« La fréquence du taux de décès
maternels »
(Cas de l'hopital general de reference de Mwangeji)
Par :- Veronique NGOIE MUSULE
-Albert KALAU KASEKE
.................................................................................
INTRODUCTION
IL est communément établi que la maternité
sans risque est un droit de la personne humaine.
En plus la mort d'une femme au cours de l'accouchement ou
de la grossesse n'est pas seulement un problème sanitaire mais une
injustice sociale.
Parmis les droits de la personne humaine énoncé
dans les constitutions des pays et les traitées régionaux et
internationaux, beaucoup peuvent être appliqués a
la maternité sans risque. Un grand nombre de ces traités et
conventions reposent sur la déclaration universelle des droits de
l'homme de l948, convention sur la limitation de toutes formes de
discrimination a l'égard des femmes et celles relatives aux droits de
l'enfant.
Notre étude est consacrée sur la
fréquence élevée du taux de mortalité
maternelle dans notre milieu qui demeurt le plus préoccupant et le plus
alarmant pour la femme dans le sphère médical de la ville de
Kolwezi
Pourtant une question qui mérite notre attention
demeurt, comment expliquer le décès maternels a nos jours chez
les gestantes et les accouchées en milieu urbano- rural ou les
infrastructures sanitaires sont plus ou moins équipées qu'en
milieu rural ?
A cela nous avons pensés que : le manque de
consultation prénatale, l'accouchement a domicile, ainsi que
le manque du personnel qualifié seraient a l'origine de cette
mortalité.
Le but poursuivi en élaborant ce travail est
de :
- chercher à comprendre les causes et facteurs
favorisant de décès maternel dans notre milieu et les
difficultés rencontrées par les personnels (infirmiers) de la
maternité.
- Inventorier le cas de décès maternel et leurs
causes.
- Vulgariser les principes de la maternité a moindre
risque.
Nos enquêtes seront menées a l'hôpital
général de référence de Mwangeji au service de
maternité, sur une période allant de janvier 2006 a
décembre 2007 et prendront en compte tout cas de décès
maternel survenu pendant la grossesse au cours du travail d'accouchement et
dans le 42 jours du post-partum. Pour répondre aux exigences de la
rechercher notre présent comprendra deux grandes parties dont :
- la première théorique fait un rappel de la
littérature
- la seconde dite pratique décrit le terrain de recherche,
la méthodologie du travail, et les résultats de nos
investigations sur terrain.
Viennent enfin la conclusion, les suggestions et les
recommandations.
CHAP .I : LES GENERALITES
I.1. PRESENTATION DU TERAIN D'ENQUETTE
I.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Notre recherche a été menée à
l'hôpital général de référence de Kolwezi,
situé dans la Ville de Kolwezi, plus précisément dans la
commune de Manika. Notons que la Ville de Kolwezi est le chef lieu du district
de Kolwezi qui constitue la partie Sud-Ouest de la province du Katanga.
L'hôpital général de
référence de Kolwezi est borne au Nord par le camp militaire.
- au Sud par le camp DCP et le quartier Joli site.
- à l'Est par le cimetière mwangeji ;
- à l'Ouest par le quartier Kamanyola
Cet hôpital comporte différents
services ;
* cliniques entre autre : la Pédiatrie, la
médecine interne, la maternité,
* et para cliniques : laboratoire, Pharmacie,
Echographie. Capables d'établir un diagnostic et de traiter
différentes pathologies.
I.1.2. SERVICES ORGANISES
a) SERVICES ASMINISTRATIFS
- Bureau du médecin directeur de l'HGR Mwangeji
- Bureau Administratif de gestion
- Bureau du personnel
- Bureau de l'intendance
- Bureau de Nursing
- Bureau de superviseur du district et bureau point local de
l'OMS.
- Bureau de coordination provinciale lèpres et tuberculose
Katanga Ouest.
- Le secrétariat.
b) SERVICES DE SOINS
- Service de pédiatrie
- Service de médecine
- Service de médecine interne femme et la chirurgie
- Service de la maternité
- Service de PMI et le bloc opératoire.
c) SERVICES SPECIALISES
- Service de laboratoire
- Service d'Echographie.
- Radiologie.
d) SERVICES GENERAUX
- Buanderie
- Morgue
- Gardiennage
- Maintenance électrique et menuiserie.
e) SERVICES ANNEXES
- Entretien.
- Dispatch.
I.2. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
1.
