Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo( Télécharger le fichier original )par Franck MBEMBA MALEMBE Université Chrétienne Cardinal Malula (ex. ISPL) - Licencié en gestion et commerce international 2008 |
Source : Banque Centrale du Congo II.1. 2. CAUSES DU SUCCÈSLe gouvernement transitoire a réussi à inverser la tendance négative de l'économie et a entamé une amélioration de la situation économique. Pour les deux premières années du nouveau siècle, L'économie était toujours en récession, les taux de croissance étaient de -7% en 2000 et de -2% en 2001, mais depuis 2002, le taux de croissance est devenu positif et passa à 3,5%, soutenu par l'aide massive de la Communauté internationale et par des investissements étrangers, particulièrement dans le secteur minier. L'économie de la RDC est essentiellement basée sur l'agriculture. La part de l'agriculture au PIB, qui était tombé à 25% en 1980, est revenue à 46% en 2003 (voir Figure 1). L'agriculture commerciale, qui avait joué un rôle important pendant l'ère coloniale, a presque complètement disparu à l'exception de quelques plantations de café dans la province de Kivu. Toutefois, ce secteur a connu une amélioration avec un index de la productivité agricole pour l'exportation qui est passé de 58,7 % en 1999 à 61,3% en 2003 (1995=100). Figure 3: Structure du PIB
L'industrie minière et le secteur de manufacture ont aussi atteint une meilleure performance. La contribution au PIB de l'industrie a augmenté de 18% en 1999 à 23% en 2003. L'industrie minière et les sous secteurs de la construction étaient les plus dynamiques et leur importance relative a augmenté de 7,4% à 12,3% (industrie minière) et de 3,4% à 5,9% (construction). Le secteur de manufacture et le secteur électricité & eaux ont continué la tendance de baisse et leurs parts dans le PIB est passé de 5% à 3,9% (manufacture) et de 2,2 % à 1% (électricité & eaux) dans cette même période. La bonne performance de l'industrie minière et du secteur des métaux est due principalement à l'augmentation de la production de diamants, tant au niveau industriel qu'à plus petite échelle, et elle représente presque 75% du total de la production de minéraux en RDC. Au niveau industriel, l'ouverture d'une nouvelle usine pour le traitement de diamants a augmenté la production. Au niveau de production à petite échelle, le Processus de Kimberley a dirigé la production dans des canaux officiels en lieu et place de la contrebande vers les pays voisins. Pour d'autres métaux, la situation semble plus morne; par exemple, la production de cuivre a continué à se détériorer car la réhabilitation des usines existantes exige un investissement énorme qui n'est pas attendu à court terme. La croissance du secteur de la construction est due à la réhabilitation de l'infrastructure détruite par la guerre et financée principalement par la communauté internationale. La valeur ajoutée du secteur industriel a diminué de 3,3 % en 2003, en raison du manque d'investissement dans la modernisation des usines et le faible pouvoir d'achat de la population, bien qu'il y ait des résultats positifs dans quelques branches comme les secteurs du ciment et de l'alimentation. Le secteur de l'électricité possède un potentiel énorme, mais jusqu'à présent, le processus de paix en transition est incomplet et n'a pas permis une pleine exploitation. Il y a eu une augmentation de la demande domestique en électricité de basse tension par les ménages, pendant que la demande en électricité de moyenne et haute tension a baissé en raison de la faible activité industrielle. L'exportation d'électricité a baissé en raison d'une incapacité à fournir une provision stable aux clients potentiels. Au niveau macroéconomique, après une longue période de performance économique chaotique et de déséquilibres économiques fondamentaux, la RDC poursuit un plan de stabilisation macroéconomique sous la supervision de la Banque mondiale et du FMI. En 2003, le taux d'inflation avait diminué à 16 %, comparé à 554 % en 2000, et est tombé à 9 % en 2004. Cependant, à mi-2004, le gouvernement a augmenté ses dépenses, financées par la création monétaire, pour faire face aux problèmes de sécurité dans les provinces de l'est du pays et aux dépenses des institutions politiques. Cette situation a affaibli la discipline macroéconomique et en 2005, l'inflation est montée en flèche à 21 %.
Le RDC a bénéficié de l'augmentation des prix mondiaux des matières premières en 2003 et 2004 et du retour d'investisseurs privés dans le secteur d'exportation. Le résultat a été une augmentation des exportations de cobalt, de bois de construction, de pétrole brut et de métaux précieux. En même temps, l'importation de capitaux et de biens de consommation est montée rapidement avec la reconstruction de l'économie et l'augmentation des revenus. L'initiative d'allègement des dettes envers la RDC a permis à la balance globale des paiements de rester stable, bien que la balance commerciale se soit dégradée. Au niveau fiscal, les réformes mises en place par le gouvernement tant en ce qui concerne le revenu que la dépense, ont eu des effets positifs sur le déficit public. En 2004, les revenus gouvernementaux étaient supérieurs aux critères du FMI et les dépenses sont restées en dessous du critère cible. Le gouvernement s'est engagé pour la réalisation de la stabilisation politique et la correction des déséquilibres macroéconomiques, coupant les dépenses excessives pour la sécurité et les institutions politiques. Très peu est prévu pour financer des programmes sociaux et de réduction de la pauvreté ainsi que pour la reconstruction des services sociaux de base inexistants comme les écoles, la santé etc. Malgré l'importante croissance du taux de l'économie, les progrès envers les Objectifs de Développement du Millénaire sont limités. II.1.3. LES INFRASTRUCTURES DES TRANSPORTSLe réseau de transport est constitué de 16 238 km de voies navigables, de 5 033 km de voies ferrées qui datent pour l'essentiel de l'époque coloniale, de 145 000 km de routes nationales et régionales et des pistes secondaires rurales, de 7 400 km d'axes urbains et de 270 aéroports répartis sur l'ensemble du pays, dont 5 aéroports internationaux (à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma et Gbadolite). La R.D.Congo est un pays semi-enclavé du fait qu'en plus de la faible densité de ses réseaux de communication (0,074 km de voies de communication au km².), elle ne possède qu'une façade maritime, sur l'océan Atlantique, de 37 km. Pour un pays aussi vaste (2 345 000 km²), les infrastructures jouent un rôle majeur. La situation du système des transports en République démocratique du Congo est désastreuse. La réalité de la situation se traduit par une insuffisance totale de l'offre des services de transports, accentuée par le mauvais état des infrastructures de transports et par une non-satisfaction chronique de la demande. Le réseau de transports n'offre plus aux secteurs économiques les infrastructures et les services qui favorisent les échanges de toute nature et qui améliorent la mobilité des personnes et des biens. Cette carence constitue un obstacle majeur au développement économique, entrave les échanges commerciaux, et restreint l'accès des populations aux services sociaux de base. D'importants partenariats avec la République populaire de Chine sont annoncés en septembre 2007. Ceux-ci concernent notamment la complétion est-ouest du réseau ferroviaire, et qui verrait la création d'une ligne continue entre Matadi (Bas-Congo) et Sakania (Katanga). La route Kisangani - Kasumbalesa (frontière avec la Zambie) serait à réhabiliter. Le tronçon Lubumbashi - Kasumbalesa deviendrait une autoroute, bien que la route nationale ait été déjà refaites récemment. Dans le même registre, les investisseurs brésiliens vont aussi dans le même sens que les chinois.
II.2. LA MONNAIE ET
L'INFLATION
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2000 |
2001 |
2002 |
Crédits à court terme |
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2.052.682.804 |
10.025.410 |
12.638.431 |
Crédits à moyen terme |
||
1.691.833 |
13.782 |
42.935 |
Crédits d'engagement (importations et exportations) |
||
601.818.985 |
4.704.670 |
4.687.890 |
Source : Rapport de Banque Centrale du Congo, 2002-2003
Par rapport aux besoins de développement de l'économie congolaise, la masse des crédits octroyés reste insignifiante. Pour s'en rendre compte, il suffit de convertir les chiffres dans le tableau ci-dessus en USD en utilisant le cours de change moyen de l'année considérée.
Couverture des reserves étrangères
C'est un des points faibles de la RDC. À cause de sa décision d'honorer son engagement envers la communauté internationale et du déficit dans sa balance commerciale, la RDC entretient actuellement un niveau de réserves étrangères très bas (voir Figure 4).
Figure 4 : Réserves de change
En 2005, les réserves couvraient à peine 4 semaines d'importations. Selon certains fonctionnaires de la Banque centrale, la situation a empiré en 2006, quand la communauté internationale a refusé son appui financier pour exhorter les partis politiques à trouver un accord sur la date des élections. Selon les prévisions pour 2008, les réserves étrangères couvriront 9 semaines d'importations11(*).
Alimenté par la faible politique monétaire et fiscale, le taux d'inflation des années 90 était hors contrôle. En 1993, le taux d'inflation a atteint 23 000% et en 2001, il était toujours de 511%. Suite à cette phase d'hyperinflation, l'économie de la RDC est devenue "solarisée" et l'intermédiation bancaire s'est effondrée. Le FMI a évalué qu'en 1995, 75% des devises circulant dans le système étaient des dollars américains et en 2004, les dépôts en US$ représentaient 85% de M2, atteignant 93% en avril 2005.12(*)
Avec le nouveau gouvernement, la politique monétaire est mise en oeuvre par la Banque centrale indépendante, Banque Centrale du Congo, qui est tenue à maintenir la stabilité des prix dans un contexte de taux de change flottant. Le statut de la banque conserve son indépendance, démontrée en autres par la nomination à vie du Gouverneur.
La Banque centrale a réussi à diminuer l'inflation de 554% en 2000 à 9% en 2004. Cependant, à mi-2004, la situation macroéconomique s'est détériorée suite à l'insécurité grandissante dans la partie orientale du pays et des tensions politiques dans la coalition ont mené à une augmentation des dépenses publiques, financée par la création monétaire. La base et la masse monétaire ont augmenté de 62% et 61% respectivement, par rapport à un taux de croissance programmé de 26% et 29%.
Pour garder le contrôle de la provision monétaire, la Banque centrale a augmenté son taux d'escompte de 6% en septembre 2004 à 20% en janvier 2005 et à 65% en février, avant de le baisser à 40% fin juin 2005 (FMI 2005a). Ces mesures, liées à une politique fiscale stricte, ont réussi de réduire l'inflation à un niveau de 21% en 2005.
Les perspectives d'inflation
Il est espéré que le processus d'élection mettra fin aux années d'instabilité politique, désamorcera les tensions politiques et créera un climat de sécurité qui pourra atténuer les contraintes budgétaires auxquelles le gouvernement est actuellement en proie.
Figure 5 : évolution de l'inflation
Les prévisions d'ici 2008 (voir Figure 5) montrent une baisse du taux d'inflation à 9% en 2006 et une stabilisation à 6% en 2008, conformément au programme de convergence macroéconomique SADC.
Cependant, il y a des facteurs qui peuvent mettre en danger les résultats attendus. Le franc congolais est toujours très faible et le taux de change avec le dollar très volatil. Toute augmentation inattendue des dépenses publiques financée par la création monétaire diminuera la confiance du public dans la devise nationale en faveur de l'US$, causant une dépréciation du franc congolais qui alimentera l'inflation. Le contrôle de la réserve réelle de monnaie en circulation est difficile, car presque 80% de la réserve du franc congolais circule à l'extérieur du système bancaire en raison du sous-développement du système bancaire et du manque de confiance de la population dans le franc congolais.
En outre, le système financier fragile n'est pas encore prêt à accepter des dettes de la Banque centrale, en grande partie suite aux ennuis passés avec le remboursement, donc le mécanisme de transmission de la politique monétaire est toujours basique, affaiblissant l'efficacité de la politique monétaire pour contrôler l'inflation.
Enfin, il existe un problème pour la mesure de l'inflation. La Banque centrale, l'Institut National de Statistique, l'Institut de Recherche Économique et Sociale (IRES) et la Section Économique de l'Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa calculent tous des indices de prix à la consommation pour Kinshasa, pendant que l'IRES calcule aussi un indice des prix pour le marché de Lubumbashi. Il est donc nécessaire d'élargir l'envergure territoriale de l'indice, comme il est également nécessaire de tenir compte du changement de comportement du consommateur et des changements démographiques, mettant à jour le panier et la composition de ménage qui date de 1980.
Tableau 3: indice des prix à la consommation à Kinshasa(décembre 2000=100)
Quant à la stabilité des prix, l'analyse des indices des prix de l'alimentation, logement, habillement et autres services indique un taux d'inflation de 12,3 pour cent en 2003 et de 19,1 pour cent en 2004. En ce qui concerne le taux de change, la RDC a connu une stabilité monétaire durant la période de transition. Signalons que le doute persiste encore pour l'année 2005. La crise politique (climat social) et le recours à la planche à billet ont jeté le doute sur les prévisions faites pour le mois de juin 2005 (BCC, 2005).
Tableau 4 : Evolution du taux de change de 2000 à septembre 2005 en FC/ dollars E.-U.
L'inflation, dans le corps économique, peut se comparer à la fìèvre dans le corps humain. L'inflation dont l'une des manifestations les plus spectaculaires est la hausse régulière et généralisée de prix, est comme la fièvre, un indicateur de tension. Notre économie a connu de fortes inflations comme l'indique la revue de l'IRES sur l'indice général de prix.
La République démocratique du Congo est en pleine phase de reconstruction de son économie, laquelle passe par la restauration de grands équilibres économiques sur différents marchés, équilibres rompus depuis plusieurs années. Le rétablissement des équilibres macroéconomiques s'avère être le seul cadre susceptible de permettre à ce pays que d'aucuns qualifient de «Scandale géologique» de faire face courageusement au défi de réduction de la pauvreté. La RDC se situe, en effet, parmi les pays considérés comme les plus pauvres au monde. Les principaux indicateurs généralement utilisés pour mesurer le niveau de performance des pays dans divers domaines (économie, santé, éducation, alimentation, infrastructures, etc.) classent le Congo-démocratique parmi les pays les plus pauvres (167ème sur 175 pays).
Fracture sociale
En 2003, selon le rapport publié par le Programme des Nations Unies pour le développement, Pnud, 26% seulement de la population congolaise a accès aux points d'eau aménagés, le taux de mortalité infantile se situe à 129 pour 1000 naissances, le taux d'alphabétisation des jeunes adultes âgés de 15 à 24 ans est de 69,9%, l'espérance de vie à la naissance est tombée à 40,6 ans tandis que 32% de Congolais souffrent de malnutrition. La valeur de l'indicateur du développement humain durable (Ihd) pour la RDC s'établit à 0,363 correspondants ainsi à un état de pauvreté assez avancé.
Parmi les raisons généralement évoquées pour expliquer l'enlisement de la situation sociale de la Rd Congo figure le manque d'emploi stable, sur fond d'un chômage de longue durée pour la grande majorité de la population. Les statistiques disponibles en la matière font état de plus de 90% de la population active qui se situe en dehors, ou plutôt exclu du marché de travail depuis plus de dix ans.
Le marché du travail s'est fortement rétréci à la suite des pillages, guerres,... de la récession qui a frappé l'économie nationale pendant des décennies. En réponse à cette fracture sociale, l'Etat congolais a axé ses actions sur la relance économique, considérant l'emploi comme un sous produit de la croissance économique. En d'autres termes, il suffit de relancer l'économie congolaise pour que la fameuse « main invisible d'Adam Smith » s'occupe du reste, c'est-à-dire à l'occurrence qu'elle fasse se rencontrer les ménages, offreurs de l'emploi et les entreprises qui demandent l'emploi. Beaucoup d'adeptes de cette vieille école continuent encore à attendre, comme la manne qui tomba du ciel, que la croissance à deux chiffres sera en mesure de faire l'affaire ! Reste que la reprise économique de la RDC amorcée depuis 2001 ne donne de signes qui pourraient encourager cette attente.
Tentatives
Ce qui explique les initiatives prises par-ci par-là pour tenter de faire face au problème de chômage. L'une de ces initiatives a débouché sur la création en juillet 2002, sous la tutelle du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale de l'Office national de l'Emploi, en sigle « O.n.em » dont la devise est « Ensemble, chassons le chômage et la pauvreté ».
