Encadré : Test de Gregory Chow
sur la segmentation du marché
Puisque nous voulons vérifier la pertinence d'une
segmentation du marché en secteurs formel et informel, les calculs du
test de Chow se présentent de la manière suivante :
F=(SCRC-SCRNC)/kSCRNC/(nF+nI-2k)~F[k, nF+nI-2k]
Avec :
SCRNC=SCRF+SCRI
SCRC représente la somme des carrées
résiduelle dans l'ensemble du marché ;
SCRF représente la somme des carrées
résiduelle dans le secteur formel ;
SCRI représente la somme des carrées
résiduelle dans le secteur informel ;
k le nombre de paramètres estimés ;
nF le nombre d'observations dans le secteur formel ;
nI le nombre d'observations dans le secteur informel.
Par application numérique, on obtient :
F=(329,0716-285,91738)/8285,91738/(458-16)=8,339
Logarithme du revenu
Effectifs
CADRES CONCEPTUEL ET INSTITUTIONNEL
RENDEMENT DE L'ÉDUCATION SUR LE MARCHÉ
DU TRAVAIL AU CAMEROUN
Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(C.E.M.A.C)
Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliquée
(I.S.S.E.A)
Organisation Internationale
B.P. 294 Yaoundé, Tel. (237) 22 22 01 34, Fax. (237) 22 22
95 21, E-mail :
isseacemac@yahoo.fr
(République du Cameroun)
Mémoire de fin de formation présenté
par :
FOTSO SIMO Serge
En vu vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur d'Application de la Statistique
Option Gestion
Soutenu publiquement le 13 juin 2008 devant le jury
composé de :
M. OPOUMBA Marcel
Président
M. OKOUDA Barnabé
Rapporteur
M. TCHOMTHE Sévérin
Encadreur
DÉDICACE
À la mémoire de mon père,
SIMO Vivien.
REMERCIEMENTS
Ce travail, véritable aboutissement de quatre
années de formation d'Ingénieur d'Application de la Statistique
à l'Institut Sous régional de Statistique et d'Économie
Appliquée (ISSEA), n'aurait pas été mené à
son terme sans la contribution de plusieurs personnes. Nous tenons à
leur exprimer ici notre profonde gratitude.
Nous pensons tout d'abord à M. Sévérin
TCHOMTHE, notre directeur de mémoire pour avoir proposé ce
thème, pour son entière disposition à l'encadrement de ce
travail et pour son soutien moral inestimable.
À M. Djerin DJIMRABAYE et M. Symplice NGAH NGAH, nous
disons merci pour leurs critiques et suggestions.
Nous ne manquerons pas de remercier ceux qui ont bien voulu
relire ce document. Nous pensons à M. Patrick EWANE, M. Cyrille TAKAM et
Mlle Sorel KOUAM CHOMTEU.
Qu'il nous soit donné ici l'occasion de remercier M.
TALOM Jules, ma mère Madame SIMO née Irène MAMA et toute
la famille, pour le soutien et les aides reçus pour notre
éducation.
Enfin, nous exprimons notre profonde gratitude à
l'endroit de tous nos camarades de promotion et tous ceux qui de près ou
de loin ont contribué à notre formation.
AVANT-PROPOS
Institution spécialisée de la Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (C.E.M.A.C),
l'Institut Sous régional de Statistique et d'Économie
Appliquée (I.S.S.E.A.) est une institution d'enseignement
supérieur chargée de la formation des cadres supérieurs et
moyens dans le domaine de la statistique et de l'économie
appliquée. Pour le cycle des Ingénieurs d'Application de la
Statistique, la formation requiert qu'au terme de quatre années
d'études, l'étudiant(e) présente et soutienne publiquement
un mémoire de fin de scolarité. Plus qu'une exigence
académique, ce mémoire marque le début d'une initiation
à la recherche.
Consécutivement à une lecture attentive du
paysage socio-économique camerounais, notamment du système
éducatif camerounais et du marché du travail, notre choix s'est
porté sur la valeur du capital humain sur ce marché du travail.
Adoptant l'éducation, composante du capital humain, comme cadre
analytique de référence, nous avons précisément
opté pour le thème : « Rendement de
l'éducation sur le marché du travail au
Cameroun ». Ce thème s'inscrit en ligne droite avec les
préoccupations du gouvernement sur l'emploi des jeunes
diplômés et sur la valorisation de leur potentiel en capital
humain.
Il est question pour nous de mesurer l'incidence du niveau
d'éducation reçu sur le marché du travail, entre les
secteurs formel et informel. Il s'agira aussi de voir l'incidence de chaque
niveau d'instruction à travers la mesure de l'apport de chacun sur le
revenu d'activité des travailleurs et selon le type d'emploi.
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
CEMAC
|
Communauté Économique et Monétaire de
L'Afrique Centrale
|
CITE
|
Classification Internationale Type de l'Éducation
|
DSCN
|
Direction de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale
|
ECAM
|
Enquête Camerounaise Auprès des Ménages
|
EESI
|
Enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel
|
FCFA
|
Franc de la Coopération Financière en Afrique
Centrale
|
FNE
|
Fonds National de l'Emploi
|
INS
|
Institut National de la Statistique
|
IPES
|
Institutions Privées de L'Enseignement Supérieur
|
ISSEA
|
Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie
Appliquée
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Économique
|
OIT
|
Organisation Internationale du Travail
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
ONEFOP
|
Observatoire National de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle
|
PIAASI
|
Projet Intégré d'Appui aux Acteurs du Secteur
Informel
|
PNA
|
Programme National d'Alphabétisation
|
RGPH
RHDS
UNESCO
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
Ressources Humaine et Développement Social
Organisation des Nations Unies pour l'Éducation et la
Culture
|
TABLE
DES MATIERES
DÉDICACE 2
REMERCIEMENTS
3
AVANT-PROPOS
4
SIGLES ET ABRÉVIATIONS 5
TABLE DES MATIERES 6
LISTE DES TABLEAUX 6
LISTE DES FIGURES 7
RÉSUMÉ 8
INTRODUCTION 9
Première partie 9
CHAPITRE 1 : 10
SECTION 1 : RENDEMENT DE L'ÉDUCATION
10
1.1.1 RENDEMENT DE L'EDUCATION :
CONCEPTS ET DEFINITIONS 10
1.1.2 RENDEMENT DE L'ÉDUCATION :
FORMULATIONS 11
1.2.2 MODELE DE GAINS DE JACOB MINCER (1974)
12
1.2.2.1 Hypothèses du
modèle 12
CHAPITRE 2 : 14
SECTION 1 : LE SYSTEME ÉDUCATIF CAMEROUNAIS
14
2.1.1 PRÉSENTATION DU SYSTEME 14
'
2.1.2 LES DIFFÉRENTS NIVEAUX
D'ÉDUCATIONS 14
SECTION 2 : LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET LE
MARCHÉ DU TRAVAIL 16
2.2.2 LE MARCHÉ DU TRAVAIL 16
Deuxième partie 19
CHAPITRE 3 : 20
SECTION 1 : SOURCE DE DONNÉES 20
'
3.1.1 OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE
L'EESI 20
'
3.1.1.1 Objectifs de la phase 1 :
enquête sur l'emploi 20
'
3.1.1.2 Résultats attendus de
l'EESI 20
3.1.2 SYNTHESE MÉTHODOLOGIQUE
20
SECTION 2 : STATISTIQUES DESCRIPTIVES 20
'
3.2.1 VARIABLE DEPENDANTE DE L'ÉTUDE
20
3.2.2 CARACTERISTIQUES DE TENDANCE
CENTRALE ET DE DISPERSION DES VARIABLES 20
''
3.2.2.1 Caractéristiques selon le
secteur d'activité et dans l'ensemble du marché
20
'
3.2.2.2 Caractéristiques selon le
type d'emploi 21
'
3.2.3 NIVEAU D'INSTRUCTION
21
3.2.4 CORRÉLATIONS ENTRES LES
VARIABLES 22
CHAPITRE 4 : 23
SECTION 1 : TAUX DE RENDEMENT DU NOMBRE
D'ANNÉES D'ÉTUDES 23
'
4.1.1 Estimation de la fonction d'éducation
23
'
4.1.2 Estimation de la fonction des gains : test
d'endogénéité 24
'
4.1.3 Pertinence d'une segmentation du
marché : test de Gregory Chow 25
4.1.4 Estimation de la fonction des gains dans les
secteurs formel et informel 25
SECTION 2 : TAUX DE RENDEMENT DES NIVEAUX
D'ÉDUCATION 26
'
4.2.1 Rendement des niveaux d'Éducation dans
les secteurs formel et informel 26
''
4.2.2 Rendement des niveaux d'Éducation sELON
le type d'emploi 26
''
4.2.3 Rendement des niveaux d'éducation sur
l'ensemble du marchÉ 26
CONCLUSION 28
BIBLIOGRAPHIE
29
E. MANGA, Éducation et salaire au Cameroun :
quelle relation ?, 34p. 29
ANNEXES
30
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau 1.1.1 : Comparaison
des différents concepts du taux de rendement de
l'éducationTableau 2.1.1 : Objectifs du
Millénaire pour le Développement dans
l'éducationTableau
2.1.2 : Répartition de la situation d'emploi des
actifs (25-34 ans) suivant le secteur d'activité et le type d'emploi
selon leur niveau d'instruction en 2001(en %)0
Tableau 2.2.1 : Niveau d'instruction ou
de formation des jeunes (15-24 ans) selon le sexe (%)Tableau
3.2.1 : Caractéristiques des variables : durée
des études, âge, expérience professionnelle,
expérience professionnelle au carré, ancienneté et revenu
selon le secteur d'activité.Tableau 3.2.2 :
Caractéristiques des variables : durée des
études, âge, expérience professionnelle, expérience
professionnelle au carré, ancienneté et revenu selon le type
d'emploi.Tableau 3.2.3 : Revenu mensuel moyen
selon le niveau d'éducation dans les secteurs formel et informel (en
FCFA)Tableau 3.2.4 : Revenu mensuel moyen selon
le niveau d'éducation et le type d'emploi (en
FCFA)Tableau 4.1.1 : Estimation de la fonction
d'éducationTableau 4.1.2 : Estimation de la
fonction des gains avec les méthodes MCO et DMCTableau
4.1.3 : Estimation de la fonction des gains dans les secteurs
formel et informel
LISTE
DES FIGURES
Figure 2.2.1 : Évolution de
la part de la population active dans la population selon le
sexeFigure 3.2.1 : Représentation
graphique du revenu d'activité logarithmiséFigure
3.2.2 : Répartition des individus selon le niveau
d'instruction dans les secteurs formel et informel (en %)Figure
3.2.3 : Revenu moyen mensuel selon le niveau d'instruction (en
milliers de FCFA)Figure 4.2.1 : Taux de
rendement des niveaux d'éducation dans les secteurs formel et informel
(en%)Figure 4.2.2 : Taux de rendement des
niveaux d'éducation suivant le type d'emploi (en%)Figure
4.2.3 : Taux de rendement des niveaux d'éducation
(en%)
RÉSUMÉ
L'analyse du rendement de l'éducation peut susciter de
nombreuses confusions théoriques et même empirique sur la relation
éducation-revenu. Cette relation met en évidence l'influence de
l'éducation sur le marché du travail. Notre travail consiste en
l'évaluation de l'apport, sur le salaire, d'une année
d'études supplémentaire.
Pour y parvenir, nous avons utilisé le modèle de
gains étendu de Jacob Mincer (1974), outil de mesure des rendements des
investissements éducatifs. Les hypothèses ont été
les suivantes : une année d'études supplémentaire
génère un accroissement du revenu d'activité du
travailleur ; une année d'études supplémentaire
a plus d'incidence dans le secteur informel que dans le secteur formel ;
le rendement éducatif augmente avec l'obtention d'un diplôme plus
élevé et varie selon le type d'emploi. Des résultats
obtenus, il résulte que :
ü une année d'études supplémentaire
génère plus de gains dans le secteur informel que dans le secteur
formel, les taux de rendement sont respectivement de 10,45% et 5,81% ;
ü dans l'ensemble du marché, une année
d'études supplémentaire génère un accroissement du
revenu de 12,56 % ;
ü les revenus des travailleurs, ayant au moins le niveau
secondaire second cycle, sont plus du double des revenus de ceux sans niveau.
Les taux de rendement sont de 121,70% et 198,01% respectivement pour les
niveaux secondaire second cycle et supérieur ;
ü les emplois dépendants ont un taux de rendement
plus élevé que les emplois indépendants.
Mots clés : rendement,
éducation, gains, revenu, marché du
travail, formel, informel,
Dépendant, indépendant, niveau d'instruction.
INTRODUCTION
Le Cameroun, dans l'optique de sortir de la crise
économique (1986), s'est orienté vers les bailleurs de fonds
internationaux comme la plupart des pays en voie de développement. Le
recours à ces bailleurs de fonds internationaux a abouti à la
mise en place des programmes d'ajustement structurel (PAS), visant la
réduction des dépenses budgétaires de l'État. En
effet, depuis l'avènement de ces programmes d'ajustement structurels mis
en place à partir de 1987, l'État, principal investisseur a
arrêté ses programmes d'investissement public dont les
réalisations n'avaient pas eu le succès escompté, mais
représentaient plutôt des dépenses pour les finances
publiques. Ces programmes ont entraîné, avec leur arrêt,
l'abandon de nombreuses populations sans emploi. La baisse des recrutements
dans la fonction publique, les licenciements de personnel et les retraites
anticipées ont eu pour conséquence, la mise hors service de
nombreux camerounais qui n'y étaient pas du tout
préparés, et dont le seul employeur potentiel était
l'État.
Ces mesures ont toutes eu pour conséquences la
réduction de l'emploi dans le secteur formel et le développement
d'une certaine précarisation des emplois. Le secteur privé qui
devait prendre le relais de l'État se trouve en panne de création
d'emploi de telle sorte que c'est dans le secteur informel1(*) que s'orientent en
majorité les nouveaux demandeurs d'emploi dont l'une des
répercutions est le développement du sous-emploi.
Selon le rapport principal de l'enquête sur l'emploi et
le secteur informel (INS, 2005), le sous-emploi est l'un des problèmes
majeurs des travailleurs au Cameroun. Trois travailleurs sur quatre sont sous
employés, un sous-emploi qui résulte principalement d'une faible
rémunération, puisque 69,3% des travailleurs gagnent moins que le
salaire minimum mensuel légal qui est de 23 514 FCFA. Les
travailleurs sont constamment à la recherche de conditions meilleures,
cela passe par un accroissement de leur productivité. L'une des
solutions utilisées est l'accroissement du potentiel en capital humain
à travers des études supplémentaires et des séances
de formations qu'offre le système éducatif aboutissant à
un accroissement de la demande éducative.
Au Cameroun, la demande d'éducation a beaucoup
évolué. Dans les années 1960 et 1970 pour les populations,
l'école seule permet d'accéder un certain nombre de
privilèges. Sans aucun titre académique, on ne pourrait
bénéficier d'une situation matérielle et d'un rang social
assez confortable. Cette situation a conduit à un « boom » de
la demande d'éducation, reflet du modèle conçu à
l'aube des indépendances des pays d'Afrique pour relever le défi
du développement. Elle a été d'ailleurs renforcée
par la conférence d'Addis-Abeba2(*) en 1961 sur l'éducation en Afrique qui, dans sa
recommandation relative à l'économie, avait posé comme
préalable que « l'enseignement dans des conditions
appropriées doit être un investissement productif qui contribue
à la croissance économique ». Pourtant le faible
pouvoir d'achat des populations ne facilite pas l'accès à
l'éducation.
D'après les statistiques sur l'emploi et le
marché du travail au Cameroun (INS, décembre 2005), plus d'un
camerounais sur quatre n'a pas eu accès à l'instruction formelle.
En particulier, l'analphabétisme touche plus du tiers des femmes
âgées de 15 ans et plus. De 1997 à 2002, on note un recul
timide du taux d'analphabétisation qui passe de 32,5% à 26,5 %.
Les taux bruts de scolarisation sont particulièrement
élevés au niveau du primaire, en raison de la suppression des
frais de scolarité avec l'appui des bailleurs de fonds internationaux et
l'engagement de l'État à promouvoir l'éducation pour tous
dans le primaire. Cela traduit l'intérêt que porte un État
sur l'éducation des citoyens.
Des études empiriques ont été
effectuées, donc le résultat principal était la
corrélation positive entre la formation d'un individu et son revenu
d'activité. Cette corrélation est généralement mise
en exergue par une estimation des fonctions de gains sur la base de
données individuelles. Il s'agit des études menées en
1985 par Psacharopoulos, Willis en 1986 et, Guillotin et Sylvestre en
19953(*).
