UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATTELITE
AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
(AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT
FORMATION À DISTANCE, CAMPUS NUMÉRIQUE
« ENVIDROT »
GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES EN AFRIQUE
CENTRALE: CAS DES PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX AU CAMEROUN ET AU
GABON.
MÉMOIRE PRÉSENTÉ PAR
CAROLE SANDRINE KOMMEGNE TAGNE
SOUS LA DIRECTION DE M. LE DR. SOH FOGNO
ROGER
AOÛT 2008
UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATTELITE
AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
(AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT
FORMATION À DISTANCE, CAMPUS NUMÉRIQUE
« ENVIDROT »
GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES EN AFRIQUE
CENTRALE: CAS DES PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX AU CAMEROUN ET AU
GABON.
MÉMOIRE PRÉSENTÉ PAR CAROLE
SANDRINE KOMMEGNE TAGNE
SOUS LA DIRECTION DE M. LE DR. SOH FOGNO
ROGER
AOÛT 2008
SOMMAIRE
PREMIÈRE PARTIE: LA GESTION DURABLE DES
PFNL PAR LEUR PROTECTION AU CAMEROUN ET AU
GABON......................................P. 11-43
CHAPITRE I: CADRE LÉGISLATIF PERMETTANT
UNE PROTECTION DURABLE DES
PFNL............................................................................P.11-27
CHAPITRE II: CADRE INSTITUTIONNEL
PERMETTANT UNE PROTECTION DURABLE DES
PFNL...................................................P.28-43
DEUXIÈME PARTIE: EFFICACITÉ DE LA
GESTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU
GABON....................................P.44-60
CHAPITRE I: MISE EN OEUVRE DE LA GESTION
DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU
GABONAISES.......................P.44-55
CHAPITRE II: LES VOIES D'UNE MISE EN OEUVRE
EFFICACE DE LA GESTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU
GABON..........................P.56-60
LISTE DES ABRÉVIATIONS
ANAFOR: Agence National d'Appui au secteur FORestier
CARPE: Programme régional d'Afrique centrale pour
l'environnement
CCPM: Cercle de concertation des partenaires du MINFOF
CEFDHAC: Conférence sur les écosystèmes
des forêts denses et humides d'Afrique centrale
CIFOR: Centre pour la recherche forestière
internationale
CNUED: Conférence des nations unies sur l'environnement
et le développement
COMIFAC: Conférence des ministres en charges des
forêts d'Afrique centrale
ECOFAC: Écosystèmes forestiers en Afrique
centrale
FAO: Programme des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
GTZ: Coopération technique allemande
IPHAMETRA: Institut de pharmacie et de médecines
traditionnelles
IRAF: Institut de recherches agronomiques et
forestières
IRET: Institut de recherche en écologie tropicale
MINADER; Ministère de l'agriculture et du
développement rural
MINFOF: Ministère des forêts et de la faune
ONG: Organisations non gouvernementales
PAFT: Programme d'action forestier tropical
PAM: Programme alimentaire mondial
PFAB: Produits forestiers autre que le bois d'oeuvre
PFE: Projet forêt/environnement
PFNL: Produits forestiers non ligneux
PGDRN: Programme de gestion durable des ressources
naturelles
PIB: Produit intérieur brut
PNAE: Plan national d'action environnementale
PNUD: Programme de nations unies pour le
développement
PNUE: Programme des nations unies pour l'environnement
PSFE: Programme sectoriel forêt-environnement
RIFM: Réseau international des forêts
modèles
UICN: Union mondiale pour la nature
USAID: United states agency for international development
WWW: Fond mondial pour la nature
ZFH: Zone forestière humide
INTRODUCTION GENERALE
I. CONTEXTE DE L'ETUDE
Une évaluation des ressources forestières
menée par la FAO en 1990 couvrant une superficie totale de 129000
millions d'hectare repartis dans 179 pays montre que la surface occupée
par les forêts représentent un peu plus de 3400 millions
d'hectare, soit 27% de la superficie considérée.
« Il ressort de cette étude que les pays
développés concentrent 42% de la biodiversité
forestière mondiale et 43% du volume sur pied total. De leur
côté, les pays en développement détiennent 58% de la
biodiversité forestière mondiale et 57ù du volume sur pied
total. Dans ce second cas, les forêts tropicales représentent les
massifs les plus importants, tant par leur taille que par leur potentiel
faunique et floristique. Cependant, l'accroissement démographique et
l'importante réduction de la surface forestière dans les
régions en développement ont entraîné,
jusqu'à la fin des années 90, une chute considérable de la
surface forestière par habitant (de 1,2 ha en 1960 à 0,6 ha en
1990). Si la population mondiale croît selon les projections des Nations
Unies durant l'intervalle 1990-2020, la tendance à la
déforestation, et donc à la perte de la Biodiversité ,
devrait se poursuivre, à moins que des politiques ne soient mises en
place et appliquées pour préserver la Biodiversité
mondiale »1(*).
Du fait de cette importance consacrée, notre attention
s'est portée sur le Cameroun et le Gabon.
A. DELIMITATION DE L'ETUDE
L'Afrique centrale est fortement boisée avec 57 pour
cent environ de la superficie couverte par des forêts naturelles. Le
couvert forestier est quasi uniforme et englobe le Gabon, la Guinée
Équatorial, la République du Congo, la zone humide du Cameroun et
la République Démocratique du Congo ainsi qu'une partie de la
République Centrafricaine. La zone ainsi délimitée
constitue le bassin du Congo et représente la plus vaste superficie
continue de forêt tropicale humide du continent du continent africain et
la deuxième plus grande du monde après l'Amazonie2(*). Ces produits alimentaires ont
un rôle essentiel dans la vie des populations car ils constituent une
source indéniable de produits de subsistance et de revenus. Ces PFNL
incluent des produits d'origines végétales et ceux d'origine
animale3(*).
Au Cameroun, nous avons une superficie de terres de 46540
avec un total de forêt de 23858 hectares soit 51,3% des terres pour 1,6
hectare par habitant ; quant au Gabon, nous avons une superficie de terres
de 25761 avec un total de forêt de 21826 hectares soit 84,7% des terres
pour 18,2 hectares par habitant4(*). Le Gabon est le pays le plus boisé. Bien que
la zone géographique considérée couvre une proportion
d'espace différent, les habitudes alimentaires des deux
communautés n'en demeure pas moins quasi identiques. D'après
Nathalie NYARE ESSIMA (2007), 50 pour cent de la population gabonaise vivent
des PFNL5(*).
La couverture forestière de la sous région
étant importante, il se pose donc la nécessité d'un
encadrement juridique efficace permettant d'encadrer ces produits alimentaires.
Or les PFNL étant aussi des produits forestiers, nous nous
intéresserons aux politiques forestières des ces deux Etats.
Comprenant les politiques forestières comme l'ensemble des lois
adoptées par un Etat dans le cadre de la gestion de sa foresterie, notre
travail ne pourra pas ignorer la législation et la réglementation
forestière de ces Etats. Ceci d'autant plus qu'elles sont
différentes et une étude comparative nous aidera à
déterminer les avantages et les limites de chaque système. Une
bonne compréhension de notre sujet passe par une clarification de nos
concepts.
B. CLARIFICATION DES CONCEPTS
Selon le dictionnaire Larousse, le mot gestion implique
l'action de gérer, d'administrer ou d'organiser quelque chose. Dans le
cadre de l'environnement, il s'agit de l'ensemble des règles et normes
juridiques qui réglementent l'utilisation des ressources
naturelles6(*) et dans notre
cas de figure des PFNL. La gestion durable vise à garantir que les biens
et services procurés répondent aux besoins d'aujourd'hui tout en
s'assurant la continuité de leur disponibilité et de leur
contribution à long terme. Comprendre la gestion durable des ressources
naturelles doit passer par la définition de ces dernières.
D'après BIKOUE et ESSOMBA,
« Une ressource naturelle est une matière
première considérée comme de qualité dans son
état relativement non modifié (naturel) »7(*).
Pour le FAO en 2006, les ressources naturelles sont
souvent classées en ressources renouvelables et en ressources non
renouvelables.
« Les ressources naturelles renouvelables sont
définies comme des ressources dont la source ne peut se tarir
(exemple : biomasse des arbres, eau douce, poisson...),
généralement parce qu'elle fait l'objet d'un processus de
production continu. Les ressources non renouvelables sont des ressources
naturelles qui ne sont pas naturellement reconstituées une fois qu'elles
ont été récoltées. Elles peuvent être
utilisées jusqu'à l'épuisement ou jusqu'à un point
il devient économiquement impraticable d'en tirer quoi que se
soit »8(*).
La gestion durable des ressources veille à ce que les
effets des actions de l'homme ne réduisent ni n'augmentent la
qualité de la vie dans sa relation avec l'environnement pour le bien des
générations présentes et futures. Maurice KAMTO pense que
« L'exploitation durable consiste à ne
prélever des ressources renouvelables en quantité qui n'affectent
par leur aptitude à se renouveler mais aussi à utiliser
rationnellement les ressources non renouvelables et à affecter les
bénéfices tirés de leur utilisation à la recherche
des matériaux de remplacement ainsi que de technique de
réutilisation et de recyclage des ressources »9(*).
Le concept de développement durable a
été consacré solennellement par la déclaration de
RIO en son point 3 à travers la formule suivante:
« le droit au développement doit
être réalisé de façon à satisfaire
équitablement les besoins relatifs au développement et à
l'environnement des générations présentes et
futures »10(*)
Quant aux PFNL, plusieurs définitions lui ont
été attribuées. Sur la base des recommandations d'une
réunion interdépartementale de la FAO qui portait sur la
définition des PFNL tenue en juin 1999, il s'ensuit que les PFNL sont
des
« biens d'origine biologiques autres que le
bois dérivés des forêts, des autres terres boisées
et des arbres hors forêts »11(*).
TCHATAT Mathurin pense quant à lui que
« les PFNL est l'ensemble des autres ressources
forestières autres que le bois d'oeuvre dont l'exploitation ne
nécessite pas d'investissement particulier et dont l'usage ou la
commercialisation profite directement aux riverains »12(*).
Ces produits sont soit d'origines alimentaires, soit
médicinaux, soit artisanaux. Ils sont collectés dans des habitats
variés et peuvent provenir d'espèces sauvages comme
d'espèces domestiques. D'après Sven WALTER,
« les effets négatifs sur les
espèces fournissant les PFNL sont surtout dus à des techniques de
collectes inadéquates et à la dégradation de l'habitat. Le
manque de système sérieux sur la propriété et
l'appropriation empêche la gestion à long terme sur une base
durable des PFNL ».
Si l'on veut éviter la surexploitation, il
devient alors nécessaire de connaître la ressource, de comprendre
son fonctionnement, de suivre son évolution, de mettre en place des
systèmes de gestion appropriés. D'où
l'intérêt de notre étude qui s'intéresse aux
mécanismes juridiques permettant de réguler l'exploitation
durable de ces ressources.
II. INTERET DE NOTRE ETUDE
L'importance des PFNL alimentaire dans l'habitude
alimentaire des populations du Cameroun et du Gabon est indéniable. Sven
WALTER (2001, 8) montre qu'au Cameroun, une exploitation annuelle de 600 tonnes
de feuilles de Gnetum spp. (aliment) est effectuée. Dans le cas du
Bassin du Congo, les individus sont pour la plupart étroitement
liés aux écosystèmes, c'est le cas des pygmées en
ce qui concerne la forêt ; ces populations dépendent
directement et totalement des fleuves, des forêts et d'autres ressources
naturelles. La plupart des Etats de l'Afrique Centrale dépendent
directement des ressources naturelles. Face à l'augmentation de la
consommation de leur population et afin de s'arrimer aux principes de
développement durable, les nouvelles politiques forestières dans
les pays du bassin du Congo se présentent en 3 axes :
- Améliorer l'intégration des ressources
forestières dans le développement rural afin de contribuer
à élever le niveau de vie des populations et de les faire
participer à la conservation ;
- Mettre en valeur les ressources forestières en vue
d'augmenter la part de la production forestière dans le produit
intérieur brut tout en conservant le potentiel productif ;
- Dynamiser le secteur forestier en mettant en place un
système institutionnel efficace et en faisant participer tous les
intervenants dans la gestion du secteur13(*).
Devant cette portée indéniable de ces produits
pour l'économie et la survie des populations de ces États, Jean
DORST dans la préface de l'ouvrage pense que
« l'économie et l'écologie peuvent et doivent aller
de pair dans la perspective de toute politique à long terme,
particulièrement dans les pays tropicaux dont les sols, la flore et la
faune sont plus fragiles que ceux des zones tempérées, jadis
inconsciemment livrées au pillage »14(*).
Notre étude s'inscrit dans la recherche des normes
juridiques misent sur pied par les institutions nationales du Cameroun et du
Gabon pour protéger et gérer ces produits.
III. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES DE
L'ETUDE
A. PROBLEMATIQUE
Notre étude s'articulera autour de la question de
savoir si les mesures législatives et réglementaires
élaborées dans le cadre des politiques forestières au
Cameroun et au Gabon protègent-elles effectivement l'exploitation des
PFNL alimentaires ? Il s'agira pour nous de voir si les exigences de
gestion durable se retrouvent dans les normes en vigueur dans ces pays.
B. HYPOTHESES DE L'ETUDE
Tout au long de notre travail, nous essayerons de montrer:
- Existence d'une législation et d'une
réglementation protégeant les PFNL ;
- La légèreté de la protection juridique
et institutionnelle des PFNL.
PREMIERE PARTIE: LA GESTION DURABLE DES PFNL PAR LEUR
PROTECTION AU CAMEROUN ET AU GABON.
Le secteur des PFNL reste l'un des plus important secteur en
milieu rural dans lequel s'investissent de façon informelle plus de
cinquante pour cent (50%) des populations pour assurer leur survie
économique et leur développement afin d'essayer de sortir de
l'étau de la pauvreté15(*). L'importance indéniable de ces produits pour
le bien être les populations locales n'étant plus à
prouver, nécessité se fait sentir d'étudier les mesures
prises par les gouvernement du CAMEROUN et du GABON pour assurer une gestion
durable de ceux-ci. Aussi, étudierons nous dans cette partie le cadre
légal et institutionnel régissant l'exploitation durable des PFNL
dans ces deux États.
CHAPITRE I: CADRE LEGISLATIF FAVORISANT UNE PROTECTION
DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU GABON.
La couverture forestière est bien importante dans la
sous région ce qui fait comprendre que la nécessité d'un
encadrement juridique se soit fait constamment sentir, que se soit pour
régir de manière nouvelle des secteurs qui échappaient
jusque là à l'emprise du droit ou pour améliorer et
même réviser substantiellement les règles
existantes16(*). Avant le
sommet de RIO de 1992, les États de l'Afrique centrale,
particulièrement au Cameroun et au Gabon, les PFAB échappaient
quasi totalement à l'emprise du droit. Seulement, après ce sommet
et de la conjugaison d'autres facteurs, on assistera à une prise en
compte des PFNL dans la législation de ces États. Ceci
s'observera avec la promulgation de nouvelles lois forestières et
s'observera même dans les constitutions comme se fut le cas du Cameroun
avec sa constitution révisée du 18 janvier 1996 qui stipule dans
son préambule que « toute personne a droit à un
environnement sain. La protection de l'environnement est un devoir pour tous.
L'Etat veille à la défense et à la protection de
l'environnement ». Cette affirmation solennelle s'est traduite
par un important effort de législation en la matière par un loi
cadre et des lois spécifique relative à certains domaines
particuliers.
Seulement, cet effort de codification au Cameroun comme au
Gabon apparaît cependant disparate. Il n'existe pas de lois
spécifiques traitant des PFNL au Cameroun et au Gabon; l'exploitation de
ces derniers est régie par les codes forestiers des deux États.
Au Cameroun, c'est la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche qui régie les PFNL et
au Gabon, c'est la loi n°16/01 du 31 décembre 2001 faisant office
du code forestier qui s'en occupe. Notre souci sera d'analyser les dispositifs
en vigueur charger de protéger durablement l'exploitation durable des
PFNL au Cameroun et au Gabon. Par conséquent, nous verrons d'abord les
moyens juridiques favorisant une gestion durable, ensuite ce sera les moyens
politiques ou techniques.