La mission générale de cette structure est de promouvoir l'emploi décent et de réaliser en collaboration avec les organismes publics et privés une bonne planification, organisation et gestion du marché national de l'emploi. Ses activités s'articulent autour de trois axes, à savoir :
1. l'intermédiation, qui consiste à opérer le rapprochement entre les demandeurs d'emplois, les opérateurs économiques et socioculturels ;
2. la formation qualifiante et sur le tas ;
3. l'appui à l'auto-emploi et à la micro-entreprise.
L'un des avantages de la mise en place de l'Office national de l'emploi est de prendre en compte le caractère imparfait de l'information et donc de l'incertitude qui résulte de la connaissance des emplois et des salaires. Le travail de recherche sur les emplois disponibles effectué par l'Office permet ainsi d'amoindrir le coût lié à l'absence de l'information.
D'autres initiatives, ou plutôt propositions d'actions dans le domaine de la réduction du chômage sont à rechercher dans le Document des Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté (Dsrp) de la RDC qui révèle par exemple les effets de stabilisation macroéconomique sur la pauvreté, seront appréciés sur le plan quantitatif entre autres par le revenu des emplois créés en faveur des pauvres. Il table pour ce faire sur deux types d'investissements: l'un à réaliser par les pouvoirs publics (budget de l'Etat) et l'autre par les entreprises privées pour créer les emplois et distribuer les revenus particulièrement aux pauvres.
Au nombre de ces propositions d'actif figure également le programme de création d'emploi mis en place depuis novembre 2002, toujours sur la houlette du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale, en collaboration avec le Bureau de l'Oit à Kinshasa. Ce programme vise à terme de définir une politique nationale de l'emploi, à assurer un plein emploi sur l'ensemble du territoire, à accroître les investissements porteurs et à accroître l'efficacité des investissements pour créer des emplois et distribuer des revenus.
Dans l'une ou l'autre stratégie mise ou à mettre en place pour résoudre l'épineux problème du chômage de masse en RDC, l'élément pivot doit être l'analyse du marché du travail, ainsi que de sa dynamique dans ce pays c'est-à-dire son évolution dans le temps. Ce n'est que finalement cette analyse minutieuse et pertinente qui pourra donner à l'autorité les éléments-clés sur lesquels elle peut espérer enfin concevoir et mettre en place une réelle politique de promotion de l'emploi digne de ce grand pays.
En effet, autant d'efforts ainsi que de moyens financiers ont été conjugués pour arriver à déterminer la nature ou le profil de la pauvreté en RDC, desquels dépendront des politiques à mettre en oeuvre pour en sortir, autant nous semble t-il important que d'autres efforts prennent le relais en vue de déterminer dans le secteur spécifique du travail, la nature du déséquilibre qui y a pris corps depuis des années, ses causes et éventuellement les moyens d'en sortir.
Cette connaissance doit, par principe, précéder pour éclairer les différentes actions à mener si l'on veut véritablement et durablement résorber ce chômage de masse et si l'action exercée sur lui peut être considérée, à terme, comme susceptible de déclencher des externalités positives sur les autres causes de la pauvreté en République démocratique du Congo.
Le taux élevé de chômage en RD Congo est un problème qui remonte à plusieurs années. On retrouve dans cette catégorie des individus qui ont mis plus de dix ans sans un emploi stable, rémunérateur, voire sans avoir travaillé du tout. Au bout de temps, la plupart de ces individus ont perdu toute motivation de recherche de l'emploi, leur aptitude à pouvoir travailler.
A titre illustratif, ceux qui sont sortis des universités et instituts d'enseignement supérieur auront finalement perdu toute leur science et technicité. Laissés à eux-mêmes, non seulement ils ne cherchent plus d'emploi, mais surtout ils n'ont aucune chance d'en trouver un.
Le seuil, refuge reste le travail dans le secteur informel qui se caractérise par la précarité de l'emploi et l'inexistence de quelques mesures que ce soit de sécurité sociale sur laquelle compter pendant la vieillesse. Au point où on en est, le taux élevé de chômage tient en grande partie de l'existence à cette catégorie d'individus qui ont pour ainsi dire, perdu la main.
Tension salariale
Une bonne politique d'emploi en RDC et qui vise à lutter conjointement contre la pauvreté, doit nécessairement redoubler d'ingéniosité pour mettre en place un cadre incitatif qui permet aux entreprises d'intégrer dans leur profil d'offre d'emploi les caractérisés spécifiques à ces outsiders d'autre part, les pouvoirs publics doivent concevoir des programmes d'investissement qui génèrent les emplois de masse, tels que le canotage manuel. Ce dernier comporte un double avantage. Procurer du travail à une fraction importante de la population (emploi moins exigeant en termes de connaissances scientifiques) et du travail de longue durée.
Ce dernier avantage ne se retrouve pas par exemple dans le programme actuel de réhabilitation des infrastructures de base. Ceci passe par la création des synergies entre les agences de création d'emploi et l'organe de l'Etat qui a en charge la promotion des investissements.
Pour voir dans quelle mesure des avantages spécifiques peuvent être accordés aux investisseurs qui choisissent d'orienter leurs activités dans le secteur à fort potentiel de création d'emploi tel que le secteur agricole. Une bonne politique de l'emploi comporte aussi comme axe stratégique une bonne politique salariale, la lutter contre la pauvreté de masse passant aussi par la réduction des inégalités sociales. Les pouvoirs publics doivent veiller au respect de la tension salariale de 1 à 10 qui est considérée comme la norme sur le plan international.
En 1957, la R.D. du Congo comptait 13.174.883 habitants. 21.637.876 en 1970 et 30.729.329 en 1984. En l'absence d'une opération de collecte des données démographiques depuis 1984, des sources diverses mais concordantes affirment que la R.D.Congo compte actuellement près de 52 millions d'habitants. La population congolaise n'a donc pas cessé de croître de manière inquiétante, avec un taux d'accroissement moyen de 3,1 % l'an, contrastant avec une croissance économique négative estimée à environ -14,7 % en 1996 et à plein une croissance économique de 3,5% et 5,8% en 2002 et 2003. Cette inadéquation entre la croissance économique et la croissance démographique engendre des graves problèmes sociaux, notamment le chômage, la pauvreté, la déscolarisation, la précarité des logements, etc. (Ministère du Plan et de la Reconstruction, 2002).
Toujours selon le Ministère du Plan et de la Reconstruction (2002), la croissance démographique congolaise est plus rapide en milieux urbains (5 % en moyenne par an) qu'en milieu rural et des disparités importantes sont observées entre provinces. Les femmes seraient légèrement plus nombreuses que les hommes, en représentant près de 52 % de la population totale.
Aggravation de la pauvreté
Sont considérés comme pauvres dans le pays les ménages qui consacrent plus de 50% du budget de consommation à l'alimentation. Sur cette base, une enquête budgets-ménages effectuée dans les grandes villes en 1995 indique que la pauvreté frappe un peu plus de 80% des populations urbaines en R.D. du Congo. Par ailleurs, le PIB par habitant est passé de 96,8 dollars US en 1997 à 68,3 dollars en 2000, soit 0,19 $ par jour et par personne. Ce qui est loin du seuil de 1 $ par jour préconisé au niveau international (Ministère du Plan et de la reconstruction, 2002).
Le même rapport du Ministère du Plan et de la Reconstruction affirme que les dépenses de santé sont tombées de 0,8% du PNB en 1990 à 0,02% en 1998 contre une moyenne de 1,8% du PNB pour l'Afrique sub-saharienne. Elles ont représenté 0,3% des dépenses totales en 1998 contre 3,9% en 1990. En conséquence, toutes les maladies jadis éradiquées ont resurgi (trypanosomiase, lèpre, peste, etc.). S'agissant des dépenses de l'éducation, elles se sont maintenues à environ 0,1% du PNB entre 1990 et 1998, contre des moyennes sub-saharienne et des pays en développement se chiffrant respectivement à un peu moins de 5,0% et 3,0% du PNB en 1998. Le taux de scolarisation (tous niveaux confondus) évalué à 39% en 1997 est inférieur à la moyenne des pays en développement (59%) et de l'Afrique sub-saharienne (44%). Malgré l'intervention des ONG's, des confessions religieuses ainsi que la contribution croissante des parents pour soutenir ce secteur, le système éducatif connaît encore d'énorme difficultés (Ministère du Plan et de la reconstruction, 2002).
La structure de consommation des ménages indique, selon une enquête urbaine de l`INS en 1985 que la pauvreté frappe indistinctement et à des degrés divers, toutes les classes sociales. Près de 74% de ménages des cadres et plus de 80% de ménages des employés sont pauvres. Toutes les deux catégories sociales frisent l`indigence. Ces proportions, très élevées, caractérisent bien la pauvreté en RDC, qui en fait est un véritable phénomène de masse. Elle frappe tout le territoire national aussi bien le milieu urbain que le milieu rural (DISRP, 2002)14(*).
Le retard économique de la RDC tient en partie à son faible taux d'accumulation et à la mauvaise gestion du capital humain. Cette situation résulte de la mauvaise organisation de son système éducatif qui ne répond plus aux problèmes et besoins socio-économiques du pays.
Le gouvernement alloue des crédits dérisoires à l'éducation en général, et à la formation technique et professionnelle en particulier. La part du budget consacrée à l'éducation est passée de 30 pour cent en 1960 à 2 pour cent en 2004, et cette somme ne représente que la masse salariale. Les écoles techniques et professionnelles sont insuffisantes ; elles constituent 10 pour cent du nombre d'écoles d'enseignement général15(*).
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Le système éducatif congolais a évolué au cours de ces dernières décennies, dans un contexte de récession économique caractérisé par l'amenuisement des ressources financières consacrées au secteur de l'éducation. Entreprises, autres employeurs et étudiants marquent un désintérêt pour l'ETFP (enseignement technique et formation professionnelle) lié aux faibles performances actuelles de ce secteur en RDC. On constate un problème d'adéquation entre l'offre et la demande de compétences sur le marché du travail. Le secteur est peu structuré, et il manque d'une vision stratégique ainsi que d'un cadre de mise en oeuvre cohérent.
L'ETFP ne constituent pas une priorité pour le gouvernement congolais étant donné le non prise en compte dans la loi cadre de l'enseignement national et la simple mention faite dans le DSCRP. Pourtant, ce secteur devrait avoir sa place à travers deux des grands chantiers du chef de l'État, à savoir l'éducation et l'emploi. Ce constat se renforce au vu du faible niveau de contribution budgétaire : le financement des établissements de l'ETFP est couvert à 90 pour cent par les familles et les étudiants, et à 10 pour cent par l'État.
Les établissements de l'ETFP sont organisés et gérés par plusieurs institutions différentes telles que les ministères de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel, de l'Enseignement supérieur et universitaire, des Affaires sociales, de la Jeunesse, de la Santé publique, les ONG (organisations non gouvernementales), et le secteur privé. Ainsi, la gestion et la coordination de ce secteur sont complexes et inefficaces.
Les infrastructures sont vétustes, et les outils et matériels pédagogiques sont obsolètes. La plupart des institutions que l'État congolais a créées autrefois pour assurer la formation technique et professionnelle sont dans un état de délabrement avancé. L'ENA (École nationale de l'administration) a disparu, l'INPP (Institut national de préparation professionnelle) et le Cidep (Centre interdisciplinaire pour le développement et l'éducation permanente) fonctionnent avec des moyens limités pour remplir leurs missions. Et pourtant, dans les années 70 et au début des années 80, ces institutions arrivaient à mettre à la disposition du pays, des personnes qualifiées pour des métiers précis. Cette situation reflète l'insuffisance d'investissements dans la construction et la réhabilitation des établissements. Cela engendre des difficultés pour la capacité d'accueil, la fourniture de formations spécialisées aux niveaux secondaire et supérieur.
La qualité de l'enseignement s'est sérieusement effritée, notamment à cause de l'accroissement des effectifs. D'une part, le corps enseignant manque de motivation, il est majoritairement sous-qualifié et ne répond pas aux besoins dynamiques du marché du travail. La mise à la retraite ne se faisant plus, les vieux enseignants sont maintenus à leurs postes et abandonnent la formation pratique au profit de l'enseignement théorique répétitif qui ne tient pas compte de l'évolution technologique. La qualité des programmes se dégrade puisque les matières enseignées sont dépassées. D'autre part, les instruments pédagogiques --outils, machines et documentation-- sont vétustes et obsolètes.
Le désintérêt croissant de la part des employeurs et des étudiants se constate par l'absence de relations entre les institutions et entreprises utilisatrices de ces écoles, et les différents établissements. Les employeurs participent de moins en moins aux réunions des conseils d'administration de ces écoles. À cause du mythe du diplôme d'État, les étudiants méprisent l'ETFP et considèrent que ces formations sont destinées aux cadres de moindre importance.
Pour répondre aux besoins en formation, certains organismes privés organisent des enseignements techniques et professionnels par le biais des écoles de métiers ou instituts supérieurs. La plupart de ces écoles enseignent à leurs étudiants comment exercer un métier et assurer leur survie. Les domaines couverts sont la mécanique, la couture, la maçonnerie, la cordonnerie, l'esthétique, et la coiffure. Ces écoles de métiers délivrent des certificats dont la valeur est subjective.
Les perspectives d'avenir tiennent à une réelle prise en compte de l'ETFP dans la stratégie de développement et de croissance de la RDC. Plusieurs études, menées par le département responsable de l'ETFP, font état de la situation catastrophique et présentent des pistes de solutions pour relancer ce secteur. Des recommandations ont été faites pour soutenir le personnel enseignant, améliorer les conditions d'accès et de débouchés pour les élèves, améliorer le financement destiné aux infrastructures, équipements et nouvelles technologies, renforcer les programmes pédagogiques en les adaptant aux réalités du marché de l'emploi, établir une structure institutionnelle favorisant les partenariats entre écoles, les partenariats public-privé, les concertations et le partage d'information.
Une solution durable et définitive passe par une meilleure gestion et coordination de l'ETFP sur le plan national et, par conséquent, par l'application de l'arrêté interministériel de 2006 qui porte sur la politique éducative en RDC. Cet arrêté préconise de placer la gestion et l'administration de toutes les formations techniques et professionnelles éparpillées dans le pays sous l'autorité d'une seule tutelle.
Le dysfonctonnement du marché du travail découle principalement de l'absence d'une structure appropriée, d'organisation et de gestion du marché du travail. En effet, le cadre du travail promulgué en 1967 avait institué le Service National d'Emploi (SENEM) en lui assignant la mission essentielle de réaliser une meilleure organisation du marché de l'emploi. Dans ces faits, les attributions de ce Service ont été récupérées par la direction de l'emploi et de formation du Ministère du Travail. Par ailleurs, en matière d'embauche des critères subjectifs ont supplanté aux critères objectifs comme la compétence et la qualification. Parmi les plus pertinentes de ces subjectifs, nous notons généralement le clientélisme, le militantisme politique et le népotisme.
Un peu partout s'est développée ainsi une véritable "l'idolatrie du diplôme". Au lieu de demeurer un simple garant plus ou moins fiable des capacités, celui-ci est souvent devenu une fin en lui même, un fétiche, un "sésarne ouvre-toi", au détriment d'autres valeurs bien plus importantes
Le plein-emploi des hommes, la possibilité pour chacun d'exercer un emploi, une foncton professionnelle ou sociale, supposent un système d'information et d'éducation autre que celui qui est le nôtre aujourd'hui.
En République Démocratique du Congo, ce qui compte, ce n'est pas l'information mais le secret pratiqué sous les formes les plus diverses. Ce n'est pas l'éducation, mais l'examen. Tant que ces contre valeurs ne seront pas renversées, la société congolaise ne sera ni dynamique, ni novatrice, ni responsable. Les congolais resteront des "sujets non des "acteurs.
Les renverser signifie la collecte, la diffusion et le traitement de l'information, dans tous les domaines de la vie, par tous les citoyens et toutes les catégories sociales. Il ne suffit pas de parler du droit à l'information, il faut pratiquer l'information.
