INTRODUCTION GENERALE
Les risques sont partout et leurs conséquences
concernent l'humanité tout entière : le naufrage du Titanic
ou celui du Prestige, l'explosion de la navette spatiale Challenger, la
catastrophe de Tchernobyl, la faillite de la Barings. Tout cela aurait pu
être évitée ou, du moins leurs conséquences
limitées. Mais le plus grave est que, si aucune expérience n'est
tirée de ces catastrophes, d'autres se produiront dans les mêmes
secteurs d'activité et pour des raisons analogues. Une forte
libéralisation a conduit à une importante volatilité des
services bancaires et de nouvelles menaces pour les banques. Cette
instabilité du système bancaire s'est manifestée par une
crise d'illiquidité aigue (la crise asiatique en juillet 1997) jusqu'au
milieu des années 1990 et n'a épargné aucun continent et
encore moins l'Afrique.
Le phénomène prudentiel est le nouveau
défi que se lancent les établissements de crédit dans la
mesure qu'il est nécessaire au processus d'échange. En effet,
dans son activité d'intermédiation financière et afin
d'assurer une sécurité financière et une bonne allocation
des ressources, la banque doit inscrire dans ses priorités
stratégiques la maîtrise des risques auxquels elle se trouve
confrontée et ce en adoptant une politique de gestion des risques.
Ainsi, l'environnement économique et financier est
devenu de plus en plus source de risques, voir dangereux pour les banques qui
vivent, mais qui peuvent aussi mourir des risques qu'elles ont pris. Du fait de
ces mutations, les banques ont relevé des défis exceptionnels
afin de se doter d'avantages concurrentiels déterminants. La banque, en
effet, ressemble de plus en plus à une « machine
à risque » : elle prend des risques, les
transforme et les incorpore au service et aux produits bancaires qu'elle offre.
Mais comment mesurer et améliorer l'efficacité d'une telle
machine. Sachant que le risque opérationnel est un risque important pour
l'activité bancaire, bien qu'il soit parfois difficile à
appréhender et à quantifier il peut être à l'origine
de pertes significatives voir de faillites. À cela, des
difficultés ne tiennent pas seulement à la nature des risques
pris, ceux-ci pour la plupart ne sont pas en effet d'une nature nouvelle
(risque de crédit, de marché, solvabilité, risque de
liquidité). Ils sont bien connus dans leur principe.
La nouveauté tient plutôt à la
diversité des risques auxquels les banques doivent faire face à
leur ampleur particulière de certaines pertes, à leur
soudaineté et au fait que les dirigeants soient parfois surpris ou
dépassés. Ces pertes ont été estimées par
certains analystes à 12 milliards de dollars sur les 10
dernières années. De telles pertes sont dues
généralement à une inadéquation ou une
défaillance des procédures, des personnels, des systèmes
internes ou à des événements extérieurs et plus
précisément au risque opérationnel.
Ce risque n'est pas un sujet nouveau, c'est le premier risque
que les banques ont à gérer (avant de faire un prêt ou
d'exécuter un contrat). Par contre l'idée nouvelle est que la
gestion des risques opérationnels devient une discipline autonome avec
ses propres outils de mesure et ses propres procédures de
contrôle, tout comme pour les risques de crédit ou les risques de
marché. Les risques opérationnels existent dans toute entreprise
du fait de la réalisation des opérations qui rentreront dans
l'objet social. C'est dans cette optique que s'intègre ce travail de
recherche où il s'agit d'étudier la gestion des risques
liés à l'activité bancaire en présentant ses causes
et conséquences pour une analyse Claire et détaillée.
À ce sujet, les questions qui se posent sont les
suivantes : Quel est l'impact de l'application des normes prudentielles
dans les établissements de crédit en Tunisie ? Comment les
banques peuvent-elles réduire le risque lié à la gestion
des modes opératoires ?
Avec le développement du marché, ces questions
ont poussé les banques à rechercher des moyens
d'appréciations du risque.
Le but ici est de montrer non seulement l'importance de
l'analyse et de la gestion du risque opérationnel pour les
établissements bancaires, mais surtout de voir comment la Tunisie se
positionne face à cette pratique. Cela dans le but d'apporter ou de
proposer des améliorations dans le cas où les banques tunisiennes
seraient en marge de cette pratique ; car comme on le dit très
souvent mieux vaut prévenir que guérir. Il est donc
intéressant de savoir si les établissements de crédit en
Tunisie sont conforment aux normes prudentielles internationales et comment ce
dernier est analyser par les banques.
Afin de permettre une compréhension claire de notre
étude, nous allons diviser notre travail en trois chapitres. Dans un
premier chapitre, nous allons présenter le système bancaire et
les risques rencontrés en présentant d'abord le fonctionnement du
système bancaire, ensuite en définissant les différents
risques rencontrés dans l'activité bancaire.
Le second chapitre nous amènera à mieux
comprendre la gestion du risque opérationnel et cela en
définissant en premier lieu la notion de risque et de risque
opérationnel, ce qui nous permettra de mieux cerner le concept de
risque opérationnel, ces composantes et ces différents moyens de
couvertures ensuite en présentant des techniques pouvant être
utilisées pour le réduire et enfin nous parlerons des normes
prudentielles internationales avec le nouvel accord du comité de
Bâle.
Le troisième chapitre nous mènera à la
présentation du système bancaire tunisien et ces composantes,
tout en abordant les différentes réforment qui ont eu lieu en vue
du renforcement de l'efficience, ce qui conditionne donc la qualité du
rôle que peut jouer les banques dans l'économie, ensuite nous
exposerons l'étude faite sur l'analyse de la mesure des normes
prudentielles dans les banques tunisiennes et cela par deux des méthodes
que nous avons présenté dans le deuxième chapitre.
Après observation de faits révélateurs, des
recommandations seront apportées ce qui nous mènera à
conclure.
CHAPITRE I : LE SYSTEME BANCAIRE ET LES RISQUES
RENCONTRES.
Introduction
La stabilité et la solvabilité du système
bancaire sont une condition sine qua non pour le bon fonctionnement du
système financier. Le système bancaire s'appuie sur des
réseaux et des effectifs toujours en croissance. C'est un secteur
économique dynamique qui a su dans une grande mesure, préserver
son indépendance. Les établissements de crédits, s'ils ont
disposé d'une grande liberté d'action ont été
confrontés à des risques plus variés qu'ils ont dû
apprendre à mesurer et à contrôler. Les
banques
sont souvent citées en référence en Europe et dans le
monde, parce qu'elles ont su faire progresser leurs résultats en
réduisant fortement leurs prix de revient.
Afin de mieux comprendre le problème, l'objet de ce
chapitre sera donc de mettre l'accent sur le fonctionnement du système
bancaire en présentant tout d'abord les établissements de
crédits, puis nous définirons les différents types de
risques auxquels sont confrontées les banques dans leur gestion
quotidienne
Section 1 : Le fonctionnement du système
bancaire :
I.1 Les établissements de crédit :
Les établissements agrées en qualité de
banque
forment la partie la plus importante du système bancaire. On distingue
notamment :
I.1.1 Les banques à vocation
généraliste :
Ces établissements ont un réseau étendu
de guichets et une activité diversifiée aussi bien en direction
des particuliers que des professionnels.
I.1.2 Les banques à vocation
particulière :
Ce sont les caisses d'épargne et de prévoyance,
les banques coopératives ou mutualistes (Crédit agricole,
Crédit mutuel), les caisses de crédit municipal et les
sociétés financières. Ces établissements exercent
la totalité ou presque des opérations bancaires ou
financières que leur permet la loi.
I.1.3 Les banques d'affaires :
Travaillent essentiellement avec des grandes
sociétés publiques ou privées mais aussi avec des
particuliers possédant des capitaux importants.
I.1.4 La nouvelle Banque Postale :
Elle est née de la division des activités
postales et des activités financières de La Poste. Toutes les
banques proposent des services financiers comme l'
obtention d'un chéquier
et d'une
carte bancaire.
En plus des éventuels
prêts et crédits
que la banque peut vous accorder, vous pourrez également y
réaliser des
placements financiers
et de l'épargne. Aujourd'hui, beaucoup d'entre elles sont à
même de vous proposer de l'
assurance auto
ou de l'
assurance habitation,
mais aussi de l'
assurance crédit.
La banque moderne s'occupe de vos
finances,
de vos
assurances,
de vos
prêts et crédits,
de votre épargne et de vos
placements financier,
et tout ça en ligne, par Internet.
I.2
Les institutions financières spécialisées :
Elles forment une catégorie du système bancaire
français comprenant des établissements auxquels une mission
d'intérêt public a été confiée par l'Etat. On
compte des établissements ayant pour vocation d'apporter à des
entreprises des concours financiers ou des garanties ou intervenant dans le
financement immobilier ou encore d'opérer sur les marchés
boursiers.
I.2.1 La législation bancaire :
L'ensemble des établissements de crédit exerce
leur activité dans le respect du cadre légal et
réglementaire dont le Code monétaire et financier1(*) est le pivot. Les
banquiers sont tenus:
- au secret professionnel et au devoir de
réserve. Le secret professionnel ne saurait, en revanche, être
opposable à certaines personnes ou administrations parmi lesquelles on
peut citer l'administration fiscale, ainsi que la justice pénale ou
civile ;
- à une obligation d'information, de
conseil et de diligence en vertu de laquelle ils doivent mettre leur
clientèle en mesure non seulement de connaître les
caractéristiques essentielles des produits et des services bancaires
qu'ils ont souscrits ou qu'ils peuvent souscrire mais, en plus,
d'apprécier l'opportunité même d'y recourir.
I.2.2 Le médiateur : une instance
obligatoire.
Tout
établissement de crédit
doit désigner un ou plusieurs médiateurs chargés de
recommander des solutions aux litiges nés entre la banque et le client,
et faire figurer ses coordonnées et les modalités de saisine sur
les relevés de compte. Il doit être choisi en raison de sa
compétence mais également de son impartialité. Ce qui
exclut la désignation d'un salarié ou d'un ancien salarié
de l'établissement, ainsi toutes les banques disposent d'un service de
médiation depuis décembre 2002.
Avant de saisir le médiateur doit tenter de
régler le litige en direct avec la banque : auprès du
conseiller de l'agence, puis du directeur de l'agence et enfin auprès du
service clientèle. Toutes les traces écrites de ces contacts
devront être gardées et constitueront les pièces du dossier
à soumettre au médiateur. La procédure est gratuite. La
loi ne fait nullement obligations aux parties en cause elle saisit le
médiateur avant toute action judiciaire, celui-ci est tenu de statuer
dans un délai de deux mois à compter de sa saisie. Pour garantir
l'indépendance des médiateurs et de préciser les
modalités d'exercice de leur activité, il est
préférable d'installer un comité de médiation
bancaire, présidé par le Gouverneur de la Banque.
Section 2 : Les différents risques
rencontrés :
Dans l'environnement bancaire nombreux sont les risques
auxquels doivent faire face les banques. Et parmi ces risques nous pouvons
citer :
II.1 Le risque de marché :
On définit le risque de marché comme
étant l'exposition de l'entreprise à une évolution
défavorable des taux ou des prix. Il concerne les taux
d'intérêt, les taux de change, les cours des matières
premières ou des actions. Le risque de marché est présent
à différents niveaux : une position (un endettement, la
perception dans le futur d'un flux de devise), une activité (achat
facturé dans une devise autre que celle de la facturation des ventes),
un portefeuille (des titres de placement et de participations).
II.2 Le risque de liquidité :
Il se définit comme étant le risque auquel la
banque ne peut faire face à un moment donné à ses
engagements en mobilisant ses actifs. Lorsqu'un établissement ne dispose
pas d'une liquidité adéquate, il ne peut obtenir des fonds
suffisants à un coût raisonnable, soit en augmentant son passif,
soit en convertissant rapidement des actifs, ce qui affecte sa
rentabilité. Dans des proportions plus importantes, ce risque peut, s'il
se produit, aboutir à la faillite de la banque suite à un
mouvement de panique des déposants qui se rueraient aux guichets.