SECTION I : GESTION DURABLE DES PFNL À TRAVERS LES
LOIS SUR LA PROTECTION DES FORÊTS.
Les PFNL étant des produits forestiers, le code
forestier des Etats étudier en assure la protection. Ici, nous
étudierons la perception de la notion de gestion durable et de la notion
de PFNL par ces deux Etats dans un premier temps, et ensuite, nous verrons les
mesures juridiques favorisant leur gestion durable.
PARAGRAPHE I: PRISE EN COMPTE DE LA NOTION DE
GESTION DURABLE ET CELLE DE PFNL DANS LES LOIS FORESTIERES DU CAMEROUN ET DU
GABON
Comme nous l'avons dit plus haut, les notions de gestion
durable et de PFNL seront clairement identifiées et définies dans
les nouvelles lois forestières qui seront élaborées
après le sommet de RIO de 1992. Notons qu'au Cameroun comme au Gabon,
l'Etat est propriétaire de
« droit commun de la terre et des ressources
naturelles. A ce titre, il jouit de la responsabilité principale en
matière de gestion des forêts. Il s'acquitte de ce rôle en
définissant les orientations politiques qu'il impose aux acteurs par le
biais de la législation qu'il adopte »17(*)
Conscient de la place de la forêt dans la vie de
certaines populations riveraines, les deux Etats étudiés
reconnaissent le droit d'usage de certains produits forestiers aux populations
locales. Comment ces Etats perçoivent t-ils ces nouvelles notions?
A. PERCEPTION DE LA NOTION DE GESTION DURABLE
Au Gabon, le code forestier du 31 décembre 2001 en son
article 13 stipule que « par gestion durable des ressources
forestières, on entend une gestion qui maintien notamment leur
diversité biologique, leur productivité, leur faculté de
régénération, leur vitalité et leur capacité
à satisfaire de manière pérenne les fonction
économiques, écologiques et sociale pertinentes, sans causer de
préjudices à d'autres écosystèmes ».
Au Cameroun, c'est la loi n°96/12 du 5 août 1996
portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement qui dans son
article 4 paragraphe d qui donne une définition du développement
durable qui est « le mode de développement qui vise à
satisfaire les besoins de développement des générations
présentes sans compromettre les capacités des
générations futures à répondre aux
leurs ». La loi forestière de 1994 ne parle quant à
elle que de protection des forêts qui est une charge qui incombe à
l'Etat.
A la différence du Cameroun, la définition
gabonaise est plus proche des réalités locales car elle
établit un lien direct entre le problème d'exploitation
économique des produits forestiers et celui de gestion durable. Comme
l'affirme Maurice KAMTO,
« la pauvreté est l'un des principaux
facteurs de la dégradation de la nature par l'homme et les pays sous
développés se livrent à une surexploitation des ressources
naturelles afin de se donner les moyens de réaliser leur objectifs de
développement économiques et social »18(*).
Peut-être le caractère trop
général de la définition donné par le Cameroun
est-il dû à son ancienneté? Toujours est-il que les deux
Etats reconnaissent de manière explicite l'importance de la protection
de l'environnement et font une connexion entre développement
économique de leur pays et la protection des ressources naturelles dont
forestières. Qu'en est-il de la notion de PFNL?
B. PERCEPTION DE LA NOTION DE PFNL
L'article 9 alinéa 1 de la loi 94 camerounaise portant
régime des forêts affirme que « les produits forestiers
sont essentiellement constitués au sens de la présente loi, de
produits végétaux ligneux et non ligneux, ainsi que des
ressources fauniques et halieutiques tirées de la forêt".
L'alinéa 2 du même article poursuit en ces termes:
"certains produits forestiers, tels que
l'ébène, l'ivoire, les trophées d'animaux sauvages, ainsi
que certaines espèces animales ou végétales,
médicinales ou présentant un intérêt particulier,
sont dits produits spéciaux. La liste des dits produits spéciaux
est fixées, selon le cas, par l'administration
compétente".
Face à cette clarté, nous pouvons dire qu'au
Cameroun, le législateur reconnaît l'existence de produits non
ligneux. Conscient de l'importance de ces derniers pour la survie de certaines
populations, il mettra en oeuvre toute une série de mesure favorisant la
protection des PFNL qualifiés dans le code forestier de produits
spéciaux. Seulement, la loi de 1994 laissera au décret de 1995
fixant les modalités de son application le soin de clarifier les
méthodes d'exploitations de ces produits dans le sens de l'alinéa
3 de l'article 3 de la loi de 1994 qui dit que "les modalités
d'exploitation des produits spéciaux sont fixées par
décret".
Le terme produit forestier secondaire est encore
utilisé au Cameroun pour désigner les PFNL. Le décret du
23 août 2005 fixant l'application du code forestier en son article 26
alinéa 1 stipule que ces produits incluent"notamment le raphia, le
palmier, le bambou, le rotin ou les produits alimentaires et le bois de
chauffe".
Pour ce qui est du Gabon, l'article 4 du code forestier de
2001 définie les produits forestiers comme
"l'ensemble des produits végétaux ligneux et
non ligneux ainsi que les ressources génétiques, fauniques et
halieutiques tirées de la forêt".
D'après un projet de décret réglementant
l'exploitation, la commercialisation des produits forestiers autre que le bois
(PFAB) affirme que:
"on entend par PFAB l'ensemble des biens commercialisables
et de substitut issus des ressources renouvelables de la forêt"
19(*).
La référence aux PFNL se retrouve aussi dans le
projet de loi portant création du fond forestier national. Selon
l'article 3 de ce projet de loi,
"Cinquante pour cent des recettes provenant de la
commercialisation des PFNL y compris les plantes médicinales et/ou
comestibles commercialisées seront affectés à la
constitution des fonds. Le reste des recettes est réservé au
trésor public"20(*).
Les deux États malgré la primauté
accordée à l'exploitation du bois d'oeuvre sont conscient de
l'existence d'autres produits forestiers dont chacun à un terme avec
lequel il le qualifie. Que se soit les termes de produits spéciaux ou de
produits forestiers secondaires comme c'est le cas au Cameroun, ou encore ceux
de PFAB ou de produits accessoires comme au Gabon, toutes ces notions
désignent au fond la même chose. C'est à dire des produits
forestiers consommables par les populations riveraines. De ce qui
précède, nous pouvons en déduire que les deux États
étudier sont conscient de l'existence de ces produits. Quelles sont les
dispositions prises par eux pour favoriser une gestion durable de ces
produits?
PARAGRAPHE II : MESURES JURIDIQUES PROTÉGEANT
LES PFNL AU GABON ET AU CAMEROUN.
Comme le soulignait M. KAMTO, « le droit norme le
comportement des acteurs sociaux vis à vis de
l'environnement »21(*). En effet, il ne peut y avoir de protection ou de
prévention sans interdiction ou plus largement sans prescription de
comportement. Par conséquent, on peut affirmer avec M. KAMTO que le
droit de l'environnement a un rôle préventif, dissuasif par
rapport aux atteintes à l'environnement et curatifs par rapport aux
sanctions22(*). Cette
partie a pour objectif de faire ressortir les dispositifs juridiques dont
disposent ces deux Etats pour protéger les PFNL.
A. MESURES JURIDIQUES PROTEGEANT L'EXPLOITATION DES
PFNL
Notons que la notion de biodiversité et l'importance de
sa protection ont contribué pendant longtemps à la protection des
PFAB autant au Cameroun qu'au Gabon. La convention sur la biodiversité
en son article 2 la définie avec précision comme
« la variabilité des organismes vivants
de toutes origines y compris, entres autres, les écosystèmes
aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie: cela
comprend la diversité au sein des espèces, ainsi que celles des
écosystèmes »23(*).
1. MESURES JURIDIQUES GABONAISES.
Au Gabon, avant l'élaboration du code forestier de
2001, deux lois ont fait office de législation protégeant les
PFNL. Il s'agit de la loi n°1/82 du 22 juillet 1982 dite loi d'orientation
en matière des eaux et forêts et de la loi n°16:93 du 26
août 1993 relative à la protection de l'environnement dit code de
l'environnement.
La première loi c'est-à-dire celle de 1982 est
en réalité totalement orientée vers l'exploitation
intensive et à la limite abusive de la forêt gabonaise.
L'environnement n'est pris que comme réservoir devant garantir des
ressources pour le développement du pays. En effet, dès la
lecture de l'article premier (1er), les grandes orientations de la politique
nationales sont fixées. Il s'agit de
« Promouvoir une gestion rationnelle des
ressources des domaines forestiers, fauniques sauvage, fluvial, lacustre,
lagunaire et maritime en vue d'augmenter considérablement la
contribution du secteur des eaux et forêts au développement
économique, social, culturel et scientifique du
pays ».
Il apparaît clairement qu'en dépit de quelques
orientations faites à la notion d'aménagement et de protection,
et à celle d'exercice des droits d'usages coutumiers tels que
définis dans l'article 5, les préoccupations sont
orientées par cette loi vers une exploitation intensive pour le
développement. Non seulement développementaliste, cette loi
manque de globalité; elle traite plus des ressources naturelles telles
que le bois, les ressources du sous-sol etc. que des ressources
forestières alimentaires.
Cependant, contrairement à la loi 1/82, la loi 16/93
prendra en compte véritablement les préoccupations
environnementales dans sa globalité. En effet, d'après la
définition qu'elle donne à l'environnement en son article
224(*), il ressort que
l'environnement constitue un patrimoine national qui implique pour l'ensemble
des citoyens des droits et des obligations25(*).
A cet effet, la loi 16/93 identifie les objectifs
visés par la politique nationale en matière d'environnement, qui
sont:
« - la préservation et l'utilisation
durable des ressources naturelles ;
- la lutte contre les pollutions et
nuisances ;
- l'amélioration du cadre de vie ;
- la promotion de nouvelles valeurs et d'activités
génératrices de revenus, liées à la protection de
l'environnement ;
- l'harmonisation du développement avec la
sauvegarde du milieu naturel (donc de la biodiversité)26(*) ».
Toutefois, malgré cette évolution toujours pas
satisfaisant, le législateur gabonais conscient des lacunes de ces lois
élaboreras un ensemble de texte dont certains sont en vigueur et
d'autres en cours d'exécution ou d'élaboration.
D'après l'article 6 du décret
réglementant l'exploitation, la transformation et la commercialisation
des PFAB au Gabon, « l'exploitation d'un PFAB à de fins
commerciales est soumise à l'obtention préalable d'une
autorisation délivrée par le directeur général des
eaux et des forêts ». L'article 9 du même décret
poursuit en ces termes: »l'autorisation d'exploitation des PFAB
prévue à l'article 6 ci-dessus a une validité de six
à 12 mois à compter de la date de signature, selon la nature du
produits ».
En définitive, l'introduction de cette notion de PFNL
comme nous l'avons vu plus haut est récente et par conséquent, la
protection juridique de son exploitation. Avant la prise de conscience de
l'importance de sa protection contre une exploitation abusive, ce sont des lois
consacrées à la protection de la biodiversité qui en
assumait de manière partielle et aléatoire la charge. Qu'en
est-il du Cameroun?
2. MESURES JURIDIQUES CAMEROUNAISES
Au Cameroun, loin d'avoir de nouvelles lois en vigueur comme
s'est le cas du Gabon, c'est la loi de 1994 ainsi que son décret
d'application de 1995 qui protègent le plus et le mieux l'exploitation
des produits forestiers secondaires.
En effet, les modalités d'obtention du permis
d'exploitation des produits forestiers spéciaux fixé par le
décret 95 d'août 1995 conformément à l'article 9 de
la loi 94 sur la faune et la forêt, sont assez explicites quant à
leur objectif de protection des PFNL. Aussi, l'article 87 alinéa 2(d)
dans l'énumération des pièces du dossier à
constituer pour l'obtention de ce permis d'exploitation précise que le
postulant doit faire état des investissement prévus et ceux-ci
portent notamment sur les moyens de transport et de conditionnement disponibles
pour la bonne conservation des produits, les magasins de stockage existants ou
prévus, les dispositions prises ou existante en vue de transformer
localement tout ou partie de la production.
Plus loin, l'article 88 alinéa 1 stipule que
« le permis d'exploitation des produits forestiers spéciaux
indique notamment: « les essences dont l'exploitation est
autorisées;les qualités des produits récoltés;la
zone d'exploitation;ainsi que les conditions d'utilisation locale ou,
éventuellement d'exportation des produits ».
L'alinéa 2 du même article poursuit en affirmant
que « le cahier des charges accompagnant le permis d'exploitation
des produits forestiers spéciaux indique notamment:
- les conditions d'exploitation;
- les conditions de leur transport;
- les modalités de paiement des charges
financières. ».
Quant à l'alinéa 3, il mentionne le fait
qu' « au terme de l'exploitation, le
bénéficiaire du permis présente au représentant
provincial du ministère chargé des forêts du ou des lieu(x)
d'exploitation un rapport de ses activités ».
Comme on le constate, le Cameroun à la
différence du Gabon à très tôt codifié des
règles spécifiques protégeant les PFNL. On note qu'en
1994, le Cameroun fait déjà mention des mesures régissant
l'exploitation des produits forestiers spéciaux même si le
décret du 23 août 2005 fixant l'application du code forestier
viendra en quelque sorte le renforcer.
En bref, que se soit au Cameroun ou au Gabon, on observe dans
la législation de ces États un réel souci de protection de
la biodiversité et par conséquent des PFNL. Bien que
préventif, le droit est aussi dissuasif.
« Nombre d'acteurs sociaux ne respectent la loi
que par crainte de la sanction dont elle est assortie; c'est cette crainte qui
va les amener à s'abstenir d'enfreindre les règles protectrices
de l'environnement 27(*)».
Aussi notre souci sera de voir comment le droit
forestier en vigueur dans ces pays aide à régler les conflits qui
pourraient résulter de l'utilisation dommageable des ressources
naturelles. D'où l'intérêt pour nous d'étudier les
mesures répressives et pénales prévues par les
législations en vigueur au Cameroun et au Gabon.
B. LES MESURES REPRESSIVES ET
PÉNALES.
1. AU GABON
Au Gabon, la soumission de toute activité humaine
à la protection de l'environnement est apparue progressivement. Il
faudra attendre quelques années plus tard pour que le droit à
l'environnement se traduise par une loi cadre du 26 août 1993 portant
Code de l'environnement complété par des textes
spécifiques relatifs à certains domaines particuliers. Cela s'est
traduit parallèlement par le renforcement des pouvoirs du
ministère de l'environnement.
« Le Gabon fait partie des pays en
développement dont l'économie reste largement tributaire de
l'exploitation de son sol et de son sous-sol (pétrole, manganèse,
fer, uranium ...).Par ailleurs les populations rurales s'investissent dans les
activités économiques qui concernent notamment la production
agricole, la chasse, la pêche, la coupe de diverses essences
forestières utilisées dans les travaux de constructions.
Dès lors la soumission de toutes ces activités humaines est
apparue comme un impératif pour les autorités gouvernementales.
C'est ainsi que l'exercice de certaines activités relatives au sous-sol,
à la forêt, à la faune et à la flore, à la
pêche sont soumises à l'autorisation de l'administration
compétente. »28(*)
Bien plus, avant l'obtention de l'autorisation
sollicitée, il est parfois exigé une étude d'impact.
L'article 67 de la loi du 26 août 1993 prévoit ainsi que
« les travaux, ouvrages ou aménagements industriels,
agricoles, urbains, ruraux, miniers ou autres, entreprises par les
collectivités publiques ou privées, qui risquent de porter
atteinte à l'environnement doivent donner lieu à une étude
d'impact préalable soumise à l'examen du ministre chargé
de l'environnement ».
La loi d'orientation en matière des eaux et des
forêts prévoyait par exemple, en son article 99, que «
les jugements portant condamnation à des amendes, restitutions, dommages
et intérêts et frais en matière de forêts, eaux,
pêches, faune et chasse sont exécutoires par vote de contrainte
par corps conformément aux articles 26 et suivants du code
pénal ». Ce texte a été repris par
l'article 270 du code forestier. De même, l'article 103 de la même
loi précise que «les pères et mères, tuteurs
ainsi que tous propriétaires ou commettants sont civilement responsables
des délits et contraventions en matière de forêts, eaux,
pêches, faune et chasse, commis par les enfants, pupilles et
préposés, sauf recours de droit ».
