DEDICACE
A
la mémoire de mes
parents :
Mon père, SORGHO Moryamba & Ma mère,
LENGANI Marceline
REMERCIEMENTS
A
tout le Personnel de L' I.C.T.S.D
Pour la subvention de ce mémoire de fin de cycle.
AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
L'UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN
SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
( U.F.R/S.E.G )
L'UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU BURKINA FASO
SANS OUBLIER
- Tout le personnel de l'U.F.R /S.E.G pour le service
rendu pendant mes 4 années de formation en particulier tous mes
professeurs pour la qualité de leur enseignement, singulièrement
à :
- Monsieur Soumaïla
BITIBALE, mon directeur de Mémoire, doctorant au
P.T.C.I
- Professeur Souleymane
SOULAMA, mon professeur d'économie internationale
- Docteur KALDJOB, mon
professeur de finances publiques
- Docteur Kassoum ZERBO,
mon professeur de politiques économiques.
- Tous les étudiants de l'U.F.R/S.E.G, surtout ceux de
l'option M.G.D pour l'harmonie et la chaleur fraternelle accordée
à ma modeste personne durant ma formation.
- Toutes les personnes physiques : responsables
d'institution ou organisme, parents et ami(es) ayant contribué de
près ou de loin par de diverses actions à ma réussite ou
à la réalisation de cette étude, particulièrement
à : Monsieur El Hadji DIOUF Juriste -
Chargé de Programme - Affaires africaines à
I.C.T.S.D, monsieur SISSAO Christian
du S.P - C.P.S.A à Ouagadougou,
Monsieur ERIC HAZARD à
l'E.N.D.A Diapol
à Dakar, Monsieur SIE Antoine
Directeur de la Planification et des Analyses Macroéconomiques à
Ouagadougou, Monsieur BELEM Lassane Chef de Zone de
production cotonnière de Ouagadougou et mon petit frère
SORGHO Arouna
étudiant en licence de physique pure à l'Université de
Ouagadougou.
- Toutes les personnes morales notamment :
l'I.N.S.D, la Direction
Générale des Douanes, la
D.P.A.M/D.G.E.P, le Ministère de
l'Agriculture et l'O.N.A.C, la
SO.FI.TEX, le CAMPUS NUMERIQUE de
Ouagadougou (l'AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA
FRANCOPHONIE), l'U.N.P.C.B
pour leur disponibilité et l'Agence de conception graphique,
Im@gic.
« Que Dieu nous bénisse ! »
SOMMAIRE
Dédicace 3
Remerciements 4
Abréviations et sigles 8
Avant propos 10
Généralité : Historique sur
la création de l'O.M..C 12
Introduction générale 14
Chapitre I : Coton, le produit d'espoir
économique : forces et apports à l'économie
burkinabé 20
Introduction 20
I.1. La force du coton au Burkina Faso 20
I.2. Le coton, un générateur de devises et le
principal produit intégrant
du Burkina Faso au marché mondial 31
I.3. Les différents partenaires commerciaux du Burkina
Faso 34
I.4. Les principaux pays concurrents au coton burkinabé
34
Conclusion 36
Chapitre II : Subventions du Nord : présentation
et analyse des effets 37
Introduction 37
II.1. Le marché mondial de coton 37
II.2. Une analyse de la production et de la consommation
mondiale de coton 39
II.3. Les subventions selon L'O.M.C 41
II.4. Un cadre d'analyse des subventions : la
production et la consommation
mondiale de coton
............................................................................................................44
II.5. Une analyse théorique des effets des subventions
au Nord : la production
nationale au Nord, le prix mondial et la production
de coton au Burkina
(Cas des Etats-Unis d'Amérique et du Burkina
Faso pour illustration) 48
II.6. La difficulté d'analyse des effets des
subventions au plan pratique 53
Conclusion 54
Chapitre III : Analyse économétrique de
l'impact des subventions du Nord sur la
production du coton burkinabé
55
Introduction 55
III.1. Le modèle d'analyse 56
III.2. Traitement des données statistiques 58
III.3. Interprétations économiques des
résultats 64
Conclusion 66
Conclusion générale et recommandations 67
Bibliographie 71
Annexes 73
La liste des
tableaux......................................................................................84
La liste des
graphiques...................................................................................86
Table des matières 87
ABREVIATIONS ET SIGLES
O.M.C : Organisation Mondiale du Commerce
A.O.C : Afrique de l'Ouest et du Centre
P.I.B : Produit Intérieur Brut
U.S : United States
F.C.F.A : Francs de la Communauté
Financière Africaine
G.A.T.T : General Agreement on Tariffs on Trade
O.C.D.E : Organisation de Coopération et
de Développement Economique
F.M.I : Fonds Monétaire International
B.M : Banque Mondiale
P.E.D : Pays en développement ou
P.V.D : Pays en Voie de Développement
I.C.A.C, Version anglais de C.C.I.C :
Comité Consultative International sur le Coton
M.E.F : Ministère de l'économie et
des Finances
F.A.O : Food and Agricultural Organization
SO.FI.TEX : Société des Fibres
Textiles
SO.CO.MA : Société
Cotonnière du Gourma
C.F.D.T : Compagnie Française de
Développement de Textiles
O.R.D : Organismes Régionaux de
Développement
C.N.C.A : Caisse Nationale de Crédit
Agricole du Burkina
U.E : Union Européenne
I.N.S.D : Institut Nationale de la Statistique
et de la Démographie
I.C.T.S.D : International Centre for Trade and
Subtainable Development
C.T.S/L.B : Cents par Libre
U.S.A : United States of America
C.A.P.E.S : Centre d'Analyse des Politiques
Economiques et Sociales
U.N.P.C.B : Union Nationale des Producteurs du
Coton du Burkina
P.N.B : Produit National Brut
I.A.P : Instrument Automatisé de
Prévision
A.S.S : Afrique au Sud du Sahara ou Afrique
Subsaharienne
D.E.A : Diplôme d'Etude Approfondie
N.Y.C.E : New York Cotton Exchange
COTLOOK : Cotton Outlook
AVANT-PROPOS
Après quatre (04) années d'études
à l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et
de Gestions (UFR/SEG) de l'Université de Ouagadougou, nous nous
saisissons de l'occasion louable qui nous est donnée par
l'International Centre for Trade and Sustainable Development
(I.C.T.S.D) à travers son
programme de soutien aux mémoires d'étude africains afin de
mettre en évidence l'ensemble des connaissances : outils et
instruments d'analyses économiques et de gestions reçues dans
l'étude d'une situation économique internationale.
Au cours de ces quatre (4) années de formation, nous
avons acquis des connaissances spécifiques dans les domaines tels que:
les techniques de planification nationale et régionale à
savoir :
- le management des projets
- l'élaboration, évaluation et suivi de projets
de développement
- l'analyse de problèmes ou conjonctures
économiques
- les interventions des institutions et organisations
internationales de développement
- la microéconomie et la macroéconomie entre
autre l'économie internationale
Comme étude dans le présent mémoire,
nous nous intéressons à une politique particulière de
l'économie internationale faisant sujet de polémiques au niveau
mondial : les subventions. Plus précisément l'impact des
subventions agricoles des pays développés sur l'économie
du Burkina Faso. Les raisons qui motivent un tel choix comme thème sont
entre autre et par point :
- l'amour pour le domaine de l'économie
internationale
- l'actualité du moment sur la question des subventions
- permettre à la compréhension de tous,
l'importance du coton pour l'économie Burkinabé en particulier
et pour d'autres pays en développement de façon
générale
- faire comprendre le mal que des distorsions du marché
telles que causées par les subventions au coton du Nord font aux
économies vulnérables du Sud comme celle du Burkina Faso
Ce choix a été surtout incité par le
problème sans suite concrète, des séries de
négociations à l'O.M.C entre les pays dits pays de subventions et
ceux en développement, les plus touchés.
En effet, depuis quelques années déjà,
des séries de négociations ont été entreprises par
l'O.M.C suite aux plaintes formulées par certains pays en
développement à l'instar du Burkina Faso.
Et ce en vu d'expliquer aux pays de subventions le mal qu'ils
font aux économies africaines notamment celles de l'A.O.C plus
vulnérable à la conjoncture du marché mondial de coton.
Alors nous pensons que cette étude :
« l'impact des subventions du Nord sur les recettes d'exportation
burkinabé : Les recettes cotonnières », apportera
plus de compréhension et d'informations analysées sur la
question.
Aussi, elle pourrait contribuer comme base d'étude
poussée à de futurs étudiants, chercheurs ou analystes, vu
le manque de la documentation dans le domaine.
Bonne lecture !!!
GENERALITE : Historique sur la création de
l'O.M.C
C'est avec la révolution industrielle que naissent les
bases théoriques du développement de commerce international. Des
économistes comme les Anglais Adam Smith et David Ricardo furent les
premiers pionniers au 19ème siècle à explorer
les fondements du commerce international dans le cadre de leur plaidoyer en
faveur du libre-échange. A travers les concepts «d'avantages
absolus» et «d'avantages comparatifs», les deux (2)
économistes anglais démontrent respectivement que le commerce
international soutenu par le libre-échange est un jeu à somme non
nulle et bénéfique pour tous les échangistes. Ils sont
appuyés dans leur conception par J. S. Mill qui précise que la
répartition de gain total de l'échange est basée sur les
relations de demande. Suite à toutes ces démonstrations, en 1947
fut signé l'Accord Général sur les Tarifs et le Commerce
(G.A.T.T) par les pays industrialisés capitalistes de
l'époque.
Comme dans tout mouvement humain, les
libre-échangistes sont contrés à l'époque par des
économistes anti-libéraux. Ceux-ci soutiennent par la
thèse de l'échange inégal et celle de
l'impérialisme l'iniquité du libre-échange. Les travaux
d'Hobson et d'Hilferding au 19ème siècle furent les
premières critiques qui démontrent que le commerce international
n'est pas source de gains pour tous les co-échangistes mais au contraire
celle de «l'exploitation» de certaines nations par d'autres. Ainsi,
Lénine développe la thèse de l'impérialisme dans
«l'impérialisme, stade suprême du capitalisme».
Par la suite, la deuxième vague de critique
basée sur les théories de «l'échange
inégal» stipule que le commerce international n'est qu'une forme de
pillage des tiers-nations par les nations industrialisées capitalistes.
Il ressort de cette assertion qu'il n'existe pas d'avantages comparatifs pour
de nombreux petits pays qui se sont engagés dans «une croissance
appauvrissante». Dans les années 50, la critique se poursuit avec
l'analyse de «l'échange inégal» développé
par le Brésilien Raoul PREBISH. Il avance la thèse de la
détérioration des termes de l'échange entre les
«développés» et «non
développés» à partir d'une étude sur
l'Amérique Latine de 1876 à 1938.
Aujourd'hui, nous assistons au triomphe du capitalisme avec
une mondialisation de l'économie fondée sur l'éloge de
l'économie de marché et le libre-échange. C'est ainsi que
sous l'incitation des institutions de Brettons Wood à l'époque
soutenu au plan politique par le Président Ronald REAGAN des U.S.A et le
1er Ministre anglais Margaret TATCHER que se développent les
trois (3) principes fondamentaux du commerce international que sont :
- la libéralisation de commerce
- la non discrimination
- le refus d'un encouragement inéquitable des
exportations.
L'objectif principal de ces principes est de rendre
l'économie nationale encore plus intégrative au marché
dans un souci de mondialisation.
Dans l'ensemble, les interventions du G.A.T.T ont
réussi mais partiellement. Elles ont pu réduit les droits de
douane sans pour autant enregistrer le même succès quant à
la suppression des obstacles non tarifaires. Ainsi la protection de
l'agriculture à travers les mesures des normes et les subventions sont
demeurées.
Ces insuffisances donnent naissance à l'Organisation
Mondiale du Commerce (O.M.C) en remplacement du G.A.T.T en 1994. Cette nouvelle
organisation vise sur le plan agriculture et selon l'Accord Agricol1(*) (mise en application le
1er juillet 1995), les objectifs suivants :
- faciliter l'accès au marché
- réduire le soutien interne à la production
- améliorer la concurrence à l'exportation
INTRODUCTION GENERALE
La conjoncture économique mondiale accentuée
par le libéralisme économique permet de différencier deux
catégories de « monde » selon le niveau de
développement économique. Généralement, nous avons
les pays du Nord, économiquement plus développés et ceux
du sud sous développés.
Dans l'ordre éthique des choses, les pays
développés devront oeuvrer à l'essor économique du
tiers monde. Mais malheureusement, l'esprit capitaliste basé sur la
recherche démesurée du profit ne saurait entendre d'une bonne
oreille cette équité. Nous vivons un monde où les plus
« forts » exercent librement et même
impunément leur volonté sur les plus
« faibles » sans aucune moralité, ni souci, loin de
tout esprit platonicien.
Au plan économique, il existe tout comme dans les
autres domaines ce type d'injustice. En effet, les pays du sud subissent dans
leur économie la politique de « deux poids deux
mesures ». Parmi ces pays en développement, nous
démarquons des pauvres, les plus pauvres à l'instar du Burkina
Faso, qui sont plus vulnérables aux politiques internationales tant sur
leur marché que dans leur économie d'une façon
générale.
Le Burkina Faso participe depuis le lendemain des
indépendances au commerce international. Lequel commerce lui permet
d'être intégré au monde. Ses produits d'exportation sont
dans sa quasi-totalité issus du secteur agricole. Lequel secteur est la
base de son économie et il est extensif, traditionnel et
diversifié selon les régions. Il occupe plus de 80 % de sa
population et participe à près de 40 % de son P.I.B. Il constitue
le principal secteur d'insertion du pays dans l'économie internationale
avec un apport de près de 60 % des recettes en devises du Burkina
Faso2(*).
Le coton est par ailleurs, essentiel dans les zones rurales
car il constitue la principale culture commerciale, source de revenus
monétaires pour les populations concernées. Les statistiques ont
montré que le coton constitue un outil de lutte contre la
pauvreté en ce sens que ce problème socio-économique est
plus rural que citadin. Par ailleurs, le coton pourrait agir
négativement sur la pauvreté par le biais des revenus qu'il
apporte aux populations rurales. Dans le même temps, le coton figure
actuellement au premier rang des produits dont les subventions sont les plus
élevées au plan international.
Aux Etats-unis d'Amérique par exemple, les estimations
montrent qu'un demi hectare de terre agricole consacrée à la
production cotonnière reçoit environ 230 dollars de subventions
contre environ 40 à 50 dollars pour le blé et maïs. La
question de subventions est encore d'actualité et de plus en plus
préoccupante.
Des pays comme la Chine, l'Union européenne et les
Etats-unis d'Amérique continuent de subventionner leur coton. Concernant
les Etats-Unis d'Amérique, le montant des soutiens octroyé
environnait les 3,9 milliards de dollars U.S en 2001 contre 2,056 milliards en
1999. Nous signalons que depuis le 2 mai 2002, une loi agricole connue sous le
nom de « Farm Bill » est voté et accroît les
subventions accordées au secteur agricole.
Ce nouveau programme de soutien au secteur agricole
s'élève à 175 milliards de dollars U.S, environ plus de
105 000 milliards de F C.F.A pour les dix années à venir, soit
une augmentation absolue de 73,5 milliards de dollars, et un taux
d'accroissement de plus de 70 % par rapport au programme
précédant « Fair Act »3(*). Par conséquent, la
politique de subvention des pays industrialisés dans leur secteur
agricole, a forcément une influence sur l'économie encore
primaire des pays en développement.
Vue l'importance du secteur agricole dans la
socioéconomique de ceux-ci, nous nous interrogeons sur les
conséquences envisageable suite à un développement de ce
protectionnisme agricole déguisé des pays
développés dont Hindley et Nicolaides (1983) qualifient de
« néoprotectionnisme ». En outre, selon Norro
(2001), les politiques de subventions introduisent des distorsions de prix sur
le marché international très généralement à
la baisse. Une telle situation n'est pas sans impact sur les pays du sud qui
sont la plupart des « Price taker »4(*).
En effet, « toute chose étant égale
par ailleurs », la baisse de prix engendrée par les
subventions conduira à une baisse des recettes d'exportation du
« SUD »5(*). Ou pire, de telles politiques anti-libérales
sont de nature à compromettre dans la dynamique les perspectives de
croissance, de réduction de la pauvreté et à terme,
conduire à la disparition de certaines filières importantes de
l'agriculture des pays du sud.
Face à une telle situation de « pseudo
libéralisme »6(*) et tout en ayant conscience des conséquences
économiques et sociales qu'elle peut perpétrer dans leur
économie, de nombreux pays du sud ont formulé des plaintes
à l'encontre des subventions du « Nord »7(*). Entre autres, nous pouvons
citer :
· les deux appels lancés par un collectif
d'Association de Producteurs de Coton à l'endroit des Etats-unis
d'Amérique et de l'Union européenne en 2001 et en 2002 pour que
cessent les subventions accordées aux producteurs de ces pays.
· la plainte du Brésil déposée
auprès de l'O.M.C contre les subventions américaines
accusées d'être la principale cause de chute des cours
enregistrés depuis plusieurs années.
· tout dernièrement, certains pays à savoir
le Burkina Faso, le Mali, le Bénin et le Tchad ont également fait
appel à l'O.M.C sur la question des subventions américaines au
coton.
Suite à ces différentes plaintes, des
négociations sont entreprises entre d'un côté les pays
plaignants et de l'autre ceux dits « pays de subventions »
sous l'égide de l'O.M.C. Mais à l'heure actuelle des
négociations, aucune résolution concrète sur la
réduction réelle des subventions n'est garantie. Aux
négociations de Doha qu'on appelle « Doha Round »,
il était question de « couleur des
boîtes »8(*), c'était une polémique sur les mesures
de soutien faites par les pays du nord à leurs agriculteurs.
Notamment des pays comme les Etats-unis d'Amérique ont
pu inclure dans « la boîte verte »9(*) quelques-unes de leur mesure de
« la boîte orange »10(*) afin qu'on statue sur celles-ci comme n'influant pas
sur la production donc hors de toutes questions de discussions. Nous disons que
de telles résolutions injustes en faveur des pays du Nord remontrent
dans le temps.
En effet, depuis les années 1970,
précisément en 1973, avec Tokyo, 1973, des négociations
commerciales et multilatérales entreprises sous l'égide du
G.A.T.T, se sont principalement axées sur le secteur manufacturier. Le
secteur agricole pourtant très fortement protégé, est
écarté des différentes négociations pour son
caractère dit-on sensible. De telle manière que jusqu'au milieu
des années 1980, le secteur demeurait encore fortement
protégé et son marché international pratiquement
impénétrable.
Aussi, nous avons les négociations commerciales du
Cycle d'Uruguay conduisant à la création de l'O.M.C. A la fin de
ces négociations, les différentes parties se sont entendues sur
une réduction des obstacles aux échanges des produits agricoles
afin d'améliorer la concurrence à l'exportation.11(*) Près d'une
décennie après, le secteur agricole demeure très fortement
soutenu à coup de subventions considérables dans les pays
industrialisés.
