THEME DE MEMOIRE
LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE.
L'APPROCHE PAR LES INSTRUMENTS DERIVES A SHELL
SENEGAL.
Année Académique :
2004-2005
DIRECTEUR DE MEMOIRE
Monsieur Jean-Marcel Dalbarade
Docteur en Economie ; Docteur en Finance
Enseignant à l'Université Paris Dauphine France
Mémoire en vue de l'obtention du MBA en
Banque & Finance
MAITRE DE STAGE
Monsieur Cheikh Tidiane Diallo, Directeur Administratif et
Financier de Shell Sénégal
STAGIAIRE
Etienne N'GUETTA YAO
MBA en Banque et Finance, option Marchés Financiers et
Finance d'Entreprise
4ème Promotion
DEDICACE
Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la
bâtissent travaillent en vain ; Si l'éternel ne garde la
ville, celui qui la garde veille en vain. En vain vous levez-vous matin, et
couchez-vous tard,Et mangez-vous le pain de douleur ;Il en donne autant
à ses bien aimés pendant leur sommeil.
Psaumes
127/1-2
REMERCIEMENTS
Je remercie Yahwé qui m'a permis
dans sa grâce de sortir de mon terroir et venir faire un diplôme
hautement compétitif, et de côtoyer toute cette jeunesse
africaine qui a soif de connaissance.
M .Cheikh Diallo, Directeur Administratif et
Financier de Shell Sénégal qui a bien voulu m'accepter
dans son département pour une période de trois mois, pour
rédiger mon mémoire mais aussi pour apprendre, et me fondre dans
le moule de l'entreprise.
M. Hassane Kane, trésorier qui au
quotidien m'a donné les informations nécessaires, pour la
rédaction de mon mémoire et a placé une confiance en moi
en me confiant des taches hautement stratégiques pour le Service qu'il
dirige, c'est-à-dire la Trésorerie.
Madame M'baye Sophie par qui
tout est parti, elle qui a bien voulu me donner l'opportunité de ce
Stage à Shell sans même nous connaître.
M. Jean Marcel Dalbarade, qui suit mon stage
depuis la France, et qui me répond à chaque sollicitation, chaque
fois que le besoin se fait sentir sur n'importe quelles informations.
M. Lee Reemers, Eminent Professeur de
L'Insead Fontainebleau, France, qui n'est ni mon encadreur, ni professeur
permanent au CESAG, mais qui a toujours accepté et tendu une oreille
attentive à toutes nos sollicitations.
M. Gérard Mazziotta Directeur de
l'Agence de la Banque Centrale de France de la ville d'Avignon, j'ai toujours
pu bénéficier de ces trente ans d'expérience de banquier
central, surtout lors de travaux sur la notation bancaire dont j'ai
été le modeste participant, lors de sa mise en place au niveau de
la Trésorerie de Shell Sénégal.
M .Franck Bationo Bassambié Chef
du Département des Etudes à la Banque Centrale des Etats
de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pour son humilité et pour la
haute estime qui porte à ma modeste personne, il a toujours su me guider
vers la bonne information chaque fois qu'il était sollicité dans
le cadre de mes activités au niveau de Shell.
Monsieur Gilles Morisson pour les conseils
qu'il m'a donnés en vue de mieux organiser mon mémoire.
M. Roger Atindehou Chef du projet
Mastère en Banque et Finance du CESAG, celui qui
pendant huit mois nous a pris pour ses amis et qui a subi tous nos
desiderata.
Madame Lo Bineta Niang, avec qui je travaille
tous les jours et auprès de qui j'ai tout appris.
Qu'elle trouve ici l'expression de mes sincères
remerciements.........................
Mlle Anna N'gom, qui nous a accueilli le
premier jour de ce stage, par son respect à notre égard nous a
vraiment mis en confiance dés le premier jour.
A tout le personnel de la Direction Financière de Shell
en particulier et en général tous ceux qui travaillent à
Shell Sénégal, je leur témoigne ma gratitude. A
mon père qui a toujours cru en nos capacités
intellectuelles et cela aux pires moments de notre vie, aux moments souvent
difficiles que nous avons traversé depuis notre jeunesse !!
A ma mère, c'est auprès d'elle
que nous avons toujours eu les ressources et réconforts
nécessaires, et sa foi en Dieu qu'elle a su toujours nous communiquer,
nous a été d'un apport vital...
A mon petit frère Henri Michel, que
ce mémoire soit un chemin tracé, que chacun de vous puisse
suivre..
A mes deux petites soeurs Marie France et
Reine Nadia, que puis-je vous dire, si ce n'est que notre
Seigneur nous accorde les moyens afin de vous aider à réaliser
les meilleures études possibles.... sans oublier le
célèbre « CASAM »
Behi Ange Uriel Koudou.
A ma grand-mère, toi qui a
guidé nos premiers pas au cours élémentaires, notre
reconnaissance infinie, autant de chemin parcouru, cela témoigne que tu
n'as pas vécu inutilement..
A mes amis du Lycée Moderne de
Daoukro, certains d'entre vous ont découvert très
tôt en nous des talents insoupçonnés, aujourd'hui c'est mon
tour de dire merci à :
Hervé Kangah -Ibrahima
Koné - Félix Bouadou -Raymond
Comoé - Kouadio Kouamé-Jean
Michel Kouassi -Aman Messou-
Lacombe N'doua - Lucien Méa-
Dieudonné N'ZI - N'goran
Gwladys-
A mes amis avec qui nous avions partagé les souffrances
morales de la Faculté,ceux avec qui nous avions veillé des nuits
entières pour préparer des examens,merci à :
Germain Akpo -Vianney
N'DRI-Deruoth Touré- César
Assouman -Barthélemy YAO-Justin N'DRI-
Oka N'goran -Jacob Kamalan
-Muriel Mangoua -Catherine DIA
-Mama Koné -Adélaïde
Sélé -Amalaman Sidonie
-Agnès KOFFI -Bétami
Yoboué- Clarisse Alloco - Kady Fofana
-Elisabeth N'guessan- Nadia Evelyne N'goran
-ZOUZOUKO Kenette -COBB Douglas -
Claver Mambo -Joseph Kassi -
Colombe Tano -Evelyne GNAGBO-
Natacha Gnagbo...
Enfin je n'oublie pas l'ensemble des
Mastériens, chers collègues grand merci pour ces huit
mois qui ont été une éternité, c'était une
occasion à ne pas rater..
Ultime merci à mon cher voisin
Jean Baptiste KOLI, éminent
auditeur ...
Synthèse du mémoire
Considéré depuis longtemps comme l'un des
risques financiers redoutés par les entreprises, le risque de change est
devenu au fil des années, et surtout depuis la suppression des
parités fixes issues des accords de Bretton Woods du 15
Août 1971, le risque de change est devenu un problème
crucial, même pour les Etats.
C'est à la suite de pertes importantes subies par les
multinationales lors des événements de 1967-1969 qui ont
conduit à la dévaluation de la livre sterling et du franc
français, la réévaluation du Deutsche Mark, le flottements
du dollar canadien, qu'il est apparu nécessaire de remplacer les
méthodes empiriques de couverture, par des ensembles de techniques
appropriées, en un mot de mettre en oeuvre une gestion rigoureuse et
intégrée du risque de change.
Il n'est plus rare de nos jours de voir les grandes devises
avec des variations de 1% en une seule journée.
Depuis, les pertes causées par le risque de change
font régulièrement la « Une » des
médias, quand une grande firme subit des pertes importantes qui sont
dues au risque de change, mais l'histoire retient surtout la faillite
« apocalyptique » de la prestigieuse banque anglaise
BARINGS, une banque vieille de 233ans qu'un
trader a fait écrouler en quelques semaines à cause des pertes
immenses liées au risque de change.
Shell Sénégal dans une moindre
mesure n'échappe à cette règle, elle qui importe 25% de
ses produits pétroliers de STASCO, une filiale de
Shell International Company qui facture uniquement en
USD.
Le risque de change est lié aux variations du cours de
change, il constitue une menace majeure pour toute entreprise engagée
dans le commerce dans les opérations internationales On peut le
définir comme le montant des avoirs et engagements dont la valeur en
monnaie nationale sera affecté par un changement du cours de change.
Les institutions financières, les banques centrales et
même les Etats n'échappent pas à cette logique.
Le risque de change est constitué de facteurs divers,
qui peuvent être regroupés selon les critères plus ou moins
pertinents. Nous faisons la distinction entre le risque de transaction qui se
caractérise par le court terme et le risque du bilan qui est à
long terme.
Le risque de position est constitué par des
opérations réalisées directement par l'entreprise et
susceptible de générer une perte de change .Certains constitutifs
de risque de position sont évidents et l'entreprise peut les
connaître sans difficulté, d'autres sont plus difficiles à
identifier, à mesurer.
Le risque de change économique est quant à lui
constitué par des flux non contractuels de l'entreprise dont le montant
ou la pérennité serait affectée par la modification du
cours de change.
Cette propagation et diversification des sources du risque de
change ont amené les Etats à opter pour tel ou tel régime
de change en fonction de leur intérêt économique et
surtout le degré d'implication dans le commerce international et les
devises utilisées.
Ces variations du cours de change s'expliquent très
souvent par des évènements médiatiques qui se produisent
et qui affectent les marchés de change.
Mais aujourd'hui toutes les théories
économiques, parité de pouvoir d'achat, parité du taux
d'intérêt, l'approche monétaire du cours de change qui ont
été élaborées pour analyser et estimer
(évaluer) l'évolution du cours de change sont devenues plus des
instruments d'analyses et de concepts. Ce qui a conduit à un renouveau
de l'approche de la théorie du cours de change fondée sur les
mouvements erratiques et la volatilité des cours de change.
L'ingéniosité des acteurs du marché
devant les difficultés pour anticiper et prévoir
l'évolution du cours de change a été d'inventer des
instruments financiers à fort effet de levier appelés
« instruments financiers ».
D'abord nés aux Etats-Unis dans les années
1970, ces instruments dont la connaissance et l'usage
permettent de gérer au mieux le risque de change, se sont
propagés sur l'ensemble des marchés financiers au milieu des
années 1980. Les produits dérivés ont
connu un essor spectaculaire croissant. L'usage des instruments
dérivés est même devenu un gage de bonne gestion et source
de rentabilité des entreprises soumises aux risques de change.
Ici, il faut faire une distinction entre les instruments
capables de gérer le risque de taux et ceux qui sont aptes à
gérer le risque de change, ce sont ces derniers qui nous
intéressent.
Les instruments de gestion du risque de change sont
eux-mêmes scindés en deux catégories, ils y a ceux qui sont
négociés sur des marchés organisés : ce sont
les futures de devises, les forwards.
En dehors des instruments négociés sur le
marché organisé, il en existe sur le marché de gré
à gré, ce sont : les « floors » et les
caps ; ces instruments ont cette possibilité de figer ou fixer un
plafond pour des prix à payer et donc de garantir un prix maximum ou
minimum à l'entreprise.
Cependant, les entreprises dans leur relation commerciales
disposent d'un ensemble d'instruments internes dont elles peuvent faire usage,
ce sont : le termaillage, le netting,les clauses d'option ,la clause de
risque partagé,la clause d'adaptation des prix proportionnels au
fluctuation de change.
Si pendant longtemps Shell
Sénégal est restée en marge de l'usage des
produits dérivés, les pertes de change enregistrées ces
trois dernières années plaident en faveur d'une mise en place
d'une unité de change chargée de gérer ce
risque.
La définition par Shell
Sénégal d'une orientation stratégique claire
pour la gestion de risque de change ,devra nécessairement s'accompagner
d'une réorganisation interne afin de mieux prendre en charge les risques
liés aux fluctuations du cours de change,de taux d'intérêt
et peut-être un jour les prix.
Compte tenu de la politique générale de cette
entreprise,il ne s'agit pas de spéculer sur les marchés
financiers en général et particulièrement sur celui des
change,mais de trouver soit localement des contreparties fiables locales avec
lesquelles,certains produits dérivés pourraient être
aisément utilisés.
Dans un premier temps, nous invitons les premiers responsables
de Shell Sénégal c'est-à-dire la
direction générale à commencer par mettre dans les
différentes conditionnalités qui la lient à l'ensemble des
banques, l'usage des produits dérivés localement utilisables,
comme des produits négociés sur le marché organisés
et /ou le marché de gré à gré.
Ensuite il faudrait éditer des règles claires et
précises qui vont servir de cadre de référence à
l'unité chargée de gérer le risque de change.
Ces règles doivent préciser sans
équivoque le montant à ne pas dépasser, les limites
à respecter, les contreparties avec lesquelles il faut traiter, le
rôle de chaque membre de l'unité de change, leurs droits et
devoirs.
L'unité de gestion du risque de change doit avoir comme
une des ces tâches essentielles d'établir les positions de change
de façon continue. Cette position doit être suivie en permanence,
et en temps réel, ce qui implique la mise en oeuvre de procédures
rigoureuses de collectes d'informations. Il en résulte des
difficultés tant matérielles qu'organisationnelles.
La suivie de la position de change nécessite que
l'unité chargée de la gestion de change mette en place un circuit
de collecte d'information,fonctionnant en temps réel à partir de
tous les services concernés :commerciaux,facturations,acheteurs
.
Une telle organisation est la condition indispensable de
l'utilisation des positions de change parce que tout retard dans la
connaissance d'un élément crée un risque non couvert.
Le circuit d'information doit être double :
comptable pour enregistrer des opérations de facturations, de paiements,
d'emprunt, et extra comptable pour repérer les risques.
Ainsi cette unité pourrait établir en permanence
ses positions et les fermer.
Elle peut également les projeter dans le futur
c'est-à-dire calculer leur niveau à telle date future (à
la fin du mois par exemple) sous les hypothèses qu'elle se donne.
Enfin il faut fournir à ceux-ci les moyens financiers,
humains indispensables à une bonne gestion du risque de change et le
choix et la sélection des produits aptes à gérer le risque
de change.
Une revue périodique en terme de contrôle doit
être aussi inscrite dans les procédures, afin qu'une
évaluation périodique trimestrielle ou semestrielle des
performances de cette unité de change soit faite.
Mais les performances de cette unité de change ne
devront pas être seulement limitées à la gestion du risque
de change, mais aussi à sa capacité d'adaptation et / ou aux
anticipations de l'évolution des cours.
Dans cette optique, l'une de leur plus grande tâche sera
d'avoir une base de données sur une longue période, une base
consultable, des données en internes aussi le marché des prix du
pétrole pour voir dans quel sens évolueront les prix futurs des
matières premières et le cours des principales devises.
Substrat of dissertation
Long considered one of the financial risks faced by companies,
the exchange risk has become in time, and chiefly since the cancelling of
parities of exchange in 1971 by Breton Woods Institutions, crucial problem for
all States.
After the losses endured by multinationals during events in
1967-1969 due to the devaluation of British pound and the
French currency ,the revaluation of the Deutsche Mark, and the floating of
the Canadian dollar, it becomes clear and important to change empirical
hedging methods ,by all appropriate techniques ,in other words to implement a
rigorous and integrated management of exchange risk.
Nowadays it is no longer rare to see major currencies vary by
1% in a single day.
Since then, damage caused by exchange risk appears regularly
in newspapers when big companies endure important losses through exchange risk,
but what really went down in history was the British Bank
Barings apocalyptic collapse, this bank which was 239 year old,
brought down in a single night due to huge losses linked to the exchange risk.
To a lesser extent, Shell Senegal does not escape this logic
.It import 25% of its product from STASCO, a subsidiary of Shell Major and
STASCO invoices in USD.
The exchange risk is linked to interest rate currency
variations; it constitutes a major threat for enterprises which are involved in
international trade and international operations.
We can define exchange risk as the total amount of earnings
and engagements of which the value in national currency will be affected by
variations in exchange of exchange rate.
International institutions, central banks and even States do
not escape this logic.
The exchange risk is constituted by many factors which can be
assembled according to some more or less pertinent criteria, thus we make a
distinction between transactions risk and which is characterized by the short
term and balance sheet risk that concerns the long term.
Position risk is constituted by operations realized directly
by a company and likely to cause exchange losses. Many components of exchange
position risk are obvious and company can be aware of them without
difficulty.
Others are very difficult to identified, and measure. Economic
exchange risk itself constituted by possible earnings company of which the
amount or perennity will affect by modification of the currency interest
rate.
This source of the propagation and diversification of exchange
currency risk has led States to choose one or another regime of exchange in
accordance with their extent involvement international trade
currencies used.
These variations of currency interest rate are explained most
of time by media reporting spreads events which affect the exchange Market.
But nowadays, all economic theories (parity of purchasing
power, parity of interest rate, monetary approach) of exchange currency rate
which have been elaborated to analyse and to estimate the evolution currency
interest rate are becoming instead instruments for analysis and
conceptualising.
This underlies news approaches to currency exchange theory
based on erratic movements and currency exchange rate volatility.
The ingenuity of Market players faced in the difficulty of
anticipating and forecasting the evolution of currency exchange rate has been
to invent new instruments with strong leverage effect called financial
instruments or derivatives instruments.
Appearing first in the United States of America in the
1970's, these derivatives instruments of which the knowledge
and use allow better management of the currency exchange risk, was spread on
the whole international financial Market in the mid of 1980's.
Increasingly, the derivatives instruments have soared
spectacularly.
The use of derivatives instruments has become a pledge or
guarantee of good management and a source of good return for businesses which
are subjected to currency exchange risk.
Here we must make a distinction between derivatives
instruments for hedging currency exchange risk and those for hedging interest
rate only. It is the latter which interest us.
Derivatives instruments themselves are divided into two
groups: Those which can be found on organised Market: these are futures,
options of currencies and forwards.
Apart from the instruments negotiated on the organised market,
those which are on Over The
Counter market such as floors and caps have possibility to
squeeze and limit the price to pay and guarantee a maximum price for
companies.
.
However, companies in their trading relationships dispose of
many internal instruments that they can use such as: we have netting,
«termaillage», options clauses, and adaptation clause for price
proportional for floating exchange.
For a long time, Shell Senegal stayed aside and did not of use
derivatives instruments, but losses from exchange currency risk registered over
the last three years has encouraged the an exchange unit charged with managing
the risk implementation .
Definition by Shell Senegal of a strategic direction
expressly clearly for managing currency exchange risk will necessarily be
accompanied by internal reorganisation with the aim of taking better control of
currency exchange risk, interest rate risk and perhaps one day on price
risk.
Bearings in mind the politics managing that company, we do
not speculate on financial market in general nor particularly the exchange
currency market but perhaps to find local reliable counterparties with which
certain derivatives instruments could be easily used.
First of all, we invite the Managing Direction
(MD) to begin to put in , between their own company and all
banks using derivatives instruments conditionality ,We think that, it is the
first steps to use derivatives instruments in the future..
Then, we must publish clear and precise rules which direct to
serve as frame of reference for the exchange currency risk unit.
These rules must specify accurately without mistake the amount
that we must do not exceed, limits that we must not exceed, but respect, the
counterparties we use, the role of any member of exchange currency risk
management unit, their rights and their duties.
The exchange currency risk unit has an essential role in
establishing exchange positions continually in time. These positions must be
followed constantly in real time, which implies the implementation of rigorous
procedures and the collection of information.
That will result in material and organisational difficulties.
The tracking of the exchange position requires a unit which has a role to
manage exchange risk to establish information collect circuit which is tracked
in real time from all departments: commercial, procurement, invoices.
This organisation is the indispensable condition for using
exchange positions because any delay awareness of an element creates an
unforeseen exchange risk.
The circuit of information must be double: accounting for
registering operations, invoices, procurements, borrowing money, and extra
accounting to see risks advance..
Thus, this unit would establish positions and close them. It
can also to project itself into the future, that is means calculate their level
in the according to a given hypothesis.
Then, it is necessary to provide the unit with the human and
material means indispensable for better currency exchange risk management and
selections for choosing products which capable of managing currency exchange
risk.
A periodic review in term of control must be also registered
in the procedures, in order to a quarterly or semi-annual periodic evaluation
of the performances of this of exchange unit.
But the performances of this of exchange unit will not have to
be only limited to the risk management of exchange, but also and with the
adaptation and /or anticipations of the evolution of the currency exchange.
Accordingly, one of their greater tasks will be to have a
data base on a long period, a consultable base, data as interns also the market
of the prices of oil to see in which direction the future prices of the raw
materials will move and the exchange of main currencies.
I Introduction Générale
Au cours des dernières années, avec l'abandon du
système des parités fixes, les cours de change ont connu des
fluctuations erratiques sans précédent, ce qui n'as pas
été sans incidences commerciales et financières pour les
entreprises fortement intégrées au commerce international.
Une entreprise est confrontée à certains risques
qu'elle assume et dont elle est normalement rémunérée par
un profit .Dès qu'elle intervient sur un marché extérieur,
pour exporter, pour importer, pour investir ou pour se financer, cette
entreprise est confrontée à de nouveaux risques,
spécifiques, nombreux et multiformes. Il n'est pas question ici de tous
les analyser Nous nous concentrerons sur l'un des risques les plus
importants ; à savoir le risque de change qui est l'un des risque
considérés depuis très longtemps comme source
d'inquiétude pour les entreprises dans leurs relations
internationales.
Les entreprises sont confrontées au risque de change
car elles effectuent des opérations d'exportation et d'importation
facturées dans une devise différente de celle utilisée
pour l'établissement de leurs bilans et de leurs comptes de
résultats. Dans la mesure où le cours de change varie, ces
fluctuations peuvent être à l'origine de gains mais aussi de
pertes très importants. Si certaines entreprises,
grâce à l'évolution des cours ont pu parfois gagner des
parts de marchés en profitant de la dépréciation du franc
CFA pour leurs facturations, d'autres ont dû au contraire faire face
à des charges de remboursement très importantes lorsque leur
endettement était libellé dans une monnaie s'appréciant
fortement par rapport au franc CFA. Le risque de change est donc passé
au premier plan des préoccupations des entreprises ayant :
-une grande pratique des exportations et importations avec
l'étranger.
-une forte activité financière en devises, cette
activité financière accompagnant généralement
l'activité commerciale sous-jacente,
-une forte implantation commerciale à
l'étranger : filiales succursales, groupe multinational.