Le droit pénal de l'environnement procède
très largement par injonctions adressées à des personnes
physiques ou morales conduisant à une série d'interdictions
contenues dans le Code de l'environnement (articles 32 à 60).
L'initiative de la poursuite des infractions pénales appartient à
titre principal au ministère public. Elle appartient également
à tous les officiers de police judiciaire, aux agents habilités
de l'administration de l'environnement, aux agents des domaines, du cadastre,
de l'urbanisme, des travaux publics, des eaux et forêts et de la marine
marchande. Il existe cependant des dispositions dérogatoires à la
mise en mouvement de l'action publique. C'est ainsi que le législateur
gabonais reconnaît aux associations de défense de l'environnement,
aux organisations non gouvernementales, aux collectivités locales et aux
communautés villageoises la mise en oeuvre de l'action publique (art 82
du code de l'environnement). Ceci dit, les pouvoirs qui sont reconnus aux
intervenants à la mise en oeuvre de l'action publique sont
considérables.
« Il faut noter par ailleurs, que la
législation pénale gabonaise exclut le principe d'une
responsabilité pénale des personnes morales. En effet, ces
dernières peuvent être seulement garantes des amendes
infligées par le tribunal à leurs dirigeants »29(*).
A la différence du Gabon, le droit
pénal de l'environnement au Cameroun se qualifie de manière
formelle par sa sévérité.
2. AU CAMEROUN
La sévérité de la répression se
caractérise par la multiplication des Officiers de Police Judiciaire
à compétence spéciale dans la recherche et la constatation
des infractions, par la responsabilité spécifique des personnes
concernées et par la rigueur des peines édictées.
« L'action judiciaire est engagée devant
les tribunaux répressifs et les peines sont susceptibles d'être
prononcées contre les auteurs selon la distinction classique peines
principales (emprisonnement, amende) peines accessoires (confiscation,
déchéances, fermeture de l'établissement, publication du
jugement). »30(*)
De manière effective, nous avons l'exemple
des arrestations des personnes ayant chassées des animaux dans les
forêts sans autorisation. C'est le cas de certains citoyens camerounais
au sud-ouest du pays (Buéa) et d'un citoyen britannique
arrêté pour possession illégale de tortues marines à
Limbé. Espérons que ces arrestations aboutiront à des
sanctions pénales et sont aussi le début 'une nouvelle
ère.
SECTION II: DISPOSITIFS POLITIQUES FAVORISANT LA
GESTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU GABON.
Que se soit en matière environnementale ou en quelque
matière que se soit, la réussite de toute politique
publique31(*)
dépend beaucoup de la volonté politique. Aussi, avons nous
considéré les dispositifs politiques concernant l'exploitation
des PFNL existant dans les Etats étudiés comme concourant
à la gestion durable de ces produits. Nous nous intéresserons
donc tour à tour au Gabon et au Cameroun.
PARAGRAPHE I: CAS DU GABON
Des stratégies de planification, actuellement en cours
d'élaboration au Gabon ont pour objectif de créer une
visibilité plus nette dans la gestion de l'environnement,
conformément aux besoins du pays et aux engagements pris par
l'État sur la scène internationale. On aura entre autre la lettre
du politique, le programme sectoriel environnement-forêt, le Plan
National d'Action Environnementale (PNAE) et le PFE.
A. LA LETTRE DU POLITIQUE
Le Gabon, face à la baisse des recettes
pétrolières, s'est engagé dans la diversification de son
économie. A cet effet, le Gouvernement gabonais a exprimé les
réformes à conduire afin d'améliorer l'efficacité
économique et les bénéfices sociaux apportés aux
nationaux par l'exploitation des ressources naturelles. Ces réformes en
matière de forêt, pêche et aquaculture, aires
protégées, environnement et formation, sont consignées
dans une « Lettre de Politique des secteurs forêt, pêche et
aquaculture, aires protégées, environnement et de la formation
». Ce document est un agenda de réformes de gouvernance
centré sur l'information publique et l'application des règles et
accords convenus. La Lettre de Politique vise entre autre à ;
- impliquer les communautés rurales et la
société civile dans la gestion des ressources naturelles ;
- accroître les recettes budgétaires de
l'État et en redistribuer une partie aux entités locales.
Dans le secteur forêt - filière bois, cette
politique vise à apporter une contribution significative à
l'économie nationale afin de lutter efficacement contre la
pauvreté à travers :
- une transformation plus poussée à forte
valeur ajoutée des produits forestiers au niveau local ;
- une contribution au développement des ressources
de la faune et des aires protégées ;
- une implication plus importante des nationaux dans les
activités du secteur ;
- la gestion directe des forêts du domaine
rural par et au profit des communautés et résidents locaux
eux-mêmes.
La mise en oeuvre de cette politique dans le cadre du secteur
forêt passe par la réalisation d'un certain nombre
d'activités :
« - la transparence de l'information publique
;
- la mise en cohérence du plan national de
zonage forestier ;
- l'attribution des permis forestiers ;
- la mise sous aménagement du domaine forestier
permanent de l'Etat ;
- la réalisation des inventaires et des
programmes de reboisement ;
- la définition du domaine forestier rural
;
- la réalisation des réformes fiscales
;
- la mise en oeuvre du processus d'industrialisation
;
- l'implication effective des nationaux et la promotion de
l'entrepreneuriat national »32(*).
Aussi, comme le montre bien Nathalie NYARE ESSIMA, cette
lettre du politique est une manifestation forte de la volonté du
politique au Gabon à améliorer et à promouvoir la gestion
durable des PFAB des forêts gabonaises.
B. LE PROGRAMME SECTORIELLE
FORÊT-ENVIRONNEMENT
La mise en place au Gabon du Programme Sectoriel Forêts
Environnement (PSFE) dont l'objectif général est d' «
accroître durablement la contribution des secteurs intégrant les
forêts, la pêche, la conservation de la nature et l'environnement
à l'économie gabonaise » est en tarin de se faire. Le PSFE
est l'instrument du Gouvernement gabonais pour conduire le programme des
réformes nécessaires afin que le secteur forêt contribue
efficacement et de façon durable à l'économie nationale.
Ce programme contient des réformes structurelles et des changements de
gouvernance. Le PSFE servira aussi de cadre stratégique entre toutes les
activités et projets dans le secteur des forêts. D'après
Nathalie NYARE ESSIMA, ce programme présente les enjeux suivants :
« - Enjeu 1 : augmenter la contribution du
secteur forêt à l'économie nationale ;
- Enjeu 2 : développer le secteur forêt tout
en préservant les ressources naturelles, la biodiversité, et en
véhiculant des retombées économiques vers les populations
locales ;
- Enjeu 3 : attirer l'investissement privé
;
- Enjeu 4 : renforcer le cadre
institutionnel »33(*).
En matière de gestion des ressources
forestières, le programme présente les objectifs
spécifiques suivants :
- Économiques :
- Favoriser l'élaboration de plans
d'aménagement forestier ;
- Susciter le développement de
l'industrie de transformation du bois.
- Environnementaux :
- Assurer l'intégrité des
écosystèmes forestiers et la durabilité des ressources
forestières par la mise en oeuvre des plans d'aménagement ;
- Conserver le patrimoine de biodiversité
unique du Gabon dans les espaces de protection et dans les espaces de
production.
- Sociaux :
- Réduire la pauvreté et
améliorer le niveau de vie de la population gabonaise ;
- Favoriser l'emploi en impliquant les
populations locales dans la gestion des ressources naturelles et en soutenant
l'émergence du secteur privé.
C. LE PFE
Le PFE est un projet axé sur la restructuration des
services chargés de la gestion de l'environnement afin d'assurer de
meilleures pratiques de gestion forestière autant que de l'environnement
au sens général. Le PFE doit conduire à une meilleure
utilisation des ressources forestières notamment par l'appui à
l'action gouvernementale dans la protection et la création de
réserves et des parcs nationaux.
La double composante du PFE (forêts et environnement)
appelle une double tutelle, assurée par le ministère
chargé des eaux et forêts et celui chargé de
l'environnement.
On note à travers ces différentes initiatives
une réelle volonté du politique gabonais à protéger
les ressources forestières secondaires.
PARAGRAPHE II: CAS DU CAMEROUN
Au Cameroun, plusieurs initiatives
découlant du politique ont été élaborées
dans le souci de favoriser la protection des PFNL.
A. LE CERCLE DE CONCERTATION DES PARTENAIRES DU
MINFOF, THÉMATIQUE SUR LES PFNL
La réunion présidée le 15 janvier 2008
par le directeur de la promotion et la transformation des produits forestiers
au Ministère des forêts et de la faune (MINFOF), M. WAMBA Paul,
avait pour but de mettre en exergue l'importance des PFNL dans la lutte contre
la pauvreté et l'insécurité alimentaire.
« Il avait pour but de démontrer la
nécessité de la prise en compte des PFNL dans les
stratégies nationales mise en oeuvre par le gouvernement du Cameroun
à savoir le programme sectoriel forêt et environnement (PSFE);
plus précisément, sa sous composante 2.4 (valorisation des
PFNL) »34(*).
Cette rencontre qui a réunit plusieurs membre et fait
participer plusieurs ministères est une preuve palpable de la
volonté politique camerounaise. En dehors de cette rencontre, il existe
de multiple projet dont certain ont déjà été
lancé et d'autres sont encore en cours.
B. PROJET MTF/CMR/025/MSC PORTANT SUR LA
GESTION DURABLE DES PFNL DANS LES CONCESSIONS FORESTIÈRES AU
CAMEROUN.
Comme projet, nous pouvons citer le projet MTF/CMR/025/MSC
portant sur la gestion durable des PFNL dans les concessions forestières
au Cameroun. D'après la note d'information de mai 2007, le MINFOF, la
société PALLISCO SARL, l'organisation des nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fonds Mondial de la Nature (WWF)
ont établit un partenariat afin de promouvoir la gestion durable des
PFNL dans les concessions forestières au Cameroun. Ceci nous montre la
prise de conscience des instances politique du fait que, bien qu'étant
attribué aux sociétés d'exploitation du bois d'oeuvre, les
concessions forestières sont aussi utilisées « par les
populations locales pour satisfaire leurs besoins de subsistances et pour
améliorer leurs revenus à travers l'exploitation des PFNL tels
que les plantes médicinales, les plantes comestibles, les chenilles ou
le gibier 35(*)». Ce souci de protéger l'exploitation des
PFNL jusque dans les concessions forestières est une innovation
importante et dénote du souci du politique camerounais de
l'intégrer dans ses stratégies de lutte contre la
dégradation des forêts.
En définitive, nous pouvons dire
à la fin de ce chapitre qu'autant au Cameroun qu'au Gabon, des efforts
ont été fait dans le souci de s'arrimer aux préoccupations
environnementale mondiaux. En fait, « le secteur forestier est
confronté aux problèmes, à la fois graves et dynamiques,
que posent la dégradation de l'environnement, l'équité et
la pauvreté persistante et qui se traduisent par plus de
déboisement, l'inégalité dans l'accès aux
ressources (...) et une faible productivité des terres et du travail,
et (surtout) un faible environnement politique et
institutionnel 36(*)». Comme nous l'avons dans ce chapitre, une
réelle volonté politique tant gabonaise que camerounaise a
été mise en place pour protéger l'exploitation des PFNL
dans leurs forêts respectives. Cela s'est traduit par
l'élaboration de nombreux textes légiférant leur
extraction. Seulement, la mise en application de ces textes nécessite
aussi la création des instances habilitées à mettre en
oeuvre ces nouvelles législations. C'est cet aspect institutionnel qui
nous préoccupera dans le chapitre suivant.
CHAPITRE II: CADRE INSTITUTIONNEL PERMETTANT UNE
PROTECTION DURABLE DES PFNL
Au Cameroun comme au Gabon, les terres appartiennent à
l'État et ce dernier assure sa protection. Bien qu'ayant confié
la gestion de certains domaines forestiers à des personnes morales ou
privées, l'Etat camerounais et l'État gabonais ont prévu
des institutions leur permettant d'assurer et de contrôler la protection
durable des forêts et par conséquent des PFNL.
Mais, comme toutes les institutions, ceux concernant les PFNL ont une
histoire. On remarquera que dans la plupart des États africains
particulièrement ceux étudier, la configuration des institutions
forestières et leurs importances avant et après le sommet de la
terre de Rio de 1992 est totalement différent. Quoiqu'il existe des
initiatives étatiques visant à promouvoir une gestion durable des
produits forestiers, les États de l'Afrique centrale
bénéficient du soutien des organismes internationaux autant que
régional. Notre objectif ici n'étant pas de faire une liste
exhaustive des institutions concernées, nous essayerons plutôt de
déterminer la pertinence de ces institutions dans leur fonction de
protection durable des PFNL. Après avoir étudier les dispositifs
institutionnels propre à chaque État, nous analyserons l'apport
concret de certaines institutions internationales et régionales.
SECTION I: DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS INTERNES.
Science nouvelle, politique nouvelle, droit nouveau, le droit
de l'environnement compris comme « l'ensemble des règles
et techniques juridiques ainsi que des institutions relatives à la
protection du milieu et à la conservation de la nature et des ressources
naturelles »37(*) trouble les schémas classiques d'organisation
institutionnelle. L'avènement d'une science nouvelle trouble toujours la
science administrative et ce bouleversement s'est observé en Afrique
après le sommet de Rio de 1992. Avant de voir les mesures
institutionnelles camerounaise et gabonaise qui émergeront de ce
contexte, nous étudierons d'abord l'état de ces institutions
avant le sommet de la terre de 1992.
PARAGRAPHE I: ÉTAT DES INSTITUTIONS FAVORISANT LA
PROTECTION DES PFNL AVANT LE SOMMET DE RIO DE 1992.
Notons au préalable que le contexte politique en
Afrique noire française d'avant les années 90 est un contexte
marqué par une instabilité politique et par des régimes
dictatoriaux. Essentiellement consacré à la recherche des moyens
pouvant leur permettre d'accroître leur économie, nombre de ces
États dont le Cameroun et le Gabon38(*), ne sont pas encore conscient de l'importance
économique des produits forestiers secondaires. Ce n'est qu'avec la
chute des prix des produits de rentes tels le cacao, le café etc. que
l'attention sera portée sur sur les PFNL. Le processus administratif et
politique ne pouvant être considéré isolement des contextes
socio-politique, nationaux ou internationaux, nécessité a
été pour nous de faire état du contexte socio-politique
d'avant 1992 pour comprendre les mesures institutionnelles garantissant une
protection durable des forêts tropicales humides de ces deux
États.
Par ailleurs, d'après C. DOUMENGE,
« au milieu des années 1980, les pays
d'Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale,
République Centrafricaine, République Démocratique du
Congo, et Sao Tomé et Principe) ont exprimé la volonté
d'utiliser une partie des fonds du VI ème fond européen de
développement (FED) pour développer un programme d'action pilotes
de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité
forestière de la région. En 1988, en préparation à
ce programme et avec l'appui technique et scientifique de l'union mondiale pour
la nature (UICN), les pays d'Afrique centrale ont entrepris une revue
générale de l'état de leurs ressources forestières,
de leur utilisation et de leur gestion »39(*).
Malgré cette mesure commune et cette volonté,
on n'observera pas de réel changement; les institutions
environnementales traitant des produits de la forêt et
précisément les non ligneux continuerons à être
transversale. Nous étudierons séparément la configuration
des institutions dans les États étudier.
A. ÉTAT DES INSTITUTIONS AVANT 1992 AU
GABON.
Le Gabon a très tôt initié, tant au
niveau national qu'international, des actions en faveur de la conservation de
ses ressources biologiques. C'est ainsi que dès les années ``50''
le pays a mis sous protection le Massif forestier de la Mondah (16
février 1951) et par la suite d'autres sites très
riches en espèces végétales et animales diverses.
« Cette volonté s'est poursuivie dans les
années ``60, 70 et 80'' par la création d'instituts de
recherches : Institut de Recherche en Écologie Tropical (IRET),
Institut de Recherches Agronomiques et Forestières (IRAF), Institut de
Pharmacie et de Médecine traditionnelles (IPHAMETRA), Herbier
National, Station d'Étude des Gorilles et Chimpanzés - CIRMF,
etc., et la mise sur pied de plusieurs projets de recherches (Projet
``Reboisement Bokoué'' et ``Agroforesterie M'biné'', Projet
``Aménagement Forestier des Savanes Côtières'', Projet
Biologie et génétique de l'Okoumé) qui ont permis
effectivement la récolte de plus de 15 000 spécimens de
végétaux, l'identification d'environ 150 espèces de
mammifères et de nombreuses autres espèces ainsi que la
compréhension du fonctionnement de certains animaux et
végétaux jusque là mal connus »40(*).
