Plateformes de services intégrés pour mobiles( Télécharger le fichier original )par Djibril GUEYE Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'Ingénieur de Conception 2008 |
Deuxième partie : Analyse et conceptionCette partie renferme trois chapitres: Ø Le monde des services pour mobiles : qui renferme une étude du soubassement infrastructurel des services (appareil portable et réseaux mobiles) et un aperçu sur les services existants. Ø Spécifications détaillées de notre plateforme : chapitre où nous exprimons de manière claire et précise ce que nous voulons de notre plateforme ; Ø Conception de la plateforme : chapitre dans lequel nous mettons en pratique la démarche de modélisation choisie pour concevoir la plateforme. Chapitre 3 : Le monde des services pour mobilesNaguère apanage des opérateurs de téléphonie et constructeurs d'appareils portables, les applications pour mobiles sont devenues le domaine de prédilection des majors de l'informatique au nom de la convergence informatique - télécommunication. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer Microsoft avec son système d'exploitation Windows Mobile, Google concepteur d'Androïd et Yahoo pour sa suite Yahoo Mobile. A côté de ces majors, de nombreux fournisseurs de service ont aussi investi ce secteur. Nous allons, ci-après, décrire le soubassement infrastructurel de ces services, ensuite nous décrirons ces services en tant que tels. I. Définition des concepts du domaine Un téléphone mobile (ou simplement mobile), également nommé téléphone portable ou portable (ce qui peut créer des confusions avec l' ordinateur portable), permet de communiquer par voix sans être relié par câble à un central. Figure 15 : Architecture du téléphone mobile Les sons ne sont pas transmis directement. La voix est codée puis resynthétisée au niveau de la réception. D'où les bruits incongrus parfois en cas de mauvaise réception (bruit de ressorts). La transmission se fait par ondes électromagnétiques avec un réseau spécifique. On peut donc communiquer de tout lieu où une antenne de relais capte les émissions de l'appareil utilisé. Depuis son apparition à aujourd'hui, le téléphone portable a énormément évolué. C'est parti d'un objet très simple juste pour téléphoner, à un objet très complexe qui devient maintenant télévision. On parle de Smartphones ou téléphones intelligents. Cependant l'utilisation de certaines fonctionnalités repose sur la disponibilité d'un réseau approprié. 2. Les réseaux téléphoniques : une infrastructure évolutive pour une stratégie orientée services Plusieurs types de réseau se sont succédés dans le monde de la téléphonie, chacun apportant des améliorations dans la qualité de service par rapport à son prédécesseur. Nous allons décrire dans cette section les principaux réseaux qui ont marqué la téléphonie et mettre en évidence l'amélioration du débit mobile à travers leur succession. Le réseau GSM (Global System for Mobile communications) constitue au début du 21ème siècle le standard de téléphonie mobile le plus utilisé. Successeur du Radiocom 2000 depuis le 28 juillet 2000, il s'agit d'un standard de téléphonie dit « de seconde génération » (2G) car, contrairement à la première génération de réseau de téléphones portables, les communications fonctionnent selon un mode entièrement numérique. Il existe d'autres standards 2G tels que le CDMA (Code Division Multiple Access), utilisant une technique d'étalement de spectres permettant de diffuser un signal radio sur une grande gamme de fréquences et le TDMA (Time Division Multiple Access), utilisant une technique de découpage temporel des canaux de communication, afin d'augmenter le volume de données transmis simultanément Baptisé « Groupe Spécial Mobile » à l'origine de sa normalisation en 1982, le GSM est devenu une norme internationale nommée « Global System for Mobile communications » en 1991. Il utilise les bandes de fréquences 900 MHz et 1800 MHz. On parle alors de GSM 900 ou GSM 1800 (appelé aussi DCS 1800) suivant la bande utilisée. La norme GSM autorise un débit maximal de 9,6 kbps, ce qui permet de transmettre la voix ainsi que des données numériques de faible volume, par exemple des messages textes (SMS, pour Short Message Service) ou des messages multimédias (MMS, pour Multimedia Message Service). Les réseaux de téléphonie mobile sont basés sur la notion de cellules, c'est-à-dire des zones circulaires se chevauchant afin de couvrir une zone