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Comment les entreprises gèrent le risque de change et de taux d'intérêt

( Télécharger le fichier original )
par Djigui Joseph DIABATE
HECI / ESCEM - Mastere Finance 2008
  

Disponible en mode multipage

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COMMENT LES ENTREPRISES GERENT LE RISQUE DE CHANGE ET DE TAUX D'INTERET ?
Cas de la Société Africaine des Plantations d'Hévéa (SAPH)

Présenté par :
DIABATE Djigui Joseph

Encadré par :
Mr. Abdelmajid El Cohen

Mémoire de fin d'étude / Master Gestion financière
Année Universitaire 2007-2008

REMERCIEMENTS

La rédaction du présent mémoire a été possible grâce au soutien et à la contribution, de quelque nature que ce soit, de plusieurs personnes. Dans les lignes qui suivent nous leur affirmons notre infinie gratitude. Nous avons une pensée particulière pour :

Le DIEU tout puissant.


Eternel Dieu tout puissant, je te dis merci pour tous les moments difficiles où tu ne m'as jamais abandonné. Même dans les moments de désespoir, tu as toujours été présent à mes côtés, m'apportant l'espoir, le soutien, et l'aide dont j'en avais besoin.


La famille.


Je remercie de tout mon coeur, mon père, ma mère, mes frères et soeurs, mes oncles et tantes, mes cousins et cousines. Votre soutien moral, financier et votre affection ont été une arme qui m'a permis de faire face à tous les défis, les obstacles, les difficultés, et d'arriver là où je suis aujourd'hui. Puisse ce diplôme nous ouvrir des portes, et favoriser des lendemains meilleurs.

Mes amis.


Vous mes chers ami(e)s , qui aviez toujours été à mes côtés, à partager mes moments de joie et de peine, je vous remercie pour tous vos conseils et votre soutien infini.

Le groupe HECI.


Je remercie toute la direction, et le corps enseignant, pour la formation dont vous m'aviez fait bénéficier. Vos compétences, votre disponibilité et vos sages conseils ont fait de moi une personne nouvelle avec une tête pleine, capable de faire face à tous les défis. Vous m'aviez apporté une formation humaine et intellectuelle dont j'en suis fier aujourd'hui. Je voudrais également dire un grand merci à mon encadrant Mr. Abdelmajid El Cohen pour tous ses conseils, ses suggestions et remarques qui m'ont aidé à rédiger ce mémoire d'étude. SOMMAIRE

INTRODUCTION P.5

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DU RISQUE

Chapitre1 : Définition et typologie des risques P.7


A. Définition et généralités du risque P.7
B. Typologie des risques P.8

Chapitre 2 : Présentation du risque de taux et de change P.9

A. Historique des réformes des taux de change et d'intérêt P.9
B. Généralité du risque de taux d'intérêt et de change, et leur nécessité de gestion P.10

DEUXIEME PARTIE : GESTION EFFECTIVE DU RISQUE DE TAUX ET DE CHANGE PAR LES ENTREPRISES

Chapitre 1 : Gestion pratique du risque de taux d'intérêt P.16

A. Nécessité d'une gestion de taux d'intérêt P.16
B. Instruments et politiques de couverture P.17


Chapitre 2 : Gestion Pratique du risque de taux de change

A. Nécessité d'une gestion de taux de change P.29
B. Instruments et politiques de couverture P.29

TROISIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA GESTION DU RISQUE DE TAUX D'INTERET ET DE CHANGE A TRAVERS UNE ENTREPRISE IVOIRIENNE ETUDIEE

Chapitre 1 : Contexte économique de la Côte d'Ivoire P.40

A. Politiques économiques et extérieures de la Côte d'Ivoire P.40
B. Système bancaire Ivoirien P.40

Chapitre 2 : Historique et présentation de la SAPH P.42

Chapitre 3 : Description du dispositif de gestion de risque de taux d'intérêt et de change de la ...............SAPH P.44
A. Défis d'une gestion optimale de risque P.44
B. Gestion effective du risque de taux de change par la SAPH P.46
C. Gestion effective de risque de change P.49

CONCLUSION P51

INTRODUCTION



Toute entreprise est perçue comme un portefeuille de vulnérabilités et d'opportunités combinées pour atteindre les objectifs d'une stratégie déterminée par le top management. En assimilant les « vulnérabilités » aux « risques négatifs » et les « opportunités » aux « risques positifs », selon les auteurs de cette assertion, l'on peut déduire que l'univers de l'entreprise, est pavé de risques. Mais si le risque est consubstantiel à l'activité des entreprises, force est de reconnaître qu'elles ne sauraient s'accommoder de risques qui mettraient en péril la rentabilité et la pérennité

Cependant, la mondialisation des économies, la globalisation des transactions commerciales, les échanges commerciaux, l'expansion des activités, le financement des entreprises à différents stades, l'ouverture des marchés à différents niveaux à influé une nouvelle dynamique dans le monde des affaires. Les entreprises, dans un souci permanent de réaliser des profits, d'être plus concurrentielles tant à l'international, et dans une dimension locale, sont la plupart du temps, selon leur secteur et domaine d'activité, et leur taille, amenées à lever des capitaux, effectuer des placements, réaliser des emprunts, et également opérer avec des partenaires étrangers. Ainsi effectuer des emprunts ou des prêts ou encore réaliser des opérations commerciales à l'international sur la base de devises fait référence à des notions fondamentales de la finance, que sont les taux d'intérêt et les taux de change.

Toutefois, les entreprises sont inscrites dans un environnement, interne ou externe, caractérisé principalement par des dimensions politiques, économiques, qui sont à la fois complexes et difficiles à maitriser... Du fait de ces dimensions qui sont instables et non palpables, il revient à prendre en compte un paramètre indéniable en terme de gestion à tous les niveaux, au sein des partenaires : particuliers, entreprises, institutions financières. Ce paramètre qu'on dénomme le risque, qui dans notre étude, relative à la finance de marché, s'agit du risque de taux d'intérêt et du risque de change. Il est clair que l'ouverture des marchés, la dynamique de la finance, les politiques de développement et d'expansion des entreprises, les relations entreprises / banques et institutions financières, définies par des emprunts et prêts, l'intermédiation sous-tendent à un risque réel, et présent. Lorsque les flux financiers ou monétaires ne peuvent pas être escomptés avec certitude à une date future, on fait donc référence à un cadre d'incertitude, d'où le risque. Puisqu'à une date déterminée, dans le futur on conclut des contrats, sur lesquels on n'a aucune maitrise complète de l'évolution des cours de change ou des taux d'intérêt et des politiques macro-économiques, toutes les entreprises, essentiellement dans le domaine de la finance de marchés, ne sont à l'abri du risque inhérent. L'idée majeure est de savoir dans quel contexte, et avec quels outils, les entreprises, objet de notre étude, tiennent compte du risque en l'évaluant, et en tirant profit. La gestion des risques des taux d'intérêt, de change, répond à des techniques et des instruments de plus en plus complexes qui conduisent à la conception et la mise en place d'instruments financiers classiques. Aussi, dans un souci de compétitivité pour les entreprises, il s'agit également dans le cadre de la gestion du risque, d'optimiser leurs transactions sur le marché des changes, et leurs opérations d'emprunt ou de prêt sur le marché des taux d'intérêt.
Ainsi, le risque qu'il soit favorable, nul, ou défavorable, est fonction de plusieurs paramètres qui interagissent tous ensemble dans un même système, à la fois complexe et embrouillé.
Ainsi, afin de bien expliciter la question managériale, relative à ce mémoire, notre travail s'articulera autour de trois grands chapitres : dans le premier chapitre, nous aborderons le cadre théorique de la gestion du risque, ensuite dans le deuxième chapitre, il s'agira d'expliciter les concepts et outils relatifs à la gestion effective des risques de taux d'intérêt et de change, et en dernière partie, nous confronterons nos recherches théoriques, à un cas pratique en étudiant le cas d'une entreprise Ivoirienne dans le cadre de sa politique de gestion de risque de taux et d'intérêt appliquée et définie: la Société Africaine des Plantations d'Hévéa (SAPH) .
Comment les entreprises gèrent -elles les risques de taux d'intérêt et de change? : serait la principale question, à laquelle nous tenterons d'apporter des éléments de réponse tout au long de ce mémoire.

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DU RISQUE


Cette première partie comporte deux chapitres, la première partie comporte la définition et les typologies de risque, tandis que la deuxième présente les risques de taux d'intérêt et de change.
Il s'agira essentiellement de peindre le cadre théorique de la notion du risque pour les entreprises, et essentiellement le risque de taux d'intérêt et de change.

Chapitre1 : Définition et typologie des risques


Pour mieux comprendre cette notion de risque, nous la définirons et présenterons les différentes typologies, dans le cadre de cette étude.

A. Définition et généralités du risque

Le risque dans sa dimension générale recouvre tout événement susceptible d'empêcher une organisation de réaliser ses objectifs ou de maximiser ses performances.
La notion de risque en finance se rapproche de celle de l'incertitude. Le risque d'un titre financier, un actif ou un passif financier peut ainsi avoir plusieurs origines. On distingue notamment les risques économiques (politiques, naturels, d' inflation...) qui menacent les flux liés aux titres et relèvent du monde économique, et les risques financiers ( capital, change, taux, durée...) qui ne portent pas directement sur ces flux et sont propres à la sphère financière. Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une évolution de la valeur du titre financier. C'est d'ailleurs ce qui distingue la comptabilité pure, qui ne se préoccupe que de taux de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque pour déterminer la valeur.
Il est aussi considéré comme un risque ou une perte potentielle dépendant d'une évolution du marché, ou l'apparition d'un évènement

Lorsque les flux de trésorerie, escomptés à une date future, ne peuvent être prévus avec certitude dans une décision financière, il ya risque, découlant de cette incertitude. Les conséquences sont l'apparition de mauvais résultats, inférieurs aux attentes, c'est-à-dire des rendements inférieurs à ceux escomptés, tout comme des rendements supérieurs à ceux escomptés.

Dans le premier cas, on parle de risque négatif ou downside risk, c'est-à-dire le risque de voir des résultats tirés vers le bas. Dans le second cas, on parle de risque positif ou upside risk, c'est-à-dire le risque de voir des résultats tirés vers le haut. Ces deux situations, mettent le gestionnaire de risque ou risk manager face à une multitude d'éventualités, dans le souci de pouvoir optimiser la gestion des politiques et décisions financières, et démontrent la nécessité d'une gestion de risque à ce sujet. Cependant la notion de risque dans le domaine financier est très vaste. A ce sujet, il existe plusieurs types de risque inhérents les risques de crédit, les risques pays, les risques de marché, les risques opérationnels, et les risques de marché.


B. Typologie des risques

Les risques sont classés selon une typologie, et présentent des spécificités chacune par rapport aux autres, que nous expliciterons, dans les paragraphes suivants :

Risques de crédit

Les risques de crédit, font référence à l'incapacité ou à la volonté d'un client (entreprise, institution financière, entreprise, opérateur économique, organisation...) à respecter ses obligations et engagements financier vis-à-vis de l'institution bancaire, à échéance du contrat. C'est donc un risque de défaut de remboursements des prêts. Ce risque découle généralement de la dégradation financière d'un emprunteur, qui accroit donc ce défaut de remboursement.
S'il était à l'origine une préoccupation pour les seules institutions bancaires, il concerne pourtant toutes les entreprises, à travers les créances qu'elles accordent, et également les prêts à court terme. Ce risque est en effet lourd de conséquences pour toute entreprise: toute dette non remboursée est économiquement une perte sèche que supporte le créancier, qui se répercute sur le résultat de l'entreprise.

Risques Pays

Le risque pays représente l'incapacité pour un pays de faire face à ses obligations pour des raisons de certains facteurs échappant à son contrôle, du fait de l'environnement, relative, à des facteurs exogènes. C'est donc la crainte qu'un état ne puisse pas faire face à ses engagements au près de ses partenaires, les institutions bancaires et financières, les bailleurs de fond.
De ce fait, il englobe deux composantes, à savoir le risque politique (mesures prises par les autorités du pays, ou des évènements internes et externes, tels des guerres, des instabilités politiques, des crises sociales et politique) et le risque économique et financier (qui recouvre les politiques micros et macro - économiques, des politiques monétaires, tels le cas d'une récession, une dépréciation monétaire...)

Risques de marché

Le risque de marché, est le risque de perte suite à une évolution défavorable des paramètres de marché ou une volatilité (taux d'intérêt, cours de change, cours des actions ou des matières premières, la dimension temps), entrainant des conséquences négatives sur les positions de l'entreprise ou de l'institution bancaire ou financière. Toutes variations de ses paramètres à une conséquence sur les portefeuilles détenues ou les positions

Risques opérationnels

Ils résultent des pertes suite à une inadéquation ou d'un échec au niveau des processus, des personnes ou des systèmes (erreurs humaines, pannes système, fraudes, litiges commerciaux, défaillance des systèmes d'information, les malveillances, les accidents...) ou pertes résultant de facteurs exogènes, au niveau de l'environnement externe (catastrophes naturelles, incendies...) comme défini par le comité de Bâle.

Risques de modèle

Ce sont les risques liés à l'utilisation d'un modèle inadapté ou erroné pour la valorisation des positions ou le calcul d'indicateurs de risque, qui idéalement devrait permettre l'atteinte des résultats escomptés

Chapitre 2 : Présentation du risque de taux et de change

A. Historique des réformes des taux de change et d'intérêt

Afin de mieux appréhender, les variables qui interagissent sur les taux d'intérêt et de change, dans cette dimension du risque, revenons un peu plus haut, dans l'histoire afin de mieux comprendre le processus.


