels problèmes, Vodacom doit communiquer
pour « occuper le terrain » et faire obstacle aux rumeurs
et à la désinformation.
Des telles situations sont des opportunités au profit
des nombreux émetteurs non contrôlés et le silence peut
être interprété comme un aveu de responsabilité.
Pour tenir en place l'image de marque, Vodacom doit communiquer au plus
près. Plus la crise est grave, plus l'interlocuteur doit être haut
placé dans la hiérarchie de Vodacom. Dans cette situation, il
faut savoir que la seule communication de Vodacom devra tourner autour de la
vraisemblance car les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de
vérité. Et les entreprises pour sauvegarder leurs
intérêts ne disent pas toujours la vérité.
Pour ce qui est de la technique à laquelle il faut
recourir dans un tel cas, il est recommandé de recourir aux
« techniques douces fondées sur le dialogue direct et
l'explication pédagogique. » Les relations publiques et
les relations de presse peuvent aussi servir de relais dans des tels cas.
En définitive, nous voulons dire que la
communication de crise doit être préparée,
définie et mise au point et répétée à
travers des exercices de simulation. C'est pourquoi, il est recommandé
que cette entreprise dispose d'une cellule de communication de crise
entraînée régulièrement et pouvant établir
rapidement un plan d'intervention à chaque crise possible et
identifiable. Cette communication de crise, avec son habilité à
parer à toute éventualité est un des
éléments des médiations esthétiques et
d'appartenance sociale de Vodacom.
4. La formulation de l'offre de Vodacom en tant que
marque
Nous nous sommes inspirés des travaux d'Andréa
Semprini et de Jean-Noël Kapferer pour élaborer la formulation de
l'offre de Vodacom par la sémiotique. Le postulat de la
sémiotique greimassienne selon lequel « le sens se produit par
génération et par narration » nous sert ici
particulièrement de toile de fond. Mais, nous croyons comme Lamizet et
Silem que ce parcours génératif du sens s'effectue en trois
étapes173(*) : discursif, narratif et axiologique.
a) Le niveau discursif : C'est le niveau
le plus profond de l'identité de la marque : il s'agit de ce que
certains auteurs appellent « valeurs d'anticonformisme, de la
liberté et de la virilité » auxquelles Vodacom
recourt pour construire son identité. Ces valeurs puisées dans
les personnages de toutes les générations permettent à la
marque de pérenniser son identité de manière permanente
dans le temps.
b) Le niveau narratif : C'est
l'étape de la mise en scène des ces « valeurs
d'anticonformisme, de liberté et de virilité »
Cette mise en scène s'opèrent par une organisation de ces valeurs
au niveau axiologique174(*) et leur dynamisation par « les
relations d'opposition, de quête, de
dépossession, de complicité,
d'affrontement » Ici la narration peut devenir
réaliste mais le(s) héro(s) reste(nt) encore ici une (des)
figure(s) abstraite(s)
c) Le niveau discursif : C'est la
troisième et la dernière étape qui se charge d'enrichir le
niveau narratif par les personnages et les acteurs. C'est à ce niveau
que le(s) héro(s) affiche(nt) son(leurs) visage(s), son(leurs)
identité(s) et le contexte de son(leur) action. Il(s)
devient(deviennent) donc un(des) acteur(s) qui incarne (nt) un(les)
héro(s) du niveau narratif et exprime (nt) l'anticonformisme du niveau
axiologique
Ce modèle descriptif semblable à celui
utilisé par Vodacom a l'avantage de faire la différence entre les
valeurs éphémères de la marque Vodacom et se valeurs de
nature permanente (voir le point sur les valeurs ajoutées de la marque
Vodacom de la page à la page )
III. LE MARKETING DE LA
MARQUE VODACOM
Avec une entreprise comme Vodacom, le marketing de sa marque
se confond avec sa communication institutionnelle parce que le nom de cette
entreprise se trouve être le nom de la maque Vodacom. Les
spécialistes du marketing ont effectué des nombreuses recherches
sur le rôle de la maque dans le comportement des consommateurs.
Jean-Noël Kapferer affirme qu'« une marque a pour principale
fonction de guider le choix d'un acheteur potentiel dans un univers d'offres
pléthorique ».La marque a un impact qu'on peut évaluer
à partir de sa notoriété et sa capacité
d'influencer le comportement d'achat d'un consommateur ballotant.
1. Evolution génétique de la marque
Vodacom
À la base, toute marque commence par être un
simple nom sur un produit nouveau. Mais, aux yeux du marché, une marque
est le nom d'un produit nouveau qui a réussi, ce qui est une prouesse
car la plupart des produits nouveaux échoue faute d'avoir trouvé
un marché suffisant pour rembourser les coûts de
développement et de commercialisation et dégager un profit.
En tant que marque, Vodacom possède des
caractéristiques qui le propulsent au panthéon des grands noms de
la société de consommation. Ses qualités
euphoniques175(*), sa capacité de déclinaison,
sa capacité d'évocation, la possibilité
d'internationalisation qu'il offre (Vodacom International Ltd couvre
déjà 5 pays en Afrique) et sa perception par les
consommateurs de la téléphonie cellulaire de la RDC...font que
cette entreprise a pris une place non négligeable au sein de la
société congolaise.
Comme il est souvent dit : « Une marque ne
naît pas, elle devient ce qu'elle est. » Or il faut du temps
pour qu'un signe acquière de la valeur, et devienne un signifiant
valorisé au point d'influencer les acheteurs, qu'ils deviennent
prêts à payer plus cher les produits arborant le signe (Vodacom).
Le tableau suivant représente schématiquement l'évolution
génétique de la marque Vodacom en RDC :
QUI PORTE DES VALEURS
UN PRODUIT NOUVEAU
QUI A ACQUIS UN NOM
QUI ACQUIERT SES LETTRES DE NOBLESSE
QUI DEVIENT UN RENOM
SOURCE DE SATISFACTION
UN REPERE DE CELEBRITE
PORTEUR D'UNE PROMESSE
UNE SOURCE DES VALEURS AJOUTEES
UNE MARQUE
2. Le « capital de la marque »
Vodacom
En vendant « La Qualité et Le
Service », Vodacom dispense d'aller voir ailleurs, permet de
gagner du temps, de l'énergie. Il encourage la fidélité
à son service. Vodacom c'est donc avant tout des signes graphiques (nom
de marque, logotype, symbole, etc.) et un dépôt légal fait
en RSA en 1994, qui définit juridiquement cette marque. Mais, aux yeux
du marché, qu'est-ce qui est à la base de cette acquisition des
valeurs qui dopent le label Vodacom ?
Inconnu, sans image, le mot Vodacom n'a pas commencé
par influencer les consommateurs de la téléphonie cellulaire. Au
mieux, ce nom « sonnait » curieuse aux oreilles d'un
peuple qui était dans l'attente des gros investisseurs qui viendraient
en RDC après le Dialogue Inter congolais comme une de ces tentatives
qui réussissent ou échouent. C'est l'appartenance du groupe
à la bienheureuse terre sud-africaine qui a abrité ce
DIC176(*) qui lui a
collé les toutes premières évocations positives
spontanées. Au début de son implantation Vodacom devait
démontrer sa capacité à relever le défi d'une
« Couverture totale comme jamais
auparavant » et d'une possibilité de
communication avec n'importe quel coin du monde.
Il faut savoir que les congolais vivent aussi grâce
à des apports des membres de famille et amis installés à
l'extérieur du pays, avec qui le contact par téléphone est
souvent difficile. Vodacom a démontré sa
supériorité par la preuve et par l'épreuve comme l'ont
témoigné des utilisateurs satisfaits. Les appels internationaux
entrants et sortants sont devenus le lot du quotidien des congolais. Le
réseau s'annonçait déjà être une puissance,
ses antennes de relais étaient partout dans la ville et ses panneaux
publicitaires de très grande taille. C'est l'accès à la
publicité qui va ajouter quelque chose de considérable au nom
Vodacom, pour lui faire un renom.
Avec la croissance de cette entreprise, la croissance de son
réseau de distribution, et sa capacité d'investir dans les
médias publicitaires, le nom Vodacom commençait à
acquérir non seulement une notoriété élargie, mais
une image.
Par image, on entend un ensemble d'associations et
des représentations mentales. Au début du cycle de vie de la
marque Vodacom, cette image portait encore sur des avantages très
matériels (les différences importantes liées aux services
et avantages de Vodacom qui étaient jusque là des
exclusivités au niveau national des seuls utilisateurs des produits
Vodacom).
Mais au fil du temps, Vodacom a accumulé des valeurs
ajoutées immatérielles. Il s'agit de la classe, du
prestige et de la valeur : à quel consommateur
associe-t-on l'usage de Vodacom ? A quel style de vie, à quel
univers imaginaire, à quelles valeurs ? Dans cet esprit, Vodacom
voudrait tout simplement dire: RSA177(*), le pays de Nelson Mandela, la puissance africaine
montante, le pays de la réussite de l'homme noir, le sponsor de la
réconciliation nationale en RDC, etc.
La marque Vodacom acquiert ainsi finalement des significations
qui ne se résument plus à décrire ce produit et ses
avantages : Elle commence à porter des valeurs autonomes. L'un des
avantages de Vodacom est qu'il a évité d'utiliser un nom de
marque descriptif178(*).
Un tel nom réduit la capacité de la marque de décoller du
réel, de proposer un imaginaire autre que ce qu'il connote à
partir de sa désignation.
En effet, la fonction d'une marque n'est pas de décrire
un objet, c'est de le distinguer. Toute cette procédure prouve à
suffisance qu'il faut du temps pour qu'un simple nom acquière de la
valeur, et devienne un signifiant valorisé au point d'influencer un
acheteur non encore influencé à payer plus cher les produits et
services arborant l'identité visuelle de ce nom. En fait, selon le
tableau des tarifs annexés à ce travail Vodacom vend plus cher
ses services par rapport à ses concurrents.
3. La marque Vodacom comme source des valeurs
ajoutées
Les valeurs ajoutées de la marque Vodacom par ordre
d'importance peuvent être les suivantes :
1. La sécurité
Vodacom, pour être grand comme les grandes marques ne
doit pas transiger avec la sécurité comme valeur ajoutées.
Il s'agit ici de la garantie de permanence et de qualité de service.
Cette valeur rend la marque utilisable n'importe quand, n'importe où
là où il y a une couverture réseau et aussi là
où les concurrents ne sont pas. Les consommateurs de la
téléphonie cellulaire ont horreur de l'insécurité
du réseau.