PROBLEMATIQUE : C'est la question fondamentale ou une
série de questions que l'on pose en rapport avec le sujet
traité(1)
2. DECES MATERNEL :Est le
décès d'une femme enceinte ou un décès survenu dans
les 42 jours suivant une interruption de grossesse, quelque soit le
siège ou la durée de cette dernière et dont la cause est
liée ou aggravée par la grossesse ou la prise en charge de cette
dernière (voir annexe) (2)
3. TRAVAIL : C'est l'ensemble des
phénomènes observées a la fin de la grossesse soit du
côté de la mère soit du foetus et de ses enveloppes
qui aboutissent a l'expulsion du produit de la conception .Et comprend deux
phases dont l'effacement et la dilatation.(3)
4. ACCOUCHEMENT : C'est
l'expulsion du foetus et des ces annexes hors des voies
génitales maternelles, il est entièrement sous la
dépendance des contractions douloureuses et accessoirement sous l'action
des muscles striés volontaires de la presse abdominale. (4)
5. LE
POST-PARTUM (Puerperium, suites des couches) :
C'est une période qui va de l'accouchement jusqu'au retour a la normale
des organes reproducteurs et de la physiologie de la mère, cette
période couvre environ 6 semaines elle se termine par le retour de
la menstruation ou « retour de couche » sauf dans le
cas d'aménorrhée physiologique.
....................................................................................................
(1, 2, 3,4)(Rapport OMS 19996 et 1999).
I.2. BREF RAPPEL DU MECANISME DE L'ACCOUCHEMENT
NORMAL.
Les mécanismes physiologiques de l'initiation de
l'accouchement se déroulent de la manière suivante :
- Il se produit d'abord une augmentation de la
sécrétion foetale de glucocorticoïdes et de cortisol en
particulier (signal de la surrénale foetale).
- Les modifications des concentrations sanguines de ces
stéroïdes sont suivies d'une synthèse accrue de
prostaglandines entrainant la mise en activité
du myomètre.
- Enfin, la libération d'ocytocine par l'hypophyse
foetale et ce précisément en présence de taux
élevés d'oestrogènes, complétera l'ensemble de
ces mécanismes hormonaux. Les déclenchement du travail
nécessite donc une maturation, un signal et un mécanisme.
- La maturation est myométrale, avec tous ses
caractères histologiques et physio-cliniques, cervico-segmentaire avec
l'ampliation et le ramollissement ; la maturation est foetale avec la
croissance élevée de progestérones, d'oestrogènes
et d'hormones lactogènes.
- Le signal unique ou multiple semble bien venir du
foetus. Sa post-hypophyse sécrète l'ocytocine et la
vasopressine, son ante-hypophyse de l'ACTH, sa surrénale devient
hyperactive et sécrète du cortisol.
- Le mécanisme est la libération de
l'activité myométrale. Les fibres bloquées par la
progestérone sont progressivement libérées. L'hypophyse
maternelle est progressivement sollicitée et libéré des
pies d'ocytocine. Les prostaglandes d'origine amniotique entre en action aussi
I.3. CAUSES FREQUENTES DES DECES
MATERNELS.
I. Les causes médicales de la mortalité
maternelle sont les mêmes partout dans le monde. Dans le monde
environ 80% des décès maternels résultent directement de
complications de la grossesse, de l'accouchement ou des suites de couches. La
cause la plus fréquente de décès : un quart de tous
les décès maternels est l'hémorragie grave,
généralement au cours du post-partum.
I.1. En dehors de l'hémorragie nous avons d'autres causes
obstétricales directes telles
que :
a. les infections, qui sont souvent la conséquence d'une
mauvaise hygiène au cours de l'accouchement ou des maladies sexuellement
transmissibles.
b. les troubles hypertensifs de la grossesse, en particulier
l'éclampsie.
c. le travail prolongé ou dystocique causer souvent par
une disproportion cephalo-pelvienne ou présentation anormale du
foetus,
d. les complications de l'avortement à risque ainsi que
certaines interventions, omissions et traitements incorrects.
I.2. Les causes indirectes représentent les maladies
aggravées par la grossesse en l'occurrence de :
- Paludisme
- L'hépatite
- Les cardiopathies
- La tuberculose
- L'anémie
- Les VIH/SIDA sont d'autres causes indirectes importantes de
mortalité maternelle. Beaucoup de ces pathologies sont des
contre-indications relatives ou absolues de la grossesse. Les femmes doivent
être informées de ces problèmes.
