Section 4 : Gestion du risque crédit
Les
banques, comme beaucoup d'entreprises, sont soumises aux risques. Toutefois,
elles sont soumises à plus de formes de risque que la plupart des autres
institutions. La maîtrise des risques bancaires est, ainsi, un enjeu
important : il s'agit, en fait, du thème central des nouveaux
accords de Bâle II qui devraient entrer en vigueur fin 2006.
Au
titre de ses activités, la banque est, en effet, exposée à
différentes natures de risques : risque de crédit et de
marché, de règlement, information et risque juridique, etc.
Le
risque qui nous intéresse, ici, est le risque de crédit aussi
appelé « risque de contrepartie ».
I-
Définition
Le
risque de crédit peut être défini comme le risque qu'un
client ne soit pas en mesure d'honorer ses engagements à l'égard
de l'établissement de crédit.
De
plus, le risque de crédit se définie comme le risque de perte
pouvant survenir en cas de défaillance d'une contrepartie.
D'une
part, on peut distinguer 3 composantes du risque de crédit :
Le risque de
contrepartie, de défaut ou de défaillance :
Il
correspond au refus ou à l'incapacité d'un débiteur de
remplir ou d'assurer à temps les obligations financières
contractuelles envers ses créances au titre des intérêts ou
du principe de la dette contractée.
Le risque de
dégradation de la qualité du crédit :
Il se
traduit par la dégradation de la situation financière d'un
emprunteur, ce qui accroît la probabilité de défaut,
même si le défaut proprement dit ne survient pas
nécessairement.
L'incertitude
liée au taux de recouvrement :
Le
taux de recouvrement se définit comme la perte enregistrée
après survenance du défaut.
D'autre part, le risque de crédit lié
à une position dépend principalement de trois facteurs : le
montant exposé, la probabilité de défaut et le taux de
recouvrement.
II.
Gestion actuelle du risque de crédit
1. Réglementation prudentielle des
activités de crédit
La
réglementation prudentielle recouvre l'ensemble des contraintes
imposées aux établissements de crédit pour une bonne
gestion et maîtrise des risques qu'ils font courir à l'ensemble
des acteurs économiques et plus particulièrement à leurs
déposants. En réalité, le premier souci des
autorités bancaires et de limiter au maximum une propagation des
défaillances pouvant entraîner de graves perturbations pour le
reste des gantes économiques.
2. Méthodes de gestion traditionnelle du risque
de crédit
Elles
reposent sur la gestion a priori et la gestion a posteriori du risque de
crédit.
L'exposition au risque de crédit est
traditionnellement gérée à priori dans les banques
par des méthodes d'analyse financière et par l'allocation de
limites d'engagements. La gestion a posteriori est celle du suivi des
engagements. Une fois le crédit accordé, si la qualité de
l'emprunteur se détériore, il ne reste généralement
que deux solutions à la banque : avoir recours aux provisions ou
bien solder leur position en enregistrant une perte. Par conséquent, la
gestion à priori est primordiale, de fait qu`elle prend en compte
l'appréciation et la prévention du risque de crédit.
2.1- L'appréciation du risque de
contrepartie
2.1.1-
L'analyse financière :
L'analyse financière permet de faire une
étude approfondie sur la situation financière d'une
entreprise.
D'une
part, elle donne des informations indispensables telles que la qualité
de l'entreprise, sa rentabilité, etc. Néanmoins, il reste
à savoir si cette analyse est suffisante pour quantifier la
rémunération du risque de crédit lors d'une demande de
prêt de l'entreprise. En effet, les ratios financiers évoluent
dans le temps et dépendent du secteur industriel de l'entreprise et de
sa localisation géographique.
D'autre part, l'analyse financière est un outil
de base permettant de savoir si l'attribution d'un crédit est possible,
mais elle ne permet en cas aucun de déterminer le niveau de marge
requis.
2.1.2-
La notation des agences de ratings :
La
notation est une évaluation indépendante de la capacité
et de la volonté d'un emprunteur à faire face en temps et en
heure à ses obligations financière est fonction de la
probabilité de la défaillance.
Ainsi,
ces systèmes de rating permettent de formaliser l'appréciation
qualitative du risque et de suivre la qualité du portefeuille
d`engagements.
2.2- La prévention du risque de contrepartie ou
la gestion des lignes de crédit
Il est
nécessaire d'éviter que la défaillance d'une contrepartie
n'entraîne pas des difficultés trop importantes pour le
prêteur. Pour cela, les banques doivent déterminer les seuils
à ne pas franchir.
