ROYAUME DU MAROC
MINISTÈRE DE LA SANTÉ
DÉLÉGATION DU
MINISTÈRE
DE LA SANTÉ
A LA WILAYA DE RABAT
INSTITUT DE FORMATION
AUX CARRIERES DE SANTE
RABAT
2ème CYCLE DES EPM
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Le rôle de l'infirmier-chef de l'unité de
soins dans l'amélioration continue de la qualité.
Cas de l'hôpital Ibn Sina de Rabat
(Maroc)
Mémoire présenté pour l'obtention
du Diplôme d'Etat du 2ème cycle des études
paramédicales
Section : Surveillant des services de
santé
3ème cohorte : 2006-2008
Encadré par :
M. CHERKAOUI Mustapha
Chef de division des soins infirmiers
Direction du centre hospitalier Ibn Sina-Rabat
Maîtrise ès-sciences
infirmières
Faculté des sciences infirmières
Université de Montréal (Canada)
Elaboré par :
M. DJOUMBE Ephraïm
Membres de Jury :
Mme BARICH Fatima
Enseignante à l'Institut de Formation aux
Carrières de Santé de Rabat
Maîtrise ès-sciences infirmières
Faculté des sciences infirmières
Université de Montréal (Canada)
M. TEKNI Jamal
Enseignant à l'Institut de Formation aux
Carrières de Santé de Rabat
Master of Public Health
Tulane University
New Orleans (USA)
Juillet 2008
DEDICACES
Je dédie ce travail de fin d'études
à :
Mes parents, ceux à qui je dois tant pour leur
amour et leur support continu tout le long du cursus de mes études. Que
ce travail soit le témoignage sincère et affectueux de ma
profonde reconnaissance pour tout ce que vous avez fait pour moi. Grâce
à leur collaboration, leur détermination dans le travail de la
terre, m'ont soutenu au prix de sacrifices inoubliables.
Mes frères et soeur qui m'ont
encouragé et soutenu dans mes moments les plus difficiles. Que
l'excellence recherchée dans ce travail symbolise la perfection d'un
amour, d'une attention, d'un soutien qu'ils n'ont cessés de me donner
aux cours des années passées.
Enfin à toute la famille Djoumbé qui a su
toujours me remonter le moral pendant les moments difficiles qu'elle retrouve
ici toute ma gratitude et ma reconnaissance.
Je n'oublierais pas la famille NIMAGA
Ismaïla qui m'a encouragé et soutenu durant
la préparation de mon mémoire. Je tiens
à lui exprimer toute ma reconnaissance et
ma profonde gratitude.
HOMMAGES
William Edwards Deming (1900-1993)
Mathématicien et philosophe.
Père commun de la Qualité
« Les possibilités de l'homme sont
immenses. Vous ne pouvez même pas vous faire l'idée de ce qu'un
homme est capable d'atteindre. Mais dans le «sommeil« rien ne peut
être atteint »
Chauvel, A-M. (1996) p.271
REMERCIEMENTS
Avant toute chose, je veux mentionner la collaboration de
plusieurs personnes qui ont été sollicitées pour leur
compétence. Elles m'ont fourni de précieuses suggestions qui
m'ont permis d'enrichir le contenu et la forme de ce présent travail.
Cependant, ce texte n'engage que la seule responsabilité de son
auteur.
J'assure d'ores et déjà que la
réalisation de ce travail bien qu'étant modeste m'a permis
d'approfondir mes connaissances dans ce secteur combien vaste mais
passionnant.
Je tiens à exprimer mes plus vifs et
sincères remerciements au Directeur de L'IFCS de Rabat, Monsieur Bahadi
Mohammed pour sa disponibilité, et son aide précieuse pour la
rédaction de ce mémoire, ainsi qu'à l'équipe
administrative de la direction de l'institut de formation aux carrières
de santé de Rabat, qui a constituée à l'assistance
logistique de ce travail.
J'exprime mes remerciements à El Majhad Mohamed,
Coordinateur du deuxième cycle des études paramédicales,
de m'avoir accueilli et préparer à la pédagogie de cette
formation et de l'intérêt qu'il a bien voulu exprimer à mes
travaux.
Mes remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui
ont contribué à la réussite de ce travail, en particulier
à :
Mon encadrant Monsieur Cherkaoui Mustapha et promoteur du
présent mémoire, de m'avoir aidé par ses judicieux
conseils durant l'élaboration de ce mémoire. Je tiens à le
remercier avec sincérité pour l'aide et le soutien qu'il m'a
apporté pour guider ce travail et m'a surtout aidé,
éclairé à toutes les étapes de réalisation
du mémoire.
Je tiens à remercier avec
sincérité:
Dr. Zaari Jabiri M., Mme Barich Fatima, et Mme Gennivieve
Perrennou, pour l'aide qu'ils m'ont apporté dans la documentation et
pour leur appui durant la préparation de mon mémoire.
Aux enseignants
pour leur zèle et leurs efforts à bien nous diriger dans notre
travail et leur contribution dans notre formation.
Mes remerciements s'adressent également à
l'administration de l'hôpital Ibn Sina, notamment tout le personnel du
Service des Soins Infirmiers pour le soutien technique qu'il m'a assuré.
Aux infirmiers-chefs des unités de soins de
l'hôpital Ibn Sina de leur disponibilité et leur entière
collaboration.
Je présente aussi mes remerciements aux membres du
jury d'avoir accepté de juger ce travail. C'est avec un grand plaisir
que seront reçues vos remarques et suggestions dans un but
évident d'amélioration. « Dire que l'homme est un
composé de force et de faiblesse, de lumière et d'aveuglement, de
petitesse et de grandeur, ce n'est pas lui faire un procès, c'est le
définir » D. Didérot.
Je n'oublierais pas tous mes collègues et amis de
la promotion 2006-2008, et ceux qui m'ont aidé dans l'anonymat. Ils sont
nombreux et tous présent dans mon coeur.
Enfin, je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma
profonde gratitude à tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail. A tous mes amis
et ceux qui m'ont encouragé, m'ont supporté et soutenu dans les
moments difficiles, sans oublier l'Agence Marocaine de Coopération
Internationale de Rabat.
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
AFNOR : Association Française de
Normalisation
ANAES : Agence Nationale d'Evaluation en
Santé
AQ : Assurance qualité
ACQ : Amélioration continue de la
qualité
CHIS : Centre hospitalier Ibn Sina
CHU : Centre hospitalier universitaire
DQ : Démarche qualité
GQ : Gestion de la qualité
HIS : Hôpital Ibn Sina
IDE : Infirmier Diplômé
d'Etat
IA : Infirmier auxiliaire
I.F.C.S : Institut de formation aux
carrières de santé
ISO : International Standards Organisation
(Organisation Internationale de Normalisation)
MS : Ministère de la santé
MQ : Management de la qualité
OMS : Organisation mondiale de la
santé
PDCA : Pan, DO, Chek, Act
PEH : Projet d'établissement
hospitalier
PCIME : Prise en charge
intégrée des maladies de l'enfant
PNAQ : Programme nationale d'assurance
qualité
PMQ : Programme de management de la
qualité
USAID : United States Agency for International
Development (Agence des Etats-Unis pour le
Développement International)
US : Unité de soins
Avant-propos
L'idée de réaliser ce mémoire de fin
d'études a mûri après le premier stage de la
première année de formation passé à l'hôpital
Ibn Sina de Rabat au début du trimestre 2007. Durant ce stage, j'ai
découvert l'organisation et le fonctionnement de cet
établissement ainsi que les prestations offertes à sa
clientèle.
L'une des actions stratégiques entreprises par le
centre hospitalier Ibn Sina, est l'amélioration des prestations offertes
aux clients, notamment par la mise en place de la démarche
d'amélioration continue de la qualité. L'introduction de cette
approche devrait susciter de substantiels changements au niveau des
unités de soins. Dans cette perspective, il m'a paru intéressant
d'approfondir la manière dont les cadres infirmiers, en l'occurrence les
infirmiers-chefs de l'hôpital Ibn Sina, se sont investis dans cette
approche.
L'objectif de ce travail est d'explorer et décrire le
rôle joué par les infirmiers chefs, pour l'accompagnement et la
réussite de ce projet au niveau de leurs unités, de
déterminer l'écart entre la situation réelle est celle
prévue et dégagée à travers les écrits
étudiés et enfin suggérer des pistes novatrices visant le
renforcement de leur rôle afin de permettre l'aboutissement de la
démarche d'amélioration continue de la qualité au niveau
de leurs unités.
NB : Dans cette étude, la
terminologie utilisée de cadre infirmier, infirmier
gestionnaire ou infirmier-chef est définie comme étant une
personne qui occupe un poste administratif de chef d'unité de soins et
gère le personnel (infirmier, de soutien, technique) qui dispensent des
soins aux clients. Il désigne aussi tant le masculin que le
féminin.
Résumé
La présente étude vise à décrire
le rôle joué par l'infirmier-chef de l'hôpital Ibn Sina dans
la démarche d'amélioration continue de la qualité. Ces
cadres sont des éléments clés pour la réalisation
de cette démarche. Les résultats dégagés à
partir d'un questionnaire et d'un entretien auprès des infirmiers-chefs
de l'hôpital Ibn Sina de Rabat laissent apparaître en premier lieu
des écarts par rapport à la gestion des projets qualité.
Ces écarts, diffèrent par rapport aux participants et sont
essentiellement liés aux connaissances limitées en matière
du management de la qualité. Le rôle attendu de l'infirmier-chef
de l'unité de soins dans l'amélioration continue de la
qualité est connu pour certains, mais pas pour l'ensemble. Ainsi, pour
certains participants à l'étude, leur responsabilité en
tant que garant de la qualité des soins dans leurs unités est peu
considérée. Aussi, leur rôle d'initiateur de projet
qualité et de mobilisateurs de leurs équipes, reconnu aux
gestionnaires de l'unité et indispensable dans une démarche
d'amélioration continue de la qualité, semble être marginal
pour certains infirmiers-chefs. Bien que la majorité des
infirmiers-chefs dispose de connaissances en matière de la
démarche qualité, à travers les programmes de formations
entrepris par le Centre Hospitalier Ibn Sina, des efforts
supplémentaires en matière de développement de
compétences en management en général et en management de
la qualité s'avèrent indispensables. C'est ainsi, qu'une offre de
soins sécuritaires et de qualité, et une rationalisation de
l'utilisation des ressources de l'unité de soins seront garanties.
Mots clés :
Démarche qualité, amélioration continue de la
qualité, management de la qualité, infirmier-chef, manager,
leader, équipe soignante, unité de soins.
TABLE
DES MATIERES
DEDICACES
HOMMAGES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES ANNEXES
AVANT-PROPOS
RESUME
Pages :
Introduction : 1
PREMIERE PARTIE : PHASE CONCEPTUELLE
Chapitre I : Problème de recherche
3
1. Problématique 3
2. But de l'étude 9
3. Question de recherche 9
DEUXIEME PARTIE : PHASE METHODOLOGIQUE
Chapitre II : Recension des écrits
10
I. La qualité
10
II
. La démarche qualité 12
1. Le contrôle qualité 15
2. Assurance qualité 15
3. Amélioration continue de la qualité
17
4. La gestion de la qualité 21
5. Le management de la qualité 22
III. Cadre de référence 24
1 Définition des concepts à
l'étude 25
2 Le rôle de l'infirmier-chef et démarche
qualité 25
2.1 Le rôle de manager et de leader
25
2.2 Le rôle de l'infirmier-chef envers le client
28
2.3
Le rôle de l'infirmier-chef dans la
méthode PDCA 28
2.4
Le rôle de l'infirmier-chef envers
l'équipe soignante 29
Chapitre III : Les méthodes 30
1. Devis de recherche et type de l'étude
30
2. Population cible et échantillon 30
2.1
La population cible 30
2.2
L'échantillon 30
3. Présentation du milieu de l'étude
30
4. Instruments de collectes et d'analyse des données
31
4.1 Questionnaire
31
4.2 Entretien semi directif
32
5. Recherche documentaire
32
6. Considérations éthiques
33
7. Traitement des données 33
TROISIEME PARTIE : PHASE EMPIRIQUE
Chapitre IV: Présentation des résultats
35
I. Présentation et analyse des résultats
35
1. Présentation et analyses des
résultats du questionnaire 35
1.1 Caractéristiques des participants
35
1.
2 Gestion et organisation du travail 36
1.
3 Le Management de la qualité 41
1.
4 Difficultés liées à
l'implantation de la démarche qualité 46
1.
5 Suggestions des participants relatives à
l'implantation de la démarche qualité 48
2. Présentation et analyses des
résultats de l'entretien par Focus-Group 50-60
II. Synthèses des résultats 61
III. Forces et limites de l'étude 63
Recommandations:
64
Conclusion: 67
Glossaire
Références bibliographiques
Annexes
LISTE DES TABLEAUX
Pages :
Tableau 1 : Les caractéristiques des
infirmiers-chefs des US de l'HIS 36
Tableau 2: L'information et communication 39
Tableau 3 : Fréquence des réunions
avec l'équipe soignante 40
Tableau 4: Adoption à la démarche
qualité 43
Tableau 5: Signification d'un service de
qualité 46
LISTE DES FIGURES
Pages :
Figure 1 : Le cycle PDCA selon la roue de Deming
20
Figure 2 : La roue de Deming et la câle de
l'assurance qualité 21
LISTE DES GRAPHIQUES
Pages :
Graphique 1: Prise de l'initiative des
infirmiers-chefs dans leur travail 37
Graphique 2 : Disposition de
l'autorité nécessaire pour assurer la fonction 37
Graphique 3 : Production d'un rapport
d'activités. 37
Graphique 4 : Utilisation du système
d'information pour la gestion de l'unité 38
Graphique 5: Discussion et écoute des
collaborateurs 39
Graphique 6 : Incitation de l'équipe par
l'infirmier-chef 41
Graphique 7 : Formation à la
démarche qualité 41
Graphique 8: Implantation de la démarche
qualité 42
Graphique 9: Implication des infirmiers-chefs dans
l'ACQ et engagement des responsables 43
Graphique10 : Mise en place des
opportunités d'amélioration 44
Graphique 11: Sensibilisation et formation du
personnel 44
Graphique 12: Investissement de l'équipe
soignate. 44
Graphique 13 : Existance des équipes
soignantes consacrées à la DQ 45
Graphique 14: Communication interne. 45
Graphique 15: Difficultés rencontrées
par les infirmiers-chefs 47
Graphique 16: Autres causes des difficultés
rencontrées par les infirmiers-chefs 47
LISTES DES ANNEXES
Annexe n°1 : Lettre de présentation de
l'étude pour le questionnaire
Annexe n°2 : Formulaire de consentement pour les
participants à l'étude pour le questionnaire
Annexe n°3 : Questionnaire
destiné aux infirmiers chefs des unités de soins
Annexe n°4 : Formulaire de consentement au Focus
Group
Annexe n°5 : Organisation du Focus
group
Annexe n°6 : Guide du Focus Group
Annexe n°7 : Présentation de l'hôpital Ibn
Sina
Annexe n°8 : Autorisation de récolte de
données
Annexe n°9 : Circulaire N°34 (S/G) CHIS du 06 mars
2007
Introduction
La qualité des soins est un sujet d'actualité
certes, mais pas nouveau pour une profession infirmière qui a, en effet,
toujours eu le souci d'offrir aux malades des soins de qualité tout en
les améliorant de manière continue. Depuis quelques
années, ce courant représente un enjeu considérable aussi
bien pour les hôpitaux qui se sont inscrits dans une démarche
qualité, que pour les professionnels de la santé qui
découvrent de nouvelles façons d'améliorer la prestation
des soins et des services. C'est la raison pour laquelle les responsables des
unités de soins ont un rôle capital à jouer dans la mise en
oeuvre de la démarche qualité et d'être le moteur de leur
équipe. Etre gestionnaire de la qualité des soins/services dans
un établissement de santé, consiste à planifier,
organiser, diriger et contrôler les activités de soins et services
offerts aux usagers.
Le but est que ces prestations soient de meilleure
qualité possible, compte tenu de l'avancement des connaissances
scientifiques et professionnelles et des ressources humaines,
matérielles et financières disponibles. Ce positionnement est
déterminant pour encourager les équipes. Mais, il est fort de
constater qu'il y a une différence entre le travail prescrit et le
travail réel.
L'objectif de cette étude est de donner une description
la plus complète du rôle de l'infirmier-chef dans
l'amélioration continue de la qualité des prestations offertes
aux clients.
Dans cette optique, la présente étude se propose
à mettre en lumière dans sa phase conceptuelle, une vue
d'ensemble de la problématique, en rappelant notamment le cadre
réglementaire et institutionnel en place, relatif à l'exercice de
la fonction d'infirmier-chef, ainsi que la définition des
différents concepts du sujet. Dans cette même partie seront
présentées également, la recension des écrits
relative à l'objet de la recherche, le cadre conceptuel immergeant de
cette recension des écrits ainsi que la définition des concepts
à l'étude.
Dans sa deuxième partie, dite phase
méthodologique, seront abordés le milieu de l'étude, les
méthodes et instruments de collecte des données ainsi que la
définition de la population à l'étude et de
l'échantillon.
Dans sa dernière phase, dite phase empirique, seront
analysés et discutés les résultats issus des
données recueillies par le questionnaire et l'entretien.
L'étude va s'achever par des recommandations, sous
formes de pistes novatrices déclinées à partir des
résultats de l'étude.
PHASE CONCEPTUELLE
« Il est impossible d'être contre la
qualité .Mais il est possible d'être contre le
changement»
p. 38 Détrie (2003)
CHAPITRE I : PROBLEME DE RECHERCHE
1. Problématique
Depuis les années 1970, la complexité de la
gestion des établissements de santé ne cesse de croître en
lien avec l'émergence d'impératifs contextuels (social,
économique, politique, démographique,
épidémiologique...etc.) en évolution rapide
(Kérouac, Pépin, Major et Ducharme, 2003). Dès lors, on
assiste à une véritable explosion du concept de la qualité
au niveau mondial dans le système de santé. Ceci est lié
à la pression économique et à l'escalade des coûts
de la santé (Jacquerye, Chagnon, Grenier, Heuse, Holtzer, Hubinon,
Panchaud, Pauchet-Traversat, Paul, 1999).
Ce concept d'actualité, préoccupe un grand
nombre de professionnels et par conséquent, amène à une
réflexion sur les significations des concepts suivants :
contrôle qualité, assurance de la qualité (AQ),
amélioration continue de la qualité (ACQ), management de la
qualité, gestion de la qualité etc (Lozeau, 1996). Le terme
qualité est multiforme et multidimensionnel et porte une
résonnance particulière pour chaque auteur. C'est la raison pour
laquelle il est difficile de le définir de façon claire et
précise (Brunelle, 1993 ; Leplâtre et Collard, 1998 ;
Détrie, 2003 ; Hubinon, 2004 ; la norme ISO1(*) 9000, ISO 8402). Par
conséquent, il est tenu à quiconque de préciser clairement
ce qu'il entend par là. En pratique soignante, la démarche
qualité permet de clarifier les rôles et les
responsabilités des différents acteurs (Leplâtre et
Collard, 1998). Comme démarche, l'ACQ de soins et services
représente un intérêt permanent à la fois dans la
prise en compte de la satisfaction des besoins des patients et dans l'apport
des solutions à des dysfonctionnements survenant dans les institutions
de soins/services (Hubinon, 2004). Elle devra être plus que jamais une
préoccupation constante, non seulement des gestionnaires, mais de
l'ensemble des intervenants (Association des Hôpitaux du Québec,
1995).
Alors que la mise en place de la démarche
qualité présente plus d'avantages que d'inconvénients
(Leplâtre et Collard, 1998), l'absence de la qualité menace toute
l'entité, dans la mesure où elle génère des
coûts de moins en moins supportables par l'établissement qui
risquent de perdre un client (Sébilo et Vertighem, 1998 ; Grenier,
2002 ; Guénot, 2005).
Ainsi, les professionnels de santé sont appelés
à améliorer sans cesse leurs services de soins par la formation,
l'organisation et l'évaluation des pratiques (Grenier, 2002).
Dans cette même perspective : « la clef
pour comprendre l'assurance de la qualité aujourd'hui, est de
considérer les soins donnés par les infirmières non pas
comme une série de tâches, mais comme une collection de
résultats » (Katz et Green, 1992, cité par Jacquerye et
coll., 1999, p.5). C'est ainsi que l'évolution des approches relatives
à la qualité des soins, a conduit la profession infirmière
à manifester sa détermination à s'inspirer de multiples
programmes qualités (Jacquerye et coll., 1999). Par ailleurs, l'adoption
d'une DQ permet d'organiser en continu la valorisation des hommes, de la
fonction et de réagir à des dysfonctionnements en analysant leurs
causes (Meignant, 1994 ; Charvet-Portat S., Jarlier A., Préaubert
N., 1998).
