COMMENT LES ENTREPRISES GERENT LE RISQUE DE
CHANGE ET DE TAUX D'INTERET ? Cas de la Société Africaine
des Plantations d'Hévéa (SAPH)
Présenté par : DIABATE
Djigui Joseph
|
Encadré par : Mr. Abdelmajid El
Cohen
|
Mémoire de fin d'étude / Master
Gestion financière Année Universitaire
2007-2008
|
REMERCIEMENTS
La rédaction du présent mémoire a
été possible grâce au soutien et à la contribution,
de quelque nature que ce soit, de plusieurs personnes. Dans les lignes qui
suivent nous leur affirmons notre infinie gratitude. Nous avons une
pensée particulière pour :
Le DIEU tout puissant.
Eternel Dieu tout puissant, je te dis merci pour tous les
moments difficiles où tu ne m'as jamais abandonné. Même
dans les moments de désespoir, tu as toujours été
présent à mes côtés, m'apportant l'espoir, le
soutien, et l'aide dont j'en avais besoin.
La famille.
Je remercie de tout mon coeur, mon père, ma
mère, mes frères et soeurs, mes oncles et tantes, mes cousins et
cousines. Votre soutien moral, financier et votre affection ont
été une arme qui m'a permis de faire face à tous les
défis, les obstacles, les difficultés, et d'arriver là
où je suis aujourd'hui. Puisse ce diplôme nous ouvrir des portes,
et favoriser des lendemains meilleurs.
Mes amis.
Vous mes chers ami(e)s , qui aviez toujours
été à mes côtés, à partager mes
moments de joie et de peine, je vous remercie pour tous vos conseils et votre
soutien infini.
Le groupe HECI.
Je remercie toute la direction, et le corps enseignant, pour
la formation dont vous m'aviez fait bénéficier. Vos
compétences, votre disponibilité et vos sages conseils ont fait
de moi une personne nouvelle avec une tête pleine, capable de faire face
à tous les défis. Vous m'aviez apporté une formation
humaine et intellectuelle dont j'en suis fier aujourd'hui. Je voudrais
également dire un grand merci à mon encadrant Mr. Abdelmajid El
Cohen pour tous ses conseils, ses suggestions et remarques qui m'ont
aidé à rédiger ce mémoire d'étude.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
P.5
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DU
RISQUE
Chapitre1 : Définition et typologie des risques
P.7
A. Définition et généralités du
risque
P.7 B. Typologie des risques
P.8
Chapitre
2 : Présentation du risque de taux et de change
P.9
A. Historique des réformes
des taux de change et d'intérêt
P.9 B. Généralité du risque de taux
d'intérêt et de change, et leur nécessité de gestion
P.10
DEUXIEME PARTIE : GESTION EFFECTIVE DU RISQUE DE
TAUX ET DE CHANGE PAR LES ENTREPRISES
Chapitre 1 : Gestion pratique du risque de taux
d'intérêt
P.16
A. Nécessité d'une gestion de taux
d'intérêt
P.16 B. Instruments et politiques de couverture
P.17
Chapitre 2 : Gestion Pratique du risque de taux de
change
A. Nécessité d'une gestion de taux de change
P.29 B. Instruments
et politiques de couverture
P.29
TROISIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA GESTION DU
RISQUE DE TAUX D'INTERET ET DE CHANGE A TRAVERS UNE ENTREPRISE IVOIRIENNE
ETUDIEE
Chapitre 1 : Contexte économique de la Côte
d'Ivoire
P.40
A. Politiques économiques et extérieures de la
Côte d'Ivoire P.40 B.
Système bancaire Ivoirien
P.40
Chapitre 2 :
Historique et présentation de la SAPH
P.42
Chapitre 3 : Description du
dispositif de gestion de risque de taux d'intérêt et de change de
la ...............SAPH
P.44 A.
Défis d'une gestion optimale de risque
P.44 B. Gestion effective du risque de
taux de change par la SAPH P.46 C.
Gestion effective de risque de change
P.49
CONCLUSION
P51
INTRODUCTION
Toute entreprise est perçue
comme un portefeuille de vulnérabilités et d'opportunités
combinées pour atteindre les objectifs d'une stratégie
déterminée par le top management. En assimilant les
« vulnérabilités » aux « risques
négatifs » et les « opportunités »
aux « risques positifs », selon les auteurs de cette
assertion, l'on peut déduire que l'univers de l'entreprise, est
pavé de risques. Mais si le risque est consubstantiel à
l'activité des entreprises, force est de reconnaître qu'elles ne
sauraient s'accommoder de risques qui mettraient en péril la
rentabilité et la pérennité
Cependant, la mondialisation des économies, la
globalisation des transactions commerciales, les échanges commerciaux,
l'expansion des activités, le financement des entreprises à
différents stades, l'ouverture des marchés à
différents niveaux à influé une nouvelle dynamique dans le
monde des affaires. Les entreprises, dans un souci permanent de réaliser
des profits, d'être plus concurrentielles tant à l'international,
et dans une dimension locale, sont la plupart du temps, selon leur secteur et
domaine d'activité, et leur taille, amenées à lever des
capitaux, effectuer des placements, réaliser des emprunts, et
également opérer avec des partenaires étrangers. Ainsi
effectuer des emprunts ou des prêts ou encore réaliser des
opérations commerciales à l'international sur la base de devises
fait référence à des notions fondamentales de la finance,
que sont les taux d'intérêt et les taux de change.
Toutefois, les entreprises sont inscrites dans un
environnement, interne ou externe, caractérisé principalement
par des dimensions politiques, économiques, qui sont à la fois
complexes et difficiles à maitriser... Du fait de ces dimensions qui
sont instables et non palpables, il revient à prendre en compte un
paramètre indéniable en terme de gestion à tous les
niveaux, au sein des partenaires : particuliers, entreprises, institutions
financières. Ce paramètre qu'on dénomme le risque, qui
dans notre étude, relative à la finance de marché, s'agit
du risque de taux d'intérêt et du risque de change. Il est clair
que l'ouverture des marchés, la dynamique de la finance, les politiques
de développement et d'expansion des entreprises, les relations
entreprises / banques et institutions financières, définies par
des emprunts et prêts, l'intermédiation sous-tendent à un
risque réel, et présent. Lorsque les flux financiers ou
monétaires ne peuvent pas être escomptés avec certitude
à une date future, on fait donc référence à un
cadre d'incertitude, d'où le risque. Puisqu'à une date
déterminée, dans le futur on conclut des contrats, sur lesquels
on n'a aucune maitrise complète de l'évolution des cours de
change ou des taux d'intérêt et des politiques
macro-économiques, toutes les entreprises, essentiellement dans le
domaine de la finance de marchés, ne sont à l'abri du risque
inhérent. L'idée majeure est de savoir dans quel contexte, et
avec quels outils, les entreprises, objet de notre étude, tiennent
compte du risque en l'évaluant, et en tirant profit. La gestion des
risques des taux d'intérêt, de change, répond à des
techniques et des instruments de plus en plus complexes qui conduisent à
la conception et la mise en place d'instruments financiers classiques. Aussi,
dans un souci de compétitivité pour les entreprises, il s'agit
également dans le cadre de la gestion du risque, d'optimiser leurs
transactions sur le marché des changes, et leurs opérations
d'emprunt ou de prêt sur le marché des taux
d'intérêt. Ainsi, le risque qu'il soit favorable, nul, ou
défavorable, est fonction de plusieurs paramètres qui
interagissent tous ensemble dans un même système, à la fois
complexe et embrouillé. Ainsi, afin de bien expliciter la question
managériale, relative à ce mémoire, notre travail
s'articulera autour de trois grands chapitres : dans le premier chapitre,
nous aborderons le cadre théorique de la gestion du risque, ensuite dans
le deuxième chapitre, il s'agira d'expliciter les concepts et outils
relatifs à la gestion effective des risques de taux
d'intérêt et de change, et en dernière partie, nous
confronterons nos recherches théoriques, à un cas pratique en
étudiant le cas d'une entreprise Ivoirienne dans le cadre de sa
politique de gestion de risque de taux et d'intérêt
appliquée et définie: la Société Africaine des
Plantations d'Hévéa (SAPH) . Comment les entreprises
gèrent -elles les risques de taux d'intérêt et de
change? : serait la principale question, à laquelle nous tenterons
d'apporter des éléments de réponse tout au long de ce
mémoire.
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DU
RISQUE
Cette première partie comporte
deux chapitres, la première partie comporte la définition et les
typologies de risque, tandis que la deuxième présente les risques
de taux d'intérêt et de change. Il s'agira essentiellement de
peindre le cadre théorique de la notion du risque pour les entreprises,
et essentiellement le risque de taux d'intérêt et de change.
Chapitre1 : Définition et typologie des
risques
Pour mieux comprendre cette notion de
risque, nous la définirons et présenterons les différentes
typologies, dans le cadre de cette étude.
A.
Définition et généralités du risque
Le risque dans sa dimension générale recouvre
tout événement susceptible d'empêcher une organisation de
réaliser ses objectifs ou de maximiser ses performances. La notion
de
risque
en
finance
se rapproche de celle de l'incertitude. Le
risque
d'un
titre
financier, un actif ou un passif financier peut ainsi avoir plusieurs
origines. On distingue notamment les
risques
économiques (politiques, naturels, d'
inflation...)
qui menacent les flux liés aux titres et relèvent du monde
économique, et les risques financiers (
capital,
change, taux, durée...) qui ne portent pas directement sur ces flux et
sont propres à la sphère financière. Quelle que soit sa
nature, tout
risque
se traduit par une évolution de la
valeur
du
titre
financier. C'est d'ailleurs ce qui distingue la comptabilité pure,
qui ne se préoccupe que de taux de rentabilité, et la
finance,
qui intègre la notion de
risque
pour déterminer la
valeur.
Il est aussi considéré comme un risque ou une perte
potentielle dépendant d'une évolution du marché, ou
l'apparition d'un évènement
Lorsque les flux de trésorerie, escomptés
à une date future, ne peuvent être prévus avec certitude
dans une décision financière, il ya risque, découlant de
cette incertitude. Les conséquences sont l'apparition de mauvais
résultats, inférieurs aux attentes, c'est-à-dire des
rendements inférieurs à ceux escomptés, tout comme des
rendements supérieurs à ceux escomptés.
Dans le premier cas, on parle de risque négatif ou
downside risk, c'est-à-dire le risque de voir des
résultats tirés vers le bas. Dans le second cas, on parle de
risque positif ou upside risk, c'est-à-dire le risque de voir des
résultats tirés vers le haut. Ces deux situations, mettent le
gestionnaire de risque ou risk manager face à une multitude
d'éventualités, dans le souci de pouvoir optimiser la gestion des
politiques et décisions financières, et démontrent la
nécessité d'une gestion de risque à ce sujet. Cependant la
notion de risque dans le domaine financier est très vaste. A ce sujet,
il existe plusieurs types de risque inhérents les risques de
crédit, les risques pays, les risques de marché, les risques
opérationnels, et les risques de marché.
B. Typologie des risques
Les risques sont classés selon une typologie, et
présentent des spécificités chacune par rapport aux
autres, que nous expliciterons, dans les paragraphes suivants :
Risques de crédit
Les risques de crédit, font référence
à l'incapacité ou à la volonté d'un client
(entreprise, institution financière, entreprise, opérateur
économique, organisation...) à respecter ses obligations et
engagements financier vis-à-vis de l'institution bancaire, à
échéance du contrat. C'est donc un risque de défaut de
remboursements des prêts. Ce risque découle
généralement de la dégradation financière d'un
emprunteur, qui accroit donc ce défaut de remboursement. S'il
était à l'origine une préoccupation pour les seules
institutions bancaires, il concerne pourtant toutes les entreprises, à
travers les créances qu'elles accordent, et également les
prêts à court terme. Ce risque est en effet lourd de
conséquences pour toute entreprise: toute dette non remboursée
est économiquement une perte sèche que supporte le
créancier, qui se répercute sur le résultat de
l'entreprise.
Risques Pays
Le risque pays représente l'incapacité pour un pays
de faire face à ses obligations pour des raisons de certains facteurs
échappant à son contrôle, du fait de l'environnement,
relative, à des facteurs exogènes. C'est donc la crainte qu'un
état ne puisse pas faire face à ses engagements au près de
ses partenaires, les institutions bancaires et financières, les
bailleurs de fond. De ce fait, il englobe deux composantes, à savoir
le risque politique (mesures prises par les autorités du pays, ou des
évènements internes et externes, tels des guerres, des
instabilités politiques, des crises sociales et politique) et le risque
économique et financier (qui recouvre les politiques micros et macro -
économiques, des politiques monétaires, tels le cas d'une
récession, une dépréciation monétaire...)
Risques de marché
Le risque de marché, est le risque de perte suite
à une évolution défavorable des paramètres de
marché ou une volatilité (taux d'intérêt, cours de
change, cours des actions ou des matières premières, la dimension
temps), entrainant des conséquences négatives sur les positions
de l'entreprise ou de l'institution bancaire ou financière. Toutes
variations de ses paramètres à une conséquence sur les
portefeuilles détenues ou les positions
Risques opérationnels
Ils résultent des pertes suite à une
inadéquation ou d'un échec au niveau des processus, des
personnes ou des systèmes (erreurs humaines, pannes système,
fraudes, litiges commerciaux, défaillance des systèmes
d'information, les malveillances, les accidents...) ou pertes résultant
de facteurs exogènes, au niveau de l'environnement externe (catastrophes
naturelles, incendies...) comme défini par le comité de
Bâle.
Risques de modèle
Ce sont les risques liés à l'utilisation d'un
modèle inadapté ou erroné pour la valorisation des
positions ou le calcul d'indicateurs de risque, qui idéalement devrait
permettre l'atteinte des résultats escomptés
Chapitre 2 : Présentation du risque de taux
et de change
A. Historique des réformes des taux de change et
d'intérêt
Afin de mieux appréhender, les variables qui interagissent
sur les taux d'intérêt et de change, dans cette dimension du
risque, revenons un peu plus haut, dans l'histoire afin de mieux comprendre le
processus.
Suite à la deuxième guerre mondiale, et ses
immenses conséquences économiques surtout, sur les états
Européens, ces derniers se sont réunis dans le cadre de la
Conférence monétaire et internationale, afin de discuter des
différents problèmes monétaires, dont l'instabilité
des taux de change et des taux d'intérêt. La plupart des
économies affichaient des taux instables, qui entrainaient des
déséquilibres collatéraux tant sur les économies
locales, que sur l'économie mondiale. Voyant que cette situation
d'instabilité générale des taux, de fragilité des
économies, ne faisait que ralentir la croissance économique, la
relance du commerce internationale, l'expansion et le développement des
entreprises, les états se sont réunis dans le cadre des accords
de Bretton Woods à travers la création de deux organismes
internationaux que sont : le Fonds Monétaire International et la
Banque Mondiale, dont l'intention, était d'apporter une aide et une
lueur d'espoir quant à la reconstruction économique,
l'accroissement des échanges commerciaux sur des bases
équitables, communes aux affres économiques engendrées par
la guerre, tout en instaurant des réformes. Les objectifs de ces deux
organismes, étaient entre autres, la promotion de la coopération
monétaire, le développement et l'expansion des entreprises. La
volonté majeure de ces négociations internationales de Bretton
Woods en 1944 était de rétablir la conversion des devises des
belligérants après la guerre. Dans ce cadre là, chaque
pays devait déclarer un taux de conversion officiel avec les autres
monnaies, en quelque sorte une parité, et s'engagerait à le
maintenir fixe, sauf modification, en cas de nécessité
attesté par le FMI.. Les conséquences de ces décisions,
seraient d'intensifier le commerce internationale, et permettre
également aux entreprises de se reconstruire, se restructurer, à
travers des politiques attrayantes en terme de relations banque/Entreprise. Au
lendemain de la guerre, les entreprises, dépourvues de toutes
ressources, affaiblies, les bilans et autres outils financiers, étant
tous au rouge, ont d'abord besoin de fonds, afin d'amorcer leur relance, en
s'octroyant des prêts aux banques. Ainsi, il a donc été
définir de rendre tous les taux, fixes, afin de pouvoir, permettre une
véritable relance économique des états et des entreprises.