Pour ce qui est des Organisations Non Gouvernementales (ONG),
nous pouvons dire que le contexte politique n'était pas à la
faveur de la société civile et à la liberté
d'expression. On avait plutôt un système de gestion
centralisée.
« Si aujourd'hui personne ne contexte plus le
fait que les ONG sont devenues des partenaires privilégiés des
États et des Organisations Internationales pour la mise en oeuvre des
projets et programmes environnementaux sur le terrain41(*), il
n'en a pas toujours été ainsi. Peu de textes reconnaissent les
ONG en tant que tel. Ce n'est que de manière indirecte et
accessoire42(*) ou à travers des expressions
générales43(*) que leur contribution pouvait être
déduite »44(*).
Qu'en est-il du Cameroun?
B. ÉTAT DES INSTITUTIONS AU CAMEROUN AVANT
1992
Au Cameroun, le décret n°82-632 du 8
décembre 1982 et le décret n°81-223 du 9 juin 1981
prévoyaient l'office national de régénération des
forêts pour le premier et le centre national de développement
forestier pour le second45(*). Jusqu'en 1992, la gestion des ressources
forestières était caractérisée par une dispersion
de centres de décisions. La forêt relevait du ministère de
l'agriculture alors que la faune relevait de la délégation du
tourisme46(*).
Par ailleurs, pour rédiger le rapport national du
Cameroun de 1992 intitulé « l'état de
l'environnement et du développement durable au Cameroun »,
une équipe interministérielle a été
constituée pour participer à sa rédaction. En plus, dans
le même ordre d'idée, le document portant sur
« environnement dans la perspective de Rio 1992 »
a été le titre d'un symposium des ONG, groupement de base,
des femmes et des jeunes organisés à Yaoundé du 27 au 29
novembre 1991 avec l'appui du « réseau Afrique
2000 ».
On note qu'autant au Cameroun qu'au Gabon, la situation des
institutions traitant des PFNL était quasi inexistante. Non seulement la
prise de conscience de la nécessité de protéger
l'environnement n'était pas encore réveillée,
c'était trop demandé à des Etats entrain de chercher
à comprendre les préoccupations mondiales sur l'environnement de
disposer d'institutions spécialisées dans la gestion des PFNL.
Qu'a cela ne tienne, le monde étant en perpétuel
évolution, les États à la traîne s'adapte sans
cesse. C'est ainsi qu'on assistera à la métamorphose des
institutions encadrant ces produits forestiers en Afrique après le
sommet de la terre de 1992.
PARAGRAPHE II: EVOLUTION DES INSTITUTIONS INTERNES
APRÈS LE SOMMET DE LA TERRE DE 1992.
Le sommet de Rio de 1992 avait pour but d'être un
tournant en terme de gestion de ressources naturelles. La préparation et
la tenue de ce sommet a permis une meilleure prise de conscience, à
l'échelle mondiale mais aussi dans la sous région de l'importance
de la biodiversité pour le développement et la survie de
l'humanité, de son érosion et des responsabilité humaine
en jeu. En effet, le fait pour chaque État africain d'élaborer un
rapport national sur l'environnement devant parvenir au secrétariat de
la Conférence des nations unies sur l'environnement et le
développement (CNUED) avant le sommet de Rio a permis
que chaque État prenne conscience de sa situation environnementale.
Plus, en terme de législation et d'institutions, la prise de conscience
s'est
« Traduit par la création des services
environnementaux ou la prise en compte de la biodiversité dans les
textes, mais aussi par l'émergence d'un secteur non gouvernemental dans
ce domaine »47(*).
Ici, nous verrons l'émergence du concept de
gestion participative qui aura beaucoup d'effet et ensuite, nous verrons la
création des institutions publiques et para-publiques.
A. LA REVOLUTION APPORTÉE A LA PARTICIPATION
DE LA SOCIÉTÉ CIVILE PAR LA NOTION DE GESTION
PARTICIPATIVE.
Nous verrons l'évolution du concept de la gestion
participative en premier lieu, et l'introduction du la notion de forêt
communautaire et de la notion de décentralisation.
1. NAISSANCE ET EVOLUTION DU CONCEPT DE
PARTICIPATION
Introniser par le sommet de la terre de 1992, le
thème de la participation des « populations locales et
autochtones » à la gestion des ressources naturelles est
aujourd'hui une option incontournable des politiques de « bonne
gouvernance » et des programmes de
« développement durable » imposés
par les organismes occidentaux d'aide au développement et par les
grandes institutions internationales aux pays forestiers du tiers monde.
Grâce à ces dispositions, les peuples forestiers sont ainsi
passé du statut d'utilisateurs « nocifs »
du milieu au statut de population à préserver, à
développer, à prendre en charge et donc à gérer
avec le milieu naturel. Cette façon de voir rejoint les termes
utilisés par le programme des nations unies pour l'environnement
consacré à la mise en application de la convention sur la
biodiversité biologique de 1993:
«Les communautés autochtones résident
principalement dans des régions à forte diversité
biologique. De nombreux peuples autochtones ont cultivé et
judicieusement utilisé pendant des millénaires la
diversité biologique de leur environnement immédiat. Si les
espèces et écosystème veulent être maintenues et
utilisés valablement, ces peuples doivent avoir une part et un
intérêt dans cette conservation. En tant que gestionnaire du site
et possédant une connaissance approfondie de l'environnement local, ces
communautés sont utilement responsables de l'introduction de toutes
politiques de conservation et d'utilisation durable »48(*).
Dans ce discours, les populations locales et autochtones
sont objectivées comme les dépositaires de savoir qui ont permis
la préservation de la diversité, ce qui permet de leur attribuer
un rôle au sein de l'appareil de développement durable. Cette
orientation est claire dans l'Agenda 21 de la conférence de Rio qui
appelle à:
« des arrangements pour renforcer la
participation active des populations autochtones et de leurs communautés
à la formulation, au niveau national, de politiques, lois et programmes
ayant trait à la gestion des ressources et à d'autres processus
de développement »49(*).
On note comment entre en scène la
société civile et peut être est elle à l'origine
d'une partie des forêt communautaires.
2. DECENTRALISATION ET FORÊTS
COMMUNAUTAIRES.
De manière concrète, la gestion participative
issue du sommet de Rio de 1992 s'illustre par la mise en oeuvre d'une gestion
décentralisée des ressources naturelles dont des PFNL. On assiste
dans les nouvelles législations forestières qui émergent
à la prise en compte des droits coutumiers des populations riveraines et
surtout à la création des forêts communautaires. Ces
dernières
« Sont des contrats qui peuvent être
signés entre une communauté villageoise et l'administration
forestière »50(*)
D'où l'importance de repenser l'État à
travers la décentralisation. Au Cameroun, la constitution
révisée de 1996 tiendra compte de la décentralisation qui
a été aussi l'une des conséquences de la
démocratisation du système politique. Il en ira de même de
la constitution gabonaise. L'importance de celle-ci résulte du fait
que,
« Lorsque la décentralisation est
réussie, elle rend le secteur public plus efficace et plus attentif aux
besoins des administrés (...) et des études récentes
indiquent que les responsables locaux et les groupes de proximité sont
mieux placés pour identifier et pour aider les pauvres que les
autorités nationales »51(*).
Les forêts communautaires ont
été créées pour faciliter la participation des
communautés locales à la gestion durable et équitable des
ressources naturelles et leur accès au bénéfice social et
économique de ces ressources. Les forêts pouvant faire l'objet
d'une convention de gestion de forêt communautaire sont celles
situées à la périphérie ou à la
proximité d'une ou de plusieurs communautés et dans lesquelles
leurs populations exercent leurs activités.
Au Cameroun, le décret 95/53 en son article 3
alinéa 11 entend par forêt communautaire «une forêt
du domaine forestier non permanent, faisant l'objet d'une convention de gestion
entre la communautés villageoise et l 'administration
chargée des forêts ». D'autre part, la loi 94 en
son article 37 alinéa 3 affirme que « les produits
forestiers de toute nature résultant de l'exploitation des forêts
communautaires appartiennent entièrement aux communautés
villageoises concernées ».
Le Gabon par contre définit la forêt
communautaire dans son code forestier de 2001 en ces termes (article 156):
« la forêt communautaire est une portion du domaine
forestier rural affectée à une communauté villageoise en
vue de mener des activités ou d'entreprendre des processus dynamique
pour une gestion durable des ressources naturelles à partir d'un plan de
gestion simplifié ». Par ailleurs, « les
revenus de l'exploitation des forêts communautaires sont la
propriété de la communauté ».Dans le
domaine forestier rural, les travaux de délimitation, de
classement et d'aménagement des forêts communautaires sont
réalisés gratuitement par l'administration forestière.
Cette disposition est prévue dans l'article 159 du Code forestier. Il
s'agit là d'une approche qui soulagera grandement les communautés
villageoises propriétaires de ces forêts.
L'intronisation du terme de participation va favoriser
l'éclosion de la société civile dans la protection de
l'environnement d'autant plus que les deux États reconnaissent
l'assistance technique dont doivent jouir les populations locales. Le besoin de
favoriser une gestion durable des PFNL dans les forêts ont poussé
les législateur des deux États à prendre en compte le
droit coutumier dans leur code forestier. C'est dans ce sens que l'article 8 de
la loi camerounaise de 1994 précise que « le droit d'usage
ou coutumier est, au sens de la présente loi, celui reconnu aux
populations riveraines d'exploiter tous les produits forestiers, fauniques et
halieutiques à l'exception des espèces protégées en
vue d'une utilisation personnelle ».
Comme nous pouvons le constater, bien que le
contexte démocratique a été pour une part un facteur ayant
favorisé une participation accrue de la société civile,
nous pouvons dire que le sommet de la terre de 1992 a été le plus
déterminant. Non seulement on a assisté a une prise de conscience
de la plupart des États et cela s'observe avec la pléthore des
lois forestières et environnementales qui naîtront après ce
sommet, mais surtout, on assiste à la consécration de la
société civile comme acteur incontournable pour la protection de
l'environnement. Maintenant, nous aimerions savoir quel bouleversement ce
sommet à produit sur les institutions administrative?
B. INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES
En Afrique Centrale, au Cameroun et au Gabon en particulier,
certaines des nouvelles lois ont eu des conséquences sur l'organisation
administrative des deux Etats. Des nouvelles lois ont prévues des modes
institutionnels pour l'encadrement des produits forestiers. Ces institutions
vont des institutions de gestion et de recherche aux institutions où les
expériences nationales sont très variables. Aussi, afin de mieux
cerner les dispositifs institutionnels de chaque pays, nous les
étudierons séparément.
1. LES INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES AU
CAMEROUN
D'après Stéphane DOUMBE BILLE, pour ce qui
concerne les mesures institutionnelles encadrant la gestion des forêts en
Afrique Centrale,
« l'exemple du Cameroun doit être
noté à travers le décret n°98-345 du 21
décembre 1998 portant organisation du ministère de
l'environnement et des forêts qui régit l'administration
forestière au Cameroun. Il s'agit d'une organisation très
classique d'un département ministériel, avec une administration
centrale et des services extérieurs, avec une inspection
générale chargée de missions d'évaluation et de
contrôle ainsi que d'information directe du ministère et du
secrétaire général (article 6) »52(*).
Les compétences forestières sont
partagées entre un secrétariat permanent et la direction des
forêts53(*). Alors
que le secrétariat permanent est compétent pour élaborer
les stratégies de gestion durable des ressources naturelles disposant
à cet égard d'une cellule de la protection et de la conservation
de la biodiversité54(*), la direction des forêts rattachées
à l'administration centrale est chargée quant à elle des
fonctions traditionnelles , notamment l'élaboration et la mise en oeuvre
de la politique forestière, la planification, la gestion et
l'aménagement des forêts, l'octroi d'agréments et de titre
d'exploitation forestière55(*).
Toutefois, bien que la direction des forêts fût
censée assurer la gestion de tous les produits forestiers d'origine
végétale, y compris les PFNL, il n'empêche que dans la
pratique, elle ne s'occupait quasi-exclusivement que du bois d'oeuvre. A la
suite du décret de 1998 dont fait mention DOUMBE BILLE, sera
crée,
« une direction de la promotion et de la
transformation des produits forestiers (DPT) dotée entre autres
structures d'une sous direction de la promotion et de la transformation des
produits non ligneux. Comme son nom l'indique, cette sous direction ne se voit
pas confier le monopole de la gestion des PFNL, qui est une fonction
transversale et des fonctions relevant de l'aval de la filière, à
savoir la transformation et la commercialisation »56(*)
En ce qui concerne la transversalité des
institutions chargées de contribuer à la gestion durable des PFNL
au Cameroun, le Cercle de Concertation des Partenariats du Ministère des
forêts et de la faune (CCPM) dont la thématique portait sur les
PFNL illustre bien cela. En fait, au cour de cette réunion tenue le 15
janvier 208 à l'hôtel Azur de Yaoundé (Cameroun),
était présent:
- Les représentants du ministère de la
forêt et de la faune (MINFOF);
- du ministère des petites et moyennes entreprises, de
l'économie sociale et de l'artisanat (MINPMEESA);
- du ministère de l'agriculture et du
développement rural (MINADER);
- de l'agence national d'appui au développement
forestier (ANAFOR)
Il est aussi a noté que suite à
l'arrêté portant organisation du gouvernement camerounais de
septembre 2007, l'ancien ministère de l'environnement et des
forêts se trouve désormais divisé en deux: on a d'un
côté un ministère des forêts et de la faune et de
l'autre, un ministère de l'environnement et de la protection de la
nature. Cette division a le mérite de faire en sorte que les produits
forestiers quelques soit le type bénéficierons d'une attention
accrue. Peut-être est ce déjà le cas avec les
séminaires et les projets politiques portant sur les PFAB qui fusent un
peu partout depuis quelques temps? Toujours est-il que cette division marque
aussi une prise de conscience de l'importance de la protection des produits
forestiers secondaires.
2. LES INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES AU
GABON
Au Gabon, c'est le ministère des eaux et forêts,
de la pêche, du reboisement chargé de l'environnement et de la
protection de la nature qui s'occupe de la protection de la biodiversité
à travers sa direction générale de l'environnement. Dans
la stratégie nationale et plan d'action sur la diversité
biologique du Gabon, il est fait mention du fait que,
« le Gabon, à l'horizon 2025, doit
assurer la conservation de la biodiversité et garantir un partage
satisfaisant des avantages socio-économiques et écologiques
issues des ressources biologiques par une prise de conscience de l'importance
de ses ressources biologiques et par un développement des
capacités humaines et institutionnelles »57(*).
Aussi, conscient de l'objectif à atteindre, les
autorités gabonaises vont mettre sur pied un ensemble d'institutions qui
les permettra d'atteindre leur objectif. L'un des objectifs du plan d'action
présenté par la direction générale des eaux et
forêts pour 2006-2008 est l'amélioration de la contribution du
secteur forestier au Produit Intérieur Brut (PIB). Parmi les
activités à réaliser pour atteindre cet objectif, il est
prévu la promotion du commerce des PFAB.
Bref, de ce qui précède, nous pouvons dire que
le sommet de Rio de 1992 et le vent démocratique qui a soufflé su
le continent ont été des facteurs déterminant pour la
spécialisation des institutions devant protéger durablement les
produits forestiers. En dehors des institutions rénovées, il
existe une panoplie d'institutions internationales que régionales
oeuvrant dans le domaine de la sauvegarde des forêts.
SECTION II: DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS EXTERNES
Les objectifs de la politique forestière étant
de pérenniser et développer les fonctions économiques,
écologiques et sociales des forêts, dans le cadre d'une gestion
intégrée et participative qui assure de façon soutenue et
durable la conservation et l'utilisation des ressources naturelles et des
écosystèmes forestiers. Dans cette optique, le Cameroun et le
Gabon recevront des appui internationaux et régionaux dans la lutte pour
la sauvegarde de leur patrimoine car bien que situé sur leur sol, c'est
aussi un bien pour l'humanité.