II.3 Le risque de solvabilité :
C'est le risque pour un créancier de perdre
définitivement sa créance dans la mesure où le
débiteur ne peut pas, même en liquidant l'ensemble de ses avoirs,
rembourser la totalité de ses engagements. Les traders parlent de
risque
de contrepartie.
II.4 Le risque de taux d'intérêt :
Il est défini comme l'éventualité pour un
établissement de crédit de voir sa rentabilité
affectée par l'évolution des taux d'intérêts. Il
conduit à la vulnérabilité de la situation
financière d'une banque. Dans le cas de l'appréhension de ce
risque, il s'agit, généralement à travers des
représentations graphiques, de mettre en exergue un risque de
financement ou d'investissement afin de réaliser des prévisions
annuelles.
II.5 Le risque de taux de change :
C'est le risque lié à la possession par la
banque d'actifs ou de contrats en monnaie étrangère et
résulte des variations des cours des devises.
II.6 Le risque de crédit :
C'est le risque de perte sur une créance ou plus
généralement celui d'un tiers qui ne paie pas sa dette à
temps. Dans un sens plus large ce risque de contrepartie désigne aussi
le risque de dégradation de la santé financière de
l'emprunteur qui réduit les probabilités de remboursement. Cette
dégradation accroît la probabilité de défaut
(défaillance, le fait qu'il n'arrive pas à rembourser) même
si le défaut proprement dit ne survient pas nécessairement. Il
est naturellement fonction de trois paramètres : le montant de la
créance, la probabilité de défaut, et la proportion de la
créance qui sera recouvrée en cas de défaut.
II.7 Le risque opérationnel :
Le risque opérationnel constitue la grande innovation
de Bâle 2. Il porte sur l'ensemble des processus de gestion de la banque.
Il est définit selon le comité de Bâle comme
« le risque de pertes pouvant résulter de
procédures internes inadéquates ou non appliquées, des
personnes, des systèmes ou d'évènements
externes »2(*). Ces évènements de risque sont les
fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations clients,
les problèmes liés à la gestion du personnel, les dommages
qui pourraient toucher les actifs physiques, l'interruption totale ou partielle
des systèmes ou des processus, et la mauvaise exécution de
certains processus qu'ils soient internes ou externes à la banque. Le
risque opérationnel est spécifique à l'activité
bancaire, et son contrôle peut s'envisager dans différents
secteurs. On estime qu'il est le plus important.
Conclusion
Tout au long de ce chapitre, nous avons essayé de
présenter en premier lieu le fonctionnement du système bancaire
puis ensuite de spécifier les différents risques auxquels les
banques doivent faire face dans leur gestion journalière à savoir
le risque opérationnel. En effet l'importance du risque
opérationnel généré par cette activité
demeure fondamentale pour que les établissements de crédits
puissent assurer les moyens adéquats pour leur gestion. Cette
démarche d'identification des risques est apparue ces dernières
années comme une discipline séparée vu l'importance et
l'impact de ces risques sur les banques quand ils interviennent. Par ailleurs,
les interactions peuvent être très fortes entre les risques
opérationnels et la gestion des risques bancaires traditionnels. En
outre la survenance de certains risques opérationnels peut perturber
sérieusement la mesure et le suivi des risques bancaires classiques. En
d'autres termes, une gestion efficace et permanente des risques bancaires
suppose une maîtrise des risques opérationnels. Afin de montre la
sensibilité des banques face à ce risque, il nous parait
nécessaire de l'évaluer et de le mesurer afin de le
réduire (c'est l'objet du deuxième chapitre).
CHAPITRE II : EVALUATION ET GESTION DU RISQUE
OPERATIONNEL.
Introduction
L'univers bancaire se caractérise par une
multiplicité des risques et toute l'activité commerciale ou
industrielle implique un risque. En effet, la banque de part ses
activités supporte naturellement des risques et ces derniers sont de
nature micro et macro-économiques. Le principal problème auquel
font face les banques est dû à la présence d'un risque de
pertes causée par des défaillances techniques ou d'erreurs
humaines dues à des événements internes ou externes
à la banque. C'est le risque opérationnel sur lequel nous allons
axer notre travail. Il serait donc judicieux que les banques disposent de
méthodologies qui permettent d'évaluer le risque
opérationnel source de problème. Le risque opérationnel
occupe actuellement un intérêt croissant au niveau des
établissements de crédits. Ceci peut être attribué
pour partie à des incidents récents ayant entraîné
des pertes importantes et une prise de conscience accrue des directions
générales, et pour partie aux interventions nationales et
internationales de contrôle de la profession. Il est primordial de mettre
en place des outils adéquats de gestion du risque.
Ainsi l'objet de ce chapitre sera en premier lieu de mettre
l'accent sur la notion de risque et de risque opérationnel, en second
lieu nous tenterons d'évaluer tant au niveau qualitatif que quantitatif
ce risque et enfin nous présenterons quelques techniques permettant de
réduire ce risque.
Section 1 : Risque opérationnel dans
l'activité bancaire :
Le risque opérationnel occupe actuellement un
intérêt croissant au niveau des établissements de
crédits, ceci peut être attribué à des incidents
récents ayant entraîné des pertes importantes et une prise
de conscience des directions générales.
I.1
Notion de risque :
Le risque3(*) désigne un
danger bien identifié,
associé à l'
occurrence d'un
événement
ou d'une série d'événements, parfaitement descriptibles,
dont on ne sait pas s'ils se produiront mais dont on sait qu'ils sont
susceptibles de se produire dans une situation donnée. Le risque se
retrouve partout et peut notamment être lié à la
santé, à la sécurité routière, aux finances,
aux infrastructures, à l'environnement, aux accidents du travail, aux
hôpitaux, et plus encore. Il est aisé de comprendre pourquoi la
notion de risque, ainsi définie, ne permet pas de décrire les
situations d'
incertitude et de rendre
compte des modalités de la prise de
décision dans
de tels contextes. On sait ce qu'on ne sait pas mais c'est à peu
près tout ce que l'on sait : il n'y a pas de meilleure
définition de l'incertitude. Savoir anticiper, traquer les
débordements potentiels, mettre en place un système de
surveillance et de
collecte systématique des données pour déclencher les
alertes dès que les
événements bizarres se produisent : la liste des mesures
à prendre est longue, qui suggère que l'
ignorance n'est pas une
fatalité et que raisonner en terme d'incertitude, c'est
déjà se donner les moyens d'en prendre la
mesure.
I.2
Définition du risque opérationnel :
La discussion sur la meilleure définition du risque
opérationnel a parfois éclipsé la réflexion sur la
façon de le contrôler. Au sein de la profession bancaire, on
trouve deux types de définition du risque opérationnel :
certaines banques le définissent comme « un risque de perte
consécutive à différents types d'erreurs humaines ou
techniques »; d'autres le définissent
négativement comme « une série de pertes
occasionnées par la gestion de l'entreprise qui ne sont pas
reliées directement aux risques traditionnels de marché ou de
crédit ».
Toutefois, ces risques sont mieux appréhendés
à travers une définition positive. Jusqu'à maintenant, si
chacun avait élaboré sa propre conception du risque
opérationnel, les réflexions du Comité de
Bâle4(*) sur la
réforme du ratio Cooke5(*), ont permis d'en donner une définition commune
et d'éliminer les différences linguistiques, culturelles et
organisationnelles : ainsi il est maintenant admis que
« le risque opérationnel est le risque de pertes
directes ou indirectes résultant d'une inadéquation ou d'une
défaillance des systèmes internes, des personnes ou provenant
d'évènements extérieurs »6(*).
Contrairement à d'autres, cette définition tend
à devenir admise par tous, en raison de son caractère positif
mais aussi du fait de son adoption par le Comité de Bâle. Elle y
inclut le risque juridique, en revanche les risques stratégiques et
d'image ne le sont pas.
I.3
Composantes et différentes formes du risque
opérationnel :
Le risque opérationnel englobe deux parties, d'une part
on a les composantes du risque opérationnel regroupant (le risque de
défaillance et le risque de stratégie) ; nous avons d'autre
part la diversité des formes que peut prendre le risque
opérationnel.
I.3.1 Composantes du risque opérationnel :
Le risque opérationnel peut être divisé en
deux types : le risque de défaillance opérationnelle et le
risque opérationnel
stratégique.
I.3.1.1 Risque de défaillance
opérationnelle :
C'est le risque de perte directe ou indirecte provenant de
défaillances potentielles de personnes employées, de processus
engagés et de technologies utilisées. Ceux-ci peuvent
résulter par exemple d'une destruction de données, d'erreurs de
traitements, de fraudes humaines, d'une défaillance informatique, etc.
De ce fait, ce risque est interne aux banques, et peut résulter
d'un :
- risque de transaction causé par des erreurs pouvant
survenir dans les opérations telles que : transferts, virements,
encaissements, paiements et déblocage des fonds.
- risque de contrôle opérationnel provenant d'un
manque de contrôle dans les activités de Front
office, Middle-Office et Back-office7(*).
- risque de système dû à des erreurs ou
des défauts pouvant survenir dans le maintien du système
informatique et de l'organisation.
Les défaillances opérationnelles ne se
produisent pas souvent mais leur impact et leur fréquence sont
incertains. C'est pourquoi leur anticipation est fondamentale pour
l'atténuation de leurs conséquences.
I.3.1.2 Risque opérationnel
stratégique :
Ce risque est lié à des
évènements extérieurs non maîtrisables comme :
des perturbations politiques, la concurrence d'un nouveau venu sur le
marché capable de changer les règles du jeu, des catastrophes
naturelles ou d'autres facteurs non contrôlables par
l'établissement bancaire. Le risque opérationnel
stratégique appelé aussi « risque de dépendance
extérieure » est un risque non négligeable pour les
banques. Toutefois, et en tenant compte de notre réflexion, on va
s'intéresser seulement au risque de défaillance
opérationnelle, lequel est interne et peut être quantifié,
voire maîtrisé par les banques, ceci dans la mesure où
l'on peut consacrer une partie des fonds propres à la couverture de ce
risque.
I.3.2 Différentes formes du risque
opérationnel :
Les risques opérationnels proviennent de l'ensemble
des métiers bancaires, qu'il s'agisse des activités
d'intermédiation, des activités de marché ou encore des
prestations de service pour le compte de tiers. Ceci comprend notamment les
risques suivants :
I.3.2.1 Risque de procédure:
Le risque de procédure ou risque administratif est le
risque de perte en raison de défaillances humaines ou d'un
système.
I.3.2.1.1 Risque d'erreur administrative :
On entend par ce risque toutes les erreurs provenant de
l'enregistrement des opérations, la saisie, les rapprochements et les
confirmations tels que :
- un double encaissement de chèque,
- un crédit porté au compte d'un tiers et non
du bénéficiaire,
- le versement du montant d'un crédit avant la prise
effective de la garantie prévue,
- le dépassement des limites et autorisations pour la
réalisation d'une opération.
Parmi les erreurs administratives, on citera principalement le
risque comptable, qui est souvent mal identifié au sein des
établissements de crédit, vu qu'on n'accorde à la fonction
comptable qu'un rôle d'information légale, par la
présentation des comptes, un rôle déclaratif et fiscal, et
enfin une fonction liée à la production des
éléments réglementaires. Or, des dysfonctionnements
liés à la comptabilité peuvent apparaître, notamment
en raison d'erreurs humaines, d'une formation insuffisante du personnel, ou
bien encore lors d'un changement de tout ou partie du système
d'information, ou de modifications dans l'organisation ou les
procédures des établissements.
I.3.2.1.2 Le risque
humain :
Le risque humain naît du fait que les exigences
attendues des moyennes humaines exigences de compétence et de
disponibilité ne sont pas satisfaites. Ce risque peut être
involontaire ou naître d'une intention délibérée,
résultant souvent d'une intention frauduleuse.
Les erreurs
involontaires sont souvent coûteuses ; leur
prévention comme leur détection précoce dépendent
de la qualité du personnel, de sa vigilance, comme de ses
capacités d'adaptation aux évolutions techniques mais aussi de la
technicité des opérations à traiter et de la
qualité du matériel et de la logistique utilisés.