Au Maroc, la qualité des services est un souci constant
du Ministère de la Santé (MS) et de l'Agence des Etats-Unis pour
le Développement International (USAID). Des efforts considérables
ont été déployés dans le cadre des
différents programmes pour traiter des questions de qualité. A
cet égard, des normes et des standards ont été
définis et adoptés dans différents secteurs, notamment,
les activités de planification familiale et de maternité sans
risques, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant
(PCIME) et l'approche syndromique des infections sexuellement transmissibles.
De même, des manuels de procédures ont été mis au
point pour les activités infirmières et les laboratoires. En
1992, le MS et l'USAID ont démarré un projet « Gestion
intégrale de la qualité » dans cinq provinces et, en 1999,
le projet était étendu à sept provinces et 53 points de
services. Pendant cette période, un nombre important de professionnels
de santé a reçu une formation portant sur l'AQ (USAID, 2003).
Aussi, dans une démarche de continuité, le MS a renforcé
le processus d'amélioration de la qualité de soins et des
services par la mise en place d'un programme national d'assurance
qualité (PNAQ) qui constitue le cadre de référence
à toute intervention. A travers ce programme, le département de
la santé a pu avoir une meilleure adhésion des professionnels et
des services de santé aux normes de qualité, tout en mettant
à leur disposition les méthodes et les techniques
d'amélioration de la qualité pour une application correcte (PNAQ,
1999).
De son côté, le Centre Hospitalier Ibn Sina
(CHIS) a mis en place un programme de management de la qualité (PMQ). Le
cadre conceptuel de la DQ adopté est l'ACQ selon le processus Plan, Do,
Check, Action (PDCA), appelé aussi roue de Deming. Le choix de ce
modèle réside sur le fait que la qualité s'obtient
toujours par une amélioration continue des processus, dans une
démarche itérative réalisée étape par
étape (ANAES2(*),
2002). La mise en application des principes d'ACQ, impose la maîtrise
d'outils d'analyse et de résolution des problèmes et favorise
l'implication de l'ensemble des membres d'équipe dans une
démarche participative.
Ce programme officialisé par une circulaire
directoriale3(*) est devenue
une obligation institutionnelle pour tous les établissements
hospitaliers relevant du CHIS depuis le premier trimestre 2007. Les organes
opérationnels et de gestion de la qualité ont été
mis en place et des référents qualité ont
été désignés dans chacun des établissements
hospitaliers. Dans une première étape, des sessions de formation
et de sensibilisation dans le domaine de la qualité ont touché un
ensemble de personnel dont les infirmiers. Dans la seconde, 24 services
hospitaliers du CHIS, considérés comme sites pilotes, ont
implanté des cercles qualité. Un encadrement a été
assuré à ces cercles, à travers des sessions de
sensibilisation, de formation et d'accompagnement des équipes dans leurs
projets.
Dans ce même projet, six cercles qualité sont
implantés à l'hôpital Ibn Sina de Rabat (HIS), lieu de
cette étude. Aussi, il importe de signaler que l'une des principales
actions inscrites dans le projet d'établissement 2006-2010 (PEH) de cet
hôpital, dans son volet relatif aux soins infirmiers, est
l'implantation de la DQ au niveau des services de l'établissement.
Dans le domaine des soins, la visée de l'ACQ permet
à l'infirmier-chef d'être un manager, capable de mobiliser son
équipe pour identifier les difficultés particulières
à une situation de soin, repérer les potentiels et rédiger
un plan d'action (Dusausoy, 2001 ; Bellemare, 2003). D'ailleurs,
véritable moteur de changement, l'infirmier chef se positionne comme
chef de projet pour planifier les actions, évaluer les moyens
et être à la fois dynamique et attentif à la qualité
(Jacquerye et coll., 1999, Vossart, 2000 p 41-42). Selon Petitat (1989) et
Kérouac, Duquette et Sandhu, (1990) cités par Hubinon (2004),
l'infirmier-chef a la responsabilité de planifier, de coordonner et de
contrôler l'ensemble des activités distribuées à son
personnel. Dès lors, le chef de l'unité doit être
particulièrement actif dans l'implantation de la DQ (Leplâtre et
Collard, 1998 ; Jacquerye et coll., 1999).
Aussi, le texte réglementaire et
institutionnel4(*)
définissant le rôle de l'infirmier-chef de l'unité de soins
au niveau du CHIS, stipule dans son article 7 qu'il doit « assurer la
continuité et le contrôle de la qualité des soins
dispensés aux patients et assister le personnel infirmier dans
l'administration des soins ». Il en découle donc, que
l'infirmier-chef, étant responsable dans la gestion et le management de
l'unité de soins (US), est le garant de la qualité des
soins dispensés aux patients. Il appartient donc à l'infirmier
chef d'employer ses compétences pour satisfaire les besoins du client en
termes des principes généraux de la qualité (Grasse et
Guay, 1994).
Cependant un certain nombre d'obstacles peuvent être
à l'origine d'une mauvaise gestion de l'unité de soins et par
là à l'échec de la DQ. Dusausoy (2001) rapporte que les
cadres de proximité, considérés comme acteurs
incontournables au niveau de l'US, vivent des difficultés de
positionnement par rapport à leur nouveau rôle, exigeant de
réelles compétences de gestionnaire capable de rendre les membres
de son équipe acteurs de progrès et de qualité. Les
problèmes rencontrés par des cadres de proximité,
notamment les infirmiers chefs, sont souvent le reflet d'un problème
collectif de la hiérarchie infirmière qui ne leur accorde pas un
encadrement suffisant (Cipiciani, 2005). De son côté,
Guénot (2005), estime que la qualité des soins ne peut être
envisagée si les gestionnaires des US ne jouent pas leur rôle dans
la dissémination de la culture qualité ou si la coordination de
la qualité est défaillante. A cela, s'ajoute le manque de
concertation au sein de l'unité, l'insuffisance d'approche
méthodologique de l'encadrement dans le domaine de la qualité,
l'existence d'un travail cloisonné et la méconnaissance des
textes réglementant la fonction de l'infirmier-chef (Jacquerye et coll.,
1999). Ce portrait peu encourageant met en évidence d'importants
dysfonctionnements de la gestion de l'US qui s'expliquent par une grande
difficulté à résoudre les problèmes affectant la
qualité des soins et la satisfaction des patients (Charvet-Portat,
Jarlier et Préaubert, 1998). Dans l'ensemble, ces dysfonctionnements se
traduisent par la force des habitudes, les difficultés de positionnement
dans l'institution, la résistance au changement, l'aspect participatif
de la démarche qualité qui n'est pas mis en avant, avec comme
conséquences, l'effondrement de cette dernière et la
difficulté d'adaptation aux changements et d'intégration de la
démarche d'ACQ (Lozeau, 1996 ; Dusausoy, 2001 ; Grenier,
2002 ; Détrie, 2003 ; Anchisi, Berra et Pott, 2004). Ce
décalage en DQ qui aurait, à travers une dynamique
managériale, l'avantage de développer une culture qualité
chez l'équipe soignante, risquerait de créer chez ces derniers la
non adhésion, le rejet et l'abandon (Jacquerye et coll., 1999, Lozeau,
1996).
C'est dans cette perspective que la présente
étude vise à identifier le rôle de l'infirmier-chef de
l'US dans la démarche de l'ACQ. Aucune étude similaire, n'a
fait jusqu' ici l'objet de recherches particulières dans le contexte
marocain. Il s'agira précisément d'explorer et de décrire
la manière dont les infirmiers-chefs des US de l'HIS concernés
sont impliqués à la démarche d'ACQ, ainsi que le
rôle de l'infirmier-chef de l'US dans cette démarche.
2. But de l'étude
Le but de cette étude est d'explorer et de
décrire le rôle de l'infirmier-chef de l'unité de soins
dans la démarche d'amélioration continue de la qualité
à l'hôpital Ibn Sina de Rabat.
3. Question de recherche
Quel est le rôle de l'infirmier-chef de l'unité
de soins dans la démarche de l'amélioration continue de la
qualité?
CHAPITRE II : RECENSION DES ECRITS
La recension des écrits sert à faire
l'inventaire et à documenter la pertinence de l'ensemble des
publications se rapportant à la problématique traitée
(Fortin, 1996). Cette recherche documentaire a permis d'élargir et
d'approfondir les bases conceptuelles et d'en établir des liens entre
cette étude et les travaux de recherche effectués par d'autres
chercheurs pour enfin saisir toute la portée des concepts en jeu. En
d'autres termes, elle a permis de réaliser la synthèse de chaque
concept en examinant ses fondements historiques, conceptuels, théoriques
et empiriques.
I- La qualité
Un survol de la littérature sur le concept
qualité permet de constater tout d'abord que la qualité n'est pas
une notion nouvelle et les écrits en fournissent plusieurs
définitions. Enracinée dans la tradition de l'entreprise, la
qualité a commencé au Japon et aux Etats-Unis. Les
théoriciens les plus célèbres sont W. Edwards Deming et
Joseph M. Juran (Schultz, 1997). La notion de la qualité est difficile
à définir de façon claire et précise. Comme c'est
le cas du mot santé, le mot qualité, que tout le monde utilise,
est perçu différemment par chaque personne. Etant une affaire
collective, le concept qualité est multiforme et multidimensionnel et
est aujourd'hui une préoccupation majeure des hôpitaux (Jacquerye
et coll., 1999 ; Abbad, 2001, Douguet, Grenier, 2002 ; Munoz et
Leboul, 2005).
D'une manière générale, dans le nouveau
petit le Robert (1993), le terme qualité, datant du XIIème
siècle, renvoie au latin « Qualitas », de
« qualis » qui signifie la manière d'être,
plus ou moins caractéristique. Se référant à la
définition normalisée au niveau international et contenue dans la
norme ISO 8402, le nouveau dictionnaire de la qualité de Goudron et
Fournier (1997), définit la qualité en tant que
« caractéristiques d'une entité qui lui
confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés et
implicites» p.126. Cette même définition est retenue par
Sébilo et Vertighem (1997) p.5, dans la mesure où ils ne veulent
pas soulever des controverses et parler le même langage.
De sa part Brunelle (1993), considère la
qualité comme « un jugement porté sur l'écart
qui sépare ce qui est réalisable et ce qui peut et doit
être réalisé de ce qui est effectivement
réalisé » (p. 10). D'après Crosby, cité
par Leplâtre et Collard (1998), la qualité n'est pas une valeur en
elle-même, mais un processus qui n'a pas de fin. C'est ainsi qu'on parle
de roue, de boucle ou de spirale de qualité, qu'il exprime joliment par
la formule « la qualité totale n'est pas une destination mais
un voyage » (p. 43). Juran (1951) cité par Détrie
(2003) a démontré que les profits peuvent
être accrus par la réduction des coûts de la non
qualité, en se basant sur trois procédés: planification,
contrôle et amélioration. Pour Crosby (1979), cité la
qualité est « la conformité aux
spécifications ». En étudiant les coûts de la non
qualité, l'auteur décrit ici la notion de zéro
défaut, car les coûts de la non qualité sont plus
élevés que celles des améliorations de la qualité.
Enfin, pour Ishikawa (1984), cité par Détrie (2003), la
qualité est « l'aptitude à satisfaire le
client » p.20. Pareillement, l'auteur rapporte aussi la
définition de la qualité selon la norme ISO 9000 comme une
« aptitude d'un ensemble de caractéristiques
intrinsèques à satisfaire des exigences »
(Détrie, 2003) p. 21.
Dans le domaine des soins de santé, le concept
qualité apparait complexe et il n'y a pas de réel consensus sur
la définition même de la qualité (Haddad, Roberge,
Pineault, 1997 ; Reeves, Bednar, 1994 rapporté par François
et Rhéaume, 2001). En 1987, l'OMS définit la qualité dans
les établissements de santé comme « une
démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient
l'assortiment d'actes diagnostiques et thérapeutiques qui leur assurera
le meilleur résultat en terme de santé, conformément
à l'état actuel de la science médicale, au meilleur
coût pour un même résultat, au moindre risque
iatrogène, et pour sa grande satisfaction, en termes de
procédures, de résultats et de contacts humains à
l'intérieur du système de soins » (Vossart, 2000,
p.11). Cette définition fait allusion à la conformité aux
normes et aux indicateurs nécessaires à l'évaluation de la
qualité. Ce qui rejoint Roemer et Montoya Aguillar (OMS, 1988), qui
définissent quant à eux la qualité des soins de
santé comme étant «l'exécution correcte (conforme aux
normes) d'interventions que l'on sait sûre et qui sont abordables pour la
société en question et qui ont aussi le pouvoir d'avoir un impact
sur la mortalité, la morbidité, l'invalidité et la
malnutrition en fonction des besoins du client » (MSP5(*) du Niger, 1998). Une autre
définition de la qualité, spécifique aux soins infirmiers,
est rapportée par Jacquerye (1983) citée par Hubinon (2004),
selon laquelle la qualité des soins infirmiers est « la
conformité à des normes élaborées et reconnues par
la profession infirmière » p.53.
A travers les définitions précitées, le
concept qualité est présenté dans sa signification
générale, ensuite dans le domaine de la santé et enfin par
rapport aux soins infirmiers. Aussi, l'analyse des définitions des
différents auteurs montre que la qualité a été
abordée à différents angles : la qualité en
tant que résultat par rapport à la satisfaction des prestataires
et par rapport à des normes, la qualité en tant que processus
continu d'amélioration et la qualité dans sa dimension
économique par rapport au coût de la non qualité. Par
ailleurs, il est à retenir que la qualité est une notion
remarquablement subjective. Les méthodes pour obtenir cette
qualité ont toutefois évolué dans le temps, et la
compréhension de cette historique est indispensable pour bien saisir les
mouvements et les courants qui agitent le monde de la qualité
aujourd'hui. Le concept qualité est souvent associé à
d'autres termes, en faisant ainsi un ensemble de construits, qu'il convient
d'en préciser la signification et les saisir.
II- La démarche qualité
Selon le nouveau dictionnaire de la qualité de Goudron
et Fournier (1997) la démarche qualité (DQ) est la
« mise en place de moyens et de leur organisation en termes de
prévision, de contrôle afin d'atteindre les objectifs
qualité » p.58. L'ANAES (2002), quant à elle, indique
que « la démarche qualité est une façon d'agir
en qualité » (p.70). Pour la norme ISO 8402, citée par
Vossart (2000), la DQ est « l'ensemble des actions que mène
une entreprise pour se développer par la satisfaction de ses
clients »p.9. Cette même conception de la qualité est
rapporté par Guénot (2005), qui la définit en
référence à la définition de l'AFNOR6(*) comme « l'ensemble des
méthodes, des techniques et des actions managériales que
mène l'établissement de santé pour gérer la
qualité de ses prestations dans le but de satisfaire ses clients,
d'assurer sa pérennité et de se développer »
p.9. Cette définition fait allusion à une démarche de
changement qui s'appuie sur une démarche de management ; cela
suppose une mobilisation de l'ensemble du personnel et la mise en oeuvre
d'actions pertinentes d'améliorations (ANAES, 2002 et DGAS7(*), 2004).
La « démarche qualité » qui
est une façon d'agir en qualité, apparait donc comme étant
une démarche organisée, correspond à un processus d'ACQ
des prestations fournies, afin de conforter ses points forts et
réduire progressivement ses points faibles. Elle est une progression
permanente, volontariste et collective, supposant entre autres une grande
motivation des hommes (Bonnard, 2001 ; ANAES, 2002). Elle apparait comme
une opportunité pour les établissements de santé en
permettant en équipe, l'utilisation appropriée de méthodes
et d'outils de la qualité. Cela implique une démarche active,
mouvante et dynamique (Charvet-Portat, Jarlier, Préaubert, 1998 ;
Vossart, 2005).
Dans la littérature, plusieurs approches possibles
sont identifiées dans la DQ, dont on peut citer :
L'approche client, axée sur la compréhension,
la satisfaction, l'écoute et l'attention aux clients ; la
mesure ;
L'approche systémique (intrants, processus,
extrants) ;
L'approche évaluative, proposée par Donabedian
en 1966 (structure, processus, résultats);
L'approche par la performance, axée sur
l'efficacité, l'efficience (ANAES, 2002 ; Dore, 2005).
D'autres lesquels ont ajouté d'autres approches comme
l'accréditation, la normalisation et la certification,
l'amélioration continue, la démarche participative, le
leadership, l'approche managériale axée sur l'implication. Quoi
qu'il en soit, malgré la diversité des définitions, la
mise en oeuvre de la DQ permettra non seulement d'optimiser le fonctionnement
et l'organisation des structures, mais aussi de réduire les
dysfonctionnements et clarifier les procédures tout en faisant
participer tout le personnel (Vossart, 2000). Toutefois, il reste des
impondérables qui apparaissent fréquemment dans la mise en oeuvre
des DQ (Détrie, 2003). Entre autres on cite:
· la compétence professionnelle et
organisationnelle,
· le souci du client,
· le management, la maîtrise collective du
processus,
· la culture de la mesure,
· et enfin la mise en place de standards,
d'équipements et de procédures.
Dans le domaine des soins infirmiers, la DQ entreprise au sein
des unités de soins aurait comme effet d'améliorer rapidement le
contenu de la prestation, de diminuer la charge de travail et rendre le
personnel soignant plus disponible. Cependant, des études montrent que
des insuffisances peuvent être découvertes. Celles-ci peuvent
être décrites en terme de manque de concertation au sein des
équipes, l'insuffisance d'approche méthodologique d'encadrement
dans le domaine de la qualité, l'existence d'un travail trop
cloisonné et la méconnaissance des textes réglementaires
(Jacquerye et coll., 1999).
Au regard de la multiplicité des classifications des DQ
et vu la complexité des concepts, cette présente étude a
jugé utile d'adopter l'analyse des termes suivants: le contrôle
qualité, l'assurance qualité, l'amélioration continue de
la qualité, la gestion de la qualité et le management de la
qualité.
1. Le contrôle qualité (CQ)
Le contrôle de la qualité consiste à mettre en
oeuvre un ensemble d'activités telles que «mesurer, examiner,
essayer ou passer au calibre un ou plusieurs caractéristiques d'une
entité et comparer les résultats aux exigences
spécifiées en vue de déterminer si la conformité
est obtenue pour chacune de ces caractéristiques »
(Guénot, 2005 p.10). C'est un ensemble d'activités, permettant de
comparer les résultats obtenus aux objectifs visés avec des
exigences spécifiées. En d'autres termes, c'est la recherche de
la conformité par rapport aux caractéristiques
déterminées au préalable. Cette démarche est
parfois plus connue sous le nom de détection de la non-qualité.
Le CQ est donc un des outils utilisés par l'assurance qualité
pour vérifier si l'organisation est à même de
répondre aux exigences de ses clients (Smans et Ver Elst, 1997).
2. Assurance qualité (AQ). La
notion de l'AQ est l'une des composantes de la DQ. C'est un
« Ensemble d'actions préalables, systématiques et
nécessaires permettant de donner la confiance appropriée en un
produit censé satisfaire aux exigences de qualité (TCHA8(*), 2002). Dans le système
de santé, François et Rhéaume (2001) rapportent que l'AQ
est une approche normative qui vise la conformité des structures, des
processus et des résultats à des normes spécifiées
(Donabedian, 1998 ; Koeck, 1998). De plus, l'AQ est centrée sur la
maîtrise des processus et donne une importance primordiale aux
activités de formalisation, à la documentation de la
qualité et à la traçabilité (François,
Labarère, Bontemps, Weil, Calop, 1997 cités par François
et Rhéaume, 2001 p.19). Du côté des soins infirmiers,
l'assurance de la qualité se définit comme « la
mise en oeuvre d'un ensemble approprié de dispositions
préétablies et systématiques destinées à
donner confiance en l'obtention de la qualité requise »
(Hubinon, 2004, p.33.) Du point de vue de la normalisation, l'ISO 8402
définit l'AQ comme « l'ensemble des activités
préétablies et systématiques mises en oeuvre dans le cadre
du système qualité et démontrées en tant que
besoin, pour donner la confiance appropriée en ce qu'une entité
satisfera aux exigences pour la qualité » (Jacquerye et coll.,
1999, p.251 ; Goudron et Fournier, 1997 ; Smans et Ver Elst, 1997).
De nos jours, l'ISO 9000 et l'étude de la DGAS
(2004) rapportent que l'AQ fait partie du management de la
qualité visant à donner confiance, face aux exigences de
qualité.
A la lumière de la recherche bibliographique sur ce
concept, la littérature scientifique apporte de nombreuses
définitions de l'AQ. Celles-ci comprennent deux aspects
consécutifs et complémentaires qui sont l'évaluation de la
qualité des soins d'une part et le maintien et/ou l'amélioration
de la qualité des soins d'autre part (Jacquerye, Thayse et Maas, 1988).