Au Canada, afin d'estimer la reconnaissance des études
universitaires, des Enquêtes Nationales auprès des
Diplômés (END) ont été réalisées
respectivement en 1992, en 1997 et en 2002 (RHDS, Canada)4(*). Les résultats de ces
enquêtes ont indiqué une différence de
rémunération considérable entre les personnes qui ont un
diplôme d'études universitaires et ceux qui ont un diplôme
d'études collégiales ou d'une école de métiers. Ces
enquêtes révèlent aussi qu'il existe de grandes
différences dans la rémunération des diplômés
de l'université selon la discipline.
D'après l'expérience du Canada, on peut se
demander si : de nos jours, un niveau d'éducation
élevé assure un gain conséquent dans l'emploi au
Cameroun ? En d'autres termes, y a-t-il une incidence positive d'un niveau
d'instruction élevé sur le revenu dans l'emploi au
Cameroun ? Des réponses à la question posée sont
importantes, surtout pour le gouvernement dont la planification de
l'éducation passe par la connaissance de son rendement dans l'emploi.
L'objet de cette étude est de mettre en évidence
le rôle du capital humain (niveau d'instruction, expérience
professionnelle, ...) sur le revenu d'emploi du travailleur. L'atteinte des
résultats considère que : une année d'études
supplémentaire génère un accroissement du revenu
d'activité du travailleur ; une année d'études
supplémentaire a plus d'incidence dans le secteur informel que dans le
secteur formel ; le rendement éducatif influence plus les emplois
dépendants que les emplois indépendants ; le rendement
éducatif augmente avec l'obtention d'un diplôme plus
élevé.
Pour l'analyse économétrique, les données
que nous utiliserons seront celles de l'Enquête sur l'Emploi et le
Secteur Informel (EESI) réalisée en 2005. L'approche
méthodologique consistera dans un premier temps à effectuer une
analyse descriptive dans le but de mettre en exergue les variables explicatives
du rendement de l'éducation, et dans un second temps, nous utiliserons
un modèle économétrique pour mesurer les rendements des
investissements éducatifs.
Ce travail est divisé en deux parties. La
première partie porte sur le cadre conceptuel et institutionnel. Elle
comprend deux chapitres : le premier chapitre présente les
fondements théoriques sur le rendement de l'éducation ainsi que
les modèles économétriques, le deuxième chapitre
est consacré au cadre institutionnel et au marché du travail. La
seconde partie quant à elle porte sur l'analyse du rendement de
l'éducation. Cette partie est aussi divisée en deux
chapitres : le premier indique la source des données, les
statistiques descriptives et le deuxième enfin présente le
rendement de l'éducation.
Première partie
« L'école ne doit pas être
seulement chargée de transmettre des valeurs et des savoirs, elle doit
aussi former des citoyens conscients et des futurs producteurs dans une
perspective dynamique ».
Conférence des Ministres Africains de l'Éducation
(Lagos, 1976)5(*).
CHAPITRE 1 :
FONDEMENTS THÉORIQUES SUR LE RENDEMENT DE
L'ÉDUCATION ET MODELES ÉCONOMETRIQUES
« Chaque individu choisit son investissement en
formation en comparant le coût de ce dernier à son rendement
escompté ».
Gary Becker (1964)6(*).
Afin de mieux comprendre la notion de rendement de
l'éducation, il convient d'effectuer une revue de la littérature
sur ce concept. Ce chapitre est divisé en deux sections. La
première section aborde le concept de rendement de l'éducation.
La deuxième section ressort les modèles
économétriques traitant le rendement de l'éducation.
SECTION 1 : RENDEMENT DE
L'ÉDUCATION7(*)
Dans cette section, il s'agit de décrire les rendements
de l'éducation, à partir des études menées par
certains auteurs. Elle est divisée en deux points : le premier
point est celui des définitions et le second présentent les
différentes formulations du rendement de l'éducation.
1.1.1 RENDEMENT DE
L'EDUCATION : CONCEPTS ET DEFINITIONS
Plusieurs auteurs ont effectué des investigations sur
les rendements de l'éducation en général et les rendements
économiques de l'éducation en particulier. Belzil et Hansen en
2002, indiquent dans leurs travaux que le rendement moyen de l'éducation
se situe entre 5% et 15% et dépend du pays et de la méthodologie
adoptée. Ce rendement moyen décrit l'incidence moyenne sur les
salaires d'une augmentation du niveau de scolarité d'une unité,
cette unité est généralement une année
d'études. Il peut varier d'une personne à une autre, ayant le
même niveau d'études. Cette variation est
généralement due d'une part aux différences de
capacités sur le marché du travail et d'autre part des domaines
d'études qui sont très variés.
Le taux de rendement de
l'éducation peut être analysé suivant trois aspects :
ü aspect social : le rendement
social de l'éducation est le rapport entre les
bénéfices que retire la société de
l'élévation du niveau scolaire de la population et les
coûts de financement du système éducatif. Selon l'Agence
Française de Développement(AFD), les bénéfices
sociaux prennent en compte les bénéfices privés mais
également les facteurs externes résultant de l'éducation
en termes de santé, d'hygiène, de respect de l'environnement,
d'intégration sociale ou de comportement citoyen. Cet aspect concerne
principalement la collectivité, les parties prenantes étant les
intervenants du système éducatif donc l'intérêt
cherché est le bien-être de toute la collectivité ;
ü aspect privé : le rendement
privé de l'éducation est le rapport entre les
bénéfices (revenus) que retire un individu de son parcours
éducatif et les coûts directs et indirects qui y sont liés
(AFD). Cet aspect concerne particulièrement l'individu qui paye des
frais de scolarité et des frais accessoires pour acquérir
d'autres connaissances, dans l'optique d'avoir des gains
supplémentaires;
ü aspect public : il s'agit notamment des
gouvernements qui subventionnent les études des individus dans l'optique
de prélever plus tard des impôts sur le supplément de gains
perçus par les plus instruits.
Tableau 1.1.1 : Comparaison
des différents concepts du taux de rendement de
l'éducation
AGENT
|
SOCIAL
|
PRIVÉ
|
PUBLIC
|
(La collectivité)
|
(L'étudiant)
|
(Les gouvernements)
|
Coûts directs
|
Valeur totale des dépenses en matière
d'éducation : salaires versés aux professeurs, frais d'entretien
des établissements et coût du capital
|
Valeur totale des frais de scolarité et des frais
accessoires.
|
Subventions versées aux étudiants et aux
établissements
|
Coûts indirects
|
Valeur totale des biens et services non produits
(approximée par la valeur totale des revenus bruts non perçus)
|
Revenus non perçus (nets de l'impôt) durant la
formation (coût d'opportunité) moins aide financière
à l'étudiant
|
Valeur des impôts non prélevés sur les
revenus perdus lors de la formation
|
Gains
|
Supplément de production pour l'ensemble de la
collectivité, approximé par le supplément de gains bruts
perçus par les plus instruits (comprenant l'ensemble des
bénéfices privés)
|
Supplément de gains (nets de l'impôt à
payer) perçus par un diplômé du niveau post secondaire par
rapport à un diplômé d'un niveau de scolarité
inférieur
|
Valeur totale de l'impôt prélevé sur le
supplément de gains perçus par les plus instruits.
|
Source : Lemelin (1998)
La comparaison de la rémunération prévue
au cours d'une vie selon deux niveaux différents de scolarité,
comme le secondaire par rapport à l'université, définit le
taux de rendement interne de l'éducation. Pour Pierre CAHUC et
André ZYLBERBERG, le taux interne de rendement de l'éducation se
définit comme étant la valeur maximale du taux
d'intérêt pour laquelle l'investissement devient rentable.
Après ces différentes définitions du taux
de rendement de l'éducation, le point suivant sera consacré aux
différentes formulations de ce taux tels que perçu par certains
auteurs, à l'instar de Jacob Mincer.
1.1.2 RENDEMENT DE
L'ÉDUCATION : FORMULATIONS
En général, les estimations du rendement de la
scolarisation que l'on trouve dans les ouvrages (tant celles fondées sur
les moindres carrés ordinaires [MCO] que celles fondées sur la
variable instrumentale [VI]) ne coïncident pas avec le taux de rendement
interne. Ces estimations représentent un taux de rendement brut d'une
année supplémentaire d'études, car ne tenant pas compte
des coûts directs (comme les frais de scolarité) et des
coûts indirects (coûts d'opportunité) de la scolarisation,
de l'impôt sur le revenu et de la période de travail. Comme
l'indiquent Heckman et al. (2005), bien que les ouvrages fassent état
d'un grand nombre de taux de rendement selon Mincer, il n'y a presque pas
d'estimation du taux de rendement interne de l'éducation. La principale
difficulté dans la détermination de ce taux, c'est d'effectuer
des enquêtes à passage répété,
nécessaires à la détermination de la suite des gains de
salaires dus à une année supplémentaire d'études.
(F. Vaillancourt [1995] donne des estimations de ces taux de rendement pour le
Canada en s'appuyant sur les données du recensement de 1986).
Ainsi, la formule de calcul du taux de rendement interne de
l'éducation (r) est la suivante :
C=t=1T?ùt(1+r)t
(1)
§ C représente le coût d'une année
supplémentaire d'études ;
§ ?ù1, ?ù2,..., ?ùT
représentent la suite des gains de salaires dus à une
année supplémentaire d'études.
§ L'enseignement public étant en
général subventionné par les fonds publics, dans la
pratique, on peut s'attendre à un taux de rendement du privé (les
coûts étant plus élevés qu'au public)
supérieur à celui du public.
§ Mincer aborde à travers l'estimation par les
MCO, une autre formulation de ce taux de rendement. Ce taux mesure
l'augmentation du revenu résultant d'une année d'éducation
rapportée au coût annuel de cet investissement scolaire. Ce
coût est celui de l'hypothèse selon laquelle les coûts d'une
année supplémentaire d'éducation sont exclusivement
composés de coûts d'opportunité, c'est-à-dire aux
gains auxquelles l'individu renonce en allant à l'école.
§ On obtient la formulation suivante8(*):
§
YS-YS-1YS-1=YSYS-1-1=ea0+rS+a1E+a2E2+uea0+r(S-1)+a1E+a2E2+u-1=er-1
(2)
§ A travers un développement limité
à l'ordre 1 de la fonction exponentielle, l'équation
précédente donne :
§ § r=YS-YS-1YS-1
(3)
§
YS=1+rYS-1
§ Soit
...
YS=(1+r)SYo
(4)
§ S représente le nombre d'années
d'études ;
§ YS est le revenu individuel.
§ D'après Heckman et al. (2005), le coefficient
associé au niveau de scolarité dans une équation de
régression standard Mincer est généralement
considéré comme un taux de croissance de la
rémunération propre à une personne en fonction du niveau
de scolarité, et non comme un taux de rentabilité. De plus, de
nombreux documents sur les variables instrumentales estiment des coefficients
souvent interprétés comme des mesures de la rentabilité
moyenne de l'éducation pour les personnes tenues d'aller à
l'école à cause de l'évolution des valeurs de l'instrument
utilisé, conformément à la documentation sur l'effet moyen
local du traitement (EMLT). Toutefois, comme l'indiquent Heckman et al. (2005),
les instruments différents définissent des taux de
rentabilité moyens différents, et ces taux peuvent ne pas
toujours refléter une réaction à une politique
économique significative.
§ Suite à la présentation de ces
différentes formulations, nous allons aborder quelques modèles
économétriques qui intègrent le rendement éducatif.
Ces modèles sont respectivement ceux de Ben-Porath (accumulation
optimale de capital humain) et de Jacob Mincer (modèle de gains).
§ SECTION 2 :
MODELES ÉCONOMÉTRIQUES
§ 1.2.1 MODELE DE
BEN-PORATH : ACCUMULATION OPTIMALE DE CAPITAL HUMAIN
§ Pour le problème de choix optimal des
investissements éducatifs au cours du cycle de vie, la première
et rigoureuse solution a été apporté par Ben-Porath (1967)
à travers le modèle qui porte son nom. Modèle dont le
point central c'est qu'à chaque période du temps, l'individu
investit en capital humain en fonction des coûts et des
bénéfices qui en découlent à ce stade de la
vie.
§ Dans cette sous-section, nous présenterons la
formulation de ce modèle, avec les hypothèses y
afférentes.
§ 1.2.1.1
Hypothèses du modèle
§ Les hypothèses fondamentales du modèle
sont :
§ H1 : Chaque individu partage le
temps disponible entre activité rémunérés et
production de capital humain, on fait abstraction aux activités de
loisir ;
§ H2 : Le modèle est
à rendements d'échelles décroissants, puisque les
individus rencontrent des limites pour assimiler des connaissances en un temps
très rapide.
§ 1.2.1.2 Fonction de
production de capital humain
§ Pour une période t de production, la fonction
s'écrit :
§ Qt=á(stKt)âDtã
(5)
§ Qt représente la quantité de
capital humain ;
§ St fraction du stock de capital humain
existant ;
§ Kt stock de capital humain
existant ;
§ Dt achats de biens et services
nécessaires à la production de Qt.
§ Étant donnée que la production de capital
humain et la rémunération de l'activité y afférente
ne pouvant se faire conjointement, St est aussi la proportion de
temps affectée à cette dernière production (0=st=1).
á, â et ã sont des paramètres reflétant la
capacité individuelle et les conditions institutionnelles de production
á?0, â?0 et á+â=1.
§ Ben-Porath suppose aussi que :
§ K est homogène et se déprécie au
taux exogène ä: ?Kt?t=Qt-äKt;
§ l'horizon de vie active T est exogène
(0=t=T) ;
§ les emprunts et prêts sont illimités et
s'effectuent au taux d'intérêt constant r.
§ En partant de l'égalité entre le
coût marginal de production et le prix de la demande (condition
d'équilibres du modèle de Ben-Porath), Ben-Porath arrive à
l'équation du montant optimal de capital humain à produire :
§
Qt*=á(á.âr+ä)â+ã1-â-ã(ã.w0â.Pd)ã1-â-ã[1-e-r+äT-t]â+ã1-â-ã
(6)
§ W0 est la rémunération des
services rendus par une unité de capital humain pendant une
période ;
§ Pd est le prix de la demande,
c'est-à-dire le prix maximum que l'individu est prêt à
payer pour acquérir une unité de capital. Ce prix indique sur le
marché du travail la rémunération des services fournis par
le capital humain.
§ Lorsque t augmente, et donc se rapproche de T, le prix
que l'individu consent à payer pour acquérir une unité de
stock de capital humain diminue. Cela provient du fait que l'augmentation de t
réduit le temps de profit tiré de son investissement, l'individu
vieillissant. Ainsi, il naît une tendance à diminuer le montant
des investissements au fur et à mesure qu'on vieillit. De manière
générale, les employeurs ont tendance à plus investir en
formation chez les employés les plus jeunes car le temps de
récupération de cet investissement et des gains
supplémentaires est plus élevé chez ces jeunes
employés que chez ceux âgés.
o 1.2.2 MODELE DE GAINS DE JACOB MINCER (1974)
§ Plusieurs auteurs ont effectué des recherches
dans le but de saisir efficacement la relation éducation-salaire.
Lorsqu'on cherche à mesurer le rendement de l'investissement
éducatif, la méthode la plus souvent utilisée consiste
à faire usage d'une fonction de gains. Émanant de la
théorie du capital humain, la fonction de gains de Mincer occupe une
place essentielle dans les analyses empiriques de ces rendements. Dans cette
sous-section, nous présentons la formulation de ce modèle.
§ 1.2.2.1 Hypothèses du modèle
§ Mincer dans la conception de son modèle part de
plusieurs hypothèses qui sont les suivantes :
§ H1 : les coûts d'une
année supplémentaire d'éducation sont exclusivement
composé de coûts d'opportunité, c'est-à-dire aux
gains auxquelles l'individu renonce en allant à l'école ;
§ H2 : supposer que la relation
entre les revenus et l'éducation est linéaire revient à
supposer que les chocs d'offre et de demande de travail ont les
mêmes effets sur le taux de rendement de l'éducation ;
§ H3 : le modèle suppose un
taux de rendement identique pour tous les salariés et une même
fraction de leur capacité investie à chaque niveau
d'expérience.
§ 1.2.2.2 Formulation
de l'équation
§ La formulation de l'équation semi-logarithmique de
Mincer est la suivante :
§ ln YS=a0+rS+a1E+a2E2+u
(7)
§ ln représente le logarithme
népérien ;
§ S représente le nombre d'années
d'études ;
§ E est l'expérience professionnelle ;
§ u est un terme stochastique qui représente les
éléments non observé affectant le revenu.
