Sommaire
Introduction
3
I- Les règles actuelles de provisionnement
au sein des établissements financiers tunisiens
4
1.1- Définitions
4
1.2- Pratiques de provisionnement aux
établissements financiers
5
1.2.1 Classification des engagements
5
1.2.2- Constitution des provisions et
évaluation des garanties
6
II- La pratique de classification et
d'évaluation des engagements au sein des établissements de
Factoring
9
II.1 Présentation des établissements
de factoring
9
1. Définition :
9
2. Cadre règlementaire
9
II.2. Classification et méthode
d'évaluation des engagements-Cas d'une société de
Factoring qu'on désignera par « ABC » :
9
II.2.1 Présentation de la
société ABC
9
II.2.2 Classification des engagements :
10
II.2.2.1 Notation des acheteurs
11
II.2.2.2 Détermination de la classe des
adhérents
12
II.2.2.3 Ajustement supplémentaire
(Forçage)
13
II.2.3 Evaluation des garanties
13
III- Diligences du commissaire aux comptes
15
III-1 Appréciation du contrôle
interne
15
III-2 Analyse des procédures
d'engagements
15
III-3 Procédures recouvrement des factures
achetées
16
III-4 Dispositif de surveillance du risque
16
Conclusion
18
Bibliographie
19
Introduction
Les textes prudentiels de la BCT et la réglementation
comptable internationale obligent les établissements financiers en
Tunisie à renforcer leur stature financière par la constitution
de provisions et à s'adapter leurs systèmes d'information
financière afin de rendre compatible le processus de provisionnement des
crédits avec les exigences prudentielles de la Banque Centrale de
Tunisie.
Dans une première partie, on s'attardera à
traiter sommairement les règles actuelles de provisionnement et leur
application au sein des établissements financiers. Dans une seconde
partie et, à titre d'illustration, on exposera le cas des
sociétés de factoring et les particularités qui puissent
exister pour assurer une meilleure couverture de leur risque de crédit.
Dans la dernière partie, on exposera les diligences de commissaires aux
comptes lors de l'audit des engagements de factoring ainsi que les
difficultés rencontrées lors des travaux d'audit.
I- Les
règles actuelles de provisionnement au sein des établissements
financiers tunisiens
1.1-
Définitions
Selon la norme comptable tunisienne 14, relative aux
éventualités et évènements postérieurs
à la date de clôture : «Une Provision est une constatation
comptable d'une diminution de valeur d'un élément d'actif
(provision pour dépréciation) ou d'une augmentation du passif
(provision pour risques et charges), précise quant à sa nature,
mais incertaine quant à sa réalisation et que des
événements survenus ou en cours rendent prévisible
à la date de clôture de l'exercice ».
La norme comptable tunisienne 24 relative au traitement des
engagements et revenus y afférents dans les établissements
bancaires précise que : « Les engagements de financement
et de garantie doivent faire l'objet d'une évaluation périodique,
au moins à la clôture de l'exercice, en vue d'estimer s'il
convient de constituer des provisions pour tenir compte du risque que les
contreparties concernées n'honorent pas leurs engagements.
Le risque que les contreparties n'honorent pas leurs
engagements peut être lié soit à des difficultés que
les contreparties éprouvent, ou qu'il est prévisible qu'elles
éprouveront, pour honorer leurs engagements ou au fait qu'elles
contestent le montant de leurs engagements. Lorsqu'un tel risque existe, les
engagements correspondants sont qualifiés de douteux. Une provision doit
être constituée et le cas échéant ajustée de
façon à ramener la valeur comptable de l'engagement à sa
valeur de réalisation attendue.
Pour estimer les provisions sur les engagements douteux, il
doit être tenu compte de tous les risques prévisibles, des pertes
éventuelles et des dépréciations qui ont pris naissance au
cours de l'exercice ou au cours d'exercices antérieurs, ainsi que des
événements survenus après la clôture de l'exercice
conformément à la Norme Comptable NC 14 relative aux
éventualités et événements survenant après
la date de clôture.
Les provisions doivent être appliquées sur la
valeur totale des engagements douteux, qu'ils soient échus ou non encore
échus, ainsi que sur les revenus constatés en résultat au
cours d'exercices antérieurs ».
