REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI
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FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
(FASEG)
MEMOIRE DE MAITRISE ES - SCIENCES
ECONOMIQUES
Option : Sciences de Gestion
Filière : Management des
Organisations
THEME
FLUCTUATIONS DE CHANGE ET GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
EXTERIEURE BENINOISE
PRESENTE ET SOUTENU PAR SOUS LA
DIRECTION DE
Alain C. SOVISSI
Dr Magloire LANHA,
& Professeur
Agrégé Précanol H. GNANKADJA
d'Economie
ANNEE ACADEMIQUE : 2005 - 2006
La faculté n'entend donner aucune approbation
ni improbation aux opinions émises dans les mémoires de fin de
cycle. Ces opinions doivent être considérées comme propres
aux auteurs.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFD : Agence Française pour le
Développement
AID Association Internationale de
Développement
APD : Aide Publique au
Développement
BAD : Banque Africaine de
Développement
BADEA : Banque Arabe pour le
Développement Economique en Afrique
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
BID : Banque Islamique de
Développement
BM : Banque Mondiale
BOAD Banque Ouest Africaine de
Développement
CAA : Caisse Autonome d'Amortissement
CADTM : Comité d'Annulation de la
Dette du Tiers Monde
CAPE : Cellule d'Analyse de la Politique
Economique
CNE : Commission Nationale de
l'Endettement
DDP : Direction de la Dette
Publique
DE : Direction des Etudes
DGE : Direction Générale
de l'Economie
DRT Direction de Recouvrement et de
Trésorerie
DTS Droit de Tirage Spéciaux
FAD Fonds Africain de Développement
FCFA : Franc de la Communauté
Financière d'Afrique
FIDA : Fonds International pour le
Développement Agricole
FINANSTAT : Statistiques des Finances
Publiques
FMI : Fonds Monétaire
International
IBW : Institutions de Brettons Wood
IPPTE : Initiative en faveur des Pays
Pauvres Très Endettés
MFE : Ministère des Finances et
de l'Economie
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Economique
OMD : Objectifs du Millénaire
pour le Développement
ONG : Organisation non
Gouvernementale
OPEP Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole
PED Pays En Développement
PVD Pays en Voix de Développement
SMI Système Monétaire
International
TSA : Taxe Spéciale
d'Amortissement
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1ère PARTIE : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE ET PRESENTATION DE
L'ORGANE DE GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
BENINOISE
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET LA REVUE DE
LITTERATURE
Section I : Le cadre conceptuel
Section II : La revue de la
littérature et la démarche méthodologique
CHAPITRE II : ORGANE DE GESTION DE LA DETTE
PUBLIQUE BENINOISE :
La CAA
Section I : Le cadre juridique de gestion de
la dette publique béninoise.
Section II : Cadre institutionnel de gestion
de la dette publique béninoise
2nde PARTIE FLUCTUATION DE CHANGE ET
GESTION DE LA DETTE
PUBLIQUE EXTERIEURE BENINOISE
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES EFFETS DES
FLUCTUATIONS DE
CHANGE SUR LA GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
EXTERIEURE
DU BENIN ET MESURES DE GESTION EXISTANTES
Section I : Etude de la variabilité des
cours des principales devises de prêt du Bénin
Section II : Risque de change dans le cycle
de vie de la dette extérieure et
Vérification des hypothèses
vérification
CHAPITRE II APPROCHES DE SOLUTION POUR LA GESTION DES
FLUCTUATIONS DE CHANGE DANS LA DETTE
EXTERIEURE
Section I Les mesures de gestion du risque de change
dans la dette extérieure
extérieure
Section II L'annulation du risque de change dans la
gestion de la dette extérieure
CONCLUSION
INTRODUCTION
En examinant les obligations régaliennes de l'Etat, on
remarque avec limpidité que tout Etat qui se veut
révérencieux des articles constitutionnels sur
l'économique et le social, doit s'escrimer à améliorer le
bien être économique et social de son peuple.
Nous saisissons alors l'évidence de la
nécessité de financement des projets de développement
dont, aujourd'hui, les grands chapitres sont ceux de la question du
développement du capital humain des pays pauvres, en particulier de ceux
de l'Afrique au Sud du Sahara. Lorsque ces projets sont rapportés aux
bourses des pays du tiers monde dont les finances n'ont pas encore
trouvé leur équilibre, on comprend l'indéniable existence
de déficits budgétaires.
En effet, la course à la quête de capitaux, pour
financer l'excédent des dépenses sur les recettes
prévisionnelles, ne peut se tenir que sur les boulevards amenant aux
pays du Nord.
L'aide publique au développement (APD) s'est
avérée l'une des voies politico- économiques
internationales les plus importantes de notre ère. Si on accepte la
définition qui considère l'APD comme l'ensemble des flux
financiers, entre pays, qui comprennent un transfert net de ressources à
des fins de développement, et qu'il s'agit soit de dons, soit de
prêt à conditions préférentielles dites
concessionnelles, on est en droit de se demander alors lequel de ces deux types
d'APD conviendrait le mieux aux Pays en Voie de Développement (PVD).
Le don est associé à un principe de
charité, à une image de compassion, culturellement
valorisés par les morales laïques et religieuses, notamment le
judéo- christianisme ; l'Islam, par exemple, fait de l'aumône
l'un de ses piliers. Cela justifie également le fait qu'encore
aujourd'hui, l'un des fondamentaux de la banque islamique soit le prêt
sans intérêt, ou à taux d'intérêt très
bas. Contrairement à cette doctrine charitable, l'écrivain
français Donatien - Alphonse - François le maquis de Sade (1795)
affirmait que « l'aumône est la plus grande de toutes les
duperies ; elle accoutume le pauvre à des secours qui
détériorent son énergie ».
Toutes ces formules ont alors influé sur les
politiques économiques des pays. Ainsi, le Bénin, avait
adopté jusqu'à la fin des années 80 une politique prudente
d'endettement, justifiée par le contexte caractérisé par
le marxisme - léninisme avec pour principal slogan
« comptons d'abord sur nos propres
forces ».
Toutefois, jusqu'à la fin de ces mêmes
années 80, le Bénin avait connu de graves crises d'endettement.
En effet, s'il est un truisme que l'endettement extérieur, en
complétant l'épargne intérieure, eut le mérite de
réaliser la croissance économique, il n'en demeure
également pas moins que l'enchevêtrement de la récession
économique au lendemain du choc pétrolier de 1973 à 1974,
avec la sous évaluation des projets qu'étaient censés
financer ces dettes extérieures, a eu sa part de cause dans ces crises.
Elles s'étaient traduites par l'impossibilité des emprunteurs
à honorer à leur tour leurs engagements vis-à-vis des
bailleurs, et aussi par l'alourdissement de leurs dettes extérieures.
Mais les raisons ci-dessus évoquées seraient -
elles les seules causes plausibles de l'alourdissement de la dette
extérieure ? La réponse à cette interrogation se
trouve dans le cours de l'histoire. Selon Brown (2006)longtemps après la
Seconde Guerre Mondiale, les taux d'intérêt à long terme
sont restés relativement stables dans la plupart des nations
développées, les taux de change et les cours des matières
premières n'étaient qu'une préoccupation occasionnelle
pour les gestionnaires de risques, jusqu'en 1970. Mais cette relative
tranquillité fut bouleversée dans les années 70 ; les
monnaies accusèrent des flottements, les cours du pétrole
montèrent en flèche et les taux d'intérêt prirent
de l'envol. La volatilité est devenue le mot d'ordre des marchés
de change. Cette volatilité mesurée en pourcentage de la
variation mensuelle de la parité yen /dollar, quasi nulle dans les
années 60, avait parfois atteint la barre des deux chiffres dans les
années 70. La gestion se fit dès lors à l'incertain. En
1985, le billet vert dépassait 10 FF avec pour conséquence,
l'alourdissement de la dette extérieure.
Lorsqu'on sait qu'aujourd'hui le Bénin comme d'autres
PVD, emprunte à taux d'intérêt fixe, que sa dette
extérieure est libellée en devises, et qu'il a l'obligation
d'assurer le service de sa dette en la devise du prêt, les
inquiétudes liées à la gestion de la dette
extérieure, existeraient aussi sur la manière de gérer les
fluctuations des cours des devises.
Dès lors il est indubitable que la dette
extérieure est l'un des principaux points d'impact des fluctuations de
change. Cela est d'autant plus vrai que l'on sait que la dévaluation du
FCFA en 1994 a fait passer la dette extérieure du Bénin de 321,
35 milliards en 1993 à 628,43 milliards en 1994 .
On déduit alors que l'ampleur de ces fluctuations de
change n'est pas de taille à laisser indifférent tout organisme
de gestion de la dette extérieure, allant du contrat par lequel elle
s'est vue naître à son amortissement, via la réalisation du
projet pour lequel elle est consentie.
L'acuité du problème nous amène à
intituler notre étude «Fluctuations de change et
Gestion de la dette publique extérieure
béninoise »
Cette étude sur un monde aussi mouvant que celui de la
finance internationale, devra apporter sa pierre à l'édifice de
la bonne gestion de l'endettement extérieur. Pour se faire, elle est
structurée en deux grandes parties.
La première fera l'analyse théorique des effets
des fluctuations de change sur la gestion de la dette extérieure du
Bénin, en formulant la problématique, les objectifs et
hypothèses, l'intérêt de l'étude et la revue de
littérature. Elle précisera également la
méthodologie adoptée.
La deuxième partie s'évertuera à
identifier les effets des fluctuations de change sur la gestion de la dette
extérieure du Bénin, et à proposer des mesures pour leur
meilleure gestion.
PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET PRESENTATION DE L'ORGANE
DE GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE BENINOISE : la Caisse Autonome
d'Amortissement (CAA)
CHAPITRE I
CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE ET LA REVUE DE
LITTERATURE
Deux sections composent ce chapitre, et concernent le cadre
conceptuel (Section I) et la revue de littérature (Section II).
SECTION I : LE CADRE CONCEPTUEL
Cette section aborde successivement la problématique et
l'intérêt de l'étude (paragraphe 1), les
objectifs et hypothèses de recherche (paragraphe 2)
Paragraphe 1 : Problématique et
Intérêt de l'étude
Ce paragraphe, après avoir posé
le problème causé par les fluctuations de change dans la gestion
de la dette publique extérieure béninoise, précise
l'intérêt de la présente étude.
A- Problématique
Le problème de la pauvreté a atteint son point
cumulant et a suscité une importante réunion de 189 pays sous
l'égide des Nations Unis pour travailler dans le sens de
réduction de la pauvreté à l'échelle
planétaire et du développement durable. Ces buts
généraux sont repris dans huit points appelés Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) ou parfois Objectifs de
Développement pour le Millénaire (ODM), par les Institutions de
Brettons Wood en collaboration avec d'autres agences de développement en
septembre 2002. Il s'agit entre autres de réduire de
moitié par rapport à 1990 la pauvreté à l'horizon
20151(*) en
réalisant des infrastructures routières, sanitaires et
d'éducation, pour atteindre une croissance économique qui ainsi
profiterait aussi aux plus démunis.
En réalité, après leurs
indépendances, les pays à faible revenu, principalement ceux de
l'Afrique au sud du Sahara, s'étaient retrouvés acculés
par la nécessité d'amorcer leur développement.
Si le développement économique était la
plus importante des préoccupations, le financement des projets porteurs
de croissances rencontrait dans sa concrétisation l'insuffisance des
ressources. Cette impuissance des recettes des Etats à couvrir les
dépenses publiques, laisse apparaître des besoins de financement
qui peuvent trouver leur origine dans beaucoup de facteurs :
l'insuffisance de l'épargne intérieure, le décalage entre
le rythme de perception des recettes et le calendrier des dépenses, la
reconstitution des réserves de change, la réalisation
d'infrastructure dont le coût dépasse la bourse du pays, et
d'autres investissements pour atteindre la croissance.
Dans la course pour la couverture de ces besoins de
financement, les Etats s'endettent conformément à diverses
modalités. De nos jours, l'appartenance d'un pays à un espace
économique commun, lui impose des contraintes budgétaires2(*), aux fins d'éviter des
dérives. L'analyse rétrospective et prévisionnelle de la
dette extérieure s'appuie en général sur des indicateurs
qui permettent de mesurer l'aptitude d'un pays à faire face à ses
obligations extérieures. Ces indicateurs portent à la fois sur
les stocks et les flux de la dette extérieure.
L'impossibilité d'emprunter dans leurs monnaies
nationales oblige les pays en développement à s'acquitter de
leurs dettes en devises. Dans l'évolution actuelle du Système
Monétaire International (SMI) marqué par l'avènement de
l'euro, l'impact de ce dernier sur les pays africains dépend non
seulement du régime de change et du degré d'utilisation de l'euro
dans leurs opérations économiques internationales, mais aussi de
la nature de ces opérations.
En raisonnant en terme de biens et services , si les pays
participant aux flottements libres peuvent réduire les chocs externes en
ajustant par les prix et le change , ceux de la zone franc sont exposés
aux externalités des fluctuations de l'euro par rapport aux autres
devises, principalement le dollar. Dans ce cas, c'est la
compétitivité externe des produits de la zone Franc qui peut
être mise en jeu.
Mais lorsqu'on rapporte l'analyse à la dette
extérieure, on conçoit que l'arrimage du franc CFA à
l'euro est un instrument solide pour que les dettes libellées en cette
devise ne subissent pas de risque de change ; le cours de cette monnaie
par rapport au franc CFA n'ayant aucune chance de varier. Autrement, un pays
de la zone franc dont le portefeuille de dette extérieure est
essentiellement constitué de devises autres que l'euro, est sujet
à d'important risque de fluctuations de change.
Ainsi, le Bénin, dont la dette extérieure envers
les pays de la zone euro au 31 décembre 2006 est évaluée
à 63.189.427.470 FCFA, soit 13% de sa dette
extérieure, et dont celle envers les organismes multilatéraux
prêtant en franc CFA est évaluée à la même
date à environ 42.500.000.000 soit 8%, est donc à (100 % - 13%
-8%) = 79 % assujetti au risque de change dans la gestion de sa dette
extérieure. C'est pourquoi nous nous résolvons à
présent à faire une analyse qui veuille éclairer les
questions telles :
- En quoi est ce que les fluctuations de change
affectent elles la dette
publique extérieure consacrée au
financement d'investissement ?
- Quelles mesures faudra t - il prendre pour
alléger voire éradiquer
les effets des fluctuations de change sur la gestion
d'une dette
publique extérieure finançant des
investissements ?
Encadré n° 1 : les contraintes
macroéconomiques au regard de la dette extérieure
Lorsqu'on est d'accord pour dire que la dette
extérieure peut porter un coup à la croissance économique,
peut négativement influencer la compétitivité
extérieure, ou encore que trop de dette peut tuer la dette, il ne fait
pas l'ombre d'un doute que la première question qui vient en idée
est de connaître le niveau de la dette extérieure qui
n'entraîne pas les problèmes évoqués plus haut.
Les Institutions Financières Internationales (IFI) ont
fait admettre que l'encours de la dette à un instant
t ne doit pas être supérieur à 60
% du PIB. Cela est aussi la norme admise dans la zone franc. Selon les
statistiques financières de 1998, le ratio encours de la
dette / PIB du Bénin s'est établi à 58,4 %
pour l'année. La conclusion du Fonds Monétaire International
(FMI) selon laquelle, le Bénin, dans le cadre de l'Initiative en faveur
des Pays Pauvres Très Endettés, n'aurait pas de graves
problèmes d'endettement se trouvait ainsi fortifiée.
Les mêmes critères de convergence fixe la norme
du ratio service de la dette / exportation à
25 %. Pour le Bénin de 1995 à 1998, ce ratio n'a varié
qu'entre 8 % et 9 %. Dans l'Union Européenne, il n'y a également
pas d'obscurité autour des règles de comportement
budgétaire. En effet, tous les pays doivent respecter les
critères de Maastricht, en l'occurrence ceux qui exigent que les
déficits publics et la dette, ne doivent pas dépasser
respectivement 3 % et 60 % du Produit Intérieur Brut (PIB).Ces
règles ont pour but d'éviter les dérives
budgétaires au sein des unions.
Sources : Nos compilations
Encadré n°2 : Du déficit
budgétaire à la dette extérieure.
Le solde des Finances publiques
(Excédent/Déficit)
Par définition, la somme algébrique de
l'ensemble des opérations des administrations publiques est nulle. On
peut cependant dégager le solde (excédentaire ou
déficitaire) en ne prenant en compte qu'un sous ensemble des
opérations.
Les statistiques de finances publiques définissent le
solde budgétaire comme étant égal à la part des
dépenses et prêts, motivés par des raisons de politique
économique, qui n'est pas couverte par des recettes, des dons et des
recouvrements de prêts.
Le solde indique si les encaissements de la période
considérée permettent à l'Etat d'atteindre ses objectifs
de politique économique, ou dans quelle mesure il doit prélever
sur des avoirs liquides accumulés par le passé, ou émettre
des obligations.
De façon mathématique, on a :
Recettes et Dons - Dépenses et Prêts
Nets + Financement Intérieur + Financement Extérieur =
0
On définit le concept d'excédent ou de
déficit par : Recettes et Dons - Dépenses et Prêts
Nets = Excédent /Déficit et donc par :(-) Excédent
/Déficit = Financement Intérieur + Financement
Extérieur.