L'estimation du subventionnement total au secteur agricole
calculé pour la zone O.C.D.E montre que les subventions bien qu'en
baisse depuis 1999, soit treize années après l'Uruguay Round,
demeurent à un niveau très élevé de 321 milliards
de dollars U.S. Quant au subventionnement direct aux producteurs agricoles, il
est évalué à 242 milliards de dollars U.S, soit 32 % des
recettes agricoles de ces pays.12(*)
Pour paraphraser Golding et Mensbrugghe (1992), Nous
affirmons sans risque que si les pays de l'O.C.D.E souscrivent à la
libéralisation en tant qu'idéologie économique, leur
pratique se trouve à l'extrême opposé pour ce qui est du
secteur agricole. Cette politique de « deux poids deux
mesures » en faveur des plus « Puissants »
s'explique par le paradoxe suivant :
Certains pays en développement qui malgré la
faiblesse de leur moyen, accordaient un soutien minimum pour la
viabilité de leur secteur agricole, un secteur qu'ils pensent vital pour
leur économie, ont été obligés sous la pression des
institutions de Brettons Wood (B.M, F.M.I) dans lesquelles les grandes
puissances mondiales occupent une place importante à y mettre fin; et
ce, au nom de la primauté du libéralisme économique sur le
protectionnisme.
Comme nous pouvons le constater, la question de subventions
du nord à l'agriculture précisément au coton est
préoccupante dans une telle dynamique évolutive des cours
mondiaux. En effet, depuis un certain nombre d'années, nous assistons
impuissamment à la chute des cours mondiaux. Soit depuis 2000, nous
avons une baisse progressive des cours mondiaux de coton, et ce en dessous de
la barre des 60 cts/lb. Au Burkina Faso, l'économie est
énormément dépendante du coton dont la
quasi-totalité de la production est exportée. Toute chute des
cours pourrait avoir des effets néfastes sur cette économie aussi
bien à court qu'à long terme.
Une étude menée par la F.A.O et l'I.C.A.C
à partir d'un modèle de demande mondiale de textile a abouti
à la conclusion que par exemple sans subventions américaines, les
plus importantes et considérables, les cours mondiaux auraient
été nettement supérieurs de 3 cents, 6 cents et 12 cents
respectivement en 1999, 2000 et 2001. A partir de ces résultats,
l'Organisation Oxfam Internationale a tenté d'estimer les coûts
pour certains pays en développement. Ainsi, elle estime à
près de 302 millions de dollars U.S dont 191 millions de dollars pour
les seuls pays d'Afrique de Ouest et du Centre (A.O.C), soit environ 63,25 %,
en terme de perte de devises occasionnée par les subventions sur les
trois années (1999, 2000 et 2001). Pour le Burkina Faso, les pertes
s'élevaient à près de 28 millions de dollars U.S en 2001
soit 1 % de son P.I.B.
De telles études devraient lever toute
polémique sur l'impact des subventions dans les économies des
pays du sud. Et cela ne fait aucun doute, mais elles ne donnent pas de
précisions sur l'impact de ces subventions dans la filière
cotonnière en terme de productivité. Laquelle des filières
est la plus concernée par la question de subvention actuellement ?
Le but de notre recherche est de ressorti l'impact des
subventions non pas sur l'économie du Burkina Faso en
général, mais de façon précise sur sa
filière cotonnière; les recettes d'exportation du coton
burkinabé. Et ce, en vu de voir sa réaction face à une
modification des subventions. Il s'agit d'étudier la sensibilité
des recettes cotonnière du Burkina Faso suite à une variation des
subventions du Nord.
Précisons que la présente étude n'a pas
pour fondement d'aboutir à une quantification des effets des subventions
du Nord, mais le plus important pour nous est de répondre tout
simplement à la question centrale suivant : Les subventions
ont-elles un impact quelconque sur les recettes cotonnières du Burkina
Faso.
Cette étude visera de façon spécifique
à :
- montrer le poids du coton dans l'ouverture du Burkina Faso
afin de voir l'importance de cette culture pour son économie
- analyser l'effet des subventions sur les recettes
d'exportations burkinabé spécifiquement sur celles issues des
exportations du coton burkinabé
- et pour finir faire des recommandations de politiques
économiques.
De tels objectifs nous ont permis de formuler deux
hypothèses spécifiques que l'analyse se chargera de
vérifier. Ainsi, notre hypothèse principale qui soutient la
présente recherche stipule que les subventions sont d'impact
négatif sur les recettes d'exportations du coton burkinabé. Il en
sort les hypothèses spécifiques suivantes :
? H1 : le coton est le principal facteur intégrant du
Burkina Faso au commerce international.
? H2 : les subventions contribuent à une baisse
considérable des recettes d'exportation
cotonnière du Burkina Faso.
Une analyse d'indice13(*) nous permettra de montrer le coton comme principal facteur
intégrant du Burkina Faso au Commerce International. Pour ce qui est de
l'analyse de la sensibilité des recettes cotonnières du Burkina
Faso à l'évolution des subventions, une étude
économétrique suivie d'une analyse bien détaillée
et expliquée des résultats, nous servirons de
démonstration. Il importe de savoir que un modèle double
logarithmique et les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) seront
utilisés comme méthode d'estimation.
Comme ossature de notre étude, un plan à trois
chapitres schématise cette étude :
- La première traite de l'importance du coton pour
l'économie burkinabé; un facteur intégrant du pays au
monde.
- Le deuxième embrasse les effets théoriques des
subventions sur l'offre mondiale et les cours mondiaux de coton, tout en
énumérant au passage les effets sur l'offre cotonnière du
Burkina Faso.
- Enfin, le dernier chapitre analyse la sensibilité des
recettes cotonnières du Burkina Faso suite aux fluctuations du cours
mondial de coton à partir d'une analyse du comportement de l'offre
cotonnière du pays consécutive aux variations du prix mondial de
coton.
CHAPITRE I : COTON, LE
PRODUIT D'ESPOIR ECONOMIQUE :
Forces et apports à l'économie
burkinabé
Introduction
Le coton constitue le principal produit d'exportation
générateur de devises étrangères pour le Burkina
Faso. Il joue par conséquent un rôle déterminant dans son
économie, constituant ainsi le pilier de l'économie
burkinabé encore au stade primaire.
Avant d'aborder le problème des subventions
proprement dites, il est indispensable de mieux situer le secteur cotonnier
dans l'économie du Burkina Faso et d'en ressortir l'importance du
produit. A travers la section I, nous montrons la force du coton au Burkina
Faso, ensuite la section II parle du coton comme le générateur de
devises et facteur d'ouverture du pays, enfin dans la section III nous montrons
le coton comme moyen de lutte contre la pauvreté en milieu rural.
I.1- La force du coton au Burkina Faso
Le coton est une source d'énergie pour
l'économie burkinabé. Il fait l'objet d'intérêt
particulier dans le pays depuis quelques années déjà. En
effet des moyens sont mis en oeuvre par la SO.FI.TEX soutenue par le
gouvernement burkinabé afin d'améliorer conséquemment et
d'une façon continue la production nationale cotonnière.
En outre, s'inscrivant dans cette même vision, le
vendredi 3 septembre 2004, un protocole d'accord a été
signé à Bobo Dioulasso, la capitale économique du pays,
entre l'Etat d'un côté, de l'autre les différents
intervenants de la filière coton que sont : l'U.N.P.C.B, la SO.FI.TEX
ainsi que Faso Coton et la SO.CO.MA. La signature du cahier de charge porte sur
la cession des zones cotonnières du Centre et de l'Est à
l'endroit de respectivement la société Faso Coton et la SO.CO.MA.
Désormais, toute la production et l'achat de coton dans lesdites zones
se feront par leur société respective.
Cet accord est l'aboutissement d'un processus de
réforme14(*) de la
filière enclenché depuis 2001. Cette nouvelle initiative
politique est espérée par les Autorités burkinabés
comme une innovation pouvant améliorer la compétitivité de
la filière et apporter par la même occasion plus de valeur
ajoutée au P.I.B suite à un effet d'entraînement à
toutes les couches sociales de l'économie.
I.1.1- La production de coton au Burkina Faso
Amorcé après 1947, le développement de
la culture du coton est surtout notable à partir de la fin des
années 60. L'augmentation est progressive jusqu'au milieu de la
décennie 80 mais à partir de 1984, la croissance s'est
accélérée (d'environ 88 000 tonnes de coton graine en
84/85, elle passe à 406 000 tonnes en 2003).
Cette remarquable croissance masque d'énormes
disparités régionales et intra régionales (à
côte de la zone de l'Ouest se trouvent les régions du Centre et de
l'Est du Burkina Faso).
Aussi le développement du secteur cotonnier est
imputable à la Société SO.FI.TEX, une
Société d'économie mixte, mise en place en 1979 en
remplacement de la C.F.D.T. La politique expansionniste du secteur cotonnier a
consisté essentiellement à:
- l'introduction de la culture attelée par la mise en
place de crédits d'équipement à travers les O.R.D et la
C.N.C.A15(*).
- la pratique de Prix au Producteur; un prix incitatif
- la pratique de Subventions sur les intrants (engrais et
insecticides) et une fourniture à crédit des intrants en
début de campagne cotonnière.
En outre, au Burkina Faso, la production du coton
burkinabé est de 2 types: le coton graine et le coton fibre ou
égrainé.
I.1.1.1- L'évolution de la production de coton
graine burkinabé et rendement
- la production de coton graine
Le coton graine est le coton en nature, celui
acheté aux planteurs. Sa production est essentiellement
concentrée dans la région de l'Ouest16(*). Ainsi, depuis 1970 elle a
connu une croissance continue mais avec un taux de croissance non satisfaisant
en dynamique, taux progressivement en baisse (voir
Graphique N°1).
De 3 000 tonnes environ en 1960, la production a atteint pour
la première fois 189 543 tonnes en 1990. A la veille de la
dévaluation en 1994, la production était de 143 080 tonnes pour
atteindre en 1996 le chiffre de 214 352 tonnes.
La production atteint et dépasse le chiffre de 300 000
tonnes pour la première fois en 1997 et en 2002 le chiffre de 400 000
tonnes est franchi pour atteindre en 2003, une production de 500 000 tonnes.
En claire, de 1960 à 1975, le taux de croissance
moyen de la production était de 6,5% par an mais entre la
décennie 75-90, il descendait à 5,7% soit une diminution d'un (1)
point.
Et de 1990-2003, il descendait de plus jusqu'à 4,8% par
an soit une chute remarquable d'environ deux (2) points par rapport au taux de
croissance moyen annuel de la décennie 60-75.
En définitif, la production de coton graine augmente
un rythme décroissant depuis 1960. De telle situation laisse croire
à un pessimisme quant à l'avenir du coton burkinabé dans
les prochaines années.
- Rendement
De 745 kg/ ha (campagne 2002-2003) soit une
progression relativement faible de 1% en moyenne par an. Toutefois, ces
rendements sont restés quasiment constants autour de 800 kg/ha entre
1987 et 1996 avant d'atteindre subitement la base des 1 000 kg/ha en 1996.
Tout comme la production (graine ou fibre), les rendements
moyens progressent dans l'ensemble à un rythme décroissant. De
1960- 1975, nous notions une croissance moyenne de 5,2% par an. Pendant les 15
années suivantes (1975-1990), ce taux passe à 3,4%pour être
de 1990-2003 à 0,6 % par an.
I.1.1.2- L'évolution de la production de coton
fibre ou égrené burkinabé
Cette production est la première forme industrielle
de transformation du coton. C'est la forme exportable du coton ; elle consiste
à séparer le coton des graines et obtenir ainsi un coton
fibre.
La production du coton fibre est essentiellement
destinée aux exportations vers les partenaires commerciaux (plus de 97%
de la production nationale)17(*).
Selon le M.E.F 2003, cette forme de coton
représentait au cours de la deuxième moitié de la
décennie 80 environ 40% de la production de coton graine. Cette
production a sensiblement évolué et s'est établi depuis
juste en dessous de 44%. Ces statistiques mettent un accent sur
l'évolution technologique dans le secteur industriel de coton
burkinabé. En outre la campagne 1970 a obtenu une production de 8 425
tonnes de coton fibre contre 34 000 tonnes en 1985 (voir
Graphique N°1). Elle a été
estimée à 123 500 tonnes en 1999 avec un rendement
d'égrenage de 48,58% donnant donc un taux de progression moyen de 46%
par an.
Graphique N°1: L'évolution des
productions de coton graine et coton fibre de 1970 à 2002
Source : A partir de
notre base de données constituée
I.1.2- L'évolution des exportations et la dynamique
de la demande nationale de coton
burkinabé
Le coton demandé au Burkina Faso est le coton
égrené. Cette demande est très faible au plan national.
Elle était de 3% en 1985 mais aujourd'hui avec la fermeture de FASO
FANI18(*), la demande
nationale de coton fibre est aux alentours de 2% de la production nationale de
coton fibre.
De tel constat prédestine presque la
quasi-totalité de la production cotonnière burkinabé aux
exportations. Par conséquent plus de 97% de la production de coton fibre
sont destinés aux marchés mondiaux. Par ailleurs, la consommation
nationale de graine de coton reste légèrement en croissance avec
la création depuis quelques années déjà d'huileries
et de savonnerie dans le pays.
Il importe de savoir cependant que malgré les
croissances à la production de coton graine constatées d'une
manière générale depuis les années 70, les
exportations quant à elles notent des fluctuations (voir Graphique
N°2). Elles sont plus ou moins fonction et même plus
élastiques aux conjonctures du marché mondial (les cours mondiaux
de coton) qu'aux facteurs nationaux.
Ainsi après une augmentation continue des
exportations sur les quatre années consécutives (de 95 à
98), nous assistons à une chute successive des volumes d'exportations
sur les deux années suivantes.
Graphique N°2 : L'évolution des
exportations du coton burkinabé de 1985-2003
Source : A partir de
notre base de données constituée
Malgré les vicissitudes climatiques, le prix d'achat
aux producteurs permanemment fluctuationnel et le niveau technologique
d'égrenage, la production du coton note une croissance tant au niveau du
coton graine qu'au niveau du coton fibre.
I.1.3- Le coton burkinabé et la lutte contre la
pauvreté au Burkina Faso
Le Burkina Faso comme la plupart des pays africains, est
confronté à un point de pauvreté qui handicape son
développement socioéconomique. La pauvreté est
multidimensionnelle et très complexe.
En 1994, 44,5% de la population vivait en dessous du seuil de
pauvreté estimé à 41.099 F C.F.A. En 1998, ce seuil
passait à 72.690 F C.F.A et la population en deçà
s'élevait à 45,3% soit une légère hausse de deux
points.
A tous les niveaux sociaux, la pauvreté connaît
une progression. Mais elle est beaucoup plus accentuée dans les zones
rurales. En effet, les ruraux contribuent pour 93 % à 96 % à
l'incidence de la pauvreté au Burkina Faso. Ce qui fait des campagnes
(villages), les points focaux de lutte contre la pauvreté. Et ce,
à travers l'augmentation des revenus des paysans.
Par ailleurs une étude statistique du C.A.P.E.S a
montré que l'incidence de la pauvreté chez les cotonculteurs a
décru entre 1994 et 1998, passant ainsi de 50,1% à 42,4%, soit
une baisse de près de huit (8) points. Et ce comparé aux autres
couches (confère Tableau N°1 ci-
dessous).
En outre, dans les zones non cotonnières l'incidence a
augmenté de 2% pendant la même période (1994-1998).
Tableau N°1 : Des statistiques sur
l'incidence de la pauvreté en fonction de quelques acteurs
économiques
|
Incidence 1994
|
Incidence 1998
|
Salariés du public
|
2,3
|
5,9
|
Salariés du privé structuré
|
0,7
|
1,1
|
Salariés du privé non structuré
|
10,1
|
16,2
|
Indépendants ou employés non agricoles
|
9,5
|
12,7
|
Agriculteurs de coton
|
50,1
|
42,5
|
Agriculteurs vivriers
|
51,5
|
53,4
|
Aides familiale, bénévoles et apprentis
|
25,4
|
29,3
|
chômeurs
|
13,3
|
30,1
|
Chefs de ménage inactifs
|
43,6
|
41,3
|
Total
|
44,5
|
45,3
|
Source: Les statistiques de
l'I.N.S.D
I.1.3.1- La place du coton dans les stratégies de
lutte contre la pauvreté au Burkina Faso
La stratégie de lutte contre la
pauvreté au Burkina doit nécessairement commencer dans les zones
rurales par l'augmentation des revenus des ménages villageois. De tel
objectif nécessite la maîtrise d'un outil capable de prendre en
compte la plupart de la population cible. Le coton paraît ainsi comme
l'outil approprié de lutte;
Le coton est la principale culture de rente dans plusieurs
systèmes d'exploitation agricole, notamment dans les régions de
l'Ouest, du Sud-ouest et du Nord-Ouest. Aujourd'hui, il est la principale
source de revenu pour près de 200 000 familles rurales. En 1997, on
dénombrait environ 150 000 producteurs de coton, organisés en 2
700 groupements villageois et 3 100 groupements de producteurs de
coton19(*).
Au niveau micro et mésoéconomique, le revenu
net des producteurs était en 1977 de 1,9 milliards F C.F.A. Il est
passé à plus de 11 milliards F C.F.A en 1994, soit une
progression moyenne annuelle de 5%. Cela s'ensuit une croissance de la
population agricole dans le même temps dans ces régions,
progression de 3% par an.
En 2001-2002, avec une production de 378 400 tonnes, les
producteurs ont eu comme recettes brutes 75 milliards F C.F.A et en recettes
nettes 45 milliards F C.F.A, ce qui revient à 225 000 F C.F.A en moyenne
par exploitant soit trois (3) fois le seuil de pauvreté estimé
à 72 000 F C.F.A en 1998. Ainsi une bonne recette cotonnière
induite par une hausse du prix mondial a une incidence positive sur la
réduction de la pauvreté. Il a été montré
que dans les régions cotonnières en période de hausse des
prix mondiaux, la pauvreté enregistre une réduction de
près de 50%. Et ce, environ 2 millions de personnes sont
concernées. La production de coton permet donc de relever le niveau de
vie des exploitants
Aussi, la SO.FI.TEX comptait comme employés 1 266
salariés permanents et 2 871 saisonniers en 2002. Ces statistiques
montrant le rôle du coton en matière d'emploi placent le produit
comme principal moyen de lutte contre la pauvreté.
I.1.3.2- La contribution du coton dans
l'amélioration du niveau de vie rurale
La contribution du coton à l'économie
nationale ne s'arrête pas seulement au niveau des indications
macroéconomiques (P.I.B, taux de croissance) mais bien plus loin. Il
contribue à l'amélioration des conditions de vie des ruraux.
Par ailleurs, mis à part le revenu direct
généré par le coton, l'introduction de nouvelles
techniques culturales : utilisation d'engrais, acquisition de
matériels agricoles plus modernes et l'adoption de nouvelles
variétés plus productrices, profitent assez bien au
développement des cultures vivrières et
céréalières (C.A.P.E.S, 2003).
Il a été observé aussi une alternance de
cultures et des économies externes sur les cultures
céréalières notamment grâce aux engrais
utilisés pour le coton. Selon certaines études, notamment
l'O.M.S, la Rotation coton/maïs est plus renumératrice et conduit
à un meilleur régime alimentaire que la culture de
niébé (conférence du Pr. Taladidia THIOMBIANO, 2004).
