CONCLUSION
Le travail présenté dans ce mémoire
consistait à étudier la bordure septentrionale du craton du Congo
en utilisant la méthode gravimétrique.
L'analyse de la carte d'anomalie de Bouguer obtenue
à partir des données existantes met en évidence dans la
région d'étude un couple d'anomalies gravimétriques de
grande longueur d'onde séparé par une zone de gradient.
L'anomalie négative Sud du côté craton a été
associée à un effondrement du socle au centre et un amincissement
lithosphérique à l'Est, tandis que l'anomalie positive Nord du
côté chaîne panafricaine a été
attribuée à des roches lourdes dans la croûte. Les
anomalies de courte longueur d'onde qui se superposent aux anomalies de grande
longueur d'onde ont été associées à des structures
géologiques localisées. Au terme de l'analyse de la carte
l'interprétation des données gravimétriques a
été menée en vue de déterminer des
éléments géométriques et physiques de des
structures responsables des anomalies observées.
L'analyse spectrale le long d'un profil
gravimétrique a permis de déterminer trois profondeurs à
45,3 km, 26,8 km et 15,9 km représentant des discontinuités de
densité dans la croûte. Les profondeurs obtenues ont
été attribuées respectivement à l'interface
croûte-manteau, au toit de la structure responsable de l'anomalie
positive au Nord et à une discontinuité intracrustale.
Le modèle proposé au terme du traitement
des données gravimétriques met en évidence des structures
qui permettent de confirmer une collision entre le craton du Congo et les
formations de la chaîne panafricaine Nord Equatoriale. Le contact entre
les deux blocs étant matérialisé par des structures
lourdes à la base de la croûte. Ce modèle met en
évidence deux plans de discontinuité qui correspondent à
des structures faillées :
- au centre une structure de direction WSW-ESE partant du Nord
d'Ambam vers la localité de Djoum
- au Nord une structure de direction sensiblement W-E qui
limite la zone légère au Sud et la zone lourde au Nord le long du
parallèle 4°N. La zone lourde constituée de roches denses
issues du manteau a été assimilée à la limite
géophysique septentrionale du craton.
L'analyse et l'interprétation des données
ont permis d'associer la faille de Kribi à un gradient N-S à
l'ouest de la région et de confirmer l'absence de signature
gravimétrique précise sur la carte d'anomalie de la faille
Eséka-Dja inférieur et de la faille de la Sanaga.
Les résultats issus de ce travail montrent que la
limite du craton possède une direction variable de l'Ouest vers
l'Est :
- entre les méridiens 9°50 et 11°E elle est
NNE-SSW
- entre les méridiens 11° et 16°E elle est
sensiblement W-E à WNW-ESE
- après le méridien 16°E, en R.C.A elle
devient NE-SW .
La jonction entre la limite du craton et l'accident
de la Sanaga dans les régions de Kribi et Monatélé
constituent des points doubles qui seraient à l'origine des
séismes de faibles amplitudes enregistrés dans ces régions
(1987, 1989 et 2002 à Kribi et Mars 2005 à
Monatélé).
Perspectives
La carte d'anomalie de Bouguer étant le
résultat des effets de structures géologiques et
régionales et de structures locales de faible extension, nous
envisageons dans un futur proche de séparer ces deux composantes qui
sont la régionale et la résiduelle pour avoir une
compréhension plus précise de la géologie de la
région d'étude. Cette étude doit également
être poursuivie par d'améliorer le modèle issu de
l'interprétation d'autres méthodes géophysiques plus
précisément la sismique, qui permettra de mieux définir
les densités afin d'améliorer le modèle issu de
l'interprétation.
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