Dédicace
A mes parents, Mme Kamgang Hélène
et Mr Kamgang
Félix...
...Je ne vous remercierais jamais assez.
Que DIEU vous Bénisse !
Remerciements
Nous ne saurons présenter ce travail sans avoir une
pensée pour tous ceux qui l'ont rendu possible.
Au coordonnateur du 2ème cycle d'Économie de
Gestion, M. Hubert NGNODJOM et à son assistante Mme Laetitia
AKUE ;
Au Directeur Général du Crédit Mutuel,
M. Joseph NJEUNOU ;
A notre Encadreur, M. Thomas DEFO ;
Au Directeur Général Adjoint du Crédit
Mutuel, M. Christian FOKEING ;
Au Directeur Commercial du Crédit Mutuel, M. Roger
MBIMOU ;
Au Responsable Marketing du Crédit Mutuel et chef
d'agence PK8, Mme Hortense TATCHOUM ;
A tous les employés du Crédit
Mutuel ;
A toute notre famille ;
A nos amis ;
A tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à l'élaboration de ce travail ;
Nous disons Merci.
Liste des sigles,
abréviations et acronymes
ANEM-CAM : Association Nationale des
Établissements de Microfinance du Cameroun
APU : Argument Publicitaire Unique
BEAC : Banque des États de
l'Afrique Centrale
BICEC : Banque Internationale du
Cameroun pour l'Épargne et le Crédit
BICIC : Banque Internationale du
Commerce et de l'Industrie au Cameroun
BFR : Besoin en Fonds de Roulement
BFRE : Besoin en Fonds de Roulement
d'Exploitation
CAF: Capacité d'Autofinancement
CamCCUL: Cameroon Cooperative Credit Union
League
CEMAC : Communauté
Économique et Monétaire d'Afrique Centrale
CGAP: Consultative Group to Assist the
Poorest
CNMF : Comité Nationale de la
Microfinance
COBAC : Commission Bancaire d'Afrique
Centrale
COOPEC : Coopérative
d'Épargne et de Crédit
EBE : Excédent Brut
d'Exploitation
EMF : Établissement de
Microfinance
FIDA : Fonds International pour le
Développement Agricole
GIC : Groupe d'Initiative Commune
HT : Hors Taxe
IMF : Institution de Microfinance
MINEFI : Ministère de
l'Économie et des Finances
MC2 : Mutuelles
Communautaires de Croissance
ONU : Organisation des Nations Unies
OPA : Offre Public d'Achat
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petite et Moyenne Industrie
SGBC : Société
Générale des Banques du Cameroun
UDEAC : Union Douanière des
États de l'Afrique Centrale
Sommaire
DÉDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES SIGLES, ABRÉVIATIONS ET
ACRONYMES
III
SOMMAIRE
IV
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET
FIGURES
V
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
1ÈRE
PARTIE :
APPROCHE THÉORIQUE DES CONCEPTS DE
COMPÉTITIVITÉ ET DE MARKETING BANCAIRE 5
CHAPITRE
1ER :
LA COMPÉTITIVITÉ : UN
OBJECTIF OMNIPRÉSENT EN ENTREPRISE
6
Section 1 : Le concept de
compétitivité :
Définitions et critères
d'évaluation
7
Section 2 : Les sources de l'avantage
concurrentiel dans une entreprise
16
Section 3 :
Microfinance et compétitivité au
Cameroun
22
CHAPITRE
2 :
LE MARKETING COMME FACTEUR DE
COMPÉTITIVITÉ DES EMF
30
Section 1 :
Le concept de marketing
31
Section 2 :
L'approche du marketing dans les EMF
42
Section 3 :
Le marketing : un atout pour les EMF
53
2E
PARTIE :
EVALUATION DE LA FONCTION MARKETING AU
CRÉDIT MUTUEL 6
0
CHAPITRE
3 :
PRÉSENTATION DU CRÉDIT
MUTUEL
61
Section 1 : Historique, organisation
et fonctionnement du Crédit Mutuel
62
Section 2 :
Le Crédit Mutuel : un EMF en pleine
expansion
66
Section 3 :
Le Crédit Mutuel et la fonction
marketing
73
CHAPITRE
4 :
AXES D'AMÉLIORATION DE LA FONCTION
MARKETING AU CRÉDIT MUTUEL
83
Section 1 :
Réorganisation de la fonction marketing
84
Section 2 :
L'utilisation des outils de gestion marketing
90
Section 3 :
Le contrôle du département
marketing
100
CONCLUSION GÉNÉRALE
106
REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES
109
TABLE DES MATIÈRES
111
ANNEXE
A
Liste des tableaux, graphiques et
figures
Tableaux
Tableau n° 1 : Quelques ratios de
marge................................................................................13
Tableau n° 2 : Quelques ratios de
rendement..............................................................................13
Tableau n° 3 : Quelques ratios de
rentabilité...........................................................................14
Tableau n° 4 : Récapitulatif des 10
banques
camerounaises...........................................................27
Tableau n° 5 : Les missions du marketing en
fonction de la situation de la demande........................34
Tableau n° 6 : Les techniques selon les
phases du marketing.....................................................38
Tableau n° 7 : Nombre de comptes ouverts par
le Crédit Mutuel de 2003 à
2006...............................75
Tableau n° 8 : Ratio du nombre de comptes
ouverts par le Crédit Mutuel sur le nombre d'agences entre 2003 et
2006.....................................................................................................................77
Figures
Figure n° 1 : Les phases de la
démarche
marketing..................................................................37
Figure n° 2 : Le cadre de marketing
stratégique pour IMF de Microsave et TMS
Financial............................................................................................................................48
Graphiques
Graphique n° 1 : Évolution selon le
type de comptes du nombre d'ouvertures de comptes au Crédit Mutuel entre
2003 et
2006....................................................................................................76
Graphique n° 2 : Évolution du nombre
de comptes ouverts entre 2003 et 2006................................76
Graphique n° 3 : Évolution du ratio de
nombre de comptes ouverts sur le nombre d'agences entre 2003 et
2006.............................................................................................................................77
Graphique n° 4 : Évolution des
opérations Western Union entre Mai 2005 et Mai
2006...................79
Introduction
Générale
Ces dernières années, la microfinance a fait
l'objet de plusieurs conférences et débats. Le
phénomène a pris de l'ampleur à tel point que le fondateur
de la GRAMEEN Bank l'économiste bangladais Muhammad YUNUS a reçu
le prix Nobel de la paix en 2006. Cette récompense reflète tout
l'intérêt que les acteurs politiques et économiques
semblent porter à ce secteur. La microfinance est donc devenue un enjeu
mondial du développement et un outil incontournable dans la lutte contre
la pauvreté.
Rappelons que d'un point de vue général, la
définition reconnue à la microfinance est celle du CGAP ;
à savoir l'offre de services financiers aux populations les plus
pauvres1(*). Cependant, la
pratique a révélé que la microfinance ne touche pas
uniquement les pauvres. Pour cette raison, la définition de la COBAC
nous semble plus réaliste : « La microfinance est une
activité exercée par des entités agréées
n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement financier et qui
pratiquent à titre habituel, des opérations de crédit et
ou de collecte de l'épargne et offrent des services financiers
spécifiques au profit des populations évoluant pour l'essentiel
en marge du circuit bancaire traditionnel »2(*). Ainsi, la microfinance offre
des services proches de celles des banques, même si sa clientèle
cible est constituée de microstructures (PME, PMI) et des particuliers
qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas accès au circuit classique
(Banques).
Au Cameroun, la création de la première COOPEC
s'est faite en 1963 dans la zone anglophone. Elle était l'oeuvre de
missionnaires hollandais. Depuis, le secteur de la microfinance a connu une
expansion fulgurante. De petites institutions ciblant en priorité les
couches sociales défavorisées, les EMF sont devenus de
véritables micro banques faisant quasiment concurrence aux banques
classiques. L'évolution qu'a connue la réglementation relative
aux EMF traduit toutes les mutations qui ont marqué le secteur. Les
principales (mutations) sont relatives à la loi n° 90/053 du 19
décembre 1990 sur la liberté d'association et la loi n°
92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés
coopératives et aux groupes d'initiative commune. Ces deux lois,
combinées à la crise du secteur bancaire des années 90 ont
été un facteur essentiel de l'essor du secteur de la
microfinance. Cependant, du fait du manque de professionnalisme et de l'absence
de contrôle, cet engouement pour la microfinance va s'accompagner d'une
crise, essentiellement dans le secteur des COOPEC. C'est ce qui va amener le
Ministère des Finances à prendre le contrôle en 1998 d'un
secteur qui jusque là était sous la tutelle du Ministère
de l'Agriculture. Cette prise de contrôle s'est effectuée à
travers le décret du Premier Ministre n° 98/300/PM du 9 septembre
1998 soumettant toutes les COOPEC au régime d'agrément et au
contrôle de la part du ministère des finances. En outre, un texte
sous régional va être adopté par le conseil des ministres
des finances de la CEMAC afin de renforcer le contrôle et l'encadrement
du secteur. Il est signé le 13 avril 2002. Ce texte, qui n'est
entré en vigueur que le 14 avril 2005, soumet désormais les EMF
également au contrôle de la COBAC.
Une enquête de celle-ci (la COBAC)3(*) effectuée de mars
à juillet 2000 a recensé un peu plus de 650 IMF sur le territoire
camerounais. Elle a également révélé que le secteur
de la microfinance touchait cette année là, un peu plus de
300.000 clients, soit environ 7% de son marché potentiel. Ledit
marché est estimé à 4,5 millions4(*) de personnes pour une population
active de 6 millions de personnes5(*). Le secteur de la microfinance au Cameroun est donc un
secteur extrêmement concurrentiel qui offre beaucoup de
possibilités en termes de marché et impose aux EMF d'être
compétitifs. Ce d'autant plus qu'en décembre 2005, le
Ministère de l'Économie et des Finances a procédé
à la fermeture de 205 établissements de microfinance et de caisse
en réseau évoluant en marge de la réglementation6(*).
Cette fermeture, associée à la faillite de
certains EMF et aux dysfonctionnements du système d'épargne
postal camerounais a créé chez quelques clients, une certaine
réticence vis-à-vis de la microfinance.
Partant de ces constats, nous nous sommes
intéressés aux facteurs de compétitivité des
EMF.
La compétitivité d'une firme peut
découler de plusieurs facteurs. Pour Elie COHEN7(*), ces facteurs peuvent être
aussi bien internes qu'externes à l'entreprise. Il rejoint ainsi
Alain-Charles MARTINIER et Ahmed SILEN8(*) qui affirment qu'il n'y a pas de facteur unique de
compétitivité. En effet, l'entreprise se compose de plusieurs
fonctions (administrative, financière, commerciale, productive, etc.)
généralement matérialisés par des services (service
administratif, financier, etc.) ou des directions (direction comptable,
administrative, etc.) qui doivent combiner leurs efforts pour permettre
à celle ci d'atteindre ses objectifs. Si des services tels que le
service crédit ou le service juridique semblent être des services
prioritaires dans les EMF, la prolifération de ces institutions au
Cameroun et l'appréhension des populations par rapport à ces
nouvelles structures telle que relevées supra impose aux EMF de
développer en leur sein un service marketing.
D'où la question centrale de ce travail :
Comment les EMF peuvent-ils se servir de la fonction marketing pour
accroître leur compétitivité ? Autrement dit,
dans quelle mesure la fonction marketing peut-elle constituer une source
d'avantage concurrentiel pour les EMF ?
Il s'agira donc pour nous de montrer que le marketing peut
permettre aux EMF de faire face à la concurrence et d'augmenter leur
portefeuille de clients. La réalisation de cet objectif passe par la
réalisation d'objectifs secondaires ; à savoir :
· Définir et expliquer les concepts de
compétitivité et de marketing;
· Préciser la spécificité de ces
notions par rapport aux établissements financiers et plus
particulièrement aux EMF en insistant sur l'importance du marketing
stratégique ;
· Voir quelle est la place accordée au marketing
dans l'EMF que nous allons présenter ;
· Proposer des axes d'amélioration du marketing
dans cette entreprise.
Afin d'atteindre ces objectifs, nous nous appuierons sur un
certain nombre d'hypothèses :
· Le marketing est une source d'avantage
concurrentiel pour les EMF ;
· Le marketing est intégrable dans la
gestion des petites entreprises ;
· La gestion de la force de vente influence la
compétitivité des EMF.
Pour mener à bien notre étude, nous nous sommes
inspirés de la méthode déductive. Les moyens auxquels nous
avons recouru ont été :
o La documentation bibliographique afin de parvenir à
une synthèse de la littérature relative aux notions de
compétitivité, de marketing et de microfinance ;
o Une observation participante en qualité de stagiaire
au sein d'un établissement de microfinance ;
o Des entretiens avec le personnel et les cadres de cette
institution pour approfondir certains aspects de la question.
La présente étude se divise en deux parties.
La première partie dite
« théorique » est la synthèse de nos lectures
et développe les éléments clés de notre
problématique. Elle comprend deux chapitres. Dans le premier, nous nous
attellerons à préciser le concept de compétitivité.
Le deuxième chapitre présente le marketing et l'influence qu'il
peut avoir sur la compétitivité d'une IMF.
Également constituée de deux chapitres, la
deuxième partie dite « pratique » est axée
sur notre champ d'étude, à savoir le Crédit Mutuel. Un
chapitre sera consacré à la présentation de cet EMF
(Chapitre 3). Nous y mettrons un accent particulier sur l'évolution de
sa fonction commerciale. Des propositions en vue de l'amélioration de
cette fonction au sein du Crédit Mutuel constitueront l'objet du
quatrième et dernier chapitre.
1ère Partie :
Approche théorique des
concepts de compétitivité et de marketing bancaire
La première partie de ce travail se propose de
préciser les concepts de compétitivité et de marketing.
Elle est constituée de deux chapitres. Le premier porte sur la notion de
compétitivité et le second s'efforce de montrer dans quelle
mesure le marketing peut constituer une source d'avantage concurrentiel pour
les EMF.
Chapitre 1er :
La compétitivité : un objectif
omniprésent en entreprise
Comme l'affirment Daniel TIXIER et Hervé MATHE9(*), le souci de
compétitivité occupe une position centrale parmi les
éléments fondateurs des orientations politiques de l'entreprise.
Pour cette raison, toute entreprise dont les activités veulent
s'inscrire dans la durée doit intégrer cette notion dans son
vécu quotidien. La rude concurrence qui existe dans le secteur de la
microfinance au Cameroun interpelle d'autant plus les EMF à ce souci de
compétitivité. Cependant, pour viser la
compétitivité, il faut déjà savoir à quoi le
terme fait référence.
Ce chapitre se subdivise donc en trois sections :
· Section 1 : Le concept de
compétitivité : Définitions et critères
d'évaluation
· Section 2 : Les sources de l'avantage
concurrentiel dans une entreprise
· Section 3 : Microfinance et
compétitivité au Cameroun
Section 1 : Le concept de
compétitivité :
Définitions et critères
d'évaluation
Selon Sarah MARNIESSE et Ewa FILIPIAK, « la
compétitivité est une notion encore mal
cernée »10(*). Il nous semble donc important de comprendre d'une
part ce que recouvre ce concept de compétitivité (A), et d'autre
part de savoir comment il est mesuré (B).
A. Qu'est ce que la
compétitivité ?
A l'origine, le verbe compétir est tiré du
latin competere qui signifie « chercher
ensemble »11(*).
Le verbe lui-même veut dire « être
adapté ». Cependant, en 1620, lorsque le mot a
été adopté dans la langue française, sons sens
avait évolué. Compétir voulait dire « s'efforcer
de façon consciente ou inconsciente d'atteindre un
objectif »12(*).
De nos jours, la notion de compétitivité fait
également intervenir celle de concurrence. Ainsi, être
compétitif, c'est « être apte à affronter dans
des conditions favorables la concurrence qui s'exerce dans un domaine de la vie
économique et sociale »13(*). La compétitivité n'est donc pas une
notion exclusive au domaine économique ; quoique celui-ci reste son
champ d'application habituel.
Dans le champ de l'économique, la notion de
compétitivité s'applique en premier lieu à
l'entreprise14(*),
même si son usage tend à le déborder. En effet, si on peut
s'interroger sur la compétitivité d'une entreprise, il est aussi
possible de s'interroger sur celle d'une branche industrielle ou encore de
l'économie d'une nation, etc. Selon Claire MAINGUY15(*), du point de vue
économique, la compétitivité peut être
appréhendée à deux principaux échelons : au
niveau de la nation et au niveau de l'entreprise. Après avoir
présenté ces deux dimensions, nous nous intéresserons aux
différents types de compétitivité.
1) Les dimensions de la
compétitivité
a- La
compétitivité de la nation
Pour cerner la compétitivité de la nation,
l'approche commerciale suggérée par Sarah MARNIESSE et Ewa
FILIPIAK16(*) nous semble
la plus adaptée. En effet, ici, un pays est considéré
comme compétitif s'il est capable de maintenir ses parts de
marché ou de gagner des parts de marché supplémentaires
par rapport à d'autres pays concurrents. Dans un rapport publié
il y'a plus de 20 ans, les professionnels du Boston Consulting Group ajoutent
que « La compétitivité d'un pays résulte de
la conjonction de ses ressources intrinsèques et des positions
culturelles de ses entreprises »17(*). Ainsi la compétitivité d'un pays est
tout simplement fonction de la compétitivité de ses entreprises
sur le marché international. C'est pour cette raison que pour rester
compétitif, un pays doit veiller de manière permanente à
la modernisation de ses entreprises et de l'environnement économique.
Il faut tout de même préciser que pour certains
auteurs tels que P. KRUGMAN18(*), on ne peut parler de compétitivité au
niveau d'une économie nationale. Pour cause, traiter de
compétitivité de la nation, sous entend que les pays se font
concurrence ; ce qui remet en cause l'enseignement essentiel du principe
des avantages comparatifs, à savoir que toutes les nations gagnent
à l'échange international.
b- La
compétitivité de l'entreprise
Comme la compétitivité de la nation, celle de
l'entreprise est fonction des performances commerciales. Elle se définit
par rapport à sa position sur les marchés vis-à-vis de ses
principaux concurrents. Donc, elle peut être perçue comme la
capacité de l'entreprise à réaliser des gains de parts de
marché par rapport à ses concurrents. En d'autres termes, c'est
« la capacité de l'entreprise à réaliser des
performances supérieures à la moyenne »19(*).
Dans la mesure où notre travail porte sur les EMF, la
compétitivité de l'entreprise est celle qui va nous
intéresser dans cette étude.
Il faut tout de même savoir que ces deux dimensions de
la compétitivité sont étroitement liées. En effet,
la mesure de la compétitivité de la nation est obtenue à
partir de celle des entreprises. Voyons maintenant ce qu'il en est des types de
compétitivité.
2) Les différents
types de compétitivité
Sarah MARNIESSE et Ewa FILIPIAK20(*) distinguent la
compétitivité prix et la compétitivité hors
prix.
a- La
compétitivité prix
C'est la capacité pour un pays ou une entreprise
à proposer des prix inférieurs à ceux sur le
marché. Suzanne AMA NDOUNGO21(*) différencie la compétitivité
prix à l'exportation de la compétitivité prix sur le
marché domestique.
La première se mesure par le rapport entre l'indice des
prix à l'exportation des principaux concurrents et l'indice des prix
à l'exportation du pays.
La seconde se mesure par le rapport entre l'indice des prix
à l'importation d'un produit et l'indice des prix à la production
du même produit.
b- La
compétitivité hors prix
Elle exprime la capacité d'une économie ou d'une
entreprise à imposer ses produits par des facteurs autres que le prix et
à s'adapter aux évolutions de la demande. Elle est
essentiellement fondée sur l'investissement, l'innovation, la souplesse
et la flexibilité de l'allocation des ressources. La
compétitivité hors prix peut également recouvrir la
compétitivité technologique et la compétitivité
structurelle.
Ø La compétitivité technologique :
ici, la concurrence entre les pays ou les firmes ne s'opère pas au
niveau des prix ou des coûts, mais au niveau du produit proprement dit.
Elle se réfère à l'innovation, à la recherche et
à l'accumulation du savoir technologique ;
Ø La compétitivité structurelle : sa
particularité est de mettre en avant tous les facteurs dits structurels
susceptibles d'avoir une influence sur la production tels que la
capacité de financement, les infrastructures techniques, etc. Le terme
de « compétitivité structurelle » permet
d'exprimer l'idée que la compétitivité des entreprises
procède aussi de la cohérence et de l'efficacité des
structures productives.
Il est également possible d'appréhender la
compétitivité d'un point de vue temporel. Dans cette optique, on
distingue d'une part la compétitivité à court terme. Elle
est la comparaison en un instant t des performances de l'entreprise
avec celles des concurrents. D'autre part, on distingue la
compétitivité à long terme. Elle correspond à un
processus de préparation des conditions structurelles de
l'amélioration de la compétitivité du pays ou de la
firme.
La compétitivité prix est plutôt de
l'ordre du court terme, tandis que la compétitivité hors prix est
de l'ordre du long terme.
B- Comment mesurer la
compétitivité ?
Au vu des approches de la compétitivité
abordées supra, il semble que l'analyse des parts de marché soit
son indicateur principal de mesure. Toutefois, MARNIESSE et FILIPIAK22(*) pensent que cet indicateur
peut s'accompagner de ratios plus précis concernant la
rentabilité, la productivité et la profitabilité.
1) De la difficulté
de mesurer la compétitivité
S'il est difficile de donner une définition
satisfaisante de la compétitivité, sa mesure est tout aussi
complexe.
Après la seconde guerre mondiale, plusieurs types
d'indicateurs ont servi à la mesure de la compétitivité.
Ainsi, la croissance de la production, des ventes, des actifs ou des effectifs
employés servait généralement de référence
pour mesurer la performance. Au niveau macro économique, c'est le taux
de croissance qui était utilisé.
Au début des années soixante-dix, plus que sur
son rythme, c'est sur la qualité de la croissance que l'interrogation
s'est portée. En effet, rappelons que l'augmentation de la production
peut s'effectuer à rendements décroissants, que l'accumulation du
capital peut se traduire par une perte d'efficacité, et que l'extension
des effectifs peut s'accompagner d'une chute de la productivité. Cette
remise en cause des indicateurs basés sur la croissance a inspiré
des auteurs tels que T. PETERS et R. WATERMAN23(*) ou encore Michael PORTER24(*).
Cependant, comme le souligne Elie COHEN, « Les
« règles de l'excellence » de PETERS et WATERMAN mettent
en jeu des qualités de réaction, d'offensive et de
combativité et se réduisent en fin de compte à un
répertoire pragmatique des conditions de la
compétitivité »25(*). En d'autres termes, au lieu de présenter des
indicateurs de mesure de compétitivité, PETERS et WATERMAN nous
exposent plutôt le cadre dans lequel toute entreprise peut la maximiser.
En effet, pour les adeptes de « l'école de
l'excellence » les aptitudes requises des dirigeants et de leur
structure sont : une attitude d'ouverture, d'adaptabilité, et une
capacité à mobiliser le personnel. Leur discours se situe donc
plus sur un terrain doctrinal, voire idéologique, que sur le terrain des
méthodes opératoires de gestion.
Par contre, PORTER26(*) centre sa réflexion sur la
nécessité de l'acquisition et la conservation de l'avantage
concurrentiel. Sans remettre en cause l'intérêt de la croissance
en tant que telle, il souligne l'importance des conditions dans lesquelles elle
se déroule. Pour lui, une expansion des activités ou du
patrimoine peut s'avérer bénéfique, quelle que soit son
rythme tant qu'elle préserve et consolide les avantages concurrentiels
de l'entreprise. Sinon elle deviendra illusoire à terme si elle dilue ou
dissipe ces avantages. Autrement dit, l'utilisation de la croissance comme
indicateur ne pose pas un problème en soi. L'essentiel est que cette
croissance permette à l'entreprise de conserver, voire développer
les éléments qui font sa force par rapport à ses
concurrents.
Ces différentes approches rappellent la
difficulté qui existe à mesurer la compétitivité.
Dans l'entreprise, celle-ci peut tout de même être
évaluée de diverses façons.
2) Les indicateurs de
mesure de la compétitivité
a- L'analyse des parts de
marché
Philippe KOTLER et Bernard DUBOIS définissent la part
de marché comme « Le pourcentage des ventes détenu par
chaque concurrent sur le marché
considéré »27(*). C'est donc l'étude de cet indicateur qui peut
permettre à l'entreprise de savoir si elle a gagné ou perdu du
terrain par rapport à ses concurrents. Toutefois, avant de
procéder à l'analyse de la part de marché, l'entreprise
doit d'abord choisir la mesure à privilégier. Pour KOTLER et
DUBOIS28(*), elle a le
choix entre trois approches :
· La part de marché globale : c'est le
rapport des ventes de l'entreprise sur les ventes totales du secteur. Elle peut
s'exprimer en unités ou en valeur ;
· La part de marché
« servi » : c'est le rapport des ventes de
l'entreprise sur son marché cible. Elle est toujours supérieure
à la part de marché globale ;
· La part de marché relative : c'est le
rapport entre les ventes de l'entreprise et le chiffre d'affaire de son
concurrent le plus important.
Quel que soit, l'approche choisie, l'entreprise peut se
considérer compétitive dès lors que sa part de
marché est supérieure à celle des concurrents ou est en
progression par rapport à la moyenne du marché.
b- Les autres indicateurs
de mesure de la compétitivité
La compétitivité peut également se
mesurer grâce à des ratios. Ces ratios peuvent servir à
faire une analyse de la performance de l'entreprise. Il s'agit des ratios de
marge, des ratios de rendement et des ratios de rentabilité29(*).
Les ratios de marge ou de profitabilité
Lorsqu'on parle de profitabilité, cela suppose que le
résultat est rapporté au niveau d'activité. Par
conséquent, diverses formulations de ce ratio peuvent être
définies grâce à la spécification du terme retenu au
numérateur : résultat d'exploitation, excédent brut
d'exploitation, capacité d'autofinancement ou résultat global. On
parlera généralement de taux de marge brute lorsque
l'élément retenu au numérateur sera l'EBE et de taux de
marge nette lorsque ce sera le résultat de l'exercice.
Tableau n° 1 : Quelques ratios
de marge
Ratios
|
Numérateur
|
Dénominateur
|
Interprétation
|
R1
|
Résultat d'exploitation
|
Chiffre d'affaires HT
|
Ce ratio traduit l'efficacité de l'exploitation, donc de
l'activité courante d'approvisionnement, de production, de vente.
|
R2
|
Excédent brut d'exploitation
|
Chiffre d'affaires HT
|
Variante du ratio précédent, utilisant au
numérateur un indicateur plus fiable de la performance
d'exploitation.
|
R3
|
Résultat de l'exercice
|
Chiffre d'affaires HT
|
Ce ratio permet d'établir la marge
générée par l'activité de l'entreprise. Il traduit
donc l'efficacité globale de l'entreprise, dans l'ensemble de ses
activités.
|
Source : SIMON Y., JOFFRE P., 1997,
Page 94
Les ratios de rendement ou de productivité
Ces ratios mettent en jeu la valeur du « capital
économique » engagé par l'entreprise. Les variantes de
ce ratio diffèrent d'abord en raison de la formulation du
numérateur qui retient un indicateur de performance pouvant
être : un résultat d'exploitation, l'excédent brut
d'exploitation, la capacité d'autofinancement, le résultat avant
frais financiers et impôts ou le résultat global. Les expressions
diffèrent également en raison de la formulation du
dénominateur qui traduit la valeur potentielle économique mis en
oeuvre par l'entreprise ; ce potentiel peut être traduit par l'actif
total.