Quant au risque
volontaire , il va de la simple inobservation
des règles de prudence, du conflit d'intérêts entre
opérations pour son propre compte et opérations pour le compte de
l'établissement ou du client, jusqu'à la malveillance et la
réalisation d'opérations carrément frauduleuses telles que
: la malhonnêteté d'un gestionnaire de portefeuille qui affecte
des opérations perdantes aux clients ou à la banque
elle-même et des opérations gagnantes à lui-même et
à ses amis ; la corruption d'un opérateur d'une banque par
l'intermédiaire de marché qu'il utilise, de sorte que les
opérations ne soient pas réalisées aux meilleurs
coûts pour la banque et dans son intérêt exclusif ; la
violation des limites par un opérateur ou la dissimulation des pertes
réalisées ; la perte de contrôle d'un opérateur
(folie, dépression) qui engage la banque dans des opérations
hasardeuses. Tous ces risques peuvent être
réduits par l'addition de règles de conduite internes et de
fixation des limites, et leur contrôle régulier.
I.3.2.2 Risque matériel :
Les risques matériels sont les risques
d'indisponibilité provisoire ou prolongée des moyens
d'installations immobilières, matériels, systèmes
informatiques ou dispositifs techniques nécessaires à
l'accomplissement des transactions habituelles et à l'exercice de
l'activité, en raison notamment d'évènements accidentels.
Ces événements peuvent être internes à l'entreprise
ou lui être extérieurs tels que : des
incendies, inondations, destructions suite à des émeutes ou
à des violences ; pannes informatiques résultant d'une
défaillance technique ou d'un acte de malveillance ; panne d'un
réseau externe de télétransmission rendant temporairement
impossible la transmission d'ordres sur un marché financier ou le
débouclement d'une position ; système de négociation
ou de règlement de place en défaut ou débordé.
Ainsi, dans les premiers temps du MATIF8(*), certains opérateurs se
plaignaient du fait que la chambre de compensation ne parvenait pas à
calculer correctement et à temps les appels de marge à payer par
les opérateurs. Même si ultérieurement les anomalies
étaient corrigées, il fallait dans un premier temps, supporter le
cas échéant des charges indues en terme de trésorerie,
voire couper indûment des positions.
I.3.2.3 Risque juridique et fiscal :
I.3.2.3.1 Le risque juridique :
La communauté financière nationale et
internationale normalise depuis plusieurs années les rapports
juridiques entre les opérateurs en mettant en place des contrats cadre
visant à standardiser les éléments habituellement admis
dans les contrats et à nommer les autres clauses. Les transactions
peuvent ainsi s'appuyer sur une référence connue et admise, et
les négociations entre les parties à un contrat portent
seulement sur les éléments spécifiques (conditions de
prix, de taux, de durée). En l'absence des contrats cadres, des
opérations peuvent toutefois se dérouler sans que celui qui les
négocie se soit entouré de toutes les précautions
nécessaires. Trois organismes principaux proposent des contrats types,
au niveau international ISDA (International Swap Dealers Association) et BBAIRS
(Britch Bankers Associations For Interest Rate Swap) d'options de taux et de
devises.
En l'absence de ces normes les risques de contestation de
l'opération standard effectuée sur des marchés
organisés s'avèrent considérables. En effet, le risque
juridique, dont l'impact financier est susceptible d'être très
important, recouvre notamment les aspects suivants :
· le risque d'être condamné à verser
des dommages et intérêts du fait d'une imprécision dans un
contrat ou d'une erreur de rédaction, du fait d'une faute civile ou
pénale telle que le soutien abusif, la rupture de financement, l'appel
en comblement de passif, le défaut de conseil et le non respect de
clauses contractuelles ;
· c'est aussi le risque de voir tout ou partie des
contrats se trouver inapplicables en droit ou en fait : cas de la
contrepartie qui ne disposait pas de la capacité juridique pour
réaliser la transaction en cause, non validité de certaines
clauses dans certains pays, conflit de compétences entre juridictions,
déni de justice ;
· enfin, c'est le risque du non respect des dispositions
juridiques en vigueur ou le non prise en compte des changements survenus dans
la législation en vigueur.
Dans ce cadre, il est également utile de disposer des
moyens de preuve des éléments de transaction (enregistrement des
conversations, confirmation écrite).
I.3.2.3.2 Le risque fiscal :
C'est le risque d'être condamné à payer
une amende suite à une interprétation erronée de la loi
fiscale, à son détournement, à une complicité avec
des fraudes commises par des clients. Il recouvre notamment : le non
respect des dispositions juridiques en vigueur ; la non prise en compte
des changements survenus dans la législation ou la réglementation
en vigueur.
I.3.2.4 Risque informatique :
L'informatique est un élément incontournable de
l'outil de production et de gestion des établissements de
crédits. Ces derniers se sont donc penchés sur la
sécurité et la qualité de leur système
d'information. La croissance des pertes dues à des sinistres
informatiques a fait prendre conscience aux banques des dangers liés
à ce risque.
Le risque informatique apparaît selon des
catégories différentes, il peut être lié à
une probabilité d'erreurs dans la conception des programmes
informatiques, qui peut avoir pour origine une erreur de compréhension
due à une mauvaise analyse préalable du domaine à
informatiser, ou encore une intervention inopportune de programmation affectant
un autre programme. Est également attaché à ce risque le
risque de divulgation confidentielle à l'extérieur de
l'établissement de crédit.
Le préjudice potentiel, ne peut s'appréhender
que par défaut comme le coût d'un nouveau développement
informatique ou plus indirectement des pertes de résultats issus de la
mauvaise qualité de la gestion des produits et services.
Le risque informatique peut engendrer des défaillances
des systèmes de télécommunication ou de système de
place : impossibilité temporaire de négocier suite à
une panne de réseau (impossibilité de déboucler une
position), système de place en défaut ou débordé.
Le Bug l'an 2000 a constitué le risque informatique majeur qui a
touché le monde entier.
Ce problème a concerné plus les banques que
d'autres secteurs, en effet une difficulté technique rencontrée
par une banque risque de se répercuter rapidement sur ses contreparties,
voire dans les cas extrêmes, sur l'ensemble du système
financier.
I.3.2.5 Risque de blanchiment de l'argent sale :
Le blanchiment est le fait de faciliter par tous les moyens la
justification mensongère de l'origine des biens ou des revenus de
l'auteur d'un crime, ou d'un délit ayant procuré à
celui-ci un profit direct. Ce délit est considéré comme
aggravé lorsque il est commis de façon habituelle ou en utilisant
les facilités que procure l'exercice d'une activité
professionnelle.
Le processus du blanchiment se déroule en trois
étapes :
· Le placement qui consiste à
faire entrer pour la première fois les fonds dans le système
financier, c'est l'étape la plus vulnérable du processus, car il
y a au début un plus grand risque que l'origine illicite de l'argent
soit découverte.
· La dissimulation qui
consiste à masquer l'origine criminelle des fonds, grâce à
des virements et montages financiers. A ce stade, l'argent est souvent
envoyé d'un pays à l'autre, puis partagé entre divers
investissements, qui sont fréquemment déplacés pour
éviter les détections.
· Avec la troisième étape, celle de
l'intégration, les fonds sont pleinement
assimilés dans le circuit économique, ou ils peuvent être
utilisés à n'importe quelle fin.
I.4 Conséquences et quelques exemples du risque
opérationnel :
Bien qu'il ne soit pas toujours apparent ou directement
identifiable, le risque opérationnel est responsable de nombreuses
défaillances dans les établissements de crédit. Dans ce
qui suit, on énoncera quelques exemples de catastrophes
financières.
I.4.1 Conséquences du risque
opérationnel :
La notion de risque opérationnel apparaît de
prime abord comme peu novatrice, dans la mesure où les banques n'ont pas
attendu le comité de Bâle pour organiser leurs activités
sous forme de procédures, et pour se doter de départements
d'audit interne chargés de vérifier la bonne application de ces
procédures. Toutefois, des défaillances spectaculaires, comme
celle de la Barings, ont attiré l'attention des autorités de
tutelle sur la nécessité de doter les banques de mécanisme
de prévention et de couverture via la constitution de fonds propres
dédiés contre les risques opérationnels. La mise en
pratique prônée par le nombre croissant de réflexions
consacrées à ce sujet consiste à considérer comme
réalisation d'un risque opérationnel :
· tout événement qui perturbe le
déroulement normal des processus métier;
· et qui génère des pertes
financières ou une dégradation de l'image de la banque bien que
cette dernière conséquence ait été explicitement
exclue de la définition du comité de Bâle, elle n'en reste
pas moins au centre des préoccupations.
Une gestion proactive du risque opérationnel, outre
qu'elle permette de se conformer aux exigences du comité de Bâle,
aboutit nécessairement à une amélioration des conditions
de production : rationalisation des processus d'où gain de
productivité, amélioration de la qualité d'où
meilleure image de marque. En particulier une telle démarche permet de
mettre en place des outils quantitatifs permettant de fixer aux équipes
opérationnelles des objectifs mesurables en termes de réduction
des risques opérationnels.
D'autre part la complexité et la technicité
croissante des opérations, l'augmentation des volumes et le
développement du temps réel réduisent de plus en plus le
« droit à l'erreur »,
quand le coût de l'erreur peut rapidement se chiffrer en centaines de
milliers voire en millions d'Euros. Le contexte est favorable à une
prise de conscience car les risques opérationnels deviennent, comme le
risque de crédit et le risque de marché, une composante
intrinsèque du métier bancaire.
La mise en place d'une méthode de suivi des risques
opérationnels se heurte pourtant à de nombreux obstacles d'ordre
psychologique ou organisationnel en interne : Les équipes sont en
ce moment mobilisées sur d'autres projets de place : normes IAS,
partie « risque de
crédit » de Bâle II. Les tâches de
reporting et de suivi représentent une charge supplémentaire pour
les opérationnels.
Enfin la direction elle-même peut avoir tendance
à minimiser l'impact des risques opérationnels, car il y a
toujours dans le risque opérationnel un côté
« défaillance humaine »,
ce qui peut impliquer l'engagement des responsabilités des cadres
dirigeants, tous aspects que l'on préfère occulter.
I.4.2 Quelques exemples du risque
opérationnel :
I.4.2.1 Cas du blanchiment d'argent :
Le blanchiment a des effets défavorables pour les
établissements de crédits du fait de l'instabilité des
fonds provenant du crime organisé. Ainsi, de grosses sommes d'argent
blanchi peuvent parvenir à une institution financière puis
disparaître soudainement. Ce qui risque de poser des problèmes
de liquidité par des retraits de fonds massifs de certaines banques. Le
risque de blanchiment est d'autant plus fort que les opérations
financières utilisées à cet effet s'effectuent dans un
processus entièrement automatisé avec des opérateurs
fictifs. Dans ce contexte, certains clients peuvent profiter de la
dépersonnalisation de leurs relations avec l'établissement teneur
de leur compte pour effectuer des opérations de blanchiment. Ce risque
peut pourtant provoquer également une atteinte à la
réputation, en effet des dysfonctionnements constatés dans une
banque ou des incidents rencontrés peuvent ternir sa réputation
et la déstabiliser. Tout ceci peut amener à un risque de
contagion à l'encontre de la communauté bancaire et
financière dans son ensemble, et avoir pour résultat un
ralentissement du développement et de la croissance
économique.
I.4.2.2 L'effondrement de la Barings :
La maison Barings a constituée la faillite la plus
spectaculaire au monde, c'était la disparition de l'institution bancaire
la plus ancienne du Royaume Uni. Elle s'est effondrée parce qu'elle ne
pouvait pas assumer les énormes engagements financiers, que son trader
Nicolas Leeson avait pris sur les marchés financiers au nom de la
banque. Ce trader surdoué, mais mal surveillé, employé
dans la succursale à Singapour, prit d'importantes positions à
découvert sur l'indice Nikkei ; puis celles-ci s'avérant
progressivement perdantes suite au retournement de la bourse, il les augmenta
en cherchant à compenser les positions déjà perdantes.
Il faisait comprendre au siége de Barings à
Londres qu'il réalisait des bénéfices, alors qu'il
agissait au-delà de son autorisation et se trouvait en position
perdante, en cachant ses engagements dans un compte de transit appelé
Error Account « 88888 ».