- 3. En outre nous avons les facteurs qui sous-tendent les causes
médicales de la mortalité maternelle.
Le statut d'infériorité sociale et
économique des filles et des femmes est un déterminant
fondamental de la mortalité maternelle dans nombreux pays. Il limite
leur accès a l'instruction et a une alimentation
équilibrée, ainsi qu'aux ressources économiques
nécessaires pour payer les prestations de soins de sante ou de
planification familiale.
(1, 2,3) (Rapport OMS, volume 1 ; 1993 et volume 2 ;
1995)
I.4 . ATTITUDE INFIRMIERE DEVANT LA
COMPLICATION HEMORRAGIQUE
DU POST-PARTUM
L'hémorragie du post-partum ; est l'une des toutes
premières causes de mortalité et de morbidité maternelles
partout dans le monde ceci s'explique par le retard pris au diagnostic et des
soins souvent insuffisants a la norme.
- Le rétablissement et le maintient de la
volémie, associés a une bonne oxygénation
représentent une priorité absolue.
- La rapidité d'exécution des gestes
obstétricaux est l'un des facteurs pronostiques les plus importants.
- La prévention est fondamentale et passe avant tout
par l'individualisation des situations à risque et la mise en place
d'une surveillance adaptée et rapprochée permettant un diagnostic
et une prise en charge rapide.
- Une antibiothérapie à large spectre est
d'emblée administrée en raison de l'intrication des pathologies
hémorragiques et infectieuses.
I.4.1.SUR LE PLAN OBSTETRICAL
Nous devons être a mesure de :
- Evaluer l'importance de l'hémorragie
appréciable sur l'écoulement vulvaire.
- Vérifier le placenta après son expulsion pour
s'assurer de son intégrité et faire « une
révision utérine systématique » afin de
s'assurer que celui-ci est vide ou d'évacuer une rétention
utérine partielle.
- Vérifier si le sang coagule normalement, il sera
important de faire un diagnostic des hémorragies de délivrance
d'avec les autres hémorragies d'un accouchement par voie basse
(déchirure de segment inferieur du col utérin, du dôme
vaginal, du vagin etc.)
Le traitement préventif de ces hémorragies est
possible si on pratique une obstétrique moderne et on évite les
manoeuvres intempestives.
- Respect de la physiologie de la délivrance
d'expectative de 45 minutes ou toutes tractions sur le cordon et toute
manoeuvre sur l'utérus sont prohibées. (Torrielli R et al
,1991) ; (Vokaer R. et al, 1983).
I.4.2.SUR LE PLAN GENERAL
Sur le plan général nous devons déceler les
signes généraux qui sont en rapport avec l'abondance et la
répétition de l'hémorragie :
-La soif intense.
- L'effondrement de la TA.
- Pouls rapide et filant.
- Pâleur des muqueuses et des téguments.
- Agitation et somnolence.
- Battement des ailes du nez, tachypnée.
- Sueur froide.
- Extrémités froides.
*L'objectif du traitement est de remplacer la perte de sang et
stimuler la contraction utérine.
a. INTERVENTIONS NON PHARMACOLOGIQUES
- N'administrer rien par voie orale.
- Garder la cliente au lit.
- Garder la cliente au chaud.
- Placer la cliente dans une position de Trendelembourg si elle
est en état de choc.
- Procéder a un massage utérin manuel afin de
stimuler les contractions.
- Une compression bi manuelle peut s'avérer
nécessaire si le traitement ne permet pas d'enrayer les deux mains et
exercer une pression ferme.
- Mettre en place une sonde de Foley (la distension de la vessie
peut empêcher l'utérus de bien se contracter.)
b. TRAITEMENT ADJUVANT
-Administrer de l'oxygène au masque de 6 - 10
litres/min. Maintenir la saturation en oxygène supérieur
97-98%.
- Mettre en place 2 intraveineuses de gros calibres (14 ou 16) et
administrer du soluté physiologique.
- Une réanimation liquidienne énergique peut
s'imposer pour s'assurer la stabilité hémodynamique.
- Administrer en bolus 20 ml/kg de liquide en 15 minutes.
- Réévaluer les signes de l'état de choc.
