UNIVERSITE DE GOMA
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B.P 204
GOMA
FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
STRUCTURE DE L'OFFRE ET DEMANDE DES SOINS DE SANTE DANS
LA ZONE DE SANTE RURALE DE MINOVA
Par : Blaise KIBALONZA KABWENDE
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention de titre du licencié en Sciences
Economiques.
Orientation : Gestion
Financière
Directeur : Prof. Docteur
GAKURU SEMACUMU
Encadreur : Ass. Janvier
KASIWA
Année Académique 2007
-2008
DEDICACE
A Clément MITIMA KABWENDE et
Julienne MAWAZO MAGENDO mes
parents, AJUWAMUNGU et ISSA
mes frères et Alice
SIFA ma soeur.
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail, nous avons l'obligation morale
d'exprimer nos sentiments de gratitude à tous ceux qui nous ont
apporté leur concours tout le long de notre formation et pendant la
réalisation du présent travail, notamment :
Le Professeur Docteur GAKURU SEMACUMU et
l'Assistant Janvier KASIWA qui, malgré leurs multiples
occupations, ont accepté de conduire avec une attention
particulière et une rigueur scientifique ce travail.
A Désiré MATEMBERA, nous
présentons nos vifs remerciements à toute l'équipe
dirigeante de la ZS de MINOVA, à toute l'équipe
de la Coordination Médicale ainsi qu'à tout le personnel pour
leur soutien aussi divers qu'il soit.
A la famille KABWENDE et
MAGENDO dont nous ne saurons passer sous silence l'amour et
l'affection qu'elle ne cesse de nous faire preuve. Nous leurs sommes
reconnaissant pour leur soutien et sacrifice durant cette période.
A nos amis et frères, MEZA BAZUNGU, MUNGUIKO Jacques,
KILAKANO Danny, MBUSA KYUNGU, Bianne MUSHUNJU, BALUME KABWENDE, MAMBO KABWENDE,
MWITE MASUMBUKO, MAOMBI FIKIRI, NDABUGI Tity, Willy KABWENDE, Giselle Maman
Rachel et la famille Mushunju. A mon amie MAFUTALA ZAWADI
Margueritte.
Aux ménages et structures de la ZS de
MINOVA ainsi qu'à son personnel qui ont permis la
réalisation de ce travail en acceptant de répondre volontiers
à notre questionnaire en fournissant les données de base pour nos
analyse.
A tous ceux qui n'ont pas vu leurs noms cités et qui
nous ont toujours comblés de leur animation, sentiments, amour et
amitiés ; qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde
gratitude.
SIGLES ET ABREVIATIONS
$ : Dollar
% : Pourcentage
BDOM : Bureau diocésain des OEuvres
Médicaux
C.S : Centre de Santé
CREDIF : Centre de Recherche, d'Etudes, de Documentation
et d'Information
sur la Femme
IB : Initiative de Bamako
IRA : Infection Respiratoires Aigues
Km : Kilomètre
OCDE : Organisation de Commerce et Développement
Economique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCA : Paquet Complémentaire
d'Activités
PMA : Paquet Minimum d'Activités
RDC : République Démocratique du Congo
REGIDESO : Régie de Distribution d'eau
SNEL : Société Nationale
d'Electricité
TBC : Tuberculose
UNIGOM : Université de Goma.
VIH : Virus d'immino-défisience Humain
VIH/SIDA : Virus d'immino-défisience Acquise
ZC : Zone de Santé
0. INTRODUCTION
GENERALE
0.1.
ETAT DE LA QUESTION
Les études précédentes nous ont permis de
cerner la littérature de manière dont elle a été
abordée dans différentes études réalisées
par d'autres chercheurs à travers les pays. Ce sont ces résultats
qui sont présentés dans cette partie du travail.
Dans une étude réalisée par le CRDI dans
les pays de l'Afrique de l'Ouest sur les politiques publiques et la protection
contre l'exclusion, il ressort que les systèmes de santé des pays
en développement et plus particulièrement en Afrique de l'ouest
ont connu des transformations majeures durant ces dernières
décennies. Alors que certaines politiques ont permis d'améliorer
l'accessibilité et parfois l'efficacité des services de
santé, la question de l'équité d'accès aux soins de
santé n'est toujours pas résolue. Elle s'est même
aggravée dans de nombreux cas, contribuant ainsi grandement à
l'augmentation de la pauvreté. Les inégalités de
santé et d'accès aux soins demeurent considérables dans la
région. Certains sont exclus des soins de manière permanente.
D'autres plus nombreux sont exclus de façon temporaire,
leurs capacités de payer, de se déplacer ou encore de se
libérer pour aller se soigner ou soigner une personne à charge,
variant au gré de saisons et du rythme d'activités. On observe
que le fardeau de la santé tend à s'accroître avec la
pauvreté et que la maladie est une des sources d'appauvrissement des
ménages démunis. Aussi, ces derniers sont plus fréquemment
exposés à des soins ou des traitements de mauvaise qualité
et à des pratiques non éthiques, notamment de
surfacturation.1(*)
Dans leur manuel sur le financement des soins de santé
en Afrique subsaharienne par la tarification des services et l'assurance, Paul
SHAW et Charles GRIFFIN montrent que la tarification des soins dispensés
dans les établissements de santé publics sont un facteur
d'équité parce que la demande de soins de santé augmente
d'une façon disproportionnée avec le revenu. Les gens de
condition aisée sont plus en mesure et acceptent plus volontiers de
payer pour des services coûteux, si bien que faire payer les gens
relativement riches pour des services qu'ils demandent et qu'ils peuvent
s'offrir, particulièrement dans les hôpitaux et en utiliser le
produit pour subventionner ceux qui sont le moins à même de payer
pour se faire soigner est un moyen d'améliorer les prestations de
services de santé aux pauvres.
Selon leur observation, une enquête sur l'utilisation
des services de santé dans l'Etat d'Ogun, au Nigeria, a
révélé qu'environ la moitié des ménages
situés dans le quintile supérieur de revenu
bénéficiait des services gratuits ou fortement
subventionnés dans les cliniques ou hôpitaux publics. Ce quintile
supérieur était aussi cinq fois plus porté à se
faire soigner dans les hôpitaux privés que les gens de quintile le
plus pauvre, montant ainsi une grande disposition à payer pour se faire
soigner.
Une enquête sur les ménages
réalisée en 1993 en Tanzanie prouve de manière frappante
qu'une part disproportionnée des subventions de l'Etat à la
santé va aux ménages relativement riches. Les riches sont les
plus gros utilisateurs des services de consultation et d'hospitalisation des
hôpitaux, dispensaires et centres de santé privés et
payants, avec un nombre de visites qui représente près de la
moitié du total. Les riches sont aussi plus nombreux que les pauvres
à se faire soigner dans les établissements payants dirigés
par des missions, entrant pour 35% des malades hospitalisés et 25
à 29% des malades non hospitalisés dans les hôpitaux,
centres de santé et dispensaires de ces missions.
Ce qui est plus surprenant, c'est la prédominance des
riches parmi les malades hospitalisés dans les hôpitaux d'Etat
où ils représentent de 35 à 37% de l'ensemble des
patients. Ces hôpitaux fournissent une part substantielle de l'ensemble
des soins avec hospitalisation dans le pays. Si les subventions publiques de
santé allaient à ceux qui en ont besoin, un plus grand nombre de
tanzaniens des quintiles inférieurs pourraient se faire soigner
gratuitement dans les établissements publics.
Les ménages relativement aisés ont aussi
tendance à bénéficier davantage que les autres des
services coûteux et subventionnés dispensés dans les
hôpitaux tertiaires. Ceci provient du fait que les ménages
relativement aisés se rencontrent surtout en milieu urbain, près
des hôpitaux centraux et des hôpitaux universitaires. Ici encore,
la Tanzanie nous en fournit la preuve. 47% des hospitalisations en Tanzanie
concernent des personnes qui vivent en milieu urbain et 62% d'entre elles
appartiennent aux deux quintiles supérieurs des revenus.2(*)
Dans son ouvrage les fondements de l'économie de la
santé, Charles E. PHELPS note quant à lui que, comme pour tout
autre bien économique, la demande des soins médicaux,
dépend des revenus. Des revenus plus important créent une demande
des soins plus importante. Il fait remarque cependant que ce genre de
déclaration doit être accompagnée d'une mise en
garde : toute chose restant égale par ailleurs.
Pour ce qui est du prix de l'argent, le raisonnement
économique affirme que les personnes vivant dans les limites des
contraintes budgétaires achètent moins un certain type de biens
au fur et à mesure que leur prix augmente. En sens inverse, elles
achètent davantage quand leur prix baisse. Si des études
expérimentales sont nécessaires pour montrer l'importance du prix
dans l'influence exercée sur les consommateurs de soins médicaux,
la logique nous enseigne que sa possibilité existe. D'autres choses
étant égales, la demande des individus devrait diminuer quand le
prix des soins médicaux augmente.
Concernant le temps, suivant l'adage « le temps
c'est de l'argent, nous pouvons nous attendre à ce que les personnes
obligées de consacrer beaucoup de temps aux soins médicaux en
useront moins, toute chose restant égale par ailleurs.
Il signale en plus que la demande des soins devrait varier
directement avec la gravité de la maladie, aussi longtemps que ces soins
seront aptes à guérir le patient.3(*)
Au Rwanda, une étude de 2004 sur le rôle de
l'assurance dans l'amélioration de l'accessibilité aux soins
révèle que les mutuelles de santé ont montré un
très grand potentiel à améliorer l'accessibilité
financière de la population aux soins de santé. En effet, dans
les zones de rayonnement des CS où les MS sont déjà
fonctionnelles, l'on a constaté une très grande augmentation de
la fréquentation de la population membres de la mutuelle par rapport aux
non - membres. Alors que la moyenne nationale du taux d'utilisation des
services curatifs est tombée à 0,3 consultation par an ; les
taux annualisés des consultations dans la plupart des MS atteignent 1
à 1,3 consultations par an. Ainsi donc, chaque membre mutualiste,
grâce aux MS est à même de fréquenter son CS de
premier contact.
Dès lors que la barrière financière
à l'accessibilité aux soins de santé est enlevée
par les MS, en cas de maladie, les membres sont susceptibles d'utiliser 4 fois
plus que les non membres les services de santé modernes.