PARAGRAPHE I: INSTITUTIONS INTERNATIONALES
Ici, loin de nous sera l'idée de dresser une liste
exhaustive de tous les organismes participant à la gestion des produits
forestiers spéciaux. Nous étudierons plutôt les organismes
qui oeuvrent de manière efficace sur le sol camerounais et gabonais.
A. PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR
L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE (FAO).
A travers le projet GCP/RAF/398/GER portant sur la gestion et
l'utilisation durable des PFNL en Afrique Centrale, la FAO aide les pays de la
sous région à mieux protéger les PFNL sur leur territoire.
Du fait que les limites du droit en matière de protection de
l'environnement résultent généralement des limites de la
connaissance scientifique des problèmes écologiques, car ici
comme dans d'autres champ nouveaux du savoir et de la technologie, le droit est
foncièrement dépendant de la science, les travaux de la FAO sont
d'un concours immense pour une meilleure connaissance de ces produits au
Cameroun et au Gabon.
L'objectif de ce programme est de fournir des informations
sur les activités et programmes en cours ainsi que de stimuler les
débats sur les thématiques y afférents. Les travaux
déjà effectués sont nombreux et on peut citer entre
autres:
- l'étude nationale sur le cadre législatif et
réglementaire régissant l'utilisation des PFNL au Gabon;
- le cadre législatif et réglementaire
régissant l'utilisation des PFNL en Afrique centrale;
- gestion des ressources naturelles fournissant les PFNL
alimentaires en Afrique Centrale;
- perspective de certification des PFNL en Afrique Centrale
etc.
D'autres organismes internationaux contribuent de
manière directe à la gestion durable de ces produits forestiers
secondaires.
B. AUTRES ORGANISMES
INTERNATIONAUX
La coopération technique allemande (GTZ) joue un
rôle dans la gestion durable des PFNL. Au Cameroun, cette
coopération appuie la mise en oeuvre du programme sectoriel
forêt-environnement (PSFE) du MINOF du Cameroun à travers le
programme de gestion durable des ressources naturelles (PGDRN). Avec 0,9 %
l'an, le taux de déforestation au Cameroun est l'un des plus
élevé en Afrique. La coopération germano-camerounaise veut
donc promouvoir l'amélioration des conditions de vie des populations
locales et le développement durable du Cameroun, tout en appuyant la
gestion durable des ressources forestières et la protection des
écosystèmes forestiers58(*). La durée totale de ce projet est de 12 ans
allant d'octobre 2003 à septembre 2015. L'importance de cette
coopération dans la lutte pour la protection durable des PFNL en Afrique
centrale se fait ressentir dans les composantes qui la constituent. La
composante deux (2) porte sur la conservation de la biodiversité
socialement intégré et la composante trois (3) sur l'observation
des effets de la gestion durable des forêts tropicales.
Le centre pour la recherche forestière internationale
(CIFOR), institut de recherche international indépendant a pour
rôle de mettre la science aux services des forêts tropicales et des
populations qui y vivent. Dans le souci d'aider les pays couvert par des
forêts tropicales, le CIFOR et ses associés entreprennent des
projets. Comme exemple, nous avons le projet forêts modèles au
Cameroun de 2003. Ce projet fait partie du réseau international de
forêts modèles (RIFM). L'objectif du RIFM est d'oeuvrer dans le
sens de la gestion durable des forêts dans le monde tout en tenant compte
des besoins des communautés locales59(*).
A côté des organismes cités, plusieurs
autres interviennent de manières directe et indirecte. Nous pouvons
citer le programme des nations unies pour le développement (PNUD).
Celui-ci intervient dans la protection durable des PFNL dans le mesure
où, le développement ne peut être durable que s'il est
effectivement pris en charge par les populations qu'il concerne, ce qui suppose
une certaine libéralisation politique et une pratique effective de
démocratisation à la base. A côté, on a aussi le
programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) et le programme
alimentaire mondial (PAM) qui dans ses recherches pour assurer la
sécurité alimentaire des pays pauvres dont l'Afrique, pourrait
être amener à travailler sur les méthodes de gestion
durable des PFNL.
Conscient de l'importance des conventions, les deux Etats
signeront une série de conventions qui les poussera non seulement
à oeuvrer dans la protection des forêts, mais aussi de
bénéficier de l'appui technique et financier de certaines
organisations internationale.
A côté de tous ceux-ci, il existe en Afrique des
institutions régionales chargé de manière directe
d'assurer la sauvegarde des forêt d'Afrique centrale.
PARAGRAPHE II: LES INSTITUTIONS RÉGIONALES
En Afrique centrale, il existe deux organismes sous
régionales oeuvrant activement dans la gestion durable des ressources
forestières notamment des PFNL. Il s'agir de la conférence des
ministres en charge des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC) et de la
conférence sur les écosystèmes des forêts denses et
humides d'Afrique centrale (CEFDHAC). Aussi, nous étudierons d'abord
ceux-ci et ensuite nous verrons d'autres organismes qui interviennent dans le
même sens.
A. LA CEFDHAC ET LA COMIFAC
La COMIFAC est l'unique instance politique et technique
d'orientation, de coordination, d'harmonisation et de décision en
matière de conservation et de gestion durable des
écosystèmes forestier et de savanes en Afrique centrale.
Réunissant tous les ministres en charge des questions forestières
dans les Etats membre (dont le Cameroun et le Gabon), l'importance de la
COMIFAC dans la gestion durable des PFNL reste majeure dans la
sous-région. En effet, avec le plan de convergence qu'elle a
élaboré et adopté en février 2005 et qui porte sur
une meilleure gestion et conservation des forêts d'Afrique centrale, la
COMIFAC intervient de façon directe dans la protection durable des PFNL
dans la sous-région60(*). Ce plan de convergence s'étend sur plusieurs
axes dont l'axe quatre (4) traitant de la conservation de la diversité
biologique et l'axe cinq (5) traitant de la valorisation durable des ressources
forestières interviendront sur les PFNL.
La CEFDHAC quant à elle est une organisation sous
régionale créée en 1996 à Brazzaville et regroupant
les Etats, les parlementaires, les ONG nationales et sous régionales et
les autres acteurs pour une gestion durable et équitable des
écosystèmes forestiers d'Afrique centrale. C'est en
réalité un forum d'échanges et de concertation regroupant
tous les acteurs de ce secteur et qui entre autres:
- organise les débats politiques et techniques sur la
question;
- canalise le fruit de ces débats vers la COMIFAC.
Durant la sixième session tenue à
libreville-Gabon du 20 au 22 novembre 2007, le thème de réflexion
retenu était: « ressources forestières
d'Afrique centrale: sources de richesse ou de
pauvreté ». Il s'agira d'approfondir les
réflexions sur les questions liées aux droits des populations
locales et autochtones, l'économie forestière, la restauration
des écosystèmes etc.61(*) Cette session se terminera avec une série de
réforme. Avec la réforme, la CEFDHAC a été ouverte
aux autres partenaires et il existe une meilleure synergie avec la COMIFAC et
ses autres partenaires. Parmi les sous thèmes de la sixième
session de la CEFDHAC, deux montrent l'importance accordée aux PFNL. E n
effet, dans le sous-thème deux (2), économie forestière et
développement des sociétés, seront
développés des problématiques comme le commerce, la
légalité et la certification, les ressources forestières
d'Afrique centrale et les moyens d'existence durable etc. Le sous-thème
trois (3) sur la préservation et restauration des
écosystèmes, sans être exhaustif, abordera des questions
liées à l'élaboration, la révision et l'application
des politiques et forestières, les instruments et mécanismes de
gestion participative des forêts (forêts communautaires par
exemple). Travaillant de concert avec la COMIFAC, la CEFDHAC à travers
ces sous thèmes a beaucoup d'opportunité pour pouvoir influencer
les législations forestières du Cameroun et du Gabon et on pourra
voir à la longue l'émergence de code spécifique aux
PFNL.
B. AUTRES ORGANISMES
SOUS-RÉGIONAUX
Parmi ceux-ci, on a le programme régional pour
l'environnement en Afrique centrale (ECOFAC) financé par l'union
européenne. L'ECOFAC est le principal programme régional qui
s'appuie sur un processus de coordination et de concertation entre des
équipes travaillant dans un réseau d'aires
protégées dans six (6) pays (Cameroun, Gabon, Guinée
Equatoriale, République Centrafricaine, et Sao tomé et principe).
L'ECOFAC privilégie une approche régionale de la conservation et
l'exploitation durable des écosystèmes forestiers d'Afrique
centrale. En bref, l'ECOFAC essaie de mettre en oeuvre une politique visant
l'association des populations à une gestion durable des ressources afin
de leur faire la démonstration de l'intérêt pour elles, de
la sauvegarde à long terme de ces milieux. Avec cette idée,
l'ECOFAC intervient dans la sensibilisation des populations, ingrédient
indispensable pour la gestion durable des PFNL en Afrique centrale.
Quant au programme régional d'Afrique centrale pour
l'environnement (CARPE), cet institut a fait une étude visant à
favoriser le développement des PFNL dans le cadre de CARPE. Pour ce
dernier, le principal attrait est d'offrir une alternative aux populations
vivant à proximité des forêts naturelles, de manière
à favoriser leur développement socio-économiques tout en
assurant le maintient du capital forestier et des équilibres naturels.
CARPE est un programme de United States Agency for international Development
(USAID). Ce dernier est une agence du gouvernement américain
chargé de fournir l'assistance économiques et humanitaire des
Etats-Unis à travers le monde. Depuis 1995, CARPE permet à des
ONG africaines, des organismes de recherche et d'éducation, des
consultant du secteur privés et des agences gouvernementales de
participer à l'évaluation des dangers qui menacent
l'intégrité des forêts du Bassin du Congo et d'identifier
les occasions qui se présentent de gérer durablement les vastes
forêts de la région. Ces membres fournissent aux décideurs
africains les informations qui leur seront indispensables pour faire des choix
éclairés sur l'utilisation des forêts à l'avenir.
En définitive, nous pouvons dire de ce qui
précède que le Cameroun et le Gabon disposent d'un ensemble de
mesures juridiques, politiques et institutionnels pouvant leur permettre
d'assurer efficacement la gestion durable des PFNL dans leur forêt. Ce
que nous aimerions savoir maintenant, c'est s'il y a mise en oeuvre efficace de
tous ces instruments dont disposent les deux Etats. C'est cette
préoccupation qui fera l'objet de notre deuxième partie.
DEUXIEME PARTIE: EFFICACITÉ DE LA GESTION
DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU GABON.
Les transitions démocratiques de même que le
sommet de Rio de 1992 ont été une réponse pour les
sociétés africaines de changer de régime et d'institutions
afin de se légitimer. Après cela, plusieurs questions ont
été soulevées: comment pouvait-on gérer la
consolidation de ces transitions afin qu'à leur tour les dispositifs mis
en place pour faciliter la gestion des forêts (produits forestiers) dans
un cadre propice deviennent des institutions au sens sociologique du terme et
non pas des normes inapplicables abandonnées à la seule
exégèse juridique? Alors que tous ces changements ont
laissé libre cours à des jeux d'acteurs dessinant de nouvelles
institutions, la question importante devient dès lors de savoir si ces
institutions vont pouvoir s'imposer aux acteurs et rendre facile et moins
incertain le gouvernement des sociétés? Telles sont les
innombrables interrogations que soulève en nous la première
partie de notre travail. Notre souci ici sera donc d'analyser la mise en oeuvre
de la gestion durable des PFNL au Cameroun et au Gabon d'une part et d'autre
part, nous verrons les voies permettant une application efficace de cette
protection durable des PFNL.
CHAPITRE I: MISE EN OEUVRE DE LA GESTION DURABLE DES
PFNL AU CAMEROUN ET AU GABON.
Sachant que la réalité sociologique et la
réalité juridique ne peuvent être dissociées,
l'application des normes juridiques forestières et l'efficacité
des institutions concernant les PFNL dépendent beaucoup des
réalités locales. En fait, le droit n'est que la codification des
rapports sociaux. Dans notre cas, nécessité se fait sentir
d'analyser la mise en oeuvre de ces nouvelles lois et institutions
forestières afin de déterminer leur efficacité. Aussi,
nous attarderons nous en premier lieu sur l'importance sociologique des PFNL
dans la vie des populations; ensuite, nous examinerons s'il y a
complémentarité entre les réalités juridiques et
les réalités sociologiques.
SECTION I: RÉALITÉS SOCIOLOGIQUES DES PFNL
DANS LA VIE DES POPULATIONS CAMEROUNAISES ET GABONAISES.
Dans le but de faire ressortir ces réalités
sociologiques, nous allons d'abord étudier les préférences
alimentaires de certaines populations tant sur le plan culturel, social que
économique.
PARAGRAPHE I: IMPORTANCE DES PFNL DANS LES
PRÉFERENCES ALIMENTAIRES DES HABITANTS DES FORÊTS TROPICALES DU
CAMEROUN ET DU GABON
Préférences et répugnances peuvent avoir
diverses origines parmi lesquelles dominent le goût personnel, les
considérations de santé, la conformité à la
tradition, la capacité à procurer l'ébriété
etc. Par conséquent, nous verrons d'abord les raisons des choix
alimentaires des populations du Cameroun et celles du Gabon sur le plan social,
culturel et économique.
A. SUR LE PLAN SOCIAL
Les populations locales sont celles qui interfèrent le
plus intensément avec la forêt, par le biais de l'agriculture, de
la chasse, du piégeage et de la cueillette de produits naturels.
Beaucoup de population humaine accorde une valeur à la viande en dehors
de son rôle nutritionnel. C'est dans ce sens que Kent H. REDFORT parle du
rôle de cohésion sociale qu'a la chasse dans une communauté
et pense que,
« outre leur importance comme source de
protéines, les produits de la chasse impliquent des dimensions sociales
importantes. Il affirme que le gibier et le poisson ont une grande de
prestige. Les chances de prospérité d'un chasseur sont
liées à son statut social et à son pouvoir. En partageant
le gibier avec le reste de la communauté, il acquiert des
allégeances en fonction des dettes à son égard, il
contribue ainsi au maintien de la cohésion sociale »62(*)
Rejoignant cette idée, C DOUMENGE affirme que la
viande de chasse est la principale source de protéines animales au Gabon
et au Cameroun.
« Elle couvre généralement 70
à 90 % des besoins, surtout en zone rurale et dans l'intérieur
des terres(...). Au Gabon, la consommation nationale de gibier
s'élèverait à environ 17500 tonne par an pour un total de
14.500.00.000 FCFA d'avant la dévaluation. La consommation par personne
s'élèverait à 17,2 Kilogramme par an (Kg/an), soit deux
fois celle du boeuf »63(*)
Au Cameroun, dans la même idée, l'une des formes
de prestiges chez les peuples Yassa des forêts, la consommation de la
vipère du Gabon (Bitis gabonica) est le
symbole de l'accession à la classe des hommes âgés dont la
résistance aux influences néfastes leur permet d'intégrer
un animal particulièrement dangereux64(*). Qu'en est-il sur le plan culturel?
B. SUR LE PLAN CULTUREL
La culture est acquise et relève des habitus. Aussi,
certaines préférences alimentaires sont elles dues à la
tradition des populations concernés. C'est par exemple l'exemple des
pygmées Baka du sud Cameroun. Ce peuple connaît et consomme sept
(7) espèces d'ignames. L'éléphant est un prédateur
tut comme l'homme et comme le dit Daou V. JOIRIS,
« Selon les Baka, un esprit de défunt qui
marcherait ''à coté des éléphants'' et qui est
appelé ''esprit de l'éléphant'' aurait cette même
fringale de l'igname. Cet esprit est celui que les Baka appellent
jengi65(*) »
Dans le but de satisfaire cet esprit, les Baka ont pour
habitude de faire une cérémonie de
jengi. Selon le même auteur
cité ci-dessus,
« le cycle cérémoniel de
jengi commence en grande forêt après l'abattage
d'un vieil éléphant mâle pour prendre fin en bordure de
piste, lors d'un rite d'initiation masculin auquel plusieurs facettes de
l'intervention de l'esprit, sa fonction principale étant la
réactualisation d'un principe de protection vis-à-vis de la
forêt acquis par initiation et le maintien de la paix
social »66(*)
Par ailleurs, chez les Mvae résidant dans la
forêt camerounaise, « les rituels de possession et les
séances de guérison contre la sorcellerie de
l'évu et de l'ekong
sont toujours accompagnés de la consommation de vin de
palme, stimulant en particulier l'énergie des tambourinaires (...) la
sauce au péricarpe de fruit de palme, mosuka
est employée dans de nombreux rituels thérapeutiques et
constituent l'un des ingrédients d'une des dernière offrandes
traditionnelles, l'indende, qui vise à apaiser
les génies de la mer (jengu) en cas de
brouille prolongée »67(*).