Quand le dollar passe, en effet de 0,9377 euro
à 0,7895 euro en six mois et chute de
1,018euro à 1,002euro en deux jours,
l'entreprise facturant dans l'une de ces devises doit se poser le
problème de risque de change du dollar par rapport à l'euro. Pour
un exportateur, il existe un risque de change lorsque le cours de la devise
dans laquelle est libellée la créance baisse entre la date de
signature du contrat commercial et la date de paiement.
Dans le cas d'un importateur il existe un risque de change
lorsque le cours de la devise dans laquelle est libellée sa dette
s'accroît c'est dire s'apprécie entre la date de signature du
contrat commercial et la date du paiement. Dans les hypothèses que
nous venons d'évoquer, la variation du cours de change était
défavorable à l'exportateur et à l'importateur .Tel n'est
pas toujours le cas. L'évolution inverse se rencontre : le cours de
la devise dans laquelle est libellée la créance peut
s'apprécier ou le cours de la devise dans laquelle est libellée
la dette peut baisser .Dans ces conditions, la variation (la fluctuation) du
cours de change entraîne un profit.
La confrontation au risque de change n'est pas seulement
réservée aux seuls exportateurs et importateurs ; les
prêteurs et les emprunteurs qui opèrent sur les marchés
financiers internationaux et étrangers sont eux aussi exposés au
risque de change.
Une entreprise qui emprunte est exposée à un
risque de hausse du cours de la devise dans laquelle elle paie les
intérêts et rembourse les emprunts qu'elle a contractés. De
la même façon, une banque ou institution qui prête est
exposée à un risque de baisse de cours de la devise dans laquelle
sont libellés les intérêts et annuités de
remboursement des prêts qu'elle a accordés.
L'existence au bilan d'une entreprise de créances et de
dettes libellées en devises étrangères, et
ultérieurement traduites en francs CFA à un cours qui est
susceptible de varier, est à l'origine du risque de change de
transaction. Ce dernier doit être distingué des risques de
consolidation, spécifiques aux entreprises multinationales qui
consolident dans leurs comptes les bilans des filiales
étrangères.
Les risques de consolidation et de transaction sont la
conséquence d'un enregistrement comptable, mais n'épuisent en
rien toute la totalité du risque de change, ce risque apparaît
dès la passation d'une commande, bien avant le moindre enregistrement
comptable.
C'est à la suite de pertes très importantes
subies par les multinationales lors des événements
monétaires de 1967-1969 : dévaluation de la livre sterling
et du franc français, réévaluation du Deutsche mark,
flottements du dollar canadien, qu'il est apparu nécessaire de remplacer
les méthodes empiriques de couvertures par un ensembles de techniques
financières appropriées, en un mot de mettre en oeuvre une
gestion rigoureuse et intégrée de risque de change. Cette
nécessité s'est renforcée avec la
généralisation des changes flottants.
Il n'est pas rare de voir depuis 1979 les grandes devises
varier au moins de 1% en une journée et cette variation peut se
répéter sur plusieurs jours consécutifs.
Dans le contexte d'une économie internationale
caractérisée par des fluctuations de grande ampleur des cours
des monnaies et le flottement des devises, les entreprises ont mis en place
des systèmes en utilisant des instruments dérivés pour se
prémunir de ces risques quand elles n'ont pas spécialisé
des services entiers en leur sein pour lutter contre ces chocs
imprévisibles. Ces instruments dérivés doivent leur
succès à la forte volatilité des marchés
monétaires, obligataires et boursiers. Qui dit volatilité dit
également risque. Chaque risque est source de dangers et
d'opportunités : danger de subir des pertes, comme lors des krachs,
opportunités de réaliser un gain découlant des
fluctuations des cours .Une saine gestion de ces risques est la clé de
succès de tout investissement.
Les options et les futures permettent de gérer le
risque d'une manière efficace et relativement peu coûteuse.
A l'heure actuelle aucune place financière digne de ce
nom ne saurait se passer de ces instruments. Dans la zone
UEMOA les entreprises dont la quasi-totalité de leur
activité est tournée vers l'extérieur, commence à
utiliser des produits dérivés mais de façon encore
timide.
Ces produits nés d'abord dans les années 1970
aux États-Unis et dans les années 1980 en Europe sont
présents aujourd'hui sur toutes les places financières.
Notre préoccupation est de montrer, dans le cadre de
notre mémoire, quel est l'impact de ces instruments
dérivés et si ces produits sont véritablement des outils
efficaces qui viennent renforcer les outils déjà utilisés
en interne par les entreprises telles que Shell, qui est une multinationale
impliquée dans le commerce pétrolier à l'échelle
internationale.
Au total nous nous interrogeons sur l'utilité de ces
instruments pour gérer le risque de change à Shell
Sénégal et sur le recours à de tels instruments plus
largement dans la zone.
I La Problématique de la Gestion du Risque de
Change
Face au risque de change les entreprises peuvent adopter deux
positions opposées, soit elles se protègent en le gérant,
soit elles reportent l'ensemble des conséquences financières de
ce risque au moment où il se concrétise. Si le risque est
géré, un coût relativement modeste est supporté
chaque année par l'entreprise. S'il ne l'est pas il y a toujours une
possibilité pour que tôt ou tard, une perte importante susceptible
d'induire de graves difficultés financières se produise. Dans le
contexte d'une économie internationale caractérisée par
le flottement des devises et des fluctuations de grandes ampleurs des cours des
monnaies, la gestion du risque de change est une nécessité.
Cette gestion a pour but de minimiser les pertes susceptibles
d'affecter, du fait des variations des cours de changes des devises le
patrimoine ou les revenus de l'entreprise libellés en monnaies
étrangères.
La gestion du risque de change a donc un double
objectif : à court terme, le coût pour éviter les
pertes de changes doit être inférieur aux pertes qui se seraient
produites à l'absence de protection. A long terme, les coûts ne
doivent représenter qu'une fraction des pertes de changes potentielles.
La gestion du risque de change comporte donc deux volets
distincts. Le premier concerne la détermination et la surveillance
permanente de la position de change. Le deuxième volet présente
un caractère plus actif. Ces deux composantes sont l'évaluation
du degré de probabilité de la réalisation effective d'une
perte découlant du risque de change et la mise en oeuvre, quand elle
paraît justifiée, des techniques adéquates en vue de se
protéger effectivement contre ce risque.
1 Définition
Avant toute présentation de l'exposition du risque
change il nous parait utile de préciser un certain nombre de concepts
nous permettant de mesurer le risque de change que nous serons amenés
à utiliser dans la suite de notre travail mais aussi il semble utile de
spécifier ce que nous entendons par produits dérivés.
a- Le Risque : Nous pouvons
définir tout risque (industriel, commercial, ou de change) pesant sur
une entreprise comme un aléa, qui peut-être
bénéfique ou néfaste à l'entreprise.
La manifestation d'un risque n'a donc pas forcément une
incidence négative.
Ici nous distinguons la notion de risque de celle de
l'incertitude .La première notion est une évaluation de la
probabilité d'occurrence d'un événement associé
à un enjeu .La seconde est le degré de doute dans cette
évaluation ; elle croit avec l'ignorance, c'est-à-dire le
manque d'information. L'évaluation d'un risque apparaît ici alors
comme une sorte de compromis entre l'objectivité parfaite et
inaccessible d'une connaissance absolue (état de certitude) et la marche
au hasard.
b- Le risque de change
Compte tenu de la définition précédente
du risque de change : aléa et enjeu.
L'aléa étant l'événement qui
entraînera le gain ou la perte sur l'enjeu, peut se décomposer en
deux éléments : la probabilité de sa survenance et
son ampleur .A titre d'exemple, citons l'éventualité d'une
modification de la parité USD/EURO sur le marché des devises.
Cette éventualité se compose d'une part de la
probabilité de cette modification à l'intérieur d'un laps
de temps donné ,que nous considérons environs six mois
(probabilité de survenance) et, d'autre part,de son ampleur ,
réévaluation du dollar par rapport à l'euro 5% par
exemple(ampleur de l'événement)
L'enjeu représente donc le montant net susceptible
d'être affecté par l'événement.
Le risque de change est représentatif de
l'évolution de la monnaie nationale par rapport à
l'évolution des autres devises de facturation et / ou de prêt
/ emprunt.
Pour une entreprise l'enjeu exposé aux fluctuations
monétaires est représenté par sa position de risque de
change dont nous allons maintenant donner une définition.
c-La position de risque de change
La position de risque de change est une variable objectivement
quantifiable, mais l'analyse de ses éléments constitutifs et leur
évaluation effective laissent apparaître un certain nombre de
difficultés.
Théoriquement, la position de change est
constituée par la présence, dans le patrimoine d'une unité
économique, de l'ensemble des avoirs et engagements libellés en
monnaies différentes de la monnaie de référence de l'agent
économique considéré.
La monnaie de référence se trouve être
automatiquement et sans hésitation celle du pays dans lequel est
implantée l'entreprise, ou celle de la société mère
lorsqu'il s'agit d'un groupe multinational
d Les instruments dérivés
Un instrument dérivé est un actif financier
dont la valeur dépend du prix d'autre actif que l'on appelle sous
jacent. Signalons qu'il existe une panoplie d'instruments, que nous pouvons
classifier en deux groupes :
v Les instruments dérivés destinés
à gérer le risque de taux, ils sont les plus nombreux ;
v Et les instruments de gestion de risque de change.
2 Justification de la problématique
Depuis l'abandon par le Système Monétaire
International (SMI) du système de parités fixes
consécutives à la décision américaine du 15
Août 1971 de supprimer la convertibilité en or du dollar
et l'instauration du système de changes flottants, le marché des
devises s'est considérablement développé sur les
différentes places financières internationales
L'on estime aujourd'hui à près de milles huit
cent quatre vingt milliards de dollars le montant des opérations
journalières sur ce marché. La nature des opérateurs sur
le marché des devises a changé et est en nette augmentation. Sont
désormais concernées, non seulement les banques centrales et
commerciales, mais aussi les grandes entreprises, les institutions
financières non bancaires.
Le développement des marchés s'est
accompagné d'une volatilité accrue des cours due à
l'accroissement du volume des flux de capitaux à cours terme souvent
spéculatifs (Josette Peyrard 1999, Page 2)
Dans cette modification continue du paysage monétaire
international, le cours des matières premières et
spécialement celui du baril de pétrole atteint des recors chaque
jour et se situe aujourd'hui à près de soixante dollars ! Et
le monde entier fut stupéfait quand le 31 Janvier 2005 l'Euro
atteignait 1,34 dollar.
Aujourd'hui tout le monde entier s'attend, y compris de
grandes institutions comme le Fonds Monétaire International et la Banque
Mondiale, à ce que dans un avenir proche le baril de pétrole
atteigne les cents dollars !!
3 Délimitation du sujet
Le sujet sera étudié dans la limite de
l'environnement de l'entreprise pétrolière Shell
Sénégal, entreprise certes multinationale, mais qui obéit
aux contraintes et contingences des entreprises se situant en Afrique au sud
du Sahara, en matière de financement, d'utilisation de produits
dérivés, et surtout au risque de change auquel font face les
entreprises africaines de la zone franc.
4 Intérêt pratique du Sujet
Au lendemain des indépendances les pays Africains ont
adopté la parité fixe avec le franc
français, ceux-ci ont donc privilégié les relations
économiques de premier ordre avec l'ancienne métropole.
Aujourd'hui, en adoptant l'euro comme monnaie unique de douze
pays Européens le premier Janvier 1999, la France et à travers
elle les pays de la zone euro ont opté pour une parité fixe
avec les pays de la zone Franc. 1EUR = 655,957 FCA
Ainsi les pays africains s'exposent à deux risques de
change quant à cette monnaie : dévaluation et risque de
change face aux monnaies flottantes comme le dollar, la livre Sterling
principalement et la monnaie japonaise.
Le risque de change apparaît avec toutes
opérations d'exportations comme d'importations libellées en
devises étrangères, mais aussi il est inhérent aux
opérations de prêt et d'emprunt négociés en
devises.
Tout intervenant du marché de change devrait
gérer le risque c'est-à-dire l'identifier, le mesurer,
chercher les instruments pour se couvrir, le mettre en oeuvre .Cette
démarche d'une bonne gestion est fonction de la sensibilité de
l'acteur du marché, de sa connaissance, de son aversion au risque,
celui-ci décide de se couvrir ou pas en fonction de son aversion.
Si l'entreprise décide de ne pas se couvrir quel risque
prend t-elle et est-elle prête à le supporter?
Dans le cas spécifique de Shell, qui est une
entreprise pétrolière, peut-elle prendre le double risque, risque
de change et risque des cours du pétrole et ne pas se
protéger continuellement ?
5 Intérêt Historique
Sur le plan historique, la gestion du risque de change est
étroitement liée au régime de change en vigueur dans le
système monétaire international .Avec le système de
parités fixes de Bretton Woods, elle est institutionnelle et
opérée sur le plan macroéconomique depuis le 15
Août 1971, date à laquelle la suppression du SMI issue
de Bretton Woods et d'adoption des changes flottants, et depuis cette date
chaque agent économique a sa propre gestion de risque de change.
6 Intérêt Actuel
Le 31 Janvier 2005 l'euro cotait sur le
marché international 1 EUR=1,34 USD,
pour la première fois depuis l'introduction de la devise
européenne sur le marché des changes international.
Tous les records et prévisions venaient d'être
battus, et certaines entreprises ayant des engagements à terme en
dollars sans couverture faisaient des pertes importantes.
Les pays Africains ayant une parité fixe avec l'euro
commençaient à redouter une seconde dévaluation avec une
monnaie très forte, leur économie ne reflétait pour la
plupart d'entre eux la réalité économique et
monétaire. Certaines multinationales qui tenaient les comptes en euro
et ayant emprunté beaucoup de dollars à long terme allaient sur
le marché des devises, achetant des euros, et commençaient la
restructuration financière de leurs dettes.
En cette période qui se caractérise par de
fortes fluctuations du cours des devises, ou les taux de change des grandes
devises peuvent varier fortement en l'espace d'une journée, mettant
à mal les résultats des entreprises, ne pas mettre en place un
système de gestion de risque de change peut s'avérer très
dommageable.
L'ampleur de ces variations est d'une telle importance, que
des politiques monétaires et financières communes des pays sont
parfois nécessaires pour atténuer les conséquences.
Ces fluctuations sont souvent le fait
d'événements inattendus et souvent médiatiques dans le cas
du dollar américain (USD) contre l'Euro (EUR).
Ces événements qui guident les marchés
mondiaux sont devenus de véritables crises financières comme le
11 Septembre 2001, et récemment le 03
Août 2005, à l'annonce de la mort du Roi Fadd d'Arabie
Saoudite, le cours du pétrole atteignait les soixante et un dollars.
C'est la preuve que les marchés financiers craignaient
des problèmes d'approvisionnement dans une région qui
détient les trois quarts des réserves mondiales de
pétrole, avec une stabilité politique beaucoup trop rare.
Dans le même temps le dollar américain prenait
quelques points sur l'euro, cela pour dire combien les devises sont devenues
sensibles aux réactions du marché.
7 Intérêt théorique
Sur le plan théorique les travaux des
économistes se sont très peu orientés sur la gestion du
risque de change et les mécanismes de couvertures, leurs travaux ont
plutôt concerné la parité du pouvoir d'achat. Ces
études se concentrent essentiellement sur les facteurs explicatifs des
formations de cours de change .Elles permettent de mieux cibler les politiques
économiques et les interventions des Banques Centrales, dans l'optique
de garantir la parité fixe.
Néanmoins les fondements théoriques de ces
études guident les acteurs dans leurs anticipations des cours, en
régime de change flottant, ou l'intervention des institutions
d'émission est devenue marginale.
L'étude de la détermination du cours de change a
fait l'objet d'écrits très abondants et surtout une
interprétation qui diverge d'un auteur à un autre.
La quasi-totalité des travaux se fonde sur une approche
financière selon laquelle le taux de change ou cours de change qui est
le prix d'une monnaie exprimée dans une autre monnaie résulte de
la confrontation de l'offre et de la demande sur le marché.
Les travaux de Dornbush (1980), les
études de Krugman (1992), celles de Patrice
Fontaine (1994) et enfin les écrits de Yves Simon
(1995) distinguent bien les déterminants à long terme du
taux de change des déterminants à court terme.
Le taux de change à long terme résulte de la
parité du pouvoir d'achat alors que celui de court terme s'explique par
la parité du taux d'intérêt entre pays.
Avec comme précurseur le fondateur de la Science
Economique moderne David Ricardo, (1817) la théorie de
la parité des pouvoirs d'achat est énoncée par
Cassel (1916) : les taux de change des monnaies des
différents pays tendent à correspondre à long terme au
pouvoir d'achat de ces monnaies à l'intérieur.
Ainsi les écarts d'inflation vont expliquer les
variations des taux de change .Pour Alfred Marshall
(1901), à l'équilibre la parité des pouvoirs
d'achat se réduit à la loi d'égalisation des prix entre
pays ou la loi du prix unique.
La théorie des parités des taux
d'intérêt quant à elle est énoncée pour la
première fois par J.M.Keynes (1923) et se résume
en une phrase : les cours des devises à terme tendent à
s'ajuster aux parités des taux d'intérêt.
L'une des approches modernes de la détermination des
taux de changes d'équilibre met l'accent sur le phénomène
de surréaction et s'appuie sur les thèses issues de la gestion de
portefeuille.
La surréaction traduit les variations du taux de
change dont l'amplitude est supérieure à celle qu'exigeraient les
facteurs économiques .Elle s'explique d'une part par le jeu des
anticipations sur le marché et d'autre part par la sensibilité
des marchés financiers.(Albert Ondo[1999],page 62.Une
autre approche lie la variation du taux de change au phénomène de
la spéculation ,cette dernière peut être stabilisante
d'après Baumol « Histoires des
pensées économiques page 318 »
A partir des années 1970, les économistes et les
financiers vont se pencher sur le problème de gestion de risque de
change et les instruments de couverture.
Cet intérêt s'explique par les flottements des
devises, issus de la suppression des parités fixes, en Août
1971.
A ce niveau, la pratique bancaire et surtout
l'ingéniosité des acteurs du marché financier ont permis
de mettre en place des instruments nouveaux et gérer au mieux le risque
de change. Ces méthodes seront facilitées par de
détermination des positions de change, par les techniques de couverture
au comptant et à terme (Anne Marie Keiser [1998], page
591), mais aussi par la mise en place de nouveaux produits financiers
« les produits dérivés » (Yves
Simon [1995] page 88-99).
Dans ce contexte, Xavier Bruckert,
Marteau Didier et Dahlia Tang (1999)
présentent aux entreprises et banques de la zone franc les
instruments de couverture.
Ainsi affirment-ils « donner aux cadres financiers
africains et trésoriers les clés d'accès au marché
des changes et de les aider à évoluer dans le mystère
(labyrinthe) de ces différents compartiments »
Pour eux, la filiale africaine d'un groupe multinational doit
permettre aux cadres africains de se familiariser avec les nouvelles techniques
de gestion du risque de change afin de mieux discuter avec le siège et
d'améliorer les conditions de leurs activités commerciales et
financières internationales.
Les entreprises privées nationales quant à elles
doivent chercher à se développer et augmenter leur part de
marché en étant dotées des mêmes outils que leurs
concurrentes européennes, américaines et asiatiques.
Ces auteurs décrivent la zone CFA
(UEMOA et CEMAC) à travers leur
cadre institutionnel respectif, ensemble de traités d'union
économique et monétaire, de réglementation de change
commune et d'accords de coopération avec la France d'abord et ensuite
avec l'Union Européenne depuis l'avènement de l'euro.
Ces trois auteurs décrivent comment à travers
des instruments politiques et économiques, ces deux zones
s'insèrent dans le marché de change.
Le cadre institutionnel garantit la convertibilité du
franc (Accord de coopération monétaire) .Cependant, il
impose des obligations en matière de change, ce qui met
de façon systématique les intervenants africains en situation de
risque de change quand ceux-ci interviennent en dehors de la zone euro avec des
devises flottantes.
8 Démarche de l'étude et annonce du
plan
Notre démarche s'inscrit dans l'étude de
l'environnement des entreprises Africaines et spécifiquement celui de
Shell Sénégal, entreprise située au Sénégal
mais dont la majeure partie de ses transactions se fait avec
l'extérieur.
De plus l'entreprise dans ses relations avec
l'extérieur est contrainte d'utiliser une devise dont le cours est
flottant, le dollar US. En raison du poids important que représentent
ces devises au niveau commercial et financier (près de 30%), il nous a
paru urgent et nécessaire de trouver des instruments permettant de
limiter les risques dus à cette exposition.
La démarche que nous adopterons s'articulera à
présenter dans une première partie le risque de change
à la fois sur le plan de l'approche théorique et les
différentes places financières ainsi que les textes constitutifs
et le cadre institutionnel dans lequel évolue les pays de
l'UEMOA, cependant nous n'ignorons pas qu'il existe d'autres
régimes de change.
Dans une deuxième partie, nous verrons l'enjeu que
représente la gestion du risque de change pour les entreprises comme
Shell Sénégal et les instruments capables de limiter le risque
de change, tout en proposant une réorganisation interne à Shell
pour tirer profit des produits dérivés.
Première Partie : Le Renouvellement
et l'interprétation théorique de la détermination du cours
de change et l'évolution des marchés de change.
A La volatilité des cours de change, une
nouvelle interprétation théorique.
Chapitre 1 Les approches traditionnelles
Nombreuses ont été les théories
économiques qui ont montré sur un plan purement
économique la formation des cours de change.
Cependant toutes ces théories ont de nos jours peu
d'impact sur la sphère financière d'où le recours à
de nouvelles approches beaucoup plus pratiques et reflétant les
réalités du marché.
1 La parité de pouvoir d'achat (PPA) et la
détermination du cours de change.
Selon le principe de la parité des pouvoirs d'achat,
les prix des biens s'égalisent d'un pays à l'autre une fois
convertis dans une monnaie commune. Il suppose la possibilité d'arbitrer
sans entrave entre les biens et services disponibles en des espaces
différents .Cela est loin d'être toujours
vérifié.
La parité des pouvoirs d'achat absolue repose sur la
« loi des prix uniques » le cours de change C
égalise le niveau des prix des pays domestiques (P) avec celui des pays
étranger (P') on peut alors écrire que P=CP' ou encore C=P/P'.