- Répéter le bolus intraveineux de 20 ml/kg de
liquide jusqu'à ce que la pression systolique se stabilise a > 90 mm
de Hg. (Goffinet F. et all, 1997).
c. INTERVENTION PHARMACOLOGIQUE
Pour stimuler la contraction :
- Oxytocine 40 unités dans un litre de soluté
physiologique administré a raison de 200 ml/h ou oxytocine 10
unités IM immédiatement. Un bolus d'Oxytocine peut
provoquer une hypotension puis une hypertension. En l'absence
de réponse au traitement consulter un médecin au sujet de
l'administration de l'un ou l'autre des médicaments suivants :
- Maléate d'érgonovine (Ergométrine) 0,25
mg IM. Ou 0,125 mg IV.(Vokaer R. et all,1983).
d. SURVEILLANCE ET SUIVIE
- Il faut surveiller attentivement toutes les
accouchées récentes pour déterminer lesquelles ont une
hémorragie du post-partum.
- Surveiller l'apport liquidien et le débit urinaire a
l'heure.
- Viser un débit urinaire d'environ 50 ml/h.
orientation vers d'autres ressources médicales on peut procéder a
l'évacuation médicale dans le plus bref délai. Une
intervention chirurgicale peut être nécessaire. (Bremer HA et Al,
1994 ; Marpeau L. et Al ,1992)
e. LE DIAGNOSTIC DES HEMORRAGIES DU
POST-PARTUM
DIAGNOSTIC POSITIF
La mesure exacte des pertes sanguines lors de l'accouchement
est difficile, voire impossible lorsque le saignement reste
intra-utérin ou lorsqu'il se mélange au liquide omniotique.
Seule la surveillance systématique, en salle de naissance, de toute
accouchée pendant les 2 heures qui suivent l'accouchement permettent un
diagnostic précoce. Cette surveillance associe l'examen de la
coloration des conjonctives, la mesure de la pression artérielle, de la
fréquence cardiaque, de l'involution utérine par la palpation
abdominale, la mesure des pertes sanguines par voie vaginale et l'examen
vulvo-vaginal au terme de deux heures. Toute anomalie de l'un de ces
éléments impose de prolonger la surveillance en salle de
naissance malgré cette surveillance, il n'est pas rare de
découvrir l'hémorragie devant un état de choc survenue
brutale.(Cruikshank Sh., 1986).
f. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
Le diagnostic étiologique est essentiel car il va
déboucher sur un traitement spécifique. Quatre grandes causes
peuvent être individualisées, parfois associées et souvent
compliquées par une coagulopathie : Les anomalies de
rétraction de l'utérus, les anomalies placentaires (localisation
ou rétention) les lésions de la filière génitale et
enfin les hémorragies survenant dans le cadre des césariennes.
(ELSEVIER, 1998 ; Herberg U., 1986).
CHAP. II. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
II.1.METHODE
Dans ce travail nous avons uses de la méthode
d'enquête descriptive. Celle-ci nous a permis d'être sur terrain
de recherche, d'assister dans la salle d'accouchement ,d'observer et de
décrire la distribution des variables a l'étude de nos
unités statistiques.
II.2.TECHNIQUES
Un certain nombre de techniques ont servi comme
procédé de récolte et d'analyse de données, il
s'agit de :
- L'observation directe : elle nous a permis
d'être a la maternité (salle d'accouchement);
- L'interview et l'entretien : nous avons eu à
dialoguer avec les infirmières sur différents problèmes
relatifs aux décès maternels ;
- L'analyse documentaire : nous avons analysé
les registres les ouvrages, les fiches de malades etc. ;
- Les statistiques : elles nous ont permis d'analyser
les données de notre protocole d'enquête.
II.2.1.POPULATION D'ETUDE ET
ECHANTILLONAGE.
II.2.2.POPULATION D'ETUDE
Notre population est constituée de tous les cas de
décès maternels survenus au cours de notre période
d'étude. Soit au total 30 cas selon les infirmières de la
maternité.
II.2.2.1.
Echantillonnage
Nous avons procédé par la technique
d'échantillonnage exhaustif incluant tous les 30 cas de
décès maternels observés. Pour les infirmières,
nous avons pris un échantillon aléatoire simple.
II.2.2.2.CRITERE D'INCLUSION
Le critère fondamental de notre échantillon, est
unique (être infirmière à la maternité).
II.2.2.3.MATERIEL UTILISE
Un certain nombre d'instruments de recherche nous ont servi dans
l'élaboration. C'est notamment :
o Les ouvrages
o Le Net.
o Le partogramme.
o Les papiers
o Les cahiers registres.
o Les fiches.
II.3.VARIABLES ET PRINCIPE D'ANALYSE
II.3.1.VARIABLES
En ce qui concerne notre travail nous analyserons les variables
ci-après :
- Fréquence mensuelle de cas de décès
maternels.