Notion de dette extérieure.
La dette extérieure correspond, si l'on exclut les
réévaluations, au cumul des financements extérieurs
annuels. Si on désigne par Dt la dette extérieure
à la fin de la période t et SEt l'Epargne
extérieure de la période t, on a : Dt =
?SEt
L'endettement extérieur, complément de
l'épargne intérieure, peut être défini comme les
engagements des unités résidentes envers les unités non
résidentes, remboursables en devises ou en biens et services.
On peut distinguer la dette à court terme qui a une
échéance inférieure ou égale à un an, de la
dette à long et moyen terme dont l'échéance est
supérieure à un an. En effet, la dette extérieure exclut
la dette remboursable en monnaie nationale, les investissements directs et la
dette à échéance inférieure à un an3(*)
· Du point de vue des créanciers, la dette peut
être contractée auprès de créanciers officiels ou
privés. La dette envers les officiels couvrent les prêts consentis
par les organismes internationaux et les banques régionales (dettes
multilatérales) ainsi que ceux consentis par les gouvernements
étrangers et les organisations publiques autonomes (dette
bilatérale).
· Du point de vue des débiteurs, on distingue la
dette contractée par le secteur public (dette publique), ou
contractée par le secteur privé mais bénéficiant de
la garantie d'un organisme public (dette garantie), et la dette
contractée par le secteur privé dont le remboursement n'est pas
garanti par un organisme public (dette privée).
Sources : FMI, programmation financière, cas
de la Tunisie.1998
B- L'intérêt de l'étude
Notre travail de recherche doit permettre d'identifier les
difficultés inhérentes à la gestion des fluctuations de
change en rapport avec la dette publique extérieure au premier chef, et,
au second chef, de connaître les nouveaux paramètres à
intégrer dans la gestion des fonds d'emprunt extérieur en vue
d'en améliorer la qualité.
Il s'agit de façon pratique de :
· Répertorier les effets de fluctuations de
change le long du cycle de vie de la dette extérieure,
· Identifier les effets de fluctuations de change sur
quelques projets financés sur fonds d'emprunt extérieur en vue
d'appréhender l'importance du risque de change dans la gestion de la
dette extérieure.
Paragraphe 2 : Objectifs et Hypothèses de
recherche
Nous définirons les Objectifs qui motivent la
présente étude et les hypothèses qui la conduisent.
A - Les objectifs
L'objectif principal de notre étude est de
déterminer les effets de fluctuations de change sur la gestion de dette
publique extérieure du Bénin.
Il s'agira, en terme d'objectifs spécifiques
de :
· Mesurer le degré de prise en compte de risque de
change dans la gestion de la dette publique extérieure
béninoise.
· Déterminer les effets des fluctuations de
change sur les flux et les stocks de la dette publique extérieure
béninoise.
· Proposer des mesures de gestion du risque de change
dans la dette publique extérieure béninoise.
B - Les hypothèses
S'il ne fait pas l'ombre d'un doute que pour atteindre
l'objectif principal, on ne peut se passer des objectifs spécifiques,
il est aussi une contrainte d'élaborer des hypothèses
spécifiques, aux fins de rejoindre l'objectif principal.
Ainsi, au niveau spécifique, nos hypothèses sont
les suivantes :
· La Caisse Autonome d'Amortissement (CAA)
n'intègre pas dans ses analyses les fluctuations de change,
· Une variation de taux de change entraîne une
variation de même sens des flux et des stocks de la dette publique
extérieure béninoise.
· Il y a des possibilités de gestion des risques
de change pour la CAA.
Niveau d'analyse
|
problématique
|
objectifs
|
causes
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Méconnaissance des effets des fluctuations de change
sur la gestion de la dette publique extérieure béninoise
|
Déterminer les effets des fluctuations de change sur la
gestion de la dette publique extérieure béninoise
|
Fluctuations de change
|
|
Niveaux spécifiques
|
1
|
Méconnaissance des effets des fluctuations de change
sur les différentes étapes du cycle de vie de la dette publique
extérieure béninoise
|
Mesurer le degré de prise en compte de risque de
change dans la gestion de la dette publique extérieure
béninoise
|
|
La CAA n'intègre pas dans ces analyses les fluctuations
de change
|
2
|
Méconnaissance des effets des fluctuations de change
sur les flux et les stocks de la dette extérieure publique
béninoise
|
Déterminer les effets des fluctuations de change sur
les flux et les stocks de la dette publique extérieure
béninoise
|
|
Une variation de taux de change entraîne une variation
de même sens des flux et des stocks de la dette publique
extérieure béninoise
|
3
|
Méconnaissance des mesures d'annulation ou de
réduction contre le risque de change
|
Proposer des mesures pour l'annulation et/ou réduction
des risques de change sur la gestion de la dette publique extérieure
béninoise.
|
|
Il y a des possibilités de gestion des risques de
change pour la CAA
|
Tableau de bord de l'étude des effets des
fluctuations de change sur la Gestion de la Dette
Extérieure
Source : Nos compilations
SECTION II : REVUE DE LA LITTERATURE ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
Nous passerons en revue quelques ouvrages et articles ayant
traité de la dette et des taux de change (Pragraphe1), avant de
présenter la démarche méthodologique adoptée
(Pragraphe2).
Paragraphe 1 : La revue de la
littérature
Même si la littérature sur la dette
extérieure foisonne, celle relative aux fluctuations de change
concomitamment à la dette extérieure, semble ne pas avoir cette
caractéristique. Cet état de chose est expressif de toute la
difficulté qui est nôtre dans la rédaction de cette partie
du présent document.
Néanmoins, sans trop enfreindre l'orthodoxie en
matière de revue de la littérature notre démarche sera un
peu particulière, car elle abordera la dette extérieure, les taux
de change, et les fluctuations de change dans la dette
extérieure :
- Hugo Ruiz Diaz Balbuena, conseiller
juridique du Comité d'Annulation de la Dette du Tiers Monde(CADTM),
2006, considère l'audit citoyen de la dette comme un instrument de
démocratisation des relations économiques et de contrôle
démocratique des actes de gouvernement. Pour lui, l'audit de la dette
est justifié par les dégâts sociaux qu'elle provoque dans
les PVD. Il conclut qu'elle constitue un « obstacle à la
croissance économique et au développement des PVD »
lorsqu'elle est mal gérée.
- Michel Saint-marc; pour faire
étalage de l'avantage que le recours à l'emprunt extérieur
peut porter aux PVD affirmait que « L'évidence est là,
que plus un Etat consacre des ressources en devises ou des crédits
à des achats productifs, plus vite cet Etat s'équipera et plus
vite il aura la chance de se développer. »
- Vincent Daniel SIMOUKOUA ( 2005), dans son
mémoire de DESS « réflexion sur la gestion des
risques liés au financement des projets sur emprunt
extérieurs », a montré qu'outre les risques
économiques, les risques financiers affectent également la dette
extérieure publique béninoise.
- Barry Eichengreen, Ricardo Hausmann et Ugo
Panizza dans leur article sur le péché originel, dans
la revue Erudit (2003), ont conclu que l'intégration financière
internationale n'a pas fonctionné comme prévue. Au lieu
d'accélérer la croissance des PVD, elle est devenue une
importante source de risques. Quant au risque de change, ils affirment que le
péché originel, ne disparaîtra pas de sitôt avec la
recette standard de prudence macroéconomique et de consolidation des
institutions nationales.
- A travers son mémoire « Allègement
de la dette des PVD : Cas du BENIN » FASJEP 2000,
Olivier J.S ADADJA aboutit à la conclusion que le
financement des projets nationaux par la complicité de l'épargne
intérieure a le mérite de pouvoir réduire progressivement
la dépendance financière extérieure. Et donc
d'éviter les risques de change.
- Claude SINZOGAN (1999), économiste
principal de la Cellule d'Analyse de Politique Economique (CAPE) avec la
collaboration de Sylvain DEGBE, consultant, a
évalué le Taux de Change Réel (TCR) du Bénin. Il a
conclu qu'un endettement excessif est source de déséquilibre
extérieur et donc de perte de compétitivité. Quant
à la dette extérieure, il affirme qu'elle influence
négativement la compétitivité extérieure du
BENIN.
- Les travaux de la Société
Française de Conseil en développement (SFC),
1994 sur la compétitivité de l'économie
béninoise ont conclu qu'il y a une détérioration de la
compétitivité macroéconomique à partir des
années 85 et 86 malgré la faiblesse de l'inflation à cause
des dévaluations sensibles des monnaies des pays concurrents, de la
surévaluation du FF, monnaie d'ancrage du FCFA, et de la
détérioration des termes de l'échange.
- Dans son mémoire de fin de formation cycle II de
l'INE, « risque de change et gestion de la dette extérieure en
République du BENIN », 1992, M. Mouritalabi
BADAROU démontre que les risques de change affectent
effectivement la dette extérieure du BENIN.
- Ismaël BADA (1990), dans son
mémoire de maîtrise ès sciences économiques,
« le BENIN face au recours à l'emprunt extérieur dans
le processus de développement 1975-1990 » conclut que
l'épargne nationale doit être encouragée et
dynamisée, puisque cette épargne, dit-il, pour développer
le pays ne manque pas, elle est plutôt drainée ailleurs.
- David Cohen (1986), dans son oeuvre
Monnaie, Richesse et Dette des nations, p.167-200, à évaluer la
capacité d'endettement d'un pays. L'hypothèse de base de son
modèle étant que les entrées de fonds viennent combler un
des trois écarts possibles dans une économie :
· Le déficit en devises étrangères
qui est l'écart entre les importations et les exportations ;
· La différence entre l'investissement et
l'épargne ;
· Le déficit du budget de l'Etat.
- Au regard de l'utilité de l'endettement pour le
développement, Dénis Hessler et Pierre Antoine
Ulmo (1985) affirment dans Mondes en Développement, Tome 13
n°50/51, page 250 que l'endettement extérieur n'est pas bon ou
mauvais en soi ; qu'il conviendrait plutôt de chercher les
critères qui le rendent légitimes et qui permettent de fixer son
niveau optimal dans le développement économique d'un pays.
Paragraphe 2 : La démarche
méthodologique
La démarche méthodologique dans un travail de
recherche prend en compte les informations quantitatives et qualitatives, avec
tous leurs aléas, et la capacité du chercheur à compiler
sur la période de recherche ces informations. C'est alors dire que la
dimension humaine peut entailler la crédibilité des conclusions
à la fin de la recherche.
Néanmoins, il est possible dans la collecte des
informations de faire preuve de circonspection afin que les mauvaises
informations ne portent un coup aux objectifs de la présente
étude.
Nous aborderons successivement, les sources et
caractéristiques des données, les difficultés de collectes
et les limites des données.
A- Sources et Caractéristiques des
données
Avant de préciser les caractéristiques de nos
données, nous indiquerons leurs diverses sources.
1 - Sources
- La recherche bibliographique et consultation de
documents (Ouvrages, mémoires, rapports) de la Banque Centrale des Etats
de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), de la CAA, de la CAPE, de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), de la Direction
Générale de l'Economie (DGE), du FMI, de l'Agence
Française de Développement (AFD), du CADTM, et de l'Organisation
de Coopération et de Développement Economique (OCDE),
- La collecte d'informations à partir des
entretiens directes avec les Cadres de la CAA, et de la DGE
- L'exploitation de sites internet.
2- Caractéristiques
- Les taux de change sont à l'incertain et pris en
fin d'année,
- La taille des séries relatives taux de change
est de 1977 à 2006, soit une suite de 30 données annuelles.
- Les taux de change de 2005 sont
réutilisés en 2006 par manque d'informations.
B - Difficultés de la collecte et limites des
données
Comme dans tout travail de recherche, nous avons
été confrontés à des difficultés dans la
collecte des données nécessaires. Aussi reconnaissons - nous
certaines limites à ces données.
1- Difficultés de la collecte de
données
Nous avons été confronté dans notre
recherche documentaire à la rareté des ouvrages
traitant spécifiquement des effets des fluctuations de change sur la
gestion de la dette extérieure et à l'inexistence de banque
de données. Il nous a été impossible de tirer d'une
même source de données des chiffres sur une même variable
pendant les trente années. Ce qui nous a conduit à compiler
alors les informations sur une même variable à partir de sources
diverses.
2- Limite des données
Les limites que nous reconnaissons à nos chiffres
s'attachent à l'origine diverse des informations sur une même
variable. Pour ce qui concerne les valeurs nominales des emprunts en devises,
nous avons exploité le répertoire de dettes de la CAA.
La valeur nominale de certains prêts
sélectionnés pour l'identification du risque de change
était uniquement libellée en FCFA. Nous avons dû les
ramener en devise en utilisant les taux de change d'une autre base de
données (FINANSTAT 2005 principalement). Il est à craindre qu'une
telle méthode puisse éloigner ces données de la
réalité.
CHAPITRE II
ORGANE DE GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE BENINOISE :
LA CAA
Les deux sections qui composent ce chapitre concernent le
cadre juridique (Section I) et le cadre institutionnel (Section II) de gestion
de la dette publique béninoise.
SECTION I : CADRE JURIDIQUE DE GESTION DE LA DETTE
PUBLIQUE
BENINOISE
Le Cadre juridique de gestion de la dette publique est
l'ensemble des dispositifs constitutionnels, législatifs, et
réglementaires qui régit la gestion de la dette publique.
En République du Bénin, il s'agit de la
constitution du 11 décembre 1990 en ces articles 144, 145, 146 qui
repartit les responsabilités en matière de gestion de la dette
entre l'Assemblée Nationale, qui autorise les emprunts publics, le
président de la république, chef de (Etat) l'exécutif, qui
négocie et ratifie sur autorisation de l'Assemblée Nationale,
tous les accords de financement avec les partenaires au développement et
la cour suprême, dont la chambre Administrative apprécie la
conformité des accords de financement négociés par le
gouvernement avec les intérêts de la nation ; et du
règlement n°09/2007/CM/UEMOA portant cadre de
référence de la politique d'endettement publique et de gestion de
la dette publique dans les Etats membres de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), qui abroge et remplace les
dispositions antérieures traitant du même sujet.
En vue de faciliter l'accès et la compréhension
aisés des textes fondamentaux régissant la gestion de sa dette
publique, le Bénin a adopté les textes d'application
(décrets, arrêtés, circulaires, notes, protocoles, et
manuels de procédure exhaustifs établissant un lien clair entre
les procédures, les objectifs et les critères
d'évaluation) nécessaires au respect des critères de
convergence au sein de l'union. Au nombre de ces textes on peut
citer :
- Le Décret portant organisation du Gouvernement qui
donne pouvoir au ministre des finances (ou son représentant) d'engager
financièrement l'Etat tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur.
- Le Décret n°2003-260 du 31 juillet 2003 portant
organisation et fonctionnement de la Commission Nationale de l'endettement
(CNE) qui est chargée de coordonner et de contrôler toutes les
activités entrant dans le cadre de l'endettement du Bénin. Elle
émet obligatoirement un avis motivé sur les requêtes et
offres de financement soumises à son étude ;
- Les Décrets n° 73- 269 du 31 août 1973 et
n° 98- 63 du 16 février 1998 portant attribution, organisation et
fonctionnement de la CAA qui l'institue comme gestionnaire de la dette en
république du Bénin.
SECTION II : CADRE INSTITUTIONNEL DE
GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
BENINOISE
La CAA est l'une des structures placées sous tutelle du
Ministère des Finances et de l'Economie (MFE) dont la vocation est
d'assurer la gestion des fonds d'emprunts et le service de la dette
publique.
Comme tout entreprise, la CAA est un groupement humain
organisé et hiérarchisé réunissant le moyens
matériels, financiers et humains ayant pour but, non pas la production
et la vente des biens et des services destinés à un marché
en vue de la réalisation de profit, mais la fourniture de prestations
dans le cadre d'une meilleure gestion de la dette publique béninoise.
Ainsi, comprendre les étapes qui ont marqué la vie de cette
entreprise, connaître ses activités, ses ressources et son
environnement sont d'une grande importance pour y mener une étude
appropriée.
Paragraphe 1 : Historique, structure organisationnelle
et fonctionnelle
Après avoir fait la genèse de la CAA, nous la
présenterons dans son contexte fonctionnel et organisationnel.
A - Historique de la CAA
A l'origine, la CAA se voulait un établissement public
national doté d'une personnalité civile et d'une autonomie
financière.
Elle a tout d'abord été instituée par
l'Ordonnance n°28/PR/MFAE du 03 Août 1966 portant création de
la Taxe Spéciale d'Amortissement (TSA) qui permettrait d'apurer la dette
publique intérieure.
Cette ordonnance a été successivement
modifiée compte tenu de l'évolution du contexte sociopolitique,
par les décrets n° 73-269 du 31 août 1973 et n° 98-63 du
16 Février 1998 portant attribution, organisation et fonctionnement de
l'Institution, qui ont permis de redéfinir et de repréciser sa
mission. Les attributions de la Caisse Autonome d'Amortissement portent
essentiellement sur :
- la mobilisation et la gestion des fonds d'emprunts ;
- le service de la dette publique ;
- le contrôle de l'émission de tous les emprunts
émis ou contractés dans le public, en dehors d'elle, sous quelque
forme que ce soit ;
- la conduite des opérations d'émission
d'emprunts publics.