Tableau n° 2 : Quelques ratios
de rendement
Ratios
|
Numérateur
|
Dénominateur
|
Interprétation
|
R4
|
Résultat d'exploitation
|
Actif total
|
Ce ratio traduit l'efficacité dont l'entreprise fait
preuve en utilisant son patrimoine économique pour dégager un
résultat sur son activité courante.
|
R5
|
Excédent brut d'exploitation
|
Actif total
|
Variante du ratio précédent, utilisant au
numérateur un indicateur plus fiable de la performance
d'exploitation.
|
R6
|
Résultat de l'exercice
|
Actif total
|
Contrairement aux deux précédents définis
sur la seule activité d'exploitation, il tient compte de la performance
globale.
|
Source : SIMON Y., JOFFRE P., 1997,
Page 94
Les ratios de rentabilité
Les ratios de rentabilité permettent de cerner le taux de
profit dégagé sur les capitaux avancés. Ils se mesurent en
comparant le résultat obtenu par rapport aux moyens utilisés pour
l'atteindre. Plusieurs ratios peuvent être calculés pour mettre en
évidence divers aspects de la rentabilité.
Tableau n° 3 : Quelques ratios
de rentabilité
Ratios
|
Numérateur
|
Dénominateur
|
Interprétation
|
R7
|
Résultat de l'exercice
|
Capitaux propres
|
C'est un ratio de rentabilité des capitaux propres. C'est
l'expression classique du taux de profit dégagé sur les capitaux
fournis par les propriétaires.
|
R8
|
CAF, Capacité d'autofinancement
|
Capitaux propres
|
Variante du ratio précédent. Il permet de mettre en
évidence le rythme auquel l'autofinancement permet de reconstituer les
capitaux des propriétaires.
|
Source : SIMON Y., JOFFRE P., 1997,
Page 94
Ainsi, la compétitivité apparaît comme un
vaste ensemble dans lequel se retrouvent tous les éléments
faisant référence à la performance tels que la
rentabilité, la productivité ou encore la profitabilité.
Mais comme le souligne Elie COHEN, « L'approche en termes de
compétitivité est manifestement plus large et plus riche. D'une
part, elle englobe l'analyse de la productivité et de la
rentabilité puisqu'elle s'intéresse à toutes les sources
d'avantage concurrentiel. Mais d'autre part, elle dépasse chacune de ces
approches spécialisées de la performance puisqu'elle s'applique
à tous les aspects majeurs de la gestion, de l'organisation de
l'entreprise et des relations avec l'environnement » 30(*). Ces propos de COHEN
conduisent à une réflexion concernant les sources et les facteurs
de la compétitivité.
Section 2 : Les sources de l'avantage
concurrentiel dans une entreprise
Avantage concurrentiel et compétitivité sont des
notions qui sont très souvent associées, l'avantage concurrentiel
étant source de compétitivité. Avant d'approfondir les
différents facteurs de compétitivité (B), nous allons
présenter les principaux éléments sur lesquels les
entreprises se font généralement concurrence (A).
A. Les terrains de l'affrontement
concurrentiel
Les entreprises en concurrence peuvent s'affronter sur
différents terrains ; ces terrains correspondent à ce que
Michael PORTER considère comme les grandes catégories de
stratégie face à la concurrence31(*). Il s'agit de : la domination globale au niveau
des coûts, la différenciation et la concentration de
l'activité.
1) La domination globale
par les coûts
Traditionnellement, l'affrontement concurrentiel se situait au
niveau des prix de vente pour les entreprises. Être compétitif
c'était alors et surtout être capable de produire des biens et des
services à un coût de revient tel que le prix de vente permette
à l'entreprise de rentrer dans ses fonds. Pour ce, certaines entreprises
ont adopté la stratégie de domination globale par les coûts
de PORTER. En effet, pour cet auteur, lorsqu'une firme parvient à une
situation de domination par les coûts, elle réalise des profits
supérieurs à la moyenne du secteur. En outre, elle est à
l'abri de l'agression de ses concurrents parce que la faiblesse relative de ses
coûts signifie qu'elle peut continuer à faire des profits
après que ses concurrents aient épuisé les leurs dans le
conflit. Aussi, une situation favorable au niveau des coûts défend
la firme contre les clients qui ne pourront exercer leur pouvoir pour amener
l'entreprise à baisser ses prix jusqu'au niveau des concurrents les plus
efficaces32(*).
Toutefois, même si la compétitivité prix
reste un impératif fondamental de gestion pour bon nombre d'entreprises,
il ne conserve son caractère absolu que lorsque la concurrence porte sur
des produits homogènes. En effet, il n'y a que dans cette optique que le
prix peut influencer la décision d'achat, puisque l'acheteur n'aura
aucune raison rationnelle d'éviter un producteur pour se procurer un
article banalisé plus cher chez un autre producteur.
Cependant, dès lors qu'il existe une quelconque
différenciation entre les produits, la compétitivité prix
devient moins contraignante.
2) La
différenciation
La différenciation du produit ou du service vise
à le rendre unique, sinon, à le démarquer des autres
produits ou services de sa catégorie. La démarche de
différenciation peut prendre diverses formes : conception ou
présentation du produit, performance, etc. Dans ce cas, les
caractéristiques objectives ou subjectives du produit empêchent la
comparaison avec d'autres produits et peuvent amener les acheteurs à
accepter un prix plus élevé.
En effet, comme le souligne PORTER33(*), lorsque la
différenciation est réussie, la firme peut obtenir des profits
supérieurs à la moyenne du secteur. De plus c'est un moyen de
fidéliser la clientèle et de faire face aux produits de
remplacement.
Ainsi, avec la différenciation des produits,
l'affrontement concurrentiel est déplacé sur le terrain du
qualitatif. Pour cause, seul, le prix ne suffit plus pour conquérir de
nouveaux clients. C'est pour cette raison, que les entreprises
s'intéressent aux caractéristiques du produit telles que ses
caractéristiques d'usage (durabilité, confort, commodité,
puissance, fiabilité), son statut social (prestige, séduction) ou
son esthétique.
3) La concentration de
l'activité
Si habituellement les entreprises s'affrontent sur le prix des
produits ou sur leur « personnalisation », il arrive
souvent que celles-ci se battent également pour un groupe de clients
particuliers, pour un segment de la gamme des produits ou sur un marché
géographique. Cet affrontement est à l'origine des
stratégies de concentration.
Contrairement aux stratégies de domination globale et
de différenciation qui visent à atteindre des objectifs au niveau
de l'ensemble du secteur, la stratégie de concentration s'organise
autour d'une cible particulière. C'est un concept qui repose sur
l'idée que la cible stratégique de l'entreprise peut lui
permettre d'être plus rentable que les concurrents qui luttent dans un
domaine plus large. Il en résulte que la firme parvient soit à
une différenciation, parce qu'elle satisfait mieux les besoins de la
cible particulière, soit à des coûts plus faibles pour
desservir cette cible, soit aux deux à la fois.
Enfin, selon Elie COHEN, de nos jours la
compétitivité tient aussi compte des conditions dans lesquelles
l'entreprise assure sa production de biens ou de services en réponse
à la demande. L'entreprise peut ainsi valoir d'autres arguments dans le
jeu concurrentiel :
Ø Capacité d'adaptation à
l'évolution de la demande en termes quantitatifs (accroissement ou
diminution des volumes commandés) ou qualitatifs;
Ø Ponctualité des livraisons ;
Ø Homogénéité des
produits ;
Ø Rigueur des contrôles de
qualité ;
Ø Services annexes : formation des distributeurs,
information pour le consommateur, service après vente, etc.
La compétitivité est donc un impératif
pour l'entreprise qui peut se manifester à différents
niveaux : prix, qualité du produit, organisation et fonctionnement
de l'entreprise, etc. Cependant, pour atteindre cet objectif, l'entreprise doit
maîtriser les facteurs sur lesquels elle peut agir.
B. Les facteurs de
compétitivité
Si les terrains de l'affrontement concurrentiel sont
variés, il en est de même pour les sources d'avantage
concurrentiel. Ceux-ci doivent être recherchés à la fois
dans la gestion des entreprises elles mêmes et dans certaines
caractéristiques de leur environnement.
1) Les facteurs
internes
Comme facteurs de compétitivité internes, Sylvie
De COUSSERGUES34(*)
distingue les avantages concurrentiels liées à l'organisation,
ceux liés à la production, les avantages concurrentiels
liés à la vente et ceux liés à la taille et
à la croissance.
a- Les avantages
concurrentiels liés à l'organisation
Pour Sylvie De COUSSEGUES, « les modes
d'organisation constituent une source importante d'avantages
concurrentiels »35(*). Au niveau global, il s'agit pour un EMF de
s'assurer, de la façon la plus efficiente possible de la coordination de
toutes ses composantes. D'un point de vue pratique, on peut considérer
que peuvent procurer un avantage concurrentiel :
o Le statut juridique de l'établissement de
crédit, car la pression exercée par les actionnaires, la
réglementation et les marchés est fonction de la catégorie
de l'EMF ;
o La culture d'analyse de risque et de contrôle
développée dans l'établissement ;
o La flexibilité organisationnelle et l'aptitude
à s'adapter à un environnement changeant. A cet effet, Sylvie De
COUSSERGUES36(*) souligne
que les grandes fonctions de l'entreprise sont exercées dans les
entités autonomes, notamment la fonction commerciale et la fonction
financière. C'est donc sur ces fonctions que l'entreprise peut s'appuyer
pour cerner son environnement puis agir ;
o La qualité du management, c'est-à-dire son
aptitude à concevoir et mettre en oeuvre une stratégie gagnante.
On rejoint ici le talent entrepreneurial de Michael PORTER. En effet, pour cet
auteur37(*),
l'entrepreneur talentueux est celui qui sait innover, prendre les bonnes
décisions dans son environnement et les mettre en oeuvre, grâce
à sa capacité à planifier, contrôler, coordonner et
animer. L'entrepreneur talentueux peut donc tirer davantage d'outputs de la
même quantité d'inputs.
b- Les avantages
concurrentiels liés à la production
La réalisation d'avantages concurrentiels au niveau de
la production se fait essentiellement à travers la minimisation des
coûts. Les coûts concernés sont principalement le coût
des ressources clientèle pour la banque de détail, et le
coût d'accès aux marchés des capitaux. Ce coût
dépend de la note décernée à la banque par les
agences de notation ou alors de la réputation et de l'image de cette
banque dans son environnement.
c- Les avantages
concurrentiels liés à la vente
Les avantages concurrentiels qu'une banque peut s'approprier
à ce niveau sont nombreux : gestion de la relation client, image et
réputation, tarification, réseau d'agences bien
dimensionné et bien implanté. Autrement dit, il s'agit de tout ce
qui se rapporte au marketing. Tous ces éléments peuvent
contribuer à rendre l'établissement de crédit plus
compétitif.
d- Les avantages
concurrentiels liés à la taille et à la croissance
La taille constitue selon Sylvie de COUSSERGUES l'une des
toutes premières sources d'avantage concurrentiel. D'une part, elle
confère des avantages en terme de coûts liés aux
économies d'échelle. En effet, seuls les EMF de grande taille
peuvent supporter les coûts élevés d'investissement en
informatique ou télématique.
D'autre part, la taille favorise aussi la domination des
marchés avec tous les avantages qui en découlent pour tenir
à distance les concurrents. Elle procure une grande
notoriété et donne une image de dynamisme et de
réussite ; ce qui est très gratifiant pour le personnel et
constitue un attrait pour le recrutement des meilleures équipes. Elle
représente également une bonne protection contre la faillite et
les Offre Publiques d'Achat (OPA), la prise de contrôle de la cible
nécessitant la mobilisation de capitaux considérables.
Pour ce qui est de la croissance, l'avantage concurrentiel
proviendra de l'aptitude de l'EMF à mettre en oeuvre un processus de
croissance externe. Car ce n'est qu'ainsi que l'EMF peut accéder
rapidement à la taille critique ou même prendre le contrôle
d'un concurrent dangereux, notamment lorsque le marché est
saturé.
Même si les facteurs internes ont une grande importance,
seuls, ils ne suffisent pas à déterminer la
compétitivité d'une firme. Celle-ci peut aussi être
conditionnée par l'environnement dans lequel il évolue.
2) Les facteurs
externes
L'environnement socioculturel, l'environnement
économique, l'environnement politique et juridique et le réseau
de relations dans lequel s'inscrit la firme constituent les facteurs externes,
sources d'avantage concurrentiel.
a- L'environnement
socioculturel
Quelle que soit la nature de ses activités, une firme
ne doit pas ignorer les variables relatives à l'environnement
socioculturel dans lequel elle veut s'insérer. Moeurs, habitudes,
comportements, idées reçues, tous ces éléments
doivent être intégrés dans les études et les
analyses devant orienter la décision d'investir. Par exemple, dans
certaines régions, tout projet d'implantation d'une structure
nécessite au préalable des négociations avec des
riverains.
b- L'environnement
économique
C'est celui sur lequel la plupart des entreprises se focalise.
Généralement, ils effectuent des analyses portant sur des
indicateurs tels que : le volume de la demande intérieure, la
quantité et qualité des facteurs de production disponibles, le
revenu moyen par habitant, les dépenses en consommation, le niveau de
l'épargne, la concurrence, etc. Avec la mondialisation, l'environnement
économique est devenu encore plus important pour les entreprises qui
n'hésitent plus à se rapprocher autant que possible des
conditions qu'ils estiment propices à leur croissance.
c- L'environnement
politique et juridique
C'est un autre déterminant de l'investissement pour les
firmes. La stabilité politique ou encore la qualité des
institutions sont autant d'éléments qui captent l'attention des
investisseurs. Bien entendu, ils s'intéressent aussi aux lois en vigueur
relatives à leurs activités en se demandant si dans l'ensemble
elles sont contraignantes ou si elles sont plutôt souples.
d- Le réseau de
relations
La compétitivité des entreprises est
fréquemment influencée par le réseau de relations dans
lequel elles sont inscrites. Ainsi, le rattachement à un groupe, des
accords de partenariat, des contrats de fourniture exclusive, par exemple,
peuvent renforcer la position concurrentielle des unités qui en
bénéficient.
Section 3 :
Microfinance et compétitivité au Cameroun
La pérennité d'une entreprise traduit sa
capacité à s'installer dans la durée ; donc à
faire face à la concurrence. Si, la compétitivité est un
objectif «naturel » pour toute entreprise, elle l'est encore
plus pour les EMF au Cameroun qui doivent non seulement s'affronter entre eux,
mais aussi faire face à la concurrence des banques classiques et autres
tontines. Seule une présentation un peu plus approfondie de la
microfinance au Cameroun peut permettre de mieux cerner la concurrence dans ce
secteur. Ainsi, dans cette section, nous présenterons dans un premier
temps l'environnement juridique et politique dans lequel évoluent les
IMF camerounaises (A) ; ensuite nous nous intéressons aux
principaux acteurs du secteur financier au Cameroun (B).
A. Environnement juridique et
politique
Pour réussir, les EMF doivent, entre autres, tenir
compte de l'environnement juridique et politique dans lequel ils
évoluent. Avec leur rapide essor, l'État s'est rapidement
intéressé au secteur. C'est ainsi que la législation qui
régit la microfinance a connu plusieurs mutations. En outre, pour
développer le secteur, une politique nationale a été
adoptée.
1) Une
réglementation stricte et en perpétuelle évolution
Au Cameroun, un peu plus de 80%38(*) des EMF sont
déclarés ou enregistrés sous le régime
d'association ou de coopérative d'épargne et de crédit.
Ils sont donc régis respectivement par les lois n° 90/053 du 19
décembre 1990 sur la liberté d'association, et n° 92/006 du
14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et
aux groupes d'initiative commune. Pourtant, la législation a beaucoup
évolué.
En effet, entre temps, l'activité a été
régie dans un premier temps par le décret du Premier Ministre
n° 98/300/PM du 9 septembre 1998 fixant les modalités d'exercice
des activités des COOPEC. Le décret sera modifié et
complété par celui n° 200/023/PM du 29 janvier 2001
précisant la procédure d'agrément. Toutefois, depuis le 13
avril 2002, les EMF sont soumis au règlement n°
1/03/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice de l'activité de
microfinance dans la CEMAC. Ainsi, avec cette nouvelle disposition, c'est la
COBAC qui est l'autorité chargée de la réglementation du
secteur.
La législation du secteur de la microfinance a donc
connu depuis 1992 une certaine évolution. Les changements qui ont
marqué cette législation ont contraint les EMF à de
perpétuelles adaptations. A titre d'exemple, dans l'article 2
(alinéa 1) de la loi n° 92/006 du 14 août 1992, la
liberté est donné à tout citoyen ayant atteint la
majorité ou s'étant fait émanciper de créer une
société de coopérative. Par contre, dans son article 4 du
décret n° 98/300/PM du 9 septembre 1998, les exigences du dossier
d'agrément font référence à une demande
d'attestation de capacité du directeur ou du gérant. Cette
demande doit contenir les références professionnelles et/ou
académiques, un extrait du casier judiciaire, ce afin d'avoir des
informations sur la moralité du dirigeant et sur ses compétences
réelles et potentielles. Ainsi, ces modifications sur les
caractéristiques du dirigeant sont simplement un aperçu des
différentes mutations qui ont caractérisé
l'évolution de la législation de la microfinance et les
contraintes auxquelles les EMF ont dû faire face.
La COBAC qui est désormais en charge de cette
législation a autorité sur l'ensemble des établissements
des crédits. En plus de son pouvoir administratif relatif à la
délivrance de l'agrément, elle a trois autres pouvoirs :
· Un pouvoir réglementaire : la COBAC
définit le plan et les procédures comptables applicables, ainsi
que les normes prudentielles ;
· Un pouvoir de surveillance et de contrôle sur
pièce et sur place;
· Un pouvoir de sanction : la COBAC est un organe
juridictionnel et peut prononcer des sanctions disciplinaires.
En outre, l'une des nouveautés du règlement est
la catégorisation effectuée au niveau des EMF. Cette
réglementation39(*)
définit trois types d'EMF :
· Les EMF de 1ère
catégorie : ils procèdent à la collecte de
l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en opérations de
crédit, exclusivement au profit de ceux-ci. Il n'est pas exigé de
capital et de dotation minimum pour ces établissements, autre que ceux
imposés par la forme juridique choisie ;
· Les EMF de 2e catégorie : ils
collectent l'épargne et accordent des crédits aux tiers. Leur
capital minimum est fixé à 50 millions de F.CFA ;
· Les EMF de 3e catégorie : ils
n'offrent que du crédit et ne sont pas autorisés à
mobiliser l'épargne. Leur capital minimum est de 25 millions de
F.CFA.
2) Politique nationale du
secteur et structuration de la profession
La microfinance est un axe important de la stratégie de
réduction de la pauvreté du gouvernement camerounais. Pour
faciliter l'accès des populations défavorisées aux
services financiers, ledit gouvernement a opté pour l'encouragement des
initiatives privées qui partent de la base. Dans cette optique, il a
publié en avril 2001 une déclaration de politique nationale
de la microfinance qui dans sa stratégie vise à :
· Améliorer l'articulation entre les IMF
elles-mêmes d'une part, et d'autre part, entre les IMF et leur
environnement ;
· Créer et aménager un cadre administratif,
juridique et judiciaire favorable et propice au développement des
IMF ;
· Promouvoir le professionnalisme et la transparence dans
la gestion des IMF ;
· Consolider et étendre le développement
harmonieux des institutions de microfinance sur l'ensemble du territoire
national ;
· Encourager les accords de partenariat entre les projets
de développement, les organisations non gouvernementales, les IMF et le
système bancaire ;
· Rapprocher les IMF et les organisations socio -
professionnelles des producteurs ;
· Protéger et sécuriser les
épargnants.
Les domaines d'actions prioritaires sont donc :
l'élaboration d'un cadre normatif sous-régional adapté, la
poursuite des mesures d'assainissement, l'appui aux IMF, la
professionnalisation du secteur, la formalisation des institutions
structurées en entreprise, la pérennisation et l'équilibre
financier du secteur.
Dans la même perspective, le gouvernement a
négocié et lancé avec le concours du FIDA, un projet de
consolidation et de développement du secteur de la microfinance au
Cameroun appelé Projet d'appui au Programme national de la Microfinance
(PPMF). Ce projet gouvernemental a pour but de faciliter l'accès aux
services financiers de proximité à toutes les catégories
défavorisées de la population ; celles des zones rurales en
particulier.
De plus, l'État a créé le Comité
National de la Microfinance (CNMF) pour suivre la politique nationale de la
microfinance et éventuellement proposer des ajustements. Le CNMF est un
organe tripartite regroupant l'État, la profession et les bailleurs de
fonds ; c'est un cadre de concertation et d'orientation de la politique
nationale de la microfinance.
Malgré l'existence du CNMF, les établissements
de microfinance doivent selon le Règlement CEMAC adhérer à
l'association des établissements de microfinance de leur État. Au
Cameroun, c'est l'Association Nationale des Établissements de
Microfinance du Cameroun (ANEM-CAM) qui est chargé de veiller sur les
intérêts des EMF. Elle a été créée le
23 mai 2003 et a pour but :
· D'assurer la défense des intérêts
collectifs des membres ;
· Organiser et gérer les services
d'intérêt commun ;
· Représenter la profession auprès des
autorités de tutelle, autorités monétaires et des
tiers ;
· Informer ses membres et le public sous réserve
du respect des dispositions de la loi sur le secret bancaire.
B. Les principaux acteurs du
secteur bancaire au Cameroun
Outre la BEAC, institut supra national qui couvre l'ensemble
de la sous région, le système bancaire camerounais comprend des
organismes publics d'épargne et de crédit tels que la Caisse
d'Épargne Postale, la Société Nationale d'Investissement
(SNI), le Crédit Foncier du Cameroun et le Fonds de Garantie de
Crédit aux PME. Elle dispose aussi d'un organisme de recouvrement (la
Société de Recouvrement des Créances du Cameroun).
Les établissements de microfinance et les banques
commerciales restent néanmoins les principaux acteurs de ce
système.
1) Les banques
commerciales
La crise économique des années 80 a fortement
affecté le secteur bancaire au Cameroun. En effet, elle a conduit
à un plan d'assainissement de 1989 à 1992 qui s'est traduit
entre autres par:
- La liquidation de certaines banques notamment la First
Investment Bank, la Banque Méridien-BIAO Cameroun et le Crédit
Agricole du Cameroun ;
- La création de la Société de
Recouvrement des Créances du Cameroun (SRC) ;
- La refondation de la BICIC et de la SGBC ;
- Les aides financières aux établissements.
Plusieurs banques ont donc été affectées
par cette crise. Cependant, de nouvelles banques ont aussi été
créées et aujourd'hui, dix banques agréées par la
COBAC opèrent sur le marché camerounais :
· Afriland First Bank : Autrefois Caisse Commune
d'Épargne et d'Investissement (CCEI), elle est composée à
80% d'actionnaires privés camerounais ;
· Amity Bank composée à 100% d'actionnaires
privés camerounais ;
· BICEC : elle a été privatisée
en 2000 au profit du groupe Natexis-Banques populaires ;
· Commercial Bank of Cameroon (CBC) : son capital
est détenu à 90% par des privés camerounais et à
10% par la coopération allemande ;
· CA SCB Cameroun : ex Crédit Lyonnais
Cameroun dont le capital était détenu à 65% par le
Crédit Lyonnais et à 35% par l'État camerounais ;
· SGBC : 74% de son capital est détenu par la
Société Générale (France) avec divers actionnaires
amis et 26% par l'Etat camerounais ;
· Union Bank of Cameroon : elle a été
créée en 1999 par le réseau CamCULL ;
· EcoBank : c'est une filière du groupe ouest
africain Ecobank S.A ;
· Citibank : elle est une filiale à 100% de
Citibank Corporation (États-Unis d'Amérique) ;
· Standard Chartered Bank : son capital est
détenu à 99% par le groupe britannique Standard Chartered.
A partir des données obtenues sur le site Internet de
la BEAC40(*) et du
classement 2006 des 30 premières banques
d'Afrique centrale41(*), nous avons élaboré un tableau
récapitulatif de ces banques. Il présente le capital de chaque
structure et leur nombre de guichet en 2004 ainsi que le classement 2006 de ces
dix banques.
Tableau n° 4 :
Récapitulatif des 10 banques camerounaises
Rang en 2006
|
Banques
|
Capital en millions F.CFA en 2004
|
Nombre de guichets en 2004
|
1
|
SGBC
|
6.250
|
16
|
2
|
BICEC
|
3.000
|
3
|
3
|
Crédit Lyonnais Cameroun (actuel CA SCB
Cameroun)
|
6.000
|
12
|
4
|
Afriland First Bank
|
4.500
|
12
|
5
|
Commercial Bank Of Cameroon
|
7.000
|
6
|
6
|
Ecobank
|
2.500
|
2
|
7
|
Standard Chartered
|
7.000
|
3
|
8
|
Amity Bank
|
4.000
|
8
|
9
|
Citibank
|
3.163
|
2
|
10
|
Union Bank Of Cameroon
|
5.000
|
5
|
Source : Auteur
Dans l'ensemble, les banques camerounaises sont plutôt
dynamiques. En effet, plusieurs d'entre elles sont présentes dans
d'autres pays de la sous région : Gabon, Congo Brazzaville, Tchad
et Guinée Équatoriale. Le Cameroun compte d'ailleurs 6
banques42(*) sur les 30
premières banques évoluant en Afrique centrale.
2) Les
établissements de microfinance
Le nombre d'EMF existant au Cameroun n'est pas connu avec
exactitude. Les données chiffrées existant proviennent pour
l'essentiel d'une part du registre des coopératives d'épargne et
de crédit, et d'autre part du processus d'agrément mené
par le MINEFI et la COBAC. Toutefois, les EMF exercent leurs activités
soit à l'intérieur d'un réseau, soit de manière
indépendante.
a- Les réseaux
d'EMF
Jean-Marie NYAMA définit le réseau comme
« Un ensemble d'établissements agréés,
animés par un même objectif et qui ont volontairement
décidé de se regrouper afin d'adopter une organisation et des
règles de fonctionnement communes »43(*). Dans le paysage de la
microfinance, les principaux réseaux d'EMF au Cameroun sont:
La CamCCUL : C'est le plus grand et le plus ancien
réseau d'EMF du pays. D'après le magazine
« Tendances »44(*) du Ministère de l'Économie et des
Finances de Juillet 2005, elle compte 168 COOPEC. C'est La CamCCUL qui a
créé la Union Bank of Cameroon en 1999 ;
Le réseau des MC2 : Il compte plus de
60 MC2 45(*) sur les 10
provinces du Cameroun. Les MC2 sont de micro banques de
développement rural créées et gérées par les
populations avec l'assistance technique de l'ONG ADAF (Appropriate Development
for Africa Foundation) et sous le parrainage d'Afriland First Bank. La
première a vu le jour en 1992;
Les Caisses Villageoises d'Épargne et de Crédit
Autogérées (CVECA) qui comptent près de 150 IMF46(*) ;
Le réseau Caisse de Base (CABA) qui compte près
de 23 institutions47(*).