Les renverser signifie aussi faire du système éducatif, un système ouvert entre l'enseignant et l'enseigné, entre l'école et la vie et non un système fermé sur l'examen et le diplôme.
Le système d'éducation dont a besoin une société dynamique ne doit pas produire de râtés. cela est le signe méme de son mauvais fonctionnement Au lieu de préparer à la vie, il produit des inadaptés qui ont un complexe d'échec. Pour que les citoyens deviennent des acteurs, il faut qu'ils aient un PROJET DE SOCIETE. Pour que les jeunes souhaitent s'insérer dans la vie professionnelle et sociale, il faut qu'ils aient un PROJET EDUCATIF PERSONNEL". Ils l'élaboreront en liaison étroite avec les enseignants, mais sa caractéristique principale est qu'il devra déboucher au terme des études (choisie en foncton des qualités personnelles, de l'expérience et des connaissances acquises, des besoins de la société), sur une insertion sociale et professionnelle réussie.
Tout au long des études, gràce à l'existence de la matrice d'emplois, les postes et les fonctions disponibles seront portés à la connaissance de tous ainsi que les qualités nécessaires pour les exercer. Aujourd'hui, sortir du système éducatif, méme avec un diplôme, c'est-à-dire après avoir "réussi", c'est entrer dans l'incertain, parce que le système éducatif est coupé de la vie. Demain, le système éducatif, placé au coeur de la vie, sera la voie normale d'entrée dans la société.
Sortir de la crise et préparer le 21ème siècle, c'est peut-ètre d'abord faire cesser l'énorme gaspillage de forces vives que représente aujourdhui l'échec scolaire par une trop grande partie de la jeunesse, c'est donner à chaque jeune, ouvert aux connaissances et au monde par l'information et l'éducation, la chance de pouvoir quel que soit son emploi ou sa fonction, assurner des responsabilités, créer et innover.
Le présent chapitre cherche à évaluer les possibilités extérieurs ouvertes à la République Démocratique du Congo en examinant le comportement des exportations et les importations congolaises dans le passé récent. L'analyse repose essentiellement sur des chiffres provenant de la Banque Centrale du Congo. Le chapitre se divise en trois sections, la première contient une description générale des exportations congolaises et une analyse sur la stratégie commerciale adoptée par la République Démocrafique du Congo. La seconde porte sur les importations de la République Démocrabque du Congo en provenance de l'Occídent qui est tradifionnellement le principal partenaire commercial du pays. Enfin, la demière traite les effets pervers du commerce extérieur de la république démocratique du Congo.
Les exportations congolaises se distinguent de celles de la plupart des pays moins avancés en ce qu'elles sont plus diversifiées tant bien en matières premières qu'en produits semi-finis. Cet avantage met la République Démocratique du Congo à l'abri de brusques variations des recettes propres à un seul produit. Aussi, bien que les cours sur les marchés mondiaux restent fluctuants, les recettes obtenus apparaissent-elles relativement plus stables que les pays mono-exportations. En conséquence, la réalisation des projets d'investissements y est-elle plus aisée théoriquement que dans d'autres régions en voie de développement.
Tableau 5: Structure des exportations (en millions de USD)
2001 |
2002 |
||||
Valeur |
% |
Valeur |
% |
||
I.PRODUITS MINIERS - Produits GECAMINES - Cuivre SODIMICO - Or - Diamant - Pétrole brut - Autres II.PRODUITS AGRICOLES -Café - Caoutchouc - Bois - Autres III. PRODUITS INDUSTRIELS - Ciment - Produits chimiques - Autres |
829,5 83,9 1,7 20,7 462,1 201,3 59,8 56,6 20,1 1,1 34 1,4 12,7 12,7 - - |
92,3 9,3 0.2 2.3 51.4 22.4 6.7 6.3 2.2 0.1 3.8 0.2 1.4 1.4 - - |
1 098.1 57.8 - 18.2 653.3 204.6 164.2 23.3 15 0.2 7.3 0.8 11.1 8.9 0.7 1.6 |
97 5.1 - 16 57.7 18.1 14.5 2.1 1.3 - 0.6 0.1 1 0.8 0.1 0.1 |
|
TOTAL |
898.9 |
100 |
1 132.5 |
100 |
Source: Banque Centrale du Congo
Nous constatons que les recettes d'exportations minières sont passées de 829,5 millions de USD en 2001 à 1 098,1 millions de USD en 2002, soit un accroissement de 32,3%. L'accroissement rendu possible par vente des diamants qui a augmentée de 41,3% en 2002.
Les recettes d'exportations agricoles se sont contractées de 58,8%, atteignant 23,3 millions de USD en 2002 contre 56,6 millions en 2001. Celles provenant de la vente du café ont baissé de 25,4% et celles générées par les exportations de bois de 78,5%.
Les recettes d'exportations industrielles se sont également contractées de 12,5%, ateignant 11,1 millions de USD en 2002 contre 12,7 millions en 2001. Celles provenant de la vente du ciment ont baissé de 29,9%.
Le produit intérieur brut (PIB) congolais a cru entre 2004 et 2006 de 6,5% par an (tiré par les secteurs minier, de la construction et des télécommunications) et les indicateurs macroéconomiques se sont stabilisés. Mais les conditionnalités des programmes financés par les institutions financières internationales impliquent une politique de libéralisation commerciale des importations comme des exportations.
Le FMI estime que le degré de libéralisation de l'économie congolaise est désormais suffisamment élevé et qu'il devrait encore augmenter suite aux accords de partenariat économique (APE) négociés avec l'Union européenne et aux accords négociés avec les États-Unis (AGOA). Or, étant donnée la faiblesse de ses capacités productives et de ses revenus, la République démocratique du Congo entretient un déficit chronique qui la rend d'autant plus vulnérable aux chocs extérieurs.
Si les revenus d'exportation de marchandises, essentiellement tirés par l'exportation de diamants, de pétrole, de cobalt et de cuivre, sont en hausse, passant de 1,8 à 2,3 milliards de dollars entre 2004 et 2006, le montant des importations augmente plus rapidement, de 2 à 2,8 milliards de dollars (37% concernant les produits pétroliers), tandis que la balance des services est largement déficitaire (-533 millions de dollars en 2006). Par conséquent, la balance des comptes courants est structurellement dans le rouge (-404 millions de dollars en 2006) et seuls les investissements directs étrangers (IDE) et des montants d'aide et d'allégements de nature exceptionnelle ont permis de limiter le déficit de la balance des paiements à 68 millions de dollars en 2006.
Les réserves de change étant réduites à leur portion congrue, l'économie congolaise se révèle des plus fragiles.
Si une première analyse de la balance des paiements congolaise indique un déficit structurel comblé par une assistance exceptionnelle (déficit de 831 millions de dollars avant assistance exceptionnelle en 2006), une recherche plus affinée laisse apparaître une réalité plus pernicieuse. Étant donnée l'importance de l'aide extérieure dans la composition des revenus et des dépenses du gouvernement, une part considérable de cette aide est liée à des importations de marchandises ou de services.
En 2006, les importations de marchandises et de services reliées à l'aide ont respectivement représenté 649 et 240 millions de dollars. Si on y ajoute le paiement des intérêts de la dette, on atteint un montant supérieur aux revenus propres du gouvernement. Les bailleurs de fonds s'assurent ainsi qu'une bonne part de l'aide ne soit pas versée à fonds perdus.
En matière de production, les trois provinces locomotives au niveau économique sont Kinshasa (40%), le Bas Congo (30%) et la Katanga (13%)16(*). La situation est dramatique en matière de production céréalière : la proportion de riz et de farine de blé importée ne cesse d'augmenter et la consommation locale de manioc recule. Au niveau des protéines animales, si on considère le marché de Kinshasa, on se rend compte que la consommation de la population repose seulement à 10% sur des protéines produites localement, essentiellement pour des raisons de prix : les protéines animales produites localement coûtent trois fois plus cher que les protéines importées17(*). En matière de commerce agricole, les recettes se sont effondrées avec la diminution des quantités exportées. La part des exportations agricoles est passée de 40% du PIB à l'indépendance à 15% au début des années 1990, puis à 10% au début des années 2000.
Les activités agricoles de subsistance ont été développées par les populations rurales contraintes de mener des stratégies de survie.
Par conséquent, les exportations agricoles, qui avaient déjà diminué de manière quasi continue au cours des dernières décennies, se sont effondrées durant les années de conflit. Globalement, la quantité de produits agricoles exportés est passée de 129 797 tonnes en 1995 à 10 682 tonnes en 2002 pour remonter à 39 125 tonnes en 2005. En valeur, la part des produits agricoles exportés en 2005 est de 9 millions de dollars, soit 0,52% des revenus totaux des exportations.
Figure 5 :
Des filières - comme le café, le thé, le cacao, les feuilles de tabac - se sont effondrées, d'autres - comme le coton, le quinquina ou l'huile de palme - ont totalement disparu dès 1998-1999. Seules quelques filières semblent résister et se maintenir avec des réussites très variables - comme le caoutchouc et les pellets de blé.
Figure 6 :
Parallèlement, les importations alimentaires ont fortement augmenté en vue de combler l'écart entre les besoins et les disponibilités alimentaires. Les importations de denrées alimentaires, en particulier le riz, le blé et la farine, ont connu des taux d'accroissement élevés pour atteindre environ 400 000 tonnes par an, soit un montant annuel fluctuant autour de 150 millions de dollars par an, ce qui représente une charge financière lourde pour un pays dont les ressources budgétaires sont très faibles.
Les importations alimentaires représentent 12% des importations totales (respectivement 7% pour les produits animaliers et 5% pour les produits végétaux), soit la troisième position derrière les produits pétroliers (37,2%) et les produits des industries chimiques et connexes (13%)18(*). Comble du paradoxe, alors que le paysan congolais se retrouve concurrencé par des importations agricoles à bas prix, non seulement il ne bénéficie d'aucun soutien de l'Etat, mais en outre il doit faire face à une taxe sur les intrants et à des « barrages » de militaires ou de policiers le long des routes agricoles - véritables petites douanes de fortune dressées
par des agents de l'État impayés. Cette réalité participe aux déséquilibres macroéconomiques qui rendent l'économie congolaise continuellement vulnérable aux chocs extérieurs - situation pour le moins paradoxale dans un pays avec un tel potentiel agricole. Les termes de l'échange agricole se sont ainsi gravement détériorés depuis le milieu des années 1980.
Les exportations de la RDC demeurent pour l'essentiel tourné vers l'Union européenne, l'Amérique du Nord et le Japon, comme l'indique les chiffres du tableau n°6 ci-dessous et cela n'est pas exempt de conséquences fâcheuses.
Depuis 1973, les exportations de la RDC sont plus tournées vers l'Union européenne, talonnée de près par les Etats-Unis et le Japon et quelques pays de l'OCDE. A titre d'exemple, en 1973 les exportations vers l'Amérique du Nord et le Japon, représentent 6 et 7% du total des exportations de la RDC. En 1985, l'Union européenne a reçu 68%, l'Amérique du Nord 25% et le Japon 3%. En 1995, la répartition est de 68%, 17% et 5% respectivement pour l'Union européenne, l'Amérique du Nord et le Japon.
Cette tendance se poursuit jusqu'actuellement, traduisant le fait que globalement, depuis 2000, les exportations de la RDC sont destinées à plus de 60% à l'Union européenne, à plus de 20% à l'Amérique du Nord et à un peu moins au Japon et aux pays de l'OCDE. Ceci montre très clairement l'aspect « trop étroit » du réseau des exportations de la RDC qui demeurent concentrées sur quelques entités, dont l'Union européenne pour l'essentiel. Deux conséquences découlent de cette position, à cause de cette exiguïté du marché, les recettes d'exportations du pays deviennent très sensible aux fluctuations de la demande de ces quelques pays importateurs, cette position d'oligopsone (c'est-à-dire, d'un petit nombre d'acheteurs ou de demandeurs face à une multitude de pays sous-développés exportateurs) octroi aux importateurs de produits du Congo-Kinshasa tout le pouvoir de marché et donc, l'avantage en matière de négociation des prix. Ils deviennent de par la structure de ce marché, des « donneurs des prix » alors que nos pays deviennent de preneurs de prix19(*).
Ce qui conforte la prédiction de CNUCED qui, lors d'une conférence en Genève, avait reconnu que « toutes choses restant égales par ailleurs (goûts, modèles de consommation et niveau de la demande, notamment), à un certain seuil d'une offre qui augmente, les prix mondiaux des produits primaires baissent plus que proportionnellement par rapport à l'augmentation relative de l'offre. Où, inversement, à un certain seuil d'une demande mondiale qui recule, les prix mondiaux des produits primaires baissent plus que proportionnellement par rapport à la chute relative de cette demande ».
C'est cette position de dépendance qui, in fine, justifie les différentes baisses des cours de principaux produits exportés (par la RDC) souvent remarquées depuis les années 1970. En effet, le nombre des demandeurs de produits congolais, étant très réduits, ceux-ci ont les possibilités de faire des coalitions afin d'imposer les prix qui leur semblent les plus avantageux. Ce qui, en définitive, justifie les baisses qui se répercutent sur les recettes d'exportations et par ricochet, sur la politique budgétaire et les disponibilités en devises du pays, rendant le pays plus que dépendant des programmes d'ajustement structurel (nouvelle version) et de l'aide extérieure, car incapable de mener sa politique économique, surtout ses sous composantes : la politique monétaire et budgétaire en vue de stabiliser le taux de change et les prix intérieurs.
Tableau 6 : Les principaux partenaires commerciaux de la RDC(en 2004)
Pays |
Pays clients |
Pays fournisseurs |
RD Congo |
UE (75%), USA (11%), Chine (8%) |
UE (44%), Afrique du sud (18%), USA (6%), Kenya (6%) |
Source : OMC, 2004
La promotion des exportations constitue le thème central de cette section. En effet, les recettes d'exportation, comparativement aux potentialités de la République Démocratique du Congo, sont insuffisantes pour contribuer efficacement à la réalisation de grands objectifs socio-économiques.
Comment promouvoir les exportations et accroitre les recettes en devises indispensables au développernent économique du pays ? telle est la question qui est posée à l'économie congolaise. Nous aborderons dans un premier temps les principales caractéristiques de la stratégie de "promotion des exportations" en les opposant à celle de "substitution aux importations".
L'importance de cette étude comparative se justifie par le fait que dans les analyses modemes la "promotion des exportations" et la substitution aux importations" sont souvent considérées comme étant deux principales stratégies commerciales alternatives et mutuellement exclusìves. Ensuite, nous puiserons dans le fonctionnement même de l'économie congolaise les facteurs susceptibles d'influer sur la promotion des exportations notamment la régIementation des termes d'échange en matière de commerce extérieur en vigueur en République Démocratique du Congo, les pratiques bancaires auxquelles se soumettent les exportateurs. Ces facteurs seront critiqués en fonction de leurs incidences directes ou indirectes sur les exportations de la République Démocratique du Congo,
Généralement on distingue deux types principaux de stratégie de commerce extérieur: Ia promotion des exportations et la substitution aux importations auxquels on peut ajouter la "stratégie d'autosuffisance alimentaire". La promotion des exportations vise à accroftre les recettes d'exportation par des mesures de stimulation qui ont pour effet d'encourager les exportations et d'entraîner par conséquent un élargissement de la base des produits exportables. Ces mesures de stimulation doivent se fonder plus sur des incitabons en matières des prix (par exemple, l'applicabon d'un taux de change réaliste) que sur des contrôles quantitatifs (tels que les subventions à la production ou aux exportateurs). L'on estime que l'application d'un taux de change réaliste permet aux exportateurs de vendre plus et de tirer profit des prix offerts sur le marché international.
Les tenants de la promotion des exportations "soutiennent par ailleurs que les tarifs ne permettent pas de stimuler la production pour le marché international d'une part et que les subventions peuvent peser lourd dans les budgets des Etats et sont en général difficiles à faire admettre sur le plan politique, d'autre part "20(*).
Il est cependant important de noter que si les mesures incìtatives basées sur les prix stimulent la production pour l'exportation, elles doivent en même temps permettre aux industries exportatrices d'acheter les biens intermédiaires et les matières brutes dont elles ont besoin.