Toutes ces techniques précitées profitent aux
cultures vivrières d'une manière où d'une autre. De
nombreuses études dont celles de Raymond G. et Fok M. (1994), du
C.A.P.E.S (2003), de A. Schwartz (1999) soutiennent l'idée d'une
augmentation des productions vivrières dans les régions
cotonnières. Ce qui améliore sensiblement la
sécurité alimentaire.
Au regard de ces effets induits du coton sur les autres
cultures en plus du revenu direct qu'il produit, nous pouvons dire que la
production cotonnière contribue à la croissance économique
et améliore très significativement les conditions de vie des
villageois en majorité pauvres. En outre, il y a un ensemble
d'infrastructures qui e créé : services sociaux de base
(écoles, pharmacies villageoises), pistes rurales... Il reste cependant
que le coton fait face à de multiples contraints parmi lesquelles la
baisse des cours mondiaux ayant un effet négatif sur la positon du coton
dans l'économie nationale.
I.1.3.3- La commercialisation et le prix au producteur du
coton graine burkinabé
La politique de traite du coton repose sur des
mécanismes consignés dans l'accord interprofessionnel
signé en novembre 1998 entre le conseil d'administration de la SO.FI.TEX
et l'U.N.P.C. Cet accord a une durée de trois ans renouvelables tout en
tenant compte de la conjoncture du marché mondial de coton. Il a permis
la mise en place d'un comité paritaire de gestion de la filière,
un fond de soutien des prix et un prix plancher au producteur et un prix
d'achat complémentaire ou ristourne coton.
Désormais, les producteurs de coton du Burkina sont
mieux avertis face aux aléas des cours mondiaux. Ce qui les met en
confiance. Malheureusement les évènements de ces dernières
années, la tension du marché, concourent à épuiser
le fond de soutien entraînant du coup une conséquence
négative sur le prix au producteur.
La détérioration des termes de
l'échange a creusé le fossé entre les coûts des
intrants et le prix au producteur. En effet entre 1990 et 2000, le coût
des intrants enregistre une croissance de plus de 100% contre une augmentation
de 68% pour le prix au producteur. De telle marge crée un pessimisme au
niveau de la production affectant négativement la commercialisation
(exportations).
La commercialisation du coton burkinabé à
l'extérieur, sur le marché international dépend de sa
compétitivité par au coton étranger. L'analyse en terme de
compétitivité permet d'apprécier la position
concurrentielle du coton burkinabé par rapport à celui de ces
concurrents. Nous pouvons retenir à ce niveau deux (2) indicateurs : les
normes de qualité et le prix de revient.
a) Les normes de qualité
Les caractéristiques retenues pour la classification
du coton fibre au plan international sont : la brillance, la longueur, la
finesse et la ténacité des fibres. Aussi, il semble que le coton
récolté à la main est de meilleure qualité que
celui récolté à la machine. Ainsi, au regard de cet
indicateur le coton burkinabé était classé
5ème en 2002.
b) Le prix de revient
Une étude publiée par le Comité
Consultatif International sur le Coton (C.C.I.C) en 2001 indique qu'au plan
international, le Burkina Faso avait le coût de revient par livre le plus
faible soit 147 F C.F.A/ livre contre un coût de 476 F C.F.A qui est le
plus élevé pour les U.S.A.
Dans le même temps, le cours moyen du coton fibre sur
le marché mondial estimé par "l'indice cotlook A" était de
294 F C.F.A. Partant de ces considérations, les U.S.A auraient vendu le
coton avec une perte de 182 F C.F.A alors que le Burkina Faso aurait un gain de
147 F C.F.A sur chaque livre de coton vendu è cette époque.
Aussi, le coton burkinabè reste compétitif par
rapport à celui des pays développés concurrents qui ont un
prix de revient situé autour de 70 cents/livre en 2002, sortie d'usines
d'engrenage alors que le cours mondial à la même époque
était de 55 cents/livre.
Le prix au producteur est fixé par le Comité
de Gestion de la Filière (C.G.F). C'est un prix unique dans l'ensemble
des zones cotonnières du pays. Ce prix est de deux (2) composantes :
l'une variable et l'autre fixe.
La partie variable dépend des cours mondiaux de coton.
Cependant une étude nationale a montré que la variation de cette
partie est retardée d'une (1) année par rapport à la
variation du prix mondial. C'est à dire que tout impact du prix mondial
sur le prix au producteur se fait après un (1) an.
La partie fixe est un quota donné par le C.G.F. Elle
ne respecte aucune loi du marché. C'est une politique nationale
permettant de mettre à l'abri les producteurs nationaux des fluctuations
des cours mondiaux. Elle est financée par le Fond de Soutien au Prix de
Base. Pour les trois (3) années avenirs, le C.G.F a fixé cette
partie à 175 F C.F.A.
De 1960 à 1993, le prix d'achat au producteur a
évolué au-dessous de 100 F C.F.A le kilogramme à
l'exception des périodes 1985 à 1987, c'est à dire la
période révolutionnaire où le cours était à
100 F C.F.A le kilogramme. Après la dévaluation, il va
évoluer au-dessus de 100 F C.F.A pour le seuil de 200 F C.F.A/kg en
2001.
Pour la campagne cotonnière 2004/2005, le C.G.F a
fixé le prix au producteur à 210 F C.F.A le kilogramme. Ainsi,
nous constatons une évolution en dent de scie du prix au producteur.
Toutefois la tendance est à la croissance.
I.1.3.4- L'impact direct d'une variation du prix mondial
de coton20(*) dans l'économie
burkinabé
Si vraisemblable qu'il peut paraître l'impact du prix sur
les revenus, il est incontestable de sont impact sur le niveau de vie et donc
sur l'état de pauvreté. Etudions d'abord son impact direct.
I.1.3.4.1- L'impact direct à court terme
Par la méthode de micro
simulation, l'étude à montré que de faibles variations de
prix du coton de l'ordre de 5%, produisent de faibles résultats sur les
indicateurs de pauvreté dans l'ensemble du monde rural, par contre des
variations de prix nettement plus importantes de l'ordre de 10% à 20%
produisent des effets significatifs sur l'ensemble des groupes sociaux du monde
rural (voir l'annexe 1).
I.1.3.4.2- L'impact direct à long terme
Par la même étude, il
ressort que quel que soit le niveau de l'élasticité prix par
rapport à la production, l'impact des variations de prix est similaire
aux effets à court terme.
En effet, de faibles variations de prix produiraient de
faibles impacts sur les indicateurs de pauvreté, en revanche, de fortes
variations de prix pourraient contribuer à modifier sensiblement les
indicateurs de pauvreté (voir annexe 2).
I.1.3.5- L'impact indirect d'une variation du prix mondial
de coton dans
l'économie
burkinabé
Autant, les prix ont des effets directs sur la pauvreté
autant ils y ont des effets indirects. Ainsi, voyons toujours à partir
de l'étude de septembre 2003, les effets indirects du prix sur
l'état de la pauvreté au Burkina Faso.
I.1.3.5.1- L'impact indirect d'une variation du prix sur
les autres secteurs
Il ressort des différents tests
de corrélation faits par l'étude qu'une variation
supplémentaire d'un point de revenu des producteurs de coton
entraînerait une variation similaire de 0,81 points de consommation de
biens locaux. Aussi, toute augmentation induite du revenu par le prix du coton
pourrait entraîner une demande de biens dans les autres secteurs (dans
les proportions précédemment citées).
I.1.3.5.2- L'impact indirect d'une baisse du prix sur la
demande de travail
L'analyse de ce paragraphe prend son explication sur le
principe de la rationalité économique. Dans la dynamique de
baisse du prix de coton, les producteurs de coton seront tentés à
long terme d'abandonner cette culture au profit d'autre culture. Ce qui aura
pour effet une diminution de la main d'oeuvre d'où une augmentation
supplémentaire de la demande de travail. En effet, prenons par exemple
la culture du maïs et celle du coton, le maïs a besoins de moins
d'une personne dans sa culture alors que le coton en a besoin plus de quatre.
Ce qui montre que l'abandon de la culture du coton engendre une augmentation du
chômage et donc de la demande supplémentaire de travail,
enfonçant ainsi le creux de la pauvreté.
I.2- Le coton, un générateur de devises et
le principal produit intégrant du Burkina Faso
au marché mondial
Comme évoquer à l'introduction du chapitre, le
coton burkinabé est le principal producteur de devises du pays. Il
représente en moyenne 60% des recettes totales d'exportation du Burkina
Faso apporte 30% du P.I.B et contribue 35% à 45% du P.N.B
burkinabé. De telles statistiques priment le coton comme principal
facteur intégrant de Burkina au marché mondial.
I.2.1- La part moyenne du coton dans les exportations
burkinabé
Le coton représente le premier produit d'exportation
du pays (voir Graphique N°3).
Il a constitué en moyenne 59% des exportations entre
1980-2003 avec un pic remarquable en 1998 de 63% des exportations totales.
Cependant, il fluctue depuis autour de 54% à 62%.
Dans les années 80, sa part dans les exportations
burkinabé était de 20% mais celle-ci n'a cessé de
croître pour atteindre en 1992, le seuil de 40%.
Par ailleurs il faut ajouter qu'au regard de ces statistiques,
le coton reste le produit d'intégration du Burkina avec une contribution
en devises étrangères de 59% en moyenne.
Ainsi cette culture se révèle être le
trésor de l'économie burkinabé en général et
de la population en particulier.
Graphique N°3 : La part des principaux
produits d'exportation du Burkina:
Part moyenne
entre 1980 et 2003
Source : A partir de notre
base de données constituée
I.2.2- L'indice d'ouverture du
Burkina Faso
La participation d'un pays au commerce international renvoie
à la question de compétitivité de ses entreprises qui sera
d'autant plus grande que l'accès aux marchés régionaux et
internationaux se fera à moindre coût. Ainsi, une grande
compétitivité des entreprises d'un pays l'intègre dans les
marchés internationaux et d'une manière influente.
Alors que le Burkina rencontre des obstacles à cette
ouverture internationale; Les entreprises burkinabés ont des coûts
de production très élevés liés à leurs
charges patronales. Lesquelles sont selon L.I.P.H.A.D, 1995, les plus
élevées de la sous-region Ouest -africaine, soit 23% des salaires
au total. En plus elles supportent des charges sociales, S.M.I.G, les
coûts de transport, de la télécommunication, de l'eau et de
l'énergie qui dans l'U.E.M.O.A s'avèrent être de loin
supérieurs à la moyenne et même souvent les plus
élevés.
La politique du P.A.S adopté en 1991 par le Burkina a
abrogé toutes les politiques de restriction aux importations et de
canalisation des branches exportatrices au profit du libéralisme
économique.
De tels changements structurels et conjoncturels du
fonctionnement de l'économie diminuant ainsi le taux des exportations
tout en gonflant les besoins en importations conduisent à un niveau
d'ouverture très faible du Burkina (Voir Graphique
N°4).
Graphique N°4 : L'évolution du
degré d'ouverture du Burkina Faso de 1980 en 2003
Source : A partir de
notre base de données constituée
En moyenne, le degré d'ouverture du Burkina Faso a
été de 35,34% par an entre 1980 et 2003, avec une très
lente progression annuelle de 0,40%. Par ailleurs, il enregistre un
degré maximum en 1998 de 50,66% comparé aux deux
années,1993 et 1993, suivant l'année d'adoption du P.A.S ,nous
remarquons une différence du taux d'environ 28 points. Le Burkina Faso
demeure actuellement l'un des pays les moins ouvert de la sous région
ouest africaine.
I.3- Les différents partenaires commerciaux du
Burkina Faso
Le coton burkinabé et africain en
général est prisé par sa qualité. Ce qui lui donne
malgré la situation non libérale du marché quelques
destinations à l'exportation.
Ce pendant, le Burkina Faso exporte son coton vers presque tous
les continents: Afrique, Asie, Europe et Amérique... Ce sont:
· en Afrique, nous citons le Nigeria et la Côte
d'Ivoire qui semblait le partenaire important au coton burkinabé dans le
continent avec 5,5% en 1992 et 14,8% en 1993 des exportations burkinabé
de coton. Mais depuis ces dates la part est retombée au niveau habituel
de 2%.
· en Asie, principalement en Asie du Sud-est, les
partenaires commerciaux du Burkina sont: L'Inde, la Thaïlande,
l'Indonésie, le Vietnam, la Taiwan, la Corée du Sud, le Japon et
les Philippines.
· en Amérique, nous pouvons citer les Pays
d'Amérique Latine entre autre la Colombie et le Venezuela.
· en Europe, ce sont la France, l'Allemagne, L'Italie, le
Portugal et la Suisse.
La grande part de commercialisations du coton
burkinabé est destinée aux Pays de l'Asie du Sud-est avec plus de
66% contre 21% pour l'Europe et 2% pour l'Amérique Latine.
I.4- Les principaux pays concurrents au coton
Burkinabé
Comme précédemment étudier, le coton
burkinabé a pour destinations essentielles deux marchés
importants: Le marché de l'Asie et celui de l'Europe. Lesquels sont
aussi convoités par d'autres pays producteurs de coton ! Ce qui font
d'eux des concurrents du Burkina sur ces différents marchés. Ce
sont la Chine, L'Inde, le Pakistan (concurrents asiatiques), la C.E.I et les
Etats-unis d'Amérique. Ainsi les deux tableaux N°1 et 2 montrent
les parts occupées par ces pays précédemment cités
sur les marchés européens (Tableau
N°1) et asiatiques (Tableau N°2).
Aussi, nous y trouvons la part occupée par toute l'A.S.S dont le Burkina
Faso.
Tableau N°2: La part des principaux
concurrents au coton burkinabé sur les marchés
européens
(Parts en pourcentage)
Importation
Exportation
|
Portugal
|
R.F.A21(*)
|
G.B22(*)
|
Italie
|
Espagne
|
France
|
A.S.S
|
47
|
25
|
24
|
12
|
12
|
9
|
Asie
|
7
|
1
|
4
|
4
|
25
|
1
|
C.E.I23(*)
|
7
|
9
|
26
|
22
|
22
|
6
|
U.S.A
|
7
|
22
|
10
|
25
|
8
|
59
|
Autres
|
32
|
43
|
36
|
37
|
33
|
25
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source: Les statistiques de la
C.C.I.C24(*)
Tableau N°3: La part des principaux
concurrents au coton burkinabé sur les marchés
asiatiques
(Parts en pourcentage)
Importation
Exportation
|
Taiwan
|
Japon
|
Indonésie
|
Corée
|
Hong Kong
|
A.S.S
|
32
|
5
|
3
|
3
|
2
|
Asie
|
13
|
17
|
17
|
16
|
46
|
U.S.A
|
25
|
46
|
39
|
58
|
30
|
C.E.I
|
1
|
2
|
0
|
1
|
0
|
Australie
|
22
|
22
|
22
|
8
|
4
|
Autres
|
7
|
8
|
19
|
14
|
18
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source: Les statistiques de la
C.C.I.C
En définitif, au vu des 2 tableaux, nous remarquons
que toute l'A.S.S représente sur les marchés européens la
deuxième place derrière les U.S.A et sur les marchés
asiatiques, elle est presque marginale (au plus 5% du marché) sauf en
Taiwan (32% du marché).
Ce qui permet de déduire que le Burkina, l'un des
principaux producteurs de l'A.S.S demeure insignifiant sur le marché
mondial car même la France et l'Italie qui constituent les principaux
partenaires du Burkina ont leur marché à grande part
occupée par les différents concurrents notamment les U.S.A avec
59% en France et 25% en Italie.
Conclusion
Le coton se révèle au Burkina Faso comme une
culture industrielle très importante. Il est une force pour son
économie d'une manière générale et en particulier
pour sa population rurale. Le coton est le produit d'exportation, le plus
générateur de devises pour le pays. Aussi cette culture est un
outil stratégique dans la lutte contre la pauvreté.
« L'or blanc » se place ainsi comme le
poumon du développement de l'économie burkinabé; une
économie essentiellement basée sur l'agriculture. Et comme tel,
il est donc nécessaire de la part des autorités burkinabé
de porter plus d'intérêt à cette filière.
CHAPITRE II : SUBVENTIONS AU COTON DU NORD :
Présentation et Analyses des
effets
Introduction
Les subventions sont considérées comme des
mesures de soutien accordées dans le cadre de certaines politiques
économiques. Ces types de mesures sont présents dans plusieurs
secteurs des pays riches.
La présente analyse sera consacrée aux
subventions dans le secteur agricole spécifiquement celles
accordées à la filière coton.
En outre depuis l'an dernier, cette filière agricole
fait sujet de tension dans les négociations à l'O.M.C. Aussi,
depuis près d'un an déjà le cycle de Doha fut
bloqué jusqu'au samedi 31 juillet 2004 dernier, date à laquelle
les 147 membres de l'Organisation ont décidé son
redémarrage. Cet arrêt est imputable à la réticence
des Super-puissances vis à vis des engagements de réduction des
mesures de soutien ou même de leur suppression à terme.
Des pays comme ceux de l'A.O.C accusent les pays dits pays de
subventions comme étant des transgresseurs du libre échange
mondial. Ils estiment à près de 1.000.000.000 de Dollars U.S la
perte en recettes chaque année due aux subventions des pays riches
accordées à leur coton.
Ce chapitre se propose de présenter les
différentes catégories de subvention et leurs différents
effets théoriques tant sur le marché (le prix) que dans les
différentes économies prenantes (les pays participants aux
échanges).
II.1- Le marché mondial de coton
Le marché international est composé d'environ
73 pays producteurs de plus de 1000 balles de fibre et 118 pays consommateurs.
Il est un marché introverti dans la mesure où le volume
échangé représente 30% seulement du total produit. Comme
tout marché, le marché mondial de coton a des
spécificités propres à lui. Son fonctionnement
obéit à des lois et normes bien définies. Les modes de
commercialisation sont très complexes. Mais on peut retenir
essentiellement trois (3):
· Le négoce international
caractérisé par une entreprise privé ou publique qui joue
à la fois le rôle d'acheteur et de vendeur,
· La vente par agents commissionnés. C'est un
système où le pays exportateur joue le rôle de bureau
central,
· La vente par filière spécialisée.
C'est le système mis en place en Afrique francophone par la C.F.D.T et
d'autres compagnies pour écouler le coton africain sur le marché
international.
Le système de négoce est le plus courant puisque
sa part de marché est de 80% à 90% du marché mondial.
II.1.1- L'organisation du marché de
coton
On peut distinguer globalement deux types de marchés
pour le coton au niveau international. Le marché à terme et le
marché physique.
II.1.1.1- Le marché à terme : le New York
Cotton Exchange (N.Y.C.E)
Le marché à terme est un
marché de titres. L'opération consiste en un échange de
ces titres sans qu'elle soit nécessairement suivie d'un échange
véritable de quantité. Le prix à terme du coton
dépend des anticipations des opérateurs sur les facteurs
déterminants futurs de l'offre et de demande. Le marché à
terme est utilisé par les opérateurs pour se couvrir des risques
de variation de prix. Sur le N.Y.C.E, les spéculations et les contrats
ne portent que sur le coton produit aux Etats-Unis d'Amérique.