De ce qui précède, nous pouvons déduire
que des impératifs culturels et sociaux guident les choix alimentaires
et donc l'exploitation des ressources forestières. A coté de ces
impératifs, il en existe d'autres liés à
l'économie.
PARAGRAPHE II : IMPERATIFS ECONOMIQUES
Comme on vient de le voir, les contraintes sociales et
culturelles guident généralement les préférences
alimentaires. Cependant, la récession économique a poussé
les populations à rechercher du profit dans la vente es produits
forestiers alimentaires. Aussi, au-delà de la subsistance, la recherche
d'un revenu monétaire adéquat est telle qu'au Gabon
« beaucoup des chasseurs qui, jusqu'à présent, ne
faisaient qu'assurer leur autosubsistance, s'orientent vers le commerce de
gibier ».
Par ailleurs, dans les marchés des zones
forestières humides (ZFH) du Cameroun, « vingt cinq
marchés vendant des PFNL d'origine végétale, pour un
chiffre de ventes semestriel estimé à 1,9 millions de dollars EU,
ont été étudiés »68(*) D'après les
même auteurs, les chiffres de ventes semestriels de PFNL est
estimé à plus de 100 millions de franc CFA (200.000 dollars EU).
C'est dans le même sens que qu'abonde NNANGA Jeanne Flore dans son
mémoire de maîtrise en biologie des organismes
végétaux portant sur l'inventaire de quelques PFNL
rencontrés dans la ville de Douala. D'après cette étude,
tous les marchés visités de la ville de Douala (28) comprennent
au moins un produit de la forêt et le nombre d'intervenant dans cette
filière devient chaque jour plus grand. Les fruits, les noix et les
écorces sont des sources de revenus pour les petits et gros
commerçants. Sur les trente (30) marchés choisis comme
échantillon d'étude par Flore NNANGA, deux étaient
situés à Edéa. Il ressortit de ce mémoire que
chaque marché a en moyenne 51,61 nombre d'espèces présent
sur son site et au moins 79 espèces sont vendus69(*). De plus, les prix des PFNL
vendus sur les marchés étudiés donne à peu
près ceci :
Tableau 1 : quelques prix d'espèces
de PFNL trouves dans les marchés de Douala
ESPECES
|
PARTIE UTILISEE
|
UNITE
|
PRIX (FCFA)
|
Afromomum excapum
|
Fruits
|
25g paquets (6 fruits)
|
100
|
Aphrardésia sp.
|
Fruits
|
Pièce
|
2 à 25
|
Cola acuminata
|
Fruits
|
Pièce
|
10-100
|
Elacis guineensis
|
Fruit/pulpe
|
Tas/500g
|
100/100
|
Garcinia cola
|
Fruit
|
Pièce 30g
|
10-50
|
Gnetum africanum
|
Feuilles hachées/non hachées
|
Paquet
|
100/250
|
Ricinodendron heudelotii
|
Amandes
|
Tas/verre de 20cl
|
50/3000
|
Source: Tableau tiré du mémoire de NNANGA
Jeanne Flore, page 28, g/gramme et cl/centilitre.
Quant au Gabon, la proposition fiscale pour les PFNL/PFAB est
quelque peu différente. Aucune mesure légale entrée en
vigueur ne fait état de mesure fiscale à l'heure actuelle. A la
différence du Cameroun où ce sont les populations qui
établissent le prix de leurs produits, ce sont les autorités de
l'administration forestière gabonaises, qui par le biais des services
techniques compétents, ont proposés des tarifs fiscaux portant
sur les PFNL. Comme le dit Nathalie NYARE ESSIMA, « il ne s'agit
pas à proprement parlé de PFNL mais plutôt de PFAB car
certains produits ligneux sont pris en compte »70(*). Cette liste a
été dressée à partir du projet BIODIVALOR
intitulé « appui à la valorisation durable des
forêts tropicales » réalisé par l'institut de
pharmacopée et de médecine traditionnelle (IPHAMETRA). Des
études réalisées dans le cadre de ce projet ont permis de
définir les PFNL/PFAB rentables, lesquelles sont au nombre de quinze
(15):
Tableau 2: mesure fiscale des PFNL/PFAB
rentables du Gabon
Numéro
|
PFNL rentables
|
Tarifs fiscaux appliqués aux PFNL (FCFA)
|
Base de mesure
|
1
|
Bois de récupération usine
|
2500
|
mètre cube
|
2
|
Bois de chauffage
|
1500
|
stère
|
3
|
Bois pour fabrication de charbon
|
2500
|
mètre cube
|
4
|
Rotins
|
15000
|
trimestre
|
5
|
Marantacée
|
50000
|
année
|
6
|
Garcinia Kiaieneana
|
600000
|
année
|
7
|
Bambou
|
300
|
mètre
|
8
|
Champignons
|
250
|
kilogramme
|
9
|
Palmier raphia
|
350
|
kilogramme
|
10
|
Plantes médicinales
|
30000
|
trimestre
|
11
|
Résine des arbres gommes
|
50000
|
mois
|
12
|
Gnetum africanum (nkumu)
|
1000
|
kilogramme
|
13
|
Garcinia manai (cure dent)
|
600000
|
trimestre
|
14
|
Ecorces
|
500
|
kilogramme
|
15
|
Fourches et souches
|
600000
|
trimestre
|
Source: tableau fait par Nathalie NYARE ESIMA dans le
document cité ci-dessus, page 18.
Comme nous le constatons, l'importance
socio-économique de ces produits dans les habitudes des populations
gabonaises et camerounaises est élevée. Afin de gérer
durablement ces ressources, les gouvernements des Etats étudiés
vont essayer de mettre en oeuvre l'arsenal juridique, politique et
institutionnel qu'ils disposent.
SECTION II: EFFICACITE DE LA MISE EN OEUVRE DES
INSTRUMENTS CONCOURRANT À LA PROTECTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET
AU GABON.
Notre souci ici est de voir si la mise en oeuvre de tous les
instruments dont disposent le Cameroun et le Gabon est efficace dans la gestion
durable des PFNL dans leur forêt. Afin d'atteindre cet objectif, nous
verrons d'abord son applicabilité par les instances administratives et
par la suite, la perception qu'ont les populations tant riveraines que pas de
ces dispositifs.
PARAGRAPHE I: L'APPLICATION DES DISPOSITIFS FAVORISANT LA
PROTECTION DES PFNL PAR L'ETAT.
Malgré la prise de conscience de l'importance de ces
produits forestiers secondaires pour les populations mais aussi pour la
stabilité politique du pays, on note toujours une forme d'autoritarisme
dans la gestion des produits forestiers au Cameroun et au Gabon. Cet
autoritarisme ce traduit soit par une forte centralisation du pouvoir, soit par
un laissé allé des ressources forestières. Par ailleurs,
ce laxisme ou ce manque de rigueur accordé aux PFNL demeure toujours
présents. Ceci s'observe à travers le différentes
insuffisances du systèmes (que nous allons relever plus loin) et par la
léthargie des autorités politiques.
A. GESTION AUTORITAIRE DES PRODUITS
FORESTIERS
En dépit des innovations juridiques, institutionnelles,
l'Etat reste en réalité le véritable propriétaire
de la forêt qu'il gère en marge des populations locales.
Même si les textes prévoient de temps à autre la
participation des populations à la prise de décision, la gestion
des espaces forestiers revient en fait à la seule administration. La
prise en main de toutes les activités de conservation et d'exploitation
par l'Etat réduit les populations à un rôle passif. Au
Cameroun, malgré le programme de développement participatif, les
populations riveraines sont encore très lésées. En effet,
aucune loi ou institution n'existe pour faciliter l'exploitation des PFNL dans
les concessions forestières. Tout se passe comme si l'attribution d'un
espace pour l'exploitation du bois d'oeuvre suppose que les autres produits
forestiers présents dans cet espace ne peuvent plus être
exploités par les populations qui en ont besoins. C'est peut-être
pour remédier à ce déficit qu'on voit émerger au
Cameroun des projets tels le projet MTF/CMR/025/MSC portant sur la gestion
durable des PFNL dans les concessions forestières au Cameroun71(*).
Aussi, l'efficacité des instruments de protection
durable des PFNL est remise en cause par les insuffisances observées.
B. INSUFFISANCES DES INSTRUMENTS FAVORISANT LA
PROTECTION DURABLE DES PFNL
Sur le plan juridique, il existe de nombreux vides. Autant au
Cameroun qu'au Gabon, il n'existe pas encore de lois ne traitant que de
l'exploitation des PFNL. Ce vide fait en sorte que la tarification des PFNL
soit aléatoire et ceci favorise une extraction anarchique des PFNL par
les populations. Au Gabon par exemple, le braconnage est devenu un
fléau. La lutte contre ce mal est difficile dans la mesure où les
moyens institutionnels sont limités.
Parlant de moyens institutionnels, Nathalie NYARE ESSIMA
pense que plusieurs organismes peuvent prendre part à ce programme.
Seulement, occupé à rechercher les moyens par lesquels ils vont
sortir leurs États de la misère, ces États mettent leur
énergie dans l'organisation des ressources qui sont rentablement plus
visibles. Et comme ce n'est que tout récemment que des travaux
scientifiques ont été entrepris pour remédier à ces
lacunes. Ceci se fait ressentir sur la quantité des agents
administratifs déployés sur le terrain.
Par ailleurs, les législations actuelles mettent plus
d'accent sur l'exploitation du bois d'oeuvre. En effet, que ce soi au Cameroun
ou au Gabon, sur les centaines d'articles que comptent ces règles,
à peine une trentaine est consacré à l'utilisation sociale
de la forêt, le reste ne portant en effet que sur l'organisation
administrative, technique et économique de l'exploitation du bois
d'oeuvre.
De ce qui précède, on constate que dans la
réalité, il y a une difficulté à rendre efficace
l'arsenal juridiques, politiques et institutionnelles que disposent chaque Etat
dans sa lutte pour la gestion durable des PFNL. Face aux difficultés que
rencontrent les autorités administratrices, on se pose la question de
savoir comment est ce que les populations reçoivent-ils ces nouvelles
prérogatives?
PARAGRAPHE II: LA RECEPTION DES DISPOSITIFS FAVORISANT LA
PROTECTION DURABLE DES PFNL PAR LES POPULATIONS
Protéger durablement l'exploitation des PFNL suppose
outre les initiatives de l'État, mais aussi la participation des
populations concernées. Notre souci sera ici d'étudier la
réception de ces dispositifs mise en oeuvre par l'État par les
populations.
A. LE DROIT DES POPULATIONS
Que se soit au Cameroun ou au Gabon, la législation
reconnaît le rôle des populations dans la gestion durable des
ressources forestières. Les deux reconnaissent les droits coutumiers. Au
Cameroun, les droits qu'exercent les populations sur la forêt se
rapportent pour l'essentiel à:
- la propriété forestière (Forêts
communautaires);
- aux droits d'usage coutumiers;
- à l'exploitation forestière.
Seulement, « dans la réalité, la
propriété forestière n'est reconnue qu'aux seuls individus
pris isolement, mais pas aux communautés
villageoises »72(*).
Par ailleurs, la définition de forêt que
véhicule la législation en vigueur est significative. Au
Cameroun, la forêt est définit comme tout terrain
« comportant une couverture végétale dans laquelle
prédominent les arbres, arbustes et autres espèces susceptibles
de fournir des produits autres qu'agricoles ». Au Gabon, la
forêt y est perçu comme étant « l'ensemble
des périmètres comportant une couverture végétale
capable de fournir du bois ou des produits végétaux autres
qu'agricoles, d'abriter la faune sauvage et d'exercer un effet direct ou
indirect sur le sol, le climat ou le régime des eaux ».
Il convient de relever l'absence de toute référence aux
activités agricoles parmi les droits d'usage reconnus aux populations.
Or, pour l'immense majorité des populations pour l'essentiel
agriculteur, le bois d'oeuvre par exemple ne représente qu'un
intérêt limité. Plus, les textes réglementant
l'exploitation des PFNL ne portent le plus souvent que sur l'exploitation des
produits forestiers ayant un intérêt scientifique ou
pharmaceutique, en d'autres termes, générateur de revenus pour le
trésor public.
Devant cette définition dans laquelle ils ne se
retrouvent pas, les populations ont tendances à ne pas respecter la
réglementation qu'ils jugent parfois coercitif. Dans leur imaginaire, la
forêt reste un espace dont l'usage appartient à tous et la
propriété à personne. En plus de ceci, la
décentralisation est un autre facteur qui vient rendre les populations
réticentes à l'observation des nouvelles
réglementations.
B. DÉCENTRALISATION COMME FACTEUR DE
DÉSOBEISSANCE DES POPULATIONS
Dans le contexte de la décentralisation
démocratique de la gestion des revenus forestiers, les
possibilités offertes aux populations villageoises pour l'accès
aux revenus forestiers et à la participation à la prise des
décisions sur la gestion des fonds et leur affectation aux actions de
développement étaient censées être étendues.
Au Gabon par exemple, la cellule nationale de coordination dans le cadre du
programme d'action forestier tropical (PAFT) affirme que « le
processus de planification est particulièrement basé sur la
connaissance des réalités de terrain et sur la participation de
tous aux réflexions ». Seulement, au Cameroun, comme nous
l'avons vu plus haut, plusieurs populations ne se reconnaissent pas dans les
lois en vigueur.
« L'accès aux revenus forestiers et leurs
affectations aux actions de développement ont été
restreintes dans l'arrêté conjoint des ministres de
l'environnement et des forêts et celui de l'administration territoriale.
En réalité, l'arrêté conjoint MINEFI-MINETA,
contrairement à la situation qui prévalait avant sa signature,
contribuera à concentrer les dynamiques de gestion locale des revenus,
au détriment d'une responsabilisation des communautés
villageoises riveraines »73(*).
Cette situation fait en sorte qu'on puisse déduire que
la législation forestière en vigueur est non seulement
coupée des modes de productions locales mais en plus, elle l'est
également sur le plan social. Au Cameroun, on peut dire qu'elle
fonctionne dans un cadre abstrait et désincarné des
réalités locales, ce qui l'empêche d'avoir un impact direct
et sensible du tissu social.
En conclusion, nous pouvons dire que l'une des
premières limites à l'efficacité de cette
réglementation est à rechercher dans la perception
négative qu'à le peuple sur elle. Il n'y a aucun
intérêt majeur pour les populations de participer à un
encadrement qui, quel qu'il soit, risquerait fort de se concrétiser par
une restriction de leurs usages. Ensuite, une autre limite est la
léthargie de l'administration et l'habitus autoritaire encore
ancré dans les mentalités. Aussi, nous aimerions proposer
quelques solutions pouvant permettre à remédier à
l'état actuel des choses.
CHAPITRE II: LES VOIES D'UNE MISE ENOEUVRE EFFICACE DE
LA GESTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU GABON
L'efficacité de la mise en oeuvre des lois
forestières favorisant la protection durable des PFNL au Cameroun et au
Gabon reste encore insatisfaisante. Ici, nous allons faire quelques
propositions pour remédier à cet état des choses. Elles
iront des conditions internes c'est-à-dire liées aux États
en question, et ensuite aux conditions externes.
SECTION I: LES CONDITIONS INTERNES DE MISE EN OEUVRE
Ces conditions concernent les autorités politiques des
pays concernés et doit passer par une volonté politique
réelle et par une inclusion efficace des spécificités
locales dans la gestion des forêts.
PARAGRAPHE I: LA VOLONTÉ POLITIQUE
L'initiative politique est l'un des ingrédients
indispensable à la réussite de toute politique publique. La mise
en oeuvre efficace de tous les instruments juridiques, institutionnel dont
disposent ces Etats est liée à la volonté des instances de
décisions. Aussi, ces instruments peuvent efficacement jouer leur
rôle s'il y a réformes des programmes éducatifs et
introduction de nouvelles techniques de gestion forestières.