2. La performance
Dans un slogan devenu presque célèbre Vodacom
parlant de lui-même dit : « Leader dans le Monde
Cellulaire » Pour maintenir le cap de cette promesse et remplir ce
contrat, Vodacom doit se mettre toujours à la pointe de la technologie
dans la téléphonie cellulaire. Déjà avec les
innovations telles que le SMS international, le roaming international, le
vodamail...Vodacom a rendu manifeste la performance de son outil. Mais il
faudra rester dans cette logique pour battre toujours en brèche les
essors des concurrents et rester égal à lui-même.
3. L'image de soi
L'image de soi dans la consommation est en quelque sorte
l'aboutissement de la socialisation et de l'appartenance sociale de ceux qui
consomment le produites et services Vodacom. Nous en avons déjà
parlé lorsque nous avons évoqué la
« fonction badge ». Vodacom Cosngo
RDC, lorsqu'il soutient en public que le peuple congolais mérite mieux
dans son slogan : « Parce que vous méritez
mieux » est engagé dans cette logique de valoriser les
consommateurs de ses services aux yeux des autres. Si Vodacom Congo RDC veut
véhiculer auprès du public une bonne représentation de
lui-même, une bonne image, il doit veiller à maintenir une bonne
impression auprès des nouvelles générations que sont les
jeunes.
Déjà, en se présentant au public comme le
mécène infatigable de la culture et des hobbies179(*) de jeunes, Vodacom s'attire
leur sympathie. Mais, il faudra consolider cet attachement sans remettre en
cause ses choix sur les générations antérieures. La
« fonction badge » est une arme
très efficace d'assaut d'un public de plus en plus jeune. Selon certains
psychologues de la consommation, cette catégorie de consommateurs se fie
toujours à des « tribus » dont le lien est un
langage et des pratiques communes. « Ce langage est fait des signes
communs ». Ainsi, pour appartenir à la tribu tout le monde
doit être abonné à Vodacom...c'est en fait une
manière de dire aux jeunes : « Dis-moi le réseau
auquel tu es abonné, je te dirai si tu es branché ».
4. Le plaisir
Quand tous les désirs sont satisfaits, il ne reste plus
que le plaisir. Le plaisir de faire partie de la plus grande famille de la
téléphonie cellulaire que les cadres, les stars, les leaders
d'opinion, les hautes personnalités...En RDC, si trois numéros de
téléphone sont affichés sur un document, un ou deux sont
de Vodacom (081...)
5. Les valeurs de
proximité
Il s'agit ici d'une proximité avant tout mentale, qui
est selon certains chercheurs en psychologie du consommateur
révélée par la notoriété de la marque ou du
produit. Il peut aussi s'agir de la proximité affective. En effet, tous
les fidèles attachés à la marque Vodacom devront
développer une affinité avec cette dernière. Ce ne doit
plus être une relation objective justifiée. Nous sommes
déjà ici entrain de naviguer dans la subjectivité, une
subjectivité semblable à celle qui découle d'un
enchantement qui rappelle l'hypnose sociale déjà
évoquée dans ce travail.
6. Les valeurs de service
C'est la praticabilité des services offerts par Vodacom
par rapport aux autres organisations concurrentes. Grâce à un
service client adéquat et à même de satisfaire les
doléances des utilisateurs Vodacom peut s'attirer la sympathie d'un
certain public.
7. Les valeurs esthétiques
Elles se trouvent confinées dans l'appartenance
sociale de la marque Vodacom. Ces valeurs esthétiques sont
partagées entre les utilisateurs de Vodacom d'un côté et la
marque Vodacom lui-même qui attend tant le soutien du public. En tant que
marque, Vodacom doit encoder une dimension de plaisir et
d'élégance dans toute appropriation que le public opère
après avoir été convaincu d'adhérer à la
marque.
8. Les valeurs éthiques
Vodacom a un comportement social et environnemental qu'il
lègue comme un héritage à tous ses fidèles
sympathisants ou abonnés. Les abonnés doivent se dire
qu' « adhérer à la grande famille Vodacom c'est
participer à la reconstruction de la RDC », « C'est
soutenir les sinistrés de la guerre pour lesquels Vodacom construit un
camp », par exemple. C'est soutenir les élèves de
Kisenso pour lesquels Vodacom reconstruit l'école, c'est aussi soutenir
les Simba, le onze national de la RDC. Il devra donc y avoir une valeur
éthique dans l'achat au prix le plus cher de la marque Vodacom.
Toutes les valeurs dites `ajoutées', s'ajoutent en fait
à la plus grande valeur première de cette marque Vodacom qui est
sa renommée. Le cumul de toutes ces valeurs justifie le sur-prix de
Vodacom. Et, ces valeurs (celle première et les valeurs ajoutées)
sont les traits de la différence entre Vodacom et ses concurrents. Elles
servent à la fidélisation du public consommateur. Au fil du
temps, Vodacom devra toujours actualiser la liste de ces dernières,
même celles qui sont d'ordre techniques comme par exemple :
-Les SMS gratuits du mois ;
-Appelle-moi ;
-Appels inter réseau Vodacom Congo RDC et les
autres extensions de Vodacom International Ltd (RDC, RSA, Lesotho,
Tanzanie...)
-Appels internationaux avec les pays
limitrophes ;
-La connexion Vodacom-Internet...
9. Les devoirs de la marque Vodacom
S'il faut voir d'un côté les droits que la marque
Vodacom donne à ses usagers, il est aussi certain que Vodacom a des
devoirs auxquels il devra veiller pour rester une marque
appréciée et résister aux temps. Voici en quelques lignes
les traits des devoirs de la marque Vodacom pour tous les temps :
Ø Vodacom doit rester une certitude de
satisfaction, sans tenir compte du lieu, du temps, du contexte et de
l'utilisateur,... pour être une marque ;
Ø Vodacom doit être responsable de la
sécurité de son réseau et à l'avant-garde de la
qualité et du service ;
Ø Vodacom doit chaque fois innover ses services
pour être toujours une source d'attrait. La qualité et la
sécurité n'ont pas toujours le même sens qu'il y a dix
ans ;
Ø Vodacom devra savoir résister aux temps et
maintenir son statut de repère et de contrat ;
Ø Vodacom devra rester intangible dans ses
promesses initiales (« Couverture totale comme jamais
auparavant », « la Qualité, le
Service »....
4. Vers des nouveaux champs de médiation
esthétique
Les chances de survie de la marque Vodacom sont
conséquentes à la pérennisation de sa
notoriété par la multiplication des médiations et
d'expressions symboliques et par l'exploitation des nouveaux champs de
socialisation. Cette partie perspective du travail est d'autant plus importante
qu'elle suggère aux services de communication interne et externe de
Vodacom d'investir dans d'autres domaines encore sous exploités. Selon
notre étude, Vodacom Congo RDC augmenterait sa visibilité en
exploitant des domaines comme :
Ø Le tourisme industriel ;
Ø La musique d'entreprise ;
Ø Le film d'entreprise ;
Ø L'incarnation totémique
1. Le tourisme industriel
L'une des stratégies symboliques les plus efficaces
pour fidéliser sa clientèle et pour créer un état
de socialisation commun, dans une norme communément acceptée est
sans doute ce tourisme industriel. Des chercheurs en esthétique
organisationnelle mettent en exergue le fait que la représentation des
lieux de l'activité ou du siège de l'institution crée ce
que l'on appelle l'esthétique du paysage
institutionnel. Deux types d'activités sont
à classer dans ce lot. La première est déjà prise
en charge par Vodacom Congo RDC, il s'agit de l'architecture professionnelle et
de la stratégie symbolique qui en découle. Le tourisme industriel
par contre n'est pas encore bien développé par cette organisation
qui, apparemment mise gros pour avoir une bonne image au sein de l'espace
social.
Par définition, on entend par « tourisme
industriel », si du moins on en reste à l'acception de
Bernard Lamizet, cette stratégie qui consiste à proposer aux
touristes (qui sont ici les consommateurs du produit et des services de
Vodacom) la visite ou la découverte des sites industriels ou tout
simplement du siège (Head quarter ou quartier général) de
l'organisation. Il s'agit là de déployer une facette de
l'esthétique des organisations basée essentiellement sur la
géographie. Ici particulièrement, on met en exergue la
monumentalité du cadre et la modernité architecturale. Pour ce
qui est de Vodacom, par exemple, les offices VIP (5 étoiles) de son
siège et les apports technologiques dont est porteuse cette organisation
sont les uns des éléments sur lesquels il faudra insister. Il
sera ici question d'organiser selon une périodicité bien
précise les descentes au siège institutionnel de Vodacom. Cette
activité aura encore un peu plus de signification si elle devance ou
précède le renouvellement technologique ou le renouvellement de
l'équipement.
2. La musique d'entreprise
Pour mieux traiter avec un peuple aussi mélomane que
celui de la RDC, Vodacom peut aussi exploiter cet atout pour rendre plus
pointue sa socialisation. Il existe déjà une musique dont le
générique est souvent entendu dans presque tous les spots de
Vodacom Congo RDC (Simply the best !). Par cette tentative,
Vodacom pourrait tenter de déployer ce que Bernard Lamizet appelle
l'esthétique du récit institutionnel.
Par la musique d'entreprise, on soumet à la fois les employés
(qui devront l'entendre tous les jours au service, dans les couloirs, salles
d'attentes...) à un conditionnement qui influence l'inconscient et les
fidélise. Il est aussi acceptable que Vodacom recoure à quelques
grands noms de la musique congolaise, comme il le fait pour les jeux concours
avec le recours à certains artistes comédiens180(*) du théâtre
populaire.
Mais, là il faudra y voir un autre aspect exploitable
attribué toujours à Bernard Lamizet :
l'esthétique du personnage institutionnel.
Exploité aussi au cinéma, cette esthétique rend
possible, soutient Bernard Lamizet, « une double identification
symbolique, d'une part fondée sur la reconnaissance de la part du
public, et d'autre part, sur la reconnaissance des acteurs
eux-mêmes. »181(*)
3. Le film d'entreprise
Il existe aussi un film publicitaire de Vodacom qui survole
l'implantation éclair de cette entreprise mais qui en termes de discours
est moins riche qu'on le pense. Si l'on procédait au découpage
technique et à une analyse narratologique sur le récit qui y est
déployé, on se rend compte que ce film est moins éloquent
et n'exploite que quelques aspects susceptibles de faire croire quelque chose
à propos de Vodacom. L'esthétique exploitable sous l'aspect film
d'entreprise est sans doute ce que Bernard Lamizet appelle
l'esthétique de la mémoire institutionnelle.
C'est en fait une représentation de l'organisation et
de sa situation comme un fait historique. La particularité d'un film
d'entreprise est qu'il n'est pas seulement didactique ou seulement
destiné à convaincre ou à faire adhérer. Un film
d'entreprise qui a réussi est destiné à mettre en
scène182(*). Il est donc question
qu'un film fasse vivre cette organisation dans un espace autre que l'espace
réel, pour construire les jugements de tous ceux qui le regarderont.