Dans la pratique les établissements financiers
procèdent périodiquement à l'évaluation des
engagements et des provisions y afférentes conformément aux
dispositions de la circulaire de la Banque Centrale n° 91-24 en date du 17
décembre 1991 (modifiée par la circulaire n°99-04 du 19 mars
1999).
1.2-
Pratiques de provisionnement aux établissements financiers
Les engagements sont classés et provisionnés
conformément aux dispositions de la Circulaire de la BCT n° 91-24
(modifiée par la Circulaire 99-04 du 19 mars 1999).
1.2.1
Classification des engagements
Les établissements financiers sont tenues de
procéder à la classification de tous leurs actifs quelle qu'en
soit la forme, qu'ils figurent au bilan ou en hors bilan et qu'ils soient
libellés en dinars ou en devises. Les actifs détenus directement
sur l'Etat ou sur la Banque Centrale de Tunisie ne font pas l'objet de
classification.
Pour l'évaluation du risque d'insolvabilité, les
établissements financiers doivent classer leurs actifs du bilan et du
hors bilan en :
(i) Actifs courants (Classe 0)
Sont considérés comme actifs courants, les
actifs dont la réalisation ou le recouvrement intégral dans les
délais, paraît assuré.
(ii) Actifs nécessitant un suivi particulier
(Classe 1)
Ce sont les engagements dont la réalisation ou le
recouvrement intégral dans les délais est encore assuré et
qui sont détenus par des entreprises qui sont dans un secteur
d'activité qui connaît des difficultés ou dont la situation
financière se dégrade.
(iii) Actifs incertains (Classe 2)
Ce sont tous les actifs dont la réalisation et le
recouvrement intégral dans les délais est incertain et qui sont
détenus sur des entreprises qui connaissent des difficultés
financières ou autres pouvant mettre en cause leur validité et
nécessitant la mise en oeuvre de mesure de redressement.
Ces engagements englobent des actifs dont les retards de
paiements des intérêts ou du principal sont supérieurs
à 90 jours sans excéder 180 jours.
(iv) Actifs préoccupantes (Classe 3)
Ce sont tous les actifs dont la réalisation ou le
recouvrement est menacé et qui sont détenus sur des entreprises
dont la situation suggère un degré de perte éventuelle (ce
sont des entreprises qui représentent avec plus de gravité les
caractéristiques de la classe 2).
Ces engagements englobent des actifs dont les retards de
paiements des intérêts ou du principal sont supérieurs
à 180 jours sans excéder 360 jours.
(v) Actifs compromis (Classe 4)
Font partie de cette classe les créances pour
lesquelles les retards de paiement sont supérieurs à 360 jours
ainsi que les actifs restés en suspens pendant un délai
supérieur à 360 jours.
La distinction entre actifs courants et actifs classés
ou entre actifs classés eux-mêmes doit faire l'objet d'une mise
à jour continue. Les actifs classés doivent obéir à
des règles spécifiques en matière de comptabilisation de
leurs produits.
1.2.2-
Constitution des provisions et évaluation des garanties
Les provisions sont déterminées selon les taux
prévus par la circulaire de la BCT après déduction des
garanties considérées comme valables.
(i) Prise en compte des garanties
Les garanties qui ont été
considérées comme valables juridiquement sont :
ü les garanties reçues de l'Etat tunisien, des
établissements financiers et des compagnies d'assurance, lorsqu'elles
sont matérialisées;
ü les garanties matérialisées par des
instruments financiers;
ü les hypothèques dûment
enregistrées et portant sur des biens immatriculés à la
conservation de la propriété foncière, réalisables
dans un délai raisonnable; ces hypothèques doivent être
convenablement inscrites sur un titre foncier ou un titre arabe selon le
cas.
ü les promesses d'hypothèques portant sur des
terrains acquis auprès de l'AFH, l'AFI ou l'AFT;
ü les hypothèques maritimes dûment
enregistrées.
Les biens meubles et immeubles donnés en garantie par
les emprunteurs ne sont considérés comme des garanties valables
que dans le cas où l'établissement financier dispose d'une
hypothèque dûment enregistrée et que des évaluations
indépendantes et fréquentes de ces garanties sont disponibles.