Dès lors que P augmente (ou augmente plus vite que P')
la vérification du principe de la parité des pouvoirs d'achat
entraîne une augmentation de C, c'est-à-dire une
dépréciation de la monnaie domestique. De fait, si P augmente par
rapport à P', les résidents du pays domestique demanderont une
quantité accrue de produits libellés en monnaie
étrangère, d'où une hausse de la demande de cette monnaie
(hausse de l'offre de monnaie domestique) tandis que les étrangers
demanderont moins de produits domestiques, d'où une moindre demande de
monnaie domestique .Il en résulte une dépréciation de
cette dernière jusqu'au rétablissement de l'équilibre.
La théorie de la parité de pouvoir d'achat
repose sur certaines hypothèses : absence des coûts de
transports, informations disponibles à coût nul sur les prix
pratiqués dans chaque pays, absence d'obstacle à l'échange
(droit de douane ou barrières non tarifaires),
homogénéité des biens à
défaut de laquelle les écarts éventuels de prix pourraient
être liés à des différences de qualité.
La réunion de cet ensemble de conditions est
nécessaire du fait que la relation de parité de pouvoir d'achat
repose sur des comportements d'arbitrage, fondements de ce que l'on appelle
aussi la loi des prix unique.
Si, en d'autres termes le prix des biens domestiques est
inférieur à celui des biens étrangers exprimés en
monnaie domestiques, les arbitrages vont provoquer une demande accrue des
produits domestiques au détriment des produits étrangers, la
demande corrélative de monnaie domestique contre devise
étrangère entraînera une appréciation de la monnaie
domestique (une baisse de C) ou des mouvements de P et P' qui
rétabliront la parité de pouvoir d'achat.
Cependant tous les biens et services ne font pas l'objet de
commerce international, d'où il fait une distinction entre secteur
abrité et secteur exposé, cela remet en cause la théorie
de la parité de pouvoir d'achat.(Cf. repère sur le principe de
Balassa )page 186
Enfin il faut tenir compte du fait que la relation change-prix
n'est pas univoque d'une part et d'autre part la PPA ignore le rôle
croissant des mouvements de capitaux à l'origine d'une volatilité
accrue des marchés de change et des déviations durables par
rapport au taux de PPA.
Aujourd'hui la PPA apparaît plus comme un instrument une
référence (une monnaie est sur ou sous -évaluée par
rapport au PPA) plutôt qu'un véritable instrument de
prévision.
2 Les déterminants du cours de change et la
parité des taux d'intérêt (PTI) .
Conceptualisée par John M. Keynes, la
théorie de la parité des taux d'intérêt atteste que
les cours de change des devises tendent à s'ajuster aux parités
des taux d'intérêt qui prévalent dans chaque pays.
Le principe de la parité des taux
d'intérêt postule que l'écart de taux
d'intérêt entre la monnaie domestique (i) et une devise
étrangère (i') doit être égal à
l'évolution anticipée (appréciation ou
dépréciation) de la monnaie domestique par rapport à la
devise étrangère (Ca)
Il faut cependant distinguer une parité des taux
d'intérêt couverte et une autre non couverte. Philipe
d'Arvisenet [Finance Internationale 2004] page 192
a- La PTI non couverte
En raisonnant à l'incertain, le principe de la
parité des taux d'intérêt s'écrit :
Ct = (Ca+1 -Ct)/Ct =it-i't
Une dépréciation de la monnaie domestique
(hausse de C) est anticipée si i >i' et réciproquement une
appréciation si i<i'
En présence d'incertitude et d'aversion au risque, une
déviation par rapport à la parité des taux
d'intérêt est envisageable .En désignant par p la prime de
risque qui sera intégrée dans l'évolution anticipée
du change,la parité des taux d'intérêt devient Ct= i-i'+p
.
Dans l'hypothèse d'anticipations rationnelles, toutes
les informations disponibles sont intégrées en temps réel
dans la formation des cours, dès lors l'écart entre cours de
change anticipé et celui au comptant ne peut s'expliquer qu'en raison de
l'intervention d'événements non anticipés.
Les études économétriques restent dans
l'ensemble peu probantes, ce qui renvoie à l'existence des primes de
risque et au caractère très pertinent de l'hypothèse
d'anticipations rationnelles.
b- La PTI couverte
C'est le principe sur lequel repose la formation des cours
à terme. On suppose que
i=i'+(CT -C) /C :les rendements des actifs en
monnaie domestique et en devise étrangère doivent
s'égaliser. Dans le cas contraire, il existe des opportunités
d'arbitrage dont l'exploitation ramène à l'équilibre.
Supposons l'existence d'un écart de taux
d'intérêt de 2 points entre une monnaie domestique (euro) et une
autre devise étrangère (la livre) avec des taux
d'intérêt respectifs de 2% et 4 %.
En faisant une hypothèse d'un déport d'un point
sur la livre, on assistera à des sorties de capitaux de la zone euro au
profit de placement en livre (on emprunte de l'euro à 2% et on place en
livre à 4%, l'écart n'étant que partiellement
compensé par le report)
Exemple : on achète de la livre à 1,5 euro,
on vend à terme à 1,450 avec un point de déport.
Cela va provoquer automatiquement un
rééquilibrage, les taux de l'euro vont augmenter et ceux de la
livre vont baisser (les taux vont se contracter), tandis que le taux de change
comptant va se modifier dans le sens d'une appréciation de la livre.
En résumé on retournera progressivement vers la
parité des taux d'intérêt.
Notons cependant que de nombreuses études ont
montré de fréquentes déviations par rapport au principe de
la parité des taux d'intérêt. Celles-ci ont plusieurs
origines.
Il s'agit d'abord d'un cumul de coûts de transactions
dû aux achats de devises au comptant, de vente à terme, d'emprunt
de monnaie domestique, de placement de devises dont l'importance peut
cependant diminuer par le recours aux swaps.
Il s'agit ensuite de l'existence d'éventuels
contrôles des changes.
Enfin il y a le risque politique : crainte de
durcissement des dispositifs fiscaux, d'un rétablissement du
contrôle de capitaux.
3 L'approche monétaire du cours de change.
Les facteurs réels (prix, balance des paiements
courants) ne suffisent pas à rendre compte de l'évolution des
cours de change. Compte tenu de l'explosion des transactions de change par
rapport aux flux du commerce international. Cela a conduit à
privilégier les approches en termes d'actifs financiers.
Les variations de cours de change entre deux monnaies sont
analysées comme le résultat des modifications de l'offre et de la
demande pour chacune des deux monnaies.
Cette approche suppose vérifiée les principes de
la parité du pouvoir d'achat (PPA) et celui de la parité des taux
d'intérêt (PTI) en une substantialité parfaite entre les
devises domestiques et les devises étrangères. Elle repose, en
outre sur l'hypothèse de stabilité des comportements de demande
de monnaie dans les deux pays considérés.
On introduit la vitesse de circulation de la monnaie propre
à chaque pays (V et V') et on reprend la relation fondamentale de la
théorie quantitative de la monnaie, le niveau général des
prix P est proportionnel à l'offre de monnaie M, à la vitesse de
circulation V et au revenu Y.
P=MV/Y et P'=M'V'/Y'.
Dès lors que le principe de la parité des taux
de change est vérifié C=P/P'), on obtient :
C= (MY/V)/M'Y'/V')
Toutes choses restant égales, une hausse de V a le
même effet qu'une augmentation de M.
C augmente et la monnaie domestique se
déprécie.
Considérons les fonctions reliant la demande monnaie au
taux d'intérêt (i) et au revenu réel(Y). Plus le taux
d'intérêt est élevé, moins forte est la demande
d'encaisse réel (monnaie oisive).Plus le revenu est
élevé plus forte est la demande d'encaisse au fin de
transactions.
Dans le pays domestique : Md=Md (i, y).
Dans le pays étranger : Md=Md*(i*y*) .
De ce qui précède l'on extrait le tableau
suivant :
Effet de la :
|
Prix
|
Cours de change
|
-hausse de l'offre de monnaie (M)
|
Hausse
|
Dépréciation
|
-hausse du revenu réel hausse(Y)
|
Baisse
|
Appréciation
|
-hausse du taux d'intérêt (i)
|
Hausse
|
Dépréciation
|
Tableau extrait de Finance Internationale de Philipe
d'Arvisenet, 2004 page 194
4 Les déterminants du taux de change à
long terme et la théorie de la parité des pouvoirs d'achat.
La théorie de la parité du pouvoir d'achat (PPA)
établit une relation entre le différentiel de taux d'inflation de
deux pays et l'évolution du cours de change qui lie leurs devises sur le
marché international des changes. Ainsi, cette théorie soutient
l'idée selon laquelle le prix d'une monnaie en unité d'une autre
monnaie évolue en fonction des pouvoirs d'achat de ces deux monnaies
dans les territoires respectifs ou elles ont un cours libératoire
(Cassel) [1918]
Dès lors, le cours de change normal entre ces devises
est celui qui égalise les pouvoirs d'achat internes des deux monnaies
(Albert Ondo) [1999] page 55.
Ce cours de change est le rapport des prix internes.1(*)
Cette théorie des pouvoirs d'achat (PPA) a fait l'objet
de vives critiques et de vérifications abondantes. De nombreuses
études ont montré qu'elle s'applique mieux aux matières
premières et moins aux produits manufacturés, aussi la PPA ne se
vérifie que sur le moyen et long terme.
La plupart des auteurs reconnaissent l'existence
d'écarts importants entre le différentiel d'inflation et le
différentiel de change à court terme.
Conclusion partielle
La volatilité des changes,l'éloignement
fréquent souvent substantiel et durable,des cours de change par rapport
à des niveaux considérés comme « en ligne
avec les fondamentaux économiques » ont conduit à de
nouvelles approches de l'interprétation théorique du cours de
change. Cette approche nouvelle s'est basée essentiellement sur
l'analyse graphique des cours de marchés passés, pour essayer
d'appréhender l'évolution future de ceux-ci.
Chapitre 2 Les approches modernes de
l'interprétation théorique du cours de change
1 les méthodes économiques et l'analyse
fondamentale
Les méthodes économiques que nous traitons ici,
sont plus complexes et beaucoup plus pratiques que celles décrites dans
les pages précédentes .Elles intègrent plusieurs variables
explicatives du cours de change. Outre le différentiel de taux
d'intérêt, les autres variables économiques qu'elle prend
en compte comme le taux de croissance, l'équilibre extérieur, la
productivité et la masse monétaire.
L'analyse fondamentale repose sur l'idée selon
laquelle chaque devise a une valeur intrinsèque et doit tendre vers
cette valeur .Yves Simon [1993] page 192.
La valeur fondamentale est donc une valeur vers laquelle les
fondamentaux de l'économie conduisent le cours de change. C'est cette
valeur qui reflète la réalité économique.
Ainsi, les méthodes économiques complexes
prennent les fondamentaux comme variables explicatives des cours de change.
Elles sont donc destinées à formuler des prévisions
à moyen et long terme, en utilisant des méthodes
économétriques à variables multiples faisant appel
à l'informatique. Pour accroître les possibilités de
prévision, les modèles peuvent introduire les décalages
temporels dans les variables explicatives, en utilisant les variables
exogènes à retard échelonné.
Notons toutefois que cette analyse fondamentale et les
méthodes économétriques ne permettent pas de
prévoir correctement et sans biais les évolutions des cours de
changes à moyen et long terme.
2 Les méthodes d'analyses techniques ou
chartistes
L'analyse technique regroupe un ensemble de démarches
utilisées pour prévoir les cours de marché
(matières, actions, change), elles sont basées pour la plupart
sur l'interprétation graphique, des mouvements erratiques du
marché.
2 .1 Les indicateurs de tendances
Les évolutions des cours de change peuvent faire
apparaître l'existence de tendance, haussière ou baissière,
auxquelles s'ajoutent une perturbation, souvent difficilement
interprétable et qui est facteur de risque que l'on qualifie de
volatilité.
L'étude de ces tendances repose sur des traitements
numériques, appliqués à des séries temporelles.
2.1.1 Les moyennes mobiles
Les moyennes mobiles simples, de paramètre n, d'une
série temporelles est une autre série dont chaque valeur
Mt est obtenue en calculant la moyenne arithmétique simple
des n dernières valeurs de la série brute. Mt =
(Xt +X t-1 +Xt-2+Xt-n+1)/n
Selon la valeur du paramètre n, l'inertie du mouvement
de la moyenne mobile sera plus ou moins grande. Les valeurs de n
élevées, de plusieurs centaines d'observations pour des
séries quotidiennes, conduisent à des graphiques très
lissées, peu sensibles aux changements du jour avec très peu de
changement de tendance.
Au contraire, des valeurs de n faibles, de quelques
unités, correspondent à des moyennes mobiles beaucoup plus
sensibles aux variations, qui suivent de beaucoup plus près
l'évolution de la série brute.
Les calculs des moyennes mobiles sont à l'origine des
plus célèbres méthodes sur les marchés financiers
en général.
La règle la plus connue est celle d'acheter en phase de
hausse, quand la courbe « traverse » la moyenne mobile de
bas en haut et de vendre quand, inversement le cours croise la moyenne de haut
en bas.
2.1.2 Les lissages exponentielles
Les calculs de moyennes mobiles s'effectuent en accordant
autant de poids à chacune des observations qui entrent dans la moyenne.
On peut souhaiter, au contraire, pondérer ces valeurs par des
coefficients décroissants avec l'éloignement, dans le
passé, de la donnée observée. Les données les plus
récentes ont alors une importance plus grande dans la
détermination du niveau lissé actuel.
A partir d'un nombre a, compris entre 0 et 1,
une suite de n coefficients décroissants est obtenue par la fonction
exponentielle : 1, a, a²,
a3....an-1
La série lissée exponentielle est
alors Lt =(Xt + aXt-1 +a²Xt-2
+ ...a n-1 Xt-n+1 )/(1+a+a²+
...an-1)
En négligeant les derniers termes en a, cette formule
devient :
Lt = (1-a)(X t
+aXt-1+a²X t-2 +.....) et par récurrence
Lt =aLt-1 +(1-a)Xt
La valeur lissée est. la moyenne pondérée
de la dernière valeur observée et de la valeur lissée
précédente. La valeur du coefficient de pondération a,
détermine l'inertie du résultat obtenu,les valeurs faibles
conduisant à accorder aux dernières observations une importance
plus grande et à obtenir ainsi une courbe lissée proches de
celles de données brutes.
2.2 Les indicateurs de puissances
C'est le besoin d'anticiper le renversement des tendances qui
a conduit à la construction d'indicateurs visant à
étudier, de façon plus ou moins directe, l'évolution des
pentes des courbes qui sont observées. Le terme de puissances traduit
ici beaucoup plus l'idée de constance de la tendance, sa force, la
garantie de son prolongement.
Le ralentissement du rythme d'une hausse sera compris comme un
signe précurseur d'une inversion possible.
2.2.1 Le momentum (MO)
Le momentum mesure directement la variation (la pente) entre
des valeurs brutes observées, distantes de n observations.
MO =Xt -Xt-n , la stratégie la
plus simple est d'acheter lorsque le momentum passe d'une valeur
négative à une valeur positive et de vendre dans le cas
contraire.
Généralement il est d'usage de préfixer
des seuils au dessus en dessous de zéro pour le déclenchement des
signaux d'achat et de vente.
2.2.2 Le rate of Change (ROC)
La comparaison entre les valeurs Xt et
Xt-1 se fait, non plus par le calcul de leur différence, mais
en mesurant le rapport.
ROC= (Xt/Xt-1)
L'interprétation, par rapport à la valeur
centrale 100, est très proche de celle du momentum, par rapport à
zéro.
2.2.3 Le relative Strengh Index (RSI)
Le RSI est un indicateur construit en distinguant les
variations haussières des variations baissières pour des
observations consécutives. A partir de la moyenne des hausses Ht et de
la moyenne de la valeur absolue des baisses Bt sur la
dernière période de longueur n, on calcule la part relative de la
hausse moyenne.
RSIt =100x
(Ht)/(Ht+Bt)
En l'absence de hausse Ht vaut zéro et le
RSI est égal à zéro. En l'absence de baisse
Bt est égal à zéro et le RSI est
égal à 100. Si la moyenne des hausses et égale à la
moyenne des baisses,le RSI est égal à 50. Deux seuils,
traditionnellement fixés à 30 et 70, indiquent des marchés
survendus et surachetés.
3 L'approche par les portefeuilles
Les modèles de portefeuille intègrent un
ensemble d'actifs monétaires, réels, financiers (titres
libellés en monnaie domestique ou monnaie domestique). Fondés sur
les perturbations qui touchent les portefeuilles d'actifs, ils ignorent les
déterminants sous-jacents, comme le flux de commerce international, le
rôle de la parité de pouvoir d'achat (PPA). Cette approche
privilégie l'importance de l'offre et la demande d'actifs comme
déterminants du cours de change. De ce point de vue, leur approche est
plus satisfaisante que celle des modèles fondés sur les seuls
flux monétaires ou réels.
La constitution des portefeuilles est elle-même
liée au comportement du change.
Le modèle qui fait référence est celui
proposé par Branson.
Les principales hypothèses :
-à court terme, le cours de change dépend des
conditions des marchés d'actifs ;
-à long terme, le cours de change résulte de
l'interaction entre marchés d'actifs et flux réels.
Conclusion partielle
La plupart des théories économiques qui ont
été élaborées pour donner une estimation du cours
de change étaient basées sur des données
macroéconomiques. Aujourd'hui une bonne partie de ces théories ne
reflètent plus la réalité des marchés financiers.
Ce qui a conduit à une nouvelle interprétation
théorique du cours de change qui est plus proche de la
réalité des marchés de change qui est l'un des plus
dynamique actuellement.
B Les intervenants sur le marché de change, les
places financières et les produits utilisés
Chapitre 1 Les intervenants sur le marché de
change
Le marché des changes est le lieu abstrait (non
géographique) où s'effectuent les transactions sur devises.
Intégré au plan mondial, impliquant toutes les places
financières, il fonctionne de façon permanente 24h/24h .Il
connaît un essor remarquable.
1 les banques secondaires
Les banques et leurs filiales prennent en charge les
opérations pour leur propre compte et celui de leurs clients. Pour
faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts
auprès d'institutions financières étrangères qui
jouent le rôle de correspondants.
Etant les plus importants opérateurs sur le
marché de change, elles subissent aujourd'hui de plus en plus la
concurrence croissante de grands groupes industriels. En France, nous avons
l'exemple de Renault Finance, ainsi que de British
Petroleum International, qui a débuté son
activité au début des années 1985.
Face à cette concurrence croissante, les banques sont
obligées de prendre des positions spéculatives,et d'être
fréquemment en position de change, ce qui n'a pas été le
cas à une époque. Cette prise de risque n'a rien de scandaleux
puisqu'elles sont obligées de prendre en charge les risques dont se
débarrassent les importateurs et exportateurs et essaient de se
couvrir.
Les banques se retrouvent alors très souvent dans la
position de market maker, ce qui apporte de la liquidité au
marché, surtout lorsque la grande majorité de leurs clients sont
commerciaux sont acheteurs ou vendeurs de devises.
Les banques réalisent ainsi des profits grâce aux
spreads et commissions qu'elles font payer à leurs clients. Cependant
grâce aux méthodes de plus en plus sophistiquées dont
disposent les grandes entreprises, il est quasiment impossible aux banques de
faire de gros gains à partir des spreads,les entreprises disposent
d'informations,et parfois de tables de changes avec des compétences
équivalentes à celles des banques. Ainsi les banques sont
contraintes de réduire leur propre marge pour maintenir une
clientèle exigeante, et qui serait prête à passer à
la concurrence. Sur le marché de change le minimum pour une transaction
est de l'ordre de trois à cinq millions de dollar, certaines
transactions pouvant atteindre jusqu'à cinquante millions de dollar. Ces
énormes sommes mettent aussi les banques dans des positions
délicates, surtout elles peuvent mettre des banques en faillite en un
temps très bref, ce qui les poussent à une réglementation
stricte, ainsi qu'à leurs cambistes qui doivent respecter position
overnight et intraday très strictes
.Les cambistes travaillent sur des tables de change qui sont pourvues d'outils
performants de télécommunication et de l'informatique. Chaque
poste de travail comporte :
· Un ou deux terminaux fournissant une information en
temps réel sur les cours de change et les taux
d'intérêt ;les plus utilisés sont ceux de Bloomberg,
Reuters et Telerate ;leur présence permet de relier entre elles
toutes les salles du monde.
· Plusieurs téléphones digitaux ;
· Plusieurs lignes directes afin de pouvoir joindre
instantanément les filiales étrangères, les banques, les
courtiers et les clients importants ;
· Un système d'information donnant en temps
réel la position de la banque dans chaque devise.
· Un micro-ordinateur doté de logiciels d'aide
à la décision permettant des calculs rapides en vue d'effectuer
des opérations d'arbitrage, de placement, de spéculation et de
couverture sur la base de décisions prises par l'ordinateur.
A l'origine les cambistes étaient sans
véritable formation soutenue et pointue, mais les banques font appel de
plus en plus aujourd'hui à des jeunes courtiers diplômés,
issus des grandes écoles commerciales et scientifiques et des
universités.
2 les banques centrales
Les banques centrales interviennent sur le marché des
changes pour exécuter les ordres de leur clientèle :
administration, banques centrales étrangères, organismes
internationaux.
Elles assurent le contrôle du marché, cette
emprise est plus ou moins forte selon le contrôle des changes.
Elles cherchent enfin et surtout à influencer
l'évolution du taux de change, pour des raisons de politique
économique interne, d'une part et d'autre part pour faire respecter
certains engagements internationaux formels (le traité de Bretton Woods)
ou informels (accord du G7)
Dans l'histoire des banques Centrales, il y a eu plusieurs
étapes, en France par exemple, la Banque de France est passée par
trois périodes :
De 1958 à 1971,
période caractérisée par une fixité des taux de
changes, la banque de France intervenait pour maintenir la parité du
franc par rapport au dollar dans la limite de +- 0,75%.
Entre décembre 1971 et mars
1973 (date de la décision de supprimer la fixité
du taux de change) la banque de France intervenait pour maintenir la
parité du franc par rapport au dollar dans la limite de +-
2 ,25%.
Depuis mars 1973 la banque n'est plus obligée
d'intervenir sur le marché pour maintenir une parité contre le
dollar.
