2) Politique nationale du
secteur et structuration de la profession
La microfinance est un axe important de la stratégie de
réduction de la pauvreté du gouvernement camerounais. Pour
faciliter l'accès des populations défavorisées aux
services financiers, ledit gouvernement a opté pour l'encouragement des
initiatives privées qui partent de la base. Dans cette optique, il a
publié en avril 2001 une déclaration de politique nationale
de la microfinance qui dans sa stratégie vise à :
· Améliorer l'articulation entre les IMF
elles-mêmes d'une part, et d'autre part, entre les IMF et leur
environnement ;
· Créer et aménager un cadre administratif,
juridique et judiciaire favorable et propice au développement des
IMF ;
· Promouvoir le professionnalisme et la transparence dans
la gestion des IMF ;
· Consolider et étendre le développement
harmonieux des institutions de microfinance sur l'ensemble du territoire
national ;
· Encourager les accords de partenariat entre les projets
de développement, les organisations non gouvernementales, les IMF et le
système bancaire ;
· Rapprocher les IMF et les organisations socio -
professionnelles des producteurs ;
· Protéger et sécuriser les
épargnants.
Les domaines d'actions prioritaires sont donc :
l'élaboration d'un cadre normatif sous-régional adapté, la
poursuite des mesures d'assainissement, l'appui aux IMF, la
professionnalisation du secteur, la formalisation des institutions
structurées en entreprise, la pérennisation et l'équilibre
financier du secteur.
Dans la même perspective, le gouvernement a
négocié et lancé avec le concours du FIDA, un projet de
consolidation et de développement du secteur de la microfinance au
Cameroun appelé Projet d'appui au Programme national de la Microfinance
(PPMF). Ce projet gouvernemental a pour but de faciliter l'accès aux
services financiers de proximité à toutes les catégories
défavorisées de la population ; celles des zones rurales en
particulier.
De plus, l'État a créé le Comité
National de la Microfinance (CNMF) pour suivre la politique nationale de la
microfinance et éventuellement proposer des ajustements. Le CNMF est un
organe tripartite regroupant l'État, la profession et les bailleurs de
fonds ; c'est un cadre de concertation et d'orientation de la politique
nationale de la microfinance.
Malgré l'existence du CNMF, les établissements
de microfinance doivent selon le Règlement CEMAC adhérer à
l'association des établissements de microfinance de leur État. Au
Cameroun, c'est l'Association Nationale des Établissements de
Microfinance du Cameroun (ANEM-CAM) qui est chargé de veiller sur les
intérêts des EMF. Elle a été créée le
23 mai 2003 et a pour but :
· D'assurer la défense des intérêts
collectifs des membres ;
· Organiser et gérer les services
d'intérêt commun ;
· Représenter la profession auprès des
autorités de tutelle, autorités monétaires et des
tiers ;
· Informer ses membres et le public sous réserve
du respect des dispositions de la loi sur le secret bancaire.
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