Ces accords de Bretton Woods, basés, essentiellement sur des taux fixes,
visaient également à freiner la concurrence monétaire
entre les états affectés, à différents niveaux
chacun, et renflouer aussi les caisses des entreprises qui ont subi de plein
fouet les conséquences de la guerre. Par la suite, ces accords et ce
système, a finalement montré ses limites, car il arrivait que les
taux de change, et d'intérêt ; fixes dérapaient du
fait de certains spéculateurs, qui déstabilisaient totalement le
système.
Or le système monétaire et des
intérêts, reconstruit, à travers les accords de Bretton
Woods, reposait sur un système de changes fixes entre monnaies, et la
reconnaissance du dollar, comme monnaie de référence
internationale. Cependant, l'accumulation du déficit Américain,
accrue par des dépenses colossales du fait de la guerre du Vietnam,
entraine dans les années 1960 et 1970, de fortes pressions sur la
monnaie de référence : le dollar, et par conséquent
sur les autres monnaies. On revient donc dans un cadre d'instabilité
générale.
Ainsi, des dissidences ont été crées
entre les différents états. Certains soutenant, que ce
système des taux fixes soit maintenu, par contre d'autres les rejetaient
et souhaitaient que des réformes y soit apportées à
nouveau, du fait de la conjoncture. Le déficit Américain accru
par les dépenses militaires relatives à la guerre du Vietnam, les
conséquences économiques, étaient ravageuses sur les
différentes économies mondiales, et par conséquent
l'instabilité des devises, due essentiellement à une faiblesse du
dollar par rapport aux autres devises. Ainsi, en Mars 1973, on assiste à
l'abandon du taux fixe de change des diverses devises étrangères,
par rapport au dollar, et par conséquent, le principe de taux de change
variable.
B. Généralité du risque de taux
d'intérêt et de change, et leur nécessité de
gestion
Cette partie comporte toutes les
généralités relatives aux taux d'intérêt et
de change, tout en expliquant dans quelle mesure, la gestion de risque
s'avère importante
On ne cessera pas de le dire, le risque est un
paramètre indéniable dans le cadre de la gestion,
particulièrement dans les activités de la finance. Le risque est
au coeur de la fonction financière. Sur le marché des changes,
que ce soit le marché des changes ou des taux d'intérêt, on
traite d'importants flux financiers, en terme de transactions internationales
sur la base de différentes devises, et également en terme
d'opérations ou politique d'emprunt ou de prêt
consenti. L'environnement, étant dominé par l'incertitude,
principalement, hors mis la spéculation, il s'en dit que cette
incertitude est le déterminant du risque. Ainsi, nous
définirons la notion du risque, avant de traiter la
nécessité d'une politique de gestion de risque, et ses
caractéristiques
La gestion du risque est tout d'abord, l'ensemble des moyens,
outils et techniques organisationnels, permettant de mesurer et de
contrôler le risque. Les entreprises, dans un souci commun de performance
et de stabilité, sont donc tenues d'appréhender tous les concepts
et outils, relatifs à la gestion dur risque.
Ainsi, l'incertitude paramètre essentiel du risque,
marqué par la volatilité des taux d'intérêt et la
variabilité des taux de change, sur le marchés financiers,
renvoie à la notion de gestion du risque, afin d'en tirer profit quant
aux variations de ces taux, qui d'ailleurs ne sont pas fixes. Pour une
entreprise, ignorer le risque, c'est mettre en péril, sa structure
financière, sa pérennité, et son exploitation. Ne pas
gérer son risque, signifie subir les fluctuations de taux et de cours,
qui comme on le sait peuvent être positives ou négatives.
L'idéal est donc d'en tenir compte dans le cadre de ses
opérations financières, afin d'assurer une gestion optimale,
permettant de réaliser les objectifs assignés, à travers
les politiques financières.
Pour ce qui concerne notre étude, puisqu'elle porte
essentiellement sur le risque des taux de change et d'intérêt,
nous apporterons des définitions et des explications claires, sur chacun
de ces éléments du risque de marché.
B.1 Le risque de taux
d'intérêt
Il apparait à l'occasion d'une variation
défavorable des taux d'intérêt, impactant
négativement les résultats et les décisions
financières de l'entreprise, dès lors qu'il y ait eu une
variation des taux d'intérêt sur le marché. Une variation
des taux d'intérêt modifie les flux d'intérêts
encaissés et décaissés entre l'entreprise, et l'organisme
financier ou bancaire. Les flux d'intérêt représentent une
fraction importante des emplois et ressources des entreprises sur le court, le
moyen ou le long terme. Les marchés des taux d'intérêt,
représentent les marchés des capitaux, les plus importants au
monde. Plus important que le marché des actions et des changes, le
marché des taux d'intérêts se distingue à travers le
volume des opérations traitées, et la dimension
économique, qu'il représente. Le taux d'intérêt
appliqué sur un prêt ou un emprunt, représente le
pourcentage, calculé et défini en fonction, de certains
paramètres macroéconomiques, et financiers, sur une certaine
période définie. Un prêt ou un emprunt, est un contrat
défini, entre deux parties, dont l'une est le prêteur et l'autre
emprunteur, sur lequel on s'entend sur une somme, une période de
remboursement, un taux d'intérêt. Le taux d'intérêt
représente, « le loyer de l'argent » ou aussi la
rémunération de l'abstinence de la dépense de l'argent par
soi même ou l'entreprise, ou l'organisme financier. Le taux
d'intérêt représente la rémunération d'un
prêt pour l'emprunteur, et d'un revenu pour le prêteur. Le taux
d'intérêt est généralement basé sur un taux
de référence, qui fait l'objet de certaines révisions, en
fonction de la loi de l'offre et de la demande. Le taux d'intérêt
qui est appliqué dans les organismes bancaires est composé d'un
taux de base et de commissions liées à l'octroi du crédit
ou du prêt. Ainsi, sur le marché des taux d'intérêt,
on distingue les taux fixes et les taux variables.
B.1.1 Les taux fixes :
Ce type de taux est sans risque. Le taux
et les mensualités restent constants, sur la base du contrat
signé entre les deux parties : l'entreprise et l'organisme
financier ou la structure. Sur cette base, l'entreprise ne peut
bénéficier d'un meilleur taux si la conjoncture bancaire
évolue dans un sens plus favorable pour elle. Les taux fixes sont surs,
mais les mensualités sont légèrement plus
élevées. Un autre avantage du taux fixe est la
sécurité, car l'entreprise connait le montant des
échéances et également la durée. Le principal
inconvénient, est qu'on ne peut pas bénéficier d'une
variation favorable des taux sur son opération d'emprunt ou de
prêt
B.1.1 Les taux variables :
Le taux varie avec les conjonctures
économiques, à travers les politiques monétaires et
macro-économiques appliquées par la banque centrale. De
façon générale sur le marché, le taux variable est
moins élevé que le taux fixe. En période de forte hausse
de taux, l'opération est risquée pour l'entreprise qui a consenti
le prêt, mais par contre en période de baisse de taux, elle est
bénéfique pour l'entreprise. Cependant, la
préférence entre un taux fixe et un taux variable, est fonction
du degré d'acceptation du risque par l'entreprise. Les taux fixes sont
généralement appliqués sur les opérations de
financement à court terme, et les taux variables, sur des
opérations à moyen ou long terme.
B.2 Le risque de taux de change
Les entreprises, dès qu'elles sont ouvertes à
l'international, et réalisent des opérations commerciales en
devises étrangères, sont déjà exposées, plus
ou moins à un risque éventuel, qu'est le risque de change. En
effet, le cours des devises, n'étant plus fixes depuis 1973, on assiste
à une volatilité de ces cours de devises. Cette variation du
cours, peut être, stable, favorable ou défavorable pour les
parties engagées, dans le cadre de ces transactions internationales,
généralement dans les domaines de l'import / export. Ces
opérations, que ce soit pour l'importateur ou l'exportateur, comportent
généralement des délais de paiement ou de
règlement. Pendant ces délais, les variations de change, peuvent
affecter plus ou moins, le montant de la commande, convertie en devise
nationale.
L'objectif d'une opération de change pour une
entreprise est de permettre le règlement des transactions
effectuées entre son partenaire à l'étranger et elle. On
parle alors de la convertibilité des monnaies entre elles, qui est rendu
possible par ce qu'on appelle le taux de change. Et le marché des
changes, est le lieu des confrontations entre l'offre et la demande de monnaie
étrangère contre la monnaie nationale.
B.2.1 Les différentes cotations du taux
de change
Il existe ainsi deux manières, d'exprimer le
taux de change, appelées des cotations : La cotation
au certain : elle exprime, le nombre
d'unités monétaires étrangères qui correspondent
à une unité nationale. La cotation à
l'incertain : elle exprime le nombre d'unités
monétaires nationales, qui correspondent à une unité
étrangère.
Le marché des changes est organisé et
régulé par les banques, qui peuvent intervenir pour éviter
une trop grande fluctuation des cours de devise, tout en respectant une
certaine marge de fluctuation. Le fonctionnement du marché est libre et
est organisé entre les banques, les touristes, les entreprises, les
hommes d'affaire, etc. Sur le marché des changes, le risque est
l'appréciation ou la dépréciation d'une devise par rapport
à une autre du fait des fluctuations des cours de devise. Pour les
entreprises, essentiellement dans des opérations d'import ou d'export,
le risque de change, est le danger qu'elles courent à un moment
donné de perdre de perdre de la valeur à son bien, s'il le vend
à un moment donné, et qu'il est payé à une autre
échéance. Comme tout marché, le marché des
changes est régi par la loi de l'offre et de la demande, qui ont pour
origine, les transactions internationales de biens et de service ou d'actifs
financiers.
B.2.2 Les sous systèmes des taux de
change
Il existe deux grands systèmes de taux de
changes : le taux de change fixe, et le taux de change flottant ou
variable Le système de change fixe :
On parle de taux de change fixe, lorsque pour éviter que les
fluctuations de monnaies ne perturbent le marché international, les taux
de change fixe sont déterminés par rapport à un
étalon, à une autre devise ou à une combinaison de devise.
Ainsi les autorités monétaires ont pour obligation d'intervenir
sur le marché des changes pour défendre la parité de leur
monnaie. Sur ce système, les autorités monétaires
interviennent pour fixer le taux de change sur la base de négociation,
à partir de certains paramètres pris en compte que sont :
La parité : la détermination d'une
parité pour la conversion entre la monnaie nationale et la monnaie
étrangère. Les marges de fluctuation :
le taux de change est fixé entre les deux états sur la base d'un
taux, comme marge à respecter, bien qu'elles puissent toujours le faire,
si la nécessité s'impose.
Le système de change flottant ou
variable : Les taux de change varient en toute
liberté, ainsi plus une devise est demandée sur le marché,
plus son taux de change augmente par rapport aux autres monnaies (c'est le cas
de l'appréciation actuel de l'Euro sur le marché des changes).
Notons que depuis les années 1970, où le commerce
international est caractérisé par un système flottant,
d'où la volatilité et l'instabilité du taux de change.
Ainsi les entreprises, dès qu'elles sont ouvertes à
l'international, et réalisent des opérations commerciales en
devises, sont exposées, plus ou moins à cette instabilité
des taux, qui peut être favorable ou défavorable pour les parties
engagées.
B.2.3 Les différentes
catégories du marché de change
Le taux de change fixe ou variable, est un déterminant des
évolutions du marché qui est en fait scindé en trois
catégories :
Le marché au comptant :
Aussi appelé marché spot, le marché au comptant est le
marché sur lequel les devises sont échangées entre
banques. La spécificité de ce marché est que les
livraisons des paiements sont effectuées dans deux jours ouvrables,
raison pour laquelle il est appelé marché comptant. Les cotations
résultent de la confrontation entre l'offre (les importateurs, les
emprunteurs de devises, les touristes qui se rendent à l'étranger
et les investisseurs l'étranger) et la demande (les exportateurs, les
prêteurs, les touristes ou investisseurs qui viennent à
l'étranger ou qui rapatrient leurs fonds), par le biais des banques, qui
jouent un rôle d'intermédiaire. Le cours d'achat est le cours
auquel la banque est prête à acheter des devises. Et inversement
le cours vendeur, le cours auquel elle est prête à vendre des
devises. Le cours d'une devise, représente le prix d'une devise par
rapport à une autre.
Le marché de
dépôt : Il représente le marché
sur lequel se traite des opérations de trésorerie en devises,
sous forme de prêts ou d'emprunts. Ce marché, comme le
marché au comptant, est un marché interbancaire, qui
répond à certains paramètres particuliers des politiques
bancaires, dont le taux, la durée, et le calcul des
intérêts
Le marché à
terme : C'est le marché ou les cours se
déterminent immédiatement, mais pour une livraison, à une
date future et déterminée à l'avance. Ce marché
pourrait être utile pour un exportateur qui doit recevoir des devises
à une échéance donnée, et qui souhaite dès
maintenant, figer le cours de change de son exportation, dans le but de
garantir le résultat de ses ventes en devises nationales. Cet exemple
est bien applicable pour un importateur, qui veut fixer à l'avance le
cours de son approvisionnement. Cependant, le taux de change à terme,
est le prix pour une transaction, qui sera réellement effective, dans
l'avenir, à une date donnée, qui peut même aller,
jusqu'à six mois. On peut donc dire que le marché de changes
est principalement un marché à terme, puisque les autres
catégories de ce marché ne représentent que 40% de
l'ensemble des transactions du marché. Puisque le marche à
terme, est basée sur des cours prédéterminés, dont
les livraisons s'effectuent dans une date future, il ya donc un risque de
volatilité du cours de la devise par rapport à la monnaie locale,
et vice versa. Ainsi, il existe des techniques, principalement les contrats de
change à terme, et les swaps de devises, qui sont des techniques,
permettant de limiter le risque, qu'on verra un peu plus loin dans le cadre de
notre étude, dans le volet des instruments et techniques de
couverture
Notons également que le marché des changes, est
dominé par quelques monnaies. Les opérations se résument
à un petit nombre de monnaies, malgré la multitude des monnaies
qui existent à travers chaque pays. Les principales devises
échangées sur ce marché, sont le dollar US, l'Euro, le
Yen Japonais, et la Livre britannique.