Au plan institutionnel, la Caisse Autonome d'Amortissement
dispose de divers organes parmi lesquels l'on distingue les organes
d'Administration, d'Exécution et de Contrôle.
B - Structure organisationnelle et
fonctionnelle
L'organigramme de la CAA est pyramidal de type
hiérarchico-fonctionnel préconisé par Henri Fayol dans sa
théorie de la rationalité administrative. Ce schéma
pourrait faire penser à une rigidité hiérarchique,
à une centralisation du pouvoir, voire à un manque de souplesse
dans l'exécution des tâches.
Mais la réalité en est toute autre et
l'interconnexion des responsabilités est telle que l'information circule
avec une fluidité relative au sein de la CAA.
D'où la nécessité d'étudier
l'organisation interne de l'Institution pour mieux recueillir les informations
cachées sous ce schéma.
· Organe d'Administration : Le Conseil de
Gérance
L'Organe d'Administration qu'est le Conseil de
Gérance est présidé par le Ministre des Finances et de
l'Economie ou son représentant et est composé du Directeur
Général du Budget, du Directeur National de la BCEAO, du
Directeur Général des Ressources pour le Développement, du
Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité
Publique, de l'Agent Judiciaire du Trésor, du Représentant du
personnel de la CAA.
· Organe exécutif : La Direction
Générale
La CAA est dirigée par un Directeur
Général assisté d'un adjoint. Le Directeur
Général est nommé par décret sur proposition du
Ministre des Finances après avis consultatif du Conseil de
Gérance. Il est l'ordonnateur du budget de la Caisse Autonome
d'Amortissement
· Organe de contrôle : La Chambre des
comptes
Aux termes de l'article 41 du Décret n° 98-63 du
16 février 1998, la CAA est soumise au contrôle de la Chambre des
comptes de la Cour Suprême.
· Comité de Direction : En tant
qu'organe consultatif, il est composé de :
- Président : Directeur Général
- Vice-président : Directeur Général
Adjoint
- Membres :
° Les Directeurs Techniques
° Deux (2) représentants du syndicat.
Il est consulté pour les décisions importantes
telles que l'élaboration du budget et la politique
générale.
C - Organisation de la CAA
La CAA est organisée en Directions fonctionnelles et
opérationnelles.
C - 1 : Directions
opérationnelles
Elles sont au nombre de trois (03) à savoir :
- La Direction de la Dette Publique (DDP)
- La Direction des Etudes (DE)
- La Direction du recouvrement et de la Trésorerie
(DRT)
a) La Direction des Etudes
Elle est compétente pour les questions relatives, (i)
aux études économiques, financières et juridiques ;
(ii) à la gestion des conventions de financement avec les bailleurs de
fonds ; (iii) à la signature des marchés sur financement
extérieurs.
Elle comprend deux (02) services
- le Service des Etudes générales
(SEG) ;
- le Service des Négociations et des conventions
(SNC)
b) La Direction de la Dette
Publique :
Elle est chargée de la gestion de la dette publique
à travers les activités de mobilisation de fonds d'emprunts et
d'amortissement de la dette publique. Elle prend à son compte les
actions engagées en vue de l'obtention par le Bénin des
allégements attendus de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres
Très Endettés (IPPTE) et surtout de l'Initiative d'Annulation de
la Dette Multilatérale (IADM) avec l'Association Internationale de
Développement (AID), le Fonds Africain de Développement (FAD) et
le FMI.
Elle est constituée de :
- Service de l'Amortissement de la Dette Publique (SADP)
- Service de la Mobilisation de l'Aide Extérieure
(SMAE).
c) La Direction du Recouvrement et de la
trésorerie :
Elle s'occupe du recouvrement des prêts
rétrocédés par la CAA aux Sociétés d'Etats
et de gérer l'Aide Publique au Développement allouée par
le Japon au Bénin sous la forme de Dons Spéciaux Japonais (DSJ)
en vue du financement de divers projets socio-économique.
Il est à noter que dans le cadre de la réforme
budgétaire, il a été installé à la caisse
Autonome d'Amortissement (CAA) :
- un délégué du Contrôleur
Financier dont la mission est de contrôler la régularité
des dépenses de l'Institution ;
- un receveur des Finances de la Dette chargé de
l'Exécution et de l'enregistrement comptable des opérations
financières selon les normes en matière de comptabilité
publique.
C -2 : Directions fonctionnelles
Il s'agit du Secrétariat Général, de la
Direction Administrative et de la Direction de la Trésorerie et du
Recouvrement.
a) Le Secrétariat Général est la
mémoire de la CAA.
A ce titre, il concourt à la réalisation des
objectifs de l'Institution sur tous les plans. Il assure donc le suivi des
activités de toutes les directions techniques et comprend le
Secrétariat Administratif et le Service des Archives.
b) La Direction Administrative
(DA)
Cette direction est chargée de la gestion du personnel
et du patrimoine de la CAA. Elle prépare le budget de fonctionnement, en
assure le suivi de l'exécution et rend compte mensuellement à la
Direction Générale ou immédiatement en cas de
problème.
Elle comprend :
- le Service du Personnel et de la Formation (SPF),
- le Service du Matériel et du Budget (SMB)
c) La Direction du Contrôle et du Suivi des
Projets (DCSP)
Elle est chargée de :
- procéder à tous les contrôles notamment
le contrôle interne et le contrôle de gestion ;
- assurer le suivi de l'exécution des Projets inscrits
au Programme d'Investissements Publics (PIP).
d) La Cellule Informatique (CI)
Placée en position staff, elle est chargée du
suivi et de la mise en oeuvre de la politique de la CAA en matière de
développement informatique et de modernisation des moyens de gestion des
services.
e) La Cellule de Passation des Marchés (CPM)
Mise sur pied suite à la réforme de la
chaîne des dépenses, la CPM est placée sous
l'autorité directe du Directeur Général à qui elle
rend directement compte.
Elle est chargée de coordonner toutes les
opérations entrant dans le cadre des acquisitions de biens et services
au profit de l'Institution et établit un plan annuel de ces
acquisitions.
Paragraphe 2 : Missions, activités, et
ressources de la CAA
Les opérations de la CAA portent à la fois sur
la mobilisation des ressources et l'exécution des dépenses.
A - Missions et activités
La CAA a pour missions principales :
- la recherche de financement (négociations des accords
de financement, accomplissement des formalités d'entrée en
vigueur, études des marchés en concertation avec d'autres
directions techniques, la centralisation et l'acheminement de toutes
requêtes de financement) ;
- la mobilisation des fonds d'emprunts ;
- l'amortissement de la dette publique ;
- l'émission d'emprunts.
Il convient par ailleurs de souligner que la CAA assure le
Secrétariat Permanent de la Commission Nationale de l'Endettement (CNE)
instituée par Décret en juillet 2003 et qui donne obligatoirement
un avis préalable sur tous les nouveaux engagements de l'Etat.
A ce titre, elle :
- reçoit tous les dossiers soumis à la CNE
contre un accusé de réception ;
- prépare une fiche synthétique faisant le
résumé du dossier qu'il soumet à chaque membre
accompagné d'une copie du dossier complet dans les quinze (15) jours qui
suivent la date de dépôt dudit dossier par les soumissionnaires.
L'accusé de réception également est joint au jeu soumis
à chaque membre pour étude ;
- convoque les réunions ordinaires et extraordinaires
de la Commission pour la semaine suivant celle de l'envoi des dossiers aux
membres ;
- prépare toutes les correspondances à l'adresse
des soumissionnaires qu'elle fait signer par le président dans le cadre
de la suite à donner aux dossiers ;
- prépare le projet de budget de l'année
à venir ainsi que le programme d'activités annuel qu'elle soumet
aux membres à la dernière réunion de l'année tirant
à sa fin ;
- prépare les rapports d'activités trimestriels
et annuels, les comptes rendus de réunions et tous les dossiers à
soumettre aux membres. Le rapport d'activités trimestriel est
examiné par la commission à la réunion ordinaire suivant
le trimestre écoulé. Le rapport d'activités annuel est
soumis aux membres à la première réunion ordinaire de
l'année nouvelle.
- tient un répertoire des représentants
autorisés des membres, des décisions, avis et recommandations de
la CNE ;
- Classe et met à jour
° L'ensemble des textes législatifs et
réglementaires relatifs au domaine de compétence de la
CNE ;
° les archives de la CNE ;
- exécute tous les travaux de secrétariat dans
le cadre des activités de la CNE.
B - Ressources et emplois
1 - Ressources
Les ressources de la CAA sont essentiellement
budgétaires et constituées de ressources propres (prêts
rétrocédés) et des dotations du trésor public. Au
titre de ses ressources, nous pouvons citer :
- prêts rétrocédés et autres
ressources propres ;
- ressources diverses ;
- ressources additionnelles.
En dehors des ressources financières citées
ci-dessus, la CAA est dotée de ressources humaines de qualité qui
lui permettent de réaliser les objectifs qui lui sont
assignés.
L'effectif de l'Institution était constitué au
31 décembre 2005 de 39 Cadres Supérieurs, 39 Cadres Moyens,et de
17 Agents d'Exécution .
Il ressort de la répartition du personnel de la CAA
qu'il est essentiellement constitué de cadres de conception (82 %)
contre seulement 18 % d'agents d'exécution. Cela s'explique par la
nature des tâches exécutées qui sont liées à
la gestion de la dette publique et à la recherche de financements pour
les projets de développement.
Il faut souligner que des efforts sont consentis pour assurer
un encadrement de qualité au personnel qui bénéficie
chaque année, de formations visant à renforcer ses
capacités dans le domaine de la gestion de la dette.
Graphique1 : Répartition de
l'effectif du personnel de la CAA au 31/ 12 /2005
Source : CAA au 31 12
2005
2 - Emplois
Les réalisations portent sur le service de la dette
publique et les charges de fonctionnement de l'Institution constituées
des frais du personnel et des achats de biens et services.
Le service de la dette publique concerne les remboursements au
titre de la dette extérieure (bilatérale et multilatérale)
et de la dette intérieure (Fonds National d'Investissement et
arrières non salariaux, charges financières emprunts obligatoires
et des frais de gestion de titres publics). Il représente à lui
seul près de 80 % des emplois inscrits au budget de la CAA depuis plus
de cinq (05) ans.
DEUXIEME PARTIE
FLUCTUATION DE CHANGE ET GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
EXTERIEURE DU BENIN
CHAPITRE I
IDENTIFICATION DES EFFETS DES FLUCTUATIONS DE CHANGE
SUR LA GESTION DE LA DETTE EXTERIEURE DU BENIN ET MESURES DE GESTION
EXISTANTES
Après avoir étudié la variabilité des
principales devises de prêt du Bénin (Section I), nous allons
déterminer les risques de change sur le cycle de vie de la dette
publique extérieure (Section II).
SECTION I : ETUDE DE LA VARIABILITE DES COURS DES
PRINCIPALES
DEVISES DE PRET DU BENIN
Nous allons répertorier les principales
devises de prêt du Bénin (Paragraphe 1), avant d'étudier
leur variabilité (Paragraphe 2).
Paragraphe I : les principales devises de prêt
du Bénin
Le panier de la dette du Bénin est composé de
plusieurs devises. Si les institutions internationales, telles que le Fonds
Africain pour le Développement (FAD), la Communauté Economique
Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), et la BOAD, ne ménagent
aucun effort pour soutenir la lutte contre la pauvreté en Afrique,
leurs homologues Arabes ( BID , BADEA), européens ( BEI , FND), et les
institutions de Brettons Wood ont aussi en souci la prospérité
mondiale. L'analyse du répertoire de la dette extérieure du
Bénin, établit que la dette multilatérale
représente plus de 75% de sa dette extérieure. Cependant, la
coopération bilatérale (dans le contexte de la dette) trouve
à sa cime la France, le japon, la chine, à la date du 31
décembre 2006.
Nous pouvons résumer dans un tableau la devise de
prêt de ces principaux bailleurs de fonds du Bénin
Tableau 2 : Les principaux bailleurs de
fonds du Bénin et leurs devises de prêt.
Bailleurs
|
FAD
|
CEDEAO
|
BOAD
|
BID
|
BADEA
|
BEI
|
FND
|
IDA
|
JAPON
|
CHINE
|
Devises
|
UC
|
UC
|
FCFA
|
DI
|
USD
|
EURO
|
DTS/ EURO
|
DTS/ USD
|
YEN
|
YRMB
|
Sources : Nos compilations
Chacune de ces dettes n'ont néanmoins pas la
même importance dans le panier de la dette du Bénin. De l'analyse
des tableaux de synthèses de la CAA sur la dette extérieure, nous
pouvons établir celui que voici
Tableau 3 : La dette extérieure du
Bénin en FCFA par devises au 31 12 2006
Monnaies
|
UC
|
DTS
|
EURO
|
USD
|
FCFA
|
YEN
|
YRMB
|
DI
|
Autres devises
|
Total
|
Montant en milliards de FCFA
|
195,7
|
97,2
|
68,7
|
47,1
|
42,5
|
15,1
|
15,0
|
21,8
|
23,8
|
527,0
|
Sources : Nos calculs
Partant de ce tableau, nous pouvons présenter le
diagramme sectoriel suivant :
Graphique 2 : Répartition de la
dette extérieure du Bénin par devise au 31 12 2006
Source : Nos calculs
Commentaire
Plus de 55 % de la dette extérieure du
Bénin est libellé en UC et en DTS ;
13 % en Euro, 9 % en dollar américain, et 8 % en
Fcfa. Sachant que le FCFA est arrimé à l'Euro, ont peut dire que
la dette extérieure du Bénin est sujette aux fluctuations de
change à 79 %, soit (100 % - 13% - 8 %)
Le DTS et l'UC sont des unités de compte,
c'est-à-dire des monnaies artificielles qui se composent d'autres
monnaies telles que le dollar, la livre, l'euro.... Les unités de compte
sont donc des paniers de devises dans lesquels chacune des devises peut y
être en quantité égale avec les autres ou en
quantité différente de celle des autres. Il est donc clair que
les fluctuations des cours des unités de compte sont dépendantes
de celle des cours des devises qu'elles ont en composition
Paragraphe II : L'Etude de la variabilité des
cours des principales devises de prêt sur trente (30) ans
Il importe de mesurer la volatilité de chacune des
principales devises faisant objet de monnaies d'emprunt pour le Bénin. A
ce titre, nous allons déterminer les taux de variation des principales
monnaies de prêt. Dans le même ordre d'idée, une
représentation graphique de ces taux de variation des cours des
principales devises de prêt lèvera le voile sur leur
évolution en dents de scie.
La volatilité des taux de variation qui est image du
risque qu'en court le gestionnaire dans l'usage d'une devise, a la primeur
d'informer sur les devises sujettes à de fortes fluctuations, et sur
celles dont les fluctuations sont d'amplitude faible.
Désignons par
TCt : le taux de change à l'instant
t.
TVAR dev t : le taux de variation
de la devise
MTVAR : la moyenne arithmétique des taux de
variation
VOLAT dev : la volatilité
(écart type) des taux de variation des cours de devise
Dev = ($USD, YRMB, YEN, £ ...)
TVAR dev t =
MTVAR dev = ;
VOLAT dev =
Les calculs effectués sur les taux de change dans les
annexes4(*), nous permettent
de résumer dans le tableau ci - après les MTVAR et VOLAT par
devise.
Tableau 4 : Tableau des MTVAR et VOLAT par
devises de prêt au 31 12 2006.
Devise
|
Dollar US
|
YEN
|
YRMB
|
Livre Sterling
|
MTVAR
|
4,28
|
7,87
|
-1,36
|
5,28
|
VOLAT
|
20,82
|
23,68
|
13,67
|
25,73
|
Commentaire
Au regard du tableau récapitulatif ci-dessus,nous
pouvons dire que la livre sterling, avec son écart type de
25,73, est la devise de prêt qui présente le plus
grand risque de fluctuation ; suivie du yen ,23,68 ;
du dollar US, 20,82 ; et du YRMB,
13,67.
Cet état de chose peut mieux être saisi à
travers les courbes suivantes.
Graphique 3 : Courbes des taux de
variation de taux de change des devises de prêt.
SECTION II : RISQUE DE CHANGE DANS LE CYCLE DE VIE DE
LA DETTE
EXTERIEURE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES.
Pour la vérification de nos hypothèses de
recherche, nous allons passer en revue les différentes procédures
de gestion de la dette extérieure sur son cycle de vie, identifier les
risques de change dans ces différentes procédures.
Paragraphe 1 : Fluctuations de change sur le cycle de
vie de la dette extérieure
Avant que de nous mettre à identifier les risques dus
aux fluctuations de change dans la gestion de la dette publique
extérieure, il nous importe de préciser que la gestion de la
dette publique va du contrat par lequel cette dernière s'est vue
naître à son remboursement, via le financement du projet pour
lequel elle est destinée. Ainsi sommes-nous obligés de
définir une démarche qui embrasse les trois étapes du
cycle de vie de la dette extérieure. Ce cycle de vie peut être
schématisé comme suit :
Graphique 4 : Cycle de vie de la dette
extérieure.