Dans la situation où les coûts d'approvisionnement à l'étranger exprimés en monnaie nationale sont trop élevés, les exportations seront moins compétitives sur le marché international. Par ailieurs, une véritable politique de promotion des exportations doit s'accompagner d'un régime commercial relativement ouvert et libéralisè , libéralisation des prix, abaissement des barrières faisant obstacle aux exportations, etc.
En d'autres termes, ce regime de commerce extérieur doit étre susceptibie d'encourager tous les producteurs à accéder au marché d'exportation.
Alors que la stratégie de promotion des exportations recommande la libéralisation du commerce et des mesures incitatives basées sur les prix en vue d'accroitre les exportations, le régime de "substitution aux importations" entend, par contre, encourager la production locale d'une marchandise concurrente d'importation en la subventionnant.
Cet encouragernent à la production nationale se traduit par des contrôles quantitatifs et des réglernentations régissant les importations tels que l'imposition des tarifs douaniers, les limitations directes des importations, la surévaluation du taux de change et autres mesures de découragement des importations. Nombreuses sont les critiques faites au sujet de la stratégie de substtution aux importations par les défenseurs de promotion des exportations. En effet, l'on soutient que si la stratégie de substitution aux importations peut limiter la dépendance à l'égard des importations des biens de consommation finale, elle entraîne par contre la dépendance à l'égard des importations des biens d'équipement, des biens intermédiaires et des matières premières destinées à la production dans le pays en développement.
Ces importations ne peuvent être diminuées sans compromettre la croissance économique nationale. Ainsi bien de libérer l'économie du pays, la stratégie de substitution aux importations débouche souvent sur une économie nationale encore plus dépendante que dans le cas de la stratégíe de promotion des exportations. Par ailleurs, l'on fait remarquer que dans la plupart des pays en développement, l'industrialisation qui est l'à l'abri du protectionnisme, aboutit à la création d'entreprise à prix de revient élevé; ces entreprises fabriquent des produits chers à l'usage d'une classe moyenne restreinte et se heurtent ainsi rapidement à la limitation du marché intérieur.
Ainsi, certains auteurs affirment que de nouvelles techniques sont développées et agrandies dans le cadre d'une promotion des exportations et que l'industrialisation n'est en aucun cas synonyme de "substitution aux importations"21(*) . Si la stratégie de substitution aux importations est souvent à la base de l'accroissement de la dépendance à l'égard des importations et décourage la croissance des recettes en devises dans le pays en développernent l'adoption de la stratégie alternative, c'est-à-dire celle de promotion des exportations, ne connait pas non plus une solution définitive; car cette dernière comporte des dangers sur le plan agricole particulièrement22(*).
En effet la stratégie de "promotion des exportations agricoles" correspond à la politique économique dont l'on est de compenser la faiblesse des recettes en devises provenant des exportations de produits traditionnels par le lancement de nouveaux produits agricoles d'exportation.
Cette politique a souvent tendance dans les pays en développement à intégrer la production agricole nationale dans l'économie transnationale dirigée par les firmes multinationales. C'est ainsi qu'on le qualifie de "politique ultralibérale de promotion des exportations agricoles". La principale critique fait à l'égard de la politique ultra-libérale de promotion des exportations est que non seulement elle aggrave en définitive les déficits aiimentaires et financiers du tiers-monde, mais aussi elle comporte le risque de compromettre tout essor dans le domaine de l'intégration industrielle internationale.
Par ailleurs, les adversaires de la politique "ultra-libérale de promoton des exportations agricoles constatent que la relation entre les exportations agricoles et l'accroissement du déficit alimentaire dans les pays du tiers correspond en grande partie à la politique ultra-libérale de promotion des exportations agricoles en réduisant la consommation nationale et soutiennent l'adoption par les pays en développement de la politique d'autosuffisance nationale".
En qualité, l'autosuffisance nationale essaie de profiter du déclin historique des exportations traditionnelles pour obtenir un accroissement de la production agricole sur les besoins alimentaires nationaux au lieu de lancer de nouveaux produits agricoles d'exportation pour rattraper l'accroissement des dépenses en devises.
Bien que pour réaliser l'ajustement de la production agricole sur les besoins alimentaires nationaux, il faut recourir naturellement à un certain protectionnisme, l'on estime d'autre part que cela permet aux pays concernés d'économiser des devises, L'autosuffisance nationale se fixe comme objecfifs I'intégration de l'agriculture dans le système économique national, la diversification agricole, l'amélioration de la balance commerciale, le soulagement des finances publiques des pays concernés, la promotion de l'industrialisation. L'intégration nationale de l'agriculture devient pour l'Etat une étape prioritaire pour accélérer l'industrialisation.
Nous venons de voir dans cette sous section qui s'achève les principales caractéristiques des stratégies commerciales de promotion des exportations et de substitution aux importations. Il ressort de cette analyse que la "substutition aux importations "se base sur des mesures de protection et s'oppose au libre échange. L'argurnent qui sous-tend cette stratégie du commerce extérieur est que la "protection est indispensabie à la promotion de l'industrialisation des pays en développement et qu'un régime de libre échange universel, loin de faire convoquer les niveaux du bien-étre économique des participants, a tendance à accentuer les différences entre nations riches et pauvres"23(*).
La "promotion des exportations", par contre, se fonde sur la libéralisation des échanges et s'oppose aux mesures protectionnistes. Les pays en développement doivent intégrer le marché international et accroître leurs exportations, ce qui leur permettra de réaliser l'objectif d'industrialisation.
En ce qui concerne la République Démocratique du Congo, l'on constate que l'autorité publique a adopté des mesures de politiques économiques favorables à la "promotion des exportations". En effet, la crise économique qui secoue la République Démocratique du Congo se caractérise surtout par une insuffisance constante des moyens de paiements extérieurs devant permettre au pays d'assurer l'approvisionnement en biens importés indispensables à la réalisation des objectifs socio-économiques. Les mesures qui semblent les plus liés à la promotion des exportations" comme moyen d'accroître les recettes d'exportation sont Ia "réglementation des changes" en matière de commerce extérieur et les "ajustements monétaires" successifs réalisés dans le cadre des programmes de stabilisation de l'économie.
1.La reglementation des changes et promotion des exportations congolaises.
En République Démocratique du Congo, toutes les transactions qui entrament des paiements en monnaies étrangères sont soumises à la "réglementation des changes". la régIementation des changes en vigueur en R.D.C. est un ensemble de dispositions régissant les opérations d'importation et exportation, d'achat, vente et transfert des devises. La Banque Centrale est la seule institution; chargée d'assurer l'exécution rigoureuse de ces disposítons et de contrôler les transactions en devises des opérateurs économiques (banques comrnercialles, commerçants, entrepreneurs, etc.) et des particuliers. La réglementation des changes a une application très étendue dans les domaines d'importation et d'exportation. Nous n'enterons pas dans les détails de cette applìcation.
La réglementation des changes présente des avantages pour la promotion des exportatons congolaises:
- faciliter l'exécution des opérations d'exportation ;
- et garantir le rapatriement des recettes en devises.
Cependant, il est important de faire observer que la promotion véritable des exportations congolaises n'est possible que si la régIementation des changes est appuyée par des actions efficaces de l'O.C.C., l'OFIDA et l'ONC (OZACAF).
Le rôle que chacune de ces institutions est appelé à jouer dans le cadre de la régIementation des changes est d'une importance capitale et la promotion des exportations congolaises, en tant que stratégie du commerce extérieur, en dépend largement. Nous n'avons pas décrire les attributions des principales institutions intervenants dans les opérations d'exportation. Mais, il nous convient à présent de faire quelques commentaires critiques sur leur fonctionnement durant la période qui couvre notre étude. En d'autres termes, nous voulons savoir si ces institutions intervenantes ont été efficaces dans le sens de la promotion des exportations congolaises.
Rappelons avant tout que la réglementation de change en vigueur en République Démocratique du Congo ne peut en elle-méme promouvoir les exportations malgré son caractère libéral conforme à la stratégie de promotion d'exportations. La régIementation des changes ne peut donc promouvoir les exportations congolaises que si les actions de ces institutions chargées de la mettre en pratique sont efficaces.
Les institutions publiques intéressées aux opérations d'exportation ont été caractérisées de façon générale par une défaillance remarquable dans leurs actions; ce qui explique les différentes réformes de cette régIementation des changes jusqu'à sa forme actuelle. Au fait, l'imposition par l'autorité politique de la réglementation des changes n'est qu'une applícation dans le domaine du commerce extérieur de la politique générale de libéralisation économique qu'elle a adopté suite aux crises dont l'inefficacité des services et institutions publiques constituent une des causes internes fondamentales.
La Banque Centrale, auparavant centralisait toutes les opérations d'exportaton et d'importation ainsi que les recettes et les dépenses en devises. Le rôle des banques commerciales n'étaient que secondaire. Ce système qui pourtant n'était pas mauvais en soi n'avait pas donné de bon résultats à cause principalement de la mauvaise gestion des recette en devises, de la lourdeur dans l'exécution des opérations, etc. Ce qui avait entraîné une accumulation très importante des arriérés commerciaux extérieurs; la banque centrale se trouvant dans l'incapacité quasi totale de continuer à assurer les paiements d'importation indispensables à l'économie nationale.
Cette situation, combinée à la crise internatonale, a fortement compromis l'essor du commerce extérieur congolais. Avec la régIementation des changes, telle qu'elle apparait de nos jours, la Banque Centrale s'est dessaisie de son monopole de centraliser les exportations et les importations en conférant plus de pouvoir d'action aux banques privées agréées. Désormais, un grand nombre d'exportations passent par les banques privées et ces dernières gardent dans leurs comptes à l'étranger toutes les recettes en devises pour le financement des importations et transferts. Ces banques ont toutefois l'obligation de communiquer à la banque centrale les situations journalières et mensuelles de leurs recettes et dépenses en devises.
La Banque Centrale se sert des ces situations pour contrôler les utilisations des devises qui sont en principe propriété de l'Etat. Si le pouvoir donné aux banques privées en accord avec la régIementation des changes a pour avantage de faciliter les opérations et de permettre une gestion plus saine des recettes en devises, la responsabilité de la banque centrale demeure une fois de plus capitale. En effet, la régIementation des changes, tout en libéralisant les opérations d'exportation, a rendu plus délicat le rôle que doit jouer la banque centrale en tant que contrôleur des banques privées et garante des intéréts moyens du peuple congolais.
D'aucuns pensent qu'avec les situations qu'elle reçoit des banques privées, la banque centrale a la facilité d'exercer son contrôle avec efficacité et de garantir les intéréts de l'Etat. Ceci n'est vrai que si les intérêts privés ne sont pas en opposition avec les intérêts publics. Or, en réalité, l'apparition de ces deux groupes d'intérêts est souvent le cas dans les pays en développement. A notre humble avis, le contrôle des banques privées par la Banque Centrale n'est pas aussi simple qu'on peut l'imaginer. Pendant la période sous revue, le système bancaire congolais est encours de restructuration et la banque centrale n'est pas en reste. Pratiquernent, le système bancaire est devenu sous son contrôle et elle veille à la bonne application des dispositions régIementaires par les banques agréées.
En plus, les banques agréés par lesquelles passe l'essentiel des exportations congolaises étant presque toutes les filiales de grandes sociétés et des banques privées étrangères la Citybank (CB), la Stanbic, la Banque lnternationale des Crédits, etc. La tendance de la régIementation des changes à laisser une plus grande marge de manoeuvre à ces banques exige à notre avis un maximum de contrôle de la part de la banque Centrale du Congo étant donnée la spéculation intense qui peut se faire autour des devises résultant des exportations congolaises.
D'autre part, la situation de l'OCC est aussi délicate que celle de la Banque Centrale. Rappelons que l'OCC assume la responsabilité de s'assurer que la qualité et la quantité des marchandises à l'entrée comme à la sortie correspond à leurs prix réeIs. Il appartient donc à cette institution de prévenir les fuites des devises qui peuvent résulter de la sous-estimation des marchandises à la sortie ou de la surévaluation des produits à l'entrée. Cependant, les conditions dans lesquelles sont réalisées les importations et exportations en Répubiique Dérnocratique du Congo n'ont pas toujours permis à l'OCC d'exercer efficacement son contrôle.
Pour importer ou exporter, c'est l'agent économique lui-méme qui doit initier l'opération en contactant les éventuels vendeurs ou acheteurs étrangers. En plus, la plupart d'entreprises qui exportent en République Démocratique du congo sont des filiales ou représentants des maisons-mères importatrices des produìts congolais. Comme on peut le remarquer la République Démocratique du Congo se trouve dans une position délicate et la conséquence la plus directe en est que la plupart de ces produits sont exportés aux prix qui arrangent les importateurs étrangers, prix parfois inférieurs à la valeur réelle des marchandises exportées. A l'importation, les prix sont souvent sous évalués pour éviter les tarifs des douanes.
A l'instar de la Banque Centrale et l'OCC, les attributions de l'ONC sont non moins importantes. Avant la réforme actuelle de la réglementafion du change, l'ONC jouissait du monopole d'exportation du café en R.D.C. Suite à l'inefficacité de l'action de cette institution, l'Etat s'était vu obliger de libéraliser les exportations du café.
Depuis lors, à part quelques nationaux, nombreuses sont des entreprises dirigées; par les expatriés qui exportent à cóté de l'ONC le café congolais. Ces entreprises ont pour la plupart de simples représentants des firmes étrangères importatrices du café. L'ONC est chargé de certifier la qualité du café exporté et de publier les mercuriales y afférentes. En pratique cependant, on constate que le café est depuis de nombreuses années objet des fraudes surtout sur la ligne Nord et à l'Est. La lutte contre cette fraude doit être menée avec plus d'efficacité par toutes les institutions congolaises.
La création par la Banque Centrale des comptes R.M.E au profit des exportateurs constituait un exemple de moyen utilisé par l'autorité pour limiter les évacuations frauduleuses de produits agricoles et spécialement de café. Les rétrocessions de devises accordés aux exportateurs sur comptes R.M.E. permettaient ainsi à ces derniers de financer leurs importations à des conditions intéressantes. Toutefois, par manque de suivi ces opérations ont conduit au marché noir.
L'OFIDA est l'une de ces institutions intervenantes dont la mission impose beaucoup d'actions : la perception des droits et taxes à l'importation et à l'exportation, la lutte contre la fraude.. L'action de l'OFIDA nécessite un système de taxation réaliste du point de vue de taux à applìquer et pouvant étendre toutes les marchandises importées ou exportées ainsi que les produits locaux soumis aux droits d'accises (de consommation).
Dans le but d'encourager les exportations, les droits de sortie sur les produits manufacturés sont exemptés ainsi que sur presque la totalité des produits à l'exportation, à l'exception des produits miniers, pétrole, café et bois-grumes dont la taxation varie entre 1 à 10 % pour des raisons purement budgétaires.
Etant donné que des prix des matières premières à l'exportation sont fixés à l'extérieur, l'OFIDA se réserve de trop augmenter les droits relatifs à ces produits. Cependant, en cas de hausse de cours, l'OFIDA crée et perçoit une taxe conjoncturelle sur les exportations concernées.
En définitive, la grande mission dévolue à l'OFIDA exige des structures appropriées (dotées d'un personnel qualifié) que cette institution devra s'implanter solidement à travers le pays.
L'analyse critique des institutions intervenantes dans le commerce extérieur de la République Démocratique du Congo, soulève plusieurs aspects du problème dont dépend la promotion des exportations congolaises et nous amène à faire quelques suggestions.
En ce qui concerne les mesures incitatives qui devraient appuyer la politique générale de libéralisation économique adoptée par l'autorité du pays, une attention toute particulière mérite d'étre accordée à la taxation tant à l'exportation qu'à l'importation, aux formalités au niveau des certaines institutions et sociétés, aux voies de communication, etc. .. Les opérateurs économiques estiment souvent que la taxation est très lourde à supporter.