On appelle fréquence d'une valeur de caractère (ce
que l'on est en train d'étudier, dans les exemples
précédents les cas de décès à
l'hôpital de référence de Mwangeji), le quotient de
l'effectif de cette valeur par l'effectif total.
· La fréquence est un nombre, elle vérifie 0
f 1, et on a :
Fréquence=
· On utilise aussi la fréquence en pourcentage, ou
pourcentage :
Pourcentage=fréquence 100.
- L'âge de femmes.
- La gestité.
- Les causes de décès.
- L'âge de dernier enfant.
II.3.2.PRINCIPE D'ANALYSE
L'analyse de nos données statistiques sera basée
sur le pourcentage.
II.3.3.TYPE D'ETUDE
Notre étude est essentiellement descriptive, prospective,
rétrospective et transversale.
II.3.4.DIFFICULTES RENCONTREES
Les fiches des patientes qui pourraient nous permettre de
réaliser notre travail ne contenaient pas tous les renseignements
nécessaires. Nous avons ensuite remarqués la perte de certaines
fiches.
CHAP.IV. PRESENTATION DES DONNEES, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Tableau No 1. Fréquence mensuelle de cas de
décès maternel
MOIS
|
ANNEE
|
Fréquence
|
|
Fréquence
|
|
Fréquence Total
|
|
2006
|
%
|
2007
|
%
|
TOTAL
|
%
|
JANVIER
|
1
|
3,3
|
2
|
6,7
|
3
|
10
|
FEVRIER
|
1
|
3,3
|
1
|
3,3
|
2
|
6.6
|
MARS
|
-
|
0
|
1
|
3,3
|
1
|
3,3
|
AVRIL
|
1
|
3,3
|
2
|
6,7
|
3
|
10
|
MAI
|
-
|
0
|
2
|
6,7
|
2
|
6,7
|
JUIN
|
-
|
0
|
1
|
3,3
|
1
|
3,3
|
JUILLET
|
1
|
3,3
|
1
|
3,3
|
2
|
6,7
|
AOUT
|
2
|
6,7
|
2
|
6,7
|
4
|
13,4
|
SEPT.
|
-
|
0
|
1
|
3,3
|
1
|
3,3
|
OCTOBRE
|
-
|
0
|
1
|
3,3
|
1
|
3,3
|
NOVEMB.
|
2
|
6.7
|
2
|
6,7
|
4
|
13,4
|
DECEMB.
|
4
|
13,3
|
2
|
6,7
|
6
|
20
|
TOTAL
|
12
|
40
|
18
|
60
|
30
|
100
|
Fig.1 : Fréquence mensuelle de cas de
décès maternels en 2006 et en 2007
CONSTAT
On note dans ce résultat que 60% de décès
maternels de notre échantillon se sont déroulés en 2007
et que 40% se sont focalisés en 2006.
Tableau .2 : DISTRIBUTION DE CAS SELON L'AGE DE
LA FEMME
AGE - ANNEES -
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
< a 18 ans
|
3
|
10
|
18 a 35 ans
|
9
|
30
|
> a 35 ans
|
18
|
60
|
TOTAL
|
30
|
100
|
|
|
|
Fig.2 :Distribution de cas selon l'âge de la femme.
CONSTAT
Le résultat de cette étude montre que
- 60% de décès sont observes chez les femmes de
plus de 35 ans d'âge.
- 30% chez celles dont l'âge est compris entre 18 et 35
ans.
- 10% chez celles dont l'âge est inferieur à 18
ans.
Tableau. 3 : DISTRIBUTION DE DECES MATERNEL
SELON LA GESTITE
GESTITE
|
EFFECTIF
|
%
|
1 - 5
|
8
|
26,7
|
6 - 10
|
13
|
43,3
|
> A 10
|
9
|
30
|
TOTAL :
|
30
|
100
|
|
|
|
Fig.3 : Distribution de décès maternels selon
la gestité.
CONSTAT
On note dans ce tableau les observations suivantes :
- 43,3% de décès maternels sont survenus chez les
femmes avec gestité de 6 à 10.
- 30% chez celles avec gestité au delà de 10.
- 20,7% chez celles avec gestité entre 1 - 5.