Mise en vigueur de la dette publique extérieure
Amortissement de la dette Publique Extérieure
Mobilisation des Fonds d'emprunt extérieur
Source : Nos compilations
A- Mise en vigueur de l'accord de
prêt
A 1 : Bref aperçu sur la
procédure de signature de l'accord de prêt
La qualité des études de conception d'un projet
constitue un des critères principaux qui déterminent la
décision de son financement. On distingue généralement
trois grandes étapes dans la conception des projets :
l'Identification, la faisabilité et l'évaluation du projet. In
fine ces études peuvent conduire à modifier le projet, à
le rejeter, à retarder l'exécution ou à décider de
le financer dans ses dimensions initiales. Dans tous les cas, elles sont
mère d'un rapport détaillé d'évaluation
précisant l'appréciation claire et nette du bailleur (quitus,
rejet). En cas où le quitus l'emporte sur le rejet, on parle de
bancabilité du dossier. Et c'est cette bancabilité qui ouvre voie
aux différentes phases de négociations du financement dudit
projet.
Les négociations mettent en rapport les parties qui
interviennent dans le contrat de prêt. Le bailleur de fonds soumet au
pays emprunteur un projet d'accord par le truchement du Ministre des finances
comme principal interlocuteur de l'emprunteur, projet d'accord qui sera
négocié par ce dernier. De cet accord de prêt sortent le
montant définitif du prêt fixé en fonction du coût du
projet évalué lors des études, la durée de
remboursement, la période de grâce, les taux
d'intérêt et de commission. Il convient de préciser que les
bailleurs multilatéraux ont des conditions fixes d'emprunt
Après signature de l'accord de prêt par celui
à qui le Président de la République aurait
délégué ce pouvoir, sa ratification en conseil des
Ministres, sa publication au journal Officiel et l'avis juridique, on peut
affirmer que le financement est "bouclé".
La ratification, la publication et l'avis juridique sont
baptisés formalités de mise en vigueur des accords de
prêts.
A -2 : Procédé
d'Identification du risque de change.
A la signature du contrat d'endettement, les
différentes parties épousent les conditions d'emprunt,
définies par le taux d'intérêt, les commissions, le
délai de grâce, la durée d'amortissement Aussi s'agit- il
de définir clairement la valeur d'origine de l'emprunt,
c'est-à-dire le nombre de son unité monétaire que le
bailleur de fonds accepte d'accorder sous forme de prêt au pays
emprunteur.
Entre la date de signature de l'accord du prêt et celle
d'entrée en vigueur du crédit, il s'écoule un laps de
temps ; l'emprunteur est donc soumis à un risque de fluctuation de
change si la devise dans laquelle l'emprunt est libellé est sujette
d'une forte fluctuation. En supposant que tout le montant de l'emprunt sera
décaissé à la date de mise en vigueur de l'accord de
prêt, on peut assister, soit à un gain de change, soit à
une perte de change.
Cette situation peut être appréhendée par
les paramètres suivants :
Désignons par :
-K nat
0 : montant de l'emprunt en monnaie nationale
à la signature de l'accord de prêt,
-K nat v : le
montant de l'emprunt en monnaie nationale à la mise en vigueur de
l'accord de prêt,
-K dev
0 : le
montant du prêt à la signature de l'accord en
devise (du prêteur),
-K dev
v : le montant du prêt à la
mise en vigueur de l'accord de prêt en devise (du
prêteur),
-TC incert
o : le taux de change à l'incertain,
la valeur d'une unité de monnaie étrangère (devise du
prêteur) exprimée en monnaie nationale, à la date de
signature de l'accord de prêt,
-TC incert
v : le taux de change à l'incertain,
à la date de mise en vigueur de l'accord de prêt ;.
On peut écrire, toutes choses égales par
ailleurs que :
K nat 0 = É (K dev
0 ; TC incert o) et K nat
v = É (K dev 0 ; TC
incert v )
Autrement dit,
K nat 0 = K dev
0 x TC incert o
( 1 ) et
K nat v = K dev
0 x TC incert v
( 2 )
De ( 1 ) , on peut écrit que :
K dev 0 = K
nat 0 x [TC incert
o ] -1 ( 3)
En remplaçant (3) dans (2) on a :
K nat v = K
nat 0 x [TC incert
o ] -1 x TC
incert v ( 4 )
D'après cette quatrième équation, la
seule condition pour qu'il n'y ait pas risque de change est que [TC
incert o ]
-1 x TC
incert v = 1. Soit TC incert
o = TC incert
v
Si TC incert o différent de
TC incert v : il y a
risque potentiel de change
TC incert o < TC
incert v , il y a une perte potentielle de change
TC incert o >
TC incert v , il y a un gain
potentiel de change
A -3 Application
Soit le prêt BADEA de 1981. Montant
2 700 000 USD. Objet : Extension du port autonome de Cotonou
(PAC)
Hypothèses
Ø Date de signature de l'accord de
prêt : novembre 1980
Ø Date de mise en vigueur : août
1981
Ø Les 2 700 000 USD seront
décaissé entièrement à la date de mise en vigueur
(ce qui n'est pas le cas en pratique)
On a:
K dev 0 =
2 700 000
TC incert o = TC
$/FCFA 1980 = 211, 28
TC incert v = TC
$/FCFA 1981 = 271, 73
On peut écrire que :
K nat. 1980 =
2 700 000 x 211, 73 = 570 456 000 FCFA
K nat. 1980 = 570
456 000 FCFA
K nat. 1981 =
2 700 000 x 271, 73 = 733 671 000 FCFA
K nat. 1981 =
733 671 000 FCFA
K nat. 1980 =
570 456 000 FCFA < K nat. 1981 =
733 671 000 FCFA
Si telle fut la procédure de mobilisation, le
Bénin aurait eu sur ce prêt, un gain de change de
163 215 000 FCFA, soit 733 671 000 -
570 456 000. Cette approche purement idéale du risque de
change montre néanmoins qu'il existe.
B - Mobilisation des fonds d'emprunt
extérieur
La réalisation du projet est assujettie au
décaissement préalable des ressources de l'emprunt. Il faut
attendre l'entrée en vigueur de l'accord de prêt pour que le
bailleur de fonds amorce les décaissements au vu des pièces
à lui transmises par l'emprunteur. Ce n'est donc qu'après les
formalités de mise en vigueur de l'accord de prêt que le bailleur
procède aux décaissements par tirages successifs en fonction de
l'évolution de l'exécution du projet. Il existe quatre
procédures de décaissement permettant aux bailleurs de
régler l'adjudicataire d'un marché ou les prestataires d'un
service fait au titre du projet objet de l'endettement. Notre démarche
ici s'articulera autour de chacune de ces quatre procédures.
B- 1 : La Demande de paiement en
direct.
B- 1- 1 : Bref aperçu sur la
procédure de demande de paiement en direct
Après une offre d'appel il peut y avoir plusieurs
prestataires de services ou plusieurs fournisseurs de matériels
d'origines diverses, retenus. La demande de paiement en direct consiste
à régler directement le prestataire de services (fournisseur) sur
une place étrangère désignée par lui et
mentionnée au contrat.
Une fois que les services ont été accomplis, ou
le matériel livré par le fournisseur, le prestataire de services
(fournisseur) établit la facture qu'il envoie au maître d'ouvrage.
Ce dernier avec les pièces justificatives attestant que le service ou le
matériel a été livré au titre du projet, saisit la
CAA qui à son tour établit la demande de paiement en direct
qu'elle expédie au bailleur pour virement à faire directement au
fournisseur (prestataire).
Le risque de change apparaît dès que le
prestataire de services (fournisseur) réclame d'être
réglés dans une autre monnaie que la devise du prêt.
Pour ce faire, le bailleur de fonds doit se procurer la devise
dans laquelle le prestataire (fournisseur) désire être
payé. En contrepartie il débitera le compte en devise du
prêt de l'emprunteur ouvert dans ses livres de la valeur correspondant
aux paiements effectués. Si la devise du fournisseur (prestataire) a
été acquise à un moment où le taux de change
fluctue, cela se répercutera sur le compte de l'emprunteur positivement
ou négativement. Le risque de change affecte alors chaque
opération de tirage demandée par l'emprunteur.
B - 1- 2 Procédé d'Identification du
risque de change
Désignons par :
T i: Le montant de tirage effectué de
rang i,
T vi : Le montant du
ième tirage évalué au taux de change entre la
monnaie du bailleur et celle du fournisseur (prestataire), avec le taux de
change à la date de mise vigueur,
Ci: Le coût net à payer de la
facture du fournisseur de biens et services objets du ième
tirage,
TCv B/fourn : Le taux de change
à l'incertain de la devise du bailleur (B) contre celle du fournisseur
à l'instant de la mise en vigueur de l'accord de prêt,
TCi B/fourn : Le taux de change
à l'incertain de la devise du bailleur contre celles du fournisseur
pendant le tirage de rang i,
KRi : Le capital restant dans
le compte ouvert à l'emprunteur par le prêteur après le
ième tirage,
KRiNorm : Le capital qui
devrait normalement rester dans le compte ouvert par le prêteur à
l'emprunteur après le ième tirage,
On peut écrire que
T i = Ci x
TCi B/fourn
(5)
T vi
= Ci x TCv
B/fourn (6)
KRiNorm =
KRi-1 - T vi
(7)
KRi =
KRi-1 - T i (8)
Il n'y a pas de risque de change si :
KRiNorm =
KRi
Posons:
KRi -
KRiNorm = 0 .......
(KRi-1 - T i
) - (KRi-1 - T
vi ) = 0
Donc : T i - T
vi = 0 (9)
Autrement dit, si T i - T
vi = 0 , il n'y a pas de risque
de change
D'après (5) et (6), on a T i
- T vi =
Ci (TCi B/fourn - TCv
B/fourn)= 0
Or Ci 0 donc TCi B/fourn -
TCv B/fourn =0
On voit que si TCi B/fourn
= TCv B/fourn, il n'y a pas de risque de
change
Si TCi B/fourn >
TCv B/fourn, il y a perte de change
TCi B/fourn <
TCv B/fourn, il y a gain de change
B - 1 - 3 : Application
Soit le prêt IDA de 1992. Montant : 12.300.000 DTS.
Objet : projet de réhabilitation et gestion urbaine.
Hypothèses
- Entre autres, ce prêt a servi à
acquérir 40 balayeuses de marque SUZUKI
- le premier tirage T1 a été consacré
à l'achat des 40 balayeuses
- chaque balayeuse coûte 5.000.000 de yen
- le premier tirage a été effectué
en 1993
On a :
Connaissant le taux de change entre le FCFA et le DTS, et le
taux de change entre le FCFA et le yen, on peut estimer celui entre le DTS et
le yen.
Posons :
En 1993 :
1 yen = 2,55 FCFA
1 DTS = 370,5 FCFA
Soit donc
Supposons que :
On a :
Il y a donc une perte de change de :
On voit que dans ces conditions, la perte sèche de
161.904, 31 se répercutera sur le solde normal attendu du compte en DTS
après le premier tirage.
B - 2 : Demande de remboursement adressé
au bailleur
B - 2 -1 : Bref aperçu
Pour des raisons d'urgence ou de nécessité, et
dans le sillage de l'exécution d'un projet donné, la CAA peut
effectuer par procédure d'avance un paiement dont le financement est
autorisé au titre du prêt en règlement de services ou
achats. C'est donc une sorte de préfinancement effectué par la
CAA sur ses fonds propres. Elle doit alors adresser une demande de
remboursement au bailleur en y adjoignant les pièces justificatives. Le
risque de change apparaît alors à l'occasion du remboursement de
l'emprunteur par le bailleur de fonds. Ce dernier remboursera la CAA (donc en
franc CFA) du montant des factures à lui présentées.
Entre le moment où la demande de remboursement est
adressée au bailleur et celui ou ce dernier remboursera l'emprunteur,
la parité de la devise peut être sujette à des
fluctuations : il y a donc risque de change. Si le décaissement
opéré par le bailleur est inférieur à celui du
préfinancement assuré par l'emprunteur alors il y a perte de
change ; dans le cas contraire la CAA enregistre un gain de change.
B - 2-2 : Procédé d'identification
du risque de change
Soient :
-SI av : le solde initial avant un
préfinancement, créditeur des ressources de la CAA,
-SI ap : le solde initial des ressources de la CAA
après préfinancement,
-SF ap : le solde final des ressources propres de la
CAA après le remboursement,
-PF : le montant pré financé par la
CAA,
-Remb : le montant remboursé par le bailleur
à la CAA,
On peut établir que :
SI ap = SI av - PF (10)
SF ap = SI ap + Remb (11)
L'équilibre (situation sans risque de change)
voudrait que : PF = Remb,
Si PF > Remb gain de change
Si PF< Remb perte de change
Ou que, SI av = SF ap
Si SF ap < SI av perte de change
Si SF ap > SI av gain de change
B - 2-3 : Application
Supposons qu'au 30 Novembre 2002, les ressources propres
de la CAA s'élevaient à 80. 000. 000 FCFA. Supposons aussi qu'au
titre de la réalisation d'un projet de pavage d'une voie, qu'elle ait
payé par avance au prestataire 20.000 USD à la même date.
Si la CAA se fait rembourser en Février 2003 par le bailleur qui se
trouve être la BADEA,
On a la situation suivante :
SI av = 80. 000.000 FCFA
TC FCFA/USD 2002 = 696,99
On a PF = 20.000 x 696,99 = 13.939.800 FCFA
TC FCFA/USD 2003 = 581,2
Remb = 20.000 x 581,2 = 11.624.000 FCFA
La CAA enregistre une perte de change
de 13.939.800- 11.624.000, soit 2.315.800 FCFA
On peut aussi comparer les soldes avant préfinancement
et après remboursement, toutes choses égales par ailleurs.
SI ap = 80.000.000- 13.939.800 = 66.060.200
SF ap = 66.060.200 + 11.624.000 = 77.684.200
La perte de la CAA se chiffre à
80.000.000 - 77.684.200, soit 2.315.800 FCFA.
B - 3 : Les avances de fonds
B - 3 - 1 : Bref aperçu sur la
procédure d'avance de fonds
Pour des mesures de suivi de la traçabilité des
fonds affectés à un projet, le bailleur impose à
l'emprunteur l'ouverture d'un compte spécial dans son pays pour le
projet. Ce compte fonctionne sous la signature de la CAA et est alimenté
par le bailleur. Il permet à l'emprunteur d'effectuer certains paiements
de biens et services dont le montant ne dépasse pas un seuil
donné. Lorsque la provision du compte spécial va amenuisant, le
bailleur renfloue le compte à hauteur du montant initial du fonds au fur
et à mesure des justifications faites par l'emprunteur. Pour ce mode de
décaissement, le risque de change existe à chaque
réapprovisionnement du compte spécial à hauteur de la
provision initiale de fonds. En effet, le bailleur effectuera des
opérations sur les devises pour renflouer le compte spécial en
franc CFA. En conséquence, il devra débiter le compte de
prêt de l'emprunteur de la contre-valeur en devise du montant
transféré dans le compte spécial.
Il apparaît nettement que si l'opération de
renflouement se fait à un moment où la parité de change
entre la devise du prêteur et le franc CFA est défavorable pour
l'emprunteur, alors ce dernier est en perte de change.
B -3 -2 Procédé d'identification du
risque de change
Soient :
AFjdev : l'avance de Fonds de rang
j en devise du prêteur,
AFjnat : l'avance de Fonds de rang
j en monnaie national (ici le franc CFA),
TCjincert : Le Taux de change au
moment de l'avance de fonds d'ordre j,
j : 1, 2, 3, ......x,
x : le rang de la dernière avance de fonds,
Dans tous les cas de figure, le cumul des Avances de Fonds au
titre de la réalisation du projet ne peut être supérieur au
montant de l'accord de prêt en devise du prêteur.
C'est-à-dire que :
(12)
En considérant l'ensemble des avances de fonds on peut
écrire que :
Si : : il n' y pas risque de change.
Si : : il y a perte de change.
Si : : il y a gain de change.
De façon séquentielle, c'est-à-dire en
considérant chacune des avances de fonds , l'emprunteur peut
être soumis au risque de change ; et ce dès que le taux de
change ayant prévalu lors la signature de l'accord de prêt,
diffère de celui prévalant au cours d'une avance de fonds de rang
quelconque.