§ L'équation (7) qui est l'équation
standard de Mincer, ne tient compte que du nombre d'années
d'études et de l'expérience professionnelle. Plusieurs auteurs,
à l'instar de Florence Arestoff9(*) ont montré que cette équation standard
était insuffisante pour mesurer les gains. Le modèle que nous
utiliserons est le modèle de Mincer étendu qui fera l'objet de
cette section.
§ 1.2.2.3
Modèle de Mincer étendu
§ La particularité du modèle étendu
de Mincer est la prise en compte d'autres variables. Pour un individu i, en
considérant les autres facteurs pouvant influer sur la variation du
revenu, l'équation (7) peut s'écrire :
§ lnYi=a0+rSi+a1Ei+a2Ei2+a3Ai+a4Ti+a5Xi+u
(8)
§ Avec :
§ Ti représente le type
d'éducation, public ou privé, reçu par l'individu
i ;
§ Ai représente l'ancienneté dans l'emploi
actuel de l'individu i ;
§ Xi représente le niveau
d'études de l'individu i ;
§ les autres variables sont décrites au niveau de
l'équation (7).
§ En dehors des variables explicatives ci-dessus,
d'autres variables telles que le statut matrimonial et le sexe pourront
être introduites pour davantage étoffer le modèle. Les
rendements de l'éducation peuvent varier d'un individu à l'autre,
suivant des caractéristiques propres à chaque individu, capable
d'influencer le revenu. Certaines de ces caractéristiques peuvent
être innées, d'autres c'est la motivation à poursuivre les
études, l'accès aux financement et biens d'autres.
§ Ichino et Winter-Ebmer (1999) ont montré que le
taux de rendement de l'éducation sera surestimé si les individus
qui disposent davantage de facilités innées, internes de plus
grandes capacités intellectuelles sont prédisposés
à suivre de plus longues études mais sont aussi
prédisposés à recevoir de plus hauts revenus. Le
supplément de revenu serait alors attribué à tort à
leur supplément d'éducation. On parle de biais
d'endogénéité.
§ 1.2.3 BIAIS
D'ENDOGENEITE
§ Le caractère endogène de certaines
variables explicatives résulte de la corrélation entre celles-ci
et le terme d'erreur d'une régression. Dans la littérature, la
composante éducation du capital humain est considérée
comme une variable endogène. Mais les travaux empiriques, utilisant les
concepts du capital humain, la considère comme exogène dans les
analyses économiques des gains, malgré la possible influence
d'autres facteurs extérieurs. La non prise en compte de ces facteurs
peut conduire soit à surestimer, soit à sous-estimer l'impact de
la variable éducation sur les gains. Une surestimation de son effet sur
les gains, comme le note Nordman (2002), peut en effet apparaître si
l'éducation reflète non seulement le choix individuel mais aussi
certains aspects extérieurs à l'individu susceptibles d'influer
sur sa décision et/ou sur le déroulement de sa scolarité.
On peut citer entre autres facteurs : le niveau d'études des
parents, la taille du ménage, la religion et le milieu de
résidence (rural, urbain) de l'individu.
§ Lorsque l'hypothèse fondamentale
d'indépendance entre variables explicatives et terme de perturbation
n'est pas vérifiée, les estimateurs MCO sont biaisés et
non convergents. Plusieurs méthodes sont utilisées pour
détecter l'endogénéité et corriger le biais qui en
résulte, la résolution de cette endogénéité
étant d'autant plus ardue lorsque les variables-expliquée et
explicatives-sont dichotomiques que lorsqu'elles sont continues. La
méthode qui sera mise en oeuvre est celle de Hausman.
§ 1.2.3.1 Principe du
test d'endogénéité
§ Le test d'endogénéité
proposé par Hausman (1978) consiste à comparer l'estimateur des
moindres carrés ordinaires (MCO) avec l'estimateur des doubles moindres
carrés (DMC). Ce test s'obtient en intégrant une seconde
équation donc la variable expliquée est la composante
éducation exprimée en fonction d'un certain nombre de variables
explicatives, pouvant expliquer le nombre d'années d'études.
§ Les équations sont les suivantes :
§ lnYi=a0+rS+a1X+u
(9)
§ Avec S=a0'+a1'Z+u'
(10)
§ X représente l'ensemble des variables
explicatives autres que le nombre d'années d'études de la
fonction des gains ;
§ Z le vecteur des variables explicatives des années
d'études.
§ Il s'agit de confronter les hypothèses
suivantes : H0: r'=r'' H1: r'? r''
(11)
§ La statistique de test est la suivante :
§ H=(r'-r'')2Vr'-V(r'')~÷12
(12)
§ r'et r'' sont respectivement les estimateurs des
doubles moindres carrés et des moindres carrés ;
§ Vr' et Vr'' indiquent leurs variances respectives.
§ Ainsi, l'hypothèse nulle
d'éxogénéité (H0) est rejetée lorsque la
différence entre ces deux estimateurs est significative
c'est-à-dire lorsque la statistique de Hausman est supérieur au
khi-deux, à un seuil de significativité.
§ 1.2.3.2 Correction
du biais d'endogénéité : instrumentation
§ La recherche d'un estimateur convergent peut se faire
en utilisant des variables instrumentales ou instruments. Cet estimateur par
les VI s'interprète généralement comme résultant
d'une double application des moindres carrés et peut donc être
obtenu en suivant la procédure des moindres carrée en deux
étapes (DMC):
§ Étape 1 :
Effectuer la régression de la variable exogène S sur le vecteur
Z, Z comprenant des variables instrumentales.
§
Étape 2 : Effectuer la
régression de Y sur (valeur estimée de S) et sur X selon la
formulation de l'équation (9).
§ Ce chapitre nous a permis de définir les
concepts qui nous permettront de mener à bien notre étude. Nous
avons d'une part abordé la notion de rendement de l'éducation et
d'autre part quelques modèles économétriques liés
aux concepts de notre étude. Il sera question pour nous d'aborder dans
le chapitre suivant le cadre institutionnel, notamment le système
éducatif camerounais et la formation professionnelle, après quoi
nous présenterons le marché du travail.
§ § § § CHAPITRE
2 :
§ § CADRE INSTITUTIONNEL ET MARCHÉ DU
TRAVAIL
§ § L'analyse du rendement éducatif
nécessite au préalable la connaissance du système
éducatif en place. Aussi, la connaissance du marché du travail
n'en demeure pas moins puisque ce rendement éducatif sera analysé
sur les revenus des travailleurs. Ces deux concepts nous permettrons
d'établir la relation éducation-revenu.
§ Le présent chapitre est ainsi consacré au
cadre institutionnel relatif aux concepts de l'étude. Il comporte deux
sections. La première section présente le système
éducatif camerounais. La seconde section présente la formation
professionnelle et la structure du marché du travail au Cameroun.
§ SECTION 1 : LE SYSTEME
ÉDUCATIF CAMEROUNAIS
§ Dans les pays en développement, une relance
économique passe par une bonne planification du secteur éducatif,
pourvoyeur de capital humain. Dans cette section, nous présenterons le
système éducatif camerounais et l'importance de ce secteur
notamment dans la lutte contre la pauvreté.
o 2.1.1 PRÉSENTATION DU SYSTEME
§ Le système éducatif camerounais admet
deux composantes : l'une formelle et l'autre non-formelle.
§ La composante formelle, divisée en
sous-système francophone et en sous-système anglophone, distingue
le secteur public du secteur privé. Couvrant les niveaux allant du
préscolaire au supérieur, cette composante est
gérée par quatre ministères :
ü le Ministère de l'Éducation de Base
(MINEDUB) : ce ministère est chargé de la
préparation, de la mise en oeuvre et de l'évaluation de la
politique de l'État en matière d'éducation de
base ;
ü le Ministère des Enseignements Secondaires
(MINESEC) : il est chargé de l'élaboration, de la mise en
oeuvre et de l'évaluation de la politique de l'État en
matière d'enseignement secondaire général, technique et
normal ;
ü le Ministère de l'Enseignement Supérieur
(MINESUP) qui est chargé de l'élaboration et de la mise en
oeuvre de la politique du gouvernement en matière d'enseignement
supérieur, ainsi que de l'organisation, du fonctionnement et du
contrôle pédagogique de l'enseignement supérieur. Il
étudie et propose au gouvernement les voies et moyens visant à
l'adaptation en permanence du système d'enseignement supérieur
aux réalités économiques et sociales nationales,
particulièrement en ce qui concerne l'adéquation de
l'enseignement supérieur aux besoins de l'économie
nationale ;
ü Le quatrième ministère est celui de
l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP) que nous
présenterons dans la section suivante.
§ La composante non-formelle est traitée
parallèlement par les Ministères en charge des Affaires Sociales
et de la Jeunesse respectivement dans la stratégie du secteur social et
le Programme National d'Alphabétisation (PNA).
§ Le sous-système francophone, du système
éducatif camerounais formel, est largement majoritaire dans les huit
provinces à l'exception des provinces du Nord-Ouest et du
Sud-Ouest à dominance anglophone. L'enseignement supérieur
public est dispensé dans six universités d'États
localisées à : Buea, Dschang, Douala,
Ngaoundéré, Yaoundé I et Soa (Yaoundé II). Au
niveau de l'enseignement supérieur, on distingue aussi les Institutions
Privées de l'Enseignement Supérieur (IPES) qui se sont beaucoup
plus orientées vers les formations professionnelles.
§ Le sous-système anglophone est quant à
lui majoritaire dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et se
retrouve aussi dans plusieurs localités sous forme d'écoles
bilingues, de lycées bilingues et bien d'autres.
o 2.1.2 LES DIFFÉRENTS NIVEAUX D'ÉDUCATIONS
§ Selon la Classification Internationale Type de
l'Éducation (CITE)10(*), les différents niveaux d'éducation
sont les suivantes :
ü le niveau 0 correspondant à l'éducation
préprimaire ou enseignement maternel ;
ü niveau 1 correspondant à l'enseignement primaire ou
premier cycle de l'éducation de base ;
ü niveau 2 correspondant au premier cycle de l'enseignement
secondaire ou deuxième cycle de l'éducation de base ;
ü niveau 3 correspondant à l'enseignement secondaire
(deuxième cycle) ;
ü niveau 4 correspondant à l'enseignement
post-secondaire non supérieur ;
ü niveau 5 correspondant au premier cycle de l'enseignement
supérieur ;
ü niveau 6 correspondant au deuxième cycle de
l'enseignement supérieur.
§ Au Cameroun, la décomposition part du
préscolaire au supérieur. Le préscolaire concerne les
enfants de 4 à 5 ans pour 2 années d'études. Le primaire,
prévu pour les enfants dont l'âge est compris entre 6-11 ans pour
le sous-système francophone (respectivement 6-12 ans pour et le
sous-système anglophone), a une durée de 6 ans (respectivement 7
ans pour et le sous-système anglophone). Le secondaire pour une
durée d'études de 7 ans. Le normal dont l'accès est
conditionné par un concours à trois options selon les
diplômes : BEPC, Probatoire, baccalauréat. Le dernier niveau
est celui de l'enseignement Supérieur.
§ 2.1.3 IMPORTANCE DE
L'ÉDUCATION
§ De par l'intérêt de la communauté
internationale sur les secteurs prioritaires pour la réduction de la
pauvreté, le gouvernement camerounais a adopté, en octobre 2000,
une stratégie sectorielle de l'éducation qui vise à
atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD), en particulier de porter le taux d'accès et le taux
d'achèvement du primaire à 100% à l'horizon 2015 et de
porter l'indice de parité filles/garçons à 1 à la
même échéance. En effet, parmi les huit objectifs de ces
OMD, divisés en 18 cibles, ceux portant sur l'éducation se
présentent comme suit :
§ § § § § § Tableau
2.1.1 : Objectifs du Millénaire pour le
Développement dans l'éducation
§ OMD
|
§ Indicateurs de mesure des progrès
|
§ Situation de référence
|
§ Objectifs à atteindre
|
§ Niveau
|
§ Année
|
§ Niveau
|
§ Horizon
|
§ Objectif 2 : Assurer une
éducation primaire pour tous
|
§ Taux net de scolarisation à l'école
primaire (6-11 ans)
|
§ 75,20%
|
§ 2001
|
§ 100%
|
§ 2015
|
§ Taux d'accès à l'école primaire
|
§ 94,30%
|
§ 2003
|
§ 100%
|
§ 2015
|
§ Taux d'achèvement à l'école
primaire :
|
§
|
§ 2003
|
§ 100%
|
§ 2015
|
§ -sous-système francophone
|
§ 57,00%
|
§ - sous-système anglophone
|
§ 75,00%
|
§ Objectif 3: Promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
|
§ Indice de parité filles/garçons
|
§ 85,00%
|
§ 2000
|
§ 100%
|
§ 2015
|
§ Indice de parité filles/garçons au niveau
secondaire
|
§ 81,50%
|
§ 2000
|
§ 100%
|
§ 2015
|
§ - secondaire général
|
§ 87,50%
|
§ 2000
|
§ 100%
|
§ 2015
|
§ - secondaire technique
|
§ 61,70%
|
§ 2000
|
§ 100%
|
§ 2015
|
§ Source : MINEDUC,
stratégie sectoriel, 2000
§ Ces différents objectifs, ci-dessus
évoqués, montrent l'intérêt que portent les
États sur l'éducation des citoyens, les buts à atteindre
étant d'une part l'élimination de la pauvreté au niveau
des ménages, de la communauté et d'autre part le
développement social et économique. Une population ayant une
éducation bien suivie constitue un fort capital humain, dont l'impact
est :
ü sur le plan microéconomique, le bien-être
de l'individu ;
ü sur le plan macroéconomique, le
développement socio-économique de la nation.
§ Par contre, un faible niveau d'éducation ne
permet pas de développer l'esprit de créativité,
d'innovation, qui exige un certain niveau de connaissances, de
compréhensions voire de qualifications.
§ 2.1.4
ÉDUCATION ET MARCHÉ DE L'EMPLOI AU CAMEROUN :
EFFICACITÉ EXTERNE
§ Le marché de l'emploi au Cameroun n'est pas
très diversifié. L'offre de plus en plus forte ne permet pas
d'absorber toute la demande du potentiel en capital humain. Les individus de
par leur formation ont des compétences, mais pour une offre de travail
faible. D'une manière générale, la situation de l'emploi
des jeunes camerounais de la classe d'âge comprise entre 25 et 34 ans
selon le plus haut niveau d'études atteint se présente de la
manière suivante :
§ Tableau
2.1.2 : Répartition de la situation d'emploi des actifs
(25-34 ans) suivant le secteur d'activité et le type d'emploi selon leur
niveau d'instruction en 2001(en %)
§ Niveau d'instruction
|
§ Secteur formel
|
§ Secteur informel
|
§ Chômage
|
§ Total
|
§ Cadres supérieurs
|
§ Cadres moyens
|
§ Employés /Ouvriers
|
§ Sans qualification
|
§ A leur compte
|
|
|
|
§ § § § Aucun
|
§ 0
|
§ 0
|
§ 2
|
§ 1
|
§ 1
|
§ 81
|
§ 15
|
§ 100
|
§ Primaire
|
§ 0
|
§ 0
|
§ 3
|
§ 3
|
§ 2
|
§ 77
|
§ 16
|
§ 100
|
§ CM2
|
§ 0
|
§ 1
|
§ 5
|
§ 4
|
§ 4
|
§ 66
|
§ 20
|
§ 100
|
§ Secondaire général 1er
cycle
|
§ 0
|
§ 2
|
§ 11
|
§ 5
|
§ 4
|
§ 50
|
§ 28
|
§ 100
|
§ Secondaire technique 1er cycle
|
§ 0
|
§ 2
|
§ 13
|
§ 8
|
§ 5
|
§ 49
|
§ 23
|
§ 100
|
§ Secondaire général 2nd cycle
|
§ 1
|
§ 6
|
§ 20
|
§ 6
|
§ 5
|
§ 33
|
§ 30
|
§ 100
|
§ Secondaire technique 2nd cycle
|
§ 2
|
§ 7
|
§ 14
|
§ 5
|
§ 5
|
§ 34
|
§ 33
|
§ 100
|
§ Université 1ère-2ème
Année
|
§ 2
|
§ 18
|
§ 14
|
§ 4
|
§ 3
|
§ 11
|
§ 48
|
§ 100
|
§ Université 3ème Année et plus
|
§ 25
|
§ 12
|
§ 9
|
§ 4
|
§ 3
|
§ 12
|
§ 35
|
§ 100
|
§ Ensemble
|
§ 2
|
§ 3
|
§ 8
|
§ 4
|
§ 3
|
§ 57
|
§ 24
|
§ 100
|
§ Source : ECAM 2
§ Il ressort globalement de ce tableau que parmi les
universitaires de troisième année et plus, 35% sont au
chômage tandis que 25% sont des cadres supérieurs. Parmi les
individus sans niveau d'instruction, la plus grande partie se trouve dans le
secteur informel (81%). Dans l'ensemble, le secteur informel occupe plus de la
moitié des individus. Ces différents éléments
conduisent à la recherche de la rentabilité économique de
l'éducation.