Aujourd'hui la plupart des banques Centrales interviennent sur
le marché de changes quand elles l'estiment nécessaire ;
En intervenant sur un marché de changes, les Banques
Centrales ont pour souci essentiel de régulariser l'évolution du
cours de change.
Cette intervention a toujours fait l'objet de controverse
entre plusieurs écoles, entre partisans de l'interventionnisme et ceux
de la non intervention.
Certaines banques centrales comme celle des Etats-Unis
(FED) refuse d'intervenir, car estimant que des achats et
ventes déstabilisent le marché de change, telle est la position
affirmée par les autorités Américaines jusqu'en Septembre
1985.
Cette position a sensiblement évolué depuis le
22 Septembre 1985.
En Europe les autorités y sont moins hostiles, mais
elles interviennent comme réponse pour corriger des
déséquilibres induits par des turbulences et incertitudes pouvant
provoquer des fluctuations erratiques des cours de changes
dénuées de toute justifications économiques.
L'ampleur des transactions journalières sur le
marché des changes estimée à plus de mille huit cent
quatre vingt (1880 milliards) en moyenne comparée aux réserves en
devises des Banques Centrales empêche, limite, en fait toute
possibilité d'intervention durable en vue d'influencer durablement les
cours de changes ou en imposant un cours qui ne correspondrait pas à la
réalité économique.
Pour être couronnées de succès les
interventions des banques centrales doivent être massives,
coordonnées et se produire à des moments opportuns.
Ce fut le cas le 21 Septembre 19842(*) et le 27 février
1985, ou près de deux milliards de dollars furent vendus ce
dernier jour par les banques centrales sur le marché des changes (la
Bundesbank pour les deux tiers, les banques Centrales d'Angleterre, de France,
d'Italie, des Pays Bas, de la Belgique et du Japon pour le reste)
Les conditions d'intervention étaient propices, car le
marché des changes était très étroit et le cours du
dollar avait déjà fléchi la veille, à la suite
d'une déclaration du président de la Réserve
fédérale devant la sous-commission du Sénat
américain s'inquiétant de la hausse de la devise
américaine.
Les marchés sont, à des titres divers, les
terrains sur lesquels se transmettent et se diffusent les signaux de la
politique monétaire qui incombent aux banques centrales .Les banques
centrales sont donc obligées d'avoir une connaissance intime des
ressorts du fonctionnement du marché de change. Bien que n'ayant pas la
responsabilité directe dans la régulation et la surveillance du
marché dans tous ces compartiments, les banques centrales ont un droit
de regard.
Enfin les banques centrales sont les seuls fournisseurs de
liquidité ultime en cas de difficulté grave des banques et des
marchés,cette fonction de « prêteur en dernier
ressort » est le facteur qui leur confère la
légitimité la plus forte en matière de stabilité
financière.
3 Les investisseurs institutionnels et la
clientèle privée
Dans les investisseurs institutionnels, on regroupe plusieurs
catégories d'intervenants :
Les compagnies d'assurance, les caisses de retraites, les
fonds de pension, les fonds d'investissements.
Ces investisseurs ne placent en devises qu'environ 10% de
leurs ressources dans le cas des gérants européens et 5 % pour
les américains.
Toutefois, les montants qu'ils gèrent sont largement
supérieurs à ceux des grandes entreprises multinationales .Et
leurs gérants,à l'instar de Georges Soros sont parfois auteurs
d'attaques spéculatives (Théodore Spencer)
[19991]
La clientèle privée, quant à elle,
regroupe trois catégories d'opérateurs : les particuliers,
leur influence est marginale, les entreprises commerciales et industrielles
apellées sociétés et quasi-sociétés non
financières, les institutions financières dont la présence
n'est pas permanente sur le marché de change.
Ces opérateurs interviennent généralement
pour satisfaire un besoin de monnaie étrangère lié aux
opérations commerciales.(importations et exportations) ou aux
opérations financières(investissements,prêts et emprunts en
devises)
4 les courtiers
Bien qu'il ne soit pas indispensable d'utiliser le service des
courtiers, ceux-ci jouent un rôle important voire essentiel sur le
marché des changes en tant qu'informateurs et intermédiaires.
Sans qu'eux-mêmes ne soient ou les banques soient
obligées de vendre ou acheter des devises, ils informent les
opérateurs sur les cours auxquels se vendent et s'achètent les
différentes monnaies. Ils ont un rôle d'intermédiaire, dans
la mesure ou ils centralisent les ordres d'achat et de vente de plusieurs
banques et qu'il est, en conséquence, plus facile pour un cambiste
d'utiliser leurs services que de contacter plusieurs confrères
susceptibles de vendre ou d'acheter la devise recherchée .Leur
rôle d'intermédiaire est plus général encore car ils
ne sont jamais obligés de dévoiler les noms des
différentes contreparties qu'ils mettent en rapport.
Cette discrétion est importante pour certaines
institutions qui ne veulent pas faire apparaître leur position à
un certain moment donné, leur position acheteur ou vendeur dans telles
ou telles devises. La fonction de courtier est de rendre le marché plus
efficace et plus fluide, en étant en contact permanent avec les acteurs
du marché.
La valeur d'un courtier s'apprécie à la
qualité des liaisons qu'il entretient avec les institutions
financières actives sur le marché des changes .Une maison de
courtage est divisée en plusieurs sections, et chaque section travaille
sur une devise ou un groupe de devises. A l'intérieur des sections on
trouve des courtiers spécialisés dans les différentes
transactions selon le terme, à terme ou au comptant.
De nos jours les plus importantes maisons de courtages se
trouvent à Londres, ce sont des maisons internationales
ayant de nombreuses filiales sur les plus importantes places
financières .Les maisons de courtiers ont beaucoup contribué
à l'essor du marché des changes en établissant des liens
directs avec les centres de décisions financières.
Les conséquences de cette connection instantanée
sont l'accroissement et l'accélération des différents
marchés .Ce phénomène conjugué au
développement extraordinaire des nouvelles technologies comme Internet
et le Electronic Brokerage System ont fait du marché de change le plus
important (en terme de flux de capitaux) des marchés financiers.
Aujourd'hui les courtiers traditionnels laissent la place aux
courtiers électroniques qui réalisent 80% des transactions au
comptant.
Chapitre 2 les places financières
Les places financières internationales sont un
réservoir de capitaux liquides, mais aussi une source de
rentabilité, un lieu ou s'échangent des devises. Il s'est
développé du fait que certains déposants ont pu recevoir
un rendement supérieur à celui qu'obtenaient sur les
marchés internes et que certains emprunteurs ont pu payer un
intérêt inférieur à celui qu'ils auraient
versé sur les marchés nationaux.
Les places financières internationales ont pris leur
véritable essor pour trois raisons essentielles : le coût
moindre des emprunts, la mobilisation rapide par l'émission
d'obligations, mais surtout les bourses jouent un rôle de stabilisation
dans la croissance de l'inflation, la fin du communisme a fini par montrer que
le marché qui est la forme achevée du capitalisme était le
meilleur.
1 la place financière de Londres
La City de Londres est indiscutablement l'exemple le
plus achevé de ce qu'est une place financière internationale. Les
autres places européennes n'ont ,en comparaison ,qu'une activité
relativement modeste .La City est organisée autour de six
pôles : La banques d'Angleterre ,le Stock Exchange,les
marchés des matières premières,les marchés à
terme sur instruments financiers,le marché des changes et le
marché des eurodevises .
-La banque d'Angleterre : La banque d'Angleterre exerce
un contrôle efficace, mais discret sur l'ensemble des opérations
financières de la City. La supervision s'étend bien
au-delà des banques et des institutions financières. Elle
concerne les marchés à terme de matières premières
et de produits financiers, les opérations financières
internationales.
-Le Stock Exchange :Le statut actuel de la bourse des
valeurs résulte du regroupement effectué du London Stock Exchange
et de six bourses régionales .Troisième marché mondial
après New York et Tokyo et premier marché européen avec
une capitalisation de 150 milliards de livres sterling au 31 décembre
1983 ,la bourse de Londres fut le témoin au début du
17ème siècle ,des premiers échanges d'actions
et d'obligations .Elle demeure la première bourse de valeurs mondiale
jusqu'au milieu du 20ème siècle.
-Les marchés de matières premières :
Londres a toujours tenu un rôle important dans le secteur des
matières premières, qu'il s'agisse de négoce, du
financement, du change ou du fret. D'où la présence de grandes
sociétés de négoce international et l'émergence de
marché à terme de matières premières .De nombreux
courtiers, plusieurs bourses de commerce et plus de vingt marchés
à terme localisés autour du Mincing Lane assurent à
Londres un rôle déterminant dans le négoce de nombreuses
marchandises et un leadership européen incontesté Les
marchés à terme de produits agricoles sont installés au
London Futures and Options Exchange (London Fox) et au Baltic Futures
Exchange .Les marchés les plus importants portent sur le cacao,le
café,le sucre roux et le sucre blanc .
Les transactions sur les produits pétroliers ont
débuté à l'International Petroleum Exchange. Cette bourse,
officiellement constituée durant la deuxième quinzaine d'octobre
1980 pour abriter plusieurs marchés à terme portant sur les
produits pétroliers,a ouvert ses portes le 6 avril 1981 .Les
contrats libellés en dollar américain ,portent sur du Gazole et
du pétrole brut. Elle est rattachée désormais au London
Fox.
-Les marchés d'options : Les marchés
d'options et les marchés à terme d'instruments financiers, qui
ont connu un fulgurant succès aux Etats-Unis, ont été
acclimatés avec un succès moindre en Grande Bretagne .Mais il est
à porter au crédit de la place financière de Londres
d'avoir essayé d'ouvrir tous les types de marchés à terme
de produits financiers.
Des options sont également négociées
à Londres .Au Stock Exchange, le marché des options sur valeurs
mobilières, inauguré en avril 1978, a eu beaucoup de
difficultés à démarrer .Des options sur devises, sur taux
d'intérêt et sur indice FTSE 100 sont également offertes au
London Traded Options Market .Le LIFFE a, quant à lui, ouvert sept
options sur instruments financiers.
La présence de la plus importante concentration
bancaire dont on puisse rêver explique que Londres soit le premier
marché de changes dans le monde, qu'il s'agisse des transactions au
comptant ou des transactions à terme. L'abolition, en 1979, du
contrôle des changes a contribué à renforcer le
leadership de Londres et son rôle dans le monde.
la place de Chicago
Chicago constitue le centre mondial des marchés
à terme et des options .La capitale du Middle
West abrite les deux plus grandes bourses de commerce et la
plus importante bourse d'options du monde .C'est dans le
Middle West américain que les bases
de l'industrie des marchés furent jetées il y a plus de cent
cinquante ans par des marchands de grains désireux de se protéger
contre les fluctuations des prix de certains produits agricoles .C'est à
Chicago également que les premiers marchés d'options se sont
développés au début des années
1970 au sein d'une bourse spécialement
créée à cet effet :Le Chicago Board Options
Exchange .
Trois bourses de commerce sont implantées dans la
deuxième place financière américaine : Le Chicago
Board of Trade (CBOT), le Chicago Mercantile Exchange (CME) et le
MidAmerica Commodity Exchange (MACE )devenu en 1986 une filiale
à 100% du CBOT .
Le Chicago Board Options Exchange, la seule bourse
d'options sur valeurs mobilières implantée à Chicago
draine 65% de l'activité des marchés d'options américaine.
C'est lui, qui, tous les marchés confondus, négocie le contrat le
plus actif : l'option Standard and Poor 100, dont le volume de
transactions a atteint 57 millions USD de contrats en
1988 et 59,4 millions en 1989.
Bien que Chicago demeure le centre mondial incontesté
de l'industrie des marchés à terme et des options, son importance
relative a diminué au cours des dernières années du fait
de la croissance des autres marchés américains et de
l'implantation de nouvelles bourses en Europe, au Canada, au Brésil et
en Extrême Orient. Les bourses de Chicago répondent à cette
concurrence en participant activement au processus d'internationalisation des
marchés à terme et en introduisant des nouveaux contrats et en
conceptualisant de nouveaux projets
3 la place de New York
New York est une place financière très
importante, mais elle n'est pas encore dotée de l'ensemble des services
offerts par Londres.
Son caractère international est par ailleurs moins
affirmé.
New York est une grande place bancaire .Le plus récent
développement des banques étrangères est la manifestation
la plus éclatante de son développement international.
New York Stock Exchange est la plus importante bourse
des valeurs dans le monde pour le volume des transactions quotidiennes et,
selon la valeur du cours de change, la première ou la deuxième
pour la capitalisation, avant après la bourse des valeurs de Tokyo. Si
le volume des émissions étrangères est, depuis quelques
années, inférieur à celui des émissions
effectuées sur les places Suisses, il n'en demeure pas moins très
important .La prééminence du dollar et l'ampleur des
marchés de capitaux américains font de New York un
véritable centre de redistributions des capitaux à
l'échelle de la planète. Si la suprématie de New York est
incontestable pour les actions et obligations, elle est encore plus
accentuée pour les titres à court terme comme le commercial
paper.
New York est également une grande place
financière pour certaines matières, comme l'argent, l'or, le
sucre, le café, le cacao et le pétrole. Cela justifie
l'importance de certains marchés à terme et leur essor depuis la
fin de la décennie 1970.
4 Les autres places financières dans le
monde
§ La place financière de
Suisse : Zurich, Bale, Genève, et Lausanne sont les
principales places financières suisses .Ce sont de très
importantes centres bancaires qui jouent un rôle de premier plan pour la
redistribution des capitaux internationaux à l'échelle du monde.
Cette importance transparaît dans le fait que les places suisses sont le
premier marché dans le monde pour les émissions
étrangères. La gestion de très grandes fortunes est une
autre caractéristique des places financières
helvétiques.
§ La place financière de
Luxembourg : La place financière luxembourgeoise a pour
origine l'instauration en 1929 d'un régime fiscal en faveur des
sociétés holdings. Elle ne doit pas être pourtant
assimilée à un paradis fiscal. Plus de 120 institutions
financières, la plupart filiales de grandes banques occidentales ou des
pays de l'Est sont implantées à Luxembourg. En
réalité, le développement de Luxembourg date du
début des années 1960. Il fut induit par l'essor des
marchés euro-devises et des euro-obligations.
Depuis le début des années 1980 les responsables
luxembourgeois ont encouragé l'implantation de sociétés
d'assurance et de réassurance « captives ».Ils ont
pour ce faire, promulgué une réglementation attrayante relative
à la détermination du revenu imposable des sociétés
d'assurance.
§ La place financière
d'Amsterdam : Amsterdam est l'une des plus anciennes places
financières européennes .Elle prit son essor au début du
17ème siècle. Ses activités,qui
s'étaient réduites au 19ème siècle,se
sont de nouveau développées depuis la fin de la seconde guerre
mondiale .La force d'Amsterdam réside dans la solidité de son
système bancaire et dans la très grande liberté qui
préside au développement des activités financières.
Amsterdam a la plus ancienne bourse des valeurs mobilières du monde .Sa
création remonte en effet à 1611.Des titres très
importants y sont cotés comme ceux de Royal Dutch Shell, Unilever,
Philips, ABN, AMRO, Heineken, etc.
§ La place financière de
Paris : Pendant longtemps, les responsables politiques et
économiques français ont voulu faire de Paris une grande place
internationale. Des décennies durant ils ont répété
leurs voeux pieux sans se donner les moyens de leurs objectifs .La
modernisation de la place financière de Paris s'est amorcée en
1984. Il faut porter au crédit des gouvernements, et plus
spécialement des ministres de l'Economie et des Finances :
messieurs Bérégovoy et Balladur, d'avoir entrepris tout ce qui
était en leur pouvoir pour développer et moderniser la place
financière de Paris. La modernisation de la place de Paris s'est
concrétisée par l'ouverture du marché des certificats de
dépôts, celui des billets de trésorerie et par la
rénovation du marché des titres publics. Les billets de
trésorerie sont des titres courts ,émis par les entreprises pour
satisfaire des besoins de financement en leur évitant de s'adresser
à des banques3(*) Les
titres émis sont placés auprès d'investisseurs
institutionnels,de banque ou de particuliers .L'avantage de ce marché
est de réduire le coût de l'intermédiation
financière .Le montant minimum à l'origine d'un billet de
trésorerie est fixé à un million de francs et sa
durée doit être comprise entre 10 jours et 7ans,aujourd'hui ni le
montant, ni la durée ne sont limités .Les billets émis
pour une durée supérieure à 2ans doivent avoir obtenu une
notation d'agence spécialisée4(*) .Les premières émissions de billets de
trésorerie ont été effectuées en décembre
1985.L'encours au 31décembre 1987 était de 40 milliards de
francs.
Chapitre 3 les produits utilisés sur le
marché de changes
1 Présentation du marché de change
Le marché international des changes doit son essor
à plusieurs phénomènes dont nous examinerons ici quelques
unes des raisons de son essor .Le développement et l'émergence
des marchés des devises sont l'un des phénomènes les plus
intéressants de la décennie 1980. Lors de la création de
la plupart de ses marchés, personne ne pouvait imaginer surtout en
Europe, exception faite de l'Angleterre le succès que ces marchés
auraient sur les places financières internationales. Ces marchés
sont de vastes et importants compartiments de la finance internationale, ils
fonctionnent de façon continue .En Europe la cotations commencent
à 9heures pour s'arrêter à 17 heures et c'est à ce
moment que ce marché devient actif aux Etats-Unis. Quand le
marché cesse du coté des Etats-Unis au niveau de la cote Ouest
américaine,les opérations commencent en Extrême Orient,ou
elles finissent au moment ou s'ouvrent à nouveau les places
Européenne (Londres,Paris,Zurich)
C'est « le trajet du soleil » de
Kindleberger que suivent ces marchés, cité par
Yves Simon [1995] page 3, et le soleil ne se couche jamais sur
ce marché de change.
Aujourd'hui c'est l'un des marchés le plus actifs et
brasse chaque jour environ mille huit cent quatre vingt milliards de dollars
américain.
Les statistiques de la Banque des Règlements
Internationaux (BRI) donnent les chiffres suivants en terme de transactions
quotidiennes de 1989 à 2001.
Compartiments
|
1989
|
1992
|
1995
|
1998
|
2001
|
Total
|
590
|
820
|
1190
|
1490
|
1210
|
Dont comptant
|
317
|
394
|
494
|
568
|
387
|
Terme sec
|
27
|
58
|
97
|
128
|
131
|
Swap cambiste
|
190
|
324
|
546
|
734
|
656
|
Evolution des transactions quotidiennes sur le marché
des changes, enquête BRI avril 2001-milliards USD.
C'est un marché subdivisé en plusieurs
compartiments : le marché au comptant, le marché à
terme.
-Le marché des changes au comptant.
Le cours de change est un prix, c'est le prix d'une devise
dans une autre. Il résulte de la confrontation de l'offre et de la
demande sur le marché des changes : par exemple, offre d'euros
contre dollars (vente euro/ achat de dollars) et demande d'euros contre
dollars (achat d'euros / vente dollars).
L'offre et la demande de devise étrangère
découlent d'opérations enregistrées dans la balance des
paiements qu'il s'agisse d'opérations courantes (règlements
reçus ou versés en devises au titre du commerce de biens et
services, de transferts unilatéraux, de la rémunération de
facteurs de production ou de placements : intérêts,
dividendes) ainsi que des opérations effectuées par les banques
centrales.
Le cours de change ajuste l'offre et la demande d'une devise
contre une autre.
Il évolue de façon à égaliser
l'offre et la demande.
Jusqu'en 1998, la cotation à l'incertain était
la règle avec une grande exception : la livre sterling, seule
devise à être cotée au certain. Depuis son lancement au
1er Janvier 1999, l'euro est aussi coté au certain.
Cotation à l'incertain : montant de monnaie
domestique contre une unité (ou 10 ou 100 unités) de devise
étrangère, par exemple un dollar =1 ,27 euro.
Cotation au certain : c'est l'inverse de la cotation
à l'incertain.
Par exemple : un euro=1/1,27 =0,7874 dollar.
Dans les opérations de gros montants, surtout les
opérations scripturales, le cours de change est exprimé avec 4
décimales (ex 1 euro= 1,2232 dollar)
Pour les opérations de change manuel, on se contente de
2 décimales (ex 1 euro=1,22 dollar)
-Le marché des changes à
terme.
Le recours au marché à terme (forward) permet
surtout aux entreprises exportatrices et plus généralement un
créancier en devises étrangères de s'assurer du montant
qu'il obtiendra en monnaie locale en contrepartie du règlement à
échéance de sa créance par ses clients ou
débiteurs.
De la même manière, une entreprise importatrice
ou plus généralement un débiteur en devises peut
s'assurer de la contre-valeur en monnaie domestique du montant qu'elle doit
régler en devises à ses créanciers.
Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit de faire
disparaître le risque de change pour les entreprises
concernées.
La cotation sur le marché à terme part de
l'incertain .Le cours de change à terme noté CT, à
l'horizon d'une année est donnée par l'expression :
CT=C(1+i)(1+i') , à l'horizon de « j
jours » l'expression du cours de change s'écrit :
CT=C(1+i x j/N) / (1+i'x j/N) ou
N désigne le nombre de jours dans l'année
i désigne le taux d'intérêt sur la monnaie
domestique
i' désigne le taux d'intérêt sur la
monnaie étrangère.
Exemple : si le cours comptant est de 1, 1050, si le taux
à trois mois sur le dollar qui est considéré comme la
devise étrangère est de 5% et si le taux d'intérêt
sur l'euro pris comme monnaie domestique est de 4,5%le cours de change à
terme applicable pour une opération prenant effet dans trois mois est
égal à :
CT= 1,1050 x ((1+0,045x3 /12)/ (1+0,050x3 /12))
=1,1313
2 les futures et les swaps.
-Les futures : Les futures sont des
contrats à terme négociés sur des marchés
organisés.
Le caractère organisé, rend nécessaire la
définition d'un certain nombre de paramètres et règles qui
permettent leur fonctionnement et assurent leur liquidité .Il est ainsi
indispensable de spécifier :
· L'actif négocié, qu'il s'agisse de
devises, d'un instrument de taux d'intérêt, d'un indice sur
matière première ;
· Le volume d'un contrat, c'est-à-dire la
quantité ou le montant unitaire engagé ;
· Les dates d'échéances, souvent
limitées à une date par mois ou par trimestre ;
· Les conditions de la transaction finale, celle-ci
pouvant être la livraison effective de l'actif négocié,
mais pouvant aussi fréquemment, prendre la forme d'un règlement
(cash settlement)
· Le mode de cotation, nombre de décimale ou
fractions (1 /32) fluctuation minimale du cours, fluctuation maximale
quotidienne. ;
· Les horaires de transaction
· Les conditions d'appel de marge et de
dépôt de garanti.