L'année est divisée en cinq
échéances qui sont fonction des cycles de production de
l'Hémisphère Nord: Mars, Mai, Juillet, Octobre, Décembre.
Les contrats sont libellés en cts/lb. L'unité d'échange
est le n° 2 du N.Y.C.E. Il est égal à 50.000 livres, soit
environ 22.700 Kg de coton.
II.1.1.2- Le marché
physique
C'est un marché diffus
c'est-à-dire qu'il n'est pas localisé à un lieu
précis. Les opérations ont lieu dans les principaux ports
d'Europe du Nord. Contrairement au marché à terme, comme son nom
l'indique, les opérations portent sur des quantités physiques. La
formation des prix différente de celle du marché à
terme.
Le cours international du coton est déterminé
sur ce marché par un organisme
indépendant:« The Cotton
Outlook » sise à Liverpool en Angleterre. Il est
égal à la moyenne des cinq cotations les plus basses prises parmi
un panier de douze (12).
Deux types d'indices sont calculés:
· L'indice « Cotlook
A » pour les cotons de bonne qualité (Midling
1-3/32)
· L'indice « Cotlook
B » pour les coton de qualité inférieure.
On distingue un indice courant et indice futur. Du fait de sa
qualité, le coton africain en général et burkinabé
en particulier est vendu sur la base de l'indice A. Les cotations du coton
africain zone franc fluctuent généralement dans un intervalle
étroit autour de l'indice A, entre -1,82 cents (1987)
et +1,25 cents (1990).
II.1.2- Les relations entre prix à terme et le prix
au comptant
L'écart entre le prix à
terme et le prix au comptant est appelé la base. En théorie, le
prix au comptant rattrape le prix à terme sur chaque
échéance. Durant la période qui sépare la
première cotation du terme de son échéance, la base se
réduit et tend vers zéro (0). A la maturité du contrat
à terme, prix spot et prix à terme sont en principe égaux.
L'ensemble des prix au comptant et à terme varie sous l'effet de
nouvelles informations.
II.2- Une analyse de l'évolution de la consommation
mondiale et de la production
mondiale de coton
Observons l'évolution de la consommation mondiale de
coton puis celle de la production globale et portons notre analyse
économique sur la situation constatée.
II.2.1- La consommation mondiale et la production mondiale
de coton
Depuis 1980, la consommation et la production mondiale de
coton observent en général une croissance; avec une tendance
à la croissance de la production plus élevée que celle de
la consommation, soit 1,69% par an par rapport à 1,59% pour la
consommation. D'où un écart de 0,1; ce qui est dû au fait
que sur les 22 années considérées la production enregistre
des fluctuations pendant que la consommation, elle, d'une manière
générale observe une pente évolutive.
Ainsi le Graphique N° 5 permet de constater cette
évolution comparée de la consommation et de la production
mondiale de coton.
Graphique N° 5 :
L'évolution comparée de la consommation mondiale et de la
production
mondiale de
coton
Source : A partir de
notre base de données constituée
II.2.2- Une analyse comparée des différentes
évolutions
La production mondiale de coton a connu
une croissance quasi-linéaire durant les 42 dernières
années (1960-2002). Le taux de croissance annuel de la période
est estimé à 0,43%. On est passé de près de 15
millions de tonnes en 1960 à plus de 20 millions de tonnes en
2002 ; soit une augmentation au tiers. La Chine, les U.S.A, l'Ouzbekistan,
l'Inde, le Pakistan assurent à eux seuls 75% de la production mondiale.
La consommation mondiale de coton fibre a augmenté au
rythme annuel de 1,2% par an depuis une quarantaine d'années. Cette
consommation dépasse quelquefois la production ce qui a
été le cas en 1975 par exemple. Depuis 1999, cette tendance est
observée sauf en 2001. C'est dire que malgré la production de
fibre synthétique et de laine, le marché mondial du coton se
porte bien. La Chine est le principal consommateur. Sur une production mondiale
d'environ 21 millions en 2003, elle a consommé 6,6 millions de
tonnes.
D'après le graphique N° 4 ci-dessus, nous
constatons que la consommation mondiale est en partie plus élevée
que la production mondiale, ce qui devrait avoir un reflet sur le prix
mondial.
Selon le principe de la théorie microéconomique
concernant l'offre et la demande, de telle situation devrait faire
croître le prix de vente sur le marché mondial. La
réalité observée sur le marché est contradictoire
à cette théorie.
Ainsi, la réalité économique du
marché serait donc perturbée par un facteur non
négligeable. Serait-il un facteur exogène ou endogène au
système du marché? Nous tenterons de répondre à
cette question plus loin dans votre étude.
Nous pourrions cependant opter pour le premier cas de
figure, lequel privilégie le facteur exogène. Et nous essayerons
tout au loin de notre étude de le montrer. Ainsi comme hypothèse,
les subventions des pays du Nord pourraient bien être ce facteur
exogène. Ce que se trouve être l'objet de notre étude.
II.3- Les subventions mondiales selon
l'O.M.C
Les accords de l'O.M.C comprennent essentiellement deux
dispositions pour ce qui est des subventions. Il s'agit de l'accord sur les
subventions et les mesures compensatoires et de l'accord sur l'agriculture
traitant du cas spécifique du secteur agricole.
II.3.1- La notion de subvention
Au titre de l'article premier de l'accord sur les subventions
et les mesures compensatoires, une subvention sera réputée
existante s'il y'a une contribution financière des pouvoirs publics et
si un avantage est ainsi conféré. En terme clair pour qu'il y'ait
subvention, trois (3) éléments doivent être réunis,
à savoir:
u une contribution financière
u l'intervention des pouvoirs publics ou tout autre organisme
de leur ressort territorial
u la nécessité que cette contribution
confère un avantage
Des ambiguïtés subsistent cependant dans la
définition même des ces différentes notions, lesquelles
rendent par conséquent les accords difficilement applicables. Aussi, les
différents pays utilisent à leur profit cette situation.
II.3.2- Les catégories de subvention
L'accord sur les subventions et les mesures compensatoires de
l'O.M.C distingue trois (3) grandes catégories de subventions. Il s'agit
de :
? Les subventions prohibées
Ce sont les subventions subordonnées aux
résultats à l'exportation et celles subordonnées à
l'utilisation de produits nationaux de préférence aux produits
importés. De telles subventions ne sauraient être accordées
ni maintenues.
? Les subventions pouvant donner lieu à une
action
Appelées subventions non prohibées, elles ont
des effets défavorables sur un ou plusieurs membres. La plupart des
subventions à la production révèlent de cette
catégorie. Les externalités négatives que cette forme de
subvention peut dégager sont en général de trois (3)
types:
- l'effet causé par les importations de produits
subventionnés à une branche de production
- le préjudice grave aux intérêts d'un
membre
- l'annulation ou compromission d'un avantage
? Les subventions ne donnant pas lieu à une
action
Ces subventions sont celles qui ne sont pas
spécifiques, entre autres les aides versées aux activités
de recherche menée par des entreprises ou par des établissements
d'enseignement supérieur ou de recherche, les aides accordées aux
régions défavorisées sur le territoire d'un membre, les
aides visant à promouvoir l'adaptation d'installations existantes
à de nouvelles prescriptions environnementales,imposées par la
réglementation ou par la législation qui se traduisent, pour les
entreprises par des contraintes plus importantes et une charge
financière plus lourde...
II.3.3- Les subventions à l'agriculture et les
engagements de réduction
L'agriculture est considérée comme un secteur
sensible tant dans les pays développés que dans les pays en
développement. Ainsi ce secteur est traité comme un cas
particulier. Des mesures particulières ont été
adoptées quant à ce secteur et ce par les différents pays
membres de l'O.M.C.
A propos, des engagements de réduction ont
été pris par ces pays concernant les subventions dans ce secteur.
Les principales subventions du secteur sont celles liées à la
production appelées « soutien interne » et celles
liées à l'exportation.
II.3.3.1- Les subventions à la
production et les engagements de réduction
Certaines catégories de soutien sont soumises à
des engagements de réduction alors que d'autres en sont
dispensées; les mesures ne faisant pas l'objet de réduction sont
celles qui n'ont aucun effet de distorsion sur les échanges et/ou la
production ou du moins leurs effets doivent être minimes. Le contraire
soumet les acteurs à des engagements de réduction ou de
suppression à terme. Ainsi, le soutien interne se compose en trois (3)
catégories avec chacune des caractéristiques spécifiques.
Ces différentes catégories de soutiens sont:
a- La catégorie verte
Cette catégorie renferme les mesures de soutien
estimées comme n'ayant aucun effet de distorsion sur les échanges
et/ou la production, alors ces mesures sont exemptées d'engagement de
réduction.
b- La catégorie bleue
Celle-ci regroupe les mesures de soutien reconnues comme
étant des facteurs exerçant des effets de distorsion sur la
production et les échanges mais ne faisant pas pour autant l'objet
d'engagement de réduction.
c- La catégorie orange
Celle-là est l'ensemble des mesures de soutien
considérées comme ayant des effets de distorsion importants sur
la production et les échanges. Donc cette catégorie fait l'objet
d'engagement de réduction.
II.3.3.2- Les subventions à l'exportation et les
engagements de réduction
Selon l'accord sur l'agriculture de l'O.M.C, les subventions
à l'exportation suivantes feront l'objet d'engagement de
réduction:
? Octroi, par les pouvoirs publics ou leurs organismes, de
subventions directes, y compris les versements en nature, à une
entreprise, à une branche de production, à des producteurs d'un
produit agricole, à une coopérative ou autre association de ces
producteurs ou à un office de commercialisation, subordonné aux
résultats à l'exportation;
? Vente ou écoulement à l'exportation, par les
pouvoirs publics ou leurs organismes, de stocks de produits agricoles
constitués à des fins non commerciales, à un prix
inférieur au prix comparable demandé pour le produit similaire
aux acheteurs sur le marché intérieur;
? Octroi de subventions pour réduire les coûts de
la commercialisation des exportations de produits agricoles (autres que les
services de promotion des exportations et les services consultatifs largement
disponibles), y compris les coûts de manutention, de
l'amélioration de la qualité et des coûts de transport et
du fret internationaux;
? Subventions aux produits agricoles subordonnées
à l'incorporation de ces produits dans les produits exportés;
? Tarifs de transport et fret intérieurs pour des
expéditions à l'exportation, établis ou imposés par
les pouvoirs publics à des conditions plus favorables que pour des
expéditions en trafics intérieurs.
II.4- Un cadre d'analyse des
subventions : la production et la consommation mondiale
de coton
Le cadre d'analyse théorique des subventions est celui
qui ressort les gains et pertes économiques liés à la
protection accordée par un pays, à la production et à
l'exportation d'un produit. C'est de trouver tout d'abord une théorie
explicative de base aux subventions des pays développés et de
montrer par la suite comment ces subventions peuvent déprimer le prix
mondial.
II.4.1- Les subventions au coton des pays du Nord :
analyse des effets
II.4.1.1- Les
différents types de subvention
On distingue d'une part les subventions directes et d'autre
part les subventions indirectes.
* Les subventions dites directes sont celles
d'exploitation; elles sont plus visibles et elles ont un
effet direct sur les coûts de production.
* Les subventions indirectes sont
généralement invisibles et elles ont des effets moins directs sur
les
coûts de productions et sur la
compétitivité.
Les subventions, entre autres, les aides à
l'investissent, les détaxes et les réductions de charges sociales
réduisant le coût du capital..., sont, qu'elles soient directes ou
indirectes, classées en deux (2) catégories:
@- Les subventions à la production qui
peuvent se définir comme des aides accordées aux producteurs d'un
pays, en vue de les inciter à produire davantage ou de les
protéger de la concurrence extérieure. Elles sont
généralement pratiquées pour rétablir
l'indépendance ou l'autonomie d'une nation quand celle-ci se trouve
menacer par la concurrence internationale.
Rappelons-nous des années 1970, des stratégies
de développement dites de substitution aux importations25(*), les subventions à la
production ont constitué les principaux instruments d'action incitatifs
à la production intérieure (NEME, 1996).
@- Les subventions à l'exportation
qui sont des sommes versées à une firme ou un individu qui vend
des biens à l'étranger (Krugman, 1996). Elles apparaissent comme
l'un des principaux instruments de la politique de promotion des exportations
des différents pays.
II.4.1.2- Les facteurs explicatifs de la demande de
subventions dans un pays
Les subventions sont la forme de protection la plus
répandue surtout dans les pays industrialisés depuis les
années 1970. Une économie a recours à une protection pour
éviter les sorties de devises ou lorsqu'elle est incapable de faire face
à la concurrence.
En 1981, deux études menées dans un premier
temps par Anderson et Baldwin sur les Etats-Unis, le Canada, le Japon et
l'Australie et dans un second plan par Messerline sur les pays
européens, ont révélé que la faiblesse ou le manque
de compétitivité d'un secteur, l'effet de filière, la
force de frappe électorale, l'argument politique sont les principaux
facteurs de la forte protection dans les pays industrialisés;
? la faiblesse d'un secteur de l'économie
De tel secteur est moins compétitif donc incapable de
faire face à une concurrence internationale; ce qui se traduit par un
fort taux de pénétration des produits étrangers. Alors le
recours à la protection dans les secteurs faibles ou les moins
compétitifs offre le marché intérieur et permet de vente
à l'extérieur à terme.
? L'effet de filière
Une industrie même bien organisée peut
être non concurrentielle parce que ses inputs sont chers. C'est le cas
des industries agricoles et alimentaires en Europe et aux Etats-Unis.
Une telle situation favorise les productions à bon
marché des pays asiatiques de conquérir le marché
(conjoncture économique mondiale observable dans les années
1970). Le recours à la protection dans ce cas de figure facilite
l'accès ou l'achat des inputs par les acteurs nationaux des pays
protectionnistes.
? La force de frappe électorale
Certaines industries dans les régions pauvres sont
protégées car elles constituent un bastion électoral
important pour le pouvoir en place. Alors l'accroissement du chômage
induit par la disparition des industries pourrait faire perdre au pouvoir la
force électorale constituée dans ces régions. D'où
la nécessité politique de protéger les industries desdites
régions.
? Le facteur politique
Ce facteur pourrait fondamentalement s'apparenter au
précédant. Sauf qu'ici, il est question de l'influence des
Lobbying26(*). Cette
influence des Lobbying fait pression sur les pouvoirs publics les incitant
à voter des lois protectrices à leur avantages(cas
fréquent aux Etats-Unis d'Amérique).
II.4.1.3- Les avantages et les limites des subventions sur
les droits de douane
Excepté l'argument en faveur du tarif optimum, la
théorie économique postule dans le sens de la
préférence pour les subventions plutôt que les droits de
douane ou autres mesures de protection (P. Streeten,1982 ; Norro,1994).
Des auteurs comme Haberler (1957), Meade (1955), Baghwati et
Ramaswati (1963 ; 1971), par des études, ont montré que face
à des distorsions intérieurs, plutôt que de recourir
à des restrictions du commerce extérieur à travers un
droit de douane, il serait préférable d'utiliser « une
solution direct » comme les subventions.
Le recours aux subventions était donc
considéré comme la meilleure des alternatives face à des
distorsions internes en ce sens qu'elles présentent théoriquement
plusieurs avantages
(Norro, 1994);
? Les avantages des subventions
Les subventions corrigent mieux les distorsions
éventuelles et s'adaptent plus aux situations particulières.
Elles peuvent être faites sans que le bien-être du consommateur ne
soit affecté. Elles permettent également de maintenir des prix
compétitifs par rapport aux prix mondiaux et ne compromettent pas la
création d'entreprises situées en aval de l'activité
soutenue. De même leur suppression ne perturbe pas fondamentalement la
structure de production.
Si les activités aidées sont à
coûts décroissants, la subvention est mieux adaptée que le
droit de douane puisque la diminution de la subvention peut en principe
accompagner la diminution des coûts. En outre les subventions rencontrent
mieux l'argument protectionniste qui concerne la différence entre
coûts privés et coûts sociaux, (Mémoire, Bama
Fidèl, 2003).
La subvention est perçue par la théorie
économique comme le moyen privilégié de corriger des
distorsions intérieures sans entraver le commerce mondial, reconnu pour
ses effets bénéfiques sur une nation. Mais si
théoriquement les subventions présentent de nombreux avantages,
dans la pratique par contre, elles se heurtent à des obstacles
susceptibles d'annuler les avantages théoriques (Norro, 1994).
? Les limites des subventions
Une subvention représente un versement à la
charge de l'Etat ou une diminution de des recettes publiques. Cependant, la
limite la plus grave est celle liée à l'administration des
subventions. Il n'est pas facile de calculer ce que doit être un subside
correcteur des imperfections du marché. La lourdeur de la machine
administrative est source de retard et d'incertitude. Elle peut aussi favoriser
la corruption, (Mémoire,Bama Fidèle, 2003).
Théoriquement, une subvention soutient un secteur ou
corrige une distorsion sans pour autant en créer. Mais dans la pratique,
les politiques de subvention des pays industrialisés, par leur
intensité, ont dépassé le seuil du rôle de
correcteur des distorsions internes et des imperfections.
Elles se sont muées en de puissants instruments
d'incitation à la production, de promotion des exportations et surtout
de protection des activités économiques dans ces pays. Ainsi se
trouve fausser le fondement de la théorie économique sur les
subventions stipulant la non perturbation du système « libre
échange » du marché.
II.4.2- Les objectifs visés par la politique des
subventions dans les pays du Nord
Le soutien au secteur agricole dans les
pays développés, a démarré depuis des
décennies, dans les années 1930, avec pour objectif principal de
protéger leur producteur des effets néfastes de la grande
dépression économique d'alors.
Aujourd'hui la plupart de ces pays
« subventionnels » visent d'autres objectifs nouveaux
adaptés à la conjoncture du marché mondial. Nous pouvons
en citer trois (3) objectifs principaux:
- Garantir des revenus minima aux producteurs nationaux;
- Protéger le marché local du coton afin de le
réserver aux producteurs nationaux;
- Protéger ou augmenter la part de la nation dans le
marché mondial de coton.
Pour y parvenir les pays industrialisés ont eu recours
au fil des années, à une panoplie de mesures de soutien au
secteur agricole. Et ceux en violant les règles de l'O.M.C.
II.5- Une analyse théorique des effets des
subventions au Nord : La production nationale au
Nord, le prix mondial et la
production de coton au Burkina Faso (Cas des Etats-Unis
d'Amérique et du
Burkina Faso pour illustration)
Notre analyse théorique se portera sur les Etats-Unis
d'Amérique et le Burkina Faso.
En rappel, les Etats-Unis d'Amérique sont l'un des
grands pays producteurs de coton qui accordent une quantité
considérable de subventions aussi bien à la production
qu'à l'exportation de coton.
En raison de leur taille sur le marché de coton, les
subventions accordées à la production par les grandes puissances
ont un effet indirect sur les échanges; l'effet est de deux types:
- L'effet de détournement de la
demande nationale adressée au marché international
entraînant une réduction de la demande qui aurait due être
aux pays les plus compétitifs; cette situation du marché conduit
théoriquement à une baisse du prix mondial.