Tableau 4 : DISTRIBUTION DE CAS SELON LA CAUSE
DE DECES
CAUSE
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE - % -
|
HEMORRAGIE
|
12
|
40
|
ECLAMPSIE
|
4
|
13.4
|
CHOC SEPTIQUE
|
2
|
6.7
|
PSYCHOSE PUERPERAL.
|
1
|
3,3
|
RUPTURE UTERINE
|
3
|
10
|
DPPNI
|
5
|
10
|
PALUDISME
|
3
|
10
|
TOTAL
|
30
|
100
|
|
|
|
Fig.4 : Les décès maternels selon la
distribution de cas.
CONSTAT
- 40% de femmes sont décédées de
l'hémorragie
- 16,7% du DPPNI
- 13% de l'éclampsie
- 10% du paludisme grave
- 10% de la rupture utérine
- 6% du choc septique
- 3,3 de la psychose puerpérale.
Tableau.5 : AGE DU DERNIER
ENFANT
AGE (EN MOIS)
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE (%)
|
< a 24 mois
|
21
|
70
|
> a 24 mois
|
9
|
30
|
TOTAL
|
30
|
100
|
Fig.5 : Cas de décès maternels en fonction de
l'âge du dernier enfant..
CONSTAT
On constate dans ce résultat que 70% de femmes qui sont
décédées avaient conçu alors que le dernier enfant
avait un âge inferieur a 24 mois. 30% avait un bébé
âge de 24 mois
INTERPRETATION DE RESULTAT
Au regard de résultats du tableau numéro 2
relatifs au décès maternel par rapport a l'âge de la femme
nous avons observés une fréquence élevée chez les
femmes dont l'âge est au delà de 35 ans (soit 60%) ceci
s'explique par le fait qu'au delà de 35 ans la femme est soit grande
multipare ou primipare âgée. Les deux situations de grossesse
à risque élevée.
Les résultats du tableau numéro 3 liés
au nombre de grossesses révèlent que le taux élevé
de décès maternel est observe chez les grandes multigestes.
Ce résultat confirme également celui du tableau numéro
2< La multigestité tout comme la multiparité est un
facteur de risque. Ceci corrobore le résultat de Rotsart et
Courtejoie.
En rapport avec les causes de ces décès on a
montré que :
Soixante pourcent (60%) de décès sont dus a
l'hémorragie soit en per ou en post-partum immédiat, nous
pouvons dire plus de 60% car le cas du rupture utérine, de DPPNI ce qui
tue c'est toujours l'hémorragie. Les autres causes sont le paludisme,
l'éclampsie, le choc septique et la psychose puerpérale. Et dans
l'étude du tableau numéro 5 relative a l'espacement entre la
grossesse actuelle et celle passée. Les résultats ont montres
que 70% de femmes qui sont décédées avaient un nourrisson
de moins de 24 mois. Ce qui veut dire qu'il y a aussi la notion de grossesse
rapprochée sans repos suffisant de l'organisme de la femme pour se
reconstituer.
ETUDE DE CAS.
I.IDENTITES
Nom : X
Post-nom : Y
Prénom : Z
Sexe : Féminin
Etat-Civil : Mariée
Province d'origine : Katanga
Nationalité : Congolaise
Race : Noire
Religion. Catholique
Profession : Ménagère
Age : 21 ans
II. Anamnèse
a) Plaintes principales : hypo gastralgie, lombalgie.
Histoire de la maladie actuelle
Tout a commence par la métrorragie suivie d'une lombalgie,
depuis 2 jours. Traiter a domicile par 2 comprimes de paracétamol sans
succès.
b) Les antécédents :
1. LES ANTECEDENTS PERSONNELS MEDICAUX
Notre patiente a déjà été
hospitalisée une foi, elle avait souffert du paludisme et traiter a la
quinine en 2006.
2. LES ANTECEDENT CHIRURGICAUX
Notre patiente n'a jamais subit une intervention chirurgicale.
3. LES ANTECEDANTS GYNECO-OBSTERICAUX
- P2 G3 Ao Do
- Age des menarches 14 ans.
- DDR : Aménorrhée de lactation.
- Age du dernier enfant : 20 mois.
- Type d'accouchement : Eutocique
- Poids du gros bébé : 3,500 Kg.
- Pathologies perdant la grossesse : sans
particularité.
4. LES ANTECEDENTS FAMILLIAUX
Aucune pathologie familiale n'a été
signalée.
5. LES ANATECEDENTS COLLATERAUX
Aucune pathologie n'a été signalée.
6. LES ANTECEDENTS HEREDITAIRES
Aucune tare n'a été signalée.