Outre que les MS contribuent à l'accessibilité
financière aux soins de santé, elles renforcent aussi
l'amélioration de la qualité des soins dans les FOSA à
travers une mobilisation des ressources financières additionnelles et la
constitution d'une coalition des consommateurs des soins de santé au
niveau local qui questionnent en permanence la qualité des soins de
santé.4(*)
Au Burkina Faso, une étude de ZOUBGA Alain portant sur
les services des soins et qualité montre que, sur le plan financier, le
coût de prestation des soins et des médicaments, même
génériques est généralement élevé par
rapport au pouvoir d'achat de la majorité de la population surtout
après la dévaluation du Franc CFA, cette situation
s'explique en partie par les prescriptions irrationnelles et le non
fonctionnement du système de prise en charge des indigents. Il s'y
ajoute l'absence de mécanismes de prise en charge des coûts des
soins.5(*)
Pour le Projet sphère version 2004, selon la norme1
relative aux systèmes de santé et aux infrastructures de
santé ; classement des services de santé selon leurs
priorités : « Toutes les personnes ont droit à
l'accès à des services de santé qui sont classés
selon leurs priorités afin d'aborder les principales causes de
mortalité et de morbidité excessives.
L'accès aux services de santé se basera sur le
principe d'équité à savoir assurer un accès
égal selon les besoins, sans discrimination pouvant entraîner
l'exclusion des groupes spécifiques. Dans la pratique, l'emplacement et
la dotation en personnel des services de santé devraient être
organisés de manière à assurer un accès et une
couverture optimaux.
Les besoins particuliers des groupes vulnérables qui ne
peuvent peut- être pas y accéder facilement seront abordés
lors de la conception des services de santé. Lorsque les honoraires sont
demandés aux utilisateurs, il faudra prendre des dispositions pour
veiller à ce que les personnes n'ayant pas les moyens de verser ces
honoraires aient tout de même accès aux services.6(*)
Selon un rapport du groupe d'étude de l'OMS de 1993 sur
l'évaluation des récentes reformes opérées dans le
financement des services de santé, la méthode de financement peut
avoir une incidence sur l'augmentation du coût des soins de santé,
la localisation et le type de services fournis ainsi que sur le nombre et le
type du personnel employé. Il existe à l'évidence un
besoin de comprendre de quelle manière les objectifs qu'un pays s'est
fixé en matière de politique sanitaire peuvent se trouver
modifiés suite aux réformes opérées à
l'échelon du financement.
Les changements opérés dans le mode de
financement peuvent avoir des effets d'une portée considérable.
Une restructuration du mode de financement, des soins ou de
rémunération des dispensateurs, vu qu'elle modifie le nombre des
incitations, peut changer le type et la qualité des relations entre les
dispensateurs, de même qu'entre les dispensateurs et les consommateurs
des soins. Elle peut restreindre la possibilité sur le plan financier
d'avoir accès aux soins et altérer de ce fait l'état de
santé de divers groupes des populations.7(*)
Ce rapport présente une enquête sur la
santé nationale des Philippines dans laquelle on observe que tandis que
la fréquentation des installations publiques des soins de santé
primaires diminue avec le revenu, les établissements hospitaliers
publics sont utilisés de manière égale par les groupes
disposant des revenus les plus bas et ceux disposant les revenus les plus
élevés. Cela signifie que les premiers bénéficient
d'autant de subvention que les derniers, ce qui n'était pas forcement
recherché à l'origine.8(*)
Ce rapport note en plus que, l'on a vu dans la facturation des
soins aux usagers un moyen d'améliorer la répartition des
prestations et des charges parmi la population, mais les preuves empiriques
démontrant des effets sur l'équité sont mitigés.
Les analyses les plus sophistiquées concernant la demande qui existent
à ce jour et qui tiennent compte à la fois des coûts
monétaires et du temps passé à obtenir des soins de
santé émanant de personnes plus pauvres recule à mesure
que les frais augmentent. En d'autres termes, à des niveaux
supérieurs de revenu, l'élasticité par rapport au prix des
soins de santé n'existe pratiquement pas, alors qu'à des niveaux
inférieurs de revenu elle augmente.9(*)
Au Burundi, Selon l'enquête menée par MSF
Belgique de novembre 2003 à janvier 2004 sur les soins des personnes
vulnérables, plus de 17% de la population ne se rend pas à une
simple consultation, principalement pour des raisons financières (82% de
ces malades ne consultent pas par manque d'argent). A cela, il faut ajouter que
parmi les patients qui ont trouvé le moyen financier de payer la
consultation, certains (quelque 4.8%) n'ont pas l'argent nécessaire pour
financer un traitement ou seulement partiellement. Or sans argent, pas de
médicaments.
Pour payer la consultation et se soigner, la majeure partie
des Burundais est contrainte de recourir à des moyens extrêmes,
tel l'endettement ou la vente d'un bien, les poussant dans une pauvreté
encore plus grande. Le recours à l'endettement auprès d'un centre
de santé est une pratique courante dans le pays. Les titulaires de ces
structures signalent d'ailleurs une forte augmentation des patients s'endettant
au niveau de leur centre. Les patients ont recours à l'endettement aussi
bien à l'hospitalisation que pour une simple consultation ambulatoire,
pour lesquelles les sommes varient fortement.10(*)
0.2. CONTEXTE DE L'ETUDE
Depuis plusieurs années les
sociétés sont dotées de différentes formes
d'organisation politique, sociale, administrative et des structures
particulières y relatives.11(*)
Depuis le déclenchement du processus
démocratique en 1990, la RDC traverse une crise politique profonde qui
s'est matérialisée par une instabilité politique
débouchant sur deux guerres, respectivement en 1996 et la
dernière en 1998 qui a duré cinq ans.
Cette situation de guerre a plongé le pays dans une
situation de crise généralisée avec des effets
dévastateurs sur les populations congolaises dans tous les secteurs de
la vie.
Actuellement, en dépit de quelques poches de turbulence
où des bandes armées s'affrontent encore, une relative accalmie
règne dans le pays à la suite d'un accord global et Inclusif qui
a facilité la mise en place en 2003 d'un gouvernement de transition et
d'Union Nationale et d'autres institutions de transition.
Comme conséquence de cette crise, on observe sur le
plan économique un délabrement très avancé du tissu
économique dû à la détérioration des termes
de change, à la mauvaise gestion des entreprises publiques et aux
pillages des décennies 90. L'économie est en ruine avec des
infrastructures délabrées et une administration publique manquant
des moyens minima pour accomplir sa mission.
En terme de revenu, le PIB par habitant est en
régression permanente, passant de 250 $ à 105 $ entre 1990 et
2001, niveaux bien inférieurs à la moyenne de 490 $ en Afrique
sub-saharienne (Banque Mondiale, 2002). Le revenu national brut par habitant
est de 90$ en 2002.12(*)
Il est estimé que 80% de la population congolaise vit avec mois de 0,20$
par jour13(*), ce qui est
en dessous du seuil de la pauvreté défini par la Banque Mondiale
(1$ / j par personne). L'indice de développement humain est parmi les
plus mauvaises positions au monde (168e/177pays) en 2004.
Sur le plan social, la destruction des infrastructures
économiques et sociales a entraîné l'augmentation du taux
de chômage. La paupérisation de la population a réduit
d'une façon sensible l'accès aux services sociaux de base. Cette
situation est à la base de la grande vulnérabilité de la
femme, des enfants de moins de 5 ans, des jeunes et des adolescents avec comme
conséquence un attrait à la toxicomanie, à l'alcoolisme, a
l'interruption Volontaire de la Grossesse, VIH, et l'enrôlement des
enfants dans les groupes armés.
Sur le plan sanitaire, on observe un dysfonctionnement des
systèmes de santé caractérisé par la
dégradation généralisée des infrastructures
sanitaires, la vétusté des matériels et
équipements, le manque chronique des médicaments essentiels et
outils de gestion, la démotivation du personnel,
l'inaccessibilité de la population aux soins, l'insuffisance de la
couverture sanitaire, la faiblesse des activités d'appui. Par ailleurs,
la prédominance des maladies épidémiques et
endémiques (paludisme, méningite cérebro - spinale,
rougeole, IRA, diarrhées, coqueluches ; complications liées
à la grossesse et à l'accouchement, le VIH/SIDA, TBC) sont
à la base de la charge excessive de la morbidité et de la
mortalité en RDC.
La santé est donc un des secteurs les plus
touchés par la crise économique et ce, à plusieurs
niveaux. L'Etat ne subventionne presque plus les soins de santé de la
population ; celle - ci est au contraire obligée à se
prendre en charge, en dépit de la modicité des revenus des
quelques personnes qui travaillent et qui doivent subvenir aux besoins
multiformes d'une grande armée des chômeurs et des indigents.
Le financement du système sanitaire de la RDC souffre
ainsi d'un grand paradoxe : alors que les malades sont tenus de supporter
la quasi - totalité des coûts financiers de leurs soins de
santé et du fonctionnement des formations médicales qui les
accueillent, leurs revenus sont loin de leur permettre de relever un tel
défi.14(*)
Par ailleurs, alors que la crise économique occasionne
une forte demande des soins à cause notamment de la
précarité des conditions de vie, d'hygiène personnelle et
publique, de la sous alimentation, etc., les formations sanitaires sont de plus
en plus incapables de répondre à cette demande à cause
notamment du délabrement de leurs infrastructures et équipements
et de la démotivation du personnel médical.
La politique nationale actuelle a pour option fondamentale
« la satisfaction des besoins de santé de toute la population,
qu'elle soit en milieu urbain ou en milieu rural. » Pour ce
faire, il s'agira entre autre d'améliorer l'accessibilité aux
soins par la couverture adéquate en infrastructures de santé, par
l'approvisionnement en équipements et en médicaments essentiels,
le déploiement des ressources humaines sur toute l'entendue du pays et
la mobilisation des ressources financières.15(*)
Afin d'assurer l'accès du peuple congolais à une
vie saine et lui permettre d'être socialement et économiquement
productif, le gouvernement est entrain de promouvoir le droit à la
santé à tous les citoyens à travers le renforcement des
mécanismes garantissant l'équité dans la distribution des
soins et des services de santé, la solidarité communautaire,
l'humanisation des services de santé et l'accessibilité
financière aux soins de santé. Mais à ce jour, la
République Démocratique du Congo, avec une superficie de
2.345.3000 Km² et une population totale estimée à environ
60.000.000 d'habitants en 2006, sort d'une guerre meurtrière ayant
entraîné un délabrement de ses infrastructures. Cette
situation a exacerbé la crise socio- économique qui
prévaut dans le pays depuis plus d'une décennie.
C'est dans ce contexte qu'au niveau du financement des soins
de santé, il est estimé que 70% des charges reposent sur les
ménages alors que plus de 80% de la population vit en dessous du seuil
de la pauvreté. Cet état de choses est à la base de la
faible utilisation des services de santé (21%) et de la
détérioration de la situation sanitaire qui se caractérise
par un taux de mortalité maternelle excessif (1289 décès
pour 100.000 naissances vivantes et une mortalité infantile
élevée de 126 %o. 16(*)
La vision du gouvernement est de faire de la RDC un pays dans
lequel toute la population bénéficie des soins de santé de
qualité, intégrés et continus accessibles et acceptables,
avec pleine participation dans le contexte global de la lutte contre la
pauvreté. Parmi les orientations stratégiques du gouvernement,
nous avons l'amélioration de l'accessibilité financière de
la population aux soins de santé, avec une attention particulière
accordée aux plus pauvres, aux indigents ainsi qu'aux personnes
vulnérables. La réalisation de cette stratégie appelle une
série de réformes dans l'organisation des structures des soins,
la révision du système de tarification des soins et la
catégorisation des actes médicaux par niveau.