Certains réseaux d'IMF sont exclusivement
dédiés aux femmes ; c'est le cas de : la Mutuelle
financière des Femmes Africaines (MUFFA Cameroun), les
Coopératives d'Épargne et de Crédit des Promotrices (CEC
PROM) ou encore SOS Women.
b- Les IMF
indépendantes
En plus de ces institutions, on observe également un
très grand dynamisme des IMF indépendantes, c'est-à-dire
non affiliées à des réseaux. Celles-ci se déploient
par le biais des agences et couvrent toutes les provinces et presque tous les
départements. Le Ministère de l'Économie et des Finances
dans son magazine « Tendances » d'avril 2005 en a
dénombré 15648(*). A la suite du Règlement CEMAC sur
l'activité de microfinance, les plus importantes parmi elles ont choisi
la 2ème catégorie, à savoir celle des IMF qui
traitent avec les non membres. Elles devraient par conséquent prendre le
statut de société anonyme. Parmi ces institutions, on peut
citer :
· Compagnie Financière de l'Estuaire
(COFINEST) ;
· Crédit Communautaire d'Afrique (CCA) ;
· Coopérative Mutuelle d'Épargne et de
Crédit d'Investissement (COMECI) ;
· Crédit du Sahel ;
· Crédit Mutuel ;
· 1st Trust ;
· Société Coopérative
d'Épargne et de Crédit du Cameroun (CEC Cameroun) ;
· La Régionale d'Épargne et de
Crédit ;
· First Investment For Financial Assistance
(FIFFA) ;
· Société Financière Africaine
(SOFINA) ;
· Etc.
Comme nous pouvons le constater, les EMF doivent non seulement
s'affronter entre elles, mais aussi relever le défi que constituent les
banques commerciales, le tout en intégrant les changements de leur
environnement juridique et politique. Dans ces conditions, l'utilisation du
marketing ne peut il pas constituer un atout majeur pour les EMF dans leur
quête perpétuelle de compétitivité ?
Chapitre 2 :
Le marketing comme facteur de compétitivité des
EMF
Par nature, les firmes sont des entités
multidimensionnelles en raison des multiples facettes que présente leur
fonctionnement. Depuis FAYOL, il est admis que ces différentes facettes
peuvent être regroupées en grandes catégories
opérationnelles appelées fonctions. D'ailleurs, FAYOL49(*) distinguait six
fonctions dans l'entreprise: la fonction technique (produire), la fonction
comptable (compter), la fonction financière (financer), la fonction de
sécurité (sécurité des biens et des personnes), la
fonction administrative (prévoir, organiser, commander, coordonner,
contrôler) et la fonction commerciale (acheter et vendre). Certains
auteurs ont remis en cause cette classification, l'estimant incomplète.
Pour Daniel SOULIÉ et Dominique ROUX50(*) par exemple, les principales fonctions de
l'entreprise sont : la comptabilité, la gestion financière,
le marketing, la gestion des ressources humaines, la gestion de la production,
le contrôle de gestion et la direction générale.
Malgré ces légères différences dans les approches,
chacune des fonctions suscitées revêt tout de même un
intérêt particulier pour l'entreprise. Cependant, dans le cadre de
notre étude, nous allons axer nos recherches sur la fonction
marketing.
Ce chapitre se subdivise donc en trois sections :
· Section 1 : Le concept de marketing
· Section 2 : L'approche du marketing dans les EMF
· Section 3 : Le marketing : un atout pour les
EMF
Section 1 :
Le concept de marketing
La fin de la seconde guerre mondiale a marqué le
début d'une nouvelle ère dans l'approche des conceptions
relatives à l'activité commerciale. Cette évolution s'est
traduite par l'apparition de la mercatique communément
désignée par le terme anglo-saxon
« marketing ». En effet, le marketing est le
résultat des changements qui se sont opérés dans la
perception de la fonction commerciale telle que présentée par
FAYOL. Pour mieux comprendre ce concept de marketing, il serait
intéressant de l'opposer aux caractères passés de la
gestion commerciale. Ce sera l'objet de la première partie de cette
section (A), nous nous intéressons ensuite au marketing bancaire (B).
A. Du commercial au marketing
1) L'évolution du
commercial au marketing
Lorsqu'on oppose la conception traditionnelle du marketing
à sa conception moderne, les différences ressortent
principalement à deux niveaux : d'une part au niveau du rôle
du marketing qui s'est accru et d'autre part au niveau de son domaine qui s'est
élargi.
a- L'accroissement du
rôle du marketing dans la gestion des entreprises
Jusque vers la fin du XIXe siècle, la
préoccupation essentielle des entreprises était la production. En
effet, non seulement les moyens modernes de production n'existaient pas ou
alors ne commençaient qu'à faire leur apparition
(révolution industrielle), mais en plus, l'essentiel des biens et
service produits par les entreprises était de première
nécessité (alimentation, habillement, outil, etc.). Il
était de ce fait beaucoup plus difficile de produire que de trouver des
débouchés. C'est pour cette raison que pendant longtemps,
l'objectif des chefs d'entreprise a été d'améliorer leurs
techniques de production et leurs méthodes d'organisation du travail.
Quant à l'activité commerciale, elle se
présentait comme l'activité de distribution d'une production
préexistante ; son problème majeur était alors
résumé dans la question « Comment vendre au mieux, dans
les meilleures conditions de prix et de
délai ? »51(*). Par conséquent, dans la hiérarchie des
valeurs sociales, l'ingénieur ou le financier étaient
placés très haut au dessus du vendeur dont l'activité
était perçue comme accessoire, mineure et peu prestigieuse.
Avec l'avènement de ce qu'on a qualifié de
société d'abondance, la vente est devenue au contraire une
préoccupation essentielle pour la plupart des entreprises. En effet, les
techniques de production ont fait de tels progrès et les capitaux sont
devenus si abondants, que la capacité de production de bon nombre
d'entreprises n'était plus que limitée par leur capacité
de vente. Les entrepreneurs ont commencé à s'apercevoir qu'il
était beaucoup plus facile de construire une usine que de
conquérir un marché.
En conséquence, d'une économie qui mettait
l'entreprise, agent de production, au centre de son environnement, on est
passé à une économie dans laquelle c'est le marché,
donc l'ensemble des consommateurs, qui est au centre de cet environnement.
Seulement, la concurrence est plus accentuée. Ces changements se sont
manifestés par un accroissement du rôle du marketing dans la
gestion de l'entreprise. Les propos de Jacques LENDREVIE et Denis LINDON
illustrent bien cette situation : « la fonction principale de
l'entreprise n'est plus de produire avec pour obligation accessoire
d'écouler sa production, mais de vendre pour continuer à
produire »52(*).
Toutefois, dans cette phase, la gestion commerciale reste encore conçue
comme une activité dominée par la gestion des ventes.
b- L'élargissement
de son domaine
Le marketing n'est pas que devenu un élément
primordial pour les entreprises. Au fil du temps, son domaine s'est aussi
élargi sur deux aspects : d'une part il a
pénétré un nombre croissant de secteurs
d'activités ; d'autre part, ses fonctions se sont étendues
et diversifiées.
En effet, c'est dans les entreprises produisant les biens de
grande consommation (alimentation, détergents, cosmétiques, etc.)
que la conception moderne du marketing est apparue et s'est imposée.
Elle s'est ensuite étendue au secteur des biens semi durables
(automobiles, meubles, électroménager, etc.) et à celui
des services destinés au grand public (banque, tourisme, disques,
livres, etc.).
De plus, l'émergence du marketing correspond à
une vision plus élargie et plus offensive de la fonction commerciale. Il
ne se borne plus à répondre à la seule question du
« comment vendre ? », c'est-à-dire à
organiser et contrôler la vente d'une production. Il intervient aussi
dans le choix des marchés cibles, et dans la conception des produits.
Donc, au lieu de tenir un simple rôle passif, qui les contraint à
se débrouiller pour écouler les biens ou les services fournis par
la production, les commerciaux ont désormais deux vocations. Ils doivent
d'abord orienter la production en fonction des attentes qu'ils
perçoivent sur le marché, et par la suite, vendre les biens ou
les services produits.
Ainsi, avec l'élargissement de la conception du
marketing, au-delà de la réalisation de la vente proprement dite,
les responsables commerciaux revendiquent aussi un rôle d'étude
(connaissance et prévision des marchés, des attentes de
consommateurs, des initiatives des concurrents...), un rôle de conception
(recherche, tests et développement de nouveaux produits), un rôle
de communication interne et externe et un rôle de contrôle et
d'administration.
2) Définitions et
missions du marketing
a- Définitions du
marketing
Même si Daniel SOULI SOULIÉ et Dominique ROUX
pensent qu'il est difficile de donner une définition précise du
marketing53(*), d'autres
auteurs se sont néanmoins essayés à cet exercice.
Éric VERNETTE le définit comme : « la
conquête méthodique et permanente, d'un marché rentable
impliquant la conception et la commercialisation d'un produit ou d'un service
conforme aux attentes des consommateurs visés »54(*). Elie COHEN55(*) quant à lui
considère le marketing à la fois comme une
spécificité fonctionnelle de la gestion (« la gestion
marketing » ou « marketing management ») et une
démarche transversale ou un état d'esprit qui devraient
être mis en application dans tous les domaines concernés par la
gestion des entreprises et des organisations. Comme « état
d'esprit », le marketing se signale par l'attention accordée
aux clients effectifs ou potentiels, et de manière globale à tous
les publics dont dépend l'entreprise. Comme domaine
spécialisé de la gestion, le marketing se caractérise par
les responsabilités qu'il prend en charge.
De ces approches, celle de LENDREVIE et LINDON nous semble la
plus adaptée aux réalités actuelles. Pour eux le marketing
est « l'ensemble des méthodes et des moyens dont dispose
une organisation pour promouvoir, dans les publics auxquels elle
s'intéresse, des comportements favorables à la réalisation
de ses propres objectifs »56(*). En effet, à travers cette définition,
l'on se rend compte que le marketing n'est pas uniquement l'apanage des
entreprises. Elle est aussi applicable aux organisations des secteurs non
marchands qui ne sont pas des entreprises, qui n'ont pas de produits à
vendre et dont l'objectif premier n'est pas de gagner de l'argent. Cette
approche inclut donc les partis politiques, les causes sociales, les
administrations, etc. Aussi, le marketing ne cible pas uniquement le
marché ou les clients, mais tous les publics, ce qui permet d'y inclure
selon le cas, les électeurs, les citoyens, les administrés, ou
toute autre catégorie de la population.
b- Missions du
marketing
D'après KOTLER et DUBOIS57(*), les missions visées
par le marketing peuvent être fonction de la situation de la demande. Ils
présentent ainsi huit situations de demande. Nous les avons
consignées dans le tableau suivant.
Tableau n° 5 : Les missions
du marketing en fonction de la situation de la demande
Situation de demande
|
Mission du marketing
|
Demande négative : loin
d'être attirés par le produit, les clients potentiels cherchent
même à l'éviter.
|
Étudier les sources de résistance et tenter
d'inverser la tendance.
|
Absence de demande : la clientèle
est ignorante du produit ou n'éprouve aucun intérêt
à son égard.
|
Démontrer les avantages procurés par le produit
en regard des besoins et centres d'intérêt de l'individu.
|
Demande latente : de nombreux clients
éprouvent un désir pour un produit qui n'existe pas encore.
|
Évaluer le marché potentiel et faciliter le
lancement des produits et services correspondants
|
Demande déclinante : les produis
sont en déclin.
|
Imaginer les moyens de relancer la demande
|
Demande irrégulière
|
Convaincre les acheteurs d'étaler leurs achats
|
Demande soutenue
|
Veiller au maintien du niveau et du rythme d'achat et mesurer
de manière continue la satisfaction
|
Demande excessive
|
Mettre en place un effort de démarketing
|
Demande indésirable
|
Décourager systématiquement leur consommation
à l'aide d'efforts de communication
|
Source : Auteur
Alors qu'il y'a une cinquantaine d'années le marketing
n'occupait qu'une place modeste de service commercial dans l'organigramme, il
s'est progressivement transformé. Il est ainsi devenu dans certaines
firmes une direction du marketing placée au même rang que la
direction de la production, des finances ou des ressources humaines. Et, en
élargissant son champ d'application, le marketing s'est progressivement
diversifié et spécialisé. En effet, selon qu'on a à
faire à des appareils électroniques ou à des services
bancaires, à des particuliers ou à des entreprises, les
méthodes et les moyens utilisés par le marketing ne sont pas les
mêmes.
B. Attitude et outils du
marketing
L'utilisation du marketing par une entreprise implique que
celle-ci utilise divers outils ou techniques. Mais avant, elle doit adopter ce
que LENDREVIE et LINDON appellent « l'attitude
marketing »58(*).
1) L'attitude marketing
« Connaître le public »,
« pour s'y adapter », « et pour
l'influencer ». C'est ces trois volets, qui pris ensembles,
caractérisent le mieux l'attitude marketing. En effet, pour
préparer une action de marketing, connaître le public grâce
aux méthodes d'étude de marché est un point de
départ et une nécessité absolue. Toutefois, si
l'entreprise veut mener cette action avec succès, elle se doit de
s'adapter à son public et parler un langage auquel il soit sensible.
Enfin, l'entreprise doit influencer son public, c'est-à-dire tenter de
modifier ses comportements dans un sens favorable à ses objectifs.
Autrement dit, l'attitude marketing consiste à placer
le client au centre de toutes les préoccupations de l'entreprise. Dans
cette optique, LENDREVIE et LINDON pensent que les responsables du marketing
dans une entreprise doivent adopter certains comportements.
a- Rester proche de sa
clientèle, intellectuellement et physiquement
Il est important pour toute firme de rester proche de sa
clientèle. Aujourd'hui, les responsables du marketing disposent d'une
variété de techniques d'études telles que les
études d'usages et d'attitudes, les panels de consommateurs, ou encore
les tests de produits et de marché. Ces techniques peuvent leur
permettre de mieux comprendre leur clientèle. Cependant, les
responsables marketing ne doivent pas oublier que ce ne sont pas les
études qui font la différence, mais l'usage que l'on en fait. Ils
doivent par conséquent éviter deux positions
extrêmes : celle qui consiste à ne pas étudier le
marché en se fiant à leur intuition ou à leur
expérience et celle qui consiste à pratiquer un marketing en
« chambre » en multipliant à l'envie les
études.
En effet, une entreprise ne peut bien comprendre un
marché que lorsqu'elle en est proche intellectuellement et physiquement.
Il s'agit donc pour elle d'aller à la rencontre des clients. Il n'y a
que de cette façon qu'elle pourra mieux appréhender les
potentialités du produit et du marché.
b- Baser ses
décisions sur des faits et non pas seulement sur des opinions
Il est dangereux pour les responsables de la firme de baser
leurs décisions sur leurs convictions personnelles ou sur des
idées préconçues. Ils doivent faire un effort permanent
pour voir le consommateur tel qu'il est et s'y adapter, plutôt que de le
voir tel qu'ils voudraient qu'il fût, en espérant que c'est lui
qui s'adaptera aux décisions de l'entreprise. En d'autres termes, les
responsables de l'entreprise doivent savoir se remettre en cause et ne pas
oublier que la vérité est détenue par les
consommateurs.
c- Surveiller constamment
la concurrence
La plupart des marchés sont saturés, or les
entreprises doivent se battre pour des parts de marché. Dans cette
optique, l'objectif de l'entreprise est double : conquérir et
fidéliser. Empêcher les clients de partir à la concurrence
est même devenu un objectif prioritaire pour beaucoup d'entreprises. Par
conséquent, celles-ci surveillent les concurrents de façon
constante, en développant des techniques de veille ou en reconstituant
leurs stratégies possibles.
d- Avoir de la
constance
Si l'attitude marketing consiste à connaître les
consommateurs pour s'y adapter et les influencer, elle doit éviter des
changements incessants des politiques de produit, de prix, de distribution ou
de communication. Les responsables marketing ne doivent pas toujours chercher
à coller au plus près à la conjoncture concurrentielle et
à l'évolution des marchés. Ils doivent savoir prendre du
recul et établir ce qui doit être pérenne dans les
stratégies. Sinon, ils risquent en fin de compte de perturber les
clients.
Toutefois, constance ne signifie pas immobilisme. Les
entreprises doivent savoir s'adapter aux mutations majeures, voire les
anticiper, mais tout en préservant la personnalité des marques.
2) Quelques outils et
techniques du marketing
Pour mener à bien son action, le responsable marketing
dispose d'une panoplie de techniques. Quelques-unes d'entre elles concernent
l'étude de marché, d'autres sont relatives à la
préparation de certaines décisions de l'entreprise et enfin,
d'autres encore concernent les moyens de communication avec le marché et
d'action sur lui. En général, ces techniques sont
utilisées en fonction des phases de la démarche marketing.
Figure n° 1 : Les phases de
la démarche marketing
Formulation des objectifs
Formulation de la stratégie
Missions de l'activité
Analyse de l'environnement interne
Analyse de l'environnement externe
Mise en oeuvre
Suivi et contrôle
Formulation du plan d'action
Études Stratégique
Opérationnel
Source : KOTLER & DUBOIS,
2000, Page 109
Ces différentes phases, LENDREVIE et LINDON les
regroupent en trois ; à chacune d'elle correspond un ensemble de
techniques. Ils distinguent ainsi le marketing d'études, le marketing
stratégique et le marketing de terrain.
Tableau n° 6 : Les
techniques selon les phases du marketing
Phase du marketing
|
Exemples de techniques
appropriées
|
1° Marketing d'études
|
· Sondages, études de motivation, panels,
études macro-économiques et environnementales, analyse des
courants socioculturels, veille concurrentielle, prévisions de vente,
tests de concepts, de produits, études d'audience des médias,
création et exploitation de bases de données...
|
· Analyse de portefeuille de marques, de produits,
d'activité...
|
· Analyse des coûts et de la rentabilité
|
2° Marketing stratégique
|
Technique de positionnement, de fixation des prix, de
stratégie de communication (création, médiaplanning,
marchés tests, modèles de simulation)...
|
3° Marketing de terrain
|
Merchandising, promotion des ventes, management des forces de
vente (recrutement, formation, stimulation)...
|
Source : LENDREVIE & LINDON,
2000, Page 18
a- Marketing
d'études
Le marketing d'études a pour but d'aider l'entreprise
à mieux connaître son marché, l'environnement dans lequel
il évolue et la concurrence. Par conséquent, il consiste en
l'analyse du marché dans toutes ses dimensions (acheteurs et
consommateurs, concurrence, environnement). C'est aussi un moyen pour
l'entreprise de mesurer l'efficacité de ses politiques marketings. Pour
ce, l'entreprise doit recourir à des études de marché.
Pour Éric VERNETTE59(*), l'étude de marché consiste en la mise
en oeuvre de techniques de collecte et d'analyse d'informations pour
répondre à une question marketing. Il existe cinq grandes
familles d'enquêtes dans le domaine du marketing.
Les enquêtes d'usage et d'attitudes (U et
A)
Elles ont pour objectif de décrire à un instant
donné, les comportements effectifs et les attitudes mentales des
consommateurs à l'égard d'un produit, d'un ensemble de produits,
ou d'une activité.
Les enquêtes répétitives :
baromètres et panels
Elles consistent à poser périodiquement les
mêmes questions ou à recueillir les mêmes informations
auprès d'un public déterminé, afin de suivre
l'évolution dans le temps de ses comportements effectifs ou mentaux. Les
baromètres et les panels en sont des exemples. Seulement, pour les
baromètres, les échantillons successifs sont constitués
d'individus différents ; alors que dans les panels, l'enquête
est menée sur un échantillon permanent.
Les études qualitatives ou « en
profondeur »
Encore appelées « études de
motivations », les études qualitatives ont
généralement pour objet de comprendre les comportements mentaux
profonds d'un public, et notamment, les besoins et les motivations. Elles se
distinguent des enquêtes quantitatives (enquêtes classiques par
questionnaire) par la plus grande complexité de leurs méthodes,
lesquelles sont inspirées des techniques de la psychologie
appliquée. Les entretiens libres, les réunions de groupe, les
méthodes projectives et l'analyse sémiologique constituent des
exemples de méthodes d'études qualitatives.
Les enquêtes en milieu industriel
Elles ne sont pas fondamentalement différentes des
enquêtes effectuées pour les produits de grande consommation.
Elles présentent néanmoins des particularités qui
résident dans les procédures d'échantillonnage, dans la
rédaction des questionnaires et dans les qualités requises aux
enquêteurs.
Les tests et les marchés -
témoins
Il s'agit des méthodes expérimentales dont
l'objet est de prévoir les réactions du marché à
des actions de marketing que l'entreprise envisage de mener. Il s'agit donc
pour l'entreprise de mettre en oeuvre ces actions à une échelle
réduite et dans des conditions plus ou moins artificielles. Le but
étant d'anticiper leurs effets sur le marché.
b- Marketing
stratégique
Le marketing stratégique recouvre les fonctions qui
précèdent la production et la mise en vente du produit. Selon
Éric VERNETTE60(*),
il a une quadruple mission :
- Le choix des marchés cibles;
- L'orientation de la création des produits à
travers l'identification des attentes prioritaires des consommateurs ;
- Le choix de la stratégie marketing pour atteindre les
objectifs ;
- La planification des actions à mettre en oeuvre.
Le marketing stratégique soulève donc une
question majeure : « comment mieux satisfaire le consommateur
que les concurrents ? ». La stratégie marketing
idéale doit permettre à l'entreprise d'obtenir un avantage
durable sur la concurrence. Pour ce, l'entreprise a le choix entre les trois
grandes stratégies de Michael PORTER : la domination globale par
les coûts, la différenciation et la concentration. Ce n'est
qu'à partir de là que l'entreprise pourra définir les
caractéristiques des différentes composantes du marketing mix,
à savoir : le produit, le prix, la publicité et
distribution. En effet, ces éléments constituent les principaux
moyens d'action de l'entreprise sur le marché.
La politique de produit : elle englobe l'ensemble des
choix relatifs : à la nature des biens et services proposés
par l'entreprise, leur positionnement par rapport aux produits concurrents,
leur combinaison en une gamme plus ou moins large, profonde et
cohérente, leur différenciation grâce à des marques
et à des conditionnements plus ou moins originaux ;
La politique de prix : elle conduit à
établir la tarification des produits offerts par l'entreprise. Celle-ci
doit tenir compte des pratiques du marché et de la concurrence, de la
réaction prévisible des consommateurs, des contraintes de la
réglementation en vigueur, et de la position concurrentielle de
l'entreprise avec les atouts et les handicaps dont elle recèle ;
La politique de publicité ou politique de
communication : elle vise à susciter dans le public des
représentations favorables de l'entreprise et de ses produits et
à stimuler la demande de ces derniers ;
La politique de distribution ou politique de place :
elle vise à assurer la présence sur le marché des produits
de l'entreprise.
c- Marketing de terrain ou
marketing opérationnel
Il correspond à toutes les opérations
post-production. En d'autres termes, sa mission est d'appliquer le plan
prévu par le marketing stratégique. Par conséquent, ses
actions sont proches du terrain : réalisation d'une campagne de
publicité, test d'un produit auprès des consommateurs, mise en
place d'une opération de promotion des ventes, suivi et
fidélisation de la clientèle, service après vente, etc.
Dans cette phase, le merchandising est très important pour l'entreprise.
En effet, si l'entreprise veut accroître les ventes ou la
rentabilité de ses produits, elle doit avoir une certaine maîtrise
des méthodes et techniques d'implantation et de présentation des
produits. Dans la même optique, une bonne gestion de la force de vente
est également essentielle.
Section 2 :
L'approche du marketing dans les EMF
La plupart des ouvrages que nous avons pu consulter
présentent un marketing surtout destiné aux entreprises
industrielles ou commerciales. Même si ce marketing peut être
adapté aussi aux entreprises de service, des réajustements
doivent être faits en ce qui concerne les entreprises du secteur
bancaire. Ceci est dû aux spécificités que présente
ce secteur par rapport aux autres.
Après avoir exposé les particularités du
marketing bancaire (A), nous présenterons le cadre conceptuel du
marketing stratégique pour les EMF (B).
A. Le marketing bancaire
Les établissements de microfinance sont habituellement
considérés comme des micros banques. La différence entre
les deux institutions se situe plus au niveau des capitaux investis qu'au
niveau des produits offerts et des objectifs visés. Les banques et les
EMF peuvent donc utiliser des politiques marketings semblables ; c'est ce
que nous appellerons le marketing bancaire. Partant des approches
générales sur le concept de marketing, nous pouvons
définir le marketing bancaire de manière
élémentaire comme l'ensemble des moyens entrepris par les banques
et autres institutions de microfinance pour satisfaire les besoins de leur
clientèle. Les produits bancaires sont assimilables à des
services. Il convient de présenter les spécificités de
leur marché avant d'en montrer les effets sur le marketing
correspondant.