Loin d'être un simple scénario de publicité, le
récit du film devra s'enraciner dans un schéma de conquête.
Comme il est difficile à une entreprise qui recourt
à l'image d'échapper au mythe, les images qui s'agenceront dans
ce film devront posséder « un destin de grandissement
(sublimation) et d'accomplissement/complétude
(imaginaire). »183(*)
Par mythe, il faut entendre, selon Servais et Heller une
« fonction au sens fort, au sens actif du façonnement, ou
comme le dit Platon, de la « plastique » : il est donc
un fictionnement dont le rôle est de proposer, sinon d'imposer des
modèles ou des types... »
Pour aller plus loin dans cette esthétique de la
mémoire institutionnelle, il convient de faire la part des choses entre
narration, récit et récitation. Là-dessus, c'est encore
Christine Servais qui a établi une nette différence qui semble
nous convaincre. Dans sa thèse de doctorat184(*), elle soutient que toute
narration est mythique. Mais, ces trois concepts appartiennent à des
natures bien distinctes. La narration est avant tout une forme, un contenant
mieux un schéma représentant quelque chose. Si elle est un mythe,
elle se réduira à être un « mythe
personnel » alors que le mythe lui-même fait toujours
référence à une communauté. Le mythe est mythe dans
son contenu. Il est un patrimoine d'une société. Les deux
concepts ont en commun le fait qu'ils exigent une croyance qui est en soi un
lien social d'appartenance.
Quant à la récitation, elle est en soi une forme
de narration mais seulement, « son narrateur n'assume pas sa position
et ne répond de rien »185(*). Le fameux lien
narrateur/narrataire/référent n'est pas une condition essentielle
dans une récitation et la croyance ne la subordonne.
L'esthétique de la mémoire
institutionnelle dans laquelle doit s'investir Vodacom ne devra pas
être une récitation. Si Vodacom produit une narration, son
récit devra être riche de deux dimensions : elle devra
être porteuse d'une identité et devra être fondée sur
l'échange des positions entre
narrateur/narrataire/référent et leur identification
réciproque. Cette narration peut utiliser un ou des mythes pour servir
de facteurs identificatoires et, l'identité individuelle et
l'identité collective doivent y être imbriquées l'une dans
l'autre.
C'est pour ainsi dire que, grâce à cette
identification à l'idéal de soi par rapport à la norme
sociale, ce film pourra être stimulateur d'émotions, de plaisir
et d'expérience esthétiques. Un film qui peut regrouper autant
d'éléments représentatifs est un élément de
plus dans la stratégie symbolique de visibilité de Vodacom.
Ci-après, nous avons choisi de proposer le résumé d'un tel
essai filmique sous forme de proposition. Quant à son découpage
technique, nous l'avons joint aux annexes du présent travail.
Titre : LA GRANDEUR DE L'UNITE
PAR VODACOM
Destinataires : Le public interne et
externe
Durée : 1 minutes 30 secondes
Détails : Le film utilise comme
éléments du sens commun des congolais la réunification du
territoire. L'harmonie orchestrale correspond à la paix et à
l'entente qui doit exister entre les différents groupes sociaux vivant
en RDC, ainsi que les voisins. Il met en exergue le fait que tous les
âges doivent se conjuguer dans cet effort commun. Cette image de tous les
âges est directement liée à l'usage des services Vodacom
disponible pour toutes les couches sociales. Chaque province
de la RDC est représentée par un membre de l'orchestre jouant un
instrument. La particularité de cet orchestre est qu'il n'est fait que
d'instruments africains. Mais, il est dirigé par un maestro situé
à Kinshasa. Ce dernier n'est pas visible de visage. Il a le dos
tourné à l'écran.
Des paraboles prennent la place de ces membres d'orchestre et
projettent au ciel les lettres de v-o-d-a-c-o-m. Ces lettres se rassemblent et
deviennent un globe qui monte au ciel. Ces humains se regroupent sur
l'identité visuelle Vodacom, leader dans le monde cellulaire.
Résumé : la découpe
de la carte de la RDC et les Etats voisins (en trois dimensions). Depuis le
Kivu, un enfant portant un tambour plus grand que lui jusqu'à un point
un peu plus haut et se met à le jouer. Un adulte prend place depuis La
Province Orientale au bord du fleuve avec en main une sanza. Une femme portant
un panier au dos sort de la brousse congolaise du côté de
Bandundu, elle tient un gong. Un vieillard surgit de l'Equateur avec un
`lokolé' et aux Kasaï deux femmes surgissent avec leur
xylophone. Du Bas Congo une jeune fille joue à la cithare
traditionnelle. Enfin à Kinshasa, un chef d'orchestre donne le ton. Du
Katanga surgit un homme fort masqué dans la crinière d'un lion
qui chante d'une voix trombone : Amour-paix-travail 4 fois dans
toutes langues vernaculaires de la RDC. En même temps, des chants
d'oiseaux harmonieux se font entendre depuis les pays limitrophes et une vache
beugle du côté des voisins de l'Est. Tous ces êtres
deviennent des paraboles projetant au ciel les lettres v-o-d-a-c-o-m. Celles-ci
s'amassent et forment un globe qui est attiré vers le ciel. Sur ce globe
on peut voir couler un fleuve qui passe dans tous les pays où sont
implantés Vodacom et son réseau. Ces membres de l'orchestre en
petit sur le label Vodacom regardent le globe alors qu'on entend :
PLUS GRAND QUE VODACOM, ON N'EST PLUS SUR
TERRE !!!
VODACOM, LEADER DANS LE MONDE CELLULAIRE
SIMPLY THE BEST
4. La
« totémisation » dans la quête du
sensible
Pour s'approprier les pouvoir ou les exploits naturels d'un
objet, d'un animal ou d'une plante, Vodacom peut se choisir une identité
symbolique d'un totem186(*). Considéré comme porteur d'une
identité, le totem peut incarner toutes les représentations que
Vodacom peut vouloir s'attribuer. Pour des raisons stratégiques, il est
préférable que ce totem soit un animal. La faune de la RDC est
pleine d'exemples de ces fauves dont Vodacom peut s'approprier les exploits
légendaires. Par un procédé métonymique très
rencontré dans les sciences héraldiques, Vodacom et son totem
pourront atteindre cette fusion qui selon nous, vitalise l'organisation et
l'inscrit dans l'imaginaire d'une façon effective.
CONCLUSION PARTIELLE
Le marketing de la marque comme quête du sensible
effleure deux catégories de communication d'entreprise : la
communication interne et la communication externe. Elles sont toutes deux des
catégories qui laissent se déployer une communication
institutionnelle chez Vodacom Congo RDC. En dépit de la distinction
faite par certains auteurs comme Yves Krief par exemple, pour qui la
communication commerciale, la communication institutionnelle et la
communication de marque sont incluses dans la « communication
corporate » qui apparaît comme une super structure, nous
avons choisi de ne pas faire la différence entre ces deux concepts.
Dans ce chapitre aussi, nous avons choisi de mettre en exergue
une communication que nous avons qualifiée de
« communication marketing ». C'est cette
dernière qui englobe la communication de marque et la communication du
produit chez Vodacom Congo RDC. Ces deux variantes se déploient sous la
forme d'une communication hors médias et de l'expression de
l'identité de Vodacom. La communication institutionnelle qui sert
à exprimer l'identité de Vodacom promeut en même temps la
marque Vodacom car pour ce cas d'espèce, la marque et le produit ont la
même identité nominale. Les principales techniques de
communication institutionnelle chez Vodacom sont le lobbying et la
communication financière. Ceci ne revient pas à dire que Vodacom
ne recourt point aux autres techniques comme le mécénat culturel
et humanitaire.
La communication de crise, en tant que dispositif
régulateur, fait aussi partie intégrante de la communication
institutionnelle.
Enfin, dans ce chapitre nous avons aussi vu que dans son
évolution la marque Vodacom a accumulé une suite de valeurs. A
cet effet, elle est devenue une source de valeurs ajoutées. Mais en tant
que tel, Vodacom entretient explicitement des devoirs vis-à-vis de ses
utilisateurs et de son marché. Pour clore ce dernier chapitre, nous
avons préféré le faire par une série de
propositions d'un nouveau champ de médiation esthétique.
CONCLUSION GENERALE
1. Rappel du but et des
objectifs
Notre principale quête en élaborant ce travail de
fin d'études était de reconstituer l'essentiel du protocole
stratégique d'expressions symboliques auquel Vodacom Congo RDC a recouru
pour mieux assurer son implantation en RDC. Après s'être bien
implanté, Vodacom recourt toujours à un protocole semblable pour
rester visible dans l'espace public. Par ailleurs, cette quête de
reconstitution du protocole esthétique et de médiation
d'appartenance se mêle avec celle du décodage de ce que nous avons
appelé, à la suite de Bernard Lamizet, la « grammaire
des formes symboliques ». Il était donc question de comprendre
quelle lisibilité le public faisait de la représentation de
Vodacom.
Nous avons soutenu que nos objectifs seraient atteints si,
à l'issue de cette recherche, nous arrivions à cerner quelques
traits de la stratégique symbolique grâce à laquelle
Vodacom Congo RDC assurait sa visibilité, qu'il s'agisse des
activités de production ou de ses participations aux activités
symboliques et culturelles. Nous nous étions lancés aussi le
défi de proposer un autre corps imaginaire face aux fantasmes, aux
croyances et aux mythes de Vodacom déjà existants.
Qu'en est-il maintenant que nous sommes à la fin de
cette recherche ?
2. Quelques résultats de
la recherche
Le présent travail de fin d'études s'inscrit
dans le domaine de la pragmatique du sensible. Nous sommes à mesure de
dire qu'il s'agit purement et simplement d'un survol de la politique
organisationnelle de communication de Vodacom Congo RDC. Cette politique
organisationnelle s'inscrit dans la sémio pragmatique et la
l'éthnosémiotique. Nous sommes partis, en divisant l'espace
d'actions de Vodacom Congo RDC en deux, voire trois scènes : la
scène du réel, la scène de l'imaginaire et la scène
du virtuel.