- L'effet induit par un excès d'offre
par suite de l'accroissement de la production sans que la demande ne
réponde proportionnellement. Alors l'offre s'accroît et conduit
ceteris paribus27(*)
à une baisse du prix mondial.
Concernant les subventions à l'exportation, son effet
est plus direct sur le prix mondial; les producteurs des pays de subventions
préféreront vendre sur le marché international
plutôt que sur le marché local car ils perçoivent sur
chaque quantité exportée une subvention. Ainsi, l'offre
internationale de coton s'accroît sur le marché et provoque par la
suite une baisse du prix mondial.
Le Burkina Faso est un « price taker »
sur le marché mondial de coton en raison de sa taille. Par
conséquent, il est très vulnérable aux fluctuations du
cours mondial.
Le graphique suivant illustre les relations de cause à
effet susceptibles d'exister entre les subventions des pays
développés (Etats-Unis d'Amérique pour illustration), leur
filière cotonnière, le prix mondial et la filière de coton
burkinabé.
Soient:
· Pm : le prix mondial de coton avant
subvention américaine
· Pms : le prix mondial majoré de
la subvention américaine
· Pm' : le nouveau prix mondial
après subvention américaine
· Da : la demande américaine de
coton
· Sa : l'offre américaine de
coton
· Dm : la demande mondiale de coton
· Sm : l'offre mondiale de coton avant
subvention américaine
· Sm' : l'offre mondiale de coton
après subvention américaine
· Db : la demande burkinabé de
coton
· Sb : l'offre burkinabé de coton
II.5.1- L'illustration graphique des effets des
subventions américaines sur la production
cotonnière du
Burkina Faso (type d'exemple).
Graphique N°6 :
L'illustration des effets des subventions américaines sur la
production
cotonnière du Burkina
Faso
Etats-Unis
Marché mondial
Burkina
Faso
Prix
Prix
Prix
Db
Sm
Sb
Sa Da
Sm'
Dm
qa1 qa2
qa4 qa5
qm1 qm2
qb1 qb2 qb3
Quantité
Quantité
Quantité
Pm Pms
Pm'
Source : par nous même
II.5.2- L'analyse du graphique illustratif : les
effets sur les différentes économies
(a) - L'effet des subventions sur le secteur
cotonnier américain
En situation d'équilibre initial, le prix mondial est
Pm. A ce prix les Etats-unis produisent une quantité qa4 et
consomment une quantité qa2 (exportations nettes de coton
est qa4qa2). La politique de subvention vient
augmenter le prix à Pms (Pm+subventions); ce prix est seulement
donné aux producteurs qui acceptent vendre leur coton à
l'extérieur. Du coup, la production nationale de coton va
s'accroître à qa5 laissant la consommation nationale
à qa2 au lieu de qa1 ( le prix majoré
de la subvention n'affecte pas la consommation nationale; le prix explicatif de
la consommation nationale reste toujours Pm). Ainsi nous remarquons
qu'après subvention la quantité produite de coton aux Etats-unis
a augmenté (qa5>qa4) alors que la
demande nationale est restée inchangée, ceteris paribus.
Conséquence, les exportations nettes américaines en coton
augmentent de qa4qa5.
(b)- L'effet des subventions sur le marché
mondial de coton
Au prix mondial Pm, les quantités offertes et
demandées s'équilibrent sur le marché mondial à
qm1. Après la subvention accordée aux producteurs
américains, l'offre de coton américain augmente. Laquelle
augmentation induit un accroissement de l'offre globale mondiale.
L'augmentation de l'offre mondiale de coton se traduit par un
déplacement de la courbe de l'offre globale vers la droite.
Toute chose étant égale par ailleurs, la
demande mondiale reste sensiblement affectée. Alors un nouvel
équilibre ne tarde pas à s'établir sur ce marché
mondial. D'où, un nouveau prix d'équilibre Pm' inférieur
à Pm s'impose (voir graphique N°6). A ce nouveau prix
mondial, les quantités offertes et demandées s'équilibrent
à qm2. Ainsi, après subvention, le prix sur le
marché mondial est Pm', un prix inférieur au prix initial avant
subvention, Pm.
(c)- L'effet des subventions sur la production du
coton au Burkina Faso
Les subventions américaines entraînent un
accroissement des exportations américaines et par conséquent
provoque une augmentation de l'offre globale sur le marché mondial de
coton. Cette flambée de l'offre va faire baisser le prix
conformément à la loi de l'offre et de la demande. Ainsi le
Burkina Faso en tant qu'un « petit pays », un
« price taker » est confronté à cette
nouvelle donnée du marché.
Par conséquent, il produit qu'une quantité
qb2 au nouveau prix Pm' contre auparavant, sans subventions, une
quantité qb3 (voir graphique N°6). Cette baisse
de la production est imputable au nouveau prix constaté sur le
marché mondial de coton. Quand les cours mondiaux de coton chutent, la
réaction de la filière de coton burkinabé se traduit par
une baisse de la production. Laquelle affecte ainsi les exportations
cotonnières du pays. Au nouveau prix (Pm'<Pm), la production passe de
qb3 à qb2 avec (qb2<qb3).
Ce qui donne une quantité qb1qb2 comme
exportations nettes du pays en coton contre qb1qb3 avant
subvention. Nous remarquons que la courbe de demande nationale du Burkina Faso
en coton est verticale. Cela est dû au fait que depuis longtemps la
consommation du pays en coton est constante (elle tourne autour de 2% de la
production nationale) quelque soit le niveau de la production nationale de
coton.
En résumé, les subventions des pays du Nord
entraînent une augmentation de leur production nationale qui par
conséquent vient affecter à la hausse l'offre mondiale. Cette
nouvelle situation du marché mondial va entraîner à son
tour le prix à la baisse. Le Burkina Faso verra ainsi sa production de
coton diminuer, vu sa position de « price taker » sur ce
marché mondial. La figure suivante illustre le mécanisme des
effets provoqués par les différentes formes de subvention
évoquées dans le cadre de notre étude.
Graphique N°7 : Le
mécanisme schématisé de l'impact des subventions du Nord
sur l'offre
de coton au Burkina Faso
Schéma simplifié du mécanisme de
l'impact des subventions
des pays du Nord sur la production du coton au Burkina
Faso
|
Subventions des pays du Nord à l'exportation
|
|
|
|
|
|
|
Offre d'exportation des pays du
Nord
|
|
Prix mondial du coton
|
Subventions des pays du Nord à la
production
|
|
|
|
|
|
|
Production des pays du Nord
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Production de coton burkinabé
|
Source : par nous même
Le schéma ci-dessus décrit le processus par
lequel les différentes subventions accordées par les pays du Nord
à leurs cotonculteurs peuvent agir sur l'offre cotonnière du
Burkina Faso; L'impact des subventions faites des pays du Nord se fait par
l'intermédiaire de plusieurs canaux de transmission que sont l'offre
nationale de ces pays, l'offre mondiale et le prix mondial. En effet, les
subventions accroissent l'offre nationale des pays concernés. Vu leur
poids sur le marché mondial, l'offre mondiale se trouve affecter
à la hausse et comme conséquence toute chose étant
égale par ailleurs, nous notons une baisse du prix mondial. Alors la
production du coton burkinabé se trouvant corrélée au
cours mondial de coton, est immédiatement affectée par la baisse
du prix mondial. Nous résumons ainsi que les différentes mesures
de soutien octroyées par les pays du Nord ont un impact par ricochet sur
l'offre nationale de coton burkinabé.
II.6- La difficulté d'analyse des effets des
subventions au plan pratique
L'analyse des subventions des pays industrialisés pose
des problèmes liés surtout à la multiforme des mesures
utilisées comme subventions et à leur caractère
invisible.
Selon HENNER (1996), la dilution des subventions dans
l'ensemble de l'économie fait que l'analyse exhaustive de leurs effets
en chaîne devient pratiquement impossible.
Pour démontrer qu'il y'a une relation étroite
entre les subventions du Nord et le repli du cours mondial, il faudra une
étude économétrique très poussée et pointue.
Cela nécessite que l'information (les statistiques des
différentes formes de subventions accordées) soit disponible et
complète sur une longue période. Alors qu'il est impossible dans
la pratique d'avoir toutes les informations statistiques nécessaires vu
le caractère sensible de la question.
Une analyse de court terme des élasticités des
prix par rapport aux subventions a montré une grande sensibilité
des cours mondiaux. Ainsi, l'élasticité de la période
1998-2002 est de -1,6. Ceci implique qu'une augmentation de 1% des subventions
américaines et européennes peut entraîner
éventuellement une baisse des prix mondiaux de 1,6%.
Mais carence en statistiques série longue sur les
subventions des pays du Nord ne permet pas une analyse
économétrique directe de son impact sur la production
cotonnière au Burkina Faso. L'analyse théorique (études de
simulation: modèle avant après, modèle manque comptable
à gagner...) a clairement montré que les subventions
accordées par les pays développés à leurs
cotonculteurs ne sauraient être sans effet sur le prix mondial à
cause de leur immensité et du poids que représente ces
différents pays sur le marché international.
Conclusion
En somme, il importe de savoir que dans la pratique le
caractère dit sensible des subventions rend très difficile
l'accès aux statistiques sur différentes mesures de soutien
accordées dans les pays du Nord. Ainsi toute étude
économétrique directe avec comme variable explicatives le montant
des subventions se révèle quasiment impossible.
En outre, sachant par différentes études
théoriques d'O.N.G, d'Institutions et même de chercheurs que les
subventions énormes accordées par les pays riches à leurs
cotonculteurs ont des effets négatifs sur le prix mondial (baisse du
prix mondial), nous pouvons contourner cette difficulté par une
étude économétrique indirecte des subventions; nous
utiliserons le cours mondial comme variable en lieu et place du montant des
subventions.
Chapitre III : Analyse économique de
l'impact des subventions du Nord sur la production du
coton
Burkinabé
Introduction
Dans les chapitres précédents, nous avons
montré la force du coton dans l'économie du Burkina Faso et son
importance pour le pays. Ensuite, nous avons constitué un cadre
d'analyse des effets de subvention.
Dans le présent chapitre, il est question
d'étudier les facteurs qui influencent la production de coton
burkinabé d'ou le prix mondial de coton. En effet, des interrogations
demeurent quant aux effets des subventions faites par les pays
développés sur la production du coton burkinabé. Cette
partie de l'étude sera consacrée, à travers une analyse
économétrique, à cette tâche. Elle nous dira si oui
ou non les subventions faites au Nord ont un impact sur la production
cotonnière du Burkina Faso.
Vu la situation actuelle de la question des subventions, un
sujet très sensible, il nous est difficile d'avoir une série
longue en statistiques des subventions globales des pays du Nord. Ainsi il
nous sera difficile de faire une régression directe entre subventions et
la production nationale de coton burkinabé. Mais un facteur que nous
estimons être très corrélé aux montants de
subventions sera utilisé en lieu et place des subventions. En effet le
prix mondial de coton substitue mieux les subventions que n'importe quel autre
facteur.
Des études ont montré le lien étroit
entre les subventions des pays du Nord et le prix mondial de coton. Aussi,
notre chapitre II précise encore le lien direct qu'il y'a entre les
subventions et le prix mondial. Par conséquent, dans ce chapitre il nous
sera question de montrer l'impact des subventions sur la production
cotonnière du Burkina Faso par le biais du prix mondial.
Une première section présente et justifie le
modèle d'analyse utilisé pour l'étude, une deuxième
section est consacrée au traitement des données et la
dernière est consacrée à l'analyse et à
l'interprétation économique des résultats issus du
traitement des données.
III.1- Le modèle d'analyse de
l'étude
Compte tenu de l'importance du secteur cotonnier au Burkina
Faso, de nombreuses études ont été entreprises en vue,
soit d'améliorer la productivité dudit secteur, on citera entre
autres Konaté (1993), Traoré (1996), soit de mettre en exergue
les facteurs influençant la productivité du secteur, on peut
cependant citer Bama Fidèle (2003).
Dans ces différentes études, le modèle
double logarithmique (modèle Cobb-Douglas) a été
utilisé. La particularité de ce modèle est que les
coefficients sont à même temps les élasticités qui
mesurent l'effet d'une variation des différentes variables explicatives
sur la variable à expliquer.
Les variables explicatives les plus probables à ce
modèle d'offre sont : le prix mondial, le prix local au producteur, la
superficie emblavée de coton, la population des zonnes
cotonnières, les intrants de production (semences,engrais...) et le
niveau de la pluviométrie.
III.1.1- Les variables utilisables et leur
justification
Les variables de notre modèle de long terme sont
regroupées en deux (2) : la variable dépendante (variable
expliquée) et les variables explicatives qui demandent un choix bien
étudié et justifié. Ainsi nous notons comme:
Variable dépendante
l PRcotn = la production de coton
du Burkina Faso à l'année n
Variables explicatives
l Pmondn-1 = le prix mondial
à l'année n-1
La production de coton dépend théoriquement du
prix affiché sur le marché à l'année
précédente. Aussi, le prix mondial pourra mieux expliquer la
production par rapport au montant des subventions puisque dans le chapitre
précédent, il a été montré
théoriquement une parfaite corrélation entre le prix mondial et
les subventions des pays « riches ».
l Plocn-1 = le prix local au
producteur à l'année n-1
Le prix local au producteur comme tout prix explique la
motivation ou la démotivation à la production. Ainsi ce prix
définit le niveau de la production à l'année suivante.
Nous pourrions penser l'existence d'une
corrélation entre le prix local et le prix mondial; certes, mais au
Burkina Faso, le gouvernement applique une politique de prix plancher aux
cotonculteurs. Ainsi le prix au producteur dépend de deux (2)
paramètre; l'un variable, lié donc au prix sur le marché
mondial et l'autre fixe, donc connu d'avance. Ce qui rend presque
indépendant le prix local et le prix mondial.
Un test a permis de montrer que le prix au producteur
dépend du prix mondial mais la dépendance est retardée
d'un (1) an. Ceci écarte cette variable du modèle.
l Supern = la superficie
emblavée de coton à l'année n
Le coton étant une culture extensive au Burkina Faso,
le nombre d'hectare réservé à sa culture influence
positivement sa production.
l Popn = la population
cotonnière à l'année n
La production cotonnière au Burkina Faso est encore
traditionnelle malgré l'existence de quelques tracteurs; ce qui demande
une forte intensité de la main d'oeuvre plutôt que de capital.
Alors le nombre de la main d'oeuvre influence positivement la production
cotonnière burkinabé. D'où la population cotonnière
se révèle être un facteur positif à la production du
coton.
l Intrn = le prix moyen
des intrants utilisés à l'année n
L'engrais ayant un impact dans la production du coton, ne
saurait être ignoré entre les variables explicatives car il
influence le niveau de la production.
l Pluvn = la quantité de
pluies dans les zones cotonnières à l'année n
D'une manière générale, la
pluviométrie est un facteur important à l'agriculture. Donc une
bonne pluviométrie a un impact non négligeable sur le niveau de
la production du coton Burkinabé.
l ìn =
le terme d'erreur 28(*)
III.1.2- La spécification du
modèle de l'étude
Le modèle de long terme :
Log(PRcotn) =
f ( Log(Pmondn-1), Log(Supern),
Log(Popn), Log(Intrn), Log(Pluvn),
ìn )
Log(PRcotn) =
ß1+ß2
Log(Pmondn-1)+ß3
Log(Supern)+ß4
Log(Popn)+ß5
Log(Intrn)+ß6
Log(Pluvn)+ìn
III.2- Le traitement des
données statistiques de l'étude
Le traitement des données est fait à partir du
logiciel Eviews29(*) et la méthode des M.C.O servira à
estimer le modèle. Mais avant, précisons quelques
caractéristiques des données utilisées.
III.2.1- La présentation, la
taille et la source des données d'étude
III.2.1.1- La
présentation et la taille des données
Nous comptons en tout six (6) variables qui sont
utilisées dans cette étude : Production totale de coton,
prix mondial, prix local au producteur, superficies emblavées de coton,
pluviométries des zones cotonnières, quantité d'engrais et
la population cotonnière.
Ces variables sont de 1970 à 2000, soit une
période de 30 ans, des données de longues périodes. La
variable dépendante (la production) sera expliquée par les cinq
(5) autres variables dans la même période d'observation sauf la
variable prix mondiale qui sera retardé d'une année afin de mieux
expliquer la production conformément à la logique.
III.2.1.2- La source des
données
Des institutions comme la F.A.O, l'I.N.S.D, le M.E.F, la
SO.FI.TEX et la Direction nationale de la météorologie sont les
lieux où des données de l'étude ont été
recueillies. Aussi, elles ont été collectées dans certains
documents cités en annexe dans la bibliographie et bien
évidemment sur l'internet.
Les variables explicatives comme la pluviométrie et
le nombre de cotonculteurs ont été constitués à
partir des données détaillées des principales zones
cotonnières recueillies au niveau des services compétents. Ainsi
ont été considérés comme zone cotonnière,
Bobo-Dioulasso, Boromo, Houndé, Dédougou, Diébougou,
Orodara et Solenzo.
III.2.2- Le test de causalité
de Granger
Le test de causalité de Granger
permettra de tester l'existence d'une relation de causalité entre le
prix mondial et l'offre cotonnière du Burkina Faso. Il s'agit d'un test
sur l'hypothèse nulle H0 contre
l'hypothèse alternative H1.
A l'issu du test, si la probabilité calculée
est inférieure à la probabilité théorique 5% alors
on rejette H0 et on pourra dit que toute
augmentation du prix mondial entraîne une augmentation de la production
du coton Burkinabé ou toutes baisse du prix mondial entraîne une
diminution de la production cotonnière du Burkina Faso. Dans le cas
contraire on ne rejette pas H0; ce qui voudrait
dire que le prix mondial n'a aucune influence sur la production de coton
burkinabé.
N.B: L'hypothèse nulle
H0 est l'hypothèse qui stipule dans ce test
que le prix mondial n'influence pas l'offre de coton bukinabé et
H1 est l'hypothèse alternative donc le
contraire.
Tableau N°4 : Le résultat
du test de causalité de granger
Hypothèse H0
|
Fisher
|
Probabilité
|
Le prix mondial ne cause pas la production du Burkina Faso
|
5,262
|
0,012
|
Selon les résultats du test la probabilité est
0,012 soit 1,2% inférieur à 5% alors on rejette
H0 et donc nous concluons que l'évolution du
prix mondial de coton et celle de la production de coton burkinabé se
font dans le même sens : toute variation du prix mondial
entraîne positivement une variation de la production de coton au Burkina
Faso.
III.2.3- L'estimation du
modèle de long terme et le test de co-intégration
III.2.3.1- La
présentation des résultats de l'estimation du modèle de
long terme
Les résultas issus de la régression sont
consignés dans le tableau N°4 ci-après :
Tableau N°5 : Le résultat de
la régression économétrique
Variables
|
Coefficients
|
T_Statistiques
|
Probabilités
|
Log(Pmondn-1)
Log(Plocn-1)
Log(Supern)
Log(Popn)
Log(Intrn)
Log(Pluvn)
C
|
2,157
-
0,520
0,465
0,134
0,138
2,652
|
1,042
-
3,91
2,050
1,777
0,459
1,042
|
0,307
-
0,0007
0,051
0,088
0,651
0,307
|
R2 = 0,96
R2ajusté = 0,95
F = 116,41
Prob (F) = 0,0000
|
* : Variable significative même à
1%
** : Variables significatives qu'au seuil de
10%
C : la constance; c'est le
ß1
estimé
III.2.3.2- Le test de
co-intégration de Angel et Granger
Ce test permet de savoir si la relation qui lie les
différentes variables est une relation de long terme; c'est à
dire qu'il permet de montrer s'il existe un trend similaire dans le temps entre
la variable dépendante et les différentes variables
explicatives.