A. REFORMES DES POGRAMMES
ÉDUCATIFS
En dépit de la prise de conscience des instances
politiques du Cameroun et du Gabon, force est de constater que sur le terrain,
il y a encore une faibles capacité d'adaptation des programmes de
formation au contexte actuel de gestion durable des ressources
forestières, une insuffisance des budgets alloués aux
écoles de formation. Bref, la majorité des institutions de
formation n'a pas révisé les programmes depuis dix ans, pour
certaines, et même plus de vingt ans, pour d'autres. Face à ceci,
nécessité se fait sentir de revoir les programmes afin de les
adopter au contexte actuel de gestion durable des PFNL. Pour cela aussi, il
faudrait que les gouvernants introduisent de nouvelles techniques de
gestion.
B. INTRODUCTION DE NOUVELLES TECHNIQUES DE GESTION
FORESTIÈRE
Vu que les populations sont réticentes à
respecter les lois et à mettre en pratique les nouvelles lois, les
autorités administratives doivent faire une évaluation de leur
pratique pour voir dans quelle mesure ils doivent mettre sur pied de nouvelles
techniques de gestion. Celles-ci doivent traiter de l'agroforesterie et d'une
protection accrue des forêts.
En effet, l'agroforesterie aura le mérite d'introduire
l'agriculture dans la définition de la notion
« forêt ». Ceci pourra permettre à
une large partie de la population de se sentir concernées par les mois.
Ainsi, les « sous produits
agroforestiers »74(*) pourront être exploiter de manière
durable grâce au suivi de l'administration et par la gestion
participative avec les communautés.
Par ailleurs, l'application d'une protection accrue des
produits forestiers secondaires incluse une augmentation des effectifs des
agents administratifs concernés.
Bref, plusieurs autres techniques doivent être revue. A
titre illustratif, la décentralisation doit être plus
concrète par la démultiplication des pôles de prise de
décision. En dehors de cette volonté politique, les
autorités gouvernementales doivent accroître la participation des
populations dans les prises de décision des lois et initiatives
concernant la gestion des forêts.
PARAGRAPHE II: PRISE EN COMPTE DES POPULATIONS DANS LES
PRISES DE DÉCISIONS
Ce qui nous intéresse dans cette partie est la prise
en compte des aspects sociaux dans les législations forestières
ainsi qu'une plus grande participation des femmes et des jeunes dans les
séminaires de formation.
A. INTRODUCTION DE L'ASPECT SOCIAL DANS LES
LÉGISLATIONS FORESTIÈRES
L'une des premières entraves à
l'efficacité des législations forestières et plus
précisément ceux concernant les PFNL est la perception qu'ont les
populations de celles-ci. A cela, les dirigeant devraient tenir compte de
l'importance qu'on certains PFNL dans les habitudes des populations et voir
avec eux comment gérer cela ensemble. En effet, si la cogestion n'est
pas appliquées, comment est ce que les PFNL seront protéger alors
que les principaux exploitant sont tenus à l'écart?
Nécessité se fait donc sentir pour les dirigeant de faire des
études sur le terrain, d'inclure certaines populations concernées
afin de mieux se rapprocher des réalités de terrain. Si cette
mesure est faite, les lopis seront davantage proche des réalités
sociales. Comme toute politiques publiques, les politiques forestières
doivent être évaluer et les autorités avec les populations
doivent chercher à déterminer les manquements. Pour arriver
à ce but, nécessité se fait sentir d'inclure plus de
jeunes et de femmes car, se sont eux les plus concernés.
B. ACCROISSEMENT DE LA PARTICIPATION DES FEMMES ET
DES JEUNES.
En Afrique, la femme est généralement celle qui
s'occupe de la nutrition de la famille. Par ailleurs, avec le chômage de
plus en plus élevé dans les pays du tiers monde, notamment au
Cameroun et au Gabon, les jeunes ont investit pour la plus part le secteur
informel.
Au Cameroun, d'après les travaux fait par NNANGA
Flore, la commercialisation des PFNL est une filière où
interviennent tous les acteurs. Comme le dit Ruiz Pérez et les autres
dans l'article traitant de « la commercialisation des PFNL dans la
zone de forêt humide du Cameroun », les hommes se concentrent
plus sur les produits les plus gros et les plus lucratifs, alors que les
produits les moins attrayant sont généralement laissé aux
femmes75(*). A Douala et
à Edea, les femmes sont supérieures aux hommes et la tranche
d'âge la plus élevée varie de 26 à 50 ans76(*). Le pourcentage
élevé des femmes dans les marchés de Douala peut
s'expliquer par le fait que c'est une activité à revenu moyen et
qui ne demande pas de qualification précise; par ailleurs, ce sont les
femmes qui consomment plus ces produits.
Aussi, la place importante qu'occupent les femmes et les
jeunes doit pousser les autorités à les tenir plus en
considération et à négocier avec eux. En effet, le
marché de gros étant plus contrôlable que le marché
de détail, les instances politiques doivent davantage inclure les femmes
et les jeunes dans les séminaires de formation de gestion durable des
PFNL.
De ce qui précède, nous voyons que
l'amélioration des conditions de mise en oeuvre des politiques
forestières dépend beaucoup des autorités
étatiques. Mais cela n'exclut pas une possible aide des autres instances
qui lui sont extérieur.
SECTION II: LES CONDITIONS EXTERNES DE MISE EN OEUVRE
Ces conditions sont liées aux instances
internationales et sous-régionales.
PARAGRAPHE I: INNOVATION DANS LES AIDES INTERNATIONALES
Tout d'abord, les organismes internationaux
doivent intégrer les chercheurs locaux dans leurs projets. L'une des
déficiences des organismes internationaux est que le plus souvent, on a
plutôt une vision européenne ou américaine du
problème.
En plus, grâce aux conventions signées, ces
institutions peuvent pousser les Etats à lancer des initiatives pour la
certification des PFNL. Ceci permettra de pouvoir les identifier et de leur
donner une tarification. Bien que n'étant pas une solution
définitive, ceci aura le mérite de protéger l'exploitation
des PFNL. D'ailleurs, l'une des caractéristiques du droit de
l'environnement n'est-il pas d'être évolutif? C'est un droit qui
s'adapte au fur et à mesure des découvertes scientifiques.
PARAGRAPHE II: LES INSTITUTIONS SOUS-REGIONALES
Notons que le facteur linguistique et culturel est
déterminant dans les relations de commerce qu'entretiennent les vendeurs
des PFNL au Gabon et au Cameroun. En effet, dans les marchés
frontaliers, on trouve les groupes ethniques apparentés de part et
d'autre de la frontière. Ils consomment généralement des
produits similaires ce qui les poussent à faire beaucoup de commerce
entre eux. Aussi, les organismes sous régionaux comme la CEFDHAC ou la
COMIFAC doivent mettre sur pied des infrastructures commerciales devant
contrôler ces échéances. Par ailleurs, ils doivent inciter
les gouvernements à améliorer les conditions de marchés et
à s'attaquer sans tarder à la conciliation des impératifs
de création des revenus et de développement local avec la
conservation des forêts. Aussi, les décideurs doivent être
plus conscients de la valeur des PFNL et les incorporer dans les statistiques
officielles.
CONCLUSION
Les PFNL sont des produits forestiers dont la connaissance
scientifique et juridique est entrain d'évoluer. Le Cameroun et le Gabon
ont un couvert forestier important. Seulement, ces dernières
années ont été marquées dans les deux États
par une exploitation anarchique des PFNL. Non seulement le déboisement
des forêts est alarmant, mais en plus, la faune est sujette à un
braconnage intensif. Après une prise de conscience, les deux
États vont établir de nouvelles législations
forestières qui auront le mérite d'innover dans la protection
juridique des PFAB. Ces législations prennent en compte les droits
d'usage coutumier dont l'application contribue à assurer les moyens
d'existence des usagers. Les usages coutumiers englobent
généralement les récoltes des produits forestiers
secondaires, l'exercice de la chasse et de la pêche etc. Afin de
réglementer l'exploitation durable de ces produits, chaque État
en plus des lois, va créer des institutions ayant pour but de
contrôler l'application efficace des normes juridiques et politiques.
Seulement, au delà de la subsistance, la recherche d'un revenu
monétaire adéquat joint à une forte demande des produits
forestiers secondaires comme les produits animaux, les poissons et surtout le
gibier et aussi l'extraction des produits végétaux (plantes
médicinales etc.), mènent à l'extinction de la flore et de
la faune. Devant cet état de chose, on a pu constater que dans la
réalité, l'efficacité des instruments dont disposent les
États et même ceux mis en place par les institutions
internationales est limitée. Malgré la prise en compte de la
gestion participative et de l'introduction de la décentralisation de la
gestion forestière, les populations se sentent de moins en moins
concernées par ces législations. En effet, les conflits entre les
autorités administratives et les populations ne sont que la
conséquence de l'incompréhension des besoins réelles des
populations. La position des populations dans les conflits dépend pour
une large part des intérêts économiques, politiques ou de
prestige personnel qu'ils tirent de l'exploitation des ressources
forestières, ou du soutien que leur procure la solidarité avec
les préoccupations des populations en terme de bénéfice
politique ou social. Face à se problème, c'est-à-dire
à l'inadaptation des règles juridiques à leurs besoin, les
populations continuent à avoir une idée particulière de la
forêt (la forêt appartient à tous) et leur comportement
vis-à-vis de cette forêt n'a subit de modifications profondes.
Afin de remédier à cet état de chose et rendre plus
efficace les instruments dont ils disposent, les États doivent
introduire de nouvelles techniques de gestion des ressources. Ceci peut passer
par une protection accrue du gibier et de la flore, mais aussi par
l'introduction des techniques agroforestières. En plus de modifier leurs
institutions et leurs législations, les institutions sous
régionales de même qu'internationales doivent aussi revoir leurs
aides. En somme, une meilleure réussite des politiques
forestières doit passer par une volonté politique réelle,
mais aussi par la disposition de moyens économiques.
BIBLIOGRAPHIE
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10. LASSAGNE A., « exploitation
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de faire-valoir des ressources forestières et d'arrangement
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revenus, volume 50, semestre 3, 1999.
III. MÉMOIRES
1. GNITEDEM LOWE Patrick Juvet, Les ONG et la protection de
l'environnement en Afrique centrale, mémoire présenté
en vue de l'obtention du Master en droit international et comparé de
l'environnement, Université de Limoges, Juillet 2003, URL:
http://www.memoireonline.com
2. NNANGA Jeanne Flore, Inventaire de quelques PFNL
rencontrés dans les marchés de la ville de Douala,
mémoire présenté en vue de l'obtention de la
maîtrise en biologie des organismes végétaux,
Université de Douala, 2007.
3. OUMBA Parfait Fabrice, Développement durable et
gestion de forêts du Bassin du Congo: étude comparative des
politiques forestières du Cameroun et de la République
Démocratique du Congo, mémoire présenté en vue
de l'obtention du Master en droit international et comparé de
l'environnement, Université de Limoges, août 2007, URL:
http://www.memoireonline.com
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE: ......................P.3
LISTE DES
ABBRÉVIATIONS..............P.4-5
INTRODUCTION...........................P.6-11
PREMIÈRE PARTIE: LA GESTION DURABLE
DES PFNL PAR LEUR PROTECTION AU CAMEROUN ET AU GABON
..............................P.12-45
CHAPITRE I: CADRE LÉGISLATIF
FAVORISANT UNE PROTECTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUNET AU GABON
..............................P.12-28
SECTION I: GESTION DURABLE DES PFNL À
TRAVERS LES LOIS SUR LA PROTECTION DES
FORÊTS...............................P.12-21
PARAGRAPHE I: PRISE EN COMPTE DE LA NOTION
DE GESTION DURABLE ET CELLE DE PFNL DANS LES LOIS FORESTIÈRES DU
CAMEROUN ET DU GABON
.........................................................P.12-15
A. PERCEPTION DE LA NOTION DE GESTION DURABLE........
P.13-14
B. PERCEPTION DE LA NOTION DE PFNL
....................................P.14-15
PARAGRAPHE II: MESURES JURIDIQUES
PROTÉGEANT LES PFNL AU GABON ET AU CAMEROUN
............................P.15-21
A. MESURES JURIDIQUES PROTÉGEANT L'EXPLOITATION DES
PFNL.........P.16-19
1. MESURES JURIDIQUES GABONAISES............P.16-18
2. MESURES JURIDIQUES CAMEROUNAISES.....P.18-19
B. MESURES REPRESSIVES ET
PÉNALES................P.19-21
1. AU GABON........................P.19-21
2. AU CAMEROUN...............P.21
SECTION II: DISPOSITIFS POLITIQUE FAVORISANT
LA GESTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU
GABON....................................P.22-27
PARAGRAPHE I: CAS DU
GABON....................P.22-25
A. LA LETTRE DU POLITIQUE..................P.22-24
B. LE PROGRAMME SECTORIEL
FORÊT-ENVIRONNEMENT.......P.24-25
C. LE PFE................................P.25
PARAGRAPHE II: CAS DU
CAMEROUN.......................P.25-27
A. LE CERCLE DE CONCERTATION DES PARTENAIRES DU MINOF,
THÉMATIQUE SUR LES
PFNL..................................................P.26
B. PROJET MTF/CMR/025/MSC PORTANT SUR LA GESTION DURABLE DES
PFNL DANS LES CONCESSIONS FORESTIÈRES AU CAMEROUN....P.26-27
CHAPITRE II: CADRE INSTITUTIONNEL PERMETTANT
UNE PROTECTION DURABLE DES
PFNL..........................................................P.29-45
SECTION I: DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS
INTERNES...........P.28-38
PARAGRAPHE I: ÉTAT DES INSTITUTIONS AVANT LE
SOMMET DE RIO DE 1992.....P.29-32
A. ÉTAT DES INSTITUTIONS AVANT 1992 AU
GABON...............P.30-31
B. ÉTAT DES INSTITUTIONS AU CAMEROUN AVANT
1992..........P.31-32
PARAGRAPHE II: ÉVOLUTION DES INSTITUTIONS
INTERNES APRÈS LE SOMMET DE RIO DE
1992..................................P.32-38
A. LA REVOLUTION APPORTÉE À LA PARTICIPATION DE
LA SOCIÉTÉ CIVILE PAR LA NOTION DE GESTION
PARTICIPATIVE.................P.32-35
1. NAISSANCE ET ÉVOLUTION DU CONCEPT DE
PARTICIPATION......P.33-34
2. DÉCENTRALISATION ET FORÊTS
COMMUNAUTAIRES............P.34-35
B. INSTITUTIONS
ADMINISTRATIVES.................................P.36-38
1. LES INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES AU
CAMEROUN..................P.36-38
2. LES INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES AU
GABON...................P.38
SECTION II: DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS
EXTERNES.............P.38-43
PARAGRAPHE I: INSTITUTIONS
INTERNATIONALES....................P.39-41
A. FAO.................P.39-40
B. AUTRES ORGANISMES INTERNATIONAUX........P.40-41
PARAGRAPHE II: INSTITUTIONS
RÉGIONALES.................P.41-43
A. CEFDHAC ET COMIFAC.....................P.41-42
B. AUTRES ORGANISMES
SOUS-RÉGIONAUX..............P.42-43
DEUXIÈME PARTIE: EFFICACITÉ DE LA
GESTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU
GABON.....................P.46-61
CHAPITRE I: MISE EN OEUVRE DE LA GESTION DURABLE
DES PFNL AU CAMEROUN ET AU GABON......................P.46-56
SECTION I: RÉALITÉS SOCIOLOGIQUES DES
PFNL DANS LA VIE DES POPULATIONS CAMEROUNAISES ET
GABONAISES...................P.45-50
PARAGRAPHE I: IMPORTANCE DES PFNL DANS LES
PRÉFÉRENCES ALIMENTAIRES DES HABITANTS DES FORÊTS
TROPICALES DU CAMEROUN ET DU
GABON............................................P.45-47
A. SUR LE PLAN SOCIAL............................P.45-46
B. SUR LE PLAN CULTUREL.........................P.46-47
PARAGRAPHE II: IMPÉRATIFS
ÉCONOMIQUES.......................P.47-50
SECTION II: EFFICACITÉ DE LA MISE EN OEUVRE
DES LEGISLATION CONCOURRANT À LA PROTECTION DES PFNL AU GABON ET AU
CAMEROUN..............P.50-55
PARAGRAPHE I: L'APPLICATION DES DISPOSITIFS
FAVORISANT LA PROTECTION DES PFNL PAR
L'ETAT.........................P.51-52
A. GESTION AUTORITAIRE DES PRODUITS
FORESTIERS.......................P.51
B. INSUFFISANCE DES INSTRUMENTS FAVORISANT LA PROTECTION
DURABLE DES PFNL..........................P.52
PARAGRAPHE II: RECEPTION DES DISPOSITIFS FAVORISANT
LA PROTECTION DURABLE DES PFNL PAR LES
POPULATIONS.............................P.52-55
A. LE DROIT DES POPULATIONS.......................P.53-54
B. DÉCENTRALISATION COMME FACTEUR DE
DÉSOBEISSANCE DES POPULATIONS...................P.54-55
CHAPITRE II: LES VOIES D'UNE MISE EN OEUVRE
EFFICACE DE LA GESTION DURABLE DES PFNL AU CAMEROUN ET AU
GABON................P.57-61
SECTION I: LES CONDITIONS INTERNES DE MISE EN
OEUVRE..............P.56-59
PARAGRAPHE I: LA VOLONTÉ
POLITIQUE............P.56-57
A. REFORME DES PROGRAMMES EDUCATIFS............P.56-57
B. INTRODUCTION DE NOUVELLES TECHNIQUES DE GESTION
FORESTIÈRES...P.57
PARAGRAPHE II: PRISE EN COMPTE DES
SPÉCIFICITÉ LOCALES...............P.57-59
A. INTRODUCTION DE L'ASPECT SOCIAL DANS LES LEGISLATIONS
FORESTIÈRES...........................................P.58
B. ACCROÎSSEMENT DE LA PARTICIPATION DES FEMMES ET DES
JEUNES......P.58-59
SECTION II: LES CONDITIONS EXTERNES DE MISE EN
OEUVRE............P.59-60
PARAGRAPHE I: INNOVATION DANS LES AIDES
INTERNATIONALES.....P.59-60
PARAGRAPHE II: LES INSTITUTIONS SOUS
REGIONALES.............P.61
CONCLUSION...................P.62-63
BIBLIOGRAPHIE...............P.64-66
TABLE DE MATERE........P.67-70
* 1 Stratégie nationale
et plan d'action sur la diversité biologique du Gabon, 1999, URL:
bch-cbd.naturalsciences.be/gabon/gabondef/contribution/documentsnat/docpdf/snpa_db.pdf
du 20/08/2008
* 2 BIKOUE Nathalie et ESSOMBA
Hermann, gestion des ressources naturelles fournissant les PFNL alimentaires
en Afrique Centrale, 2007, p.18, URL:
http://www.fao.org/forestry/de
juin 2008
* 3 BIKOUE N. et ESSOMBA H.,
op cit, p.xii.