1) La
spécificité du marché des produits bancaires
Si certains auteurs abordent le marketing sans faire aucune
distinction entre les produits et les services, il n'en reste pas moins que les
services sont considérés comme un secteur économique
à part entière. Dans leur ensemble, les services
présentent d'ailleurs des caractéristiques qui font qu'ils ne
peuvent pas être toujours appréhendés de la même
façon que les produits. Ceci est encore plus vrai pour les produits
bancaires. Sylvie De COUSSERGUES61(*) relève diverses spécificités au
marché des produits bancaires, tant au niveau de l'offre, qu'au niveau
de la demande.
a- L'offre des produits
bancaires
L'offre des produits bancaires est très
diversifiée ; elle va des comptes d'épargne aux
crédits accordés, en passant par les opérations de
transfert d'argent. Par rapport à celle des produits
manufacturés, cette offre présente certaines
caractéristiques :
· Les produits bancaires sont des produits
immatériels : de ce fait, ils s'apparentent plus à des
prestations de services. Ils ne sont donc pas sujets à l'usure
matérielle et le sont assez peu à l'obsolescence. D'ailleurs,
certains produits bancaires sont aussi anciens que les banques elles
mêmes. En outre, le caractère intangible des produits bancaire
rend leur appréciation plus difficile pour le consommateur. S'il peut
évaluer un appareil électroménager en le regardant, il le
fera difficilement pour les conditions d'ouverture d'un compte ;
· Les produits bancaires sont proposés directement
à la clientèle : en effet, il n'existe aucun
intermédiaire entre l'EMF qui est le producteur et les clients. Le
réseau de distribution de la banque est donc défini par
elle-même et est constitué de ses agences. Cette
particularité donne aux EMF la possibilité de donner aux clients
une certaine image de l'entreprise ; ce à travers la qualité
du service, l'accueil, ou le merchandising ;
· Les produits bancaires sont conditionnés par un
cadre juridique ou réglementaire : certaines des
caractéristiques essentielles des produits bancaires leur sont
conférées par la réglementation ; par exemple, le
taux d'intérêt des comptes d'épargne est
contrôlé par la COBAC;
· Les produits bancaires ne sont pas
protégés par des brevets : chaque produit nouvellement mis
sur le marché par une banque ou un EMF peut être
immédiatement repris par la concurrence.
b- La demande de produits
bancaires
Au niveau de la demande des produits bancaires, il existe
aussi des spécificités :
· L'hétérogénéité de
la demande : d'un client à un autre, d'une région à
une autre, les demandes de produits bancaires sont très
différentes. Un commerçant n'a pas les mêmes besoins qu'un
salarié ou qu'une entreprise. De même, en milieu rural, les
besoins ne sont pas les mêmes qu'en milieu urbain. C'est un
élément dont les EMF doivent tenir compte ;
· L'atomicité de la demande : la
clientèle des banques, du moins en ce qui concerne les petites
entreprises et les particuliers, est nombreuse et dispersée. Celle-ci ne
peut donc pas avoir un pouvoir de marchandage comme dans les autres secteurs,
notamment en matière de tarification ;
· La stabilité de la demande : l'avantage
réciproque que banquiers et clients ont à entretenir des
relations à long terme en est la principale explication. En effet, pour
les produits du type crédit, seule une relation stable entre le banquier
et ses clients peut lui permettre d'amasser des informations sur la
solvabilité de ceux-ci. En outre, la stabilité peut amener le
banquier, en raison de la confiance accumulée, à venir en aide
à son client en difficulté ;
· L'irrationalité de la demande : presque
tous les produits bancaires sont liés à
« l'argent » et en cette matière, les comportements
des agents économiques ne sont pas toujours rationnels.
2) Les
spécificités du marketing des services
Comme nous venons de le voir, le marché des produits
bancaires a des caractéristiques qui lui sont propres. Par
conséquent, le marketing bancaire présente lui aussi quelques
particularités par rapport au marketing
« classique ».
a- L'importance du
personnel en contact
Dans les EMF, le niveau de performance et de
régularité de la qualité des services dépend
beaucoup de la compétence et de la bonne volonté du personnel qui
assure le service auprès de la clientèle. Le marketing bancaire
est donc d'abord un marketing relationnel. C'est également un marketing
interne dans la mesure où l'EMF doit constamment mobiliser les
énergies non seulement du personnel en contact, mais aussi de ceux qui
en sont le soutien permanent. Tous doivent toujours être conscients des
enjeux marketings et avoir une réelle orientation client.
Le marketing des services en général et bancaire
en particulier est donc aussi organisationnel. Il est lié à
l'identité de l'entreprise, à ses valeurs, à sa culture.
Par conséquent, le marketing bancaire ne peut être cantonné
à un service marketing, car c'est l'attitude du personnel de contact par
rapport aux clients qui reflète l'image que ceux-ci se font de l'EMF. Il
relève de ce fait autant du département des ressources humaines
que de celui de l'exploitation quotidienne.
b- Une moindre
maîtrise de la qualité
Dans les entreprises industrielles, il est possible
d'effectuer un contrôle à la sortie des chaînes de
production et déterminer avec précision si les produits sont dans
les normes tolérées. C'est plus difficile pour les
établissements de microfinance. En effet, pour déceler les
failles le plus tôt possible afin de réagir rapidement, les moyens
dont ils disposent sont : les questionnaires auprès de la
clientèle pendant ou après le service, les baromètres
d'image ou encore les boîtes à suggestion.
c- Une
différenciation plus éphémère
Il n'est pas facile d'innover dans le secteur bancaire. Il
arrive quelques fois que des banques ou certains établissements de
microfinance trouvent des idées de nouveaux produits ou
d'amélioration des produits existants, mais leur mise en oeuvre est
parfois difficile et très coûteuse. En effet, elle suppose souvent
des programmes de formation du personnel concerné ou des changements de
mentalité et de comportement du personnel de contact.
De plus, dans le secteur bancaire, les produits de base sont
par définition identiques. Même s'il existe des services
différenciateurs réels, ils sont rapidement banalisés par
la concurrence qui les copie. Aussi, l'innovation dans le secteur bancaire
crée un avantage concurrentiel qui est bien souvent
éphémère, car il est très difficile de
protéger juridiquement une nouvelle idée de service.
d- La qualité des
services
Selon ZEITHAML, PARASURANAM et BERRY62(*), les consommateurs
apprécient la qualité des services en se basant sur dix
critères : la tangibilité, la fiabilité, la
rapidité, la compétence, la courtoisie, la
sécurité, l'accessibilité, la crédibilité et
l'honnêteté de l'entreprise de services, la communication et la
connaissance des consommateurs par l'entreprise de services. Ces
critères sont aussi valables pour les produits bancaires.
Par rapport aux produits manufacturés où
l'appréciation du consommateur est axée principalement sur les
attributs essentiels du produit, l'appréciation des produits bancaires
par les clients tient aussi compte des qualités humaines et
professionnelles du personnel de contact. Il est donc important pour l'EMF qui
effectue des études de satisfaction de sa clientèle d'effectuer
aussi une mesure du climat interne de sa structure et le suivi du degré
de satisfaction du personnel de contact. En effet, une forte
démotivation de ces derniers peut se traduire à court terme par
une dégradation de la qualité du service63(*).
B. Cadre conceptuel du marketing
stratégique pour les EMF
Avec la concurrence de plus en plus croissante dans le secteur
de la microfinance, certains EMF, ont commencé à
développer une approche orientée marché, donc plus
réactive aux attentes des clients. Pour Gary WOLLER64(*), l'orientation
« marché » se fonde sur le principe selon
lequel le succès est promis aux organisations qui
déterminent le lieu, les perceptions, les besoins, et les désirs
des marchés cibles et y répondent par la conception, la
communication, la tarification et la distribution d'offres adaptées et
compétitives. Elle s'oppose à l'orientation
« produit », qui caractérise la majorité des
EMF, et qui repose sur l'idée selon laquelle le succès est promis
aux organisations qui commercialisent les produits et les services dont elles
sont convaincues qu'ils sont bons pour le public.
GRAHAM et al65(*) pensent que l'adoption de l'orientation
« marché » est une étape importante pour le
secteur de la microfinance qui a toujours fonctionné sur la reproduction
de modèles ayant connu du succès dans d'autres pays. Cependant,
plusieurs des EMF qui ont opté pour cette orientation, ont limité
leur réactivité au développement de nouveaux produits
répondant aux besoins de leurs clients. D'autres par contre ont
commencé à évoluer vers une approche de marketing
stratégique.
A la suite d'une étude, deux organisations TMS
Financial et Microsave ont d'ailleurs élaboré un cadre de
marketing stratégique destiné au secteur de la microfinance. TMS
Financial est une entreprise sud-africaine de marketing disposant d'une vaste
expérience dans le marketing des services financiers. Quant à
Microsave, c'est un projet qui promeut le développement d'une approche
orientée marché et plus réactive aux besoins du client. Il
est apparu comme leader de l'industrie dans le secteur de la microfinance
orientée marché, contribuant de façon significative au
débat mondial sur l'importance d'élargir les frontières de
l'offre des services financiers aux pauvres. Microsave est également un
membre fondateur du « Product Development Taskforce », un groupe de
travail pour le développement du produit qui est coordonné par le
CGAP afin de promouvoir une approche logique et de qualité pour le
développement d'outils et de formation dans ce secteur croissant de la
microfinance.
Ainsi, pour TMS Financial et Microsave, la stratégie
marketing repose sur trois piliers : la stratégie de marque
institutionnelle, la stratégie de produits, et la stratégie de
distribution et de service à la clientèle. Ces trois piliers
reposent eux même sur l'information provenant de quatre sources :
l'analyse de la concurrence, l'analyse du marché, l'analyse de la
clientèle, l'analyse de l'environnement politique, économique,
social et technologique (PEST). Ces informations sont complétées,
selon les besoins, par une analyse ad hoc.
Figure n° 2 : Le cadre de
marketing stratégique pour IMF de Microsave et TMS Financial
Stratégies primaires
A
Stratégie de marque
institutionnelle
B
Stratégie de produits
C
Stratégie de distribution et de service
clientèle
STRATEGIE MARKETING DE L'IMF
Stratégies secondaires
Développement des attributs
Développement et Stratégie de formation et
de la marque et énoncé de
positionnement différenciation
développement du personnel
Plan de communication Marque, Slogan,
Arguments Service à la clientèle
de marque Publicitaires
Uniques (APU) et énoncé Culture orientée
client
i) Interne des avantages
ii) Externe Stratégie de prix
Développement des processus
de
distribution
Stratégie de
vente et
Identité institutionnelle
de gestion des produits Stratégie technologique
Communication institutionnelle Stratégie de
développement et relations publiques des infrastructures
Source:
microsave.org/french/relateddownloads.asp?id=22&cat_id=256&title=Marketing
1) La stratégie de
marque institutionnelle
De la marque, KOTLER et DUBOIS donnent la définition
suivante : « un nom, un terme, un signe, un symbole, un dessin,
ou toute combinaison de ces éléments servant à identifier
les biens ou les services d'un vendeur ou d'un groupe de vendeurs et à
les différencier de la concurrence »66(*). Il est donc primordial pour
toute IMF comme pour toute entreprise non seulement de disposer d'une marque,
mais aussi de l'entretenir. Le développement d'une bonne
stratégie de marque institutionnelle repose sur les
éléments suivants :
a- Le développement
et le positionnement de la marque
Dans les secteurs où la concurrence est forte, une
marque différencie une organisation ou un produit en créant une
association avec un ensemble particulier de caractéristiques et de
normes. Les attributs de la marque correspondent à
l'énoncé de ses caractéristiques, qui reflètent ou
exploitent les besoins ou les attentes du marché. Toute entreprise doit
donc adopter une marque et partant, se définir un énoncé
de positionnement. En effet, un énoncé de positionnement exprime
la façon dont l'IMF veut être perçue dans le public. Il est
différent du positionnement qui traduit de manière objective la
façon dont l'EMF est perçu par le public.
b- Le plan de communication
de marque
Le plan de communication définit les activités
nécessaires à l'établissement de la marque et à la
communication de ses attributs. La continuité et la cohérence des
messages sont nécessaires pour développer la position
souhaitée pour la marque. En outre la communication doit viser non
seulement le public, mais aussi les employés de l'IMF.
c- L'identité
institutionnelle
C'est la somme de l'expérience, de l'histoire, de la
culture, de la stratégie, de la structure et de l'apparence de l'IMF.
Elle se traduit de manière concrète par l'apparence de ses
agences, sa signalisation, et éventuellement l'uniforme de ses
employés, son papier à en-tête, etc.
d- La communication
institutionnelle et les relations publiques
La communication institutionnelle est la façon dont
l'IMF projette sa propre identité institutionnelle dans les
médias. Quant aux relations publiques, elles consistent en un effort
délibéré, planifié et soutenu visant à
établir et à maintenir une compréhension mutuelle entre
l'organisation et son public.
2) La stratégie de
produits
La stratégie de produits consiste d'une part en une
approche stratégique de développement et d'amélioration
des produits pour répondre aux besoins du marché. D'autre part,
elle consiste en des activités destinées à optimiser les
ventes d'un produit, en termes de stabilité et de rentabilité.
Elle peut revêtir quatre aspects.
a- Développement et
différenciation
Le développement et la différenciation sont des
processus continuels et permanents d'évaluation des besoins du
marché et de ses différents segments. Ces évaluations
permettent d'appuyer le développement de produits et l'innovation dans
le but de répondre à ces besoins de la façon la plus
faisable et la plus rentable possible. Pour ce, les IMF chercheront en
particulier des opportunités là où la demande n'est pas
encore comblée par la concurrence.
b- Marques, slogans,
arguments publicitaires uniques et énoncé des avantages des
produits
La stratégie de marque de produits poursuit les
mêmes objectifs que la stratégie de marque institutionnelle,
à savoir la différenciation, la garantie de qualité et de
fiabilité, et la promotion des ventes. La marque d'un produit est
d'autant plus importante que la différenciation entre les attributs des
produits est faible. De plus, il est important que l'IMF teste les perceptions
des noms/images des marques. Aussi, doit-elle effectuer des comparaisons avec
les stratégies de marque des concurrents pour s'assurer de l'absence de
tout chevauchement ou de toute source de confusion.
Un slogan est une phrase courte, toujours en relation avec le
produit, qui traduit l'essence du positionnement recherché par l'IMF.
L'argument publicitaire unique (APU) d'un produit correspond
à la sélection des différences que l'institution souhaite
communiquer au marché cible. C'est l'élément qui isole un
produit de ceux de la concurrence et qui peut influencer le choix des clients
potentiels. L'APU doit être aussi tangible et aussi concret que possible.
Il ne doit pas être vague et surtout, il ne doit pas être
trompeur.
L'énoncé des avantages est un
élément central de l'effort de vente. L''IMF doit donc lister les
attributs clés du produit et de les traduire en avantages pour le
client. En effet, l'institution doit garder à l'esprit que le client
n'achète pas des produits ou des services, mais les avantages ou la
valeur qu'il espère tirer de ces produits et services.
c- Stratégie de
prix
Il existe différents systèmes de tarification
pour les EMF. Entre autres, nous pouvons citer les méthodes
fondées sur les coûts dont le prix se base sur le coût du
produit majoré d'une marge de profit. Il existe aussi les
méthodes fondées sur la concurrence et les méthodes
fondées sur la demande. Pour ces dernières, les prix reposent sur
une évaluation de la valeur du produit pour le client.
d- Stratégie de
vente
Pour une IMF, la stratégie de vente dépend de
ses produits et de son marché. Ce sont ces deux éléments
qui déterminent l'équilibre entre la stratégie
« pull » qui consiste à attirer les clients vers le
produit et la stratégie « push » qui consiste
à pousser le produit vers le consommateur.
3) La stratégie de
distribution et de service clientèle
La stratégie de distribution et de service
clientèle peut se décliner en quatre principales
stratégies.
a- Stratégie de
formation et de développement du personnel
Les employés d'une IMF constituent son atout majeur. En
effet, ils constituent son canal de distribution le moins coûteux et le
plus efficace. Chaque employé de l'IMF doit savoir que son acte est un
acte de marketing dont dépend le succès de l'entreprise. Une IMF
doit donc passer en revue chaque étape, depuis la façon dont le
réceptionniste répond au téléphone jusqu'au
formulaire d'opération, et se demander comment améliorer chacun
de ces éléments pour attirer et retenir davantage de clients. En
d'autres termes, l'IMF doit accorder une attention particulière à
son personnel et essayer d'optimiser ses performances à travers la mise
en place d'un programme bien structuré de développement des
ressources humaines et la mise en oeuvre de programmes d'incitation
transparents et justes.
b- Développement des
processus de distribution
La stratégie de développement des processus de
distribution se présente en cinq grandes lignes :
· La définition et le contrôle des objectifs
de performance ;
· La surveillance des signes de tension tels que les
longues files d'attente, un nombre décroissants de nouveaux clients,
l'augmentation du nombre de plaintes pour les clients, etc. ;
· La recherche de gains rapides et peu coûteux tels
que les ajustements mineurs pour réduire les temps de traitement, la
redéfinition des descriptions des postes ou des aménagements
apportés aux infrastructures physiques ;
· L'amélioration des sources
d'informations par des enquêtes de satisfaction de la
clientèle, des enquêtes sur les départs des clients et des
boîtes à idées ou par des évaluations internes ou
externes ;
· L'étude des processus existants par la
cartographie des processus et/ou le calcul des coûts par
activité.
c- Stratégie
technologique
La technologie doit occuper une place de choix dans la
stratégie de toute IMF moderne. Elle doit rester à l'affût
des nouvelles solutions technologiques. Toutefois, ces solutions doivent
être soumises à une analyse rigoureuse des risques et du rapport
coût - bénéfice.
d- Stratégie de
développement des infrastructures
Le développement des infrastructures s'entend au sens
de l'amélioration de l'accès du marché cible aux produits
financiers de l'EMF. Cette stratégie est donc une composante importante
du plan de développement de toute IMF visant la croissance et
l'expansion. Elle repose sur l'analyse d'éléments aussi
variés que les infrastructures, le profil économique de la
région, la présence des concurrents, etc.
Section 3 :
Le marketing : un atout pour les EMF
Si le marketing a déjà trouvé sa place
dans les grandes entreprises, ce n'est pas encore le cas dans les plus petites,
notamment dans les EMF. En effet, dans la plupart des grandes firmes, la
fonction marketing a été départementalisée (vente,
distribution, conception, etc.), tandis que les petites ont conservé une
activité centralisée autour du dirigeant, parfois secondé
d'un conseiller ou d'un commercial. Pourtant, même si leur
démarche reste souvent très informelle, beaucoup de petites
entreprises cherchent à identifier les clients potentiels, à
fidéliser la clientèle en satisfaisant les besoins et parfois
à l'étendre. C'est le cas des EMF, même si la faiblesse des
ressources financières ne permet pas à leurs dirigeants
d'amplifier le rôle du marketing comme c'est le cas dans les grandes
entreprises. Cependant, la question qui importe porte plutôt sur l'impact
du marketing sur l'avantage concurrentiel et la performance des EMF. Nous nous
intéresserons donc aux avantages que pourraient tirer les EMF de
l'utilisation du marketing (A) avant d'aborder son impact sur la
compétitivité (B).
A. Les avantages de l'utilisation
du marketing par les EMF
Le marketing, dans son utilisation, peut revêtir divers
intérêts pour les EMF. Daniel SOULIÉ et Dominique ROUX
résument bien ces intérêts lorsqu'ils déclarent que
la fonction marketing peut être non seulement un outil de gestion
courante, mais aussi un élément essentiel de la stratégie
de toute entreprise67(*).
1) Le marketing : un
outil de gestion courante
Sous son appellation traditionnelle de fonction commerciale,
le marketing se limitait à assurer la distribution de quelques produits
de grande consommation. De nos jours, toutes les entreprises y ont recours, que
ce soit les entreprises de biens, de services, ou de produits industriels. Le
fait que cette fonction ait évolué pour devenir une discipline
que SOULIÉ et ROUX qualifient de scientifique y est pour quelque chose.
Ainsi, via ses divers outils, le marketing est devenu un
élément primordial de la gestion courante de toute entreprise.
Cette importance peut se manifester dans divers aspects
a- Le service à la
clientèle
Les techniques de collecte d'informations du marketing ont
pour but de permettre à l'EMF de rassembler des données non
seulement sur ses concurrents et sur l'environnement dans lequel il
évolue, mais aussi et surtout sur ses clients. Ces données
peuvent permettre aux EMF de mieux comprendre le comportement des consommateurs
et ainsi d'adapter leur attitude marketing. Car comme LENDREVIE et LINDON
l'affirment : « De tous les publics auxquels s'intéresse
une entreprise, le plus important est souvent celui des consommateurs ou des
acheteurs potentiels finals de ses produits, puisque ce sont eux qui, en
définitive, la font vivre »68(*). Toute entreprise se doit donc de les connaître
au mieux pour pouvoir agir sur eux efficacement. Par conséquent, un
marketing bien organisé doit influencer de manière positive le
comportement des employés et notamment du personnel de contact
vis-à-vis de la clientèle.
Le service à la clientèle est d'autant plus
important qu'il est, selon GRAHAM et al.69(*), un des facteurs essentiels de fidélisation de
la clientèle. C'est aussi l'un des aspects opérationnels les plus
faciles et les moins coûteux à améliorer pour les IMF.
b- Relever la
concurrence
Relever la concurrence est un défi quotidien pour les
EMF. A travers le mix-marketing, et plus particulièrement la politique
de communication, les EMF peuvent faire mieux connaître leur produit,
leur marque, et surtout leur structure et les différencier de ceux de
leurs rivaux. Aussi, d'autres éléments, tels que la promotion des
ventes, ou le sponsoring sont d'excellents moyens pour les EMF de s'affirmer
auprès du public.
Elaborer une stratégie de veille concurrentielle, peut
également permettre à un EMF de faire face à la
concurrence. En effet, il peut ainsi surveiller, les actions entreprises par
les autres établissements. Ceci lui donnera la possibilité de
réagir rapidement ou alors de reconstituer et de reproduire celles des
stratégies des concurrents qui se seront avérées
efficaces.
2) Le marketing : un
élément essentiel de la stratégie de l'entreprise
Éric VERNETTE définit la stratégie comme
« un mouvement d'ensemble opéré par une entreprise en
vue d'atteindre un objectif fixé à l'avance »70(*). Pour cet auteur, les
objectifs des entreprises privées oscillent entre deux grandes
catégories : d'une part, développer les ventes ;
c'est-à-dire accroître les parts de marché ou augmenter le
chiffre d'affaires, et d'autre part maximiser le résultat financier
c'est-à-dire préserver l'indépendance financière ou
accroître le revenu des actionnaires. Dans la réalisation de ces
objectifs, le marketing peut constituer un atout essentiel pour les
responsables des EMF.
En effet, comme la stratégie globale de l'entreprise,
le marketing stratégique s'inscrit dans une perspective de long terme.
Et si au départ, le marketing était dans une situation de
subordination dans le temps par rapport à la stratégie, il se
trouve désormais dans une situation de conflit ou de coopération.
Tout dépend des circonstances. Selon CHIROUZE71(*), il peut exister des conflits
éventuels en matière de pouvoirs dans l'entreprise. Cette
opposition peut également s'étendre aux décisions
relatives au marché et à la concurrence, deux des principaux
émetteurs de l'environnement de l'entreprise.
Quant à la relation de coopération, elle
résulte d'abord du fait que le marketing aide à la collecte des
informations nécessaires à la veille permanente. De plus, le
marketing contribue également à fournir la stratégie en
informations dont elle a besoin pour ses choix
« stratégiques » : domaines d'activités,
segments et allocations des ressources en vue d'atteindre les objectifs
fixés. En d'autres termes, le marketing a un rôle fondamental dans
le gros besoin en informations de celle-ci.
En outre, comme l'affirme CHIROUZE, « A moins qu'il
soit le directeur général de l'entreprise ou qu'il appartienne
à l'équipe dirigeante, l'homme de marketing n'intervient donc
qu'en tant que conseiller et fournisseur d'informations
utiles »72(*).
Ces propos justifient bien la conception selon laquelle le marketing constitue
une aide précieuse aux décideurs. Cette aide peut être
perçue au niveau des buts, des missions et au niveau du
métier.
a- Les buts
Les buts sont des intentions, des préférences
qui sous-tendent l'action. Ils expriment les aspirations
générales de l'entreprise. Ces aspirations peuvent être par
exemple : la volonté de survivre, celle de rester
indépendant financièrement, ou la volonté de devenir le
leader. Dans une entreprise, les buts sont généralement
multiples, évolutifs et parfois conflictuels. C'est la raison pour
laquelle, une fois qu'ils sont mis en évidence, il faut procéder
à une hiérarchisation afin de déterminer les
priorités. Seulement, cette hiérarchisation n'est pas facile, et
c'est à ce niveau qu'intervient le marketing. En effet, que ce soit dans
l'étude des motivations des dirigeants ou dans celle de l'environnement,
les techniques d'études utilisées en marketing peuvent rendre de
nombreux services.
b- Les missions
La mission d'une entreprise désigne sa vocation, sa
raison d'être dans l'accomplissement d'une tâche spécifique
au sein de son environnement. Selon CHIROUZE73(*), pour définir la mission d'une entreprise, le
moyen le plus simple est de répondre aux questions suivantes :
« A quoi sert l'entreprise ? », « Quelle est
sa fonction économique ? », « Quels types de
besoins satisfait-elle ? », « Quels types de services
rend-elle aux utilisateurs ? ». Or, l'homme de marketing peut,
grâce à ses outils, trouver des réponses à ces
questions et donc déterminer les missions d'une firme.
c- Le métier
Définir le métier d'une entreprise revient
à décrire son savoir-faire, ses compétences distinctives
dans tous les domaines, qu'ils soient technologiques, commerciaux, logistiques,
financiers, sociaux ou administratifs. Le métier peut donc être
appréhendé sous divers angles ; tout dépend de la
dimension que l'on met en valeur. Certains privilégieront la dimension
technologique, d'autres la clientèle servie et d'autres encore
préfèreront mettre en avant le produit et les services
proposés. Par conséquent, l'homme de marketing a, a fortiori, un
rôle majeur à jouer dans la définition correcte et
objective du métier réel de l'entreprise. A cet effet, deux
études lui seront d'un grand secours :
L'étude de l'organigramme et des niveaux
hiérarchiques de l'entreprise : chaque fonction dans l'entreprise
peut être à l'origine d'une compétence particulière
et la structure d'une entreprise et sa culture reflètent sa
stratégie ;
L'étude de la concurrence : même si
à ce stade il est possible qu'elle soit mal identifiée, elle
permettra tout de même de déceler les compétences
distinctives, les spécificités et les particularités de
l'entreprise par rapport à ses adversaires. Elle lui permettra
également de mesurer l'écart entre le métier réel
et le métier entendu par comparaison avec les compétences des
concurrents les plus performants.
B. L'impact sur la
performance
De part sa définition et ses objectifs (satisfaire les
besoins de la clientèle), il semble tout à fait normal de
soutenir que le marketing peut constituer un facteur de
compétitivité pour les EMF. L'impact du marketing peut être
apprécié à deux niveaux : au niveau de l'entreprise
proprement dite et au niveau de la clientèle. Pour Marion POLGE74(*), cet impact en petite
entreprise est surtout fonction de la définition donnée au
marketing par le dirigeant.
1) Au niveau de la
clientèle
Comme nous l'avons développé supra, le marketing
place le client au centre de toutes ses préoccupations. Partant, il
semble donc normal que celui-ci ait une influence directe sur la
clientèle de l'entreprise. Ainsi, d'après Gary WOLLER75(*), des études ont
révélé qu'il existe des corrélations positives
entre l'orientation « marché » et certaines
variables organisationnelles telles que le service à la clientèle
et la fidélisation de la clientèle. En effet, pour GRAHAM et al.
la stratégie de marque institutionnelle par exemple peut inciter le
client à choisir les produits de l'entreprise et non ceux des
concurrents. Cela donne en retour la possibilité au client de
développer une loyauté solide et durable à l'égard
de l'EMF ; il devient alors un client fidèle et de valeur.