La méthode utilisée dans la présente
étude est celle de Angel et Granger (1983) qui consiste à
opérer un Test de Racine Unitaire (T.R.U) sur les résidus issus
de la régression du modèle de long terme. Il y'a
cointégration si les résidus du modèle de long terme sont
stationnaires à niveau.
Le tableau N°5 ci-après présente les
résultats obtenus:
Tableau N°6 : Le résultat du Test
de Racine Unitaire sur les résidus (T.R.U)
Statistiques ADF à niveau
|
Valeurs critiques de Mac Kinnon
|
-4,339
|
-3,685 (1%)
-2,970 (5%)
-2,624 (10%)
|
La statistique ADF de -4,339 est inférieure à la
valeur théorique correspondante au seuil de 1%, ce qui traduit la
stationnarité à niveau des résidus du modèle de
long terme d'où la cointégration des différente variables
du modèle. Après cette preuve de l'existence d'une relation de
long terme entre les variables, nous avons corrigé les erreurs (voir
dans les interprétations économiques des résultats)
III.2.4- Les tests statistiques
III.2.4.1- Le test de corrélation sérielle des
résidus
Ce test est un test de stabilité
sur les erreurs. Il est important parce qu'il permet de remplir l'une des
conditions de la validité des résultats de la méthode des
M.C.O (notre méthode utilisée dans l'étude pour la
régression); cette condition est la non corrélation
sérielle des erreurs.
Nous utiliserons à cet effet le test de
Breusch-Goldfrey; il consiste à tester l'hypothèse nulle
H0 (les résidus ne présentent pas de
corrélation sérielle contre l'hypothèse alternative
H1 (les résidus présentent de
corrélation sérielle).
Q, la statistique de Breusch-Goldfrey, par définition
tend vers une loi Khi deux à h
degré de liberté (ddl), avec h le nombre de retard.
Mathématiquement cela s'écrit : Q ~ ÷2 (h)
La décision suivante en découle selon le
résultat obtenu :
? si Q < ÷2 (h) alors nous accepterons
l'hypothèse nulle H0 et les résidus
ne présentent pas une corrélation sérielle dans ce cas les
résultats données par la méthode des M.C.O sont
validés.
? si Q > ÷2 (h) alors nous rejetons
l'hypothèse nulle H0 et les résidus
présentent une corrélation sérielle alors les
résultats données par la méthode des M.C.O ne peuvent
être validés.
Les résultats de ce test appliqué à notre
modèle sont consignés dans le tableau ci dessous.
Tableau N°7 : Le résultat du test
de corrélation sérielle des erreurs de
Breusch-Goldfrey
La statistique Q de
Breusch-Goldfrey
|
Valeur théorique de ÷2 (2)
au seuil de 5%
|
0,573
|
5,99
|
La statistique de Breusch-Goldfrey (Q) est inférieure
à la valeur théorique de khi deux ÷2 (2) au
seuil de 5%, nous concluons donc qu'il y a absence de corrélation
sérielle des résidus.
III.2.4.2- Le test de la
régression entière
Ce test permet de vérifier la capacité
explicative du modèle à l'aide du coefficient de
détermination (R2) et de la statistique F de Fisher.
R2 mesure l'adéquation d'ensemble du
modèle, c'est à dire la capacité des variables
indépendantes à expliquer les variations de la variable
dépendante. Il est cependant intéressant d'utiliser le
R2-ajusté qui corrige l'influence de la taille de
l'échantillon et du nombre de variables explicatives. Dans ce
modèle, le R2-ajusté obtenu est de 0,95; cela veut
dire que 95% des variations de la production totale de coton du Burkina Faso
sont dues aux six (6) variables indépendantes retenues. Ce
résultat est acceptable et atteste d'une bonne adéquation
d'ensemble du modèle.
La statistique F de Fisher permet également de mesurer
l'adéquation d'ensemble du modèle, c'est à dire la
contribution conjointe des variables indépendantes à
l'explication du modèle. Elle permet de tester l'hypothèse nulle
H0 selon laquelle tous les paramètres
estimés sont simultanément proches de zéro (0), (ils sont
tous nuls), contre l'hypothèse alternative
H1 qu'au moins un des paramètres est nul
(différent de zéro).
Le principe du test est simple. Il consiste à comparer
la statistique calculée (Fc) et la probabilité (p) qui lui est
rattachée. Ensuite, les conclusions suivantes sont prises selon le cas
:
· Si p < Fc alors nous rejetons H0
c'est à dire que les paramètres ne sont pas tous
nuls ou que les différentes variables qui leur sont rattachées ne
sont pas toutes significativement égales à zéro (0).
D'où le modèle utilisé dans notre étude est bien
spécifié et élaboré alors les résultats qui
en sortent sont significatifs et valables.
· Si p > Fc alors nous ne rejetons pas
H0 ce qui veut dire que les paramètres
sont tous nuls ou que les variables qui leur sont rattachées sont toutes
significativement égales à zéro (0). D'où le
modèle de notre étude s'avère mal spécifié
et élaboré alors les résultats qui en sortent sont sans
sens et infondés.
La statistique F calculée (Fc) dans notre étude
est de 116,41 ; la probabilité qui lui est rattachée étant
à 0,0000 ; on rejette à 1% l'hypothèse nulle
H0 que les variables sont toutes significativement
égalent à zéro (0) ; c'est à dire qu'au moins une
variable explique le modèle. En conclusion, on peut retenir que dans
l'ensemble, les variables retenues concourent à expliquer les variations
de la production nationale de coton burkinabé. La signification
d'ensemble étant avérée, il convient de passer aux tests
de signification individuelle des paramètres dans l'optique de savoir si
chaque variable prise individuellement contribue statistiquement à
expliquer la production du coton au Burkina Faso.
III.2.4.3- Le test de signification individuelle des
paramètres
Ce test permet de voir si les
variables ont un impact (un effet) individuel sur la production de coton. Il
consiste à tester l'hypothèse H0
que chaque paramètre ß est
significativement différent de zéro (0) contre
l'hypothèse alternative rattachée au paramètre. Pour cela,
nous comparons la probabilité rattachée à chaque
coefficient (paramètre estimé) aux différentes
probabilités théoriques 1%, 5% et 10%. Si la probabilité
calculée est inférieure à une des probabilités
théoriques reconnues comme acceptables (1% et 5%) alors le
paramètre est significatif à ce seuil, donc la variable
rattachée au paramètre en question influe sur la production de
coton à ce même seuil.
Ainsi nous concluons du tableau N°4, qu'à long
terme le prix mondial et la superficie ne sont significatifs qu'au seuil de 5%.
La population et l'engrais ne le sont qu'à 10% mais la
pluviométrie n'est significative ni à 1%, ni 5%, ni 10%.
III.3- L'interprétation
économique des résultats obtenus de notre régression
Cette partie analysera le signe des coefficients
(paramètres estimés) ainsi que leur valeur : C'est à
dire qu'elle parlera du sens de variation de la variable explicative
rattachée à chaque paramètre par rapport à la
production burkinabé de coton et dans quelle proportion cela se fait sur
la variable expliquée.
III.3.1- Le coefficient de l'offre
retardée
Négatif, le coefficient de l'offre retardé est
un paramètre qui donne la vitesse avec laquelle l'offre s'ajuste pour
son retour à l'équilibre après un choc. Ce coefficient se
présente comme égale à -0,99 selon nos données qui
signifie un ajustement à 99% de l'offre de coton au Burkina Faso. Cela
voudrait signifier la nature d'équilibre stable de l'offre de coton
burkinabé. Le retour à l'équilibre de long terme se fait
dans un temps relativement court.
III.3.2- L'impact de la pluviométrie sur la
production cotonnière
Ce facteur est non significatif que ce soit à court
ou à long terme. Nous expliquerons ce résultat par la
pluviosité des zones cotonnières plus forte et
généralement constante d'une période à l'autre.
Nous estimons à près de 4 000 mm la quantité de pluies
pour une bonne récolte. Dans ces zones de coton la pluviométrie
est en moyenne autour de 5 000 mm. D'où une potentialité
naturelle pour ces zones. Ce qui pourrait expliquer la non pertinence de ce
facteur dans notre modèle. Toute chose étant égale par
ailleurs, la pluie est un fait dans les régions cotonnières
III.3.3- L'impact de la superficie
emblavée sur la production cotonnière
Ce facteur influence positivement
à court comme à long terme la production de coton au Burkina
Faso. Toute extension de la superficie emblavée de 1% induit une
augmentation de 0,94% à court terme et de 0,52% à long terme. La
pertinence de ce facteur confirme la place prépondérante d'une
grande superficie cultivable dans le secteur cotonnier encore extensif au
Burkina Faso. Un tel caractère doit être contenu par des
politiques comme l'alternance des cultures afin d'éviter les risques
écologiques tout en protégeant l'environnement.
III.3.4- L'impact de la population cotonnière sur
la production cotonnière
La population n'est significative dans le modèle
qu'à court terme. Ainsi, toute augmentation de 1% de la population des
zones cotonnières entraîne une croissance de 0,94% de la
production nationale de coton. Ceteris paribus, l'Etat pourrait
améliorer la productivité par exploitant en investissant encore
avec l'appui des différentes sociétés de la filière
dans le capital humain. Nous sommes passés de 1,37 à 2,05 tonnes
de coton graine comme productivité par exploitant entre 2002 et 2003,
soit une progression de 33,17%.
III.3.5- L'impact des intrants agricoles sur la
production cotonnière
Cette variable n'est significative dans notre modèle
d'étude à court comme à long terme. Nous pourrons tenter
d'expliquer cela par la nature pluridimensionnelle des intrants. L'engrais
destiné pour la culture de coton est utilisé par les planteurs
à d'autres fins notamment la culture céréalière et
vivrière. Cette politique des planteurs permet d'assurer la subsistance
familiale et d'améliorer par la même occasion de vie rurale.
III.3.6- L'impact des cours
mondiaux sur la production cotonnière
A court terme, cette variable est non significative. Cela
pourrait s'expliquer par le comportement qui réagissent
généralement au prix au producteur qu'au prix mondial. Alors que
ce prix reste constamment égal dans une courte période,
d'où le constant de «sans effet» sur la production à
court terme.
A long terme, le coefficient de cette variable est
significatif ce qui donne une importance capitale au facteur prix mondial dans
l'explication de l'offre de coton au Burkina Faso. Nous estimons qu'une hausse
de 1% du prix mondial entraîne une augmentation de la production
cotonnière burkinabé de 0,24% et dans l'autre sens, toute
diminution de 1% du prix induit une baisse de 0,24% de la production
nationale.
De 1998 à 2002, l'influence d'une variation des
subventions du Nord (américaines et européennes) sur la
production cotonnière au Burkina Faso est de -1,6 l'unité. Ce qui
implique que toute augmentation de 1% des subventions entraîne une baisse
de 1,6% des prix mondiaux de coton.
En extrapolant, nous estimons qu'une augmentation de 1% des
subventions du Nord entraîne une baisse de 0,38% de la production de
coton au Burkina Faso. Cependant, cette estimation s'explique mieux en terme de
perte ou de manque à gagner puisque la production nationale est en
croissance continue. Toute augmentation de 1% des subventions au Nord fait
perdre au Burkina Faso près de 0,38% de la production qui aurait
dû avoir sans ces subventions. Plus les subventions augmentent en volume
au Nord et plus le pays perd en valeur ajoutée agricole imputable
à la baisse des recettes cotonnières.
Cette situation s'aggraverait plus s'il n'existait pas cette
politique de prix au producteur, un prix à la fois fixe et variable.
Cette forme de fixation de prix local permet de minimiser le poids de la
conjoncture mondiale. Cette politique doit être améliorée
afin de mettre les producteurs locaux complètement à l'abri des
fluctuations des cours mondiaux de coton.
Un "Fond Intégré des Filières Agricoles"
sous forme de caisse intégrée de stabilisation des prix agricoles
peut permettre d'améliorer sinon de maintenir la partie fixée du
prix au producteur. Ce qui ferait de ce prix plus indépendant du prix
mondial. Cela pourrait mettre les producteurs plus en assurance quant nous
savons que ceux réagissent plus au prix local. Par conséquent, la
production pourrait avoir une croissance beaucoup plus améliorée
dans le temps.
Conclusion
Au regard de ces résultats, nous pouvons affirmer
sans risque que le prix mondial est un facteur explicatif à la
production de coton au Burkina Faso. Ainsi toute variation du cours mondial de
coton influe sur l'offre cotonnière Burkinabé. Puisque les
mesures de subventions diverses des pays du Nord pourraient sans doute
expliquer la baisse non logique du prix mondial de coton sur le marché
international, nous pouvons donc insinuer que le montant énorme des
subventions dans les pays développés influence
négativement la production du coton burkinabé. D'où toute
augmentation ce montant entraîne une baisse de la production
cotonnière du Burkina Faso.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au cours de ces derniers mois, s'il y a un
thème qui a défrayé la chronique à l'O.M.C et
notamment dans les pays africains, c'est bien les politiques de subventions
qu'accordent les pays développés à leurs producteurs
agricoles notamment le coton.
Dans ce contexte actuel, des études sont
menées dans le but de montrer la vulnérabilité du coton
burkinabé face à la conjoncture du marché
mondial influencée par les politiques de subvention au Nord. C'est
donc dans cette même perspective que notre étude a
été orientée.
De telle étude nécessite des outils d'analyse
bien appropriés pouvant mettre en exergue l'objectif principal. A cet
effet, l'outil économétrique utilisé dans notre
étude a permis par une estimation de modèle de saisir les effets
des cours mondiaux sur le coton burkinabé et partant de ressortir
l'impact des subventions du nord sur la production cotonnière au Burkina
Faso.
De notre analyse, il ressort effectivement que les
subventions des pays du Nord agissent sur les cours mondiaux de coton qui par
la suite influencent positivement l'offre de coton du Burkina Faso, la
production du coton au Burkina étant donc une fonction positive des
cours mondiaux. En effet, à long terme, tout accroissement du prix
mondial de 1% entraîne une augmentation de l'offre de coton
burkinabé de 0,24%. Lors de la conférence sur les politiques de
subventions faite par le professeur Taladidia THIOMBIANO au D.E.A/P.T.C.I, il a
été montré que de 1998 à 2002 toute variation des
subventions de 1% entraîne une baisse de 1,6% des prix mondiaux de coton.
Cela va s'en dire que par extrapolation, pour la même période une
variation des subventions du Nord de 1% conduit à une diminution de
0,38% de la production de coton au Burkina Faso.
Les subventions des pays du Nord tout en causant la baisse
des cours mondiaux entraînent à même temps, une chute de
l'offre de coton du Burkina Faso. Ainsi, l'hypothèse de départ
qui atteste que les subventions influencent négativement la production
de coton au Burkina se trouve être confirmée. Il ressort de cette
partie que la poursuite des subventions au niveau des pays
développés doit s'arrêter pour l'intérêt du
marché. Alors que jusqu'à nos jours, aucun calendrier exact sur
la réduction voir la suppression des subventions n'est officiel depuis
les accords de la nuit du 31 juillet au 1er août dernier.
Cependant, le coton reste le principal produit d'exportation
du Burkina. Il occupe une place prépondérante en matière
d'ouverture du pays et constitue ainsi une source importante d'entrée de
devises.
En effet, ce produit agricole représente près
de 60 % des exportations totales du pays ; ce qui lui confère une
importance capitale pour l'économie naissante burkinabé
basée essentiellement sur une économie de rente. Le coton
s'affiche à point nommé comme un outil de lutte contre la
pauvreté par d'une part sa capacité intégrative non
négligeable sur le marché mondial et d'autre part par sa
localisation de sa culture au plan national.
Le coton, une culture rurale s'avère être un
moyen de lutte contre la pauvreté dans le monde rural qui se
révèle être le point focal de la pauvreté au Burkina
Faso. Entre 1994 et 1998, l'incidence de pauvreté sur les cotonculteurs
est passée de 50,1% à 42,5 %.
Le coton apparaît au Burkina Faso comme le poumon de
l'économie, ce qui lui donne une force remarquable tant en milieu rural
qu'au niveau de l'économie en général.
Au regard de ces conclusions, l'hypothèse selon
laquelle le coton est la principale source d'entrée de devises se
vérifie. En somme, le coton au Burkina Faso doit être
« jalousement » protégé contre des
intempéries du marché international car il est d'une grande
importance pour le pays.
Le marché mondial de coton est influencé par
des distorsions issues de la politique agricole de certains pays notamment
l'U.E et les U.S.A qui économiquement influencent la conjoncture
mondiale. L'économie burkinabé ne reste pas sans effet suite aux
changements et bouleversements du marché mondial. Elle subit aussi des
fluctuations dans la production de son coton. Laquelle fluctuation est une
réaction normale aux variations des cours mondiaux car le Burkina Faso
est un « price taker » sur le marché mondial de
coton. Dans une telle situation, il est nécessaire de négocier en
vue de la réduction ou de l'élimination pure et simple des
distorsions, notamment des subventions du Nord.
La question de subvention reste très sensible dans la
politique agricole des pays du Nord. Des pays comme les U.S.A pratiquent cette
politique de soutien depuis la grande dépression des années 1930.
Une suppression brutale ne saurait peut-être pas rationnelle pour eux
conformément à la politique. Aussi, les pays de subvention ont
pour objectif principal de maintenir leur place sur le marché mondial
à défaut de l'améliorer. Outre l'objectif purement
commercial, il existe d'autres objectifs souvent non dits notamment l'objectif
politique. Des pays maintiennent la politique de subvention à des fins
électorales.
A ce titre, le président américain, G. BUSH
déclarait le 13 mai 2002 : «J'ai dit aux gens, si vous me
donnez la chance d'être président, nous n'allons pas traiter notre
industrie agricole comme un citoyen de seconde classe quand il s'agit d'ouvrir
les marchés... Et je le pense vraiment... La Farm Bill est une
législation importante... Elle favorisera l'indépendance des
agriculteurs et préservera le mode de vie rurale. Elle aide les
agriculteurs d'Amérique, donc elle aide l'Amérique».
Face une telle complexité, le Burkina Faso a
intérêt à s'unir avec ses paires dans la filière.
Les pays producteurs de l'A.O.C pourront avoir plus de poids en s'unissant et
en allant comme un seul pays aux différentes négociations de
l'O.M.C. C'est dans ce cadre que le Président du Burkina Faso a
participé à la conférence de l'O.M.C tenu à
Genève (Suisse) dans la semaine du 9 juin 2003, où Son
Excellence Monsieur Blaise COMPAORE a présenté un discours
au nom de ses paires du Mali, du Bénin et du Tchad.