III.EXAMENS CLINIQUES
1. PRISE DES SIGNES VITAUX ET AUTRES
PARAMETRES
- Température 39,5 degré Celsius.
- Tension artérielle 8/6 cm Hg.
- Pulsation : 120 battements/min
- Fréquence respiratoire : 50 mouvement /min.
- Poids : 58 Kg.
- miction : bonne
2. INSPECTION
ETAT GENERAL :
- Conscience : lucide.
- Attitude : malade dyspnéique et
asthénique.
- Facies : souffrant.
TETE ET COU
- Cheveux : normaux
- Facies : souffrant.
- Conjonctives palpébrales : pales
- Conjonctives bulbaires : anicterique.
- Nez : battement des ailes du nez.
- Bouche : lèvre humide.
- Langue : pale
- Gencives : pales.
- Dents : non cariées.
- Gorge : normale.
- Oreilles : pas d'otorrhée ni otorragie.
- Cou : souple.
- la glande thyroïde de volume normal.
THORAX ET MEMBRES SUPERIEURS
a) THORAX
- Symétrie thoracique.
b) MEMBRES SUPERIEURS
- Aucune anomalie n'est à signaler.
c) ABDOMEN
- Distendu par l'utérus gravide.
d) MEMBRES INFERIEURS
- Pilosité : triangulaire
- Vulve souillée par le liquide de sang
- Pas des varices ni oedèmes des membres inferieurs.
3. PALPATION
TETE ET COU :
- Oreilles : normales
- Maxillaire inferieur : pas d'adénite
- Cou : pas de goitre.
THORAX ET MEMBRES SUPERIEURS
a) THORAX
- Seins : pas des nodules.
b) ABDOMEN
- Manoeuvres de Léopard faite
- Hauteur utérine : 30 cm
- Présentation : transversale.
c) TOUCHE VAGINAL
- Col souple dilate à 6cm.
- Effacement cervicale a 50 %
- Poche des eaux rompue a domicile.
- Présence d'une main foetale dans le vagin.
- Le doigtier ramène les secrétions
muco-sanguinolentes.
4. AUSCULTATATION
- Thorax : murmure vésiculaire audible.
- Abdomen.
- B.C.F. : négatifs.
IV. DIAGNOSTIC DE PRESOMPTION ET
ARGUMENT
- Rupture prématurée des membranes.
- Dystocie de présentation.
- DPPNI
- Mort foetale intra utérine.
- Septicémie.
- Paludisme.
DIAGNOSTIC
|
ARGUMENT
|
Rupture prématurée des membranes
|
Poche des eaux rompue avant travail d'accouchement
|
Dystocie de présentation
|
Présence d'une main
Foetale dans le vagin
|
Décollement prématuré du placenta
Normalement incéré
|
Hémorragie génitale
|
Mort foetale intra-utérine
|
Absence de BCF
|
Septicémie
|
Fièvre, métrorragie
|
Paludisme
|
Fièvre
|
TRAITEMENT INSTAURE EN ATTENDANT LE RESULTAT DE
LABORATOIRE
TRAITEMENT
|
ARGUMENT
|
R) Dipyrone 1 gramme en IM
|
Baisser la fièvre
|
R) Perfusion 500 ml du sérum physiologique
|
Soutenir la tension artérielle en attendant
La transfusion.
|
EXAMENS PARACLINIQUES ET ARGUMENT
EXAMEN
|
VALEUR NORMALE
|
VALEUR OBTENUE
|
ARGUMENT
|
G.E.
|
Négative
|
Tropho+
|
Exclure le paludisme
|
Hgb
|
12-14g %
|
6 gr %
|
Exclure l'anémie
|
GS et Rh
|
-
|
O RHESUS +
|
|
T.S.
|
2-5''
|
3 `'
|
|
T.C.
|
7-10''
|
7''
|
|
Hémoculture
|
Négative
|
Non faite
|
Exclure la septicémie
|
DIAGNOSTIC DEFINITIF ET ARGUMENT
DIAGNOSTIC
|
ARGUMENT
|
Dystocie mécanique
|
Présence de la main foetale dans le vagin
|
Paludisme
|
Fièvre, G.E. : Tropho +
|
|
|
PLAN DE SOINS INFIRMIERS
DIAGNOSTIQUE
|
INFIRMIER
|
B.P.