Il a constamment agi au delà de son autorité en
prenant des positions à découvert dépassant des montants
autorisés, situation rendue possible par le fait qu'il était
à la fois responsable du Back office et du trading. Il pariait sur la
hausse de la bourse japonaise en vendant à terme des contrats sur
l'indice Nikkei 2259(*)
pour des montants énormes.
Les pertes sur les positions sur le Nikkei
s'envolèrent après le tremblement de terre de Kobe qui provoqua
une chute brutale de l'indice, la confiance dans le Yen s'effondrant ; de
ce fait les pertes de Leeson atteignirent les six milliards de francs. Une
accumulation de ses pertes une fois découvertes amena les dirigeants de
la Barings, sous la pression de la Banque d'Angleterre à céder
leur établissement pour une livre symbolique à la Banque ING.
I.4.2.3 L'affaire Société
Générale :
Le public, et lafinancepourtous.com comme les autres, n'en
sait pas encore grand-chose. On sait juste qu'un trader aurait pris des
positions extravagantes sur le marché des futures et que, quand la
banque s'en est aperçue, elle a dû déboucler ses positions,
ce qui a entraîné la perte de 5 milliards d'euros.
Un « trader » c'est une
personne qui intervient sur les marchés financiers, qui passe des ordres
pour le compte de la banque pour laquelle il travaille. Dans un service
d'arbitrage10(*), comme celui auquel appartenait le trader
Jérôme Kerviel, on cherche à profiter des imperfections du
marché. Si la loi de l'offre et de la demande joue à plein et si
le marché est transparent, le prix d'un même bien, une action, par
exemple, doit être le même partout. Toutefois, pendant une
période intermédiaire, il y a des décalages entre le prix
sur une bourse et le prix sur une autre bourse, dont profite l'arbitragiste.
La différence entre les deux est souvent infime, il
faut donc des volumes importants pour que l'activité soit rentable. Mais
elle n'est pas en soi trop risquée dès lors que des achats
compensent des ventes. Les arbitragistes n'ont pas normalement une position
dite « directionnelle » (on mise sur la hausse ou la baisse
d'un actif). Or, c'est précisément ce qui est, semble-t-il,
reproché à Jérôme Kerviel : il aurait pris des
positions à l'achat sur des montants très élevés
(50 milliards d'euros), sans qu'elles soient compensées par une
intervention de sens contraire.
Le marché des futures, c'est le
marché des contrats à terme. On fixe aujourd'hui le prix auquel
on achètera demain, on parie sur l'évolution du prix d'une action
ou d'un indice. En l'occurrence, le trader, semble n'avoir pris des positions
que dans un sens et avoir parié sur la hausse de l'indice.
L'évolution depuis le début de l'année ne lui avait pas
donné raison ! Petite précision : les
« futures » sont une des deux catégories principales
de ce que l'on appelle les « dérivés », les
« options » formant l'autre catégorie.
Prendre une position, c'est prendre un
engagement à l'achat ou à la vente. On est
« long » (acheteur) ou « short »
(vendeur).
Déboucler sa position, ça veut
dire vendre si on était acheteur jusque-là ou acheter si on
était vendeur. En début de semaine, la Société
Générale, constatant que son trader avait pris d'énormes
positions acheteuses, a pris des positions inverses à la vente. Vendre
en trois jours de telles quantités dans un marché en crise,
c'était nécessairement perdre beaucoup d'argent. La perte aurait
pu être encore plus grande si le marché avait connu la situation.
Et réduite si la Société Générale avait mis
plus de temps pour vendre et attendu que le marché remonte.
Section 2 : Mesure du risque opérationnel :
Plusieurs points de départ sont possibles
lorsqu'il s'agit de développer un modèle de mesure du risque
opérationnel. Tous ne conduisent pas au même point
d'arrivée. Il est donc toujours préférable d'avoir une
vision claire du résultat final, et de réfléchir ensuite
aux différentes méthodes qui vont permettre de l'atteindre. A
cela, nous avons les méthodes d'identification et les méthodes
d'évaluation du risque opérationnel.
II. 1 Méthodes d'identification du risque
opérationnel :
Pour pouvoir mettre en place un outil de surveillance et de
mesure du risque opérationnel, il est tout d'abord nécessaire,
d'identifier les facteurs du risque opérationnel. Cela suppose
l'utilisation de deux processus méthodologiques.
II.1.1 Analyse prospective :
C'est une méthode qui consiste à faire
l'inventaire des différents facteurs du risque opérationnel
auxquels les métiers de la banque peuvent être exposés.
Pour cela, une typologie des risques opérationnels doit être
établie en prenant en considération des facteurs d'ordre interne,
et d'autres d'ordre externe. Comme exemple on a : les risques de
procédures dues à des défaillances humaines ou des
systèmes, incendies, panne de réseau, risque juridique et fiscal,
risque informatique et risque de blanchiment et de fraude. Par ailleurs, en
déployant des démarches de quantification des conséquences
de ces risques recensement des litiges clients, des pertes financières
dues à des dédommagements, des rectifications d'erreurs, des
discontinuités de services, des délais anormaux de traitement
d'opérations clientèles, l'établissement pourra mieux se
situer pour mesurer, prévenir et gérer efficacement ces risques.
Une fois que les risques sont cernés, l'étape suivante consiste
à déterminer les lignes métiers exposées aux
risques opérationnels. Cette étape consiste à diviser les
différents processus élémentaires de la banque en sous
processus, voire d'affiner cette division en dressant une liste des
différents fonctions au sein de chaque département de la
banque.
A chaque ligne de métier est alors associé le
risque qui peut l'affecter directement ou indirectement.
II.I.2 Analyse historique :
Le but principal de cette méthode est de
déterminer les lignes de métier touchées directement ou
indirectement par un évènement défavorable dans le
passé, et d'essayer d'évaluer l'occurrence de tels
événements.
Pour cela, il suffit de dresser un récapitulatif des
différents risques qui ont touché les services de la banque et
qui ont provoqué des pertes. Ayant ces données, les
établissements de crédits auront suffisamment de couples
risques/métier, pour pouvoir finalement établir une matrice
risques /métier. Cette méthode est beaucoup plus facile pour des
banques qui possèdent un historique de données internes, relatif
aux différents évènements. Il conviendra aussi de
dégager l'importance accordée à chaque type de risques
selon une appréciation quantitative sous forme de probabilité, ou
de manière qualitative sur une échelle d'importance.
Cette méthode trouve ses limites au niveau du recueil
des données dans la mesure où les banques sont peu enclines
à avouer leurs défaillances internes, qui peuvent constituer
selon elles une dégradation de leur image et de leur
réputation, malgré le fait que ces éléments soient
pourtant nécessaires à la construction de bases de données
fiables.
Toutefois, certains établissements s'orientent
lentement vers la construction de base de données
« incidents » qui regroupe un historique relatif aux
évènements générateurs de risques, les
fréquences d'apparition, les possibilités de réalisation,
les fonctions concernées, les pertes dégagées.
En fait, sur la base de données exhaustive et
pertinente, les banques auront la possibilité de mesurer leur exposition
aux risques opérationnels, prévenir leur ampleur et le cas
échéant décider du montant de la couverture qui sera
allouée.
II.
2 Méthodes d'évaluation du risque
opérationnel :
Le risque opérationnel a été la cause de
nombreuses défaillances dans les établissements de crédit.
Les banques ont d'ailleurs tiré des leçons du passé et
mettent en oeuvre des procédures pour le quantifier. Des modèles
simples ou des évaluations subjectives sont souvent utilisés dans
le cadre de deux approches :
II.2.1 Approche de base
(BIA) :
La novation marquante de la réforme consiste dans
l'introduction et la généralisation des systèmes de
notation interne. Il s'agit d'une approche s'inscrivant dans une
démarche de responsabilisation accrue des établissements
(transfert de responsabilisation en matière de méthode et de
moyens) et reflétant la complexité et la sophistication de
l'activité bancaire, la différence entre les types
d'activité et les types d'établissement, mais aussi la
difficulté renforcée pour appréhender la surveillance des
risques à travers une approche essentiellement juridique et/ ou par
l'application de ratios simples et universels. La finalité de cette
approche amène les banques à développer des
méthodologies de mesure de la probabilité de défaillance.
Par conséquent elle pourrait fortement différer d'une banque
à une autre. C'est ce qui prouve le caractère flexible du nouveau
dispositif. Une intégration et contribution des régulateurs
persistent encore puisqu'ils érigent et consentent les autres
paramètres tels que le montant de la perte et du recouvrement
après défaillance, d'autant plus le traitement des garanties et
des collatéraux. Le rating interne apparaît donc comme un
système complet puisqu'il traite l'ensemble des contreparties, quelle
que soit leur poids. En outre, il étudie non seulement la
probabilité de défaut mais aussi les répercussions
après défaillance. Le caractère simple ou complexe de
l'approche IRB est conditionné par les sources de détermination
des paramètres.
II.2.2 Approche statistique (Approche de mesure
avancée) :
Elle s'appuie sur une base de données des
événements de pertes collectés au sein de
l'établissement, enrichi de données provenant de sources
externes. L'exemple le plus représentatif des méthodes
statistiques est l'approche par la « Distribution des
pertes » ou « Loss Distribution Approach » (LDA).
La démarche consiste d'abord à établir, pour chaque ligne
métier et chaque type d'événement de pertes, deux courbes
de distribution des probabilités de pertes, l'une représentant la
fréquence des événements de pertes sur un intervalle de
temps donné, (loss frequency distribution), l'autre la
sévérité de ces mêmes événements (loss
severity distribution).
La démarche consiste d'abord à établir,
pour chaque ligne métier et chaque type d'événement de
pertes, deux courbes de distribution des probabilités de pertes, l'une
représentant la fréquence des événements de pertes
sur un intervalle de temps donné, (loss frequency distribution), l'autre
la sévérité de ces mêmes événements
(loss severity distribution). Pour ce faire on trie les
événements de pertes par fréquence d'une part, et par
coût d'autre part, et l'on représente le résultat sous
forme graphique (histogrammes).
Pour chacune des distributions obtenues, on recherche ensuite
le modèle mathématique qui rend le mieux compte de la forme de la
courbe. Pour valider le choix d'un modèle mathématique, on met en
relation le résultat (fréquence ou perte) prédit par le
modèle mathématique et le résultat de la courbe issue des
données réelles : si les deux courbes se superposent, le
modèle est réputé fiable.
On combine alors les deux distributions, en utilisant une
simulation de Monte-Carlo afin d'obtenir, pour chaque ligne métier et
chaque type d'événement, une courbe agrégée de
distribution des pertes pour un horizon de temps donné. Pour chacune, la
Value At Risk (VAR)11(*)
est la perte maximale encourue avec une probabilité de 99,9%.
II.2.3 Approche par scénarios (Approche
standard) :
L'approche par scénarios consiste à mener des
enquêtes systématiques auprès d'experts de chaque ligne
métier et de spécialistes de la gestion des risques. Le but est
d'obtenir de ces experts une évaluation de la probabilité et du
coût d'incidents opérationnels identifiés
conformément aux grilles d'analyse proposées par le comité
de Bâle.
La construction des scénarios combine l'ensemble des
facteurs de risques d'une régression donnée. On effectue ensuite
des simulations en faisant varier les facteurs de risque.
Cette approche constitue un complément
intéressant quand les données historiques ne sont pas suffisantes
pour appliquer une méthode purement statistique. Elle trouve en
particulier son application pour évaluer les impacts
d'événements de risque de sévère amplitude, ou
l'impact de la survenance simultanée de plusieurs
événements. En effet la méthode statistique décrite
plus haut présente l'inconvénient de considérer les
incidents opérationnels comme complètement
décorrélés, et ne prend pas en compte leurs effets
éventuellement cumulatifs. Contrairement à ce que pourrait
indiquer son intitulé, l'approche par scénarios n'a pas qu'un
aspect purement "qualitatif". Elle se prête également à la
modélisation mathématique et le corpus théorique sur le
sujet est abondant.