§
Suite à cette présentation du système éducatif
camerounais, la section suivante de ce chapitre est consacrée à
la formation professionnelle et au marché du travail.
§ SECTION 2 : LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET LE
MARCHÉ DU TRAVAIL
§ En dehors de la formation scolaire, la
formation professionnelle absorbe une part aussi importante de la population
camerounaise. Ce type de formation est un tremplin pour les individus à
la recherche d'une insertion professionnelle et une préoccupation du
gouvernement, notamment sur l'adéquation formation-emploi. Cette section
est ainsi consacrée aux notions de formation professionnelle et de
marché du travail. S'agissant du marché du travail, nous
aborderons d'une part quelques généralités sur le
marché du travail et d'autre part nous présenterons l'état
des lieux du marché du travail au Cameroun.
§ 2.2.1 FORMATION
PROFESSIONNELLE
§ La formation professionnelle est importante dans
l'éducation au Cameroun. Avec le nouveau système
Licence-Master-Doctorat (LMD), la professionnalisation des enseignements
devient de plus en plus effective dans certains établissements de
l'enseignement supérieur. La formation professionnelle au Cameroun est
placée sous la tutelle du Ministère de l'Emploi et de la
Formation Professionnelle (MINEFOP) qui est chargé de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique nationale en
matière d'emploi, de formation et d'insertion professionnelle. Ce
ministère assure aussi la tutelle des institutions comme :
ü le Fonds National de l'Emploi (FNE) qui a pour
principale mission la promotion de l'emploi sur l'ensemble du territoire
camerounais, en favorisant l'accroissement des possibilités d'emploi
à travers la diffusion des informations sur le marché du
travail ; la conception, le financement, et le suivi des programmes de
formations formelles ; l'auto-emploi et l'appui à la
création des micro-entreprises ; l'insertion des jeunes
diplômés sans emploi et la réinsertion des travailleurs
licenciés des entreprises du secteur public, parapublic ou privé
pour raison économique ;
ü le Projet Intégré d'Appui aux Acteurs du
Secteur Informel (PIAASI) qui est orienté vers la lutte contre la
pauvreté et le chômage à travers la promotion des emplois
décents, productifs et durables, devant permettre à l'acteur du
secteur informel de se vêtir, de se soigner, de se loger et de subvenir
aux besoins de sa famille. L'objectif du PIAASI est le renforcement des
capacités des acteurs du secteur informel à travers
l'organisation ; la formation et l'appui au financement des acteurs
du secteur informel ;
ü l'Observatoire National de l'Emploi et de la FOrmation
Professionnelle (ONEFOP), qui est un organe d'expertise et d'aide à la
décision surtout dans le cadre de l'élaboration des
stratégies de lutte contre le chômage. De plus, il assiste le
ministère de l'emploi et de la formation professionnelle dans le suivi
périodique de la conjoncture du marché du travail ;
l'identification des freins et potentialités en ce qui concerne
l'emploi et la formation professionnelle afin de mieux formuler les programmes
d'appui répondant aux exigences du marché du travail ;
ü les instances consultatives ou de coordination en
matière d'emploi et de formation professionnelle. Ces instances ont pour
principales missions d'étudier les problèmes relatifs aux
conditions de travail, l'orientation et la formation professionnelle et
d'émettre des avis et même de formuler des propositions sur la
législation et la réglementation dans les domaines
indiqués par la loi.
§ On y trouve aussi le ministère du travail et de
la sécurité sociale, chargé de la préparation, de
la mise en oeuvre, de l'évaluation de la politique et des programmes de
l'État dans les domaines des relations professionnelles, du statut des
travailleurs et de la sécurité sociale. A ce titre, il est
responsable du contrôle de l'application du code du travail et des
conventions internationales ratifiées par le Cameroun ayant trait au
travail ; et de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique de
sécurité sociale. Il assure également la tutelle de la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.
§ La formation professionnelle au Cameroun concerne
plusieurs domaines. Nous avons : l'ingénierie, la médecine,
l'enseignement, l'économie, la gestion et la comptabilité, les
télécommunications, le journalisme, la justice et bien d'autres.
o 2.2.2 LE MARCHÉ DU TRAVAIL
§ 2.2.2.1
Généralités
§
Les quatre normes fondamentales sur le marché du travail, telles que
reconnues par la déclaration de l'Organisation Internationale du Travail
(OIT) relative aux principes et droits fondamentaux au travail (1998), sont les
suivantes : interdiction du travail forcé (i), liberté
d'association et droit à l'organisation et à la
négociation collective (ii), élimination de l'exploitation des
enfants (iii) et non-discrimination dans l'emploi (iv). L'OCDE justifie ce
choix par le fait qu'elles font partie intégrante des droits humains et
considère les normes de travail comme l'ensemble des principes et
règles régissant les conditions de travail et les conditions
professionnelles.
§
De plus, le marché du travail se présente
généralement sous deux aspects : le premier étant
celui de la détermination du salaire et le deuxième celui de
l'emploi et donc du chômage. Ces deux concepts sont davantage des
préoccupations des différents acteurs économiques et
même ceux de plusieurs États à l'instar des pays en
développement.
§
Sur le marché du travail, le salaire est un élément de
différentiation, variant généralement d'un individu
à un autre. Cette différentiation des salaires des travailleurs
est influencée par plusieurs facteurs, en dehors de la discrimination
(sexe, race). Il s'agit de l'âge, l'expérience,
l'éducation, la formation professionnelle, les capacités
naturelles et l'appartenance ou la non-appartenance à un syndicat.
§
Pour David Begg et al., on peut avancer trois causes principales de
différence de salaire :
ü la première cause est la durée de
scolarisation et le niveau des diplômes : pour lui les
personnes ayant un niveau scolaire supérieur ont un salaire plus
élevé que ceux de niveau inférieur. Certes, d'autres
facteurs tel que la nature du diplôme (diplôme d'ingénieur,
maîtrise en droit...) sont à prendre en compte ;
ü la deuxième cause est l'expérience de
l'emploi : le salaire augmente avec l'expérience acquise dans
l'exercice de la profession. C'est aussi le lieu d'acquisition de nouvelles
compétences ;
ü la troisième cause concerne les travailleurs
étrangers, dont les salaires sont plus faibles, du fait des
différences de niveau scolaire et d'expérience.
§ Les facteurs liés au rendement scolaire seront ceux
retenus pour les analyses, eu égard la problématique de
l'étude.
§ 2.2.2.2
Évolution de la population et marché du travail
§
Les études menées au Cameroun (DSCN et RGPH)11(*) font état d'une
population évaluée à 10 millions en 1987, 13 millions en
1996 et à 15 millions en 2001, soit un taux de croissance de 3%. La
population active, comprenant la somme des personnes pourvues d'un emploi et
les chômeurs, augmente à un rythme plus rapide que la population
totale. Selon les résultats des enquêtes camerounaises
auprès des ménages (ECAM), la part de la population active dans
la population totale est en effet passée de 34,3% en 1987 à 37,3%
en 1996 et à 40,5% en 2001. Cette hausse du taux brut d'activité
est à attribuer en grande partie à la forte participation des
femmes sur le marché du travail.
§
En effet, face à la crise économique qui a entraîné
des licenciements massifs dans la fonction publique et la fermeture de
plusieurs entreprises publiques et parapubliques au début des
années 1990, les hommes principaux générateurs de
ressources familiales, ne pouvaient plus le faire seul. C'est ainsi que les
femmes se sont progressivement associées en se lançant dans de
petites activités génératrices de revenus pour
améliorer les conditions de vie de leurs ménages, occasionnant
ainsi un fort développement du secteur informel. Dans l'ensemble le taux
brut d'activité a connu une croissance entre les périodes
d'études.
§
La figure ci-dessus retrace l'évolution par sexe de la part de la
population active dans la population totale.
§ Figure 2.2.1 :
Évolution de la part de la population active dans la
population selon le sexe
§ § Source: DSCN;
RGPH 1987
§ La figure ci-dessus fait montre d'une croissance de la
population active dans l'ensemble et en particulier pour les femmes,
matérialisant ainsi leur participation de plus en plus significative sur
le marché du travail. Pour la population masculine, la situation n'a
relativement pas évoluée de 1987 à 2001.
§ § §
2.2.2.3 Niveau d'instruction et marché du travail
§
Même pour les individus scolarisés, l'accès à
l'emploi est aussi difficile de part l'offre de travail très faible et
une demande forte. Selon les résultats de l'ECAM 2, 47,4% des personnes
en âge scolaire fréquentent effectivement une école. Il n'y
a pas une grande différence entre les hommes (48,6%) et les femmes
(46,1%). On constate même qu'en milieu urbain, le taux de
fréquentation scolaire est légèrement plus
élevé chez les femmes que chez les hommes. Ceci peut s'expliquer
par le fait que les hommes sont plus prompts à quitter l'école,
très souvent par la pression familiale due aux conditions de vie, pour
s'insérer sur le marché du travail afin de soutenir la famille.
Les femmes par contre ne subissent pas la même pression sociale que les
hommes, raison pour laquelle elles peuvent rester longtemps dans le circuit
scolaire, souvent jusqu'au mariage.
§ Tableau 2.2.1 : Niveau
d'instruction ou de formation des jeunes (15-24 ans) selon le sexe (%)
§ Niveau d'instruction
|
§ Jeunes (15-24) ans
|
§ Hommes
|
§ Femmes
|
§ Ensemble
|
§ 1996
|
§ 2001
|
§ 1996
|
§ 2001
|
§ 1996
|
§ 2001
|
§ Sans niveau
|
§ 8,6
|
§ 8,6
|
§ 18,9
|
§ 18,9
|
§ 14,0
|
§ 14,0
|
§ Primaire
|
§ 40,2
|
§ 35,9
|
§ 37,8
|
§ 34,2
|
§ 38,9
|
§ 35,0
|
§ Secondaire général 1er cycle
|
§ 24,1
|
§ 28,6
|
§ 21,7
|
§ 26,1
|
§ 22,8
|
§ 27,2
|
§ Secondaire général 2nd cycle
|
§ 11,4
|
§ 12,0
|
§ 8,5
|
§ 9,8
|
§ 9,9
|
§ 10,9
|
§ Secondaire technique 1er cycle
|
§ 10,4
|
§ 8,8
|
§ 8,7
|
§ 7,0
|
§ 9,6
|
§ 7,8
|
§ Secondaire technique 2nd cycle
|
§ 3,6
|
§ 2,7
|
§ 2,1
|
§ 2,0
|
§ 2,8
|
§ 2,3
|
§ Supérieur
|
§ 1,7
|
§ 3,4
|
§ 2,3
|
§ 2,0
|
§ 2,0
|
§ 2,8
|
§ Total
|
§ 100,0
|
§ 100,0
|
§ 100,0
|
§ 100,0
|
§ 100,0
|
§ 100,0
|
§ Source : DSCN, ECAM 1996 et ECAM
2001
§ Le constat général est que les jeunes de
15 à 24 ans, sont pour la plupart dans l'enseignement
général que dans l'enseignement technique qui, à fortiori,
facilite plus l'accès au marché du travail. Malgré cela,
l'accès dans l'enseignement supérieur reste encore très
faible. Le nombre de jeunes décroît avec l'accroissement du niveau
d'instruction.
§
Le chapitre deux ci-dessus nous a permis de présenter d'une part le
cadre institutionnel de l'étude, notamment le système
éducatif camerounais, la formation professionnelle et d'autre part le
marché du travail. Dans le cas du Cameroun, nous remarquons une
augmentation de la part de la population active dans la population totale et un
faible accès de la population à des niveaux d'études plus
élevés. Dans la seconde partie de notre étude, nous
présenterons empiriquement le rendement de l'éducation.
§
§ § § § § §
§ § § § § § § § § § §
§ § § § § § Deuxième partie
§ § ANALYSE DU RENDEMENT DE
L'ÉDUCATION
§ § « Il n'est pas de rencontre avec
les données qui ne soit un pas vers une authentique confirmation sans
que l'hypothèse fasse mieux, pour venir à bout des
données, qu'une réelle rivale. [...] Ce qui fortifie une
hypothèse est une victoire, c'est-à-dire, en même temps une
défaite pour une plausible rivale ».
§ R. W. Miller (1978)12(*).
§ CHAPITRE 3 :
§ § SOURCE DE DONNÉES ET STATISTIQUES
DESCRIPTIVES
§ § « Une théorie ou une
hypothèse qui n'est pas vérifiable par une évidence
empirique peut être insuffisante pour être qualifiée de
recherche ».
§ Milton Friedman (1953)13(*).
§ Avant d'effectuer l'étude empirique du rendement
de l'éducation, il est d'une part nécessaire de connaitre les
données que nous allons utilisées et d'autre part de
décrire les différentes variables à travers quelques
statistiques descriptives.
§ Ainsi donc, le présent chapitre est
divisé en deux sections. La première section présente la
source de données, notamment les objectifs, les résultats
attendus et la méthodologie de l'enquête. La seconde section
présente les statistiques descriptives des différentes
variables.
§ SECTION 1 : SOURCE DE
DONNÉES
§ Cette étude s'appuie sur les données
obtenues de l'Enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel (EESI). Cette
enquête a été réalisée en 2005 par l'Institut
National de la Statistique (INS) sur l'étendue du territoire national
camerounais. Elle visait à explorer dans le détail le
marché du travail, dans le but d'affiner le diagnostic des implications
des questions de l'emploi sur la réduction de la pauvreté, et de
poser les bases du suivi et de l'évaluation des programmes et politiques
arrêtés dans ce domaine.
§ 3.1.1 OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L'EESI
§ L'objectif principal de l'enquête sur l'Emploi et
le Secteur Informel porte sur l'évaluation et le suivi de l'emploi et du
secteur informel.
§ 3.1.1.1 Objectifs de la phase 1 : enquête
sur l'emploi
§ Les objectifs spécifiques consistent à
étudier le marché du travail, le sous-emploi et le chômage,
la pluri-activité et son impact sur le revenu des ménages,
à analyser les conditions d'activités et les déterminants
de la mobilité de l'emploi, à saisir les différentes
sources de revenus, à saisir la situation d'inactivité au regard
de ses causes et des moyens de subsistances des personnes qui y font faces.
§ 3.1.1.2 Résultats attendus de l'EESI
§ En tenant compte des objectifs ci-dessus
définis, les résultats attendus sont déclinés dans
le cadre d'une série de publications. Ces résultats portent sur
les thèmes suivants :
ü la typologie des emplois et le revenu d'activité
au Cameroun ;
ü le sous-emploi et chômage :
caractéristiques, déterminants et profil des acteurs ;
ü la mobilité des actifs occupés suivant les
branches et les secteurs institutionnels ;
ü l'emploi du moment et l'emploi habituel : concepts
et analyses des différences.
§ 3.1.2 SYNTHESE MÉTHODOLOGIQUE
§ L'EESI est une enquête statistique en deux phases
visant à évaluer la situation de l'emploi (phase 1) et
l'activité économique des ménages dans le secteur informel
(phase 2).
§ Le champ géographique est le territoire
national. L'unité d'échantillonnage et d'observation est le
ménage ordinaire et ses différents membres par opposition au
ménage collectif14(*). La stratification de l'EESI est faite de sorte
à obtenir des résultats représentatifs dans les dix
provinces, chaque province a été divisée en trois
strates : une strate rurale, une strate semi-urbaine et une strate
urbaine. L'échantillon national a été arrêté
à 8540 ménages répartis dans les différentes
strates proportionnellement à leurs tailles. Le territoire a
été divisé en dix sept milles huit cent zones de
dénombrement. Dans chaque région et sous la contrainte d'obtenir
des résultats extrapolables, l'échantillon a été
sélectionné à deux degrés dans le milieu urbain et
trois dans les milieux semi-urbain et rural.
o SECTION 2 : STATISTIQUES
DESCRIPTIVES
§ Avant toutes analyses économétriques, il
est important de décrire les différentes variables qui seront
utilisées. Il s'agit ici de présenter les statistiques
descriptives des variables que nous utiliserons plus tard dans nos analyses
économétriques.
