CHAPITRE I: GENERALITES SUR
L'AMENAGEMENT FORESTIER AU GABON
I .1. Bref historique du processus d'Aménagement
des Forêts au Gabon.
L'Organisation Internationale des Bois
Tropicaux (OIBT) définit l'Aménagement forestier comme
" le processus consistant à utiliser des terres forestières
permanentes en vue d'un ou de plusieurs objectifs de gestion clairement
définis, concernant la production soutenue de produits et services
forestiers désirés sans excessivement porter atteinte à
leurs valeurs intrinsèques et leur productivité future et sans
entraîner trop d'effets préjudiciables à l'environnement
physique et social".
Le point de départ de l'exploitation forestière
au Gabon peut être situé dès le début du
vingtième (20ème) siècle, avant
l'élaboration d'une réelle délimitation du domaine
forestier (DROUINEAU S. et al.,1999). Aussi, la notion de gestion des
forêts au Gabon n'est pas si nouvelle que l'on a tendance à le
croire ces dernières années. Déjà à
l'époque coloniale, les forêts gabonaises ont fait l'objet de
plans simples de gestion conformément au décret du 20 Mai 1945
modifié en 1960 (BAYOL N. et al.,2007). Une prospection sommaire
des forêts permettait en fonction de leur état, de
déterminer une date de mise en exploitation (laquelle se faisait
par adjudication) et par la suite de produire un cahier des charges à
l'intention de l'exploitant. Ainsi, les permis accordés ont atteint deux
millions d'hectares en 1963, puis trois millions en 1968. Mais durant les
années 70, toutes ces mesures de suivi-gestion ont cessé
progressivement d'être appliquées.
Des projets d'appui à l'administration
forestière existaient également, et ont surtout fait suite aux
vastes travaux d'inventaires forestiers ayant précédé la
construction du Transgabonais. Du point de vue législatif, le secteur
forêt était réglementé par la loi 1/82 du 22 Juillet
1982, couramment appelée "Loi d'orientation en matière des Eaux
et Forêts".
Cette loi contraignait, l'exploitant en terme de limitation de
surface, de ravitaillement des usines de transformation du bois, mais pas
d'Aménagement (DROUINEAU S. et al.,1999). Ainsi, dans les
années 90, seules cinq compagnies forestières sur près de
deux cent (200) avaient envisagé d'éventuels plans
d'aménagement à l'horizon 2000 (BILLINGS H.et al,2000).
Enfin, pour ce qui est de la surveillance des ressources forestières, il
n'y avait que cent (100) agents pour inspecter plus de trois
cent (300) concessions forestières qui couvraient près de
huit (8) millions d'hectares.
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