Le risque de change représente le risque de perte en
capital lié aux variations futures du taux de change. L'instauration de
la variation des taux de change depuis les années 1970, entraine deux
types d'attitudes différentes de la part des intervenants sur ce
marché (entreprises, particuliers, organismes et institutions
financières, les autorités monétaires, gestionnaires de
portefeuilles...). Certains groupes ne souhaitent pas spéculer, sur ce
que seront les taux dans le futur, et préfèrent donc être
exposés à un risque de change, dans leurs activités
ordinaires, sur le marché au comptant. Par contre, d'autres groupes,
préfèrent la spéculation, pour en espérer
réaliser un gain. Il ya alors spéculation, sur les cours futurs.
Le marché à terme, essentiellement basé sur la
spéculation, est le principal moyen de se couvrir sur le marché
des changes
Notons également que le marché des changes, est
dominé par quelques monnaies. Les opérations se résument
à un petit nombre de monnaies, malgré la multitude des monnaies
qui existent à travers chaque pays. Les principales devises
échangées sur ce marché, sont le dollar US, l'Euro, le
Yen Japonais, et la Livre britannique.
DEUXIEME PARTIE : GESTION EFFECTIVE DU RISQUE DE
TAUX ET DE CHANGE PAR LES ENTREPRISES
Cette partie comporte deux parties, qui
renvoient à la gestion pratique du risque de taux d'intérêt
et de change, tout en explicitant les méthodes et outils de gestions,
avec des cas illustrés.
Le gestion du risque,
menée par le Risk manager, a à son actif, tant en aval qu'en
amont, l'élaboration de politique et stratégies, visant à
protéger l'entreprise, quant aux fluctuations des taux
d'intérêt ou de change, qui pourraient lui être
défavorables. En d'autres termes, cela revient à anticiper les
conséquences liées au risque, et également de mettre en
oeuvre des moyens et techniques nécessaires, en termes de protection.
Dans ce chapitre, nous détaillerons et expliciterons,
les moyens et techniques, qui permettent de gérer le risque, quant aux
différentes opérations sur les marchés de taux de change,
et d'intérêt.
Chapitre 1 : Gestion pratique du risque de taux
d'intérêt
Ce chapitre retrace les concepts et outils de gestion de risque
de taux d'intérêt, et la nécessité d'une gestion,
à travers des instruments, afin de pouvoir mieux appréhender les
rouages.
A. Nécessité d'une gestion de risque de
taux d'intérêt
Etant donné que les marchés des taux
d'intérêt, représentent les marchés des capitaux,
les plus importants au monde, il s'en dit également, que le risque
inhérent est relatif, vu son importance. Sur ce marché, ce sont
d'importants volumes qui sont traités quotidiennement. Le marché
des taux d'intérêt, est guidé à travers plusieurs
paramètres économiques, notamment les politiques
monétaires et certains indicateurs économiques. Compte tenu de
toutes ces variables, il est adéquat, dans le cadre de la gestion de
risque de pouvoir se fixer à un niveau optimal au taux
d'intérêt, afin d'y tirer profit quant aux variations.
L'entreprise, qu'elle soit dans une situation d'emprunt ou de
prêt, doit en termes d'objectifs, trouver un équilibre entre ses
emplois et ressources, tout en arrivant à maitriser le risque, en termes
de taux optimal. Le risque de taux d'intérêt, est le risque
lié à une variation défavorable des taux
d'intérêt. Toute entreprise, ou entreprise financière,
à un certain niveau de maturité ou de développement qui
s'endette ou s'apprête à s'endetter ou à placer des
capitaux sur le marché financier est exposé au risque de taux. Le
risque est fonction de la nature de l'opération
considérée. Il peut s'agir d'un risque sur le capital, qui se
traduit par une dévalorisation du patrimoine de l'entreprise ou sur le
taux d'intérêt dû à une variation du taux
d'intérêt. Le risque étant une notion intangible, il existe
des instruments de gestion, qui permettent de le mesurer et d'en évaluer
son degré et ses conséquences, sur les activités et
l'exploitation de l'entreprise. Mesurer le risque de taux
d'intérêt constitue la première étape du processus
de contrôle de risque de taux d'intérêt auprès d'une
banque. Cela démontre l'importance attachée à cette notion
de risque de taux, pour tous les acteurs du marché, que ce soit les
institutions bancaires ou les entreprises. Toute variation de taux
d'intérêt affecte positivement ou négativement
l'entreprise, à moins que celle-ci, ne soit immunisée contre le
risque de taux d'intérêt, ou couverte. Pour mesurer l'exposition
d'une entreprise au risque de taux d'intérêt, il revient à
prendre en considération, un certain nombre de paramètres, et de
choisir la grandeur, dont on voudrait évaluer la sensibilité.
Cependant, la variation des taux d'intérêt, affecte
également d'une certaine manière, certains de ces
paramètres qui sont retenus dans la mesure de l'exposition au risque de
taux d'intérêt. Ainsi, afin d'avoir une vision plus claire et
objective, quant à la mesure du risque de taux d'intérêt,
on a recours à plusieurs approches pour mesurer l'impact de
l'évolution des taux empirique
B.Instruments et politiques de couverture
Selon la nature du contrat de l'opération, que ce soit
pour une opération de prêt ou d'emprunt, l'entreprise ou le Risk
manager, peut se couvrir soit à taux fixe, ou taux variable, tout en
tenant compte d'une dimension en macrocouverture ou microcouverture
Cependant, les besoins de financement, résultent d'un
déséquilibre entre les emplois et les ressources qui se
traduisent soit par une sur-consolidation ou une
sous-consolidation
Une sur-consolidation :
c'est-à-dire que les ressources sont largement supérieures
aux emplois, et dans ce cas, il est intéressant de faire des prêts
ou des placements, à taux fixe, afin de pouvoir générer
des capitaux. Cependant, à taux fixe, on est protégé
quant à une éventuelle baisse du taux directeur. Une
sous-consolidation : c'est-à-dire que les emplois sont
supérieurs aux ressources, et ainsi, il serait judicieux, de s'octroyer
un emprunt à taux fixe, afin de pouvoir lever des capitaux, et pouvoir
faire face à ses coûts et pérenniser l'exploitation. Dans
l'éventualité que le risque puisse se manifester à terme,
on aurait donc recours à des stratégies de couvertures à
terme, en utilisant des opérations de garantie de taux à terme,
par des contrats de type SWAP,
B.1 LES INSTRUMENTS DE COUVERTURE
CONVENTIONNELS
Objectif d'une couverture :
· Remodeler les flux monétaires d'un
actif ou d'un passif
· Rééquilibrer l'appariement des
actifs et des passifs
Ce sont des contrats, qui sont facilement
négociables auprès d'une banque. Ils assurent à
l'entreprise le taux qui sera appliqué à des opérations
futures de prêt et d'emprunt. Cette garantie est ferme, et l'entreprise
ne pourra pas bénéficier de conditions de marché, qui lui
seraient avantageuses à terme.
B.1.1
FORWARD/FORWARD : Le forward/forward, est un contrat financier
qui offre la possibilité à l'entreprise, de fixer aujourd'hui, le
taux qui sera appliqué à un emprunt ou un placement futur. Ce
taux lui est garanti à un moment donné, pour une durée
définie dans l'avenir.
Ce contrat est un instrument financier
qui permet de gérer des déficits ou des surplus de
trésorerie. Les différents paramètres de ce contrat
sont : Le nominal : il
représente le montant des capitaux à prêter ou emprunter
selon le cas. La
période garantie : elle
définit la période, comprise entre 1jour et deux
ans. Le taux : il
est calculé sur la base des taux applicables pour la période
demandée. La date
de départ
de la
période : elle correspond au premier jour
de la période.
La particularité du FORWAD/FORWARD est que
c'est une garantie qui est ferme, et qui assure à la fois, un taux et la
liquidité. Ainsi l'entreprise est certaine de pouvoir réaliser un
prêt ou un emprunt, sur la base d'une somme bien
déterminée, et à un taux garanti. Selon la nature de
l'opération, l'entreprise est soit acheteuse ou vendeuse. Ainsi, le
forward/forward, est un instrument financier qui est ferme, et non
négociable selon les réalités du marché
(avantageuses ou désavantageuses) au terme de la
période Acheteuse, lorsqu'elle souhaite se couvrir d'un emprunt, et
par conséquent se garantir un taux, sur la somme qu'elle souhaite
emprunter. Et vendeuse, lorsqu'elle souhaite se couvrir sur un placement
qu'elle réalise sur la base d'un taux garantie sur le montant du
prêt. Cet instrument financier assure une couverture quant au risque
de liquidité, et également la variation des taux
d'intérêt qui peuvent être
défavorables. L'objectif du forward/forward, comme l'ensemble des
autres instruments de couverture, est de minimiser les pertes en capital ou en
revenu dues aux variations défavorables des taux.
B.1.2 LE FRA (Future Rate Agreement)
Le
FRA ou future Rate Agreement est un instrument financier de couverture,
matérialisé par un contrat à terme de gré à
gré, par lequel les parties garantissent mutuellement un taux
d'intérêt fixe pour une somme donnée sur une période
déterminée à venir, et à une date future
précise, où l'une des parties règle à l'autre la
différence de rémunération de l'emprunt ou du prêt
correspondant à la différence entre le taux fixé et le
taux du marché du moment. Le FRA est un accord de
« gré à gré » entre deux
contreparties, qui permet de se garantir dès la signature un taux
d'intérêt convenu sur un emprunt ou un placement futur sur le
marché de 3 à 24 mois. A la différence du forward/forward,
le FRA est dissocié de l'opération d'emprunt ou de
prêt. Dans le cas du FRA, seul le taux est assuré, et les
parties ne sont aucunement engagées sur la mise à disposition du
capital. Ainsi, ce contrat laisse entière liberté à
l'entreprise pour traiter l'opération de prêt ou d'emprunt avec un
autre organisme financier ou bancaire. Et en contrepartie de cette souplesse,
l'entreprise n'a pas l'assurance de trouver la liquidité à
l'échéance de la période du contrat.
Le FRA est une simple opération de garantie qui n'implique
pas l'obligation d'emprunter ou de prêter. Seule la différence
entre le taux de garantie ou le taux négocié, et le taux du
marché à la fin de la période, sera réglée
par l'entreprise ou l'institution bancaire. Afin de mieux expliciter cette
notion du FRA, nous allons définir ses avantages et limites, ses
caractéristiques et nous appuyer d'un exemple
concret
1. Avantages et limites. Le FRA
garantit le taux sans le versement d'une quelconque prime. C'est un outil de
gestion simple, qui permet de prendre position sur un niveau de taux. Il est
souple et liquide. Néanmoins, la nécessité de fixer
à l'avance la date et le montant exact de la couverture peut toutefois
être une contrainte.
Une entreprise qui souhaite se couvrir sur un
emprunt est dite acheteuse de FRA. Elle n'a donc pas de prime à payer.
Lorsque le taux de référence du marché s'avère
supérieur au taux négocié du FRA, l'entreprise encaisse le
différentiel d'intérêts. Lorsqu'il s'avère
inférieur, l'entreprise verse le différentiel
d'intérêt à la banque ou la structure qui lui a
octroyé ce prêt. Les sommes encaissées ou
décaissées, servent à compenser les intérêts
payés pour un emprunt effectué aux conditions du marché,
et vous assurent un emprunt optimal sur le taux du FRA, quelque soit le taux du
marché à échéance. Par contre, une entreprise
qui souhaite se couvrir sur un prêt qu'elle accorde ou un placement, est
dite vendeuse de FRA. C'est toujours le même principe qu'une entreprise
acheteuse de FRA, à la différence que les rapports sont
inversés. Ainsi, lorsque le taux du marché s'avère
inférieur au taux négocié, l'entreprise décaisse le
différentiel d'intérêts, qu'elle verse à la banque.
Dans le cas où le taux du marché est supérieur au taux
FRA, l'entreprise encaisse plutôt le différentiel
d'intérêts.
Aussi, notons que l'utilisation du FRA est
simple. Ce contrat financier est composé en deux
parties : La période d'attente :
c'est la période entre la date contractuelle et la date de constat du
FRA, qui est la date de départ. La période de
garantie ou durée du FRA : Cette période sert
de base au calcul du montant du différentiel d'intérêts que
l'entreprise selon la nature de l'opération, reçoit ou encaisse.
Ce montant correspond à des intérêts payés en fin de
période de référence. Or, dans le cas d'un FRA, le
différentiel est perçu au début de période de
référence, et doit par conséquent être
actualisé au taux du marché.
2.
Caractéristiques. Comme tout instrument financier, le
FRA répond à un certain nombre de caractéristiques, afin
de le différencier des autres. Lors de la conclusion d'un FRA, le
contrat doit mentionner les éléments suivants :
Acheteur du FRA Vendeur du FRA Date de négociation
(to) Taux de référence Taux garanti Date de
constatation du taux date de valeur : (t1) Date
d'échéance : (t2) Les paramètres le
caractérisant sont, entre autres, le montant, la devise traitée,
la durée, la prime, le taux de référence...
MONTANT
|
A partir de 1 000 000 d'euros, que ce soit pour un
prêt ou un emprunt (en France)
|
DEVISE
|
Les devises traitées sur des opérations de FRA
sont : EUR, USD, GBP, YEN
|
DUREE
|
De 3 à 24 mois (période d'attente + période
de garantie)
|
PRIME
|
Aucune prime à encaisser ou décaisser
|
TAUX DE REFERENCE
|
Selon le taux de référence EURIBOR (Zone
euro)
|
3. Exemple :
Nous sommes le 30 Août, Une entreprise Ivoirienne,
spécialiste dans la transformation du café cacao, installé
en France, décide de se couvrir sur un emprunt d'un montant de
2 000 000 d'euros, que doit lui octroyer sa banque, le 30 septembre
pour une durée de 3 mois, c'est-à-dire jusqu'au 30
décembre. Cet emprunt est référencé sur
l'EURIBOR 3 mois.
Cette entreprise est donc acheteuse de FRA, puisqu'elle souhaite
se couvrir d'un emprunt. Le taux garanti FRA est de 5%
A la date de constat, le 30 Septembre, on note :
1er cas Une hausse de l'EURIBOR 3mois, par exemple 6% A la
date du 30 septembre, cette entreprise va encaisser le différentiel
entre le taux garantie FRA 5%, et le taux du marché 6%, soit 1%
actualisé et rapporté à la période de
garantie. 2e cas : Une baisse de l'EURIBOR 3 mois, par
exemple 4% A la date du 30 Septembre, cette entreprise va verser le
différentiel entre le taux garantie FRA 5% et le taux du marché
4%, soit 1% actualisé et rapporté à la période de
garantie.
Calcul du différentiel M: Soit :
Tg : le taux garanti FRA : 5% Tm : le taux du
marché en début de période, en cas d'une baisse :
4% C : le montant de l'emprunt (2000 000 EUR) n : le nombre de
jour de la formule. (92 jours)
Tg - Tm
36000 + (n * Tm)
M = C * n *
M = 2000000*92* (5% - 4%) / (36000 + (92 * 4 %))
M = 50
Ainsi, l'entreprise, est protégée contre une
hausse du taux EURIBOR, mais ne pourrait bénéficier d'une baisse
de ce taux
B.2.3 SWAPS DE TAUX D'INTERET OU INTEREST RATE SWAP
(IRS)
I . Marché primaire des swaps
Au
niveau des swaps, il existe deux types de marché : le marché
primaire et le marché secondaire. Le marché primaire, est celui
sur lequel les flux d'échange des taux se réalisent dans des
conditions de départ, sans modification ou changement des engagements de
chacune des parties. Le marché secondaire est par contre celui sur
lequel a lieu des changements, notamment des annulations, modifications ou
résiliation du contrat de SWAP
1.