Cette notion consiste à assurer qu'on a ce qu'il faut pour
réaliser la qualité, c'est-à-dire garantir aux clients un
degré d'excellence , appelé aussi la qualité des
soins optimale (Jacquerye et coll., 1999). D'autres auteurs tels que Douguet et
Munoz (2005) rapportent que l'AQ renvoie à la mise en conformité
des pratiques avec des standards préexistants ; c'est-à-dire
la mise en place de documents, des protocoles écrits et des
référentiels. Ainsi, ces éléments permettront de
comprendre que le concept de l'AQ comprend un ensemble de lois, normes,
règles (...) qui constituent les références de base pour
la roue de Deming. En d'autres termes, l'AQ consiste à assurer
qu' « on a ce qu'il faut pour réaliser la
qualité ». De nos jours, le concept de l'AQ fait partie du
management de la qualité qui vise à donner confiance (DGAS,
2004).
La différence existante entre l'AQ et l'ACQ est que
dans l'AQ, c'est obtenir certainement un niveau de qualité
spécifié alors qu'avec le principe d'ACQ, l'objectif de
progrès est rendu permanent avec une vision d'avenir (ANAES, 2002).
Cependant, dans l'étude de Jacquerye et all., (1999), ce concept, a
évolué laissant sa place à celui de l'ACQ. Cette
évolution est décrite par la simple raison que la qualité
n'est pas quelque chose d'acquis, en plus ce qui est excellent aujourd'hui ne
peut pas l'être demain vu l'évolution des connaissances, les
changements socioéconomiques et la prise en compte du contexte des
ressources humaines, matérielles et financières disponibles.
Donc, la démarche d'ACQ a sa place aujourd'hui et tient en compte toutes
les dimensions sociales, économiques ainsi que les changements
organisationnels.
3. Amélioration continue de la
qualité (ACQ). Le concept d'ACQ est l'une des approches de
la démarche qualité. Il a été
développé par Deming et Juran dans les années 1950
(Berwick, 1996 ; Chassin, 1996 cités par François et
Rhéaume, 2001). L'ACQ qui est l'une de méthodes de management
moderne (Orgogozo, 1997) fait partie du management de la qualité
axée sur l'accroissement de la capacité à satisfaire aux
exigences (ANAES, 2000 ; DGAS, 2004 ; Shortell, 2005). C'est la
raison pour laquelle elle est considérée comme l'une des
méthodes de management moderne (Orgogozo, 1997). Pour saisir le sens de
ce concept, plusieurs auteurs ont énoncé la définition de
cette démarche. Dans le domaine des soins infirmiers, Jacquerye et
Thaysse (1997) cités par Hubinon (2004) déclarent que :
« l'ACQ comprend un ensemble de philosophies et de méthodes
adaptés par l'institution pour assurer une amélioration continue
de l'ensemble de ses activités » p.57. Morin (2000)
cité par Lefort et Deletoile (2000), prône que
l'amélioration de la qualité, est l'identification et
l'évaluation des changements systématiques pour améliorer
la qualité des structures, des processus et/ou des résultats de
soins sur la base des appréciations des usagers de soins autant que sur
la base des indicateurs de performance professionnelle et systématique
(p.8). De part ces définitions, il ressort que le fait de placer la
personne au coeur des prestations et de s'occuper de l'ACQ a toujours
été une recherche inhérente à la pratique
infirmière depuis la voie tracée par des pionnières comme
Florence Nightingale (Lefort et Deletoile, 2000, p.5). De plus, se basant sur
l'amélioration du ou des processus, l'ACQ a toujours pour raison
d'être, la satisfaction du client et de ses besoins (ANAES, 2002).
Dès lors, la démarche d'ACQ est désormais inscrite dans
tous les progrès stratégiques hospitaliers (Abbad, 2001),
notamment celui de la stratégie du MS marocain et du Centre Hospitalier
Ibn Sina. L'objectif de cette démarche est d'instaurer une
démarche pérenne conduisant à une véritable culture
institutionnelle de la qualité dans l'établissement (Rowland,
1992 cité par Hubinon, 2004 ; Rouressol, 2004). Pour atteindre cet
objectif, il faut qu'il y ait l'adhésion, la mobilisation, la
participation active et la responsabilisation de tous les professionnels de
santé (François et Rhéaume, 2001 ; Rouressol,
2004 ; HAS9(*), 2007).
En général, l'ACQ repose sur (1) l'emphase sur les processus
organisationnels et les systèmes comme causes de défaillances,
(2) l'utilisation de méthodes structurées de résolutions
de problèmes, (3) la mise en place de groupes de travail
multidisciplinaires, (4) la responsabilisation des personnels et (5) la
référence explicite aux clients externes et internes (Shortell,
1995 cité par François et Rhéaume, 2001). De façon
plus simplifiée, Douguet, Munoz et Leboul (2005) affirment que la
méthode de l'ACQ se fonde sur quatre étapes suivantes : (1)
une analyse méthodologique du processus concerné et de son
déroulement, (2) une identification des principaux dysfonctionnements et
de leur origine, (3) la définition des actions d'amélioration,
qui consistent le référentiel qualité et (4)
l'évaluation par la conception d'indicateurs d'un dispositif reposant
sur la réalisation d'audits qualité qui permettent de suivre et
d'améliorer le niveau de qualité souhaité.
En soins infirmiers, Hubinon (2004) indique que l'ACQ des
soins comporte deux étapes à savoir l'identification des causes
et la détermination des moyens et actions à mettre en oeuvre
(mesures correctives pour maintenir la qualité des soins). Au plan
pratique, cette démarche consiste d'abord à repérer les
problèmes (opportunités d'amélioration) qui surviennent au
sein de la structure, puis rédiger un plan d'amélioration
(analyse des causes, élaboration de solutions, mise en oeuvre d'actions
correctives et évaluation) (François et Rhéaume,
2001 ; Bellemare, 2003). En définitive, l'ACQ est une
démarche structurée qui permet à une équipe
soignante, notamment à l'infirmier-chef de l'US et ses collaborateurs de
résoudre collectivement le problème. Grâce à
l'amélioration systématique des processus, la réduction
des dysfonctionnements et l'implication active de tout un chacun dans la
démarche d'amélioration sont des enjeux managériaux pour
l'infirmier-chef de l'US.
L'ACQ qui traduit la recherche de la qualité devrait
entraîner de profonds changements, car elle engage les infirmiers chefs
à « gérer » leurs unités de soins
plutôt qu'à les « administrer ». Ce qui incite
ces professionnels à accorder une importance particulière
à leur rôle de manager (Bonnard, 2001). Le choix
de l'ACQ, puisqu'elle est volontariste et collective sur une longue
durée, engage un établissement ou un service à conforter
ses points forts et réduire progressivement ses points faibles
(DGAS10(*), 2004). Cette
démarche peut être rendue possible lorsqu'il s'agira de
développer la communication horizontale par les relations clients/
personnels et par le partage des problèmes (Détrie, 2003).
Cycle PDCA (Plan, Do, Check, Act)
Inventé par Walter A. Shewhart, le cycle PDCA a
été approfondi et mis en oeuvre au Japon dans les années
50 par W. Edwards Deming qui lui donna le nom de cycle de Shewhart. Ce
procédé reste l'une des pierres angulaires des efforts
d'amélioration de la qualité (Schultz, 1997). De nos jours, ce
cycle est appelé le plus souvent PDCA et connu également sous le
terme amélioration de la qualité, ou encore roue de Deming, du
nom de W. Edwards Deming, statisticien et philosophe américain qui a
développé le concept de maîtrise des processus. Le cycle
PDCA (Plan, Do, Check, Act) est composé de quatre éléments
qui veulent dire Planifier, Faire,
Vérifier, Agir (voir figure n°1).
Ce cycle représenté par Deming sous
forme d'une roue qui tourne avec 4 étapes ou temps, permet de
développer la prévention afin de réduire le besoin de
corrections. Donc à chaque tour de roue correspond un cycle
d'amélioration : 1) P : Plan
(planifier, préparer,) ce que l'on va faire, définir ce que l'on
veut obtenir et comment l'obtenir, ou encore prévoir ; bref en
établir un plan pour définir le processus, le domaine à
améliorer; 2) D : Do (faire,
démarrer, appliquer, exécuter) mettre en oeuvre, réaliser,
ou exécuter le plan (des possibilités d'amélioration,
formulation et amélioration du processus) ; 3)
C : Check (vérifier, mesure)
vérifier les résultats, analyser, contrôler et en tirer les
leçons; 4) A : Act (agir,
réagir, assurer) adopter, améliorer c'est rechercher et analyser
des possibilités de progrès puis les mettre en oeuvre, agir en
fonction des conclusions de l'étape 3 (Chaminad, 2005; Hosotani, 1997;
Schultz, 1997). Il s'agit d'un cycle continu de l'amélioration de la
qualité par étape. Cette méthode permet d'exécuter
un travail de manière efficace et rationnelle et peut être
utilisée à un niveau global, dans une conception de projet ou
conduire une action d'amélioration. De plus, elle permet
d'améliorer les pratiques existantes, augmenter les exigences,
progresser au delà de la simple AQ (Rouressol, 2004).
4-Act 1-Plan
Agir Planifier
3-Check 2-Do
Vérifier Faire
Amélioration Continue
Figure n°1: Le cycle PDCA selon le principe de la
Roue de Deming.
Source : Hosotani, K. (1997) p.56
Cette démarche n'est rendue possible que grâce
aux activités courantes, notamment les réunions, les rapports
mensuels, trimestriels, semestriels et annuels, les communications et la
formation appropriée (IDGPSA11(*), 2005). De ce fait, l'ACQ fait partie des
méthodes du management moderne (Orgogozo, 1997). Ayant
démontré et fait ses preuves d'améliorations de la
qualité dans le fonctionnement des structures de santé
(Rouressol, 2004), la méthode PDCA sera utilisée dans cette
étude, vu qu'elle place le client au coeur de la démarche.
Améliorer Planifier
Vérifier Faire
Figure 2: La roue de Deming et la cale de
l'assurance qualité
Assurance de la qualité
Source : Détrie (2003) p.300
La roue de Deming tourne en gravitant une pente. L'AQ est une
cale qui garantie et empêche le niveau de la qualité de
redescendre plus bas (Détrie, 2003). Pour gravir la pente, il faut sans
cesse encourager la détermination, poursuivre le cycle et ne pas
s'arrêter après l'étape de réalisation. C'est la
raison pour laquelle ce procédé est un Cycle continu de
l'amélioration de la qualité par étape, et qu'un nouveau
cycle PDCA fera suite au précédent pour suivre
l'amélioration du processus ou s'intéresser à un autre
processus.
4. La gestion de la qualité (GQ).
D'après le nouveau dictionnaire de la qualité de Goudron
et Fournier (1997), la GQ est un « aspect de la fonction
générale de gestion qui détermine la politique
qualité et la met en oeuvre » p.84. Elle comporte la
planification stratégique, l'allocation des ressources et d'autres
activités opérationnelles et d'évaluation relatives
à la qualité. Selon Grenier (2002), la GQ n'a de sens que dans
une perspective où elle sert de tremplin pour, d'une part, identifier la
qualité existante et, d'autre part, toujours chercher à
améliorer. De plus, le même auteur prône que la mission du
gestionnaire de la qualité des soins-services est l'ACQ. Ainsi, il
insiste sur le fait que pour être gestionnaire des soins-services il
faudra planifier, organiser, diriger et contrôler les activités de
soins aux usagers et celles afférentes aux soins et services. Cette
idée est également partagée par Jacquerye (1999) qui
rapporte que la GQ met en avant la notion d'ACQ des soins. Dans le même
ordre d'idée, Anchisi, Berra et Pott (2004) ont souligné que les
cadres infirmiers participent activement à la GQ et sont
également responsables du maintien d'un bon niveau de soins. Ils sont
des gestionnaires d'équipe, des planificateurs. Principalement, ces
auteurs ont exploré le lien entre la GQ et les soins infirmiers afin de
répondre à la problématique de l'organisation de travail
et de la reconnaissance professionnelle. Ils ont retenu l'importance
accordée à la GQ pour l'amélioration de l'organisation du
travail. Selon ces auteurs, la GQ a mobilisée l'énergie des
cadres infirmiers et leurs collaborateurs. De nos jours, ce concept a
évolué, laissant sa place au management de la qualité
(Smans et Ver Elst, 1997).
5. Le management de la qualité
(MQ). Le MQ fait partie de la DQ. Pour Détrie (2003),
le MQ est un « ensemble de méthodes et des pratiques visant
à mobiliser tous les acteurs de l'entreprise pour la satisfaction
durable des besoins et attentes des clients au meilleur coût »
(p. 22). Aussi, en se référant à la Norme ISO 9000 dans sa
version 2000, il définit le management de la qualité comme un
ensemble d'activités coordonnées permettant l'orientation et le
contrôle d'un organisme dans le domaine de la qualité. Cet auteur
énumère les principes de MQ, qui sont l'orientation client, le
leadership, l'implication du personnel, l'approche processus pour l'atteinte de
résultats escomptés, le management par approche système,
l'amélioration continue, l'approche factuelle pour la prise de
décision et les relations mutuellement bénéfiques avec les
fournisseurs. Il s'agit d'un ensemble des techniques de direction,
d'organisation et de gestion d'une entreprise, tournées vers une
amélioration constante de la qualité (TCHA, 2002). Selon le
nouveau dictionnaire de la qualité de Goudron et Fournier (1997), le MQ
est un « ensemble des activités de la fonction
générale de management qui détermine la politique
qualité, les objectifs et les responsabilités, et les mettent en
oeuvre par des moyens tels que la planification de la qualité, la
maîtrise de la qualité, l'AQ et l'amélioration de la
qualité dans le cadre du système qualité (selon la norme
ISO 8402) ». Cette définition est aussi rapportée par
d'autres auteurs (Sibélo et Vertighem, 1998 p.6 ;
Jacquerye et coll., 1999 p.251). De plus, en pratique, le MQ requiert
l'engagement et la participation de l'ensemble du personnel pour atteindre le
niveau de qualité souhaité, c'est dans ce sens que la mise en
oeuvre du MQ est l'affaire de tous et que chaque responsabilité doit
être définie à tous les niveaux de la hiérarchie
(Jacquerye et coll., 1999).
En définitive, le MQ qui est lié au concept ACQ,
repose sur l'amélioration constante de la qualité, correspondant
ainsi, à un mode de gestion de l'US. Ce concept favorise une meilleure
implication de chacun et permet une cohérence de l'organisation des
activités, entre autre, prévoir ce qui doit être fait,
vérifier ce qui était prévue et apporter des
améliorations (ANAES, 2002 ; Jacquerye, 1999). C'est la raison pour
laquelle Détrie (2003) souligne que la qualité doit être
managée.
En explorant la littérature et conformément
à la Circulaire du CHIS préalablement citée, le MQ est
devenu aujourd'hui une préoccupation centrale. Ainsi le CHIS, s'est
inscrit dans une démarche d'ACQ, par l'implication des différents
acteurs de soins et services et en plaçant le client au centre de sa
préoccupation.
Cette étude est axée sur l'ACQ comme
élément de la DQ et incluse dans le MQ. En effet, dans le cadre
de l'ACQ, l'infirmier-chef doit développer des méthodes et des
outils, pour mener des actions correctives et aussi préventives pour
satisfaire les besoins des patients et répondre à leurs
exigences. A cet égard, le maintien et l'ACQ constituera l'objectif
principal de l'infirmier-chef de l'US, car il est désigné comme
acteur clés dans les organisations hospitalières et doit
posséder de réelles compétences de manager et de
leadership pour rendre ses collaborateurs, acteurs de progrès et de
qualité (Dusausoy, 2001).
III- Le cadre de référence
L'adhésion collective d'une équipe soignante
engagée dans une DQ à l'aide la méthode PDCA, permettra,
d'une part la mise en évidence d'un certain nombre de
« dysfonctionnements et des variations » ou du moins de
problèmes sur le plan de l'activité réalisée, et
d'autre part, proposer des pistes d'amélioration. L'infirmier-chef, en
sa qualité de responsable de l'US a un rôle important à
jouer pour la réussite de tout projet visant l'amélioration de la
qualité. Inspiré de la roue de Deming, le modèle
conceptuel ci-dessous précise les différents rôles qui lui
sont dévolus. Dans ce même cadre de référence, le
client est placé au centre de préoccupation de l'infirmier-chef
et de l'équipe soignante. Ces derniers s'engagent de manière
collective à mettre en place les stratégies d'ACQ pour
répondre aux besoins réels du client, qui peut être un
patient, un usager ou un demandeur de service.
Cadre conceptuel adapté de la roue de
Deming
Amélioration continue
Infirmier-chef de l'unité de soins
(Rôle de manager et de leadership)
Equipe
Cycle
PDCA
Soignante
Client
[Tapez une citation prise dans le document ou la
synthèse d'un passage intéressant. Vous pouvez placer la zone de
texte n'importe où dans le document. Utilisez l'onglet Outils de zone de
texte pour modifier la mise en forme de la zone de texte de la
citation.]
Cale de l'AQ (Normes, règles,
lois)
1. Définition des concepts de l'étude
L'unité de soins (US) constitue un lieu
stratégique au sein de l'établissement puisque « C'est une
entité intégrative de l'activité hospitalière. Elle
est à la fois, le champ clos de la fonction de soins orientés
selon une division de travail coordonné. Elle est l'espace ouvert
à toutes les interfaces professionnelles, fonctionnelles et
administratives de l'organisation globale de l'hôpital » (Ait
Chitt, 2006). Dans ce modèle conceptuel, l'US désigne un service
clinique d'hospitalisation où exercent l'équipe soignante, les
médecins, l'administration du monde hospitalier et l'infirmier-chef. Ce
dernier occupe donc, une place particulière dans l'unité de
soins, dans la mesure où il fait le lien entre les différentes
parties qui la composent. Dans l'US, l'infirmier-chef est responsable de la
gestion des US, de l'organisation des soins et de la coordination de toutes les
activités de l'US (Desnouveaux, 1994). Dans une démarche d'ACQ et
par rapport à notre cadre conceptuel, quatre rôles sont
attribués à l'infirmier-chef.
2. Rôle de l'infirmier-chef et démarche
qualité
2.1 Rôle de manager et de leader :
En se référant au règlement
intérieur des hôpitaux12(*), dans son article 22, les attributions de
l'infirmier-chef de l'US ont été bien spécifiées.
Il stipule que :
« Les infirmiers-chefs des unités de soins ou
de service sont chargés de planifier et de superviser le travail des
infirmiers, des techniciens, du personnel de soutien et de tout autre personnel
au sein des unités de soins. Ils évaluent les besoins des
patients et s'assurent que les soins ou les prestations requises sont
dispensées convenablement. En outre, ils planifient et gèrent les
ressources humaines, matérielles et financières des unités
de soins. Par ailleurs, ils veillent sur la qualité des
soins infirmiers et sur le respect des procédures
administratives ainsi que sur le respect des règles d'éthique, de
déontologie et de l'application des règles
professionnelles » (Ministère de la Santé, 2004) p.20.
Quatre grands rôles attribués à l'infirmier-chef se
dégagent de ce règlement : (1) La planification et la
supervision des activités des ressources humaines mises sous sa
responsabilité, (2) la gestion rationnelle des ressources humaines,
matérielles et financières de l'unité, (3)
l'évaluation des besoins des patients en garantissant la qualité
et la sécurité des soins offerts aux patients et (4) le
respect des procédures administratives en place, des règles
d'éthique et de déontologie et l'application des règles
professionnelles. Un système d'information et de communication doit
être mis en place pour accompagner ces différents rôles.
Les théories de Mintzberg (2004) affirment que les
managers planifient, organisent, coordonnent et contrôlent, et surtout il
précise qu'un manager doit savoir motiver et encourager le personnel
d'une certaine manière et que son influence est la plus évidente
dans son rôle de leader. Dans la pratique, l'infirmer-chef doit sans
cesse exercer son rôle de manager pour maintenir la qualité ;
ceci veut dire motiver son équipe vers la satisfaction durable de ses
clients (Détrie, 2003). De ce fait, il est nécessaire qu'il mette
l'accent sur l'amélioration de la qualité afin de s'assurer que
la pratique est conforme aux procédures et à l'organisation mise
en place (Jacquerye et coll., 1999). Il faut aussi préciser que manager
ne veut pas dire manager la qualité, mais plutôt à l'aide
de l'option PDCA choisie, manager les ressources en vue de permettre
l'aboutissement de la démarche d'ACQ. Par conséquent,
l'infirmier-chef n'est d'autre qu'un manager de l'équipe qui organise,
anime, motive, communique, délègue (faire-faire), gère,
analyse, décide et prévoie. Logiquement, une démarche
fondée sur la collaboration contribue à la qualité des
soins axés sur le client (Duran, 2001). Certes, difficile, mais
passionnant d'être un manager d'une équipe. L'important est que
l'infirmier-chef puise ses éléments d'ailleurs, qu'il adapte en
fonction des circonstances, et signe tant la singularité et son
comportement d'être humain que ses compétences managériales
(Hesbeen, 2002). Il doit jouer le rôle de leader plutôt que celui
du chef.