Toutefois, il est à signaler que les évaluations
de garanties (internes ou externes) ne tiennent pas compte des
difficultés inhérentes à la réalisation des
garanties sur le marché.
(ii) Taux de provision
Les provisions sur engagements sont déterminées
conformément aux normes prudentielles de division, de couverture des
risques et de suivi des engagements objet de la circulaire BCT n° 91-24,
telle que modifiée par la circulaire BCT n° 99-04, qui
définit les taux minima de provisionnement de la manière
suivante :
Classe
|
Taux de provision
|
|
|
0
|
0 %
|
1
|
0 %
|
2
|
20 %
|
3
|
50 %
|
4
|
100 %
|
Les taux de provisionnement par classe de risque sont
appliqués au risque net non couvert, soit le montant de l'engagement
déduction faite des agios réservés et de la valeur des
garanties obtenues sous forme d'actifs financiers, d'immeubles
hypothéqués, de garanties de l'Etat et des garanties des banques
et assurances.
Dans la partie suivante on étudiera l'audit des
engagements au sein des sociétés de factoring.
II- La
pratique de classification et d'évaluation des engagements au sein des
établissements de Factoring
II.1
Présentation des établissements de factoring
1.
Définition :
Le factoring ou affacturage est une technique par
laquelle une entreprise (adhérent) cède toutes ses
créances (factures) à une société d'affacturage, le
factor (une autre société que la banque, souvent une
filiale d'une grande banque). Le factor va procéder au recouvrement des
factures, relancer les débiteurs (acheteurs), procéder aux
encaissements et assurer le service du contentieux en cas de non paiement.
Le factoring est également une technique de
financement des créances à court terme lorsque le factor
paie par anticipation tout ou partie du montant des créances qui lui ont
été transférées.
2.
Cadre règlementaire
Les sociétés de factoring sont régies par
la loi 2001-65 telle que modifiée par la loi 2006-19 relative aux
établissements de crédit. En effet, selon l'article 4 de la loi
susvisée, les opérations d'affacturage sont assimilées
à des crédits. Le capital minimum exigé pour les
établissements de factoring est de 10 millions de dinars.
II.2.
Classification et méthode d'évaluation des engagements-Cas d'une
société de Factoring qu'on désignera par
« ABC » :
II.2.1
Présentation de la société ABC
Les opérations d'affacturage consistent en un ensemble
de services couvrant la gestion, le financement et le cas échéant
la garantie des créances des adhérents, dès lors qu'elles
correspondent à des ventes fermes de marchandises effectivement
livrées ou à des prestations de services réellement
fournies.
Actuellement, ABC offre 4 catégories de produits
à ses adhérents:
Le factoring domestique avec recours :
Cette activité vise le financement des créances des
adhérents sur le marché local. ABC se substitue à son
adhérent pour le recouvrement des créances qui sont
transférées. Toutefois, en cas de défaillance des
acheteurs, la société peut se retourner contre son
adhérent pour se faire rembourser sa créance.
Le factoring domestique sans recours :
Les créances sont transférées définitivement
à la société ABC. Une assurance crédit est
souscrite pour se couvrir contre le risque de non recouvrabilité de ces
créances.
Le factoring à l'export : Il
s'agit du financement des créances adhérents à l'export.
Etant membre d'un réseau de factor international, le recouvrement de ces
créances est assuré par les correspondants étrangers de la
société. Ces derniers confèrent à ABC une limite de
garantie dés la transmission du dossier.
Le factoring import : Il s'agit des
garanties données au profit des factors étrangers.
II.2.2 Classification des
engagements :
Le processus d'arrêté des engagements et
d'évaluation des provisions est fait automatiquement par le
système d'exploitation. Le processus d'arrêté des
engagements et d'évaluation des provisions passe par les étapes
suivantes :
1. Arrêté des impayés
2. Classification des créances :
3. Evaluation des garanties
4. Calcul des provisions :
Lors de nos travaux de revue des engagements de la
société « ABC », nous avons constaté que
celle ci procède à la détermination de la classe de risque
de chaque adhérent sur la base de l'antériorité des
impayés de ses acheteurs.