Toute la stratégie de Vodacom Congo RDC visant à
faire croire quelque chose au sujet de lui-même se déploie en
trois concepts fondamentaux de l'esthétique. Il s'agit de :
d) La poesis
e) L'aisthesis
f) La catharsis
C'est en effet grâce à ces trois concepts que
Vodacom médie son identité graphique, visuelle et imaginaire
à travers :
- L'architecture de ses offices, l'abord de ses offices, ses
enseignes, son logo, ses étendards, la décoration
intérieure des bureaux, etc. Cet aspect de la médiation concerne
ce que nous avons appelé l' « esthétique
du paysage institutionnel »
- La visibilité de Vodacom dans l'espace public par
l'uniforme professionnel des agents, ces agents eux-mêmes ainsi que tous
les objets à deux ou trois dimensions arborant les couleurs et la marque
Vodacom. Il s'agit d'une « esthétique
mobile ».
- La signalétique urbaine et les nombreux panneaux
géants disséminés dans la ville
(l'esthétique du pictogramme)
- La présence dans les manifestations culturelles,
sportives et foraines (L'esthétique de l'identité
organisationnelle)
- Les actions de mécénat culturel et humanitaire
(Esthétique de l'identité organisationnelle)
En outre, nous avons aussi trouvé que
l'esthétique publicitaire chez Vodacom Congo RDC intervient de
manière imposante dans la création de l'image sublimante de cette
organisation. Par les mécanismes de séduction, de reproduction,
d'adhésion et d'objectivation, cette dernière remplit
principalement :
- Une fonction normative ;
- Une fonction descriptive ;
- Une fonction d'identification ;
- Une fonction incitative ;
- Une fonction poétique.
En utilisant certaines formes
d'argumentation (rationnelle, d'autorité et pragmatique), la
communication par l'esthétique publicitaire chez Vodacom Congo RDC
constitue l'une des stratégies d'assaut du marché congolais
à laquelle Vodacom a recouru.
Outre cette communication publicitaire par les médias,
Vodacom recourt le plus souvent à la communication hors médias
pour assurer sa visibilité au niveau des trois scènes d'actions
que sont : l'espace réel, l'espace imaginaire (le mental, les
rumeurs et les fantasmes) et l'espace virtuel (la toile du Web).
Nous nous sommes rendus compte que le public est
enthousiasmé devant les produits et services Vodacom. Face à un
tel enthousiasme qui se rapproche d'une hypnose collective, ce public qui vit
dans l'omniprésence des signes identitaires (logo, couleurs,
étendards) de cette organisation commerciale voit tous ses jugements se
pencher du côté de Vodacom, surtout lorsqu'il est dans une
indécision. Notre hypothèse affirmant que l'adhésion
à Vodacom s'opérait sur la base d'une contagion sociale
s'est avérée vérifiable à la fin.
A travers le pré positionnement de certains personnages
et personnalités qui ne cachent pas leur appartenance à la
famille Vodacom, il se crée une esthétique du personnage
institutionnel. Ici précisément, il s'agit des hauts
cadres, des hauts fonctionnaires, des membres du gouvernement, des cadres des
entreprises publiques, des organisations locales et internationales qui
affichent toujours pour leur contact entre autres numéros, celui
affilié au réseau Vodacom.
La fameuse contagion sociale précitée sous-tend
une « fonction badge » :
« Je suis abonné à Vodacom, j'appartiens à un
certain groupe social de prestige où on compte des cadres, des hauts
fonctionnaires... » Avec cette « fonction badge »
l'appartenance à la famille Vodacom est devenue tributaire d'un certain
nombre de valeurs (ajoutées) attachées au label Vodacom qui a
accédé au rang d'une marque.
Bien avant d'en arriver là, Vodacom Congo RDC qui pour
séduire et convaincre le public congolais a commencé par se
socialiser et se donner un rôle social de premier ordre : la
signalétique urbaine, la lutte contre le Sida, les Ist et les Mst, le
soutien aux Simba de la RDC, le sponsoring des rencontres sportives et
culturelles (au Stade des Martyrs, à la Foire Internationale de
Kinshasa). Par ailleurs, il faut souligner que le langage verbal utilisé
par Vodacom Congo RDC n'est pas loin du langage de grandeur rêvée
du commun des mortels en RDC. C'est un secret de polichinelle, les congolais
croient à la grandeur géographique de leur pays qui augure leur
grandeur en tant que peuple. Vodacom a pu dire : « Un grand
pays, un grand réseau ».
La stratégie de Vodacom a essentiellement
consisté à acquérir une appartenance sociale en
s'intégrant en tant qu'acteur social en RDC. En deux ans d'implantation,
Vodacom a fini par se construire une place de choix au soleil et participe
activement à la reconstruction nationale. Cette entreprise sud africaine
a revêtu un costume congolais. Son action commerciale en RDC a eu les
effets escomptés : en presque deux ans d'implantation il totalise
près d'un million d'abonnés.
En définitive, les médiations esthétiques
et d'appartenance sociale de Vodacom Congo RDC et l'étude des
stratégies d'assaut du public congolais par les expressions symbolique
et le mythe organisationnel nous conduisent vers l'exploration d'un nouveau
champ de recherche en Communication.
3. Domaines d'application
des résultats de la recherche
Les résultats de cette recherche sont d'application
dans tous les domaines de la vie. Dans le cas précisément des
organisations, commerciales ou non, le recours à l'esthétique en
tant que processus d'influence est une stratégie très efficace.
Elle complète, sans l'anéantir, la stratégie marketing.
Son rôle est celui de maintenir le rapport entre les partenaires dans un
échange commercial ou non dans un état
d'intercompréhension subjectivé. Il est important de commercer,
pour ce qui est des entreprises en misant sur les représentations.
La démarche qui consiste à mettre en exergue ces
images sublimantes dans le but de garder captif son partenaire remonte aux
temps anciens. Déjà bien développée dans les
relations interpersonnelles, elles constituent la clef de voûte de notre
actuelle démarche. En d'autres termes, nous voulons dire que les
organisations commerciales développent au cours du siècle
présent un nouveau type de relation avec leurs clients, semblable
à une relation intersubjective.
Après tout, une organisation n'est qu'une personne
`morale'. L'apport du présent travail est d'ouvrir une nouvelle
perspective car il tente d'aligner les médiations esthétiques
avec l'appartenance sociale, fruit d'une identité sociale acquise. Nous
sous-entendons que les organisations deviennent des acteurs sociaux sur le
terrain de leur activité. L'auto attribution d'un rôle social et
le recours au langage du lieu est un atout essentiel.
FIN
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Gallimard, 1990
20. Jurgen, H., L'espace public, Paris,
Ed. Payot, 1978
21. Kapferer, J.-N., Le chemin de la
persuasion, Paris, Ed. Dunod, 1984
22. Kapferer, J.-N., Les marques. Capital de
l'entreprise, Paris, Ed. d'Organisation, 1998
23. Kapferer, J.-N., Les marques à
l'épreuve de la pratique, Paris, Ed. d'Organisation,
2002
24. Luhan, Mc., Pour comprendre les
médias, Paris, Ed. du Seuil, 1977
25. Michaud, Y., Critères esthétiques
et jugement de goût, Nîmes, Jacqueline Chambron,
1999
26. Mucchielli, A., Dictionnaires des méthodes
qualitatives en sciences humaines et sociales, Paris, Armand
Colin, 1996
27. Panofsky, E., Les antécédents
idéologiques de la calandre Rolls Royce, Paris, Ed. Le
Promeneur, 1988
28. Péquignot, B., Pour une sociologie
esthétique, Paris, L'Harmattan, 1999
29. Popper, Fr., Le déclin de
l'objet, Paris, Chêne, 1975
30. Schaeffer, J.-M., Les célibataires de
l'art. Pour une esthétique sans mythes, Paris, Gallimard,
1989
31. Semprini, A., Le marketing de la
marque, Paris, Ed. Liaisons, 1992
32. Semprini, La marque, Paris, PUF,
QSJ n°2982, 1995
33. Sicard, M. C., La métamorphose des
marques, Paris, Ed. d'Organisation, 1998
34. Verheuge, R., Gérer l'utopie, l'action
culturelle dans la cité, Aix-en-Provence, Edisud, 1988
ARTICLES
1. Amphoux, P., Ducret, A., « La mémoire des
lieux » in Cahiers internationaux de sociologie,
LXXIX, 1985, p 197-2002
2. Chamberon, J.-C., « Pour une production symbolique
des formes sociales. De la sociologie de l'art et de la littérature
à la sociologie de la culture » in Revue
française de sociologie, XXVII, 1986, p. 505-529
3. D'Almeida, N. et merran, S., « Le corps glorieux des
institutions : analyse de l'esthétique mobile de l'uniforme
professionnel » in Recherches en communication
n°17, Bruxelles, UCL, 2002, p 61-75
4. Dufrène, B., « Organisations internationales
humanitaires et lustre culturel » in Recherches en
communication n°17, Bruxelles, UCL, 2002, p
5. Gryspeerdt, A et Marrion, P., « Esthétique
des organisations : présentation du dossier » in
Recherches en communication n°17, Bruxelles,
UCL, 2002, p.7-15
6. Heinich, N., « Esthétique, symbolique et
sensibilité » in Agone n°13,
1995, p.15-55
7. Jauss, H. R., « Jouissance
esthétique » in Poétique,
n°39, septembre 1979, p.261-274
8. Lamizet, B., « Esthétique institutionnelle.
Médiations esthétiques de l'organisation et de
l'appartenance » in Recherches en
communication n° 17, Bruxelles, UCL, 2002, p 17-31
9. Mucchielli, A., « Aux sources de l'influence. La
décomposition du processus d'influence »in
Recherches en communication n°6, Bruxelles, UCL,
2000, p201-224
10. Quinton, P., « Stratégies esthétiques
de l'organisation et pragmatique du sensible » in
Recherches en communication n° 17, Bruxelles,
UCL, 2002, p77-93
11. Rasse, P., « Médiations, entre idéal
théoriques et application pratique » in Recherches
en communication n°13, Bruxelles, UCL, 2000, p 61-75
12. Servais, Chr. Et Heller, Th., « L'organisation au
regard de l'esthétique » in Recherches en
communication n°17, Bruxelles, UCL, 2002, p.
