1.10 Allaitement maternel
et VIH/ SIDA
Dans de nombreux pays en développement, l'infection par
le VIH atteint presque autant de femmes que d'hommes. Un nombre accru de
bébés et de jeunes enfants semblent être infectés
par leur mère. La transmission pourrait se faire par le passage in
utero du virus à travers le placenta; au moment de l'accouchement,
par exposition aux sécrétions vaginales, ingestion de sang
maternel ou transfusion entre la mère et le foetus durant le travail et
la délivrance; par ingestion du virus via le lait maternel. Dans de
nombreux pays, l'infection par le VIH touche 25 à 45 pour cent des
nourrissons nés de mère séropositive. Il a
été démontré qu'une mère atteinte du VIH
peut le transmettre à son enfant par son lait. On a pu isoler ce virus
à partir de lait maternel humain. On a pensé que ce virus fragile
pouvait être détruit par l'acide gastrique et les enzymes
présents dans l'intestin du bébé, et que le système
digestif de ce dernier pouvait faire barrière au virus. Cela est sans
doute en partie vraie. La grande majorité des enfants nourrie au sein de
mères infectées par ce virus ne sont pas contaminés par le
lait maternel. Il est difficile, cependant, de déterminer à quel
moment un enfant peut être contaminé: avant l'accouchement, durant
l'accouchement ou quand il est allaité par sa mère. Cette
incertitude est en partie due au fait que les enfants contaminés, comme
ceux qui ne le sont pas, fabriquent, de manière passive, des anticorps
contre le VIH en réponse à l'infection de leur mère, mais
la présence d'anticorps dans les tests standards VIH ne peuvent pas
être interprétés comme un signe d'infection active. Une
femme enceinte ayant une carence en vitamine A est plus susceptible de passer
son infection VIH à son foetus. La transmission par le lait maternel est
sans doute un fait relativement rare. Des différences apparentes dans
les taux de transmission parmi des groupes de femmes de plusieurs pays semblent
liées, entre autres facteurs, à l'apport en vitamine A.
Une réunion d'expert de l'OMS et UNICEF (1992) a
émis de recommandations très claires en matière, et ce,
bien qu'on ait la preuve de la transmission du VIH par le LM :
Dans les régions où les maladies infectieuses et
la malnutrition sont les principales causes de décès des enfants
et le taux de mortalité infantile élevé, A M doit
être conseillé aux femmes enceintes y compris celles qui sont
atteintes par le VIH la raison en est que les risques d'infection virale par le
LM chez des nourrissons restent plus faibles que les risques de
décès occasionnés par d'autres facteurs si celui-ci
n'était pas nourri au sein. Beaucoup d'enfants d'Afrique, d'Asie et
d'Amérique latine vivent dans des milieux où les infections
gastro-intestinales sont courantes, l'hygiène insuffisante et les
approvisionnements en eau suspects. Dans ces conditions, les nombreux avantages
de l'allaitement maternel l'emportent largement sur le risque que peut encourir
un enfant qui tète sa mère infectée par le VIH. Le recours
au biberon au lieu de l'allaitement au sein pour réduire les risques de
contamination par le VIH/SIDA ne devrait être conseillé par les
pouvoirs publics que dans les régions où les causes courantes de
morbidité et de mortalité infantile ne sont pas les maladies
infectieuses (28).
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