Conclusion
générale
La gestion du risque opérationnel est
très récente dans les banques. Dans ce travail, nous avons
principalement abordé le problème de la mesure de ce risque. Il
faut souhaiter que les modèles de risque opérationnel offrent
dans un avenir proche le même niveau de transparence et
d'accessibilité que ceux utilisés en risque de marché ou
de crédit. C'est un passage obligé si l'on veut intégrer
efficacement le risque opérationnel dans un système global de
gestion des risques. Bien évidemment, il est toujours possible
d'améliorer un modèle de mesure, qu'il s'agisse ou non de risque
opérationnel. Cependant, il n'est pas question de nier que le niveau de
technicité exigé d'un risk manager s'est fortement
élevé. Simplement, il faut se rappeler qu'un « bon »
modèle est avant tout un modèle utile en pratique.
On est en droit d'affirmer que le futur dispositif
Mc Donough favorise l'avènement d'un nouvel âge de métiers
de la banque, tant du point de vue de l'industrie bancaire elle même que
de son contrôle. Au cours de ces dernières décennies, avec
le rapide développement des montages financiers complexes, la banque
s'est spécialisée. Mais elle n'en est pas moins restée
faillible. La préoccupation d'une meilleure maîtrise des risques a
été confortée par le constat que le contrôle externe
pouvait être insuffisant et qu'il devait nécessairement trouver un
relais au sein même des établissements.
Il est aisé de constater qu'à travers
les mesures qui viennent d'être présentées, les
autorités tunisiennes ont cherché à mettre en place les
préalables nécessaires à une efficience des normes de
Bâle 2. C'est qu'en effet, toutes les mesures visant une identification
plus fine et une plus grande maîtrise des risques, préparent les
fondements requis pour le Pilier I. Les exigences d'une grande transparence et
d'une meilleure gouvernance s'inscrivent dans une logique de discipline de
marché objet du Pilier III de Bâle 2. Quant au second pilier qui a
trait pour l'essentiel au processus de surveillance prudentielle, nous
constatons que beaucoup d'efforts sont consentis afin de préparer la
supervision bancaire en Tunisie.
De façon à assurer les nouveaux
rôles qu'elle est appelée à jouer sous Bâle II. Une
supervision qui, déjà qualifiée de largement conforme aux
principes de Bâle pour un contrôle bancaire efficace. En effet, des
informations inadéquates ou un manque de transparence pourraient se
répercuter négativement sur la notation de la banque.
A cela, le nouvel accord de Bâle a
suscité de profondes modifications tant au niveau interne qu'au niveau
organisationnel du domaine bancaire.
Nous constatons alors :
- la responsabilité de la direction et du conseil
d'administration portant un regard sur la refonte des systèmes
d'information qui permet à ce jour une meilleure gestion du risque
opérationnel ;
- l'évolution d'un circuit décisionnaire qui
permet l'existence d'une séparation nette entre la direction commerciale
et celle chargée de la gestion des risques.
Ces changements doivent permettre aux banques
d'aboutir à : une identification de tous les risques par la prise
en compte du risque opérationnel à côté du risque de
crédit et des risques de marchés. A cela s'ajoute une meilleure
évaluation des risques par des méthodes d'évaluation plus
fines qui se basent sur des paramètres plus précis de mesure des
risques (probabilité de défaut, perte en cas de défaut,
exposition en cas de défaut et la maturité. Aussi, un
assainissement de leur portefeuille avec une meilleure allocation de leurs
fonds propres afin de couvrir la perte pouvant résulter d'une
défaillance humaine, d'une défaillance liés aux
procédures et systèmes financiers ou d'une
défaillance liée à la survenance
d'évènements extérieurs entravant l'activité
bancaire. Puis, une modulation de la tarification des crédits en
fonction de la note de Bâle 2. Et enfin une réduction des
taux appliqués sur des prêts consentis aux conditions du
marché en fonction de la note de Bâle 2 obtenue.
L'objectif principal des politiques de gestion de risque des
grands groupes bancaires tunisiens est de réduire leur exposition au
risque opérationnel.
Néanmoins, nous n'avons pas pu
étudier tous les aspects liés au risque opérationnel du
fait de la complexité du sujet et la non disponibilité de
données auprès des banques dues à la
confidentialité de leurs portefeuilles. Dans ce contexte on peut dire
que les banques ne sont pas au bout de leurs pertes, elles devront dans
l'avenir consacrer encore bien des efforts et intégrer le risque
opérationnel dans leur processus de gestion pour mieux le
maîtriser et le réduire
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