Système d'information et analyse de l'aide accordée au OEV au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Salomon Gottlieb MASSODA TONYE Institut Sous-régionale de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur d'Application de la Statistique 2006 |
CHAPITRE 2 : CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUEI) Aperçu mondial de l'épidémieL'ampleur à l'échelle mondiale de la maladie est désormais indéniable. En effet, elle touche toutes les nations dans le monde, et selon le rapport annuel de l'ONUSIDA pour l'année 2006, il apparaît que près de 39,5 millions de personnes sont infectées par le VIH soit deux fois plus qu'en 1995. On estime à 1,3 millions le nombre de malades qui bénéficient de traitements dans les pays pauvres, et 11 000 personnes sont infectées par le VIH par jour. Plus de 95% des cas se localisent dans les pays à revenus faibles ou moyens, et près de 7 700 personnes meurent du SIDA chaque jour. Une personne est contaminée toutes les 6 secondes. Les enfants ne sont pas épargnés par la maladie car près de 2 000 cas sont signalés chez les enfants de moins de 15 ans tous les jours, 2,3 millions d'entre eux vivent avec le VIH. Quant aux femmes, elles représentent environ 50% des nouvelles contaminations. Depuis le début de l'épidémie, 25 millions de personnes sont mortes du SIDA. Pour l'année 2006, on estime à 2,9 millions le nombre de décès de suite de l'infection dont près de 2,1 millions en Afrique subsaharienne, qui est de ce fait la région la plus touchée au monde par l'épidémie. I.1) Aperçu de l'épidémie au CamerounD'après le rapport des nations unies sur le SIDA2(*), pour une population estimée à plus de 16 millions d'habitants, le Cameroun compte plus de 500 000 personnes infectées par le VIH. Les pertes en vies humaines imputables au SIDA sont estimées à plus de 40 000 personnes chaque année. D'après les conclusions du Plan Stratégique Nationale pour la période 2000-2005, s'appuyant sur l'EDS 2004, les femmes sont plus infectées que les hommes (prévalence moyenne chez les femmes 6.8 % contre 4.1 % chez les hommes, de plus 61% des PVVIH sont des femmes). L'estimation annuelle du nombre de nouvelles infections est de l'ordre de 58 000 personnes dont 10 000 enfants et le nombre de décès dû au VIH/SIDA est de l'ordre de 48 700 personnes dont 40 000 sont des adultes. L'impact socio-économique de cette maladie, bien que n'ayant pas encore été mesuré, nous semble considérable. Selon l'EDS III, cette maladie frappe plus la tranche d'age [15 -24] ans que l'on est en droit d'appeler le fer de lance du Cameroun ; sans compter un nombre sans cesse croissant d'OEV qui est estimé à près de 180 000. Les zones urbaines sont les plus affectées (prévalence de 6.7%), et les populations rurales (prévalence de 4%) sont les moins informées sur les méthodes de prévention de la maladie. En somme, il s'agit d'une épidémie qui frappe tous les secteurs sociaux avec comme conséquence une aggravation des conditions de vie des familles camerounaises. Loin de baisser les bras et prenant en compte les insuffisances du plan stratégique de lutte contre le SIDA pour la période 2000-2005, un nouveau plan stratégique a été mis en place pour la période 2006-2010. On a un nombre croissant de malades sous ARV, une intensification des campagnes de dépistage et une diffusion plus importante de l'information aux couches vulnérables sur les mécanismes de prévention de la maladie. Graphique 1 : Evolution de la mise sous ARV des PVVIH Source : CNLS/GTC Comme on peut le constater, le Gouvernement à travers le CNLS tient sa promesse de gratuité du traitement sous ARV. Ainsi, le nombre de malades pris en charge gratuitement est en constante évolution. * 2 ONUSIDA, Country Profiles, Rapport annuel 2006 |
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