Autrement dit :
TCv incert = TCjincert :
Il n'y a pas de risque de change
TCvincert TCjincert : Il y a risque de change
TCvincert TCjincert : Il y a perte de change
TCvincert TCjincert : Il y a gain de change
B - 3 -3 : Application
Soit le prêt Chinois de 1994. Montant estimatif
53.000.000 YRMB5(*)
Objet : divers projets
Hypothèses
- le prêt a été mobilisé par
procédure d'avance- la première mobilisation intervint en 1994-
les mobilisations furent les suivantes :
Années (j)
|
Avances de fonds ( )
|
1994
1995
1996
|
20.000.000
15.000.000
18.000.000
|
On peut calculer
- )
=
= 53.000.000 x 64.41
- le total des mobilisations en FCFA
Total des mob =
On peut établir la fiche de mobilisation
suivante :
Tableau 5 : Calculs des avances de fonds
(AF) en FCFA
Années (j)
|
|
|
|
|
Solde à mobiliser
|
1994
1995
1996
|
20.000.000
15.000.000
18.000.000
|
64,41
59,78
61,56
|
1.288.200.000
896.700.000
1.108.080.000
|
20.000.000
15.000.000
18.000.000
|
33.000.000
18.000.000
0
|
Total
|
53.000.000
|
-
|
3.292.920.000
|
-
|
0
|
Source : Nos calculs
Il y a donc une perte de change de :
= 3.413.730.000 - 3.292.980.000,
Soit une perte de change de :
120.750.000
Cette perte de change peut être décomposée
comme suit :
Tableau 6 : Décomposition du risque
de change
Années (j)
|
|
|
|
|
|
|
|
1994
|
20.000
|
64,41
|
64,41
|
1.288.200
|
1.288.200
|
0
|
Pas de risque de change
|
1995
|
15.000
|
59,78
|
64,41
|
896.700
|
966.150
|
-69.450
|
Perte de change
|
1996
|
18.000
|
61,56
|
64,41
|
1.108.080
|
1.159.380
|
-51.300
|
Perte de change
|
Total
|
53.000
|
-
|
-
|
3.292.920
|
3413.730
|
120.750
|
Perte de change
|
NB : les AF, K, et les Ecarts sont en
milliers de francs.
Source : Nos calculs
Le risque de change existe également au niveau de la
procédure d'avance de fonds. Au fur et à mesure que le taux de
change à l'incertain entre le FCFA et la devise du prêt
décroît, il y a une diminution des ressources attendues de la
mobilisation des prêts. Un accroissement du taux de change pendant la
mobilisation aura donc l'effet contraire au précédent.
B - 4 : La lettre de crédit
B - 4 -1 : Bref aperçu sur la lettre de
crédit.
Pour financer l'achat de fournitures au titre d'un projet, il
peut arriver que l'emprunteur demande l'ouverture d'une lettre de crédit
auprès d'une banque commerciale du pays du fournisseur. La banque
commerciale avant d'accepter l'ouverture ou de confirmer le crédit peut
demander une garantie.
L'emprunteur dans ces conditions s'adresse au bailleur de
fonds et lui demande de contracter un engagement spécial visant à
rembourser à la banque commerciale du pays du fournisseur les achats
effectués au titre de la lettre du crédit.
Les prêts du bailleur étant libellés en
devises, pour rembourser la banque commerciale qui a payé un fournisseur
dans une autre monnaie, le bailleur de fonds effectuera des opérations
sur devises. Il en résulte un risque potentiel de change que le
bailleur répercutera sur le compte de prêt.
B - 4 -2 : Procédé d'identification du
risque
Le risque de change au niveau de cette procédure
naît d'une fluctuation des cours des monnaies du bailleur et du
fournisseur.
Soient :
: Le montant du prêt mis en vigueur en devise du bailleur de
fonds
: Le montant d'une lettre de crédit de rang i en monnaie du
fournisseur
Le montant d'une lettre de crédit de rang i en monnaie du
bailleur
Le taux de change à l'incertain entre la monnaie du bailleur et
celle du fournisseur pendant le tirage de rang i.
La situation d'équilibre (situation sans risque de
change) voudrait que :
=
Avec T la dernière lettre de crédit,
Si : un gain de change
Si : une perte de change
A travers cette équation et ces inéquations, on
peut écrire que :
Si : - , il y a un reliquat, un surplus de ressources qui
généralement servira à financer ou à satisfaire
d'autres demandes de l'emprunteur après accord des deux parties.
Si : - , il y a une insuffisance de ressources du crédit pour couvrir
les coûts du projet ou d'une partie du projet s'il s'agit d'un projet
financé par plusieurs bailleurs de fonds. Dans une telle situation, soit
l'emprunteur contracte une nouvelle dette pour mener le projet à terme,
soit il utilise ses ressources propres.
B - 4 -3 Application
Supposons un prêt BADEA de 1998. Montant 4.500.000 $ US.
Objet : Electrification de 15 villages du Nord Bénin.
Durée : 15 ans /4. Taux d'intérêt : 6 %
.Durée du projet : 3 ans, à raison de 05 villages par
an.
Supposons également que la réalisation du projet
ait été confiée à une entreprise anglaise.
Soient les factures suivantes :
i (années)
|
|
1998
1999
2000
|
2.490.000
2.450.000
2.530.000
|
D'après FINANSAT 2005, on a les taux de change
suivants :
589,95 ; 353,39
615,7 ; 380,06
711,98 ; 468,41
On peut, à partir de ces taux, estimer les taux de
change à l'incertain entre le dollar et la livre sur les trois
années du projet.
; ; .
On sait que :
On peut réaliser le tableau de mobilisation
suivant :
Tableau 7 : Evaluation des lettres de
crédit en dollar US
i (année)
|
|
|
|
1998
|
2.490.000
|
0,602
|
1.500.000
|
1999
|
2.450.000
|
0,617
|
1.512.346
|
2000
|
2.530.000
|
0,658
|
1.664.474
|
total
|
7.470.000
|
-
|
4.676.820
|
Source : Nos calculs
= - 176.820$ US
Dans le cas de notre exemple, ce projet financé par la
BADEA a subi une insuffisance de ressources de 176.820$ US.
C - Fluctuation de change pendant l'amortissement de
la dette extérieure.
C - 1 : Bref aperçu sur la
procédure d'amortissement de la dette extérieure.
Nous nous retrouvons ainsi à la dernière
étape du cycle de gestion de la dette extérieure où
l'emprunteur, à son tour, honore son engagement vis-à-vis du
prêteur, eu égard aux conditions prédéfinies par
l'accord de prêt.
Le remboursement des emprunts s'effectue
généralement en unités de monnaie du prêteur. Le
service au titre de ce remboursement se compose du principal, de
l'intérêt et des commissions, pour chaque période de la
durée d'amortissement du prêt.
Le plus souvent, l'amortissement d'un emprunt intervient
quelques années après le démarrage des actions de
réalisation du projet pour lequel a été consentie la
dette. Toutefois le paiement des commissions démarre avec
l'entrée en vigueur de l'accord de prêt. De même,
l'intérêt étant calculé sur la partie
mobilisée du prêt, son paiement acquiert son exigibilité
dès la mobilisation des fonds et selon les dispositions de l'accord de
prêt. Une période de grâce de 2 à 10 ans sanctionne
le plus souvent les crédits, et le remboursement de ces derniers peut
être étalé sur 10, 20, 40, ou 50 ans ; selon les
bailleurs.
Nous pouvons résumer dans le tableau ci-après
les conditions des principaux bailleurs de fonds du BENIN.
Tableau 8 : Conditions d'emprunt des
principaux bailleurs multilatéraux du Bénin
Bailleurs
|
Commissions
|
Taux d'Intérêt
|
Durée d'amortissement (année)
|
Période de différé (année)
|
Degré de concessionnalité
|
Engagement
|
Service
|
FAD
|
0 5
|
0,75
|
-
|
50
|
10
|
74,46
|
BOAD
|
-
|
-
|
2 %
|
25
|
7
|
46
|
AID
|
0 5
|
0,75
|
-
|
40
|
10
|
60,64
|
BADEA
|
-
|
-
|
1 %
|
30
|
10
|
67,20
|
BIDC
|
-
|
-
|
3 %
|
25
|
5
|
Non défini
|
BID
|
-
|
-
|
2,5 %
|
25
|
7
|
46,8
|
Source : CAA
Il se peut que certains prêts consentis dans des
unités de compte constituées de panier de devises, telles que le
DTS (pour l'IDA) et l'UC (pour le FAD), soient décaissés dans
plusieurs monnaies les composant. Leur remboursement se fait dans les
différentes monnaies de décaissement, ou, si le bailleur de fonds
y consent, dans une seule devise.
La commission d'engagement est calculée sur tout
montant du prêt non encore versé à l'emprunteur, alors que
la commission de service est calculée sur le montant déjà
décaissé. Lorsqu'il y a un taux d'intérêt,
l'intérêt se calcule sur le montant mobilisé non amorti..
Généralement le service de la dette est assuré tous les
six mois.
Il urge à présent de signaler que
l'amortissement de la dette extérieure concerne deux catégories
de prêts : les prêts dont le remboursement incombe à l'Etat
(prêts directs à l'Etat), et les prêts dont le remboursement
incombe aux tiers (les prêts rétrocédés et les
prêts avalisés) Nous aborderons le risque de change dans
l'amortissement de chacun de ces différents prêts.
C-1-1 : Les prêts directs à
l'Etat
Ce sont les emprunts contractés par l'Etat et dont le
remboursement lui incombe directement. C'est la Direction de la
Dette Publique de la CAA qui s'occupe de
l'amortissement de cette dette, par le biais de son service d'Amortissement
(SADP).
Pour le transfert des fonds dans le cadre du remboursement de
la dette, la CAA peut recourir aux services des banques commerciales, ou
à ceux de la BCEAO. Cette dernière a une place
de choix car les transferts effectués par son biais sont peu exigibles
comparativement aux tarifs des banques commerciales. De plus, par le canal de
la BCEAO, la CAA réduit le risque de change.
En effet, la BCEAO dispose d'un système de couverture
du risque de change dans les cas de transferts de fonds d'un certain montant.
Si elle doit effectuer un ordre de virement à un moment où le
taux de change fluctue à la hausse, elle l'exécute et supporte
les pertes de change qui en pourraient résulter. Et les gains de change
lui profitent bien évidemment.
C - 1- 2 : Les prêts aux tiers.
Il s'agit des prêts, dont le remboursement est à
la charge des sociétés privées, publiques, ou semi-
publiques ayant bénéficié des ressources, qui
relèvent de la responsabilité de l'Etat. On distingue les
prêts avalisés et les prêts
rétrocédés.
- Les prêts avalisés
Ce sont des prêts contractés auprès des
bailleurs de fonds par les sociétés privées, publiques ou
semi-publiques, et pour lesquels l'Etat a donné son aval. Le
remboursement de ces prêts est assuré par lesdites
sociétés, de même le risque de change est supporté
par elles. Mais en cas de défaillance des bénéficiaires
d'aval, l'Etat se trouve être débiteur vis-à-vis du
bailleur, et doit en conséquence assurer le remboursement du prêt
en cas de défaillance des bénéficiaires.
- Les prêts rétrocédés ou
répercutés.
Sont dits rétrocédés les prêts
contractés par l'Etat auprès des bailleurs de fonds à des
conditions données et qui sont cédés à d'autres
sociétés publiques, semi-publiques ou privées à des
conditions souvent différentes de celles obtenues des bailleurs. Le taux
de rétrocession est souvent fixé de commun accord entre l'Etat et
le bailleur.
Le remboursement des prêts
rétrocédés se fait par la CAA avec la contribution des
bénéficiaires des ressources du crédit. La DDP adresse un
avis d'échéance aux bénéficiaires des ressources du
crédit, à un ou deux mois avant le remboursement d'une
échéance. Les remboursements se font en devise et en respect de
l'accord de rétrocession qui définit le cours de change auquel le
remboursement doit être fait. Le risque de change est assumé par
la CAA qui, si le cours de change fluctue, peut se trouver en perte de change.
Cette perte de change peut néanmoins être atténuée
par les avantages financiers de la CAA sur la rétrocession.
On parle aussi de prêts répercutés qui sont
ceux transférés par l'Etat aux bénéficiaires aux
mêmes conditions que ceux de l'accord entre l'Etat et les bailleurs. Le
bénéficiaire mobilise et rembourse le prêt et donc supporte
les risques de change s'il y en a.
C - 2 : Procédé d'identification du
risque de change
Généralement les projets sont totalement
réalisés avant que ne démarre le remboursement de la
dette. Ce qui sous-tend qu'on peut connaître le taux de change moyen des
mobilisations de ressources d'un emprunt avant la date de son premier
amortissement. Il convient de signaler que parfois, certains prêts
commencent par être remboursés bien que leurs mobilisations
n'aient pas encore été totales. Néanmoins, on peut
connaître le taux de change moyen partiel de mobilisation.
Il y a alors perte de change, de façon
séquentielle, dès que le taux moyen de mobilisation
déterminé est inférieur au taux de change prévalant
lors d'un remboursement. De façon globale, en comparant le taux de
change moyen de mobilisation au taux de change moyen d'amortissement, on
obtient le gain de change général ou la perte de change
générale sur l'emprunt.
S'agissant des prêts rétrocédés, de
façon séquentielle, le gestionnaire de la dette
extérieure, est en perte de change lorsque le taux de change fixé
dans l'accord de rétrocession est inférieur au taux de
remboursement. De façon globale, lorsque le taux de change fixé
dans l'accord de rétrocession est inférieur au taux de change
moyen d'amortissement, il y a perte de change. Les situations inverses,
entraînent les gains de change.
En désignant par :
: Le taux de change pendant la mobilisation de rang i,
: Le taux de change moyen de mobilisation,
: Le taux de change au remboursement pendant la période
j,
: Le taux de change moyen de remboursement,
: L'amortissement d'ordre j en devise de
remboursement,
: la mobilisation d'ordre i,
T : le rang de la dernière
mobilisation,
P : le rang du dernier
amortissement.
On a :
De façon séquentielle :
- si perte de change
- si gain de change
De façon globale,
- si perte de change
- si gain de change
C - 3 : Application
Soit le Prêt FONDS OPEP de 1985.Montant : 1.500.000
$US. Objets : Education.
Durée : 17 ans / 5. Taux
d'Intérêt : 1%
Hypothèses
- Soit la fiche de mobilisation suivante :
Tableau 9 : Fiche de mobilisation du
prêt Fonds OPEP de 1985 en milliers de francs.
Année
|
Mois
|
Devises
|
FCFA
|
Taux de change
|
Solde à mobiliser
|
Tirage
|
Cumul
|
Tirage
|
Cumul
|
Devises
|
FCFA
|
1985
1986
1987
1988
|
Octobre
Février
Mars
Janvier
|
800
200
300
200
|
800
1 000
1 300
1.500
|
359.408
69.262
90.162
59.570
|
359.408
428.670
518.832
578.402
|
449,26
346,31
300,54
297,85
|
700
500
200
0
|
314.482
173.155
60.108
0
|
Sources : Nos hypothèses.
Supposons que l'accord de prêt ait été mis en
vigueur le 1 /1 / 1985 et que la périodicité de remboursement
soit le semestre.
A partir de cette fiche de mobilisation, nous pouvons
déterminer le TCMmob :
A partir du tableau d'amortissement6(*) établi pour ce Prêt FONDS OPEP de 1985,
on peut obtenir le TCMremb :
, ce qui signifie que sur ce projet, dans hypothèses, la CAA a
enregistré une perte de change de 737.670.000 - 578.402.000 soit
159.268.000 FCFA. Il faut néanmoins signaler que la dévaluation
du FCFA survenue en 1994 a certainement influé sur cette perte de
change, puisse que, comme l'indique la colonne du taux de change du tableau
d'amortissement, le taux de change en 1994 entre le FCFA et le dollar a
été de 555,2 ; alors que le taux moyen de mobilisation entre
1985 et 1988 est de 385 ,6.
De façon séquentielle, en comparant le TCMmob aux
taux de change pour chaque période de la durée d'amortissement,
on peut dire que :
- En 1990 il y a eu gain de change puisse que TCMmob = 385,6
supérieur à TC 1990 = 272,26
- En 1993 il y a eu gain de change puisse que TCMmob = 385,6
supérieur à TC 1993 = 283,16
- En 1998 il y a eu perte de change puisse que TCMmob = 385,6
inférieur à TC 1998 = 589,95
- En 2001, il y a eu perte de change puisse que TCMmob = 385,6
inférieur à TC 2001 = 733,04
Paragraphe 2: Mesures de gestion existantes et
vérification des hypothèses de recherche.
Le présent paragraphe, après avoir exposé
comment la CAA réagit face au risque de change dans la gestion de la
dette, prendra le soin de vérifier, les hypothèses de recherche
au vu du précédent paragraphe.
A - Mesures de gestion Existantes
Les brefs aperçus que nous avions eus sur la gestion de
la dette extérieure nous ont indiqué comment s'organise la CAA
durant tout le cycle de vie de la dette extérieure. En effet, on peut
retenir que le risque de change n'existe véritablement que lorsque la
CAA s'engage dans les différentes procédures pour la mobilisation
des ressources d'emprunt extérieurs.
Dans le cas de la demande de paiement en direct, c'est le
bailleur qui paye directement le fournisseur. Ce qui sous- tend que la CAA
n'aura qu'à enregistrer sur la fiche de mobilisation (du prêt
concerné), la contre-valeur en franc CFA du transfert effectué au
profit du fournisseur. Bien évidemment la CAA ne fait rien à cet
effet pour gérer le risque de change
A propos de la procédure d'avance de fonds, le
fournisseur envoie sa facture au maître d'ouvrage qui l'expédie
à la CAA. Cette dernière après vérification des
pièces procède à la liquidation de la facture. Elle n'a
pas dans ce cas aussi une méthode de gestion du risque de change.