Suite à la deuxième guerre mondiale, et ses immenses conséquences économiques surtout, sur les états Européens, ces derniers se sont réunis dans le cadre de la Conférence monétaire et internationale, afin de discuter des différents problèmes monétaires, dont l'instabilité des taux de change et des taux d'intérêt. La plupart des économies affichaient des taux instables, qui entrainaient des déséquilibres collatéraux tant sur les économies locales, que sur l'économie mondiale. Voyant que cette situation d'instabilité générale des taux, de fragilité des économies, ne faisait que ralentir la croissance économique, la relance du commerce internationale, l'expansion et le développement des entreprises, les états se sont réunis dans le cadre des accords de Bretton Woods à travers la création de deux organismes internationaux que sont : le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, dont l'intention, était d'apporter une aide et une lueur d'espoir quant à la reconstruction économique, l'accroissement des échanges commerciaux sur des bases équitables, communes aux affres économiques engendrées par la guerre, tout en instaurant des réformes. Les objectifs de ces deux organismes, étaient entre autres, la promotion de la coopération monétaire, le développement et l'expansion des entreprises. La volonté majeure de ces négociations internationales de Bretton Woods en 1944 était de rétablir la conversion des devises des belligérants après la guerre. Dans ce cadre là, chaque pays devait déclarer un taux de conversion officiel avec les autres monnaies, en quelque sorte une parité, et s'engagerait à le maintenir fixe, sauf modification, en cas de nécessité attesté par le FMI.. Les conséquences de ces décisions, seraient d'intensifier le commerce internationale, et permettre également aux entreprises de se reconstruire, se restructurer, à travers des politiques attrayantes en terme de relations banque/Entreprise. Au lendemain de la guerre, les entreprises, dépourvues de toutes ressources, affaiblies, les bilans et autres outils financiers, étant tous au rouge, ont d'abord besoin de fonds, afin d'amorcer leur relance, en s'octroyant des prêts aux banques. Ainsi, il a donc été définir de rendre tous les taux, fixes, afin de pouvoir, permettre une véritable relance économique des états et des entreprises. Ces accords de Bretton Woods, basés, essentiellement sur des taux fixes, visaient également à freiner la concurrence monétaire entre les états affectés, à différents niveaux chacun, et renflouer aussi les caisses des entreprises qui ont subi de plein fouet les conséquences de la guerre.
Par la suite, ces accords et ce système, a finalement montré ses limites, car il arrivait que les taux de change, et d'intérêt ; fixes dérapaient du fait de certains spéculateurs, qui déstabilisaient totalement le système.


Or le système monétaire et des intérêts, reconstruit, à travers les accords de Bretton Woods, reposait sur un système de changes fixes entre monnaies, et la reconnaissance du dollar, comme monnaie de référence internationale. Cependant, l'accumulation du déficit Américain, accrue par des dépenses colossales du fait de la guerre du Vietnam, entraine dans les années 1960 et 1970, de fortes pressions sur la monnaie de référence : le dollar, et par conséquent sur les autres monnaies. On revient donc dans un cadre d'instabilité générale.

Ainsi, des dissidences ont été crées entre les différents états. Certains soutenant, que ce système des taux fixes soit maintenu, par contre d'autres les rejetaient et souhaitaient que des réformes y soit apportées à nouveau, du fait de la conjoncture. Le déficit Américain accru par les dépenses militaires relatives à la guerre du Vietnam, les conséquences économiques, étaient ravageuses sur les différentes économies mondiales, et par conséquent l'instabilité des devises, due essentiellement à une faiblesse du dollar par rapport aux autres devises. Ainsi, en Mars 1973, on assiste à l'abandon du taux fixe de change des diverses devises étrangères, par rapport au dollar, et par conséquent, le principe de taux de change variable.

B. Généralité du risque de taux d'intérêt et de change, et leur nécessité de gestion

Cette partie comporte toutes les généralités relatives aux taux d'intérêt et de change, tout en expliquant dans quelle mesure, la gestion de risque s'avère importante 

On ne cessera pas de le dire, le risque est un paramètre indéniable dans le cadre de la gestion, particulièrement dans les activités de la finance. Le risque est au coeur de la fonction financière. Sur le marché des changes, que ce soit le marché des changes ou des taux d'intérêt, on traite d'importants flux financiers, en terme de transactions internationales sur la base de différentes devises, et également en terme d'opérations ou politique d'emprunt ou de prêt consenti.
L'environnement, étant dominé par l'incertitude, principalement, hors mis la spéculation, il s'en dit que cette incertitude est le déterminant du risque.
Ainsi, nous définirons la notion du risque, avant de traiter la nécessité d'une politique de gestion de risque, et ses caractéristiques

La gestion du risque est tout d'abord, l'ensemble des moyens, outils et techniques organisationnels, permettant de mesurer et de contrôler le risque. Les entreprises, dans un souci commun de performance et de stabilité, sont donc tenues d'appréhender tous les concepts et outils, relatifs à la gestion dur risque.

Ainsi, l'incertitude paramètre essentiel du risque, marqué par la volatilité des taux d'intérêt et la variabilité des taux de change, sur le marchés financiers, renvoie à la notion de gestion du risque, afin d'en tirer profit quant aux variations de ces taux, qui d'ailleurs ne sont pas fixes.
Pour une entreprise, ignorer le risque, c'est mettre en péril, sa structure financière, sa pérennité, et son exploitation. Ne pas gérer son risque, signifie subir les fluctuations de taux et de cours, qui comme on le sait peuvent être positives ou négatives. L'idéal est donc d'en tenir compte dans le cadre de ses opérations financières, afin d'assurer une gestion optimale, permettant de réaliser les objectifs assignés, à travers les politiques financières.

Pour ce qui concerne notre étude, puisqu'elle porte essentiellement sur le risque des taux de change et d'intérêt, nous apporterons des définitions et des explications claires, sur chacun de ces éléments du risque de marché.

B.1 Le risque de taux d'intérêt 

Il apparait à l'occasion d'une variation défavorable des taux d'intérêt, impactant négativement les résultats et les décisions financières de l'entreprise, dès lors qu'il y ait eu une variation des taux d'intérêt sur le marché. Une variation des taux d'intérêt modifie les flux d'intérêts encaissés et décaissés entre l'entreprise, et l'organisme financier ou bancaire. Les flux d'intérêt représentent une fraction importante des emplois et ressources des entreprises sur le court, le moyen ou le long terme. Les marchés des taux d'intérêt, représentent les marchés des capitaux, les plus importants au monde. Plus important que le marché des actions et des changes, le marché des taux d'intérêts se distingue à travers le volume des opérations traitées, et la dimension économique, qu'il représente. Le taux d'intérêt appliqué sur un prêt ou un emprunt, représente le pourcentage, calculé et défini en fonction, de certains paramètres macroéconomiques, et financiers, sur une certaine période définie. Un prêt ou un emprunt, est un contrat défini, entre deux parties, dont l'une est le prêteur et l'autre emprunteur, sur lequel on s'entend sur une somme, une période de remboursement, un taux d'intérêt. Le taux d'intérêt représente, « le loyer de l'argent » ou aussi la rémunération de l'abstinence de la dépense de l'argent par soi même ou l'entreprise, ou l'organisme financier.
Le taux d'intérêt représente la rémunération d'un prêt pour l'emprunteur, et d'un revenu pour le prêteur. Le taux d'intérêt est généralement basé sur un taux de référence, qui fait l'objet de certaines révisions, en fonction de la loi de l'offre et de la demande. Le taux d'intérêt qui est appliqué dans les organismes bancaires est composé d'un taux de base et de commissions liées à l'octroi du crédit ou du prêt. Ainsi, sur le marché des taux d'intérêt, on distingue les taux fixes et les taux variables.

B.1.1 Les taux fixes :


Ce type de taux est sans risque. Le taux et les mensualités restent constants, sur la base du contrat signé entre les deux parties : l'entreprise et l'organisme financier ou la structure. Sur cette base, l'entreprise ne peut bénéficier d'un meilleur taux si la conjoncture bancaire évolue dans un sens plus favorable pour elle. Les taux fixes sont surs, mais les mensualités sont légèrement plus élevées. Un autre avantage du taux fixe est la sécurité, car l'entreprise connait le montant des échéances et également la durée. Le principal inconvénient, est qu'on ne peut pas bénéficier d'une variation favorable des taux sur son opération d'emprunt ou de prêt

B.1.1 Les taux variables :


Le taux varie avec les conjonctures économiques, à travers les politiques monétaires et macro-économiques appliquées par la banque centrale. De façon générale sur le marché, le taux variable est moins élevé que le taux fixe. En période de forte hausse de taux, l'opération est risquée pour l'entreprise qui a consenti le prêt, mais par contre en période de baisse de taux, elle est bénéfique pour l'entreprise. Cependant, la préférence entre un taux fixe et un taux variable, est fonction du degré d'acceptation du risque par l'entreprise. Les taux fixes sont généralement appliqués sur les opérations de financement à court terme, et les taux variables, sur des opérations à moyen ou long terme.

B.2 Le risque de taux de change

Les entreprises, dès qu'elles sont ouvertes à l'international, et réalisent des opérations commerciales en devises étrangères, sont déjà exposées, plus ou moins à un risque éventuel, qu'est le risque de change. En effet, le cours des devises, n'étant plus fixes depuis 1973, on assiste à une volatilité de ces cours de devises. Cette variation du cours, peut être, stable, favorable ou défavorable pour les parties engagées, dans le cadre de ces transactions internationales, généralement dans les domaines de l'import / export. Ces opérations, que ce soit pour l'importateur ou l'exportateur, comportent généralement des délais de paiement ou de règlement. Pendant ces délais, les variations de change, peuvent affecter plus ou moins, le montant de la commande, convertie en devise nationale.

L'objectif d'une opération de change pour une entreprise est de permettre le règlement des transactions effectuées entre son partenaire à l'étranger et elle. On parle alors de la convertibilité des monnaies entre elles, qui est rendu possible par ce qu'on appelle le taux de change. Et le marché des changes, est le lieu des confrontations entre l'offre et la demande de monnaie étrangère contre la monnaie nationale.


B.2.1  Les différentes cotations du taux de change

Il existe ainsi deux manières, d'exprimer le taux de change, appelées des cotations :
La cotation au certain : elle exprime, le nombre d'unités monétaires étrangères qui correspondent à une unité nationale.
La cotation à l'incertain : elle exprime le nombre d'unités monétaires nationales, qui correspondent à une unité étrangère.

Le marché des changes est organisé et régulé par les banques, qui peuvent intervenir pour éviter une trop grande fluctuation des cours de devise, tout en respectant une certaine marge de fluctuation. Le fonctionnement du marché est libre et est organisé entre les banques, les touristes, les entreprises, les hommes d'affaire, etc. Sur le marché des changes, le risque est l'appréciation ou la dépréciation d'une devise par rapport à une autre du fait des fluctuations des cours de devise. Pour les entreprises, essentiellement dans des opérations d'import ou d'export, le risque de change, est le danger qu'elles courent à un moment donné de perdre de perdre de la valeur à son bien, s'il le vend à un moment donné, et qu'il est payé à une autre échéance.
Comme tout marché, le marché des changes est régi par la loi de l'offre et de la demande, qui ont pour origine, les transactions internationales de biens et de service ou d'actifs financiers.

B.2.2 Les sous systèmes des taux de change

Il existe deux grands systèmes de taux de changes : le taux de change fixe, et le taux de change flottant ou variable
Le système de change fixe :
On parle de taux de change fixe, lorsque pour éviter que les fluctuations de monnaies ne perturbent le marché international, les taux de change fixe sont déterminés par rapport à un étalon, à une autre devise ou à une combinaison de devise. Ainsi les autorités monétaires ont pour obligation d'intervenir sur le marché des changes pour défendre la parité de leur monnaie. 
Sur ce système, les autorités monétaires interviennent pour fixer le taux de change sur la base de négociation, à partir de certains paramètres pris en compte que sont :
La parité : la détermination d'une parité pour la conversion entre la monnaie nationale et la monnaie étrangère.
Les marges de fluctuation : le taux de change est fixé entre les deux états sur la base d'un taux, comme marge à respecter, bien qu'elles puissent toujours le faire, si la nécessité s'impose.

Le système de change flottant ou variable :
Les taux de change varient en toute liberté, ainsi plus une devise est demandée sur le marché, plus son taux de change augmente par rapport aux autres monnaies (c'est le cas de l'appréciation actuel de l'Euro sur le marché des changes).
Notons que depuis les années 1970, où le commerce international est caractérisé par un système flottant, d'où la volatilité et l'instabilité du taux de change. Ainsi les entreprises, dès qu'elles sont ouvertes à l'international, et réalisent des opérations commerciales en devises, sont exposées, plus ou moins à cette instabilité des taux, qui peut être favorable ou défavorable pour les parties engagées.

B.2.3 Les différentes catégories du marché de change

Le taux de change fixe ou variable, est un déterminant des évolutions du marché qui est en fait scindé en trois catégories :


Le marché au comptant :
Aussi appelé marché spot, le marché au comptant est le marché sur lequel les devises sont échangées entre banques. La spécificité de ce marché est que les livraisons des paiements sont effectuées dans deux jours ouvrables, raison pour laquelle il est appelé marché comptant. Les cotations résultent de la confrontation entre l'offre (les importateurs, les emprunteurs de devises, les touristes qui se rendent à l'étranger et les investisseurs l'étranger) et la demande (les exportateurs, les prêteurs, les touristes ou investisseurs qui viennent à l'étranger ou qui rapatrient leurs fonds), par le biais des banques, qui jouent un rôle d'intermédiaire.
Le cours d'achat est le cours auquel la banque est prête à acheter des devises. Et inversement le cours vendeur, le cours auquel elle est prête à vendre des devises.
Le cours d'une devise, représente le prix d'une devise par rapport à une autre.

Le marché de dépôt :
Il représente le marché sur lequel se traite des opérations de trésorerie en devises, sous forme de prêts ou d'emprunts. Ce marché, comme le marché au comptant, est un marché interbancaire, qui répond à certains paramètres particuliers des politiques bancaires, dont le taux, la durée, et le calcul des intérêts


Le marché à terme :
C'est le marché ou les cours se déterminent immédiatement, mais pour une livraison, à une date future et déterminée à l'avance. Ce marché pourrait être utile pour un exportateur qui doit recevoir des devises à une échéance donnée, et qui souhaite dès maintenant, figer le cours de change de son exportation, dans le but de garantir le résultat de ses ventes en devises nationales. Cet exemple est bien applicable pour un importateur, qui veut fixer à l'avance le cours de son approvisionnement. Cependant, le taux de change à terme, est le prix pour une transaction, qui sera réellement effective, dans l'avenir, à une date donnée, qui peut même aller, jusqu'à six mois.
On peut donc dire que le marché de changes est principalement un marché à terme, puisque les autres catégories de ce marché ne représentent que 40% de l'ensemble des transactions du marché.
Puisque le marche à terme, est basée sur des cours prédéterminés, dont les livraisons s'effectuent dans une date future, il ya donc un risque de volatilité du cours de la devise par rapport à la monnaie locale, et vice versa. Ainsi, il existe des techniques, principalement les contrats de change à terme, et les swaps de devises, qui sont des techniques, permettant de limiter le risque, qu'on verra un peu plus loin dans le cadre de notre étude, dans le volet des instruments et techniques de couverture

Notons également que le marché des changes, est dominé par quelques monnaies. Les opérations se résument à un petit nombre de monnaies, malgré la multitude des monnaies qui existent à travers chaque pays. Les principales devises échangées sur ce marché, sont le dollar US, l'Euro, le Yen Japonais, et la Livre britannique.