De telle action doit précéder une
intégration régionale véritable. Les pays de l'A.O.C en
ayant une seule force intégrée sur le marché mondial,
c'est à dire participé au commerce international comme un seul
pays pourront mieux se faire entendre aux négociations à cause
d'une part le poids d'ensemble qu'ils présentent sur le marché et
d'autre part à cause de la qualité de leurs produits reconnue
comme incontestable. L'intégration régionale apparaît comme
une stratégie efficace de lutte pour l'équité dans le
commerce.
Les pays de l'A.O.C auront beaucoup plus
d'intérêt à s'unir et à créer dans la
filière cotonnière des industries de grande capacité en
aval. Ces industries pourront transformer le coton issu de l'union et par la
même occasion exposer sur les marchés internationaux des produits
moins vulnérables aux subventions agricoles des pays du Nord. Ainsi, ils
pourront apporter plus de valeurs ajoutées à leur économie
tel que le faisaient remarquer les Mercantilistes : «il ne faut pas
vendre à l'extérieur des produits primaires mais vendre des
produits transformés car ils ont une valeur ajoutée plus
grande». Certes, les coûts d'une telle réalisation sont
énormes mais l'initiative paraît efficiente pour résoudre
définitivement les problèmes liés aux subventions et la
baisse des cours mondiaux.
Au niveau purement monétaire, la
compétitivité du coton burkinabé reste
altérée par le cours du dollar parce que le taux de change est un
facteur fondamental de la compétitivité. La baisse du dollar par
rapport à l'euro pèse lourdement sur les coûts de
production évalués en F C.F.A. Il ressort ainsi que l'arrimage du
F C.F.A à une devise très forte comme l'euro peut aussi avoir des
effets néfastes et diminuer par la même occasion la
compétitivité du coton burkinabé.
Par conséquent, seul la création
d'une monnaie indépendante africaine pourrait résoudre ce
problème. Cela doit être une politique de l'Union Africaine (U.A).
Pour la réalisation de telles politiques
(l'intégration africaine et la création de la monnaie
indépendant commune) laisse cependant quelques inquiétudes. Les
pays africains sont-ils prêts à une déconnexion de leur
mère patrie du nord et à s'unir entre frères africains
afin de faire face aux problèmes de conjoncture mondiale ? Les pays
africains sont-ils aujourd'hui prêts à arrêter toutes
ingérences conflictuelles entre eux pour relever ensemble les
défis du monde ? Nos chefs d'Etat sont-ils assez sages et
responsables pour pardonner les différends passés tout en faisant
preuve de bonne foi afin de s'unir pour l'intérêt
général et l'avenir de leurs peuples ?
Toutes ces questions sont obligatoirement à
répondre avant toute tentative d'union ou de coalition sinon vouer
à l'échec. Peut-être l'union africaine pourrait constituer
une vitrine, un tremplin vers l'union véritable
souhaitée par le commun des africains. Les Africains doivent savoir
que dans un monde de plus en plus capitaliste où seuls les
intérêts comptent, il n'y a point d'état d'âme. Entre
autres, nous devons savoir que les pays développés ne peuvent pas
abandonner leurs agriculteurs qui sont leurs électeurs potentiels au
profit des "beaux yeux" des Africains dont la production cotonnière est
même marginale, soit à peine une représentativité de
16% dans le commerce mondial de coton pour l'Afrique francophone, dont 1,6%
pour le Burkina Faso.
Les seules solutions à la commercialisation libre du
coton africain et du coton burkinabé en particulier sont internes
BIBLIOGRAPHIE
1. A.C.I.C.I, Dossier thématique: Agenda post-Doha
Agriculture - Situation actuelle et perspectives, 2002
2. ANDERSON ET BALDWIN, The political market for protection in
industrial countries, empirical evidence: World Bank Staff Working
Paper, n° 492, 1981
3. COTON et DEVELOPPEMENT, dossier subventions, 1993
4. F.A.O, the contributions of cotton to economy and food
security in developing countries, 2001
5. I.N.S.D, recensement général de 1975,
ficher du villages, 1979
6. I.N.S.D, Ministère du plan et de la
coopération, Recensement de la population de 1985, Résultats
définitifs, 1989.
7. OXFAM, deux poids deux mesures, commerce, globalisation
et lutte contre la pauvreté, 2002.
8. Bama Fidel, mémoire de DEA, 2003,
« analyse des effets du subventions à l'agriculture :
cas des subventions à l'agriculture l'offre cotonnière du Burkina
Faso ».
9. Nabyoure OUEDRAOGO (SP-CPSA), Abdoulaye SANON (DPAM) et
Christian SISSAO (SP-CPSA), application des micro-simulations :
étude de l'impact des variations du prix du coton sur la pauvreté
rurale au Burkina Faso, septembre 2003.
10. Louis GOREUX, Préjudices causés par les
subventions aux filières cotonnières de l'A.O.C,
Document Provisoire15 février 2003
11. M. Saliou DIOUF et M. Louis GOREUX,
Evaluation du préjudice subi par le secteur coton
des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre du fait des
subventions à l'agriculture pratiquées
aux Etats-Unis, en Europe et en Chine, Mai 2003.
12. G.A.T.T, Résultats des négociations
commerciales multilatérales du Cycle d'Uruguay,
Mai 1994
13. GUYOMARD H. et MAHE L. P. , Le GATT et la nouvelle
politique agricole commune:
une reforme inachevée, Revue
économique, Mai 1995
14. FONTAGNE L., Concurrence imparfaite,
interdépendance des préférences et politiques
commerciales, Revue économique, Mai 1994
15. O.M.C, Rapport Annuel 1999
16. NEME C. , Economie internationale: fondements et
politiques, Edition Litec économie,
1996
17. Ministère de la coopération française,
Compétitivité du coton dans le monde, volume 2,
1995
18. MENGY C. L'Afrique peut-elle être
compétitive?, 1998
19. MESSERLIN P., Bureaucraties and political economy of
protection: reflexions of a
continental europeen, 1981
20. KRUGMAN P. R. et OBSTFELD M., Economie internationale,
1996
21. Makhtar Diouf, Economie politique pour l'Afrique,
N.E.A.S, 1991
22. Pierre jacquemot et Marc Raffinot, La nouvelle politique
économique en Afrique,
EDICEF, 1993
23. Support de la conférence du Professeur Taladidia
THIOMBIANO, 2004
ANNEXES
ANNEXE 1 : la base de données
constituée pour les analyses de l'étude
Tableau 8 : la production de coton graine et fibre
en tonnes au Burkina Faso de 1970 à 2002
Années
|
Production en graine
|
Production en fibre
|
1970
|
23484
|
8425
|
1971
|
28126
|
10462
|
1972
|
32574
|
11951
|
1973
|
26668
|
9823
|
1974
|
30695
|
11328
|
1975
|
50695
|
18168
|
1976
|
55253
|
20243
|
1977
|
38043
|
13909
|
1978
|
59956
|
22347
|
1979
|
77520
|
28715
|
1980
|
62539
|
23315
|
1981
|
57534
|
21628
|
1982
|
75572
|
28812
|
1983
|
79286
|
30074
|
1984
|
88134
|
34382
|
1985
|
115490
|
45979
|
1986
|
169227
|
65971
|
1987
|
148015
|
58644
|
1988
|
145878
|
58776
|
1989
|
152325
|
62475
|
1990
|
189543
|
63000
|
1991
|
167170
|
78680
|
1992
|
163301
|
64670
|
1993
|
116598
|
67000
|
1994
|
143080
|
54520
|
1995
|
154853
|
61250
|
1996
|
214352
|
67200
|
1997
|
338141
|
94100
|
1998
|
284400
|
143750
|
1999
|
254190
|
123500
|
2000
|
275800
|
111726
|
2001
|
378500
|
158429
|
2002
|
420000
|
176000
|
Sources: L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P
L'I.N.S.D Statistiques de la SO.FI.TEX
Site Internet :
www.izf.net
Tableau 9 : la production et la
consommation Tableau 10 : le
degré d'ouverture
mondiale de coton en milliers de
du Burkina Faso
tonnes métriques de 1980 à
2002 entre 1980 et 2003
Années
|
Production mondiale de coton
|
Consommation mondiale de coton
|
|
Années
|
Degré d'ouverture ( en % )
|
1980
|
13831
|
14215
|
|
1980
|
36,79
|
1981
|
14999
|
14147
|
|
1981
|
36,9
|
1982
|
14480
|
14453
|
|
1982
|
39,34
|
1983
|
14493
|
14656
|
|
1983
|
37,53
|
1984
|
19245
|
15108
|
|
1984
|
40,17
|
1985
|
17461
|
16586
|
|
1985
|
32,77
|
1986
|
15269
|
18198
|
|
1986
|
28,42
|
1987
|
17609
|
18117
|
|
1987
|
29,87
|
1988
|
18301
|
18470
|
|
1988
|
28,33
|
1989
|
17361
|
18675
|
|
1989
|
26,17
|
1990
|
19004
|
18574
|
|
1990
|
29,66
|
1991
|
20712
|
18639
|
|
1991
|
25,9
|
1992
|
17939
|
18638
|
|
1992
|
22,19
|
1993
|
16863
|
18508
|
|
1993
|
22,56
|
1994
|
18781
|
18399
|
|
1994
|
35,61
|
1995
|
20357
|
18580
|
|
1995
|
41,62
|
1996
|
19613
|
19318
|
|
1996
|
41,47
|
1997
|
20044
|
19343
|
|
1997
|
40,94
|
1998
|
18707
|
18876
|
|
1998
|
50,66
|
1999
|
18869
|
19814
|
|
1999
|
43,57
|
2000
|
19251
|
19683
|
|
2000
|
39,75
|
2001
|
20530
|
19900
|
|
2001
|
39,05
|
2002
|
20010
|
20130
|
|
2002
|
38,43
|
|
|
|
|
2003
|
40,47
|
Sources: Les statistiques de la
C.C.I.C
Source : L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P
Les études de l'
I.N.S.D
Les statistiques du M.E.D
Site Internet :
www.izf.net
Tableau 11 : les exportations du Burkina
Faso
en coton fibre de 1985 à 2002 ( en
tonnes )
Années
|
Exportations
|
1985
|
24800
|
1986
|
44500
|
1987
|
64700
|
1988
|
54600
|
1989
|
42900
|
1990
|
58700
|
1991
|
73700
|
1992
|
59900
|
1993
|
62000
|
1994
|
49400
|
1995
|
56200
|
1996
|
62100
|
1997
|
89100
|
1998
|
138800
|
1999
|
118500
|
2000
|
106800
|
2001
|
113300
|
2002
|
14190
|
Source:
L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P
Tableau 12 : la part moyenne des
principaux produits d'exportation
du Burkina Faso entre 1980 et 2003
Produits d'exportation
|
Part moyenne aux exportations
|
Coton
|
59,00%
|
Animaux vivants
|
10,80%
|
Produits manufacturés
|
10,40%
|
Or non nométaire
|
8,90%
|
Cuis et Peaux
|
6,80%
|
Autres
|
4,10%
|
Sources: L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P. Les
statistiques de l'O.N.A.C
Les statistiques du Ministère du Commerce
du Burkina
ANNEXE 2: La partie de notre base de
données constituée de 1980 à 2002
Tableau 13 : Quelques données
statistiques constituées selon les variables
Années
|
Variable expliquée
|
Variables explicatives
|
Production nationale de coton- graine en tonnes
|
Prix mondial en moyenne par Kg en F.C.F.A
|
Pluviométrie moyenne dans les zones cotonnières
en mm
|
Population cotonnière
|
Superficies emblavées de coton en Ha
|
Prix national en moyenne au producteur en F.C.F.A par Kg
|
Prix en moyenne des intrants agricoles en F.C.F.A par Kg
|
1985
|
115490
|
598,9
|
795,83
|
121180
|
94625
|
96,9
|
2989
|
1986
|
169227
|
365,7
|
726,12
|
123508
|
126850
|
97,2
|
2976
|
1987
|
148015
|
495,4
|
680,42
|
125828
|
170395
|
89,7
|
3019
|
1988
|
145878
|
415,62
|
813,4
|
128779
|
169465
|
94,4
|
3021
|
1989
|
152325
|
534,6
|
803,05
|
130655
|
160680
|
94,6
|
3042
|
1990
|
189543
|
495,1
|
684,43
|
152157
|
166274
|
94,4
|
3037
|
1991
|
167170
|
472,9
|
958,92
|
155048
|
187770
|
95,1
|
3057
|
1992
|
163301
|
338,2
|
837,55
|
157994
|
176900
|
83,3
|
3061
|
1993
|
116598
|
362,2
|
744,3
|
160996
|
152100
|
108,7
|
3029
|
1994
|
143080
|
979,1
|
854,53
|
164055
|
184110
|
111,1
|
2851
|
1995
|
154853
|
1062,4
|
836,78
|
188068
|
170000
|
139,9
|
2880
|
1996
|
214352
|
907
|
761,68
|
192332
|
195670
|
159,7
|
2926
|
1997
|
338141
|
1020,1
|
729,05
|
196179
|
295198
|
159,4
|
3615
|
1998
|
284400
|
854,2
|
803,78
|
200102
|
355436
|
159,4
|
3626
|
1999
|
254189
|
719,9
|
856,53
|
204104
|
245436
|
158,5
|
3622
|
2000
|
275800
|
930,2
|
770,08
|
208186
|
261798
|
159,5
|
3635
|
2001
|
378400
|
774,2
|
754,68
|
212010
|
356000
|
174,5
|
3652
|
2002
|
406000
|
642,7
|
678,12
|
216023
|
396000
|
174
|
3849
|
Sources:
Direction Générale de l'Aviation Civile et de la
Météorologie
I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P et les Statistiques de la SO.FI.TEX
Le Plan d'Action pour la Gestion Intégrée de la
Fertilité des sols (P.A.G.I.F.S)
Annexe 1 de l'étude sur la filière des intrants
agricoles
Annexe du Mémoire du Doctorant Bama Fidel (P.T.C.I)
Annexe du document Préjudices causés par les
subventions aux filières cotonnières de l'A.O.C, de Louis
GOREUX, Document Provisoire15 février 2003.
ANNEXE 3: les résultats de la simulation;
tirés de l'étude «Application des micro-simulations
: Etude de l'impact des variations du prix du coton sur la pauvreté
rurale
au Burkina Faso ».