géographique. Figure 16 : Disposition des cellules dans un réseaux Les réseaux cellulaires reposent sur l'utilisation d'un émetteur-récepteur central au niveau de chaque cellule, appelée « station de base » (en anglais Base Transceiver Station, notée BTS). Plus le rayon d'une cellule est petit, plus la bande passante disponible est élevée. Ainsi, dans les zones urbaines fortement peuplées, des cellules d'une taille pouvant avoisiner quelques centaines de mètres seront présentes, tandis que de vastes cellules d'une trentaine de kilomètres permettront de couvrir les zones rurales. Dans un réseau cellulaire, chaque cellule est entourée de 6 cellules voisines (c'est la raison pour laquelle on représente généralement une cellule par un hexagone). Afin d'éviter les interférences, des cellules adjacentes ne peuvent utiliser la même fréquence. En pratique, deux cellules possédant la même gamme de fréquences doivent être éloignées d'une distance représentant deux à trois fois le diamètre de la cellule. Dans un réseau GSM, le terminal de l'utilisateur est appelé station mobile. Une station mobile est composée d'une carte SIM (Subscriber Identity Module), permettant d'identifier l'usager de façon unique, et d'un terminal mobile, c'est-à-dire l'appareil de l'usager (la plupart du temps un téléphone portable). Les terminaux (appareils) sont identifiés par un numéro d'identification unique de 15 chiffres appelé IMEI (International Mobile Equipment Identity). Chaque carte SIM possède également un numéro d'identification unique (et secret) appelé IMSI (International Mobile Subscriber Identity). Ce code peut être protégé à l'aide d'une clé de 4 chiffres appelés code PIN. La carte SIM permet ainsi d'identifier chaque utilisateur, indépendamment du terminal utilisé lors de la communication avec une station de base. La communication entre une station mobile et la station de base se fait par l'intermédiaire d'un lien radio, généralement appelé interface air (ou plus rarement interface Um). Figure 17 : Architecture du réseau GSM L'ensemble des stations de base d'un réseau cellulaire est relié à un contrôleur de stations (en anglais Base Station Controller, noté BSC), chargé de gérer la répartition des ressources. L'ensemble constitué par le contrôleur de stations et les stations de base connectées constituent le sous-système radio (en anglais BSS pour Base Station Subsystem). Enfin, les contrôleurs de stations sont eux-mêmes reliés physiquement au centre de commutation du service mobile (en anglais MSC pour Mobile Switching Center), géré par l'opérateur téléphonique, qui les relie au réseau téléphonique public et à internet. Le MSC appartient à un ensemble appelé sous-système réseau (en anglais NSS pour Network Station Subsystem), chargé de gérer les identités des utilisateurs, leur localisation et l'établissement de la communication avec les autres abonnés. Le MSC est généralement relié à des bases de données assurant des fonctions complémentaires : · Le registre des abonnés locaux (noté HLR pour Home Location Register): il s'agit d'une base de données contenant des informations (position géographique, informations administratives, etc.) sur les abonnés inscrits dans la zone du commutateur (MSC). · Le Registre des abonnés visiteurs (noté VLR pour Visitor Location Register): il s'agit d'une base de données contenant des informations sur les autres utilisateurs que les abonnés locaux. Le VLR rapatrie les données sur un nouvel utilisateur à partir du HLR correspondant à sa zone d'abonnement. Les données sont conservées pendant tout le temps de sa présence dans la zone et sont supprimées lorsqu'il la quitte ou après une longue période d'inactivité (terminal éteint). · Le registre des terminaux (noté EIR pour Equipement Identity Register) : il s'agit d'une base de données répertoriant les terminaux mobiles. · Le Centre d'authentification (noté AUC pour Authentification Center) : il s'agit d'un élément chargé de vérifier l'identité des utilisateurs. Le réseau cellulaire ainsi formé est prévu pour supporter la mobilité grâce à la gestion du handover, c'est-à-dire le passage d'une cellule à une autre. Enfin, les réseaux GSM supportent également la notion d'itinérance (en anglais roaming), c'est-à-dire le passage du réseau d'un opérateur à un autre. La mise en place d'un réseau GSM (en mode circuit) permettait principalement à un opérateur de proposer des services de type « voix » à ses clients en donnant l'accès à la