Section 3 : La gestion du risque
opérationnel : Les accords de Bâle I et Bâle II.
En 2006, selon les directives du comité de Bâle,
les établissements financiers devront adopter un nouveau ratio de
solvabilité. Baptisé Ratio Mac Donough, il remplacera l'actuel
ratio Cooke estimé trop frustre dans son approche des risques et a pour
objectif d'accroître la sensibilité des exigences en fonds propres
aux risques réels. Il permettra également de : fournir une
approche prudentielle plus représentative des risques
réellement ; assumés par les établissements
financiers ; renforcer la solidité et la sécurité des
systèmes bancaires au plan mondial.
III. 1 L'ancien accord sur les fonds propres et ses limites :
Ratio Cooke
Un ratio international de solvabilité connu sur le nom
de Ratio Cooke12(*) est
appliqué par les banques depuis 1988. Il définit les exigences en
fonds propres que les banques doivent respecter en fonction des risques pris.
Ce ratio fait un rapport entre les fonds propres, composés d'un noyau
(capital et réserves) et d'éléments complémentaires
tels que les provisions, les titres subordonnés, l'actif du bilan et les
engagements hors bilan pondérés aux risques. Ce rapport ne doit,
en principe, pas excéder 8% c'est à dire que pour un total actif
de 100, la banque doit avoir au moins 8 de fonds propres. Ce ratio a permis de
définir un minimum réglementaire commun de fonds propres en
utilisant un système simplifié d'évaluation du risque mais
ce système présente actuellement quelques faiblesses.
Ne prenant pas en compte la probabilité de
défaut, l'évolution dans le temps il ne semble plus être
adapté aux nouveaux instruments financiers. Aussi, le capital
réglementaire13(*) ne reflète plus le capital
économique14(*). D'où la mise en place d'une nouvelle
méthode incluant le qualitatif au quantitatif étant plus sensible
à la qualité intrinsèque du risque appelée Ratio Mc
Donough.
III. 2 Les innovations de la réforme : Ratio Mc
Donough
Après avoir intégré les risques de
marché au ratio Cooke en 1996, le comité de Bâle
présidé par Mc Donough en a décidé la refonte en
1999. La logique qui soutient cette réforme est simple : elle
suggère de réconcilier le capital économique et le capital
réglementaire.
Les consultations soumises à la profession bancaire par
le comité de Bâle, en vue de la mise en place d'un nouveau ratio
de solvabilité Mc Donough insiste sur les points suivants :
III.2.1 Une plus grande différenciation :
Dans le traitement des risques : l'incitation à adopter
un nouveau système de notation interne concernant le risque
opérationnel permettant aux banques d'estimer par elles-mêmes, aux
moyens de leurs informations internes, la charge en capital, c'est à
dire le montant des fonds propres nécessaires pour couvrir ce
risque ; Pour ce faire, la banque note ses clients à partir
d'informations recueillies en internes et publiques, pour les classer ensuite
en portefeuilles homogènes. Cette note dérivera du calcul de la
perte attendue définie comme étant le produit de la
probabilité de défaut (qui sera estimée par la banque), la
perte en cas de défaut et de l'exposition au moment du défaut.
EL = PD x LGD x EAD
EL : expected
loss ou perte attendue
PD : default
probability ou probabilité que le débiteur ne veuille
pas ou ne puisse pas remplir ses engagements contractuels. La
probabilité de défaut mesure le risque défaut du
débiteur.
LGD : loss given default
ou perte occasionnée en cas de défaut du
débiteur: il s'agit du pourcentage de perte que la banque subirait par
rapport au montant du crédit ouvert au moment du défaut.
EAD : exposure at
default ou montant du crédit qui est exposé au moment du
défaut.
Dans le cadre de l'approche IRB15(*) de base, la banque estimera
uniquement la probabilité de défaut et utilisera les
données, concernant la perte en cas de défaut et l'exposition au
moment du défaut, fournies par l'autorité de tutelle. Dans
l'approche IRB avancée, la banque estimera elle-même tous ces
facteurs de risque, auxquels on peut ajouter le facteur M ou Maturity c'est
à dire la durée restante du crédit dont l'ampleur
influence le risque de non remboursement.
III.2.2 Un rôle plus important aux autorités de
surveillance :
Conformément aux dispositions prévues par le
pilier 2, et pour tenir compte du « profil risque» de chaque
établissement, ces autorités seront habilitées à
imposer des exigences de fonds propres supérieures à celles
résultant de la seule application des formules réglementaires. A
l'intérieur d'un groupe bancaire, elles pourront de même imposer
le respect des exigences sur une base sous consolidée, voire même
individuelle.
II.2.3 La communication régulière
d'informations par la banque au marché:
Ce qui accentue son pouvoir de contrôle et de sanction
des banques. La diffusion d'informations significatives par les banques apporte
des éléments aux intervenants et facilite l'exercice d'une
discipline de marché efficace. Ainsi, une amélioration de la
transparence présentera des avantages pour les banques bien
gérées, les investisseurs et les déposants ainsi que pour
le système financier d'une manière générale.
III. 3 Les trois piliers du ratio Mc Donough :
Pilier I : Exigences minimales en termes de fonds propres.
La nouvelle règlementation impose aux banques de
détenir un minimum de capitaux propres afin de couvrir les risques de
crédit, opérationnels et de marché. Les capitaux propres
de la banque seront affectés à la couverture du risque de
crédit à hauteur de 85%, des risques opérationnels pour
10% et des risques de marché pour 5%. En ce qui concerne le risque
opérationnel, on se base sur le respect des règles de gestion et
de contrôle de risques afin de :
· renouveler des normes pour mieux tenir compte des
risques mais sans modification du niveau global des fonds propres (8% en
moyenne) ;
· obtenir une meilleure prise en compte des techniques de
réduction des risques ;
· obtenir une prise en compte des risques
opérationnels.
Le comité de Bâle 2 ne se résume pas au
seul ratio Mc Donough ; il définit deux autres piliers de la
réglementation prudentielle qui s'imposeront aux établissements
de crédits.
Pilier II : Processus de surveillance prudentielle.
Il permettra de vérifier l'adéquation des fonds
propres de chaque établissement et les procédures
d'évaluation internes. Les banques devront se doter de procédures
internes et fiables de contrôles des risques, de manière à
vérifier la compatibilité sur un horizon de moyen terme, de leurs
fonds propres avec les niveaux de risques qu'elles se sont fixées. De
même, elles doivent pouvoir ajuster les fonds propres en fonction de leur
activité et de leur profil global de risque. Aussi, dans un même
temps, les autorités de contrôle examineront les mécanismes
internes de calcul des besoins en fonds propres.
Pilier III : Une discipline de marché.
Il s'agit de transférer au marché
(investisseurs, agences de notation) une partie des responsabilités des
de contrôle bancaire. Le marché pouvant se révéler
un juge aussi pertinent que le régulateur. Cette approche
nécessite de la part des banques, une information fiable sur les fonds
propres détenus, leur activité, les risques supportés. La
publication régulière d'informations de la part des banques sur
ces domaines permettra aux différents acteurs du marché
d'évaluer la capacité de la banque à demeurer solvable en
période de crise et déterminera les conditions auxquelles
celle-ci obtiendra ses capitaux.
Conclusion :
Le risque opérationnel est un risque majeur pour
l'activité bancaire, perçu comme un élément
totalement aléatoire et non mesurable il représente une entrave
au développement bancaire. Il faut le transformer en un objet
identifiable, mesurable et quantifiable. En un mot on peut l'amener à
être un facteur de performance.
Pour cela, les banques doivent mettre en place une gestion
calculée de ces risques dans le but de faciliter et d'améliorer
leur prise en compte. Ainsi dans ce chapitre, nous avons analysé, dans
un premier temps, le risque opérationnel dans l'activité
bancaire, ensuite nous avons étudié le cadre de
l'évaluation du risque opérationnel d'une part par les
différentes analyses d'identification de ce risque et d'autre part par
les ratios de couverture bancaire de ce risque. En dernier lieu, on a
essayé de présenter les grands principes de la reforme du
comité de Bâle en passant du ratio Cooke au ratio Mc Donough.
Dans ce contexte, on peut dire que la gestion du risque
opérationnel constitue une tâche cruciale pour les
régulateurs bancaires et les dirigeants des banques. Ceci nous
amène à étudier avec plus précision l'application
de deux de ces méthodes dans le système bancaire en Tunisie.
Ainsi avant de procéder à notre étude de cas, nous
décrierons dans le chapitre suivant le système bancaire tunisien
et ses différentes composantes.
CHAPITRE III : LA GESTION DU RISQUE
OPERATIONNEL DANS LE SYSTEME BANCAIRE TUNISIEN
Introduction
Les changements qu'a subis le métier de banquier
à l'échelle internationale sous l'effet de la globalisation
financière, n'ont pas été sans conséquences sur le
système bancaire tunisien. Ainsi, dans le but de faciliter
l'intégration des banques tunisiennes dans l'économie mondiale
plusieurs réformes ont été entreprises par les
autorités publiques tunisiennes, qui touchent notamment le renforcement
de l'efficience du système bancaire.
A cet effet, l'objet de ce chapitre est de présenter
tout d'abord le système bancaire tunisien, ensuite nous mettrons
l'accent sur l'environnement bancaire tunisien et les normes prudentielles. Et
enfin, nous illustrerons le tout par une étude de cas en vue de voir la
position de la Tunisie face aux normes prudentielles internationales, et ce par
l'application de deux ratios bancaires à savoir le ratio de couverture
du risque et le ratio de liquidité dans cinq banques tunisiennes.
Section 1 : Les
différentes composantes du système bancaire tunisien.
I.1 La Banque Centrale Tunisienne
(BCT)
La Banque Centrale de Tunisie est un établissement
publique national crée le 19/09/1958. Son rôle est de surveiller
les établissements de crédits, veiller à la
stabilité du système bancaire et assurer le bon fonctionnement du
système financier.
Afin de renforcer la réglementation prudentielle en
matière de crédit et d'appréciation du risque, la BCT a
procédé au resserrement de la norme de concentration des risques
en réduisant 10 à 5 fois des fonds propres nets de la banques
pour les bénéficiaires dont les risques encourus
s'élèvent pour chacun d'entre eux à 5% ou plus de fonds
propres pour les bénéficiaires dont les risques encourus
s'élèvent pour chacun d'entre eux à 15% des fonds
propres16(*)(annexe1).
La banque centrale a introduit un ratio de liquidité
qui vient de renforcer l'arsenal des mesures prises en matière de
réglementation prudentielle que les banquiers doivent respecter.
Elle vise à assurer une meilleure adéquation entre les emplois
et les ressources bancaires en fonction de leur réalisation ou de leur
exigibilité. Désormais, les banques sont tenues de respecter en
permanence un ratio de liquidité qui ne peut être inferieur
à 100%. Cependant, chaque établissement doit adresser à la
banque centrale une déclaration mensuelle du ratio de liquidité
et ce dans les 25 jours qui suivent l'arrêté de la situation
conformément à la réglementation en vigueur 17(*)(annexe1).
De nouvelles mesures ont été prises en 1999 dans
le but de renforcer le contrôle prudentiel, ces mesures sont
énumérées dans la circulaire destinée aux banques
sous le n°99-24 du 19/03/99. Son principal objet est la division, la
couverture des risques et le suivi des engagements. Cette circulaire dispose en
l'extension des procédures de classement de tous les actifs bilans et
hors bilan, et la révision des normes de concentration des risques par
rapports aux fonds propres des banques.
I.1.2 Les institutions financières
spécialisées :
I.1.2.1 Les banques de
développements mixtes :
Les banques de développement mixtes sont régies
par des conventions bilatérales conclues entre l'Etat tunisien et les
Etats des pays arabes : octroyer des crédits à moyen et long
termes ; participer au capital d'entreprises ; collecter des
dépôts en devises quelles qu'en soient la durée et la
forme; collecter des dépôts à vue de leur personnel et des
entreprises dont elles détiennent la majorité du capital.