Il serait donc souhaitable d'alléger la taxation pour encourager les exportations. De même, les formalités d'usage à remplir au niveau des institutions intervenantes telles que l'OFIDA, l'OCC, l'ONC, les transporteurs et transitaires soumettent généralement les agents économiques à une très lourde procédure. Il est aussi indiqué que ces démarches soient assoupies pour faciliter le bon déroulernent des opérations d'exportation.
L'état des infrastructures, à son tour, rend difficile l'acheminement rapide des produits destinés à l'exportation vers les lieux d'embarquement Ce fait est souvent à la base des embarquements tardifs préjudiciables pour l'économie nationale. En effet, l'on constate que suite à des embarquements tardifs les marchandises sont refusées par les acheteurs ou abandonnées dans des ports étrangers. Devant cette situation, l'exportateur est généralement obligé de trouver un autre acheteur et négocier à des conditions qui ne correspondent plus à celles prévalant sur le marché; ce qui entraîne généralement un manque à gagner important pour le pays. Ainsi, il est demandé aux transitaires et aux représentants des armateurs de ne procéder à l'embarquement des marchandises que dans ces délais contractuels. Soulignons cependant que l'aménagernent de l'infrastructure de communication routière, fluviale et aérienne, compte tenu de l'immensité de territoire national, demeure le facteur déterminant de développement du commerce extérieur de la République Démocratque du Congo. L'Etat doit donc faciliter la tâche aux agents économiques en jouant pleinement son rôle de prernier et grand investisseur par la création des infrastructures de base entre autres chernin de fer, devant servir d'économies externes.
Outre les mésures incitatives, que nous venons d'évoquer, l'on doit faire face au problème de fraudes qui entraînent des fuites des devises.
La sous-estimation des produits exportés, la surévaluation des produits importés, l'inefficacité constatée dans le contrôle, les commissions (au plus offrant) accordées aux importateurs congolais par les firmes étrangères qui se disputent les marchés, constituent de moyens de fraude dans le commerce extérieur de la Républíque Dérnocratique du Congo.
2.Ajustements monétaires et promotion des exportations congolaises.
Au milieu des années quatre-vingt, la crise économique a atteind son paroxysme dans les pays africains. Partout les Etats traînent des déficits budgétaires d'une profondeur colossale. Les grands équilibres financiers intérieurs et extérieurs ont été rompus par plusieurs décennies d'une gestion désastreuse des économies nationales, par le contrecoup des crises pétrolières et par l'effondrement du cours des produits de base. Les systèmes bancaires coulent littéralement sous le poids du secteur public, devenu trop envahissant, et des créances irrécupérables sur les entreprises, elles-mêmes asphyxiées par l'insolvabilité de l'Etat. Une profonde restructuration des banques s'avère alors inéluctable. Dans tous les pays, cette opération est engagée au tournant de la décennie écoulée, dans le cadre des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS).
Nous avons choisi de porter notre attention sur les interventions du FMI en République Démocratique depuis 1983. Certains ont dit qu'avec le traitement de choix qui lui a été administré presque systèmatique depuis 1983, la R.D.C. était devenu un cas de laboratoire pour bien apprécier l'action du F.M.I. dans un pays du tiers monde. Il est évident que même si elle n'était pas modèle, la R.D.C. est en tout cas un exemple international de ce point de vue.
Mais à partir de 2003, les interventions du FMI ont favorisé l'augmentation des recettes d'exportations congolaises.
Comme tout pays sous-déveioppé, la R.D.C. couvre tous ses besoins d'importation par des articles de provenance étrangère pour la plupart européens. Ceux-ci présentent une gamme aussi variée que les produits exportés eux-même. La liste ci-dessous en dit long. Mais ces produits très variés ne peuvent être saisie que par groupes d'utilisation.
Tableau 7: Structure des importations (en millions de USD)
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
|
A.BIENS DE CONSOMMATION B.MATIERES PREMIERES C.BIENS D'EQUIPEMENT D. ENERGIE E.AUTRES |
169,9 85,6 71,8 80,3 398,5 |
176,4 65,1 88,6 168,5 582,3 |
220,3 71,8 76,6 1883,2 1042,4 |
314,4 74,4 98,8 226,1 1263,4 |
510,2 113,1 150,1 431,0 956,6 |
TOTAL |
806,1 |
1 080,9 |
1 594,3 |
1 975,1 |
2 161,0 |
Source : Banque Centrale du Congo
Les importations des biens de consommation, celles des matières premières, celles des biens d'équipement et celles des produits énergetiques ont connu des hausses variant de 32% à plus de 100% entre 2001 et 2005.
Nous savons que la plupart de biens de consommation importés par les PVD figuraient parmi leurs productions intérieures. La R.D.C. n'échappe pas à cette critique. Le tableau ci dessus en témoigne davantage. Le sucre, le tabac, les boissons, les chaussures, le coton et les tissus, le riz, les poissons et le bois, etc. . font partie de la production locale, et ce sont ces produits qui engloutissent la grosse partie de devises encaissées. Malgré ces dépenses, leur demande est loin d'être satisfaite, l'offre intérieure étant insuffisante. Rien que pour les années 2001 et 2005, la RDC avait dépensé respectivement 169,9 millions de USD et 510,2 millions de USD pour l'achat de biens de consommation. Cette augmentation tient à la fois aux habitudes européennes introduites dans notre mode de consommation par les nationaux bourgeois et à l'abandon des cultures vivrières au profit de grandes plantes industrielles d'exportation.
Les importations agricoles n'ont fait qu'augmenter ces dernières années. Le blé utilisé en RDC est exclusivement du blé importé, en provenance de l'union européenne et des USA. Le riz est surtout d'origine asiatique (Thailande, Vietnam, Inde).
Ces importations ont entraîné un recul sensible des deux principales productions locales, le manioc et le mais ou encore d'autres productions comme le riz, le sucre, l'arachide, l'huile végétale, etc.24(*)
Tableaux 8 : Les importations alimentaires(en tonnes) : 2001-2005
Les importations alimentaires (en tonnes)
Denrées |
2001 |
2002 |
2003 |
Farine/Blé |
119 541 |
223 340 |
179 478 |
Mais/farine |
4 690 |
67 451 |
7 904 |
Viande de boeuf, de porc |
8 126 |
82 469 |
184 658 |
Volaille |
8 812 |
49 164 |
27 763 |
Poisson |
75 127 |
149 426 |
94 669 |
Sel iodé |
35 110 |
28 588 |
64 553 |
Lait,produits laitiers/beurre |
6 220 |
18 400 |
10 378 |
Pomme de terre |
93 |
1 034 |
541 |
Tomates/conserves |
3 349 |
11 213 |
6 517 |
Oignon, ail |
78 |
3 635 |
3 315 |
Haricot |
3 666 |
4 032 |
3 536 |
Riz |
46 678 |
273 794 |
115 265 |
Huile végetale |
2 900 |
95 790 |
8 876 |
Sucre |
150 |
50 816 |
39 887 |
Source : Service des statistiques de l'OFIDA, service des importations de l'OCC
Les importations alimentaires (en tonnes)
Produits |
2004 |
2005 |
Sucre |
60 030 |
16 066 |
Viande et abats |
25 160 |
128 357 |
Poulet |
352 |
3 269 |
Poissons congelés (mpiodi) |
5 966 |
6 142 |
Pommes de terre |
115 454 |
37 926 |
Oignons |
15 977 |
31 129 |
Légumes |
58 158 |
89 025 |
Mais grains, semences |
15 397 |
20 386 |
Riz |
106 504 |
366 |
Farine de froment |
2 349 |
3 486 |
Farine de mais |
3 815 |
106 763 |
Huile végétale |
26 857 |
6 181 |
Blé dur |
17 516 |
55 727 |
Source : OFIDA
Les critiques formulées contre le commerce des denrées alimentaires valent tout autant pour les biens d'approvisionnement que pour les matières premières. En effet, rien n'est transformé sur place pour l'alimentation des industries locales étrangères bien qu'il en existe de plus capables. Tout se traite en fonction des besoins des industries à l'étranger; par contre tout doit venir d'Europe ou d'ailieurs pour approvisionner les firmes d'exportation. Vendu en nature brute ou semi-brute, le cuivre revient au Congo sous diverses formes : câbles, fils et isolateurs, et larges plats, qui coûtent deux fois plus cher que les lingots eux-mêmes. Puisque les usines existantes travaillent, bien que capables, en dessous de leur moyenne. Et les besoins vont sans cesse croissant car les nouvelles industries, du genre de celles existantes, se créent par multitude.
Les biens d'approvisionnement et matières premières ont subi une augmentation de 32% entre 2001 et 2005. Cette chute s'explique par l'effort déployé par certaines industries manufacturières en vue d'augmenter leur capacité de production de biens d'approvisionnement.
Les besoins en matériel lourd vont en augmentation, allant de 71,8 millions de USD en 2001 à 150 millions de USD en 2005. La courbe garde presque la même allure que celle du tonnage. Cette hausse simultanée serait due à la mise en marche de nouvelle unités de production .
Dans l'ensemble, les importations Congolaíses ont accusé en valeur une tendance à la hausse de 2 161,0 millions de USD en 2005 contre 806,1millions de USD en 2001. La vitesse de croissance de la valeur des importations est due à la reconstruction des infrastructures et à la réadaptation des activités économiques détruites par la guerre. La demande en matières premières et en biens d'équipement a augmenté. De plus, l'augmentation du revenu par personne a augmenté les importations de biens de consommation.
La RDC a un énorme potentiel d'exportation en raison de ses richesses en ressources naturelles (agriculture, production d'électricité, métaux précieux et pétrole), mais aucune de ces ressources n'est à l'heure actuelle entièrement exploitée. La valeur des exportations de la RDC en 1995 était de 1,6 milliard US$ et 0,8 milliard US$ avant 2000. La même tendance s'applique aux importations, dont la valeur a baissée de 20% dans la même période.
Le volume et la valeur des importations et des exportations ont considérablement augmenté depuis la fin de la guerre. La valeur des exportations a doublé entre 2001 et 2004 et la valeur des importations ont grandi à un taux plus rapide encore, produisant un déficit commercial.
Les diamants dominent toujours les exportations et représentent 45% du total (voir Figure 7). La contribution du secteur pétrolier et de Gécamines, la société d'Etat qui a le monopole de la production minière, a chuté depuis 2001, suite aux difficultés de restructuration et la mise à jour des usines à la technologie moderne. D'autres secteurs grandissent très rapidement avec une contribution de 11% en 2001 et 27% en 2004; le secteur le plus dynamique étant la sylviculture (exportations de bois) et de l'industrie (ciment). Le programme de reconstruction de la RDC et le rétablissement économique expliquent la croissance rapide des importations. Les importations de biens de consommation, d'énergie, de matières premières et d'équipement ont augmenté très rapidement et cette tendance devrait encore se maintenir.
Depuis 2003, la valeur des importations a grandi plus rapidement que la valeur des exportations, créant un solde déficitaire de la balance commerciale. Cette tendance devrait aussi se maintenir à l'avenir, malgré une prévision d'amélioration et de stabilisation du déficit commercial autour de 13% de PIB (voir Figure ci après).
Figure 7: Importations, exportations et balance commerciale
Nul n'ignore que l'exploitation coloniale avait cantonné les pays sous développés dans le rôle de "réservoirs de matières premières" à l'usage des nations industrielles. Pour s'industrialiser, le Tiers - monde doit importer : machines, moteurs, camions, appareiis de transport, engrais chimiques médicaments et tant d'autres biens.
Son industrie alimentaire étant de plus défavorisée, il est obligé d'acheter à l'étranger même le jus de tomate qu'il sait produire sur place. Ce ne sont pas les terres qui sont infertiles pour repousser toute culture vivrière. L'inde et Pakistan ont déjà prouvé que leurs terres sont capables d'assurer son auto subsistance par la production de riz qui peut dépasser toute prévision; la Brésil est devenue exportateur des voitures par la construction sur place de ses propres chaines de montage. Les exemples sont multiples, inutile de les énumérer tous. Ce qui est important , c'est de démontrer que la majorité des pays dits "Sous développés", après être libérés du joug colonial, sont retombés dans un autre beaucoup plus violente et difficile à briser. Celui de blocage de leur économie par les pays avec lesquels ils nouent des relations commerciales.
Ainsi apparait l'une des caractéristiques essentielles de la situation des pays sous - développés, celle de leur dépendance se manifeste à deux niveaux : politique et économique. Ce sont ces deux niveaux qui feront l'objet de deux paragraphes suivantes. Notre attention sera particulièrement attirée sur la dernière forme de cette dépendance en raison de l'influence déterminant qu'elle exerce sur l'économie des pays en voie de développernent en générai et de la RDC en particulier.
L'évolution des économies des PVD a été pendant longtemps freinée par l'expIoitation coloniale. La forme la plus absolue de cette exploitation a été constituée par ce que CH. BETTELHEIM appelle "la dépendance coloniale"25(*). En effet, la plupart des pays d'Amérique latine, d'Afrique et d ' Asie de l'Est et du Sud - Est sont restés longtemps sous la domination étrangère coloniale, d'une part parce que le faible niveau de leur économie ne leur permettait pas de faire face à l'agression européenne d'autre part, parce que dotés de matières premières immenses, l'Europe avait tout intérét à s'y cramponner par tous les moyens y compris la vioience pour la survie de ses industries. Mais ce qui est important à saisir dans cet asservissement colonial26(*), c'est qu'il a été le moyen violent d'une exploitation sans mercì des pays dominés et l'origine, soit de la ruine de leurs forces productives antérieures, soit de la traumatisation de leurs économies; car ces pays ont été soumis aux intéréts des colonisateurs. En fait le travail du cuivre en Afrique, de l'or et du fer déjà connu de ses habitants, a été avec la venue des européens, remplacé par une expioitation intense des minerais et par l'acheminement de ceux - ci vers les capitales européennes.
Cependant après que les régimes coloniaux furent liquidés dans la plupart des pays aujourd'hui sous développés, il est apparu une autre forme moins absolue que la première : la dépendance politique, souvent sous-produit de la dépendance coloniale. Elle s'exprime par le fait que les pays qui sortent de leur dépendance coloniale tombent dans une autre. Cette fois semis - coloniale. C'est le cas de nombreux pays d'Amérique latine qui affranchis de la colonisation européenne, ont passé à celle des Etals-Unis d'Amérique et de certains pays africains qui ont tourné le dos à la France et à l'Angleterre pour se livrer de nouveau à la Russie et à la Chine.
Cette nouvelle forme de dépendance repose alors sur l'étroitesse de certains liens de dépendance éconornique ou sur la corruption d'une partie du personnel politique dirigeant des pays dépendants. Les pays soumis à cette forme sont caractérisés par l'instabilité politique ou par l'existence d'un régime de dictature ou encore par l'alternance de dictature actuelle à designer ce type de relations semis coloniales par le terme de néo-colonialisme qui permet aux classes dominantes des pays impérialistes de soumettre, à leurs intérêts propres27(*). l'exploitation des forces productives des pays qui se sont offerts à elles ne bloque pas le développement qui aboutit à l'hypertrophie de quelques secteurs vitaux de l'économie, à la stagnation et même au recul des autres secteurs.
Ces classes dominantes développent l'exploitation des mines, les grandes plantations, les banques, les ports et les voies de communication, ces demiers devant faciliter l'expédition rapide des produits miniers et végétaux qui risquerait de priver leurs usines du ravitaillement en matières premières obtenues à bon marché.
La RDC offre un très bel exemple, l'industrie minière y est développée: le concentrateur le plus puissant d'Afrique a été installé dans les mines de cuivre de KAMOTO au Katanga. A MBUJI-MAYI, les excavatrices qui creusent 1000 m à l'heure ont remplacé les centaines des travailleurs manuels et une nouvelle usine de triage ultra modeme aux tamis électroniques a été construite pour assurer une exploitation plus grande et une séléction plus rapide de diamants.
Dans la province orientale et au Kivu, la culture du thé, du café et de l'hévéa, l'exploitation des mines d'ors, d'argent et d'autres minerais constituent l'activité première des firmes étrangères installées là - bas, car ces plantes et minerais resservent des matières premières au ravitaillement des industries européennes.