Selon Migani (1993), le leadership est une manière
d'exercer le pouvoir, en mobilisant et améliorant les énergies du
personnel engagé dans un projet. C'est un rôle interpersonnel du
manager (Mintzberg, 2004) et qui signifie « faire en sorte que les
autres soient en mesure de relever des défis et de parvenir à des
résultats dans des situations complexes » (MSH13(*), 2006, p.173). Etant
responsable d'une équipe dans une unité de soins,
l'infirmier-chef est appelé à déployer son leadership qui
lui permettra de développer le potentiel de ses collaborateurs à
surmonter les forces de changements et avoir de nouvelles perspectives (AIIC,
2002 ; Blanchard et Miller, 2008). Dans la pratique, certaines lacunes
peuvent survenir, notamment dans le développement de leadership
infirmier au niveau des ses compétences et dans la gestion des US. Pour
cela, les compétences d'un leader peuvent être défini de la
manière suivante : travail collaboratif (en équipe), motiver
les équipes à s'engager, mener le changement, communiquer
efficacement (MSH, 2006).
Considéré comme un élément
essentiel des fonctions de management et dans la démarche
d'amélioration de la qualité, le leadership est cité comme
étant un apport réel de nouveaux savoirs-être (Migani,
1993 ; AIIC, 2002). Cette notion est reconnue comme une des
activités dans l'organisation de la pratique infirmière et est
appelée à un processus d'évaluation et
l'amélioration de la qualité (Gruson, 2002 ; Hubinon, 2004).
De plus, la mise en place d'une démarche d'ACQ est un moyen
privilégié pour faire prendre conscience à chacun de son
existence au sein de l'équipe qui constitue l'unité de soin
(Sébilo et Vertighem, 1998). C'est la raison pour laquelle
l'infirmier-chef doit avoir un style de leadership, puisqu'il est le moteur de
son équipe, pour garantir et assurer des soins de qualité aux
clients (AIIC14(*),
2003 ; Duran, 2001). Aujourd'hui et plus que jamais, le leadership
s'avère nécessaire pour les organisations de santé,
puisqu'il fournit des approches pratiques aux responsables des US aux
défis qu'ils rencontrent notamment, l'amélioration de la
qualité et l'efficacité des soins aux patients (Jeans et Rowat,
2004 ; MSH, 2006). Ces mêmes rôles sont aussi définis
dans l'ACQ, où l'infirmier-chef de l'US est appelé à jouer
un rôle de chef de file dynamique et actif, de guide, de collaborateur et
de défenseur des soins de qualité. De même, il contribue
à la formation permanente de son équipe et la motive pour assurer
des soins de qualité.
Le management et le leadership sont des concepts distincts qui
partagent une large interface, car ils s'arriment tous les deux au travail en
compagnie d'autres personnes en vue d'atteindre certains objectifs (Blais et
Sinclair-Desagné, 2002). Pour devenir un manager-leader, les
infirmiers-chefs des US devront progressivement changer leur façon de
penser pour voir en eux comme des personnes qui mobilisent les autres vers un
mode de travail collaboratif pour pouvoir améliorer les choses et
parvenir à des résultats. Ceci demande un perfectionnement
constant et l'engagement des ces cadres à l'action participative
partagée par l'ensemble du personnel (Abbad, 2001). En appliquant de
façon régulières les pratiques de leadership et de
management, l'infirmier-chef renforcera la capacité et les
résultats de l'US vers l'ACQ centrée sur le client (Blanchard et
Miller, 2008 ; Jeans et Rowat, 2005 ; MSH, 2006).
2.2 Rôle de l'infirmier-chef envers le
client : la définition de la qualité selon l'ISO
8402 place le client (usager, patient...) avec ses besoins et ses attentes au
centre de la démarche d'ACQ (Jacquerye et coll., 1999). Le client
représenté au centre, est un organisme ou personne qui
reçoit un produit (ISO 9000). Dans ce sens, l'infirmier-chef de l'US est
le garant de la qualité de soins administrés aux patients
(Hubinon, 2004). C'est ainsi que son rôle d'amélioration de la
qualité des soins et de la sécurité des patients est
défini.
2.3 Rôle de l'infirmier-chef dans la
méthode PDCA:
P : définir la façon de réaliser
l'action à améliorer (méthodes et moyens
nécessaires) ;
D : assurer l'encadrement et la formation du personnel et
exécution du plan d'amélioration ;
C : mettre en place des actions d'amélioration et
vérification des résultats par rapport au plan ;
A : assurer le suivi et l'évaluation des actions
d'amélioration (mesures correctives, tableaux de bord).
2.4 Rôle de l'infirmier-chef envers
l'équipe soignante : les écrits fournissent
plusieurs définitions de l'équipe soignante qui décrit le
contexte humain dans lequel la collaboration se développe. Cette
relation de confiance basée sur la communication entre l'infirmier-chef
et l'équipe soignante est nécessaire dans la mesure où
elle diminue les résistances au changement. Dans leur étude,
Anchisi, Berra et Pott (2005) ont mis l'accent sur l'aspect participatif auquel
doivent se pencher les cadres infirmiers dans la collaboration et la
mobilisation des leurs collaborateurs. Ceci suppose que ce professionnel doit
jouer au sein de l'équipe soignante, le rôle de: (1) Motivation
(mobilisation, encouragement, soutien, sens du travail en équipe), (2)
encadrement, d'animation et de formation de l'équipe soignante et (3)
information et communication avec l'équipe soignante (réunions).
Dans ce sens que l'ACQ des soins est un voyage de groupe (Bellemare, 2003),
où tous les professionnels doivent se rassembler (Husser, 2006). C'est
pourquoi la démarche doit être fondée sur la collaboration,
car si l'infirmer-chef de l'US n'y prend pas garde, il peut rapidement
s'écrouler avec son équipe sous le séisme provoqué
par son propre mode de management (Duran, 2001). En parcourant ces
écrits, il a été développé
particulièrement, le management participatif qui a permis de comprendre
que ce dernier permet l'autonomie de l'équipe soignante, sa
responsabilisation, sa motivation et sa cohésion. Du point de vue
international, l'OMS (2006) affirme qu'il n'est pas rare que les membres du
personnel trouvent des solutions simples et efficaces pour améliorer
leurs propres prestations, et il convient de les encourager à partager
et à mettre à exécution leurs idées.
PHASE METHODOLOGIQUE
« La démarche qualité est le seul
moyen de satisfaire simultanément le client, l'organisation
et le personnel » Hamalian et Ségot
(1996)
CHAPITRE III : LES METHODES
1. Devis de recherche et type de
l'étude
Il s'agit dans ce travail d'une étude exploratoire et
descriptive de niveau I, de nature quantitative et qualitative (mixte), qui
vise à décrire le rôle de l'infirmier-chef dans l'ACQ.
2. Population cible et échantillon
2.1 La population cible : La population
visée par l'étude est constituée (a concernée) de
l'ensemble des infirmiers-chefs des US au niveau de l'HIS de Rabat, milieu de
l'étude. Selon les données sur les effectifs des infirmiers-chefs
obtenus auprès de la Division des Soins Infirmiers de la Direction du
CHIS de Rabat, le nombre correspondait à 46 infirmiers-chefs au total.
Le choix des ces participants à l'étude a pour but de recueillir
des informations par rapport à leur rôle dans l'ACQ. Le fait
d'inclure la totalité des infirmiers-chefs est jugé
nécessaire car, tout d'abord, il s'agit d'une petite population (46
infirmiers-chefs) et qui sont facilement accessibles. Sont exclus de cette
étude, les infirmiers exerçant en qualité
d'infirmiers-chefs adjoints des US à l'HIS de Rabat.
2.2 Echantillon :
Pour le questionnaire, il n'ya pas eu d'échantillonnage
puisque le fait de se limiter à un échantillon réduit
risquerait de perdre certaines informations essentielles.
Pour l'entretien par focus-group, six infirmiers-chefs des
services ayant implanté un projet qualité ont constitué
les participants à cet entretien.
3. Présentation du milieu de
l'étude :
Créé en 1954, l'hôpital Ibn Sina de Rabat
est un établissement universitaire, faisant partie des 10 hôpitaux
du CHIS de Rabat. C'est l'un des plus grands hôpitaux du Maroc
avec une superficie de 11 hectares, de niveau
tertiaire, à vocation universitaire et dispose d'une capacité
litière de 1052. Sa renommée lui confère le
caractère d'un centre de référence de soins et de
consultations de rayonnement national. Malgré l'implantation de trois
autres centres universitaires et de plusieurs centres hospitaliers provinciaux
et régionaux au niveau du Royaume. Il dispose par ailleurs de 46
services cliniques et médico-techniques, gérés dans le
domaine de soins infirmiers par les infirmiers-chefs ciblés par notre
étude (voir annexe n°7).
Critères du choix du milieu de l'étude :
L'étude s'est déroulée au niveau de l'HIS de Rabat. Ce
choix du milieu d'étude est motivé par deux raisons : une
bonne connaissance du milieu, son accessibilité grâce à un
coup et un temps de déplacement réduit. En plus c'est un endroit
favorable pour mener à bien la recherche.
4. Instruments de collectes et d'analyse des
données
Pour répondre à la question de recherche, un
questionnaire et un entretien de type semi directif ont été
choisis, comme instruments de collecte de données. Le recueil des
données s'est déroulé du mois de mai à juin 2008.
4.1 Questionnaire (annexe n°3)
Le questionnaire a été conçu de
manière à répondre l'objectif de l'étude. Il
comprend un texte de présentation qui contient les informations
nécessaires aux participants, un formulaire de consentement des
participants (annexes 1 et 2) à l'étude et 29 questions ciblant
les informations nécessaires par rapport à la
problématique et par rapport au cadre de référence. Les
questions comprennent des questions fermées par « oui » ou par
« non », des questions à choix multiples ou selon besoin, des
questions ouvertes. Elles ont été formulées d'un
vocabulaire simple et facile pour en saisir la signification par la population
interrogée. En général, le questionnaire a
été conçu de manière facile à comprendre et
simple à remplir. La durée entre sa distribution auprès
des participants et son recueil a été fixée à une
semaine.
Avant sa distribution auprès infirmiers-chefs (46) de
l'HIS de Rabat, le questionnaire a fait l'objet d'une analyse
détaillée permettant de valider et vérifier sa
fidélité. La version obtenue a été ensuite
testée auprès de 3 infirmiers-chefs dans les autres
hôpitaux relevant du CHIS où sont implantés les cercles de
qualité. Ce pré-test a permis ainsi de clarifier, de
préciser, de changer certains termes, de supprimer, rajouter ou
compléter une ou des questions (Poirier-Coutansais, 1987). Au total 46
questionnaires ont été retournés procurant ainsi un taux
de réponse de 100%. Pour chaque questionnaire, on retrouve : une
description de la population cible, incluant les caractéristiques (sexe,
âge, profil de base, ancienneté, etc.) permettant l'analyse des
données.
4.2 Entretien semi directif:
Il s'agit d'un entretien de Focus-Group avec un
échantillon de 6 responsables des unités de soins où est
implantée la démarche d'amélioration continue de la
qualité, parmi lesquels 5 ont répondu à l'invitation, ce
qui correspond à 83,33% des répondants. L'objectif étant
d'identifier comment se positionnent-ils par rapport à leur rôle
prévu dans la littérature et le cadre conceptuel. Cette collecte
effectuée à l'aide d'un guide de Focus-Group, a fait l'objet
d'une prise de rendez-vous et a duré environ 90 minutes. Dans le cadre
de l'étude qui porte sur le rôle de l'infirmier-chef dans l'ACQ,
cette méthode a permis de faire réagir les professionnels au
thème à explorer à partir d'une trame d'entretien
constitué de 7 questions. Cette façon de faire vise plus la
diversité plutôt que la représentativité. Pour en
faciliter l'écoute et le traitement, il a été
procédé de constituer une équipe de 4 personnes comportant
un animateur ayant une expérience de la dynamique de groupe et 3
rapporteurs chargés de retranscrire l'intégralité de
l'entretien par Focus-Group par tout en garantissant l'anonymat. Cette
deuxième étape de collectes des données après le
questionnaire a permis de mieux comprendre les résultats chiffrés
et d'approfondir une image fidèle de l'opinion.
5. Recherche documentaire :
Plusieurs approches ont été adoptées pour
repérer les documents pertinents pour le sujet de l'étude.
Premièrement une recherche électronique d'articles les
mots-clés (qualité, leadership, management, amélioration
continue, etc.) parus au cours des deux dernières décennies a
été effectués. Deuxièmement des ressources
documentaires de l'Institut de Formation aux Carrières de Santé
de Rabat (IFCSR), l'Institut National d'Administration Sanitaire de Rabat
(INAS), la Division de la Formation du Ministère de la santé de
Rabat et d'autres, ont été mises à contribution. Enfin,
d'autres sources réglementaires et institutionnelles,
considérées pertinentes pour le sujet, ont été
consultées (règlement intérieur des hôpitaux,
décret, notes circulaires, etc.).
6. Considérations éthiques
La démarche de la recherche s'est conformée aux
exigences en matière d'éthique. Tout une autorisation
administrative, portant sur le recueil et l'accès à
l'information, a été accordée par la Direction de l'HIS
de Rabat (annexe n°8). Ensuite, leur consentement à participer
à l'étude a été recherché tout en les
informant sur l'objectif de l'étude et sur leur droit de décider
librement à participer ou non à l'étude et de se retirer
à tout moment même et sans aucun préjudice. De même
ils ont été informés de l'engagement du chercheur à
garantir l'anonymat et la confidentialité des informations recueillies
par le biais du questionnaire et de l'entretien. Enfin, le protocole de
recherche a été reçu et entérinée par le
comité d'éthique et de validation des protocoles de recherche de
l'institut de formation aux carrières de santé de Rabat
(IFCSR).
7. Traitement des données
Pour exploiter les résultats du questionnaire,
toutes les réponses ainsi que les commentaires ont été
saisies sur informatique. Un traitement statistique (descriptif) des
questionnaires ainsi que la création des tableaux et graphiques ont
facilités la lecture et l'interprétation des résultats
obtenus. Cette interprétation, revêt à la fois un
caractère quantitatif et qualitatif. Le recueil des données s'est
étalé sur un mois (Mai 2008). Sur un total de 46(N)
questionnaires distribués aux infirmiers-chefs des US de l'HIS de
Rabat, 46(n) infirmiers-chefs ont répondu favorablement à la
recherche, soit un taux de participation (TP) de 100%. Ce pourcentage
témoigne l'engagement des professionnels et l'intérêt
qu'ils portent à cette question d'actualité.
De son côté, l'analyse des résultats de
l'entretien s'est inspirée de la méthode d'analyse
présentée dans l'ouvrage de Fortin (1996). Après une
lecture des transcriptions des propos émis par les participants, les
données ont organisées afin de faciliter leur analyse, tout en
préservant les mots et expressions utilisées par les participants
pour garantir un maximum de rigueur.
PHASE EMPIRIQUE
« Ne dites jamais nous n'avons pas de
problèmes, les problèmes sont partout, cherchez-les
activement » p. 36 Hosotani (1997)
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS
I. Présentation et analyse des résultats
1. Présentation et analyse des résultats
du questionnaire
1.1 Caractéristiques des
participants
Les participants à notre enquête par
questionnaire sont fortement de sexe masculin (83%) et d'un âge moyen de
50 ans. Leur ancienneté dans la profession (moyenne de 26 ans) et dans
le poste d'infirmiers-chefs d'US (13 ans), laisse penser qu'il s'agit de
professionnels ayant acquis une grande expérience professionnelle au
niveau de l'HIS, aussi bien dans le domaine de soins, que dans celui de la
gestion de leurs structures. Cependant, il faut retenir que seul 24% ont suivi
une formation au niveau de l'école des cadres, ou au
2ème cycle des études paramédicales et par
conséquent, ils possèdent un certain niveau de connaissances dans
le domaine de la gestion de l'US. On peut supposer alors, que le reste
gère leurs services selon l'habitude et les instructions de
l'administration et du chef du service.
Ces caractéristiques sont illustrées dans le
tableau suivant :
Tableau n°1 : Les caractéristiques des
infirmiers-chefs des US de l'HIS
Variable
|
Fréquence absolue (n=46)
|
Fréquence relative (%)
|
Sexe :
Masculin
Féminin
Age : moyenne : 50 ans
Moins de 30 ans
30 à 39 ans
40 à 50 ans
+ de 50 ans
Ancienneté à l'HIS
Moins de 5 ans
5 à 9 ans
10 à 15 ans
+ 15 ans
Ancienneté dans la fonction
- 5 ans
5 à 9 ans
10 à 15 ans
+ 15 ans
Formation professionnelle
2ème cycle (SSS).
Ecole des cadres
1er cycle des études
paramédicales,
l'Ecole d'Etat
Ecole de brevet.
|
38
8
0
3
19
24
0
2
4
40
13
7
11
15
3
8
6
24
5
|
83 %
17 %
0%
7 %
52 %
41 %
0%
4 %
9 %
87 %
28 %
15 %
24 %
33 %
7 %
17 %
13 %
52 %
11 %
|
1.2 Gestion et organisation du travail
Les infirmiers-chefs doivent disposer d'un certain
degré d'autorité et d'autonomie dans l'initiative de prise de
décision devant des situations de gestion de leurs unités,
relativement à leur niveau de responsabilité.
Les graphiques 1 et 2 suivants font ressortir l'opinion des
participants par rapport à ces deux dimensions.
Graphique n°1 : Prise de l'initiative des
infirmiers-chefs dans leur travail
D'après les résultats illustrés dans ce
graphique, la quasi-totalité (96 %), des participants prend l'initiative
par rapport à la réalisation de leur travail. Ceci
révèle que les infirmiers-chefs possèdent un certain
degré d'autonomie. Ce qui est confirmé par 87% des
réponses, estimant qu'ils disposent de l'autorité
nécessaire pour assurer leur fonction, comme illustré dans le
graphique suivant :
Graphique n°2: Disposition de l'autorité
nécessaire pour assurer la fonction
Par rapport à l'évaluation de la
productivité de leurs services (Graphique n°3),
3/4 des participants produisent un rapport d'activité de leurs
unités, alors que le tier restant n'en produise pas. Ce qui
dénote que les méthodes de gestion et d'évaluation de la
productivité ne sont pas standardisées et
généralisées à l'hôpital.
Graphique n°3 : Production d'un rapport
d'activités
Bien que la majorité des infirmiers-chefs ait recours
à un système d'information nécessaire à la gestion
de leurs unités, il apparaît encore que des efforts doivent
être déployés pour généraliser la mise en
place et l'utilisation de ces outils. Ainsi, on relève à travers
le graphique suivant, que l'affichage des tableaux de bord est
réalisé par 85% des participants et l'usage des indicateurs du
service est fait par 83 %.
Graphique n°4 : Utilisation du système
d'information pour la gestion de l'unité
Mieux gérer un service, suppose la mise en place
d'indicateurs de suivi et l'évaluation continue du rendement. De
même, l'ACQ n'est possible que grâce aux activités
courantes, notamment la production des rapports d'activités et
l'affichage des tableaux de bord et le recours aux indicateurs. En se
référant à l'étude de Lefort et Deletoile (2000),
les tableaux de bord sont des outils de synthèse et de visualisation des
résultats d'indicateurs nécessaires dans la démarche
d'amélioration continue de la qualité. Ils fournissent des
informations nécessaires sur la qualité des soins infirmiers et
permettent le suivi et l'évaluation des interventions (Hubinon, 2004).
Or, il est étonnant de constater dans cette étude que seul 15%
des infirmiers-chefs ignorent l'importance des tableaux de bord et 17% ne
prennent pas en compte les indicateurs du service comme base pour
améliorer les performances de leurs services. En plus les
mécanismes de gestion des unités de soins à
l'hôpital ne sont pas uniformes et standardisés.
Dans cette même perspective et dans une stratégie
de management participatif, l'information et la communication avec le personnel
de l'unité s'avèrent nécessaires. A ce sujet les
résultats du questionnaire font ressortir que l'information du personnel
sur les problèmes, les actions et les performances de l'US sont
assurées par 96% des enquêtés dont 95% estiment que la
communication est développée et permanente avec leurs
équipes (tableau n°2).
Tableau n°2 : L'information et communication
|
Fréquence absolue
|
Fréquence relative
|
Information du personnel (n = 46)
Oui
Non
Communication avec le personnel (n = 44)
Oui
Non
|
44
2
42
2
|
96%
4%
95%
5%
|
Il importe de signaler que les infirmiers-chefs interrogés
prennent le temps nécessaire pour écouter et discuter avec leurs
équipes avec respectivement des taux de 97% et 72%.
Graphique n°5 :Discussion et écoute
des collaborateurs
Ces résultats témoignent de l'importance
accordée par les infirmiers-chefs en matière d'information et de
communication vis-à-vis de leurs équipes et confirme la
considération de l'aspect participatif et l'établissement d'une
relation de confiance dans la gestion de l'unité, de la part des cadres
infirmiers (Anchisi, Berra et Pott, 2004).