-Les swaps : un swap est
un accord permettant de vendre une devise au comptant et de la
racheter à terme contre une autre .Un
swap « in » en euro est un accord au terme duquel on
achète l'euro spot et on le revend à terme contre dollar par
exemple. Un swap « out » en euro permet de vendre de l'euro
spot et de la racheter à terme, par exemple contre dollar.
Certains swaps impliquant deux transactions à terme
(forward- forward swaps), par exemple, acheter l'euro à terme et dans
un mois et le revendre dans deux mois.
Une banque détenant une position longue en dollars
c'est-à-dire qu'elle a conclu des opérations par lesquelles elle
reçoit des montants de dollars qui dépassent les utilisations
pour cette devise peut gérer son risque à l'exposition en
concluant un swap avec lequel elle cèdera ses dollars au comptant et les
rachètera à terme.
Par ailleurs, les swaps permettent aux banques de limiter
leurs contreparties dont la recherche prend du temps, et d'alléger leurs
bilans. (les swaps sont des opérations hors bilans)
les options de change.
L'option de change est un contrat donnant le droit à
son détenteur d'acheter (call) ou de vendre (put) un montant
donné de devise à un cours et à une échéance
définie à l'avance.
Le cours auquel les devises sont achetées ou
cédées est appelé prix d'exercice ou « strike
price ».Les options qui peuvent être exercées
qu'à l'échéance sont dites »options à
l'américaine ». Celles qui ne peuvent être
exercées qu'à l'échéance sont dites
« options européennes ». Les échéances
sont généralement de quelques semaines à quelques mois.
L'achat d'une option est effectué moyennant le
règlement immédiat d'une prime qui représente le prix dont
bénéficie le vendeur. Compte tenu des positions possibles sur le
marché (achat ou vente) et des stratégies d'options call, call et
put, on peut distinguer quatre situations.
-achat d'une option d'achat (call)
- achat d'une option de vente (put)
-vente d'une option d'achat (call)
-vente d'une option de vente (put)
L'exercice d'une option d'achat est un droit intangible pour
son détenteur .Si le cours comptant dépasse le prix d'exercice,
le détenteur d'une option de vente aura intérêt à
céder ses devises sur le marché des changes au comptant
c'est-à-dire d'abandonner son option et réciproquement au cas
où le cours comptant est inférieur au prix d'exercice Dans ce cas
il exerce son option.
Si le cours comptant dépasse le prix d'exercice, le
détenteur d'une option d'achat a intérêt à exercer
son droit, inversement si le cours comptant est inférieur aux prix
d'exercice, il a intérêt à acheter ses devises sur le
marché au comptant, autrement dit d'abandonner son option.
On remarquera que l'acheteur et le vendeur d'une option ne
sont pas dans des situations symétriques en matière de droits et
d'obligations : le détenteur d'une option n'exercera son option
d'option d'achat ou de vente de devises que s'il y trouve son
intérêt .En revanche, le vendeur-en contrepartie de la prime
encaissée s'engage à prendre livraison (option de vente) ou
à céder (option d'achat) dès lors que l'acheteur de
l'option a décidé d'exercer cette dernière.
L'option peut être dénouée de plusieurs
manières : elle peut être exercée, abandonnée
ou cédée avant ou à l'échéance aux
conditions du marché du moment .Par exemple, une option de vente de
dollars contre euros (vente de dollars/achat d'euros)
caractérisée par un prix d'exercice de Pe =1,05 euro par dollar
serait cédée si le cours comptant était de USD/EUR = 1,00.
4 Les autres instruments de gestion du risque de
change.
-Forwards : Le contrat forward
est un contrat dans lequel l'entreprise et une banque ou le fournisseur
(client) s'entendent sur le cours d'une devise (par exemple le dollar dans un
mois aujourd'hui), ce cours devient alors le cours de cette devise lors du
règlement de la facture.
L'opérateur économique se garantie en fait
auprès de la banque ,le cours auquel il pourra acheter ou vendre une
certaine quantité de devises contre une autre à un cours de
change convenu d'avance et à une date déterminée
d'avance.
Conclusion partielle.
Le renouvellement des approches pour étudier et surtout
prévoir l'évolution des cours de changes s'est
avéré nécessaire à cause du volume des transactions
sur le marché des changes et leur impact sur les Etats, les institutions
financières Internationales, les Banques Centrales et les
entreprises.
Cet essor du marché des changes s'est
accompagné de l'émergence de nouveaux instruments mis à la
disposition des acteurs de ce marché afin de gérer au mieux le
risque de change.
Ainsi la gestion du risque de change est devenue un enjeu pour
toutes les entreprises comme Shell Sénégal qui est
impliquée dans le commerce de produits pétroliers à
l'échelle internationale, et qui de plus doit importer 30% de ses
produits facturées en USD.
Deuxième partie : La gestion du risque de
change, un enjeu pour les acteurs économiques et les entreprises comme
Shell Sénégal.
A Le risque de change à Shell
Sénégal et les régimes de changes.
Chapitre 1 Le contexte de la Zone franc.
La zone franc comprend la France métropolitaine, ses
départements et les territoires d'outre mer, Mayotte, la
principauté de Monaco et les pays africains regroupés en deux
entités que sont la CEMAC et l'UEMOA.
Dans cet ensemble, nous allons traiter le risque de change dans la zone
UEMOA, les différents textes et accords qui
régissent le fonctionnement des opérations de change ainsi que le
régime des changes existants dans le monde.
1 le cadre institutionnel.
La présentation du cadre institutionnel passe par un
exposé de ses textes constitutifs, les disposions réglementaires
relatives aux opérations de change.
2. Les textes constitutifs du cadre constitutionnel
Les textes constitutifs forment l'armature du cadre
institutionnel. Ces textes sont essentiellement : l'accord de
coopération monétaire entre la république française
et les Etats membres de l'UEMOA, le traité de
l'UEMOA,la Convention du compte d'opération ,et la
Réglementation des changes des pays de l'UEMOA .
2 .1. Les accords de coopération
monétaire entre la France et les Etats membres de l'UEMOA.
Il y a un accord multilatéral et des accords
bilatéraux qui lient la France et les pays de
l'UEMOA.
L'accord multilatéral est l'accord de
Coopération entre la France et les pays de l'UEMOA
signé à Dakar le 4 Décembre
1973.C'est un accord qui fixe le cadre général de la
coopération économique et financière entre la France et
les pays de l'UEMOA. Ce cadre concerne la garantie de la
parité fixe et ses exigences que sont la centralisation des
réserves de changes, l'adoption d'une réglementation uniforme des
relations financières extérieures et les sanctions encourues par
les contrevenants en cas de non respect de cet accord. Les dispositions de cet
accord se substituent à toutes les dispositions contraires des accords
et conventions bilatéraux signés entre la France et les pays de
l'UEMOA.
2.2 La Convention du Compte d'Opération et la
réglementation de change.
La Convention du compte d'opération lie le
Trésor français aux Etats de l'UMOA .Elle
précise les modalités de la coopération monétaire
avec la France .Cette convention stipule donc les dispositions relatives
à la centralisation des réserves dans le compte
d'opération de l'UMOA au Trésor
français .Ainsi cette convention fixe les conditions de financement
de déficit de ce compte ainsi que la rémunération de son
solde excédentaire.
La réglementation des changes des pays de
l'UEMOA a été quant à elle signée
le 20 novembre 1998 à Niamey. Elle fixe les conditions
d'intervention sur le marché monétaire et les règles
relatives aux relations monétaires et financières entre
l'UEMOA et le reste du monde. Cette réglementation des
changes est en harmonie avec la réglementation française, et son
respect est l'une des conditions principales de la garantie de la parité
fixe.
2 .3 Les dispositions relatives aux
opérations de change
Les dispositions relatives aux opérations de changes
peuvent être regroupées en cinq principes fondamentaux de la zone
franc ; à savoir :
-la libre convertibilité des monnaies de la zone
à une parité fixe et connue
-la libre transferabilité des monnaies à
l'intérieur de la zone
-l'adoption d'une réglementation commune de change
-la centralisation des réserves et le strict
contrôle des flux sortants en devises
2.3.1 La convertibilité à parité
fixe
La convertibilité du franc CFA de
l'UEMOA en euro est garantie par la République
Française, comme nous l'avons dit plus haut, ainsi la monnaie de
l'UEMOA est échangeable en euro à parité
fixe et elle est convertible en toute autre devise distincte de la monnaie
européenne, via le taux de change flottant ou fixe entre l'euro et la
devise concernée. L'Euro est donc la porte d'entrée du franc CFA
sur le marché international des devises.
2.3.2 Le strict respect de la réglementation
de change
La libre transferabilité interne et la
convertibilité interne et externe des monnaies de la zone franc imposent
le choix d'une réglementation de changes commune inspirée de la
réglementation française. Ce principe est retenu par le
traité de l'UEMOA dans son article 22.
La non application d'une telle décision est
réprimée par l'article 7 de l'accord de coopération
monétaire .Et le respect d'un tel principe a pour soucis s'uniformiser
les comportements des acteurs et de les orienter dans le sens souhaité
de l'accord de coopération monétaire .Le rôle de la
Commission Bancaire est de veiller à
l'application de l'ensemble de ces mesures par les banques et
établissements financiers en opérant des contrôles sur
place et sur pièce.
2.3.3 la centralisation des réserves de
changes
La centralisation des réserves de change est sans doute
la disposition du cadre institutionnel qui a le plus d'impact sur les
opérations de change des intervenants sur ce marché. Les Etats de
l'UEMOA s'engagent à réunir 65% de leurs
réserves de change dans le compte d'opération de la
BCEAO auprès du Trésor français,
conformément aux prescriptions de la convention du compte
d'opération (Accord de Coopération, article 3) Les contrevenants
à cette disposition sont passibles d'exclusion de l'union (Traité
Constituant l'UMOA, Article 4)
La centralisation des réserves se fait par
l'intermédiaire d'une série d'étapes, partant de la
domiciliation des opérations en devises à la cession des devises
à la BCEAO, en passant par le rapatriement de ces
devises. Les résidents sont tenus de domicilier auprès des
intermédiaires agréés, les banques et l'administration des
postes, les mouvements de capitaux ainsi que les opérations
d'importation et d'exportation des biens et services (réglementation de
change article 5) et cela par l'intermédiaire des banques et postes, la
Banque Centrale et l'Etat apprécient l'évolution des flux
monétaires entrants et sortants relatifs aux opérations de la
balance de paiement courant et de la balance des capitaux.
Cette surveillance des flux se fait avec une minutie qui place
les exportateurs sous contrainte. En plus les exportations de biens et services
sont aussi dans l'obligation de rapatrier leurs recettes d'exportation en
devises ; ce rapatriement doit se faire dans un délai d'un mois
à partir de la date d'exigibilité du paiement des
exportations.(article 3)
Une fois le rapatriement des devises effectué, les
acteurs doivent les céder aux banques domiciliaires, afin que les
banques à leur tour les cèdent à la
BCEAO. La cession des devises en fonction de leur besoin en
devises, et cette cession est une obligation pour les banques.
2.2.4 le strict contrôle des flux de
devises.
Pour la mise en place de sa politique monétaire, La
Banque Centrale agit pour un contrôle strict de la réglementation
de change. Pour les Etats de l'UEMOA, connaître les
différents flux financiers entrants et sortants dans leurs pays, est
très importante, car elle permet de surveiller leur impact sur
l'inflation et le mouvement global des capitaux.
2 .2.5 la libre transferabilité des signes
monétaires
La liberté de transfert des signes monétaires
était à l'origine de la création de la zone franc en 1939
, aujourd'hui ce principe semble être plus limité car les banques
centrales n'acceptent plus que la monnaie de la Banque de France et non celles
émises par les autres banques centrales.
2 les régimes de change
La stabilité des changes, leur conformité avec
les fondamentaux de l'économie est liée au type de régime
de change en vigueur. La non soutenabilité d'un régime de
change,eu égard à des chocs exogènes ou à
l'intégration des politiques économiques mise en oeuvre,constitue
un élément majeur de fragilité financière.
Cette question a revêtu une place essentielle avec les
crises du systèmes monétaire européen au début des
années 1990 et plus récemment avec les crises qui ont
traversé les pays émergents d'Asie ou de l'Amérique
Latine. Nous présenterons ici une typologie des régimes de
changes avec leur principale caractéristique, puis les
éléments qui président au choix d'un régime de
change.
La typologie des changes
Parmi les typologies de changes il existe :
Le Flottement pur : c'est le
marché qui détermine le cours de change.
Les flottements impurs :
-administré : les banques centrales interviennent
pour lisser les évolutions .Il s'agit de limiter une volatilité
excessive ou de contrer un glissement des zones de trop forte sur/
sous-évaluation.
-parité
glissante : « crawling peg » : le
cours de change est modifié par référence au comportement
des variables macroéconomiques en fonction d'un calendrier
pré-établi, par exemple x% de dépréciation
mensuelle .Il s'agit de fournir un ancrage tout en compensant tout ou une
partie d'éventuels écarts d'inflation dommageables en
matière de compétitivité externe entre le pays
concerné et ses partenaires commerciaux.
-Système fixe mais ajustable (Bretton
Woods, SME, le cours de change est fixe, parité centrale autour de
laquelle le cours de change peut fluctuer dans les marges étroites
prédéfinies).La modification de la parité centrale ne peut
être modifiée qu'à des conditions comme lors des crises de
paiements, et des mesures correctrices.
-système de caisse d'émission
« currency board » : la solidité du
système de cours de change fixe est assuré par une relation
stricte entre masse monétaire et réserves de change de la banque
centrale, exemple le dollar de HK et le dollar de
US. En liant les liquidités disponibles au montant des
réserves, on contrôle du même coup la quantité de
monnaie domestique susceptible de pouvoir faire l'objet de conversion en
monnaie étrangère. En contrepartie la politique monétaire
perd son autonomie,et en conséquence sa capacité à
poursuivre des objectifs internes.
La viabilité de ce système très rigide
suppose la réunion de conditions strictes. D'une part les prix
domestiques y compris les rémunérations doivent être
flexibles car les ajustements de change sont par définition impossibles
.Face à un choc asymétrique ou face à une perte de
compétitivité, la correction ne peut se réaliser qu'avec
un taux d'inflation inférieur à celui observé chez les
principaux partenaires commerciaux.
D'autre part, le système bancaire doit être
financièrement solide : les autorités monétaires,
contraintes dans leur politique par l'évolution des réserves de
change, ne peuvent jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en
cas de difficulté.
la dollarisation
La dollarisation consiste à remplacer la monnaie
domestique par sa monnaie de rattachement. On compte 28 cas de dollarisation
depuis le Panama (USD) jusqu'à Monaco
(EUR), depuis les Iles vierges (USF)
jusqu'à Lichtenstein (CHF) où à Saint
Hélène (GBP).
En outre, certains pays sont partiellement dollarisés
(60% des dépôts privés non financiers en Argentine en
2000)
Dollariser consiste à échanger les
espèces en monnaie locale en faveur du dollar ou autre devise. La base
monétaire (monnaie banque centrale) est éliminée, les
réserves obligatoires des banques sont exprimées en dollar.
Les avantages recherchés se situent dans la baisse des
spreads entre taux d'intérêt domestiques et le taux
étrangers, élimination donc du risque de change.
La dollarisation ne va pas sans inconvénient : les
contraintes sont aussi au moins fortes que celle d'une caisse
d'émission. Comme dans une union monétaire, l'indépendance
de la politique monétaire5(*) et la politique de change disparaissent, ce qui rend
les éventuels ajustements nécessaires plus coûteux :
ils prennent d'emblée la forme d'ajustements réels et non pas
nominaux. En cas de choc négatif, le coût en terme
d'activité peut être élevé.
Ainsi pour réduire un déficit courant sans
pouvoir par définition dévaluer, les prix et les salaires doivent
être flexibles et la politique budgétaire restrictive. Enfin la
compétitivité externe du pays suit celle du pays dont la monnaie
a été adoptée.
Au total plusieurs conditions doivent être
réunies pour assurer le succès de la dollarisation.
Au-delà de la flexibilité des prix et des salaires et de finances
publiques saines, l'inflation avec de façon sous-jacente les salaires et
les gains de productivité du pays concerné doivent rester proche
de celle du pays de la monnaie de rattachement, à défaut de quoi,
la compétitivité vis-à-vis de ce dernier est
affectée.
Enfin les autorités doivent pouvoir jouer correctement
leur rôle de prêteur en dernier ressort. Malgré les
critiques et les risques la dollarisation gagne du terrain comme le montre les
statistiques suivantes.
Ratio dépôts en monnaie
étrangères/ total des dépôts bancaires.
Régions
|
Nombre de Pays
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Amérique du Sud
|
9
|
45.8
|
41.6
|
44.6
|
48.1
|
49.2
|
50.9
|
Economie en transition
|
26
|
37.3
|
38.9
|
43.5
|
44.3
|
46.9
|
47.7
|
Moyen-Orient
|
7
|
36.5
|
37.2
|
37.7
|
37.5
|
38.2
|
41.9
|
Afrique
|
14
|
27.9
|
27.3
|
27.8
|
28.9
|
32.7
|
33.2
|
Asie
|
13
|
24.9
|
28.0
|
26.8
|
28.8
|
28.7
|
28.2
|
Amérique Centrale
|
6
|
23.2
|
23.4
|
24.7
|
24.8
|
25.2
|
27.3
|
Caraïbes
|
10
|
6.3
|
7.6
|
6.8
|
6.7
|
6.1
|
6.2
|
Pays développés
|
14
|
7.4
|
7.5
|
7.5
|
6.7
|
7.0
|
6.6
|
Sources : International Financial Statistics,
système électronique d'échange de données du FMI,
extrait dans Finance et Développement Mars 2005 Page
45.
L'union monétaire
Dans ce cadre, les taux de change sont fixés de
manière irrévocable. A la limite, une nouvelle monnaie se
substitue à l'ensemble des devises des pays membres (cas de l'Union
Européenne de puis 1999)
La viabilité d'une telle union est
liée à plusieurs conditions définies par la théorie
de zones monétaires (Mundell)
La création d'une zone monétaire résulte
d'un arbitrage entre avantages et inconvénients.
Du côté des avantages, on trouve bien
évidemment la disparition du risque de change. Celle-ci permet, toutes
choses égales par ailleurs, de bénéficier de taux
d'intérêt plus bas mais ces derniers n'incorporent pas plus de
prime de risque de change.
Les entreprises ne sont plus amenées à supporter
des coûts de couverture. La concurrence est renforcée par une
meilleure comparabilité des prix. Ces avantages sont évidemment
d'autant plus marqués que les pays sont plus ouverts aux échanges
extérieurs.
Du côté des inconvénients, outre le
coût de l'introduction d'une nouvelle monnaie, on trouve par
définition l'impossibilité de recourir à un ajustement de
change à l'intérieur de l'union et l'abandon définitif
d'une politique monétaire autonome, car la politique est menée
par l'ensemble des pays membres .Les inconvénients sont d'autant
moins importantes que certaines conditions se trouvent réunies.
Avec la disparition de la possibilité d'ajustement
cambiaire, c'est un instrument de gestion des chocs subis par une
économie qui n'est plus disponible .Si ,par exemple un pays perd en
compétitivité suite à un choc négatif (une
dérive salariale),les conséquences en matière de commerce
extérieur et d'activité ne peuvent être effacées par
une dévaluation de change nominal .La correction de la perte de
compétitivité doit se faire par une dévaluation de change
réel qui suppose une hausse de prix domestique inférieure
à celle des partenaires commerciaux.
Il en va de même en cas de choc de demande, baisse de la
demande extérieure adressée à un pays donné. De
tels chocs spécifiques à un pays de la zone sont des chocs
asymétriques. La viabilité sera d'autant plus forte que les pays
membres seront moins exposés à tels chocs6(*).
Si certains des principaux instruments de politique
économique ont ainsi disparu, comment réduire les
conséquences des chocs éventuels ? Un choc négatif a
pour conséquence une baisse d'activité et une hausse du
chômage .Cette situation ne peut être corrigée que par
une flexibilité suffisante des rémunérations
réelles. Si ces dernières sont sensibles à la situation du
marché du travail, elles se modèrent et stimuleront les
embauches. Il est d'autant plus difficile de modérer les salaires
réels que l'inflation est basse, car les salaires nominaux sont
généralement rigides et que les institutions pèsent sur le
fonctionnement du travail.
La mobilité géographique du travail est un autre
facteur propre à limiter la hausse du chômage consécutive
à un choc négatif, par exemple migration d'un certain nombre de
salariés du pays touché par une perte de
compétitivité dans le pays ayant gagné en
compétitivité.
Enfin il y a le fédéralisme
budgétaire : on entend par là l'existence d'un budget
centralisé utilisable à des fins de stabilisation conjoncturelle.
Ceci revêt d'autant plus d'importance en cas de chocs asymétriques
que la politique monétaire est unique. Un pays touché par une
conjoncture défavorable contribuerait moins fortement aux recettes
fiscales et recevrait plus de transferts et inversement pour les autres.
Dans la zone euro par exemple le Pacte de stabilité et
de croissance devrait permettre d'en calmer le fonctionnement .Il faut pour
cela que les pays membres dégagent un équilibre ou un
excédent en période de bonne conjoncture, afin de disposer de
marges de manoeuvre nécessaires dans les phases de modération
d'activité ou de récession.
le choix du régime de change
Un régime de change flottant
confère la liberté de conduire une politique monétaire
sans la contrainte d'un objectif de change. Les objectifs internes (prix,
activités) prennent le pas sur l'objectif de change. Les fluctuations de
change permettent d'absorber les chocs avec plus de facilité. Par
exemple, un choc sur la demande globale (suite à une baisse de la
demande extérieure par exemple) pourra être contrecarré par
une dépréciation de la monnaie domestique, plus facile à
réaliser qu'un gain de compétitivité lié à
la baisse des coûts internes, surtout dans un contexte où les
rémunérations nominales sont rigides à la baisse7(*).Il est certain que les chocs
pétroliers n'auraient pu être absorbés dans le cadre d'un
système de change fixe de type Bretton Woods.