I.1.2.2 Les Banques
d'affaires :
Assurer des services de conseil et d'assistance
en matière de gestion de patrimoine, de gestion
financière et d'ingénierie financière et d'une
manière générale tous les services
destinés à faciliter la création, le développement
et la restructuration d'entreprises.
I.1.2.3 Les Banques offshore :
La loi n° 85-108 du 6 décembre 1985, portant
encouragement d'organismes financiers et bancaires travaillant essentiellement
avec les non-résidents, autorise l'implantation en Tunisie des banques
offshore. Une fois agrée, ces établissements peuvent :
collecter des dépôts auprès de
non-résidents, quelles qu'en soient la forme et la
durée; accorder tout concours aux non-résidents
notamment sous forme de prises de participation au capital
d'entreprises non-résidentes et de souscriptions aux
emprunts émis par ces dernières; assurer les
opérations de change manuel au profit de la clientèle; effectuer
en qualité d'intermédiaire agréé les
opérations de change et de commerce extérieur de
leurs clientèles résidentes. Elles sont soumises, à ce
titre, aux mêmes obligations que les intermédiaires
agréés résidents; Sous certaines conditions, collecter des
dépôts et accorder des crédits en dinars.
I.1.2.4 Bureaux de représentation de banques
étrangères ouverts en Tunisie :
Représenter en Tunisie les établissements,
notamment financiers et bancaires, dont le siège est à
l'étranger à la condition que cette représentation ne
donne lieu à perception d'aucune rémunération
directe ou indirecte et que les dépenses qui en
découlent soient intégralement couvertes par les
apports en devises de l'étranger.
I.2 Les
établissements de crédit en Tunisie :
La
circulaire
aux établissements de crédit n° 2001- 65 du 10 juillet
2001 telle que modifiée par la loi 2006-19 du 2 mai 2006 (annexe 2)
relative aux établissements de crédit a réformé
l'activité bancaire en introduisant des ratios de rigueur
internationaux. Est considérée comme établissement de
crédit, toute personne morale qui exerce, à titre de profession
habituelle, les opérations bancaires et les opérations de conseil
et l'assistance en matière de gestion de patrimoine, de gestion
financière, d'ingénierie financière et d'une
manière générale tous les services destinés
à faciliter la création, le développement et la
restructuration des entreprises. Ces établissements de crédit
sont tenus de fournir à la Banque Centrale de Tunisie tous documents,
renseignements, éclaircissements et justifications nécessaires
à l'examen de leurs situations et permettant de s'assurer qu'elles font
une application correcte de la réglementation édictée en
matière de contrôle du crédit et des changes et de
contrôle des établissements de crédit. Les
commissaires aux comptes des établissements de crédit sont tenus
de remettre à la Banque Centrale de Tunisie dans les six mois suivant la
clôture de chaque exercice, un rapport concernant le contrôle
qu'ils ont effectué et de lui adresser une copie de leur rapport
destiné à l'assemblée générale et aux
organes de l'établissement de crédit qu'ils contrôlent.
Ils sont également tenus de signaler immédiatement
à la Banque Centrale de Tunisie tout fait de nature à mettre en
péril les intérêts de l'établissement du
crédit ou des déposants.
Le schéma suivant va représenter de façon
détaillée le système bancaire tunisien.
Organigramme du système bancaire
tunisien
Source : Banque
Centrale de Tunisie, 2006
Section 2 : L'environnement
bancaire tunisien et les normes prudentielles.
II. 1 Réglementation de
l'activité bancaire.
La Banque Centrale de Tunisie édicte les
règles de gestion et les normes prudentielles applicables aux banques et
aux établissements financiers.
Ces normes concernent:
- L'usage des fonds propres,
- Les ratios entre les fonds propres et les engagements,
- La réserve obligatoire,
- Les ratios de liquidité,
- Les concours accordés par les établissements
de crédits à leurs filiales,
- Les risques en général
II. 1. 1
Suivi des engagements :
Compte tenu des dispositions de l'article 2 de la
circulaire
aux banques n° 2001-12 du 4 Mai 2001 (annexe 1) , les banques sont
tenues d'exiger, pour le suivi de leurs concours financiers aux entreprises
dont les risques encourus dépassent 10% de leurs fonds propres, un
rapport d'audit externe. De même ces banques sont tenues, avant tout
engagement, d'exiger de leurs clientèles:
- dont les engagements auprès du système
financier dépassent 5 millions de dinars, les états financiers de
l'exercice précédent l'année de l'octroi de crédit
ainsi que les états financiers des exercices qui suivent l'année
de l'octroi de crédit, certifiés par un commissaire aux comptes
légalement habilité.
- non cotées en Bourse et dont les engagements
auprès du système financier dépassent 25 millions de
dinars, de fournir une notation récente attribuée par une agence
de notation.
II.
2 Surveillance bancaire.
La surveillance bancaire est basée sur deux concepts
à savoir : une surveillance interne et une surveillance externe.
II. 2.1 Surveillance externe.
Cette surveillance est composée
d'instruments d'information et de contrôle sur pièces puis sur
place.
II. 2.1.1 Instrument
d'information.
Les établissements de crédit sont
tenus de fournir à la Banque Centrale de Tunisie tous documents,
renseignements, éclaircissements et justifications nécessaires
à l'examen de leurs situations et permettant de s'assurer qu'elles font
une application correcte de la réglementation édictée en
matière de contrôle du crédit et des changes et de
contrôle des établissements de crédit. Les
commissaires aux comptes des établissements de crédit sont tenus
de remettre à la Banque Centrale de Tunisie dans les six mois suivant la
clôture de chaque exercice, un rapport concernant le contrôle
qu'ils ont effectué et de lui adresser une copie de leur rapport
destiné à l'assemblée générale et aux
organes de l'établissement de crédit qu'ils contrôlent.
Ils sont également tenus de signaler
immédiatement à la Banque Centrale de Tunisie tout fait de nature
à mettre en péril les intérêts de
l'établissement du crédit ou des déposants.
II. 2.1.2 Contrôle sur pièces.
Il est exercé sur la base des documents
comptables et financiers et des données statistiques communiqués
périodiquement par les établissements de crédit.
II. 2.1.3 Contrôle sur place.
Il est effectué par des missions
d'inspection globale inscrites dans le cadre d'un programme annuel
établi par la Banque Centrale de Tunisie. Il constitue un moyen de
vérification de l'exactitude des informations transmises et
d'appréciation de l'organisation et du fonctionnement interne des
établissements de crédit.
L'objectif de ces missions est de faire un
diagnostic financier et organisationnel de l'établissement de
crédit inspecté afin de prévenir les différents
risques inhérents à l'activité.
En plus de ces vérifications périodiques, le
contrôle sur place peut revêtir la forme d'une mission d'inspection
ponctuelle ayant l'aspect d'une enquête de courte durée et portant
sur des opérations particulières.
II.
2.2 Surveillance interne.
Les établissements de crédit
doivent créer un comité permanent d'audit interne chargé
notamment :
- de veiller à ce que les mécanismes
appropriés de contrôle interne soient mis en place par
l'établissement ;
- de réviser et de donner son avis sur le rapport
annuel y compris les états financiers de l'établissement avant
leur transmission aux organes sociaux pour approbation ; de devoir tout
relevé de l'établissement avant sa soumission aux
autorités de supervision ;
- d'examiner tous placements ou opérations susceptibles
de nuire à la situation financière de l'établissement et
portés à sa connaissance par les commissaires ou les auditeurs
externes.
Les établissements de crédit et les banques
non-résidentes doivent mettre en place un système
approprié de contrôle interne qui garantit l'évaluation
permanente des procédures internes, la détermination, le suivi et
la maîtrise des risques liés à l'activité de
l'établissement de crédit.
II. 3 Mesures préventives
et répressives.
La surveillance peut déboucher sur
des mesures à caractère préventif ou répressif.
II. 3.1 Mesures
préventives.
Les mesures préventives sont
composées de deux pouvoirs à savoir celui injonction et celui
d'intervention.
II.3.1.1 Pouvoir
d'injonction :
Pouvoir d'injonction à l'égard des
établissements de crédit à l'effet notamment: d'augmenter
le capital ; d'interdire toute distribution de dividendes ; de
constituer des provisions.
La loi 2001-65 relative aux établissements
de crédit a prévu un mécanisme propre d'administration
provisoire pour le traitement des établissements de crédit en
difficulté. Dans ce cadre, la Banque Centrale désigne un
administrateur provisoire auquel sont transférés les pouvoirs
nécessaires à l'administration et à la gestion de
l'établissement de crédit et sa présentation auprès
des tiers. L'administration provisoire cesse d'avoir effet à partir du
moment où l'établissement de crédit est en état de
cessation de paiement. Dans ce cas, l'administrateur provisoire propose la
liquidation judiciaire dudit établissement.
II.3.1.2 Pouvoir d'intervention :
Lorsque la situation d'un établissement de
crédit le justifie, le Gouverneur peut faire appel aux actionnaires pour
soutenir leur établissement et recourir, le cas échéant,
à la solidarité en organisant le concours de l'ensemble des
établissements de crédit pour assister l'établissement en
difficulté, protéger les intérêts des
déposants et préserver le renom de la place. Tous les
établissements de crédit agrées en qualité de
banque doivent adhérer à un mécanisme de garantie des
dépôts destiné à indemniser les déposants en
cas d'indisponibilité de leurs dépôts ou autres fonds
remboursables. La Banque Centrale de Tunisie constate l'indisponibilité
de fonds et fixe les conditions d'application de ce mécanisme de
garantie des dépôts.
II. 3.2 Mesures
répressives.
La Banque Centrale de Tunisie dispose d'un
pouvoir disciplinaire qu'elle partage avec la Commission bancaire, à
l'effet de sanctionner les manquements commis par les banques et leurs
dirigeants à la législation et à la règlementation
bancaires.
II.3.2.1 Les sanctions prises par la Banque
Centrale de Tunisie :
- Avertissement, blâme,
- amende pouvant atteindre cinq fois le montant de
l'infraction,
- suspension de tout concours de la Banque Centrale de
Tunisie,
- mise en garde adressée aux dirigeants d'un
établissement de crédit qui ont manqué aux règles
de bonne conduite de la profession.
II.3.2.2 Les sanctions prises par la Commission
bancaire :
La Banque Centrale de Tunisie peut prononcer
contre tout commissaire aux comptes qui manque aux obligations mises à
sa charge par la loi des établissements de crédit, une
interdiction d'exercer ses fonctions auprès des établissements de
crédit, à titre provisoire ou à titre
définitif :
- sanctions prononcées à l'initiative du
Gouverneur de la Banque Centrale, Commission
bancaire ;
- interdiction d'effectuer certaines opérations et
toutes autres limitations dans l'exercice de l'activité,
- retrait de la qualité d'intermédiaire
agréé,
- retrait de l'agrément
- suspension temporaire de toute fonction avec ou sans
nomination d'administrateur provisoire,
- cessation de fonction avec ou sans nomination
d'administrateur provisoire,
- amende pouvant atteindre cinq fois le montant de
l'infraction.
- interdiction d'effectuer certaines opérations et
toutes autres limitations dans l'exercice de l'activité
II.
4 Ratios de gestion bancaire :
Les banques jouent un rôle très important dans le
financement de l'économie national, c'est pour cette raison que
l'activité bancaire reste sous haute surveillance étatique.
Ainsi, un ensemble de ratios prudentiels auxquels sont soumises les banques, a
été mis en place afin d'assurer la protection des
déposants et d'éviter les faillites bancaires. Ces ratios
constituent des contraintes de gestion que les banques doivent respecter des
règles de prévention citées à l'article 23 de la
loi n°2006-19 du 2 mai 2006 relatives à l'exercice de
l'activité d'établissement de crédit établies par
le Banque Centrale de Tunisie. Dans le cas du non respect les banques
s'exposent à des sanctions pouvant aller jusqu'à l'interdiction
d'exercer leur activité.
II.4.1 Ratio de
couverture des risques (Ratio de solvabilité)18(*):
Tableau 1 :
Ratio de couverture des risques (Ratio de
solvabilité) Fonds
propres nets/Total des actifs pondérés en fonction des risques
encourus
|
> ou = 8%
|
Les fonds propres nets de chaque banque doivent
représenter en permanence au moins 8% du total de son
actif (bilan et hors bilan) pondéré en fonction des risques
encourus.