Le risque de change représente le risque de perte en capital lié aux variations futures du taux de change. L'instauration de la variation des taux de change depuis les années 1970, entraine deux types d'attitudes différentes de la part des intervenants sur ce marché (entreprises, particuliers, organismes et institutions financières, les autorités monétaires, gestionnaires de portefeuilles...). Certains groupes ne souhaitent pas spéculer, sur ce que seront les taux dans le futur, et préfèrent donc être exposés à un risque de change, dans leurs activités ordinaires, sur le marché au comptant. Par contre, d'autres groupes, préfèrent la spéculation, pour en espérer réaliser un gain. Il ya alors spéculation, sur les cours futurs. Le marché à terme, essentiellement basé sur la spéculation, est le principal moyen de se couvrir sur le marché des changes

Notons également que le marché des changes, est dominé par quelques monnaies. Les opérations se résument à un petit nombre de monnaies, malgré la multitude des monnaies qui existent à travers chaque pays. Les principales devises échangées sur ce marché, sont le dollar US, l'Euro, le Yen Japonais, et la Livre britannique.

DEUXIEME PARTIE : GESTION EFFECTIVE DU RISQUE DE TAUX ET DE CHANGE PAR LES ENTREPRISES


Cette partie comporte deux parties, qui renvoient à la gestion pratique du risque de taux d'intérêt et de change, tout en explicitant les méthodes et outils de gestions, avec des cas illustrés.

Le gestion du risque, menée par le Risk manager, a à son actif, tant en aval qu'en amont, l'élaboration de politique et stratégies, visant à protéger l'entreprise, quant aux fluctuations des taux d'intérêt ou de change, qui pourraient lui être défavorables. En d'autres termes, cela revient à anticiper les conséquences liées au risque, et également de mettre en oeuvre des moyens et techniques nécessaires, en termes de protection.

Dans ce chapitre, nous détaillerons et expliciterons, les moyens et techniques, qui permettent de gérer le risque, quant aux différentes opérations sur les marchés de taux de change, et d'intérêt.

Chapitre 1 : Gestion pratique du risque de taux d'intérêt

Ce chapitre retrace les concepts et outils de gestion de risque de taux d'intérêt, et la nécessité d'une gestion, à travers des instruments, afin de pouvoir mieux appréhender les rouages.

A. Nécessité d'une gestion de risque de taux d'intérêt

Etant donné que les marchés des taux d'intérêt, représentent les marchés des capitaux, les plus importants au monde, il s'en dit également, que le risque inhérent est relatif, vu son importance. Sur ce marché, ce sont d'importants volumes qui sont traités quotidiennement. Le marché des taux d'intérêt, est guidé à travers plusieurs paramètres économiques, notamment les politiques monétaires et certains indicateurs économiques. Compte tenu de toutes ces variables, il est adéquat, dans le cadre de la gestion de risque de pouvoir se fixer à un niveau optimal au taux d'intérêt, afin d'y tirer profit quant aux variations.

L'entreprise, qu'elle soit dans une situation d'emprunt ou de prêt, doit en termes d'objectifs, trouver un équilibre entre ses emplois et ressources, tout en arrivant à maitriser le risque, en termes de taux optimal. Le risque de taux d'intérêt, est le risque lié à une variation défavorable des taux d'intérêt. Toute entreprise, ou entreprise financière, à un certain niveau de maturité ou de développement qui s'endette ou s'apprête à s'endetter ou à placer des capitaux sur le marché financier est exposé au risque de taux. Le risque est fonction de la nature de l'opération considérée. Il peut s'agir d'un risque sur le capital, qui se traduit par une dévalorisation du patrimoine de l'entreprise ou sur le taux d'intérêt dû à une variation du taux d'intérêt. Le risque étant une notion intangible, il existe des instruments de gestion, qui permettent de le mesurer et d'en évaluer son degré et ses conséquences, sur les activités et l'exploitation de l'entreprise.
Mesurer le risque de taux d'intérêt constitue la première étape du processus de contrôle de risque de taux d'intérêt auprès d'une banque. Cela démontre l'importance attachée à cette notion de risque de taux, pour tous les acteurs du marché, que ce soit les institutions bancaires ou les entreprises. Toute variation de taux d'intérêt affecte positivement ou négativement l'entreprise, à moins que celle-ci, ne soit immunisée contre le risque de taux d'intérêt, ou couverte. Pour mesurer l'exposition d'une entreprise au risque de taux d'intérêt, il revient à prendre en considération, un certain nombre de paramètres, et de choisir la grandeur, dont on voudrait évaluer la sensibilité. Cependant, la variation des taux d'intérêt, affecte également d'une certaine manière, certains de ces paramètres qui sont retenus dans la mesure de l'exposition au risque de taux d'intérêt. Ainsi, afin d'avoir une vision plus claire et objective, quant à la mesure du risque de taux d'intérêt, on a recours à plusieurs approches pour mesurer l'impact de l'évolution des taux empirique

B.Instruments et politiques de couverture

Selon la nature du contrat de l'opération, que ce soit pour une opération de prêt ou d'emprunt, l'entreprise ou le Risk manager, peut se couvrir soit à taux fixe, ou taux variable, tout en tenant compte d'une dimension en macrocouverture ou microcouverture

Cependant, les besoins de financement, résultent d'un déséquilibre entre les emplois et les ressources qui se traduisent soit par une sur-consolidation ou une sous-consolidation

Une sur-consolidation :
c'est-à-dire que les ressources sont largement supérieures aux emplois, et dans ce cas, il est intéressant de faire des prêts ou des placements, à taux fixe, afin de pouvoir générer des capitaux. Cependant, à taux fixe, on est protégé quant à une éventuelle baisse du taux directeur.
Une sous-consolidation :
c'est-à-dire que les emplois sont supérieurs aux ressources, et ainsi, il serait judicieux, de s'octroyer un emprunt à taux fixe, afin de pouvoir lever des capitaux, et pouvoir faire face à ses coûts et pérenniser l'exploitation. Dans l'éventualité que le risque puisse se manifester à terme, on aurait donc recours à des stratégies de couvertures à terme, en utilisant des opérations de garantie de taux à terme, par des contrats de type SWAP,

B.1 LES INSTRUMENTS DE COUVERTURE CONVENTIONNELS

Objectif d'une couverture :

· Remodeler les flux monétaires d'un actif ou d'un passif

· Rééquilibrer l'appariement des actifs et des passifs


Ce sont des contrats, qui sont facilement négociables auprès d'une banque. Ils assurent à l'entreprise le taux qui sera appliqué à des opérations futures de prêt et d'emprunt. Cette garantie est ferme, et l'entreprise ne pourra pas bénéficier de conditions de marché, qui lui seraient avantageuses à terme.

B.1.1 FORWARD/FORWARD :
Le forward/forward, est un contrat financier qui offre la possibilité à l'entreprise, de fixer aujourd'hui, le taux qui sera appliqué à un emprunt ou un placement futur. Ce taux lui est garanti à un moment donné, pour une durée définie dans l'avenir.

Ce contrat est un instrument financier qui permet de gérer des déficits ou des surplus de trésorerie.
Les différents paramètres de ce contrat sont :
Le nominal : il représente le montant des capitaux à prêter ou emprunter selon le cas.
La période garantie : elle définit la période, comprise entre 1jour et deux ans.
Le taux : il est calculé sur la base des taux applicables pour la période demandée.
La date de départ de la période : elle correspond au premier jour de la période.

La particularité du FORWAD/FORWARD est que c'est une garantie qui est ferme, et qui assure à la fois, un taux et la liquidité. Ainsi l'entreprise est certaine de pouvoir réaliser un prêt ou un emprunt, sur la base d'une somme bien déterminée, et à un taux garanti. Selon la nature de l'opération, l'entreprise est soit acheteuse ou vendeuse. Ainsi, le forward/forward, est un instrument financier qui est ferme, et non négociable selon les réalités du marché (avantageuses ou désavantageuses) au terme de la période
Acheteuse, lorsqu'elle souhaite se couvrir d'un emprunt, et par conséquent se garantir un taux, sur la somme qu'elle souhaite emprunter. Et vendeuse, lorsqu'elle souhaite se couvrir sur un placement qu'elle réalise sur la base d'un taux garantie sur le montant du prêt.
Cet instrument financier assure une couverture quant au risque de liquidité, et également la variation des taux d'intérêt qui peuvent être défavorables.
L'objectif du forward/forward, comme l'ensemble des autres instruments de couverture, est de minimiser les pertes en capital ou en revenu dues aux variations défavorables des taux.

B.1.2 LE FRA (Future Rate Agreement)

Le FRA ou future Rate Agreement est un instrument financier de couverture, matérialisé par un contrat à terme de gré à gré, par lequel les parties garantissent mutuellement un taux d'intérêt fixe pour une somme donnée sur une période déterminée à venir, et à une date future précise, où l'une des parties règle à l'autre la différence de rémunération de l'emprunt ou du prêt correspondant à la différence entre le taux fixé et le taux du marché du moment.
Le FRA est un accord de « gré à gré » entre deux contreparties, qui permet de se garantir dès la signature un taux d'intérêt convenu sur un emprunt ou un placement futur sur le marché de 3 à 24 mois. A la différence du forward/forward, le FRA est dissocié de l'opération d'emprunt ou de prêt.
Dans le cas du FRA, seul le taux est assuré, et les parties ne sont aucunement engagées sur la mise à disposition du capital. Ainsi, ce contrat laisse entière liberté à l'entreprise pour traiter l'opération de prêt ou d'emprunt avec un autre organisme financier ou bancaire. Et en contrepartie de cette souplesse, l'entreprise n'a pas l'assurance de trouver la liquidité à l'échéance de la période du contrat.

Le FRA est une simple opération de garantie qui n'implique pas l'obligation d'emprunter ou de prêter. Seule la différence entre le taux de garantie ou le taux négocié, et le taux du marché à la fin de la période, sera réglée par l'entreprise ou l'institution bancaire.
Afin de mieux expliciter cette notion du FRA, nous allons définir ses avantages et limites, ses caractéristiques et nous appuyer d'un exemple concret

1. Avantages et limites.
Le FRA garantit le taux sans le versement d'une quelconque prime. C'est un outil de gestion simple, qui permet de prendre position sur un niveau de taux. Il est souple et liquide. Néanmoins, la nécessité de fixer à l'avance la date et le montant exact de la couverture peut toutefois être une contrainte.

Une entreprise qui souhaite se couvrir sur un emprunt est dite acheteuse de FRA. Elle n'a donc pas de prime à payer. Lorsque le taux de référence du marché s'avère supérieur au taux négocié du FRA, l'entreprise encaisse le différentiel d'intérêts. Lorsqu'il s'avère inférieur, l'entreprise verse le différentiel d'intérêt à la banque ou la structure qui lui a octroyé ce prêt.
Les sommes encaissées ou décaissées, servent à compenser les intérêts payés pour un emprunt effectué aux conditions du marché, et vous assurent un emprunt optimal sur le taux du FRA, quelque soit le taux du marché à échéance.
Par contre, une entreprise qui souhaite se couvrir sur un prêt qu'elle accorde ou un placement, est dite vendeuse de FRA. C'est toujours le même principe qu'une entreprise acheteuse de FRA, à la différence que les rapports sont inversés. Ainsi, lorsque le taux du marché s'avère inférieur au taux négocié, l'entreprise décaisse le différentiel d'intérêts, qu'elle verse à la banque. Dans le cas où le taux du marché est supérieur au taux FRA, l'entreprise encaisse plutôt le différentiel d'intérêts.

Aussi, notons que l'utilisation du FRA est simple. Ce contrat financier est composé en deux parties :
La période d'attente : c'est la période entre la date contractuelle et la date de constat du FRA, qui est la date de départ.
La période de garantie ou durée du FRA : Cette période sert de base au calcul du montant du différentiel d'intérêts que l'entreprise selon la nature de l'opération, reçoit ou encaisse. Ce montant correspond à des intérêts payés en fin de période de référence. Or, dans le cas d'un FRA, le différentiel est perçu au début de période de référence, et doit par conséquent être actualisé au taux du marché.


2. Caractéristiques.
Comme tout instrument financier, le FRA répond à un certain nombre de caractéristiques, afin de le différencier des autres.
Lors de la conclusion d'un FRA, le contrat doit mentionner les éléments suivants :
Acheteur du FRA
Vendeur du FRA
Date de négociation (to)
Taux de référence
Taux garanti
Date de constatation du taux date de valeur : (t1)
Date d'échéance : (t2)

Les paramètres le caractérisant sont, entre autres, le montant, la devise traitée, la durée, la prime, le taux de référence...

MONTANT

A partir de 1 000 000 d'euros, que ce soit pour un prêt ou un emprunt (en France)

DEVISE

Les devises traitées sur des opérations de FRA sont : EUR, USD, GBP, YEN

DUREE

De 3 à 24 mois (période d'attente + période de garantie)

PRIME

Aucune prime à encaisser ou décaisser

TAUX DE REFERENCE

Selon le taux de référence
EURIBOR (Zone euro)


3. Exemple :

Nous sommes le 30 Août, Une entreprise Ivoirienne, spécialiste dans la transformation du café cacao, installé en France, décide de se couvrir sur un emprunt d'un montant de 2 000 000 d'euros, que doit lui octroyer sa banque, le 30 septembre pour une durée de 3 mois, c'est-à-dire jusqu'au 30 décembre.
Cet emprunt est référencé sur l'EURIBOR 3 mois.

Cette entreprise est donc acheteuse de FRA, puisqu'elle souhaite se couvrir d'un emprunt.
Le taux garanti FRA est de 5%

A la date de constat, le 30 Septembre, on note :
1er cas
Une hausse de l'EURIBOR 3mois, par exemple 6%
A la date du 30 septembre, cette entreprise va encaisser le différentiel entre le taux garantie FRA 5%, et le taux du marché 6%, soit 1% actualisé et rapporté à la période de garantie.
2e cas :
Une baisse de l'EURIBOR 3 mois, par exemple 4%
A la date du 30 Septembre, cette entreprise va verser le différentiel entre le taux garantie FRA 5% et le taux du marché 4%, soit 1% actualisé et rapporté à la période de garantie.