§ 3.2.1 VARIABLE DEPENDANTE DE L'ÉTUDE
§ Dans les estimations des modèles de gains, la
principale variable d'étude est le revenu, qui en est la variable
dépendante. Les analyses seront ainsi faites sur des individus
possédant un revenu d'activité. Le graphique ci-dessous est une
représentation du revenu d'activité logarithmisé. Ce
dernier s'apparente à celle d'une loi normale c'est-à-dire
que le revenu suit une loi log-normale15(*).
§ Figure 3.2.1 :
Représentation graphique du revenu d'activité
logarithmisé
§
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ Au seuil de 1%, le test de Kolmogorov-Smirnov a
corroboré nos présomptions sur la log-normalité du
revenu : lnY~N(8.65;1.42). De plus, l'utilisation du logarithme du revenu
permet d'une part de réduire l'ordre de grandeur du revenu qui est
généralement plus élevé que les valeurs des
variables explicatives de l'étude et d'autre part d'obtenir dans les
analyses des taux à l'exemple du taux de rendement de
l'éducation. Cette transformation logarithmique ne modifie pas la
tendance.
§ 3.2.2 CARACTERISTIQUES DE TENDANCE CENTRALE ET DE
DISPERSION DES VARIABLES
§ Afin d'étudier les relations qui existent entre
les variables de l'étude, nous limitons notre échantillon aux
individus âgées d'au moins 15 ans susceptible d'avoir atteint un
niveau d'études élevés et pour aussi éliminer le
concept de travail des enfants.
§ 3.2.2.1 Caractéristiques selon le secteur
d'activité et dans l'ensemble du marché
§ Les caractéristiques de tendance centrale et de
dispersion des variables de notre étude sont étudiées ici
selon le secteur d'activité et dans l'ensemble du marché. Il
s'agit notamment : de la durée des études, de l'âge,
de l'expérience professionnelle, de l'expérience professionnelle
au carré et de l'ancienneté.
§ Tableau 3.2.1 :
Caractéristiques des variables : durée des
études, âge, expérience professionnelle, expérience
professionnelle au carré, ancienneté et revenu selon le secteur
d'activité.
§ Variables
|
§ Formel
|
§ Informel
|
§ Ensemble
|
§ Moyenne
|
§ écart-type
|
§ Moyenne
|
§ écart-type
|
§ Moyenne
|
§ écart-type
|
§ Nombre d'années d'études
|
§ 11,77
|
§ 4,15
|
§ 5,54
|
§ 4,21
|
§ 6,49
|
§ 4,76
|
§ Age
|
§ 39,67
|
§ 9,80
|
§ 39,88
|
§ 15,12
|
§ 39,84
|
§ 14,43
|
§ Expérience professionnelle
|
§ 6,01
|
§ 6,50
|
§ 7,91
|
§ 8,72
|
§ 7,62
|
§ 8,44
|
§ Expérience professionnelle au carrée
|
§ 78,43
|
§ 320,08
|
§ 138,53
|
§ 401,98
|
§ 129,36
|
§ 391,19
|
§ Ancienneté
|
§ 5,28
|
§ 5,97
|
§ 9,55
|
§ 11,66
|
§ 8,89
|
§ 11,09
|
§ Revenu (en milliers de FCFA)
|
§ 130,42
|
§ 131,53
|
§ 32,30
|
§ 43,30
|
§ 47,27
|
§ 73,99
|
§ Nombre d'observations
|
§ 363 042
|
§ 2 015 663
|
§ 2 378 705
|
§ Source : INS, EESI
2005
§ La durée moyenne des études dans le
secteur formel est quasiment le double de celui du secteur informel, cette
forte différence provient certainement du fait que le secteur informel
regroupe la plus grande partie de la population moins instruite. Le revenu
moyen est aussi plus élevé dans le secteur formel (130 042
FCFA) que dans le secteur informel (32 300 FCFA). Pour les autres
variables, la différence n'est pas très élevée dans
ces deux secteurs.
§ 3.2.2.2 Caractéristiques selon le type
d'emploi
§ Les caractéristiques de tendance centrale et de
dispersion des précédentes variables, sont plutôt
étudiées ici selon le type d'emploi.
§ Tableau 3.2.2 :
Caractéristiques des variables : durée des
études, âge, expérience professionnelle, expérience
professionnelle au carré, ancienneté et revenu selon le type
d'emploi.
§ Variables
|
§ indépendant
|
§ dépendant
|
§ Moyenne
|
§ écart-type
|
§ Moyenne
|
§ écart-type
|
§ Nombre d'années d'études
|
§ 5,19
|
§ 4,20
|
§ 9,23
|
§ 4,71
|
§ Age
|
§ 42,00
|
§ 15,33
|
§ 35,32
|
§ 11,05
|
§ Expérience professionnelle
|
§ 8,70
|
§ 9,29
|
§ 5,36
|
§ 5,67
|
§ Expérience professionnelle au carrée
|
§ 162,02
|
§ 457,66
|
§ 60,90
|
§ 166,86
|
§ Ancienneté
|
§ 11,08
|
§ 12,33
|
§ 4,32
|
§ 5,56
|
§ Revenu (en milliers de FCFA)
|
§ 33,15
|
§ 48,96
|
§ 76,87
|
§ 103,10
|
§ Nombre d'observations
|
§ 1 610 397
|
§ 768 308
|
§ Source : INS, EESI
2005
§ La durée moyenne des études chez les
travailleurs dépendants est presque le double de celui des travailleurs
indépendants, cela pourrait résulter du fait que l'une des
principales conditions de recrutement des travailleurs dépendants est le
niveau d'études. Le revenu moyen est aussi plus élevé chez
les travailleurs dépendants (76 870 FCFA) que chez les
travailleurs indépendants (32 300 FCFA). L'ancienneté
moyenne dans un emploi indépendant est de 11,08 ans. Pour l`emploi
dépendant, cette moyenne est de 4,32 ans.
§ 3.2.3 NIVEAU D'INSTRUCTION
§ La variable dépendante de l'étude
étant le revenu, nous allons effectuer une description de ce revenu en
fonction du niveau d'instruction. La variable niveau d'instruction
présente ici cinq modalités : les non scolarisés (i),
le niveau primaire (ii), le niveau secondaire premier cycle (iii), le niveau
secondaire second cycle (iv) et le niveau supérieur (v).
§ La figure suivante est une répartition du niveau
d'instruction selon le secteur d'activité.
§ § § § § § Figure
3.2.2 : Répartition des individus selon le niveau
d'instruction dans les secteurs formel et informel (en %)
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ Le niveau d'instruction est un paramètre qui
discrimine sur le marché du travail. En effet, un faible niveau
d'instruction caractérise davantage les travailleurs du secteur
informel. Plus le niveau d'instruction est élevé, plus on trouve
des individus dans le secteur formel, au point qu'au supérieur, la
plupart des individus se trouve dans ce secteur tandis que pour les non
scolarisés, la quasi-totalité se trouve dans le secteur informel.
Nous pourrions dire que pour avoir plus de chance de se trouver dans le secteur
formel, il faut davantage avoir un niveau d'instruction élevé. La
présence dans le secteur informel d'individus ayant un niveau
d'instruction élevé pourrait résulter de la structure du
marché de l'emploi qui n'arrive pas à absorber toute la main
d'oeuvre riche en capital humain disponible.
§ Suite aux analyses de la répartition de la
population suivant le niveau d'instruction dans les secteurs formel et
informel, nous allons dans ces mêmes secteurs et selon le niveau
d'instruction étudier le revenu mensuel moyen. Cette description nous
permettra de ressortir les potentielles différences de revenus.
§ § § § § Tableau
3.2.3 : Revenu mensuel moyen selon le niveau
d'éducation dans les secteurs formel et informel (en FCFA)
§
|
§ Niveau d'instruction
|
§
|
§ Non scolarisé
|
§ Primaire
|
§ Secondaire 1er cycle
|
§ Secondaire 2nd cycle
|
§ Supérieur
|
§ Secteur formel
|
§ 65 338
|
§ 89 308
|
§ 123 318
|
§ 152 479
|
§ 239 296
|
§ Secteur informel
|
§ 31 393
|
§ 36 793
|
§ 57 444
|
§ 87 131
|
§ 147 209
|
§ Ratio*
|
§ 2,08
|
§ 2,43
|
§ 2,15
|
§ 1,75
|
§ 1,63
|
§ *rapport entre le secteur formel et le secteur
informel
§ Source : INS, EESI
2005
§
Les revenus sont croissants avec le niveau d'études. Toutes choses
égales par ailleurs, le revenu moyen du secteur formel est plus
élevé que celui du secteur informel. D'après l'analyse des
ratios et pour un niveau d'études donné, le revenu moyen dans le
secteur formel est quasiment le double de celui du secteur informel. Ainsi, le
secteur formel présente plus d'avantage en terme de
rémunération que le secteur informel. Qu'en est-il lorsque la
distinction n'est plus effectuée selon le secteur d'activité,
mais plutôt selon le type d'emploi ?
§ Tableau 3.2.4 : Revenu
mensuel moyen selon le niveau d'éducation et le type d'emploi (en
FCFA)
§
|
§ Niveau d'instruction
|
§
|
§ Non scolarisé
|
§ Primaire
|
§ Secondaire 1er cycle
|
§ Secondaire 2nd cycle
|
§ Supérieur
|
§ Emplois dépendants
|
§ 18 877
|
§ 40 478
|
§ 58 306
|
§ 99 200
|
§ 210 807
|
§ Emplois indépendants
|
§ 21 782
|
§ 30 483
|
§ 40 652
|
§ 59 362
|
§ 144 377
|
§ Source : INS, EESI
2005
§ Les emplois dépendants sont plus
rémunérateurs que les emplois indépendants pour les
individus qui ont au moins le niveau primaire. S'agissant des non
scolarisés, la différence de rémunération n'est pas
très significative. Le faible niveau de revenu dans les emplois
indépendants, comparativement à celui des emplois
dépendants, pourrait résulter de la présence d'une forte
proportion de travailleurs indépendants (à travers l'auto-emploi)
dans le secteur informel. Globalement, les travailleurs ont
intérêt à poursuivre les études, car les revenus
sont d'autant plus élevés lorsque le niveau d'études est
aussi élevé.
§ Il est maintenant question d'effectuer des analyses
d'une part du revenu en fonction du niveau d'instruction dans l'ensemble du
marché et d'autre part une analyse de la variance pour évaluer le
lien entre ces deux variables. La figure ci-dessous est une
représentation du revenu moyen en fonction du niveau d'instruction.
§ Figure 3.2.3 : Revenu moyen
mensuel selon le niveau d'instruction (en milliers de FCFA)
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ La remarque qui peut être faite est que le revenu
augmente avec le niveau d'instruction. Pour un revenu moyen assez faible chez
les personnes non scolarisés, on aboutit a un revenu élevé
chez les individus du niveau supérieur. Il en résulte une forte
présomption de lien entre ces deux variables. Pour le vérifier
nous avons effectué une analyse de la variance (confère tableau
A1 en annexe).
§ La probabilité critique étant
inférieur au seuil (5%), on peut conclure qu'il y a une
différence significative de revenu d'activité selon le niveau
d'instruction.
§ 3.2.4 CORRÉLATIONS ENTRES LES VARIABLES
§ La matrice de corrélation fait ressortir une
forte corrélation (0,70) entre le nombre d'années d'études
et l'âge de l'individu. Nous pouvons ainsi dire que le nombre
d'années d'études effectué dépend fortement de
l'âge de l'individu. Pour ce qui est du nombre d'années
d'études et la taille du ménage, la corrélation est assez
faible. La liaison entre l'âge et la taille du ménage est aussi
faible (0,04).
§ De plus, la corrélation entre le revenu et le
nombre d'années d'études est de 0,45. Tandis qu'elle est
plutôt négative entre le revenu et respectivement
l'expérience professionnelle et l'ancienneté malgré les
valeurs relativement faibles. Cela pourrait s'expliquer par le fait que
l'expérience professionnelle et/ou l'ancienneté dans l'emploi
n'influence pas considérablement la discrimination salariale. Le
même constat ressort entre le nombre d'années d'études et
respectivement l'expérience professionnelle et
l'ancienneté16(*).
§ Toutes ces corrélations sont significatives au
seuil de 1%.
§ Nous avons d'abord présenté dans ce
chapitre les données de notre étude. Ensuite, nous avons
effectué des analyses descriptives des variables où il ressort
globalement une liaison entre le nombre d'années d'études et le
revenu, un accroissement du revenu moyen mensuel en fonction du niveau
d'instruction et suivant le type d'emploi, le secteur d'activité voire
dans l'ensemble du marché. Dans le prochain chapitre, nous utiliserons
le modèle de Mincer étendu pour l'analyse
économétrique du rendement de l'éducation.
§ § CHAPITRE 4 :
§ § RENDEMENT DE
L'ÉDUCATION
§ § Les analyses du rendement de l'éducation
feront la quintessence de ce chapitre. Il s'agira de déterminer le
rendement de l'éducation en tenant compte: d'une part du nombre
d'années d'études effectuées et d'autre part du niveau
d'instruction, déterminant ainsi le rendement de chaque niveau
d'études. Il est donc divisé en deux sections, traitant pour la
première section du rendement du nombre d'années d'études
et pour la seconde section du niveau d'instruction. Ces différentes
analyses seront effectuées en tenant compte de la structure du
marché, notamment le secteur d'activité et le type d'emploi.
§ SECTION 1 : TAUX DE RENDEMENT
DU NOMBRE D'ANNÉES D'ÉTUDES
§ Nous allons d'abord effectuer une étape
préliminaire en estimant la fonction d'éducation. Cela nous
conduira par la suite à un test d'endogénéité.
L'estimation du modèle de gains sera ensuite mise en place.
O 4.1.1 ESTIMATION DE LA FONCTION D'ÉDUCATION
§ Eu égard la présomption
d'endogénéité de la variable éducation, nous allons
d'abord estimer la fonction d'éducation, qui nous permettra d'effectuer
le test d'endogénéité. Ainsi, le tableau ci-dessous est
celui de l'estimation de la fonction d'éducation.
§ § § § § § § §
Tableau 4.1.1 : Estimation de la fonction
d'éducation
§ Variable dépendante : Nombre
d'années d'études
§ Variables explicatives
|
§ Homme
|
§ Femme
|
§ Ensemble
|
§ Constante
|
§ 2,7347*
|
§ 3,5062*
|
§ 3,3070*
|
|
§ § (0,1803)
|
§ (0,1816)
|
§ (0,1317)
|
§ Age
|
§ 0,3930*
|
§ 0,3602*
|
§ 0,3762*
|
§
|
§ (0,0051)
|
§ (0,0053)
|
§ (0,0037)
|
§ Religion
|
|
|
|
§ § § § Catholique
|
§ 0,4372*
|
§ 0,1671
|
§ 0,3113*
|
|
§ § (0,1228)
|
§ (0,1349)
|
§ (0,0909)
|
§ protestant
|
§ 0,4733*
|
§ 0,3138**
|
§ 0,3985*
|
|
§ § (0,1283)
|
§ (0,1404)
|
§ (0,0948)
|
§ Musulman
|
§ -0,5582*
|
§ -1,0666*
|
§ -0,8068*
|
|
§ § (0,1386)
|
§ (0,1573)
|
§ (0,1041)
|
§ Sans religion (référence)
|
§ -
|
§ -
|
§ -
|
§ Milieu de résidence
|
|
|
|
§ § § § Rural
|
§ -0,8666*
|
§ -0,9846*
|
§ -1,0309*
|
|
§ § (0,0696)
|
§ (0,0636)
|
§ (0,0516)
|
§ Urbain (référence)
|
§ -
|
§ -
|
§ -
|
§ Taille du ménage
|
§ 0,0419*
|
§ 0,0160
|
§ 0,0280*
|
§
|
§ (0,0108)
|
§ (0,0118)
|
§ (0,0080)
|
§ Nombre de conjoint du CM
|
§ -0,2034*
|
§ 0,0200
|
§ -0,0882**
|
§
|
§ (0,0581)
|
§ (0,0655)
|
§ (0,0435)
|
§ Statut migratoire du CM
|
|
|
|
§ § § § Natif
|
§ -0,5988*
|
§ -0,4419*
|
§ -0,5277*
|
|
§ § (0,0744)
|
§ (0,0815)
|
§ (0,0550)
|
§ Migrant (référence)
|
§ -
|
§ -
|
§ -
|
§ R²
|
§ 0,5434
|
§ 0,5350
|
§ 0,5378
|
§ Nombre d'observations
|
§ 5819
|
§ 5194
|
§ 11013
|
§ Les écarts types
figurent entre parenthèses
§ *coefficient significatif au seuil de 1%,
** au seuil de 5%.
§ Source : INS,
EESI 2005
§ Le pouvoir explicatif de notre estimation qui est de
53,78% dans l'ensemble reste acceptable. Les analyses suivantes seront
considérées toutes choses égales par ailleurs. Le nombre
d'années d'études est fonction de l'âge de l'individu et
augmente avec celui-ci, que ce soit pour le sexe masculin, le sexe
féminin que pour l'ensemble. Le type de religion pratiquée
influence significativement la durée des études. L'influence de
la religion est plus grande chez les hommes que chez les femmes.