La tenue des réunions et staffs des services sont parmi
les mécanismes de communication qui visent l'information et la
discussion avec les équipes. Cependant on note que ce moyen de
communication est utilisé seulement par les ¾ des participants,
soit 74%. Or ces réunions comme l'illustre le tableau n°3, se font
une seule fois par mois chez la moitié des participants à
l'étude. Cette fréquence de la tenue des réunions est
considérée comme relativement éloignée. Partant du
fait qu'on a plus besoin de se voir pour décider et coordonner,
l'organisation des réunions régulières à titre
d'exemple hebdomadaire (12% se réunissent 4x/semaine), semble donc
suffire dans le cadre du fonctionnement de l'US afin de garantir et à
temps optimal le partage de l'information entre les membres de l'équipe.
C'est le cheminement proposé par Hosotani, (1997) et Jacquerye et coll.,
(1999) au cadre à organiser des réunions
régulières.
Tableau n°3 : Fréquence des
réunions avec l'équipe soignante
Fréquence de réunion
|
Nombre
|
Pourcentage
|
1x/mois
|
17
|
50%
|
2x/mois
|
7
|
20%
|
3x/mois
|
5
|
15%
|
4x/mois
|
4
|
12%
|
Pas précisé
|
1
|
3%
|
La motivation du personnel est l'un des éléments
de mobilisation de l'équipe soignante pour répondre aux objectifs
de l'US. Aussi, la qualité propose au gestionnaire de développer
la communication horizontale dans la relation client/prestataire et motiver son
équipe vers la satisfaction durable des clients (Bonnard, 2001 ;
Vossart, 2000 ; Détrie, 2003). Tous les infirmiers-chefs sont
unanimes par rapport à l'incitation de l'équipe soignante
à recentrer les soins sur les besoins du client.
Graphique n°6 : Incitation de l'équipe
par l'infirmier-chef
1.3 Management de la qualité (MQ)
Le MQ est une composante indispensable à tout projet de
mise en place d'une DQ dans une organisation. La formation et l'actualisation
des connaissances des gestionnaires notamment les infirmiers-chefs, sont des
moyens incontournables pour le renforcement de leurs compétences dans ce
domaine.
A ce sujet, il ressort du graphique suivant que 80% des
participants ont bénéficié d'une formation continue
relative à la démarche qualité :
Graphique n°7 : Formation à la
démarche qualité
Il faut ajouter que sur la base des réponses
formulées dans le questionnaire que parmi les 37 infirmiers-chefs qui
ont reçu cette formation (80%), seuls 18 répondants (49%)
déclarent avoir pris consciences des apports de la qualité en
matière des enjeux qui lui sont liés, du renouvellement de leurs
pratiques de management, de résolution de problèmes et en
matière de développement et d'amélioration des pratiques.
D'autres apports de la qualité ont été
identifiés par 6 cadres parmi les 18 répondants :
· Une vision claire et une action efficace sur le
problème ;
· La maîtrise particulière des
problèmes du service ;
· Une gestion des dysfonctionnements et une
amélioration de la communication entre les équipes ;
· La gestion des conflits et des problèmes de
service ;
· La promotion et le renforcement des activités de
suivi, d'audit et de contrôle interne en vue d'une amélioration
continue de la gestion de l'unité de soins.
L'ACQ étant implantée au niveau de l'HIS est
estimé par 98% des infirmiers-chefs comme objectif mobilisateur aussi
bien pour l'institutionnel que les professionnels.
Par ailleurs, 61% des cadres infirmiers soulignent que
l'amélioration de la qualité est un enjeu fondamental et 39%
la considèrent comme étant très important. Ce qui est
également confirmé par le graphique suivant, qui démontre
le degré de l'importance de l'implantation d'une DQ au niveau des US
(80,43%), tel qu'il est estimé par les participants.
Graphique n°8 : Importance de la
qualité
L'implication et l'incitation de tout acteur de soins sont une
condition à toute réussite d'une démarche d'ACQ. Il
ressort de notre enquête que 76% des infirmiers chefs se sentent
impliqués dans cette démarche institutionnelle, alors que le
reste a le sentiment d'être peu ou pas impliqué. Ceci pourrait
être lié à l'insuffisance ou à la non
généralisation de l'incitation des infirmiers-chefs par les
responsables de l'établissement et ou l'engagement des responsables
hiérarchiques (Graphique n°9).
Graphique n°9 : Implication des
infirmiers-chefs dans l'ACQ et engagement des responsables
Tableau n°4 : Adoption de la démarche
qualité
Adoption
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
35
|
76%
|
Non
|
10
|
22%
|
Abstention
|
1
|
2%
|
Total
|
46
|
100%
|
Si oui
Comment
|
Très bien
|
Plutôt bien
|
Plutôt mal
|
Très mal
|
Total
|
14
|
20
|
1
|
0
|
Pourcentage
|
40%
|
57%
|
3%
|
0%
|
76% des infirmiers-chefs estiment avoir adopté sans
arriver tous à implanter concrètement la DQ dans leur service,
dont, 97% pensent que son adoption a été bien accueillie par
leurs équipes. Toutefois, il importe de noter que des
opportunités d'amélioration continue des dysfonctionnements au
sein des unités de soins ont été mise en place par 67% des
infirmiers-chefs (Graphique n°10).
Graphique n°10 : Mise en place des
opportunités d'amélioration
La sensibilisation et la formation des équipes à
la DQ sont des préalables à la mise en place d'une
démarche d'ACQ. Elles visent entre autres, l'incitation du personnel
à s'investir dans cette démarche. Cependant, et d'après le
résultat du questionnaire, 63% des cadres infirmiers rapportent que le
personnel de leurs unités ont été sensibilisé et
formé à la démarche d'ACQ contre, 35% (Graphique
n°11). Or, on se rend compte que l'investissement de ce personnel dans une
DQ reste encore passable, du fait que seuls 59% des participants
précisent que leurs équipes se sont investies dans cette
démarche (Graphique n°12).
Graphique n°11: Sensibilisation et formation
Graphique n°12: Investissement de
du personnel
l'équipe
soignante
On conclue donc, que l'implication, l'adhésion et la
participation des membres de l'équipe à la qualité fait
défaut au sein de plusieurs US. Cet écart constaté peut
être à l'origine des dysfonctionnements des services et un
obstacle à la mise en place de la démarche d'ACQ. Dusausoy
(2001), Guénot (2005) et Jacquerye et coll. (1999), proposent au cadre
infirmier, d'exercer son rôle de soutien et d'accompagnement de son
équipe pour l'informer et susciter sa participation. Aussi, il semble
évident que ce professionnel devra convaincre ses collaborateurs
à s'engager à la qualité (Muller, 2004).
De même, on relève que 48 % des infirmiers chefs
disposent d'équipes soignantes dédiées à la DQ
(Graphique n°13) et qui serait ceux appartenant aux services qui s'y sont
investis.
Graphique n°13 : Existence des équipes
soignantes consacrées à la DQ
Dans une démarche qualité la communication a un
rôle particulier pour faire adhérer les différents acteurs
de l'unité de soins au projet qualité mis en place.
D'après le graphique suivant, la majorité des
enquêtés est consciente de l'importance de la communication
interne au niveau du service, soit 87%.
Graphique n°14 : Communication
interne
En somme, l'instauration de la DQ implique des changements
dans les US pouvant aller jusqu'aux bouleversements. Pour assurer le
succès de cette démarche, le partage d'un langage commun doit
être préconisé (Bonnard, 2001). Aussi, dans le cadre de la
réussite du projet qualité au sein des US, l'implication des
cadres infirmiers s'avère nécessaire, puisqu'ils sont des garants
de la qualité de soins (Vossart, 2000 ; Hubinon, 2004). Cependant,
on relève d'après les résultats de l'enquête que 20%
des infirmiers-chefs accordent peu ou pas encore de l'importance à la
qualité. Ces écarts constituent des freins et des
résistances à l'implantation d'un projet qualité de la
part des chefs d'US (Hermel, 1992). En effet, ces cadres trouvent des
difficultés de reconnaissance et de positionnement par rapport à
leur rôle, et qui pourraient être dues à certains facteurs
qui feront l'objet d'autres études ultérieures. De même,
des efforts de sensibilisation, d'implication et d'incitation de tous les
professionnels dans l'US, doivent être encore renforcés pour faire
de la DQ un levier d'évolution des pratiques professionnelles et un
élément mobilisateur des équipes pour l'offre de soins
sécuritaires et de qualité.
1.4 Difficultés liées à
l'implantation de la démarche qualité
Tableau n°5 : Signification d'un service de
qualité
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
20% un service de haut gamme
|
4
|
9%
|
70% un service satisfaisant les besoins du client
|
25
|
54%
|
10% un service rentable pour l'établissement
|
3
|
6%
|
Sans avis
|
4
|
9%
|
Les trois avis
|
4
|
9%
|
20% et 10% (service de haut gamme et service rentable pour
l'établissement)
|
1
|
2%
|
10% et 70% (service rentable pour l'établissement et
service satisfaisant les besoins du client)
|
5
|
11%
|
A la lumière de ce tableau, les avis des managers des
unités sur la signification d'un service de qualité sont
différents. L'analyse de ces résultats relève que seuls
54% des infirmiers-chefs la perçoivent comme étant un objectif de
satisfaction des besoins du client et placent les besoins du client au centre
des objectifs de la qualité. A l'état actuel où le concept
la qualité est d'actualité, les cadres infirmiers devront tous
se positionner comme des garants de la qualité et de la
sécurité des prestations au sein de leurs services. Ils jouent un
rôle clé et actif autant dans la qualité (Leplâtre et
Collard, 1999) qu'envers les clients (Blanchard et Miller, 2005).
Néanmoins, cette culture orientée vers le client n'est pas encore
ancrée chez tous les infirmiers-chefs.
Un nombre assez important d'infirmiers-chefs (63%), estiment
rencontrer encore à des difficultés à s'engager avec leurs
collaborateurs dans une DQ comme il se dégage du graphique n°15.
Graphique n°15 : Difficultés
rencontrées par les infirmiers-chefs
Les causes les plus importantes sont selon eux: les conditions
de travail peu favorables, du manque du personnel et la pression du quotidien
à côté de la non implication de la hiérarchique et
des problèmes de l'organisation de l'US.
D'autres causes (Graphique n°16) ont été
énumérées par les infirmiers-chefs dont les plus
importants sont relatifs au manque de personnel (70%).
Graphique n°16 : Autres causes des
difficultés rencontrées par les infirmiers-chefs
Les difficultés rencontrées par les
Infirmiers-chefs quant à l'implantation de la DQ dans leurs
unités et comme le démontrent les graphiques
précédents, sont certes liées à des
problèmes vécue par l'organisation notamment, l'insuffisance en
ressources particulièrement humaines. Cependant d'autres
difficultés soulevées relèvent même du rôle
propre de l'infirmier chef dont, l'encadrement et la formation des
équipes, la mobilisation des membres de l'équipe par leur
rôle de leader, l'amélioration des conditions de travail, etc. Ils
doivent par conséquent, modifier leur positionnement par rapport
à leur rôle d'encadrement de leurs collaborateurs, à
s'investir dans la démarche d'ACQ. Ils sont sans doute plus directement
concernés dans le développement de leur rôle en faveur de
l'amélioration de la qualité des soins tout en assurant une
qualité de gestion des US (Hubinon, 2004). Etre plus lucides sur les
enjeux de cette démarche qualité, permettrait aux cadres
infirmiers de mettre l'accent sur l'aspect participatif dans la collaboration
et la motivation de leurs collaborateurs (Anchisi, Berra et Pott, 2005).
L'idée de l'auteur revient à dire que les infirmiers-chefs
doivent disposer de compétences adaptées afin de
développer leur management qui intègre la pratique du leadership
et par ailleurs, piloter la démarche d'ACQ au sein des leurs US.
1.5. Suggestions des participants, relatif à
l'implantation de la démarche qualité
Il a été constaté dans l'enquête
que les attentes des infirmiers-chefs sont nombreuses (65% des cadres ont
émis des suggestions). Celle relative à la formation continue,
retient l'attention dans ce résultat. Pour permettre de comprendre leur
rôle et trouver leur place dans la démarche, les cadres devraient
bénéficier au minimum d'une formation de sensibilisation afin de
partager le langage commun, de pénétrer les enjeux de la
démarche qualité et les changements attendus (DGAS, 2004). Donc,
il y'a un soif de connaissance pour mieux appréhender la
démarche, apporter des améliorations au sein de leurs US et
coordonner l'ensemble de leurs activités dans le but d'améliorer
leurs services offerts aux clients.
D'autres suggestions ont été émises,
parmi lesquelles :
La nécessité d'élargissement de
l'information, de la sensibilisation et de la formation continue de tout le
personnel ;
La dotation des services en ressources humaines et
matérielles, nécessaires ;
La reconnaissance, l'encouragement et l'accompagnement
(motivation) ;
La collaboration et la communication permanente intra et
interservices ;
La définition des attributions du personnel ;
Le suivi et l'évaluation continue de la qualité
des prestations.
La discussion de ces résultats a conduit à
préciser que le rôle de l'infirmier-chef dans l'ACQ doit se
pencher sur le point de vue des compétences de manager (planification,
organisation, coordination, contrôle,...) et des compétences de
leader (motivation, communication, formation permanente des
équipes,...). Elle a aussi tenté de déterminer les
défaillances dans le rôle joué par l'infirmier-chef dans la
conduite de la qualité. Alors, pour piloter la démarche
d'amélioration continue de la qualité, des compétences
managériales sont nécessaires pour les infirmiers-chefs des US.
En effet, et d'après la théorie de MSH (2005), pour une meilleure
efficacité du travail des cadres, le développement de leurs
compétences de leadership s'avère nécessaire.
2. Présentation et analyse des résultats
de l'entretien par Focus-Group
Conduit à l'aide d'un guide de focus-group (annexe
n°6), cet entretien a concerné les infirmiers-chefs des
unités de soins où sont implantés les cercles
qualité dans leurs services. Parmi les 6 cercles de qualité
énumérés dans la problématique, 5 ont
répondu à l'invitation, ce qui correspond à 83,33% des
répondants. Les personnes interrogées s'expriment librement
à partir des questions sur le thème exploré, à
savoir le rôle de l'infirmier-chef dans la l'amélioration continue
de la qualité. Le cadre de l'étude est reprécisé et
l'anonymat est garanti afin d'établir une relation de confiance et
d'obtenir des données fiables. L'entretien s'est déroulé
dans une salle d'un des services de l'établissement et tous ont
signé un formulaire de consentement éclairé. Ce focus
group a duré de 1h 30 minutes comme prévu. Les propos des cadres
ont été retranscrits par trois rapporteurs, et puis validé
par l'ensemble des cadres infirmiers. L'analyse des résultats
d'entretien par Focus-Group a regroupé les idées communes aux
différents cadres interrogés tout en conservant les propos qui
ont parus les plus significatifs. Ils figurent entre guillemets dans le
texte.
2.1 Les caractéristiques des participants au
Focus-Group
Il apparaît dans l'analyse des données que tous
les participants sont de sexe masculin et leur âge moyen est de 49 ans.
Leur ancienneté de service à l'HIS est comprise entre 15 ans et
32 ans avec une moyenne de 26 ans alors que leur ancienneté dans la
fonction de chef de l'US se situe entre 2 mois et 28 ans avec une moyenne de 12
ans. Trois participants ont une formation du premier cycle de formation
paramédicale et deux ont eu en plus une formation en surveillance des
services de soins à l'école des cadres.
Par rapport à la formation en matière de la DQ,
quatre infirmiers chefs sur cinq, ont reçu une formation sur l'ACQ.
Cette formation a été dispensée selon les participants
dans le cadre d'un programme organisé au niveau de la Direction du
Centre hospitalier Ibn Sina, et l'un des participants ajoute avoir reçu
un module relatif à la qualité, à l'école des
cadres. Par contre un des participants déclare n'avoir reçu
aucune formation à ce sujet et déclare
que : « je n'ai pas été invité par
faute d'information ».
Selon les données des répondants, 80% contre 20%
ont reçu une formation sur l'ACQ. Parmi ceux qui ont reçu la
formation, tous confirment que c'est dans le cadre de formation
organisée au niveau de la Direction du Centre hospitalier Ibn Sina, et
l'un d'eux ajoute avoir reçu la formation à l'ancienne
« Ecole des cadres ».
2.2 Leur avis sur le projet d'amélioration
continue de la qualité
Il a été évoqué par toutes les
personnes interrogées.
Pour le chef de l'unité A, « ce projet a
été accueilli très favorablement par tous les membres de
l'équipe. Tout le personnel était favorable et très
impliqué dans le processus. On a démarré avec des
présentations et avons réalisé la première
étape selon cette démarche ».
Le chef de l'unité B, explique que « le
projet a été confié seulement aux chefs de services. Le
service a reçu le projet avec un accueil favorable de tout le personnel,
mais la qualité pose de problème au niveau de notre
service ». Ce cadre souligne également
que : « le service faisait de la qualité avant
l'implantation du cercle, mais nous dépendons des autres services.
Certes nous voulons de la qualité, mais la qualité se trouve
peut-être ailleurs ». Pour lui, « la
qualité c'est la perception par nos organes de sens. Même si le
service adopte la qualité, il n'y aura pas des
résultats ». D'après lui, « la
qualité dépend des autres personnes extra
services ». Pour finir, ce professionnel conclut en disant que
« la qualité pour moi c'est un point
d'interrogation ».
A l'inverse, contrairement à ce qui a été
dit par le cadre B, dans son discours, le chef de l'unité C
décrit que « le personnel avait mal saisi le concept de la
qualité et que la présence irrégulière du personnel
lors de la formation a posé de problèmes en premier
temps ». Par la suite, il ajoute que « peu
à peu, ils ont commencé à comprendre que la qualité
est une vraie formation ». Dans le même ordre
d'idées, il explique que « l'amélioration continue
de la qualité a été implanté avec des
réunions hebdomadaires, et chaque semaine, nous travaillons avec nos
multiples problèmes de service ». Ce cadre apporte un
témoignage « qu'il y'a eu des résultats favorables
et une prise de conscience ».
D'une manière générale, le chef de
l'unité D, fait part de l'expérience que
« nous travaillons en équipe dans la
démarche qualité et que tous les infirmiers sont
impliqués ».
Enfin pour les propos du chef de l'unité E,
« je trouve que c'est une très bonne chose, et je souhaite
l'aboutissement de ce projet ». Par ailleurs, il
ajoute « mais il y' a aussi le problème de
compétence pédagogique de certains formateurs et que la formation
elle-même est insuffisante ».
2.3 A la question de savoir s'ils
sont convaincus que la mise en place de ce projet améliorera la
qualité des prestations offertes par votre service ?
Tous les participants expriment leur conviction par rapport
à ce sujet et chacun d'eux s'est exprimé par
« j'en suis convaincu ». Le chef de l'unité
B, déclare que « oui, je suis persuadé à
100%, c'est une opportunité de régler les
problèmes ». Suivi du chef de l'unité C qui
formule que « je suis convaincu, c'est difficile pour la
première fois, on va travailler. Tout le personnel a compris le message
et tous restent convaincus de l'amélioration de la
qualité ». Le chef de l'unité D partage le
même avis en déclarant que « je suis
convaincu, notre chef de service est très impliqué ainsi que
le personnel infirmier ». Ajoutant aussi ses explications en ces
propos « nous sommes un service pilote dans la
démarche ». Le chef de l'unité A, quant à
lui, rapporte que « je suis convaincu, nous suivons notre
processus d'amélioration de la qualité. L'enthousiasme et
l'implication du personnel pour améliorer la qualité des soins
est affiché ». Enfin le cadre E, dit que
« je suis convaincu et persuadé de ce
projet ».
Tous les infirmiers-chefs interrogés estiment que le
sujet a été « accueilli favorablement par tout le
personnel » et expriment leur conviction en admettant que
« je suis convaincu ». Ces résultats
montrent que la qualité suscite un intérêt fort pour les
répondants. Ceci témoigne qu'il y'a une très grande
préoccupation de la part des professionnels (Lozeau, 1996). Certes au
début il y'a eu des réticences à ce changement de culture
« ...ça a posé de problèmes en premier
temps », mais « peu à peu, ils ont
commencé à comprendre que la qualité est une vraie
formation, et elle a eu des résultats favorables, une prise de
conscience et l'implication des tous ». Malgré
cela, certaines perception d'incertitude existent encore :
« Même si le service adopte la qualité, il n'y aura
pas des résultats, ... la qualité dépend des
autres personnes extra services, ...la qualité pour moi c'est un point
d'interrogation ». Cette perception pourrait être
modifiée si la mise en oeuvre de la démarche d'ACQ est
perçue par les infirmiers-chefs, comme moyen incontournable dans la
gestion de l'unité de soins et qui permet de résoudre des
dysfonctionnements identifiés à l'US, d'agir sur les causes des
problèmes selon les ressources disponibles, d'améliorer les
pratiques et de pérenniser les acquis (ANAES, 2002 ; Rouressol,
2004).