Définition
Le swap de taux est un contrat de « gré
à gré » d'échange de flux
d'intérêts fixes, en flux d'intérêts variables ou
vice versa, dans une même devise, entre deux contreparties avec le
même capital, dans une échéance
prédéterminée. Ce type d'opération permet de se
couvrir d'une variation des taux, et donc de changer un taux fixe en taux
variable, ou un taux variable en taux fixe, que ce soit sur un emprunt ou un
prêt. Il suffit tout simplement, sur le marché de trouver une
contrepartie, qui souhaite échanger son taux (fixe ou variable)
Cependant dans ce contrat, il n'y a pas d'échange de capital, que ce
soit au début comme à la fin de la période. Les
intérêts sont calculés d'une part avec un taux fixe, et
d'autre part avec un taux variable, sur la base d'un même capital
identique entre les deux parties. Le taux fixe est déterminé lors
de la mise en place du contrat, et le taux variable, selon les principaux
indices de référence (TAM, EURIBOR, TAG, TBB, TME, EONIA...), et
constaté à chaque période d'intérêt. Le
SWAP permet de couvrir un emprunt ou un placement, et d'en modifier les
conditions déjà en place, en cas d'évolution
défavorable des taux. Comme outil de gestion de risque, le SWAP, est un
instrument d'équilibre et de réajustement, dans la mesure ou il
permet dans un certain sens, de rééquilibrer l'ensemble des
endettements ou placements de l'entreprise, en aménageant les parts
respectives du taux fixe et du taux variable, et dans un autre sens d'adapter
le risque respectif des emplois et des ressources, selon un politique
d'ensemble de gestion de risque de taux ou de gestion de son patrimoine et son
passif. Ainsi, le SWAP permet de modifier l'indice de taux d'un engagement,
sans modifier les fondamentaux du contrat :
Un emprunteur
à taux fixe, peut transformer sa dette en taux variable par
« un swap receveur de taux fixe» Un emprunteur
à taux variable, peut transformer sa dette en taux fixe par
« un swap payeur de taux fixe » Un
prêteur à taux fixe, peut transformer son prêt en taux
variable par « un swap payeur de taux fixe» Un
prêteur à taux variable, peut transformer son prêt en taux
fixe par « un swap receveur de taux
fixe»
Ce produit financier, permet de miser sur la
hausse (swap payeur de taux fixe) ou la baisse des taux (swap receveur de taux
fixe). Etre payeur du swap de taux signifie payer le taux fixe, et recevoir
le taux variable, c'est-à-dire emprunter à taux fixe, et
prêter à taux variable. Par contre être receveur du swap,
signifie payer le taux variable, et recevoir le taux fixe, ou encore emprunter
à taux variable, et prêter à taux fixe. Dans le cadre de
cet échange de flux de taux d'intérêt, il existe trois
combinaisons possibles : -Taux fixe en taux variable -Taux variable
en taux fixe -Taux variable en taux variable : C'est la même
opération d'échange de taux sur les mêmes bases, mais un
échange de taux variable, par un taux variable, selon l'indicateur de
référence de taux (EURIBOR, TAM, TBB...) sur le marché.
S'il s'agit d'un échange dans deux devises différentes, on parle
plutôt de swap de devises, que nous verrons plus en
bas.
2. Modalités et
caractéristiques
Lors de la conclusion d'un contrat de SWAP, les deux parties
s'accordent sur un certain nombre de points, définissant le cadre du
contrat. Les principales caractéristiques d'un SWAP sont :
Le montant nominal : C'est le
montant du capital (emprunt ou prêt), servant de base au calcul des
intérêts. Notons que ce montant n'est jamais
échangé. Le rôle de chacune des
parties : Cela, revient à définir le
rôle de chacune des contreparties, vendeur ou acheteur de taux fixe ou
taux variable. La date de départ du contrat :
Généralement appelé to, c'est la
date à compter de laquelle, le contrat prend effet La
date de négociation : C'est la date à
laquelle, les parties conviennent à une date différée,
qu'est la date de contrat, les clauses de ce contrat SWAP. La
date de fin du contrat : C'est la date
d'échéance, c'est-à-dire la date finale, où le
contrat expire. La durée du
contrat : C'est la période du contrat, le
nombre de jours ou de mois durant l'exécution du contrat, sachant que
les échéances fixes ou variables n'ont pas en principe la
même périodicité La valeur du taux fixe, la base du
calcul, et l'échéancier des versements : Cela
réfère à la valeur du taux fixe, et son
échéancier de paiement des intérêts (annuels,
semestriels, trimestriels...) La référence du
taux variable et l'échéancier des
versements : Cela réfère à
l'indice de taux utilisé (EURIBOR, TBB, TAM, EONIA...) , et son
échéancier de paiement des intérêts (annuels,
semestriels, trimestriels ...)
Les flux sont particuliers et se
caractérisent par les éléments suivants : -A la
mise en place du contrat, il n'y a pas d'échange de capital -Les flux
d'intérêt sont référencés dans la même
devise -Pas d'échange de capital, à la fin du contrat. -Il
faut que les emprunts ou prêts aient le même montant, la même
devise, la même échéance. Seuls les taux
d'intérêt diffèrent. -Il n'y a pas d'amortissement du
capital.
3. Exemple d'application
Prenons
le cas de deux entreprises Européennes X et Y, qui souhaitent emprunter
respectivement 10 000 000 d'EUR auprès de leur
banque. L'entreprise X, sait pouvoir obtenir cet emprunt à un taux
fixe de 6% ou un taux variable de Euribor +2% L'entreprise Y, après
négociation avec son banquier, peut se finance à 3%, taux fixe
ou Euribor +0%. Hypothèse : L'entreprise X choisit le
financement à taux fixe, et l'entreprise Y à taux
variable Elles décident de contracter un SWAP de
taux
Réalisons un tableau pour mieux apprécier ce
swap :
|
Entreprise X
|
Entreprise Y
|
Ecart
|
Taux fixe
|
6%
|
3%
|
3%
|
Taux variable
|
Euribor + 2%
|
Euribor
|
2%
|
Grâce à la mise en place de ce SWAP, les deux
entreprises vont se partager un gain équitablement, qui correspond
à la différence des écarts, divisée par
deux. Différentiel de taux = (3% - 2%) / 2 = 0,5%.
Cependant,
en contractant un SWAP, l'entreprise X se finance avec le taux variable de
l'entreprise Y. Et cette dernière, avec le taux fixe de l'entreprise
X Ainsi, Grâce à ce SWAP, l'entreprise X se finance à
taux fixe : Euribor +2% + (3,5% - Euribor) = 5,5% Grâce
à ce SWAP, l'entreprise Y se finance à taux variable
à : 3% + (Euribor - 3,5%) = Euribor - 0,5%
II. Marché secondaire des SWAPS
A l'instar des marchés financiers, les opérations
des SWAPS, sont traités sur deux marchés, le marché
primaire, et le marché secondaire. Le marché primaire,
étant le principal marché, sur lequel s'opèrent les
échanges des flux d'intérêts, selon certaines conditions,
et modalités, que nous venons de définir plus haut. Le
marché secondaire, désigne l'ensemble des opérations et
des modifications de ce contrat, en cours de vie du SWAP. Cependant, puisque
les opérations de SWAP sont traitées de «
gré à gré », il est possible qu'un
opérateur souhaite arrêter un SWAP, il doit donc s'adresser
auprès de sa contrepartie, avec qui il a négocié
dès le départ. Deux opérations sont alors possibles, soit
l'annulation ou l'assignation du SWAP.
1.
L'annulation
Afin de mieux expliciter, cette notion d'annulation de SWAP,
prenons l'exemple suivant : Une entreprise X a effectué avec
une entreprise Y, il ya un an, un contrat SWAP, dans lequel Y versait 4%, et X
l'EURIBOR pendant 3 ans. Deux ans après, juste après le
versement du deuxième flux, l'entreprise X, veut arrêter le SWAP.
Si Y est d'accord, on procède à l'annulation du SWAP, compte tenu
des conditions du marché, et une soulte déterminée
librement sera réglée entre X et Y. Cette soulte est
déterminée selon certains paramètres et méthodes de
calculs, qui sont combinés, associés à plusieurs
hypothèses : -Le choix de la méthode de calcul des
flux -Le choix de la méthode d'actualisation -Le choix des dates
de tombée :
1. L'assignation
Reprenons toujours la suite de l'exemple précédent,
pour mieux appréhender la notion d'assignation de SWAP. Ainsi, si Y
refuse d'arrêter le SWAP, il est possible pour l'entreprise X, de trouver
un autre opérateur qui le remplace. On parle ainsi d'assignation
B.2 LES INSTRUMENTS DE COUVERTURE OPTIONNELS OU DERIVES
Sur le marché des taux d'intérêt, en dehors
des instruments de couverture fermes, il existe également des
instruments optionnels, ou instruments dérivés qui sont aussi des
contrats de couvertures, à la différence qu'il existe une prime
à payer pour l'assurance d'un taux à sa convenance. A travers ces
instruments, les entreprises peuvent assurer une gestion active de leurs
emprunt ou placements.
Ils permettent de transférer d'agent à agent le
risque des entreprises. A ce titre, comme principaux instruments de
couverture optionnels, on note : le CAP, le FLOOR, le COLLAR, le
SWAPOPTION
1. LE CAP
1.1
Définition
Si un emprunt sur la base des taux du marché semble
intéressant, il ne faudrait pas ignorer la notion de complexité
de l'environnement, et par conséquent l'omniprésence du risque. A
ce sujet, il ne faudrait pas négliger le risque d'une hausse des taux
d'intérêt, car de ce fait, les charges d'intérêts
seront à la hausse également dans le futur. C'est dans cette
dynamique que l'achat d'un CAP, permet de se protéger d'une
éventuelle hausse des taux. Le CAP est un contrat de gré
à gré, entre deux contreparties, qui permet à son acheteur
de se couvrir contre une hausse des taux, au-delà d'un certain niveau,
appelé taux plafond, contre le paiement d'une prime. Cet instrument
optionnel de couverture permet donc d'acheter le droit de mettre en place un
emprunt à un taux d'intérêt maximal
déterminé, à ou avant une date déterminée. A
chaque date de constatation, si le taux variable est supérieur au taux
du marché, l'acheteur du CAP, reçoit du vendeur,
généralement la banque, le différentiel de taux,
appliqué au capital nominal, et rapporté au nombre de jours de la
période.
1.2 Modalités et
caractéristiques
La prime du CAP est exprimée en pourcentage du nominal
initial. Elle n'est pas payée en début de période, mais
plutôt en fin de période. Lors de la conclusion du contrat de
CAP, les contreparties s'accordent au préalable des
caractéristiques du CAP : -La devise -Le montant du
nominal -Le rôle de chacune des parties -La référence
de l'indice variable -La durée -Le taux de
référence -Le taux plafond -La périodicité
des flux -La prime : versée en début de
période
1.3 Exemple d'application
Une société Française contracte un CAP dont
elle signe le contrat le 02/11/2005 pour un emprunt qu'elle souhaite
réaliser d'un montant d' 1 000 000 d'euros sur une
durée de deux ans. Le contrat prend donc effet un mois après,
soit le 02/12/2005, jusqu'au 02/12/2007. Le taux de référence
est l'EURIBOR 6mois, avec une prime de 4%. Les constatations ont donc lieu
tous les 6 mois, en début de période.
Par exemple,
à la première date de constatation, le taux du marché est
supérieur à l'EURIBOR, soit EURIBOR+ 1%. Ainsi cette entreprise
qui achète ce CAP, vu que le taux du marché est supérieur
au taux garanti, elle reçoit le différentiel, soit 1% du capital,
c'est-à-dire du montant de 1000000, rapporté au nombre de jours
de ces 6 premiers mois, soit 180 jours :
Différentiel
encaissé = ((1000 000 * 1%)*180) / 720 ; soit 250 euros.
2 LE FLOOR
2.1 Définition
Certes un placement sur la base des taux du marché peut
être intéressant, il ne faudrait pas oublier que cet attrait peut
être risqué, du fait des variations dans le futur. A ce sujet, il
ne faudrait pas négliger le risque d'une baisse des taux
d'intérêt, car de ce fait, les produits d'intérêts
seront à la baisse également dans le futur. A la
différence d'un CAP, qui permet de se protéger un emprunt quant
à une hausse des taux, le FLOOR quant à lui, permet de couvrir un
placement d'une baisse éventuelle des taux
d'intérêt. Même principe que le CAP, le FLOOR est un
contrat de gré à gré entre deux contreparties, qui permet
à son acheteur de se couvrir contre une baisse des taux, afin de couvrir
un placement, sur la base d'un taux plancher, contre paiement d'une prime
auprès d'un organisme financier ou bancaire . Si le taux du
marché est inférieur à ce taux plancher, la banque
s'engage à verser le différentiel d'intérêt, et ce
pendant toute la durée du prêt.
2.2 Modalités et
caractéristiques
Identique que le CAP, La prime du FLOOR
est exprimée en pourcentage du nominal initial. Elle n'est pas
payée en début de période, mais plutôt en fin de
période. Lors de la conclusion du contrat de FLOOR, les contreparties
s'accordent au préalable des caractéristiques : la devise, le
montant du nominal, le rôle de chacune des parties, la
référence de l'indice variable, la durée, le taux de
référence, le taux plafond, la périodicité des
flux, et la prime qui est versée en début de
période.