IMPACT A COURT TERME
Dépenses par tête
|
Variable
|
Moyenne
|
FGTO
|
FGT1
|
FGT2
|
GINI
|
Situation de base
|
Ensemble des ruraux
|
94 232,3
|
0,51
|
0,16
|
0,07
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
108 703,4
|
0,43
|
0,13
|
0,06
|
0,39
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
165 921,2
|
0,41
|
0,13
|
0,06
|
0,53
|
Baisse de 50%
|
Ensemble des ruraux
|
90 485,5
|
0,54
|
0,18
|
0,08
|
0,38
|
|
Producteurs de coton
|
92 277,6
|
0,54
|
0,22
|
0,13
|
0,4.4
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
163 016,4
|
0,41
|
0,13
|
0,06
|
0,53
|
Baisse de 20%
|
Ensemble des ruraux
|
92 690,9
|
0,52
|
0,17
|
0,07
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
101 935,7
|
0,48
|
0,16
|
0,08
|
0,41
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
164 759,3
|
0,41
|
0,13
|
0,06
|
0,53
|
Baisse de 10%
|
Ensemble des ruraux
|
93 453,5
|
0,52
|
0,16
|
0,07
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
105 281,9
|
0,46
|
0,15
|
0,07
|
0,40
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
165 340,3
|
0,41
|
0,13
|
0,06
|
0,53
|
Hausse de 10%
|
Ensemble des ruraux
|
95 033,7
|
0,51
|
0,16
|
0,07
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
112 229,8
|
0,41
|
0,12
|
0,05
|
0,39
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
166 502,2
|
0,41
|
0,13
|
0,05
|
0,53
|
Hausse de 20%
|
Ensemble des ruraux
|
95 835,1
|
0,50
|
0,15
|
0,07
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
'115 756,1
|
0,39
|
0,11
|
0,04
|
0,38
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
167 083,2
|
0,41
|
0,12
|
0,05
|
0,53
|
Hausse de 25%
|
Ensemble des ruraux
|
96 273,5
|
0,50
|
0,15
|
0,06
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
117 685,0
|
0,38
|
0,10
|
0,04
|
0,38
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
167 401,0
|
0,41
|
0,12
|
0,05
|
0,53
|
Hausse de 50%
|
Ensemble des ruraux
|
98 239,5
|
0,49
|
0,15
|
0,06
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
126 335,2
|
0,32
|
0,08
|
0,03
|
0,38
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
168 826,1
|
0,41
|
0,12
|
0,05
|
0,53
|
Hausse de 5,7%
|
Ensemble des ruraux
|
94 689,1
|
0,51
|
0,16
|
0,07
|
0,37
|
|
Producteurs de coton
|
110 713,4
|
0,41
|
0,12
|
0,05
|
0,39
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,55
|
0,17
|
0,07
|
0,32
|
|
utres GSE ruraux
|
166 252,4
|
0,41
|
0,13
|
0,05
|
0,53
|
IMPACT A LONG TERME
Variable Dépenses Incidence Profondeur
Sévérité GINI
par tête
Situation de réf. Ensemble des ruraux
94 232,3 0,51 0,16 0,07 0,37
Producteurs de coton 108 703,4 0,43 0,13
0,06 0,39
Producteurs vivriers 82 971,1 0,55 0,17
0,07 0,32
Autres GSE ruraux 165 921,2 0,41 0,13
0,06 0,53
Baisse de 50%
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
__
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
91 863,3
|
0,5314
|
0,1701
|
0,0769
|
0,3721
|
|
Producteurs de coton
|
98 305,8
|
0,5129
|
0,1842
|
0,0936
|
0,4168
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
164 122,2
|
0,4088
|
0,1301
|
0,0581
|
0,5305
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
93 305,0
|
0,5204
|
0,1622
|
0,0710
|
0,3691
|
|
Producteurs de coton
|
104 629,9
|
0,4625
|
0,1485
|
0,0672
|
0,3984
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
165 228,0
|
0,4064
|
0,1279
|
0,0562
|
0,5303
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
94 801,5
|
0,5099
|
0,1560
|
0,0672
|
0,3681
|
|
Producteurs de coton
|
111 208,0
|
0,4137
|
0,1203
|
0,0499
|
0,3864
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 333,9
|
0,4064
|
0,1260
|
0,0545
|
0,5305
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
94 130,3
|
0,5145
|
0,1585
|
0,0686
|
0,3682
|
|
Producteurs de coton
|
108 254,7
|
0,4353
|
0,1315
|
0,0563
|
0,3907
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
165 847,3
|
0,4064
|
0,1269
|
0,0552
|
0,5304
|
Baisse de 20%
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
92 921,8
|
0,5235
|
0,1642
|
0,0724
|
0,3697
|
|
Producteurs de coton
|
102 948,5
|
0,4767
|
0,1572
|
0,0733
|
0,4026
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
164 936,2
|
0,4064
|
0,1284
|
0,0567
|
0,5303
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
93 152,9
|
0,5223
|
0,1630
|
0,0716
|
0,3693
|
|
Producteurs de coton
|
103 962,3
|
0,4714
|
0,1519
|
0,0696
|
0,4001
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
165 113,2
|
0,4064
|
0,1281
|
0,0564
|
0,5303
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
93 387,1
|
0,5200
|
0,1619
|
0,0708
|
0,3690
|
|
Producteurs de coton
|
104 990,4
|
0,4606
|
0,1467
|
0,0660
|
0,3975
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
165 290,1
|
0,4064
|
0,1278
|
0,0561
|
0,5303
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
93 284,0
|
0,5208
|
0,1624
|
0,0711
|
0,3691
|
|
Producteurs de coton
|
104 538,0
|
0,4642
|
0,1489
|
0,0675
|
0,3986
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
165 212,2
|
0,4064
|
0,1279
|
0,0562
|
0,5303
|
Baisse de 10%
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
99 532,7
|
0,4826
|
0,1448
|
0,0621
|
0,3754
|
|
Producteurs de coton
|
132 025,6
|
0,2874
|
0,0702
|
0,0276
|
0,3807
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
169 763,6
|
0,4064
|
0,1202
|
0,0507
|
0,5325
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
105 634,6
|
0,4585
|
0,1393
|
0,0602
|
0,3927
|
|
Producteurs de coton
|
158 874,2
|
0,1815
|
0,0466
|
0,0193
|
0,3918
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
174 186,9
|
0,3883
|
0,1145
|
0,0487
|
0,5368
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
111 736,5
|
0,4516
|
0,1371
|
0,0594
|
0,4125
|
|
Producteurs de coton
|
185 722,7
|
0,1514
|
0,0370
|
0,0158
|
0,4068
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
178 610,2
|
0,3827
|
0,1128
|
0,0480
|
0,5423
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
109 051,7
|
0,4547
|
0,1380
|
0,0597
|
0,4037
|
|
Producteurs de coton
|
173 909,4
|
0,1660
|
0,0407
|
0,0171
|
0,4001
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
176 664,0
|
0,3827
|
0,1135
|
0,0483
|
0,5398
|
Hausse de 5,7%
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
94 708,9
|
0,5099
|
0,1563
|
0,0674
|
0,3681
|
|
Producteurs de coton
|
110 800,7
|
0,4137
|
0,1217
|
0,0507
|
0,3869
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 266,8
|
0,4064
|
0,1261
|
0,0546
|
0,5305
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
94 728,7
|
0,5099
|
0,1563
|
0,0673
|
0,3681
|
|
Producteurs de coton
|
110 887,9
|
0,4137
|
0,1214
|
0,0505
|
0,3868
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 281,1
|
0,4064
|
0,1261
|
0,0546
|
0,5305
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
94 748,6
|
0,5099
|
0,1562
|
0,0673
|
0,3681
|
|
Producteurs de coton
|
94 748,6
|
0,4137
|
0,1211
|
0,0504
|
0,3867
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 295,5
|
0,4064
|
0,1261
|
0,0546
|
0,5305
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
94 739,8
|
0,5099
|
0,1562
|
0,0673
|
0,3681
|
|
Producteurs de coton
|
110 936,7
|
0,4137
|
0,1213
|
0,0504
|
0,3867
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 289,2
|
0,4064
|
0,1261
|
0,0546
|
0,5305
|
Hausse de 10%
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
95 094,7
|
0,5087
|
0,1551
|
0,0666
|
0,3683
|
|
Producteurs de coton
|
112 498,2
|
0,4081
|
0,1160
|
0,0475
|
0,3852
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 546,4
|
0,4064
|
0,1257
|
0,0542
|
0,5306
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
95 155,7
|
0,5084
|
0,1549
|
0,0665
|
0,3683
|
|
Producteurs de coton
|
112 766,7
|
0,4069
|
0,1151
|
0,0470
|
0,3850
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 590,7
|
0,4064
|
0,1256
|
0,0542
|
0,5306
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
95 216,8
|
0,5076
|
0,1547
|
0,0664
|
0,3683
|
|
Producteurs de coton
|
113 035,2
|
0,4033
|
0,1142
|
0,0466
|
0,3847
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
166 634,9
|
0,4064
|
0,1255
|
0,0541
|
0,5306
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
95 189,9
|
0,5078
|
0,1548
|
0,0665
|
0,3683
|
|
Producteurs de coton
|
122 143,8
|
0,4040
|
0,1146
|
0,0468
|
0,3848
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
168 135,6
|
0,4064
|
0,1255
|
0,0541
|
0,5306
|
Hausse de 20%
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
96 079,2
|
0,5024
|
0,1521
|
0,0651
|
0,3691
|
|
Producteurs de coton
|
116 830,1
|
0,3793
|
0,1025
|
0,0407
|
0,3822
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
167 260,1
|
0,4064
|
0,1245
|
0,0533
|
0,5309
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
96 323,3
|
- 0,5021
|
0,1514
|
0,0648
|
0,3694
|
|
Producteurs de coton
|
117 904,0
|
0,3780
|
0,0994
|
0,0393
|
0,3817
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
167 437,0
|
0,4064
|
0,1241
|
0,0531
|
0,5310
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
96 567,4
|
0,5004
|
0,1507
|
0,0645
|
0,3697
|
|
Producteurs de coton
|
118 977,9
|
0,3699
|
0,0965
|
0,0380
|
0,3813
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
167 614,0
|
0,4064
|
0,1238
|
0,0528
|
0,5311
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
96 460,0
|
0,5004
|
0,1510
|
0,0646
|
0,3696
|
|
Producteurs de coton
|
118 505,4
|
0,3699
|
0,0977
|
0,0386
|
0,3814
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
167 536,1
|
0,4064
|
0,1240
|
0,0529
|
0,5310
|
Hausse de 25,47%
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
96 669,4
|
0,4996
|
0,1505
|
0,0644
|
0,3698
|
|
Producteurs de coton
|
119 426,8
|
0,3663
|
0,0953
|
0,0375
|
0,3811
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
167 687,9
|
0,4064
|
0,1237
|
0,0528
|
0,5311
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
97 065,2
|
0,4973
|
0,1495
|
0,0640
|
0,3704
|
|
Producteurs de coton
|
121 168,5
|
0,3555
|
0,0908
|
0,0357
|
0,3806
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
167 974,9
|
0,4064
|
0,1232
|
0,0524
|
0,5313
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
97 461,1
|
0,4935
|
0,1486
|
0,0636
|
0,3711
|
|
Producteurs de coton
|
122 910,2
|
0,3381
|
0,0868
|
0,0340
|
0,3803
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
168 261,8
|
0,4064
|
0,1227
|
0,0521
|
0,5315
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
97 286,9
|
0,4954
|
0,1490
|
0,0637
|
0,3708
|
|
Producteurs de coton
|
122 143,8
|
0,3467
|
0,0885
|
0,0347
|
0,3804
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
168 135,6
|
0,4064
|
0,1230
|
0,0522
|
0,5314
|
Hausse de 50%
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Dépenses
|
Incidence
|
Profondeur
|
Sévérité
|
GINI
|
|
|
par tête
|
|
|
|
|
e=0,5
|
Ensemble des ruraux
|
99 764,9
|
0,4824
|
0,1445
|
0,0620
|
0,3759
|
|
Producteurs de coton
|
133 047,3
|
0,2864
|
0,0687
|
0,0270
|
0,3809
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
169 931,9
|
0,4064
|
0,1199
|
0,0506
|
0,5326
|
e=1
|
Ensemble des ruraux
|
101 290,4
|
0,4747
|
0,1425
|
0,0613
|
0,3798
|
|
Producteurs de coton
|
139 759,5
|
0,2511
|
0,0603
|
0,0241
|
0,3829
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
171 037,7
|
0,4064
|
0,1180
|
0,0498
|
0,5336
|
e=1,5
|
Ensemble des ruraux
|
102 815,9
|
0,4676
|
0,1410
|
0,0608
|
0,3841
|
|
Producteurs de coton
|
146 471,6
|
0,2182
|
0,0540
|
0,0220
|
0,3856
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
172 143,6
|
0,4064
|
0,1162
|
0,0493
|
0,5346
|
e=1,28
|
Ensemble des ruraux
|
102 144,7
|
0,4716
|
0,1416
|
0,0610
|
0,3822
|
|
Producteurs de coton
|
143 518,3
|
0,2365
|
0,0565
|
0,0229
|
0,3843
|
|
Producteurs vivriers
|
82 971,1
|
0,5488
|
0,1697
|
0,0736
|
0,3159
|
|
Autres GSE ruraux
|
171 657,0
|
0,4064
|
0,1170
|
0,0495
|
0,5341
|
LA LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Des statistiques sur l'incidence de la
pauvreté en fonction
de quelques acteurs économiques
26
Tableau N°2 : La part des principaux concurrents
au coton burkinabé
sur les marchés
européens (Parts en pourcentage) 35
Tableau N°3 : La part des principaux concurrents
au coton burkinabé
sur les marchés
asiatiques (Parts en pourcentage) 36
Tableau N°4 : Le résultat du test de
causalité de granger 59
Tableau N°5 : Le résultat de la
régression économétrique 60
Tableau N°6 : Le résultat du Test de Racine
Unitaire sur les résidus (T.R.U) 61
Tableau N°7 : Le résultat du test de
corrélation sérielle des erreurs
de Breusch-Goldfrey 62
Tableau N°8 : La production de coton graine et
fibre en tonnes
au Burkina Faso de 1970
à 2002 (Annexe I).......................................74
Tableau N°9 : La production et la consommation
mondiale de coton en milliers de
tonnes métriques de 1980
à 2002 (Annexe I) 75
Tableau N°10 : Le degré d'ouverture du
Burkina Faso entre 1980 et 2003
(Annexe 1) 75
Tableau N°11 : Les exportations du Burkina Faso
en coton fibre de 1985 à 2002
( en tonnes ) (Annexe 1)
76
Tableau N°12 : La part moyenne des principaux produits
d'exportation
du Burkina Faso entre 1980 et 2003
(Annexe 1) 77
Tableau N°13 : Quelques données
statistiques constituées selon les variables (Annexe 2) 78
Tableau (Annexe
3).......................................................................................79
LA LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique N°1 : L'évolution des productions de
coton graine et coton fibre
de 1970 à 2002 23
Graphique N°2 : L'évolution des
exportations du coton burkinabé
de 1985 à 2003
24
Graphique N°3 : La part des principaux produits
d'exportation du Burkina:
Part moyenne entre 1980
et 2003 32
Graphique N°4 : L'évolution du degré
d'ouverture du Burkina Faso
de 1980 en 2003 33
Graphique N°5 : L'évolution
comparée de la consommation mondiale et
de la production
mondiale de coton 40
Graphique N°6 : L'illustration des effets des subventions
américaines sur
la production cotonnière
du Burkina Faso 50
Graphique N°7 : Le mécanisme
schématisé de l'impact des subventions du Nord
sur l'offre de coton au
Burkina Faso. 52
TABLE DES MATIERES
Dédicace 3
Remerciements 4
Sommaire..................................................................................................6
Abréviations et sigles 8
Avant propos 10
GENERALITES : Historiques sur la création de
l'O.M.C..........................................12
Introduction générale 14
Chapitre I : Coton, le produit d'espoir
économique : forces et apports à l'économie
burkinabé ................20
Introduction 20
I.1. La force du coton au Burkina Faso 20
I.1.1. La production de coton au Burkina Faso 21
I.1.1.1. L'évolution de la production de coton graine
burkinabé et rendement 21
I.1.1.2. L'évolution de la production de coton fibre ou
égrené burkinabé 22
I.1.2. L'évolution des exportations et la dynamique de
la demande nationale
de coton burkinabé 23
I.1.3. Le coton burkinabé et la lutte contre la
pauvreté au Burkina Faso 25
I.1.3.1. La place du coton dans les stratégies de lutte
contre la pauvreté
au Burkina Faso 26
I.1.3.2. La contribution du coton à
l'amélioration du niveau de vie rurale 27
I.1.3.3. La commercialisation et le prix au producteur du
coton graine bukinabé 28
I.1.3.4. L'impact direct d'une variation du prix
mondial de coton
dans l'économie
burkinabé 30
I.1.3.4.1. L'impact direct à court terme 30
I.1.3.4.2. L'impact direct à long terme 30
I.1.3.5. L'impact indirect d'une variation du prix mondial de
coton
dans l'économie burkinabé 31
I.1.3.5.1. L'impact indirect d'une variation du prix sur les
autres secteurs 31
I.1.3.5.2. L'impact d'une baisse du prix sur la
demande de travail 31
I.2. Le coton, un générateur de devises et le
principal produit intégrant
du Burkina Faso au marché mondial 31
I.2.1. La part moyenne du coton dans les exportations
burkinabé 32
I.2.2. L'indice d'ouverture du Burkina Faso 32
I.3. Les différents partenaires commerciaux du Burkina
Faso 34
I.4. Les principaux pays concurrents au coton burkinabé
34
Conclusion 36
Chapitre II : Subventions du Nord : présentation
et analyse des effets 37
Introduction 37
II.1. Le marché mondial de coton 37
II.1.1. L'organisation du marché mondial de coton 38
II.1.1.1. Le marché à terme : le New York cotton
Exchange (N.Y.C.E) 38
II.1.1.2. Le marché physique 38
II.1.2. Les relations entre prix à terme et prix au
comptant 39
II.2. Une analyse de la production et de la consommation
mondiale de coton 39
II.2.1. La production et la consommation mondiale de coton
39
II.2.2. Une analyse comparée des deux (2)
différentes évolutions ............40
II.3. Les subventions selon L'O.M.C 41
II.3.1. La notion de subvention 41
II.3.2. Les catégories de subvention 42
II.3.3. Les subventions à l'agriculture et les
engagements de réduction 42
II.3.3.1. Les subventions à la production et
les engagements de réduction 43
II.3.3.2. Les subventions à l'exportation et
les engagements de réduction 43
II.4. Un cadre d'analyse des subventions : production
et consommation ................................44
mondiale de coton 44
II.4.1. Les subventions au coton des pays du Nord :
analyse des effets 44
II.4.1.1. Les différents types de subventions 44
II.4.1.2. Les facteurs explicatifs de la demande de subvention
dans un pays 45
II.4.1.3. Les avantages et les limites des subventions sur les
droits de douane 46
II.4.2. La multiplicité des mesures et violation des
règles de l'O.M.C 48
II.5. Une analyse théorique des effets des subventions
au Nord sur : la production
nationale au Nord, le prix mondial et la production
de coton au Burkina;
(cas des Etats-Unis d'Amérique et le Burkina
Faso pour illustration) 48
II.5.1. L'illustration graphique des effets des
subventions américaines
sur la production cotonnière du
Burkina Faso (type d'exemple). 50
II.5.2. L'analyse du graphique illustratif: les effets sur les
différentes économies 50
II.6. La difficulté d'analyse des effets des
subventions au plan pratique 53
Conclusion 54
Chapitre III : Analyse économétrique de
l'impact des subventions du Nord sur la
production du coton burkinabé
55
Introduction 55
III.1. Le modèle d'analyse 56
III.1.1. Les variables et leur justification 56
III.1.2. La spécification du modèle 58
III.2. Le traitement des données statistiques 58
III.2.1. La présentation, la taille et la source des
données 58
III.2.1.1. La présentation et la taille des
données 58
III.2.1.2. La source des données s 58
III.2.2. Le test de causalité de Granger 59
III.2.3. Une estimation du modèle de long terme et le
test de cointégration ............60
III.2.3.1. La présentation des résultats de
l'estimation du modèle de long terme 60
III.2.3.2. Le test de cointégration de Angel et Granger
60
III.2.4. Les tests statistiques 61
III.2.4.1. Le test de corrélation sérielle des
résidus 61
III.2.4.2. Le test de la régression entière
62
III.2.4.3. Le test de signification individuelle des
paramètres 63
III.3. Les interprétations économiques des
résultats 64
III.3.1. Le coefficient de l'offre retardée 64
III.3.2. L'impact de la pluviométrie
sur la production cotonnière 64
III.3.3. L'impact de la superficie emblavée sur la
production cotonnière 64
III.3.4. L'impact de la population cotonnière
sur la production cotonnière 65
III.3.5. L'impact des intrants agricoles sur la
production cotonnière 65
III.3.6. L'impact des cours mondiaux sur la production
cotonnière 65
Conclusion 66
Conclusion générale et recommandations 67
Bibliographie 71
Annexes 73
La liste de
tableaux.......................................................................................84
La liste des
graphiques...................................................................................86
Table des matières 87
* 1 Les pays
développés devraient réduire de 20%, entre 1995 et 2000,
le montant des budget de soutien interne à la production et de 36% ceux
destinés aux subventions à l'exportation des produits agricoles
* 2Rapport ministère de
l'économie et finances, septembre2003
* 3
Http://www.ictsd.org/pass_synthèse/02-06/story2.htm
* 4 Preneurs de prix
* 5 Les pays en
développement; particulièrement l'AOC
* 6 Un libéralisme
faussé (un protectionnisme déguisé)
* 7 Pays
développés; pays industrialisés
* 8 Le type de soutiens
* 9 Soutiens n'ayant pas
d'influence sur la production
* 10 Soutiens ayant un impact
positif sur la production
* 11 GATT, 1994
* 12 OCDE, 2001
* 13
(Exportations+Importations)/PIB ; degrés d'intégration ou
d'ouverture d'un pays
* 14 Décrets N°763
et 764 du 31 décembre 2001 avec leurs modificatifs N°301 et 302 du
16 juin 2003 délimitant les zones cotonnières du Centre et de
l'Est.
* 15 Caisse créée
en 1979 pour soutenir les producteurs, aujourd'hui
* 16 Région, principale
productrice de coton: 85% de la production nationale de coton. Avec une
occupation de 1/5 du territoire burkinabé, l'Ouest représente 77%
de la superficie cotonnière du pays. Il y règne un climat de type
Soudanien.
* 17
Http://www.izf.net/izf/EE/pro/burkinafaso/5020_coton.asp
* 18 Une usine de production de
pagnes et tissus, fermée pour mauvaise gestion et surendettement.
* 19 Audit partiel de la
gestion et des ressources humaines de la SOFITEX, SEMA GROUP, mars 1997.
* 20 Résultats
tirés d'une étude sur « l'impact des variations du prix
du coton sur la pauvreté rurale au Burkina » Septembre,
2003.
* 21 République
Fédérale d'Allemagne
* 22 Grande Bretagne
* 23 Communauté des
Etats Indépendants
* 24 In Menguy, 1998
* 25Modèle I.S.I
« Industrialisation par substitution aux importations »
* 26Groupe de personnes puissantes pouvant
déstabiliser économiquement un régime politique
* 27Toute chose étant égale
par ailleurs
* 28 Cela n'est pas une
variable mais seulement une forme de prévision aux erreurs de
spécification du modèle; il prend en compte les oublis importants
quant aux variables explicatives; plus il tend vers zéro (0) plus le
modèle est mieux spécifié et les résultats obtenus
sont plus proches de la réalité.
* 29 Ce logiciel permet de
faire des régressions et donc de tirer les effets induits d'une chose
(variable explicative) sur une autre (variable expliquée). Ce logiciel
est le plus souvent utilisé par les économètres.