2.4 Les préalables de mise en place d'un projet
qualité
Dans cette question, il est clair que tous les cadres
interrogés ont répondu « oui » à la
question tout en signalant des spécificités. En premier temps,
l'infirmier-chef C pense que les préalables à la mise en place
d'un projet de qualité sont : « les préalables
de la formation, de la communication surtout avec les équipes soignantes
et non seulement les responsables ». En second temps,
l'infirmier-chef B, affirme que « je considère que les
préalables à la mise en place d'un projet c'est : la
formation, la volonté du personnel, l'implication et l'engagement du
personnel et leur adhésion». En troisième temps,
l'infirmier-chef A énonce « la volonté, l'implication,
la formation du personnel ». Aussi, il insiste sur le fait qu'il faut
« organiser, aménager et planifier le temps de formation
au sein du service ». Enfin les infirmiers-chefs D et E
invoquent eux aussi « la formation » comme
préalable essentiel.
Tous les infirmiers-chefs sont donc, unanimes que la
« formation » est nécessaire. Cependant, ils
ajoutent « la communication surtout avec les équipes
soignantes, ... la volonté, l'implication, l'engagement et
l'adhésion du personnel ». Les préalables
relevés dans le discours des participants confirment celles qui sont
énoncées par DGAS (2004) dans la mise en place de la
démarche d'ACQ.
2.5 A la question de savoir si les infirmiers-chefs
sont assez outillés pour piloter le projet qualité dans leurs
services ?
Seuls deux infirmiers- chefs, estiment qu'ils se sentent
outillés pour piloter les projets qualité, contre trois qui
pensent non encore assez outillés. Parmi les cadres qui ont
répondu favorablement, l'infirmier-chef A fait part de son
expérience : « En tant que responsable, ... Je me sens
prêt à me lancer dans le projet sans être accompagné
par un référant qualité ». Par contre
l'infirmier-chef B, mentionne avec doute « ... Je
considère que malgré la formation, j'estime qu'il faudra encore
approfondir ma formation en gestion de la qualité ».
Pour ceux qui ne se sentent pas outillés, le cadre C
qui affirme « ...pour moi ce n'est pas encore clair... La
formation reste insuffisante pour plus de maîtrise de ce
sujet ». Le cadre D
de son côté admet que « non, je ne
suis pas ... et capable de mener le projet seul ». Enfin le
cadre E assure qu'il n'est : « pas assez outiller pour
piloter le projet qualité dans le service ».
Ce résultat confirme la problématique du
départ mentionnant les difficultés de positionnement des cadres
infirmiers par rapport à leur rôle (Dusausoy, 2001) et des
difficultés d'intégration de cette démarche dans leur
pratique (Grenier, 2002, Anchisi, Berra et Pott, 2004). Toutefois, ceux qui ont
fait part de ces propos « ...pour moi ce n'est pas encore
clair... La formation reste insuffisante pour plus de maîtrise de ce
sujet » ; « non, je ne suis pas ... et
capable de mener le projet seul » ; « pas
assez outiller pour piloter le projet qualité dans le
service », ont une insuffisance par rapport à leur
rôle dans la dissémination de la culture qualité au sein de
leur service (Guénot, 2005). Pour parer à cet écart
constaté, il serait judicieux que l'infirmier-chef, étant moteur
de changement, devra se positionner comme chef de projet pour mettre en oeuvre
les outils de pilotage de la démarche qualité et être
à la fois attentif et dynamique à cette démarche (Hamalian
et Ségot, 1996 ; Jacquerye et coll., 1999 ; Vossart, 2000). A
partir de ce stade, les rôles les plus souvent attendus de
l'infirmier-chef sont : un rôle d'information et de communication,
un rôle de la mise en oeuvre de l'amélioration continue, un
rôle de motivation, un rôle de défenseur de soins de
qualité, un rôle de meneur de changement, etc. En effet, il reste
difficile de démontrer que les infirmiers-chefs ayant
bénéficié d'une formation spécifique à la
qualité, sachent mieux se positionner que leurs collègues.
Cependant au vu de cet entretien, il a été constaté que la
formation reçue par ces cadres en terme des acquis, a confirmé
qu'elle a contribué au développement de leurs compétences
managériales dans la conduite du projet qualité au sein des
US.
2.6 Implication et impact de la mise en place de la
démarche d'ACQ
Quatre participants estiment que la mise en place du projet
qualité contribuera à l'amélioration de la gestion de
l'unité, depuis que leur service a mis en place la démarche
d'amélioration continue de la qualité. Les quatre participants
ayant répondu favorablement, ont exprimé différemment
leur avis. Le gestionnaire de l'unité D commente :
«... elle a permis la remise en cause de ma façon de
travailler », ensuite vient le commentaire du gestionnaire de
l'unité B « les gens demandent de plus en plus à
être informé », puis le gestionnaire de
l'unité A, ajoute « la diffusion de l'information, le
climat détendu, les mécanismes de communication
améliorés » alors que le gestionnaire E, recense
« l'organisation du service, l'implication, l'amélioration
des outils de gestion, les fiches, les protocoles ». En
revanche, le gestionnaire de l'unité C précise, mais sans le
justifier: « non, pas d'amélioration de la gestion de
l'unité ».
Quatre infirmiers sur cinq admettent avoir observé ou
ressenti des changements dans les pratiques et comportements dans leurs
services depuis l'implantation de projets qualité. Leurs propos
illustrent ce changement. Le cadre infirmier de l'unité B
témoigne « ...j'ai ressenti quelques changements dans les
mentalités du personnel, les gens commencent à
s'intéresser et cherchent à être informés...il y'a
aussi un changement au niveau de la communication ». Ce
même constat est relaté par le cadre infirmier de l'unité A
qui ajoute que « le comportement du personnel a
changé...les gens ont commencé à parler un autre langage
et le changement est ressenti juste après la formation». De
plus ce cadre précise «Il y'a une discussion au sein du
service et un changement au niveau de la communication ».
Pareillement, le cadre infirmier de l'unité E invoque
« le changement au niveau de la prise de conscience de la part du
personnel, la recherche d'information ». De la même
manière, le cadre infirmier de l'unité D prétend
que : «...il y'a maintenant une amélioration de la
communication au sein du service ». Enfin le cadre infirmier de
l'unité C, pour sa part n'a pu observer « aucun
changement » mais sans argumenter ses propos.
L'impact qu'a eu la mise en place de l'amélioration de
la qualité, est ainsi exprimé par le cadre de l'unité E
« la qualité nous a permis d'améliorer la gestion
de l'unité de soins en mettant en place un organigramme du
service ». Il complète ses propos en
énumérant « une amélioration de
l'organisation, la définition des taches de chacun, une
répartition de travail affiché, l'amélioration de
l'accueil » Puis il termine en soulignant que « la
mise en place de la qualité a amélioré la prise en charge
des patients ». Le cadre de l'unité A ajoute de son
côté « accompagner le changement, suivre les
procédures et appliquer une démarche scientifique de la
qualité aura des gains pour les personnes et pour
l'établissement ».
Pour sa part, le cadre de l'unité B évoque comme
autre impact « le partenariat avec les autres services, la
coordination des activités et l'impact pour l'institution,
les soins» et ajoute que « La mise en place de
l'amélioration de la qualité a conduit le personnel à
faire son travail sans s'adresser à l'infirmier-chef, la
qualité c'est l'avenir, on adhère ou on est éjecté
du système. C'est l'affaire de survie et de
concurrence ».
D'une manière générale, il semble
évident que la plupart des infirmiers-chefs interrogés ont fait
part des améliorations constatées dans la gestion des leurs
unités de soins. En analysant ces discours, le lien et les changements
observés dans la mise en place de ce projet semblent évoquer le
partage des problèmes et l'implication du personnel (Grenier,
2002 ; Détrie, 2003). Or, un seul cadre signale apporter des
améliorations dans « l'organisation du service,
...l'amélioration des outils de gestion, les fiches, les
protocoles ». En effet, les écrits confirment que l'ACQ
à travers le cycle PDCA de la roue de Déming, permet une
cohérence dans son rôle de manager, entre autre la gestion,
l'organisation et la coordination des soins, (Desnouveaux, 1994 ;
Jacquerye et coll., 1999 ; ANAES, 2002). En outre, cette démarche
est rendue possible grâce aux activités courantes notamment, les
réunions, la communication, les rapports d'activités,
l'encadrement des équipes, la formation (Grenier, 2002 ; IDGPSA,
2005), pour réduire les dysfonctionnements et faire participer le
personnel (Vossart, 2000). Ces écrits permettent d'expliquer que
les infirmiers-chefs sont responsables du maintien d'un bon niveau de soins
(Anchisi, Berra et Pott, 2004).
Concernant l'impact du projet qualité, l'analyse des
discours semble récurrent dans les réponses fournies par les
participants, dont les points saillants sont : « ...la
gestion de l'unité de soins,...l'organisation, la définition des
taches de chacun, une répartition de travail..., ....l'accueil, la prise
en charge des patients ; ...le changement, suivre les
procédures..., des gains pour les personne...bénéfique
pour l'établissement ; le partenariat avec les autres
services, la coordination des activités ». Ces
témoignages représentent des exemples vécus par les
infirmiers-chefs à travers la mise en place de projet qualité.
Partant de ces discours, ceci amène à dire plus
précisément, qu'il devient nécessaire de penser que
l'encadrement des équipes par les infirmiers-chefs reste en effet
prépondérant à la pérennisation de la
démarche d'ACQ. Les travaux de Hamalian et Ségot (1996) montrent
très clairement que la démarche qualité est le seul moyen
de satisfaire simultanément le client, l'organisation et le
personnel.
2.7 Conduite du projet qualité par
l'infirmier-chef
D'une manière générale, tous les
infirmiers chefs, ont chacun à son tour, émis leurs avis par
rapport aux qualités et compétences professionnelles, requises
pour le pilotage du projet qualité dans leur service. L'infirmier-chef
de l'unité B cite à cet effet « la
persévérance, l'honnêteté, le fait d'être
correcte, donner l'exemple, la qualification, l'adhésion à ce
projet, en plus il, faut dépasser le cadre ordinaire de la vie courante
(routine) ». L'infirmier-chef de l'unité C ajoute
d'autres qualités « être exemplaire et respectueux,
respect entre l'infirmier-chef et les membres de l'équipe, sensibiliser
et informer le personnel, prôner pour l'égalité entre
personnel, diffuser l'information, et aussi, la qualification et la
compétence ».
L'infirmier-chef de l'unité D quant à lui,
insiste sur « la ponctualité, la compétence et la
qualification ». Vient ensuite, l'infirmier-chef de
l'unité A qui invoque « ... il faut être utile au
niveau du service, jouer son rôle d'informateur et de formateur et
partager l'information, la lecture collaborative ». Enfin,
l'infirmier-chef de l'unité E attache de l'importance à
« être un bon communicateur ».
En analysant les conversations, plusieurs points semblent
récurrents dans les réponses fournies par les sujets :
« La persévérance, l'honnêteté, le
fait d'être correcte, donner l'exemple, la qualification,
l'adhésion à ce projet, ... ; la
ponctualité,... ; la compétence... ; ...exemplaire et
respectueux, ..., ...prôner pour l'égalité entre personnel,
...la compétence ; être un bon
communicateur ». Rien n'indique dans leurs discours
l'énoncé du terme leadership. Par contre, leurs propos peuvent
être regroupés en qualités et aptitudes de leader
à savoir: la capacité d'écoute et d'expression, le
respect, le rôle d'éducateur, animateur, etc. La théorie de
MSH (2006) a montré que dans la pratique, les compétences d'un
leader sont le sens du travail collaboratif (en équipe), la motivation
des équipes à s'engager, le fait de mener le changement, la
capacité à communiquer efficacement. Ces notions relatives
à l'ACQ et considérées comme essentiels dans la gestion
et dans la pratique infirmière (Gruson, 2002 ; Hubinon, 2004) sont
aujourd'hui plus que jamais, nécessaires aux responsables des
unités de soins (Jeans et Rowat, 2004 ; MSH, 2006).
2.8 Les propositions formulées par les
infirmiers-chefs dans l'amélioration continue de la
qualité
Les suggestions émises par les participants à
l'entretien sont en rapport avec les mesures d'accompagnement
nécessaires à la réussite de leurs projets. Ainsi, le
cadre de l'unité A insiste sur « la
généralisation de cette approche à tous les services de
l'établissement ». Aussi, les cadres des unités C
et E proposent « intensifier la
formation » et que la formation soit « plus
approfondie ». De son côté, le cadre de
l'unité D sollicite « l'accompagnement du projet par le
référent qualité, l'implication de l'équipe
multidisciplinaire ». Enfin, le cadre B
souhaite « la gestion du changement pour maîtriser les
réticences et les résistances ».
Suite aux manques mis en évidence ci haut, les
infirmiers-chefs des US font des propositions. Plus de la moitié sont
convenus du problème de la formation, et sollicitent une formation plus
approfondie. C'est sans surprise qu'on retrouve : « La
généralisation de cette approche à tous les services de
l'établissement ; la formation plus approfondie ;
l'accompagnement du projet par le référent qualité,
l'implication de l'équipe multidisciplinaire ; la gestion du
changement pour maîtriser les réticences et les
résistances ; l'intensification de la formation ».
D'autres insistent sur l'accompagnement par les formateurs en qualité et
l'implication de toute la hiérarchie/ou sur la
généralisation de la démarche d'ACQ dans tout
l'établissement. En empruntant l'idée de Dusausoy (2001), il
apparaît dans l'analyse des discours qu'il est indispensable qu'un
dispositif d'accompagnement de ces infirmiers-chefs soit mis en place afin de
les préparer et leurs équipes au changement. C'est sur cette base
que la formation du personnel constitue une charnière entre la
préparation et l'action (Sébilo et Vertighem, 1998). A travers
cette critique, l'événement le plus marquant dans cette
séquence de travail est que ces infirmiers-chefs des unités de
soins où sont implantés les cercles qualité, ont pris
conscience des enjeux de la qualité. A ce stade, on peut ainsi dire que
ces cadres ont pu amorcer la route quotidienne vers une amélioration
constante. Néanmoins, ces professionnels doivent rester vigilants pour
développer l'esprit d'équipe et l'acquisition de nouvelles
compétences (Hermel, 1992).
Dans la pratique, le chemin est long et semé
d'embûches, mais riche, car une démarche qualité entreprise
dans une unité de soins aurait aussitôt pour effet
d'améliorer les prestations de soins et services, de valoriser le
rôle de l'infirmier-chef et renforcer ses responsabilités
(Jacquerye et coll., 1999). Enfin pour finir, « un homme seul ne
peut rien faire, rien atteindre. Un groupe peut faire beaucoup »
(Chauvel, 1996 p. 271).
II. Synthèses des
résultats
Cette étude confirme la problématique de
départ et renforce l'idée que l'infirmier-chef de l'US a un
rôle capital à jouer dans le pilotage de la démarche d'ACQ
et le souci de la satisfaction des besoins des clients.
Au vu des différents écrits consultés et
de la réglementation en vigueur, portant sur les fonctions et
attributions de l'infirmier-chef, il ressort que la place du cadre infirmier
dans la conduite de l'ACQ ne s'impose pas vraiment comme celle d'un vrai
manager, malgré qu'il pense posséder l'autorité
nécessaire et un certain niveau d'autonomie pour assurer ses fonctions.
Aussi, à une période où l'on veut
généraliser la mise en place de la DQ, on rencontre encore
quelques infirmiers-chefs qui n'accordent pas de l'importance à certains
outils de gestion tels que le tableau de bord, les indicateurs du service, le
rendement de l'unité, etc. Parmi les points positifs par rapport au
management de l'équipe on relève chez tous les infirmiers-chefs,
leurs soucis d'incitation de l'équipe soignante à recentrer les
soins sur les besoins du client, et l'importance qu'ils accordent en
matière d'information et de communication vis-à-vis de leurs
équipes. Leur rôle de leader de l'équipe n'a pas
été signalé par les participants, mais certaines
caractéristiques de leader ont été relevées que ce
soit à travers le questionnaire ou l'entretien à savoir, la
considération portée à l'aspect participatif, à la
motivation des équipes et à la création d'une relation de
confiance dans la gestion de l'unité.
D'autre part l'entretien avec les infirmiers-chefs ayant
implanté la DQ dans leurs services la ont fait part des
améliorations constatées dans la gestion des leurs unités
de soins et ont évoqué le dynamisme observé au sein de
leurs équipes caractérisé par le partage des
problèmes et l'implication du personnel. Chose qui n'est pas
développée dans d'autres services. Ce qui amène à
supposer que l'implantation d'une démarche qualité au niveau de
l'unité, entraînerait un bouleversement dans les pratiques et les
comportements des équipes. Aussi il est constaté que certains
infirmiers-chefs, parmi même ceux qui ont implanté le projet
qualité, ont des doutes quant à la réussite de ces
projets. Or, il est demandé que l'infirmier-chef soit le principal agent
en matière de mobilisation des membres de l'équipe (motivation,
encouragement et soutien), en matière d'encadrement, d'animation et de
formation et en matière d'information et communication. Par ailleurs,
l'infirmier-chef doit être le premier à initier et à
encourager son équipe à la mise en place de projets d'ACQ.
Dans cette étude, 80% de cadres infirmiers ont
participé à des formations sur la qualité
programmées par leur établissement hospitalier. N'étant
pas généralisée à l'ensemble des infirmiers-chefs,
pourrait expliquer la différence observée au sein du groupe par
rapport aux habilités acquises en matière de la démarche
qualité. Cette formation programmée par la direction du CHIS est
axée sur la démarche ACQ. Cependant, en leur qualité de
cadre, les infirmiers chefs doivent disposer de compétences non
seulement en matière de mise en place de projet qualité, mais
aussi en matière de conduite, de pilotage et d'évaluation de ce
projet. Autrement dit, des compétences en management de la
qualité.
Au regard de ces constats et des résultats
observés, il est temps qu'une réflexion sur les pratiques
managériales de l'infirmier-chef, fasse l'objet de nombreux défis
à relever, entre autres le renforcement des compétences, la
formation continue, l'information et la communication, l'encadrement, pour
qu'il soit en mesure de piloter le projet qualité inscrit actuellement
dans une stratégie institutionnelle.
III. Forces et limites de l'étude
Cette étude a permis de décrire le rôle
des infirmiers-chefs des unités de soins dans la démarche
d'amélioration continue de la qualité à l'hôpital
Ibn Sina de Rabat. Il s'agit d'une première étude menée
dans un hôpital universitaire au Maroc dans ce domaine. La richesse de
l'information recueillie et des échanges avec les infirmiers-chefs, a
permis de prendre conscience de la complexité et des enjeux de la
qualité et du management de la qualité par les cadres infirmiers.
L'interactivité des participants entre eux témoigne aussi de la
valorisation de la démarche. Une des forces aussi, repose sur le fait
que le cadre de conceptuel de l'étude s'est inspiré du
modèle PDCA de la roue de Deming.
Parmi les limites de l'étude, l'échantillon
restreint des infirmiers-chefs ayant participé à l'étude.
Aussi, l'étude menée dans un contexte particulier, qui est
l'hôpital Ibn Sina, ne permet pas de généraliser ses
résultats à l'ensemble des établissements et des
professionnels de santé du territoire marocain. Pour confirmer et
compléter les résultats observés, une étude portant
sur plusieurs établissements et acteurs serait nécessaire.
Recommandations
Le travail de réflexion ne serait pas complet sans un
effort d'élaboration des recommandations relatives au management et au
leadership, que nous pensons être contributif à la réussite
de la mise en place de la démarche d'ACQ au sein des unités de
soins. Pour pouvoir s'impliquer dans les démarches qualité, les
infirmiers-chefs ont besoin de s'approprier les concepts et les outils de la
qualité. La formation est indispensable pour atteindre cet objectif.
Elle doit cerner l'ensemble de ces professionnels et être adaptée
en fonction du degré de leurs responsabilités dans la
démarche d'ACQ.
Nous avons vu, dans cette étude, que les
infirmiers-chefs occupent une place particulière dans les unités
de soins et par conséquent, la réussite de toute démarche
d'amélioration continue de la qualité est tributaire de leur
implication, de leur engagement et du niveau de mobilisation de leurs
équipes.
Aujourd'hui, l'exercice de la fonction de l'infirmier-chef se
confronte à une multitude de contraintes, de logiques et
d'intérêts que ces cadres se doivent accompagner leurs
collaborateurs et les aider pour conduire ces changements.