2.3 Exemple Identique à celui du
CAP, inversement
3 LE TUNNEL
3.1
Définition
Instrument financier optionnel, le COLLAR, est d'abord comme le
CAP et le FLOOR un contrat de gré à gré. Sa
particularité est qu'il garantit une fourchette de taux
intérêt dans les limites d'un taux maximum, et un taux minimum. Il
permet de se garantir un taux plafond et un taux plancher sur des
opérations d'emprunt ou de placement. C'est donc une combinaison de CAP
et de FLOOR. Contre le paiement d'une prime qui est réduite, ou nulle,
le COLLAR garantit un taux plafond pour un emprunt, et un taux plancher pour un
placement. Les taux ne peuvent donc fluctuer qu'à l'intérieur de
cette marge délimitée par un taux plancher et un taux
plafond Ainsi, le COLLAR est donc une combinaison d'option de vente et
d'option d'achat. Il permet d'acheter une option de vente, qui est
financé par la vente d'une option d'achat. Cela explique la raison pour
laquelle le coût est faible L'acheteur d'un COLLAR, achète un
CAP, à un taux déterminé, et vend un FLOOR à un
prix d'exercice inférieur. Le vendeur d'un COLLAR, vend un CAP,
à un taux d'intérêt déterminé, et
achète un FLOOR à un prix d'exercice qui est relativement
inférieur
3.2 Modalités et caractéristiques
Idem que le CAP
4 SWAPTION
4.1
Définition
Le SWAPTION, est une option sur un swap de
taux d'intérêt. C'est le croisement entre un swap de taux et une
option. A la différence du SWAP du taux d'intérêt, que
nous avions vu un peu plus haut, un SWAPTION, est une option sur un SWAP de
taux d'intérêt, et représente pour celui qui la
détient, le droit de mettre en place une échéance
donnée, un SWAP dont les caractéristiques sont
déterminées dans le contrat. L'acheteur d'un SWAPTION a le
droit de conclure un SWAP de taux d'intérêt (soit changer un taux
fixe en taux variable, soit un taux variable en taux fixe, ou un taux variable
en taux variable), à un moment fixé dans le futur, en
l'échange du paiement d'une prime. Même principe pour le
vendeur, qui s'engage. Même principe pour le vendeur, qui s'engage
à recevoir une prime On distingue deux catégories de
SWAPTION : « Une SWAPTION
Receiver » : Ils donnent le droit à
l'opérateur « Une SWAPTION
Payer » donne le droit, à une date et une
période déterminée, de payer un taux fixe dans un contrat
de swap de taux d'intérêt. C'est donc un produit optionnel qui
permet de couvrir, à court ou moyen terme, un taux à court ou
moyen terme
4.2 CARACTERISTIQUES
Il existe deux types
de SWAPTION :
-SWAPTION type Européen
(exerçable à la date
d'échéance) -SWAPTION type Américain
(exerçable à tout moment, pendant leur durée d'existence)
Notons que la prime est fonction de plusieurs paramètres, qui
sont : le type de SWAPTION, le taux d'intérêt d'exercice, la
période de SWAP future, la date de liquidation,
Chapitre 2 : Gestion pratique du risque de taux de
change
Ce chapitre retrace les concepts et outils de gestion de risque
de taux de change, et la nécessité d'une gestion, à
travers des instruments, afin de pouvoir mieux appréhender les
rouages.
A. Nécessité d'une gestion de risque de
taux de change
Le commerce internationale, étant
fortement lié, et dépendant du taux de change, dès lors
qu'une entreprise ou un opérateur économique opère
à l'international, elle est confrontée à la notion de ce
taux de change, qui est très déterminant pour ses
activités. A l'instar du marché des taux
d'intérêt, le marché des changes, est également un
marché qui n'est pas épargné au risque. En effet, les
entreprises dès qu'elles opèrent à l'international, elles
sont confrontées au taux de change, qui est le déterminant
principal du commerce international. Par ailleurs, le taux de change met en
exergue un véritable marché, celui des changes, qui est
également confronté à une volatilité des cours de
devises à long terme, qui s'explique par la parité du pouvoir
d'achat et le statut des relations économiques (économiques,
financières, et monétaires), entre un pays et un autre pays
étranger. En d'autres termes, les déficits commerciaux et
courants qui évaluent la parité de pouvoir d'achats entre les
états sont d'une part à l'origine de l'instabilité des
taux et d'autre part, l'instauration d'un flottement de monnaies depuis les
années 1970, et l'inflation induite. A court terme, des facteurs
financiers tels les politiques économiques, et les actions des
autorités monétaires. Cependant, cette instabilité des
taux affecte tous les acteurs de ce marché, les opérateurs
économiques, les touristes, les entreprises, les institutions. Au
niveau des entreprises, champ d'étude de notre recherche, ces
fluctuations représentent deux types de risque : le risque de
transaction, et le risque de perte de compétitivité. Le risque
de transaction : les opérations internationales
d'importation/exportation, comportent généralement des
délais de paiement ou de règlement. Pendant ces délais,
l'instabilité des taux de changes peut affecter plus ou moins le montant
des factures qui seront converties en monnaies locales, on parle de risque de
transaction Le risque de perte de compétitivité : le
risque des taux de change peut affecter plus ou moins la
compétitivité de nos produits, qui peuvent être plus ou
moins chers pour nos acheteurs étrangers, selon la monnaie de ces
derniers : on parle donc d'un risque de perte de
compétitivité.
Ainsi, face à ces risques
éventuels sur ce marché des changes, il existe à
l'instar des autres marchés, des techniques, des outils et instruments,
qui permettent aux entreprises et acteurs de ce marché, d'en
atténuer les conséquences de cette variation des taux de
change. Ces techniques consistent à réduire ou à
annuler le risqué lié aux positions de change par le biais de
méthodes internes au sein des entreprises ou externes en
transférant la gestion du risque de change à des organismes
financiers ou bancaires.
B. INSTRUMENTS DE COUVERTURE
INTERNES
Sur le marché des changes, il existe notamment
des instruments de couverture, qui sont soit réalisés en interne
(par l'entreprise, à travers son comité de gestion de risque) ou
en externe (par des organismes bancaires, des assurances ou des cabinets...)
B.1 INSTRUMENTS DE COUVERTURE INTERNES
Dans
ce paragraphes, nous déterminerons les méthodes internes, qui
sont définis et établies par les entreprises en
interne.
1. LE CHOIX DE LA MONNAIE DE FACTURATION
Il s'agit de déterminer la
monnaie qui sera libellée dans le contrat de vente ou d'achat à
l'international, entre les parties liées au contrat, c'est-à-dire
la monnaie dans laquelle l'opération sera facturée. Le choix
d'une monnaie par rapport à une autre permet de minimiser le risque.
Deux possibilités s'offrent alors, le choix de la monnaie nationale ou
le choix d'une devise étrangère. Pouvoir choisir la
monnaie qu'on trouve idéale, peut être fonction de son
pouvoir de négociation, sa notoriété, son influence
dominante. La monnaie choisie, pourrait être favorable ou
défavorable pour l'une ou l'autre des parties, ou également les
deux parties. Dans la généralité des cas, les PME,
préfèrent facturer leurs exportations ou régler des
factures dans la monnaie locale, qui par conséquent fait peser des
risques pour la partie étrangère. Ainsi, l'entreprise
étrangère pourrait accepter cette monnaie locale comme choix de
la monnaie de facturation, à condition, que l'autre partie soit en
position de force (prix intéressants, délais de règlements
raisonnables, qualité irréprochable, service après vente
), ou propose des services en plus comme le transport à ses frais, la
maintenance... Cependant, au niveau de la facturation du choix de la devise,
il peut s'avérer que la devise choisie, ne soit la monnaie locale de
l'une des parties. On peut donc choisir une devise, selon certains
paramètres. Entre autres, la législation des changes d'un pays,
la localisation géographique (le cas de certains pays regroupés
au sein d'une monnaie commune), ou les difficultés pour se procurer une
devise auprès des banques dans certains pays. Cependant avant de
choisir la monnaie qui serait profitable pour l'une ou l'ensemble des parties,
il revient de façon idéale, à peser le pour et le contre.
Cette technique présente donc des avantages et des inconvénients
pour ces parties.
1.1 Avantages :
Facturation en monnaie locale :
Le risque de change est inexistant : vous connaissez le
montant exact de l'encaissement dès la conclusion du contrat. La
facturation en monnaie nationale offre des facilités au niveau
comptable. Les opérations avec l'étranger sont
comptabilisées comme des opérations nationales. L'entreprise
peut éviter une réduction potentielle de sa marge
bénéficiaire suite à une évolution
défavorable des cours de change. Facturation en
devise : L'acheteur dispose d'une base de comparaison en
ce qui concerne le prix. Des financements en devises à taux
attractifs sont possibles. La facturation en devises donne une image de
professionnalisme. Concéder la facturation en devises peut donner la
possibilité de négocier sur un autre point important du contrat
(comme, par exemple,
la
loi et le tribunal compétent en cas de litige). L'entreprise
peut bénéficier d'une évolution favorable des devises.
1.2 Inconvénients :
Facturation en monnaie locale :
Il y a transfert du risque de change sur l'autre partie,
élément qui peut bouleverser le rapport de force dans la
négociation. La négociation peut s'avérer difficile
suite à la méconnaissance du cours de la monnaie de
transaction. Perte potentielle liée à une évolution
favorable de la monnaie étrangère qui aurait été
choisie pour le contrat. Une tarification en monnaie nationale est souvent
accompagnée de clauses d'indexation rendant la protection
illusoire. Facturation en devise :
Une
politique
de gestion du risque de change peut devoir être mise en
place. La facturation en devises apporte des lourdeurs comptables, les
comptes clients se présentant en devises L'entreprise peut souffrir
d'un bénéfice réduit suite à une variation des
cours de change non-avantageuse ou encore au coût de la protection de
change.
2. LE TERMAILLAGE
Le termaillage est une technique de couverture, qui permet
d'influencer les encaissements et décaissements des devises
étrangères, selon l'évolution anticipée des cours
sur le marché des changes, en les accélérant ou les
retardant, dans le respect des clauses de ce contrat. Cette technique permet
de faire varier les dates ou délais de paiement, afin de
bénéficier de l'évolution des cours à son profit.
Il est caractérisé par un décalage des dates de paiement
essentiellement Ainsi, lorsqu'un exportateur anticipe une
appréciation de la devise de facturation, il retarde la date de
règlement de sa créance. Par contre, lorsqu'il anticipe une
dépréciation de la devise, il accélère la date de
règlement. Inversement pour l'importateur, lorsqu'il anticipe une
appréciation de la devise dans laquelle il achète une
marchandise, il anticipe son règlement. Et quand il anticipe une
dépréciation de la devise d'achat, il retarde le
décaissement. L'inconvénient de cette technique, c'est qu'elle
peut engendrer des couts financiers en termes de trésorerie pour l'une
des parties, au profit de l'autre, et par ailleurs, affecter les relations
commerciales entre les acteurs.
3. LES CLAUSES D'INDEXATION
Pour
se protéger contre des variations de la devise de facturation, il existe
des clauses, appelées clauses d'indexation, qui permettent aux deux
parties, acheteurs et vendeurs, de prévoir de façon contractuelle
les modalités du risque de changes. Ainsi, il existe donc un bon
nombre de clauses à ce sujet, dont on ne pourrait pas idéaliser
l'une ou l'autre, mais qui, par contre permettre d'atténuer les
conséquences. Les principales clauses d'indexation, les plus
fréquemment utilisées sont :
3.1 Les
clauses d'adaptation des prix, proportionnelles aux fluctuations des cours de
change : Au moment de la signature du contrat,
détermine la valeur des marchandises, dans sa monnaie locale. Si le
coût de facturation de la monnaie augmente, le prix de l'exportation est
augmentée pour l'acheteur, sur la base du nouveau taux de change, et
c'est lui, qui supporte donc le risque de change.
3.2 Les
clauses d'indexation
« tunnel » : Acheteur et vendeur,
fixent une limite de taux de variation de la monnaie de facturation,
c'est-à-dire un cours de change minimum, et un autre maximum, dans
laquelle, toute variation dans cette fourchette, n'a aucun incidence sur les
prix. Par contre en dehors de cette limite, le prix est revu soit à la
hausse ou à la baisse, selon les clauses du contrat, proportionnellement
à ladite variation.
3.3 Les clauses de risque
partagé : Dans ce contrat, il est question de la
solidarité des acteurs (acheteur et vendeur), quant au partage du risque
de fluctuation des cours.
3.4 Les clauses
multidevises : Ces clauses permettent de libeller le
montant de l'opération en plusieurs devises, et c'est à
l'échéance du contrat, que l'une des parties choisit la devise de
règlement.
3.5 Les clauses d'indexation sur une
devise ou un panier de devise : Dans cette clause, les
parties déterminent une devise tierce, qui sera la devise de
facturation. Cette clause répercute le risque de change sur les deux
parties
3.6 Les clauses d'option de devises :
Elles permettent de se fixer sur un commun accord, une autre
devise, dans la mesure ou la devise du contrat, de départ, serait
supérieure ou inférieur à un certain cours de change.
Ainsi, si la devise de contrat est en dehors d'un certaine limite de variation,
la nouvelle devise de facturation est serait l'autre devise, qu'on pourrait
appeler devise secondaire.
Ainsi, nous avions pu
énumérer une panoplie de clauses, qui permettent
d'atténuer le risque, l'annuler ou le partager entre les acteurs.
Cependant l'une ou l'autre de ces clauses, pourrait être favorable ou
défavorable pour l'une des contractants de ce contrat. Il revient donc
à pouvoir peser le pour et le contre de chacune des clauses avant de
déterminer, celle qui permettrait de couvrir son opération, en
tenant compte de plusieurs éléments : l'anticipation et
l'évolution historique des coûts, la monnaie de facturation, le
laps de temps entre la signature du contrat de vente ou d'achat et la date de
règlement...
4. LES COMPENSATIONS
INTERNES
Ils représentent un instrument de
couverture selon lequel les entreprises compensent leurs encaissements et leurs
décaissements dans une même monnaie, dans le but de limiter ou
atténuer le risque de change. Cette technique consiste à
supprimer les transferts de devises inter-sociétés, en
rationnalisant les flux d'entrées et de sorties de devises à
l'intérieur. Par conséquent le règlement d'une devise
sera affecté au paiement d'une dette, dans la même unité
monétaire. Ainsi, l'entreprise, afin de disposer de d'entrées
pour régler les sorties, doit par ailleurs agir sur les délais de
paiement, et dates de règlement. Aussi, elles peuvent consister
à procéder à une compensation des positions de change
réciproques entre deux entités d'un même groupe,
généralement des multinationales
5. LES SWAPS DE DEVISE
Un swap de devises
est un instrument financier grâce auquel deux opérateurs, soit un
importateur ou exportateur par exemple, procèdent à des
échanges de capital et de taux d'intérêt dans deux devises
différentes, et s'engagent contractuellement à effectuer de
façon régulier des paiements qui correspondent aux
intérêts, et à se rendre le montant échangé
au terme de la période. Dans la pratique, la banque interagit dans ce
système en tant qu'intermédiaire
B.2 INSTRUMENTS DE COUVERTURE EXTERNES
En
plus des instruments de couverture internes, il existe également des
instruments externes, qui sont élaborés et mis en place en
externe, par d'autres structures, autre que l'entreprise.
1.
L'ASSURANCE CHANGE
Définition et
caractéristiques
Ce sont des assurances que des
organismes externes proposent aux entreprises pour leur permettre une
couverture quant à leurs opérations d'exportations ou
d'importations. Ces assurances ont pour objectif de protéger les
entreprises, quant à des variations des cours de change, qui peuvent
leur être défavorables. Ces assurances sont
générales et variées. Elles peuvent concerner des
opérations ponctuelles ou également régulières.