MEMOIRES ET THESES
1. Servais, Chr., Généalogie de la
figure-médiation esthétique et destination,Lille,
Université du Septention, 2001
TABLE DES MATIERES
PLAN DU TRAVAIL
2
I. INTRODUCTION
4
1. LE CHOIX DU SUJET
4
2. BUT ET OBJECTIFS DU TRAVAIL
5
3. DOMAINE DE RECHERCHE
6
4. ETAT DE LA QUESTION
7
5. PROBLEMATIQUE
8
6. HYPOTHESE
10
7. APPROCHE METHODOLOGIQUE
12
8. DIFFICULTES RENCONTREES
13
II. CADRE THEORIQUE
13
III. DEFINITION DES CONCEPTS
18
1. Les médiations esthétiques
18
2. L'appartenance sociale
19
3. Stratégie
20
4. Mythe d'organisation
20
CONCLUSION PARTIELLE
20
Chapitre premier
21
PRESENTATION DE VODACOM CONGO RDC
21
Rappel
21
1. HISTORIQUE DE VODACOM CONGO RDC
21
2. STATUT JURIDIQUE DE VODACOM CONGO RDC
23
3. OBJET SOCIAL DE VODACOM
24
4. MISE EN SERVICE
24
5. LES PRODUITS ET SERVICES VODACOM
24
6. LE DISPOSITIF TECHNIQUE DU RESEAU VODACOM
25
8. ETAT DE LA COUVERTURE DU TERRITOIRE
NATIONAL (juin 2004)
25
CONCLUSION PARTIELLE
27
Chapitre deuxième
28
APERCU DU PROTOCOLE ESTHETIQUE DE VODACOM CONGO
RDC A TRAVERS L'ESTHETIQUE DE LA PUBLICITE
28
Rappel
28
1. LES GRANDS TYPES D'ESTHÉTIQUE PUBLICITAIRE
CHEZ VODACOM
29
2. LES FONCTIONS DE LA CRÉATION PUBLICITAIRE
CHEZ VODACOM CONGO RDC
33
3. LES FORMES D'ARGUMENTATION DANS LA
PUBLICITÉ CHEZ VODACOM CONGO RDC
36
4. LES MÉCANISMES DE LA COMMUNICATION
PUBLICITAIRE CHEZ VODACOM CONGO RDC
39
5. L'ESPACE INTÉRIEUR ET LES ABORDS DES
OFFICES COMME MOYEN DE CRÉATION D'UNE IMAGE SUBLIMANTE DE VODACOM
40
CONCLUSION PARTIELLE
42
Chapitre troisième
43
LA GRAMMAIRE DES FORMES SYMBOLIQUES ET ESTHETIQUES
CHEZ VODACOM
43
Rappel
43
1. LA PRESENCE DANS LES MEDIAS AUDIOVISUELS
44
2. LA PRESENCE DANS L'ESPACE PUBLIC A TRAVERS LES
AFFICHES ET PANNEAUX PUBLICITAIRES, LES COULEURS, LE LOGO, LE TOTEM ET LES
ETENDARDS DE VODACOM
46
3. LA PRESENCE DANS LES MANIFESTATIONS PUBLIQUES,
SPORTIVES, HUMANITAIRES OU CULTURELLES
47
4. LA PRESENCE DANS LES FANTASMES, LES RUMEURS ET LA
MYTHOLOGIE SOCIALE
51
5. LA PRESENCE PHYSIQUE DANS LA CITE A TRAVERS
L'UNIFORME PROFESSIONNEL DES EMPLOYES (ESTHETIQUE MOBILE)
52
6. LA PRESENCE A TRAVERS LES BATIMENTS ET LES FORMES
ARCHITECTURALES VISIBLES SUR LA PLACE PUBLIQUE
56
CONCLUSION PARTIELLE
60
Chapitre quatrième
61
LE MARKETING DE LA MARQUE VODACOM COMME QUETE DU
SENSIBLE
61
Rappel
61
I. LA COMMUNICATION HORS MEDIA CHEZ VODACOM
63
II. L'EXPRESSION DE L'IDENTITE DE LA MARQUE VODACOM
PAR LA COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE
67
III. LE MARKETING DE LA MARQUE VODACOM
70
CONCLUSION PARTIELLE
82
CONCLUSION GENERALE
83
1. Rappel du but et des objectifs
83
2. Quelques résultats de la recherche
83
3. Domaines d'application des résultats de la
recherche
86
BIBLIOGRAPHIE
87
TABLE DES MATIERES
89
* 1 A. Gryspeerdt et P. Marion,
« Esthétique des organisations : présentation du
dossier » in Recherches in communication
n°17, Bruxelles, UCL, 2002, p. 7
* 2 B. Dufrène,
« Organisations internationales, humanitaires et lustre
culturel » in Recherches en communication,
Bruxelles, UCL, 2002, pp. 131-149
* 3
www.webnetmuseum.org/html/fr/expo_retr_fredforest
* 4 P. Quinton,
« Stratégies esthétiques de l'organisation et
pragmatique du sensible » in Recherches en
communication n°17, Bruxelles, UCL, 2002, p.82
* 5 En marketing, il est
supposé qu'il faut du temps pour qu'un signe acquière de la
valeur et devienne un signifiant valorisé au point d'influencer les
consommateurs (ici, de la téléphonie cellulaire) qui sont
prêts à acheter plus cher les produits et services arborant ce
label (Vodacom). Autrefois simple nom d'un nouveau produit, aujourd'hui Vodacom
est un bel exemple d'un produit nouveau qui a réussi, une
marque. Au fur et à mesure que Vodacom s'implantait en RDC,
grâce à une distribution conséquente et grâce
à sa capacité de s'investir dans les médias publicitaires,
Vodacom a acquis une notoriété élargie, mieux une
image.
* 6 J.-N. Kapferer.,
La marque, Paris, Ed. d'Organisation, 1996 & A.
Semprini, Le marketing de la marque, Ed. Liaisons,
Paris, 1992
* 7 Comme nous allons le voir
dans le chapitre quatrième de ce travail de fin de cycle, Vodacom a fait
passer son produit à un traitement pour le faire passer de son simple
statut de produit à celui d'une marque. Le marketing particulier de
cette marque peut justifier le niveau qu'occupent le produit et les services
Vodacom dans le mental du public.
* 8 B. Lamizet,
« Esthétique institutionnelle. Médiation
esthétique de l'organisation et de l'appartenance » in
Recherches en communication n°17, Bruxelles,
UCL, 2002, p. 20
* 9 Ce concept emprunté
à l'éthnométhodologie d'Harold Garfinkel renvoie aux
modèles culturels et sociaux. Pour les congolais, l'extension
géographique et le fameux scandale géologique du sol et du
sous-sol de leur territoire sont devenus des croyances, mieux des mythes
sociaux. Vodacom Congo RDC a largement utilisé cette doxa en toile de
fond de presque tous ces messages pour convaincre le public congolais et le
convaincre d'adhérer à la famille Vodacom pour se faire valoriser
aux yeux des autres.
* 10 Opinion communément
admise, ce que l'on sait être vrai et qui est partagée par les
membres d'une communauté
* 11 Une dimension de ce que
nous avons appelé `mythes sociaux' est révélée par
ces récits qui démontrent par eux-mêmes que Vodacom est une
puissante organisation, ses employés ont les meilleurs salaires du pays,
Vodacom est l'entreprise qui s'investit le plus dans les problèmes
sociaux du pays, acheter Vodacom c'est adhérer à une grande
famille, c'est acheter la nouveauté.
* 12 N. d'Almeida et S.
Merran, « Le corps glorieux des institutions : analyse de
l'esthétique mobile de l'uniforme professionnel » in
Recherches en communication n° 17, Bruxelles,
UCL, 2002, pp 61-75
* 13Ph. Quinton.,
« Stratégies esthétiques de l'organisation et
pragmatique du sensible » in Recherches en
communications n° 17, Bruxelles, UCL, 2002, p. 78
* 14 L'approche hypnotique
empruntée à la psychanalyse est pour notre recherche un des
moyens qui expliquent le mieux l'attitude du public face à ce qui lui
exposé par les différents acteurs sociaux et les organisations
qui le sollicitent sans cesse.
* 15 B. Ollivier,
« Non verbal, médiation, stéréotype :
à côté des discours et de l'organisation ou en amont et en
dessous ? » in Non verbal et
organisation, Paris, L'Harmattan, 2000, p.59
* 16 Sciences de l'information
et de la communication
* 17 Branche de la
sémiologie qui considère les rites ethnologiques et ses pratiques
comme des signes porteurs de signification
* 18 Dans son livre
« La distinction. Critique social du
jugement », le sociologue français Pierre
Bourdieu fonde la critique sociale du jugement par cet « habitus
culturel » qui peut être compris comme l'ensemble des
éléments socialisés, acceptés et pratiqués
par un groupe d'individus ou une société. C'est le fondement de
tout jugement social d'un membre d'un groupe déterminé qui est
une sorte de patrimoine social sur les jugements.
* 19 A. Gryspeerdt et P.
Marion, op. cit. p.8
* 20 W. Benjamin,
Paris, capitale du XIXième siècle. Le livre des
passages, Paris, Ed Le Promeneur, 1971. p. 47
* 21 E. Panofsky,
Les antécédents idéologiques de la calandre
Rolls-Royce, Paris, Le Promeneur, 1996
* 22 Une célèbre
marque d'automobile anglaise
* 23 Il s'agit là d'un
enjeu de taille qui conditionne sa vie ou sa mort, l'arrêt ou la
poursuite de ses activités économiques. La disparition de CWN que
Vodacom a remplacé en est une preuve éloquente.
* 24 W. Howard et I. Auras,
Musique et culture, PUF, Paris, 1963, p.23. Cette
essence est liée à ce que nous avons appelé dans cette
même introduction croyances et mythe social liées tous au
rêve de grandeur des congolais qui croient qu'ils sont un grand peuple
parce qu'ils appartiennent à un pays géographiquement grand.
* 25 Dans son livre
« La distinction », le sociologue
français Pierre Bourdieu fonde la critique sociale du jugement sur cet
« habitus culturel » qui peut être compris comme
l'ensemble des éléments socialisés, acceptés et
pratiqués par un groupe d'individus ou une société. C'est
le fondement de tout jugement social d'un membre d'un groupe
déterminé, qui est une sorte de patrimoine social sur les
jugements.
* 26 C. Servais et Th. Heller,
« L'organisation au regard de l'esthétique » in
Recherches en communication n°17, Bruxelles,
UCL, 2002, p.35
* 27 A. Gryspeerdt & Ph.
Marion, « L'esthétique des organisations » in
Recherches en Communication n° 17, UCL,
Bruxelles, 2002, p.13
* 28 P. Quinton, op. cit.
p.78
* 29 R. Pinto et M. Grawitz,
Méthodes des sciences sociales,
3ème édition, Paris, Dalloz, 1969, p.354
* 30 idem
* 31 G. Gurvitch,
Traité de sociologie, Paris, Dalloz, 1950, p.11
* 32 A. Laramée et B.
Vallée, Recherche en communication. Eléments de
méthodologies, Quebec, PUQ, 1991, p.71
* 33 Courant de la sociologie
américaine dont les tenants sont Margaret Mead, Max Weber et Schutz. En
gros, on peut dire que l'interactionnisme symbolique est sociologie
interprétative, une microsociologie et une sociologie situationnelle.