En tout état de cause, la viabilité d'un
système de change flottant ne va pas de soi.
Plusieurs questions sont, à cet égard,
posées : le cours de change fixé par le marché
va-t-il s'établir en cohérence avec les fondamentaux de
l'économie ? L'exubérance irrationnelle ou le pessimisme
excessif ne vont-ils pas, au contraire favoriser l'apparition de bulles
spéculatives et de phénomènes de sur-ajustement ? Au
total non seulement le régime peut susciter une forte variabilité
des cours défavorables à l'activité mais aussi inscrire
ces derniers à des niveaux de sur /sous-évaluation sur des
périodes relativement longues.
Un régime de cours de change fixe confère une
visibilité (une prévisibilité) favorable à l'essor
du commerce et de l'activité. Il trouve également des avantages
en matière de lutte anti-inflationniste : en liant une monnaie
à la devise d'un pays réputé vertueux, on importe sa
désinflation et l'on établit au contraire une contrainte sur sa
propre inflation intérieure8(*) (politique française de désinflation
compétitive dans les années 1990) . En assurant une
convergence avec un taux d'inflation plus bas, on réduit les
anticipations inflationnistes et les anticipations de
dépréciation monétaire, d'où un recul des primes de
risque et une détente des taux d'intérêt.
La même logique préside au choix d'un
« currency board » :il s'agit de lutter contre
l'hyperinflation.
La viabilité d'un régime de cours de change
fixe ne va pas sans certaines contraintes dont la nature est bien
illustrée par le triangle des incompatibilités de
Mundell.
Fixité du change
Mobilité des capitaux
Autonomie de la politique monétaire
On constate que l'on ne peut bénéficier de deux
des trois caractéristiques ci-dessus choisies au hasard, tout en
bénéficiant de la troisième. Philipe
d'Arvisenet [Finance Internationale 2004 Page 222]
Conclusion partielle
Les évolutions d'un cours de change s'inscrivent dans
le cadre plus ou moins contraignant du régime de change en vigueur dans
le pays ou dans la zone monétaire de la devise concernée.
La zone UEMOA qui nous intéresse et
où évolue Shell Sénégal est dans un régime
de change fixe, ce qui n'est pas sans inconvénients, mais
présente des avantages certains comme la maîtrise de l'inflation
qui est l'une des plus basse dans la sous région. L'étude des
régimes de change nous a permis de voir comment d'autres régimes
de changes sont en vogue comme la dollarisation que certains pays ont choisi
dans l'objectif de détenir une monnaie relativement stable.
Chapitre 2 Le risque de change à Shell
Sénégal.
1 La notion du risque de change.
Le risque de change étant défini comme
l'incidence financière de fluctuations monétaires sur une
transaction ou sur l'ensemble de la situation et des résultats d'une
entreprise, on parlera de position de change comptable
lorsqu'on veut mesurer,à un moment donné ,le montant
exposé aux fluctuations monétaires , en prenant comme seule
source d'information les documents comptables d'une entreprise ou d'un groupe
.Par contre ,on désignera sous le terme de position de change
économique ,le montant exposé à ces fluctuations
, en tenant compte de la situation économique présente et
prévisible de l'entreprise du groupe.
1.1 La position de change
L'exposition au risque de change toute de toute entreprise ou
de tout investisseur bénéficiant de recettes ou devant effectuer
des règlements dans une monnaie étrangère et/ ou
possédant des actifs ou un endettement en monnaie
étrangère.
Dès lors qu'un agent économique perçoit
ou règle des flux en monnaie étrangère, il est
exposé aux conséquences des mouvements des cours de change sur
ses recettes ou règlements et sur ses avoirs (son endettement). Il est
nécessaire de bien cerner la nature et l'ampleur du risque de change
résultant des positions de change et des mouvements de cours de change,
afin de choisir judicieusement les instruments propres à couvrir ce
risque.
Le titulaire de recettes en devises étrangères
par exemple l'exportateur basé en euro de produits libellés en
dollars ou l'investisseur recevant des dividendes ou intérêts en
dollar a une position longue sur le dollar.
Inversement, le débiteur qui s'acquitte des
intérêts ou effectue des remboursements ou encore l'importateur
qui doit régler ses fournisseurs en dollars a une position
courte en dollar.
En réalité, de nombreux agents
économiques sont à la fois créanciers et débiteurs
en devises étrangères, leur position nette en devise pourra selon
le cas être courte ou longue, par exemple un exportateur de produits
électroniques libellés en dollars qui achète des
composants eux aussi libellés en dollars.
Un agent économique en position longue est
favorisé par une appréciation de la devise
étrangère dans la mesure la contre-valeur en monnaie domestique
de ses avoirs nets augmente avec l'appréciation de la devise
étrangère.
Inversement, l'agent économique en position courte sera
pénalisé par cette appréciation, la contre-valeur de ses
règlements en monnaie locale est alourdie, sa dette est accrue.
De telles évolutions ne sont pas neutres en
matières de compétitivité ; les exportateurs
nationaux, par exemple seront avantagés par une appréciation des
devises étrangères.
Celles-ci accroît les prix des produits concurrents en
monnaie locale et augmente la contre-valeur des recettes tirées des
ventes à l'étranger, soit du fait des gains accrus
réalisés lorsque les prix en devise restant inchangés,
soit encore du fait des gains de compétitivités liés
à une politique de prix plus agressive (ils pourront
générer le même flux des recettes avec des prix plus bas en
monnaie étrangère du fait même du mouvement de change)
A l'inverse, les exportateurs étrangers sont
pénalisés par l'appréciation de leur monnaie. La
contre-valeur de leurs ventes à volumes et à prix
inchangés diminue, la compétitivité-prix est
érodée par l'enrichissement de leurs produits sauf à
imaginer une politique de défense des parts de marché qui suppose
un sacrifice de leurs marges.
Un investisseur basé en euros détenteur de
titres obligataires en dollars bénéficiera de même de
l'appréciation de cette devise (contre-valeur en euros des coupons et du
prix de l'actif détenu)9(*) Il serait en revanche défavorisé pour
des raisons inverses en cas de dépréciation du dollar.
L'existence d'une position nulle sur une devise à un
moment donné, comme par exemple créances en dollars = dettes en
dollars ne signifie pas toujours l'absence de position de change potentielle.
En effet, dès lors que l'échéance des
créances diffère de celles des dettes, on est en présence
d'une position de change relative par opposition à une position
de change absolue.
1.2 La position de change comptable
La mesure comptable fera apparaître deux types de
risque :
Le risque lié à la consolidation des comptes des
filiales étrangères, défini dans la littérature,
tantôt comme « le risque de
conversion » et tantôt comme « le
risque de traduction ».
C'est ce dernier vocable que nous retiendrons :
-le risque lié à l'enregistrement comptable des
opérations en devises passées par la maison mère ou
chacune des filiales étrangères, que ces opérations soient
commerciales (exportations ou importations facturées en devises) ou
financières (emprunts ou prêts en monnaie
étrangères. Nous l'appellerons risque de transaction.
Le risque de traduction apparaîtra au moment de la
consolidation des comptes des filiales étrangères par la maison
mère. On constatera en effet que, en admettant que les comptes d'une
filiale étrangère ne soient pas modifiés d'une
année sur l'autre, leur traduction dans la monnaie nationale de la
maison mère fera apparaître une différence de change d'un
exercice à l'autre. Suivant la méthode comptable choisie pour
effectuer cette conversion et la consolidation, la différence de change
sera plus ou moins importante et son impact sur le résultat de la maison
mère, sera plus ou moins fort.
1.3 La position de change économique
Dépassant la simple mesure comptable de la position de
change, l'appréciation du risque de change économique va prendre
en compte l'activité de l'entreprise ,opération prévisible
mais non comptabilisée et l'influence des fluctuations monétaires
sur la valeur économique de l'entreprise. Le tableau suivant reprend,
sous une forme résumée, les différents
éléments constitutifs du risque de change.
Tableau sur Les composants du risque de
change.
Eléments constitutifs
|
Techniques d'appréciations
|
-Montant de l'enjeu
Position de change
|
-Mesure comptable
-Mesure économique
|
Probabilité de survenance
de l'événement pour une période
donnée.
d'une dévaluation de telle devise dans les six mois.
|
Prévisions monétaires
|
-Ampleur de l'événement
Exemple : dévaluation de x % de telle devise.
|
Prévision monétaire
|
1.4 La gestion du risque de change à Shell
Sénégal
Comme toutes les entreprises internationales, et qui font des
opérations de différentes natures libellées en devises,
Shell est fortement exposée au risque de fluctuation des cours de change
des monnaies. Shell Sénégal utilise plusieurs
devises dans ses opérations et notamment l'euro, le dollar US, la
Livre sterling, le Rand sud africain et bien naturellement le franc CFA
Il faut cependant noter que la plupart des opérations
en devises se fait avec le dollar américain, la livre sterling, et
l'euro. Les opérations avec les autres devises sont marginales.
1.4.1 Nature des opérations
Shell mène des opérations très
variées sur le marché des devises,elle réalise aussi bien
des transactions commerciales que financières avec des partenaires
basés aux quatre coins du monde ;règlements des
fournisseurs, paiements de clients,etc.
1.4.2 Les transactions sur
devises.
L'importance des opérations libellées en devise,
ajoutée à la nécessité de se conformer à la
règlementation très contraignante en vigueur dans la zone
UEMOA, fait que Shell subit des pertes sur le change lors de
ses transactions.
Ces transactions se font essentiellement avec le dollar
américain qui est ensuite converti en CFA.
Pour le dollar américain, il faut noter que
Shell Sénégal détenue à hauteur
93,59 % par Shell Petroleum Company, cela lui impose d'importer une grande
partie de ses produits pétroliers de STASCO, une
filiale de Shell International Company, cette filiale facture en dollar le
Gasoil importé par Shell Sénégal, pour
l'année 2004, cette importation représentait 21% de l'ensemble
des activités financières de Shell
Sénégal.
Quant à l'euro, cette même entreprise
STASCO implantée en Hollande fournit du Jet ,ici il
faut noter que la Hollande faisant partie de la monnaie unique
européenne10(*)
« euro» nous avons aucune perte de change car le franc CFA est
arrimé à l'euro.
1.4.3 Les opérations de couverture et les
positions de change.
Depuis la mise en place de Shell en 1971 comme entreprise,
aucune stratégie de couverture n'a été
élaborée et mise en oeuvre, en dépit des pertes subies ces
dernières années ; structurellement la position de Shell est
courte en dollar américain, cette position s'explique par le fait que
Shell importe beaucoup plus qu'elle n'exporte.
2 Présentation de Shell
Sénégal
Située au quartier Bel Air Route des Hydrocarbures,
Shell Sénégal SA est une entreprise créée en 1961
et dont l'objet principal est la distribution de produits pétroliers.
Dirigée par un conseil d'administration composé
de six personnes, dont l'actuel Directeur général, et de la
société mère « Société Shell
Petroleum Company » qui est l'actionnaire ultra majoritaire, son
capital est de deux milliards six cents quatre vingt douze millions neuf cents
trente deux mille (2 .692.932.000), composé de
146355 actions de 18400 francs CFA chacune,
entièrement libéré.
L'entreprise comprend 175 personnes comme employés avec
94 cadres pour 81 non cadres.
La structure du capital se définit comme suit, selon le
tableau suivant.
Nom et Prénom
|
Montant
|
%
|
Shell Petroleum Company
|
2.520.340.000
|
93,59 %
|
Naftiran Company
|
172 .408.000
|
6,40%
|
Structure du Capital de Shell Sénégal
SA
Comme le montre le schéma ci-dessus, la structure du
capital est largement dominée par Shell International Petroleum qui
détient 93,59% suivie par une société d'origine iranienne,
The Naftiran Company 6,40%, et un groupe d'actionnaires ne possédant que
quelque titres.
C'est donc une multinationale à très forte
participation étrangère qui a quelques filiales au
Sénégal avec des participations importantes dans certaines
entreprises du Sénégal comme l'atteste le tableau suivant.
Tableau des participations et
filiales de Shell Sénégal
Désignation
|
Nationalité
|
Montant du Capital
|
Proportion en %
|
Société Dakaroise d'Entreposage
(SDE)
|
SENEGALAISE
|
12.500.000
|
25%
|
SIMCADY
|
SENEGALAISE
|
82.824.412
|
25%
|
CIMSAHEL ENERGIE SA
|
SENEGALAISE
|
856.710.000
|
50.10%
|
TOTAL
|
-
|
952.035.412
|
-
|
Cadre réglementaire global dans lequel
évolue Shell Sénégal
Shell évolue dans un cadre réglementaire
particulier, celui de la zone de parité fixe du CFA avec l'Euro et cela
dans une réglementation restrictive en matière de change.
Cette réglementation des changes oblige tous les agents
économiques ayant des opérations avec l'étranger de suivre
un certain nombre de procédures.
Dans la zone de l'Union Economique Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA), d'une manière
générale, tous les mouvements de capitaux entre les Etats membres
sont libres et s'effectuent sans restriction aucune et cela quelque soit le
montant .Cependant, les opérations de transferts de change, les
mouvements de capitaux et règlement de toutes natures entre un Etat
membre de l'UEMOA et un pays non membre11(*),ou entre un résident et
un non résident ne peuvent être effectuées que par
l'entremise de la BCEAO,de l'administration des Postes ,d'un
intermédiaire agréé ou d'un agent agréé de
change manuel,dans le cadre strict de leurs compétences respectives.
Ainsi les devises doivent être cédées
à un intermédiaire agréé ou à la
BCEAO.
Les résidents sont obligés de céder
à une banque intermédiaire agréée tous les revenus
ou produits en devises encaissés à l'étranger ou
versés par un non résident dans le cadre de leurs
activités.
Les importations et exportations font l'objet de dispositions
particulières. Les dispositions permettent que tous les paiements
courants à destination de l'étranger sont autorisés
à titre général .Ils sont exécutés en totale
liberté, sous réserve de présenter des pièces
justificatives concernant les opérations en question aux personnes
agréées.Le produit des recettes d'exportation doit être
effectivement rapatrié par les banques domiciliataires par
l'intermédiaire de la BCEAO, au plus tard 120 jours
après l'expédition des marchandises.
Politiques et procédures en matière de
gestion de risque de change.
L'entreprise Shell n'a pas de politique propre en
matière de gestion de risque de change.
Mais dans un document intitulé « principe de
gestion de trésorerie12(*) » il existe des prescriptions et
règles qui dictent la démarche à suivre pour la mise en
place d'unité de gestion de risque de change .En dépit du manque
de politique de gestion de risque change, les responsables sont de plus en plus
conscients de la nécessité de la mise en oeuvre de cette
structure.
L'entreprise ne s'inscrit non plus, pas dans une politique de
spéculation et adopte une politique prudente face au risque de
change.
Cette attitude des responsables qui n'ont pas jusqu'à
présent mis en place une politique claire de gestion de change pourrait
peut-être s'expliquer par le fait que Shell Sénégal
n'intervient pas directement sur le marché du pétrole, mais que
Shell achète une partie de ces produits pétroliers au travers
de la structure de raffinage qui est la Société Africaine de
Raffinage (SAR) à un prix fixé un mois d'avance.
Elle s'expose au risque de change seulement lors des
transferts de devises en dollar, le cours du dollar étant facturé
un mois d'avance par STASCO, seule entreprise qui fournit du
Jet et du Gasoil à Shell, comme
souligné plus haut, le Gasoil est libellé en dollar
américain,et payé un mois (30jours) après
facturation,quand nous savons le pourcentage que représente cette
activité(25%), Shell est fortement soumise au risque de change, et
s'expose a un risque énorme, si le cours du dollar entre la date de
facturation et celle du règlement,s'envolait à un niveau
très élevé.
Cette attitude pourrait bien changer car les pertes de changes
au cours de ces dernières années deviennent plus de plus
importantes comme le montre le tableau suivant.
Tableau des pertes et gains de changes en
2002, 2003, et 2004 en Francs CFA
Années
|
Gains de Changes
|
Pertes de changes
|
2002
|
00
|
439.867.351
|
2003
|
305.404.207
|
502.061.439
|
2004
|
325.099.810
|
410.297.068
|
Chiffres
extraits du compte résultat de Shell
Représentation graphique de
l'évolution des gains et pertes de change
Conclusion partielle
Très longtemps négligée, la mise en place
d'une unité de gestion du risque de change est devenue aujourd'hui un
impératif compte tenu des pertes importantes subie par l'entreprise ces
dernières années comme le montre le tableau ci-dessus . La mise
en place d'une telle unité passe par la définition d'une nouvelle
politique qui devra se traduire nécessairement par une
réorganisation en vue d'une utilisation adéquate des nouveaux
produits aptes à gérer le risque de change.
B les instruments dérivés utilisables et
les structures de la gestion du risque de change à mettre en place
à Shell Sénégal.
Chapitre 1 Les instruments dérivés de
gestion du risque de change à la disposition de Shell
Sénégal.
1 Origines des produits dérivés.
Aussi loin que l'on puisse remonter dans l'histoire des
marchés financiers, il en ressort que les premiers instruments
dérivés étaient des produits négociés sur le
marché du gré à gré. Il s'agissait de transactions
sur le marché de change que nous appelons maintenant des contrats
forward .Des instruments de nature optionnelle étaient également
utilisés par les négociants et les banquiers pour financer les
activités commerciales et se protéger contre les risques de
change et les fluctuations des prix de certaines matières
premières. C'est d'ailleurs dans le domaine du change et des
marchandises que les transactions étaient les mieux structurées.
Dès le XVIème siècle, les marchands hollandais
réalisaient des contrats prévoyant de livrer le produit de leurs
voyages avant que le transport en soit effectif. L'objectif de ces transactions
était de financer les opérations commerciales et maritimes et de
bénéficier d'un prix supérieur à celui qu'ils
auraient obtenu en vendant les marchandises à l'arrivée des
navires .Aux XVIème et XIXème
siècles, autre exemple, les producteurs de pommes de terre dans
l'Etat du Maine, aux Etats-Unis, vendaient une partie de leurs récoltes
au moment de la plantation, afin de financer la production.
Les forward contracts étaient utilisés
de manière régulière en 1860 à
Chicago dans le commerce des céréales et en 1880
à Londres dans celui des métaux. L'utilisation de ces contrats
était très intéressante, mais leur développement
était entravé par les risques de contrepartie et l'absence de
liquidité qui caractérisaient le marché de gré
à gré .L'essor des marchés financiers est intimement
lié à l'apparition des chambres de compensation.
La qualité des services rendus par la chambre de
compensation explique le développement des marchés
dérivés, mais il est vrai que la standardisation des contrats
qu'implique la présence d'une chambre de compensation pose le
problème de l'adaptation des instruments dérivés aux
besoins spécifiques et particuliers de chaque opérateur.
Les professionnels ayant acquis une bonne maîtrise des
produits dérivés négociés dans les bourses
dotées d'une chambre de compensation ont alors voulu remédier aux
inconvénients de ces marchés tout en gardant leurs principaux
avantages .Ils se sont alors tournés vers les banques pour obtenir une
gestion personnalisée de leurs risques .Ceci explique l'essor depuis
1985 des marchés de gré à gré et
la nouvelle impulsion ainsi donnée aux marchés
dérivés. Aujourd'hui les marchés
dérivés et les instruments qui y sont négociés
ont connu de 1960 à nos jours une extraordinaire
explosion qu'illustrent les données chiffrées : près
de 100013(*) milliards USD
d'options et contrats à terme ont été
négociés en 2000 sur les bourses américaines.
2 Présentation générale des
produits dérivés.
Au cours des vingt dernières années, les
instruments de gestion de risque de change n'ont cessé de se multiplier,
ils ont même été amplifiés par les
révolutions technologiques de ces dernières années .Qu'il
s'agisse de la gestion du risque du prix ou de la gestion du risque de change
les marchés offrent des possibilités diverses.
La gamme des instruments financiers dérivés
offerte aux Etats, aux institutions internationales comme aux entreprises,
permet dorénavant à ceux-ci de mettre en place, une
stratégie en vue de limiter les pertes et optimiser leur
résultat.
Les contrats à terme, les futures, les options, les
swaps, et les diverses combinaisons au comptant comme à terme permettent
aux financiers, trésoriers d'anticiper, ou de mettre en place les
mesures idoines pour une gestion des risques de marché
appropriée
Ignorer aujourd'hui les produits dérivés serait
une marche au hasard, ne pas savoir les mettre en oeuvre et les appliquer
ressemble beaucoup plus à mort futur probable, mais seulement une
échéance inconnue pour toute entreprise.
Notre but ici sera de présenter de façon
générale l'ensemble des produits dérivés pour
aboutir à ceux qui sont adaptés au cas spécifique de
Shell Sénégal.
les produits de gestion du risque de change
utilisables à Shell Sénégal
3.1 Le recours au marché à
terme
Les marchés organisés offrent aujourd'hui des
opportunités intéressantes à Shell pour sa gestion de
risque de change .La transparence des marchés, les volumes
traités et leur forte liquidité permettent de mettre en oeuvre
des techniques de couverture qui peuvent se révéler très
rentables et peu coûteuses.
le recours aux contrats d'options
A notre avis, pour couvrir des positions structurellement
courte de l'entreprise en dollar US. Les marchés organisés
offrent des instruments appropriés avec des contrats d'options qui sont
standardisés en terme de montant et d'échéance.
Ces options traités sur les marchés
réglementés ont pour avantage d'être très liquide,
l'entreprise pourra facilement suivre leur évolution et décider
du meilleur moment pour retourner sa position ou non, l'avantage de
l'utilisation des options est qu'elles offrent une possibilité de gain
pour l'entreprise en cas de bonne anticipation.
La stratégie de couverture optionnelle offre à
l'entreprise des possibilités autre celles de la couverture à
terme .La firme qui adopte cette stratégie a recours aux options de
change négociables soit sur un marché de gré à
gré, soit sur les marchés organisés.
Une option de change est un droit ,et non une
obligation,d'acheter ou de vendre une quantité de devises à un
cours déterminé à l'avance ou prix d'exercice,moyennant le
paiement d'une somme en avance appelée prime au vendeur .Il existe
plusieurs types d'options :
-l'option à l'américaine, pour laquelle le droit
peut être exercé pendant toute la durée de l'option,
-l'option à l'européenne pour laquelle le droit
ne peut être exercé qu'à la date
d'échéance,
-l'option asiatique pour laquelle également le droit ne
peut être exercé qu'à la date d'échéance
seulement le prix de référence est calculé par rapport
à la même à la moyenne des cours élevé sur le
marché à certaines dates fixées à l'avance.