Elles peuvent aussi couvrir des opérations de paiement depuis la
signature du contrat, jusqu'à la date de règlement. Comme toutes
assurances, elles comportent des clauses, sur une base contractuelle, qui
permettent de bénéficier d'un cours favorable, ou aussi d'un
cours garanti. Ces polices d'assurance de change, permettent de conserver la
maîtrise du risque de change, sans être engagé, si l'offre
n'est pas retenue, tout en profitant d'une évolution favorable de la
devise. 2. LA COUVERTURE SUR LES MARCHES DE CHANGE A
TERME
1. Définition et
caractéristiques
Cette technique est la technique
la plus utilisé par les entreprises, pour essentiellement des raisons de
simplicité. Elle est basée sur un échange de devise entre
contre une autre, autour d'un cours comptant fixé avec livraison
simultané, à une date convenue. Deux options sont donc
possible : L'achat à terme (pour couvrir des
importations) : Un importateur pour se couvrir contre un risque de
change, lié à une appréciation d'une devise, achète
à terme des devises correspondant au montant qu'il doit à
l'exportateur, et sait donc avec précision le montant qu'il devra payer
à terme, sur la base d'un cours à terme acheteur dont la formule
est la suivante. Soit A et B, deux devises différentes
1 + ((nombre de jours * taux acheteur B)/360)
1 + ((nombre de jours * taux vendeur A)/360)
CAT A/B acheteur = spot A/B acheteur *
La vente à terme (pour couvrir des exportations) :
Un exportateur pour se couvrir contre un risque de change, lié
à une dépréciation, d'une devise vend à terme
à sa banque la créance qu'il doit recevoir de l'importateur,
ainsi il fixe le montant qu'il devra recevoir à terme dans
l'unité monétaire nationale, sur la base d'un cours à
terme vendeur dont la formule est la suivante. Soit A et B, deux devises
différentes CAT A/B vendeur = spot A/B vendeur *
1 + ((nombre de jours * taux vendeur B)/360)
1 + ((nombre de jours * taux acheteur A)/360)
Cette couverture, revient à fixer à une
date présente, c'est-à-dire aujourd'hui, des cours de change
à une date future, soit en vendant ou achetant à terme des
devises auprès d'une banque. Cependant ces contrats sont des contrats
fermes, et l'importateur/exportateur ne peut bénéficier d'une
évolution favorable des cours. En termes de commerce international,
cet instrument de couverture est le plus utilisé, et par
conséquent comme les autres instruments, présente des avantages
et des limites.
1. Avantages : Se
couvrir sur le marché de change à terme, permet de se fixer un
cours garanti à l'avance, et n'engage aucun suivi administratif. Aussi
cette technique est très souple, puisqu'elle permet de se couvrir sur de
nombreuses devises.
2. Inconvénients :
Cette technique est basée sur un contrat ferme, qui ne
permet donc pas de bénéficier d'une évolution qui pourrait
s'avérer favorable. Il n'ya donc pas de négociation, même
au niveau du cours qui est déjà garanti. Il revient donc
d'assumer ses engagements sans aucune négociation ou remise en
cause. Cette technique présente aussi un risque dans une certaine
mesure, en cas de non paiement par exemple de l'acheteur ou d'une
résiliation du contrat, qu'on appelle risque de retournement du terme.
C'est le cas d'un contrat établi en devises qui a été
conclu entre un acheteur et un vendeur pour une marchandise, avec un
délai de paiement. Ainsi pour se protéger, le vendeur vend
à sa banque des devises qu'il doit normalement recevoir comme convenu le
jour de règlement, et à ce jour, l'acheteur refuse de payer la
marchandise ou résilie le contrat. Malheureusement la vente de devise
réalisée avec la banque est un contrat ferme et à terme,
et si la devise s'apprécie sur le marché, il est fort possible
que le vendeur en question soit obligé d'acheter au comptant des devises
à un prix plus élevé que celui stipulé dans le
contrat de vente à terme à la banque pour assumer sa
responsabilité vis-à-vis de la banque
3.
Exemple
Prenons le cas d'une entreprise Française
spécialisée dans la fabrication d'huile, et qui importe des
graines à une entreprise Américaine. Elle effectue une
commande de 2 000 000 USD. Sur le contrat, le délai de
règlement est estimé à 3 mois. Les cours sur le
marché sont les suivants : Cours au comptant EUR/USD :
1,1550 - 1,1555 Cours à 3mois EUR/USD : 1,1530 -
1,1535 L'importateur Français décide de se couvrir à
terme, et achète auprès de sa banque des dollars USD à la
banque. Il s'assure donc d'un montant à payer : 2000000/1,1530 =
1734605. Si deux mois plus tard, le cours est 1,1535EUR/USD, l'importateur
aurait payé aux Américains 2000000/1,1535 = 1733853, ainsi, il
aurait réalisé une perte, car ce montant serait supérieur
à celui qu'il s'était engager à payer à la
banque Par contre si deux mois plus tard le cours est 1,1525, l'importateur
aurait déboursé vis-à-vis de l'exportateur 2000000/1,1525
= 1735357. Ainsi, il aurait réalisé un gain, car ce montant
serait inférieur à celui qu'il s'était engagé
à payer à la banque.
Cet exemple permet donc de voir dans
quelle mesure la couverture à terme selon l'évolution des cours
pourraient être favorable ou défavorable.
3. LA COUVERTURE SUR LE MARCHE
MONETAIRE
1. Définition et
caractéristiques
La couverture sur le marché
monétaire s'effectue à travers deux voies : les emprunts ou
les prêts en devises, afin de pouvoir équilibrer les positions de
change, selon une importation ou une exportation. Les prêts en
devises : Ils permettent à un importateur qui a une position
courte en devises (c'est-à-dire un excédent de dettes en
devises), d'acheter des devises sur le marché par emprunt, et par la
suite de les placer jusqu'au jour d'échéance du contrat
d'importation. En d'autres termes, prenons le cas d'une entreprise
Européenne, qui souhaite acheter à terme des dollars pour couvrir
son risque sur des importations à des fournisseurs Américains
payables dans 3 mois. Acheter à terme des dollars équivaut pour
elle à vendre des euros contre des dollars. La banque doit donc garantir
un cours pour ces euros qu'elle achète à son client. Pour
garantir ce cours aujourd'hui, tout en évitant de subir un risque de
dépréciation future de l'euro contre le dollar, la banque va
réaliser les opérations suivantes, pour l'importateur
Européen : Emprunter aujourd'hui des euros sur 3
mois. Changer immédiatement ces euros contre des dollars Placer
les dollars obtenus sur six mois. A l'échéance, la banque va
récupérer les dollars placés et les livrer à
l'importateur.
Les emprunts en devises ou avances en devises :
Pour un exportateur qui a une position longue en devise
(c'est-à-dire qu'elle a un excédent de devise en créance),
va emprunter sur le marché des devises correspondant à une
créance qu'il doit recevoir de la part de son client, et les vendre dur
le marché comptant pour obtenir de la monnaie
locale
2. Exemple
Prenons le cas d'une
couverture sur le marché monétaire, concernant un
exportateur Une société Française qui souhaite se
couvrir quant à des ventes d'une valeur de 1000000 USD aux USA payables
sur 6 mois. Cours comptant USD/EUR : 0 ,80192 / 0,80353
Taux du dollar 6 mois: 4,25% / 4,3% Taux de l'euro 6 mois: 2,75% /
2,8% Ainsi, l'exportateur va emprunter des dollars pour 6 mois. Quelle somme
doit-il emprunter pour avoir à terme 1000000 USD ? Dans un
premier temps, la banque va emprunter des dollars, c'est-à-dire les
acheter au cours vendeur, qui est de 4,3% : La somme à emprunter
est : 1000000/ (1 + (180*4,3%)/360)) = 978952 USD Ensuite elle va
changer cette somme contre des euros : 978952 * 0,80353 = 786618 EUR Et
après, elle va placer les euros sur le marché, la somme
rapportée sera la suivante : 786618 * (1 + (180 *
2,75%)/360 )) = 797433,9975 EUR
Cependant le recours à ce
moyen de couverture sur le marché monétaire, est fonction de
plusieurs paramètres, principalement la position de change en devise,
afin de d'équilibrer sa trésorerie en devise, et pouvoir
gérer les excédents de dettes ou de créances. Au
delà de cet aspect de position de change, il ya aussi le
différentiel de taux d'intérêt entre le financement en
devise et celui dans la monnaie locale. Si ce différentiel est trop
important l'opération ne vaudra sans doute pas la peine d'être mis
en place, le cours de change réellement supporté par l'entreprise
étant trop important alors.
4. LES OPTIONS DE
DEVISE
1.Définition Au
niveau des options de devises, on distingue les options d'achat et les options
de vente de devises. L'acheteur d'une option de devises, acquiert le droit
et non l'obligation d'acheter un certain montant en devises à un prix
déterminé à l'avance, appelé prix d'exercice
jusqu'à ou à une certaine échéance, qu'on appelle
date d'exercice, contre le paiement d'une prime. Le vendeur d'une option de
devises, acquiert le droit et non l'obligation de vendre un certain montant en
devises à un prix déterminé à l'avance,
appelé prix d'exercice jusqu'à ou à une certaine
échéance, qu'on appelle date d'exercice, en encaissant une
prime. Lorsque l'option ne peut qu'être exercée à
échéance, on parle d'options Européennes. Les options
Américaines, sont celles qu'on peut exercer à tout moment pendant
toute la durée de vie du contrat jusqu'à
échéance. Le droit d'acheter une devise s'appelle un Call, et
le droit de vendre une devise s'appelle un Put. Une option que ce soit pour un
Call ou un Put, peut être dénoué en trois voies :
L'acheteur de l'option peut abandonner son option s'il trouve avantageux
pour lui d'acheter ou de vendre des devises sur le marché des changes.
Par contre il peut exercer son option, s'il trouve désavantageux
pour lui de se tourner vers le marché des changes pour acheter ou vendre
des devises. Si l'entreprise n'a pas encore exercée son
opération commerciale, et que celle l'option a encore une valeur
positive, il peut alors vendre cette option.
Dans le cadre des
opérations d'importation/exportation, un importateur qui souhaite se
protéger d'une évolution du cours de la devise dans laquelle il
est facturé, achète une option d'achat de devises.
L'importateur peut exercer son option, selon son gré, si le cours de
la devise a fortement évolué à la hausse, et est
supérieur à celui de l'option. Par contre, si le cours de la
devise, est en baisse par rapport à celui de l'option à
l'échéance ou une certaine période de
l'échéance, il n'a donc pas intérêt à exercer
son option. Un exportateur achète quant à lui une option de
vente de devise pour se protéger quant à une baise de la devise
dans laquelle est facturé le client. Si le cours de la devise a
augmenté, et qu'il est au dessus de celui de l'option, il a
intérêt à exercer son option. Par contre, si le cours de la
devise est en dessous de celui de l'option, il n'a pas intérêt
à exercer son option, et à se tourner sur le marché
comptant pour changer ses devises. On pourrait en quelque sorte assimiler
l'option à un « joker ».
Comme nous l'avions
vu, un peu plus haut, les options sont articulées autour d'un prix, qui
correspond à la prime, qui est composé de leur valeur
intrinsèque et de leur valeur temps. La valeur intrinsèque est
la différence entre le prix d'exercice et le prix de l'actif
sous-jacent, c'est-à-dire la devise. Cette valeur n'est jamais
négative. Cependant, si le prix d'exercice d'un call est
supérieur ou inférieur au prix du support, la valeur
intrinsèque est donc nulle. La valeur temps représente la
probabilité de gain de la valeur intrinsèque. Cette valeur temps
représente le risque pris par le vendeur. Plus l'échéance
est lointaine, et plus la devise est volatile, plus la valeur temps est
importante
2. Exemple : Prenons le
cas toujours d'un importateur Français qui souhaite se couvrir d'une
appréciation du dollar vis-à-vis de l'euro par le biais d'une
option d'achat qu'il achète. Il achète des matières
premières pour 1000000USD payables sur 3 mois Les conditions de
l'option sont : Prix d'exercice : 1EUR = 1,500
USD Echéance 3 mois Prime : 2%
Pour
bénéficier de cette option, l'importateur va payer une prime qui
correspond à 3% de l'opération. Ce qui revient à :
1000000*2% = 20000 USD, et équivaut à 20000/1,5 = 13333
EUR. L'importateur va donc supporter un cours maximal, qui correspond au
montant de la commande renvoyé en euro, au cours dont il pourra
bénéficier par le biais de cette option, plus la prime
Coût maximal = 1000000/1,5 + 13333 = 680000EUR A
l'échéance, trois cas peuvent se présenter à lui,
une appréciation ou dépréciation du dollar, ou le dollar
reste échangé Le dollar s'apprécie : 1EUR=1,45
USD, 1000000/1,45 = 689655EUR. Ce montant étant supérieur au
coût maximal, il a donc intérêt à exercer son option,
afin d'éviter une perte Le dollar se déprécie :
1EUR = 1,6 USD, 1000000/1,6 = 625000 EUR. Ce montant inférieur au
coût maximal, l'importateur n'exerce par son option, et achète
plutôt le dollar sur le marché comptant Le dollar reste
inchangé : Il est indifférent quant à exercer ou pas
l'option.
Ainsi, selon l'évolution du cours, il peut être
bénéfique ou pas d'exercer l'option.
5. LE CONTRAT DE CHANGE A TERME AVEC
PARTICIPATION
1. Caractéristiques
Le contrat de change à terme avec participation,
est un contrat de change à terme avec lequel l'exportateur peut
bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de
change. La particularité de ce contrat se résume autour de
deux éléments principaux : Un cours de change garanti,
en cas d'une évolution défavorable. Un pourcentage de
participation, qui permet à concurrence de ce pourcentage de
bénéficier de l'évolution favorable des cours, qui est
fixé par la banque, mais généralement l'exportateur fixe
le taux de participation. A la différence des options de change, il
n'est pas question de primes à payer.
2.
Exemple
Prend le cas d'un exportateur Européen qui
souhaite se protéger quant à une dépréciation de
l'euro vis-à-vis du dollar. Les conditions du contrat sont les
suivantes : Cours à terme : 1 USD = 0,85 EUR Cours
garanti : 1 USD = 0,80 EUR Taux de participation :
65% Echéance 3 mois Si dans 3 mois, le dollar s'est
déprécié par rapport à l'euro 1USD = 0,7 EUR,
l'exportateur vend ses dollars au cours garanti : 1 USD = 0,80 EUR Par
contre, si le dollar s'est apprécié : 1USD = 0,9 EUR,
l'exportateur vendra ses dollars au cours garanti, plus le taux de
participation : 0,8 + (0,65 * (0,9 - 0,8)) = 0,865
Ainsi, il vend
ses dollars à un taux plus intéressant.
TROISIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA GESTION DU
RISQUE DE TAUX D'INTERET ET DE CHANGE A TRAVERS UNE ENTREPRISE IVOIRIENNE
ETUDIEE
Afin de mieux cerner la dynamique de la gestion des risques
de taux d'intérêt et de change, nous établirons un lien
entre le modèle théorique, et le modèle pratique, à
travers le cas d'une entreprise sur laquelle notre étude a
été réalisé. Ce lien nous permettrait de voir dans
quelle contexte, de façon réelle les outils et modèles de
gestion de risque sont appliqués, et avec quels processus
décisionnels
Chapitre 1 : Contexte économique de la
Côte d'Ivoire
Ce chapitre décrit le cadre
conceptuel des politiques économiques et extérieures de la
Côte d'Ivoire, et également les réalités du
système bancaire, qui est au coeur des taux d'intérêt et de
change
A. Politiques économiques et extérieures de
la Côte d'Ivoire
La politique monétaire et la
politique de crédit sont conduites au niveau régional par la
BCEAO, dont les missions principales sont de préserver la parité
entre le franc CFA et l'euro et de contrôler l'inflation. Les politiques
monétaires pratiquées dans la zone sont donc rigoureuses,
à l'image de celle de la BCE (Banque centrale européenne), avec
un niveau approprié de réserves de change. La seule
différence est que dans sa politique monétaire, la BCEAO tient
compte de la situation économique de ses pays membres. En effet, elle
reste attentive à l'évolution prévisible de leur situation
économique et financière, en particulier à l'impact des
cours du pétrole sur les prix intérieurs au déroulement
des campagnes agricoles, à la tendance des crédits à
l'économie et à la situation de liquidité. En2005, les
autorités monétaires ivoiriennes ont adopté une politique
monétaire prudente tout en créant des conditions favorables au
financement de l'économie. Au niveau des échanges
internationaux, depuis l'avènement de la crise économique et
politique de la Côte d'Ivoire en 2002, les échanges
extérieurs étaient au ralenti. La reprise de ces échanges
s'est confirmée en 2005. Malgré cette reprise les exportations et
les importations réalisées par les entreprises, ont connu une
baisse significative de plus de 30%
B. Système bancaire Ivoirien
L'assainissement du système
bancaire est manifeste, comme la montre la forte réduction des
crédits en souffrance, la baisse du ratio provisions sur total du bilan.