Calcul du différentiel  M:
Soit :
Tg : le taux garanti FRA : 5%
Tm : le taux du marché en début de période, en cas d'une baisse : 4%
C : le montant de l'emprunt (2000 000 EUR)
n : le nombre de jour de la formule. (92 jours)

Tg - Tm

36000 + (n * Tm)



M = C * n *

M = 2000000*92* (5% - 4%) / (36000 + (92 * 4 %))

M = 50


Ainsi, l'entreprise, est protégée contre une hausse du taux EURIBOR, mais ne pourrait bénéficier d'une baisse de ce taux

B.2.3 SWAPS DE TAUX D'INTERET OU INTEREST RATE SWAP (IRS)

I . Marché primaire des swaps

Au niveau des swaps, il existe deux types de marché : le marché primaire et le marché secondaire. Le marché primaire, est celui sur lequel les flux d'échange des taux se réalisent dans des conditions de départ, sans modification ou changement des engagements de chacune des parties. Le marché secondaire est par contre celui sur lequel a lieu des changements, notamment des annulations, modifications ou résiliation du contrat de SWAP

1. Définition


Le swap de taux est un contrat de « gré à gré » d'échange de flux d'intérêts fixes, en flux d'intérêts variables ou vice versa, dans une même devise, entre deux contreparties avec le même capital, dans une échéance prédéterminée.
Ce type d'opération permet de se couvrir d'une variation des taux, et donc de changer un taux fixe en taux variable, ou un taux variable en taux fixe, que ce soit sur un emprunt ou un prêt. Il suffit tout simplement, sur le marché de trouver une contrepartie, qui souhaite échanger son taux (fixe ou variable)
Cependant dans ce contrat, il n'y a pas d'échange de capital, que ce soit au début comme à la fin de la période. Les intérêts sont calculés d'une part avec un taux fixe, et d'autre part avec un taux variable, sur la base d'un même capital identique entre les deux parties. Le taux fixe est déterminé lors de la mise en place du contrat, et le taux variable, selon les principaux indices de référence (TAM, EURIBOR, TAG, TBB, TME, EONIA...), et constaté à chaque période d'intérêt.
Le SWAP permet de couvrir un emprunt ou un placement, et d'en modifier les conditions déjà en place, en cas d'évolution défavorable des taux. Comme outil de gestion de risque, le SWAP, est un instrument d'équilibre et de réajustement, dans la mesure ou il permet dans un certain sens, de rééquilibrer l'ensemble des endettements ou placements de l'entreprise, en aménageant les parts respectives du taux fixe et du taux variable, et dans un autre sens d'adapter le risque respectif des emplois et des ressources, selon un politique d'ensemble de gestion de risque de taux ou de gestion de son patrimoine et son passif.
Ainsi, le SWAP permet de modifier l'indice de taux d'un engagement, sans modifier les fondamentaux du contrat :

Un emprunteur à taux fixe, peut transformer sa dette en taux variable par « un swap receveur de taux fixe»
Un emprunteur à taux variable, peut transformer sa dette en taux fixe par « un swap payeur de taux fixe »
Un prêteur à taux fixe, peut transformer son prêt en taux variable par « un swap payeur de taux fixe»
Un prêteur à taux variable, peut transformer son prêt en taux fixe par « un swap receveur de taux fixe»

Ce produit financier, permet de miser sur la hausse (swap payeur de taux fixe) ou la baisse des taux (swap receveur de taux fixe).
Etre payeur du swap de taux signifie payer le taux fixe, et recevoir le taux variable, c'est-à-dire emprunter à taux fixe, et prêter à taux variable. Par contre être receveur du swap, signifie payer le taux variable, et recevoir le taux fixe, ou encore emprunter à taux variable, et prêter à taux fixe. Dans le cadre de cet échange de flux de taux d'intérêt, il existe trois combinaisons possibles :
-Taux fixe en taux variable
-Taux variable en taux fixe
-Taux variable en taux variable :
C'est la même opération d'échange de taux sur les mêmes bases, mais un échange de taux variable, par un taux variable, selon l'indicateur de référence de taux (EURIBOR, TAM, TBB...) sur le marché. S'il s'agit d'un échange dans deux devises différentes, on parle plutôt de swap de devises, que nous verrons plus en bas.

2. Modalités et caractéristiques

Lors de la conclusion d'un contrat de SWAP, les deux parties s'accordent sur un certain nombre de points, définissant le cadre du contrat.
Les principales caractéristiques d'un SWAP sont :
Le montant nominal :
C'est le montant du capital (emprunt ou prêt), servant de base au calcul des intérêts. Notons que ce montant n'est jamais échangé.
Le rôle de chacune des parties :
Cela, revient à définir le rôle de chacune des contreparties, vendeur ou acheteur de taux fixe ou taux variable.
La date de départ du contrat :
Généralement appelé to, c'est la date à compter de laquelle, le contrat prend effet
La date de négociation :
C'est la date à laquelle, les parties conviennent à une date différée, qu'est la date de contrat, les clauses de ce contrat SWAP.
La date de fin du contrat :
C'est la date d'échéance, c'est-à-dire la date finale, où le contrat expire.
La durée du contrat :
C'est la période du contrat, le nombre de jours ou de mois durant l'exécution du contrat, sachant que les échéances fixes ou variables n'ont pas en principe la même périodicité
La valeur du taux fixe, la base du calcul, et l'échéancier des versements :
Cela réfère à la valeur du taux fixe, et son échéancier de paiement des intérêts (annuels, semestriels, trimestriels...)
La référence du taux variable et l'échéancier des versements :
Cela réfère à l'indice de taux utilisé (EURIBOR, TBB, TAM, EONIA...) , et son échéancier de paiement des intérêts (annuels, semestriels, trimestriels ...)

Les flux sont particuliers et se caractérisent par les éléments suivants :
-A la mise en place du contrat, il n'y a pas d'échange de capital
-Les flux d'intérêt sont référencés dans la même devise
-Pas d'échange de capital, à la fin du contrat.
-Il faut que les emprunts ou prêts aient le même montant, la même devise, la même échéance. Seuls les taux d'intérêt diffèrent.
-Il n'y a pas d'amortissement du capital.

3. Exemple d'application

Prenons le cas de deux entreprises Européennes X et Y, qui souhaitent emprunter respectivement 10 000 000 d'EUR auprès de leur banque.
L'entreprise X, sait pouvoir obtenir cet emprunt à un taux fixe de 6% ou un taux variable de Euribor +2%
L'entreprise Y, après négociation avec son banquier, peut se finance à 3%, taux fixe ou Euribor +0%.
Hypothèse :
L'entreprise X choisit le financement à taux fixe, et l'entreprise Y à taux variable
Elles décident de contracter un SWAP de taux

Réalisons un tableau pour mieux apprécier ce swap :

 

Entreprise X

Entreprise Y

Ecart

Taux fixe

6%

3%

3%

Taux variable

Euribor + 2%

Euribor

2%

Grâce à la mise en place de ce SWAP, les deux entreprises vont se partager un gain équitablement, qui correspond à la différence des écarts, divisée par deux.
Différentiel de taux = (3% - 2%) / 2 = 0,5%.

Cependant, en contractant un SWAP, l'entreprise X se finance avec le taux variable de l'entreprise Y. Et cette dernière, avec le taux fixe de l'entreprise X
Ainsi, Grâce à ce SWAP, l'entreprise X se finance à taux fixe :
Euribor +2% + (3,5% - Euribor) = 5,5%
Grâce à ce SWAP, l'entreprise Y se finance à taux variable à :
3% + (Euribor - 3,5%) = Euribor - 0,5%

II. Marché secondaire des SWAPS

A l'instar des marchés financiers, les opérations des SWAPS, sont traités sur deux marchés, le marché primaire, et le marché secondaire.
Le marché primaire, étant le principal marché, sur lequel s'opèrent les échanges des flux d'intérêts, selon certaines conditions, et modalités, que nous venons de définir plus haut.
Le marché secondaire, désigne l'ensemble des opérations et des modifications de ce contrat, en cours de vie du SWAP.
Cependant, puisque les opérations de SWAP sont traitées de «  gré à gré », il est possible qu'un opérateur souhaite arrêter un SWAP, il doit donc s'adresser auprès de sa contrepartie, avec qui il a négocié dès le départ. Deux opérations sont alors possibles, soit l'annulation ou l'assignation du SWAP.

1. L'annulation

Afin de mieux expliciter, cette notion d'annulation de SWAP, prenons l'exemple suivant :
Une entreprise X a effectué avec une entreprise Y, il ya un an, un contrat SWAP, dans lequel Y versait 4%, et X l'EURIBOR pendant 3 ans.
Deux ans après, juste après le versement du deuxième flux, l'entreprise X, veut arrêter le SWAP. Si Y est d'accord, on procède à l'annulation du SWAP, compte tenu des conditions du marché, et une soulte déterminée librement sera réglée entre X et Y. Cette soulte est déterminée selon certains paramètres et méthodes de calculs, qui sont combinés, associés à plusieurs hypothèses :
-Le choix de la méthode de calcul des flux
-Le choix de la méthode d'actualisation
-Le choix des dates de tombée :

1. L'assignation

Reprenons toujours la suite de l'exemple précédent, pour mieux appréhender la notion d'assignation de SWAP.
Ainsi, si Y refuse d'arrêter le SWAP, il est possible pour l'entreprise X, de trouver un autre opérateur qui le remplace. On parle ainsi d'assignation

B.2 LES INSTRUMENTS DE COUVERTURE OPTIONNELS OU DERIVES

Sur le marché des taux d'intérêt, en dehors des instruments de couverture fermes, il existe également des instruments optionnels, ou instruments dérivés qui sont aussi des contrats de couvertures, à la différence qu'il existe une prime à payer pour l'assurance d'un taux à sa convenance. A travers ces instruments, les entreprises peuvent assurer une gestion active de leurs emprunt ou placements.

Ils permettent de transférer d'agent à agent le risque des entreprises.
A ce titre, comme principaux instruments de couverture optionnels, on note : le CAP, le FLOOR, le COLLAR, le SWAPOPTION



1. LE CAP

1.1 Définition

Si un emprunt sur la base des taux du marché semble intéressant, il ne faudrait pas ignorer la notion de complexité de l'environnement, et par conséquent l'omniprésence du risque. A ce sujet, il ne faudrait pas négliger le risque d'une hausse des taux d'intérêt, car de ce fait, les charges d'intérêts seront à la hausse également dans le futur. C'est dans cette dynamique que l'achat d'un CAP, permet de se protéger d'une éventuelle hausse des taux.
Le CAP est un contrat de gré à gré, entre deux contreparties, qui permet à son acheteur de se couvrir contre une hausse des taux, au-delà d'un certain niveau, appelé taux plafond, contre le paiement d'une prime. Cet instrument optionnel de couverture permet donc d'acheter le droit de mettre en place un emprunt à un taux d'intérêt maximal déterminé, à ou avant une date déterminée. A chaque date de constatation, si le taux variable est supérieur au taux du marché, l'acheteur du CAP, reçoit du vendeur, généralement la banque, le différentiel de taux, appliqué au capital nominal, et rapporté au nombre de jours de la période.

1.2 Modalités et caractéristiques

La prime du CAP est exprimée en pourcentage du nominal initial. Elle n'est pas payée en début de période, mais plutôt en fin de période.
Lors de la conclusion du contrat de CAP, les contreparties s'accordent au préalable des caractéristiques du CAP :
-La devise
-Le montant du nominal
-Le rôle de chacune des parties
-La référence de l'indice variable
-La durée
-Le taux de référence
-Le taux plafond
-La périodicité des flux
-La prime : versée en début de période

1.3 Exemple d'application

Une société Française contracte un CAP dont elle signe le contrat le 02/11/2005 pour un emprunt qu'elle souhaite réaliser d'un montant d' 1 000 000 d'euros sur une durée de deux ans. Le contrat prend donc effet un mois après, soit le 02/12/2005, jusqu'au 02/12/2007.
Le taux de référence est l'EURIBOR 6mois, avec une prime de 4%.
Les constatations ont donc lieu tous les 6 mois, en début de période.

Par exemple, à la première date de constatation, le taux du marché est supérieur à l'EURIBOR, soit EURIBOR+ 1%. Ainsi cette entreprise qui achète ce CAP, vu que le taux du marché est supérieur au taux garanti, elle reçoit le différentiel, soit 1% du capital, c'est-à-dire du montant de 1000000, rapporté au nombre de jours de ces 6 premiers mois, soit 180 jours :

Différentiel encaissé = ((1000 000 * 1%)*180) / 720 ; soit 250 euros.

2 LE FLOOR

2.1 Définition

Certes un placement sur la base des taux du marché peut être intéressant, il ne faudrait pas oublier que cet attrait peut être risqué, du fait des variations dans le futur. A ce sujet, il ne faudrait pas négliger le risque d'une baisse des taux d'intérêt, car de ce fait, les produits d'intérêts seront à la baisse également dans le futur. A la différence d'un CAP, qui permet de se protéger un emprunt quant à une hausse des taux, le FLOOR quant à lui, permet de couvrir un placement d'une baisse éventuelle des taux d'intérêt.
Même principe que le CAP, le FLOOR est un contrat de gré à gré entre deux contreparties, qui permet à son acheteur de se couvrir contre une baisse des taux, afin de couvrir un placement, sur la base d'un taux plancher, contre paiement d'une prime auprès d'un organisme financier ou bancaire . Si le taux du marché est inférieur à ce taux plancher, la banque s'engage à verser le différentiel d'intérêt, et ce pendant toute la durée du prêt.


2.2 Modalités et caractéristiques

Identique que le CAP, La prime du FLOOR est exprimée en pourcentage du nominal initial. Elle n'est pas payée en début de période, mais plutôt en fin de période.
Lors de la conclusion du contrat de FLOOR, les contreparties s'accordent au préalable des caractéristiques : la devise, le montant du nominal, le rôle de chacune des parties, la référence de l'indice variable, la durée, le taux de référence, le taux plafond, la périodicité des flux, et la prime qui est versée en début de période.