2) Au niveau de
l'entreprise
Le marketing peut également avoir une influence sur les
performances de l'entreprise proprement dite. En effet, toujours d'après
Gary WOLLER76(*), sur 48
études menées sur la relation entre l'orientation
« marché » et la performance institutionnelle, 44
ont révélé une relation positive entre l'orientation
« marché » et au moins un indicateur de performance
institutionnelle. Le marketing a donc une influence sur des
éléments tels que la rentabilité, le chiffre d'affaires,
la part de marché ou le succès des innovations.
Ces différents chiffres justifient donc la position de
MENDELSSOHN77(*) qui
plaide pour la mise en place de la stratégie marketing quelle que soit
la taille de l'entreprise.
3) Le rôle du
dirigeant
La relation entre marketing et compétitivité
peut suivre deux évolutions selon POLGE78(*); tout dépend du
dirigeant.
Celui-ci peut minimiser le rôle du marketing et
chercher uniquement à maintenir la stabilité organisationnelle.
Dans ce cas, le marketing sera quasiment assimilé à la gestion
commerciale et il sera plutôt défini comme un moyen de
repérer la clientèle. Quant à l'avantage concurrentiel,
l'entreprise le puisera dans sa capacité organisationnelle bâtie
sur son savoir faire.
Le dirigeant de la petite entreprise peut également
choisir de donner une position dominante au marketing dans l'avantage
concurrentiel. Le marketing sera défini ici comme « une source
d'information (marketing informationnel et relationnel) permettant de mener une
réflexion sur les choix stratégiques (marketing
stratégique) et de valoriser la capacité ainsi
développée (marketing opérationnel) »79(*).
Dans cette première partie nous avons essayé de
préciser les concepts de compétitivité et de marketing.
Dans le même temps, nous essayions de ramener ces notions au secteur de
la microfinance qui constitue notre cadre de recherche. Au final nous pouvons
tirer un certain nombre de conclusions :
Être compétitif revient à affronter la
concurrence et donc à viser la pérennité ;
Pour se comparer à ses concurrents, l'entreprise peut
se servir des indicateurs tels que la part de marché ou les ratios de
marge, de productivité et de rentabilité ;
Le secteur de la microfinance au Cameroun est
extrêmement concurrentiel mais offre encore de larges
possibilités en termes de marché;
Le marketing place le client au centre de son action et
n'agit que dans l'intérêt de l'entreprise;
Les outils et techniques du marketing sont variés et
peuvent servir à l'entreprise ;
Le marketing bancaire est légèrement
différent du marketing classique ;
Le marketing a une influence sur la performance de
l'entreprise.
De ce fait, nous pensons que le marketing peut
réellement booster les performances des IMF ; à condition
qu'elles veuillent la développer. C'est ce que nous essayerons de
montrer dans la deuxième partie en prenant comme exemple un
établissement de microfinance de la place : le Crédit
Mutuel.
2e Partie :
Evaluation de la fonction marketing au Crédit
Mutuel
Dans cette deuxième partie, nous allons nous
intéresser dans un premier temps à l'EMF qui nous a servi de
cadre empirique pour tester les hypothèses émises dans notre
problématique ; à savoir le Crédit Mutuel. Nous
analyserons en particulier l'organisation et le fonctionnement de sa direction
commerciale. Nous nous en servirons dans un second temps pour faire des
propositions en vue de l'amélioration de cette direction.
Chapitre 3 :
Présentation du Crédit Mutuel
Afin de mener à bien notre étude de l'influence
du marketing sur la compétitivité des IMF, nous avons
effectué un stage de trois mois au sein d'un établissement de la
place : le Crédit Mutuel. Par conséquent, dans ce chapitre,
nous allons faire une présentation de cette structure qui nous a servi
de cadre empirique.
Ce chapitre se subdivise donc en trois sections :
· Section 1 : Historique, organisation et
fonctionnement du Crédit Mutuel
· Section 2 : Le Crédit Mutuel : un EMF en
pleine expansion
· Section 3 : Le Crédit Mutuel et la fonction
marketing
Section 1 : Historique, organisation
et fonctionnement du Crédit Mutuel
A. Historique
Le Crédit Mutuel a été créé
à Douala le 2 novembre 1996 à l'issue de son assemblée
générale constitutive tenue à l'hôtel SAWA. Le
démarrage de ses activités n'est cependant effectif que le que le
2 avril 1997.
Le Crédit Mutuel est une société
coopérative d'épargne / crédit et de gestion du patrimoine
financier régie par la loi n° 92/006 du 14 août 1992 et le
décret d'application n° 92/455/PM du 23 novembre 1992. Cette loi a
été complétée par la loi n° 98/009 du
1er juillet 1998 et son décret d'application du 9 septembre
1998 fixant les modalités d'exercice des activités des
institutions de microfinance.
Dirigé depuis sa création par Mr Joseph NJEUNOU,
le Crédit Mutuel est selon le règlement COBAC, un
établissement de Microfinance de 2e catégorie. Elle
traite avec les membres et les non membres. En outre son capital variable
s'élève à FCFA 300 millions. Son agrément COBAC
obtenu sur décision D-2001/77 de la COBAC du 1er juillet 2001
fait du Crédit Mutuel l'un des établissements de microfinance
respectant toutes les normes mis en place par l'autorité bancaire de la
sous région Afrique Centrale. Le logo, le slogan et le réseau de
relations sont d'autres indicateurs sur la nature réelle du
Crédit Mutuel.
1) Le logo et le
slogan
Le logo du Crédit Mutuel représente une
clé (Voir Annexe).
Quant à son slogan, il se formule comme suit :
« Le Crédit Mutuel, C'est la clé du
succès ! » (Voir Annexe). A travers ces deux
éléments, le Crédit Mutuel veut faire comprendre à
son environnement et notamment les clients, qu'il est l'unique
établissement d'épargne et de crédit en mesure de les
assister dans leurs projets. Autrement dit, il veut apparaître
auprès du public comme la meilleure solution à tous les
problèmes financiers et de gestion du patrimoine auxquels il pourrait
faire face.
Au vu de la concurrence qui existe dans le secteur de la
microfinance, le logo et le slogan choisis par le Crédit Mutuel ont
simplement comme objectif de présenter le Crédit Mutuel comme
l'EMF de référence.
2) Le réseau de
relations
Le Crédit Mutuel a établi une relation de
partenariat avec certaines institutions de la place. Dans le domaine bancaire,
son principal partenaire est la CBC Bank. Il travaille aussi, dans une moindre
mesure avec Afriland First Bank et Amity Bank. De plus, afin de diversifier ses
produits, le Crédit Mutuel collabore également avec l'assureur
Activa, et avec Western Union, un opérateur international
évoluant dans le secteur du transfert rapide d'argent.
Le Crédit Mutuel s'est donc construit, dans son
environnement économique, un véritable réseau de
relations. Toutefois, il faut préciser que le partenariat établi
avec les banques a contribué à faire du Crédit Mutuel le
« Meilleur Établissement de Microfinance » au
Cameroun en 2004. Ce titre lui a été décerné par la
Commission d'Excellence Africaine. Ce n'est qu'en 2005 que les partenariats
avec Western Union et Activa seront établis.
B. Organisation et
fonctionnement
En vue de s'adapter aux changements qui se sont
effectués dans l'entreprise notamment à l'extension de son
réseau d'agences, le Crédit Mutuel a entamé depuis
quelques mois une restructuration en son sein. Son activité reste
néanmoins articulée autour d'un certain nombre d'organes et de
services. Il s'agit : de la direction générale, du
département du contrôle interne, du service juridique et
administratif, des moyens généraux, de la cellule informatique,
de la trésorerie générale, du service comptable et fiscal,
du responsable réseau Western Union et du service commercial.
1) La direction
générale
Elle est composée du directeur général,
d'une secrétaire et depuis peu d'un directeur général
adjoint. Elle est chargée de prendre toutes les décisions
stratégiques pour l'entreprise telles que le choix des partenaires,
l'implantation de nouvelles agences, etc. Elle est aussi impliquée dans
des décisions opérationnelles, en particulier celles qui
concernent l'octroi de crédit. C'est également la direction
générale qui remplit les tâches relatives à la
fonction de ressources humaines : recrutement du personnel, promotion,
motivation, licenciement, sanctions disciplinaires, et autres.
2) Le département
du contrôle interne
Il veille au respect des règles et procédures
mises en place au Crédit Mutuel. Comme son intitulé l'indique, il
est chargé du contrôle du personnel, tant dans son comportement et
son accoutrement que dans l'exécution de ses tâches quotidiennes.
Par exemple, les membres du département du contrôle interne
peuvent effectuer des vérifications inopinées par rapport
à la tenue vestimentaire du personnel, à leur ponctualité
ou encore à leur attitude vis-à-vis de la clientèle. Ils
ont aussi l'obligation de s'assurer que les écritures comptables
passées par les caissiers, les chefs d'agence ou le back office sont
correctes et conformes aux procédures en vigueur dans l'entreprise. Ils
suppléent également les chefs d'agence en cas
d'indisponibilité de ceux-ci.
Enfin, le département du contrôle interne doit
s'assurer de la conformité de l'enregistrement des opérations
Western Union, puis de leur concordance avec les comptes miroirs à
travers les relevés bancaires fournis par l'agent du Crédit
Mutuel : la CBC Bank.
3) Le service juridique et
administratif
Le service juridique et administratif a comme principale
mission le suivi des créances sur le terrain. En cas de non
remboursement d'un crédit, il doit prendre toutes les mesures
nécessaires pour le recouvrement de la créance. Il est
composé d'un directeur du département juridique et administratif
et d'un responsable de la cellule juridique.
4) Les moyens
généraux
Le rôle du responsable des moyens généraux
est d'approvisionner chaque service ou chaque agence en matériels ou
matériaux nécessaires à son bon fonctionnement. C'est
également lui qui est interpellé en cas de problème
technique : ampoule grillée, portière défaillante,
photocopieuse en panne, etc.
5) La cellule
informatique
Le logiciel de gestion utilisé par le Crédit
Mutuel est NETSOFT BANK. La cellule informatique, qui en fait n'est
constituée que d'une seule personne pour l'instant, a pour objectif
d'assister les employés dans l'utilisation de ce logiciel. Elle les
vient en aide en cas de difficultés et intervient aussi pour
régler les éventuels dysfonctionnements. La cellule informatique
effectue aussi l'initiation du personnel à l'utilisation du logiciel
NETSOFT BANK et à ses éventuelles mises à jour.
6) La trésorerie
générale
Le trésorier général doit, à
travers des prévisions, s'assurer que chacune des agences dispose de
liquidités suffisantes pour satisfaire la clientèle. Il est
chargé de l'approvisionnement hebdomadaire de celles-ci. Son rôle
n'est pas seulement d'approvisionner, il peut aussi effectuer des retraits si
une agence dépasse le quota de liquidités qui lui est
alloué.
7) Le service comptable et
fiscal
Il effectue toutes les opérations relatives à la
comptabilité et à la fiscalité. C'est lui qui est
chargé entre autres :
Ø Du règlement des fournisseurs ;
Ø Du nivellement des comptes de commissions et des comptes
d'attente ;
Ø Du contrôle de la comptabilité des
agences ;
Ø Du règlement de la TVA ;
Ø De l'élaboration des divers tableaux
d'amortissement ;
Ø Du suivi et du paiement des loyers, des baux, des
assurances des véhicules, etc.
8) Le responsable
réseau Western Union
Il est chargé de la coordination des opérations
Western Union sur l'ensemble du réseau. Il en centralise les rapports
journaliers, hebdomadaires et mensuels d'activités. Ces rapports lui
permettent d'assurer la confrontation des données qui y sont contenues
avec celles des rapports d'activité et des règlements Western
Union.
9) Le service
commercial
Il a pour objectif de vendre l'image de la structure et
d'accroître son portefeuille de clients. C'est le service qui nous
intéresse dans le cadre de notre étude. Nous y reviendrons plus
amplement dans la troisième section de ce chapitre.
Section 2 :
Le Crédit Mutuel : un EMF en pleine expansion
La distinction de « Meilleur établissement de
microfinance » obtenue en 2004 par le Crédit Mutuel n'est que
l'aboutissement de tous les efforts consentis par celui-ci dans le
développement de ses produits et le rapprochement avec sa
clientèle.
A. La diversification de ses
produits
Le Crédit Mutuel est une société
coopérative d'épargne/crédit et de gestion du patrimoine
financier ; à ce titre, il offre une certaine variété
de produits. Nous pouvons distinguer les produits relatifs à
l'épargne/crédit des autres types des produits.
1) Les produits relatifs
à l'épargne/crédit
Il s'agit essentiellement des différents types de
comptes ; à savoir le compte d'épargne, le compte sur
livret, le compte chèque des particuliers et fonctionnaires et le compte
courant d'affaires.
a- Le compte sur
livret
Le compte sur livret est un compte d'épargne autant
pour personnes physiques que pour association. Il permet donc aux uns et aux
autres d'épargner régulièrement afin de faire fructifier
leurs économies. Le taux d'intérêt que produit ce compte
est de 6%. Lesdits intérêts sont versés deux fois dans
l'année, le 2 janvier et le 1er juillet.
Le compte sur livret présente deux principaux
avantages. Le premier est que la possibilité est donnée aux
titulaires de ce compte d'effectuer leurs opérations de retrait et de
versement dans toutes les agences du Crédit Mutuel. Ce qui veut dire que
même si un client ouvre son compte dans l'une des agences du
Crédit Mutuel à Douala, il peut effectuer ses transactions dans
toutes les agences du Crédit Mutuel au Cameroun. Toutefois, pour les
retraits effectués en dehors de la ville où le compte est
établi, il est procédé à un
prélèvement de F.CFA 1800 dans le compte du client.
Le deuxième avantage qu'offre le compte sur livret
réside dans la souplesse de ses conditions d'ouverture. Pour les
personnes physiques, les éléments requis sont : une
photocopie de la pièce d'identité en cours de validité,
deux photos 4 x 4, et un versement initial de F.CFA 30.000.
Pour les associations, sont nécessaires : un
procès verbal de l'assemblée générale
désignant les signataires, des copies de la pièce
d'identité en cours de validité de chaque signataire, deux photos
4 x 4 de chaque signataire, un plan de localisation de l'association et un
versement initial de F.CFA 35.000.
b- Le compte chèque
des particuliers et fonctionnaires
C'est un compte destiné aux ménages, aux
travailleurs, aux commerçants individuels, aux artisans et aux
professions libérales. En effet, par rapport aux titulaires du compte
sur livret, ceux du compte chèque pour particuliers et fonctionnaires
ont droit aux découverts et aux facilités de caisse. Ils peuvent
également bénéficier des crédits scolaires
remboursables en 10 mois, des crédits petits équipements
remboursables en 24 mois, des crédits épargne-logement
remboursables en 60 mois, des crédits sociaux et des découverts
permanents automatiques jusqu'à 50% de la quotité disponible.
Comme le compte sur livret, les conditions d'ouverture du
compte chèque des particuliers et fonctionnaires sont plutôt
souples. Le versement initial s'élève à F.CFA 50.000. En
outre les postulants doivent fournir une photo 4 x 4, une photocopie de la
pièce d'identité en cours de validité et une attestation
de non redevance ou le dernier bulletin de paie.
c- Le compte courant
d'affaires
Il convient surtout aux hommes d'affaires, PME/PMI, GIC,
sociétés anonymes à responsabilité limitée,
sociétés anonymes, établissements commerciaux et certains
organismes. Les titulaires d'un compte courant d'affaires ont droit aux
découverts et facilités de caisse. Ils peuvent également
bénéficier du soutien du Crédit Mutuel dans le financement
de leurs micro-projets ou de leurs besoins réels en fonds de
roulement.
Pour ouvrir un compte d'affaires courant, les clients doivent
se procurer et mettre à la disposition du Crédit Mutuel :
les statuts et les procès verbaux de l'assemblée
générale désignant les signataires, le registre de
commerce et la carte de contribuable, un titre de patente en cours de
validité, une copie de la carte nationale d'identité de chaque
signataire autorisé, un plan de localisation et une quittance d'eau ou
d'électricité au nom de la société. Le versement
initial pour tout compte courant d'affaires d'élève à
F.CFA 150.000.
Les frais d'ouvertures des différents comptes sont de
F.CFA 5.000 ; ils sont inclus dans le versement initial.
2) Les autres produits
En dehors, des comptes le Crédit Mutuel propose
d'autres produits à sa clientèle. Il s'agit : des bons de
caisse, des chèques de voyage et billets en Euro, de la gestion du
patrimoine financier et des transferts rapides d'argent.
a- Le bon de caisse
Le bon de caisse est une formule de placement dont le taux de
rémunération varie selon le montant et la durée. Il y'a
émission d'un titre (bon), à la souscription. Les
intérêts précomptés (servis dès la
souscription) sont exempts d'impôts. Le montant minimum pour la
souscription d'un bon de caisse au Crédit Mutuel est de F.CFA
500.000 ; la durée minimale est de six mois. Quant au taux de
placement, il est négociable.
b- Les chèques de
voyage et les billets en Euro
Le Crédit Mutuel a prévu, pour les
commerçants et les hommes d'affaires opérant sur les
marchés étrangers, des chèques de voyage et des billets en
Euro. La seule condition requise pour bénéficier de ce service
est d'être un client de l'entreprise.
c- La gestion du
patrimoine financier
Autant il existe des agences immobilières pour la
gestion du patrimoine immobilier, autant il est possible de confier la gestion
de son patrimoine financier à des spécialistes. Le Crédit
Mutuel peut mettre à la disposition des clients qui le désirent
une équipe de professionnels pour la gestion de leurs placements
à terme dans les banques classiques, leurs titres ou actions dans les
sociétés, leurs titres de trésor émis par le
gouvernement camerounais, ou leurs polices d'assurance-vie.
d- Le transfert
d'argent
Le Crédit Mutuel a développé un
système de transfert d'argent au niveau national. Les Dispositions
à Payer (DAP), puisqu'il s'agit d'eux, s'effectuent à travers le
réseau d'agences et sont réservés exclusivement aux
clients.
Toutefois, dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique
de diversification du portefeuille d'activités décidée au
début de l'exercice 2005, la direction générale du
Crédit Mutuel a initié un contrat relatif à la fourniture
d'un service de transfert de fonds sur le plan national et international. C'est
ainsi que la signature du contrat de sous agence Crédit Mutuel/CBC Bank
a marqué l'intégration du Crédit Mutuel au sein du
réseau mondial Western Union. Grâce à ce contrat, le
Crédit Mutuel offre désormais à ses clients la
possibilité d'envoyer et de recevoir de l'argent à
l'échelle nationale et internationale.
B. Le développement de ses
agences
A sa création en 1996, le Crédit Mutuel ne
comptait qu'une seule agence, l'agence dit du Carrefour Anatole à
Douala. Aujourd'hui, il en compte treize. En effet, entre temps, il a connu la
création à Douala de l'agence du Marché Mboppi en 1998 et
de l'agence du Marché Nkolouloun en 2000. Les agences du Marché
Central à Yaoundé et d'Akwa à Douala verront le jour
respectivement en 2003 et en 2004. Au courant de l'année 2005, le nombre
d'agences du Crédit Mutuel va littéralement doubler. De cinq
agences, il va passer à dix. Les agences créées sont
celles du Marché A à Bafoussam, du Marché Central, de
Madagascar et du Marché des Femmes à Douala, et enfin, l'agence
de Biyem-Assi à Yaoundé. Les agences de Madagascar et de Tsinga
à Yaoundé et l'agence de PK8 à Douala qui ont
été inaugurées en 2006 ont porté le réseau
d'agences du Crédit Mutuel à treize.
Afin de s'assurer une certaine image auprès du public,
les locaux de toutes les agences du Crédit Mutuel se présentent
quasiment de la même façon. En outre, chacune des agences est
composée : du front office, du back office, d'un chef d'agence, et
d'un gestionnaire de crédit.
1) Le Front office
Lorsqu'on parle de front office, on fait allusion au personnel
qui est au contact direct de la clientèle. Il s'agit donc : du
guichet, de l'ouverture de compte, de la caisse et de la caisse Western
Union.
a- Le guichet
C'est vers le guichet que s'oriente tout client qui
désire effectuer un retrait dans son compte. Le personnel qui s'y trouve
vérifie d'abord que le compte dispose de provisions suffisantes pour
cette opération avant de l'orienter vers la caisse. C'est donc au
guichet que s'autorise le décaissement. C'est également au
guichet que sont perçus les chèques destinés à la
compensation, que s'effectue l'ouverture de compte, ou que le client peut
obtenir les relevés de son compte.
Dans les agences à très forte activité
telle que l'agence du Carrefour Anatole, l'ouverture de compte est
séparée du guichet. En outre, dans cette agence le responsable du
guichet a comme tâche supplémentaire l'établissement des
chéquiers.
b- La caisse
La caisse est le lieu où le client peut effectuer des
versements dans son compte. Pour les retraits, le caissier a besoin de
l'autorisation de décaissement du guichet ou d'un gestionnaire de
crédit pour procéder à l'opération.
c- La caisse Western
union
La caisse Western Union est prévue uniquement pour les
opérations Western Union, c'est-à-dire pour les clients qui
viennent envoyer ou recevoir de l'argent à travers le partenaire du
Crédit Mutuel : Western Union.
En principe l'opératrice qui fait office de
caissière Western Union doit être assistée d'un responsable
d'unité. Son rôle serait :
- De s'organiser et/ou d'assurer l'accueil et l'accompagnement
du client dans la réalisation des formalités
précédant le dénouement effectif de la transaction au
niveau de l'opératrice ;
- D'assister l'opératrice en début de
journée dans la préparation de son environnement de travail et en
fin de journée dans ses différents arrêts
journaliers ;
- De rendre compte quotidiennement au responsable
réseau de la journée de travail ;
- D'assurer le suivi comptable des opérations Western
Union réalisées dans son unité.
Cependant, pour des raisons d'effectif, dans chacune des
agences du Crédit Mutuel, ces tâches sont réparties entre
le chef d'agence, et le back office.
2) Les autres organes
a- Le chef d'agence
Il est le responsable à qui incombe la tâche de
gérer l'agence. Il doit prendre toutes les décisions
opérationnelles nécessaires à sa bonne marche. C'est lui
qui rend compte en cas de dysfonctionnements. Dans les agences ne disposant pas
d'un gestionnaire de crédit, le chef d'agence reçoit
également les demandes de crédit, qu'il traite avant de les
transmettre aux gestionnaires de crédit de la direction
générale.
b- Le gestionnaire de
crédit
Le gestionnaire de crédit s'occupe de toutes les
tâches relatives au crédit. Il reçoit les demandes de
crédit des clients, s'entretient avec eux, visite éventuellement
leur exploitation, monte des fiches d'analyse crédit et donne un avis
motivé. Au cas où le crédit est accordé par la
direction générale, le gestionnaire de crédit se charge de
la prise des garanties par le remplissage des formulaires. Dès
réception des pièces originales de garantie, il doit les mettre
à la disposition du chef d'agence pour conservation.
En outre, le gestionnaire de crédit doit aussi
régler les quittances d'assurance Activa par le débit des comptes
clients concernés. Il peut aussi autoriser les décaissements sur
les comptes clientèles ou au titre des dispositions à payer
reçues.
Au Crédit Mutuel, les chefs d'agence font
également office de gestionnaire de crédit. Ils doivent toutefois
transmettre leurs dossiers aux gestionnaires de crédit de l'agence du
Carrefour Anatole pour avis complémentaires. Ces derniers transmettront
à leur tour ces dossiers au directeur général ou au
directeur général adjoint qui décidera de l'octroi ou non
du crédit.
c- Le back office
Il est chargé de la comptabilité bancaire.
Toutefois, cette comptabilité porte sur le traitement des
opérations effectuées hors agence. Le back office existe donc
surtout parce qu'il n'existe pas un réseau informatique entre les
agences. C'est pour cette raison que les petites agences doivent transmettre
chaque jour les pièces comptables à la direction
générale pour leur enregistrement dans la comptabilité de
l'entreprise.
Section 3 :
Le Crédit Mutuel et la fonction marketing
Comme toute entreprise ambitieuse, le Crédit Mutuel
dispose en son sein d'une direction commerciale. Après avoir
présenté cette fonction de manière plus
détaillée, nous montrerons que cet EMF n'exploite pas toutes les
possibilités que pourrait lui offrir le marketing.
A. Présentation de la
fonction commerciale du Crédit Mutuel
Nous nous intéresserons ici à la manière
dont est organisée la fonction commerciale au Crédit Mutuel et
à son influence sur la performance de ladite structure.
1) Organisation de la
fonction
a- Structuration
Au Crédit Mutuel, la direction commerciale est
composée d'un directeur commercial et d'un responsable marketing. Les
objectifs fixés à cette direction sont ceux qui sont
attribués en général à toute fonction commerciale.
Elle a pour missions : d'une part de faire connaître la firme en
vendant son image auprès du public et de ses partenaires ; et
d'autre part d'accroître le portefeuille clients de l'entreprise. Ainsi,
comme son nom l'indique la direction commerciale du Crédit Mutuel a un
rôle primaire : vendre.
En fait, les décisions telles que le lancement d'un
nouveau produit ou encore l'installation d'une nouvelle agence reviennent
entièrement au directeur général. C'est lui qui
décide des orientations stratégiques. Il est donc le
véritable dépositaire de la stratégie marketing de
l'entreprise. Toutefois avant de prendre ses décisions, le directeur
général réclame occasionnellement des enquêtes
à la direction commerciale.
Quoiqu'il en soit, pour atteindre les objectifs qui lui sont
fixés par le directeur général, le directeur commercial
est libre de mettre en place tous les moyens qu'il juge nécessaires. Il
est assisté dans sa tâche par le responsable marketing qui peut
l'aider par exemple dans le choix et l'élaboration de gadgets pour la
promotion. En outre le responsable marketing doit fournir un avis
motivé au directeur général quant aux demandes de
sponsoring et offres de partenariat qui sont adressées au Crédit
Mutuel.
Il faut tout de même noter que le responsable marketing
du Crédit Mutuel est aussi chef d'agence. Il ne dispose pas de la
même mobilité que le directeur commercial et ne peut donc pas
être, comme celui-ci, présent dans toutes les agences où
des actions commerciales sont programmées. C'est l'une des raisons pour
lesquelles la direction générale a mis à la disposition du
directeur commercial un véhicule publicitaire. Le Crédit Mutuel
est d'ailleurs l'un des rares, sinon, le seul EMF à en posséder
un.
En outre, pour assister le directeur commercial, il existe au
Crédit Mutuel, un système dit de « Task
force commerciale». En effet, le directeur commercial ne pouvant
procéder seul aux descentes sur le terrain, en fonction de l'agence dans
laquelle des actions sont prévues, une équipe de trois ou quatre
personnes lui est habituellement confiée. Cette équipe est bien
entendue constituée d'employés du Crédit Mutuel.
b- Attitude marketing
Pour ce qui est de l'attitude marketing au
Crédit Mutuel, les employés doivent respecter une certaine ligne
de conduite. Cette ligne de conduite concerne non seulement le comportement des
employés, mais aussi leur accoutrement.