mobilité tout en conservant un interfaçage avec le réseau fixe RTC (Réseau Téléphonique Commuté) existant. Délaissé au profit de nouvelles architectures du fait de sa faible capacité à transmettre des données numériques, il constitue néanmoins la base architecturale de tous ses successeurs. Le standard GPRS (General Packet Radio Service) est une évolution de la norme GSM, ce qui lui vaut parfois l'appellation GSM++ (ou GMS 2+). Etant donné qu'il s'agit d'une norme de téléphonie de seconde génération permettant de faire la transition vers la troisième génération (3G), on parle généralement de 2.5G pour classifier le standard GPRS. Le GPRS permet d'étendre l'architecture du standard GSM, afin d'autoriser le transfert de données par paquets, avec des débits théoriques maximums de l'ordre de 171,2 kbit/s (en pratique jusqu'à 114 kbit/s). Il vient ajouter un certain nombre de « modules » sur le réseau GSM sans changer le réseau existant. Grâce au mode de transfert par paquets, les transmissions de données n'utilisent le réseau que lorsque c'est nécessaire. Le standard GPRS permet donc de facturer l'utilisateur au volume échangé plutôt qu'à la durée de connexion, ce qui signifie notamment qu'il peut rester connecté sans surcoût. Aussi le standard GPRS utilise l'architecture du réseau GSM pour le transport de la voix, et propose d'accéder à des réseaux de données (notamment internet) utilisant le protocole IP ou le protocole X.25. Le réseau est donc constitué de routeurs IP. Le GPRS permet de nouveaux usages que ne permettait pas la norme GSM, généralement catégorisés par les classes de services suivants : · Services point à point (PTP), c'est-à-dire la capacité à se connecter en mode client-serveur à une machine d'un réseau IP, · Services point à multipoint (PTMP), c'est-à-dire l'aptitude à envoyer un paquet à un groupe de destinataires (Multicast). L'intégration du GPRS dans une architecture GSM nécessite l'adjonction de nouveaux noeuds réseau appelés GSN(GPRS Support Nodes) situés sur un réseau fédérateur (backbone) : · le SGSN (Serving GPRS Support Node, soit en français Noeud de support GPRS de service), routeur permettant de gérer les coordonnées des terminaux de la zone et de réaliser l'interface de transit des paquets avec la passerelle GGSN. · le GGSN (Gateway GPRS Support Node, soit en français Noeud de support GPRS passerelle), passerelle s'interfaçant avec les autres réseaux de données (internet). Le GGSN est notamment chargé de fournir une adresse IP aux terminaux mobiles pendant toute la durée de la connexion. Le GPRS intègre la notion de Qualité de Service (noté QoS pour Quality of Service), c'est-à-dire la capacité à adapter le service aux besoins d'une application. Les critères de qualité de service sont les suivants : priorité, fiabilité, délai, débit. Lorsque le mobile transmet des données vers un terminal fixe, les données sont transmises via le BSS (BTS + BSC) au SGSN qui envoie ensuite les données vers le GGSN qui les route vers le destinataire. Le routage vers des terminaux (terminal mobile vers terminal mobile ou terminal fixe vers terminal mobile) utilise le principe d'encapsulation et des protocoles tunnels (partie grise sur la figure Figure 18 : Architecture du réseau GPRS). Les données reçues par le GGSN sont transmises au SGSN dont dépend le mobile destinataire. Figure 18 : Architecture du réseau GPRS Ainsi les données recueillies en protocole IP de l'extérieur via un routeur IP pourront être communiquées dans des paquets X25 par le principe du tunnel encapsulation - décapsulation. On parle de protocole PDP (Packet Data Protocol), l'encapsulation consiste ainsi à placer une unité de protocole A dans une unité de protocole B sans que ce dernier ne se préoccupe du format des données transportées. Le GPRS peut être vu comme un réseau de données à part entière qui dispose d'un accès radio tout en réutilisant une partie du réseau GSM. Les débits fournis permettent d'envisager des applications comme la consultation de sites internet ou le transfert de fichiers en mode FTP (File Transfert Protocol). Dans la première version du GPRS seul un service de transmission point à point (PTP - Point To Point) a été proposé. Une information envoyée par un terminal vers un terminal. Les services points à multi-points (PTM- Point To Multi-point) - une information envoyée d'un fournisseur de contenus vers plusieurs terminaux - seront ensuite proposés à des communautés ou des