2.3 Exemple
Identique à celui du CAP, inversement


3 LE TUNNEL

3.1 Définition

Instrument financier optionnel, le COLLAR, est d'abord comme le CAP et le FLOOR un contrat de gré à gré. Sa particularité est qu'il garantit une fourchette de taux intérêt dans les limites d'un taux maximum, et un taux minimum. Il permet de se garantir un taux plafond et un taux plancher sur des opérations d'emprunt ou de placement. C'est donc une combinaison de CAP et de FLOOR. Contre le paiement d'une prime qui est réduite, ou nulle, le COLLAR garantit un taux plafond pour un emprunt, et un taux plancher pour un placement. Les taux ne peuvent donc fluctuer qu'à l'intérieur de cette marge délimitée par un taux plancher et un taux plafond
Ainsi, le COLLAR est donc une combinaison d'option de vente et d'option d'achat. Il permet d'acheter une option de vente, qui est financé par la vente d'une option d'achat. Cela explique la raison pour laquelle le coût est faible
L'acheteur d'un COLLAR, achète un CAP, à un taux déterminé, et vend un FLOOR à un prix d'exercice inférieur.
Le vendeur d'un COLLAR, vend un CAP, à un taux d'intérêt déterminé, et achète un FLOOR à un prix d'exercice qui est relativement inférieur

3.2 Modalités et caractéristiques

Idem que le CAP

4 SWAPTION

4.1 Définition

Le SWAPTION, est une option sur un swap de taux d'intérêt. C'est le croisement entre un swap de taux et une option.
A la différence du SWAP du taux d'intérêt, que nous avions vu un peu plus haut, un SWAPTION, est une option sur un SWAP de taux d'intérêt, et représente pour celui qui la détient, le droit de mettre en place une échéance donnée, un SWAP dont les caractéristiques sont déterminées dans le contrat.
L'acheteur d'un SWAPTION a le droit de conclure un SWAP de taux d'intérêt (soit changer un taux fixe en taux variable, soit un taux variable en taux fixe, ou un taux variable en taux variable), à un moment fixé dans le futur, en l'échange du paiement d'une prime.
Même principe pour le vendeur, qui s'engage. Même principe pour le vendeur, qui s'engage à recevoir une prime
On distingue deux catégories de SWAPTION :
« Une SWAPTION Receiver » : Ils donnent le droit à l'opérateur
« Une SWAPTION Payer » donne le droit, à une date et une période déterminée, de payer un taux fixe dans un contrat de swap de taux d'intérêt. C'est donc un produit optionnel qui permet de couvrir, à court ou moyen terme, un taux à court ou moyen terme

4.2 CARACTERISTIQUES

Il existe deux types de SWAPTION :

-SWAPTION type Européen (exerçable à la date d'échéance)
-SWAPTION type Américain (exerçable à tout moment, pendant leur durée d'existence)

Notons que la prime est fonction de plusieurs paramètres, qui sont : le type de SWAPTION, le taux d'intérêt d'exercice, la période de SWAP future, la date de liquidation,

Chapitre 2 : Gestion pratique du risque de taux de change

Ce chapitre retrace les concepts et outils de gestion de risque de taux de change, et la nécessité d'une gestion, à travers des instruments, afin de pouvoir mieux appréhender les rouages.

A. Nécessité d'une gestion de risque de taux de change

Le commerce internationale, étant fortement lié, et dépendant du taux de change, dès lors qu'une entreprise ou un opérateur économique opère à l'international, elle est confrontée à la notion de ce taux de change, qui est très déterminant pour ses activités.
A l'instar du marché des taux d'intérêt, le marché des changes, est également un marché qui n'est pas épargné au risque. En effet, les entreprises dès qu'elles opèrent à l'international, elles sont confrontées au taux de change, qui est le déterminant principal du commerce international. Par ailleurs, le taux de change met en exergue un véritable marché, celui des changes, qui est également confronté à une volatilité des cours de devises à long terme, qui s'explique par la parité du pouvoir d'achat et le statut des relations économiques (économiques, financières, et monétaires), entre un pays et un autre pays étranger. En d'autres termes, les déficits commerciaux et courants qui évaluent la parité de pouvoir d'achats entre les états sont d'une part à l'origine de l'instabilité des taux et d'autre part, l'instauration d'un flottement de monnaies depuis les années 1970, et l'inflation induite. A court terme, des facteurs financiers tels les politiques économiques, et les actions des autorités monétaires.
Cependant, cette instabilité des taux affecte tous les acteurs de ce marché, les opérateurs économiques, les touristes, les entreprises, les institutions.
Au niveau des entreprises, champ d'étude de notre recherche, ces fluctuations représentent deux types de risque : le risque de transaction, et le risque de perte de compétitivité.
Le risque de transaction : les opérations internationales d'importation/exportation, comportent généralement des délais de paiement ou de règlement. Pendant ces délais, l'instabilité des taux de changes peut affecter plus ou moins le montant des factures qui seront converties en monnaies locales, on parle de risque de transaction
Le risque de perte de compétitivité : le risque des taux de change peut affecter plus ou moins la compétitivité de nos produits, qui peuvent être plus ou moins chers pour nos acheteurs étrangers, selon la monnaie de ces derniers : on parle donc d'un risque de perte de compétitivité.

Ainsi, face à ces risques éventuels sur ce marché des changes, il existe à l'instar des autres marchés, des techniques, des outils et instruments, qui permettent aux entreprises et acteurs de ce marché, d'en atténuer les conséquences de cette variation des taux de change.
Ces techniques consistent à réduire ou à annuler le risqué lié aux positions de change par le biais de méthodes internes au sein des entreprises ou externes en transférant la gestion du risque de change à des organismes financiers ou bancaires.

B. INSTRUMENTS DE COUVERTURE INTERNES

Sur le marché des changes, il existe notamment des instruments de couverture, qui sont soit réalisés en interne (par l'entreprise, à travers son comité de gestion de risque) ou en externe (par des organismes bancaires, des assurances ou des cabinets...)


B.1 INSTRUMENTS DE COUVERTURE INTERNES

Dans ce paragraphes, nous déterminerons les méthodes internes, qui sont définis et établies par les entreprises en interne.

1. LE CHOIX DE LA MONNAIE DE FACTURATION



Il s'agit de déterminer la monnaie qui sera libellée dans le contrat de vente ou d'achat à l'international, entre les parties liées au contrat, c'est-à-dire la monnaie dans laquelle l'opération sera facturée. Le choix d'une monnaie par rapport à une autre permet de minimiser le risque. Deux possibilités s'offrent alors, le choix de la monnaie nationale ou le choix d'une devise étrangère. Pouvoir choisir la monnaie qu'on trouve idéale, peut être fonction de son pouvoir de négociation, sa notoriété, son influence dominante. La monnaie choisie, pourrait être favorable ou défavorable pour l'une ou l'autre des parties, ou également les deux parties. Dans la généralité des cas, les PME, préfèrent facturer leurs exportations ou régler des factures dans la monnaie locale, qui par conséquent fait peser des risques pour la partie étrangère. Ainsi, l'entreprise étrangère pourrait accepter cette monnaie locale comme choix de la monnaie de facturation, à condition, que l'autre partie soit en position de force (prix intéressants, délais de règlements raisonnables, qualité irréprochable, service après vente ), ou propose des services en plus comme le transport à ses frais, la maintenance...
Cependant, au niveau de la facturation du choix de la devise, il peut s'avérer que la devise choisie, ne soit la monnaie locale de l'une des parties. On peut donc choisir une devise, selon certains paramètres. Entre autres, la législation des changes d'un pays, la localisation géographique (le cas de certains pays regroupés au sein d'une monnaie commune), ou les difficultés pour se procurer une devise auprès des banques dans certains pays.
Cependant avant de choisir la monnaie qui serait profitable pour l'une ou l'ensemble des parties, il revient de façon idéale, à peser le pour et le contre. Cette technique présente donc des avantages et des inconvénients pour ces parties.


1.1 Avantages :

Facturation en monnaie locale :
Le risque de change est inexistant : vous connaissez le montant exact de l'encaissement dès la conclusion du contrat.
La facturation en monnaie nationale offre des facilités au niveau comptable. Les opérations avec l'étranger sont comptabilisées comme des opérations nationales.
L'entreprise peut éviter une réduction potentielle de sa marge bénéficiaire suite à une évolution défavorable des cours de change.
Facturation en devise :
L'acheteur dispose d'une base de comparaison en ce qui concerne le prix.
Des financements en devises à taux attractifs sont possibles.
La facturation en devises donne une image de professionnalisme.
Concéder la facturation en devises peut donner la possibilité de négocier sur un autre point important du contrat (comme, par exemple,  la loi et le tribunal compétent en cas de litige).
L'entreprise peut bénéficier d'une évolution favorable des devises.

1.2 Inconvénients :

Facturation en monnaie locale :
Il y a transfert du risque de change sur l'autre partie, élément qui peut bouleverser le rapport de force dans la négociation.
La négociation peut s'avérer difficile suite à la méconnaissance du cours de la monnaie de transaction.
Perte potentielle liée à une évolution favorable de la monnaie étrangère qui aurait été choisie pour le contrat.
Une tarification en monnaie nationale est souvent accompagnée de clauses d'indexation rendant la protection illusoire.
Facturation en devise :
Une  politique de gestion du risque de change peut devoir être mise en place.
La facturation en devises apporte des lourdeurs comptables, les comptes clients se présentant en devises
L'entreprise peut souffrir d'un bénéfice réduit suite à une variation des cours de change non-avantageuse ou encore au coût de la protection de change.

2. LE TERMAILLAGE

Le termaillage est une technique de couverture, qui permet d'influencer les encaissements et décaissements des devises étrangères, selon l'évolution anticipée des cours sur le marché des changes, en les accélérant ou les retardant, dans le respect des clauses de ce contrat.
Cette technique permet de faire varier les dates ou délais de paiement, afin de bénéficier de l'évolution des cours à son profit. Il est caractérisé par un décalage des dates de paiement essentiellement
Ainsi, lorsqu'un exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il retarde la date de règlement de sa créance. Par contre, lorsqu'il anticipe une dépréciation de la devise, il accélère la date de règlement.
Inversement pour l'importateur, lorsqu'il anticipe une appréciation de la devise dans laquelle il achète une marchandise, il anticipe son règlement. Et quand il anticipe une dépréciation de la devise d'achat, il retarde le décaissement.
L'inconvénient de cette technique, c'est qu'elle peut engendrer des couts financiers en termes de trésorerie pour l'une des parties, au profit de l'autre, et par ailleurs, affecter les relations commerciales entre les acteurs.

3. LES CLAUSES D'INDEXATION

Pour se protéger contre des variations de la devise de facturation, il existe des clauses, appelées clauses d'indexation, qui permettent aux deux parties, acheteurs et vendeurs, de prévoir de façon contractuelle les modalités du risque de changes.
Ainsi, il existe donc un bon nombre de clauses à ce sujet, dont on ne pourrait pas idéaliser l'une ou l'autre, mais qui, par contre permettre d'atténuer les conséquences.
Les principales clauses d'indexation, les plus fréquemment utilisées sont :

3.1 Les clauses d'adaptation des prix, proportionnelles aux fluctuations des cours de change :
Au moment de la signature du contrat, détermine la valeur des marchandises, dans sa monnaie locale. Si le coût de facturation de la monnaie augmente, le prix de l'exportation est augmentée pour l'acheteur, sur la base du nouveau taux de change, et c'est lui, qui supporte donc le risque de change.

3.2 Les clauses d'indexation « tunnel » :
Acheteur et vendeur, fixent une limite de taux de variation de la monnaie de facturation, c'est-à-dire un cours de change minimum, et un autre maximum, dans laquelle, toute variation dans cette fourchette, n'a aucun incidence sur les prix. Par contre en dehors de cette limite, le prix est revu soit à la hausse ou à la baisse, selon les clauses du contrat, proportionnellement à ladite variation.

3.3 Les clauses de risque partagé :
Dans ce contrat, il est question de la solidarité des acteurs (acheteur et vendeur), quant au partage du risque de fluctuation des cours.

3.4 Les clauses multidevises :
Ces clauses permettent de libeller le montant de l'opération en plusieurs devises, et c'est à l'échéance du contrat, que l'une des parties choisit la devise de règlement.

3.5 Les clauses d'indexation sur une devise ou un panier de devise :
Dans cette clause, les parties déterminent une devise tierce, qui sera la devise de facturation. Cette clause répercute le risque de change sur les deux parties

3.6 Les clauses d'option de devises :
Elles permettent de se fixer sur un commun accord, une autre devise, dans la mesure ou la devise du contrat, de départ, serait supérieure ou inférieur à un certain cours de change. Ainsi, si la devise de contrat est en dehors d'un certaine limite de variation, la nouvelle devise de facturation est serait l'autre devise, qu'on pourrait appeler devise secondaire.


Ainsi, nous avions pu énumérer une panoplie de clauses, qui permettent d'atténuer le risque, l'annuler ou le partager entre les acteurs. Cependant l'une ou l'autre de ces clauses, pourrait être favorable ou défavorable pour l'une des contractants de ce contrat. Il revient donc à pouvoir peser le pour et le contre de chacune des clauses avant de déterminer, celle qui permettrait de couvrir son opération, en tenant compte de plusieurs éléments : l'anticipation et l'évolution historique des coûts, la monnaie de facturation, le laps de temps entre la signature du contrat de vente ou d'achat et la date de règlement...



4. LES COMPENSATIONS INTERNES

Ils représentent un instrument de couverture selon lequel les entreprises compensent leurs encaissements et leurs décaissements dans une même monnaie, dans le but de limiter ou atténuer le risque de change. Cette technique consiste à supprimer les transferts de devises inter-sociétés, en rationnalisant les flux d'entrées et de sorties de devises à l'intérieur.
Par conséquent le règlement d'une devise sera affecté au paiement d'une dette, dans la même unité monétaire. Ainsi, l'entreprise, afin de disposer de d'entrées pour régler les sorties, doit par ailleurs agir sur les délais de paiement, et dates de règlement.
Aussi, elles peuvent consister à procéder à une compensation des positions de change réciproques entre deux entités d'un même groupe, généralement des multinationales

5. LES SWAPS DE DEVISE

Un swap de devises est un instrument financier grâce auquel deux opérateurs, soit un importateur ou exportateur par exemple, procèdent à des échanges de capital et de taux d'intérêt dans deux devises différentes, et s'engagent contractuellement à effectuer de façon régulier des paiements qui correspondent aux intérêts, et à se rendre le montant échangé au terme de la période. Dans la pratique, la banque interagit dans ce système en tant qu'intermédiaire

B.2 INSTRUMENTS DE COUVERTURE EXTERNES

En plus des instruments de couverture internes, il existe également des instruments externes, qui sont élaborés et mis en place en externe, par d'autres structures, autre que l'entreprise.