L'acheteur d'une option est celui qui détient le droit
d'exercer celle-ci aux conditions qui ont été définies
lors de la mise du contrat.
En général, l'acheteur choisira des moments pour
exercer ce droit en fonction du niveau du sous-jacent de l'option. Quand au
vendeur, il sera dans l'obligation de se soumettre à la volonté
de l'acheteur, en contrepartie, il a reçu une prime comme compensation.
Pour un acheteur d'option, son risque est limité au coût de la
prime et son gain peut s'avérer parfois illimité .Pour le
vendeur le gain maximum est limité à la prime et la perte en
théorie est illimitée. Nous avons une représentation
schématique du profil de résultat, vu du coté de
l'acheteur de CALL (option d'achat) dans le cadre d'une transaction
USD/CFA.
Profil de résultat pour l'achat d'un CALL
Profit
Perte
Pas d'exercice
Exercice de l'option
Cours USD/CFA
Point mort
Achat d'une option d'achat CFA/USD
Le profil est bien entendu inversé pour le vendeur de
l'option.
Pour les options de ventes ou PUT, l'acheteur de PUT acquiert
le droit de vendre à un prix convenu d'avance, alors que le vendeur de
PUT s'engage à acheter au prix convenu.
Nous pouvons ainsi avoir une représentation
schématique du profil de résultat, vu du coté de
l'acheteur de PUT (option d'achat)
Profil de résultat pour l'achat d'un PUT
Pas d'exercice
Exercice de l'option
Cours USD/CFA
Point mort
Perte
Profit
Achat d'une option de vente CFA/USD
Les agents économiques qui anticipent
l'évolution des prix des produits, peuvent réaliser quatre types
d'opérations avec les options : l'achat ou la vente de CALL, et
l'achat ou la vente de PUT.
L'acheteur de CALL et vendeur de PUT ont le même
espoir : une hausse du sous-jacent, alors qu'inversement l'acheteur de
PUT et le vendeur de CALL tablent sur une baisse du sous-jacent.
3.1.2 Le recours aux « futures »
de devises.
Pour être certain d'une couverture ferme mais aussi
flexible, Shell peut encore avoir recours aux contrats
« futures » traités sur les marchés
organisés.
En jouant au même moment sur le marché du terme
comme celui comptant ,et aussi sur la convergence de la
« base »Shell peut adopter une position à terme
contraire à celle du comptant pour annuler tout risque au niveau des
fluctuations de change.
Cette option permet au moins à l'entreprise de fixer un
cours en cas d'incertitude sur l'évolution future des cours de
change.
Cependant il existe de contraintes en ayant recours aux
marchés organisés pour la couverture du risque de
change :
-l'obligation de passer par des agents agréés,
par des chambres de compensation pour toutes transactions, avec des frais
supplémentaires d'intermédiation que cela implique.
-les contraintes de trésorerie que cela implique avec
le système de dépôt initial et les appels de marge
quotidienne.
Cette utilisation des marchés organisés impose
à l'entreprise un suivi constant de sa position sur les instruments
dérivés utilisés, ce qui est faisable seulement pour une
unité de gestion de risque compétente, et un investissement des
outils informatiques performants et modernes.
3.2 Le recours aux swaps de couverture
Le marché des swaps pour offrir de très bonnes
opportunités à la trésorerie de Shell
Sénégal, dans le cadre de sa gestion des risques. Cette
couverture pourrait garantir à Shell un prix d'achat stable dans le
cadre de ses exportations de produits lubrifiants.
Concernant sa position structurelle courte sur le dollar
,l'entreprise pourrait bien trouver une contrepartie bancaire qu'une entreprise
dans la situation inverse,surtout que l'achat de produits se fait aussi en
devise Euro, au niveau de la filiale STASCO,fournisseur de
Jet .
Par exemple Shell paye de façon régulière
des USD avec leur importations qui se règlent trente
jours (30) plus tard, peut bien trouver une autre entreprise ou une banque,
dans le but de rentrer dans un swap de couverture. Ainsi Shell pourrait
s'engager à verser un montant déterminé d'euro à
des périodes régulières, et cela sur une longue
période.
La banque ou l'entreprise en retour va s'engager à
verser la contre-valeur en CFA des dollars reçus à un taux
fixé d'avance selon la même périodicité et pour la
même durée.
L'entrée en swap de couverture sur devise de Shell doit
lui permettre de fixer le taux du dollar USD/EUR pour une
période assez longue, cependant l'entrée dans un tel swap suppose
une étude préalable par l'unité de gestion de risque
de l'évolution de la devise sur une longue période, et aussi un
bon choix de la contrepartie pour éviter tout risque de défaut et
les pertes d'opportunités.
3.3 Les autres instruments de gestion de risques de
change à la disposition de Shell
Il existe sur le marché gré à gré
d'autres instruments non moins intéressants qui permettent de
gérer le risque de change.
Les instruments forward sont les mieux indiqués
à notre sens à première vue, car le risque de change dont
Shell supporte le coût est un risque qui s'étale sur un mois, la
différence entre le cours à la facturation de
STASCO, et le paiement de cette facture un mois (30jours) plus
tard, le forward sur le dollar serait très indiqué, et certaines
banques comme CITIBANK Sénégal pourrait
très bien proposer de tels instruments.
L'alternative pourrait être la banque de STASCO,
JP MORGAN CHASE BANK, où chaque mois Shell
Sénégal transfère des dollars à des coûts
élevés, cette banque internationale pourrait bien aussi proposer
des forwards sur un mois.
Un autre instrument qui pourrait servir serait
les « floors » ou des
« caps », ces instruments ont cette possibilité de
figer ou fixer un plafond pour des prix à payer et donc de garantir un
cours maximum ou minimum à l'entreprise.
L'ensemble de ces instruments peut être utilisés
en combinaison avec les options pour éviter les problèmes de
trésorerie résultant du paiement des primes.
4 Les instruments internes aptes à
gérer le risque de change.
En dehors des instruments traditionnels qui sont soit
négociés sur des marchés financiers ou avec des
institutions bancaires, l'entreprise peut s'organiser en interne, avec ses
fournisseurs ou ses clients pour mettre des clauses commerciales susceptibles
de réduire son risque de change auquel elle s'expose.
4.1 Le termaillage et la réduction de
l'exposition au risque de change
Le termaillage est une méthode relativement ancienne
consistant à modifier, cas par cas, en les accélérant ou
en les retardant, des délais de règlement des importations et
exportations.
L'exportateur ayant des créances en devises fortes,
celles dont la valeur tend à s'accroître par rapporta sa monnaie
nationale, et donc consiste a allonger le crédit qu'il a accordé
et à retarder le paiement de son client.
L'exportateur ayant des créances en devises faibles,
celles dont la valeur a tendance à baisser par rapport à sa
monnaie nationale cherche à raccourcir le crédit qu'il a consenti
et donc a accélérer le paiement de ses clients
étrangers.
L'importateur ayant des dettes en devises fortes
accélère le paiement de ses fournisseurs et réduit le
crédit qui lui avait été initialement accordé.
L'importateur ayant des dettes en devises faibles retarde le
paiement de ses fournisseurs et cherche à obtenir de nouveaux
délais de paiement.
L'utilisation du termaillage doit prendre en compte et
comparer le gain de change anticipé et le coût de financement
induit par les modifications des délais de règlement et
supporté par le créancier et le débiteur .La
réglementation des changes limite souvent les possibilités de
recours au termaillage en interdisant le paiement anticipé des
importations et en imposant une date limite au paiement des exportations, comme
dans le cadre de la réglementation de l'UMOA
Tableau :
profil des décisions sur le termaillage
Anticipations
|
Exportations
|
Importations
|
Appréciation de la devise
|
Retarder le paiement
|
Accélérer le paiement
|
Dépréciation de la devise
|
Accélérer le paiement
|
Retarder le paiement
|
4.2 La clause de risque partagé
La clause de risque partagé impose à
l'exportateur et importateur le partage des risques.
Ceux-ci s'engagent à supporter chacun une partie de la
variation du taux de change susceptible de se produire entre la date de
facturation (mais il est possible de retenir la date de l'offre ou la date
d'acceptation) et la date de paiement. Généralement le partage se
fait par moitié, mais toute autre répartition est
envisageable.
Un exemple permet de mieux comprendre l'intérêt
de cette clause.
Un importateur européen conclut un contrat commercial
payable en dollar sur une base de USD 1=0,8167 EUR, mais prévoit
toutefois une clause de risque partagé avec l'exportateur sur une base
de 50% chacun, le paiement se fait en cinq versement .Les taux de change aux
différents paiements sont respectivement .USD 1=0,8177 EUR ; USD
1=0,8234 EUR; USD 1=0,8198 EUR USD 1=0,8094 EUR, USD 1=0,8299 EUR .Le
taux de change moyen qui en ressort pour l'importateur est égal à
0,82004, la perte de change pour l'exportateur est de 0,00334 euro par
dollar .Cette perte est repartie entre l'importateur et exportateur, soit
0,00165.Du fait de cette clause le gain de l'exportateur est reparti par
moitié entre l'exportateur et l'importateur.
4.3 La clause d'option
Cette clause permet à l'exportateur ou à
l'importateur d'utiliser, sous certaines conditions, une devise
différente de la devise de facturation .Un contrat commercial à
l'exportation effectué par une entreprise Européenne peut
être par exemple libellé en dollar sous la base de USD 1=0,9425
EUR avec une option en livre sterling au cas ou le dollar deviendrait
inférieur à 0,9000 EUR .Dans le même ordre d'idée
,une clause multidevises peut prévoir un prix libellé en
plusieurs monnaies avec possibilité pour le créancier ou le
debiteur de choisir à l'échéance la monnaie de
facturation .Les clauses monétaires reposent en règle
générale sur une devise ,mais il n'est impossible de retenir un
panier de monnaies afin d'atténuer les fluctuations erratiques de grande
ampleur de certaines devises .Les paniers les plus utilisés sont les
DTS, les unités de compte.
4.4 Le netting et la réduction de l'exposition
au risque de change
Le principe du netting est de procéder à une
compensation multilatérale des positions débitrices ou
créditrices réciproques des différentes filiales d'un
groupe multinational au moyen d'un centre de compensation localisé dans
un pays acceptant ce type de procédure.
Le système de compensation évite les doubles
achats et ventes de devises .Il réduit considérablement les
montants à couvrir, et par le même principe, l'importance des
frais.
Le fonctionnement d'un système de netting
multilatéral suppose :
-Une étroite coordination entres et les
différentes sociétés et le centre de compensation,
Des dates de règlement identiques entre les
différentes filiales intervenant dans la procédure de
compensation, et si possible une date unique par mois.
-Une centralisation des opérations sur un petit nombre
de banques internationales ayant des filiales dans tous les pays, et si
possible une seule.
Au même titre que le termaillage,le système de la
compensation peut être interdit ,ou à tout le moins
limité,par le contrôle des changes.
Après avoir réduit à son minimum la
position de change de l'entreprise, les responsables doivent gérer et
couvrir le risque résiduel. Ils le font en ayant recours à
différentes procédures qui sont évoquées
ci-dessus.
4.5 La clause d'adaptation des prix
proportionnels aux fluctuations de change
En application de cette clause, l'exportateur et l'importateur
acceptent que les fluctuations du cours de la devise de facturation se
répercutent sur les prix.
Si le cours de la monnaie de facturation s'élève
le prix de l'importation ou de l'importation est réduit. Si le cours de
la monnaie de facturation baisse, le prix de l'exportation ou de l'importation
est augmenté.
Un exemple simplifié permet de comprendre
l'intérêt et le fonctionnement de cette clause.
Un exportateur français conclut un contrat commercial
de 1000000 USD une sur la base de USD1=0,8260 EUR, prévoyant une clause
d'adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change. Si le cours
du dollar s'élève par exemple à USD 1=0,9550 EUR, le prix
va être réduit à : 1000000(0,8260:0,9550)=864921,466
USD.
Inversement, si le cours du cours passe à USD 1=0,7500
EUR, le prix se fixera alors à :
1000000(0,8260 :0,7500)=1101333,333 USD
Grâce à cette clause, l'exportateur est
assuré d'obtenir une somme de 826000 euros.
Bien que disposant d'une panoplie d'instruments de gestion de
risque de risque, une nouvelle réorganisation s'avère
nécessaire pour un usage efficace et judicieux de ses instruments.
Chapitre 2 Proposition de réorganisation pour
une gestion efficace du risque de change.
1 Adoption d'une politique
La politique de la gestion du risque de change de
Shell pourra être élaborée par la
structure chargée de la gestion du risque de change, mais au
préalable elle devra être validée, acceptée et
adoptée par la direction générale.
A notre sens pour éviter tout chevauchement et un bien
meilleur rendement futur, la structure doit être construite de concert
par la direction générale et la structure chargée du
risque, mais la direction doit déléguer l'autorité
nécessaire pour sa gestion quotidienne à une entité, afin
d'être certain que les risques seront bien gérés.
Ainsi en fonction de l'environnement international et
financier, la direction générale devra réviser de
façon périodique la politique de l'entreprise en matière
de gestion de risque, afin de l'adapter au quotidien à ces objectifs
assignés. Un contrôle à posteriori devra être fait
à des périodes prédéfinies au moment de la mise et
de la conception de la politique de gestion de risque de change.
2 Le système d'information et collecte des
données.
La gestion des risques de l'entreprise et du risque de change
en particulier ,exige de l'entreprise ,une collecte de volumes importants
d'information en interne comme en externe afin de mieux identifier les enjeux
.Une bonne gestion de risque de change requiert au préalable la mise en
place d'un bon système de collecte d'information,la définition de
stratégie ,le choix des instruments,le suivi et l'évaluation
finale des information et le traitement de toutes ces informations à
caractère financier .
La collecte mais surtout la transmission et le traitement
occupent aujourd'hui une place de choix pour toutes les entreprises qui
participent au commerce mondial.
2.1 Informations internes
Au plan interne il est obligatoire de recenser toutes les
opérations aptes à générer un risque de change
à court et moyen terme, dans le but de cerner le coût de cette non
couverture .Il est aussi obligatoire d'évaluer toutes les pertes
financières dues au risque de change, une comparaison dans le temps
s'impose, pour évaluer année par année l'évolution
ou la diminution des flux financiers .Les informations internes sont les
premiers éléments sur lesquels l'entreprise peut se fonder pour
mettre en oeuvre une bonne stratégie de gestion de risque de change.
2.2 Informations externes
En plus des informations internes disponibles sur lesquelles
l'entreprise peut se fonder,la collecte d'information sur l'environnement
global de l'entreprise mais aussi l'environnement financier instable
conditionne aussi la mise en oeuvre d'une structure efficace d'une unité
de gestion de risque de change .Le besoin de connaître l'état
actuel du marché pétrolier dans son ensemble doit
intéresser Shell Sénégal et ses
responsables,le besoin de connaître les tendances actuelles et futures et
anticiper si possible doit être une marque caractérisant les
responsables .Les informations sur le cours du dollar US doivent être
collectées de façon systématique par le service de la
trésorerie et un historique sur une longue période doit
être disponible.
Comme toutes les grandes entreprises, la « veille
informative » doit être systématique dans l'entreprise
là ou seules actuellement quelques informations sur le cours du
« spot » sont disponibles.
Une analyse de l'état des marchés de change, des
matières premières et singulièrement celui du
pétrole devenu très volatile depuis le début de cette
année doit constituer un outil important de gestion de la firme.
En effet une meilleure maîtrise de l'état des
différents marchés qui intéressent Shell
Sénégal dans le cadre de ses activités
internationales doit permettre à la direction financière de mieux
anticiper les évolutions et orienter ses actions en
conséquences.
Toutes les décisions stratégiques doivent
résulter de la prise en compte des informations internes comme externes
.Toutes les analyses doivent exister dans les documents de l'entreprise et
doivent être consultables à tout moment pour les besoins de la
cause, ils doivent surtout être mis à jour pour mieux anticiper
l'évolution des cours et des prix.
3 Organisation de la gestion du risque de change
La définition par Shell
Sénégal d'une orientation stratégique claire
pour la gestion de risque de change ,devra nécessairement s'accompagner
d'une réorganisation interne afin de mieux prendre en charge les risques
liés aux fluctuations du cours de change,de taux d'intérêt
et peut-être un jour les prix.
Il s'avère donc impérieux de mettre en place
cette structure pourvue en hommes et en matériels au sein de la
trésorerie avec une mission très claire, définie par les
responsables de Shell Sénégal.
3.1 Mise en place d'une unité de gestion du
risque de change.
L'importance des pertes de change observées du fait des
fluctuations fréquentes du cours du dollar essentiellement plaide en
faveur d'un renforcement de la direction financière de l'entreprise et
d'une mise en place rapide d'une unité chargée de la gestion des
risques en son sein. Cette entité permettrait à l'entreprise de
concentrer en son sein la gestion de tous les risques, et d'éviter
qu'il y ait plusieurs niveaux de gestion des activités qui comportent
un risque au niveau international.
Cette mise en place devrait s'accompagner d'une
réorganisation de la trésorerie qui doit s'acquitter de cette
mission.
Cette gestion nécessite à notre sens des mesures
susceptibles de bien prendre en charge les enjeux futurs et actuels.
Nous proposons une série de mesures en vue
d'améliorer la gestion du risque de change et, in fine
l'amélioration de la rentabilité de la firme.
Politique appropriée de gestion du risque de
change
Afin de mieux faire face aux défis de la fluctuations
des cotations de change,il nous semble nécessaire que la direction
générale s'assure que son orientation stratégique en
matières de risques associés aux mouvements erratiques des cours
de change sera bien prise en compte par les responsables opérationnels
.
Pour permettre aux responsables de gestion du risque de change
de travailler dans les conditions optimales, la direction doit aller plus loin
en définissant un cadre précis de référence dans
leur mission, surtout l'optique à court et moyen terme au niveau des
importations.
Une gestion prudente des risque correspond le mieux à
Shell, si nous partons de l'hypothèse que sa mission
est de réduire les risques et non de spéculer sur les
marchés.
Cependant la politique de gestion du risque de change doit
aller plus loin, elle ne doit pas se limiter à la réduction des
pertes de change uniquement.
Le cadre de référence est à
définir clairement avec des objectifs clairs et lisibles en terme de
position de change (réduction des pertes) .Cette politique doit
intégrer :
-intégrer la gestion du risque de change dans les
différentes conventions avec les banques
-le risque de contrepartie sur les opérations de
marché en déterminant : la qualité des contreparties
(niveau de notation minimum et expérience dans le domaine)
-les montants à traiter avec ces contreparties
-le nombre de contreparties à Dakar ou ailleurs
-définir les prérogatives de la structure
chargée de gérer le risque de change en même temps que les
procédures à respecter dans cette mission, énumérer
les instruments acceptés pour gérer le risque, les limites
à ne pas dépasser, en terme de pertes comme de gains, tout cela
pour éviter les positions trop spéculatives.
3.3 Les moyens humains et matériels pour une
politique appropriée.
L'unité de gestion du risque de change et le service
trésorerie qui l'abritera, devront avoir à leur disposition les
ressources humaines en quantité et en qualité, les ressources
matérielles adéquates pour mener à bien leur mission de
gestion de risque de change.
3.3.1 Les moyens humains.
Shell Sénégal doit s'assurer que l'unité
de gestion de risque de change dispose de compétences confirmées
pour bien mener sa mission, pour cela, il s'avéra sûrement
nécessaire de renforcer les compétences et connaissances des
agents de la trésorerie, ou bien, de faire appel à des
compétences extérieures par un recrutement adéquat.
Il est aussi impérieux de disposer d'un nombre
suffisant d'agents qui pourront permettre à l'entreprise de mener
chaque fois que cela sera nécessaire les actions de couvertures des
risques, surtout en cas d'absence ou d'indisponibilité d'un des agents
de cette unité.
3.3.2 Les outils informatiques.
L'entreprise pourra investir dans certains logiciels, pour
bien mener sa mission et optimiser ses opérations sur le
marché.
L'acquisition de moyens informatiques pourrait être
nécessaire pour établir un prix de certains actifs
négociés sur le marché.
L'utilisation de plus en plus fréquente des options sur
le marché de gré à gré nécessite d'avoir un
très bon « pricer » pour négocier très
strictement les primes à payer.
Un outil informatique adapté pourrait permettre
à l'entreprise de connaître les meilleurs coûts.
Certains logiciels de trésorerie disponibles permettent
d'évaluer les prix de certains actifs financiers, il faudra
vérifier le champ d'application et s'assurer de leur bonne utilisation
dans les transactions afin d'éviter des surcoûts.
D'autres part, certaines agences d'information proposent, pour
leurs services, des logiciels associés, et permettent à des
coûts accessibles de disposer des informations en temps réel sur
n'importe quel marché, dans notre zone UEMOA, beaucoup
d'institutions utilisent les services de ces agences que sont REUTERS ou
Bloomberg.
4 Procédures et contrôles
La gestion du risque de change nécessite la
définition de procédures claires, mais surtout un contrôle
efficace car celle-ci peut-être elle-même source de risque.
4.1 Procédures
La gestion des risques due aux fluctuations des cours de
changes par les instruments dérivés peut elle-même
entraîner d'autres risques non moins importants en cas de non
maîtrise de ces instruments.
Pour éviter les risques qui peuvent être
occasionnés par l'utilisation de ces puissants instruments, il
s'avère indispensable de mettre en place à travers un manuel de
procédures, les règles claires afin d'éviter toute
surprise.
Ces procédures de gestion de risque de change dues aux
fluctuations des cours de change qui seront initiées vont guider
l'action de l'unité de gestion du risque de change, et elles pourront
aussi bien concerner le choix des contreparties, les montants, le choix des
instruments et le reporting.
Afin de réduire tout risque de contrepartie, la
direction générale doit définir de façon claire et
sans équivoque les conditions qui guident le choix des contreparties
avec lesquelles l'unité doit traiter le risque de change et les
instruments dérivés.
Ces conditions peuvent être relatives :
-à la fiabilité de la contrepartie et au risque
qui lui est associé ; la direction doit exiger un niveau minimum de
notation (exemple supérieur ou égal à A) pour les banques
étrangères ou non.