A travers cette modeste étude, il a été
démontré que le rôle de l'infirmier-chef de l'unité
de soins est fondamental à la conduite du projet d'ACQ. Des efforts
supplémentaires en matière de développement de
compétences en management en général et en management de
la qualité s'avèrent indispensables. Elle ne prétend pas
de définir un mode de management idéal, mais plutôt
proposer une approche s'appuyant sur quelques grands principes qui s'articulent
autour de :
- Renforcement de la formation des infirmiers-chefs pour
développer leurs compétences en matière de gestion et de
management des unités de soins ;
- Renforcement des connaissances et compétences de
manière égale à tous les infirmiers-chefs ;
- Standardiser les outils de gestion des unités de
soins notamment, les indicateurs de productivité, de suivi et
d'évaluation ;
- Inciter les cadres infirmiers à assumer leur fonction
d'encadrement des équipes soignantes au sein de leurs unités de
soins ;
- Inciter les infirmiers-chefs à développer la
communication avec leurs équipes soignantes ;
- En dernier lieu, une formation de base des étudiants
de l'IFCS, en l'occurrence ceux du 1er cycle sur la gestion de la
qualité sera d'un apport considérable pour
s'imprégner de la culture qualité dans leur future
carrière professionnelle.
La contribution de la formation :
Prévoir un dispositif de formation (ateliers) et
d'accompagnement sur la qualité, dont le contenu doit être
adapté aux professionnels notamment, les infirmiers-chefs, car
l'objectif n'est pas de former des spécialistes de la qualité,
mais plutôt des personnes qui comprennent les objectifs poursuivis et les
étapes nécessaires au bon déroulement de la
démarche d'ACQ.
Développer le management des
infirmiers-chefs : L'infirmier-chef doit faire adhérer
le personnel de son unité au projet qualité en leur expliquant
ses enjeux. Cela passe par une stratégie de management participatif,
dont l'infirmier-chef devient l'animateur de son équipe. Ce levier
permettra de développer une culture qualité au sein de
l'équipe soignante.
Développer le pilotage par les
infirmiers-chefs du projet d'amélioration continue de la qualité
au sein des unités de soins : La conduite
opérationnelle du projet d'ACQ repose sur une communication entre
l'infirmier-chef et son équipe sans oublier le chef de service afin de
mobiliser et convaincre ses collaborateurs. Son rôle consiste à
donner du sens aux actions de ses collaborateurs afin qu'elles convergent vers
une construction de la démarche qualité, créant ainsi, un
sentiment d'appartenance à l'institution. A ce sujet, l'infirmier-chef
devra être attentif à son style de communication consacrer le
temps nécessaire à l'information et à l'échange sur
le suivi du projet lors de leurs réunions avec les équipes
soignantes. Aussi, le pilotage par l'infirmier-chef de la démarche d'ACQ
implique la prise de décision. Celle-ci devra s'appuyer sur les
indicateurs à travers les tableaux de bord permettant de suivre la
qualité produite au sein de leurs services.
Enfin, la mise en commun de ces propositions
d'aménagement permettra de favoriser la motivation, l'implication des
infirmiers-chefs, et le rôle de vulgarisation de la culture
qualité.
Aussi, leur rôle d'initiateur de projet qualité
et de mobilisateurs de leurs équipes, reconnu aux gestionnaires de
l'unité reste indispensable dans une démarche
d'amélioration continue de la qualité, semble être marginal
pour certains infirmiers-chefs. Bien que la majorité des
infirmiers-chefs dispose de connaissances en matière de la
démarche qualité, à travers les programmes de formations
entrepris par le Centre Hospitalier Ibn Sina. Des efforts
supplémentaires en matière de développement de
compétences en management en général, du savoir être
et en management de la qualité s'avèrent indispensables. C'est
ainsi, qu'une offre de soins sécuritaires et de qualité, et une
rationalisation de l'utilisation des ressources de l'unité de soins
seront garanties.
Conclusion
L'objectif de ce travail était d'apporter un
éclairage sur le débat actuel sur la qualité et
définir le rôle de l'infirmier-chef de l'unité de soins
dans la démarche d'amélioration continue de la qualité au
niveau des établissements de soins. Il s'agit d'une problématique
complexe à laquelle tous les professionnels seront confrontés en
tant qu'infirmiers-chefs d'US. Elle a permis d'en arriver aux constats
suivants : la conduite de la démarche d'ACQ implique un style de
management et de leadership qui motive les professionnels à devenir
acteurs impliqués dans toute organisation de santé.
Dans l'actuel contexte et d'un point de vue organisationnel,
c'est d'ailleurs au regard de la satisfaction du client que la notion de
qualité prend véritablement tout son sens.
De nos jours, vu l'importance accordée à la
qualité des soins et services, l'infirmier-chef d'unité de soins
doit posséder des compétences inhérentes au management des
unités de soins. Cette démarche est nécessaire, d'autant
plus qu'elle permet de construire une vision partagée et encourage ses
collaborateurs à grandir et à progresser.
Enfin, dans un monde complexe et changeant, il faut savoir
inventer des solutions à la fois simples et conviviales ne redoutant pas
la pensée complexe et le paradoxe. C'est à ce prix que nous
réussirons à mieux travailler ensemble pour mieux servir
les personnes, les familles, les communautés et l'ensemble de
la population. Néanmoins, nous estimons qu'un certain nombre de points
peuvent d'ores et déjà être retenus pour fonder des axes de
recherche sur la thématique de manière élargie. Pour
améliorer la qualité, l'appel à la formation continue, la
sollicitation de la participation de l'équipe soignante, l'appui et
l'engagement des infirmiers-chefs constitueront une charnière entre la
préparation et l'action à la DQ. En plus, quelques soit
l'approche utilisée pour faciliter l'application des résultats de
recherche dans la pratique, une coexistence profitable des milieux clinique,
administratif et académique est essentielle au développement
d'une culture de recherche en vue d'assurer une qualité optimale des
soins infirmiers.
Pour clore ce travail de fin d'études, il semble
inévitable de terminer en ces propos : le succès de la
démarche d'ACQ au niveau des unités de soins dépend du
rôle exercé par les infirmiers-chefs en tant que manager-leader
dans ses différentes attributions et responsabilités.
Glossaire
Action corrective : Action entreprise
visant pour éliminer les causes d'une non-conformité, d'un
défaut ou de tout autre événement indésirable
existants, pour empêcher leur renouvellement (ISO 8402)
Action visant à éliminer la cause d'une
non-conformité ou d'une autre situation indésirable
détectée. (ISO 9000)
Action préventive : Action entreprise
pour éliminer les causes d'une non-conformité, d'un défaut
et de tout autre événement indésirable potentiels pour
empêcher qu'ils se produisent (ISO 8402)
Action visant à éliminer la cause d'une
non-conformité potentielle ou d'une autre situation potentielle
indésirable. (ISO 9000)
Amélioration de la
qualité : Actions entreprises dans tout l'organisme, en
vue d'accroître l'efficacité et le rendement des activités
et des processus, pour apporter des avantages accrus à la fois à
l'organisme et à ses clients.
Approche PDCA : Mode de gestion d'un
processus qui vise à l'améliorer continuellement. Cette approche
est souvent appelée « boucle PDCA car après le
«ACT«, il importe de recommencer le processus complet au
«DO«(Smans et Ver Elst, 1997).
Assurance de la qualité : Ensemble des
activités préétablies et systématiques mises en
oeuvre dans e cadre du système qualité, et
démontrées en ce qu'une entité satisfera aux exigences
pour la qualité (ISO 8402)
Partie du management de la qualité visant à
donner confiance en ce que les exigences pour la qualité seront
satisfaites. (ISO 9000)
Ensemble des actions préétablies et
systématiques pour donner la confiance appropriée en ce qu'un
produit ou service satisfera aux exigences données relatives à la
qualité.
Besoin : Exigence d'ordre physiologique,
mental, émotionnel, social ou spirituel en vue d'obtenir le
bien-être. Les besoins peuvent ou non être perçus ou
exprimés par la personne dans le besoin. On doit les
différencier des demandes, qui sont des désirs exprimés,
et pas nécessairement des besoins.
Cercle qualité : C'est un petit
groupe permanent de sept à huit personnes volontaires, d'un même
secteur d'activité, ou ayant les mêmes préoccupations. Ce
groupe est appelé à se réunir sur son temps de travail
afin d'identifier, d'analyser et de résoudre des problèmes les
concernant, en suivant la méthode de résolution de
problème et en utilisant des outils statistiques
simples, auxquels les membres du groupe ont été
préalablement formés, ainsi que leur animateur, qui sera une
personne située hiérarchiquement, aux membres
participants. (Briad, A., 1988).
Les cercles de qualité sont de petits groupes de 3
à 10 personnes, appartenant à la même unité de
travail qui se réunissent volontairement et régulièrement
pour identifier et résoudre des problèmes relatifs à leur
activité.
Chefs : Personnes qui coordonnent et
équilibrent les intérêts des gens intéressés
au succès de l'organisation, notamment, l'équipe de direction,
les autres cadres, les chefs d'équipe ou les responsables d'un certain
domaine.
Client : Destinataire d'un produit
fourni par le fournisseur
Collecte : Action de recueillir des
informations, des données, des faits, des preuves.
Collecte des données : action de rassembler des
données pour effectuer une analyse statistique (Goudron et Fournier,
1993)
Communication : c'est transmettre une
infirmation. C'est l'échange entre plusieurs entités,
indispensables au fonctionnement du système qualité (Goudron et
Fournier, 1993)
Compétence : habileté
à agir dans des situations complexes ainsi qu'une capacité de
planifier et de décider qui prennent appui sur une connaissance
approfondie et reconnue qui confère un sentiment de maîtrise des
événements (Kérouac, Pépin, Ducharme et Major,
2003).
Contrôle de la qualité :
Techniques et activités opérationnelles internes utilisées
en vue de satisfaire aux exigences énoncées pour la
qualité à l'aide d'inspections.
Concerne le contrôle de l'ensemble des activités
et des résultats liés à la qualité et à
l'assurance qualité (Goudron et Fournier, 1993)
Culture : Le système de valeurs,
de devoirs et de comportements propre à une organisation; il est
transmis, mis en pratique et renforcé par les membres de
l'organisation.
Satisfaction du client : Résultat obtenu lorsque
le produit ou le service offert répond aux exigences et aux attentes du
client.
C'est le savoir, être, savoir faire et savoir être
(Jacquerye et coll., 1999)
Démarche qualité :
Ensemble des actions que mène l'entreprise pour se développer par
la
satisfaction de ses clients.
Défaillance : Altération
ou cessation de l'aptitude d'un produit, d'un processus, d'une prestation de
service à remplir une fonction requise ou fournir des résultats
corrects. Une défaillance se traduit par une transition entre un service
approprié et un service non approprié constaté par un
écart de bon fonctionnement et un état de panne (Goudron et
Fournier, 1993)
Défaut : Non satisfaction
à une exigence ou à une atteinte raisonnable liée à
une utilisation prévue, y compris celles qui ont trait à la
sécurité (ISO 8402)
Dysfonctionnement : fonctionnement
perturbé pouvant entrainer une non-conformité latente ou
exprimée (Goudron et Fournier, 1993)
Ecart : Différence entre ce qui
est attendu et ce qui est constaté qu'il s'agisse de l'application d'un
processus ou de son résultat (Goudron et Fournier, 1993)
Ecoute : Action de prêter
attention au comportement des autres en vue de comprendre une situation ou un
événement (Goudron et Fournier, 1993)
Enjeu : Gain potentiel
espéré dès lorsque les moyens sont mis en oeuvre
(Goudron et Fournier, 1993)
Enquête : Action orale ou
écrite permettant de recueillir, dans le cadre d'un objectif
fixé, des avis ou des informations auprès d'une population, ou
d'un échantillon représentatif d'une population (Goudron et
Fournier, 1993)
Evaluation de la qualité :
«Évaluer une qualité consiste à estimer un
écart existant entre une situation observée et une situation
considérée comme optimale« (Poirier-Coutansais, G.,
1987).
Exigences: Besoin ou attente formulés,
habituellement implicites, ou imposés. (ISO 9000)
Focus-Group : Technique de collecte de
données ayant recours à une rencontre semi-structurée avec
un groupe de personnes (5 à 12) dans un même lieu durant 1
à 2 heures et à leur demander de s'exprimer verbalement sur un
thème précis (Jacquerye et coll., 1999)
Gestion de la qualité : Ensemble
des activités de la fonction générale de management qui
déterminent la politique qualité, les objectifs et les
responsabilités, et les mettent en oeuvre par des moyens tels que la
planification de la qualité, la maîtrise de la qualité,
l'assurance de la
qualité, l'amélioration de la qualité
dans le cadre du système qualité.
Gestion des soins infirmiers : est un
processus heuristique visant à mobiliser les ressources humaines et de
l'environnement en vue de soutenir et de favoriser le soin de la personne qui,
en interaction continue avec son environnement, vit des expériences de
santé (Kérouac, Pépin, Ducharme et Major, 2003).
Indicateur : Permet de mesurer de
façon objective un phénomène étudié. Un
indicateur doit être facile à utiliser, l'ensemble des indicateurs
(la mesure) sont regroupés dans un document appelé "tableau de
bord". Un indicateur est un outil décisionnel et permet de mesurer
l'efficacité d'un dispositif mis en place.
Information : Apport de connaissance
qu'il convient de filtrer, vérifier et diffuser à bon escient
(Goudron et Fournier, 1993)
ISO : Organisation internationale de
normalisation (ISO) sise à Genève, en Suisse.
Management : Ensemble de
démarches, méthodes et processus de conduite, organisation,
allocation de ressources, contrôle, planification, activation et
animation d'une entreprise ou d'une unité de travail (Hermel, 1992).
Management participatif : Forme de
Management favorisant la participation aux décisions, grâce
à l'association du personnel à la définition et la mise en
oeuvre des objectifs le concernant (Hermel, 1992).
Management de la qualité : Mode de
management d'un organisme, centré sur la qualité, basé sur
la participation de tous ses membres et visant au succès à long
terme par la satisfaction du client et à des avantages pour tous les
membres de l'organisme et pour la société (ISO 8402)
Activités coordonnées permettant d'orienter et
de contrôler un organisme en matière de qualité. (ISO
9000)
Mesure : Evaluation quantitative d'une
caractéristique mesurée (Goudron et Fournier, 1993)
Méthode : Ensemble des
démarches raisonnées, suivies pour parvenir à un but
(Goudron et Fournier, 1993)
Méthodologie : Assemblage de
méthodes qui contribuent à résoudre un problème
donné (Goudron et Fournier, 1993)
Norme NF EN ISO 8402 : Vocabulaire de
management de la qualité et assurance de la qualité (Smans et Ver
Elst, 1997)
Piloter : Le pilotage d'une
démarche qualité procède de la maitrise des moyens de
motivation, de sensibilisation, de formation et d'animation des principaux
acteurs (Goudron et Fournier, 1993)
Organisation : Ensemble de
responsabilités, pouvoirs et relations entre les personnes. (ISO
9000)
Politique qualité : Orientations
et objectifs généraux d'un organisme, concernant la
qualité, tels qu'ils sont exprimés formellement par la direction
au plus haut niveau (ISO 8402)
Orientations et intentions générales d'un
organisme relatives à la qualité telles qu'elles sont
officiellement formulées par la direction. (ISO 9000)
Procédure : Manière
spécifiée d'accomplir une activité (ISO 8402).
Manière spécifiée d'effectuer une
activité ou un processus. (ISO 9000)
Processus : Ensemble de moyens et
d'activités liés qui transforment des éléments
entrants en éléments sortant (ISO 8402)
Ensemble d'activités corrélées ou
interactives qui transforme des éléments d'entrée en
éléments de sortie. (ISO 9000)
«L'ensemble des activités infirmières dont
l'exécution a été jugée nécessaire pour
couvrir les besoins des patients« (Poirier-Coutansais, G., 1987).
Suite d'activités qui ajoutent de la valeur en
produisant les extrants requis à partir de divers intrants.
Un processus est une succession d'étapes ajoutant de la
valeur, en produisant les éléments requis à partir d'une
variété d'éléments reçus.
Produit : Résultat d'activités
ou de processus (ISO 8402)
Résultat d'un processus. (ISO 9000)
Professionnel : Ensemble des personnes
exerçant une activité, salariée ou non, dans
l'établissement.
Professionnel
paramédical : Au sens du code de la santé publique.
Sont des professionnels paramédicaux notamment les infirmiers, les
aides-soignants, les diététiciens, les
masseurs-kinésithérapeutes,etc.
Professionnel de
santé : Personne ayant une activité liée
à la prophylaxie ou aux soins aux malades. Un professionnel de
santé peut être un professionnel médical, un professionnel
paramédical ou un professionnel de la pharmacie.
Projet
d'établissement : Le projet d'établissement
définit les orientations stratégiques de l'établissement
sur une période pluriannuelle sur l'ensemble des activités de
l'établissement portant tant sur la prise en charge directe du patient
que sur les activités y contribuant plus indirectement.
Projet qualité : Projet pour une
démarche qualité ou l'amélioration de la qualité
(Goudron et Fournier, 1993)
Protocole : Descriptif de techniques
à appliquer et/ou de consignes à observer.
Qualité : Aptitude d'un produit ou d'un
service à satisfaire, au moindre coût et dans les moindres
délais les besoins des utilisateurs. (ISO 9000 : 1982)
Ensemble des
propriétés et caractéristiques d'un produit ou d'un
service qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins
exprimés ou implicites. (ISO 9000 : 1987)
Ensemble des
caractéristiques d'une entité qui lui confère l'aptitude
à satisfaire des besoins exprimés et implicites. (ISO 9000 :
1994)
Aptitude d'un ensemble de caractéristiques intrinsèques
à satisfaire des exigences. (ISO 9000 : 2000).
Qualité des soins :
Niveau auquel parviennent les organisations de santé, en terme
d'augmentation de la probabilité des résultats souhaités
pour les individus et les populations, et de compatibilité avec
l'état des connaissances actuelles.
Référentiel : Ensemble de
références couvrant un domaine d'activité d'un
établissement de santé.
Résultats : Changements ou modifications
apportées à l'état de santé et au confort du
patient ou conséquences des soins et des services (Jacquerye, A., et
Thayse, Maas, A., 1988).
Les indicateurs de rendement, et les processus de
contrôle et d'évaluation y afférents, permettant
d'évaluer l'efficacité d'une démarche et de sa mise en
oeuvre.
Système qualité : Ensemble
de l'organisation, des procédures et des moyens nécessaires pour
mettre en oeuvre le management de la qualité (ISO 8402)
Tableau de bord : Rassemble sous une
forme aussi simple et significative que possible, un certain nombre
d'indicateurs sur la qualité ou la non-qualité obtenu (Goudron et
Fournier, 1993)
Traçabilité : Aptitude
à retrouver l'histoire, l'utilisation ou la localisation d'une
entité au moyen d'identifications enregistrées (ISO 8042).
Aptitude à retrouver l'historique, la mise en oeuvre
ou l'emplacement de ce qui est examiné. (ISO 9000)
Valeurs : La compréhension et les
attentes qui décrivent comment le personnel de l'organisation se
comporte et sur lesquelles sont basées toutes les relations (ex. :
confiance, soutien,vérité).
Vision : Les affirmations qui décrivent le
type d'organisation que celle-ci désire être (ex. : "Notre
présence et notre efficacité contribuent au maintien de la
santé de la collectivité").
Solutions mises en oeuvre pour réduire ou
éliminer un problème identifié.
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6/08/07 21h01
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le 02/09/07 à 22h50
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http://www.ecole-sante-publique-psud.fr/
le 15/07/07 à 23h00
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téléchargé le 06/08/07 à 21h22
http://www.santedescollines.qc.ca/ssc/sscinterne/index_f.aspx?ArticleID=1681
le 06/01/08 à 02H25
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/soins_inf/index.htm
www.social.gouv.fr
Annexe n°1 : Lettre de présentation de
l'étude pour le questionnaire
Annexe n°2 : Formulaire de consentement pour les
participants à l'étude pour le questionnaire
Annexe n°3 : Questionnaire
destiné aux infirmiers chefs des unités de soins
Annexe n°4 : Formulaire de consentement au Focus
Group
Annexe n°5 : Organisation du Focus
group
Annexe n°6 : Guide du Focus Group
Annexe n°7 : Présentation de l'hôpital Ibn
Sina
Annexe n°8 : Autorisation de récolte de
données
Annexe n°9 : Circulaire N°34 (S/G) CHIS du 06 mars
2007
Annexe n°1 : Lettre de présentation de
l'étude
Madame, Monsieur,
Dans le cadre du projet de recherche sur le rôle
de l'infirmier chef de l'unité de soins dans l'amélioration
continue de la qualité, dirigé par Monsieur Cherkaoui Mustapha,
Chef de la Division des Soins Infirmiers de la Direction du Centre Hospitalier
Ibn Sina de Rabat, avec l'accord de la Direction de l'hôpital Ibn Sina,
vous êtes invités à remplir le questionnaire ci-joint.
Ce questionnaire porte sur vos opinions concernant votre
rôle dans la démarche d'amélioration continue de la
qualité. Votre opinion est importante car les résultats de cette
enquête serviront à contribuer à l'avancement des
connaissances et à l'amélioration des services offerts aux
clients. En participant à cette recherche, vous pourrez mieux planifier
l'intégration de la démarche qualité au sein de vos
unités de soins et dans le système de santé afin de
répondre aux besoins des clients. Je tiens à vous assurer de la
plus stricte confidentialité des renseignements que vous fournirez
à travers ce questionnaire et je vous demande de le remettre dans les
meilleurs délais.