Lors de cette classification, la société
procède à l'imputation de la partie du disponible de
l'adhérent (solde créditeur du compte courant de
l'adhérent) sur les impayés les plus anciens.
A notre avis, cette méthode présente les limites
suivantes :
- la non prise en compte du principe de contagion lors de la
classification des adhérents. En effet, un acheteur ne présentant
aucun incident de paiement au titre de ses achats auprès d'un
adhérent « X » mais présentant des
impayés avec un adhérent « Y » peut ne pas
être pris en compte lors de la détermination de la classe de
risque de l'adhérent « X ».
- l'imputation du disponible de l'adhérent pour la
détermination des impayés : cette imputation ne devrait
être prise en compte que lors de la détermination de la valeur des
garanties.
- la méthode ne prend pas en compte la concentration
des acheteurs au niveau du portefeuille des adhérents.
Pour remédier à ces insuffisances nous avons
procédé à la revue de la totalité des engagements
et nous avons utilisé une nouvelle méthode de classification des
engagements qui est structurée en deux étapes :
· Première étape : la notation des
acheteurs (§ II.2.2.1)
· Deuxième étape : la
détermination de la classe d'un adhérent en fonction de la note
pondérée de ses acheteurs (§ II.2.2.2).
· Troisième étape : il s'agit de
procéder à un forçage lorsqu'il s'agit d'un
adhérent en contentieux.
II.2.2.1 Notation des acheteurs
Au niveau de cette étape, fondée sur
l'antériorité des impayés des différents acheteurs,
il y a lieu d'accorder une note de 0 à 4 conformément aux classes
de risque prévues par la circulaire 91-24 de la BCT. Si par exemple un
acheteur est classé en classe 3 avec un adhérent et en classe
inférieure avec un autre, il sera classé à la classe la
plus grave en l'occurrence 3. Il s'agit là d'une application du principe
de contagion.
Une fois la note est accordée à tous
les acheteurs, il est procédé aux ajustements suivants
(Amélioration de classe tenant compte du poids des impayés au
niveau de chaque classe de risque) : L'amélioration
de classe prend effet si les impayés par classe de risque
inférieurs à 5% du chiffre d'affaires échu (Avant de
procéder à ce retraitement, nous avons éliminé
l'impact du statut de l'adhérent contentieux sur les impayés des
acheteurs).
En effet, le taux de 5% correspond au ratio
« Impayés / Encours des achats » sur tout acheteur
confondu. Si les impayés (retraités du contentieux) en classe 4
sont strictement inférieurs à 5% de l'encours des factures
achetées (retraité du contentieux), on classe l'acheteur en
classe 3 puis on analyse ses impayés cumulés en classe 4 et 3.
S'ils n'ont pas atteint 5% de l'encours corrigé, il sera noté 2.
Si ses impayés cumulés en classe 2, 3 et 4 n'ont pas atteint 5%
de l'encours corrigé, il sera noté 1. Il s'agit là d'un
critère d'amélioration de classe.
Une fois la nouvelle note est accordée
à tous les acheteurs, il est procédé aussi au ajustement
suivant (Aggravation de classe pour les acheteurs
privés) :
En effet, si les impayés en classe 1 dépassent
25% de l'encours des factures achetées (25% équivaut à 90
J : délai moyen de recouvrement de « ABC »), la
classe est basculée automatiquement en classe 2.
II.2.2.2 Détermination de la classe des
adhérents
Lors de cette étape, il a été tenu compte
de la Concentration / Diversification du portefeuille de l'adhérent par
rapport à ses acheteurs. Pour ce faire, l'encours finançable par
acheteur (facture par facture) pour chaque adhérent, a été
pondéré par la note qu'il a eu au niveau des étapes
précédentes. L'utilisation de l'encours finançable a
été motivée par le fait que « ABC »
n'encourt aucun risque sur les acheteurs dont la limite de financement est
nulle. Ainsi, la formule suivante a été utilisée :
n
Classe Adhérent j = ( ? Note i *
Encours finançable i) / Encours finançable
j
i= 1
i : l'acheteur i.
j : l'adhérent j.
n = nombre total des acheteurs relatifs à
l'adhérent j.