En ce qui concerne le comportement des employés, il
est basé sur le dicton populaire selon lequel le client est roi. Par
conséquent, vis-à-vis des clients, les employés du
Crédit Mutuel doivent faire preuve de courtoisie, de rapidité,
d'efficacité et de beaucoup de professionnalisme. Le respect et la
satisfaction du client doivent toujours être leur priorité.
C'est pour cette même raison que les employés du
Crédit Mutuel ont comme obligation de soigner leur tenue vestimentaire.
Il est notamment exigé aux hommes de porter une cravate en semaine.
Toujours dans le but de fidéliser la clientèle
en lui portant toute l'attention possible, dans chacune des agences du
Crédit Mutuel, les employés font un maximum d'efforts pour
toujours offrir une tasse de thé ou de café à leurs
clients. C'est l'un des éléments qui caractérise le
Crédit Mutuel dans sa conquête permanente de clients.
2) Impact sur la
performance
La direction générale fixe des objectifs
chiffrés au directeur commercial. Ces objectifs son relatifs au nombre
de comptes à ouvrir et aux opérations Western Union à
effectuer.
a- Les ouvertures de
compte
Le directeur général fixe annuellement les
objectifs chiffrés à atteindre en matière d'ouverture de
comptes par agence. C'est à partir de cet objectif que le directeur
commercial organise son action. L'importance de l'action à entreprendre
pour chaque agence dépend non seulement de l'objectif fixé, mais
aussi des performances récentes de cette agence. Ainsi, si le rythme
d'ouverture des comptes dans une agence est par exemple en chute, alors les
efforts de communication y seront plus importants que dans une agence où
le rythme est constant voir en progrès.
Cet objectif d'ouverture de comptes a été
pendant longtemps l'objectif primordial de l'action de la direction
commerciale. Par conséquent, il a eu une grande influence sur le choix
des emplacements d'ouverture d'agences. C'est afin de pouvoir ouvrir un maximum
de comptes que la plupart des agences du Crédit Mutuel ont
été implantées à proximité des
marchés (dix des treize agences).
Le tableau ci-dessous ressort, selon le type, le nombre de
comptes ouverts par le Crédit Mutuel de 2003 à 2006.
Tableau n° 7 : Nombre de
comptes ouverts par le Crédit Mutuel de 2003 à 2006
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Compte d'épargne
|
2 852
|
4 067
|
4 721
|
8 926
|
Compte chèque des particuliers et fonctionnaires
|
177
|
277
|
322
|
542
|
Compte courant d'affaires
|
543
|
661
|
735
|
1 437
|
Totaux
|
3 572
|
5 005
|
5 778
|
10 905
|
Source : Documents internes du
Crédit Mutuel
A partir de ce tableau, nous avons élaboré les
graphiques suivants.
Graphique n° 1 : Evolution
selon le type de comptes du nombre d'ouvertures de comptes au Crédit
Mutuel entre 2003 et 2006
Source : Auteur
Graphique n° 2 :
Évolution du nombre de comptes ouverts entre 2003 et 2006
Source : Auteur
Ces graphes ressortent l'évolution des ouvertures de
comptes. Sur les quatre périodes, le Crédit Mutuel a surtout
ouvert des comptes d'épargne. Mais pour chaque type de compte, le nombre
d'ouvertures est allé crescendo, et par conséquent le nombre
total de comptes ouverts aussi. Celui-ci a presque triplé en quatre
années.
Cette performance pourrait être attribuée soit
aux descentes sur le terrain effectuées par la direction commerciale,
soit aux diverses créations d'agences qui ont eu lieu entre 2003 et
2006. Pour en savoir plus, il aurait été intéressant
d'effectuer une analyse en fonction des objectifs qui avaient été
fixés par la direction générale, informations que nous
n'avons pas pu avoir. Nous avons tout de même déterminé le
rapport du nombre de comptes ouverts par le Crédit Mutuel sur le nombre
d'agences.
Tableau n° 8 : Ratio du
nombre de comptes ouverts par le Crédit Mutuel sur le nombre d'agences
entre 2003 et 2006
Année
|
2 003
|
2 004
|
2 005
|
2 006
|
Nombre d'agences
|
4
|
5
|
10
|
13
|
Nombre de comptes ouverts
|
3 572
|
5 005
|
5 778
|
10 905
|
Ratio
|
893
|
1 001
|
578
|
839
|
Source : Auteur
Nous avons ensuite établi un graphe retraçant
l'évolution de ce ratio.
Graphique n° 3 :
Évolution du ratio de nombre de comptes ouverts sur le nombre d'agences
entre 2003 et 2006
Source : Auteur
En définitive, malgré le fait que le nombre de
comptes soit en nette augmentation, on pourrait attribuer cette performance
plus à l'augmentation du nombre d'agences qu'au travail effectué
par la direction commerciale. En effet, en 2004, chacune des agences du
Crédit Mutuel conquérait en moyenne 893 nouveaux clients, en 2005
cette moyenne est même montée jusqu'à 1001. Mais en 2006,
cette moyenne est redescendue à 839. Ces chiffres signifient que les
agences du Crédit Mutuel sont de moins en moins performantes en termes
d'ouvertures de comptes et que malgré les apparences, la direction
commerciale ne devrait plus se contenter de jouer un simple rôle de
vendeur comme à la création de la structure en 1996.
b- Les transactions
Western Union
Depuis le partenariat établi avec Western Union en
2005, les transactions Western Union sont devenues un objectif aussi important,
sinon plus important que les ouvertures de comptes. A titre d'exemple, la
dernière agence du Crédit Mutuel, l'agence de PK8 à
Douala, a été ouverte prioritairement pour les opérations
Western Union.
Les objectifs fixés aux agences diffèrent bien
sûr en fonction de leur emplacement Toujours est-il que ces objectifs
sont mensuels et varient en moyenne entre 30 et 50 opérations. A ce
sujet, il existe une certaine concurrence entre les agences, puisqu'en fin de
journée, chaque agence doit fournir à la direction
générale ses statistiques sur ses transactions Western Union,
à savoir : le nombre d'opérations (émissions et
retraits), et leurs montants.
Le nombre d'opérations réalisées depuis
le lancement effectif en mai 2005 est en constante amélioration. Le
graphe ci-dessous en est la parfaite illustration. Il a été
établi à partir des rapports d'activités mensuels
établis par le responsable du réseau Western Union.
Graphique n° 4 :
Évolution des opérations Western Union entre Mai 2005 et Mai
2006
Source : Auteur
Par rapport aux ouvertures de comptes, nous pouvons attribuer
ces résultats aux descentes sur le terrain. En effet, comme nous le
relevions supra, les opérations Western Union semblent devenues la
principale priorité du Crédit Mutuel. Elles ont
relégué au second plan les ouvertures de comptes. Par
conséquent, les messages publicitaires sur le terrain mettent beaucoup
plus l'accent sur ces opérations et sur le partenariat avec Western
Union que sur le Crédit Mutuel et les ouvertures de comptes.
B. Une sous exploitation du
marketing dans la gestion de l'entreprise
Dans les chapitres précédents, nous avons
présenté la fonction marketing et ses outils. Partant, il semble
que le Crédit Mutuel ne tire pas le maximum de ce service. Autrement
dit, la direction commerciale joue un rôle secondaire dans la gestion du
Crédit Mutuel. Cette conclusion, nous la tirons des observations faites
sur le terrain.
1) La direction
commerciale : une direction limitée dans ses fonctions
Comme nous l'avons souligné supra, la direction
commerciale est composée d'un directeur commercial et d'un responsable
marketing. Pourtant au lieu d'effectuer un travail profond de réflexion,
ces deux cadres semblent jouer beaucoup plus un simple rôle
d'exécutant.
a- Le directeur
commercial
Même si de temps en temps, le directeur commercial
effectue des enquêtes (uniquement à la demande de la direction
générale tout de même), le marketing pratiqué par
celui-ci n'en reste pas moins un marketing opérationnel,
c'est-à-dire un marketing de terrain. De plus, même à ce
niveau, il existe des limites dans la mesure où les démarches du
directeur commercial portent en général uniquement sur la
réalisation de campagnes publicitaires et la mise en place
d'opérations de promotions.
Toutefois, le fait que le directeur commercial soit
régulièrement sur le terrain, lui permet d'avoir quand même
un certain feed-back quant aux attentes des clients. Seulement, ce feed-back ne
peut être sérieusement pris en considération si des
enquêtes de satisfaction ne sont pas effectuées auprès de
la clientèle d'une part et du personnel de contact d'autre part. En
d'autres termes, le directeur général devrait inciter le
directeur commercial à pratiquer aussi un marketing d'études et
un marketing stratégique en l'impliquant plus sérieusement dans
les choix stratégiques de l'entreprise.
En outre cela permettra au directeur commercial de ne pas se
retrouver en chômage technique lorsque aucune descente sur le terrain
n'est réalisée.
b- Le responsable
marketing
En plus d'assister le directeur commercial, le responsable
marketing du Crédit Mutuel traite les dossiers de sponsoring et autres
offres de partenariat qui lui sont transmis par la direction
générale. Si la fonction de directeur commercial a toujours
existé au Crédit Mutuel, ce n'est pas le cas de celle de
responsable marketing. Malheureusement, la création de ce poste ne
semble pas avoir apporté une véritable touche
« marketing » à la direction commerciale. De plus,
comme nous l'avons mentionné plus haut, le responsable marketing du
Crédit Mutuel cumule aussi la fonction de chef d'agence. De ce fait, ses
obligations en tant qu'homme de marketing sont souvent reléguées
au second plan.
Au-delà du simple titre « responsable
marketing », il n'existe donc pas en réalité de
fonction marketing au sein de la direction commerciale.
2) La
responsabilité de la direction générale
Si la direction commerciale ne semble pas apporter plus
qu'elle ne le fait déjà au Crédit Mutuel, cela n'est
dû ni à l'incompétence de ses cadres, ni à leur
mauvaise volonté. La responsabilité de cette situation est
à attribuer en majeure partie à la direction
générale. En effet, au Crédit Mutuel, non seulement
l'activité repose essentiellement sur le directeur
général, mais en plus, la délégation de pouvoir
entrepris par ce dernier ne semble pas suffisante.
a- Un marketing axé
sur les compétences du directeur général
Au Crédit Mutuel, presque toutes les
décisions sont prises par le directeur général. Le
marketing n'échappe pas à la règle. Pour comprendre cette
situation, il faut revenir à la création du Crédit Mutuel
en 1996. En effet, à cette époque, l'établissement
n'était constitué que d'une seule agence. En 1998, il en comptait
deux et en 2003 seulement quatre. Donc pendant environ sept ans, toutes les
réflexions et décisions étaient effectuées par le
directeur général. Cette situation semblait plutôt normale
au vu de la longue expérience de celui-ci dans le secteur bancaire d'une
part et de la taille de l'entreprise d'autre part.
En dépit de l'augmentation du nombre d'agences,
l'activité du Crédit Mutuel est restée centrée
autour de son dirigeant.
b- Une
délégation des pouvoirs insuffisante
Au fil des années, le directeur général a
procédé à une délégation de ses pouvoirs. Il
a notamment créé un poste de responsable marketing. Cependant,
dans la mesure où la direction commerciale n'a pas réellement la
possibilité de prendre des initiatives, on pourrait difficilement parler
de délégation de responsabilités.
En plus, la crainte de décevoir le directeur
crée une certaine pression chez le responsable marketing. Par
conséquent, l'avis motivé que celui-ci fournit par rapport aux
dossiers qu'il traite manque parfois d'objectivité. En effet, il arrive
souvent que le responsable marketing émette un point de vue plus
conforme aux attentes du directeur qu'à ses propres convictions.
Or, si le responsable marketing ne peut exprimer un avis fruit
de sa propre réflexion, alors il ne peut apporter grand-chose à
l'entreprise. Donc, la délégation de pouvoir doit être
réelle et totale. La direction commerciale devrait pouvoir soutenir une
idée et avoir la possibilité de la défendre même si
elle ne correspond pas au point de vue de sa hiérarchie.Chapitre
4 :
Axes d'amélioration de la fonction marketing au
Crédit Mutuel
Il est certain que le service commercial du Crédit
Mutuel a un apport positif sur la performance globale de l'entreprise.
Cependant, cet apport peut être plus considérable si certaines
améliorations sont faites. La première d'entre elle serait
déjà de changer le nom de « direction
commercial » en celui de « département
marketing ». Toutefois, il ne suffira pas de renommer. Les
éléments nécessaires à la mise en place d'un
département marketing efficace résident à trois
niveaux : au niveau de l'organisation de la fonction, des outils
utilisés et du contrôle effectué.
Ce chapitre se subdivise donc en trois sections :
· Section 1 : La réorganisation de la fonction
marketing
· Section 2 : L'utilisation des outils de gestion
marketing
· Section 3 : Le contrôle du département
marketing
Section 1 :
Réorganisation de la fonction marketing
Réorganiser le département marketing revient
à revoir d'une part les objectifs et tâches qui lui sont
attribués. D'autre part cela signifie que son fonctionnement soit
également réétudié.
A. La redéfinition des
objectifs et tâches
Lorsqu'on créée un service, l'une des
premières choses à faire est de lui fixer des objectifs et de
déterminer les tâches qu'elle devra exécuter. Le
département marketing du Crédit Mutuel ne doit pas
échapper à la règle. Par conséquent, la direction
générale devra non seulement lui fixer des objectifs bien
précis, mais aussi, lui établir un « job's
description » détaillé.
1) Les objectifs
Ils pourraient se décliner en objectifs
« généraux » et en objectifs
« déterminés ».
a- Les objectifs
« généraux »
Les objectifs « généraux »
du département marketing peuvent rester ceux de la direction
générale, à savoir : accroître le portefeuille
de clients et soigner l'image de l'entreprise auprès du public et des
partenaires.
L'accroissement du portefeuille de clients doit demeurer une
priorité pour toute entreprise. Ceci implique que l'entreprise arrive
d'abord à conserver sa clientèle déjà conquise. En
effet, pour augmenter son nombre de clients, le Crédit Mutuel doit en
premier lieu ne pas en perdre. Donc à ce niveau, l'objectif du
Crédit Mutuel sera à la fois un objectif de fidélisation
de la clientèle et un objectif de conquête de nouveaux clients.
Cet objectif est d'autant plus primordial qu'une entreprise qui n'arrive pas
à conserver sa clientèle ou/et en conquérir une nouvelle
est quasiment vouée à la faillite.
De plus, l'image d'une entreprise fait partie de ses
éléments les plus importants. C'est bien pour cela qu'il faut
veiller à la soigner. Le Crédit Mutuel doit donc définir
un énoncé de positionnement exprimant la façon dont elle
désire être perçue par le public. Un mauvais positionnement
pourrait avoir des répercussions néfastes sur le
développement de l'institution au point de la conduire à des
réformes drastiques et coûteuses. A titre d'exemple, si le
Crédit Mutuel acquiert une réputation de « mauvais
payeur », même si l'information est infondée, cela
pourrait se traduire par une rapide désertion des clients. Dans ces
conditions, pour survivre, la seule solution pour l'entreprise pourrait
être de changer de dénomination et peut être même de
logo et de slogan afin de pouvoir se bâtir une nouvelle
réputation. Toutes ces mesures lui généreront beaucoup
plus de dépenses que celles que peuvent entraîner l'entretien de
son image.
b- Les objectifs
« déterminés »
Outre les objectifs
« généraux » fixés au
département marketing, la direction générale doit aussi
lui attribuer des objectifs « déterminés ».
Ces objectifs doivent être chiffrés. Au Crédit Mutuel, ces
objectifs portent sur les transactions Western Union et sur les
opérations d'ouvertures de comptes.
Pour ce qui est des transactions Western Union, l'objectif
fixé correspond à une moyenne mensuelle qui est différent
selon chaque agence. Cette approche est plutôt intéressante. Par
contre, par rapport aux opérations d'ouvertures de comptes, il est
indispensable que les comptes courants soient dissociés des comptes
d'épargne. En effet, pour les comptes courants, l'établissement
prélève des agios, tandis que pour les comptes d'épargne,
elle verse des intérêts. Par conséquent, il serait a priori
plus judicieux pour l'établissement de posséder un nombre de
comptes courants raisonnable par rapport à celui des comptes
d'épargne. Une différenciation doit donc être faite dans la
fixation des objectifs.
En définitive, comme pour les transactions Western
Union, la direction générale doit fixer des objectifs
chiffrés aux différentes agences en termes d'ouvertures de
comptes. Seulement, au lieu de considérer les comptes dans leur
ensemble, il faudra que pour chacune des agences, la direction précise
les objectifs à atteindre en termes de compte courant et ceux à
atteindre en termes de compte d'épargne.
2) Le job's
description
Il s'agit des tâches bien précises qui devront
être réalisées par le département marketing. Elles
peuvent être ponctuelles, ou elles peuvent rentrer dans la gestion
quotidienne de l'entreprise.
a- Les tâches
« ponctuelles »
Les tâches dites « ponctuelles »
sont celles que le département marketing n'aura pas à effectuer
quotidiennement. Elles n'en revêtiront pas moins un intérêt
avéré pour l'entreprise. La particularité de ces
tâches réside dans leur périodicité.
Ainsi, chaque semestre, le département marketing devra
adresser à la direction générale un rapport exposant les
principaux changements survenus ou à intervenir au sein d'IMF
concurrentes. Ces changements peuvent aussi porter sur l'environnement
politique, économique, et culturel. Un exemple actuel pour le
Crédit Mutuel serait un rapport présentant le changement de logo
de la Compagnie Financière de l'Estuaire (COFINEST) ou la campagne
publicitaire agressive entamée par La Régionale à travers
des panneaux publicitaires dans les grandes villes et des affiches sur les bus
de transport urbain et leurs possibles impacts pour l'entreprise.
En outre, une fois par an, le département marketing
devra mener une enquête auprès de sa clientèle. Cette
enquête aura pour but de jauger la satisfaction de la clientèle,
de cerner ses aspirations, regrets ou souhaits, et enfin d'identifier son
positionnement vis-à-vis de l'entreprise d'une part et des firmes
concurrentes d'autre part.
Dans le même sens, une autre enquête devra
être effectuée auprès du personnel de contact,
c'est-à-dire ; front office, chef d'agence, gestionnaire de
crédit. Sa mission sera de mesurer le degré de satisfaction de
ceux-ci et de recenser les doléances et plaintes qu'ils auront
relevées auprès de la clientèle.
Aussi, le département marketing devra présenter
à la direction générale un rapport détaillé
relatif aux objectifs fixés. Ce rapport aura pour but de faire le point
quant à l'évolution des objectifs. Pour ce des objectifs qui
n'auront pas été atteints ou qui seraient en mauvaise voie, le
département marketing devra fournir des explications et proposer des
solutions. Car, il faudrait que la direction générale comprenne
pourquoi les objectifs ne sont pas réalisés, étant
donné que les mesures à prendre seront fonction des causes. En
effet, si le département marketing estime que la cause d'une mauvaise
performance est la conjoncture difficile, alors les ajustements à faire
ne seront pas les mêmes que s'il estime que les actions de marketing
menées n'étaient pas suffisantes.
Enfin, en fin d'année, le département marketing
devra élaborer la stratégie marketing de l'entreprise pour
l'année suivante et la soumettre à la direction
générale. Cette stratégie devra se décliner en
stratégie de marque institutionnelle, en stratégie de produits et
en stratégie de distribution et de service à la
clientèle.
b- Les tâches
habituelles ou opérationnelles
Elles sont relatives à la gestion quotidienne de
l'entreprise. En fait, il s'agira pour le département marketing
de :
- Préparer les campagnes publicitaires et autres
promotions prévues dans la stratégie marketing ;
- Préparer les différentes études et
enquêtes ;
- Traiter les dossiers de demandes de sponsoring et de
partenariat ;
- Veiller à ce que le personnel garde toujours une
certaine ligne de conduite vis à vis de la clientèle ;
- Surveiller la concurrence ;
- Surveiller les performances des agences.
B. Le département
marketing : organisation et fonctionnement
Les objectifs et tâches du département marketing
ayant été définis, nous allons exposer la manière
dont ce département devra être organisé et comment il devra
fonctionner.
1) Organisation
L'organisation du département marketing devra tenir
compte des ressources financières limitées des EMF par rapport
aux banques classiques ou autres grandes entreprises. L'affectation des
ressources humaines et des moyens matériels doit de ce fait
intégrer cette contrainte.
a- Les ressources
humaines
Le Crédit Mutuel devra maintenir deux personnes de
façon permanente dans son département marketing : un
directeur marketing et un responsable marketing. Pour les descentes sur le
terrain, le système de « Task
force commercial » déjà en place doit être
reconduit. Toutefois, vu l'ampleur du travail à abattre, les membres du
département marketing devront être, dans la mesure du possible,
déchargés de toutes autres responsabilités.
b- Les moyens
matériels
Le directeur général a déjà mis
à la disposition du département marketing un véhicule
publicitaire. En outre, les bureaux hébergeant ce département
devront être équipés d'ordinateurs avec connexion Internet.
En effet, malgré le fait que le parc informatique du Crédit
Mutuel soir plutôt important, jusqu'à présent les bureaux
ayant abrité les membres de la direction commerciale, ne disposaient pas
d'ordinateur. Cette situation résulte principalement du fait que
l'essentiel de l'activité de la direction commerciale s'effectuait sur
le terrain.
Par contre pour mener à bien ses nouvelles missions, le
département marketing aura obligatoirement besoin de l'outil
informatique. De plus, la connexion Internet sera un précieux outil de
travail et de recherche pour le département marketing. Autrement dit,
sans tous ces instruments, le département marketing ne pourra avoir
l'effet souhaité sur la performance de l'entreprise.
2) Fonctionnement
Au niveau du fonctionnement, les membres du département
marketing devront s'organiser dans la répartition des tâches afin
de rendre leur action plus efficace.
a- Le directeur
marketing
Il sera le responsable du département marketing et ce
sera à lui de rendre compte à la direction
générale. En collaboration avec le responsable marketing, il
effectuera la répartition des tâches, notamment pour
l'exécution des tâches ponctuelles. Pour ce qui est des
tâches habituelles, le directeur marketing pourrait s'approprier celle
qui porte sur l'image de l'entreprise. Il devra de ce fait se déplacer
régulièrement d'agence en agence pour s'assurer que le personnel
du Crédit Mutuel et notamment son personnel en contact respecte la ligne
de conduite établie par le département marketing. Cela lui
donnera aussi la possibilité de s'entretenir avec les clients des
différentes agences et par conséquent de rester proche d'elle.
En outre, le directeur marketing devra, avec le responsable
marketing, travailler à la préparation de messages publicitaires
et/ou des promotions et des études que ce soit les enquêtes par
questionnaire ou par entretien. Enfin, tous les dossiers traités par le
responsable marketing devront transiter d'abord par lui, pour avis
complémentaires, avant leur acheminement vers la direction
générale.
b- Le responsable
marketing
Il devra travailler avec le directeur marketing pour
l'organisation des différentes enquêtes et la rédaction des
rapports correspondant. Il en sera de même pour l'application de la
stratégie marketing. En outre, il sera chargé du traitement des
dossiers de demandes de sponsoring et d'offre de partenariat.
Le responsable marketing devra également surveiller
l'environnement dans lequel évolue l'EMF et analyser
particulièrement les stratégies des concurrents.
Enfin, il devra mettre en place une batterie d'indicateurs lui
permettant de suivre l'évolution de l'activité et de la
performance du département marketing.
Section 2 :
L'utilisation des outils de gestion marketing
Il existe des outils de gestion et des techniques marketings
pouvant être utiles pour les EMF. Ces instruments, le département
marketing devra les maîtriser ; peut être pas tous, mais au
moins ceux qui pourront l'aider dans l'exécution de ses tâches. A
chacun des rôles joués par le département marketing au
Crédit Mutuel, correspondent un certain nombre d'outils ou de
techniques. En effet, pour un rôle d'étude, les instruments
utilisés ne seront pas forcément les mêmes que pour un
rôle de conception ou un rôle de communication interne et externe.
Toutefois, nous nous intéresserons à l'attitude et aux outils
à adopter par le département marketing du Crédit
Mutuel.
A. L'attitude marketing
Afin de connaître le public pour s'y adapter et
l'influencer comme l'impose l'attitude marketing, le département
marketing du Crédit Mutuel devra adopter un certain nombre de
comportements. Ces comportements doivent porter d'une part sur la
clientèle, et d'autre part sur la concurrence.
1) Attitude
vis-à-vis de la clientèle
a- Le service
thé/café
La tasse de thé ou de café proposé au
client fait partie des spécificités actuelles du Crédit
Mutuel. Cependant c'est un réflexe qui pour diverses raisons est entrain
de se perdre dans la plupart des agences. Seules les agences nouvellement
créées persévèrent encore dans la « bonne
voie ». Il faut reconnaître que dans les agences existant
depuis un certain nombre d'années, les employés sont
débordés par le travail et trouvent de moins en moins de temps
pour assurer le service thé/café. Ils ne sont donc pas à
blâmer, ce d'autant plus que la priorité reste la satisfaction du
client au niveau de la qualité du service.
L'expérience sur le terrain a néanmoins
montré que c'est un service que beaucoup de clients apprécient.
En effet, ce n'est pas tant le thé ou le café qui les
séduit, mais plutôt le sentiment d'être traité avec
un peu plus d'attention que dans d'autres structures qu'ils fréquentent.
Cet accueil, que certains clients n'hésitent pas à qualifier de
« chaleureux », a très souvent permis au personnel
de contact de faire adhérer plus facilement des clients qui
n'étaient pourtant venus au Crédit Mutuel que pour des
transactions Western Union.
Partant, le service thé/café devra être
reconduit par le département marketing du Crédit Mutuel. C'est un
service qui pose tout de même un problème du point de vue
pratique. En effet, même si en principe tous les employés peuvent
effectuer ce service, il n'en reste pas moins que cela apparaît pour eux
plus comme une corvée qu'un moyen de fidélisation et de
conquête de la clientèle. C'est donc à ce niveau que le
département marketing devra intervenir : au niveau de
l'organisation de cette tâche. Puisqu'il n'est pas possible de recruter
des serveurs, il pourrait instituer quelques règles. A titre
d'exemples :
Le service thé/café ne serait offert que
jusqu'à 11h du matin, maximum midi : cela permettrait à
l'entreprise non seulement de faire des économies, mais aussi de
libérer au plus vite son personnel de ce qu'il considère comme un
fardeau ;
Le service thé/café serait offert dans chaque
agence par l'employé le moins occupé dans la tranche horaire sue
citée : dans les petites agences, ça pourrait être
l'employé affecté au back office, puisqu'en fait ce n'est que
dans la soirée que celui-ci doit effectuer l'essentiel de son
travail ;
Les vigiles chargés de la propreté des locaux
au Crédit Mutuel pourraient aussi s'occuper du nettoyage des tasses.