1. L'ASSURANCE CHANGE

Définition et caractéristiques

Ce sont des assurances que des organismes externes proposent aux entreprises pour leur permettre une couverture quant à leurs opérations d'exportations ou d'importations. Ces assurances ont pour objectif de protéger les entreprises, quant à des variations des cours de change, qui peuvent leur être défavorables. Ces assurances sont générales et variées. Elles peuvent concerner des opérations ponctuelles ou également régulières. Elles peuvent aussi couvrir des opérations de paiement depuis la signature du contrat, jusqu'à la date de règlement. Comme toutes assurances, elles comportent des clauses, sur une base contractuelle, qui permettent de bénéficier d'un cours favorable, ou aussi d'un cours garanti. Ces polices d'assurance de change, permettent de conserver la maîtrise du risque de change, sans être engagé, si l'offre n'est pas retenue, tout en profitant d'une évolution favorable de la devise.
2. LA COUVERTURE SUR LES MARCHES DE CHANGE A TERME

1. Définition et caractéristiques

Cette technique est la technique la plus utilisé par les entreprises, pour essentiellement des raisons de simplicité. Elle est basée sur un échange de devise entre contre une autre, autour d'un cours comptant fixé avec livraison simultané, à une date convenue.
Deux options sont donc possible :
L'achat à terme (pour couvrir des importations) :
Un importateur pour se couvrir contre un risque de change, lié à une appréciation d'une devise, achète à terme des devises correspondant au montant qu'il doit à l'exportateur, et sait donc avec précision le montant qu'il devra payer à terme, sur la base d'un cours à terme acheteur dont la formule est la suivante.
Soit A et B, deux devises différentes

1 + ((nombre de jours * taux acheteur B)/360)

1 + ((nombre de jours * taux vendeur A)/360)


CAT A/B acheteur = spot A/B acheteur *

La vente à terme (pour couvrir des exportations) :
Un exportateur pour se couvrir contre un risque de change, lié à une dépréciation, d'une devise vend à terme à sa banque la créance qu'il doit recevoir de l'importateur, ainsi il fixe le montant qu'il devra recevoir à terme dans l'unité monétaire nationale, sur la base d'un cours à terme vendeur dont la formule est la suivante.
Soit A et B, deux devises différentes
CAT A/B vendeur = spot A/B vendeur *

1 + ((nombre de jours * taux vendeur B)/360)

1 + ((nombre de jours * taux acheteur A)/360)



Cette couverture, revient à fixer à une date présente, c'est-à-dire aujourd'hui, des cours de change à une date future, soit en vendant ou achetant à terme des devises auprès d'une banque. Cependant ces contrats sont des contrats fermes, et l'importateur/exportateur ne peut bénéficier d'une évolution favorable des cours.
En termes de commerce international, cet instrument de couverture est le plus utilisé, et par conséquent comme les autres instruments, présente des avantages et des limites.

1. Avantages :
Se couvrir sur le marché de change à terme, permet de se fixer un cours garanti à l'avance, et n'engage aucun suivi administratif. Aussi cette technique est très souple, puisqu'elle permet de se couvrir sur de nombreuses devises.

2. Inconvénients :
Cette technique est basée sur un contrat ferme, qui ne permet donc pas de bénéficier d'une évolution qui pourrait s'avérer favorable. Il n'ya donc pas de négociation, même au niveau du cours qui est déjà garanti. Il revient donc d'assumer ses engagements sans aucune négociation ou remise en cause.
Cette technique présente aussi un risque dans une certaine mesure, en cas de non paiement par exemple de l'acheteur ou d'une résiliation du contrat, qu'on appelle risque de retournement du terme. C'est le cas d'un contrat établi en devises qui a été conclu entre un acheteur et un vendeur pour une marchandise, avec un délai de paiement. Ainsi pour se protéger, le vendeur vend à sa banque des devises qu'il doit normalement recevoir comme convenu le jour de règlement, et à ce jour, l'acheteur refuse de payer la marchandise ou résilie le contrat. Malheureusement la vente de devise réalisée avec la banque est un contrat ferme et à terme, et si la devise s'apprécie sur le marché, il est fort possible que le vendeur en question soit obligé d'acheter au comptant des devises à un prix plus élevé que celui stipulé dans le contrat de vente à terme à la banque pour assumer sa responsabilité vis-à-vis de la banque

3. Exemple

Prenons le cas d'une entreprise Française spécialisée dans la fabrication d'huile, et qui importe des graines à une entreprise Américaine.
Elle effectue une commande de 2 000 000 USD. Sur le contrat, le délai de règlement est estimé à 3 mois.
Les cours sur le marché sont les suivants :
Cours au comptant EUR/USD : 1,1550 - 1,1555
Cours à 3mois EUR/USD : 1,1530 - 1,1535
L'importateur Français décide de se couvrir à terme, et achète auprès de sa banque des dollars USD à la banque. Il s'assure donc d'un montant à payer : 2000000/1,1530 = 1734605.
Si deux mois plus tard, le cours est 1,1535EUR/USD, l'importateur aurait payé aux Américains 2000000/1,1535 = 1733853, ainsi, il aurait réalisé une perte, car ce montant serait supérieur à celui qu'il s'était engager à payer à la banque
Par contre si deux mois plus tard le cours est 1,1525, l'importateur aurait déboursé vis-à-vis de l'exportateur 2000000/1,1525 = 1735357. Ainsi, il aurait réalisé un gain, car ce montant serait inférieur à celui qu'il s'était engagé à payer à la banque.

Cet exemple permet donc de voir dans quelle mesure la couverture à terme selon l'évolution des cours pourraient être favorable ou défavorable.

3. LA COUVERTURE SUR LE MARCHE MONETAIRE

1. Définition et caractéristiques

La couverture sur le marché monétaire s'effectue à travers deux voies : les emprunts ou les prêts en devises, afin de pouvoir équilibrer les positions de change, selon une importation ou une exportation.
Les prêts en devises :
Ils permettent à un importateur qui a une position courte en devises (c'est-à-dire un excédent de dettes en devises), d'acheter des devises sur le marché par emprunt, et par la suite de les placer jusqu'au jour d'échéance du contrat d'importation. En d'autres termes, prenons le cas d'une entreprise Européenne, qui souhaite acheter à terme des dollars pour couvrir son risque sur des importations à des fournisseurs Américains payables dans 3 mois. Acheter à terme des dollars équivaut pour elle à vendre des euros contre des dollars. La banque doit donc garantir un cours pour ces euros qu'elle achète à son client. Pour garantir ce cours aujourd'hui, tout en évitant de subir un risque de dépréciation future de l'euro contre le dollar, la banque va réaliser les opérations suivantes, pour l'importateur Européen :
Emprunter aujourd'hui des euros sur 3 mois.
Changer immédiatement ces euros contre des dollars
Placer les dollars obtenus sur six mois.
A l'échéance, la banque va récupérer les dollars placés et les livrer à l'importateur.

Les emprunts en devises ou avances en devises :
Pour un exportateur qui a une position longue en devise (c'est-à-dire qu'elle a un excédent de devise en créance), va emprunter sur le marché des devises correspondant à une créance qu'il doit recevoir de la part de son client, et les vendre dur le marché comptant pour obtenir de la monnaie locale

2. Exemple

Prenons le cas d'une couverture sur le marché monétaire, concernant un exportateur
Une société Française qui souhaite se couvrir quant à des ventes d'une valeur de 1000000 USD aux USA payables sur 6 mois.
Cours comptant USD/EUR : 0 ,80192  / 0,80353
Taux du dollar 6 mois: 4,25% / 4,3%
Taux de l'euro 6 mois: 2,75% / 2,8%
Ainsi, l'exportateur va emprunter des dollars pour 6 mois. Quelle somme doit-il emprunter pour avoir à terme 1000000 USD ?
Dans un premier temps, la banque va emprunter des dollars, c'est-à-dire les acheter au cours vendeur, qui est de 4,3% :
La somme à emprunter est : 1000000/ (1 + (180*4,3%)/360)) = 978952 USD
Ensuite elle va changer cette somme contre des euros : 978952 * 0,80353 = 786618 EUR
Et après, elle va placer les euros sur le marché, la somme rapportée sera la suivante :
786618 * (1 + (180 * 2,75%)/360 )) = 797433,9975 EUR

Cependant le recours à ce moyen de couverture sur le marché monétaire, est fonction de plusieurs paramètres, principalement la position de change en devise, afin de d'équilibrer sa trésorerie en devise, et pouvoir gérer les excédents de dettes ou de créances. Au delà de cet aspect de position de change, il ya aussi le différentiel de taux d'intérêt entre le financement en devise et celui dans la monnaie locale. Si ce différentiel est trop important l'opération ne vaudra sans doute pas la peine d'être mis en place, le cours de change réellement supporté par l'entreprise étant trop important alors.

4. LES OPTIONS DE DEVISE

1.Définition
Au niveau des options de devises, on distingue les options d'achat et les options de vente de devises.
L'acheteur d'une option de devises, acquiert le droit et non l'obligation d'acheter un certain montant en devises à un prix déterminé à l'avance, appelé prix d'exercice jusqu'à ou à une certaine échéance, qu'on appelle date d'exercice, contre le paiement d'une prime.
Le vendeur d'une option de devises, acquiert le droit et non l'obligation de vendre un certain montant en devises à un prix déterminé à l'avance, appelé prix d'exercice jusqu'à ou à une certaine échéance, qu'on appelle date d'exercice, en encaissant une prime.
Lorsque l'option ne peut qu'être exercée à échéance, on parle d'options Européennes. Les options Américaines, sont celles qu'on peut exercer à tout moment pendant toute la durée de vie du contrat jusqu'à échéance.
Le droit d'acheter une devise s'appelle un Call, et le droit de vendre une devise s'appelle un Put. Une option que ce soit pour un Call ou un Put, peut être dénoué en trois voies :
L'acheteur de l'option peut abandonner son option s'il trouve avantageux pour lui d'acheter ou de vendre des devises sur le marché des changes.
Par contre il peut exercer son option, s'il trouve désavantageux pour lui de se tourner vers le marché des changes pour acheter ou vendre des devises.
Si l'entreprise n'a pas encore exercée son opération commerciale, et que celle l'option a encore une valeur positive, il peut alors vendre cette option.

Dans le cadre des opérations d'importation/exportation, un importateur qui souhaite se protéger d'une évolution du cours de la devise dans laquelle il est facturé, achète une option d'achat de devises.
L'importateur peut exercer son option, selon son gré, si le cours de la devise a fortement évolué à la hausse, et est supérieur à celui de l'option. Par contre, si le cours de la devise, est en baisse par rapport à celui de l'option à l'échéance ou une certaine période de l'échéance, il n'a donc pas intérêt à exercer son option.
Un exportateur achète quant à lui une option de vente de devise pour se protéger quant à une baise de la devise dans laquelle est facturé le client. Si le cours de la devise a augmenté, et qu'il est au dessus de celui de l'option, il a intérêt à exercer son option. Par contre, si le cours de la devise est en dessous de celui de l'option, il n'a pas intérêt à exercer son option, et à se tourner sur le marché comptant pour changer ses devises.
On pourrait en quelque sorte assimiler l'option à un « joker ».

Comme nous l'avions vu, un peu plus haut, les options sont articulées autour d'un prix, qui correspond à la prime, qui est composé de leur valeur intrinsèque et de leur valeur temps.
La valeur intrinsèque est la différence entre le prix d'exercice et le prix de l'actif sous-jacent, c'est-à-dire la devise. Cette valeur n'est jamais négative. Cependant, si le prix d'exercice d'un call est supérieur ou inférieur au prix du support, la valeur intrinsèque est donc nulle.
La valeur temps représente la probabilité de gain de la valeur intrinsèque. Cette valeur temps représente le risque pris par le vendeur. Plus l'échéance est lointaine, et plus la devise est volatile, plus la valeur temps est importante

2. Exemple :
Prenons le cas toujours d'un importateur Français qui souhaite se couvrir d'une appréciation du dollar vis-à-vis de l'euro par le biais d'une option d'achat qu'il achète. Il achète des matières premières pour 1000000USD payables sur 3 mois
Les conditions de l'option sont :
Prix d'exercice : 1EUR = 1,500 USD
Echéance 3 mois
Prime : 2%

Pour bénéficier de cette option, l'importateur va payer une prime qui correspond à 3% de l'opération. Ce qui revient à :
1000000*2% = 20000 USD, et équivaut à 20000/1,5 = 13333 EUR.
L'importateur va donc supporter un cours maximal, qui correspond au montant de la commande renvoyé en euro, au cours dont il pourra bénéficier par le biais de cette option, plus la prime
Coût maximal = 1000000/1,5 + 13333 = 680000EUR
A l'échéance, trois cas peuvent se présenter à lui, une appréciation ou dépréciation du dollar, ou le dollar reste échangé
Le dollar s'apprécie : 1EUR=1,45 USD, 1000000/1,45 = 689655EUR. Ce montant étant supérieur au coût maximal, il a donc intérêt à exercer son option, afin d'éviter une perte
Le dollar se déprécie : 1EUR = 1,6 USD, 1000000/1,6 = 625000 EUR. Ce montant inférieur au coût maximal, l'importateur n'exerce par son option, et achète plutôt le dollar sur le marché comptant
Le dollar reste inchangé : Il est indifférent quant à exercer ou pas l'option.

Ainsi, selon l'évolution du cours, il peut être bénéfique ou pas d'exercer l'option.

5. LE CONTRAT DE CHANGE A TERME AVEC PARTICIPATION

1. Caractéristiques

Le contrat de change à terme avec participation, est un contrat de change à terme avec lequel l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de change.
La particularité de ce contrat se résume autour de deux éléments principaux :
Un cours de change garanti, en cas d'une évolution défavorable.
Un pourcentage de participation, qui permet à concurrence de ce pourcentage de bénéficier de l'évolution favorable des cours, qui est fixé par la banque, mais généralement l'exportateur fixe le taux de participation.
A la différence des options de change, il n'est pas question de primes à payer.

2. Exemple

Prend le cas d'un exportateur Européen qui souhaite se protéger quant à une dépréciation de l'euro vis-à-vis du dollar.
Les conditions du contrat sont les suivantes :
Cours à terme : 1 USD = 0,85 EUR
Cours garanti : 1 USD = 0,80 EUR
Taux de participation : 65%
Echéance 3 mois
Si dans 3 mois, le dollar s'est déprécié par rapport à l'euro 1USD = 0,7 EUR, l'exportateur vend ses dollars au cours garanti : 1 USD = 0,80 EUR
Par contre, si le dollar s'est apprécié : 1USD = 0,9 EUR, l'exportateur vendra ses dollars au cours garanti, plus le taux de participation : 0,8 + (0,65 * (0,9 - 0,8)) = 0,865

Ainsi, il vend ses dollars à un taux plus intéressant.

TROISIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA GESTION DU RISQUE DE TAUX D'INTERET ET DE CHANGE A TRAVERS UNE ENTREPRISE IVOIRIENNE ETUDIEE


Afin de mieux cerner la dynamique de la gestion des risques de taux d'intérêt et de change, nous établirons un lien entre le modèle théorique, et le modèle pratique, à travers le cas d'une entreprise sur laquelle notre étude a été réalisé. Ce lien nous permettrait de voir dans quelle contexte, de façon réelle les outils et modèles de gestion de risque sont appliqués, et avec quels processus décisionnels

Chapitre 1 : Contexte économique de la Côte d'Ivoire


Ce chapitre décrit le cadre conceptuel des politiques économiques et extérieures de la Côte d'Ivoire, et également les réalités du système bancaire, qui est au coeur des taux d'intérêt et de change

A. Politiques économiques et extérieures de la Côte d'Ivoire

La politique monétaire et la politique de crédit sont conduites au niveau régional par la BCEAO, dont les missions principales sont de préserver la parité entre le franc CFA et l'euro et de contrôler l'inflation. Les politiques monétaires pratiquées dans la zone sont donc rigoureuses, à l'image de celle de la BCE (Banque centrale européenne), avec un niveau approprié de réserves de change. La seule différence est que dans sa politique monétaire, la BCEAO tient compte de la situation économique de ses pays membres. En effet, elle reste attentive à l'évolution prévisible de leur situation économique et financière, en particulier à l'impact des cours du pétrole sur les prix intérieurs au déroulement des campagnes agricoles, à la tendance des crédits à l'économie et à la situation de liquidité. En2005, les autorités monétaires ivoiriennes ont adopté une politique monétaire prudente tout en créant des conditions favorables au financement de l'économie.
Au niveau des échanges internationaux, depuis l'avènement de la crise économique et politique de la Côte d'Ivoire en 2002, les échanges extérieurs étaient au ralenti. La reprise de ces échanges s'est confirmée en 2005. Malgré cette reprise les exportations et les importations réalisées par les entreprises, ont connu une baisse significative de plus de 30%


B. Système bancaire Ivoirien



L'assainissement du système bancaire est manifeste, comme la montre la forte réduction des crédits en souffrance, la baisse du ratio provisions sur total du bilan. La restructuration a été consolidée par la reprise de la croissance. Toutefois, le système bancaire est encore en cours d'assainissement. Pour preuve, il obtient encore des résultats négatifs jusqu'en 1996.

Le retour de la croissance a donné lieu avant tout à une reprise des crédits à court terme et, parmi ceux-ci, plus particulièrement des crédits de campagne. Alors que les encours de crédits totaux n'augmentaient que de 0,4 pour cent ceux des crédits de campagne croissaient de 16 pour cent en 1996. Ils ont été multipliés par 3,1 entre décembre 1993 et décembre 1997 où ils constituent 20 pour cent des crédits à l'économie. Puisque l'économie de la Côte d'Ivoire est basée sur le café caco, il apparait réellement que les grosses opérations de financement, tant sur le marché monétaire que le marché des changes, relèvent des entreprises de ce secteur. Cependant, les risques ont, semblent- il, été mal évalués, donnant lieu, de la part des quatre plus grandes banques du pays , à des octrois de prêts à des opérateurs se révélant non solvables. Seules les opérations menées par des grandes entreprises modernes ayant une rentabilité assurée à un horizon de 1 à 2 ans sont financées, les opérations d'investissement de long terme sont donc quasiment exclues de leur portefeuille.

La plupart des opérations d'investissement sont donc financées par des banques étrangères non implantées en Côte d'Ivoire. De fait, les PME-PMI ne disposent pratiquement pas de structures de financement.

De part l'absence de concurrence entre elles, les banques ne sont pas incitées à baisser

Le coût du crédit, ce dernier restant, en termes réels relativement élevé52. Les taux débiteurs ne suivent pas la baisse du taux d'escompte, et l'écart entre les taux débiteur et créditeur a

augmenté malgré une baisse du coût d'intermédiation. La politique de financement de l'économie du système bancaire ivoirien n'est donc pas innovatrice, préférant, malgré les risques encourus, se porter massivement sur le financement des campagnes de cacao, et privilégier les prêts à court terme.

Même si le tissu bancaire est relativement dense en comparaison d'autres pays africains, les instruments financiers demeurent limités et les banques souffrent d'une insuffisance de collecte de liquidité, et présentent par ailleurs des faiblesses qui sont les suivantes :
La concentration de l'activité bancaire sur les 4 plus grandes banques du pays
Les deux plus grandes banques comptent pour presque la moitié de l'activité totale
La concentration sectorielle des risques sur les PME
La prédominance du financement de l'industrie du café et du cacao

La concentration sur les grandes entreprises, et sur les activités à court ou moyen terme


Afin de mieux cerner le contexte économique de la Côte d'Ivoire, référons nous aux indicateurs clés de l'économie

A travers des chiffres clés de l'économie Ivoirienne

Chapitre 2 : Historique et présentation de la SAPH

2.1 PRESENTATION DE LA SAPH

La Société Africaine de Plantations d'Hévéa (SAPH), est une grande entreprise Ivoirienne, spécialisée dans la production et l'achat d'hévéa. Elle est une filiale de la Société Internationale des Plantations d'Hévéa (SIPH) et également numéro 1 de son secteur d'activité, avec un chiffre d'affaires de 94 500 000 euros (soit 62 milliards de f cfa), un résultat d'exploitation de 19 milliards de fcfa , et une production annuelle de 6000 tonnes de caoutchouc, à laquelle s'ajoutent 7700 tonnes de caoutchouc naturel, achetées aux producteurs locaux indépendants.
La SAPH a été créée le 29 décembre 1956. Elle a été reprise en juillet 1999 par le Groupe SIFCA, à travers ses filiales OMNIPAR et SIPH.
Société inscrite à la cote officielle de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d'Abidjan (BRVM), la SAPH dispose de quatre principaux complexes agro-industriel disposant chacun de plantations et d'usines de traitement : Toupah, Bongo, Yacoli et Rapides Grah. Ces plantations représentent 21.900 ha.
Pour optimiser ses capacités de productions installées, la SAPH achète auprès de milliers de planteurs indépendants, environ 60% de ses besoins en matière première. Leader de l'hévéaculture en Côte d'Ivoire et en Afrique, la SAPH a participé à tous les programmes gouvernementaux de développement hévéicole qui ont permis la réalisation de 25 000 ha au profit de plus de 6000 planteurs entre 1978 et 1991. La SAPH demeure le partenaire privilégié des petits planteurs grâce à son dispositif d'encadrement, réparti sur l'ensemble des bassins hévéicoles en Côte d'Ivoire.

Raison sociale : Société Africaine des plantations d'Hévéa (SAPH)
Secteur d'activité : Secteur primaire
Domaine d'activité : Production et achat de caoutchouc naturel en Côte d'Ivoire
Taille de l'entreprise: Grande entreprise
Forme juridique : Société anonyme
Capital social : 14,593 milliards de FCFA (22.247.832 euros)
Partenaire à l'étranger : MICHELIN
Chiffre d'affaire : 62 milliards de FCFA (94,5 millions d'euros)

Actionnariat :

2.2 Evolution du risque de marché de la SAPH

La SAPH, opérant sur le marché du caoutchouc, qui est une matière première très courtisé, et qui connait une demande très forte sur l'échiquier international. La demande en termes de caoutchouc au niveau de la SAPH connait une évolution de 2 à 3% par an, du fait de sa qualité au niveau Européen, qui est la plus grande zone importatrice, particulièrement en France, ou l'entreprise Michelin, spécialiste de la fabrication de pneus, représente 99% des exportations de la SAPH.
L'exploitation de l'hévéa s'exerce sur une durée de 40 ans. Cependant l'offre s'adapte à la demande avec une inertie liée à la durée d'exploitation de la période immature. Ainsi les investissements principalement réalisés par l'entreprise en terme de création de nouvelles plantations, la gestion des replantations, les acquisitions de matériels, proviennent d'emprunts au niveau de leurs banques sur le moyen et long terme. Pour ses opérations d'exportations avec son principal partenaire étranger, Michelin, notons, qu'il ya une parité entre les devises CFA et Euro.


Chapitre 3 : Description du dispositif de gestion de risque de taux d'intérêt et de change de la SAPH


A Gestion effective du risque de change.

A l'instar des autres matières premières, tels le pétrole, le café, le cacao..., le caoutchouc est côté sur la base d'une devise. Concernant, la cotation est exprimée en euro, et les ventes de la maison mère la SIPH sont également réalisées en Euro. La SAPH, dont la comptabilité est tenue en franc CFA a une parité fixe avec l'Euro. Cette notion de parité, revient à la notion de système de change fixe, que nous avions étudié un peu plus haut. Ainsi, il a été convenu entre la zone monétaire CFA, et la Zone monétaire Euro, un système de change de parité fixe (1 € = 655,957 F CFA depuis le 1er janvier 1999), qui permet donc d'éviter des fluctuations de monnaie ne perturbent le marché monétaire entre ces deux zones. Sur le marché, lorsque l'euro s'apprécie par rapport au billet vert comme c'est le cas en ce moment, leurs exportations sont lourdement pénalisées car le CFA est accroché à l'euro. Cependant les autorités ont obligation d'intervenir sur le marché des changes pour défendre la parité de leur monnaie. Cette parité, s'inscrit dans une marge de taux qui est fixé, à respecter, bien que cela peut être modifié, si la nécessité de reforme du marché l'impose.
Par ailleurs, les financements de la SAPH sont libellés en franc CFA, de même que ses comptes fournisseurs. Une éventuelle dévaluation du CFA, lui serait donc défavorable.


Définition et matérialisation du risque de change par la SAPH

C'est le risque pour la SAPH de voir sa rentabilité faillir quant à une variation des cours devises sur ses exportations en France, par rapport au franc CFA. Cette situation traduit donc une position de change défavorable en terme de devises :
-Soit dans le cadre d'une fluctuation des cours de l'euro par rapport au franc CFA. Cependant l'Euro n'est pas pris en compte du fait de sa parité fixe avec le CFA (1 € = 655,957 F CFA depuis le 1er janvier 1999)
-Soit à la suite d'un bouleversement de parité entre le CFA et l'Euro, en cas de dévaluation ou de réévaluation de l'une ou l'autre des deux monnaies.

Selon les activités de l'entreprise, sur l'ouverture à l'international, rappelons, que 99% de sa production, est destinée à l'international, et par conséquent il est question d'exportation. Le principal acheteur de l'hévéa qu'est Michelin, se trouve dans la zone monétaire Euro.
Dans la définition du besoin, au niveau de la SAPH, il revient, à déterminer les hypothèses quant aux opérations à l'exportation, et le risque de change éventuel.

Les exportations de la SAPH sont facturées en Euro

Rappelons, que sur un chiffre d'affaire de 44 420 000 F CFA, les comptes fournisseurs en devises en représentent 99%.


Les signatures de contrat avec Michelin, quant à la cadence d'approvisionnement sont régulières. En effet, les contrats d'exportation de l'hévéa sont signés une fois par an, étant donné la longue durée d'exploitation dont les productions sont à intervalle de 40 ans.

Au niveau du partenariat entre la SAPH et Michelin, on note une parfaite collaboration. La SAPH est le principal exportateur de Michelin. Michelin, est l'unique importateur de la SAPH.

Sur le marché international, la cotation de l'hévéa s'exprime en euro.

Couverture du risque de change
Selon le rapport de parité entre l'euro et le Cfa, l'évolution du cours de change est selon la limite de la marge de fluctuation, l'attitude la SAPH, est d'adopter une politique de couverture systématique. Ses flux de devises étant très importants, vu l'entière capacité de sa production qu'elle exporte en France, la proportion de son risque quant aux ventes de son produit, qui sont réalisées en euro

Nous avions vu tout au long de notre travail, dans le cadre des instruments de couverture, qu'il existe des instruments de couverture en interne, et des instruments en externe

Instruments de couverture en internes.

Les instruments de couverture en internes utilisés par la SAPH, pour y faire face à son risque de change sont : le choix de la monnaie de facturation, et le termaillage.

Le choix de la monnaie de facturation
Puisque les transactions de la SAPH, se réalisent avec une entreprise française, et du fait de la parité de l'Euro/CFA, d'où la maitrise d'une marge de fluctuation des cours, la monnaie de facturation définie par les deux parties, est l'Euro. Le choix de cette monnaie, relève de la notoriété de Michelin, qui est l'unique et importateur. Ainsi, Michelin exerce sa notoriété et son influence dominante. Cependant cette parité de monnaie, permet à la SAPH de limiter son risque de change. Selon les responsables de la SAPH, le choix de l'euro comme monnaie de facturation leur permet de maitriser leur risque de change, vu le fait, que l'euro est une monnaie stable, et dont les évolutions du cours ne les affecte dans une plus ou moins mesure.
Egalement sur le marché bancaire Ivoirien, du dire de ces responsables, l'euro est la monnaie de référence quant aux transactions internationales, et est considéré comme la monnaie de facturation et de règlement par excellence par rapport aux autres devises et donne une image de professionnalisme. Ainsi en choisissant l'euro comme monnaie de facturation, la SAPH, bénéficie d'une maitrise « absolue » du risque, car la fluctuation, se fait selon des marges, qui sont déjà définies à l'avance. Certes la facturation en euro est profitable pour la SAPH, cela, entraine des lourdeurs comptables et administratives, car sa comptabilité est tenue en CFA, et pire entrainer dans l'hypothèse d'une variation défavorable des cours, une réduction du bénéfice suite à cela.

Le termaillage

Le termaillage est un instrument qui est utilisé par la SAPH, dans le cadre de sa politique de gestion du risque de change. Ainsi, le service trésorerie et devises, à travers les études qu'elle réalise à court terme, afin d'appréhender les évolutions de l'euro par rapport au CFA, par anticipation, définit un termaillage, qui consiste à influencer les délais de paiements de la part de Michelin. Selon les clauses du contrat d'exportation, qu'elle a défini avec Michelin, il est mentionné un élément clé, qu'est le délai de paiement. Les délais de paiement sont initialement, et par convention de 6 mois. Avec le termaillage, lorsque l'euro s'apprécie par rapport au CFA, par anticipation à échéance de ces 6 mois, elle accélère le paiement dans une fourchette de 4 à 6mois. Par contre, lorsque l'euro se déprécie par rapport au CFA, elle retarde le paiement dans la limite de 6 à 8 mois. Etant donné qu'il existe des relations privilégiées entre ces deux entreprises, cette technique n'affecte en rien ces relations, tant bien même que l'entreprise Michelin est lésée.

La couverture sur le marché de change à terme

La principale couverture de change, mis en place par la SAPH, en cas d'une modification du système de parité entre l'euro et le CFA, serait la vente à terme, afin de protéger ses exportations, ce qui lui permettra de ventre à terme des euros à sa banque, qu'elle devra recevoir de Michelin, qui sera ramené en CFA.
Cependant, La parité des cours Euro / Cfa, est donc une garantie, en terme de couverture de risque de change entre les deux devises, à savoir l'Euro et le CFA

B Gestion effective des risques de taux d'intérêt par la SAPH

La SAPH, afin de réaliser ses activités d'exploitation, réalise d'importants investissements pour ce qui concerne ses plantations, financés par fond propres d'une part, et d'autre part par des emprunts contractés auprès de sa banque, la banque nationale d'investissement (BNI). Sa politique de gestion des taux est coordonnée et contrôlée de manière centralisée au sein même de l'entreprise, avec pour objectif la protection des flux de trésorerie futur, et la réduction de la volatilité des charges financières. La valorisation de ces engagements est effectuée régulièrement par la direction financière.