Cependant, la culture de riz, de mais, de manioc, de millet et de sorgho, etc., qui sont la base de l'alimentation des congolais, est délaissée parce que ces denrées ne sont pas recherchées dans les capitales Européennes. C'est ce type de développement qui est à l'origine da la deuxième forme da dépendance : la dépendance économique
La dépendance éconornique d'un pays à l'égard d'un autre est souvent, avons-nous dit précédemment, le fruit da sa dépendance politique antérieure à l'égard de ce pays. Mais, les liens de subordination politique ont été rompus, mais ils ont servi à tisser les liens de dépendance. Cependant, cette dépendance peut s'être établie sans que le pays dépendant économiquement de l'autre ait été antérieurement une colonie de ce demier. Pour la RDC, la dépendance politique envers la Belgique a été relachée, mais elle a servi de base à l'établissement des liens économiques, tels que la commercialisation séculaire du cuivre et d'autres produits congolais. En ce qui concerne la dépendance économique envers un autre pays que l'ancienne métropole coloniale, la R.D.C offre un bel exemple: après s'être politiquement libérée de la Belgique, elle tient actuellement sa survie à l'aide économique et financière de la chine, des USA, de l'UE...
Cette dépendance économique s'exerce sous diverses formes qui ne s'excluent pas mutuellement. CH. Bettelheim en distingue deux principales: la dépendance commerciale et la dépendance financière.
En voulant faire de PVD leurs tributaires économiques, les puissances capitalistes cherchent avant tout à faire fructifier le capital qu'ils y ont investi. Cette dépendance commerciale se manifeste par le fait que le commerce extérieur des PVD est étroitement lié aux exportations des matières premières brutes ou semi-finies vers un nombre très limité des pays, le plus souvent vers un seul pays. Aussi, et ceci est important, ces exportations portent - elles généralement sur un ou deux produits qui fournissent à eux seuls 70 à 80% des recettes totales d'exportation.
Il est évident que l'économie d'un tel pays soit dominée principalement par des facteurs extérieurs qui en déterminent la structure, l'ampleur de la production ainsi que celle des investissements.
La dépendance commerciale est elle aussi la conséquence de la dépendance financière, c'est-à-dire de la pénétration dans l'économie du pays dépendant des capitaux de provenance étrangère. Ces capitaux développent en priorité telle branche d'activité jugée indispensable à l'expansion des profits des investisseurs.
Pour cette forme d'activité, le cas le plus typique est le développernent comme nous l'avons dit plus haut des industries extractives, des entreprises bancaires et des plantations en RDC. La dépendance commerciale est également le résultat d'un échange non équivalent Les pays índustrialisés, avons - nous vu dans la première section de ce chapitre, vendent plus cher leurs produits aux PVD qu'ils dominent en incluant dans leurs prix de vente un taux de profit supérieur au prix moyen.
Le tableau sur les principaux parténaires commerciaux de la RDC montre surtout l'importance des flux d'exportation en provenance de la RDC, qui restent confinés aux marchés des pays développés. Ainsi la RDC réalise l'essentiel de leurs exportations avec les pays dévéloppés et négligent soit les pays voisins du continent africain, soit les autres pays du tiers monde. Néanmoins, l'évolution va vers la diversification géographique des ventes à l'étranger. La part recettes des exportations congolaises est de 77% avec l'UE ; de 11% avec les USA et de 8% avec la Chine.
Cette forme d'exploitation se manifeste à première vue par l'ampleur des prélèvements que le capital monopoleur étranger opère sur les produits des pays dans lesquels il est placé. Ces prélèvernents sont constitués par les profits réalisés et par les íntérêts perçus.
Une partie de ces préièvements est transférée dans le pays d'où est venu le capital et une autre est réinvestie sur place, non pour contribuer à l'accumulation intérieure du pays de placement mais pour accroître le montant de sa dette par des nouvelles royalties. Au titre de ces prélèvements, les pays développés (la France, la Belgique, la suede et l'Afrique du sud) ont pompé, entre 2000 et 2003, plus au moins 506,2 millions de USD sur la RDC. Et cette somme dépasse de loin le capital placé pour servir d'investissements productifs.
CONCLUSION PARTIELLE
Les difficultés qu'éprouvent la RDC pour développer harmonieusement son économie par le commerce extérieur, tiennent au fait que le commerce porte essentiellement sur les produits de base exportés à l'état brut ou semi-fini; que ce commerce est concentré sur un ou deux produits et qu'il est limité à un petit nombre de pays pour la plupart anciennes métropoles coloniales.
A ces obstacles majeurs s'ajoute encore la dépendance politique et économique, sous produits de la dépendance coloniale et de la limitation des échanges à une aire géographiquement exaigue : l'Europe et l'Amérique du Nord.
Pour se libérer de ce blocage, la RDC doit impérieusement modifier profondément les structures de son commerce extérieur ; entre autres, diversifier sa production au lieu de se spécialiser dans une seule ou deux branches; exporter des articles plus élaborés par la création des industries, de transformation locale, élargir ses échanges à d'autres pays et intensifier le commerce entre eux.
En outre, ce commerce doit être conclu en fonction des besoins intérieurs du pays et non en fonction des besoins étrangers. Il doit tendre à être de plus en plus assuré par l'Etat national en tant que représentant des intérêts de la collectivité. Car, quand bien même ce commerce appartiendrait aux capitalistes nationaux, il n'est pas exclu que la recherche du profit personnel que hante tout capitaliste n'emmène ce dernier à importer de grandes quantités d'articles étrangers et les maintiennent à un haut niveaux, ce qui perpétuera la dépendance économique dans laquelle le pays se trouve déjà plongé.
L'accession à l'indépendance économique n'exclue pas le maintien des rapports commerciaux avec les divers pays développés, ni éventuellement l'acceptation des crédits provenant de ces pays, mais elle implique que les nouveaux rapports commerciaux se développent désormais sur un pied d'égalité, ce qui n'est possible pour un pays économiquement faible que s'il a d'abord chassé l'impérialisme des positions qu'il occupait auparavant à l'intérieur de son économie.
Une autre condition du développernent économique par le commerce extérieur est que la RDC doit réduire de plus en plus ses importations d'articles manufacturés, la plupart alimentaires, pour les remplacer par les biens durables produits localement. C'est dans l'accomplissement intégral de ces conditions que l'indépendance économique d'une nation devient certaine surtout lorsque le pays se trouve doté d'un appareil de production industrielle en mesure de couvrir ses besoins essentiels.
Le Commerce international constituant le lieu privilégié des prélèvements de valeur de l'impérialisme et l'un des moyens de sa domination, la Condition de l'industrialisation auto centrée n'est - elle pas la rupture avec le marché mondial Capitaliste? En l'absence de Substitut du moins immédiat, à ce marché , une telle rupture signifierait l'autarcie sans être renvoyée à un avenir lointain et incertain.
De la réponse à cette première question, il sera possible de déduire la fonction assignée au Commerce international dans un tel processus d'industrialisation. Ce sera l'objet d'une première étape du raisonnement. Dans un second temps, il sera alors possible de montrer à quelles perspectives le Commerce extérieur peut renforcer la stratégie d'industrialisation, de développement et d'indépendance.
Depuis quarante ans, presque tous les pays du tiers - Monde ont fondé leur développement sur le marché mondial et les secteurs d'exportation. Ils se sont essoufflés et pour certains épuisés à courir après des recettes d'exportation sur lesquelles ils comptaient pour financer leur développement.
Les recettes ont fondu comme neige au soleil sous l'effet Conjugué de l'inflation dans les pays industrialisés et de la détérioration des termes de l'échange. En effet, tandis que les prix des produits que le Tiers - Monde importait des pays industrialisés montaient en flèche, le prix de ses produits exportés ne suivait pas, stagnait ou baissait. Aujourd'hui, on est obligé de constater que le développement fondé sur le marché mondial est un échec retentissant.
Les échanges Commerciaux des pays sous - développés ont gardé leur structure traditionnelle (exportation de produit d'origine, agricole bruts ou légèrernent transformés, de minerais à l'état brut, importation de biens de Consommation.) à une exception près, fort importation au demeurant, la part croissante prise dans les importations par les produits alimentaires. Celle - ci, qui mesure la "dépendance alimentaire'', est la contre - partie de la substitution sans cesse élargie des cultures d'exportation aux cultures vivrières. S'il est admis que les firmes transnationales constituent un moyen de l'intégration des économies sous - développées au mouvement général du capital et non un moyen du développement des économies sous développées, il n'est pas utile de s'intéresser ici aux éléments qui composent leur propre balance commerciale. Sans qu'il soit nécéssaire de développer, dans ce chapitre, l'observation pertinente que nous avons faite dans le chapitre précédent, l'obligation éventuelle de recourir au marché mondial dépend exclusivement de la possibilité ou non de se passer des produits actuellement importés et c'est de l'examen de cette question que peut se déduire la fonction assumée par le commerce extérieur.
On est étonné de constater que la structure des exportations congolaíses soit constituée à 60 % par les minerais bruts et les produits primaires. La RDC a à la fois des atouts et des inconvénients. Des atouts, car elle a su extraire et vendre les richesses de son sous-sol ou développer les cultures de rente.
Des inconvénients, car il serait plus souhaitable qu'avec leurs minerais ou leurs produits agricoles, notre pays lance véritablement le processus de transformation qui aboutira à le doter d'un tissu industriel indispensable au développement économíque. L'exportation ne se justifie que pour financer les importations.
Pour aller à l'essentiel, la suppression des importations de biens de consommation d'origine manufacturière et des produits alimentaires sera admise comme concevable. Sans aucun doute la première prohibition suppose une transformation radicale du monde de consommation, y compris dans les zones rurales et, dans l'état actuel des choses, hors de quelques intellectuels, à l'avance protègés par, les conséquences d'une telle décision surtout lorsqu'ils sont européens, les forces sociales susceptibles de soutenir un tel projet n'apparaissent pas de manière très claire. Quant à la seconde, elle implique un retour brutal aux cultures vivrières partout où celles - ci ont été remplacées par des cultures d'exportation. Si globalement ce retour parait ìndispensable, la discussion porte au moins sur les délais, ne serait - ce que ceux nécessaires au rétablissement des structures sociales (commercialisation, consommation mais aussi production) liées à la production vivrière. L'intérét d'admettre la première prohibition et la possibilité de réaliser sans délai ce retour aux cultures vivrières comme des hypothèses provisoirement acceptables fient à ce que le point essentiel de l'analyse est ailleurs, et que grâce à ces hypothèses on peut concentrer l'attention sur ce qui est le plus déterminant.
Que le poids de l'impérialisme et la structure de nos balances commerciales limitent la part des importations consacrée aux biens d'équipement n'est pas la question topique. Il s'agit de savoir si un procès d'industrialisation est concevable à l'heure actuelle sans aucune importation de biens d'équipement. Les auteurs qui le soutiennent sont obligés de construire un "modèle de l'autarcie sans industrialisation". Il faut souligner la logique de cette position. Elle n'est pas étrangère à toutes les analyses de l'aliénation liée à l'acculturation coloniale, elle se justifie essentiellement comme un retour aux techniques, aux pratiques sociales donc à la culture précoloniale. Ce n'est cependant pas un modèle qui puisse actuellement être pris en considération. Il est toujours présenté en termes moralistes, si bien que les conditions de sa réalisation ne sont jamais étudiées, y compris par rapport à la réalité de l'impérialisme qu'il prétend pourtant attaquer radicalement28(*).
L'industrialisation dans l'autarcie qui est tout à fait autre chose n'est pas inconcevable. Des pays disposant de ressources naturelles abondantes et déjà d'une production interne de biens d'équipement comme le Brésil et l'inde, peuvent l'envisager. Il n'en va certainement pas de même de la RDC, de certains pays sous - développés de dimensions beaucoup plus réduites et qui n'ont sur leur territoire aucun commencement de production de biens d'équipement.
Il semble exclu de prétendre refaire l'histoire de la technologie en commençant par produire à la main ses propres machines, quelle que soit l'insistance que l'on doit cependant mettre sur la dépendance par la technologie et sur la nécessité pour un pays qui veut se développer de ne pas différer son effort de maîtrise de la technologie. En outre, le seul recours aux ressources internes limiterait considérablement le champ de l'industrie possible surtout si l'on renonce à l'utilisation de technologies importées pour procéder à l'extraction.
Cette constatation, quoique réaliste, n'est pas satisfaisante en soi dans la mesure où elle signifie que l'emprise de l'impérialisme est déterminante même sur les peuples qui mobilisent toutes leurs forces pour s'en libérer. Il importe donc de mettre en oeuvre toutes les procédures susceptibles dès maintenant d'en minimiser l'impact. Ce n'est pas simplement la suppression de "clauses restrictives" qui est en cause. C'est la minimisaton du coût des équipements importés. Mais c'est aussi la recherche de technique répondant mieux aux besoins du développement et permettant un accès plus facile à leur maîtrise sans pour autant confiner nos pays sous - développes dans une arriération technologique quasi organisée. En ce sens, les équipements produits par les pays socialistes actuellement semblent plus à même de répondre à ces conditions. Dans la même voie, la possibilité d'échapper paralellement aux contraintes des pays capitalistes avancés, en recourant à des achats auprès de ceux qui dans le tiers - monde produisent déjà des biens d'équipement doit être prospectée, et peut être d'autant plus important que ces pays déjà producteurs de biens d'équipement pourraient ainsi élargir leur production, voire la gamme des biens qu'ils produisent accélérait leur propre indépendance économique, comme celle des pays clients. Encore faudrait-il ici distinguer selon l'orientation des différents pays producteurs de ces biens d'équipements. Mais quelque soit l'importance d'une telle réduction de cette contrainte à l'achat d'équipement sur le marché mondial capitaliste, on ne saurait affirmer qu'un mouvement rapide d'industrialisation peut d'ores et déjà y échapper.
Ainsi exprimée la contrainte au commerce extérieur découle de la structure de l'appareil de production de pays sous - développés: le travail des hommes y produit bien un surplus mais ce surplus prend des formes qui ne lui permettent pas d'ête accumulé sous la même forme.
Il ne suffit donc pas, à un pays qui veut construire son développement et son indépendance de conserver pour lui - même la part la plus grande possible de son surplus, il doit encore pouvoir transformer les biens sous la forme desquels il apparait (produits d'origine agricole, produits minéraux ou énergétiques) en biens qui puissent donner lieu à un procès d'accumulation.
Cette transformation définit la fonction du commerce extérieur dans le processus d'industrialisation et elle le fait en termes de production, c'est - à - dire de manière parfaitement homogène à la nature même du processus d'industrialisation. Ainsi, sur la base des hypothèses drastiques qui ont été faites pour cerner l'essentiel, le pays sous - développé qui amorce son développement assure sa consommation sur la base de la part de la production nationale conservée à l'intérieur des frontières, exporte son surplus et consacre les devises qu'il en retire à l'importation de biens d'équipement industriel.
Cette réorientation du commerce extérieur ne supprime pas le prélèvement impérialiste. Le pays sous - développé n'est maître ni du prix des produits qu'il exporte ni des prix de ceux qu'il importe. Le taux d'échange des uns contre les autres, autrement dit le rendement de l'opération de transformation, est beaucoup plus faible qu'il ne le serait si l'écart des prix et des valeurs n'était pas ce qu'il est un prélèvement sur le coût de l'impérialisme dont on ne se libère pas par un décret.
Ceci étant, et quel que soit ce coût que l'on ne saurait minimiser, il ne semble pas que l'impérialisme puisse s'opposer à la réalisation par un pays qui la veut d'une telle opération de transformation. C'est en sens que le caractère externe - interne de l'impérialisme et du sous développement constitue une de leurs contradictions, accentuée par le fait des indépendances politiques, à condition cependant que celle-ci s'accompagne d'une profonde transformation des structures sociales internes.
On peut alors penser que l'amorce du processus d'industrialisation accéléra cette transformation des structures sociales internes en même temps qu'elle renforcera progressivement le pouvoir de négociation du pays et lui permettra d'obtenir de meilleurs termes d'échange. Encore ce progrès ne sera-t-il possible que si le commerce extérieur est véritablement intégré au processus global de la planification.