Certes il ne sera pas toujours possible que dans les agences,
un employé trouve du temps pour se dévouer au service
thé/café, mais il faudrait que les uns et les autres fournissent
le maximum d'efforts dans ce sens. A cet effet, le directeur marketing devra
jouer le rôle de contrôleur et motiver les uns et les autres
à le faire en montrant de temps en temps l'exemple à suivre.
b- La tenue
vestimentaire
Un EMF est avant tout une banque et non une superette de
quartier. Le Crédit Mutuel l'a compris depuis et a exigé de ses
employés une tenue correcte. Ceci est une autre attitude que le
département marketing devra reconduire et veiller à sa stricte
application. En effet, lorsqu'il s'agit de confier leur argent à
d'autres personnes, les humains ont généralement du mal à
faire confiance. C'est pour cette raison que la première impression que
se fait le public d'une institution telle que le Crédit Mutuel est
extrêmement importante. Très souvent cette première
impression est l'un des facteurs déterminants dans leur décision
finale de devenir client ou non.
La tenue vestimentaire fait partie de ces
éléments que le client analyse en premier; étant
donné que ce n'est qu'après qu'intervient le contact par la
parole. Par conséquent, si les employés de l'institution qui veut
s'occuper de la gestion de son patrimoine financier ne lui font pas bonne
impression du point de vue vestimentaire, il aura du mal à lui faire
confiance. En d'autres termes, la tenue vestimentaire des employés d'un
EMF fait partie des éléments qui déterminent son
positionnement. Le département marketing du Crédit Mutuel devra
donc y prêter sérieusement attention s'il tient à soigner
l'image de l'institution.
c- La distribution des
gadgets
Elle fait aussi partie des éléments qui
contribuent à soigner l'image de l'entreprise auprès du public.
Les gadgets sont un moyen intéressant pour l'entreprise
de communiquer et de se faire connaître. Ils présentent la
particularité d'être utiles, ce qui fait qu'ils peuvent être
utilisés longtemps et par beaucoup de personnes. Ils sont donc
différents des tracts qui sont un autre moyen de communication
utilisé au Crédit Mutuel. En effet, généralement,
lorsque les populations reçoivent les tracts, ils ont tendance à
s'en débarrasser directement, parfois sans même prendre
connaissance de son contenu. Par contre, les gadgets sont conservés plus
longtemps. Les chances semblent donc plus élevées que les
informations qui s'y trouvent atteignent un public plus important que celles
contenues dans les tracts. Tout dépendra de la différence entre
le nombre de tracts et le nombre de gadgets mis en circulation par
l'entreprise.
Quoi qu'il en soit la distribution de gadgets doit être
organisée périodiquement par le département marketing.
Avant les échéances, il devra néanmoins
réfléchir sur le type de gadgets à réaliser et sur
la clientèle qui sera ciblée par ces gadgets. Pour certains
gadgets, des stratégies particulières doivent être mis en
place à cause de leurs coûts parfois élevés. Ainsi,
pour la distribution de tee-shirt, on ne procédera pas
nécessairement de la même façon que pour la distribution
d'agendas, de cendrier ou de montres. Les premiers peuvent par exemple
être offerts aux clients disposant d'un compte d'épargne et les
autres à ceux disposant d'un compte courant. Des gadgets spéciaux
peuvent aussi être prévus pour les clients disposant de plusieurs
comptes ou dont les comptes connaissent considérablement de
mouvements.
d- La qualité du
service
C'est a priori l'élément le plus influent. En
effet, une entreprise qui n'attache pas d'importance à la qualité
du service ne peut conserver ses clients pendant longtemps. Même si un
EMF insiste sur le service thé/café, sur l'accoutrement de ses
employés ou sur la distribution de gadgets les plus sophistiqués,
cela ne vaudra pas grand-chose si la qualité du service ne suit pas. Les
clients ont beau apprécier qu'on leur porte de l'attention, pour eux
rien ne vaut un personnel compétent et professionnel capable de les
aider et de leur apporter le maximum de satisfaction.
C'est donc l'élément sur lequel le
département marketing devra insister auprès du personnel. Avec la
qualité de son service, un EMF est capable d'attirer beaucoup plus de
clients qu'avec les autres éléments. Dans cette optique, la ligne
de conduite définie au Crédit Mutuel nous semble bonne :
« Professionnalisme, Rapidité, Courtoisie,
Efficacité ». Seulement, cela ne doit pas juste rester une
ligne de conduite définie en vue de séduire les clients. Le
département marketing devra par conséquent s'assurer que tous les
employés la respectent. Si c'est le cas, faire la publicité du
Crédit Mutuel n'en sera que plus facile. Ce d'autant plus que si les
clients sont réellement satisfaits, alors ils feront du
« bouche à oreille » ce qui constituera même
une meilleure publicité pour l'entreprise.
2) Attitude
vis-à-vis de la concurrence
Si le client doit rester au centre de l'activité
marketing, la concurrence ne doit pas être pour autant
négligée. Le département marketing du Crédit Mutuel
devra donc surveiller ses principaux concurrents. Elle peut le faire en
adoptant un comportement axé sur le renseignement ;
différentes méthodes peuvent être utilisées.
a- Analyser la presse et
les médias spécialisés
Les journaux professionnels, par rapport aux journaux
classiques, sont très riches en informations pour l'entreprise. Ils
présentent tout de même un inconvénient : leur prix
élevé. Comme exemples de journaux spécialisés que
nous pouvons recommander au département marketing, nous avons :
« Tendances » : c'est un magazine
publié par la direction de la coopération financière, de
la monnaie et des assurances de la direction générale du
trésor du MINEFI. Ce magazine fournit constamment des informations sur
la microfinance ;
« Le Défi des Pauvres » :
c'est un magazine trimestriel spécialisé sur la microfinance, la
micro entreprise et le développement;
« Le Financier d'Afrique » : c'est
un journal qui traite de finance et publie régulièrement des
articles sur la microfinance.
Bien sûr, La liste n'est pas exhaustive.
Pour surmonter la difficulté relative au coût
important que peut générer l'achat de magazines, les membres du
département marketing pourront se servir d'Internet. En effet, Internet
peut constituer une vaste source d'informations pour toute entreprise. Il
suffit juste qu'elle prenne la peine d'effectuer des recherches. Par exemple en
dehors, des sites Internet des quotidiens nationaux tels que « Le
Messager » (
www.lemessager.net) ou encore
« Cameroon Tribune » (
www.cameroon-tribune.net), le
directeur et le responsable marketing pourraient également consulter des
sites portant sur la microfinance tels que celui du Portail de la microfinance (
www.microfinance.org) ou encore celui
des institutions telles que Microsave (
www.microsave.org), PlanetFinance
(www.planetfinance.com) et le CGAP (www.cgap.org).
L'analyse de la concurrence ne doit pas seulement porter sur
les entreprises nationales. Grâce à Internet, le Crédit
Mutuel pourrait découvrir, voire s'inspirer des stratégies et
outils qui ont fait le succès d'EMF dans d'autres pays.
b- Surveiller la
réglementation
C'est la première chose à faire pour toute
entreprise. Il est primordial parce que qu'une entreprise qui ne respecte pas
les règles du jeu s'expose à des sanctions de la part des
autorités. Même si au Crédit Mutuel, il serait plus logique
de confier cette responsabilité au département juridique, le
département marketing pourrait, dans une moindre mesure tout de
même y jeter aussi un coup d'oeil. En étudiant les normes, il peut
trouver des éléments ou des failles que l'entreprise peut
exploiter dans sa stratégie marketing.
Le département marketing gagnerait même à
nouer des contacts avec quelques responsables de la COBAC. Ils pourront de la
sorte être informés avant certains concurrents des réformes
à venir ; ce qui leur laisserait une marche d'avance pour les
anticiper.
c- Consulter les banques
de données
Même si elles semblent rares, il existe tout de
même quelques banques de données pouvant être utiles au
Crédit Mutuel. Dans le cadre de ses recherches, le département
marketing devra essayer d'accéder aux informations contenues dans les
bases de données d'organismes telles que la COBAC. La COBAC étant
l'autorité en charge de la gestion des EMF dans la région, elle
dispose de nombreuses données qu'elle a collectées ou fait
collecter sur le terrain en vue de mieux orienter son action.
Le département marketing pourra aussi recueillir des
informations auprès du MINEFI ou de certains organismes
spécialisés tels que le cabinet d'étude Ernst & Young
Cameroun.
d- Écouter les
hommes de terrain
Avant de figurer dans une base de données,
l'information existe à l'état brut sur le marché. Encore
faut-il la faire remonter. C'est pour cette raison que le personnel du
Crédit Mutuel doit constituer sa première source d'informations.
C'est également pour cette raison que le département marketing
devra effectuer des enquêtes auprès du personnel en contact et de
la « Task force commerciale». Certaines entreprises
industrielles intègrent même la qualité des informations
fournies parmi les critères d'évaluation des
salariés ; c'est un exemple que le Crédit Mutuel peut
suivre.
e- Décortiquer les
produits des concurrents
Une firme ne peut fonctionner sur un marché de
manière optimale sans bien connaître les produits qui lui font
concurrence. Elle doit donc les analyser et les décortiquer de
façon à détecter leurs atouts et leurs faiblesses. Ainsi,
une analyse systématique des produits des concurrents pourra permettre
au département marketing du Crédit Mutuel de découvrir de
nouvelles idées de produits ou de nouveaux partenaires. De même,
cette analyse peut lui permettre de trouver de nouvelles idées de
différenciation de ses produits par rapport à ceux de la
concurrence.
B. Outils marketing
La réalisation des tâches du département
marketing du Crédit Mutuel passera par l'utilisation de certains outils.
Nous répondrons donc ici à deux questions : quels sont les
outils que devra utiliser le département marketing ? Comment devra
t-il les utiliser ?
1) Quels sont les outils
à utiliser par le département marketing ?
Étant donné que pour mener à bien ses
tâches le département marketing du Crédit Mutuel doit se
fournir en informations, outre l'attitude à adopter que nous avons
présenté supra, celui-ci pourra aussi effectuer des études
de marché. Il pourra recourir pour ce à deux types
d'instruments : le questionnaire et les entretiens non directifs.
a- Le questionnaire
C'est l'outil le plus courant. Il incorpore habituellement
les questions à poser, mais également les plages de
réponse. Il présente l'avantage d'être un instrument
extrêmement flexible du fait de la variété des questions
pouvant être posées. L'élaboration d'un bon questionnaire
requiert une certaine attention. Le département marketing du
Crédit Mutuel devra donc respecter certaines règles. Ces
règles portent sur la nature, la forme, la rédaction et la
séquence des questions posées.
Tout d'abord, par rapport à la nature des questions
posées, le département marketing devra veiller à ne pas
poser des questions que l'interviewé ne comprendrait pas ou auxquelles
il ne souhaiterait pas répondre.
De plus, pour ce qui est de la forme et de la
rédaction des questions, le département devra combiner questions
ouvertes, questions fermées et questions à choix multiple. Tout
sera fonction du but recherché, de la finesse des réponses
désirées et de la contrainte budgétaire. En effet, les
questions ouvertes engendrent en général beaucoup d'informations.
De ce fait, ils sont particulièrement utiles au stade exploratoire d'une
étude lorsqu'il s'agit de connaître l'éventail des
comportements et des attitudes plutôt que leur fréquence
d'apparition. En revanche, les réponses aux questions ouvertes sont
difficiles à codifier et à interpréter. Pour les questions
fermées, l'interviewé doit juste répondre par
« oui » ou par « non ». Elles
présentent donc des avantages et des inconvénients inverses
à ceux des questions ouvertes. Quant aux questions à choix
multiple, elles représentent la voie moyenne. Elles tolèrent une
plage de réponses plus diversifiée que les questions
fermées et sont plus faciles à coder que les questions
ouvertes.
En outre, le choix des termes doit se faire avec soin. Ils
devront être simples, directs, sans ambiguïté ni connotation.
Pour s'en assurer, le département marketing pourra prétester ses
questions auprès de certains employés et de quelques clients.
Enfin, il existe aussi des règles concernant l'ordre
dans lequel les questions doivent êtres posées. Les
premières questions devront éveiller l'intérêt. Les
questions personnelles ou difficiles sont à placer en fin d'interview,
de façon à éviter toute réaction
émotionnelle susceptible d'affecter les réponses
ultérieures ou d'interrompre l'entretien.
Le département marketing pourra donc recourir au
questionnaire pour la réalisation de enquêtes quantitatives et des
enquêtes répétitives.
b- Les entretiens non
directifs
Toutes les enquêtes ne nécessitent pas un
questionnaire. Pour certaines études, la technique de l'entretien non
directif est plus adaptée. Le département marketing pourra donc y
recourir, notamment pour les études qualitatives ou « en
profondeur ». En effet, avec ce type d'entretien, l'enquêteur
n'interviendra que pour relancer le discours de la personne interrogée.
Toutefois, afin de pouvoir analyser le contenu des propos et les traiter,
l'enquêteur devra disposer d'un microphone ou de tout autre dispositif
d'enregistrement pour le recueil des données.
2) Comment doit-il
utiliser ces outils ?
La recherche marketing posera tout de même un
problème au département marketing ; celui de l'invasion de
la vie privée des enquêtés. En effet, si la plupart des
clients ne semblent pas hostiles aux études de marché, certains
considèrent cependant que les techniques d'investigation
empiètent sur leur temps ou les poussent à se mettre à nu.
Or les réserves des consommateurs constituent une menace majeure dans
les enquêtes dans la mesure où, elles peuvent fausser les
résultats et donc les analyses et les décisions qui s'en
suivront. Par conséquent, le département marketing devra mettre
en place des stratégies d'approche de la clientèle, afin de
pouvoir utiliser de manière optimum les outils dont elle dispose.
Le département marketing pourra procéder de
trois façons pour effectuer ses études.
a- La méthode du
« guichet »
Elle consiste à déposer les questionnaires au
guichet de chaque agence. Ainsi, lorsqu'un client se présentera
au Crédit Mutuel, si c'est pour une opération de retrait ou
de dépôt de fonds, le responsable guichet s'occupera de remplir
son livret ou son chéquier pendant que celui-ci remplira le
questionnaire.
Si c'est pour une opération Western Union, un
employé, le guichetier s'il est libre ou le responsable back office,
peut aider le client à remplir son feuillet pendant que celui-ci prend
connaissance du questionnaire.
L'avantage de cette méthode est que le personnel du
Crédit Mutuel profitera du temps d'attente du client pour l'amener
à remplir le questionnaire. Il considèrera donc ça plus
comme un passe temps qu'une perte de temps. L'essentiel est que le service de
participer à l'enquête lui soit demandé poliment et avec le
sourire.
b- La méthode
« Internet »
L'enquête par Internet consiste à se servir de
l'outil Internet pour effectuer son enquête. Cette méthode suppose
donc que les enquêtés disposent aussi de l'outil Internet. Le
département marketing ne pourra surtout l'utiliser que pour les
enquêtes ciblant le personnel du Crédit Mutuel. Toutes les agences
du Crédit Mutuel étant connectées au réseau
Internet, cela permettra aux enquêteurs d'effectuer leur étude
rapidement.
Il sera aussi possible que des enquêtes soient
effectuées auprès des clients à travers Internet. Il
faudra cependant que les enquêteurs prennent contact avec les clients et
leur propose de participer à l'étude en répondant à
un questionnaire qui sera mis à leur disposition via Internet. Pour ceux
des clients qui donneront leur accord, les enquêteurs relèveront
leurs adresses email tout en leur rappelant la date de clôture de
l'enquête. Ainsi, passé un certain délai, les
enquêteurs pourront effectuer le dépouillement, et les
réponses non reçues seront considérées comme
perdues.
En effet, sans l'outil Internet, les enquêteurs devront
se déplacer ou utiliser le fax, ce qui sera nettement plus coûteux
pour l'entreprise.
c- L'entretien
thé/café
Les entretiens nécessitent en général une
certaine disponibilité de la part de l'interviewé. Pour leur mise
en place, le département devra se servir de la disponibilité en
permanence du thé et du café au sein des agences du Crédit
Mutuel pour faciliter leur enquête. La stratégie consiste ici,
pour l'enquêteur, à aborder le client en lui proposant une tasse
de thé ou de café. Si le client accepte d'en déguster,
alors, l'enquêteur pourra en déduire que le client dispose d'un
peu de temps libre. Dès lors, il pourra lui proposer un entretien.
Quelque soit l'approche adoptée par les
enquêteurs, la politesse et le sourire resteront toujours leurs
principaux atouts. Ce sont des éléments auxquels beaucoup de
clients sont sensibles. Par conséquent c'est surtout en adoptant ces
habitudes que les enquêteurs pourront amener les clients à
participer aux différentes études.
Section 3 :
Le contrôle du département marketing
Pour toute activité, il est nécessaire qu'un
contrôle soit effectué, car ce n'est que de cette façon que
des failles peuvent être décelées et que des corrections
peuvent être apportées. Le département marketing, en
collaboration avec le département du contrôle interne du
Crédit Mutuel, devra donc effectuer une évaluation de ses
activités. Cette évaluation devra porter sur :
l'activité proprement dite et sur la productivité.
A. Le contrôle de
l'activité
Afin de bien organiser son contrôle, le
département marketing devra se poser les questions suivantes :
Quels buts poursuivions-nous ? Ces buts ont-ils été
atteints ? Pour quelles raisons ? Que faut-il faire maintenant ?
Le contrôle de l'activité aura donc pour but d'analyser la mesure
dans laquelle les objectifs ont été atteints par le
département marketing. Toutefois, pour une certaine objectivité
dans les analyses, le département du contrôle interne devra
effectuer une vérification de toutes les données contenues dans
le rapport qui en résultera.
Le département marketing pourra se servir de quatre
outils pour l'évaluation de son activité : l'analyse du
portefeuille de clients, l'analyse des parts de marché et les
baromètres de clientèle.
1) L'analyse du
portefeuille de clients
Dans la mesure où les objectifs seront fixés au
département marketing en termes d'ouvertures de comptes, il est tout
à fait normal qu'une analyse du portefeuille de clients soit faite. En
effet, chaque compte ouvert peut être considéré comme un
nouveau client conquis par le Crédit Mutuel. Par conséquent,
l'évaluation devra répondre à plusieurs questions. En
voici quelques unes:
- Chaque agence a-il atteint les objectifs qui lui
étaient fixés ?
- Le Crédit Mutuel dans son ensemble a-t-il atteint ses
objectifs ?
- Le nombre de comptes courants ouverts et celui des comptes
d'épargne est-il conforme aux objectifs visés ?
- Quelles comparaisons peut-on faire par rapport aux
années précédentes pour chaque agence ? Et pour
l'ensemble du réseau Crédit Mutuel ?
- Quels sont les éléments ayant influencé
l'atteinte des objectifs dans chaque agence ? Pour tout le réseau
Crédit Mutuel ?
Même si chaque opération Western Union ne
produit pas le même effet pour l'entreprise que chaque ouverture de
compte, ce n'est pas pour autant qu'elle doit être oubliée. Par
conséquent, les questions que se posera le département marketing
par rapport aux ouvertures de comptes pourront être reconduites, à
quelques détails près, pour les opérations Western Union.
2) L'analyse des parts de
marché
L'analyse du portefeuille de clients ne permet pas
réellement à une entreprise de savoir si elle a perdu ou
gagné du terrain par rapport à la concurrence. Pour
répondre à cette question, le département marketing devra
procéder à une étude de la part de marché.
Toutefois, avant d'étudier les parts de marché,
le département marketing devra tout d'abord choisir entre les trois
approches envisageables c'est à dire la part de marché
globale, la part de marché « servi » et la part de
marché relative. La part de marché globale désignerait
pour le Crédit Mutuel, le rapport du nombre de clients ayant ouvert un
compte à ses guichets sur le nombre total de clients ayant ouvert un
compte dans les EMF. L'entreprise pourrait même pousser l'analyse plus
loin en y intégrant aussi les banques classiques. La part de
marché « servi » désignerait pour le
Crédit Mutuel, le rapport entre le nombre de clients ayant ouvert un
compte à ses guichets et le nombre de clients ayant ouvert des comptes
dans les EMF visant le même marché que lui. Enfin, la part de
marché relative exprimerait, le rapport de nombre de comptes ouverts
à ses guichets au nombre de comptes ouverts au guichet du concurrent le
plus important.
La part de marché globale et la part de marché
relative pourraient fournir plus d'informations au Crédit Mutuel ;
c'est pour cette raison que le département marketing devra y
prêter plus attention. Cependant, l'analyse de la part de marché
devra quand même se faire avec beaucoup de prudence. En effet :
Les facteurs externes n'exercent pas une influence identique
sur toutes les entreprises. Par exemple, si la COBAC décide de fixer le
plafond du taux d'intérêt pour les comptes d'épargne
à 7%, les entreprises les plus affectées seront celles qui
avaient un taux à plus de 7% ;
Si un nouveau EMF fait son apparition sur un marché
stagnant, la part de marché de chacune des institutions en place
pourrait diminuer. Une baisse de part de marché ne signifiera donc pas
forcément que l'entreprise obtient des résultats
inférieurs à la moyenne ;
Une baisse de part de marché peut résulter
d'une politique délibérée de rentabilité : un
EMF peut décider comme la SGBC, d'arrêter l'ouverture des comptes
d'épargne et de ne procéder qu'à l'ouverture des comptes
courants; dans ce cas, sa part de marché risque de diminuer
automatiquement ;
La part de marché peut fluctuer pour des raisons
n'ayant rien à voir avec la gestion de l'entreprise ; il ne faudra
donc pas toujours chercher à tout interpréter.
Voilà donc quelques éléments dont le
département marketing devra tenir compte en analysant la part de
marché du Crédit Mutuel.
3) Les baromètres
de clientèle
Jusqu'ici les outils d'évaluation de l'activité
marketing qui ont été présenté étaient
surtout quantitatifs. Ils sont nécessaires, mais insuffisants.
L'entreprise doit aussi régulièrement sonder les attitudes des
consommateurs et d'autres parties prenantes de l'environnement commercial
telles que les employés, les actionnaires, etc.
Ainsi, le département marketing pourra analyser les
opinions entretenues à l'égard du Crédit Mutuel à
partir d'un tableau de bord clientèle. Ce tableau de bord pourrait
comporter les éléments suivants : le pourcentage de nouveaux
clients, le pourcentage de clients perdus, le pourcentage de clients
mécontents, la qualité relative des produits et services ou
encore le taux de notoriété au sein de la cible.
B. Le contrôle de la
productivité
Le contrôle de productivité aura pour but de
surveiller l'évolution des dépenses en marketing. Il s'agira de
déterminer si l'activité est véritablement rentable pour
le Crédit Mutuel. En d'autres termes, le contrôle de
productivité doit amener les responsables marketing à prendre
conscience des implications financières de leurs décisions. Il
devra être effectué en collaboration avec le département du
contrôle interne. Le contrôle de la productivité au
Crédit Mutuel devra porter sur la force de vente, la publicité et
le sponsoring.
1) La productivité
de la task force commerciale
Pour mesurer la productivité des vendeurs de la task
force commerciale, le responsable marketing devra mettre en place une batterie
d'indicateurs. Les plus importants peuvent être : le nombre de
clients gagnés par la task force commerciale, le coût de la task
force commerciale rapportée au nombre de clients gagnés, le
nombre de clients gagnés par chaque employé de la task force
commerciale, le nombre de clients gagnés au cours de la prospection, le
nombre de prospections effectuées, le nombre de clients gagnés en
moyenne par prospection.
Une analyse de ces différents éléments
permettront au Crédit Mutuel de répondre à un certain
nombre de questions : le département marketing effectue t-il trop
ou peu de descentes sur le terrain ? Gagnent-ils de nouveaux
clients ? Conservent-ils leurs clients actuels ? En effet, c'est
en analysant ces éléments que le département marketing
pourra considérablement accroître sa rentabilité en mettant
en place une politique de gestion efficace.
En outre, ce serait aussi un moyen pour lui de déceler
ses sujets les plus efficaces. Car, il existe des employés qui ont un
pouvoir de persuasion supérieur aux autres. Par conséquent si
parmi les employés qui sont affectés à la task force
commerciale, le directeur marketing en décèle un, ce ne serait
qu'un atout pour l'entreprise de le convoquer pour chaque campagne prospective.
De plus en déterminant ses éléments les plus productifs,
le département marketing pourra constituer une équipe vraiment
active qui effectuera les descentes sur le terrain à chaque fois. Et si
les résultats suivent, alors ce sera à la direction
générale d'intervenir en leur accordant des avantages puisqu'en
descendant régulièrement sur le terrain, ceux-ci s'exposeront aux
maladies de toutes sortes et devront en plus fournir plus d'efforts pour
rattraper les travaux qu'ils auront laissé en suspens.
2) La productivité
de la publicité
Le département marketing du Crédit Mutuel ne
devra pas seulement se contenter de mener des campagnes publicitaires, elle
devra aussi mesurer leurs impacts. Divers éléments pourront
permettre aux hommes de marketing d'évaluer la productivité de
leurs actions publicitaires :
§ Les réactions au contenu de l'annonce :
à ce niveau, le personnel en contact est important. En effet, c'est lui
qui peut facilement remonter au département marketing les
réactions des clients après la diffusion de l'annonce. Autrement,
celui-ci ne saura pas si son message a eu un effet auprès du public
visé.
§ Les changements d'attitude consécutifs à
l'exposition du message : c'est un autre moyen à partir duquel le
Crédit Mutuel pourra tester l'efficacité de son message
publicitaire. En effet, supposons que le Crédit Mutuel annonce que les
opérations de retraits et de versements dans les comptes ne se feront
désormais que dans les agences mères. Si les clients continuent
à se rendre dans n'importe quelle agence pour leurs opérations,
alors cela peut constituer un indicateur pour les hommes de marketing. A partir
de cette attitude des clients, le département marketing pourra se rendre
compte que son message n'a pas atteint sa cible. Par conséquent il
faudra déterminer si le problème se pose au niveau du contenu du
message ou au niveau du circuit de diffusion de l'information.
§ Le nombre de demandes de
renseignements suscitées par une annonce : c'est un indicateur
plus que pertinent sur le succès d'une publicité. En effet,
après en avoir effectué une, le département marketing doit
s'orienter vers le personnel en contact pour savoir si cette publicité a
éveillé chez le public une certaine curiosité par rapport
au Crédit Mutuel ;
§ Le ratio de dépenses en publicité sur le
nombre de réactions suscitées : il ne s'agit pas ici de
savoir combien a coûté un message publicitaire. Il s'agit
plutôt de faire un rapport des coûts générés
par le message publicitaire sur le nombre de réactions suscitées.
Dans « réactions suscitées », nous
incluons : les demandes de renseignements, le changement d'attitude et les
réactions au contenu. Toutefois, dans la mesure où l'objectif de
l'entreprise reste la conquête de nouveaux clients, l'analyse du rapport
du coût de la publicité sur les demandes de renseignements devra
être privilégié dans les analyses.
Ces différents indicateurs pourront permettre au
département marketing d'évaluer la productivité de ses
campagnes publicitaires et d'y apporter des corrections. Ces corrections
peuvent porter sur : la définition des objectifs, le contenu des
messages, le choix des médias, etc.