Définition et matérialisation du risque de taux d'intérêt par la SAPH

C'est le risque pour la SAPH de voir se détériorer sa rentabilité, suite à une variation adverse des taux d'intérêt. Essentiellement, il se manifeste lorsqu'il ya un décalage entre ses ressources et ses emplois. Ce décalage se traduit par une supériorité des emplois par rapport aux ressources, qui ce traduit par un emprunt qui est soit fixe ou révisable. La SAPH opte pour des taux fixes lorsqu'il s'agit d'opérations de financement à court terme, et des taux variables pour des opérations à long terme.
La SAPH gère ses actifs et passifs en s'efforçant de limiter son risque de taux d'intérêt. Le risque net de taux d'intérêt est géré au travers de plusieurs types d'instruments afin de minimiser les risques et impacts financiers

Les principaux outils de couverture de risque de taux d'intérêt sur des emprunts à taux variables au niveau de la SAPH, sont le FRA et le SWAP.

Tableau récapitulatif des dettes de la SAPH

Organisme Bancaire

Taux fixe/variable

Montant
(en Million de f CFA)

Durée

Variation du taux à échéance

BOAD

Fixe : 10,5%

400 

5 ans

0%

BICICI

Variable : taux du marché interbancaire (TMI)

225 

2 ans

TMI + 0,5%

SGBCI

Variable : taux du marché interbancaire (TMI)

84, 6

4 ans

TMI-30 novembre 2008


Couverture par FRA

Le 30 Avril 2000, la SAPH, représenté par son directeur financier, négocie, auprès de la BICICI (Banque pour le Commerce et l'Industrie en Côte d'Ivoire), un emprunt d'une valeur de 225 Millions de F CFA qui débute 2 mois plus tard soit le 30 Juin, qui permettront de réaliser des investissements au niveau de ses plantations d'hévéa de Toupah et Bongo (sites de culture). Ce prêt est accordée avec les caractéristiques figurant dans le tableau ci-dessus pour une durée de 2 ans, au taux du marché interbancaire (TMI), que détermine la BCEAO.
Afin de pouvoir se protéger contre une éventuelle hausse du taux, elle décide contracter avec la BOAD, un contrat FRA pour cet emprunt, référencé sur un TMI 2 ans

Pour mener cette politique de couverture quant à ce taux, qui est variable, la SAPH, a acheté un FRA à un taux garanti à 5,5%
Ainsi, le 30 Juin 2002, l'on constate sur le marché, une hausse de 0,5% du TMI, qui se fixe à 6%
Si la SAPH, ne s'était pas couvert sur cet emprunt grâce à l'achat du FRA, elle serait donc obligé de subir et assumer cette variation du taux, à la hausse, qui engendrait des conséquences sur ses résultats.
Sur cet emprunt, comme nous l'a souligné le directeur financier, l'avantage était double.
D'une part, bénéficier de la protection du contrat FRA
Et d'autre part, bénéficier également du différentiel entre le taux garanti du FRA, et le TMI.

Nous avions pu calculer le gain quant à cette opération de couverture qu'enregistre la SAPH, en nous référant au modèle arithmétique du FRA, que nous avions vu un peu plus haut, concernant les instruments de couverture.

gain =(( 225 000 000 * 24 ) * (6% - 5,5%) )/ (36000 + (24 * 6%))
= 749, 970 F CFA
Ainsi, sur cette opération de couverture, la SAPH, a réalisé un gain de 749, 970 F CFA.

A savoir, pourquoi pour cet emprunt, la SAPH, s'était couvert par le FRA, nous avions noté que les principales raisons qui ont motivé le choix de cet instrument, c'est que c'est un outil, qui à la base, leur a été conseillé par leur banque, car il couvre à 100% les variations des taux pour l'entreprise. L'autre raison c'est qu'il ne nécessité pas une prime à payer pour se protéger, et également qui est souple quant à son utilisation, et qui permet quelque soit les fluctuations du marché de protéger le financement.
Le directeur de la SAPH, nous a également fait savoir que c'est un outil qui est le plus utilisé, dans le cas des emprunts sur la base d'un taux variable.

Couverture par SWAP de taux

Le 30 Novembre 2004, la SAPH, a également contracté un emprunt dont les conditions du marché sont les suivantes auprès de la SGBCI : taux fixe à 5,5% pour un capital de 84 600 000 F CFA

Le contrat de financement auprès de son partenaire financier, qu'est la Société Générale des Banques de Côte d'Ivoire, fut signé trois mois avant, et qui est effectif depuis le 30 novembre 2004, pour une durée de 4 ans, c'est-à-dire qui prend fin le 30 novembre 2008.

Cependant, vu le contexte d'instabilité économique dans lequel la Côte d'Ivoire est plongé, depuis 2002, les responsables du département administratif et financier, émettaient des doutes quant aux évolutions que pourraient prendre les cours jusqu'en 2008, afin de pouvoir optimiser cet emprunt. C'est dans ce cadre là, que la direction, a souhaité se couvrir sur cet emprunt en essayant de modifier ce taux fixe par un taux variable, en anticipant les évolutions des taux, qui prédisaient une baisse du taux directeur au niveau de la BCEAO, situation qui lui serait avantageuse .

, Elle a donc contacté la SGBCI, afin que cette dernière puisse lui trouver sur le marché une contrepartie avec qui elle pourrait échanger son taux variable en taux fixe.
Elle a donc pu se trouver comme contrepartie, dans cette couverture par SWAP, une entreprise du même secteur d'activité qu'elle, spécialisée dans la production et la commercialisation du sucre (SUCRIVOIRE), qui sait pouvoir bénéficier du même emprunt avec les conditions suivantes :
Taux variable : TMI + 0,25% ou taux fixe à 4,75%

Ainsi, la SAPH, choisit de contracter cet emprunt au taux variable que lui propose la SGBCI , et SUCRIVOIRE, un emprunt à taux fixe. Les deux entreprises souhaitent s'échanger les taux, grâce à un contrat SWAP :

Afin, de mieux appréhender cette dynamique de flux, nous nous référons au tableau suivant :

 

SAPH

SUCRIVOIRE

Ecart

Taux fixe

5, 5%

4,75%

0,75%

Taux variable

TMI

TMI + 0,25%

0,25%


En réalisant ce contrat SWAP, la SAPH, se partage un gain avec SUCRIVOIRE, qui correspond à la différence des écarts des taux fixe et variable, soit (0,75% - 0,25%) = 0,5%.
Ainsi, la SAPH et SUCRIVOIRE, réalisent chacun un gain de 0,25%

Ainsi, grâce à ce SWAP, la SAPH, se financera avec le taux fixe de SUCRIVOIRE au taux suivant : 5,5% + (TIM -5,75%), jusqu'au 30 Novembre 2008

Ainsi, pour cet emprunt qui échoit en le 30 Novembre 2008, la SAPH, qui au départ avait contracté un emprunt à taux fixe, s'est servi d'un SWAP de taux, afin de modifier ce taux fixe, en taux variable, pour ce protéger quant à une éventuelle hausse des taux, qu'elle avait anticipé, selon l'évolution de la situation politique, économique et monétaire.

C. FORCES ET FAIBLESSES DES INSTRUMENTS DE COUVERTURE

Tout au long de notre étude sur cette problématique, il ressort des points positifs et des points faibles, quant à la gestion et l'importance accordée aux risques de marché pour la SAPH, et également les instruments, qui sont au coeur des politiques de couverture.
La SAPH, à travers son département Administratif et financier, est très sensible en ce qui concerne les éventuelles évolutions des taux relatifs aux financements. Ainsi, il a été crée un comité au sein de ce département, qui comprend des cadres financiers de l'entreprise, et les banques, quant à optimiser les politiques en terme d'emprunt et d'exportations, tout en y associant les instruments de couverture les plus adaptées.
Cependant, le système bancaire étant fragile, et relevant de celle d'un pays en voie de développement, ne développe pas et n'encourage pas tous les outils de couverture de risque de taux et de change, comme nous les avions définis, plus haut dans notre étude. A l'exception des FRA, des SWAP de taux, et les couverture à terme, qui sont les instruments les plus opérationnels sur le marché, les autres outils, en l'occurrence les produits dérivés sont encore méconnus
Au niveau du marché des changes, la parité entre le CFA et l'Euro, représente une gage de sécurité, car elle permet une maitrise des cours de change, et donc une maitrise de ses opérations au niveau de ses exportations avec Michelin, qui est également son principal partenaire étranger.
On note également d'excellentes relations de partenariat entre la SAPH et ses principaux organismes bancaires, dues essentiellement au fait, que la SAPH, est une grande entreprise, qui représente un poids important sur son secteur d'activité, et également l'économie nationale.

CONCLUSION

Parmi les principaux types de risque auxquels les entreprises sont confrontées, les risques de taux d'intérêt et de change sont des aspects à prendre en compte avec beaucoup d'attention, car les conséquences sont énormes. Les taux fixes cependant permettent d'avoir une visibilité claire sur les opérations en début comme en fin de période. Par contre les taux variables peuvent influencer positivement ou négativement les résultats. Le management des risques est aujourd'hui un des sujets importants pour aborder les questions financières, que ce soit pour des financements d'emprunt ou de prêt, ou des échanges commerciaux, ou encore des transactions. La gestion des risques est également l'une des clés majeures du succès des projets de financement.
Une gestion qui se veut optimale, se doit d'évaluer, mesurer et mettre en oeuvre des techniques et stratégies, visant à faire face au risque. Pour ce faire, les entreprises se dotent de systèmes de contrôle de gestion, interne ou externe. La mondialisation des économies, la globalisation des transactions commerciales, les échanges commerciaux, l'expansion des activités, le financement des entreprises à différents stades, l'ouverture des marchés à différents niveaux à influé une nouvelle dynamique dans le monde des affaires. Les entreprises, dans un soucis permanent de réaliser du profit, d'être plus concurrentielles tant à l'international, et dans une dimension locale, sont la plupart du temps, selon leur secteur et domaine d'activité, et leur taille, amenées à lever des capitaux, effectuer des placements, réaliser des emprunts, et également opérer avec des partenaires étrangers. Ainsi effectuer des emprunts ou des prêts, fait référence à une notion fondamentale de la finance, qu'est le taux d'intérêt. S'ouvrir sur l'international également renvoie à des transactions internationales sur la base de devises. Ainsi, à travers ce mémoire, il apparait qu'on peut gérer de façon optimale le risque de change ou d'intérêt, à travers des instruments de couverture, qui permettent de minimiser le risque, à défaut de l'annuler, et par conséquent de limiter les éventuelles pertes.
Ainsi, nous notons que la gestion de risque est une dimension majeure à prendre en compte dans le cadre de la gestion financière, vu l'impact que cela peut refléter sur les résultats de l'entreprise, quant à ses attentes. La SAPH, consciente de cet aspect a vite saisi l'importance de ce sujet, en mettant en place au sein de son département financier, une cellule chargée d'évaluer et de faire face aux risques de taux de change et d'intérêt. Dans le cadre pratique, on remarque, d'une part que les modèles et instruments de gestion de risque ne sont pas encore vulgarisés, et mis en pratique dans les pays moins avancés, comme c'est le cas de la Côte d'Ivoire, où les marchés financiers ne sont pas totalement développés, et où les relations banques / entreprises et autres acteurs financiers ne sont pas toujours les bonnes. D'autre part les outils financiers de couverture, ne répondent toujours pas au besoin de couverture, du fait de la complexité du marché et de sa systémique

Certes au niveau des instruments de couverture de risque, il y en a une multitude de méthodes, il revient néanmoins, de mettre en pratique l'outil le plus adapté, en interne, et pourquoi pas en externe selon le degré de risque, la position d'exposition et les objectifs de l'entreprise.
Cependant, la question que nous pourrions nous poser serait la suivante : Suite aux différentes crises financières, que le monde connait actuellement, ne serait il pas possible d'engager des reformes, et élaborer des modèles communs aux entreprises, dans le cadre de la globalisation, et pouvoir donc amoindrir avec assurance ces risques sur les marchés financiers, qui ne sont pas toujours maitrisables ?

ANNEXES


Tableau des emprunts

Organisme Bancaire

Taux fixe/variable

Montant
(en Million de f CFA)

Durée

Variation du taux à échéance

BOAD

Fixe : 10,5%

400 

5 ans

0%

BICICI

Variable : taux du marché interbancaire (TMI)

225 

2 ans

TMI + 0,5%

SGBCI

Variable : taux du marché interbancaire (TMI)

84, 6

4 ans

TMI-30 novembre 2008




Etats financiers

RAPPORT D'ACTIVITE DU PREMIER SEMESTRE 2008

En milliers de francs

Période

30/06/2008

30/06/2007

31/12/2007

Chiffre d'affaire net

44.240.009

31.835.853

78.410.440

Résultat d'exploitation

14.109.268

7.266.280

20.958.722

Résultat des activités ordinaires

14.007.926

7.195.969

20.771.547



BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages


· Bellalah Mondher, (2005), «  Gestion des risques de taux d'intérêt et de change », De Boeck 1ère édition

· Michel-Henry Bouchet, (2007), « Intelligence économique et gestion de risque », Pearson Education

· Hohn Hull, « Gestion des risques et institutions financières », Pearson Education

· Laribi Dohni, Carol Hainaut, (2004), « Le taux de change », De Boeck 1ère édition

· Jean-Paul Louisot, (2005), Gestion des risques, AFNOR

· Anne-Marie Keiser, (2004), « Gestion financière », Eskar Ed, 7 ème édition

· Charles de la Baume, André Rousset et Charles-Henri Taufflieb, « Couverture des risques de change et taux dans l'entreprise », Economica Paris

· Michel Levasseur & Aimable Quintart (1990): « Finance », Economica, Paris

· Jean-Pierre Patat (2002): « Monnaie, Système Financier et Politique Monétaire », 6è éd. Economica, Paris

· Philippe d'Arvisenet (2004): « Finance Internationale », Dunod, Paris

· Rapport annuel 2006 de la BOAD

· Rapport annuel 2007 de la BCEAO

· Rapport annuel 2007 de la SIPH

Sites internet

· www.bceao.int

· www.sifca.ci

· www.deloittte.com

Moteurs de recherche internet : google, yahoo

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

SAPH

Société Africaine des plantations d'hévéa, filiale de la SIPH (Société Internationale des plantations d'hévéa)

FMI

Fond monétaire international

BCEAO

Banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest

SGBCI

Société Générale des Banques de Côte d'Ivoire

BOAD

Banque Ouest Africaine de développement

FRA

Future rate agreement

TAM

Taux annuel monétaire

CFA

Communauté Financière d'Afrique

CAT

Couverture à terme

EONIA

Euro Overnight Index Average

TAG

Taux annuel glissant

TBB

Taux de base bancaire

TMI

Taux du marché interbancaire

TME

Taux moyen des emprunts d'état






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