§ Suivant le milieu de résidence, le milieu rural
ne favorise pas la poursuite des études. Cela pourrait résulter
du fait que le milieu rural est non seulement plus orienté vers les
activités agricoles que vers la poursuite des études mais aussi
parce que ce milieu à un problème d'accessibilité à
l'information c'est-à-dire les apprenants n'ont pas suffisamment
d'informations sur les débouchés des études. De plus, les
populations rurales attachent moins d'importance à l'éducation
que les populations urbaines à cause du faible niveau de vie en milieu
rural. Le coefficient pour les hommes étant plus élevé que
celui des femmes, corrobore effectivement le fait qu'en milieu rural, les
femmes exercent plus d'activités agricoles que les hommes.
§ Le nombre de conjoints du chef de ménage est
corrélé négativement avec la durée des
études de l'individu dans le ménage. Cette variable reste non
significative pour les femmes.
§ Ces différents résultats nous permettrons
d'effectuer l'estimation par les DMC de la fonction de gains, estimation que
nous confronterons avec celle obtenue par les MCO.
O 4.1.2 ESTIMATION DE LA FONCTION DES GAINS : TEST
D'ENDOGÉNÉITÉ
§ Les résultats des MCO et des DMC sont
reportés dans le tableau 4.1.2 ci-contre. Ces résultats vont nous
permettre d'effectuer le test d'endogénéité de la
composante éducation de notre modèle.
§ § § § § § § §
Tableau 4.1.2 : Estimation de la fonction des gains avec les
méthodes MCO et DMC
§ Variable dépendante : logarithme du revenu
|
§ Variables explicatives
|
§ MCO
|
§ DMC
|
§ Constante
|
§ 9,0746*
|
§ 8,1265*
|
|
§ § (0,1997)
|
§ (0,2870)
|
§ Nombre d'années d'études
|
§ 0,0851*
|
§ 0,1256*
|
|
§ § (0,0133)
|
§ (0,0170)
|
§ Sexe
|
§ 0,3656*
|
§ 0,4916*
|
|
§ § (0,0849)
|
§ (0,0857)
|
§ Statut matrimonial
|
§ -0,1680
|
§ 0,1818
|
|
§ § (0,1114)
|
§ (0,1174)
|
§ Expérience professionnelle
|
§ 0,0379
|
§ 0,0141
|
|
§ § (0,0293)
|
§ (0,0283)
|
§ Expérience professionnelle au carrée
|
§ -0,0023
|
§ -0,0023
|
|
§ § (0,0017)
|
§ (0,0017)
|
§ Ancienneté
|
§ 0,0151
|
§ -0,0094
|
|
§ § (0,0111)
|
§ (0,0116)
|
§ Type d'éducation
|
§ -0,0986
|
§ -0,0006
|
|
§ § (0,0878)
|
§ (0,0884)
|
§ R²
|
§ 0,1281
|
§ 0,1514
|
§ Nombre d'observations
|
§ 458
|
§ 458
|
§ Les écarts types figurent
entre parenthèses
§ *coefficient significatif au seuil
de 1%, ** au seuil de 5%.
§ Source :
INS, EESI 2005
§ Admettant l'endogénéité
supposée de la variable éducation, on observe que le coefficient
est revu à la hausse, passant de 8,51% à 12,56% en restant
significatif au seuil de 1%. La méthode des doubles moindres
carrés apparaît alors plus robuste, cela se traduit aussi par son
pouvoir explicatif qui est plus élevé de 12,81% par les MCO
à 15,14% par les DMC. En dehors de la constante et de
la variable sexe, les autres coefficients ont dans l'ensemble
augmenté. Mais, elles restent non significatives au seuil de 10%. A ce
niveau, une discrimination ressort puisque l'élasticité du revenu
est plus élevée lorsqu'on est de sexe masculin.
§ La statistique utilisée pour effectuer le test
d'endogénéité est celle de Hausman dont le principe est
présenté dans la section 2 du chapitre 1. Cette statistique vaut
ici :
§ H=14,5254
§ Or au seuil de 1%, ÷1 2=6,6349
§ La statistique de Hausman ainsi obtenue est largement
supérieure à la statistique théorique au seuil de 1%, on
rejette alors l'hypothèse nulle H0
d'exogénéité pour conclure à une
endogénéité de la variable éducation. Il ressort de
ce test que la non prise en compte de l'endogénéité a pour
effet de sous-estimer l'impact de l'éducation. Cette conclusion est en
phase avec les résultats de Nordman (2002) dans les cas tunisien et
marocain.
§ Ainsi, plusieurs autres facteurs ont certainement
influencés la variable éducation. Par conséquent, il
importe dans les estimations de tenir compte de ces facteurs. Parmi ces
facteurs, nous avons : l'âge, la religion, le milieu de
résidence, le statut migratoire.
O 4.1.3 PERTINENCE D'UNE SEGMENTATION DU MARCHÉ :
TEST DE GREGORY CHOW
§ L'intérêt d'effectuer un test de Chow est
de s'assurer si en distinguant le secteur formel du secteur informel dans
l'analyse du rendement de l'éducation, on obtient des résultats
significativement différents. Dans le cas contraire, il n'y aura plus
d'intérêt à segmenter le marché du travail dans
l'analyse de ce rendement.
§ En appliquant le test de Chow17(*), on obtient :
Fempirique= 8,339
§ Le Fthéorique au seuil de 1% vaut :
F8,458 0,01= 5,68
§ Ainsi Fempirique>Fthéorique au seuil de
1%.
§ Par conséquent l'hypothèse H0
d'une structure homogène du marché du travail doit être
rejetée. Ce résultat nous conduit à une estimation de la
fonction de gains en tenant compte d'une segmentation du marché.
O 4.1.4 ESTIMATION DE LA FONCTION DES GAINS DANS LES SECTEURS
FORMEL ET INFORMEL
§ La pertinence d'une segmentation du marché en
secteurs formel et informel étant vérifiée, nous pouvons
estimer la fonction de gains dans ces deux secteurs et effectuer des analyses
comparatives. Toutefois, la détermination du rendement éducatif
dans l'ensemble du marché sera aussi mise en exergue, permettant aussi
de caractériser l'apport du système éducatif dans tout le
secteur productif.
§ Tableau 4.1.3 : Estimation de la
fonction des gains dans les secteurs formel et informel
§ Variable dépendante : logarithme du revenu
|
§ Variables explicatives
|
§ Ln du revenu dans le secteur informel
|
§ Ln du revenu dans le secteur formel
|
§ Ensemble
|
§ Constante
|
§ 8,1946*
|
§ 10,0853*
|
§ 8,1265*
|
§
|
§ (0,3054)
|
§ (0,5990)
|
§ (0,2870)
|
§ Nombre d'années d'études
|
§ 0,1045*
|
§ 0,0581***
|
§ 0,1256*
|
|
§ § (0,0186)
|
§ (0,0335)
|
§ (0,0170)
|
§ Sexe
|
§
|
§
|
§
|
§ Masculin
|
§ 0,4907*
|
§ 0,1312
|
§ 0,4916*
|
|
§ § (0,0912)
|
§ (0,1638)
|
§ (0,0857)
|
§ Féminin (référence)
|
§ -
|
§ -
|
§ -
|
§ Statut matrimonial
|
§
|
§
|
§
|
§ Marié
|
§ 0,2019***
|
§ 0,0249
|
§ 0,1818
|
|
§ § (0,1224)
|
§ (0,2717)
|
§ 0,1174)
|
§ Non marié (référence)
|
§ -
|
§ -
|
§ -
|
§ Expérience professionnelle
|
§ 0,0547***
|
§ -0,0789
|
§ 0,0141
|
§
|
§ (0,0299)
|
§ (0,0561)
|
§ (0,0284)
|
§ Expérience professionnelle au carrée
|
§ -0,0044**
|
§ 0,0039
|
§ -0,0023
|
§
|
§ (0,0018)
|
§ (0,0031)
|
§ (0,0017)
|
§ Ancienneté
|
§ -0,0175
|
§ 0,0493***
|
§ -0,0094
|
|
§ § (0,0122)
|
§ (0,0261)
|
§ (0,0116)
|
§ Type d'éducation
|
§
|
§
|
§
|
§ Public
|
§ -0,0268
|
§ -0,1718
|
§ -0,0006
|
|
§ § (0,0932)
|
§ (0,1742)
|
§ (0,0885)
|
§ Privé (référence)
|
§ -
|
§ -
|
§ -
|
§ R²
|
§ 0,1260
|
§ 0,2721
|
§ 0,1514
|
§ Nombre d'observations
|
§ 388
|
§ 70
|
§ 458
|
§ Les écarts types figurent entre
parenthèses
§ *coefficient significatif au seuil de 1%, ** au seuil
de 5%, *** au seuil de 10%.
§ Source : INS, EESI
2005
§ Les analyses qui suivent seront
considérées toutes choses égales par ailleurs. Au seuil de
significativité de 10%, nous obtenons un taux de croissance du revenu
de 10,45% dans le secteur informel, près du double de celui du secteur
formel qui est 5,81%). À Antananarivo, Arestoff Florence (1997) a
trouvé un taux de rendement de 7% dans le secteur informel et qui
n'était pas significatif dans le secteur formel et dont le taux
était 3%. Ainsi, une année d'études supplémentaire
assure donc à un travailleur une augmentation de son revenu mensuel de
10,45% dans le secteur informel et de 5,81% dans le secteur formel. Dans
l'ensemble du marché, ce taux de rendement est de 12,56%.
§ Néanmoins, la non significativité du
niveau d'éducation dans le secteur formel au seuil de 1% voire 5% peut
résulter de l'existence d'un stock de travailleurs qualifiés
excédentaires par rapport aux opportunités d'emplois
qualifiés disponibles, pour l'analyser, il faut aller à un seuil
de 10%. De plus l'ancienneté est corrélée avec le revenu
dans le secteur formel, dont le taux de croissance du revenu est de 4,93% pour
une année supplémentaire d'ancienneté. L'expérience
professionnelle reste ici non significative.
§ Dans le secteur informel, le statut matrimonial d'un
travailleur exerce un effet positif sur le salaire. Il en est de même de
l'expérience professionnelle dans ce même secteur
d'activité qui a une contribution sur le revenu de l'ordre de 5,47%. En
ce qui concerne l'expérience professionnelle au carrée,
destinée à affiner l'influence de l'expérience
professionnelle, le faible coefficient (-0,0044) provient de la croissance
rapide de cette variable et ne doit donc pas être négligé.
Le signe négatif de cette variable n'est pas de nature à
démotiver les vieux travailleurs ou leurs difficultés à
assimiler les nouvelles technologies car ce signe négatif pourrait se
justifier de la manière suivante : en supposant les variables
autres que l'expérience professionnelle et son carrée
fixées, le logarithme du revenu est une fonction du second degré
de l'expérience. Le coefficient négatif de l'expérience au
carré, conduit à une parabole à concavité
dirigée vers le bas, en se situant sur la partie montante de la
parabole, la croissance est de plus en plus lente : il s'agit d'un
phénomène classique de rendement décroissant, plus
précisément de l'expérience professionnelle sur le
logarithme du revenu.
§ La prise en compte du type d'éducation dans la
fonction de gains, provenant du fait que les investissements en formation dans
les établissements privés sont plus élevés que ceux
des établissements publics, permet de voir son influence sur le niveau
de salaire et savoir s'il est judicieux pour un individu de privilégier
l'un ou l'autre type d'éducation. D'après les estimations, cette
variable n'est pas significative même au seuil de 10%. La structure du
marché du travail ne prend donc pas en compte le type d'éducation
reçu résultant certainement de la présence sur ce
marché d'une forte population instruite à la recherche
d'insertion.
§ Les coefficients de détermination sont de 12,60%
dans le secteur informel, de 27,21% dans le secteur formel et de 15,14% dans
l'ensemble. Ces coefficients, représentant la variabilité du
revenu qui est expliqué par le modèle, ne sont significativement
pas différents de ceux trouvés par Arestoff qui a obtenu dans le
cas Malgache des coefficients de détermination de 9,20% et 22,10%
respectivement dans les secteurs informel et formel.
§ SECTION 2 : TAUX DE RENDEMENT
DES NIVEAUX D'ÉDUCATION
§ La variable niveau d'instruction a été
dichotomisée en quatre sous-variables, la référence
étant les individus sans niveau d'instruction :
§
1 si l'individu j a le niveau d'instruction i
§ Niveau d'instruction i de l'individu j=
§
0 sinon.
§ L'analyse du rendement éducatif en fonction du
niveau d'instruction permet de voir l'incidence de chaque niveau sur les gains.
Pour ce faire, nous allons déterminer le rendement éducatif en
fonction du niveau d'instruction : premièrement dans les secteurs
formel et informel, deuxièmement avec prise en compte du type d'emploi
(dépendant ou indépendant) et enfin dans l'ensemble du
marché. La référence ici est un individu sans niveau
d'instruction.
O 4.2.1 RENDEMENT DES NIVEAUX D'ÉDUCATION DANS LES
SECTEURS FORMEL ET INFORMEL
§ Dans les analyses précédentes, les
rendements ont été évalués suivant le nombre
d'années d'études dans les secteurs formel et informel. Ici, la
prise en compte du niveau d'études aboutit aussi à des analyses
comparatives dans ces deux secteurs. La figure suivante est une
représentation du taux de rendement (en pourcentage) des niveaux
d'éducation dans les secteurs formel et informel.
§ § § Figure 4.2.1 :
Taux de rendement des niveaux d'éducation dans les secteurs formel et
informel (en %)
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ Nous aboutissons à des taux de rendement qui
sont croissants avec le niveau d'éducation reçu.
§ Dans le secteur formel, ce taux n'est pas significatif
pour le niveau primaire, les individus sans niveau et ceux de niveau primaire
n'ont pas de différence significative de revenu. Le revenu d'un individu
du secondaire premier cycle est 46,49% plus élevé que celui sans
niveau. Il en est de même pour les individus de niveau secondaire second
cycle et supérieur dont les revenus sont respectivement 75,72% et
129,43% plus élevé que ceux sans niveau.
§ Dans le secteur informel, ces taux de croissance du
revenu sont de 24% ; 54,38% ; 85,81% et 129,96% respectivement pour
les niveaux : primaire, secondaire premier cycle, secondaire second cycle
et supérieur. Du niveau secondaire premier cycle au niveau secondaire
second cycle, les rendements sont plus élevés dans l'informel que
dans le formel. Ces résultats pourraient résulter du fait que le
secteur informel absorbe une grande partie de la population moins instruite.
§ Dans le supérieur, on retrouve relativement les
mêmes, Nous pouvons dire que le rendement du niveau supérieur ne
tient pas véritablement compte d'une segmentation du marché.
Néanmoins, nous partons des rendements pas très
élevés dans le secteur formel à un fort rendement au
niveau d'études supérieur.
§ Ainsi, l'investissement en capital humain est
valorisé selon le secteur d'activité du travailleur et les
revenus des individus de niveau supérieur sont plus du double de ceux
sans niveau.
§ Nous avons constaté que l'économie
camerounaise permet facilement de dégager une dichotomie
formel/informel, nous pouvons aussi distinguer l'emploi dépendant de
l'emploi indépendant. Nous allons pour ce faire nous intéresser
à ce dernier clivage emploi salarié/emploi indépendant
afin d'effectuer une analyse comparative du rendement de l'éducation.
O 4.2.2 RENDEMENT DES NIVEAUX D'ÉDUCATION SELON LE
TYPE D'EMPLOI
§ Sur le marché du travail, les travailleurs se
distinguent aussi selon le type d'emploi exercé, notamment les emplois
indépendants et les emplois dépendants ; les
dépendants étant pour la plupart les salariés. Cette
distinction entre salariés et indépendants provient
généralement des caractéristiques personnels d'un individu
comme ses capacités d'entreprendre, son désir
d'indépendance et/ou son environnement familial. Les statistiques
descriptives nous montrent qu'il existe des différences
considérables de revenu entre les travailleurs dépendants et les
travailleurs indépendants. Nous voulons ainsi savoir si le niveau
d'éducation influence les gains selon qu'on est travailleur
dépendant ou indépendant. La figure suivante est une
représentation du taux de rendement (en pourcentage) des niveaux
d'éducation selon le type d'emploi.