zones géographiques. On parle de PTP Broadcast. GPRS consolide enfin le service de messagerie entre les terminaux. Le réseau GPRS permet de considérer le réseau GSM comme un réseau à transmission de données par paquets avec un accès radio. Le réseau GPRS est compatible avec des protocoles IP et X.25. Des routeurs spécialisés SGSN et GGSN sont introduits sur le réseau. La transmission par paquet sur la voie radio permet d'économiser la ressource radio : un terminal est susceptible de recevoir ou d'émettre des données à tout moment sans qu'un canal radio soit monopolisé en permanence comme c'est le cas en réseau GSM. La mise en place d'un tel réseau permet à un opérateur de proposer de nouveaux services de type Data avec un débit de données plus de 10 fois supérieur au débit maximum du GSM (114 Kbps contre 9,6 kbps). Baptisé réseau 2,5G, le GPRS a été amélioré par un facteur quatre (4) par la norme EDGE (Enhanced Data Rates for Global Evolution), présentée pour l'occasion comme 2.75G devenant ainsi une étape vers les réseaux de données plus évolués nommés 3G. Les spécifications IMT-2000 (International Mobile Telecommunications for the year 2000) de l'Union Internationale des Communications (UIT), définissent les caractéristiques de la 3G (troisième génération de téléphonie mobile). Ces caractéristiques sont les suivantes : · un haut débit de transmission :
· une compatibilité mondiale, · une compatibilité des services mobiles de 3ème génération avec les réseaux de seconde génération, La 3G propose d'atteindre des débits supérieurs à 144 kbit/s, ouvrant ainsi la porte à des usages multimédias tels que la transmission de vidéo, la visio-conférence ou l'accès à internet haut débit. Les réseaux 3G utilisent des bandes de fréquences différentes des réseaux précédents : 1885-2025 MHz et 2110-2200 MHz. La principale norme 3G utilisée en Europe et en Afrique s'appelle UMTS (Universal Mobile Telecommunications System), utilisant un codage W-CDMA (Wideband Code Division Multiple Access). La technologie UMTS utilise la bande de fréquence de 5 MHz pour le transfert de la voix et de données avec des débits pouvant aller de 384 kbps à 2 Mbps. La mise en place du réseau UMTS implique la mise en place de nouveaux éléments sur le réseau Le Node B est une antenne. Répartis géographiquement sur l'ensemble du territoire, les Nodes B sont au réseau UMTS ce que les BTS sont au réseau GSM. Les Nodes B gèrent la couche physique de l'interface radio. Le Node B régit le codage du canal, l'entrelacement, l'adaptation du débit et l'étalement. Les Node B communiquent directement avec le mobile sous l'interface dénommée Uu6(*). Le RNC est un contrôleur de Node B. le RNC est encore ici l'équivalent du BSC dans le réseau GSM. Le RNC contrôle et gère les ressources radio en utilisant le protocole RRC (Radio Ressource Control) pour définir les procédures de communication entre mobiles (par l'intermédiaire des Nodes B) et le réseau. Le RNC s'interface avec le réseau pour les transmissions en mode paquet et en mode circuit. Le RNC est directement relié à un Node B. il gère alors : · Le contrôle de charge et de congestion des différents Node B · Le contrôle d'admission et d'allocation des codes pour les nouveaux liens radio (entrée d'un mobile dans la zone de cellules gérées...) Il existe deux types de RNC : · Le Serving RNC qui sert de passerelle vers le réseau · Le Drift RNC qui a pour fonction principale le routage des données NB : L'ensemble des Node B et des RNC constitue l'équivalent de la sous architecture BSS vue précédemment en réseau GSM. En réseau UMTS, on parlera de sous architecture UTRAN7(*). Le réseau coeur de l'UMTS s'appuie sur les éléments de base des réseaux GSM et GPRS. Le réseau coeur est en charge de la commutation et du routage des communications (voix et données) vers les réseaux externes. Dans un premier temps le réseau UMTS devrait s'appuyer sur le réseau GPRS. Le réseau coeur se décompose en deux parties : le domaine circuit et le domaine paquet. Le domaine circuit permet de gérer les services temps réels dédiés aux conversations téléphoniques (vidéo-téléphonie, jeux vidéo, streaming8(*), applications multimédia). Ces applications nécessitent un temps de transfert rapide. Le débit du mode domaine circuit est de 384kbps. L'infrastructure s'appuie sur les principaux éléments du réseau GSM : MSC/VLR (base de données existantes) et le GMSC9(*) afin d'avoir une connexion directe vers le réseau