Merci de votre disponibilité et de votre entière
collaboration
Annexe n°2 : Formulaire de consentement pour
les participants à l'étude
Titre de l'étude : Le rôle de l'infirmier
chef de l'unité de soins dans l'amélioration continue de la
qualité.
Cette étude a pour but d'explorer et de décrire
le rôle de l'infirmier chef de l'unité de soins dans
l'amélioration continue de la qualité. Les résultats
permettront de mieux connaître votre opinion concernant votre rôle
quotidien dans la démarche d'amélioration continue de la
qualité. Ils permettront également d'influencer les
décisions afin de permettre une meilleure intégration de la
démarche dans votre pratique et dans les établissements du
réseau de soins de santé.
Le présent questionnaire porte sur les
éléments suivants :
Ø les renseignements généraux et
situation professionnelle ;
Ø les questions spécifiques au thème.
Nous tenons à vous assurer de la plus stricte
confidentialité des renseignements qui nous seront fournis. Aucun risque
ne sera lié à la participation à cette étude,
d'autant plus que le questionnaire est anonyme. L'anonymat et la
confidentialité seront assurés par les mesures suivantes :
Ø vous n'avez pas à inscrire votre nom sur le
questionnaire;
Ø en aucun cas, vos réponses individuelles ne
seront communiquées à qui que ce soit.
Nous tenons à vous rappeler que vous êtes
entièrement libre de compléter ce questionnaire, sans avoir
à subir d'inconvénient ou de préjudice quelconque.
Si vous désirez obtenir des informations
complémentaires, vous pouvez nous contacter à l'adresse et au
numéro de téléphone indiqués ci-dessous.
Je déclare avoir pris connaissance de ce formulaire de
consentement et accepte de participer à cette
étude.______________________________ ______________________________
Signature :
Date : Rabat, le
Chercheur : Djoumbé Ephraïm, étudiant
en 2ème année, section surveillant des services de
santé à l'Institut de Formation aux Carrières de
Santé de Rabat (IFCSR).
Tél. : 013 66 28 99 Courriel :
ephra1999@yahoo.fr
Encadrant : Cherkaoui Mustapha, Chef de la Division des
Soins Infirmiers de la Direction du CHIS de Rabat, Maîtrise ès
sciences infirmières, Université de Montréal
Tél. : 010 87 05 91 Courriel :
mcherkaoui2003@yaoo.fr
Annexe n°3 : Questionnaire destiné aux
infirmiers chefs des unités de soins
Pour chaque question, veillez cocher à la case
correspondante à votre choix.
I- Renseignements généraux et situation
professionnelle (parcours et formation)
1- Vous êtes de sexe : Masculin :
Féminin :
2- Votre âge: ans
3- Vous travaillez à l'hôpital Ibn Sina
depuis : ans
4- Quelle est votre formation ?
Deuxième cycle des études
paramédicales : Ecole des cadres :
Premier cycle des études paramédicales :
Ecole d'Etat :
Ecole de brevet :
5- Vous êtes responsable de l'unité de soins
depuis combien de temps ? ans
II- Gestion et organisation de travail
6- Votre travail vous permet de prendre des initiatives ?
Oui : Non :
7- Disposez-vous de l'autorité nécessaire pour
mener à bien votre mission et en assurer la responsabilité ?
Oui : Non :
8- Produisez-vous un rapport au sein de votre unité de
soins ? Oui : Non :
9- Encouragez-vous l'affichage de tableaux de bord ?
Oui : Non :
10- Les indicateurs du service sont-ils utilisés pour
s'améliorer ? Oui : Non :
11- Le personnel est-il informé des problèmes,
des actions et des succès de l'unité de soins? Oui :
Non :
Si oui, la communication interpersonnelle entre vous et vos
collaborateurs est-elle permanente ? Oui : Non :
12- Consacrez-vous du temps à ce sujet pour prendre
contact et discuter avec les équipes soignantes ? Oui :
Non :
Si oui :
Vos collaborateurs vous comprennent-ils facilement ?
Oui : Non :
Prenez-vous le temps nécessaire de les
écouter ? Oui : Non :
13- Réunissez-vous votre équipe à ce
sujet? ? Oui : Non :
Quelle est la fréquence de vos rencontres :
Une fois/mois : 2x/mois : 3x/mois :
4x/mois :
14- Incitez-vous votre équipe à s'adapter en
permanence aux besoins du client ?
Oui : Non :
III- Management de la qualité
15- Avez-vous reçu une formation adaptée
à la démarche qualité ? Oui :
Non :
Si oui, la formation à la qualité vous a-t-elle
apportée :
· Une prise de conscience des enjeux de la
qualité ?
· Un renouvellement des pratiques de management ?
· Une résolution de problèmes ?
· Un développement des pratiques et
amélioration ?
· Autres,
précisez :........................................................................
16- Pensez-vous que l'amélioration continue de la
qualité soit un objectif mobilisateur ?
Pour l'hôpital Ibn Sina : Oui :
Non :
Pour vous-même : Oui :
Non :
17- Considérez-vous que, pour les unités de
soins aujourd'hui, l'amélioration continue de la qualité est un
enjeu ? Fondamental : Très important :
Secondaire : Ne sait pas :
18- Pensez-vous que votre unité de soins attache de
l'importance à la qualité en général ? Oui,
tout à fait : Un peu :
Pas vraiment : Pas du tout :
Ne sait pas :
19- Vous sentez-vous personnellement impliqué dans la
démarche d'amélioration continue de la qualité ?
Oui, tout à fait : Un peu :
Pas vraiment : Pas du tout :
Sans opinion :
20- Les responsables de votre établissement vous
incitent-ils à utiliser la démarche qualité dans votre
pratique ? Oui : Non :
21- Avez-vous adopté la démarche qualité
dans votre service ? Oui : Non :
Si oui, comment avez-vous et votre équipe, accueillis
l'adoption de la démarche qualité au sein de votre
unité ?
Très bien : Plutôt mal :
Plutôt bien : Très mal :
22- Avez-vous mis en place des opportunités pour
améliorer sans cesse les dysfonctionnements au sein de l'unité de
soins ? Oui : Non :
Si oui, vous vivez la démarche qualité comme un
moyen d'améliorer votre pratique professionnelle ? Oui :
Non :
23- Comment percevez-vous l'engagement de votre responsable
direct ou chef hiérarchique dans le processus d'amélioration
continue de la qualité ?
Très fort : Fort :
Intermittent : Faible :
24- Le personnel a-t-il été sensibilisé
et formé aux méthodes de l'amélioration continue de la
qualité ? Oui : Non :
25- A l'état actuel d'avancement, l'équipe
s'est-elle investie en totalité ?
Oui : Non :
Si non, pensez-vous pouvoir faire investir toute
l'équipe ? Oui : Non :
26- Existe-t-il des équipes de travail qui sont
consacrés à l'amélioration de la qualité ?
Oui : Non :
27- Les actions d'amélioration de la qualité
font-elles l'objet d'une communication interne ? Oui :
Non :
IV- Difficultés liées à
l'implantation de la démarche qualité
28- Rencontrez-vous des difficultés à vous engager
et vos collaborateurs (personnel) à mettre en place une démarche
qualité ? Oui : Non :
Si oui, quelles en sont les principales causes d'après
vous ? (Plusieurs réponses possibles)
· L'organisation de votre unité :
· Absence ou la non-prise en compte d'objectifs
qualité :
· La gestion de votre temps :
· Votre propre conviction :
· La pression du quotidien :
· Leur manque de formation :
· Leur indifférence :
· L'ambiance générale :
· La non-implication de votre hiérarchie :
· Les conditions de travail peu favorables :
· Autres, à
préciser........................................................................
29- Vos suggestions :
·
............................................................................................
·
.............................................................................................
·
.............................................................................................
·
..............................................................................................
Merci de votre précieuse collaboration !
Annexe n°4 : Formulaire de consentement au
Focus Group
Titre de la recherche : Rôle de
l'infirmier chef d'unité de soins dans l'amélioration continue de
la qualité
Etudiant : Djoumbé
Ephraïm, étudiant au 2ème cycle des
études paramédicales, section surveillant des services de
santé, Institut de formation aux carrières de santé de
Rabat (Maroc)
Encadrant du mémoire :
Cherkaoui Mustapha, Chef de Division des Soins Infirmiers à la
Direction du Centre Hospitalier Ibn Sina de Rabat (Maroc), Maîtrise
ès-sciences infirmières, Faculté des sciences
infirmières, Université de Montréal (Canada)
A) Renseignements aux participants
1. Objectifs de l'entretien : Ce projet
vise à explorer et décrire le rôle des infirmiers chefs
d'unités de soins afin de pouvoir mieux définir leur rôle
dans l'amélioration continue de la qualité dont pourraient
bénéficier les clients et les services.
2. Cible : Infirmiers-chefs des services
de l'HIS où sont implantés les projets qualité.
3. Participation à la recherche :
La participation à cette recherche consiste en une entrevue au
niveau du service des soins infirmiers de l'HIS. Cette entrevue portera sur
votre expérience personnelle, vos rôles et attributions dans la
démarche d'amélioration continue de la qualité.
4. Confidentialité : Les
renseignements que vous nous donnerez demeureront confidentiels. Les entrevues
seront transcrites.
En participant à cette recherche, vous pourrez
contribuer à l'avancement des connaissances et à
l'amélioration des services et soins offerts aux clients. Votre
participation à la recherche pourra également vous donner
l'occasion de mieux vous connaître et de mieux comprendre vos
réactions.
5. Droit de retrait : Votre
participation est entièrement volontaire. Vous êtes libre de vous
retirer en tout temps sur simple avis verbal, sans préjudice et sans
devoir justifier votre décision. Si vous décidez de vous retirer
de la recherche, vous pouvez communiquer avec le chercheur, au numéro de
téléphone indiqué ci-dessous.
B) CONSENTEMENT
Je déclare avoir pris connaissance de ce formulaire de
consentement et accepte de participer à cette étude
Signature : Date :
Nom : Prénom :
Signature du chercheur: Date :
Nom : Prénom :
Pour toute question relative à l'étude, ou pour
vous retirer de la recherche, vous pouvez communiquer avec Djoumbé
Ephraïm, au numéro de téléphone suivant : 013 66
28 99 ou à l'adresse courriel suivant : ephra1999@yahoo.fr
Annexe n°5 : Organisation du Focus group
1. Préalables
Une semaine avant le jour J de la tenue du focus group, les
participants ont été rappelés pour avoir une confirmation
de leur présence.
Choix des participants : 6 personnes appartenant à
la population cible ont été choisi sur la base de l'implantation
du projet qualité).
Une lettre de présentation de l'étude et un
formulaire de consentement pour les participants a été
distribué.
2. Thème
L'objectif recherché dans cette étude est de
définir le rôle de l'infirmier chef d'unité de soins dans
l'amélioration continue de la qualité.
3. Durée : la durée est
fixée à environ 90minutes (1h30mn).
4. Animation de la réunion
a Choix de l'animateur : le rôle
de modérateur, il va créer un climat de confiance et
délivre la cadre général de l'entretien (introduction,
garanti de la confidentialité des discussions), veuille à
l'implication des participants et au bon déroulement de la discussion.
Il doit avoir une expérience en matière de conduite de
réunions et de dynamique de groupe. Il doit faire émerger les
points de vue de tous les participants.
b Choix des rapporteurs : Trois
observateurs qui prennent les notes et inscrivent toutes les propositions,
idées, impressions, problèmes lors du focus group. Il
régule et contrôle le temps préalablement fixé.
5. Préparation des 7 questions claires et
ouvertes contenant des relances
Le questionnaire compte une douzaine de questions ouvertes. Il
a été élaboré pour explorer et décrire le
rôle de l'infirmier chef d'unité de soins dans la démarche
d'amélioration continue de la qualité. Les questions
générales devront précéder les questions
spécifiques.
6. Enoncé des questions suivi
d'échanges avec les participants
· Garantir le même temps de parole à chaque
participant et assurer une liberté d'expression ;
· Inviter les participants à parler à tour
lorsque c'est nécessaire ;
· Insister sur l'utilité des différents
commentaires ;
· Recentrer le débat lorsque c'est
nécessaire ;
7. Fin de l'entretien :
· Remercier les participants, dire en quoi les
informations collectées seront utiles ;
· Valoriser leur participation ;
· Proposer ou non l'envoi d'un résumé de la
session.
8. Analyse des résultats
· Retranscrire les notes
· Compilation et organisation des résultats
· Faire une analyse sous forme de rapport bilan et un
résumé mentionnant les conclusions tirés.
9. Validation des résultats avec les
participants à l'entretien
Annexe n°6 : Guide du Focus Group
I- Approche
· Accueil et installation des participants ;
· Chaque participant est installé dans la place
qui lui est réservé (mentionné le titre, suivi de
l'unité de soins auquel il est responsable afin de faciliter le
débat) ;
· Présentation des participants et des
modérateurs ;
· Distribution d'une fiche anonyme aux participants pour
récolter les caractéristiques (âge, sexe,
ancienneté, formation de base, le grade) ;
· Exposé de l'objectif de l'entretien ;
· Bref rappel du sujet abordé.
II- Questions du Focus-Group
Votre service s'est inscrit dans un projet visant
l'amélioration de la qualité.
1- Quel est votre avis à ce sujet ?
2- Etes-vous convaincus que la mise en place de ce projet
améliorera la qualité des prestations offertes par votre
service ?
3- Pensez-vous qu'il devrait y avoir des préalables
à la mise en place d'un projet qualité ?
Oui : Non :
Si oui, expliquez. Si non, pourquoi.
4- Sentez-vous que vous êtes assez outiller pour piloter
le projet qualité dans votre service ?
5- Depuis que votre service a commencé à mettre
en place la démarche d'ACQ :
a Y a-t-il un lien entre la mise en place de projet
qualité et l'amélioration de la gestion de l'unité ?
Expliquez.
b Avez-vous ressentis quelques changements ? Oui :
Non :
Si oui, lesquels. Si non, Pourquoi.
c Selon vous quel impact a eu ou pourrait avoir la mise en
place de l'amélioration de la qualité ? Sur la pratique de
soins, l'environnement,
Sur la gestion des équipes, autres.
6- Quels sont selon vous les habiletés que doit
posséder l'infirmier-chef pour réussir le projet qualité
dans son service ? Ou en votre qualité d'infirmier-chef de
l'unité de soins, comment comptez-vous mener et réussir votre
projet qualité ?
7- Avez-vous d'autres commentaires ou propositions à
formuler sur l'amélioration continue de la qualité ?
Caractéristiques des participants au
Focus-group
Vous êtes de sexe : Masculin :
Féminin :
Votre âge: ans
Votre ancienneté à l'hôpital Ibn Sina:
ans
Vous êtes responsable de l'unité de soins depuis
combien de temps ? ans
Quelle est votre grade ? IDE grade principale :
IDE 2ème grade :
IDE 1er grade : IA grade principal :
IA 1er grade :
IA 2ème grade :
Avez-vous reçu une formation sur l'ACQ ?
Oui : Non :
Si oui, dans quel
cadre :...................................................................................
Si non,
Pourquoi :...........................................................................................
Annexe n° 7: Présentation de
l'hôpital Ibn Sina de Rabat
Crée en 1954, sa capacité litière
fonctionnelle en 2007 est de 959 lits.
1- Mission :
L'HIS a pour mission les soins de type tertiaire, la formation et
la recherche.
2- Organisation :
L'HIS est composé de :
· 24 Services d'Hospitalisations ;
· 5 Laboratoires de Biologie;
· 2 Services d'Imagerie Médicale ;
· 2 Services d'Urgences (médicales et
chirurgicales) ;
· 1 Service de Médecine Nucléaire qui est
une référence nationale ;
· 1 Service d'Explorations Fonctionnelles Digestives
aussi une référence nationale ;
· 1 Centre de Lithotripsie également une
référence nationale ;
· 1 Centre d'Hémodialyse ;
· 1 Service de Transfusion Sanguine et d'Hémo
vigilance ;
· 1 Service de Pharmacie ;
· 1 Centre de Consultation ;
· 13 Services Administratifs.
3- Effectif du personnel en 2008 :
Plusieurs personnes y travaillent dont :
84 médecins, et 176 personnels d'enseignement
857 infirmiers,
88 personnels administratifs, 161 administratifs techniques et
528 personnels administratifs de soutien.
4- Budget de l'HIS :
La part la plus importante de la facturation totale payants et
non payants revient à l'hôpital Ibn Sina qui a enregistré,
à lui seul un montant de 131,5 Millions de dirhams dont 55%
facturés aux non payants.
5- Les indicateurs de l'HIS années
2006-2007
5.1 Répartition des consultations de l'HIS
URGENTES
|
PROGRAMMEES
|
TOTAL
|
2006
|
2007
|
Var %
|
2006
|
2007
|
Var %
|
2006
|
2007
|
Var %
|
55.695
|
44.417
|
-20,25
|
46.552
|
41.895
|
-10,00
|
102.247
|
86.312
|
-15,58
|
Les consultations ont diminué cette année de -15%
par rapport à l'année 2006.
5.2 Quelques indicateurs de l'HIS années
2006-2007
Indicateurs
|
2006
|
2007
|
Var%
|
Capacité litière fonctionnelle
|
998
|
959
|
-3,92
|
Admissions
|
20439
|
18994
|
-7,07
|
Journées d'hospitalisations
|
266906
|
247623
|
-7,22
|
Taux d'occupation moyen (%)
|
73,26%
|
70,74%
|
-3,44
|
Durée moyenne de séjour (jours)
|
13,06
|
13,04
|
-0,17
|
Intervalle de rotation (jours)
|
4,77
|
5,39
|
13,12
|
Taux de rotation (%)
|
20
|
20
|
-3,27
|
Taux de mortalité (1000)
|
29,65
|
30,01
|
4,59
|
5.3 Répartition des interventions
chirurgicales
URGENTS
|
AUTRES
|
TOTAL
|
2006
|
2007
|
VAR%
|
2006
|
2007
|
VAR%
|
2006
|
2007
|
VAR%
|
5.461
|
4.933
|
-9,67
|
7.363
|
6.708
|
-8,90
|
12.824
|
11.641
|
-9,22
|
En 2007, 11641 interventions chirurgicales ont été
enregistrées soit une baisse de 9,22% par rapport à 2006. Cette
réduction est observée aussi bien pour les interventions
chirurgicales urgentes (-9, 67%) que celles programmées (-6,7%).
· Les examens de laboratoires pour l'année 2006
sont de 430531 dont 20147 anapath, pour l'année 2007 est de 436310 dont
19246 pour les examens d'anapath ;
· Les examens de radiologie, 120095 dont 5840 TDM pour
l'année 2006 et 117.408 pour l'année 2007 ;
· Les examens isotopiques, 22110 pour l'année 2006
et 18037 examens pour l'année 2007 ;
· Les examens des explorations fonctionnelles digestives,
3319 pour 2006 et 3726 pour l'année 2007 ;
· Les séances d'hémodialyse sont de 11018
séances pour l'année 2006 et 10816 pour 2007 ;
· Lithotritie, 396 séances en 2006 et 930 pour
2007.
L'HIS est engagé dans plusieurs projets, notamment le
programme de management de la qualité mis en place tant au plan
institutionnel que technique depuis Mars 2007, a connu un renforcement des
fonctions essentielles et un soutien de la démarche qualité.
Source : Centre Hospitalier Ibn Sina -
Rapport d'Activités 2006 et 2007
Annexe n°8 : Autorisation de récolte
de données
Annexe n°8 : Autorisation de récolte
de données (suite)
Annexe n°9 : Circulaire N°34 (S/G) CHIS
du 06 mars 2007
* 1 ISO : International
Standards Organisation (organisation internationale de normalisation)
* 2 ANAES : Agence
Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en
Santé
* 3 Circulaire n°34 (S/G),
CHIS du 06 mars 2007. Direction du Centre Hospitalier Ibn Sina Rabat
* 4 Décision
ministérielle du 04 février 1997, fixant organisation
hospitalière du CHIS
* 5 Ministère de la
Santé Publique du Niger
* 6 AFNOR : Agence
Française de Normalisation
* 7 DGAS : Directin
Générale de l'Action sociale
* 8 Toxicologie du Centre
Hospitalier d'Arras
* 9 Haute Autorité de
Santé / Service des recommandations professionnelles et Service
évaluation des pratiques professionnelles / Mai 2007
* 10 Direction
générale de l'action sociale de France
* 11 IDGPSA : Inspectorat
de la Direction Générale des produits de Santé et des
Aliments - Santé Canada
* 12 Règlement
intérieur des hôpitaux, Direction des hôpitaux et des soins
ambulatoires. Ministère de la santé, 2004
* 13 Management Sciences for
Health
* 14 Association des
Infirmières et Infirmiers du Canada