* 34 B. Lamizet,
« L'esthétique institutionnelle » in
Recherches en communication, Bruxelles, UCL, 2002,
p.17
* 35 J. Habermas,
L'espace public, Paris, Edit. Payot, 1993, p.83
* 36 A. Mucchielli,
« Aux sources de l'influence. La décomposition du processus
d'influence » in Recherches en
communication n°6, Bruxelles, UCL, 1996, p.210
* 37 Pourparlers de paix
initiés par l'Onu et l'Union africaine mis sous l'égide du
Président ThaBo Mbeki. Ces pourparlers se sont déroulés en
terre sud-africaine à Sun City et à Pretoria et ont abouti
à la signature d'un accord global et inclusif entre tous les
belligérants de la guerre en RDC depuis avril 2003.
* 38 H. R. Jauss,
Pour une esthétique de la réception
(2ème édition),
Paris, Gallimard, 1990, 336 pages
* 39 P. Quinton, op. cit
p.80
* 40 Dans le dictionnaire
encyclopédique des sciences de l'information et de la communication,
Bernard Lamizet met cette `catharsis' dans le lot de ce que les grecs
considéraient comme le processus de d'ordre psychologique et social par
lequel le public s'identifiait symboliquement au personnage qu'il voyait sur la
scène, il adhérait à ses réactions, à son
discours et à son comportement au point de rendre manifeste une forme
d'oubli de soi. Dans le cinéma par contre, l'identification du
spectateur se fait par la médiation de l'image et non en présence
des acteurs.
* 41 B. Lamizet,
« L'esthétique institutionnelle » in
Recherches en communication n°17, Bruxelles,
UCL, 2002, p.19
* 42 J.-N., Kapferer,
Les chemins de la persuasion, Paris, Dunod, 1984
* 43 Meunier, J.P,
« Deux modèles de la communication des savoirs »,
p.3 (
file://C:\WINDOWS\Bureau\Porte-documents\Grems)
* 44 J.P Meunier, idem
* 45 La RDC est quelque de
dur, de fort et de puissant
* 46 Expression très
employée en lingala de Kinshasa qui signifie « puissant,
fort, riche »
* 47 Qui veut dire :
« qui n'agit qu'une fois, pas deux fois » ou
« qui n'échoue point »
* 48 En lingala on emploie
souvent cette expression pour dire qu'on est différent, qu'on fait une
fois et on réussit. Contrairement à ceux qui multiplient les
tentatives et les essais avant d'atteindre l'objectif
* 49 Voir le chapitre sur le
marketing de la marque
* 50 « Simplement
le meilleur »
* 51 J.P. Meunier, op. cit
* 52 Ibidem
* 53 Grâce à
d'autres messages publicitaires et grâce aux actions de marketing
* 54 Les sciences de la
communication empruntent les usages cliniques de l'hypnose
développés et théorisés par Milton
Erickson, qui est très proche de Gregory Bateson. Il ne s'agit
pas de la domination d'un esprit sur un autre, mais d'un co-pilotage
très fin, mutuel et vigilent de la relation ; non pas le sommeil
mais l'ajustement et la mise en commun d'une même expérience
émotionnelle.
* 55 D. Bougnoux,
Introduction aux sciences de la communication, Paris,
Ed. La découverte, 1998, p.74
* 56 J. Caune,
Pour une éthique de la médiation. Le sens des
pratiques culturelles, PUG, Grenoble, p.194
* 57 J. Caune, op. cit, p.
85
* 58 B. Lamizet et A. Silem,
Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et
de la communication, Paris, Ellipses, 1997, p.364
* 59 P. Rasse,
« Entre l'idéal théorique et application » in
Recherches en communication n°13, Bruxelles,
UCL, 2000, p.62
* 60 C. Servais,
« D'un procès à l'autre : pour une
esthétique des médias » in Recherches en
communication n°13, Bruxelles, UCL, 2000, .p. 106
* 61 Lamizet, B. & Silem,
A., op.cit., p.520
* 62 Idem
* 63 B. Lamizet,
« L'esthétique institutionnelle », op.cit
* 64 D. Bougnoux,
Introduction aux sciences de la Communication, op. cit. p. 74
(Pour cet auteur, l'hypnose, l'influence et la transe constituent les
états modifiés de conscience pendant lesquels le contenu de la
communication approche de zéro tandis que la relation tend vers
l'infini. Milton Erickson est le pionnier de l'usage clinique de ces trois
états)
* 65 La société
sud africaine des postes, téléphones et
télégraphes
* 66 Global System Mobile
* 67 Vodacom est l'un des
premiers groupes à avoir initier l'usage de la carte
prépayée pour résoudre le problème des factures de
téléphone. C'est pourquoi, il a adopté le slogan
« Leader dans le Monde Cellulaire »
* 68 Société
financière détenant des participations dans d'autres
sociétés dont elle assure l'unité de direction et le
contrôle des activités
* 69 Une fusion
* 70 La RDC avait il y a de
cela 5 ans une des télédensités les plus humiliantes au
monde, soit 0,07% ou 1 téléphone pour 1300 habitants, selon les
chiffres officiels de l'Union Internationale des
Télécommunications. En mai 2003, ce même organisme classe
la RDC parmi les rares pays africains dont les
télédensités nagent entre 25 et 30%. C'est pourquoi
Vodacom a opté pour le message « RDC terre d'avenir. Pays
d'espoir »
* 71 « Couverture
totale comme jamais auparavant »
* 72 http://www.vodacom.net
* 73 Toutes les informations
contenues dans ce chapitre ont été obtenues auprès des
services de Vodacom Congo (RDC) de Kinshasa. Nous ne manquerons pas citer le
recours à toutes la documentation et publications relatives à
Vodacom, retrouvées dans les offices de Vodacom comme des
dépliants, des rapports de stages, des mémoires et d'autres
monographies.
* 74 Voir leur liste en
annexe
* 75 La liste des
partenaires distributeurs de Vodacom (les super Dealers)
Super dealer
|
Contact
|
Téléphone
|
Adresse
|
2XT COM
|
Bob Tshibanda
|
+243 81 555 0607 +243 81 555 0617
|
Av. De la justice Gombe / Kinshasa
|
FUJI IMAGE SERVICE
|
Sunil Mehta Dave Bijal
|
+243 81 994 4520 +243 81 999 9777
|
Immeuble Botour / Gombe / Kinshasa
|
DISTRITEL
|
José Bukedi Morris Buangi
|
+243 81 813 0845 +243 81 812 6603
|
Bracongo / Gombe / Kinshasa
|
AFRICAN IMPEX
|
Fred Azarbaksh
|
+243 81 444 0054 +243 81 991 5009
|
Grand Hotel /Gombe / Kinshasa
|
SHIVACOM
|
Mabel Jana Afzal
|
+243 81 811 0811 +243 81 814 2345 +243
81 501 9848
|
Hotel Memling / Gombe / Kinshasa
|
CONGOTEL
|
Feruzi
Kazadi Nyembwe
|
+243 81 503 6091
+243 81 700 0030
|
|
CSL/VSC
|
Felly Samuna
Huguette Samu
|
+243 81 500 7414 +243 81 810 0000 +243 81
519 9090
|
Forescom / Gombe / Kinshasa
|
CODICELL
|
Emilie Tundombo
Izo
|
+243 81 508 1020 +243 81 810 0498
|
Av. Colonel Ebeya, n° 687/ Gombe / Kinshasa
|
BELTEXCO
|
Ali Rawji Vimal Vasudevan
|
+243 81 810 2051 +243 81 991 0101
|
Croisement Av. du Marché et de la Poste / Gombe /
Kinshasa
|
LES MUTSHIS
|
Jean Pierre Mukeba Jose Mukeba
|
+243 81 658 0457 +243 81 813 6847
|
Av Université N°69, Q/.Mombele, C/Limete
|
MONALUX
|
Pauline Mona Valery Mona
|
+243 81 600 0904 +243 81 603 7279
|
Kananga
|
AGRICODIS
|
Josee Lopez Martins Lopez
Leon Lopez
|
+243 81 510 7249 +243 81 510 7171
|
Bas Congo
|
DISATT CONGO
|
Didier Kindambu Cathy Zongwe
|
+243 81 700 5104 +243 81 503 4760 +243
81 508 9557
|
Immeuble OGEDEP / Gombe / Kinshasa
|
TRANSCOM
|
Sel Mpoko
Biankunzu Bakanadia
|
+243 81 500 4144
|
|
PSAROMATIS
|
Coundouris P. Psaromatis Yanni
|
+243 81 815 7336
|
Lubumbashi
|
ECONOMOU
|
Georges Economou
|
+243 81 509 6454 +243 81 895 9001 +243 81 725 1051
|
Gbadolite / Equateur
|
SCF
|
Abdallah Wazni
|
+243 81 990 9999
|
|
ECONOMAT
|
Didier Bonyeme
|
+243 81 700 6642
|
|
MERAJ
|
Elie Abou Arraj
|
+243 81 894 8575
|
Av. de l'Equateur n°24 /Gombe / Kinshasa
|
NOVOCEL
|
Marcel Efambe
|
+243 81 992 6222
|
|
Ets KABOYI
|
Elie Kaboyi
|
+243 81 521 5283
|
|
STARCOM
|
Mohammed Assan
|
+243 81 980 8585
|
Kivu
|
COPRODEV
|
Nico Mangoma Mambila
|
+243 81 250 6208
|
|
SYNERGY INT
|
Kitenge Lubamba
|
+243 81 993 3829
|
|
AL PARC
|
Djuma Badjoko
|
+243 81 991 9368
|
|
* 76 Voir à ce sujet le
tarif de Vodacom Congo en annexe de ce travail
* 77 Le tableau
tarifaire des services Vodacom Congo RDC
Service
|
Heures de pointe ($)
|
Heures creuses ($)
|
Appel Vodacom Vodacom
|
0.26
|
0.16
|
Appel autres réseaux
|
0.26
|
0.24
|
International Zone A
|
0.40
|
0.40
|
International Zone B
|
0.70
|
0.70
|
International pays limitrophes
|
0.30
|
0.30
|
Consultation Vodamail
|
Gratuite
|
Gratuite
|
SMS Vodacom à Vodacom
|
0.05
|
0.05
|
SMS International
|
0.20
|
0.20
|
SMS Vodacom a Oasis
|
0.10
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0.10
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Réception SMS
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Gratuite
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Gratuite
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Bible
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0.05
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0.05
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SMS vers Email
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0.05
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0.05
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Email vers SMS
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0.05
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0.05
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Taux de change
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0.05
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0.05
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Prière du jour
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0.05
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0.05
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Répertoire électronique
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0.05
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0.05
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Horoscope
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0.05
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0.05
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Horaire de vol
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0.05
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0.05
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Rappelez-moi SVP
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0.01
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0.01
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Top Mélodies Top Images
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0.05
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0.05
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* 78 B. Lamizet et A. Silem la
définissent comme « une forme de communication ayant deux
fonctions essentielles : faire connaître et faire
agir. »
* 79 P. Quinton,
« Stratégies esthétiques de l'organisation et
pragmatique du sensible » in Recherches en
communication n°17, Bruxelles, UCL, 2002, p.81
* 80 B. Lamizet et A. Silem,
op. cit.462
* 81 P. Quinton, op.cit,
p.81
* 82A. Semprini,
Le marketing de la marque, Paris, Ed. Liaisons,
1992
* 83 J.-N. Kapferer,
La marque, Ed. d'Organisation, 1996
* 84 P. Quinton, op.cit
* 85 B. Lamizet, op. cit,
p.17
* 86 B. Lamizet, et A. Silem,
op. cit. , p. 462
* 87 F. Forest, op. cit.
p.11
* 88 Mc Luhan, Pour
comprendre les médias, Ed. du Seuil, Paris, 1968, p.