0.3. LE
PROBLEME
Au lendemain de leur
indépendance, les pays africains, y compris la RDC déclaraient la
santé comme un droit et instauraient le système favorisant
l'accès aux soins de santé pour tous. Cependant, les
systèmes de santé hérités de la période
coloniale, basés sur des infrastructures hospitalières lourdes,
n'étaient pas adaptés à la répartition
démographique et aux besoins de santé de base de ces pays.
Les années 80 virent donc une réorganisation
profonde des systèmes de santé en Afrique, avec une forte
décentralisation et une stratégie axée sur la
prévention et les soins de santé primaires. C'est en 1978 que les
pays membres de l'Organisation Mondiale de la Santé donnèrent
officiellement le point de départ de cette nouvelle stratégie.
Elle se heurta pourtant rapidement à la question de son financement.
Les pays africains surendettés ne pouvant plus financer
leurs services de santé, l'idée du financement des services de
soins par le recouvrement des coûts des prestations auprès des
malades fit son apparition au début des années 80 et fut
officiellement lancée par l'OMS à Bamako en septembre 1987 sous
le nom d'Initiative de Bamako (IB). Son postulat de base était que le
malade serait prêt à payer une somme raisonnable pour sa
santé, à condition qu'il puisse trouver un service et un
personnel de qualité, adapté à sa demande.17(*)
Cependant, la profondeur de la crise économique que
connaît la RDC a hypothéqué largement les chances de
succès d'une telle initiative. La baisse du budget de l'Etat
alloué à la santé, s'est accompagnée d'une baisse
du revenu moyen des ménages et d'une hausse des disparités au
sein des populations.
Concernant la capacité de la population à
recourir aux soins, cette crise économique, accentuée par les
deux guerres successives qu'a connu le pays a considérablement
modifié la demande de soins de santé de la population. D'une
part, l'appauvrissement des populations a entraîné une baisse de
la capacité financière de recours des ménages aux soins de
santé et, d'autre part, la baisse du budget de l'Etat consacré
à la santé a entraîné une substitution en
matière de financement de ce secteur au détriment de la demande
publique en affectant profondément les plus pauvres. Ces
éléments ont eu de fortes conséquences non seulement sur
le niveau des dépenses de santé mais aussi et surtout sur les
formes d'accès aux soins.
La mission qui revient au gouvernement est de promouvoir
l'état de santé de toute la population, conformément au
principe de la « Santé pour Tous et par Tous
» en fournissant des soins de santé de qualité,
globaux, intégrés et continus avec la participation de l'Etat, de
la communauté, des intervenants intérieurs et extérieurs.
L'objectif principal du gouvernement assigné aux
services de santé est de fournir à la population des soins de
santé qui s'expriment en terme de qualité, d'accessibilité
et d'équité.
L'atteinte de cet objectif exige pour ce faire, la
connaissance des déterminants de recours aux soins, de la demande
exprimée par la population en terme de nature de services de
santé attendus, de la capacité contributive des populations,
combinée d'une connaissance fine de l'organisation du système de
santé par type d'offre permettant de déterminer les
stratégies alternatives en terme d'organisation et de financement du
système d'offre de santé viable.
La viabilité des services de santé a souvent
été négligée. La capacité du centre de
santé à couvrir ses coûts suppose une fréquentation
suffisante du centre, et des acteurs qui contrôlent les recettes et
limitent les dépenses superflues.
Certes la santé n'a pas de prix, mais les services de
santé, eux, ont un coût, et l'on ne peut dépenser plus que
ce que l'on possède. Quoique pauvres pour la majorité d'entre
elles, les populations dépensent de l'argent pour se faire soigner. La
question n'est donc pas de savoir s'il faut ou non faire payer les services de
santé étant donné que la population paye
déjà beaucoup. Il s'agit plutôt de se demander:
S'il est possible dans les conditions actuelles de la RDC de
fournir des services de santé de qualité à un prix
accessible pour la majorité de la population.
Si les ressources disponibles privées et publiques sont
suffisantes pour assurer le financement à long terme de ces services.
Pour pouvoir répondre à ces questions, il est
nécessaire d'évaluer les facteurs qui poussent la population
à utiliser les services de santé modernes ainsi que les
différentes barrières rencontrées qui empêchent
à cette population d'utiliser ces services qui, du reste, demeurent
moins utilisés dans notre pays.
Les décideurs sanitaires devraient donc chercher
à soutenir l'émergence de services de santé qui offrent de
façon continue les prestations accessibles, de qualité et
à un coût réduit pour l'utilisateur et qui soient
pérennes sur le plan des soins, de leur gestion, et de leur
financement.
Pour y arriver, ils doivent disposer des données
nécessaires leur permettant de prendre des mesures adéquates.
Cependant, bien qu'il y ait eu plusieurs investigations
sanitaires dans le pays, les déterminants de l'utilisation des services
de santé restent très mal connue en RDC et plus
particulièrement dans la province du Sud Kivu. Ainsi, dans le contexte
de réformes du système de santé envisagées au pays,
l'étude de l'offre et demande des soins de santé par les
ménages pourrait devenir un instrument pour informer la formulation des
politiques et stratégies de financement des soins de santé et la
mise en place de politiques permettant de promouvoir un système de
santé plus efficient et plus équitable. La présente
étude s'inscrit dans cette perspective.
Elle va donc tenter de répondre à la question
principale: la structure de l'offre des soins de santé dans la zone de
santé de MINOVA permet-elle à satisfaire la demande ?
Les questions secondaires sont les suivantes :
1. Existe-t-il une relation entre le système des prix
et la structure de l'offre des soins de santé ?
2. Quels sont les facteurs qui déterminent l'offre et
la demande des soins de santé à MINOVA ?
Les résultats de cette étude devraient
contribuer à l'élaboration de la politique sectorielle de
santé dans le cadre de la stratégie nationale de réduction
de la pauvreté et de l'atteinte des objectifs du millénaire pour
le développement en fournissant aux décideurs les outils
d'analyses qui leur sont nécessaires. D'où l'intérêt
que nous y avons porté.
0.4. HYPOTHESES
ü L'offre des soins de santé par les structures
serait fonction de caractéristiques socio - économiques du
ménage. Il serait alors possible d'agir sur ces facteurs pour
améliorer la demande de ces soins de santé ;
ü Il existerait une relation entre le système des
prix et la structure des soins de santé étant donnée qu'il
n'existe pas de forte dispersion ; c'est-à-dire que le prix des
certains services est presque le même dans toutes les structures à
Minova ;
ü Les facteurs qui détermineraient l'offre et la
demande des soins de santé seraient des caractéristiques
technico-médicales, le prix, le revenu, le nombre des offreurs et de
demandeurs, etc.
Ces données devraient permettre aux décideurs
politiques, aux acteurs humanitaires et médicaux d'acquérir des
informations fiables sur l'utilisation des services de santé pour mieux
répondre aux besoins des populations et les guider de manière
objective dans leurs initiatives. Ces informations permettront également
de mesurer les limites des projets d'appui aux soins de santé primaires
et de réorienter si, nécessaire, les programmes.
0.5. OBJECTIFS DE
L'ETUDE
0.5.1. Objectif
général
L'objectif général de cette étude est
d'identifier les structures de l'offre et la demande des soins de santé
afin de proposer les axes d'amélioration à apporter au
système de santé pour mieux répondre à la demande
et satisfaire les besoins des plus pauvres.
0.5.2. Objectifs
spécifiques
Cette étude se propose comme objectifs
spécifiques de :
u Décrire les caractéristiques socio
-économiques des ménage et leur comportement face à
l'offre des soins de santé;
u Identifier les facteurs qui déterminent la demande
des soins de santé ;
u Evaluer les dépenses des ménages pour la
santé de leurs membres ;
u Proposer des pistes d'interventions pour assurer une
meilleure utilisation des services de santé par la population la plus
vulnérable.
0.6.
METHODOLOGIE DU TRAVAIL
R. BOURBONNAIS soutient que l'induction statistique à
inférer à partir des caractéristiques d'un
échantillon, les caractéristiques d'une population.18(*)
Dans une méthode déductive, la construction part
d'un postulat ou concept postulé comme modèle
d'interprétation du phénomène étudié. Ce
modèle est généré par un travail logique des
hypothèses, des concepts et des indicateurs auxquels il faudra
rechercher des correspondants dans le monde réel.19(*)
Pour se faire, la démarche méthodologique de ce
travail sera explicitée dans le deuxième chapitre.
0.7. DELIMITATION DU
TRAVAIL
Il apparaît opportun de délimiter le travail dans
le temps et dans l'espace pour éviter d'embrasser certaines
réalités de manière subjective et confuse. Le choix de
l'année 2007 a été dicté par le fait qu'elle
correspond exactement à la période de fonctionnement effectif de
la ZS Rurale de Minova. Par contre, le choix du mois 2008 correspond à
l'année d'étude dudit travail.
0.8. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Ce travail est reparti en trois
chapitres, hormis l'introduction générale et la conclusion
générale.
Le premier porte sur la revue de la littérature. Le
deuxième chapitre parle de structure de l'offre et demande des soins de
santé à Minova. Le troisième
chapitre porte sur la présentation des données de l'enquête
où sont alors les résultats.
CHAPITRE I. REVUE DE LA
LITTERATURE
I.1. CLARIFICATION DES
CONCEPTS
I.1.1. Le concept de structure
de l'offre
I.1.1.1. Structure de la
santé
« Destinées à prévenir et
répondre aux besoins de santé de la population, les structures de
santé sont dans une "dynamique de l'offre et de la demande" et
répondent à divers niveaux d'une démarche projet
d'entreprise. »20(*)
a. La zone d'attraction
L'offre de soins d'une structure de santé peut varier
avec les particularités de sa zone d'attraction, de sa clientèle
potentielle et réelle. La zone d'attraction (ou zone de
« chalandise » en langage purement commercial)
correspond à l'aire géographique de provenance des personnes qui
ont recours aux soins et aux services de cette structure. Ces personnes peuvent
appartenir au voisinage immédiat de la structure, venir d'une commune
(Territoire) limitrophe, d'un lieu plus éloigné.21(*)
b. L'attractivité
La clientèle d'une structure de santé ne peut
être systématiquement qualifiée de captive. Les personnes
malades n'ont toujours pas le choix, mais la diversité de l'offre,
l'existence de structures concurrentes à proximité, et la
compétitivité, invitent les directions à s'interroger sur
leur offre, ses composantes, ses caractéristiques, ses garanties de
qualité et de sécurité.