-au nombre de contrepartie admises par l'entreprise par pays
ou par nature d'opération, et enfin
- aux montants admis pour chaque contrepartie par
opération et par année.
4.2 Contrôle
Toute structure mise en place au sein d'une organisation pour
qu'elle fonctionne de façon efficace a besoin d'un minimum de
contrôle.
Pour veiller à la bonne tenue et aux respects des
règles édictées par la direction générale,
il est alors impérieux de réaliser de façon
régulière un contrôle des opérations de change .La
mission de l'unité de gestion de risque de change et la fixation des
règles claires faciliteront considérablement le contrôle
sur les opérations de marché, et permettront de
savoir la conformité ou non par rapport aux normes
prescrites.
Les produits peuvent porter en leur sein des risques
préjudiciables aux entreprises, en cas de mauvaises utilisations, il
serait alors bon d'avoir plusieurs niveaux de contrôle des
opérations qu'effectue l'unité de gestion de risques de
change.
Au premier niveau, le « back office » qui
gère la bonne fin des transactions pourra assurer un contrôle sur
les opérations déjà exécutées et les
différents risques qu'elles impliquent.
A un second niveau la direction sous laquelle travaille
l'unité de la gestion des risques pourrait constituer un autre lieu de
contrôle puisque c'est elle qui valide les opérations et
reçoit en retour les rapports de toutes les opérations de
marché passées ou à venir.
Enfin dans le cadre général du contrôle de
l'entreprise par les services d'audit, ce service pourrait aussi auditer de
façon régulière toutes les opérations de
changes.
5 Recommandation
Cette recommandation est une sorte de critique de tout ce que
nous jugeons comme imperfections et qui pourraient entraver la mise en place
d'une unité de gestion de risque de change au niveau de Shell. La
première des choses à faire et qui conditionnera toute la
pratique de la gestion du risque de change est l'inscription dans les
conditionnalités qui lient Shell Sénégal aux banques de
l'usage de produits dérivés et de toutes les règles qui
sous-tendent cette pratique.
Durant notre séjour de trois mois à la
trésorerie de Shell, la première impression est
le manque de codification des règles claires et précises entre
cette structure et les différentes banques, dans la plupart des cas
quand ces règle existent, elles datent soit il y a trois voire quatre
ans,et quelque fois plus, dans la mise en oeuvre d'une unité de gestion
de risque de change,cette codification est à prendre au
sérieux,car il s'agit de pratiques basées sur des contrats entre
une entreprise (Shell Sénégal ) et une
contrepartie.
La mise en oeuvre d'une unité de gestion de change
nécessite à notre sens beaucoup de moyens, dont les moyens
humains, alors que la trésorerie qui est le point focal qui doit prendre
en charge cette unité manque cruellement de moyens humains, et ne
fonctionne qu'avec à peine quatre personnes, une restructuration en vue
d'étoffer cette structure est nécessaire.
Une mise en oeuvre de données et statistiques des
différentes activités sont indispensables,des tableaux comme
l'ensemble des opérations financières et commerciales
annuelles,voire trimestrielles doivent être construits en vue de
disposer de données fiables et suivre leurs évolutions dans le
temps ,à titre d'exemple nous avons eu du mal a faire une
estimation en volume et en argent de ce que représentait les
importations de Gasoil et du Jet provenant de
STASCO ,cette entreprise qui appartient à
Shell International Petroleum,et qui ravitaille toutes les
filiales de Shell en produits pétroliers.
Le seul espoir pour mettre sur pied une trésorerie avec
un fonctionnement efficace voire « efficient »
réside dans l'application des pratiques et usages contenus dans un
document interne élaborés par Shell International
Petroleum, intitulé « Principes de
Trésorerie »et qui dicte sans équivoque aussi
bien l'usage de produits dérivés, l'organisation de la
trésorerie, aussi bien que la revue des conditionnalités qui
lient toutes les filiales de Shell aux banques sur une base
annuelle.
Ce document va plus loin en faisant une injonction aux
Directeurs Administratifs Financiers (DAF) et
trésoriers de réclamer chaque année les différents
bilans des banques afin de faire une lecture de leur solvabilité en vue
de sécuriser les fonds qui y sont domiciliés.
En dehors de ces « imperfections » il y a
aussi le fait qu'à travers une lecture des éléments
comptables sur plusieurs années il est avéré de
façon constante que Shell Sénégal est un entreprise sans
dettes (dettes à court long terme ou dettes financières), alors
que nos jours toutes les théories économiques ont
démontré l'avantage du financement par endettement qui sont les
suivants :
L'effet de levier : L'effet de levier
mesure l'incidence de l'endettement sur la rentabilité financière
de l'entreprise, c'est-à-dire sur le rendement des ressources
propres.
L'effet de levier est fonction :
-du taux d'endettement -du taux de la rentabilité
économique -du coût de la dette -du taux d'impôt. Cet effet
de levier résulte d'une combinaison entre un « effet
taux » et « un effet endettement », il
dépend essentiellement du différentiel entre la
rentabilité globale du capital engagé et le coût de la
dette.
La discipline de
management :D'après la théorie de Miller14(*) tout chef d'entreprise
n'ayant pas de dette et dégageant une forte rentabilité est sujet
à la complaisance et n'investit pas dans des projets rentables,et cette
complaisance induit l'inefficience des fonds investis. Pour Miller la dette
est une bonne chose, elle est même un signe d'efficacité.
L'économie d'impôt : Pour
le management d'une entreprise, en empruntant de l'argent tu es
autorisé à déduire un intérêt sur le revenu
avant l'intérêt sur impôt, cela donc réduit la charge
fiscale à payer, alors que lorsqu'il s'agit d'un financement par
autonomie ou fonds propres, l'on n'est pas autorisé à faire une
telle déduction, ainsi donc pour Damodaran15(*), l'endettement induit une
économie grâce aux intérêts.
Conclusion générale
Les années soixante dix ont constitué le point
de départ de grandes perturbations économiques,
monétaires, tant au niveau macroéconomique qu'au niveau
microéconomique. Ces perturbations ont été durement
ressenties à travers les échanges internationaux initiés
par les différents agents économiques, mais aussi à
travers l'organisation globale du système financier et bancaire
international.
La disparition du point d'ancrage des devises et l'abandon du
système de change fixe ont entraîné des échanges et
de grands bouleversements dans les relations économiques et
financières internationales. Cette situation va se traduire par des
crises monétaires aigues comme en Asie du Sud Est, au Mexique, et en
Argentine vus récemment.
Parallèlement à l'instabilité croissante
des devises, la crise du pétrole du début des années
soixante dix a été l'une des causes de la grande
volatilité des prix observés sur les matières
premières. Cette instabilité sur le prix des produits de base a
entraîné des chocs très durement ressentis par la
quasi-totalité des Etats Africains en terme de hausse substantielle de
la facture d'importations (des produits pétroliers principalement), mais
aussi en terme de baisse de plus en plus importante des recettes à
l'exportation.
Le relâchement progressif de la plupart des Etats en
matière d'orthodoxie financière ainsi que la globalisation
économique et financière mondiale vont favoriser
l'accélération des fluctuations sur les taux de change, les taux
d'intérêt, et les cours des produits de base.
Ce phénomène va se traduire dans la plupart des
Etats par une accumulation de déséquilibre macro financiers
internes comme externes. Et dans les entreprises, par une
fragilité accrue de l'équilibre financier et de la
rentabilité, notamment pour les firmes industrielles.
Les entreprises internationales, comme les Etats, se sont
très rapidement retrouvés dans un univers à grande
instabilité ou les transactions aussi bien que leurs projets, vont
intégrer de fortes proportions de risques. L'instabilité sur les
opérations dans le marché va entraîner un
développement systématique des risques encourus par les
entreprises et les Etats sur les actifs négociables : réels,
monétaires et financiers.
L'accroissement du volume des transactions et l'exposition de
plus en plus forte des entreprises, en terme de risques de position sur le
change, les taux et les prix, en terme de risque de contrepartie et autres, va
développer chez les agents économiques les réflexes pour
se couvrir efficacement afin de garantir leur rentabilité, voire la
pérennité de leur entreprise.
Ce besoin de couverture a rendu nécessaire la
création par les marchés d'instruments financiers
intéressants et variés, qui peuvent dorénavant permettre
aux entreprises et agents économiques de gérer de façon un
peu plus efficace les risques qu'ils encourent.
Ainsi les négociations entre opérateurs sur les
options de première et seconde génération, sur les
contrats « futures »,les caps,les floors et collars,ont
connu un développement fulgurant au cours des vingt dernières
années.
La possibilité offerte aux entreprises et aux Etats de
disposer de ces instruments aussi bien sur les marchés organisés
que sur le marché du gré à gré, avec les avantages
et inconvénients de chaque compartiment, de chaque type d'instrument
facilite des nos jours la mise en place de stratégies efficaces de
gestion de risque de change, et même de l'ensemble des risques
financiers.
Shell Sénégal
qui jusque là était restée en retrait par rapport à
ces instruments aptes à minimiser le risque sur ces opérations
internationales dispose donc d'opportunités intéressantes pour
gérer le risque de change .L'acuité des problèmes de
change sur les transactions internationales et l'inexpérience de Shell
dans ce domaine plaide pour la mise en place d'une unité de gestion de
risque de change avec des objectifs modestes dans un premier temps. Cette
prudence que nous conseillons ne doit pas pour autant occulter l'urgence de
cette mesure.
L'importance des fluctuations de change et les variations des
cours et des prix des produits de base, induisent des menaces très
sérieuses sur la rentabilité et la compétitivité de
la firme à terme.
Aujourd'hui plus que jamais, aucune entreprise soumise au
risque de change ne doit rester en manque de structure apte à
gérer les risques financiers avec en première place le risque de
change, car à notre sens, ne pas avoir d'outils appropriés en vue
de minimiser ce risque, c'est s'adonner à une spéculation bien
masquée.
Et au moment où, pour la seule années de 2005,
le prix du pétrole est passé de trente dollars le baril à
près de soixante quinze aujourd'hui, avec une instabilité des
prix qu'aucun analyste ne se hasarde à fixer dans une
échéance lointaine, il devient impérieux, urgent pour
toute entreprise de prendre des mesures courageuses, afin d'éviter le
pire et de préserver ce qui peut l'être. A notre sens l'analyse de
l'environnement international, de l'impact des prix élevés
historiques du pétrole sur l'économie mondiale, conjugué
par une instabilité politique internationale nous font penser que l'aube
d'une nouvelle crise pétrolière n'est pas
éloignée.
Nous vivons tous aujourd'hui quelque soit
l'hémisphère, le continent et notre zone géographique dans
un monde de risque élevé, et c'est à juste titre plusieurs
multinationales ont recours à des tests de scénario catastrophe
appelé « stress test » dans le but d'imaginer, de
prévoir le pire, l'évaluer, et trouver des solutions en cas de
réalisation.
Ne pas mettre en place une structure pour gérer un
risque, aussi petit soit-il, c'est faire le pari d'un plus grand risque
à l'avenir.
BIBLIOGRAPHIE
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zone Franc Obiangondo Remy Gaspard 2004 P; 74
COURS
Corporate Finance and Risk Management Mr Lee
Reemers Insead Fontainebleau, Juin 2005
Marchés Financiers et Stratégie de Couverture
M. Jean Marcel Dalbarade Paris Dauphine, Avril 2005
Diagnostic Macro Financier d'un pays Mlle Sylviane
Mensah BCEAO, Mars 2005
International Finance Markets M. Ian Giddy
New York University, Mars 2005.
SIGLES ET ACRONYMES
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
CB : Commission Bancaire
CBOT :Chicago Board Option of Trade
CEMAC : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique Centrale
CESAG : Centre Africain d'Etudes
Supérieures en Gestion
CFA : Communauté
Financière Africaine
CME :Chicago Mercantile Exchange
FRS : Fédéral Reserve
System
FMI : Fonds Monétaire
International
FTSE : Financial Times Stock
Exchange
ICS : Industries Chimiques du
Sénégal
IPE : International Petroleum
Exchange
LES : London Stock Exchange
LFOX : London Futures Options
Exchange
LTOM : London Trade Option Market
MACE : Chicago MidAmerica Commodity
Exchange
NYSE :New York Stock Exchange
PPA : Parité de Pouvoir
d'Achat
PTI : Parité du taux
d'intérêt
SAR : Société Africaine
de Raffinage
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest
Africaine
USA : United States of America
USD : United States Dollar
TABLES DES MATIERES.
Remerciements....................................................................................Page
I
Dédicaces..........................................................................................Page
III
Synthèses..........................................................................................Page
IV
Introduction générale
..........................................................................Page
1
I Problématique de la gestion du risque de
change ........................................Page 4
1 Définition
.............................................................................Page
4
2 Justification de la problématique
...............................................................Page 6
3 Délimitation du Sujet
............................................................................Page
7
4 Intérêt pratique
.................................................................................Page
7
5 Intérêt Historique
................................................................................Page
7
6 Intérêt actuel
......................................................................................Page
8
7 Intérêt théorique
..................................................................................Page
9
8 Démarche et Annonce du plan
................................................................Page 11
Première Partie : Le
renouvellement et l'interprétation théorique de la
détermination du risque de change
................................................................................. .Page
13
A La volatilité des cours de change, une
nouvelle approche théorique ...............Page 14
Chapitre 1 Les Approches traditionnelles
..................................................Page 14
1 La parité de pouvoir d'achat et la
détermination du cours de change.....................Page14
2 La détermination du cours de change et la
parité des taux d'intérêt .....................Page 15
3 L'approche monétaire du cours de change
...................................................Page 17
4 Les déterminations du cours de change à long
terme et la parité des pouvoirs d'achat Page17
Chapitre 2 Les approches modernes de
l'interprétation théorique du cours de change Page
18
1 Les méthodes économiques et l'analyse
fondamentale ....................................Page 18
2 Les méthodes de l'analyse techniques ou chartistes
.......................................Page 19
2.1les indicateurs de
tendances..............................................................
Page 19
2.2 les indicateurs de puissances
...............................................................Page 20
3 L'approche par les portefeuilles
...............................................................Page 22
B Les intervenants sur le marché de change, les
places financières et les produits utilisés Page 23
Chapitre 1 Les intervenants sur le marché de
change ...................................Page 23
1 Les banques secondaires
.......................................................................Page
23
2 les banques centrales
...........................................................................Page
24
3 Les investisseurs institutionnels et la clientèle
privée ......................................Page 26
4 Les courtiers
....................................................................................Page
26
Chapitre 2 Les places financières
............................................................Page 28
1 La place de Londres
............................................................................Page
28
2 La place de Chicago
............................................................................Page
29
3 La place de New York
..........................................................................Page
30
4 Les autres places Financières
..................................................................Page 31
Chapitre 3 Les produits utilisés dur le
marché de change ..............................Page 31
1 Présentation du marché de change
...........................................................Page 32
2 Les futures et les swaps
........................................................................Page
34
3 Les options de change
..........................................................................Page
36
4 Les autres instruments de gestion de change
................................................Page 38
Deuxième partie :La Gestion du risque de
change,un enjeu pour les acteurs économiques et les entreprises comme
Shell Sénégal ....................................Page
38
A Le risque de change à Shell
Sénégal et les régimes de change
..................... Page 39
Chapitre 1 Le contexte de la zone franc
................................................... Page 39
1 Le cadre institutionnel
..........................................................................Page
39
2 Les textes constitutifs de cadre constitutionnel
.............................................Page 39
2.1 Les accords de coopération monétaires entre
la France et les pays de l'UEMOA ...Page 39
2.2 La convention du compte d'opération et la
réglementation de change ................Page 39
2.3 Les dispositions relatives aux opérations de change
.....................................Page 40
2.3.1 La convertibilité à parité fixe
.............................................................Page 40
2.3.2 Les strict respect de la réglementation de change
......................................Page 41
2.3.3 La centralisation des réserves de change
................................................Page 41
2.3.4 Le strict contrôle des flux de devises
....................................................Page 42
2.3.5 La libre transferabilité des signes
monétaires ..........................................Page 42
3 Les régimes de change
.........................................................................Page
42
3.1 La typologie des changes
....................................................................Page 42
3.2 La dollarisation
...............................................................................Page
43
3.3 L'Union monétaire
...........................................................................Page
45
3.4 Le choix du régime de change
..............................................................Page 47
Chapitre 2 Le risque de change à Shell
Sénégal ..........................................Page
48
1 La notion de risque de change
.................................................................Page 49
1.1 La position de change
........................................................................Page
49
1.2 La position de change comptable
...........................................................Page 51
1.3 La position de change économique
........................................................Page 52
1.4 La gestion du risque de change à Shell
Sénégal ..........................................Page 52
1.4.1 La nature des opérations
...................................................................Page 52
1.4.2 Les transaction sur
devises.................................................................Page
52
1.4.3 Les opérations couverture et les positions de
change ..................................Page 53
2 Présentation de Shell Sénégal
.................................................................Page 53
3 Cadre réglementaire global dans lequel Shell
évolue ......................................Page 53
4 Politiques et procédures en matière de gestion
du risque de change .....................Page 55
B Les instruments dérivés utilisables et
les structures de gestion de risque de change à mettre en place à
Shell Sénégal
...............................................................Page
55
Chapitre 1 Les instruments dérivés de
gestion du risque de change à la disposition de Shell
Sénégal
......................................................................................Page
56
1 Origines des produits dérivés
..................................................................Page 57
2 Présentation général des produits
dérivés ...................................................Page
58
3 Les produits de gestion du risque de change utilisables
à Shell Sénégal .................Page59
3.1 Le recours au marché à terme
...............................................................Page 59
3.1.1 Le recours aux contrats d'option
.........................................................Page 59
3.1.2 Le recours aux « futures » de
devises ...................................................Page 61
3.2 Le recours de swaps de couverture
........................................................Page 62
3.3 Les autres instruments de gestions de risque à la
disposition de Shell Sénégal ......Page 62
4 Les autres instruments internes aptes à gérer
le risque de change à Shell Sénégal .....Page 63
4.1 Le termaillage et la réduction à
l'exposition au risque de change .....................Page 63
4.2 La clause de risque partagé
..................................................................Page 64
4.3 La clause d'option
............................................................................Page
65
4.4 Le netting et la réduction de l'exposition au
risque de change .........................Page 65
4 .5 La clause d'adaptation des prix proportionnels aux
fluctuations de change .........Page 66
Chapitre 2 Proposition de réorganisation pour
une gestion efficace du risque de change Page
................................................................................................Page
66
1 Adoption d'une politique
......................................................................Page
66
2 Le système d'information et la collecte des
données ......................................Page 67
2.1 Informations internes
........................................................................Page
67
2.2 Informations externes
........................................................................Page
67
3 Organisation de la gestion du risque de change
.............................................Page 68
3.1 Mise en place d'une unité de gestion de risque de
change ..............................Page 68
3.2 Politique appropriée de gestion du risque de change
....................................Page 69
3.3 Les moyens humains et matériels pour une gestion
appropriée ........................Page 70
3.3.1 Les moyens humains
......................................................................Page
70
3.3.2 Les outils informatiques
...................................................................Page 70
4 Procédures et Contrôle
........................................................................Page
71
4.1
Procédures .....................................................................................Page
71
4.2 Contrôle
........................................................................................Page
72
5 Recommandation
...............................................................................Page
72
Conclusion
.........................................................................................Page
75
Bibliographie......................................................................................Page
78
Sigles et
acronymes........................................................................... ..Page
80
Table des
matières...............................................................................Page
81
* 1 Cours de change=Prix en
devise/ prix en monnaie locale. C'est cette relation entre le cours de change
et les prix internes d'un même bien ou d'un ensemble de bien que Marshall
a appelé la loi du prix unique.
* 2 Le succès est tout
relatif dans la mesure ou la chute brutale du dollar enregistrée le 21
Septembre n'a pas empêchée la devise américaine
d'atteindre plus de 10,60 francs le 26 Février.
* 3 Ce marché correspond
au marché américain du Commercial Paper.
* 4 Les maisons de notation les
plus connues sont : Standard and Poor, Moody's, et Fitch
* 5 Il est toutefois vrai que la
défense `une parité dont le maintien a perdu en
crédibilité remet déjà fortement en question toute
marge d'autonomie de la politique monétaire.
* 6 Au-delà des chocs
asymétriques,il faut compter avec les conséquences
asymétriques d'un choc symétrique :par exemple,lorsque les
canaux de transmission de la politique monétaire diffèrent selon
le pays alors que la politique monétaire est unique. Il ne faut pas
exclure non plus les réactions asymétriques à des chocs
symétriques par manques de coordination des politiques
économiques.
* 7 Le succès en la
matière suppose toutefois que la hausse des prix importés
consécutive à la dépréciation monétaire ne
vienne pas enclaver une spirale prix-salaires-coûts pouvant remettre en
cause les avantages attendus de la dépréciation en terme de
compétitivité.
* 8 Seule la maîtrise des
prix internes par rapport aux prix étrangers permet d'éviter une
appréciation du change réel, donc une perte de
compétitivité.
* 9 Si toutefois
l'appréciation de la devise provient d'une remontée des taux
servis sur le placement dans cette devise, l'effet positif peut être
contrebalancé par l'incidence de la hausse des taux sur la valeur de
l'actif en devise par la concrétisation du risque de taux.
* 10 L'euro est une monnaie
unique qui est rentrée en vigueur en 1999,et utilisée depuis 2001
par douze pays :
* 11 Par pays non membre, on
entend tout pays hors de la zone UEMOA.
* 12 Principes de gestion de
trésorerie est un document interne à Shell édité
par Shell International Limited et prescrit toutes les démarches
à suivre au niveau de la gestion de la trésorerie.
* 13 Ces chiffres ont
été fournis par l'International Swaps and Dérivatives
Association (ISDA)
* 14 La théorie de
Miller a été reprise dans le livre de Damodaran, Corporate
Finance, 2ème édition.
* 15 Aswath
Damodaran l'un des plus jeune mais aussi le plus doué et connu
professeur de Finance au Etats-Unis, il a été d'ailleurs
lauréat en 1997, 1998,1999 du prix du meilleur professeur de finance aux
états unis, actuellement il fait partie des douze meilleurs de Finance
des Etats-Unis, et son livre Corporate Finance, est l'un des livres les plus
lus en Finance dans le monde.
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