II.4.2 Ratios concentration et de
division des risques :
Tableau 2 :
Ratio de concentration des risques: Risques
encourus sur un même bénéficiaire/Fonds Propres
Nets
|
< ou = 25%
|
Ratio de division des risques: - Total des
risques encourus sur les bénéficiaires dont les risques encourus
pour chacun d'entre eux sont supérieurs ou égaux à 5% des
Fonds Propres Nets (FPN) - Total des risques encourus sur les
bénéficiaires dont les risques encourus pour chacun d'entre eux
sont supérieurs ou égaux à 15% des Fonds Propres Nets
(FPN)
|
< ou = 5 fois les FPN
< ou = 2 fois les FPN
|
Limite des concours accordés aux
actionnaires, dirigeants et administrateurs
|
< ou = 3 fois les FPN
|
En vertu des dispositions de l'article 2 de la circulaire aux
banques n° 2001-12 du 4 Mai 2001, les banques sont tenues d'exiger le
montant total des risques encourus sur les dirigeants, les administrateurs et
sur les actionnaires dont la participation au capital est supérieure
à 10 % et ne devant pas excéder 3 fois les fonds propres nets de
la banque.
II.4.3 Ratios de liquidité
bancaire :
C'est le rapport entre l'actif réalisable et le passif
l'exigible. Les banques doivent respecter en permanence un ratio de
liquidité qui ne peut être inférieur à 100%. Les
banques sont tenues d'adresser à la Banque centrale de Tunisie une
déclaration mensuelle du ratio de liquidité.
Ratio de liquidité = Actif réalisable /
Passif exigible
II.4.4 Ratios de structure de portefeuille :
Introduit dans le dispositif prudentiel en 1991, le ratio de
structure du portefeuille vise à s'assurer de la bonne qualité
des crédits distribués par les banques et établissements
financiers assujettis. Il permet donc de mesurer a posteriori la qualité
de leur portefeuille et de déterminer également l'encours des
créances mobilisables auprès de l'Institut d'émission. Par
ailleurs, ce ratio constitue un indicateur d'alerte pour les Autorités
de contrôle et devrait permettre de prévenir les risques
individuels et systémiques. Compte tenu des objectifs qui lui sont
assignés, le ratio de structure du portefeuille a été
maintenu dans le nouveau dispositif prudentiel en vigueur depuis le 1er janvier
2000. Il doit être à tout moment, égal ou supérieur
à 60%.
Section 3 : Analyse de
l'application des accords de Bâle 2.
III. 1 Les phases de mise en
application des accords de Bâle 2 :
Les accords de Bâle constituent un ensemble
de directives fixées par la banque centrale des banques centrales : la
Banque des Règlements Internationaux dont le siège est à
Bâle, en Suisse. Ils concernent les banques et les institutions
financières (assurances, organismes de crédit, holdings
financiers). Les accords de Bâle imposent l'unification de la gestion des
risques ainsi que la mise en place de processus de modélisation. Ces
normes bouleversent toute l'organisation des systèmes de gestion
bancaire, et vont les contraindre à une réorganisation de leurs
systèmes d'information. Le nouveau dispositif repose sur trois types
d'obligations:
a) les établissements doivent disposer
d'un montant de fonds propres au moins égal à un niveau
calculé selon l'une des méthodes proposées
b) les autorités disposent de pouvoirs
renforcés et peuvent notamment augmenter les exigences de garantie
c) les établissements sont tenus de
publier des informations très complètes sur la nature, le volume
et les méthodes de gestion de leurs risques ainsi que sur
l'adéquation de leurs fonds propres.
Pour sa part, la Tunisie a mis en
place, depuis le 10 décembre 2007, un comité stratégique
pour le passage à Bâle 2 sous la présidence de Mr Taoufik
BACCAR, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Ce comité
stratégique du secteur bancaire est élargi au Conseil du
marché financier (CMF), au ministère des Finances et à
l'Ordre des Experts comptables.
III.
2 Les avantages liés à l'application des accords de Bâle
2 :
L'accord de Bâle 2, vise explicitement à engager
une amélioration de la gestion des risques en incitant les banques
à adopter les meilleures pratiques de la profession. Cet enjeu est
d'importance pour les banques qui, échaudées par les pertes
enregistrées ont préféré se désengager de la
gestion des risques de crédit sur les particuliers auprès de
sociétés spécialisées, filiales ou partenaires.
Elles se sont alors concentrées sur la gestion des risques liés
aux crédits immobiliers et aux opérations quotidiennes
(découvert, carte de paiement) pour les particuliers ou sur les gammes
de produits plus traditionnellement dédiés aux professionnels et
aux entreprises.
Le dispositif de l'application du Bâle 2 a
permit une adéquation des fonds propres sur le plan pratique et la mise
en place d'une réglementation qui ne se limite pas aux exigences
minimales de fonds propres. Mais, il englobe également la surveillance
prudentielle et la discipline de marché. Puis ce dispositif a aussi
permit de renforcer la sensibilité aux risques des normes de fonds
propres. A ce titre, le dispositif vise le perfectionnement sur la gestion les
risques en mettant l'accent sur l'application constante des capacités
d'évaluation des risques dans les banques.
III. 3 Les limites des accords de Bâle
2 :
L'application du ratio de solvabilité de
Bâle (McDonough) amplifierait le cycle économique. Car, il existe
un cycle du crédit bancaire corrélé au cycle
économique. Il se caractérise dans les périodes de
récession par une forte montée des provisions et contractions de
nouveaux crédits, et dans les périodes de croissance par une
décrue des provisions et un développement de nouveau
crédit. Le ratio McDonough viendrait à amplifier le cycle de
crédit économique. Cette crainte s'appuie sur l'idée que
les variations dans la notation des clients induiraient celles-ci (variations)
dans les exigences des fonds propres règlementaires qui vont
accélérer la distribution des crédits en période de
croissance et la contraindrait en période de récession
économique.
III. 4 Etude de cas : Vérification de
l'application des normes prudentielles dans les banques tunisiennes à
travers l'analyse des ratios les plus représentatifs.
La réforme de Bâle 2 dont
l'application est effective depuis le 01/01/2008 concerne tous les
établissements de crédit en Tunisie. Cette application permet
à la fois la régularisation des établissements financiers
locaux par rapport aux banques externes à la Tunisie. Leur affiliation
étant de plus en plus courante avec les banques des pays
développés où les normes prudentielles sont en vigueur.
Les banques tunisiennes n'ont d'autres choix que de ce conformer à cette
exigence internationale afin d'avoir une vision homogènes des risques
liés à l'activité bancaire. Bâle 2, permettra
d'accroître leur compétitivité en générant un
ajustement de la tarification des produits bancaires (crédit à la
clientèle) en fonction des risques encourus et une amélioration
globale de l'ensemble de la politique d'octroi des crédits.
III.4.1 : Ratio de couverture
de risque (Ratio de Solvabilité).
III.4.1.1 :
Définition.
Le ratio de solvabilité encore appelé
ratio de couverture de risque peut être défini comme étant
le rapport du montant des fonds propres sur le montant des crédits
distribués ceux-ci pondérés par leur caractère plus
ou moins risqué. Dans sa nouvelle version, le ratio prend en compte
d'autre catégorie de risque que le risque de crédit à
savoir le risque de marché et le risque opérationnel sous la
forme suivante :
Fonds propres nets/ Total des actifs
pondérés en fonction des risques encourus >ou = 8%
· Numérateur : Fonds propres nets =
(Fonds propres de bases + fonds propres complémentaires)
· Eléments composants les fonds propres de
bases :
* Eléments à ajouter :
1- Capital social ou de la dotation
2- Réserves hors réserves de
réévaluation
3- Fonds social
4- Report à nouveau créditeur
5- Provisions non affectées à
des risques ou à des charges probables
6- Résultat net de la distribution de
dividendes à prévoir relatif au dernier exercice clos.
* Eléments à retrancher :
1- Part non libérée du
capital ou de la dotation non versée
2- Rachat par la banque de ses propres
titres
3- Non-valeurs nettes des amortissements
4- Résultats déficitaires en
instance d'approbation
5- Report à nouveau
débiteur
6- Provisions requises et non
constituées pour la couverture des risques de pertes sur les
éléments de l'actif.
· Eléments composants les fonds propres
complémentaires :
1- Les réserves de
réévaluation
2- Les subventions non remboursables
3- La réserve latente des
opérations de leasing
4- Les plus-values latentes sur titres de
placement
5- Les fonds provenant de l'émission des
titres ou d'emprunts subordonnés
· Dénominateur : Total des actifs
pondérés en fonction des risques encourus
1- Actifs nécessitant un suivi
particulier : 30%
2- Actifs incertains : 20%
3- Actifs préoccupants : 50%
4- Actifs compromis : 100%
III.4.1.2 : Calcul
du ratio de couverture des risques :
Fonds propres nets/ Total
des actifs pondérés en fonction des risques encourus >=
8%
Le tableau ci-dessous porte sur la
vérification des normes prudentielles notamment sur le Ratio de
couverture des Risques encore appelé Ratio Mc Donough qui est le rapport
entre les Fonds propres nets et le Total des Actifs, pondérés en
fonction des risques encourus >= 8%. Toutefois pour mener à bien
notre étude nous avons procédés à la
conformité du dit ratio. Ainsi notre vérification s'est
basée sur cinq banques commerciales Tunisiennes.
Tableau 3 : Vérification des normes prudentielles par le
ratio de solvabilité dans cinq banques tunisiennes
Désignation
|
Année 2004
|
Année 2005
|
Année 2006
|
Amen Bank
|
11,30%
|
11,60%
|
11,50%
|
Arab Tunisian Bank
|
7,70%
|
12,02%
|
10,62%
|
B.I.A.T
|
11,20%
|
11,60%
|
11,70%
|
S.T.B
|
11,90%
|
13,04%
|
11,70%
|
U.B.C.I
|
13%
|
11%
|
12%
|
De cette étude il en ressort ce qui suit :
Amen Bank conformément à la
réglementation en vigueur concernant l'application du nouveau dispositif
du Bâle 2 respecte l'exigence de la norme qui stipule que les fonds
propres de la banque doivent être le garant de la solvabilité de
la banque face aux pertes que les risques pris à l'actif sont
susceptibles d'engendrer. A cet effet de 2004 en 2006 le Ratio de
solvabilité de cette établissement de crédit est conforme
à la norme soit : 11.30% en 2004,11.60% en 2005, et 11.50% en 2006.
En ce qui concerne l'Arabe Tunisian Bank nous constatons qu'en 2004 son Ratio
de solvabilité en 2004 est inférieur à 8% ce qui pouvait
présenter un Risque d'insolvabilité, mais heureusement la banque
s'est ressaisie en 2005 avec un ratio de 12.02% et la tendance a
été maintenue en 2006 soit 10.62%.
La BIAT respecte de façon stricte la norme car son
ratio de solvabilité a presque connut une stabilité constante en
restant à hauteur de 11%.
Pour ce qui est de la STB là encore le ratio de
couverture des risques suit également une certaine évolution soit
11.90% en 2004, 13.04% 2005 et 11.70% en 2006. Puis nous nous sommes pencher
sur le cas de L'UBCI qui n'est pas en marge de la réglementation car
là aussi on en registre en 2004 un ratio de 13%, suivi en 2005 de 12% et
enfin en 2006 12%. Donc au terme de cette analyse nous constatons que le ratio
MC Donough est tout à fait respecté par les établissements
de crédits que nous avions étudiés et ce
conformément à la réglementation telle que
recommandé par l'accord Bâle 2 et la circulaire de la BCT.