Le développement et le maintien du réseau de
relations, la publication d'articles scientifiques, l'organisation
d'enseignements postuniversitaires, l'annonce de naissances dans une
maternité, les journées dites "portes ouvertes" et
diverses actions de communication externe ne suffisent pas à eux seuls,
à créer, maintenir et développer l'attractivité
d'une structure de santé.
Cette attractivité est, certes, fonction de la
compétence, de la notoriété et du charisme des praticiens
(médecins, chirurgiens, spécialistes) de la qualité de
leur communication avec leurs correspondants, des compétences du
personnel non médical et soignant, du niveau de technicité des
équipements et installations, de la qualité de l'environnement
hôtelier, de la sécurité des soins.
L'attractivité d'une structure de santé
dépend aussi de la qualité de l'accueil
téléphonique et de face à face, de la disponibilité
aux patients et à leurs familles, de la rapidité avec laquelle
une évaluation pertinente de la situation du patient aura
été assurée avec un retour au domicile, une prise en
charge sur place, ou l'orientation vers un service ou une structure plus
adaptée - et de la qualité de l'information qui aura
été donnée. Et bien qu'on en parle très rarement,
cette attractivité dépend pour beaucoup de la compétence
collective investie dans une offre de service coordonnée et
régulée. Cette notion recouvre l'ensemble des moyens et processus
mis en oeuvre, leur gestion, leur régulation et leur adaptation aux
particularités de la clientèle.
c. Les structures de santé à
l'écoute de leur(s) clientèle(s)
Toute personne qui se présente dans une structure de
santé, ou a recourt à ses services, exprime un besoin ou une
demande. Elle a aussi souvent des attentes ou " besoins latents ".
Ces attentes sont rarement exprimées
spontanément : la personne n'en fera part, que lorsqu'une composante de
l'offre ne lui conviendra pas tout à fait.
Pour assurer une offre satisfaisante, une structure de
santé doit être à l'écoute des besoins, des
demandes, des attentes, des difficultés et/ou des problèmes
rencontrés par la clientèle.
Cette écoute du client potentiel ou réel fait
partie intégrante de l'organisation à mettre en place. Nous ne
préconisons pas comme dans les entreprises industrielles ou de services,
la création d'un service "marketing" ou d'une direction de la
"clientèle" mais nous suggérons aux directions :
· d'oeuvrer à l'identification de la clientèle
potentielle et réelle, de procéder à une
segmentation de cette clientèle,
· de mettre en place des études de satisfaction de
leur clientèle,
· d'élargir l'écoute pratiquée par les
infirmières dans le cadre de la "démarche de soins",
· d'organiser la remontée systématique vers la
direction d'informations relatives à ce qui aura été
source de satisfaction ou d'insatisfaction de la clientèle,
· d'exploiter avec une visée constructive les
résultats des écoutes clients pour, à la fois, lever et
traiter certaines objections de la clientèle , redéfinir au
besoin les caractéristiques de l'offre, et affiner les conditions de
mise en oeuvre de l'écoute client.
Il nous parait tout à fait souhaitable que cette
exploitation soit réalisée avec les personnes et services
concernés, mais aussi en groupe, de façon interdisciplinaire et
transversale.
I.1.1.2. Offre
L'offre est l'ensemble des services et des soins mis à
la disposition de la population par les professionnels et les systèmes
de soins de santé.
Toujours pour les économistes, l'offre d'un bien est la
quantité de ce bien que les producteurs ou détenteurs d'un bien
sont disposés à vendre ou à échanger sur le
marché à un prix déterminé.22(*)
I.1.2. Les concepts de l'offre
et de la demande des soins de santé
I.1.1.1. Offre des soins de
santé
Il existe plusieurs caractéristiques revêtues par
l'offre de service de santé, on peut retenir 23(*) :
- Les soins de santé constituent le bien offert
à la fois par des producteurs individuels ou par des entreprises
multiproduits. Au sein de ces dernières, on trouve des prestations
réalisées par plusieurs catégories (médecin,
infirmier) ;
- Les soins de santé peuvent être
réalisés grâce à une technologie traditionnelle ou
technologie moderne ;
- L'offre de santé, une certaine
complémentarité : dans plusieurs milieux, on observe la
dépendance entre plusieurs prestataires ;
- Cette offre présente des externalités
positives, il en est de même pour la demande de soins de santé.
- La structure de l'offre est fortement influencée par
l'importance géographique du milieu ; compte tenu de la nature du
bien ou service et surtout de la transférabilité limitée
des consommateurs en urgence ;
- Dans la plupart des pays en développement, l'offre de
santé est rationnée. En effet, les soins de santé ont
été pendant longtemps distribués presque gratuitement
étant donné les externalités positives qui en
découlent. Cependant, toutes les études montrent que cette
gratuite revient à un rationnement indirect à cause du temps
qu'on doit mettre pour être en contact avec les praticiens et la mauvaise
qualité d'accueil dans les hôpitaux publics.
I.1.1.2. Demande des soins de
santé
La demande est le désir d'un individu ou d'un groupe de
population par rapport à une amélioration de la santé ou
à l'utilisation d'un service. La demande peut être exprimée
ou non. La demande de soins de santé augmente avec l'âge. Les
femmes expriment généralement une plus grande demande (de soins)
de santé que les hommes. La demande est limitée par la perception
et, de ce fait, concerne principalement les soins curatifs et plus rarement les
mesures préventives. Une personne ne fait appel à un service que
si elle en ressent le besoin.
En santé publique, les demandes soulèvent une
série de difficultés. La première déjà
évoquée est la faible demande pour des besoins préventifs.
La deuxième est la forme subjective ou individuelle de la demande :
cette dernière est alors perçue, à tort ou à
raison, comme trop peu fréquente pour exiger une réponse
collective de santé publique. Un troisième écueil est
celui des limites de la perception individuelle : un groupe de travailleurs
peut s'affoler sans raison pour une fumée foncée malodorante et
s'accommoder fort bien de substances nocives incolores et inodores.
Les économistes définissent la demande comme la
quantité d'un bien que les sujets économiques désirent
acquérir au prix du marché.24(*)
Un modèle économique simple de la santé
découle de l'application directe de la théorie
néo-classique à la formalisation des consommations de soin. Mais
son caractère a ouvert la voie à d'autres conceptualisations des
choix individuels en matière de santé.
GROSSMAN a ainsi fondé toute une
génération de modèle expliquant en quoi les demandes de
soins et les choix d'investissement dans la santé des décisions
du capital humain.25(*)
Si nous nous référons à la théorie
économique « standard » pour schématiser le
rôle de choix de santé dans l'économie, nous sommes
conduits à privilégier la demande des particuliers et plus
précisément à en étudier les éléments
dont l'allocation est réalisée sur le marché.26(*)
Deux catégories de modèles ont été
proposées par les théories économiques. Les plus simples
sont directement inspirées da la théorie néo-classique et
portant des demandes des biens et services à caractère
médical.
A un niveau de complexité plus important tout un
courant de recherche s'est développé sous l'impulsion des
théoriciens du capital humain pour prendre en compte les multiples
interactions économiques qui contribuent à déterminer
l'état de santé des individus.
I.2. CONSIDERATIONS
THEORIQUES SUR LES SOINS DE SANTE
I.2.1. La santé
L'Organisation Mondiale de la Santé, dans sa
Constitution, en 1946, donne comme définition de la santé «
un état de complet bienêtre physique, mental et social, et non
seulement l'absence de maladie et d'infirmité ». Elle donne un
cadre transculturel et anhistorique de la santé
publique. Dès lors, de nombreux travaux rendent compte de
l'évolution de l'état de santé de la population mondiale
ou de certaines populations nationales à l'aide d'indicateurs «
standards » qui annihilent souvent des inégalités qui
peuvent être très importantes : inégalités sociales,
régionales et inégalités de genre. D'un point de
vue méthodologique, les indicateurs classiques permettent de mesurer
certaines inégalités en matière de santé, il suffit
par exemple de les collecter par sexe. Ces mesures ne sont pas toujours
disponibles et la santé des femmes n'a souvent été
approchée qu'en fonction de leur rôle procréateur27(*).
Dans son analyse GOLDRBERD28(*), ressort un classement de
définition de la santé selon les auteurs :
- La vision perpétuelle : cette vision
définie la santé comme étant une perception du
bien-être ;
- La vision fonctionnelle : cette vision définie
la santé comme étant la capacité de bien fonctionner ou
l'état de capacité optimale d'un individu en regard de
l'accomplissement efficace des rôles et des tâches pour lesquelles
il a été socialisé ;
- La vision adaptative : pour celle-ci, la santé
est à prendre comme l'ajustement réussi et permanent d'un
organisme à son environnement. La maladie ne correspondait alors
qu'à un défaut d'ajustement.
I.2.2. Soins de santé
En nous référent une fois de plus sur la
considération de la santé par l'OMS comme étant la
conjoncture d'un état de bien-être physique, mental et
social ; rappelons par ailleurs que pour l'économiste la notion du
bien-être renvoie au concept la fonction
d'utilité.29(*)
L'analyse économique conduit donc à
considérer que l'état de santé d'un individu est l'un des
argumentaires de sa fonction d'utilité. Scrutant les définitions
(de la santé) données ci-haut, il a été
souligné que cet état de santé dépendait des
attributs individuels et caractéristiques environnementales dans
lesquelles l'homme évolue. Il découle de ce fait que cet
état de santé est aléatoire, et ces attributs et
caractéristiques peuvent donner lieu à l'apparition des maladies.
Ainsi, pour rétablir leur état de santé, les individus
vont recourir au système de soins de santé.
I.3. SOINS DE SANTE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE30(*)
La qualité des soins de santé, mesurée
par la fourniture de soins appropriés ou par l'amélioration
effective de l'état de santé progresse dans les pays de
l'OCDE. La
Panorama
de la santé 2007 montre que les avancées en matière de
diagnostics et de traitements sont telles que, dans les pays de l'OCDE,
seulement environ 10 % des personnes hospitalisées à la suite de
crises cardiaques meurent dans les 30 jours, contre 20 % dans les années
80. De même, seulement 10 % des patients hospitalisés à la
suite d'accidents vasculaires cérébraux (AVC)
décèdent dans les 30 jours, grâce à
l'amélioration des traitements destinés à dissoudre les
caillots et à la mise en place de nouvelles unités
spécialisées.31(*)
Cependant, la prévention et la gestion des maladies
chroniques représentent un défi de plus en plus grand pour les
politiques de santé des pays de l'OCDE. En dépit de
l'augmentation de maladies comme l'asthme et le diabète, les conditions
de traitement ne sont pas optimales :
· Les examens annuels des yeux sont largement reconnus
comme étant nécessaires pour les diabétiques, or un peu
plus de la moitié seulement en bénéficient chaque
année. Au Royaume-Uni, le pays qui affiche pourtant les meilleurs
résultats à cet égard, près d'un diabétique
sur six ne bénéficie pas de ce test simple et utile.