D'une
part, les banques pour contenir leurs risques dans une enveloppe acceptable
doivent se donner des limites d'exposition, donc les systèmes de limites
de risque consistent à fixer des autorisations d'engagements par contre
partie et par marchés.
Dans
le même ordre des idées, un suivi constant des utilisations est
indispensable afin de s'assurer que les limites d'exposition sont bien
respectées. Mais, c'est justement ce suivi qui pose un problème,
d'une part, d'information et d'organisation du reporting des risques, et
d'autre part de la mesure en intervalle suffisamment fréquents des
expositions au risque.
D'autre part, le banquier peut mettre en place des
sûretés définies comme des garanties destinées
à éviter à un créancier les conséquences de
l'éventuelle insolvabilité de son débiteur. Il existe deux
classes de sûretés. Premièrement, les sûretés
réelles sont des biens, mobiliers ou immobiliers, qui sot
affectés en garantie d'une créance (les gages pour les biens
mobiliers, et les hypothèques pour les biens immobilier).
Deuxièmement, les sûretés personnels sont l'engagement
d'une ou de plusieurs personnes qui promettent de désintéresser
le banquier en cas de défaut de l'emprunteur (les cautions qui sont des
engagements d'ordre général et les avals qui sont des engagements
ciblés sur un crédit particulier).
Il
est à noter, enfin, que toutes les techniques que l'on vient de voir
permettent de réduire un risque de crédit en le vendant.
Cependant, cela n'est possible qu'à la seule condition que ce risque de
crédit existe déjà dans le bilan des banques. Par
ailleurs, le client est souvent ms au courant que sa contrepartie cherche
à diminuer le risque de crédit initialement, ce qui n'est pas
sans poser de difficultés commerciales.
Conclusion du chapitre II :
Le chapitre qui vient de se conclure constitue, en
réalité, l'essentiel de l'effort et du travail qui ont
été déployés à l'occasion de la
rédaction de ce rapport de stage. Il est et doit être,
naturellement, le plus volumineux et le plan détaillé par rapport
aux autres chapitres. Et pour cause ! il traite du même sujet que
celui du rapport tout entier.
Le lecteur y trouvera les éléments les plus
significatifs, de point de vue gestion, se rapportent à l'engagement
bancaire, tout en se situant bien évidement dans le cadre de la BP.
Il a, de ce fait, recensé les principales formules de
financement et de cautionnement proposées et qui sont tant
variées que nombreuses, mais qui sont encore, incontestablement,
à améliorer pour les adapter aux besoins et exigences de plus en
plus grandissants de la clientèle, les entreprises en particulier. Nous
avons également mis le point sur les garanties exigées et
l'étude de faisabilité qui sont devenues des conditions sin qua
non à tout octroi de crédit aux entreprises, et qui constituent
par le même le grand frein face à une relation banques/clients
saine et épanouie. Le contrôle de gestion des engagements a
montré, pour sa part, comment la Succursale assure le traitement de
l'engagement une fois contracté. Nous avons précisé
à ce propos, que ce contrôle obéit à des
règles prudentielles on ne peut plus strictes qui sont
généralement (en tous cas, pour un niveau minimum) émanant
des dispositions et réglementations de la Banque du Maroc, ainsi que des
règlementations comptables en vigueur (classification des
créances d'après le risque ou encore provisionnement des
créances malsaines, etc.).
Soucieux de cerner le sujet sous toutes ses coutures, nous
avons accordé une attention toute particulière à la
gestion du risque de crédit. Dans ce sens, nous avons constaté
que la Succursale, sous supervision de la Banque Régionale de Nador -
Al Hoceima, observe à la loupe le degré de risque que peut
afficher un engagement et qui pourrait suivant l'importance des sommes
mobilisées, mettre en péril la situation financière et
patrimoniale. Dans ce domaine, les ratios prudentiels sont d'une grande
utilité (le ratio couramment sollicité, à l'heure
actuelle, étant dit le « ratio coocke »). Il faut
rappeler, enfin, que la gestion du risque de crédit devra obéir
à partir de fin 2006 aux nouvelles dispositions de la convention de
Bâle II.
Toujours dans le même contexte, la logique du
Crédit Jeunes Promoteur ayant montré ses limites, la banque
populaire à inauguré un bureau représentatif de sa
« Fondation Banque Populaire pour la Création
d'Entreprises » au niveau de la Succursale d'Al Hoceima. Chose qui
fera sensiblement baisser le risque de contrepartie, en injectant une nouvelle
culture d'entreprenariat dans la région et de rétrécir par
la même, le nombre d'entreprises qui dépassent leurs bilans
annuellement, ce qui va renforcer la pérennité de l'entreprise et
augmentera par conséquent,s a capacité à faire face
à ses dettes.
|