En d'autres termes la CAA ne dispose pas d'une
stratégie de couverture des risques de change.
Néanmoins, lors des remboursements, les transferts de
fonds par le canal de la BCEAO, comme nous l'avons précédemment
constaté, réduisent le risque de change de la CAA. S'agissant des
prêts répercutés, nous avons observé que c'est le
bénéficiaire qui mobilise et rembourse le prêt, et donc
supporte les risques de change.
B- Vérification des Hypothèses de
Recherche
Les objectifs ayant conduit jusqu'ici le présent
travail de recherche avaient été assujettis à des
hypothèses. Ces dernières, tout comme, les objectifs
spécifiques sont au nombre de trois. Nous nous proposons à
présent, de les confronter aux constats faits lors du processus
d'identification du risque de change.
1ère Hypothèse
Spécifique :
« La CAA n'intègre pas dans ses
analyses les risques dû aux fluctuations de
change. »
L'organigramme de la CAA laisse voir qu'elle ne dispose pas
d'un service spécifique dont la mission est la gestion des risques
opérationnels et financiers. Au regard des différentes
procédures de mobilisation des ressources d'emprunt extérieur,
nous affirmons que la CAA n'a pas une stratégie de gestion du risque de
change. Par ailleurs, à propos de l'amortissement, c'est plutôt
lorsqu'elle préfère le canal de la BCEAO pour le transfert des
fonds au profit des bailleurs qu'elle réduit le risque de change. C'est
dire alors que, dans ses opérations d'encaissement ou de
décaissement, en devises, elle n'éprouve pas des
préoccupations liées à d'éventuelles fluctuations
des taux de change. Or ce sont ces taux qui donnent l'expression en francs CFA
d'engagements donnés ou reçus honorés en devises.
2e Hypothèse
Spécifique :
«Une variation de taux change
entraîne une variation de même sens des flux et des stocks de la
Dette publique extérieure
béninoise ».
Il convient pour la vérification de cette
hypothèse de rappeler les notions de flux et de stock de la dette
extérieure.
La notion de stock recouvre à l'instant t soit la dette
extérieure évaluée à partir des engagements de
tirages, c'est-à-dire y compris les engagements non
décaissés, soit l'encours de la dette extérieure
évalué sur la base des seuls décaissements non
remboursés. La notion la plus fréquemment utilisée est
celle qui retient la base des décaissements.
L'application du procédé d'identification
à la démarche de mise en vigueur de l'accord de prêt,
concernant le prêt BADEA de 1981, ayant pour objet l'Extension du Port
Autonome de Cotonou, a montré que du fait des fluctuations de change, le
montant en FCFA d'un engagement donné varie dans le même sens que
celui de la variation du taux de change.
En considérant la notion de stock sur la base des
décaissements non remboursés, on remarque qu'un emprunt de
100.000 USD décaissé par le bailleur et non remboursé par
l'emprunteur, a une valeur de 49.000.000 FCFA à l'instant
t si = 490, une valeur de 50.000.000 FCFA à l'instant
t +1 si = 450 ; et une valeur de 45.000.000 FCFA
à l'instant t+2 si = 450. On voit clairement qu'une variation
des cours des devises entraîne une variation dans le même sens du
stock de la dette.
La notion de flux recouvre, pour la période t,
entre autres, les éléments suivants :
- Les engagements : c'est-à-dire
le montant des prêts pour lesquels on a signé des accords pendant
la période t.
- Les décaissements :
c'est-à-dire le montant des tirages effectués non
remboursés pendant la période t.
-Les paiements au titre du "service de la
dette " : c'est-à-dire le montant des remboursements
du principal (amortissement) et les intérêts et commissions
dus.
S'agissant des engagements, le raisonnement est identique
à celui que nous avons mené dans le cadre de la
vérification de l'hypothèse première. Les
décaissements quant à eux se font selon diverses formules. Les
procédures de mobilisations des fonds d'emprunt extérieur, telles
que nous les avons présentées dans le paragraphe 1 de ce
chapitre, présentent toutes des risques de change. A travers nos
applications, que ça soit pour la demande de paiement en direct, la
procédure d'avance de fonds, ou la demande de remboursement
adressée au bailleur, le risque de change existe ; mais pas peut
être au même degré pour toutes. Ces mêmes applications
nous font conclure, que, pour une période t, une variation du
cours des devises entraîne une variation de même sens des
décaissements (par rapport aux tirages attendus, (toutes choses
égales par ailleurs).
Les paiements au titre du "service de la dette" sont le
troisième point que nous aborderons dans la séquence des flux de
la dette. Lorsque les taux de change ayant prévalu lors des
remboursements sont respectivement différents de ceux ayant
établi le tableau d'amortissement prévisionnel, il y a risque de
change. Nous avons préféré, au titre d'application,
comparé le taux de change moyen de mobilisation au taux de change moyen
d'amortissement et avions conclu qu'il y a perte de change dès que le
taux de change moyen au remboursement est supérieur au taux de change
moyen de mobilisation. On sait néanmoins qu'une hausse de taux de change
entraînera une hausse des montants en FCFA à rembourser, et
qu'une baisse de taux de change aura pour conséquence la baisse des
remboursements. On conclut qu'une variation de taux de change entraîne
une variation de même sens des sommes à rembourser.
3e Hypothèse :
« Il y a des possibilités de
gestion des risques de change pour la CAA »
En gestion des projets, on dit qu'un problème est une
situation d'insatisfaction pour laquelle il y a une possibilité de
solution. Un problème qui n'a pas de solution n'est donc pas un
problème. Dans le cadre de notre étude nous avons conçu
des approches de solutions aux problèmes posés au départ.
Nous nous proposons à présent d'exposer ces propositions de
solutions dans le chapitre suivant.
CHAPITRE II
APPROCHES DE SOLUTION POUR LA GESTION DES FLUCTUATIONS
DE
CHANGE DANS LA DETTE EXTERIEURE
L'application des procédés d'identification du
risque de change aux caractéristiques des emprunts que nous avions
sélectionnés a levé le voile sur les effets que peuvent
avoir les fluctuations des taux de change sur tout emprunt pendant son cycle de
vie. Ces effets, matérialisés par les écarts entre valeurs
réelle et attendue, peuvent, avec la plus grande aise qui soit, porter
le nom de risque.
Il urge de rappeler qu'en finance la notion de risque est
jumelle de celle de l'incertitude. On distingue généralement le
risque économique qui est l'incertitude relative, à la production
de biens et services réels dans l'économie, et le risque
financier qui est celle liée au prix des contrats représentant la
contre-valeur de ces biens et services (actions, obligations, devises).
Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une
impossibilité de précision de la valeur future d'un
élément financier. La finance telle qu'elle est organisée
depuis le milieu des années 70 intègre dans ses analyses la
notion de risque.
En effet les risques encourus par la dette extérieure
du fait des fluctuations de change, eu égard aux résultats de
notre application, sont diverses et appellent à l'identification des
mesures de contrepoids.
La CAA, sous la couronne d'institution de financement du
développement par la complicité de l'endettement, s'apparente
clairement à une banque de développement et devra comme telle,
réduire son exposition aux risques encourus dans le cadre de ses
prestations, et maximiser sa capacité à supporter les risques en
vue de soutien aux activités de développement. En
considérant toutefois qu'elle est une émanation du
Ministère des Finances et de l'Economie, et qu'au regard de la
réglementation de change, elle n'a pas le pouvoir d'influencer les taux
de change, nous observons qu'une telle situation réduit sa marge de
manoeuvre. C'est pourquoi nous proposons tout au long de ce chapitre, des
mesures contre les risques de change auxquels est assujettie la gestion de la
dette extérieure.
SECTION I : LES MESURES DE GESTION DU RISQUE DE CHANGE
DANS LA
DETTE EXTERIEURE
Plusieurs éléments sont à prendre en
compte en matière de gestion du risque de change. Qui plus est, eu
égard au cycle de vie et aux conclusions à l'issue de nos
applications dans le précédent chapitre, les mesures dont nous
ferons la proposition s'attachent à la mobilisation des fonds d'emprunts
extérieurs et à leur amortissement.
Paragraphe I : Les éléments
de gestion du risque de change.
Pour mieux gérer un risque, il convient de faire son
inventaire, sa cartographie, de le quantifier puis de le mesurer.
A -L'inventaire et la cartographie du
risque
Nous ferons d'abord l'inventaire du risque et après sa
cartographie.
A - 1 : Inventaire du risque de
change.
L'inventaire du risque de change né de
l'instabilité des cours de devises dans la gestion de la dette, est
l'ensemble des étapes de cette gestion qui se trouvent
influencées par les fluctuations de taux de change. Comme l'avions -
nous montré, le risque de change se trouvait à tous les niveaux
du cycle de vie de la dette extérieure. Ainsi, on a :
- Le risque de change pendant la procédure de mise en
vigueur de l'accord de prêt
- Le risque de change lié à la mobilisation des
fonds d'emprunts extérieurs
- Le risque de change lié à l'amortissement de
la dette extérieure.
A - 2 : Cartographie du risque de
change
A chaque région appartient une monnaie et à
chaque monnaie est défini un taux de change par rapport aux autres
monnaies des autres régions. Ainsi, au Bénin (dans la zone UEMOA)
on utilise le franc CFA, aux Etats-Unis le dollar, en Irak le dinar irakien, en
Europe (dans l'euroland) l'euro, au Samoa le tala...
Les situations économiques de l'instant et les
politiques en cours affectent les taux de change (si ce n'est pas un
régime de change fixe). Par exemple, P. R. Krugman et M. Obstfeld
(2004) ont montré qu'une augmentation des taux d'intérêt
payés sur les dépôts en dollar provoque une
appréciation du dollar par rapport à l'euro, et par voie de
conséquence par rapport au franc CFA.
La cartographie permet de connaître les monnaies de
fortes fluctuations de change et celles dont elles sont moins intenses. Cela
pourra contribuer à la réduction de l'exposition aux risques de
change par une présélection des monnaies d'emprunt. Mais l'ardeur
d'une telle ambition se trouve éteinte part l'impossibilité du
Bénin de présélectionner ses partenaires au
développement.
B - La quantification et les mesures de gestion du
risque.
Nous traiterons de la quantification du risque, avant sa
gestion, et tout ceci en relation aux changes.
B - 1 : La quantification du risque de
change.
On ne peut mesurer le risque de change que lorsqu'on a une
idée précise des cas de son occurrence. Plusieurs facteurs,
généralement macroéconomiques, peuvent être à
l'origine du risque de change :
- Variations des cours boursiers,
- Volume et sens des flux de marchandises et de capitaux
dans un pays,
- Evénements politiques prévisibles et
imprévisibles,
- Anticipation des agents et opérations
spéculatives.
Ces facteurs affectent les cours des devises et provoquent
l'exposition au risque de change. Pour des raisons de simplification et de
domaine de compétence, la CAA pour quantifier son risque de change doit
se munir à chaque instant des rapports les plus récents de la
BCEAO sur les prévisions de taux de change. Cela lui permettra d'avoir
une vue prospective du niveau du risque à courir, aux fins d'une
meilleure organisation de ses opérations.
B - 2 : Les mesures de gestion du risque de
change.
Le risque de change est la possibilité d'une variation
de taux de change au cours d'une période donnée. Il traduit le
fait qu'une variation des cours de change peut entraîner une perte dite
de change ; c'est donc une perte éventuelle encourue par une
entreprise du fait de fluctuations de change.
La CAA est alors en risque de change dès lors qu'elle
réalise une opération financière dans une autre monnaie
que le franc CFA, et dont le taux de change par rapport à ce dernier
n'aurait pas été fixé. Le risque de change prend ainsi un
caractère automatique. En effet, plus la variation du cours de la devise
par rapport au franc CFA est forte, plus importante peut être la perte
nominale encourue.
Les mesures que nous proposerons ont deux grands
volets :
- les mesures de réduction du risque de change
- les mesures d'annulation du risque de change
Paragraphe 2 : Mesures de réduction du risque
de change dans la dette publique
extérieure béninoise
Eu égard au cycle de vie et aux conclusions à
l'issue de nos applications, les mesures dont nous ferons la proposition
s'attacheront à la mobilisation des fonds d'emprunts extérieurs
et à leurs amortissements..
A - Réduction du risque de change dans les
procédures de mobilisation des fonds
d'emprunts extérieurs.
A - 1 : Mesures à propos des
procédures de décaissement
Lorsqu'on considère la procédure de paiement en
direct, l'emprunteur n'intervient plus après expédition de la
demande de retrait aux bailleurs de fonds jusqu'au paiement des fournisseurs.
Il ignore même le cours de change auquel l'opération a
été réalisée jusqu'au jour de réception de
l'avis de décaissement. Il apparaît clairement qu'à ce
niveau, l'emprunteur subit le risque de change et n'a aucun moyen pour en
apprécier l'ampleur.
Néanmoins, les procédures de demande de
remboursement ou celles de compte spécial présentent l'avantage
à l'emprunteur de demander à être remboursé quand
il veut, ou à renflouer le compte quand sa provision s'amenuise.
Dans la procédure de demande de remboursement,
l'emprunteur ayant le choix du moment d'expédition de la demande, peut
spéculer sur la hausse de la devise du prêt. Lorsque cette
tendance se précise, la CAA peut alors expédier sa demande de
remboursement pour enregistrer des gains nominaux de change ; le taux de
préfinancement étant inférieur à celui du
remboursement. Aussi faudra-t-il accélérer les procédures
de demande de remboursement afin qu'un événement
prévisible ou imprévisible ne remette en cause cette tendance
haussière soupçonnée.
La proposition ci-dessus faite est aussi valable pour la
procédure de compte spécial. Elle se trouve néanmoins
limitée par le fait que l'emprunteur ne peut pas attendre longtemps une
condition favorable de change, une telle politique aurait l'inconvénient
d'allonger la durée critique du projet.
A - 2 : Mesures à propos de la passation
des marchés publics.
Lorsque le contrat de réalisation du projet est
libellé en devises, l'emprunteur court des risques de change tout au
long de la durée prévue de réalisation du projet. Pour
réduire ce risque de change, il peut tenter de négocier à
l'occasion de la conclusion du contrat d'exécution avec l'entreprise
adjudicataire, un mode de paiement, incluant une clause spéciale :
l'adjudicataire souhaitant être payé en devises, il peut lui
proposer que les règlements se fassent sur la base d'un taux de change
préfixé sur toute la durée d'exécution du
projet.
Il est évident que l'adjudicataire ne donnera son
quitus que s'il trouve le taux de change fixé intéressant par
rapport à la tendance actuelle. Cette politique mettra la CAA à
l'abri des pertes nominales de change chaque fois que la devise
s'appréciera par rapport au franc CFA, relativement au taux
préfixé. Elle a néanmoins l'inconvénient pour elle
de ne pouvoir pas profiter des gains de change éventuel par rapport au
taux retenu dans le contrat.
B - Réduction du risque de change dans
l'amortissement de la dette extérieure.
L'amortissement de la dette se faisant suivant un
échéancier préétabli, tout retard dans le paiement
d'une échéance est sanctionné par le paiement
d'intérêts moratoires. Il est donc clair que l'emprunteur
s'évertuera à respecter cet échéancier. Mais il est
possible qu'il anticipe le paiement de certaines échéances s'il
estime que la devise s'apprécie par rapport à sa monnaie
nationale.
Lorsque sa trésorerie le lui permet, la CAA peut
réduire le risque de change en anticipant le paiement du service de la
dette. Aussi, doit- elle faire diligence dans le traitement des ordres de
virement, pour que cette situation relativement profitable ne lui
échappe. On comprend aisément que tout cela n'est possible que si
elle dispose d'un service qualifié pouvant tenir le service
d'amortissement informé des tendances de change.
C - Réduction du risque de change : choix
de la devise du prêt.
Le dollar, la livre sterling, le yen, ... n'évoluent
pas de la même manière. La monnaie est à l'image de la
réalité économique d'une nation. En effet, plus
performante est l'économie, plus forte sera sa monnaie par rapport aux
autres devises. Lorsqu'on considère les unités de compte tels
que le DTS et l'UC qui sont des monnaies artificielles, on comprend qu'elles
doivent fluctuer faiblement, relativement aux autres devises prises
individuellement. Une unité de compte étant un panier de
plusieurs monnaies.
Donc la hausse d'un élément de l'unité
de compte peut être compenser par une dépréciation d'une
autre monnaie composant la même unité de compte. Ce qui explique
que, les unités de compte fluctuent moins que les monnaies
nationales.
Il est préférable pour réduire
l'exposition au risque de change, de s'orienter davantage vers les prêts
libellés en unités de compte. C'est donc préférer
les bailleurs de fonds multilatéraux, car ce sont eux qui utilisent,
entre autres, les unités de compte. L'emprunteur peut facilement
réduire le risque de change en accordant une certaine priorité
aux prêts libellés en unité de compte. C'est-à-dire
qu'il faut par exemple préférer un prêt libellé en
DTS à un prêt de même montant libellé en dollar.
En complément aux mesures de réduction, nous
proposons des mesures d'annulation du risque de change dans la gestion de la
dette extérieure, dans la section suivante.