· Compte tenu des possibilités de traitement dont
on dispose aujourd'hui pour empêcher les crises aiguës d'asthme, les
asthmatiques devraient être traités avec efficacité par
leur généraliste. Pourtant, en moyenne, 6 adultes sur 10 000
résidant dans les pays de l'OCDE sont admis chaque année dans des
hôpitaux pour soigner cette affection. Des taux relativement
élevés sont relevés en Finlande (13 adultes sur 10
000) et aux Etats-Unis (12 adultes sur 10 000). Dans des pays comme les
Etats-Unis, l'Australie et la Nouvelle Zélande, l'asthme est l'une des
20 premières causes d'hospitalisation.
La qualité des soins de santé varie selon les
pays. L'édition 2007 de Panorama de la santé montre que
la qualité des soins de santé varie très fortement d'un
pays à l'autre, par exemple :
- En Nouvelle Zélande et en Australie, 5 à 6 %
seulement des personnes hospitalisées à la suite de crises
cardiaques décèdent dans les 30 jours, alors que ces taux de
mortalité sont beaucoup plus élevés au Mexique (25 %).
- De même, les taux de mortalité à
l'hôpital dans les 30 jours suivant l'admission de patients victimes
d'accidents vasculaires cérébraux sont relativement faibles au
Japon (3 %), au Royaume-Uni (6 %), en Islande (6 %) et en Finlande (6 %), par
rapport à ceux relevés au Canada (13 %), en Corée (15 %)
et au Mexique (20 %). En général, les pays affichant les
meilleurs taux de survie à la suite d'accidents vasculaires
cérébraux ischémiques affichent aussi des taux
satisfaisants de survie pour les victimes d'hémorragies
cérébrales. Ce résultat n'est pas surprenant, les premiers
soins à prodiguer étant les mêmes dans les deux cas.
- Les taux de survie à cinq ans après un
diagnostic de cancer du sein sont plus élevés que la moyenne dans
les pays nordiques (Islande, Finlande, Suède et Danemark), ainsi qu'aux
Etats-Unis, au Canada et en Australie. Dans tous ces pays, une forte proportion
des femmes âgées de 50 à 69 ans subissent une mammographie
annuelle. Comme pour les autres types de cancer, le dépistage
précoce joue un rôle déterminant dans les taux de survie.
Autres faits marquants tirés de Panorama de la
santé 2007
Panorama de la santé 2007 présente
aussi des comparaisons internationales sur l'état de santé, les
facteurs de risque pour la santé, les ressources affectées aux
soins de santé et leur utilisation, ainsi que les dépenses de
santé. Les indicateurs sur les dépenses de santé font
ressortir les éléments suivants :
Ø En 2005, le pays qui a dépensé le plus
pour la santé était, de loin, les Etats-Unis avec 6 400 US$ par
habitant. C'est plus du double de la moyenne des pays de l'OCDE (2 760 US$,
corrigés en fonction des parités de pouvoir d'achat). Le
Luxembourg, la Norvège et la Suisse dépensent aussi beaucoup plus
que la moyenne OCDE. A l'autre bout de l'échelle, on trouve la Turquie,
le Mexique et la Pologne, dont les dépenses de santé ont
représenté moins du tiers de la moyenne des pays de l'OCDE.
Ø Même si les pays dont le PIB est le plus
élevé tendent à dépenser davantage pour la
santé, les disparités sont fortes. Par exemple, alors que le
Japon et l'Allemagne ont le même PIB par habitant, le Japon
dépense 25 % de moins pour la santé que l'Allemagne.
Ø Le secteur public reste la principale source de
financement de la santé dans tous les pays de l'OCDE, sauf au Mexique,
aux Etats-Unis et en Grèce. La part des fonds publics affectés au
financement des dépenses de santé s'établissait à
73 % en moyenne dans les pays de l'OCDE en 2005.
L'état de santé du monde a fait des
progrès mais l'écart entre les pays en développement et
les pays africains s'est accru. En effet, pour ces derniers, des grands
progrès ont été faits au cours de la seconde moitié
du XXe siècle. L'espérance de vie a plus
augmenté que dans les quatre millénaires
précédents. Les politiques de vaccinations ont eu un effet
incontestable. Le PIB réel dans le domaine de la santé a
augmenté de 10% à 40% en 2007.
Cependant, certains résultats sont encourageants,
concernant notamment la couverture vaccinale et les soins prénatals. Des
services de santé de base se sont développés et ont vu
leur fréquentation s'accroître ; des centrales d'achat et de
distribution des médicaments essentiels génériques (MEG)
ont vu le jour ; du fait d'une meilleure gestion du prix du
médicament, les dépenses de santé des familles ont pu
diminuer, dans quelques pays, en dépit du paiement des consultations.
Malgré des améliorations encourageantes dans
quelques pays, les réformes entamées à la fin des
années 1980 ne suffisent pas à engager la
« révolution sanitaire » appelée par l'OMS,
encore moins à compenser les effets négatifs des politiques
d'ajustement structurel sur le niveau des dépenses publiques, sociales
et d'éducation.
I.4. PRODUCTION DES SOINS
DE SANTE32(*)
Dans le cadre économique standardisé, la
fonction de production permet d'intégrer la demande des soins, dans la
mesure où les soins de santé constituent un bien marchand, et
entrent explicitement dans le contrainte budgétaire. Dans la recherche
de maxiser son utilisé, l'individu est conduit à
déterminer simultanément la quantité des soins qu'il doit
consommer et l'état de santé qu'il doit atteindre.
Selon COUFFENHAL, la demande de PHELPS est pertinente
à ce sujet, en considérant une fonction d'utilisation
individuelle , où X est un panier des biens de consommation et H l'état
de santé.
Il vient que ![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova3.png) avec ; , H0 l'état de santé initial et la variable aléatoire représentant l'apparition d'une
maladie.
Selon ce modèle, la dégradation de
l'état de santé due aux maladies peut être compensée
par la consommation des soins médicaux qu'on peut qualifier d'un
« bien de réparation h». La fonction de production g
possède les mêmes caractéristiques d'une fonction de la
production classique. Pour ce faire l'individu rationnel cherche à
maximiser son utilité :
![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova8.png)
I représentant la contrainte budgétaire.
Incluant le prix unitaire des soins médicaux pH et celui du
bien de consommation. La présence dans ce modèle des variables
prix relatifs, du revenu et du niveau du dommage, conduit à la
détermination d'une fonction de demande.
I.4.1. La fonction de demande
des soins de santé
Au fait, les prix relatifs et le revenu demeurent les
variables centrales de décision dans le choix par l'individu de son
niveau de santé. La consommation d'une unité
supplémentaire des soins par l'individu explique un arbitrage. Cela veut
dire que l'utilité marginale de cette consommation est supérieure
au prix des autres biens de consommations.
Le fait de demander un panier des biens précis implique
que la personne retire une unité supérieure de la consommation de
ce panier que celle de toute autre combinaison des biens qu'elle a moyen
d'acquérir.
Par ailleurs, la conception la plus large de la fonction
permet de considérer les paramètres de la dite fonction comme
étant les facteurs explicatifs de la consommation.
Enfin, nous n'allons pas ignorer que le niveau
d'éducation est une variable explicative significative de la
consommation des soins de santé.
I.4.2. les outputs de la
fonction de production des soins de santé
Ces outputs peuvent être regroupés en trois
catégories entre autres la dégradation de la santé,
l'utilisation indirecte et les externalités.
1. La dégradation de la
santé
Si l'attente générale confie que les soins de
santé produisent la santé, nous ne pouvons pas aussi nier que les
mêmes soins de santé administrés sont susceptibles de
provoquer une nouvelle dégradation de l'Etat et non une
amélioration attendue.
Cette dégradation de la santé peut tout
justement résulter du risque thérapeutique que comportent les
techniques médicales utilisées, mais aussi des effets
iatrogènes résultant des traitements incompatibles.
2. L'utilité
indirecte
L'utilité de certains individus peut augmenter par la
consommation de certains soins. En effet, la consommation des soins
préventifs ou de diagnostic peut permettre d'abord de diminuer la
probabilité de réalisation d'un dommage.
La vaccination en constitue une illustration la plus
frappante. Et puis, elle diminue le montant final du coût du dommage.
Dans ce type de consommation des soins, aligné d'ailleurs dans la
branche de prévention primaire, les agents cherchent à maximiser
le temps en bonne santé et arbitrent entre prévention et
soins.
Output indirect, bien évidemment, car la consommation
des soins préventifs et de diagnostic, soulève des
difficultés au regard de l'hypothèse de l'existence d'une
fonction de production. En effet, ces soins ne contribuent, par
définition, pas ou peu à la production directe de la
santé.
Si les soins de santé produisent l'utilité
à l'individu les ayant consommés, ils permettent aussi d'avoir
une incidence directe sur l'utilité d'un autre individu. Les
externalités produites par les soins de santé font l'objet de
notre point qui suit.
3. Les externalités
L'accès d'un individu aux soins de santé peut
influencer l'utilité d'un individu sans que le marché
intervienne. Par conséquent la consommation de certains soins de
santé peut générer des externalités qu'on peut
regrouper en deux grandes catégories dans le domaine des soins de
santé :
a. Les externalités
physiques
La prévention ou le traitement des malades contagieuses
produits des externalités physiques positives.
Ceci est rai dans la mesure où, plus vite une maladie
contagieuse est éradiquée et plus les personnes vaccinées
sont nombreuses, moins chaque individu court, à titre individuel, le
risque de tomber malade.
b. Les externalités
psychologiques
Ces externalités psychologiques peuvent être
traduites par le sentiment d'altruisme, certains individus tirent
l'utilité non seulement à partir de ses propres consommations de
certains soins de santé, mais aussi de la consommation par certaines
catégories d'individus de ces mêmes soins.
Par ailleurs, le niveau général d'offre d'un
bien public en constitue aussi un paramètre très important.
Pour A. COUFFENHAL, c'est la raison qui a poussé CULYER
à dire que « les individus sont affectés par
l'état de santé des autres pour la simple raison que la plupart
d'entre eux s'en soucient. »
Ainsi, l'ampleur de l'altruisme conduit les individus à
sacrifier des ressources pour que d'autres bénéficient des
soins.
Nous pouvons aussi noter que l'utilité
spécifique que les individus tirent de l'acte de donner ou plus
généralement du fait d'agir dans l'intérêt
général peut-être à la base de la production des
externalités psychologiques.