266.
* 89 Quand en lingala on dit
d'un tel qu'il arrive, on sous-entend qu'il apporte la solution. Dans un
langage enfantin : « Papa ou Mama aye »
pour dire « Papa ou Maman est là » signifie
en fait : « Finis les pleurs »,
« finie la faim »
* 90 Opt. cit, p. 20
* 91 Fr. Popper, Le
déclin de l'objet d'art, Paris, Chêne, 1975, p.46
* 92 B. Lamizet, op. cit , p
23
* 93 Lamizet, B.,
« L'esthétique institutionnelle », op. cit., p
22
* 94 L'ensemble
stabilisé des pratiques normalisées et normatives se
caractérisant par une forte valeur symbolique pour les acteurs
sociaux
* 95 Elle consiste à
identifier socialement un acteur que l'on se trouve dans l'espace public en lui
attribuant une fonction, un statut, mieux un rôle
* 96 Figure de
rhétorique qui consiste ici particulièrement à
représenter le tout (Vodacom et sa marque) par la partie
valorisée
* 97 Invention (recherche des
idées), Disposition (organisation rationnelle des arguments),
Enonciation (publication du projet), Action (le recours à tous les
moyens relevant du jeu d'acteurs pour convaincre) et Mémoire (l'ensemble
des astuces mnémotechniques par lesquels les locuteurs apprennent et
apprennent.)
* 98 B. Lamizet et A. Silem,
op. cit., p.521
* 99 Il consiste à faire
apparaître ses choix sociaux, idéologiques et politiques sous la
forme d'actions ou d'interventions dans l'espace public.
* 100 L. Sfez,
Dictionnaire critique de la communication, tome1,
PUF, Paris, 1993, p. 493
* 101 B. Lamizet et A. Silem,
op. cit. , p.463
* 102 Qui dépend de la
doxa
* 103 Maladies Sexuellement
Transmissibles
* 104 Infections Sexuellement
Transmissibles
* 105 B. Lamizet et A. Silem,
op. cit. p.464
* 106 Abréviation de
Short Message's Service
* 107 « Je suis
très puissant, je suis riche, j'ai le pouvoir. »
* 108 Elle est soit forte de
poitrine ou de bassin dans sa morphologie.
* 109 B. Lamizet et A. Silem,
op. cit, p.465
* 110 B. Lamizet, op. cit,
p.25
* 111 A. Gryspeerdt et P.
Marion, « L'esthétique des organisations, présentation
du dossier » in Recherches en communication
n°17, Bruxelles, UCL p. 7
* 112 Vodanews n°6,
p.12
* 113 R. Barthes,
« Eléments de sémiologie » in
Communication n°4, p. 91-135
* 114 E. Kasongo
Ibanda, Notes du cours de Théories et analyse du langage
audio-scripto-visuel et paralangage, Unikin/G2 Communication,
2004, p 2 (Inédit)
* 115 B. Ollivier, op. cit
* 116 Fr. Bernheim,
Guide de la publicité et de la communication,
Paris, Larousse, 2004, p.184/187
* 117 Ces couleurs ne sont pas
hostiles sur le plan culturel chez les africains et les congolais en
particulier
* 118 D. Bougnoux,
La communication par la bande, Paris, la
Découverte, 1992, p.76
* 119 Un des slogans
magnifiant la puissance de Vodacom. Ce slogan existait déjà dans
le jargon populaire pour dire « RDC eloko ya
makasi ». Il est issu d'une chanson populaire d'un artiste
musicien congolais qui a brossé dans un tableau le pluralisme
ethnoculturel de la RDC. Ce slogan était très employé lors
de la victoire des Simba de la RDC sur les Etalons du Burkina-Faso à la
CAN 98 qui a eu lieu au Burkina-Faso.
* 120 B. Lamizet, op. cit,
p.18
* 121 P. Quinton, op. cit,
p.87
* 122 H. R. Jauss, op. cit,
p.61
* 123 P. Quinton, op. cit.,
p.81
* 124 J. Baudrillard,
Le système des objets, Paris, Gallimard, 1968,
* 125 J.-M. Schaeffer,
Les célibataires de l'art, Paris, Gallimard,
1996
* 126 B. Borja de Mozota,
Design et management, Paris, Ed. d'Organisation,
1990
* 127 Grande rencontre de
football opposant les clubs de certains pays où Vodacom est
implanté, entre autres la RDC et la RSA. Se déroulant au mois de
juillet, ce challenge qui prend de plus en plus de l'ampleur met à la
disposition de l'équipe gagnante une colossale somme d'argent et un
trophée Vodacom. En 2004, lors de la 5ème
édition, c'est l'A.S V.Club de Kinshasa qui a raflé le meilleur
prix.
* 128 Ligue Nationale du
Football association qui met aux prises les différentes formations de la
RDC. L'équipe championne est désignée pour
représenter la RDC à la Ligue des Champions au niveau
continental. Pour cette neuvième édition, c'est le Daring Club
Motema Pembe qui a remporté le titre et a empoché un
chèque de 20.000 $ Us.
* 129 B. Lamizet, op.cit., p.
22
* 130 Plate-forme
montée sous forme d'estrade sur laquelle s'exécutent les
prestations des groupes musicaux.
* 131 La liste complète
de tous les partenaires de Vodacom se trouve en annexe.
* 132 Voir annexe n°V
* 133 Tableau
récapitulatif des actions sociales de Vodacom
Activités
|
Description
|
Valeur (USD)
|
Construction d'une école à Mbuji Mayi dans le
Kasaï
|
Construction de 6 salles de classe, des installations sanitaires
et du bureau du préfet
|
75000
|
Noël avec les orphelins et vieillards de Kinshasa
|
Visite et dons des vivres de première
nécessité (sucre, riz, lait en poudre, huiles
végétales, mais...) et savons pour sept orphelinats et un hospice
des vieillards.
|
5000
|
Visite du Président de la République dans le
Kasaï
|
Achats des produits de nettoyage de la ville de Mbuji Mayi
à l'occasion de la visite du Président Kabila
|
2000
|
Noël avec les enfants déshérités du
Katanga
|
Don à la Fondation Laurent Désiré Kabila
pour les enfants réfugiés de la province du Katanga.
|
5000
|
Appel pour les enfants à Noël
|
Don au Fonds Social de la République Démocratique
du Congo pour achat de produits vivriers et des jouets en faveur des enfants
vivant dans les territoires sous occupation, précisément dans les
provinces de l'Equateur & Kivu
|
5000
|
Entretien et réhabilitations des ronds-points de Mbuji
Mayi
|
Entretien et réhabilitation du Rond point situé
à proximité du Switch Vodacom à Mbuji Mayi
|
3000
|
Journée Mondiale du SIDA/VIH
|
Contribution de Vodacom Congo auprès du Programme
Nationale de Lutte contre le VIH/SIDA (PNLS) pour l'organisation de la
Journée Mondiale contre le VIH/SIDA et mise a disposition du PNLS d'un
lot des dépliants et T-shirts, support de sensibilisation de ladite
journée
|
2000
|
Réhabilitation du centre de dépistage du SIDA/HIV
de Matadi/Bas-Congo Province
|
Réhabilitation et rafraîchissement de la peinture du
centre de dépistage du SIDA/HIV de Matadi/Bas-congo
|
4750
|
Entretien et réhabilitations des ronds-points de
Kinshasa
|
Réhabilitation et entretien hebdomadaire des ronds-points
près de la cour de Justice et Nelson Mandela, a Kinshasa/Gombe. Des
pancartes y ont été placées pour indiquer que Vodacom
Congo est l'entreprise qui exécute lesdits travaux.
|
2726
|
Réfection du bâtiment abritant le
Ministère des Postes téléphone et
télécommunications
|
Achat des fournitures de bureau pour le ministre, la salle de
conférence et le bureau du conseiller; peinture des 4 niveaux du
ministère des PTT sur demande à tous les opérateurs GSM
|
13051
|
Réhabilitation de l'éclairage électrique
à l'hôpital de Kintambo
|
Réhabilitation de l'éclairage électrique
à l'hôpital de Kintambo situé dans un quartier populaire de
Kinshasa.
|
5000
|
Réhabilitation de la salle d'urgence des cliniques
universitaires.
|
Réhabilitation de 34 chambres d'hospitalisation des
maladies, des installations sanitaires et de l'éclairage
électrique dans le pavillon d'urgence des cliniques universitaires de
Kinshasa (3 chambres d'hospitalisation seulement étaient disponibles
avant ces travaux de réfection)
|
37294
|
Mise en service du groupe électrogène a
l'hôpital de Miabi
|
Réparation et mise en service du groupe
électrogène, l'éclairage ainsi que l'ouverture du service
de radiologie à l'hôpital de Miabi (le service le plus proche
était situé à 40 Km).
|
5280
|
Télédons 2003 avec le Lions Club District 409
|
Don aux enfants orphelins vivant avec le HIV/SIDA, par le biais
de Lions Club District 409, ainsi que frais de diffusion à la RTNC de la
chanson de sensibilisation de la campagne Télédons 2003, «
l'Hymne à l'enfant orphelin, victime du SIDA»
|
11000
|
Journée internationale de la femme - 8 mars 2003
|
Contribution de Vodacom Congo auprès du ministère
des affaires sociales pour l'organisation de la Journée internationale
de la femme
|
5030
|
Compétition de handball - UFHAC (Zone IV)/Eliminatoires
des jeux africains d'Abuja
|
Allocation d'un ordinateur avec imprimante,
téléphones et autres fournitures pour l'organisation de la
compétition des éliminatoires des jeux africains d'Abuja
organisée par l' UFHAC, Union des Fédérations de Handball
d'Afrique Centrale.
|
6000
|
Réhabilitation de l'Hôpital général de
la Rive - Kinshasa
|
Réhabilitation d'un pavillon d'hospitalisation des malades
à l'hôpital général de la Rive de Kinshasa
|
8029
|
Projet de distribution des bancs (pupitres) pour les
écoles de la RD Congo
|
Commande de 1000 bancs à l'école professionnelle "
DON BOSCO" pour une distribution mensuelle dans les écoles
démunies de la RDC sur demande du ministère de
l'éducation
|
40000
|
Total
|
|
235160
|
* 134 B. Lamizet, op. cit,
p.29
* 135 idem, p.30
* 136 Ph. Schwebig,
Les communications d'entreprise, Paris, Mac
Graw-Hill, 1988, p.45
* 137E. Kasongo,
Notes du cours de Théories du langage audio-scripto-visuel
et paralangage, Unikin/G2 Communication, 2001, p. 13
(Inédit)
* 138 Relire à la page
8 les détails sur le cadre théorique et la division de l'espace
en trois dimensions différentes : le réel (immédiat),
l'irréel (l'imaginaire) et le virtuel (la toile du Web)
* 139 B. Lamizet, op. cit. p.