|
Problème
|
Origine
|
Objectifs
|
Intervention
|
Résultat
|
Respirer librement
|
Dyspnée
|
Anémie
|
Remonter le taux de l'hémoglobine
|
Position de Trendelembourg,
Transfusion
|
Mauvais
|
Maintenir la Température
Normale
|
Fièvre
|
Paludisme
|
Baisser la température - traiter le paludisme
|
Aérer la salle,
Bain froid,
Dipyrone
|
Bon
|
Dormir et se
Reposer
|
Insomnie
Agitation
|
Travail
D'accouchement
|
Préparer pour une césarienne
|
Placer l'abord veineu,
Rasage
|
Mauvais
|
Maintenir la propreté du corps
|
Malade sale
|
Saignement vaginal
|
Assurer la propreté
|
Bain de propreté
|
Bon
|
PRONOSTIC FOETO-MATERNEL
- Réservé
TRAITEMENT INSTAURE
R) Gentamycine 80mg 2 x 1 amp/j N 7jrs/IM.
R) Ampicilline 500 mg 3x2ces/jr N 7JRS
R) Metronidazol 250mg 3x2ces/jr N 7jrs.
R) Quinine 500 mg 2 x 1 ce/j N 7jrs.
- A 18h 30 tentative de version interne manoeuvre sans
succès.
- Extraction podalique laborieuse.
- Foetus mort, de sexe masculin pesant 3,600kg
nacéré au 1er degré.
- A 24 h00' le décès de la femme est survenu, dans
le tableau de choc hypovolemique.
CONCLUSION
Comme souligne plus haut nos investigations ont et
délimitées spacio-temporellement.
Nous nous sommes servi d'un échantillon constitue de tous
les cas advenus pendant cette intervalle de temps et dont la fréquence
décès maternel était le problème le plus
inquiétant.
Reparti annuellement, l'an 2006, douze cas ont été
retenus et 18 autres pour l'année 2007 soit un total de 30 cas.
Il convient de signaler que dans cette étude nous
avons observé une fréquence élevée de
mortalité maternelle chez les femmes dont l'âge est au delà
de 35 ans ; grandes multipares ou primipares âgées
minutieusement, l'étude nous a fait remorque la différence de
fréquence de grossesses a risque élevée, due a l'âge
de la femme a la gestité et l'âge du dernier enfant. En relation
avec l'âge de la femme, la tranche la plus exposée est celle
supérieur a 35 ans 60% de décès en post-partum ; et
celle dont la gestité va de
6 - 10.
Nous ne pouvons pas passer inaperçus de 70% de
décès maternels des femmes dont l'âge du dernier enfant est
inferieur a 24 mois (grossesse rapprochée).
SUGGESTION
Nos suggestions s'adressent :
- Aux femmes enceintes : de consulter le personnel
médical pour la confirmation de la grossesse et pour avoir l'information
sur l`évolution de la grossesse.
- Aux responsables de l'hôpital de disposer d'un
équipement des maternités, et de mettre a la portée des
accouchées un obstétricien et un anesthésiste
réanimateur qui constituent un préalable indispensable a la
réduction des décès maternels.
Et en plus appliqués une politique d'organisation
sanitaire et de transfert précoce dans un centre adapte, et qui plus
est, doit permettre aussi d'optimiser la prise en charge.
BIBLIOGRAPHIE
1. Bremer HA et all: Effect of labor and delivery on fibrinolys
.Eur. j. Obstet. Gynecol.
Reprod. Biol., 1994, p.55:
Vol.163-8
2.Cruikshank Sh. : Management of post-partum pelvic
haemorrhage. Clin. Obstet.
Biol. Reprod.,1986,175 p.
3.Elsevier R. : Conférences d'actualisation1998,
p.299-312, Paris, et SFAR.
4.Goffinet F. et all : Utilisation pratique de la
sulprostone dans le traitement des
Hémorragies de la
délivrance, J .Gynecol.Obstet.Biol.Reprod.,1997 ;
Vol.36, p.34-8.
5.Hegberg U. : The impact of early medical Technology on
maternal mortality in late19th
Century Sweden. International journal of
gynaecology and obstetrics ,1986
, 24(4 ):pp251-261.
6.Torrieli R. : Hémorragies Graves du post-partum
immédiat .Editions Techniques.
Encycl. Méd. Chir.
(Elsevier, Paris), Obstétriques, 5081, 1991, 10 p.
7.Vokaer R. et all : Traité d'obstétrique,
tome1,grossesse normale et l'accouchement
Eutocique ;Masson et
cie,Ed.Paris,1983.320p.
|