I.5. LES ETUDES EMPIRIQUES
Dans les années 1960, au moment de
l'indépendance, la couverture sanitaire en est faible. Le premier plan
de développement tente de remédier à cette situation.
L'amélioration de la santé est alors considérée par
les planificateurs comme un moyen de combattre le sous-développement.
Une grande partie des investissements est réservée aux structures
destinées aux personnes vulnérables (femmes et aux enfants).
Jusqu'au milieu des années 1970, le nombre de structures (relativement
à la population) augmente rapidement. Dans les premiers plans de
développement, la notion de santé est très large et une
attention particulière est portée aux conditions de vie de la
population susceptibles de nuire à sa santé. Une nouvelle
politique de santé est engagée, l'accent est mis sur la formation
du personnel médical ; le nombre de médecins et de sages-femmes
augmente rapidement. Malgré cette incontestable amélioration, le
déficit en spécialistes reste important, et ce jusqu'à
aujourd'hui33(*) .
Dans le plan de développement économique et
social, pour le secteur de la santé, l'élément majeur
« est constitué par l'insertion rationnelle dans notre
système de Santé Publique, notamment en zones rurales, des
services de Soins de Santé de Base », permettant d'accroître
rapidement la couverture sanitaire, surtout parmi les populations les plus
défavorisées. La croissance rapide des dispensaires ruraux,
l'instauration d'un système de sécurité sociale et de
retraite, la gratuité des soins pour les plus pauvres ont
contribué à une meilleure couverture sanitaire.
Dans les plans de développement suivants, le secteur
privé est très sollicité. Les cliniques sont certes en
nombre croissant, mais elles sont concentrées dans les grandes villes.
La définition de la santé et les populations cibles des actions
publiques ont évolué au fil des plans de développement
économique ; tous les indicateurs exposés montrent que le volume
d'offre de structures de santé et de personnel médical a
régulièrement augmenté. Les femmes dans leur ensemble ont
eu un accès croissant à la médecine « moderne ».
Dans les milieux ruraux, les ménages sont situés
en moyenne à 2 ou 3 km du centre de santé de base, 36 % sont
à 5 km ou plus. L'hôpital le plus proche est souvent à
plusieurs heures de piste.
A Minova, la situation est cas même favorable. Il y a
plusieurs centres de santé de base à proximité et surtout
un hôpital. L'offre de soins est donc relativement « abondante
».
Des observations empiriques et les résultats de
l'enquête convergent vers le même constat : le recours des femmes
à la médecine « moderne » est beaucoup important
à Minova.
A Minova, l'offre de soins de santé s'est
considérablement enrichie ces 5 dernières années et, dans
le même temps, la santé des femmes s'est
améliorée.
Une analyse régionale a montré que des
disparités économiques et géographiques persistent
jusqu'à aujourd'hui. Il serait néanmoins erroné d'affirmer
que l'accès aux soins ne dépend que de l'offre. La demande de
services sanitaires n'est pas non plus uniforme et varie selon de nombreux
facteurs socio-économiques. Il n'y a pas de relation parfaite entre
l'offre et la demande : dans des régions bien équipées en
structures et en personnel, des barrières sociales et culturelles
restreignent l'accès aux soins pour les femmes.
CHAPITRE II. STRUCTURE DE
L'OFFRE ET DEMANDE DES SOINS DE SANTE A MINOVA
II.1. BREVE PRESENTATION DE
LA ZS DE MINOVA.
La Zone de santé de Minova
est l'une de 35 zones de santé que comprend la province du Sud Kivu.
Elle fait partie intégrante du territoire de Kalehe principalement dans
le Groupement de Buzi-Minova. Elle est une zone à tendance rurale.
Elle a été agréée en Novembre 2003
par l'arrêté ministériel N°1250/CAB/MIN/S/AS/088/2003.
II.1.1. Situation
géographique
La Zone de santé de Minova
est en cheval avec la province du Nord-Kivu et est limitée par :
- Au Nord et à l'Ouest, la
zone de santé rurale de Kirotshe
- Au Nord-Est, le Lac-Kivu
- A l'Est, le Lac-Kivu
- Au sud par la zone de santé rurale de Kalehe.
Le
relief y est montagneux, et jouit d'un doux climat tempéré
d'altitude. La température moyenne est de 15°C en saison de pluie
(septembre à mi-mai) et de 25°C en saison sèche (mi-mai -
août).
II.1.2. Situation
démographique
La population est estimée
à 159 967 habitants34(*). Cette population est composée des
fonctionnaires, des militaires et policiers, des ouvriers des usines, des
élèves, des paysans, des commerçants et des sans emplois.
II.1.3. Situation socio-économique et culturelle
La population de la zone de
santé de Minova vit du petit commerce, des primes et salaires pour les
fonctionnaires et ouvriers ; et des produits de culture pour les paysans
agriculteurs. On y trouve le plus grand marché de Minova, ainsi que
nombreux autres petits marchés. Il y existe des écoles
maternelles, primaires, secondaires et universitaires tant officielles que
privées. Minova abrite le seul stade de football encore utilisable.
La route constitue le principal
moyen de communication avec d'autres zones de santé. Notons ici que
toutes les routes de la zone de santé sont dans un état
avancé de dégradation et la majorité d'entre elles
deviennent impraticables.
Les ethnies majoritaires
sont (par ordre décroissant) : les Bahavu, les Bashi, des
Bahunde, les Babembe, peu des Banande et des Banyarwanda. Le mariage est du
type patriarcat avec un taux faible de mariage polygamique.
Les quatre grandes religions du
pays y sont pratiquées (par ordre décroissant) : le
catholicisme, le protestantisme, le kimbanguisme, l'Islam, et nombreuses autres
sectes.
L'habitat est en dur
(héritage colonial en voie de vétusté), moderne de
construction récente, et mi-terre battue pour d'autres. Le mobilier est
en majorité fait de bois.
La pâte de maïs, de
manioc, de sorgho, le riz, le haricot, le petit pois, le poisson, la viande
bovine et canine, la chair de poule, l'huile végétale, la pomme
de terre, la tomate, le chou et les fruits, constituent l'aliment de base de la
population de Minova.
La population est en grande partie
fournie en eau potable de la source par la REGIDESO, quelques sources et autres
bornes fontaines aménagées dans certains quartiers. Elle ne
bénéficie pas de l'énergie électrique de la SNEL
sauf quelques générateurs par ci par là.
II.1.4. Situation sanitaire.
La zone de santé de Minova
compte actuellement des formations sanitaires suivantes :
- Un hôpital
général de référence ;
- Un centre hospitalier.
Ces deux structures organisent des
activités du PCA.
- Une dizaine centres de
santés distribuées dans les différents quartiers et qui
réalisent les activités du PMA.
En plus de ces formations
sanitaires intégrées au système des soins de santé
primaires, il existe nombreuses autres structures sanitaires privées non
intégrées.
Les endémies locales sont
par ordre d'importance décroissant : le paludisme les IRA, maladies
diarrhéiques, anémies, MPC, diabète sucré, HTA.
Le personnel de santé
constitué de (2) : Médecins :
3 et Infirmiers : 50.
De ce personnel de santé,
il ressort une moyenne d'habitant par personnel de santé comme
suit :
- Un médecin pour 22.564
habitants ;
- Un infirmier pour 1830
habitants.
II.1.5. Contexte particulier de la
zone de santé de Minova
La zone de santé de Minova est la plus
défavorisée des zones de santé du Territoire de Kalehe.
Son extension rapide et démesurée l'a progressivement
transformé en zone de santé de Minova car, au paravent elle
dépendait de la zone de santé de Kirotshe où elle
transférait ses patients en cas de nécessité. Cette
situation est due essentiellement au phénomène d'exode des
personnes issu dans des milieux très reculés suite aux guerres de
ces dernières années. Les causes de cet exode sont principalement
la situation d'insécurité chronique qui règne dans les
villages avoisinants, la réduction de surface cultivable dans leur
milieu, l'espoir d'y trouver un emploi.
Sur le plan économique et socioculturel, notons que
cette zone de santé n'est pas épargnée des
conséquences de la dégradation de la situation économique
que traverse le pays telle que décrite ci -dessus. La vie
économique est extrêmement réduite ; les
activités productives sont bloquées. La grande majorité
des familles est pratiquement sans revenu. Les salaires sont impayés
depuis plusieurs années pour les agents de l'Etat. En
conséquence, l'on constate un appauvrissement
généralisé de la population et une difficulté
croissante des familles à assurer leur survie au quotidien.
Dans le secteur santé, l'on retrouve conjointement les
méfaits de la pauvreté (malnutrition, maladies infectieuses) et
ceux de l'industrialisation (stress, accident, violence, prostitution,...). En
particulier les recours thérapeutiques sont variés le plus
souvent successifs ou simultanés : automédication, pratiques
traditionnelles, médecine occidentale (moderne) à tous les
niveaux légaux et illégaux de sa pratique.
Depuis la deuxième guerre dite de libération
d'août 1998, il est devenu difficile pour les formations sanitaires de
toutes les zones de santé du Sud-Kivu en général et celles
de la zone de santé de Minova en particulier d'assurer leur travail
convenablement.
Des formations sanitaires ont parfois connus des interruptions
dans leur fonctionnement suite aux événements tragiques survenus
dans leurs secteurs d'activités. Les faits les plus marquants ont
été vraisemblablement les pillages qui visaient au même
moment les institutions sanitaires et la population environnante.
Cette population, première victime de cette barbarie a
vu ses biens ravis à plusieurs reprises. A cause de cette situation,
plusieurs centres de santé ont été contraints de fermer
momentanément leurs portes et cela en défaveur de la population
souffrante et paupérisée.
Les problèmes suivants sont alors
notés :
- Une baisse prononcée de la demande des soins de
santé par les populations de plus en plus pauvres ;
- Une recrudescence des maladies courantes et diverses
épidémies touchant particulièrement les plus faibles
à savoir les enfants, femmes et personnes âgées ;
- Une mortalité et morbidité
élevée dans la population surtout chez les femmes enceintes et
les enfants ;
- L'inaccessibilité aux soins de santé primaires
de la population prise en charge par les formations sanitaires.
D'énormes efforts avaient été entrepris,
avec l'appui des ONG internationales, pour mettre debout le système de
santé dans la province : tarification à l'épisode
maladie, approvisionnement régulier en médicaments, formation du
personnel de santé, appui aux frais de fonctionnement des
hôpitaux, création d'un système mutualiste,
amélioration de la qualité des soins, ...