19
* 140 B. Lamizet, op. cit,
p.19
* 141 J. Habermas, op. cit,
1993, p 83
* 142 N. d'Almeida et S.
Merran, « Le corps glorieux des institutions : analyse de
l'esthétique mobile de l'uniforme professionnel » in
Recherches en communication n°17, Bruxelles,
UCL, 2002, p. 61
* 143 Concept emprunté
à Nicole d'Almeida et Sylvie Merran., op.cit.
* 144 Auteurs de l'article
précités.
* 145 N. d'Almeida et S.
Merran, op. cit, p.62
* 146 Idem
* 147 Y.
Winkin, « Publicité d'entreprise et maîtrise des
impressions » in Reflets et perspectives de la vie
économique, tome XXIX, 1990
* 148N. d'Almeida et S.
Merran, op.cit, p.64
* 149 E. Goffman cité
par L. Ferry, Homo aestheticus, Paris, Livre de
poche, Biblio essais n°4074, 1991, p.13
* 150 N. d'Almeida et S.
Merran, op.cit, p. 66
* 151 Lire à ce sujet
la fonction « badge » qui est une autre fonction de
l'appartenance à la famille Vodacom (dans ce même travail)
* 152 Le tee-shirt,
communément appelé à Kinshasa « polo »
constitue actuellement un des principaux outils de la promotion des produits et
services. Vodacom a produit depuis son implantation à Kinshasa une
quantité inestimable de ces « polos » portant les
couleurs, la marque et le logo de Vodacom. Hormis les outils techniques et les
autres moyens par lesquels Vodacom affiche sa présence dans l'espace
public, il faut aussi compter ces milliers d'hommes et de femmes sandwiches. La
plupart d'organisations marchandes recourent à ces identités
filantes pour le coût de production de loin inférieur à
l'impression sur les pagnes, par exemple.
Dans le lot de ces uniformes on classe aussi les pagnes, les
képis, les visières, tous les imprimés sur les tissus en
coton ou en cuir ainsi que d'autres artefacts...
Sur ce plan, Vodacom Congo RDC a franchi le rubicond car ses
enseignes sont visibles dans toute la ville à travers ces panneaux
mobiles que sont les femmes et les femmes habillés par Vodacom.
* 153 J. Jeanneret et E.
Souchier, « La griffe, la fonction et le mérité :
carte de visite professionnelle » in Communication et
langage, n°125, Paris, 2000
* 154 A. Cohen,
Belle du Seigneur, Paris, Gallimard, 1968
* 155 B. Dufrène,
« Organisations internationales, humanitaires et le lustre
culturel » in Recherches en communication
n°17, Bruxelles, UCL, 2002, p. 136
* 156 Siège de la
Société des Nations (SDN), qui est devenue plus tard l'ONU
* 157 B. Dufrène, op.
cit, p.137
* 158 E. Hall,
Au-delà de la culture, Paris, Ed. du Seuil,
1979, p. 86
* 159 P. Quinton,
« Logo ergo sum » in Etapes
graphiques, n°65, sept. 2000, p.81
* 160 P. Quinton, op.cit
p.86
* 161 J.-M. Floch,
Identités visuelles, Paris, PUF, 1995
* 162 J.-M. Floch, op.cit
p.47
* 163 P. Quinton, op.cit,
p.87
* 164 Slogan de puissance
évoqué plusieurs fois lors des manifestations sportives
panafricaines ou internationales qui sous entend le `dur', `le
fort'...Voilà pourquoi en lingala on dit facilement `très
très fort'
* 165 D. Blin, « Les
emblèmes d'entreprise : la part du non verbal », in H.
Hotier (sous la direction de), Non verbal et
organisation, Paris, Greco l'Harmattan, 2000
* 166 Cette charte est
disponible parmi les annexes
* 167 La Charte de
Vodacom Congo RDC
Souvenez-vous toujours qu'il y a la voie
Vodacom
Vodacom sera la plus grande société en
Afrique, La fierté de
l'Afrique
VODACOM Est une société
victorieuse où chacun est empreint de la volonté de
gagner, et d'une passion dans tout ce qu'il fait d'être meilleur, de ne
jamais abandonner, de travailler plus que tous les autres, de savoir que le
meilleur de nous est meilleur que le meilleur de tous les autres. Il n'est pas
question de perdre. Nous sommes une équipe et la concurrence est notre
sport.
VODACOM Est une société
respectée où l'honnêteté, la confiance,
la bonne foi et le professionnalisme représentent la pierre angulaire de
notre manière de conduire les affaires. Nous traitons tout le monde
d'égal à égal et loyalement.
VODACOM Est une société
bienveillante qui s'occupe consciencieusement de ce qu'elle fait et
comment elle le fait, qui est toujours juste et qui respecte chaque individu.
Nous occuper sincèrement avec bienveillance de tout ce que nous faisons
à chaque minute de chaque jour, c'est notre façon de vivre.
VODACOM Croit qu'il est en son
pouvoir d'améliorer la vie des gens et de leur offrir plus
d'opportunités en rendant possible pour toutes les personnes d'Afrique
l'accès aux télécommunications mobiles. Nous avons la
volonté et les moyens de le faire et nous nous efforcerons de le mettre
en pratique de manière judicieuse. Nous allons démocratiser les
télécommunications.
VODACOM Cherchera à faire
l'impossible La communication mobile a été rendue
possible par la technologie la plus innovatrice au monde. Cette technologie
continuera à se développer et à rendre possible les choses
dont nous ne pouvons même pas rêver aujourd'hui. Nous resterons les
plus compétents et les plus innovateurs dans cette technologie, non
seulement pour que chaque rêve se réalise, mais pour rêver
les rêves. Nous utiliserons notre passion et notre bon sens pour faire
l'impossible. En vérité, nous chercherons vraiment à faire
l'impossible.
Et dans tout ce que nous entreprenons, nous assurons
aussi que nos actionnaires restent satisfaits et soient fiers de leur
investissement dans Vodacom.
* 168 A Kinshasa, les cabines
publiques sont tenues par des particuliers. Et, il faut souligner que dans
l'entendement des congolais, une cabine téléphonique n'a pas la
même acception que les cabines publiques telles qu'on les trouve sous
d'autres cieux.
* 169 « Le lobby
c'est l'alcool, les femmes et les pots-de-vin. »
* 170 B. Lamizet et A. Silem,
op. cit, p. 134
* 171 Etant donné que
le message financier est indissociable de la communication institutionnelle
pour une entreprise qui vise très haut (une cotation en bourse par
exemple), Vodacom peut inclure cette technique dans sa communication
institutionnelle. La difficulté va demeurer le fait qu'une telle
information est trop spécifique et adaptée aux seuls milieux
financiers. Mais alors, tout en gardant sa spécificité, la
communication financière doit devenir accessible à l'ensemble de
cibles de l'entreprise. Cette forme de communication n'est pas encore
arrivée à maturité chez Vodacom comme dans la plupart des
entreprises exerçant au Congo. Elle reste encore fondée sur des
formes classiques comme le rapport annuel, publicité dans la presse
spécialisée, communiqué de presse, etc.
* 172 C'est d'une façon
permanente et une régulière pour l'efficacité dans les
actions de communication institutionnelle (points de presse, conférence
de presse, les discours périodiques de l'administration de
l'entreprise...) que ces dispositifs devront être mis à jour pour
favoriser un suivi régulier de l'image de marque de l'entreprise, au
détriment d'autres études ponctuelles.
* 173 B. Lamizet et A. Silem,
op. cit, p. 510
* 174 L'axiologie est la
science ou la théorie des valeurs morales
* 175 L'harmonie et la
musicalité du label Vodacom qui est un assemblage des initiales de Voice
Data Communication. Vodacom sonne comme Vodafone qui est une icône du
monde de la téléphonie dans le monde.
* 176 Dialogue Inter
congolais
* 177 République
Sud-africaine
* 178 Les exemples sont
légion dans ce sens : il vaut mieux un soft drink à l'orange
qui se prénomme Fanta ou Tango plutôt qu'Orangina. Grâce
à la publicité en Grande Bretagne tout le monde sait que Tango
est le nom d'un soft à l'orange. Ce nom exotique, dansant, du Sud lui
donne une personnalité originale que n'a pas spontanément
Orangina. C'est la même évocation avec le nom Vodacom qui est
devenu ce que la publicité a fait de lui. Aujourd'hui on dit
déjà dans un certain langage : « J'ai un
Vodacom »
* 179 Passe-temps favoris
comme le football, la musique, les foires, les kermesses...
* 180 Ngalufar et Lokuli
* 181 B.Lamizet,
« Esthétique institutionnelle. Médiation
esthétique de l'organisation et de l'appartenance » in
Recherches en Communication n° 17, Bruxelles,
UCL, 2002, p.25
* 182 Bernard Lamizet soutient
que l'esthétique de la mémoire institutionnelle fait
apparaître les faits historiques dans leur dimension esthétique et
spectaculaire.
* 183 Chr. Servais et Th.
Heller, « L'organisation au regard de l'esthétique »
in Recherches en Communication n°17, Bruxelles,
UCL, 2002, p.41
* 184 Chr. Servais,
Généalogie de la figure - Médiation
esthétique et destination, Lille, Presses Universitaires
du Septentrion, 2001
* 185Chr. Servais et Th.
Heller, op. cit., p.43
* 186 Ce terme algonquien
signifie en anthropologie sociale un animal, une plante ou un objet
considérés comme protecteur ou donateur d'un pouvoir mystique.
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