II.2.2.3 Ajustement supplémentaire (Forçage)
1er ajustement : les adhérents dont le
disponible est négatif sont à classer en B4
2ème ajustement : tous les
adhérents en contentieux sont à classer parmi les actifs de la
classe B4.
II.2.3
Evaluation des garanties
Pour les besoins de la détermination du besoin de
provisionnement, « ABC » distingue les garanties imputables
et les garanties non imputables :
(1) La garantie imputable diffère selon qu'il s'agisse
de l'activité export ou de l'activité domestique :
- Activité export : la garantie
imputable correspond à la somme des limites de garantie reçues
des correspondants étrangers si cette dernière est
inférieure à l'encours des factures achetées et à
l'encours des factures achetées s'il est inférieur à la
somme des limites de garantie.
La garantie du correspondant ne couvre pas les factures en
litige. Les factures en litige sont en conséquence exclues lors du
calcul de la garantie.
- Activité domestique : il s'agit
de la garantie reçue de l'assureur crédit. La garantie imputable
est égale à :
§ 90% ou 95% du montant de l'encours de financement sans
dépasser le montant de l'encours autorisé par l'assureur si
l'acheteur est en dénommé selon qu'il s'agisse d'acheteur
privé ou public ;
§ 75% du montant de l'encours de financement si
l'acheteur est en non dénommé. Les acheteurs en non
dénommé sont les acheteurs dont l'encours assuré ne
dépasse pas 10 KDT et qui ne bénéficient pas de limite de
crédit identifiés.
(2) La garantie non imputable diffère selon qu'il
s'agisse de créances privées ou de créances
publiques :
- Pour les créances privées : elle
correspond à l'encours des factures achetées non échues et
échues dont l'âge est inférieur ou égal à 30
jours après l'échéance, après déduction de
l'encours des factures achetées sur les acheteurs ayant des
impayés non régularisés et des factures litigieuses.
- Pour les créances publiques : elle correspond
à l'encours des factures achetées non échues et
échues dont l'âge est inférieur ou égal à 360
jours après l'échéance pour les créances prises sur
des acheteurs publics, après déduction des factures
litigieuses.
Pour les adhérents en contentieux, aucune garantie
n'est retenue.
Une fois calculée, la garantie non imputable ne sera
prise en compte qu'à hauteur de 90% pour la détermination de la
provision.
III- Diligences du commissaire aux
comptes
Dans le la cadre de son approche d'audit, le commissaire aux
comptes effectue des diligences dans le cadre des travaux d'audit et surtout
des diligences spécifiques instaurées par la BCT (note aux
banques n°93-23 relative aux termes de référence pour
l'audit des comptes).
III-1 Appréciation du contrôle interne
L'examen du contrôle interne occupe une place
prépondérante dans l'approche d'audit des sociétés
de factoring. Cette phase permet au commissaire aux comptes d'identifier les
zones de risques potentielles et se concentre sur l'analyse :
· des procédures d'engagements : étude
des dossiers de financements, Travaux d'étude de la situation des
acheteurs, approbation et mise en place du financement...;
· des procédures de recouvrement de l'encours
achetés ;
· du dispositif de surveillance des risques de
financement.
En pratique, l'analyse des procédures relatives aux
engagements de factoring peut se dérouler de la manière
suivante :
1. examen de la procédure définie par
l'établissement à l'aide de manuels de procédures,
d'entretiens avec les principaux responsables des départements
concernés (département adhérents, département
acheteurs, cellule audit interne...) ;
2. identification de forces ou faiblesses des
procédures
3. validation des points forts de la procédure par
l'intermédiaire de tests de conformité (test de cheminement) sur
quelques dossiers de financement.
4. détecter les insuffisances ou les mauvaises
applications des procédures.