Ces différentes politiques de paiement et de
financement des soins de santé ont permis de maintenir le fonctionnement
du système de santé dans la province, cependant, à ce
jour, aucune donnée quantitative fiable ne permet ni d'expliquer comment
les populations gèrent leurs problèmes de santé, ni de
déterminer quelle politique de financement des soins est réaliste
et faisable à court, moyen et long terme en tenant compte de l'objectif
principal du gouvernement, à savoir, un accès aux soins de
santé pour tous. »
Il existe donc un besoin clair de données
précises et objectives pouvant orienter les politiques à mettre
en oeuvre pour faciliter de la demande des soins de santé et
l'accès aux soins de santé à la population de la province
sanitaire du Sud Kivu en général et celle de MINOVA en
particulier. D'où notre intérêt de mener cette étude
dans cette zone de santé en cette période où des
avancées significatives se font sentir sur le plan sécuritaire et
les formations sanitaires fonctionnent déjà, bien que
difficilement
II.2. LES INTERVENANTS DANS LE SECTEUR DE LA SANTE A
MINOVA
II.2.1. Acteurs de
santé35(*)
Le terme « acteur de santé » a une
acception beaucoup plus large, puisqu'il désigne les personnes dont les
activités, professionnelles ou non, ont un retentissement sur la
santé des autres. Ainsi, un agent de l'État ou un journaliste
peut être un acteur de santé. Un travailleur social est
certainement un acteur de santé.
En s'en tenant à ce qui concerne les institutions, le
terme est plus restrictif. L'Assurance maladie propose ainsi :
· Les pouvoirs publics fixent la
politique de santé et les priorités de santé publique,
là où il faut agir pour améliorer l'état de
santé de la population (lutte contre le cancer, le tabagisme,
l'alcoolisme, les dépistages organisés), les règles
économiques et financières, les règles de l'organisation
générale des soins et de leur remboursement.
· Les professionnels de santé
soignent les malades, (médecins libéraux et hospitaliers,
infirmières, laboratoires d'analyse, ambulanciers, etc.) et contribuent
aux actions de santé publique.
· Les caisses d'assurance maladie
obligatoire remboursent la majeure partie des soins et contribuent
à l'organisation du système de soins.
· Les assurances maladie
complémentaires, comme leur nom l'indique, "complètent"
le remboursement des soins. Il peut s'agir de mutuelles, d'institutions de
prévoyance, ou d'assurances privées.
· Les acteurs économiques
(entreprises et salariés) qui financent l'assurance maladie et
administrent les caisses. Les assurés participent également au
financement du système par leurs cotisations sociales, la CSG
(Contribution sociale généralisée) et, le cas
échéant, par le paiement direct de taxes sur le tabac et
l'alcool, liées à ces deux risques pour la santé.
Auxquels il faut ajouter :
· Les malades et usagers sont à
la fois les bénéficiaires du système de santé, et
notamment à travers leurs représentants associatifs, des acteurs
de la santé.
· Les collectivités territoriales, les
établissements et institutions sanitaires, sociaux et
médico-sociaux contribuent aux actions de santé
publique.
· Les associations qui
développent des activités, notamment de prévention, et
soutiennent les malades, gèrent des structures sociales et
médico-sociales.
Selon le ministère de la santé de la RDC,
généralement les principaux acteurs de la santé36(*) sont :
- Le ministère de la santé publique
représenté aux échelons (central, intermédiaire et
périphérique) ;
- Les privés non lucratifs : associations sans but
lucratifs dont les ONG, les organisations confessionnelles et autres, les
fondations et établissements d'utilités publiques ;
- Les privés lucratifs : commerçants,
personnes physiques, sociétés civiles et commerciales ;
- Les populations bénéficiaires
constituées en comités de santé ;
- Les bailleurs de fonds : organisations internationales,
Etats étrangers, ONG et particuliers.
II.2.2. Fonctionnement du
secteur
La zone de santé constitue
en RDC le niveau opérationnel de base pour l'organisation, la
planification et le développement des activités sanitaires. Une
zone de santé est un espace géographique bien défini,
incluse dans les limites territoriales d'une commune ou d'un territoire,
comprenant une population d'environ 50.000 à 100.000 personnes en milieu
rural et de 100.000 à 250.000 personnes en milieu urbain. Elle comprend
deux niveaux d'intervention:
- Un réseau de «
centres de santé » correspondant chacun
à une subdivision de la zone de santé, « l'aire de
santé » (5.000 à 10.000 habitants en milieu rural, 15.000
à 30.000 habitants en milieu urbain). Le centre de santé a pour
mission d'offrir à la population un paquet minimum de soins de
santé primaire - et doit se trouver à moins de 5
kilomètres (soit environ une heure de marche) de la population
desservie. Les communautés bénéficiaires sont fortement
impliquées dans leur gestion ;
- Un hôpital
général de référence qui
offre un paquet complémentaire des soins pour la zone de
santé.
Le réseau des structures de
prestations de soins est organisé sous forme pyramidale avec, de la base
au sommet, des formations sanitaires des niveaux primaires (centres et postes
de Santé), secondaires (hôpitaux régionaux) et tertiaires
(hôpitaux nationaux). Chacun des niveaux sert de référence
et de soutien pour le niveau immédiatement inférieur.
Les centres et postes de Santé assurent un
ensemble d'activités curatives, préventives et promotionnelles
appelé Paquet Minimum d'activités (PMA). 37(*)
Suite aux difficultés économiques et
financières mentionnées plus haut, la RDC qui se trouvait dans
l'incapacité d'assumer ses responsabilités de gestionnaire des
institutions publiques de santé avait déclaré en 1982
l'autonomie financière des ZS. Cette autonomie eût comme
conséquence l'incapacité des hôpitaux d'assurer
l'approvisionnement régulier en médicaments et le renouvellement
des matériels de soins. La plupart d'entre eux ne gardent aujourd'hui
que des bâtiments dans un état de délabrement
avancé, avec des équipements vétustes, rarement en
état de fonctionnement satisfaisant. Les rares efforts de construction
et de maintenance (surtout les centres de santé) ont été
principalement l'oeuvre des organisations confessionnelles, caritatives et
organisations non gouvernementales.
Le cliché d'un
hôpital public, depuis les années 80 à ce jour, est celui
d'un grand bâtiment délabré avec un personnel plus ou moins
pléthorique, sans médicaments, accueillant à peine
quelques patients par jour. 38(*)
Les institutions médicales
ont alors développé des mécanismes illicites de
survie qui ne sont ni plus ni moins que la privatisation des services
publics dont les principales manifestations sont le rançonnement et de
détournement des patients des institutions publiques vers les
privées. Une croissance importante, non planifiée et non
contrôlée de la pratique médicale privée lucrative
s'est développée. La plupart des prestataires privés sont
en même temps des personnels salariés de l'Etat.
Le faible pouvoir d'achat des
populations ne permet ni aux structures de soins de s'autofinancer ni aux
pauvres d'accéder aux soins de santé. La qualité des soins
laisse à désirer, la population a donc perdu confiance dans les
services de santé. D'où la faible demande des soins de
santé.
Pour résumer cette partie
liée au secteur de la santé en RDC, nous présentons ici
les éléments des constats faits sur la situation sanitaire du
pays après analyse des différents systèmes ainsi que les
sources de financement du système de santé. Il ressort de ces
éléments ce qui suit39(*):
- L'accès des populations
à des soins de qualité s'est considérablement
réduit, notamment par déficit de financement. La pauvreté
de la population et la précarité des revenus expliquent le fait
que des ménages ne parviennent plus à couvrir le coût des
soins (exclusion sociale avec plus de 60% des individus vivant avec moins d'un
dollar par jour).
- A cela s'ajoute le fait que
l'offre des soins de santé est caractérisée par un
personnel de santé qui livré à lui-même, qui n'est
plus motivé ni en mesure d'assumer son rôle de dispensateur de
soins de qualité et de gestion efficiente des services. En outre, la
répartition ou la distribution du personnel est
déséquilibrée (pléthore et carence quantitative et
qualitative selon les endroits) ;
- La dérive commerciale dans la gestion des services
publics et privés associatifs (la tendance aux prescriptions abusives
favorisées par le mode de tarification à l'acte) pour mieux
couvrir les frais de fonctionnement (réapprovisionnement en consommables
médicaux et généraux, entretien et maintenance des
infrastructures et équipements, rémunération du personnel)
contribue à l'augmentation non justifiée du coût des
soins.
- L'absence de
disponibilité dans les services de santé des médicaments
essentiels sous forme générique influe négativement sur la
qualité et le coût des soins de santé.
- Les faibles taux d'utilisation
contraignent les possibilités d'autofinancement et l'augmentation des
tarifs appliqués (absence de politique tarifaire cohérente).
- Les choix d'allocation et
d'affectation des ressources financières (bailleurs et Etat) ne tiennent
pas suffisamment compte des besoins et des demandes de santé de la
population.
- Les résultats obtenus en
termes d'offre de soins de santé ne sont pas à la hauteur des
ressources financières allouées actuellement au secteur de la
santé :
§ Faible coordination des
apports des partenaires au financement du secteur de la santé et
inadéquation partielle des appuis par rapports aux besoins (ex. : don en
équipements, en médicaments; appui à des programmes de
santé non prioritaires).
§ La part du financement des
services de santé assuré par les entreprises s'est réduite
à cause de la récession économique.
§ La part d'exécution
du budget de fonctionnement (hors salaires) et d'investissement de l'Etat pour
le secteur de la santé est insuffisante et très
inégalement répartie.
- L'accroissement des carences du
secteur public de la santé favorise la multiplication souvent anarchique
et de qualité déficiente des services du secteur privé
commercial et associatif de « façade » ou
incompétent.
- Jusqu'à ce jour, la part
du budget de l'Etat réservé à la santé continue
à demeurer faible (1.3%). De plus, le décaissement n'est pas
proportionnel à l'enveloppe initiale ou inégalement reparti. Le
financement du système sanitaire est réalisé
essentiellement par les partenaires qui interviennent à travers des
projets santé et des dons ainsi que par la population qui participe au
recouvrement de coût (dans 100% des zones de santé).
II.2.3. Les facteurs de productions
Les facteurs de production par définition, sont des
biens et des services au départ desquels les productions sont
obtenus ; ou encore sont les choses qu'il faut mettre ensemble dans les
carrières pour obtenir une production sanitaire.
Ainsi, nous distinguons trois facteurs de production qui
sont :
La nature ;
Le travail ;
Le capital.
Pour qu'il ait production, il faut que ces facteurs soient
respectés dans le processus de production.
Le terme « productivité »
désigne généralement une mesure de l'efficacité des
facteurs de production - tels que la main-d'oeuvre, le capital ou plus
récemment la technologie - pour ce qui est de produire des biens et
services dans une économie.
L'éducation et la formation de la main-d'oeuvre,
l'accumulation du capital et la capacité d'absorption de nouvelles
technologies sont autant de facteurs qui favorisent l'augmentation de la
productivité et à l'égard desquels le pays a
affiché une bonne performance entre 1969 et 1999.
II.3.
