La RDC et le processus d'intégration des pays des Grands Lacs comme voie de sortie de la crise sécuritaire régionale( Télécharger le fichier original )par Eric Ntumba Bukasa ENA (France) - Mastère en Administration Publique 2008 |
Structure de la CEEACLa CEEAC a mis en place les institutions suivantes : v La Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement v Le Conseil des ministres v Le Secrétariat Général (Un Secrétaire Général élu pour 4 ans avec 4 adjoints) v La cour de Justice v La Commission consultative v Le Conseil de paix et de sécurité d'Afrique Centrale (COPAX) Crée en 1999 et mis en forme en 2000, le COPAX a pour mission de veiller au maintien, à la consolidation et à la promotion de la paix et de la sécurité dans la région. Il prépare les décisions des chefs d'Etat relatives aux mesures de prévention, de gestion et de règlement des conflits. Il a aussi compétence en matière d'aide humanitaire, notamment d'aide aux déplacés et aux réfugiés. Il est composé de 3 organes techniques : La Force Multinationale de l'Afrique Centrale, le Conseil de Défense et de Sécurité et le Mécanisme d'Alerte Rapide de l'Afrique Centrale.64(*) Impuissance et inaction de la CEEAC face aux différents conflits de la région des Grands Lacs.Malgré la signature d'un pacte de non-agression en 1994, la création du COPAX en 1999 et la signature d'un pacte d'assistance mutuelle en 2000, la CEEAC n'a pas su jouer son rôle et n'a pas pu empêcher l'escalade de la violence et des conflits armés en Afrique Centrale. Il est certes vrai, que l'organisation s'est construite des organes de sécurité et de maintien de la paix de manière réactive, en réponse aux diverses crises que traversait la région. Elle a tout de même failli à l'un de ses objectifs de départ : l'instauration et la promotion du dialogue politique dans la région. La CEEAC a brillé par son absence tant sur la scène diplomatique que sur les plans militaire et humanitaire. 7 pays sur les 11 qui la composent ont connu des conflits armés d'ampleur variable. Des pays membres se sont affrontés en RDC (Angola, RDC d'un coté et Rwanda, Burundi de l'autre) sous le regard neutre de l'organisation dont l'attitude frisait le ridicule. L'Angola a participé à une guerre civile au Congo qui a démis Pascal Lissouba, président élu, pour replacer Denis Sassou Nguesso au pouvoir à Brazzaville. La RDC a ouvertement soutenu la rébellion du président Bozizé en RCA contre le pouvoir du président Patassé qui, quant à lui, entretenait des relations cordiales avec la rébellion du MLC de Jean-Pierre Bemba opposée au régime de Kinshasa, tout cela sans que la CEEAC ne réagisse. L'organisation s'est retrouvée politiquement bloquée par le comportement de ses Etats membres. L'attitude du Rwanda, qui s'est retiré de l'organisation en 2007 n'est pas à condamner dans la mesure où ce pays décide, de manière lucide, de se détacher d'une organisation au caractère purement déclaratoire voire fantaisiste. Le Rwanda n'a rien perdu en se séparant d'un regroupement régional faisant figure de coquille vide. En plus de 20 ans d'activités, la CEEAC se concentre toujours et uniquement sur des études préparatoires. Il y a lieu de se poser la question de savoir quand est-ce qu'elle entend se résoudre enfin à l'action. La CEEAC est un regroupement de trop qui fait doublon à la CEMAC et qui rassemble des pays dotés de cadres de concertation plus pertinents. Quel est l'intérêt pour des pays comme la RDC, le Rwanda et le Burundi de se retrouver au sein de la CEPGL et de la CEEAC pour discuter exactement des mêmes problématiques de développement. Que gagnent l'Angola et la RDC à se retrouver à la fois au sein de la CEEAC et de la SADC ? Comment ces pays concilient les objectifs d'intégration économique et les priorités de ces regroupements différents? Les Etats africains doivent s'engager sur un exercice de définition de l'échelon pertinent d'intégration sous-régionale. La dispersion actuelle consacre l'immobilisme des regroupements, bloqués par des divergences d'intérêt et de vision liées au tropisme naturel de certains Etats vers leur échelon d'intégration naturel (pertinent), souvent ignoré dans la définition géographique de ces organisations (Ce qu'a du comprendre le Rwanda en quittant la CEEAC pour se concentrer sur la Communauté des États de l'Afrique de l'Est, son échelon d'intégration pertinent). Les regroupements sous-régionaux devraient mieux utiliser l'enceinte continentale que représente l'union africaine afin d'harmoniser leurs programmes et objectifs, au lieu de donné naissance à des dédoublements peu convaincants ou à des appartenances multiples peu efficaces (CEEAC/CEMAC, CAE/CEPGL/COMESA/SADC). La tendance actuelle à créer des regroupements sous-régionaux, juxtaposés sur des groupements préexistants comme pour se faire bonne conscience face à un défi ou une crise est à la base de l'échec collectif des efforts d'intégration africains. La survie de la CEEAC dans son format actuelle ne doit pas être encouragée, son inefficacité et sa redondance ne sont plus à démontrer. * 64 CEEAC, fiche d'identité, www.diplomatie.gouv.fr consulté le 22 avril 2008 |
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