externe. Le domaine paquet permet de gérer les services non temps réels. Il s'agit principalement de la navigation sur l'Internet, de la gestion de jeux en réseaux et de l'accès ou l'utilisation des e-mails. Ces applications sont moins sensibles au temps de transfert. C'est la raison pour laquelle les données transitent en mode paquet. Le débit du domaine paquet est sept fois plus rapide que le mode circuit, environ 2Mbits/s. L'infrastructure s'appuie sur les principaux éléments du réseau GPRS : SGSN (base de données existantes en mode paquet GPRS, équivalent des MSC/VLR en réseau GSM) et le GGSN (équivalent du GMSC en réseau GSM) qui joue le rôle de commutateur vers le réseau Internet et les autres réseaux publics ou privés de transmission de données. Le réseau UMTS permet à l'opérateur de proposer à ses abonnées des services innovants. Le GSM répond aux attentes en termes de communication de type voix et le réseau GPRS répond aux attentes en termes d'échanges de données en complément du réseau GSM. L'avènement des réseaux UMTS sonne l'ère du multimédia portable. A terme le réseau coeur UMTS pourrait migrer vers une solution complète IP à condition d'apporter des solutions aux problèmes de l'IP en termes de service (QoS). Il y a fort à parier que les opérateurs migreront vers un réseau unique (domaine paquet et domaine circuit réunis) avec l'utilisation de plus en plus fréquente de la VOIP10(*). Le réseau UMTS est complémentaire aux réseaux GSM et GPRS. Le réseau GSM couvre les fonctionnalités nécessaires aux services de type voix en un mode circuit, le réseau GPRS apporte les premières fonctionnalités à la mise en place de services de type Data en mode paquets, et l'UMTS vient compléter ces deux réseaux par une offre de services Voix et Data complémentaires sur un mode paquet. La mise en place d'un réseau UMTS va permettre à un opérateur de compléter son offre existante par l'apport de nouveaux services en mode paquet complétant ainsi les réseaux GSM et GPRS. Face à la convergence très forte entre la voix et la donnée, l'UMTS ou 3G semble être le réseau de communication du futur avec sa normalisation au niveau mondial et l'idée d'un accès aux technologies de l'information et de la communication depuis n'importe quel endroit couvert de la planète. II. Les services existants dans le domaine du mobile L'évolution du GSM vers l'UMTS est une évolution technologique poussée par une évolution - marché avec des demandes orientées service. Il existe deux approches des services : · Les services « Telco centric » destinés à l'opérateur : ici un fournisseur apporte une solution permettant de réduire des frais de fonctionnement, de réaliser des économies d'échelle...). Ici le client du fournisseur de service est l'opérateur. · Les services « end user centric » : des services ou des applications développés par l'opérateur et ses fournisseurs en vue de définir un service pour l'abonné (nouveau service, amélioration de la qualité réseau). Ici le client est l'abonné. Nous analyserons dans la suite les services « end user centric ». Dans ce type de services, plusieurs acteurs participent à la création de la valeur pour l'utilisateur final. Figure 19 : Chaîne de valeur des services mobiles end user centric Un opérateur télécom est une entité administrative indépendante. Un opérateur, un MNO (Mobile Network Operator) gère un réseau, un PLMN (Public Land Mobile Network). L'opérateur est en charge de trois grandes missions : · Il gère les abonnés, ses clients · Il gère ses propres infrastructures radio et réseau · Il assure l'interconnexion avec les autres réseaux nationaux ou internationaux (on parle dans ce cas de roaming lorsqu'un abonné d'un pays A se rend dans un pays B) La politique d'un opérateur télécoms consiste à trouver de nouvelles sources de revenus autres que le canal « Voix ». Les réseaux de troisième génération doivent permettre de générer de nouvelles sources de revenus sur de nouveaux business models11(*) « Data ». Dans cette optique, l'opérateur peut proposer d'autres services. Les services à valeur ajoutée sont fournis, en interne, par les opérateurs de téléphonie mobile eux-mêmes ou par un tiers fournisseur de SVA (FSAV ou VASP12(*)), également connu sous le nom de fournisseur de contenu (CP13(*)). Les VASPs sont généralement connectés à l'opérateur en utilisant des protocoles comme SMS peer-to-Peer Protocol (SMPP), soit en se connectant directement au centre de service de messages