L'intégration du commerce extérieur à la planification constitue donc l'une des articulations essentielles de la sphère des échanges à la sphère de la production29(*). Comme dans tout procès de planification, objectif et contrainte doivent étre clairement distingués.
L'objectif, c'est la maximisation à long terme du degré de satisfaction des besoins, dans leur ordre et leur hiérarchie, de tous les groupes de la population, ce qui passe par l'amélioration immédiate du degré de satisfaction de leurs besoins essentiels, la modernisation de l'agriculture et la construction d'un appareil productif reposant sur une base interne d'accumulation. Plusieurs modèles ont montré que dans la longue période, il n'y a pas de contradiction entre accroissement de la consommation et accroissement de l'accumulation30(*). Mais précisément c'est l'objectif de la politique agricole dès la première phase du développement, que de contribuer à la résoudre. Cet objectif contient, en lui-même, celui de la minimisation des coûts d'une telle politique, et en particulier celui de la minimisation des prélèvements de surplus interne par l'extérieur. Car le développement matériel et humain d'une société suppose donc qu'elle avance sur ses deux jambes en produisant suffisamment et en répartissant équitablement ses richesses d'une part, en articulant le développement agricole et le développernent industriel d'autre part
La contrainte résulte de la règle du "rien pour rien" : c'est le nécessaire équilibre du commerce extérieur, compte tenu des débouchés potentiels des produits nationaux sur le marché international et des prix imposés sur ce marché, et sous réserve du degré jugé acceptable d'endettement international. La contrainte, c'est l'équilibre, au sens abstrait de ce terme, le fait que le commerce extérieur soit équilibré. Mais il peut y avoir équilibre dans diverses conditions structurelles, à différents niveaux, avec des contenus différents des importations et des exportations. C'est donc un équilibre concret, parmi tous les équilibres possibles, qui est nécessaire, et il faut donc ici aussi opérer un choix.
Trois étapes s'imposent alors dans le raisonnement. Des propositions générales peuvent être formulées; quant au niveau souhaitable de l'équilibre. La détermination de la nature de cet équilibre ne peut cependant se faire que dans une procédure d'itéractions successives entre les structures souhaitables de l'appareil productif à mettre en place et celles du commerce extérieur. Cette liaison avec les structures de la production oblige les structures du commerce extérieur à s'adapter, de phase en phase, aux nécessités de l'appareil productif31(*).
A. Quel niveau pour l'équilibre du commerce extérieur?
La proposition la plus générale est la suivante : toutes choses égales par ailleurs, un pays qui veut se développer a intérêt à maintenir le volume de son commerce extérieur au plus bas niveau compatible avec le rythme désiré d'accumulation interne32(*) : c'est là le seul moyen de minimiser les prélèvements de valeur opérés à son détriment gráce au système des prix mondiaux, d'une part et de chercher à valoriser au mieux l'ensemble des ressources potentielles du pays, d'autre part.
1) Le passage de cette proposition générale à des décisions concrètes ne peut se faire qu'en fonction des circonstances du pays et du moment. Trois ensembles de phénomènes, au moins, ont à être pris en considération.
- la structure politique du pays, les rapports de force entre les diverses classes ou couches sociales, conditionnent la rapidité avec laquelle il est possible de modifier le modèle de consommation des groupes dominants et donc d'arrêter les importations des produits qui leur sont spécialement destinés.
- la dépendance alimentaire, le fait que la masse de la population assure une partie de sa nourriture de base à partir d'importations, ne peut être supprimée du jour au lendemain. Le rythme de sa réduction est fonction de la disponibilité des moyens nécessaires à la modernisation de l'agriculture, autant que de la possibilité de récupérer au profit des cultures vivrières une partie au moins des terres utilisées pour les cultures d'exportation.
- Surtout le rythme optimum d'accumulation ne peut être l'objet d'une définition générale. Il faut ici indiquer au moins les voies d'une analyse un peu approfondie.
Fonder l'activité économique sur la satisfaction des besoins de la population, c'est s'engager dans un processus sans fin33(*). C'est la seule façon d'ailleurs d'assurer la stabilité et la régularité du développement de l'activité économique interne. En effet, les besoins à peine satisfaits se renouvellent aussitôt qu'il s'agisse des besoins matériels liés au niveau de vie ou des besoins plus qualificatifs liés au genre de vie.
Dans un tel processus, gaspiller des ressources nationales par le sous-emploi des hommes, des équipements, des ressources naturelles mettrait en question l'objectif lui-même. Or, gaspiller des ressources, pour une nation, c'est justement ne pas utiliser toutes ses possibilités et importer de l'étranger ce que l'on peut produire soi même.
Le premier critère d'une bonne gestion extérieure d'une économie fondée sur les besoins internes, c'est donc le critère des importations réduites au strict nécessaire. Le second critère n'est que l'application du prix aux clients réels ou potentiels étrangers. Ce qui vaut pour nous, vaut pour les autres. Surtout si les autres ont d'immenses besoins fondamentaux non satisfaits, ce qui est le cas pour certains PVD d'Afrique.
Les consommations de développement (qui accroissent le niveau de satisfaction des besoins et la capacité de travail des hommes)34(*) peuvent influencer le commerce extérieur, certaines exigeant une restriction des exportations (amélioration de la nutrition) d'autres pouvant entraîner éventuellement un accroissement d'importations (santé et médicaments). Les investissements sont le plus liés aux importations. C'est pourquoi la matrice des besoins de l'extérieur doit être établie en même temps que la matrice des besoins intérieurs. Certains de ces besoins se recouperont et permettront de développer d'importants secteurs de production ouverts à la fois au marché extérieur et au marché intérieur.
D'autres besoins seront spécifiques aux clients étrangers. Pour les couvrir, le lancement de tel ou tel secteur d'exportation dépendra de l'ampleur du marché extérieur et des possibilités de produire à des coûts jugés acceptables par nos clients. Compte tenu de la concurrence des autres pays industrialisés ou du tiers-monde.
Les pays qui disposent de ressources minérales susceptibles d'être exportées ne sont pas confrontés à un avantage aussi drastique que les pays purement agricoles. Mais chez eux, c'est le surplus même qu'il saurait être défini à priori. En effet, ils peuvent toujours accroître leur surplus par une expIoitation plus intensive de ce que MAURICE BYE nommait leur "stock en terre".
Si le pays dispose de plusieurs types de ressources minérales, comme la République Démocratique du Congo, également négociables sur le marché mondial, l'ajustement concerne les rythmes d'exploitation concevables de chacune de ces ressources et leur coordination cohérente. De ce point de vue, et pour éviter un raisonnement purement théorique, l'expérience algérienne mérite d'être prise en considération et les enseignements qu'elle livre d'être explicités.
L'Algérie dispose à la fois de ressources minérales de type fer, plomb, zinc et d'hydrocarbures. Les gisements de fer, plomb, zinc comme ceux de pétrole sont d'ampleur limitée, tandis que les réserves déjà inventoriés de gaz sont infiniment considérables par rapport aux possibilités de leur utilisation en Algérie aussi bien aujourd'hui que demain. L'Algérie a très vite cessé pratiquement toute exportation de fer, plomb et zinc. Elle a maintenu ses exportatons de pétrole à un niveau très modéré. Elle est devenue aussi vite qu'elle l'a pu le plus gros exportateur de gaz naturel. Ce comportement semble échapper à la rationalité du marché, vendre d'autant plus que le prix est élevé. Il est cependant conforme à la logique du plan algérien : en modulant ses contrats de vente de gaz, elle détermine le rythme d'accroissement de ses recettes, et celui de son accumulation, sans risquer d'écrémer ses gisements et sans réduire les chances et les potentialités de son industrie dans l'avenir. Il ne s'agit pas de gagner le plus possible immédiatement et dans n'importe quelles conditions, mais de déterminer la solution complexe la plus efficace à long terme.
2) C'est aussi cette volonté de maintenir le niveau des échanges extérieurs le plus bas possible qui conduit le planificateur à rechercher la meilleure valorisation de toutes les potentialités du pays. Il faut ici faire intervenir quelques choix techniques. Ce n'est pas parce que bien souvent le débat sur les technologies appropriées conduit à maintenir les pays sous-développés dans l'archaïsme technique qu'il faut se livrer à n'importe quelle pratique.
Il est absurde de ne pas utiliser la capacité des forgerons répandus dans tout le pays, surtout lorsqu'ils se révèlent capables de produire certaines pièces détachées d'automobiles à des coûts plus faibles que leur prix ordinaire. Il ne s'agira pas d'en rester là et la nécessité d'une industrie mécanique orientée d'abord vers l'agriculture n'est pas, pour autant, remise en cause. Il ne suffit pas de faire des inventaires du fameux "secteur informel", il s'agit de le réorienter à la satisfaction des besoins de base de la population.
Ainsi, prendre position sur le volume optimal des échanges extérieurs, est-ce déjà analyser de nombreuses interférences entre les structures de l'appareil productif et le contenu de ces échanges. On franchit une étape de plus quand on s'interroge sur la nature souhaitable des produits exportés pour financer les importations.
B. Exporter des produits bruts ou des produits élaborés?
Tous les exemples pris jusqu'ici concernant exclusivement des exportations des produits bruts (agricoles ou minéraux). Pour acquérir un grand nombre de biens à l'étranger, il faut nécessairement des devises. Ce qui rend indispensable la vente de produits à l'exportation et explique pourquoi, ayant paré au plus pressé, l'Afrique s'est dans un premier temps contentée de vendre des produits non transformés, produits agricoles et minérais essentiellement.
Cette économie exagérément orientée vers l'extérieur est progressivement devenue la caractéristique de l'Afrique moderne. Elle comporte malheureusernent, beaucoup d'effets négatifs. Les villages se vident de plus en plus au profit des mégalopoles, de la cote africaine, nées près des ports, car elles peuvent ainsi mieux profiter des opportunités de la voie maritime, mode de transport le plus économique pour acheminer importations et exportations non-périssables.
Certes, il n'est pas temps de faire le procès du monde moderne ni de déplorer les effets de la mondialisation, mais bien de corriger leurs effets négatifs. Bien maîtrisés, ces derniers peuvent être, en effet salutaires pour une population africaine qui ne cesse de se paupériser.
C'est le cas, en particulier, du commerce extérieur. Au lieu de se contente d'épuiser les richesses du sous-sol africain, les pays riches pourraient d'abord aider l'Afrique en général, et la République Démocratique du Congo en particulier, à les transformer, créant à la fois des emplois et de véritables richesses, puis devenir les cIients finaux des produits manufacturés fabriqués sur le confinent africain.
Le pétrole en est le meilleur exemple. Aux Koweit et Emirats du Golf persique, l'on a très vite compris qu'il faut dépasser le simple stade de la vente de brut. En transformant 'l'or noir' sur place, on pouvait en effet multiplier les richesses à l'infini. Ces pays ont donc commencé par créer des raffineries produisant des produits de base et des produits intermédiaires, comme les matières plastiques ou les acides.
Puis, ils ont construit en aval une large palette d'industries connexes fabriquant des textiles artificiels, des produits chimiques, des médicaments ainsi qu'un nombre illimité d'articles ménagers en plastiques35(*).
Pour le bois, certains pays africains, comme le Cameroun, le Gabon ou le Congo, commencent à comprendre qu'il est plus avantageux de transformer ce produit de la forêt plutôt que de l'expédier à l'étranger sous la forme de grumes. Aussi ont-ils interdit qu'on exporte des produits bruts afin de stimuler l'implantation de scieries, usine de déroulage et de contre-plaqués, manufactures de mobiliers, etc. intégrant plus de valeur ajoutée, leurs produits finis pourront alors être vendus à l'étranger et rapporter davantage au pays exportateur.
Le même mouvement est en cours dans les pays producteurs de cacao, de café, d'ananas où la transformation commence à se développer à un rythme intéressant, faisant progressivement évoluer le secteur primaire vers un secteur agro-industriel annonciateur d'emplois et de revenus supplémentaires pour les pays qui s'en font les promoteurs.
Ainsi, pour les pays émergents africains, il ne s'agit pas de fermer les frontières et de stopper les échanges extérieurs, mais bien de passer à la vitesse supérieure : industrialiser leurs pays au plus vite pour alimenter à la fois leurs marchés intérieurs et extérieurs.
Certains pays, notamment ceux du Maghreb (le Maroc ou la Tunisie) ou comme l'Afrique du Sud, mais aussi, île-maurice, ont déjà ouvert la voie et possèdent un outil industriel performant et fortement diversifié. Un exemple à méditer et à suivre, tout en tenant compte des spécificités de notre pays.
Ainsi le commerce extérieur s'analyse au coeur même de la sphère de production. Ceci ne signifie nullement que le pays concerné n'ait pas à faire tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer ses termes de l'échange. Mais, sauf à rêver de ce que les pays sous-développés puissent obtenir des termes de l'échange qui leur soient effectivement profitables. La structure choisie du commerce extérieur peut contribuer à minimiser les prélèvements opérés par l'extérieur.
C. Structure et niveau évoluent en fonction des phases du procès d'industrialisation.
Les deux principes sur lesquels le raisonnement a été mené (le minimum de prélèvements opérés par l'extérieur, la transformation de biens non accumulables en biens accumulables) demeurent tout au long du processus de développement mais de phase en phase se traduisent par des solutions concrètes différentes à des produits qui eux-mêmes évoluent au fur et à mesure que sont franchies les différentes étapes du procès d'industrialisation. Il ne peut y avoir à cette évolution aucun schéma préétabli36(*).
La progression de l'agriculture limitera les importations nécessaires au départ du fait de la dépendance alimentaire. Selon le cas, le pays pourra se libérer davantage du recours au commerce extérieur ou y trouver le moyen d'une accélération du rythme de l'accumulation. Mais, en même temps, la satisfaction croissante des besoins de base et l'accroissement de la productivité de l'ensemble du système économique entraîneront chez les travailleurs ruraux et urbains la perception de nouveaux besoins qui ne pouvaient être ressenties dans les phases premières du développement. Les mêmes types d'ajustements auront à être résolus d'étape en étape mais les solutions auront à en être chaque fois adaptées.
CONCLUSION PARTIELLE
Il a paru nécessaire de mener cette analyse à propre d'un pays sous-développé comme le nôtre parce que les questions du fond étaient ainsi simplifiées, indépendamment du façon que, dans l'état actuel des choses, c'est bien dans cet isolement que se présentent les pays africains : les tentatives ou les rêves d'unités régionales ou de coopération pour le développement n'ont guère résisté aux manoeuvres des diplomaties occidentales ou aux difficultés d'une coopération dont les bases n'ont pas été clairement définies. Et pourtant, il faut bien reconnaitre que, sauf exception, les pays sous développés, dans toute une partie de l'Amérique latine et en Afrique, parfois même en Asie, sont de trop petites dimensions pour pouvoír se doter, individuellement, d'une structure industrielle cohérente37(*).
Cependant, bien avant que ce problème ne se pose comme une contrainte, car il suppose déjà franchies les premières étapes de l'indépendance et du développement, les pays sous-développés sont conscients de ce que des accords entre eux pourraient contribuer à permettre à chacun ses propres termes de l'échange, ce qui, dans l'analyse ici présentée, revient à élever le rythme de l'accumulation et du procès d'industrialisation.
L'intégration économique à l'heure de la mondialisation des échanges devient un impératif pour tous. L'Afrique ne peut pas se replier sur elle-même, elle doit s'ouvrir. Ces Etats doivent s'unir. La part relative des échanges de l'Afrique du Sud avec ses voisins (Mozambíque, Namibie, Botswana, Zimbabwe) est en train de s'accroître sensiblement avec l'essor de la communauté de développement des pays de l'Afrique Australe (SADC)38(*).
Dans la perspective qui vient d'être tracée et qui supprime cette nécessité pour chacun de chercher à vendre le plus possible, ils devraient être plus facile aux différents producteurs de produits de base d'échapper à la sous-enchère favorable aux monopoles des pays développés et de mettre en place des accords de producteurs qui, sur la base ici esquissée de la réduction de leur production pour l'exportation, devraient inciter les pays développés à ouvrir enfin une négociation qui prendrait en considérant les revendications des pays sous-développés.