La restructuration a été consolidée par la reprise de la
croissance. Toutefois, le système bancaire est encore en cours
d'assainissement. Pour preuve, il obtient encore des résultats
négatifs jusqu'en 1996.
Le retour de la croissance a donné lieu avant tout
à une reprise des crédits à court terme et, parmi ceux-ci,
plus particulièrement des crédits de campagne. Alors que les
encours de crédits totaux n'augmentaient que de 0,4 pour cent ceux des
crédits de campagne croissaient de 16 pour cent en 1996. Ils ont
été multipliés par 3,1 entre décembre 1993 et
décembre 1997 où ils constituent 20 pour cent des crédits
à l'économie. Puisque l'économie de la Côte d'Ivoire
est basée sur le café caco, il apparait réellement que les
grosses opérations de financement, tant sur le marché
monétaire que le marché des changes, relèvent des
entreprises de ce secteur. Cependant, les risques ont, semblent- il,
été mal évalués, donnant lieu, de la part des
quatre plus grandes banques du pays , à des octrois de prêts
à des opérateurs se révélant non solvables. Seules
les opérations menées par des grandes entreprises modernes ayant
une rentabilité assurée à un horizon de 1 à 2 ans
sont financées, les opérations d'investissement de long terme
sont donc quasiment exclues de leur portefeuille.
La plupart des opérations d'investissement sont donc
financées par des banques étrangères non
implantées en Côte d'Ivoire. De fait, les PME-PMI ne disposent
pratiquement pas de structures de financement.
De part l'absence de concurrence entre elles, les banques ne
sont pas incitées à baisser
Le coût du crédit, ce dernier restant, en termes
réels relativement élevé52. Les taux débiteurs ne
suivent pas la baisse du taux d'escompte, et l'écart entre les taux
débiteur et créditeur a
augmenté malgré une baisse du coût
d'intermédiation. La politique de financement de l'économie du
système bancaire ivoirien n'est donc pas innovatrice,
préférant, malgré les risques encourus, se porter
massivement sur le financement des campagnes de cacao, et privilégier
les prêts à court terme.
Même si le tissu bancaire est relativement dense en
comparaison d'autres pays africains, les instruments financiers demeurent
limités et les banques souffrent d'une insuffisance de collecte de
liquidité, et présentent par ailleurs des faiblesses qui sont les
suivantes : La concentration de l'activité bancaire sur les 4
plus grandes banques du pays Les deux plus grandes banques comptent pour
presque la moitié de l'activité totale La concentration
sectorielle des risques sur les PME La prédominance du financement de
l'industrie du café et du cacao
La concentration sur les grandes entreprises, et sur les
activités à court ou moyen terme
Afin de mieux cerner le contexte économique de la
Côte d'Ivoire, référons nous aux indicateurs clés de
l'économie
A travers des chiffres clés de
l'économie Ivoirienne
Chapitre 2 : Historique et présentation de
la SAPH
2.1 PRESENTATION DE LA SAPH
La
Société Africaine de Plantations d'Hévéa (SAPH),
est une grande entreprise Ivoirienne, spécialisée dans la
production et l'achat d'hévéa. Elle est une filiale de la
Société Internationale des Plantations d'Hévéa
(SIPH) et également numéro 1 de son secteur d'activité,
avec un chiffre d'affaires de 94 500 000 euros (soit 62 milliards de
f cfa), un résultat d'exploitation de 19 milliards de fcfa , et une
production annuelle de 6000 tonnes de caoutchouc, à laquelle s'ajoutent
7700 tonnes de caoutchouc naturel, achetées aux producteurs locaux
indépendants. La SAPH a été créée le
29 décembre 1956. Elle a été reprise en
juillet 1999 par le Groupe SIFCA, à travers ses filiales OMNIPAR et
SIPH. Société inscrite à la cote officielle de la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d'Abidjan
(BRVM), la SAPH dispose de quatre principaux complexes
agro-industriel disposant chacun de plantations et d'usines de traitement :
Toupah, Bongo, Yacoli et Rapides Grah. Ces plantations représentent
21.900 ha. Pour optimiser ses capacités de
productions installées, la SAPH achète auprès de milliers
de planteurs indépendants, environ 60% de ses besoins en matière
première. Leader de l'hévéaculture en Côte d'Ivoire
et en Afrique, la SAPH a participé à tous les programmes
gouvernementaux de développement hévéicole qui ont permis
la réalisation de 25 000 ha au profit de plus de 6000 planteurs entre
1978 et 1991. La SAPH demeure le partenaire privilégié des petits
planteurs grâce à son dispositif d'encadrement, réparti sur
l'ensemble des bassins hévéicoles en Côte d'Ivoire.
Raison sociale :
Société Africaine des plantations d'Hévéa
(SAPH) Secteur d'activité :
Secteur primaire Domaine
d'activité : Production et achat de caoutchouc
naturel en Côte d'Ivoire Taille de
l'entreprise: Grande entreprise Forme
juridique : Société anonyme
Capital social : 14,593 milliards de
FCFA (22.247.832 euros) Partenaire à
l'étranger : MICHELIN Chiffre
d'affaire : 62 milliards de FCFA (94,5 millions
d'euros)
Actionnariat :
2.2 Evolution du risque de marché de la
SAPH
La SAPH, opérant sur le marché du
caoutchouc, qui est une matière première très
courtisé, et qui connait une demande très forte sur
l'échiquier international. La demande en termes de caoutchouc au niveau
de la SAPH connait une évolution de 2 à 3% par an, du fait de sa
qualité au niveau Européen, qui est la plus grande zone
importatrice, particulièrement en France, ou l'entreprise Michelin,
spécialiste de la fabrication de pneus, représente 99% des
exportations de la SAPH. L'exploitation de l'hévéa s'exerce
sur une durée de 40 ans. Cependant l'offre s'adapte à la demande
avec une inertie liée à la durée d'exploitation de la
période immature. Ainsi les investissements principalement
réalisés par l'entreprise en terme de création de
nouvelles plantations, la gestion des replantations, les acquisitions de
matériels, proviennent d'emprunts au niveau de leurs banques sur le
moyen et long terme. Pour ses opérations d'exportations avec son
principal partenaire étranger, Michelin, notons, qu'il ya une
parité entre les devises CFA et Euro.
Chapitre 3 : Description du dispositif de gestion
de risque de taux d'intérêt et de change de la SAPH
A Gestion effective du risque de
change.
A l'instar des autres matières premières,
tels le pétrole, le café, le cacao..., le caoutchouc est
côté sur la base d'une devise. Concernant, la cotation est
exprimée en euro, et les ventes de la maison mère la SIPH sont
également réalisées en Euro. La SAPH, dont la
comptabilité est tenue en franc CFA a une parité fixe avec
l'Euro. Cette notion de parité, revient à la notion de
système de change fixe, que nous avions étudié un peu plus
haut. Ainsi, il a été convenu entre la zone monétaire CFA,
et la Zone monétaire Euro, un système de change de parité
fixe (1 € = 655,957 F CFA depuis le 1er janvier
1999), qui permet donc d'éviter des fluctuations de monnaie ne
perturbent le marché monétaire entre ces deux zones. Sur le
marché, lorsque l'euro s'apprécie par rapport au billet vert
comme c'est le cas en ce moment, leurs exportations sont lourdement
pénalisées car le CFA est accroché à l'euro.
Cependant les autorités ont obligation d'intervenir sur le marché
des changes pour défendre la parité de leur monnaie. Cette
parité, s'inscrit dans une marge de taux qui est fixé, à
respecter, bien que cela peut être modifié, si la
nécessité de reforme du marché l'impose. Par ailleurs,
les financements de la SAPH sont libellés en franc CFA, de même
que ses comptes fournisseurs. Une éventuelle dévaluation du CFA,
lui serait donc
défavorable.
Définition et
matérialisation du risque de change par la SAPH
C'est le risque pour la SAPH de voir sa rentabilité
faillir quant à une variation des cours devises sur ses exportations en
France, par rapport au franc CFA. Cette situation traduit donc une position de
change défavorable en terme de devises : -Soit dans le cadre
d'une fluctuation des cours de l'euro par rapport au franc CFA. Cependant
l'Euro n'est pas pris en compte du fait de sa parité fixe avec le CFA
(1 € = 655,957 F CFA depuis le 1er janvier
1999) -Soit à la suite d'un bouleversement de parité
entre le CFA et l'Euro, en cas de dévaluation ou de
réévaluation de l'une ou l'autre des deux monnaies.
Selon
les activités de l'entreprise, sur l'ouverture à l'international,
rappelons, que 99% de sa production, est destinée à
l'international, et par conséquent il est question d'exportation. Le
principal acheteur de l'hévéa qu'est Michelin, se trouve dans la
zone monétaire Euro. Dans la définition du besoin, au niveau
de la SAPH, il revient, à déterminer les hypothèses quant
aux opérations à l'exportation, et le risque de change
éventuel.
Les exportations de la SAPH sont facturées en
Euro
Rappelons, que sur un chiffre d'affaire de 44 420 000 F
CFA, les comptes fournisseurs en devises en représentent
99%.
Les signatures de contrat avec Michelin, quant à la
cadence d'approvisionnement sont régulières. En effet, les
contrats d'exportation de l'hévéa sont signés une fois par
an, étant donné la longue durée d'exploitation dont les
productions sont à intervalle de 40 ans.
Au niveau du
partenariat entre la SAPH et Michelin, on note une parfaite collaboration. La
SAPH est le principal exportateur de Michelin. Michelin, est l'unique
importateur de la SAPH.
Sur le marché international, la cotation
de l'hévéa s'exprime en euro.
Couverture du risque de change Selon le
rapport de parité entre l'euro et le Cfa, l'évolution du cours de
change est selon la limite de la marge de fluctuation, l'attitude la SAPH, est
d'adopter une politique de couverture systématique. Ses flux de devises
étant très importants, vu l'entière capacité de sa
production qu'elle exporte en France, la proportion de son risque quant aux
ventes de son produit, qui sont réalisées en euro
Nous avions vu tout au long de notre travail, dans le cadre des
instruments de couverture, qu'il existe des instruments de couverture en
interne, et des instruments en externe
Instruments de couverture
en internes.
Les instruments de couverture en internes
utilisés par la SAPH, pour y faire face à son risque de change
sont : le choix de la monnaie de facturation, et le
termaillage.
Le choix de la monnaie de
facturation Puisque les transactions de la SAPH, se
réalisent avec une entreprise française, et du fait de la
parité de l'Euro/CFA, d'où la maitrise d'une marge de
fluctuation des cours, la monnaie de facturation définie par les deux
parties, est l'Euro. Le choix de cette monnaie, relève de la
notoriété de Michelin, qui est l'unique et importateur. Ainsi,
Michelin exerce sa notoriété et son influence dominante.
Cependant cette parité de monnaie, permet à la SAPH de limiter
son risque de change. Selon les responsables de la SAPH, le choix de l'euro
comme monnaie de facturation leur permet de maitriser leur risque de change, vu
le fait, que l'euro est une monnaie stable, et dont les évolutions du
cours ne les affecte dans une plus ou moins mesure. Egalement sur le
marché bancaire Ivoirien, du dire de ces responsables, l'euro est la
monnaie de référence quant aux transactions internationales, et
est considéré comme la monnaie de facturation et de
règlement par excellence par rapport aux autres devises et donne une
image de professionnalisme. Ainsi en choisissant l'euro comme monnaie de
facturation, la SAPH, bénéficie d'une maitrise
« absolue » du risque, car la fluctuation, se fait selon
des marges, qui sont déjà définies à l'avance.
Certes la facturation en euro est profitable pour la SAPH, cela, entraine des
lourdeurs comptables et administratives, car sa comptabilité est tenue
en CFA, et pire entrainer dans l'hypothèse d'une variation
défavorable des cours, une réduction du bénéfice
suite à cela.
Le termaillage
Le
termaillage est un instrument qui est utilisé par la SAPH, dans le cadre
de sa politique de gestion du risque de change. Ainsi, le service
trésorerie et devises, à travers les études qu'elle
réalise à court terme, afin d'appréhender les
évolutions de l'euro par rapport au CFA, par anticipation,
définit un termaillage, qui consiste à influencer les
délais de paiements de la part de Michelin. Selon les clauses du contrat
d'exportation, qu'elle a défini avec Michelin, il est mentionné
un élément clé, qu'est le délai de paiement. Les
délais de paiement sont initialement, et par convention de 6 mois. Avec
le termaillage, lorsque l'euro s'apprécie par rapport au CFA, par
anticipation à échéance de ces 6 mois, elle
accélère le paiement dans une fourchette de 4 à 6mois. Par
contre, lorsque l'euro se déprécie par rapport au CFA, elle
retarde le paiement dans la limite de 6 à 8 mois. Etant donné
qu'il existe des relations privilégiées entre ces deux
entreprises, cette technique n'affecte en rien ces relations, tant bien
même que l'entreprise Michelin est lésée.
La couverture sur le marché de change à terme
La principale couverture de change, mis en place par la SAPH, en
cas d'une modification du système de parité entre l'euro et le
CFA, serait la vente à terme, afin de protéger ses exportations,
ce qui lui permettra de ventre à terme des euros à sa banque,
qu'elle devra recevoir de Michelin, qui sera ramené en
CFA. Cependant, La parité des cours Euro / Cfa, est donc une
garantie, en terme de couverture de risque de change entre les deux devises,
à savoir l'Euro et le CFA
B Gestion effective des risques de taux
d'intérêt par la SAPH
La SAPH, afin de
réaliser ses activités d'exploitation, réalise
d'importants investissements pour ce qui concerne ses plantations,
financés par fond propres d'une part, et d'autre part par des emprunts
contractés auprès de sa banque, la banque nationale
d'investissement (BNI). Sa politique de gestion des taux est coordonnée
et contrôlée de manière centralisée au sein
même de l'entreprise, avec pour objectif la protection des flux de
trésorerie futur, et la réduction de la volatilité des
charges financières. La valorisation de ces engagements est
effectuée régulièrement par la direction
financière.