courts (SMSC) ou, de plus en plus, à une passerelle de messagerie qui permet à l'opérateur de mieux contrôler et de prendre en charge les contenus distribués sur son réseau. Ils deviennent de plus en plus des éditeurs d'applications pour mobiles pour le compte des opérateurs. Il est le dernier maillon de la chaine de valeur. Il est détenteur d'un terminal et est abonné à un opérateur pour le compte duquel il génère un ARPU14(*) en utilisant ses services ou ceux proposés par les VASP. Quatre catégories de services sont définies : · Communication : permettant d'entrer en communication au sens large (voix, SMS, WAP) · SVA : services additionnels permettant d'accéder à de l'information ou des jeux · M-commerce : services permettant un contact e-commerce avec le milieu bancaire et de faire des transactions financières. · Service localisés : ensemble d'applications qui, à l'aide du mobile, permettent de localiser l'abonné pour l'assister et le surveiller Le SVA (VAS en anglais) est un terme télécom qui désigne les services qui ne sont pas coeurs de métiers, par extension désigne tous les services qui ne sont pas des services de voix. De manière conceptuelle, c'est un service additionnel qui permet de stimuler l'utilisation du téléphone et par conséquent permet à l'opérateur d'augmenter l'ARPU. A ce titre le SMS dépasse largement, de par son utilisation, les autres technologies (WAP, MMS). Au Sénégal, par exemple, 435 millions de SMS ont été échangés en 2007 selon l'ARTP15(*). Cela est en grande partie dû à deux raisons : · une appropriation du mobile par la population · de nombreux SVA basés sur le SMS. Voici quelques statistiques de l'ARTP justifiant ce chiffre :
Tableau 3 : Evolution du parc mobile au Sénégal entre décembre 2006 et décembre 2007 Figure 20 : Evolution trimestrielle du parc global de la téléphonie mobile Figure 21 : Evolution du taux de pénétration du mobile au Sénégal Sources des 3 dernières illustrations : ARTP - OBSERVATOIRE DE LA TELEPHONIE MOBILE, données chiffrées au 31 décembre 2007 Dans le monde, les acteurs historiques du web traditionnel ont investi le marché du mobile pour accompagner les premiers pas de l'internet mobile. On entend ainsi parler de portails mobiles tels que Yahoo Go, Google Mobile, MSN Mobile, AOL Mobile qui visent à apporter la meilleure expérience possible de l'Internet aux milliards de consommateurs mobiles dans le monde. Des cybermarchands ont aussi commencé à se rapprocher des mobinautes16(*) même si les usages commerciaux du téléphone tardent à décoller : le marché de la publicité sur mobile est aujourd'hui encore embryonnaire tandis que le marché du m-commerce reste limité aux biens digitaux à faible valeur monétaire (logos et sonneries principalement). Pour booster l'internet mobile en général, et le m-commerce en particulier, 2SI compte mettre en place : - un service de sauvegarde et de restauration du répertoire d'un abonné - et un service de vente de tickets sur le mobile de l'abonné : Il est à noter que la qualité de ces services, qui transportent de plus en plus de données, est fortement liée aux réseaux qui les supportent.
Tableau 4 : Les temps de réalisation des services suivant les types de réseau Sources : UMTS - Forum 2001 Ce tableau montre la réalité de l'utilisation de quelques services. En vert les temps d'accès aux services jugés « convenables », en rouge, ceux qui sont « inconcevables ». L'accès rapide aux fichiers de l'ordre de dizaines de Mo ne peut se concevoir sans un réseau 3G. * 6 Uu : interface radio entre l'UTRAN (UMTS Terrestrial Radio Access Network) et l'UE (User Equipement - Equipement de l'utilisateur) * 7 UTRAN : UMTS Terrestrial Radio Access Network * 8 Streaming : envoi de flux continu d'informations qui seront traitées instantanément avec la possibilité d'afficher les données avant que l'intégralité du fichier ne soit téléchargée, l'objectif étant de gagner en rapidité * 9 GMSC (Gateway MSC) : MSC en GSM qui possède des fonctions de passerelles * 10 VOIP (Voice Over IP) : voie sur IP * 11 Ensemble des mécanismes permettant à une entreprise de créer de la valeur à travers la proposition de valeur faite à ses clients * 12 Value added service provider * 13 CP : Content provider * 14 Average revenu per user : revenu moyen par utilisateur * 15 Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes * 16 Nom donné aux utilisateurs du téléphone mobiles |
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