SECTION II : ANNULATION DU RISQUE DE CHANGE DANS LA
GESTION DE
LA DETTE EXTERIEURE
Nous disions plus haut que le risque de change avait un
caractère automatique dès lors qu'on réalise une
opération dans une devise dont le taux de change par rapport au franc
CFA n'aurait pas été fixé (régime de change fixe).
On voit alors que pour annuler le risque de change, il faudrait simplement
demander à emprunter à l'extérieure en monnaie nationale,
ou préférer que la dette extérieure soit libellée
dans une monnaie dont le taux de change est fixé
(Régime de change fixe). Nous allons aborder la
faisabilité de ces différentes mesures.
Paragraphe 1 : Vaincre le péché
originel
L'impossibilité d'emprunter dans sa monnaie nationale,
pour un pays, à l'étranger, est qualifiée en finance de
" péché originel". Ce problème affecte presque
tous les pays du monde sauf les émetteurs des cinq principales monnaies
- le dollar américain, l'euro, le yen, la livre sterling et le franc
suisse - de même que quelques exceptions révélatrices.
Lorsqu'un pays est sous le joug du péché
originel, par définition sa dette extérieure sera principalement
libellée en monnaie étrangère. Si le pays accumule une
dette nette, on retrouvera alors une disparité globale de monnaies
dans ces comptes nationaux. Il est clair qu'un tel pays peut recourir à
diverses mesures pour éliminer cette disparité ou
carrément l'empêcher de se produire. Premièrement, il peut
s'abstenir d'emprunter à l'extérieure ; il devra alors
disposer de ressources financières internes suffisantes pour ses
propres besoins, et aucune disparité n'apparaîtra car il n'aura
alors aucune dette extérieure ; mais il souffre tout de même
du péché originel au sens où nous l'appréhendons.
Or une telle abstention est coûteuse car le pays en question renoncera
aux avantages de l'emprunt à l'étranger. Deuxièmement, le
gouvernement, peut accumuler des devises à hauteur de ses engagements
étrangers. Il aurait ainsi éviter la disparité des
monnaies en éliminant sa dette nette (les devises qu'il détient
sont égales à ses emprunts en monnaies
étrangères). Mais cette option reste coûteuse elle
aussi : le rendement obtenu sur les réserves accumulés est
généralement nettement inférieur au coût
d'opportunité des fonds.
La réaction spontanée d'un économiste est
d'attribuer l'incapacité d'emprunter à l'étranger dans sa
propre monnaie aux lacunes des politiques et institutions nationales ou
régionales. Aussi, la majeure partie de la littérature,
s'est-elle préoccupée des déficiences des pays
emprunteurs, en particulier le sous- développement de leurs institutions
vouées à l'élaboration des politiques au soutien des
marchés.
Il est à présent soutenable que, la
première hypothèse qui vient à l'esprit pour l'explication
du phénomène est la crédibilité monétaire.
Dans cette optique, le péché originel n'est pas un
problème en soi, mais un symptôme. On pourrait alors le vaincre
en effectuant des reformes institutionnelles qui permettraient d'augmenter la
crédibilité des autorités par des mesures
anti-inflationnistes. Toujours dans cette approche, les directives habituelles
données par le FMI et la BM concernant les politiques macro-
économiques et les réformes institutionnelles seraient à
la fois nécessaires et suffisantes. Ce remède facile rencontre
malheureusement des problèmes sous - jacents que nous ne pourrions pas
développer ici avec toute la justesse nécessaire.
On peut affirmer que la solution au péché
originel ne peut être l'oeuvre d'un seul pays, encore moins d'une
institution nationale. Elle serait plutôt l'oeuvre de tout le monde
entier. Pour se faire, il faut :
· Que la Banque mondiale (BM) et les autres Institutions
Financières Internationales (IFI), émettent les titres de
créances dans les unités de compte composées de devises de
pays émergents, car généralement, la dette
multilatérale l'emporte de très loin sur celle bilatérale.
Les pays qui ont échappé au péché originel,
(l'Uruguay en 2003, Colombie en 2004, et le Brésil en 2005), le doivent
principalement non pas à leurs propres résidents, mais à
des étrangers et surtout à des institutions financières
internationales.
· Que les pays Africains, par exemple, se dotent d'une
monnaie unique qui aurait le mérite de convaincre les bailleurs
étrangers de sa stabilité financière et les obligerait
à accepter les accords de prêts dans cette monnaie africaine.
Ainsi on assisterait à une rédemption du péché
originel africain, et donc à une annulation du risque de change.
Paragraphe 2 : L'Euro comme monnaie de prêt
Lorsqu'on sait que la parité entre l'euro et le FCFA
est fixe, on comprend que le Bénin, pour annuler son risque de changer
dans la dette, peut négocier que ses emprunts soient libellés en
euro. Ce qui signifie, qu'il rejette le risque de change sur le prêteur.
Les Etats-Unis dont le dollar se déprécie fortement par rapport
à l'euro n'accepteront jamais une telle condition. Cela est valable pour
les autres bailleurs puisque l'euro connaît depuis 2002 une forte
appréciation. On estime aujourd'hui qu'un euro s'évalue à
environ 1,4 $ US. Et les statistiques de la Banque Centrale Européenne
(BCE) expliquent que « l'euro n'est pas près à
revenir à ses anciens chiffres » ; 1 = 0,8948 $ en
2001.
Dans cette situation, la principale recommandation serait que
la CAA élève le ratio de dette en euro dans son panier de dette
extérieure ; cela réduirait considérablement la part
de la dette extérieure sujette à des fluctuations de change.
C'est donc vouloir que l'Union Européenne soit le premier partenaire au
développement du Bénin, c'est aussi prôner une meilleure
coopération bénino-eurolandaise.
CONCLUSION
« La sagesse fixe la
fortune »,
Telle est la devise que l'on peut lire sur le fronton du
siège de la Banque de France. Qui mieux qu'une institution de
financement de développement se sentirait interpellé par cette
assertion ?
La CAA, organe de financement des projets de
développement par l'endettement devra faire, elle aussi, de cette
épigraphe son mot d'ordre. Quant il s'agit de réaliser des
projets, les risques opérationnels sont là, mais les risques
financiers également.
Lorsqu'on sait que le risque de change existe, qu'il affecte
la dette extérieure publique dans toutes les étapes de sa
gestion, qu'il est des mesures pour se couvrir contre ce risque de change et
que la CAA ne se protège pas, il y a de quoi être inquiet. Pour
elle, être sage serait, au regard du risque de change, d'éviter
que les fluctuations de change augmentent ses dépenses ou diminuent ses
recettes.
Pour aboutir à cette sagesse qui est source de
richesse, nous nous sommes escrimés à lui proposer des mesures.
Nous avons constaté que la lenteur dans l'accomplissement des
formalités d'encaissements ou de décaissements l'exposait aux
fluctuations de change. Elle devra alors travailler à la
réduction des délais. Cette mesure nécessaire n'est
néanmoins pas suffisante, puisqu'il faut forcément un temps
minimum aux procédures. Or dans l'espace de 24 heures, certaines devises
peuvent connaître une importante fluctuation.
Aussi avons-nous étudié la volatilité
des principales devises de prêts du Bénin que sont le dollar, le
Yen, la livre sterling, et le YRMB. Là on peut imaginer qu'il est
question de choix de la devise de prêt. Mais demander au Bénin de
choisir ses bailleurs, c'est réduire ses ressources d'emprunt
extérieur. Alors, nous avons proposé des mesures allant de
l'utilisation prévisionnelle de taux de change aux anticipations
d'opérations. Ce qui suppose que la CAA doit disposer d'un service
spécialisé dans la gestion des risques tant opérationnels
que financiers.
En attendant de vaincre le péché originel, nous
avons aussi proposé que la CAA élève le ratio de dette
libellée en euro dans son portefeuille. C'est ainsi admettre que le
risque de change n'est pas une fatalité lorsqu'on sait comment s'y
prendre , et qu'il est possible en entendant de se guérir du
péché original de ne pas subir les défaveurs de
l'instabilité sur les marchés de change.
Ce n'est qu'en gérant minutieusement les risques que la
CAA, pour paraphraser le président américain Clark Herbert
Hoover, rendrait les jeunes heureux d'hériter de la dette nationale.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Les Objectifs de
Développement pour le Millénaire (ODM)
1 - D'ici 2015, réduire de moitié, par rapport
à 1990, la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à 1dollar par jour et la proportion de la population
qui souffre de la fin.
2 - Assurer l'éducation primaire pour tous d'ici
à 2015.
3 - Eliminer les disparités entre les sexes dans les
enseignements primaire et secondaire d'ici à 2005, si possible et
à tous les niveaux de l'enseignement en 2015, au plus tard
4 - D'ici 2015, réduire de deux tiers, par rapport
à 1990, le taux de mortalité des enfants de moins de 5ans.
5 - D'ici 2015, réduire de trois quarts, par rapport
à 1990, le taux de mortalité maternelle.
6 - D'ici 2015, stopper la propagation du VIH/ sida,
maîtriser le paludisme et d'autres grandes maladies, et commencer
à inverser la tendance actuelle.
7 - Assurer un environnement viable, en intégrant les
principes de développement durable dans les politiques et programmes
nationaux et en inversant la tendance actuelle à la déperdition
des ressources environnementales.
8 - Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.
Annexe 2 : Tableau de variation des taux de
change des devises de 1977 à 2006
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEE
|
Dollar USD
|
YEN
|
YRMB
|
LIVRE Sterling
|
Taux
|
TVAR
|
Taux
|
TVAR
|
Taux
|
TVAR
|
Taux
|
TVAR
|
1977
|
245,68
|
|
0,91
|
|
132,09
|
|
140,39
|
|
1978
|
225,65
|
-8,15
|
1,07
|
17,58
|
134,32
|
1,69
|
117,53
|
-16,28
|
1979
|
212,72
|
-5,73
|
0,97
|
-9,35
|
136,36
|
1,52
|
100,34
|
-14,63
|
1980
|
211,28
|
-0,68
|
0,93
|
-4,12
|
140,85
|
3,29
|
90,68
|
-9,63
|
1981
|
271,73
|
28,61
|
1,23
|
32,26
|
159,84
|
13,48
|
133,86
|
47,62
|
1982
|
328,61
|
20,93
|
1,32
|
7,32
|
173,87
|
8,78
|
187,78
|
40,28
|
1983
|
381,07
|
15,96
|
1,6
|
21,21
|
192,46
|
10,69
|
250,7
|
33,51
|
1984
|
436,96
|
14,67
|
1,84
|
15,00
|
188,34
|
-2,14
|
326,09
|
30,07
|
1985
|
449,26
|
2,81
|
1,88
|
2,17
|
152,81
|
-18,86
|
345,58
|
5,98
|
1986
|
346,31
|
-22,92
|
2,06
|
9,57
|
100,38
|
-34,31
|
235,59
|
-31,83
|
1987
|
300,54
|
-13,22
|
2,08
|
0,97
|
80,79
|
-19,52
|
183,26
|
-22,21
|
1988
|
297,85
|
-0,90
|
2,32
|
11,54
|
80,07
|
-0,89
|
167,33
|
-8,69
|
1989
|
319,01
|
7,10
|
2,31
|
-0,43
|
84,62
|
5,68
|
194,52
|
16,25
|
1990
|
272,26
|
-14,65
|
1,88
|
-18,61
|
56,96
|
-32,69
|
152,96
|
-21,37
|
1991
|
282,11
|
3,62
|
2,09
|
11,17
|
53,03
|
-6,90
|
159,38
|
4,20
|
1992
|
264,69
|
-6,17
|
2,09
|
0,00
|
48,04
|
-9,41
|
149,54
|
-6,17
|
1993
|
283,16
|
6,98
|
2,55
|
22,01
|
49,16
|
2,33
|
188,77
|
26,23
|
1994
|
555,2
|
96,07
|
5,43
|
112,94
|
64,41
|
31,02
|
362,88
|
92,23
|
1995
|
499,15
|
-10,10
|
5,31
|
-2,21
|
59,78
|
-7,19
|
315,92
|
-12,94
|
1996
|
511,55
|
2,48
|
4,7
|
-11,49
|
61,56
|
2,98
|
327,92
|
3,80
|
1997
|
583,37
|
14,04
|
4,82
|
2,55
|
70,41
|
14,38
|
355,9
|
8,53
|
1998
|
589,95
|
1,13
|
4,51
|
-6,43
|
71,25
|
1,19
|
355,39
|
-0,14
|
1999
|
615,7
|
4,36
|
5,41
|
19,96
|
74,36
|
4,36
|
380,06
|
6,94
|
2000
|
711,98
|
15,64
|
6,61
|
22,18
|
85,99
|
15,64
|
468,41
|
23,25
|
2001
|
733,04
|
2,96
|
5,03
|
-23,90
|
88,53
|
2,95
|
509,06
|
8,68
|
2002
|
696,99
|
-4,92
|
5,56
|
10,54
|
86,8
|
-1,95
|
464,66
|
-8,72
|
2003
|
581,2
|
-16,61
|
5,01
|
-9,89
|
70,22
|
-19,10
|
356,56
|
-23,26
|
2004
|
528,8
|
-9,02
|
4,88
|
-2,59
|
67,83
|
-3,40
|
288,39
|
-19,12
|
2005
|
528,28
|
-0,10
|
4,79
|
-1,84
|
65,84
|
-2,93
|
289,75
|
0,47
|
2006
|
528,28
|
0,00
|
4,79
|
0,00
|
65,84
|
0,00
|
289,75
|
0,00
|
TOTAL
|
|
124,22
|
|
228,10
|
|
-39,31
|
|
153,04
|
MTVAR dev
|
|
4,28
|
|
7,87
|
|
-1,36
|
|
5,28
|
Annexes 3 : Tableau de calcul de la
volatilité de taux de change des devises 1977 - 2006
|
ANNEE
|
USD
|
YEN
|
YRMB
|
Livre Sterling
|
TVAR
|
(TVAR - MTVAR) ²
|
TVAR
|
(TVAR - MTVAR) ²
|
TVAR
|
(TVAR - MTVAR) ²
|
TVAR
|
(TVAR - MTVAR) ²
|
1977
|
|
19,18
|
|
68,72
|
|
1,23
|
|
30,25
|
1978
|
-8,15
|
157,07
|
17,58
|
86,35
|
1,69
|
7,83
|
-16,28
|
474,51
|
1979
|
-5,73
|
102,21
|
-9,35
|
311,02
|
1,52
|
6,91
|
-14,63
|
405,06
|
1980
|
-0,68
|
25,57
|
-4,12
|
154,10
|
3,29
|
19,38
|
-9,63
|
228,83
|
1981
|
28,61
|
587,16
|
32,26
|
574,47
|
13,48
|
212,94
|
47,62
|
1 773,93
|
1982
|
20,93
|
273,99
|
7,32
|
0,95
|
8,78
|
97,76
|
40,28
|
1 209,71
|
1983
|
15,96
|
134,19
|
21,21
|
166,98
|
10,69
|
139,28
|
33,51
|
784,41
|
1984
|
14,67
|
105,81
|
15,00
|
45,02
|
-2,14
|
1,06
|
30,07
|
603,77
|
1985
|
2,81
|
2,45
|
2,17
|
37,41
|
-18,86
|
315,23
|
5,98
|
0,23
|
1986
|
-22,92
|
745,04
|
9,57
|
1,65
|
-34,31
|
1 102,28
|
-31,83
|
1 393,35
|
1987
|
-13,22
|
309,64
|
0,97
|
53,57
|
-19,52
|
338,77
|
-22,21
|
767,97
|
1988
|
-0,90
|
27,83
|
11,54
|
10,55
|
-0,89
|
0,05
|
-8,69
|
201,43
|
1989
|
7,10
|
7,42
|
-0,43
|
76,06
|
5,68
|
46,14
|
16,25
|
115,55
|
1990
|
-14,65
|
362,32
|
-18,61
|
723,86
|
-32,69
|
997,13
|
-21,37
|
721,75
|
1991
|
3,62
|
0,58
|
11,17
|
8,30
|
-6,90
|
33,52
|
4,20
|
1,70
|
1992
|
-6,17
|
111,41
|
0,00
|
68,72
|
-9,41
|
68,89
|
-6,17
|
136,28
|
1993
|
6,98
|
6,75
|
22,01
|
188,23
|
2,33
|
11,84
|
26,23
|
429,89
|
1994
|
96,07
|
8 407,59
|
112,94
|
10 951,87
|
31,02
|
1 032,41
|
92,23
|
7 522,78
|
1995
|
-10,10
|
209,54
|
-2,21
|
110,25
|
-7,19
|
36,95
|
-12,94
|
340,07
|
1996
|
2,48
|
3,59
|
-11,49
|
391,16
|
2,98
|
16,71
|
3,80
|
2,90
|
1997
|
14,04
|
93,31
|
2,55
|
32,91
|
14,38
|
239,82
|
8,53
|
9,20
|
1998
|
1,13
|
10,58
|
-6,43
|
216,72
|
1,19
|
5,30
|
-0,14
|
31,85
|
1999
|
4,36
|
0,00
|
19,96
|
136,09
|
4,36
|
29,97
|
6,94
|
2,08
|
2000
|
15,64
|
126,73
|
22,18
|
192,96
|
15,64
|
280,57
|
23,25
|
314,93
|
2001
|
2,96
|
2,02
|
-23,90
|
1 036,40
|
2,95
|
16,51
|
8,68
|
10,10
|
2002
|
-4,92
|
86,45
|
10,54
|
5,05
|
-1,95
|
0,71
|
-8,72
|
202,26
|
2003
|
-16,61
|
440,70
|
-9,89
|
330,59
|
-19,10
|
323,69
|
-23,26
|
827,39
|
2004
|
-9,02
|
179,45
|
-2,59
|
118,48
|
-3,40
|
5,26
|
-19,12
|
606,09
|
2005
|
-0,10
|
20,06
|
-1,84
|
102,70
|
-2,93
|
3,33
|
0,47
|
25,28
|
2006
|
0,00
|
19,18
|
0,00
|
68,72
|
0,00
|
1,23
|
0,00
|
30,25
|
TOTAL
|
124,22
|
12 577,83
|
228,10
|
16 269,87
|
-39,31
|
5 392,72
|
153,04
|
19 203,78
|
Variance
|
433,72
|
561,03
|
185,96
|
662,20
|
VOLAT
|
20,82
|
23,68
|
13,67
|
25,73
|
Annexe : 4 Tableau récapitulatif des
TVAR de 1977 à 2006
|
|
|
|
|
|
ANNEE
|
TVAR USD
|
TVAR YEN
|
TVAR YRMB
|
TVAR Livre Sterling
|
1977
|
|
|
|
|
1978
|
-8,15
|
17,58
|
1,69
|
-16,28
|
1979
|
-5,73
|
-9,35
|
1,52
|
-14,63
|
1980
|
-0,68
|
-4,12
|
3,29
|
-9,63
|
1981
|
28,61
|
32,26
|
13,48
|
47,62
|
1982
|
20,93
|
7,32
|
8,78
|
40,28
|
1983
|
15,96
|
21,21
|
10,69
|
33,51
|
1984
|
14,67
|
15,00
|
-2,14
|
30,07
|
1985
|
2,81
|
2,17
|
-18,86
|
5,98
|
1986
|
-22,92
|
9,57
|
-34,31
|
-31,83
|
1987
|
-13,22
|
0,97
|
-19,52
|
-22,21
|
1988
|
-0,90
|
11,54
|
-0,89
|
-8,69
|
1989
|
7,10
|
-0,43
|
5,68
|
16,25
|
1990
|
-14,65
|
-18,61
|
-32,69
|
-21,37
|
1991
|
3,62
|
11,17
|
-6,90
|
4,20
|
1992
|
-6,17
|
0,00
|
-9,41
|
-6,17
|
1993
|
6,98
|
22,01
|
2,33
|
26,23
|
1994
|
96,07
|
112,94
|
31,02
|
92,23
|
1995
|
-10,10
|
-2,21
|
-7,19
|
-12,94
|
1996
|
2,48
|
-11,49
|
2,98
|
3,80
|
1997
|
14,04
|
2,55
|
14,38
|
8,53
|
1998
|
1,13
|
-6,43
|
1,19
|
-0,14
|
1999
|
4,36
|
19,96
|
4,36
|
6,94
|
2000
|
15,64
|
22,18
|
15,64
|
23,25
|
2001
|
2,96
|
-23,90
|
2,95
|
8,68
|
2002
|
-4,92
|
10,54
|
-1,95
|
-8,72
|
2003
|
-16,61
|
-9,89
|
-19,10
|
-23,26
|
2004
|
-9,02
|
-2,59
|
-3,40
|
-19,12
|
2005
|
-0,10
|
-1,84
|
-2,93
|
0,47
|
2006
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
ANNEE
|
TAUX DE CHANGE
|
PRINCIPAL
|
INTERET
|
TOTAL
|
Restant dû en Dollar.