* 4 Tableau 1 selon source de
la FAO de 2002, tiré de N. BIKOUE et H. ESSOMBA, op cit, p.19
* 5 NYARE ESSIMA Nathalie,
étude nationale sur le cadre législatif et
règlementaire régissant l'utilisation des PFNL au
Gabon, avril 2007, p.12, URL:
http://www.pefac.net/cnx_032.php
de juillet 2008.
* 6 OUMBA Parfait Fabrice,
Développement durable et gestion des forêts du Bassin du
Congo : étude comparative des politiques forestières du
Cameroun et de la République Démocratique du
Congo, mémoire de master en droit international et
comparé de l'environnement, août 2007, p.9, URL:
http://www.memoireonline.com de
juillet 2008.
* 7 BIKOUE N. et ESSOMBA H., op
cit, p.22.
http://www.fao.org/forestry/
* 8 Ibid, p.22.
* 9 KAMTO Maurice, Droit de
l'environnement en Afrique, édicef, paris, p.56.
* 10 ibid, p. 54.
* 11 Définition reprise
dans « la FAO et la foresterie », UNASYLVA 198,
volume 50, 1999, p.63.
* 12 Définition reprise
à NYARE ESSIMA N., op cit p.
http://www.pefac.net/cnx_032.php
* 13 OUMBA P.F.,
Développement durable et gestion des forêts du Bassin du
Congo : étude comparative des politiques forestières du
Cameroun et de la République Démocratique du Congo,
mémoire de master en droit international et comparé de
l'environnement, août 2007, p. 10, URL:
http://www.memoireonline.com. de
juillet 2008.
* 14 SOURNIA
Gérard(SDD), les aires protégées d'Afrique
francophone, édition jean pierre de MONZA, paris,
1998,préface de Jean DORST.
* 15 BONANEE M., ASSENG ZE A.,
ET SVEN WALTER, Le cadre législatif et réglementaire
régissant l'utilisation des PFNL en Afrique centrale, FAO, 2007, p.1,
URL:
http://www.memoireonline.com de
juillet 2008.
* 16 DOUMBE, BILLE S. :Le
droit forestier en Afrique centrale et occidentale, in études juridiques
de la FAO decembre 2004, URL:http://
www.fao.orglegal/prs-ol/p041.pdf
de 2008
* 17 BONANEE M., ASSENG ZE A.,
ET SVEN WALTER, Le cadre législatif..., op cit, p. 9.
* 18 M. KAMTO, Droit de
l'environnement en Afrique, op cit, p.52.
* 19 BONANEE, ASSENG et WALTER,
le cadre législatif..., op cit, p.13.
* 20 ESSIMA NYARE N.,
étude nationale sur le cadre....., op cit, p.15,
http://www.pefac.net/cnx_032.php
* 21 M. KAMTO, le droit de
l'environnement..., op cit, p.17
* 22 ibid, p.18
* 23 Stratégie nationale
et plan d'action sur la biodiversité biologique du Gabon, 1999, URL:
bch-cbd.naturalsciences.be/gabon/gabondef/contibution/documentsnat/docpdf/snpa_db.pdf
du 20/08/2008.
* 24 « Ensemble
des éléments naturels et artificiels ainsi que des facteurs
sociaux, économiques et culturels dont les interactions influent sur le
milieu ambiant, sur les organismes, sur les activités humaines et
conditionnent le bien-être de l'homme ».
* 25 Sa protection et son
amélioration sont « une mission d'intérêt
général et une préoccupation à prendre
systématiquement en compte dans les plans nationaux de
développement » comme le stipulent bien les dispositions
de la Convention sur la Diversité Biologique.
* 26 Stratégie
nationale... URL:
bch-cbd.naturalsciences.be/gabon/gabondef/contibution/documentsnat/docpdf/snpa_db.pdf
du 20/08/2008.; op cit, p.36.
* 27 M. KAMTO, le droit de
l'environnement en Afrique, op cit, p.18.
* 28 Droit pénal de
'environnement au Gabon, URL:
http://www.ahjucaf.org/gabon
du 10 juillet 2008.
* 29 Droit pénal de
'environnement au Gabon, URL:
http://www.ahjucaf.org/gabon
du 10 juillet 2008.
* 30 Droit pénal de
'environnement au Cameroun, URL:
http://www.ahjucaf.org/cameroun
du 10 juillet 2008.
* 31 Comprenons politique
publique comme l'ensemble des projets ou des politiques mise en oeuvre par le
gouvernement et ayant pour but de satisfaire les populations.
* 32 Nathalie NYARE ESSIMA,
Étude de cas sur les tendances en matière de
propriété forestière, de faire-valoir des ressources
forestières et d'arrangement institutionnels: ces systèmes
contribuent-ils à l'amélioration de la gestion des forêts
et à la lutte contre la pauvreté? Cas du Gabon, URL:
http://www.fao.org/forestry/media/12503/1-9
de août 2008
* 33 Ibid, URL:
http://www.fao.org/forestry/media/12503/1-9
de août 2008
* 34 CCPM Thématique sur
les PFNL au Cameroun le 15 janvier 2008 à Yaoundé, URL:
http://www.fao.org/forestry/media/14608/1/0/
du 15 juillet 2008.
* 35 Projet MTF/CMR/025/MSC
portant sur la gestion durable des PFNL dans les concessions camerounaise, mai
2007, URL:
http://www.fao.org/forestry/43095/fr
du 23 août 2008.
* 36
« L'expérience des forêts modèles au
Cameroun » par Cyprain JUM, Joachim NGUIEBOURI, Mireille ZOA et
Chimène DIAW,tiré de Actualité des forêts
tropicales, volumes 15, n°2, URL:
http://www.itto.or.jp/live/Live_Server/3597/tfu.2007.02.f.pdf
de août 2008.
* 37 Définition
tiré de M. KAMTO, le droit de l'environnement en Afrique, op cit,
p.27-28.
* 38 Référons
nous à la loi n°1/82 du 22 juillet 1982 dite loi d'orientation en
matière des eaux et des forêts du Gabon qui était
essentiellement développementaliste.
* 39 C. DOUMENGE, Gestion
des écosystèmes forestiers du Cameroun, du Gabon et de la
Guinée Equatoriale à l'aube de l'an 2000, UICN,
Yaoundé-Cameroun, decembre 1998, p.5, URL:
http://www.cirad.fr/ur/index.php/ressources_forestières/content/
de juillet 2008
* 40 Stratégie
nationale..., op cit, URL:
bch-cbd.naturalsciences.be/gabon/gabondef/contibution/documentsnat/docpdf/snpa_db.pdf
du 20/08/2008.
* 41 BOISSON de CHAZOURNES
(L.) : « La mise en oeuvre du droit international dans le
domaine de la protection de l'environnement : enjeux et
défis », RGDIP, 99/1995/1, p.60 - CLEMENT (J.) :
« Protection de l'environnement et coopération
internationale : l'exemple du plan d'action forestier
tropical », 1990, pp.109-118 - HERMITTE (M.-A.) :
« Pour un statut juridique de la diversité
biologique », Revue Française d'Administration Publique, 1990,
n°53, pp.33-40 - N'DOMBI (C.) : « Le rôle des ONG
dans la coopération Nord-Sud. L'émergence des ONG du
Sud », RJPIC n°2, 1994, p.148.
* 42 Voir par exemple le
point 7 de la Déclaration de Stockholm d'après lequel
« les hommes de toutes conditions et les organisation les plus
diverses peuvent, par les valeurs qu'ils admettent et par l'ensemble de leurs
actes, déterminer l'environnement de demain » -- Voir
aussi art. IX al.2, Convention de Bonn sur la conservation des espèces
migratrices appartenant à la faune sauvage.
* 43 C'est le cas des art.
XII et XIII de la Convention d'Alger de 1968 qui encouragent la recherche en
matière environnementale et l'éducation des populations sur les
questions y relatives. On peut penser que ce travail de recherche et
d'éducation qui devra incomber aux Etats échoit également
aux ONG.
* 44 Tiré du
mémoire de Patrick Juvet LOWE GNITEDEM, les ONG et la protection de
l'environnement en Afrique centrale, mémoire présenté
à l'université de Limoges, juillet 2003, URL:
http://www.memoire-online.com
de janvier 2008.
* 45 DOUMBE BILLE S., le droit
forestier en Afrique centrale, op cit, URL: http://
www.fao.orglegal/prs-ol/p041.pdf,
* 46 URL:
http://geoprof.blog.fr/
* 47 C. DOUMENGE, Gestion des
écosystèmes forestiers du Cameroun, du Gabon ...., op cit, P. 78,
URL: http://
www.fao.org/legal/prs-01/p041.pdf
* 48 A. LASSAGNE,
« exploitation forestière, développement durable et
stratégie de pouvoir dans une forêt tropicale
camerounaise » article publié par la revue Anthropologie et
société, volume 29, n°1, 2005, URL:
http://classique.uqac.ca/collection_sciences_developpement/lassagne_antoine/exploitation_foret_cameroun/exploitation_foret_cameroun.html
* 49 Ibid, URL:
http://classique.uqac.ca/collection_sciences_developpement/lassagne_antoine/exploitation_foret_cameroun/exploitation_foret_cameroun.html
* 50 Circulaire
n°723/LC/MINEF/DF/SDIAF du 29 mars 1996 concernant la procédure
d'attribution des forêts communautaires au Cameroun, tiré de A.
LASSAGNE, op cit,
* 51 Le développement au
seuil du XXIème siècle, rapport sur le développement dans
le monde, 1999-2000, édition ESKA, Banque mondiale, P.113-116.
* 52 DOUMBE BILLE S., Le droit
forestier...., op cit, p.27
* 53 Article 30 et suivant du
décret n°98-345 du 21 décembre 1998 portant organisation du
ministère de l'environnement et des forêts.
* 54 Article 11 et 12 du
décret cité ci dessus.
* 55 Article 30 du même
décret.
* 56 BONANEE, ASSENG ZE et
WALTER, Le cadre législatif et réglementaire...., op cit,
p..30
* 57 URL:
bch-cbd.naturalsciences.be/gabon/gabondef/contibution/documentsnat/docpdf/snpa_db.pdf
du 20/08/2008.
* 58 URL:
http://www.cameroun-forêt.com/ du 27 août 2008.
* 59 Cyprain JUM, Joachim
NGUIEBOURI, Mireille ZOA et Chimène DIAW, l'expérience des
forêts modèles au Cameroun, actualité des forêts
tropicales, volume 5, n°2, 2007, URL:
http://www.itto.or.jp/live/Live_Server/3597/tfu.2007.02.f.pdf
* 60 Plan de convergence
COMIFAC, URL:
http://www.biodiv.be/comifac2/docscomif/docs-inst
du 25 août 2008.
* 61 CEFDHAC, URL:
http://www.cefdhac.org/site/index.php
du 22 août 2008.
* 62 Claude M. HLADIK et al,
l'alimentation en forêt tropicale, interactions bioculturelles et
perspectives de développement, volume 1, UNESCO, Paris, 1996,
P.416.
* 63 C. DOUMENGE, Gestion des
écosystèmes forestier...., op cit, P.70.
* 64 Claude M. HLADIK et al, op
cit, volume 2, P.866.
* 65 Ibid, P.962
* 66 Claude HLADIK , op
cit, volume 2, P.963
* 67 Ibid, P.866.
* 68 « La
commercialisation des PFNL dans la ZFH du Cameroun », M. RUIZ
Pérez ; O. NDOYE et A. EYELE, in UNASYLVA, les PFNL et la
création des revenus, volume 50, semestre 3, 1999, P. 13-14.
* 69 NNANGA Jeanne Flore;
inventaire de quelques PFNL rencontrés dans les marchés de la
ville de Douala, mémoire présenté en vue de
l'obtention de la maîtrise en biologie des organismes
végétaux, 2007, p.26-27-28.
* 70 Nathalie NYARE ESSIMA,
étude nationale sur le cadre législatif et réglementaire
régissant l'utilisation des PFNL au Gabon, avril 2007, p.18, URL:
http://www.pefac.net/cnx_032.php
de juillet 2008.
* 71 voir le paragraphe 2 de la
section 2 du chapitre 1 de la première partie, p.26-27.
* 72 Celestin Modeste BOMBA et
Patrice BIGOMBE LOGO; « Les droits des populations dans la
législation forestière camerounaise: quel acquis? quelles
insuffisances? », Bulletin Arbres, Forêts et
communautés rurales, n°22, decembre 2001, p.47.
* 73 ibid, p.53.
* 74 Par sous produits
agro-forestiers, nous entendons à la fois les PFNL comme la gomme et les
résines etc., tout comme différentes plantes herbacées
cultivées ou spontanées mais entretenues par les
communautés forestières ainsi que différents produits
animaux comme le miel etc., confère C. M. HLADIK; L'alimentation en
forêt tropicale, volume 2, op cit, p.1165.
* 75 « La
commercialisation des PFNL dans la ZFH du Cameroun », M. RUIZ
Pérez ; O. NDOYE et A. EYELE, dans UNASYLVA, les PFNL et la
création des revenus, volume 50, semestre 3, 1999, P. 16.
* 76 NNANGA Jeanne Flore;
inventaire de quelques PFNL rencontrés dans les marchés de la
ville de Douala, mémoire présenté en vue de
l'obtention de la maîtrise en biologie des organismes
végétaux, 2007, p.34-35.
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