§ Figure 4.2.2 : Taux de
rendement des niveaux d'éducation suivant le type d'emploi (en
%)
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ Dans les emplois dépendants, le revenu d'un
individu de niveau primaire est 51,35% plus élevé que celui d'un
individu sans niveau. Le même constat apparaît pour les emplois
indépendants mais à un taux de croissance du revenu plus faible
(20,53%). Les individus de niveau secondaire premier cycle et occupant des
emplois dépendants (respectivement des emplois indépendants) ont
un revenu 88,05% (respectivement 52,24%) plus élevé que ceux sans
niveau. De manière analogue, nous obtenons dans les emplois
dépendants (respectivement des emplois indépendants) un taux de
126,18% (respectivement 91,19%) pour le niveau secondaire second cycle par
rapport au sans niveau et un taux de 187,52% (respectivement 163,45%) pour le
niveau supérieur par rapport au sans niveau.
§ Le capital humain est plus valorisé dans les
emplois dépendants que dans les emplois indépendants, cela
pourrait s'expliquer par le fait que le niveau d'instruction est l'une des
conditions importante de recrutement des travailleurs dépendant. Les
travailleurs indépendants sont dans l'auto-emploi et ont besoin de
s'instruire pour développer l'esprit de créativité voire
d'innovation. Dans les deux types d'emplois, le revenu croit avec le niveau
d'études.
O 4.2.3 RENDEMENT DES NIVEAUX D'ÉDUCATION SUR
L'ENSEMBLE DU MARCHÉ
§ La figure ci-dessous permet d'analyser le rendement des
niveaux d'éducation (en pourcentage) dans l'ensemble du
marché.
§ Figure 4.2.3 : Taux de rendement
des niveaux d'éducation (en %)
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ Le revenu d'un individu de niveau primaire est 31,19%
plus élevé que celui d'un individu sans niveau. Pour celui qui
est de niveau secondaire premier cycle, le revenu est 71,03% plus
élevé que celui sans niveau. De manière analogue, on
obtient des taux de rendement de 121,70% et 198,01 respectivement dans les
niveaux secondaire second cycle et supérieur par rapport aux individus
sans niveau.
§ Dans l'ensemble, le niveau d'études est
corrélé avec le revenu et les taux de rendement obtenus sont
croissants. Ainsi, le revenu d'un individu qui est au moins de niveau
secondaire second cycle est plus du double de celui sans niveau
d'instruction.
§ § § §
CONCLUSION
§ § La présente étude portant sur le
rendement de l'éducation sur le marché du travail avait pour
objectif non seulement de mettre en évidence le rôle du capital
humain (niveau d'instruction, expérience professionnelle...) sur le
revenu d'emploi du travailleur mais aussi de déceler selon le secteur
d'activité et le type d'emploi, ceux qui valorisent le mieux le capital
humain, à travers le rendement éducatif.
§ L'estimation des gains fait ressortir que deux
individus ayant le même profil socio-économique et
éducatif perçoivent des rémunérations
significativement différentes en fonction de leur secteur
d'activité. Dans le secteur informel, une année d'études
supplémentaire génère un accroissement du revenu de
10,45%, tandis que dans le secteur formel, ce taux est de 5,81%. Le fait
d'avoir dans le secteur informel des salaires bruts, (les dépenses de
santé, de logement et bien d'autres ne sont pas encore déduites
du salaire) pourraient expliquer le taux de rendement élevé dans
ce secteur par rapport à l'autre secteur. Dans l'ensemble du
marché, une année d'études supplémentaire
générerait donc un accroissement du revenu de 12,56 %.
§ Les revenus dans l'emploi croissent dans l'ensemble
avec le niveau d'études. Les revenus des travailleurs, ayant au moins le
niveau secondaire second cycle, sont plus du double des revenus des
travailleurs non scolarisés. Le taux de rendement est de 121,70% et
198,01% respectivement pour les niveaux secondaire second cycle et
supérieur par rapport aux travailleurs sans niveau. Les emplois
dépendants ont un rendement plus élevé que les emplois
indépendants. Un taux élevé dans les emplois
dépendants par rapport aux emplois indépendants pourrait
résulter du fait que les travailleurs dépendants sont des
salariés dont l'une des conditions primordiales de recrutement c'est le
niveau d'études atteint.
§ Ainsi, une année d'études
supplémentaire assure un gain conséquent dans l'emploi. Le
développement de l'éducation est donc un facteur de croissance
des revenus et par conséquent de croissance économique.
§ Néanmoins, comme limites dans l'estimation des
fonctions des gains, c'est la possession des données en coupe
instantanée. Il serait aussi intéressant de le faire sur une
longue période et ressortir l'évolution. Aussi la structure du
marché varie d'une génération à une autre, le
pouvoir d'achat n'est pas le même, la théorie du capital humain
à elle seule ne permet pas d'appréhender tous les rouages
liés au salaire.
§ Ces résultats appellent plusieurs axes d'actions
dont nous soulignons ici ceux qui nous paraissent les plus importants :
ü accroître et améliorer l'investissement
dans le capital humain (i) ;
ü adapter les systèmes d'éducation
et de formation aux nouveaux besoins en matière de
compétences (ii) ;
ü une politique de restructuration du secteur informel
est nécessaire en formalisant certaines activités informels,
à travers le FNE, le PIAASI (iii).
§ (i) Accroître et améliorer
l'investissement dans le capital humain au moyen des actions
suivantes:
§ mettre en oeuvre des politiques et des actions en
matière d'éducation et de formation destinées à
faciliter significativement l'accès à l'enseignement secondaire
et à l'enseignement supérieur, y compris aux apprentissages et
à la formation entrepreneuriale ;
§ réduire significativement le nombre
d'élèves quittant l'école prématurément
c'est-à-dire réduire les taux d'abandons scolaires du
niveau primaire ;
§ établir des stratégies efficaces
d'apprentissage offertes à tous, dans le cadre des écoles, des
entreprises, des administrations publiques, en vue d'augmenter la participation
à la formation continue et en entreprise, en particulier pour les
travailleurs peu qualifiés. Cela pourra aussi se faire à travers
la multiplication des stages, des séminaires de formation et des
séances de recyclage puisque la productivité des entreprises est
tributaire de la constitution et du maintien d'une main-d'oeuvre capable de
s'adapter au changement ;
§ les technologies de l'information et de la
communication peuvent également être utilisées pour
améliorer l'apprentissage et mieux l'adapter aux besoins des employeurs
et des travailleurs.
§ (ii) Adapter les systèmes
d'éducation et de formation aux nouveaux besoins en matière de
compétences au moyen des actions suivantes:
§ renforcer et garantir le niveau de qualité du
système d'éducation et de formation, élargir l'offre de
possibilités d'éducation et de formation, garantir des
filières d'apprentissage souples et accroître les
possibilités de mobilité pour les étudiants et les
personnes en formation ;
§ faciliter et diversifier l'accès pour tous
à l'éducation et à la formation, ce moyen va en droite
ligne avec les objectifs du millénaire pour le développement dans
l'éducation ;
§ répondre aux besoins nouveaux sur le plan
professionnel et sur le plan des compétences essentielles ainsi qu'aux
besoins futurs en termes de qualifications en améliorant le contenu des
enseignements en fonction des désidératas des entreprises et des
objectifs à atteindre à long termes.
§ (iii) Une politique de restructuration du secteur
informel est nécessaire à travers le financement des projets de
création d'entreprises. Il s'agit aussi d'assurer un marché du
travail qui valorise la formalisation des micro-entreprises non-formelles.
Emettre de grands projets de recrutement des personnes instruites qui se
trouvent dans l'informel ou les aider par le financement des projets de
développement rentables.
§ Ainsi, pour une meilleure rémunération
dans l'emploi et une augmentation des niveaux de productivité,
l'État doit investir davantage et plus efficacement dans le capital
humain, notamment dans l'éducation et la formation, ce qui sera
bénéfique pour les citoyens, les entreprises, l'économie
et la société.
§ § § §
BIBLIOGRAPHIE
§ § § A. ABANDA, Statistiques de
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§
http://www.belspo.be/belspo/home/publ/pub_ostc/CP
§
http://www.hrsdc.gc.ca/fr/sm/ps/rhdc/rpc/publications/recherche
§
http://www.google.com/search?hl=fr&q=rendement+de+l%27%C3%A9ducation+et+march%C3%A9+du+travail&lr=
§ § § § § § § §
§ § § § § § § § § § §
ANNEXES
§ § § ABRÉVIATIONS DES VARIABLES
D'ÉTUDE
§ § AGE
|
§ : Age de l'individu
|
§ AGE2
|
§ : Age de l'individu au carré
|
§ ANC
|
§ : Ancienneté dans l'emploi actuellement
occupé
|
§ CATHOLIQUE
|
§ : Religion catholique
|
§ C
|
§ : Constante de l'estimation du modèle
|
§ EXPER
|
§ : Expérience professionnelle
|
§ EXPER2
|
§ : Expérience professionnelle au carré
|
§ LNREVENU
|
§ : Logarithme du revenu
|
§ MILRESID
|
§ : Milieu de résidence
|
§ MUSULMAN
|
§ : Religion musulmane
|
§ NBCONJCM
|
§ : Nombre de conjoints du chef de ménage
|
§ NETUDESTI
|
§ : Nombre d'année d'études
estimées
|
§ PRI
|
§ : Niveau d'études primaire
|
§ PROTESTANT
|
§ : Religion protestante
|
§ SPC
|
§ : Niveau d'études secondaire premier cycle
|
§ SSC
|
§ : Niveau d'études secondaire second cycle
|
§ STATMATRIM
|
§ : Statut matrimonial
|
§ STATMIGCM
|
§ : Statut migratoire
|
§ SUP
|
§ : Niveau d'études supérieur
|
§ TAILMENG
|
§ : Taille du ménage
|
§ TYPEDUC
|
§ : Type d'éducation reçu
|
§ § § Tableau A1 :
Analyse de la variance du revenu en fonction du niveau
d'instruction
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ § Tableau A2 : Matrice
de corrélations entre le nombre d'années d'études,
l'âge de l'individu et la taille du ménage.
§ § Source :
INS, EESI 2005
§ Tableau A3 : Matrice de
corrélations entre le revenu, le nombre d'années d'études,
l'expérience professionnelle et l'ancienneté.
§ § Source : INS, EESI
2005
§ § § § § § Tableau
A4 : Estimation de la fonction d'éducation suivant le
sexe masculin
§ Dependent Variable: ANETUDE
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 03/21/08 Time: 06:12
|
§ Sample: 1 5819
|
§ Included observations: 5819
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 2.734681
|
§ 0.180340
|
§ 15.16401
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.392991
|
§ 0.005146
|
§ 76.36186
|
§ 0.0000
|
§ NBCONJCM
|
§ -0.203441
|
§ 0.058100
|
§ -3.501583
|
§ 0.0005
|
§ CATHOLIQUE
|
§ 0.437243
|
§ 0.122784
|
§ 3.561068
|
§ 0.0004
|
§ PROTESTANT
|
§ 0.473332
|
§ 0.128268
|
§ 3.690176
|
§ 0.0002
|
§ MUSULMAN
|
§ -0.558212
|
§ 0.138634
|
§ -4.026524
|
§ 0.0001
|
§ MILRESID
|
§ -0.866616
|
§ 0.069648
|
§ -12.44286
|
§ 0.0000
|
§ TAILMENG
|
§ 0.041949
|
§ 0.010845
|
§ 3.868191
|
§ 0.0001
|
§ STATMIGCM
|
§ -0.598770
|
§ 0.074374
|
§ -8.050786
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.543401
|
§ Mean dependent var
|
§ 7.169617
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.542772
|
§ S.D. dependent var
|
§ 3.780902
|
§ S.E. of regression
|
§ 2.556595
|
§ Akaike info criterion
|
§ 4.716775
|
§ Sum squared resid
|
§ 37975.19
|
§ Schwarz criterion
|
§ 4.727089
|
§ Log likelihood
|
§ -13714.46
|
§ F-statistic
|
§ 864.3125
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.552999
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
|
§ § § Tableau A5 :
Estimation de la fonction d'éducation suivant le sexe
feminin
§ Dependent Variable: ANETUDE
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 03/21/08 Time: 06:42
|
§ Sample: 1 5194
|
§ Included observations: 5194
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 3.506168
|
§ 0.181603
|
§ 19.30681
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.360192
|
§ 0.005284
|
§ 68.16597
|
§ 0.0000
|
§ NBCONJCM
|
§ 0.019973
|
§ 0.065540
|
§ 0.304749
|
§ 0.7606
|
§ CATHOLIQUE
|
§ 0.167138
|
§ 0.134904
|
§ 1.238944
|
§ 0.2154
|
§ PROTESTANT
|
§ 0.313813
|
§ 0.140366
|
§ 2.235672
|
§ 0.0254
|
§ MUSULMAN
|
§ -1.066624
|
§ 0.157251
|
§ -6.782937
|
§ 0.0000
|
§ MILRESID
|
§ -0.984616
|
§ 0.063550
|
§ -15.49348
|
§ 0.0000
|
§ TAILMENG
|
§ 0.016027
|
§ 0.011789
|
§ 1.359480
|
§ 0.1741
|
§ STATMIGCM
|
§ -0.441856
|
§ 0.081515
|
§ -5.420556
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.535010
|
§ Mean dependent var
|
§ 7.305545
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.534293
|
§ S.D. dependent var
|
§ 3.825988
|
§ S.E. of regression
|
§ 2.610959
|
§ Akaike info criterion
|
§ 4.759044
|
§ Sum squared resid
|
§ 35346.71
|
§ Schwarz criterion
|
§ 4.770403
|
§ Log likelihood
|
§ -12350.24
|
§ F-statistic
|
§ 745.7229
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.557862
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
|
§ § § § § § Tableau
A6 : Estimation de la fonction d'éducation
§ Dependent Variable: ANETUDE
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 02/22/08 Time: 11:42
|
§ Sample: 1 11013
|
§ Included observations: 11013
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 3.307001
|
§ 0.131662
|
§ 25.11730
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.376161
|
§ 0.003681
|
§ 102.1800
|
§ 0.0000
|
§ NBCONJCM
|
§ -0.088226
|
§ 0.043481
|
§ -2.029049
|
§ 0.0425
|
§ CATHOLIQUE
|
§ 0.311250
|
§ 0.090880
|
§ 3.424858
|
§ 0.0006
|
§ PROTESTANT
|
§ 0.398521
|
§ 0.094784
|
§ 4.204506
|
§ 0.0000
|
§ MUSULMAN
|
§ -0.806791
|
§ 0.104113
|
§ -7.749200
|
§ 0.0000
|
§ MILRESID
|
§ -1.030943
|
§ 0.051551
|
§ -19.99855
|
§ 0.0000
|
§ TAILMENG
|
§ 0.028013
|
§ 0.007990
|
§ 3.506153
|
§ 0.0005
|
§ STATMIGCM
|
§ -0.527709
|
§ 0.054990
|
§ -9.596379
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.537899
|
§ Mean dependent var
|
§ 7.233724
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.537563
|
§ S.D. dependent var
|
§ 3.802665
|
§ S.E. of regression
|
§ 2.585916
|
§ Akaike info criterion
|
§ 4.738854
|
§ Sum squared resid
|
§ 73583.34
|
§ Schwarz criterion
|
§ 4.744825
|
§ Log likelihood
|
§ -26085.50
|
§ F-statistic
|
§ 1601.120
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.368338
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
§ § § § § § § §
§ § § § § § § § § § §
§ § § Tableau A7 : Estimation de la fonction
de gains par les MCO
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 02/27/08 Time: 19:47
|
§ Sample: 1 458
|
§ Included observations: 458
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 9.074620