Définition et
matérialisation du risque de taux d'intérêt par la
SAPH
C'est le risque pour la SAPH de voir se
détériorer sa rentabilité, suite à une variation
adverse des taux d'intérêt. Essentiellement, il se manifeste
lorsqu'il ya un décalage entre ses ressources et ses emplois. Ce
décalage se traduit par une supériorité des emplois par
rapport aux ressources, qui ce traduit par un emprunt qui est soit fixe ou
révisable. La SAPH opte pour des taux fixes lorsqu'il s'agit
d'opérations de financement à court terme, et des taux variables
pour des opérations à long terme. La SAPH gère ses
actifs et passifs en s'efforçant de limiter son risque de taux
d'intérêt. Le risque net de taux d'intérêt est
géré au travers de plusieurs types d'instruments afin de
minimiser les risques et impacts financiers
Les principaux outils de couverture de risque de taux
d'intérêt sur des emprunts à taux variables au niveau de la
SAPH, sont le FRA et le SWAP.
Tableau récapitulatif des dettes de la SAPH
Organisme Bancaire
|
Taux fixe/variable
|
Montant (en Million de f CFA)
|
Durée
|
Variation du taux à
échéance
|
BOAD
|
Fixe : 10,5%
|
400
|
5 ans
|
0%
|
BICICI
|
Variable : taux du marché interbancaire (TMI)
|
225
|
2 ans
|
TMI + 0,5%
|
SGBCI
|
Variable : taux du marché interbancaire (TMI)
|
84, 6
|
4 ans
|
TMI-30 novembre 2008
|
Couverture par FRA
Le 30 Avril
2000, la SAPH, représenté par son directeur financier,
négocie, auprès de la BICICI (Banque pour le Commerce et
l'Industrie en Côte d'Ivoire), un emprunt d'une valeur de 225 Millions de
F CFA qui débute 2 mois plus tard soit le 30 Juin, qui permettront de
réaliser des investissements au niveau de ses plantations
d'hévéa de Toupah et Bongo (sites de culture). Ce prêt est
accordée avec les caractéristiques figurant dans le tableau
ci-dessus pour une durée de 2 ans, au taux du marché
interbancaire (TMI), que détermine la BCEAO. Afin de pouvoir se
protéger contre une éventuelle hausse du taux, elle décide
contracter avec la BOAD, un contrat FRA pour cet emprunt,
référencé sur un TMI 2 ans
Pour mener cette
politique de couverture quant à ce taux, qui est variable, la SAPH, a
acheté un FRA à un taux garanti à 5,5% Ainsi, le 30
Juin 2002, l'on constate sur le marché, une hausse de 0,5% du TMI, qui
se fixe à 6% Si la SAPH, ne s'était pas couvert sur cet
emprunt grâce à l'achat du FRA, elle serait donc obligé de
subir et assumer cette variation du taux, à la hausse, qui engendrait
des conséquences sur ses résultats. Sur cet emprunt, comme
nous l'a souligné le directeur financier, l'avantage était
double. D'une part, bénéficier de la protection du contrat
FRA Et d'autre part, bénéficier également du
différentiel entre le taux garanti du FRA, et le TMI.
Nous
avions pu calculer le gain quant à cette opération de couverture
qu'enregistre la SAPH, en nous référant au modèle
arithmétique du FRA, que nous avions vu un peu plus haut, concernant les
instruments de couverture.
gain =(( 225 000 000 * 24 ) * (6%
- 5,5%) )/ (36000 + (24 * 6%)) = 749, 970 F CFA Ainsi, sur cette
opération de couverture, la SAPH, a réalisé un gain de
749, 970 F CFA.
A savoir, pourquoi pour cet emprunt, la SAPH,
s'était couvert par le FRA, nous avions noté que les principales
raisons qui ont motivé le choix de cet instrument, c'est que c'est un
outil, qui à la base, leur a été conseillé par leur
banque, car il couvre à 100% les variations des taux pour l'entreprise.
L'autre raison c'est qu'il ne nécessité pas une prime à
payer pour se protéger, et également qui est souple quant
à son utilisation, et qui permet quelque soit les fluctuations du
marché de protéger le financement. Le directeur de la SAPH,
nous a également fait savoir que c'est un outil qui est le plus
utilisé, dans le cas des emprunts sur la base d'un taux variable.
Couverture par SWAP de taux
Le 30 Novembre 2004, la SAPH, a également contracté
un emprunt dont les conditions du marché sont les suivantes
auprès de la SGBCI : taux fixe à 5,5% pour un capital de
84 600 000 F CFA
Le contrat de financement auprès de
son partenaire financier, qu'est la Société
Générale des Banques de Côte d'Ivoire, fut signé
trois mois avant, et qui est effectif depuis le 30 novembre 2004, pour une
durée de 4 ans, c'est-à-dire qui prend fin le 30 novembre
2008.
Cependant, vu le contexte d'instabilité économique
dans lequel la Côte d'Ivoire est plongé, depuis 2002, les
responsables du département administratif et financier,
émettaient des doutes quant aux évolutions que pourraient prendre
les cours jusqu'en 2008, afin de pouvoir optimiser cet emprunt. C'est dans ce
cadre là, que la direction, a souhaité se couvrir sur cet emprunt
en essayant de modifier ce taux fixe par un taux variable, en anticipant les
évolutions des taux, qui prédisaient une baisse du taux directeur
au niveau de la BCEAO, situation qui lui serait avantageuse .
, Elle a
donc contacté la SGBCI, afin que cette dernière puisse lui
trouver sur le marché une contrepartie avec qui elle pourrait
échanger son taux variable en taux fixe. Elle a donc pu se trouver
comme contrepartie, dans cette couverture par SWAP, une entreprise du
même secteur d'activité qu'elle, spécialisée dans la
production et la commercialisation du sucre (SUCRIVOIRE), qui sait pouvoir
bénéficier du même emprunt avec les conditions
suivantes : Taux variable : TMI + 0,25% ou taux fixe à
4,75%
Ainsi, la SAPH, choisit de contracter cet emprunt au taux variable
que lui propose la SGBCI , et SUCRIVOIRE, un emprunt à taux fixe. Les
deux entreprises souhaitent s'échanger les taux, grâce à un
contrat SWAP :
Afin, de mieux appréhender cette dynamique de
flux, nous nous référons au tableau suivant :
|
SAPH
|
SUCRIVOIRE
|
Ecart
|
Taux fixe
|
5, 5%
|
4,75%
|
0,75%
|
Taux variable
|
TMI
|
TMI + 0,25%
|
0,25%
|
En réalisant ce contrat SWAP, la SAPH, se partage un
gain avec SUCRIVOIRE, qui correspond à la différence des
écarts des taux fixe et variable, soit (0,75% - 0,25%) = 0,5%. Ainsi,
la SAPH et SUCRIVOIRE, réalisent chacun un gain de 0,25%
Ainsi,
grâce à ce SWAP, la SAPH, se financera avec le taux fixe de
SUCRIVOIRE au taux suivant : 5,5% + (TIM -5,75%), jusqu'au 30 Novembre
2008
Ainsi, pour cet emprunt qui échoit en le 30 Novembre 2008,
la SAPH, qui au départ avait contracté un emprunt à taux
fixe, s'est servi d'un SWAP de taux, afin de modifier ce taux fixe, en taux
variable, pour ce protéger quant à une éventuelle hausse
des taux, qu'elle avait anticipé, selon l'évolution de la
situation politique, économique et monétaire.
C. FORCES ET FAIBLESSES DES INSTRUMENTS DE
COUVERTURE
Tout au long de notre étude sur cette
problématique, il ressort des points positifs et des points faibles,
quant à la gestion et l'importance accordée aux risques de
marché pour la SAPH, et également les instruments, qui sont au
coeur des politiques de couverture. La SAPH, à travers son
département Administratif et financier, est très sensible en ce
qui concerne les éventuelles évolutions des taux relatifs aux
financements. Ainsi, il a été crée un comité au
sein de ce département, qui comprend des cadres financiers de
l'entreprise, et les banques, quant à optimiser les politiques en terme
d'emprunt et d'exportations, tout en y associant les instruments de couverture
les plus adaptées. Cependant, le système bancaire étant
fragile, et relevant de celle d'un pays en voie de développement, ne
développe pas et n'encourage pas tous les outils de couverture de
risque de taux et de change, comme nous les avions définis, plus haut
dans notre étude. A l'exception des FRA, des SWAP de taux, et les
couverture à terme, qui sont les instruments les plus
opérationnels sur le marché, les autres outils, en l'occurrence
les produits dérivés sont encore méconnus Au niveau du
marché des changes, la parité entre le CFA et l'Euro,
représente une gage de sécurité, car elle permet une
maitrise des cours de change, et donc une maitrise de ses opérations au
niveau de ses exportations avec Michelin, qui est également son
principal partenaire étranger. On note également
d'excellentes relations de partenariat entre la SAPH et ses principaux
organismes bancaires, dues essentiellement au fait, que la SAPH, est une grande
entreprise, qui représente un poids important sur son secteur
d'activité, et également l'économie nationale.
CONCLUSION
Parmi les principaux types de risque auxquels les entreprises
sont confrontées, les risques de taux d'intérêt et de
change sont des aspects à prendre en compte avec beaucoup d'attention,
car les conséquences sont énormes. Les taux fixes cependant
permettent d'avoir une visibilité claire sur les opérations en
début comme en fin de période. Par contre les taux variables
peuvent influencer positivement ou négativement les résultats. Le
management des risques est aujourd'hui un des sujets importants pour aborder
les questions financières, que ce soit pour des financements d'emprunt
ou de prêt, ou des échanges commerciaux, ou encore des
transactions. La gestion des risques est également l'une des clés
majeures du succès des projets de financement. Une gestion qui se
veut optimale, se doit d'évaluer, mesurer et mettre en oeuvre des
techniques et stratégies, visant à faire face au risque. Pour ce
faire, les entreprises se dotent de systèmes de contrôle de
gestion, interne ou externe. La mondialisation des économies, la
globalisation des transactions commerciales, les échanges commerciaux,
l'expansion des activités, le financement des entreprises à
différents stades, l'ouverture des marchés à
différents niveaux à influé une nouvelle dynamique dans le
monde des affaires. Les entreprises, dans un soucis permanent de
réaliser du profit, d'être plus concurrentielles tant à
l'international, et dans une dimension locale, sont la plupart du temps, selon
leur secteur et domaine d'activité, et leur taille, amenées
à lever des capitaux, effectuer des placements, réaliser des
emprunts, et également opérer avec des partenaires
étrangers. Ainsi effectuer des emprunts ou des prêts, fait
référence à une notion fondamentale de la finance, qu'est
le taux d'intérêt. S'ouvrir sur l'international également
renvoie à des transactions internationales sur la base de devises.
Ainsi, à travers ce mémoire, il apparait qu'on peut gérer
de façon optimale le risque de change ou d'intérêt,
à travers des instruments de couverture, qui permettent de minimiser le
risque, à défaut de l'annuler, et par conséquent de
limiter les éventuelles pertes. Ainsi, nous notons que la gestion de
risque est une dimension majeure à prendre en compte dans le cadre de la
gestion financière, vu l'impact que cela peut refléter sur les
résultats de l'entreprise, quant à ses attentes. La SAPH,
consciente de cet aspect a vite saisi l'importance de ce sujet, en mettant en
place au sein de son département financier, une cellule chargée
d'évaluer et de faire face aux risques de taux de change et
d'intérêt. Dans le cadre pratique, on remarque, d'une part que les
modèles et instruments de gestion de risque ne sont pas encore
vulgarisés, et mis en pratique dans les pays moins avancés, comme
c'est le cas de la Côte d'Ivoire, où les marchés financiers
ne sont pas totalement développés, et où les relations
banques / entreprises et autres acteurs financiers ne sont pas toujours les
bonnes. D'autre part les outils financiers de couverture, ne répondent
toujours pas au besoin de couverture, du fait de la complexité du
marché et de sa systémique
Certes au niveau des instruments de couverture de risque, il y
en a une multitude de méthodes, il revient néanmoins, de mettre
en pratique l'outil le plus adapté, en interne, et pourquoi pas en
externe selon le degré de risque, la position d'exposition et les
objectifs de l'entreprise. Cependant, la question que nous pourrions nous
poser serait la suivante : Suite aux différentes crises
financières, que le monde connait actuellement, ne serait il pas
possible d'engager des reformes, et élaborer des modèles communs
aux entreprises, dans le cadre de la globalisation, et pouvoir donc amoindrir
avec assurance ces risques sur les marchés financiers, qui ne sont pas
toujours maitrisables ?
ANNEXES
Tableau des emprunts
Organisme Bancaire
|
Taux fixe/variable
|
Montant (en Million de f CFA)
|
Durée
|
Variation du taux à
échéance
|
BOAD
|
Fixe : 10,5%
|
400
|
5 ans
|
0%
|
BICICI
|
Variable : taux du marché interbancaire (TMI)
|
225
|
2 ans
|
TMI + 0,5%
|
SGBCI
|
Variable : taux du marché interbancaire (TMI)
|
84, 6
|
4 ans
|
TMI-30 novembre 2008
|
Etats financiers
RAPPORT D'ACTIVITE DU PREMIER SEMESTRE 2008
En milliers de francs
Période
|
30/06/2008
|
30/06/2007
|
31/12/2007
|
Chiffre d'affaire net
|
44.240.009
|
31.835.853
|
78.410.440
|
Résultat d'exploitation
|
14.109.268
|
7.266.280
|
20.958.722
|
Résultat des activités ordinaires
|
14.007.926
|
7.195.969
|
20.771.547
|
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
· Bellalah Mondher, (2005), « Gestion des
risques de taux d'intérêt et de change », De Boeck
1ère édition
· Michel-Henry Bouchet, (2007), « Intelligence
économique et gestion de risque », Pearson Education
· Hohn Hull, « Gestion des risques et institutions
financières », Pearson Education
· Laribi Dohni, Carol Hainaut, (2004), « Le taux
de change », De Boeck 1ère édition
· Jean-Paul Louisot, (2005), Gestion des risques, AFNOR
· Anne-Marie Keiser, (2004), « Gestion
financière », Eskar Ed, 7 ème édition
· Charles de la Baume, André Rousset et Charles-Henri
Taufflieb, « Couverture des risques de change et taux dans
l'entreprise », Economica Paris
· Michel Levasseur & Aimable Quintart (1990):
« Finance », Economica, Paris
· Jean-Pierre Patat (2002): « Monnaie,
Système Financier et Politique Monétaire », 6è
éd. Economica, Paris
· Philippe d'Arvisenet (2004): « Finance
Internationale », Dunod, Paris
· Rapport annuel 2006 de la BOAD
· Rapport annuel 2007 de la BCEAO
· Rapport annuel 2007 de la SIPH
Sites internet
· www.bceao.int
· www.sifca.ci
· www.deloittte.com
Moteurs de recherche internet : google, yahoo
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
SAPH
|
Société Africaine des plantations
d'hévéa, filiale de la SIPH (Société Internationale
des plantations d'hévéa)
|
FMI
|
Fond monétaire international
|
BCEAO
|
Banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest
|
SGBCI
|
Société Générale des Banques de
Côte d'Ivoire
|
BOAD
|
Banque Ouest Africaine de développement
|
FRA
|
Future rate agreement
|
TAM
|
Taux annuel monétaire
|
CFA
|
Communauté Financière d'Afrique
|
CAT
|
Couverture à terme
|
EONIA
|
Euro Overnight Index Average
|
TAG
|
Taux annuel glissant
|
TBB
|
Taux de base bancaire
|
TMI
|
Taux du marché interbancaire
|
TME
|
Taux moyen des emprunts d'état
|
|
|