|
Obs.
|
Dollar
|
FCFA
|
Dollar
|
FCFA
|
Dollar
|
FCFA
|
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
|
499,26
346,31
300,54
297,85
319,01
272,26
282,11
264,69
283,16
555,2
499,15
511,55
583,37
589,95
615,7
711,98
733,04
|
-
-
-
-
-
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
125.000
|
-
-
-
-
-
34.032.50
35.263.70
33.086.20
35.395.00
69.400.00
62.29370
63.943.70
72.921.20
73.743.70
76.962.50
88.997.50
91.630.00
|
15.000
15.000
15.000
15.000
15.000
15.000
13.750
12.500
11.250
10.000
8.750
7.500
6.250
5.000
3.750
2.500
1.250
|
6.738.900
5.194.650
4.508.100
4.467.750
4.785.150
4.083.900
3.879.015
3.308.625
3.185.550
5.552.000
4.367.565
3.836.625
3.646.065
2.949.750
2.308.875
1.779.950
916.300
|
15.000
15.000
15.000
15.000
15.000
140.000
138.750
137.500
136.250
135.000
133.750
132.500
131.250
130.000
128.750
127.500
126.250
|
6.738.900
5.194.650
4.508.100
4.467.750
4.785.150
38.116.400
39.142.762,5
36.394.875
38.580.550
74.952.000
66.661.312,5
67.780.375
76.567.312,5
76.693.500
79.271.375
90.777.450
92.563.000
|
1500.000
1500.000
1500.000
1500.000
1500.000
1.375.00
1.250.00
1.125.00
1.000.00
875.000
750.000
625.000
500.000
375.000
250.000
125.000
0
|
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
1 an
|
Total
|
-
|
1500000
|
578402000
|
-
|
-
|
126250
|
92563000
|
0
|
17 ans
|
Annexe 5 : Tableau d'amortissement du
prêt FONDS OPEP de 1985
Annexe 6 : SYNTHESE SITUATION DETAILLEE DE LA
DETTE PUBLIQUE BENINOISE EN DEVISE AU 31 DECEMBRE 2006
|
BAILLEURS
|
ENGAGEMENTS
|
MOBILISATIONS
|
AMORTISSEMENT
|
ENCOURS
|
DEVISES
|
Banque de France
|
52 893,40
|
52 893,40
|
13 332,14
|
39 561,26
|
EURO
|
Coface
|
40 708 089,29
|
40 708 089,29
|
5 270 871,19
|
35 437 218,10
|
EURO
|
France
|
112 878 140,90
|
112 878 140,90
|
98 501 140,94
|
14 377 000,00
|
EURO
|
CHINE
|
517 467 998,40
|
474 787 874,38
|
243 695 374,35
|
231 092 500,03
|
YRMB
|
Royaume Unis/ECGD
|
2 697 636,00
|
2 697 636,00
|
98 691,31
|
2 598 944,69
|
GBP
|
Fonds Koweitien
|
12 615 392,29
|
9 615 392,29
|
2 735 640,23
|
6 879 752,06
|
KWD
|
Norvège/GIEN
|
98 316 757,32
|
98 316 757,32
|
3 382 096,45
|
94 934 660,37
|
NOK
|
Norvège/GIEU
|
17 270 450,52
|
17 270 450,52
|
614 830,03
|
16 655 620,49
|
USD
|
RFA/HERMES
|
2 583 087,76
|
2 583 087,76
|
202 502,29
|
2 380 585,17
|
EURO
|
Japon
|
3 762 000 000,00
|
3 762 000 000,00
|
183 516,00
|
3 578 484 000,00
|
YEN
|
Lybie
|
7 550 000,00
|
7 550 000,00
|
2 516 666,67
|
5 033 333,33
|
USD
|
Pays -Bas/NCM
|
16 053 283,58
|
16 053 283,58
|
1 727 643,55
|
14 325 640,01
|
EURO
|
Nigéria
|
2 000 000,00
|
2 000 000,00
|
0,00
|
2 000 000,00
|
MGN
|
Italie/SACI/Euro
|
2 803 494,07
|
2 803 494,07
|
307 688,95
|
2 495 805,12
|
EURO
|
Italie/SACU/$US
|
27804O25,89
|
27804O25,89
|
2 680 157,30
|
25 123 868,59
|
USD
|
Russie
|
12 033 010,80
|
12 033 010,80
|
484 660,73
|
11 548 350,07
|
USD
|
République du Zaîre
|
2 200 000,00
|
2 200 000,00
|
200 000,00
|
2 000 000,00
|
USD
|
TOTAL DETTE BILATERALE
|
|
|
|
|
|
BADEA
|
86 513 160,25
|
50 175 348,75
|
40 237 968,28
|
9 937 380,47
|
USD
|
Banque Européenne d'Investissement
|
37 992 884,48
|
35 204 499,43
|
12 984 490,92
|
22 220 008,51
|
EURO
|
BID
|
66 003 421,37
|
32 076 906,17
|
2 960 474,66
|
29 116 431,51
|
DI
|
BID/ USD
|
19 950 000,00
|
6 924 425,28
|
283 333,33
|
6 641 091,95
|
USD
|
BOAD
|
88 943 434 910,00
|
66 408 272 150,00
|
24 048 091 852,00
|
42 360 180 298,00
|
FCFA
|
CEDEAO
|
25 083 965,00
|
14 430 304,00
|
7 868 360,00
|
6 561 944,00
|
UC
|
FAD
|
410 338 364,00
|
273 201 499,25
|
24 730 178,61
|
243 471 320,64
|
UC
|
Fonds Conseil de l'Entente
|
200 000 000,00
|
183 890 710,00
|
0,00
|
183 890 710,00
|
FCFA
|
FIDA
|
72 753 288,99
|
57 312 152,44
|
9 712 890,00
|
47 599 262,44
|
DTS
|
Fonds Nordique de Développement
|
5 000 000,00
|
4 668 958,00
|
0,00
|
4 668 958,00
|
DTS
|
Fonds Nordique de Développement Euro
|
13 800 000,00
|
5 055 843,00
|
0,00
|
5 055 843,00
|
EURO
|
Fonds Spécial du Nigeria
|
19 126 055,24
|
13 799 794,79
|
7 583 373,85
|
6 216 420,94
|
UC
|
IDA en dollar
|
1 162 625,86
|
1 162 625,86
|
348 787,76
|
813 838,10
|
USD
|
IDA en DTS
|
176 569 761,24
|
77 478 423,37
|
0,00
|
77 478 423,37
|
DTS
|
Fonds OPEP
|
76 515 931,36
|
58 722 024,98
|
43 348 964,31
|
15 373 060,67
|
USD
|
BIBLIOGRAPHIE
I- Ouvrages
1- OCDE - DAC. La gestion axée sur les
résultats de développement : Document de
référence des principes à l'action. Mars 2006,
http:// www .mfdr.org/sourcebook.html
2 - Krugman P. et Obstfeld
M. Economie Internationale .4è édition. 2003
3 -Poncet P. et Portait R.,
Macroéconomie financière. Dalloz Gestion Finance, 1980.
4 -Mankiw G. Macroéconomie, De Boeck,
3è édition
5 -FMI .Programmation financière,
étude du cas de la Tunisie. IMF publication, TUNIS 1998
6 -Gannagè E.,
Economie d'Endettement Internationale "Théorie et Politique", 1994
II - Mémoires
1- SIMOUKOUA V. D. -
Réflexion sur la Gestion des Risques liés au financement des
Projets sur fonds d'emprunts extérieurs. FASEG/ DESS-GPDL.2005
2 -SORO A.- la Gestion des risques de taux
d'intérêt et de changes par l'approche ALM : le cas de la
BOAD ; CESAG /DESS 2006, http://
www .memoireonline.com/07/06/18/m
3- BADAROU M.- Risque de change et gestion de
la dette extérieure en République du Bénin. INE II,
1992
III - Rapports et articles
1 - CAA- rapports d'activité 2005,
2006
2 - Direction de l'Analyse Economique et de la
Prévision - FINANSTAT, édition 2006.
3 -SINZOGAN C. et
DEGBE S., Evaluation du taux de change réel du
Bénin. Document de travail N° 99/003
4- Paget - Blanc E., -
Soutenabilité de la dette et notation du Risque souverain dans les pays
africain post PPTE, juin 2006.
5 -Brown G. W., -
compétences/ l'art des risques, 30 Décembre 2006
http://
www .lesechos.fr/formations/risques/articles
6 -Jacquet P. et. Severino
J-M - Prêter, donner : comment aider ? 2006
7 - Gouvernement du Bénin -
Dette Publique. http:// www .mdef.bj
8 - Finance et Développement, Septembre 2003,
9 -Eichengreen B., Hausmann R.
et Panizza U. (2003), Le péché
originel: le calvaire, le mystère, et le chemin de la rédemption,
L'Actualité économique, Numéro : Volume 79, numéro
4, 2003, URL : http://www.erudit.org/revue/ae/2003/v79/n4/010561ar.html
http:// www .erudit.org/revue/ae/2003
TABLE DES MATIERES
Pages
INTRODUCTION
.........................................................................................1
1ère PARTIE : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE ET PRESENTATION DE
L'ORGANE DE GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
BENINOISE
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET LA REVUE DE
LITTERATURE.............3
Section I : Le cadre
conceptuel......................................................................3
Paragraphe 1 : La problématique et
l'intérêt de
l'étude...............................................3
A/ La
problématique........................................................................3
B/ L'intérêt de
l'étude......................................................................7
Paragraphe 2 : Les objectifs et hypothèses de
recherche.............................................7
A/ Les objectifs de
l'étude..................................................................7
B/ Les hypothèses de
recherche...........................................................7
Section II : La revue de la littérature et la
démarche méthodologique.......................9
Paragraphe 1 : La revue de la
littérature..............................................................9
Paragraphe 2 : La démarche
méthodologique........................................................11
A/ Sources et caractéristiques des
données.............................................11
B/ Difficultés de la collecte et
limites des données....................................11
CHAPITRE II : ORGANE DE GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
BENINOISE :
La
CAA.....................................................13
Section I : Le cadre juridique de gestion de la
dette publique béninoise....................13
Section II : Cadre institutionnel de gestion de la
dette publique béninoise..................14
Paragraphe 1 : Historique, structure organisationnelle et
fonctionnelle.........................14
A/ Historique de la
CAA..................................................................14
B/ Structure organisationnelle et
fonctionnelle........................................15
Paragraphe 2 : Mission, activités et ressources
de la CAA.......................................18
A/ Mission et
activités....................................................................18
B/ Ressources et
emplois................................................................19
2nde PARTIE FLUCTUATION DE CHANGE ET
GESTION DE LA DETTE
PUBLIQUE EXTERIEURE BENINOISE
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES EFFETS DES FLUCTUATIONS
DE
CHANGE SUR LA GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE
DU BENIN ET MESURES DE GESTION EXISTANTES...............21
Section I : Etude de la variabilité des cours
des principales devises de prêt du Bénin.......21
Paragraphe 1 : Les principales devises de prêt du
Bénin..........................................21
Paragraphe 2 : L'Etude de la variabilité des cours
des principales devises de prêt
sur trente (30)
ans...............................................23
Section II : Risque de change dans le cycle de vie de
la dette extérieure et
vérification des hypothèses vérification
..............................26
Paragraphe 1 : Fluctuations de change sur le cycle de vie
de la dette extérieure...............26
A- Mise en vigueur de l'accord de
prêt..................................................26
B- Mobilisation des Fonds d'emprunt
extérieur........................................26
C- Fluctuations de change pendant la procédure
d'amortissement
de la dette
extérieure...................................................................39
Paragraphe 2 : Mesures de gestion existantes et
vérification
des hypothèses de
recherche...........................................................44
A- Mesures de gestion
existantes............................................................44
B- Vérification des
hypothèses..............................................................45
CHAPITRE II PPROCHES DE SOLUTION POUR LA GESTION DES
FLUCTUATIONS DE CHANGE DANS LA DETTE EXTERIEURE............48
Section I Les mesures de gestion du risque de change dans
la dette extérieure..............49
Paragraphe 1 : Les éléments de gestion du
risque de change....................................49
A -L'inventaire et la cartographie du
risque.................................................49
B - La quantification et les mesures de gestion du
risque..................................50
Paragraphe 2 : Les mesures de réduction du risque
de change dans la gestion de la dette
extérieure......................................................51
A - Réduction du risque de change dans
les procédures
de mobilisation des fonds d'emprunts
extérieurs........................................51
B - Réduction du risque de change dans
l'amortissement
de la dette
extérieure......................................................................52
C - Réduction du risque de change : choix de la
devise du prêt...........................52
Section II L'annulation du risque de change dans la gestion
de la dette extérieure..........53
Paragraphe 1 : Vaincre le péché
originel............................................................53
Paragraphe 2 : L'euro comme monnaie de
prêt.....................................................55
CONCLUSION...........................................................................................56
* 1 Voir en annexe 1 les huit
(08) OMD
* 2 Voir encadré n°1
sur les contraintes budgétaires.
* 3 Selon la
présentation, la dette extérieure peut inclure ou non les
transactions avec le FMI. La plupart des opérations avec le FMI sont
considérées comme des opérations d'achat ou de vente de
réserve.
* 4 Voir les annexes 2, 3 et
4
* 5 Dans le répertoire de
dette du Bénin, le montant de ce prêt est libellé en FCFA,
nous avons dû le ramener en YRMB en tenant compte du taux de change de
1994.
* 6 Voir annexe N° 5
|
|