III.4.2 : Ratio de liquidité bancaire
III.4.2.1 Définition
Ce ratio a pour objet de juger la capacité
de l'entreprise à honorer ses dettes à court terme. Il
reflète la solvabilité de l'entreprise à court terme. Le
ratio de liquidité c'est le rapport de l'actif réalisable sur le
passif exigible. Il se calcul comme suit :
·
Numérateur : Actif réalisable et ses
pondérations
1- Caisse : 100%
2- Placements auprès de la Banque Centrale de Tunisie y
compris le solde créditeur des comptes ordinaires : 100%
3- Placements auprès des Banques y compris le solde
créditeur des comptes ordinaires : 100%
4- Chèques postaux : 100%
5- Portefeuille escompte à cour terme : 60%
6- Avance sur comptes à terme, bons de caisse et autres
produits financiers : 100%
7- Comptes débiteurs de la clientèle :
7%
8- Portefeuille encaissement : 100%
9- Titres de l'Etat : 100%
10- Titres de participations de sociétés
cotées en bourse : 100%
11- Titres de transaction et de placements
évalués : 100%
12- Propres titres de la banque rachetés par
elle-même : 100%
·
Dénominateur : Passif exigible et ses
pondérations
1- Emprunts auprès de la
banque centrale de Tunisie : 100%
2- Emprunts auprès des
banques : 100%
3- Solde créditeur quotient
moyen : 100%
4- Dépôts des
organismes financiers spécialisés : 100%
5- Comptes à vue :
60%
6- Comptes spéciaux
d'épargne : 3%
7- Comptes à termes, bons
de caisse et autres produits financiers : 13%
8- Autres sommes dues à la
clientèle : 100%
9- Certificats de
dépôts : 40%
10- Comptes exigibles après
encaissement : 100%
III.4.2.2 Calcul du ratio de
liquidité :
Ratios de liquidité: Actifs réalisables /
Passifs exigibles
La Banque Centrale de Tunisie a édicté les
règles prudentielles et les normes de gestion applicables aux banques et
aux établissements financiers. Elles sont contenues dans la Circulaire
n°91-24 du 17 décembre 1991 telle que modifiée par la
circulaire aux banques n° 2001-04 du 16 février 2001 et la
circulaire aux banques n° 2001-12 du 4 mai 2001. Les banques doivent
respecter en permanence un ratio de liquidité minimum de 100%
calculé par le rapport entre l'actif réalisable et le passif
exigible.
Ce ratio représente le rapport entre l'actif
réalisable pondéré et le passif exigible
pondéré selon le degré d'exigibilité.
Tableau 2 : Vérification du ratio de solvabilité
dans cinq banques tunisiennes
Désignation
|
Année 2004
|
Année 2005
|
Année 2006
|
Amen Bank
|
110,82%
|
110,90%
|
104,60%
|
Arab Tunisian Bank
|
144,20%
|
175,90%
|
162,45%
|
B.I.A.T
|
107,32%
|
108,30%
|
110,12%
|
S.T.B
|
121,95%
|
132,21%
|
123,73%
|
U.B.C.I
|
116%
|
114,10%
|
112,79%
|
Dans cette perspective nous avons également
procédé à la vérification de ce ratio afin de voir
si les banques Tunisiennes sont conformes à ce dispositif.
Ainsi le ratio de liquidité n'est autre que le rapport
entre les actifs courants et les passifs courants qui doivent être
égal à 100% dans un but de vérification de la
liquidité du marché. Là aussi nous avons retenu cinq
banques que sont L'Amen Bank, L'Arabe Tunisian Bank, la BIAT, la STB et enfin
L'UBCI. Au vue de l'ensemble nous constatons que la quasi-totalité de
ces banques sont tout à fait conformes à la circulaire de la
BCT et à l'exigence du dispositif du comité de Bâle2.
Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre
les composantes les plus importantes du système bancaire tunisien, et
nous avons ensuite énoncé les différentes réformes
en matière de renforcement de l'efficience du secteur bancaire, sans
oublier l'analyse brève des avantages et des limites de l'application
des accords de Bâle 2. Ce qui nous a menés à l'analyse de
deux ratios à savoir le ratio Mc Donough et le ratio de liquidité
dans cinq banques tunisiennes.
Au terme de cette analyse, nous pouvons dire que
la gestion du risque opérationnel est un processus assez
maîtrisé dans les banques tunisiennes, cette gestion consiste en
l'application des mesures prudentielles au sein des établissements de
crédit et de vérifier par les ratios qu'elles sont bien
évidemment appliquées dans ces banques.
Cependant toutes les réformes
déjà effectuées, bien qu'efficaces ne sauraient garantir
l'efficience totale du système bancaire tunisien car elles permettront
la disparition de certaines institutions au profit de nouvelles, formées
par fusion ou acquisition de petites banques trop risquées.
Face à cette réalité
inévitable, il ne reste plus qu'à souhaiter que l'Etat tunisien
demeure vigilant et prenne des précautions nécessaires en vue de
contrer une éventuelle prise de contrôle du système
bancaire par des intérêts étrangers.
Conclusion
générale
La gestion du risque opérationnel est
très récente dans les banques. Dans ce travail, nous avons
principalement abordé le problème de la mesure de ce risque. Il
faut souhaiter que les modèles de risque opérationnel offrent
dans un avenir proche le même niveau de transparence et
d'accessibilité que ceux utilisés en risque de marché ou
de crédit. C'est un passage obligé si l'on veut intégrer
efficacement le risque opérationnel dans un système global de
gestion des risques. Bien évidemment, il est toujours possible
d'améliorer un modèle de mesure, qu'il s'agisse ou non de risque
opérationnel. Cependant, il n'est pas question de nier que le niveau de
technicité exigé d'un risk manager s'est fortement
élevé. Simplement, il faut se rappeler qu'un « bon »
modèle est avant tout un modèle utile en pratique.
On est en droit d'affirmer que le futur dispositif
Mc Donough favorise l'avènement d'un nouvel âge de métiers
de la banque, tant du point de vue de l'industrie bancaire elle même que
de son contrôle. Au cours de ces dernières décennies, avec
le rapide développement des montages financiers complexes, la banque
s'est spécialisée. Mais elle n'en est pas moins restée
faillible. La préoccupation d'une meilleure maîtrise des risques a
été confortée par le constat que le contrôle externe
pouvait être insuffisant et qu'il devait nécessairement trouver un
relais au sein même des établissements.
Il est aisé de constater qu'à travers
les mesures qui viennent d'être présentées, les
autorités tunisiennes ont cherché à mettre en place les
préalables nécessaires à une efficience des normes de
Bâle 2. C'est qu'en effet, toutes les mesures visant une identification
plus fine et une plus grande maîtrise des risques, préparent les
fondements requis pour le Pilier I. Les exigences d'une grande transparence et
d'une meilleure gouvernance s'inscrivent dans une logique de discipline de
marché objet du Pilier III de Bâle 2. Quant au second pilier qui a
trait pour l'essentiel au processus de surveillance prudentielle, nous
constatons que beaucoup d'efforts sont consentis afin de préparer la
supervision bancaire en Tunisie.
De façon à assurer les nouveaux
rôles qu'elle est appelée à jouer sous Bâle II. Une
supervision qui, déjà qualifiée de largement conforme aux
principes de Bâle pour un contrôle bancaire efficace. En effet, des
informations inadéquates ou un manque de transparence pourraient se
répercuter négativement sur la notation de la banque.
A cela, le nouvel accord de Bâle a
suscité de profondes modifications tant au niveau interne qu'au niveau
organisationnel du domaine bancaire.
Nous constatons alors :
- la responsabilité de la direction et du conseil
d'administration portant un regard sur la refonte des systèmes
d'information qui permet à ce jour une meilleure gestion du risque
opérationnel ;
- l'évolution d'un circuit décisionnaire qui
permet l'existence d'une séparation nette entre la direction commerciale
et celle chargée de la gestion des risques.
Ces changements doivent permettre aux banques
d'aboutir à : une identification de tous les risques par la prise
en compte du risque opérationnel à côté du risque de
crédit et des risques de marchés. A cela s'ajoute une meilleure
évaluation des risques par des méthodes d'évaluation plus
fines qui se basent sur des paramètres plus précis de mesure des
risques (probabilité de défaut, perte en cas de défaut,
exposition en cas de défaut et la maturité. Aussi, un
assainissement de leur portefeuille avec une meilleure allocation de leurs
fonds propres afin de couvrir la perte pouvant résulter d'une
défaillance humaine, d'une défaillance liés aux
procédures et systèmes financiers ou d'une
défaillance liée à la survenance
d'évènements extérieurs entravant l'activité
bancaire. Puis, une modulation de la tarification des crédits en
fonction de la note de Bâle 2. Et enfin une réduction des
taux appliqués sur des prêts consentis aux conditions du
marché en fonction de la note de Bâle 2 obtenue.
L'objectif principal des politiques de gestion de risque des
grands groupes bancaires tunisiens est de réduire leur exposition au
risque opérationnel.
Néanmoins, nous n'avons pas pu
étudier tous les aspects liés au risque opérationnel du
fait de la complexité du sujet et la non disponibilité de
données auprès des banques dues à la
confidentialité de leurs portefeuilles. Dans ce contexte on peut dire
que les banques ne sont pas au bout de leurs pertes, elles devront dans
l'avenir consacrer encore bien des efforts et intégrer le risque
opérationnel dans leur processus de gestion pour mieux le
maîtriser et le réduire
* 1 (Code monétaire et
financier art L.311-1 et L.511-1).
* 2 Définition
donnée par l'édition Habib Dahdouh (2005) : Aspects
légaux des services bancaires aux entreprises ; Tome II ;
éd. Association professionnelle de formation bancaire ;
Tunisie ; p.2
* 3 Vernimen (2007), page
1049.
* 4 Comité de
Bâle : Créé en 1974, ce Comité
réunit les représentants des banques centrales et des
autorités de contrôle des pays du G10.
* 5 Ratio
Cooke : Ratio de solvabilité établi par le
Comité de Bâle en 1988, qui tire son nom du Président de
l'époque Peter Cooke.
* 6 Définition du
Vernimen (2007), page 1051
*
7« Front
office » c'est la salle des marchés des traders,
c'est le lieu où tout se décide entre la banque et le
marché. Les ordres, les prises de position sont effectués au
"Front Office", qui se trouve donc en première ligne.
« Middle office » c'est un
pôle chargé de contrôler l'activité des
traders (c'est une personne qui intervient sur les
marchés financiers, qui passe des ordres pour le compte de la banque
pour laquelle il travaille).
« Back office » c'est la
partie administrative de la transaction, c'est dans ce lieu qu'on enregistre
l'opération dans le bilan comptable et qu'est informé le client
d'achat ou de revente des titres.
* 8 Matif :
c'est le marché à termes d'instruments
financiers.
* 9 Nikkei 225 :
est le principal
indice boursier de
la
bourse de
Tôkyô. Le Nikkei a été créé le
16 mai
1949. Le terme Nikkei est
l'abréviation de « Nihon Keizai Shinbun », le nom du
quotidien économique qui publie cet indice. Il est composé de 225
sociétés.
* 10 Arbitrage :
c'est une opération financière assurant un gain positif
ou nul de manière certaine. Il s'agit de profiter d'inefficiences
temporaires de prix entre différents titres ou contrats.
* 11La VAR est (de l'anglais
Value at Risk, mot à mot :
« valeur sous risque ») est une notion utilisée
généralement pour mesurer le
risque de
marché d'un portefeuille d'
instruments
financiers. Elle correspond au montant de pertes qui ne
devrait être dépassé qu'avec une probabilité
donnée sur un horizon temporel donné.
* 12 Voir section 1 du
présent Chapitre II.
* 13 Capital
règlementaire : fondé sur les probabilités
de défaillance liées aux emprunteurs tenant compte des
mécanismes de réduction des risques.
* 14 Capital
économique : représente pour les
sociétés de services financiers le montant de
capitaux propres
couvrant le besoin minimum, évalué sur une base réaliste,
pour couvrir les risques qu'elle gère ou collecte.
* 15 AIRB :
L'approche Advanced Internal Rates Based s'appuie sur le
système de notation interne et sur les probabilités de
défaut de la méthode FIRB (Foundation Internal Rates Based).
* 16 Circulaire de la BCT aux
banques n°99-04 du 19/03/1999
* 17 Circulaire de la BCT aux
banques n°2001-04 du 16/02/2001
* 18 Ratio de
solvabilité : établi par le Comité de
Bâle en 1988.
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