|
§ 0.199679
|
§ 45.44613
|
§ 0.0000
|
§ NETUDESTI
|
§ 0.085143
|
§ 0.013286
|
§ 6.408301
|
§ 0.0000
|
§ SEXE
|
§ 0.365596
|
§ 0.084912
|
§ 4.305577
|
§ 0.0000
|
§ STATMATRIM
|
§ -0.167957
|
§ 0.111412
|
§ -1.507529
|
§ 0.1324
|
§ EXPER
|
§ 0.037909
|
§ 0.029270
|
§ 1.295127
|
§ 0.1959
|
§ EXPRER2
|
§ -0.002345
|
§ 0.001742
|
§ -1.346172
|
§ 0.1789
|
§ ANC
|
§ 0.015142
|
§ 0.011097
|
§ 1.364467
|
§ 0.1731
|
§ TYPEDUC
|
§ -0.098571
|
§ 0.087774
|
§ -1.123013
|
§ 0.2620
|
§ R-squared
|
§ 0.128129
|
§ Mean dependent var
|
§ 10.03969
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.114567
|
§ S.D. dependent var
|
§ 0.921164
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.866792
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.569279
|
§ Sum squared resid
|
§ 338.0981
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.641364
|
§ Log likelihood
|
§ -580.3648
|
§ F-statistic
|
§ 9.447338
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.895379
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
§ Tableau A8 : Estimation de la
fonction de gains par les DMC
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 02/23/08 Time: 11:58
|
§ Sample: 1 458
|
§ Included observations: 458
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 8.126517
|
§ 0.287037
|
§ 28.31172
|
§ 0.0000
|
§ NETUDESTI
|
§ 0.125604
|
§ 0.017008
|
§ 7.384876
|
§ 0.0000
|
§ SEXE
|
§ 0.491577
|
§ 0.085729
|
§ 5.734051
|
§ 0.0000
|
§ STATMATRIM
|
§ 0.181827
|
§ 0.117437
|
§ 1.548302
|
§ 0.1223
|
§ EXPER
|
§ 0.014085
|
§ 0.028357
|
§ 0.496703
|
§ 0.6196
|
§ EXPRER2
|
§ -0.002311
|
§ 0.001714
|
§ -1.348420
|
§ 0.1782
|
§ ANC
|
§ -0.009401
|
§ 0.011588
|
§ -0.811293
|
§ 0.4176
|
§ TYPEDUC
|
§ -0.000613
|
§ 0.088480
|
§ -0.006928
|
§ 0.9945
|
§ R-squared
|
§ 0.151406
|
§ Mean dependent var
|
§ 10.03969
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.138206
|
§ S.D. dependent var
|
§ 0.921164
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.855143
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.542218
|
§ Sum squared resid
|
§ 329.0716
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.614303
|
§ Log likelihood
|
§ -574.1679
|
§ F-statistic
|
§ 11.46985
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.639674
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
§ Source :
INS, EESI 2005
§ Tableau A9 : Test de Hausman
d'exogénéité de l'éducation
§ r"
|
§ r'
|
§ V(r'')
|
§ V(r')
|
§ H
|
§ ÷1 2au seuil de 5%
|
§ 0,08514
|
§ 0,12560
|
§ 0,0001765
|
§ 0,0002892
|
§ 14,5254*
|
§ 3,841
|
§ *Résultat donné en valeur absolue
§ Source : INS, EESI
2005
§ Tableau A10 : Estimation de la
fonction de gains dans le secteur informel
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 02/22/08 Time: 23:43
|
§ Sample: 1 388
|
§ Included observations: 388
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 8.194635
|
§ 0.305369
|
§ 26.83518
|
§ 0.0000
|
§ NETUDESTI
|
§ 0.104518
|
§ 0.018562
|
§ 5.630659
|
§ 0.0000
|
§ SEXE
|
§ 0.490743
|
§ 0.091234
|
§ 5.378967
|
§ 0.0000
|
§ STATMATRIM
|
§ 0.201946
|
§ 0.122377
|
§ 1.650200
|
§ 0.0997
|
§ EXPER
|
§ 0.054677
|
§ 0.029946
|
§ 1.825853
|
§ 0.0687
|
§ EXPRER2
|
§ -0.004378
|
§ 0.001830
|
§ -2.392896
|
§ 0.0172
|
§ ANC
|
§ -0.017504
|
§ 0.012202
|
§ -1.434556
|
§ 0.1522
|
§ TYPEDUC
|
§ -0.026839
|
§ 0.093156
|
§ -0.288107
|
§ 0.7734
|
§ R-squared
|
§ 0.126038
|
§ Mean dependent var
|
§ 9.892423
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.109939
|
§ S.D. dependent var
|
§ 0.879524
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.829770
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.485066
|
§ Sum squared resid
|
§ 261.6368
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.566736
|
§ Log likelihood
|
§ -474.1028
|
§ F-statistic
|
§ 7.828810
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.882490
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
§
§ Tableau A11 : Estimation de la
fonction de gains dans le secteur formel
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 02/22/08 Time: 23:41
|
§ Sample: 1 70
|
§ Included observations: 70
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 10.08527
|
§ 0.599008
|
§ 16.83663
|
§ 0.0000
|
§ NETUDESTI
|
§ 0.058066
|
§ 0.033451
|
§ 1.735873
|
§ 0.0876
|
§ SEXE
|
§ 0.131159
|
§ 0.163757
|
§ 0.800939
|
§ 0.4262
|
§ STATMATRIM
|
§ 0.024901
|
§ 0.271670
|
§ 0.091661
|
§ 0.9273
|
§ EXPER
|
§ -0.078856
|
§ 0.056074
|
§ -1.406299
|
§ 0.1646
|
§ EXPRER2
|
§ 0.003914
|
§ 0.003123
|
§ 1.253029
|
§ 0.2149
|
§ ANC
|
§ 0.049309
|
§ 0.026105
|
§ 1.888899
|
§ 0.0636
|
§ TYPEDUC
|
§ -0.171799
|
§ 0.174242
|
§ -0.985977
|
§ 0.3280
|
§ R-squared
|
§ 0.272071
|
§ Mean dependent var
|
§ 10.85600
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.189885
|
§ S.D. dependent var
|
§ 0.695281
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.625797
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.007630
|
§ Sum squared resid
|
§ 24.28058
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.264601
|
§ Log likelihood
|
§ -62.26705
|
§ F-statistic
|
§ 3.310443
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.476065
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.004672
|
§
§ § § § Tableau A12 :
Rendement des niveaux d'éducation dans l'ensemble du
marché
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 03/20/08 Time: 19:03
|
§ Sample: 1 6894
|
§ Included observations: 6894
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 7.875408
|
§ 0.093828
|
§ 83.93437
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.088975
|
§ 0.004624
|
§ 19.24123
|
§ 0.0000
|
§ AGE2
|
§ -0.000927
|
§ 5.25E-05
|
§ -17.65869
|
§ 0.0000
|
§ EXPER
|
§ -0.012881
|
§ 0.003212
|
§ -4.010586
|
§ 0.0001
|
§ EXPER2
|
§ 0.000124
|
§ 6.67E-05
|
§ 1.861980
|
§ 0.0626
|
§ ANCI
|
§ -0.006339
|
§ 0.001642
|
§ -3.861008
|
§ 0.0001
|
§ STATMATRI
|
§ 0.159560
|
§ 0.024264
|
§ 6.575896
|
§ 0.0000
|
§ PRI
|
§ 0.311878
|
§ 0.036395
|
§ 8.569305
|
§ 0.0000
|
§ SPC
|
§ 0.710282
|
§ 0.040055
|
§ 17.73254
|
§ 0.0000
|
§ SSC
|
§ 1.216964
|
§ 0.045243
|
§ 26.89813
|
§ 0.0000
|
§ SUP
|
§ 1.980148
|
§ 0.054286
|
§ 36.47608
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.320566
|
§ Mean dependent var
|
§ 10.35329
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.319579
|
§ S.D. dependent var
|
§ 1.141999
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.942008
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.719988
|
§ Sum squared resid
|
§ 6107.830
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.730900
|
§ Log likelihood
|
§ -9364.800
|
§ F-statistic
|
§ 324.7487
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.667254
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
|
§ §
§ Tableau A13 : Rendement des niveaux
d'éducation dans le secteur formel
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 03/20/08 Time: 18:58
|
§ Sample: 1 1463
|
§ Included observations: 1463
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 8.141769
|
§ 0.271398
|
§ 29.99934
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.103391
|
§ 0.012491
|
§ 8.277275
|
§ 0.0000
|
§ AGE2
|
§ -0.000984
|
§ 0.000151
|
§ -6.533438
|
§ 0.0000
|
§ EXPER
|
§ -0.000945
|
§ 0.004927
|
§ -0.191716
|
§ 0.8480
|
§ EXPER2
|
§ 3.07E-05
|
§ 7.99E-05
|
§ 0.383920
|
§ 0.7011
|
§ ANCI
|
§ 0.010543
|
§ 0.003688
|
§ 2.858851
|
§ 0.0043
|
§ STATMATRI
|
§ 0.157929
|
§ 0.040591
|
§ 3.890756
|
§ 0.0001
|
§ PRI
|
§ 0.182894
|
§ 0.136302
|
§ 1.341829
|
§ 0.1799
|
§ SPC
|
§ 0.464945
|
§ 0.134260
|
§ 3.463018
|
§ 0.0005
|
§ SSC
|
§ 0.757239
|
§ 0.133667
|
§ 5.665104
|
§ 0.0000
|
§ SUP
|
§ 1.294287
|
§ 0.134725
|
§ 9.606893
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.412218
|
§ Mean dependent var
|
§ 11.47118
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.408169
|
§ S.D. dependent var
|
§ 0.857151
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.659411
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.012550
|
§ Sum squared resid
|
§ 631.3622
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.052311
|
§ Log likelihood
|
§ -1461.180
|
§ F-statistic
|
§ 101.8302
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.745510
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
|
§ §
§ § Tableau A14 : Rendement des
niveaux d'éducation dans le secteur informel
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 03/20/08 Time: 18:53
|
§ Sample: 1 5431
|
§ Included observations: 5431
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 8.388880
|
§ 0.099626
|
§ 84.20410
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.067537
|
§ 0.004884
|
§ 13.82784
|
§ 0.0000
|
§ AGE2
|
§ -0.000730
|
§ 5.50E-05
|
§ -13.26776
|
§ 0.0000
|
§ EXPER
|
§ -0.012353
|
§ 0.003744
|
§ -3.299013
|
§ 0.0010
|
§ EXPER2
|
§ 0.000128
|
§ 8.42E-05
|
§ 1.519367
|
§ 0.1287
|
§ ANCI
|
§ -0.005323
|
§ 0.001738
|
§ -3.063231
|
§ 0.0022
|
§ STATMATRI
|
§ 0.087586
|
§ 0.026972
|
§ 3.247296
|
§ 0.0012
|
§ PRI
|
§ 0.239919
|
§ 0.037324
|
§ 6.428011
|
§ 0.0000
|
§ SPC
|
§ 0.543835
|
§ 0.042351
|
§ 12.84104
|
§ 0.0000
|
§ SSC
|
§ 0.858084
|
§ 0.053723
|
§ 15.97238
|
§ 0.0000
|
§ SUP
|
§ 1.299595
|
§ 0.093867
|
§ 13.84508
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.140822
|
§ Mean dependent var
|
§ 10.05216
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.139237
|
§ S.D. dependent var
|
§ 1.015049
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.941736
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.719839
|
§ Sum squared resid
|
§ 4806.814
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.733207
|
§ Log likelihood
|
§ -7374.723
|
§ F-statistic
|
§ 88.83552
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.641915
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
|
|
|
|
|
§ § § § § § § Tableau
A15 : Rendement des niveaux d'éducation chez les
travailleurs dépendants
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 03/20/08 Time: 18:43
|
§ Sample: 1 2812
|
§ Included observations: 2812
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 7.362814
|
§ 0.157543
|
§ 46.73514
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.110729
|
§ 0.008380
|
§ 13.21303
|
§ 0.0000
|
§ AGE2
|
§ -0.001085
|
§ 0.000107
|
§ -10.17633
|
§ 0.0000
|
§ EXPER
|
§ -0.005646
|
§ 0.004611
|
§ -1.224440
|
§ 0.2209
|
§ EXPER2
|
§ 6.77E-05
|
§ 0.000110
|
§ 0.612434
|
§ 0.5403
|
§ ANCI
|
§ 0.007982
|
§ 0.003305
|
§ 2.414744
|
§ 0.0158
|
§ STATMATRI
|
§ 0.159647
|
§ 0.033458
|
§ 4.771589
|
§ 0.0000
|
§ PRI
|
§ 0.513496
|
§ 0.067950
|
§ 7.556946
|
§ 0.0000
|
§ SPC
|
§ 0.880508
|
§ 0.068487
|
§ 12.85655
|
§ 0.0000
|
§ SSC
|
§ 1.261762
|
§ 0.070636
|
§ 17.86292
|
§ 0.0000
|
§ SUP
|
§ 1.875227
|
§ 0.074710
|
§ 25.10021
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.464946
|
§ Mean dependent var
|
§ 10.84779
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.463035
|
§ S.D. dependent var
|
§ 1.048139
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.768054
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.313991
|
§ Sum squared resid
|
§ 1652.330
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.337233
|
§ Log likelihood
|
§ -3242.471
|
§ F-statistic
|
§ 243.3981
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.658266
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
|
§ §
§ § § Tableau A16 : Rendement
des niveaux d'éducation chez les travailleurs
indépendants
§ Dependent Variable: LNREVENU
|
§ Method: Least Squares
|
§ Date: 03/20/08 Time: 18:32
|
§ Sample: 1 4082
|
§ Included observations: 4082
|
§ Variable
|
§ Coefficient
|
§ Std. Error
|
§ t-Statistic
|
§ Prob.
|
§ C
|
§ 8.337980
|
§ 0.124307
|
§ 67.07588
|
§ 0.0000
|
§ AGE
|
§ 0.067140
|
§ 0.005846
|
§ 11.48463
|
§ 0.0000
|
§ AGE2
|
§ -0.000737
|
§ 6.37E-05
|
§ -11.56068
|
§ 0.0000
|
§ EXPER
|
§ -0.009847
|
§ 0.004161
|
§ -2.366819
|
§ 0.0180
|
§ EXPER2
|
§ 0.000123
|
§ 8.30E-05
|
§ 1.480211
|
§ 0.1389
|
§ ANCI
|
§ -0.002477
|
§ 0.001946
|
§ -1.272739
|
§ 0.2032
|
§ STATMATRI
|
§ 0.123095
|
§ 0.032455
|
§ 3.792842
|
§ 0.0002
|
§ PRI
|
§ 0.205282
|
§ 0.043164
|
§ 4.755829
|
§ 0.0000
|
§ SPC
|
§ 0.522441
|
§ 0.050428
|
§ 10.36005
|
§ 0.0000
|
§ SSC
|
§ 0.911936
|
§ 0.066205
|
§ 13.77444
|
§ 0.0000
|
§ SUP
|
§ 1.634647
|
§ 0.113094
|
§ 14.45389
|
§ 0.0000
|
§ R-squared
|
§ 0.147156
|
§ Mean dependent var
|
§ 10.01265
|
§ Adjusted R-squared
|
§ 0.145061
|
§ S.D. dependent var
|
§ 1.077737
|
§ S.E. of regression
|
§ 0.996507
|
§ Akaike info criterion
|
§ 2.833570
|
§ Sum squared resid
|
§ 4042.610
|
§ Schwarz criterion
|
§ 2.850586
|
§ Log likelihood
|
§ -5772.316
|
§ F-statistic
|
§ 70.24421
|
§ Durbin-Watson stat
|
§ 1.651489
|
§ Prob(F-statistic)
|
§ 0.000000
|
|
|
|
|
§ § § § § § § §
* 1 Ensemble des unités
de production qui ne possèdent pas de numéro statistique ou, dans
les cas des patrons et travailleurs à leur propre compte, qui ne
tiennent pas de comptabilité (INS, 2005).
* 2 Cité par l'UNESCO
(1983).
* 3 Cité par P. CAHUC et
A. ZYLBERBERG (1996).
* 4 Cité par D. BOOTHBY
et T. DREWES (2006).
* 5 Cité par l'UNESCO
(1983).
* 6 Cité par l'UNESCO
(1983).
* 7 Les auteurs cités
dans cette section ont été cité par D. BOOTHBY et T.
DREWES (2006).
* 8 La description de
l'expression de YS est développée dans la section des
modèles économétriques.
* 9 DIAL, Université
Paris IX-Dauphine.
* 10
La CITE est conçue par l'Organisation des
Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) au
début des années 1970 pour constituer « un instrument
de classement permettant de rassembler, de compiler et de mettre en forme les
statistiques éducatives tant dans les différents pays que sur le
plan international ». Elle est approuvée par la
conférence internationale de l'éducation lors de sa
trente-cinquième session (Genève, 1975) puis par la
conférence générale de l'UNESCO quand celle-ci a
adopté la recommandation révisée relative à la
normalisation des statistiques de l'éducation lors de sa
vingtième session (Paris, 1978).
* 11 Cité par R.
LONTCHI et al. (2005).
* 12 Cité
par D. GUJARATI (2004).
* 13 Cité par D.
GUJARATI (2004).
* 14 Les ménages
collectifs sont par exemple : les élèves en internat, les
militaires en caserne, les religieux dans les communautés...
* 15 Une variable
aléatoire suit une loi log-normale si son logarithme suit une loi
normale.
* 16 Confère tableaux
A2 et A3 en annexe.
* 17 Confère
encadré en annexe pour la procédure de calcul
|