III-2 Analyse des procédures d'engagements
L'examen des procédures d'engagements passe par la
revue des points suivants :
1. respect de la politique de la société de
factoring en matière de conditions financières par le
comité de crédit (composé par les membres de service
acheteurs et service adhérents ou éventuellement par la direction
générale ;
2. respect des conditions financières (taux
appliqué et durée) arrêtées par la direction;
3. existence d'un système d'exploitation qui permet une
classification automatique et fiable des adhérents ;
4. existence d'un système qui permet le contrôle
des limites et le suivi des autorisations ;
5. qualité de la formalisation des décisions
d'octroi et des dossiers (analyse des dossiers au service acheteurs et au
service adhérents.
L'analyse des procédures d'engagements doit permettre
de vérifier l'adéquation entre la connaissance des règles
de fonctionnement des procédures et leur application quotidienne par le
personnel de la société.
III-3 Procédures recouvrement des factures
achetées
Les diligences spécifiques dans ce domaine sont
essentiellement :
1. le suivi du règlement des échéances
(matérialisées par des effets ou par des chèques
antidatés) et le traitement de relance des premiers
impayés ;
2. le délai de transfert d'un adhérent aux
contentieux ;
3. les procédures réalisées par le
service contentieux pour recouvrir les créances (soit directement
envers l'adhérent ou par les règles de suivi envers
l'assurance);
III-4 Dispositif de surveillance du risque
La revue du dispositif de surveillance des risques a pour
principaux objectifs, d'une part, de s'assurer de la faculté de la
société de factoring à recenser de manière
exhaustive ses encours à risques, d'autre part, de porter une opinion
sur le niveau de maîtrise dont dispose l'entité sur les provisions
qu'elle constitue.
La qualité du recensement des encours à risques
dépend largement :
1. de l'existence d'une procédure de notation
interne : les sociétés de factoring construisent
généralement un système de notation propre conduisant
à attribuer une note à chaque contrepartie (acheteurs et
adhérents) en fonction de son niveau de risque.;
2. L'analyse des modalités de fonctionnement des
systèmes de notation interne porte sur la nature des informations
utilisées dans le processus de notation (données
objectives : états financiers, rating...ou subjectives, telles que
la qualité des relations (historique de paiements, appartenance au
même groupe de société) ou les données du secteur),
la capacité des gestionnaires à modifier les notations, les
modalités de contrôle et de révision ;
3. de l'analyse des procédures de déclassement
et de notation d'un adhérent ou d'un acheteur. le caractère
automatisé et/ou formalisé de notation est un point sensible de
l'organisation du suivi des risques de l'entité.
Conclusion
L'évaluation des engagements (classification des
créances et évaluation des garanties) paraît très
normalisée et très bien règlementée tant sur le
plan juridique et comptable que sur le plan prudentiel. Toutefois, dans le
souci d'assurer une meilleure couverture du risque de crédit, des
traitements spécifiques peuvent être adoptés en pratique
pour tenir compte des particularités de certains métiers ou pour
faire face à certains risques non prévus par les normes
prudentielles. Tel a été le cas dans ce rapport des organismes de
factoring.
Toutefois, la règlementation prudentielle
internationale et nationale (BCT) souligne la mise en place d'un système
d'approvisionnement non seulement il intervient qu'après la
reconnaissance de caractère douteux mais aussi il doit faire en sorte
que les pertes soient reconnues plus en amont pour mieux anticiper le
risque.
D'où, la constitution de provisions à
caractère général basées sur le taux de risque
attendu statistiquement par portefeuilles homogènes d'engagement, en
complément des provisions spécifiques assises sur la
sinistralité avérée des créances douteuses semble
une évolution possible des techniques de provisionnement actuelles.
Bibliographie
MEMOIRES
L'affacturage International. Pierre Marazzato
Mémoire soutenu en Octobre / Septembre 2007. Université Reine
DESCARTES Paris.
ARTICLES DE REVUE
Stabilité financière : l'impact
contrasté de Bâle II et des normes IAS. Banque Magazine
n°649, juillet août 2003. Pp. 34-40.
NORMES COMPTABLES
NCT 14 : « Eventualités et
évènements postérieurs à la date de
clôture »
NCT 24 : « Les engagements et revenus y
afférents dans les établissements bancaires ».
TEXTES JURIDIQUES
Circulaire de la BCT n° 91-24 en date de 17
décembre 1991.
SITES INTERNET
www.ey.com
Site de la Banque de France.
www.banque-france.fr