Au cours de ce travail, il a été démontré que le rôle du commerce extérieur n'est pas seulement de compenser les limbhons du marché intérieur, ni d'offrir les possibilités plus grandes de production, d'empioi et d'équilibre budgétaire, mais de permettre aux pays l'importation d'équipements nécessaires à leur industrialisation et donc à leur développement socio-économique.
Cet objectif ne semble atteint qu'unilatéralement par les pays déjà industrialisés avec qui le tiers monde entretient des relations commerciales. Les importations en provenance de ces pays coûtent deux fois, trois fois plus cher que les matières premières exportées par les pays sous-développés. Cette inégalité résulte la détérioration des termes de l'échange des PVD, et le rythme est loin d'être arrété.
Dans de grands concerts internationaux, les délégués des régions sous-développés ne cessent de réclamer éperdument l'ajustement des prix des produits industriels et la stabilisation des cours des matières premières. Ces cris sont restés vains parce que l'on sait que, ceux qui forment la majorité dans ces assemblées sont les artisans mêmes de la situation anormale que vivent les pays sous-développés. Accorder à ces pays la stabilisation des cours de leurs produits, c'est encourager leur état de sous-développement car aucun effort ne sera entrepris de leur côté pour améliorer la qualité de leurs produits. Compter sur la bonne foi des pays développés pour niveler les prix de leurs marchandises, c'est perdre son temps, puisque, pour ces pays, le profit maximum est le meitmotiv de leur commerce avec les nations pauvres. Celles-ci doivent compter plus sur elles-mêmes que sur leurs anciens colonisateurs.
Loin de nous l'idée de supprimer le commerce entre les riches et les pauvres. Mais il importe à ces derniers de distinguer le nécéssaire de l'accéssoire. Comme beaucoup de biens, notamment les biens de consommation, peuvent être produits sur place, il est un devoir pour eux de concentrer leurs importations sur les biens d'équipement. Certes, ce choix sera difficile d'autant plus que les bourgeoisies nationales naissantes et qui dirigent la plupart des pays sous-développés, ont fait les leurs les modes de consommations étrangères, Mais par une volonté ferme de briser les liens du sous-développement, ce choix sera facilité Iorsque les produits agricoles locaux et abondants auront connu une large publicité auprès des masses et seront offerts sur les marchés préalable, l'implantation des industries de transformation.
Ce qui étonne plus d'un observateur, c'est que dans de nombreux pays sous-développés, ce soient des industries extractives, des entreprises commerciales et financières qui abondent et qu'aucune d'elles ne soit entièrement nationales. On croirait peut-être, à première vue, que toutes ces entreprises contribuent au développement économique des pays dans lesquels elles se trouvent implantées.
Loin de là, ces entreprises sont tournées dans leur totalité vers les marchés extérieurs, car, filiales de grands trusts étrangers, elles ne servent que les intérêts économiques de ceux-ci. Elles constituent, par contre, un goulot d'étranglement pour l'économie des pays que l'on croit être servis.
La nationalisation étant une solution d'extrême, les PVD doivent créer les entreprises parallèles sous la responsabilité des entrepreneurs nationaux, capables et imbus, de nationalisme. C'est à cette condition qu'un vrai développement pourra être amorcé.
Pour éviter la perturbation de leurs budgets et l'effondrement de leurs programmes de développement une diversification des produits exportables s'impose, car la cause de plus grands maux dont souffrent les pays sous-développés, est leur spécialisation dans l'un ou l'autre produit primaire dont le prix et la quantité dépendent de la demande internationale.
L'accession à l'indépendance économique exige une modification profonde des rapports monétaires, qui lient les PVD à telle puissance ou tel groupe de puissances économiques. Ces pays doivent avoir leurs propres monnaies et les nouveaux rapports ainsi créés doivent se développer sur un même pied d'égalité, grâce à l'élargissement des marchés, surtout entre les pays sous-développés eux-mêmes.
La croissance d'un pays dépend de ses ressources en homrnes et en argent. Les pays sous développés sont surpeuplés mais manquent des capitaux pour faire décoller leurs économies et des vivres pour nourrir leurs populations.
Par contre dans bien des pays industrialisés, les capitaux et denrées alimentaires surabondent. La solidarité et la justice humaines invitent les plus possédants à venir en aide aux plus déshérités.
Certes, ce secours d'urgence ne suffit pas toutefois à éliminer, pas même à réduire, les causes qui engendrent dans beaucoup de pays un état permanent d'indigence, de misère ou de famine. Ces causes proviennent d'un régime économique désuet; elles ne peuvent être éliminées ou comprimées que grâce aux divers organisations coopératives. Ces organismes donneront aux habitants les aptitudes, les qualifications Professionnelles, et la compétence technique et scientifique nécessaire. Elles mettront à leur disposition les capitaux pour mettre en route et accélérer leur développement économique. Ces apports sont indispensables et la justice exige qu'ils soient accordés dans le désintèressement politique le plus sincère. Ils doivent avoir pour objet l'ultime de mettre les communautés en voie de développement à même de réaliser, par leurs propres moyens, leur montée économique et sociale. Les nations se conditionnent réciproquement et l'on peut affirmer sans risque de se tromper que chacune se développe en contribuant au développement des autres.
Le développement n'a pas de limites et ne peut se mesurer en termes de monnaie. Si tel était le cas, les pays dits développés ne continueraient plus à faire du commerce et à inventer de nouveaux produits.
Les nombreux avantages qu'ils firent de leur aide aux pays sous-développés ne font qu'augmenter le bien-être de leurs populations. Puisque l'avantage se trouve de chaque côté, les rapports financiers et commerciaux entre les Etats développés et sous-développés doivent être égaux. Il faut que ceux qui donnent l'aide aux sous-développés la fournissent dans des conditions avantageuses pour tous. Il faut qu'ils en finissent avec leur appétit de bénéfices excessifs, avec leur volonté de domination politique, avec leurs calculs des stratégies, militaristes ainsi que avec leurs manoeuvres dont le but est de propager ou d'imposer une idéologie.
Si tel n'est pas le cas, l'aide au tiers-monde n'est qu'un leurre et il y a lieu qu'elle soit boudée par les donataires.
Puisque commerce et aide extérieur n'arrivent pas, dans des conditions actuelles de financement de développement, à remettre les pays sous-développés dans la voie de progrès économique, peut-on les supprimer ?
C'est dans une telle optique, qu'il faut concevoir un plan de développement même s'il se veut simplement indicatif, et étudier alors les possibilités d'intégration du commerce et aide extérieurs dans le plan national. Car la question de l'intervention de l'aide extérieure doit apparaître non pas parce que le pays est en difficultés financières, mais plutôt parce que dans la construction nation autonome un blocage apparaît et sa solution nécessite un emprunt auprès des institutions financières internationales.
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6. MPANZU Patience : La micro finance en RDC, in mémoire, UCL, Belgique, 2002
7. MALUNGUMU Crispin : Situation démographique en RDC, in www.kongotimes.infos
8. KRUEGER (A) : Effet des stratégies commerciales surla croissance, in finances et développement, BIRD/FMI, vol.22, n°2,washington, 23p.
9. KLOTCHKOFF (J.C) : import-export, in jeune afrique économique, n°281, février 1999, p18.
III. COURS
l. MINON (K): Cours de pratique du commerce international, 2è graduat, ISPL, 1994,
2. BINZANGI : Cours de la Théorie du développement et de la dépendance, 1ère Licence, ISPL, 1997.
3. MINON et KASAI : Intégration économique africaines : exposé, séminaire du commerce extérieur, 2ème Licence, ISPL, 1998.
Table des matières INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE COMMERCE INTERNATIONAL ET LE DEVELOPPEMENT 4
I.2. HISTORIQUE DU COMMERCE INTERNATIONAL 4
I. 3. LES PRINCIPALES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL 6
I.3.1 LES DOCTRINES MERCANTILISTES 6
I.3.1.1 LE BULLIONISME ESPAGNOL 6
I.3.1.2. LE MERCANTILISME COMMERCIAL ANGLAIS 7
I.3.1.3. LE MERCANTILISME INDUSTRIEL 7
I.3.2. LA THEORIE CLASSIQUE DE L'ECHANGE INTERNATIONAL 7
1.3.2. L. LA LOI DES COUTS COMPARATIFS 7
I.3.2.2. LA THEORIE DES VALEURS INTERNATIONALES 7
I.3.3. LA THEORIE DU COMMERCE INTERNATIONAL 8
I.3.3. L. LA THEORIE D'HECKECHER - OHLIN (Loi des proportions des facteurs) 8
I.3.3.2. VERIFICATION DU GAIN DE L'ECHANGE 8
I.4. LES POLITIQUE DU COMMERCE INTERNATIONAL 9
I.4.1. LE LIBRE ECHANGE (la liberté des echanges) 9
I.4.2. DUMPING ET PROTECTIONNISME 9
II. LE DEVELOPPEMENT ECONOMIOUE 10
II.1. DEVELOPPEMENT ET SOUS-DEVELOPPEMENT 10
II.2. CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT 10
II.3. STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT 11
II.4. LES INSTRUMENTS DE DÉVELOPPEMENT 12
CHAPITRE II: L'ECONOMIE CONGOLAISE 13
II.1.3. LES INFRASTRUCTURES DES TRANSPORTS 16
II.2. LA MONNAIE ET L'INFLATION 17
II.2.1.1. BANQUE CENTRALE DU CONGO 18
II.3. L'EMPLOI ET LE CHOMAGE 20
II.4. LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DECROISSANCE ECONOMIQUE 21
II.5. DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES TECHNIQUES ET PROFESSIONNELLES 22
II.6. DYSFONCTIONNEMENT DU MARCHE DU TRAVAIL 23
CHAPITRE III: LE COMMERCE EXTERIEUR DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 24
III.1.1. L'ÉVOLUTION DES EXPORTATIONS 24
III.1.2. LES EXPORTATIONS TRI DIRECTIONNELLES 26
III.1.3. PROMOTION DES EXPORTATIONS ET CROISANCE ECONOMIQUE EN RDC 27
III.2. 1. LES BIENS DE CONSOMMATION 32
III.2.2. LES BIENS D'APPROVISIONNEMENT ET MATIERES PREMIERES 33
III.2.3. LES BIENS D'EQUIPEMENT 34
III.3 COMPTE COURANT DE LA BALANCE DES PAIEMENTS 34
III.4. LES EFFETS PERVERS DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA RDC 35
III.4.1. LA DEPENDANCE POLITIQUE OU LE NEO - COLONIALISME 35
III.4.2. LA DEPENDANCE ECONOMIQUE 36
III.4.2.1. LA DEPENDANCE COMMERCIALE 36
III.4.2.2. LA DEPENDANCE FINANCIERE 36
CHAPITRE IV: INCINDENCE DU COMMERCE INTERNATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA R.D.C. 38
IV I. CONTRAINTE AU MARCHE MONDIAL ET FONCTION DU COMMERCE EXTERIEUR 38
IV.1.1. AUTARCIE VERSUS INDUSTRIALISATION 38
IV.1.2. TRANSFORMATION DES BIENS NON ACCUMULES EN BIENS ACCUMULABLES 39
IV.2. COMMERCE EXTERIEUR ET PLANIFICATION DE LA PRODUCTION 39
* 1 1 A.J.YEATS : A Quoi tient la marginalisation de l'Afrique subsahariènne dans le commerce mondial `' in
finances et développement, décembre 1990,vol 33, n° 4 BIRD, p. 36.
* 2 2 MINON : cours de pratique de commerce international, 2° Graduat, ISPL, 1993-1994.
* 3 3 Banque mondiale : rapport sur le développement dans le monde, BIRD, Washington, 1987
* 4 4 C.BARRET et J. BRIGNON : Des échanges planétaires : Géographie, éd. Hâtier,Paris,1988,p.320
* 5 5 SAMIRAMIN : Science économique et développement endogène, p.72
* 6 6 B. BURGENMEIER : Analyse et politiques, p.365
* 7 7 Charles GILES : Histoire des doctrines économiques, p.16
* 8 8 B.BURGENMEIER : Op.Cit, p. 370
* 9 9 B.BURGENMEIER : Op.Cit, p.370.
* 10 10 DOMINGO (J) : `' le monde en crise'', coll. Gauthier, ABC édition, Montreuil, 1989,p.115
* 1 BINZANGI : Cours de théorie de la dépendance et du développement, 1ère licence 1997, ISPL-UC, Cours inedit
* 2 PERROUX : Introduction à l'aide internationale aux PVD, Tome1.
* 3 GILLINS (U) : `'Economie du développement'', 2ème éd., De BOECK Université, Bruxelles, 1990, p.17.
* 4 GILLINS MALCOLM & autre : Economie de développement, 2ème éd, De Boeck Université, Bruxelles, 1990, p28.
* 5 GANNAGE, ELIAS : Institutions et développement, coll tiers-mode, Paris, 1996, PUF, p9.
* 6 B. BURGENMEIER : op. cit., p391
* 7 Selon le Forum économique mondial sur l'Afrique qui s'est tenu du 13 au 15 juin 2007 : Rankings 2007
* 8 Ben Clet, Climat d'affaires in Journal Le Potentiel, n°4289 du 7 avril 2008.
* 9 OECD : la politique monétaire de la RDC, in perspectives économiques en Afrique, BAFD, 2008
* 10 EKWA Martin : Economie de développement et financement des PME et des micro-entreprises en RDC, ed.CADICEC, 2005,p99
* 11 idem
* 12 Idem
* 13 Assistant Paul Luwansangu/UNIKIN: situation d'emploi et chomage en RDC, in le Potentiel
* 14 Patience mpanzu : la microfinance en RDC , in memoire,Université Catholique deLouvain,Belgique, 2002
* 15 OCDE : perspectives économiques en Afrique, BAFD, 2008
* 16 OCC, Rapport annuel 2005, août 2006
* 17 Alain Huart : importations des produits alimentaires en RDC, dangers et perspectives, mai 2007
* 18 République Démocratique du Congo, « Programme minimum de partenariat pour la transition et la relance (PMPTR) en République démocratique du Congo », novembre 2004, p. 168.
* 19 Crispin Malungumu/Assist UNIKIN/ENAP, publié par www.kongo times.info
* 20 ANNE KRUEGER : Effet des stratégies commerciales sur la croissance, in Finances et développement, BIRD/FMI, Washington, p.6
* 21 ANNE-KRUEGER: Op.U., p.8
* 22 LITTLE : Industrie et commerce international dans quelques PVD, p.20.
* 23 NICHOLAS KALDOR: Dévaluation et Ajustement dans les PVD, in Finance et développement, BIRD, Washington, p.36.
* 24
Eric Tollens, Table ronde''Agriculture et sécurité alimentaire'',Kinshasa, mars 2004.
* 25 CH.BETTELHEIM : Planification et croissance accélérée, Paris, éd.MASPERO, 1967,p.28.
* 26 CH.BETTELHEIM : Planification et croissance accélérée, paris, 1965
* 27 CH.BETTELHEIM : Op.cit.
* 28 REIFFERS (J.L.) : Economie et finance internationales, éd.Dunod, Paris,1982,p.28.
* 29 REIFFERS (J.L.) : Op.Cit., p.30
* 30 BENISSAD (E) : Les modèles de dévéloppement, Presse de l'UNESCO,Paris,1986,p.67
* 31 CCI CNUCED/GATT : Guide pour une approche systématique du développement des exportations,Genève,1987,p.8.
* 32 REIFFERS (J-L) : Op.Cit.,p.31.
* 33 BLARDONE (G) : Inflation, déficit extérieur, comment s'en sortir, éd.du Cerf,Paris,1981,p.165.
* 34 REIFFERS : Op.Cit.,p.32.
* 35 KLOTCHKOFF (J.C) : Import-export, in Jeune Afrique Economique,n°281,fevrier1999,p.18.
* 36 REIFFERS : Op.Cit.,p.37.
* 37 KASAI et MINON : Intégration économique en Afrique : Exposé, séminaire du commerce extérieur,ISPL,2ème licence CI,1997-1998,(inedit)
* 38 KLOTCHKOFF : Op.Cit.,p.24.