3) La productivité
du sponsoring
Le sponsoring est une action dans laquelle le Crédit
Mutuel n'aime pas beaucoup s'investir. La principale raison est que
l'entreprise ne veut pas effectuer des dépenses pour une activité
dont elle n'est pas sûre d'en tirer un quelconque résultat. Le
résultat ici s'exprime, en nombre de clients gagnés.
Par conséquent, après avoir sponsorisé
un évènement, le responsable marketing devra déterminer le
ratio dépenses de sponsoring sur clients gagnés. Cet indicateur,
placé dans son contexte économique, politique et social, lui
permettra de faire des analyses et de tirer des conclusions. Ces conclusions
pourront lui servir de référence dans l'analyse des nouveaux
dossiers de demandes de sponsoring.
Conclusion Générale
Les EMF qui désirent prospérer ne peuvent se
permettre d'ignorer le marketing. Certes, il n'est pas le seul facteur de
compétitivité mais il n'en reste pas moins un atout majeur dans
l'élargissement du portefeuille clientèle.
En effet, dans le cadre de ce travail, nous nous sommes
posés la question suivante : Comment les EMF peuvent-ils se
servir de la fonction marketing pour accroître leur
compétitivité ? Il s'agissait en d'autres termes de
déterminer dans quelle mesure la fonction marketing pouvait constituer
une source d'avantage concurrentiel pour les EMF.
Pour aborder cette problématique, nous avons
formulé trois principales hypothèses ; à
savoir :
· Le marketing est une source d'avantage
concurrentiel pour les EMF ;
· Le marketing est intégrable dans la
gestion des petites entreprises ;
· La gestion de la force de vente influence la
compétitivité des EMF.
Nous avons ensuite organisé notre travail en quatre
chapitres.
Le premier chapitre nous a permis d'aborder la notion de
compétitivité. L'objectif de cette partie était de cerner
les principaux aspects de la compétitivité ; notamment sa
définition et ses indicateurs de mesure. Nous avons également
relevé les sources de l'avantage concurrentiel au sein de l'entreprise
et nous avons terminé ce chapitre par une présentation sommaire
du secteur de la microfinance au Cameroun. Elle avait pour but de mettre en
exergue la nécessité de l'impératif de
compétitivité pour les EMF camerounais.
Le deuxième chapitre portait sur le marketing. Nous
avons dans un premier temps différencié le marketing de la
gestion commerciale. A travers le bref historique que nous avons
effectué, la définition de LENDREVIE et LINDON que nous avons
retenue, les missions et les outils que nous avons développés,
nous en sommes venus à la conclusion que la gestion commerciale n'est
qu'un infime aspect du marketing. Dans un deuxième temps, nous nous
sommes intéressés à l'approche du marketing dans les EMF.
Nous avons ainsi pu observer les spécificités du marché
des produits bancaires par rapport à celui des produits
manufacturés. Toutefois, dans cette partie, nous voulions surtout
montrer que les EMF privilégient, dans leur majorité, l'approche
« produit » à celui de l'orientation
« marché » qui caractérise le marketing.
C'est ce qui nous a amené à présenter le cadre conceptuel
du marketing stratégique pour EMF développé par Microsave
et TMS Financial. Enfin, nous avons terminé ce chapitre en
présentant les raisons pour lesquelles les EMF doivent intégrer
le marketing dans leur management. A travers ce deuxième chapitre, nous
voulions donc démontrer l'importance que peut revêtir le marketing
pour les EMF.
Dans le troisième chapitre, nous avons
présenté le Crédit Mutuel, l'institution qui nous a servi
de cadre expérimental. Nous avons notamment étudié avec
beaucoup d'intérêt l'organisation et le fonctionnement de sa
direction commerciale. Nous avons de ce fait pu noter qu'en dépit de la
présence d'un responsable marketing, il n'existait pas réellement
une fonction marketing au sein du Crédit Mutuel.
Dans le quatrième chapitre, nous avons proposé
des axes d'amélioration de l'approche marketing du Crédit Mutuel.
Nos suggestions ont porté sur la réorganisation de cette
fonction, l'utilisation des outils adaptés et le contrôle de son
activité.
Au terme de notre étude, nous pensons que le secteur de
la microfinance au Cameroun est extrêmement concurrentiel, dans la mesure
où un EMF évoluant dans cet environnement doit non seulement
faire face à de nombreuses autres IMF, mais aussi à des banques
très dynamiques et à une réglementation plutôt
stricte. Pour cette raison les EMF qui désirent augmenter leurs parts de
marché doivent s'appuyer sur le marketing qui place le client au centre
de toutes ses réflexions. Ce n'est pas le cas de la gestion commerciale
qui n'est généralement utilisé que dans les entreprises
où c'est le produit qui constitue le principal centre
d'intérêt.
Le stage effectué au Crédit Mutuel nous a permis
de confirmer le point de vue de Gary WOLLER selon lequel au lieu de
déterminer le lieu, les perceptions et les besoins des marchés
cibles et d'y apporter des réponses, la majorité des IMF
préfère commercialiser les produits dont elles sont convaincues
qu'ils sont bons pour le public. Autrement dit, le Crédit Mutuel se
caractérise comme la plupart des EMF par l'adoption d'une orientation
« produit ».
Toutefois ; nos hypothèses se sont
avérées fondées. En effet ; nous pouvons à la
fin de ce travail affirmer que le marketing peut constituer un important
facteur de compétitivité pour les EMF ; qu'il peut
être intégrer même dans la gestion de structures à
petits capitaux et que la gestion du personnel a une influence réelle
sur la compétitivité des E MF.
Les propositions que nous avons faites pour la mise en place
d'une véritable fonction marketing au Crédit Mutuel n'ont
malheureusement pas pu être testées de manière
concrète au sein de cette structure. C'est là une des limites
majeures de notre travail. En outre, nous n'avons pas pu obtenir un entretien
avec le directeur général du Crédit Mutuel qui est
l'unique décideur au sein de cette institution. Nous aurions pu obtenir
des informations intéressantes qui nous auraient probablement permis
d'approfondir notre analyse.
Aussi, il serait intéressant pour une
amélioration de ce travail portant sur l'influence du marketing sur la
compétitivité des EMF que plusieurs études soient
menées au sein des différents EMF du secteur au Cameroun. Les
résultats tirés de ces études pourraient permettre de
confirmer nos conclusions, peut-être de les infirmer, en tout cas d'en
sortir une théorie pouvant être généralisée
pour tout le secteur de la microfinance.
En définitive, malgré ces quelques
imperfections, des établissements de microfinance tels que le
Crédit Mutuel, qui n'ont pas encore adopté le marketing,
gagneraient à mettre en pratique nos propositions. Nous sommes
persuadés qu'ils pourront ainsi, non seulement instaurer au sein de leur
structure un département qui aura l'avantage de ne pas être
très coûteux, mais surtout, qui leur sera d'une aide
précieuse dans la conquête de nouveaux clients d'une part, et dans
la définition de leur stratégie globale d'autre part.
Repères bibliographiques
Ouvrages
· AUBERT-KRIER J., (1962), Gestion de l'entreprise vol
1, PUF, Paris, 564 pages
· CHIROUZE Y., (1995), Le marketing
stratégique, Ellipses, Paris, 262 pages
· COHEN E., (2001), Dictionnaire de Gestion, La
Découverte, Paris, 415 pages
· COUSSERGUES S., (2002), Gestion de la banque,
3e édition, Dunod, Paris, 262 pages
· KOTLER & DUBOIS, (2000), Marketing
management, Publi-Union, Paris, 790 pages
· LENDREVIE J. & LINDON D, (2000), Mercator,
6e édition, Dalloz, Paris, 755 pages
· MANGUY C., (1998), L'Afrique peut-elle être
compétitive, KARTHALA, Paris, 215 pages
· MARNIESSE S. & FILIPIAK E., (2003),
Compétitivité et mise à niveau des entreprises :
Approches théoriques et déclinaisons opérationnelles,
Agence Française de Développement, Paris, 191 pages
· MARTINIER A. & SILEN A., (2003), Lexique de
Gestion 6e édition, Dalloz, Paris, 523 pages
· NYAMA J, Droit Bancaire et de la microfinance en
zone CEMAC, vol 1, CERFOD, Yaoundé, 2006, Page 481
· PORTER M., (1988), Choix Stratégiques et
concurrence : techniques d'analyse des secteurs de la concurrence dans
l'industrie, Economica, Paris, 426 pages
· SIMON Y. & JOFFRE P., (sous la direction), (1997),
Encyclopédie de gestion T.I, vol 3, Economica, Paris, 1205
pages
· SOULIÉ D. & ROUX D., (1992), Gestion,
PUF, Paris, 517 pages
· TIXIER D. & MATHE H., La logistique
d'entreprise, vers un management plus compétitif, Dunod, Paris,
1988, 253 pages
· VERNETTE E., (2002), L'essentiel du marketing
2e édition, Éditions d'Organisation, Paris, 382
pages
· REGLEMENT COBAC n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 13
avril 2002 relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de
l'activité de microfinance dans la Communauté Économique
et Monétaire de l'Afrique Central
Article de périodique et
Revue
· NENTA C., (2005), « La problématique de
la pérennité des Établissements de microfinance dans la
CEMAC », Gérer et Décider, vol 1, n° 1,
Pages 5-41
· PERDRIX P., (Octobre 2006), « Afrique Centrale,
ambiance morose », in Jeune Afrique spécial Finance,
Hors série n°13, Pages 28-29
· POLGE M., (2000), « Le marketing soutient-il
l'avantage concurrentiel en petite entreprise ? », in Revue
internationale PME, vol 13, n° 3-4, Pages 119-141
Mémoires et cours
· AMA NDOUNGO S., (2001), L'insertion de
l'économie camerounaise dans le marché global : la
normalisation et la qualité comme éléments
d'amélioration de la compétitivité des entreprises
industrielles, UCAC, Yaoundé, 114 pages
· ELOUNDOU NDEME J., (2002), Marketing des services.
Gestion de la clientèle « entreprises » des banques
camerounaises : cas de la BICEC, UCAC, Yaoundé, 98 pages
· TENGA J., (2004), L'émergence des
établissements de microfinance au Cameroun de 1992 à 2001,
UCAC, Yaoundé, 162 pages
Publications sur Internet
· www.lamicrofinance.org
· www.microsave.org
· www.beac.org
· www.cameroon-tribune.net
Document : Marketing stratégique pour les
institutions de microfinance
URL:
www.microsave.org/french/relateddownloads.asp?id=22&cat_id=256&title=Marketing
Stratégique
Auteurs : GRAHAM A.N. et al.,
Année de publication : 2003
Nombre de pages : 39 pages
Table des matières
DÉDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES SIGLES, ABRÉVIATIONS
ET ACRONYMES
III
SOMMAIRE
IV
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET
FIGURES
V
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
1ÈRE
PARTIE :
APPROCHE THÉORIQUE DES CONCEPTS
DE COMPÉTITIVITÉ ET DE MARKETING BANCAIRE
5
CHAPITRE
1ER :
LA COMPÉTITIVITÉ : UN
OBJECTIF OMNIPRÉSENT EN ENTREPRISE
6
SECTION 1 : LE CONCEPT DE
COMPÉTITIVITÉ :
DÉFINITIONS ET CRITÈRES
D'ÉVALUATION
7
A. Qu'est ce que la
compétitivité ?
7
1) Les dimensions de la
compétitivité
8
a- La compétitivité de la nation
8
b- La compétitivité de
l'entreprise
8
2) Les différents types de
compétitivité
9
a- La compétitivité prix
9
b- La compétitivité hors prix
9
B- Comment mesurer la
compétitivité ?
10
1) De la difficulté de mesurer la
compétitivité
10
2) Les indicateurs de mesure de la
compétitivité
11
a- L'analyse des parts de marché
11
b- Les autres indicateurs de mesure de la
compétitivité
12
SECTION 2 : LES SOURCES DE L'AVANTAGE
CONCURRENTIEL DANS UNE ENTREPRISE
16
A. Les terrains de l'affrontement
concurrentiel
16
1) La domination globale par les coûts
16
2) La différenciation
17
3) La concentration de l'activité
17
B. Les facteurs de
compétitivité
18
1) Les facteurs internes
18
a- Les avantages concurrentiels liés
à l'organisation
19
b- Les avantages concurrentiels liés
à la production
19
c- Les avantages concurrentiels liés
à la vente
20
d- Les avantages concurrentiels liés
à la taille et à la croissance
20
2) Les facteurs externes
20
a- L'environnement socioculturel
21
b- L'environnement économique
21
c- L'environnement politique et juridique
21
d- Le réseau de relations
21
SECTION 3 :
MICROFINANCE ET COMPÉTITIVITÉ AU
CAMEROUN
22
A. Environnement juridique et politique
22
1) Une réglementation stricte et en
perpétuelle évolution
22
2) Politique nationale du secteur et structuration
de la profession
24
B. Les principaux acteurs du secteur bancaire
au Cameroun
25
1) Les banques commerciales
25
2) Les établissements de microfinance
27
a- Les réseaux d'EMF
28
b- Les IMF indépendantes
28
CHAPITRE
2 :
LE MARKETING COMME FACTEUR DE
COMPÉTITIVITÉ DES EMF
30
SECTION 1 :
LE CONCEPT DE MARKETING
31
A. Du commercial au marketing
31
1) L'évolution du commercial au
marketing
31
a- L'accroissement du rôle du marketing dans
la gestion des entreprises
31
b- L'élargissement de son domaine
32
2) Définitions et missions du marketing
33
a- Définitions du marketing
33
b- Missions du marketing
34
B. Attitude et outils du marketing
35
1) L'attitude marketing
35
a- Rester proche de sa clientèle,
intellectuellement et physiquement
35
b- Baser ses décisions sur des faits et non
pas seulement sur des opinions
36
c- Surveiller constamment la concurrence
36
d- Avoir de la constance
36
2) Quelques outils et techniques du marketing
37
a- Marketing d'études
38
b- Marketing stratégique
40
c- Marketing de terrain ou marketing
opérationnel
41
SECTION 2 :
L'APPROCHE DU MARKETING DANS LES EMF
42
A. Le marketing bancaire
42
1) La spécificité du marché
des produits bancaires
42
a- L'offre des produits bancaires
43
b- La demande de produits bancaires
43
2) Les spécificités du marketing des
services
44
a- L'importance du personnel en contact
44
b- Une moindre maîtrise de la
qualité
45
c- Une différenciation plus
éphémère
45
d- La qualité des services
45
B. Cadre conceptuel du marketing
stratégique pour les EMF
46
1) La stratégie de marque
institutionnelle
48
a- Le développement et le positionnement de
la marque
49
b- Le plan de communication de marque
49
c- L'identité institutionnelle
49
d- La communication institutionnelle et les
relations publiques
49
2) La stratégie de produits
49
a- Développement et
différenciation
50
b- Marques, slogans, arguments publicitaires
uniques et énoncé des avantages des produits
50
c- Stratégie de prix
51
d- Stratégie de vente
51
3) La stratégie de distribution et de
service clientèle
51
a- Stratégie de formation et de
développement du personnel
51
b- Développement des processus de
distribution
51
c- Stratégie technologique
52
d- Stratégie de développement des
infrastructures
52
SECTION 3 :
LE MARKETING : UN ATOUT POUR LES EMF
53
A. Les avantages de l'utilisation du marketing
par les EMF
53
1) Le marketing : un outil de gestion
courante
53
a- Le service à la clientèle
54
b- Relever la concurrence
54
2) Le marketing : un élément
essentiel de la stratégie de l'entreprise
55
a- Les buts
55
b- Les missions
56
c- Le métier
56
B. L'impact sur la performance
57
1) Au niveau de la clientèle
57
2) Au niveau de l'entreprise
57
3) Le rôle du dirigeant
58
2E
PARTIE :
EVALUATION DE LA FONCTION MARKETING AU
CRÉDIT MUTUEL 6
60
CHAPITRE
3 :
PRÉSENTATION DU CRÉDIT
MUTUEL
61
SECTION 1 : HISTORIQUE, ORGANISATION
ET FONCTIONNEMENT DU CRÉDIT MUTUEL
62
A. Historique
62
1) Le logo et le slogan
62
2) Le réseau de relations
63
B. Organisation et fonctionnement
63
1) La direction générale
63
2) Le département du contrôle
interne
64
3) Le service juridique et administratif
64
4) Les moyens généraux
64
5) La cellule informatique
64
6) La trésorerie générale
65
7) Le service comptable et fiscal
65
8) Le responsable réseau Western Union
65
9) Le service commercial
65
SECTION 2 :
LE CRÉDIT MUTUEL : UN EMF EN PLEINE
EXPANSION
66
A. La diversification de ses produits
66
1) Les produits relatifs à l'épargne
/ crédit
66
a- Le compte sur livret
66
b- Le compte chèque des particuliers et
fonctionnaires
67
c- Le compte courant d'affaires
67
2) Les autres produits
68
a- Le bon de caisse
68
b- Les chèques de voyage et les billets en
Euro
68
c- La gestion du patrimoine financier
68
d- Le transfert d'argent
69
B. Le développement de ses agences
69
1) Le Front office
70
a- Le guichet
70
b- La caisse
70
c- La caisse Western union
70
2) Les autres organes
71
a- Le chef d'agence
71
b- Le gestionnaire de crédit
71
c- Le back office
72
SECTION 3 :
LE CRÉDIT MUTUEL ET LA FONCTION
MARKETING
73
A. Présentation de la fonction
commerciale du Crédit Mutuel
73
1) Organisation de la fonction
73
a- Structuration
73
b- Attitude marketing
74
2) Impact sur la performance
75
a- Les ouvertures de compte
75
b- Les transactions Western Union
78
B. Une sous exploitation du marketing dans la
gestion de l'entreprise
79
1) La direction commerciale : une direction
limitée dans ses fonctions
79
a- Le directeur commercial
80
b- Le responsable marketing
80
2) La responsabilité de la direction
générale
81
a- Un marketing axé sur les
compétences du directeur général
81
b- Une délégation des pouvoirs
insuffisante
81
CHAPITRE
4 :
AXES D'AMÉLIORATION DE LA FONCTION
MARKETING AU CRÉDIT MUTUEL
83
SECTION 1 :
RÉORGANISATION DE LA FONCTION MARKETING
84
A. La redéfinition des objectifs et
tâches
84
1) Les objectifs
84
a- Les objectifs généraux
84
b- Les objectifs déterminés
85
2) Le job's description
86
a- Les tâches ponctuelles
86
b- Les tâches habituelles ou
opérationnelles
87
B. Le département marketing :
organisation et fonctionnement
87
1) Organisation
87
a- Les ressources humaines
88
b- Les moyens matériels
88
2) Fonctionnement
88
a- Le directeur marketing
88
b- Le responsable marketing
89
SECTION 2 :
L'UTILISATION DES OUTILS DE GESTION MARKETING
90
A. L'attitude marketing
90
1) Attitude vis-à-vis de la
clientèle
90
a- Le service thé/café
90
b- La tenue vestimentaire
91
c- La distribution des gadgets
92
d- La qualité du service
93
2) Attitude vis-à-vis de la concurrence
93
a- Analyser la presse et les médias
spécialisés
93
b- Surveiller la réglementation
94
c- Consulter les banques de données
95
d- Ecouter les hommes de terrain
95
e- Décortiquer les produits des
concurrents
95
B. Outils marketing
96
1) Quels sont les outils à utiliser par le
département marketing ?
96
a- Le questionnaire
96
b- Les entretiens non directifs
97
2) Comment doit- il utiliser ces outils ?
97
a- La méthode du
« guichet »
98
b- La méthode
« Internet »
98
c- L'entretien thé/café
99
SECTION 3 :
LE CONTRÔLE DU DÉPARTEMENT
MARKETING
100
A. Le contrôle de l'activité
100
1) L'analyse du portefeuille de clients
100
2) L'analyse des parts de marché
101
3) Les baromètres de clientèle
102
B. Le contrôle de la
productivité
103
1) La productivité de la task force
commerciale
103
2) La productivité de la
publicité
104
3) La productivité du sponsoring
105
CONCLUSION GÉNÉRALE
106
REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES
109
TABLE DES MATIÈRES
111
ANNEXE
A
Annexe
Logo et slogan du Crédit Mutuel
* 1 TENGA J.,
L'émergence des établissements de microfinance au Cameroun de
1992 à 2001, UCAC, Yaoundé, 2004, Page 57
* 2 Article Premier du
Règlement COBAC n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 avril 2002 relatif
aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de
microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
* 3 NENTA C., « La
problématique de la pérennité des EMF dans la
CEMAC », in Gérer et Décider, vol n°1,
Janvier 2005, Page 14
* 4 ELOUNDOU J., Marketing
des services. Gestion et exploitation de la clientèle
« entreprises » des banques camerounaises : cas
de la BICEC, UCAC, Yaoundé, 2002, Page 3
* 5 Idem
* 6 NGANDJEU,
« Fermeture de 205 Etablissements de microfinance au
Cameroun », article publié sur
www.cameroon-tribune le 27
décembre 2005
* 7 COHEN E., Dictionnaire de
gestion, La Découverte, Paris, 2001, Page 65
* 8 MARTINIER A. & SILEN A.,
Lexique de Gestion 6e édition, Dalloz, Paris, 2003,
Page 105
* 9 TIXIER D. & MATHE H.,
La logistique d'entreprise, vers un management plus compétitif,
Dunod, Paris, 1996, Page 107
* 10 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E., Compétitivité et mise à niveau des
entreprises : Approches théoriques et déclinaisons
opérationnelles, Agence Française de Développement,
Paris, 2003, Page 43
* 11 AMA NDOUNGO S.,
L'insertion de l'économie camerounaise dans le marché
global : la normalisation et la qualité comme
éléments d'amélioration de la compétitivité
des entreprises industrielles, UCAC, Yaoundé, 2001, Page 32
* 12 COHEN E, op-cit, Page
63
* 13 Idem
* 14 Idem
* 15 MAINGUY C., L'Afrique
peut-elle être compétitive, Karthala, Paris, 1998, Page 36
* 16 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E. op-cit, Page 45
* 17 Boston Consulting Group,
« Les mécanismes fondamentaux de la
compétitivité », in La logistique d'entreprise, vers
un management plus compétitif, Dunod, Paris, 1988, Page 107
* 18 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E. op-cit, Page 43
* 19 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E. op-cit, Page 44
* 20 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E. op-cit, Page 45
* 21 AMA NDOUNGO S., op-cit,
Page 35
* 22 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E. op-cit, Page 49
* 23 Auteurs de l'ouvrage Le
Prix de l'excellence, Interéditions, Paris, 1983
* 24 Auteur de Choix
stratégiques et concurrence, Économica, Paris, 1982 et
L'Avantage concurrentiel, Interéditions, Paris, 1986
* 25 COHEN E., op-cit, Page
64
* 26 Idem
* 27 KOTLER & DUBOIS,
Marketing management, 10e édition, Publi-Union, Paris,
2000, Page 255
* 28 KOTLER & DUBOIS,
op-cit, Page 702
* 29 SIMON Y. & JOFFRE P.,
(sous la direction), Encyclopédie de gestion T.I, vol 3,
Economica, Paris, 1997, Page 93
* 30 COHEN E., op-cit, Page
66
* 31 PORTER M., Choix
Stratégiques et concurrence : techniques d'analyse des secteurs de
la concurrence dans l'industrie, Économica, Paris, 1988, Page 37
* 32 PORTER M, op-cit, Page
38
* 33 PORTER M, op-cit, Page
41
* 34 COUSSERGUES S., Gestion
de la banque, 3e édition, Dunod, Paris, 2002, Page 246
* 35 COUSSERGUE S., op-cit,
Page 247
* 36 Idem
* 37 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E. op-cit, Page 85
* 38 Information publiée
sur www.lamicrofinance.org : Accueil Dossiers thématiques >
Cameroun - Données économiques > Cadre légal,
réglementaire et institutionnel>
* 39 NYAMA J, Droit Bancaire
et de la microfinance en zone CEMAC, vol 1, CERFOD, Yaoundé, 2006,
Page 95
* 40 www.beac.org : Index
> La BEAC > COBAC >Lexique des Banques du Cameroun
* 41 PERDRIX P.,
« Afrique Centrale, ambiance morose », in Jeune Afrique
spécial finance, Hors série n°13, Octobre 2006, Page
29
* 42 Idem
* 43 NYAMA J., op-cit, Page
101
* 44 Information publiée
sur www.lamicrofinance.org : Accueil Dossiers thématiques >
Cameroun - Données économiques > Présentation des
principaux acteurs>
* 45 Idem
* 46 Idem
* 47 Idem
* 48 Idem
* 49 AUBERT-KRIER J.,
Gestion de l'entreprise, vol 1, PUF, Paris, 1962, Page 147
* 50 SOULIÉ D. &
ROUX D., Gestion, PUF, Paris, 1992, Page 73
* 51 COHEN E., op-cit, Page
215
* 52 LENDREVIE J. & LINDON
D, Mercator, 6e édition, Dalloz, Paris, 2000, Page
4
* 53 SOULIÉ D. &
ROUX D., op-cit, Page 164
* 54 VERNETTE E.,
L'essentiel du marketing, 2e édition, Editions
d'Organisation, Paris, 2002, Page 20
* 55 COHEN E, op-cit, Page
215
* 56 LENDREVIE J. & LINDON
D, op-cit, Page 10
* 57 KOTLER & DUBOIS,
op-cit, Page 38
* 58 LENDREVIE J. & LINDON
D, op-cit, Page 10
* 59 VERNETTE E., op-cit, Page
110
* 60 VERNETTE E., op-cit, Page
68
* 61 COUSSERGUE S., op-cit,
Page 204
* 62 LENDREVIE J. & LINDON
D, op-cit, Page 674
* 63 Des recherches faites
par des professeurs de l'Université de Harvard ont établi qu'il
existe une forte corrélation entre le degré de satisfaction du
personnel des entreprises de services et le degré de satisfaction de
leur clientèle.
* 64 WOLLER G. in
« Marketing stratégique pour les IMF », texte
publié sur
www.microsave.org
* 65 GRAHAM et al.,
Marketing stratégique pour les IMF, texte publié sur
www.microsave.org
* 66 KOTLER & DUBOIS.,
op-cit, Page 730
* 67 SOULIÉ D. &
ROUX D., op-cit, Page 163
* 68 LENDREVIE J. & LINDON
D, op-cit, Page 69
* 69 GRAHAM et al., op-cit
* 70 VERNETTE E., op-cit, Page
58
* 71 CHIROUZE Y., Le
marketing stratégique, Ellipses, Paris, 1995, Page 12
* 72 Idem
* 73 CHIROUZE Y., op-cit, Page
13
* 74 POLGE M., « Le
marketing soutient-il l'avantage concurrentiel en petite
entreprise ? », in Revue internationale PME, Vol 13,
n° 3-4, 2000, Page 121
* 75 WOLLER G, op-cit
* 76 Idem
* 77 POLGE M., op-cit, Page
121
* 78 POLGE M., op-cit, Page
135
* 79 Idem
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