DEMARCHE METHODOLOGIE
II.3.1. Type d'étude, et
techniques de collecte des données
Par rapport aux objectifs de la recherche, les
données ont été colletées
à l'aide d'un questionnaire préétabli qui a
été adressé aux ménages et aux structures des soins
de la zone de santé de Minova. Après son pré- test, ce
questionnaire a été administré aux ménages et
structures par une équipe de six enquêteurs préalablement
formés à cet effet. Il était relatif à la
composition et la situation sociodémographique du ménage,
l'offre, la demande des services de santé et à la situation socio
économique des ménages et autres variables nécessaires
pour cette étude. Nous avons choisi le ménage comme
échantillon et non la famille qui peut être entendue au sens large
du terme (famille élargie).
Les enquêteurs ont été choisis en fonction
de leur formation et de leur aptitude à parler le français (et
swahili), langue dans laquelle le questionnaire était proposé.
L'aire de santé étant la plus petite
unité d'organisation administrative du système de santé,
elle nous a permis d'étudier l'offre et la demande des soins de
santé. Dans ce cadre, les unités statistiques à
enquêter étaient constituées des ménages pour ce qui
est de l'analyse de la demande des soins de santé. Nos répondants
étaient plus constitués des chef de ménages ou leurs
conjoints mais aussi du personnel des structures des soins de santé.
Les informations collectées ont été
complétées par des interviews structurées avec des
prestataires des soins de santé afin de recueillir également
leurs considérations au sujet de la structure de l'offre et la demande
des soins de santé. Nous avons à ce sujet fait recours à
des entretiens ouverts avec différents types d'interlocuteurs notamment,
les autorités sanitaire provinciales en place, le médecin chef de
zone et son équipe, les infirmiers titulaires des centres de
santé, les responsables des églises, les ONG.
La revue documentaire a été utilisée pour
analyser, comprendre et présenter la manière dont le
problème a été abordé par différents auteurs
et recherche à travers le monde afin de pouvoir présenter une
alternative compatible avec les caractéristiques de la zone de
santé de Minova telles qu'elles nous ont été
révélées par l'enquête.
II.3.2. Echantillonnage.
Un échantillonnage en grappes a été
utilisé. Comme relevé ci-dessus, les aires de santé
constituent des grappes. Ce qui donne un total de 10 Grappes pour l'ensemble de
la zone de santé.
L'échantillon était composé des
structures (offreurs) et des ménages (demandeurs) de la zone de
santé de Minova. Pour ce faire, nous avons effectué un
échantillonnage aléatoire à plusieurs degrés. Au
premier degré, six aires de santé de la zone ont
été tirées au hasard. Au second degré, dans chaque
aire de santé retenue, nous avons tiré au hasard deux avenues.
Une fois dans l'avenue, la direction à prendre était tirée
au hasard par la méthode dite de la « bouteille ».
Avec la table des nombres aléatoires, les enquêteurs tiraient une
maison au sort et commençaient l'enquête par cette maison. Ils
continuaient l'enquête avec la deuxième maison la plus proche et
ainsi de suite jusqu'à atteindre le nombre de ménages requis.
Taille de
l'échantillon
Il n'existe pas de données locales exactes indiquant la
proportion de structures et malades incapables d'offrir et de demander les
soins de santé. En partant de l'hypothèse que seulement 50% des
malades et 50% des structures seraient plus touchés par le
problème, le calcul de la taille de l'échantillon
nécessaire pour faire une inférence sur la population et les
structures.
Notre échantillon est composé des 17 structures
des soins et 290 ménages de la zone de santé de Minova.
Comme relevé précédemment, pour faciliter
la collecte des informations, des enquêteurs ont été
sélectionnés sur base de leurs capacités, de leur
connaissance du terrain et de leur habilité à parler le
français et Swahili. Ces enquêteurs ont été soumis
à un entraînement spécifique sur la méthodologie et
les procédures à utiliser, ainsi qu'à un pré -
test.
II.3.3. Variables
a. Variable dépendante :
La variable dépendante de cette étude est :
- La demande des soins de santé: la
demande des soins de santé est un événement
dichotomique ; soit l'individu demande, soit il ne demande pas. La demande
des soins de l'individu est donc mesurée par la probabilité
d'accéder aux services de santé s'il est malade. Ainsi, deux
individus ayant des caractéristiques socio - économiques
différentes auront des probabilités inégales
d'accéder aux soins.
b. Variables
indépendantes :
Les variables indépendantes retenues dans le cadre de
cette étude pour les différents modèles qui seront
ajustés sont :
- Le coût des soins ;
- Le prix des certains services ;
- Services exercés par les structures ;
- Services demandés par les ménages ;
- Nombre des offreurs et des demandeurs ;
- Le revenu du ménage ;
- La structure par âge et par sexe ;
- Le niveau d'instruction du chef de ménage ;
- La taille du ménage ;
- La gravité de la maladie ;
- Appartenance à une mutuelle de santé ;
- Préférence d'une structure de santé.
II.3.4. Plan de Collecte des
données
Les activités de collecte
des données ont été précédées de
l'obtention d'une autorisation officielle, ensuite des contact ont
été pris avec les autorités politico - administratives de
Minova ainsi que celles du Bureau Central de la Zone de santé en vue de
leur expliquer le bien fondé de l'étude.
On a ensuite procédé
au recrutement des enquêteurs qui ont aidé à la collecte
des données suivant les critères évoqués ci -
dessus. Une formation suivie d'un pré - enquête ont ensuite
été organisées à leur intention. Après cela,
les enquêteurs, et le chercheur principal se sont rendus dans les
différentes aires de santé pour collecter les données.
Les tâches de
l'enquêteur se résumaient à la collecte des données
à l'aide d'un questionnaire et à la vérification des
données, ils devaient s'assurer qu'elles sont complètes,
précises et correctement enregistrées. A la fin de la
journée, toute l'équipe d'enquêteurs se retrouvait avec le
chercheur principal qui supervisait les enquêtes pour vérifier les
données ainsi collectées, passer en revue les difficultés
éventuelles rencontrées et contrôler le remplissage de
chaque questionnaire.
Le chercheur principal
vérifie minutieusement de nouveau chaque questionnaire et lui attribue
un numéro. Le masque de saisie et la codification ont été
effectués par le chercheur principal, les données ont
été ensuite introduites dans l'ordinateur.
II.3.5. Plan de traitement et d'analyse des données
Les données
collectées ont été saisies et traitées de
manière informatique par le chercheur principal avec l'appui d'un
statisticien à l'aide des logiciels SPSS 10.4 et Excel 2003. Toutes les
productions statistiques (les fréquences, les tableaux croisés,
les moyennes, les écarts - types, les sommes, les minima et les maxima)
ont été effectuées avec le logiciel SPSS (Stastical
Package for social sciences). Les graphiques ont été produits
grâce au logiciel Excel.
L'analyse des données a reposé surtout sur des
techniques économétriques notamment sur le modèle de
régression logistique (Modèle Logit). L'avantage de cet outil est
qu'il nous permet de déterminer :
v Dans quelle mesure les facteurs
considérés expliquent la variable dépendante,
v L'ampleur et la direction
(positive ou négative) de la relation entre chaque facteur et la
variable dépendante après avoir contrôlé les effets
des autres facteurs présents dans le modèle ;
v La contribution de chaque
facteur à expliquer la variable dépendante au-delà de tous
les autres facteurs contenus dans le modèle.
Nous
nous sommes intéressé ici à la validation du
modèle, aux signes attendus, à la valeur des coefficients ainsi
qu'aux variables jugées significatives dans notre modèle.
L'interprétation du modèle retenu a été faite pour
conclure notre analyse.
Les résultats de cette analyse sont présentés sous forme
de tableaux.
CHAPITRE. III. PRESENTATION DES
DONNEES ET ANALYSES DE RESULTATS
III.1. PRESENTATION DES
DONNEES
III.1.1. Etat de l'offre
· Niveau d'instruction de superviseurs de soins
Tableau 1. Niveau d'instruction des superviseurs des
soins
Structures
|
Niveau de formation
|
Fréquence
|
%
|
Publiques
|
Infirmier A2
|
5
|
50
|
Infirmier A1
|
3
|
30
|
Médecin généraliste
|
2
|
20
|
Total
|
10
|
100
|
Privées
|
Infirmier A2
|
4
|
57,1
|
Infirmier A1
|
2
|
28,6
|
Médecin généraliste
|
1
|
14,3
|
Total
|
7
|
100
|
Source : Données de notre recherche
Au regard de ce tableau, en ce qui concerne les structures
des soins de santé publiques, 80% des superviseurs sont des infirmiers
tandis que 20% représentent les médecins au sein de ces
structures de soins de santé.
En effet, pour les structures privées, 85,7% de
superviseurs sont des infirmiers et 14,3% représentent les
médecins généralistes.
En outre, le niveau d'instruction peut se relever comme un
facteur déterminant de l'offre (fourniture) de soins de santé
à Minova.
· Catégorie d'offreurs de soins de
santé
Tableau 2. Activités offertes par les
structures aux malades
Activités
|
Fréquence
|
%
|
% cumulés
|
Consultation
|
71
|
38,8
|
38,8
|
Hospitalisation
|
23
|
12,6
|
51,4
|
Chirurgie
|
10
|
5,5
|
56,9
|
Consultation prénatale
|
44
|
24
|
80,9
|
Consultation préscolaire
|
32
|
17,5
|
98,4
|
Planification familiale
|
3
|
1,6
|
100
|
Total
|
183
|
100
|
|
Source : données de notre enquête
A la lumière de ce tableau, nous constatons que
certaines activités comme la consultation prénatale et la
consultation préscolaire occupent respectivement 38%, et 17,5%. Il faut
noter que l'hospitalisation et la chirurgie sont peut fréquente avec un
pourcentage de 12,6% et 5,5% dans cette zone de santé de Minova.
· Prix moyen de certains soins de santé
Tableau 3. Prix mensuel moyen de certains soins de
santé
Tranche ($)
|
Centre de classe
|
Effectif
|
%
|
1-15
|
8
|
2
|
12
|
15-35
|
25
|
5
|
29
|
35-95
|
65
|
6
|
35
|
95-295
|
175
|
4
|
24
|
Total
|
|
17
|
100
|
Source : données de notre enquête
Moyenne : ![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova9.png)
Ecart type : ![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova10.png)
Au regard de ce tableau, il s'observe que 17 structures de
soins de santé offrent un service des soins à un prix mensuel
moyen de 72,41$US par mois. Par ailleurs, il s'observe que 35% de structure de
santé offrent un service à un prix mensuel moyen compris dans
l'intervalle de 35 et 95$USD ; l'écart type est de 262,3. Ceci
conduit à dire que les prix pour tous ces services offerts sont presque
homogènes.
· Place occupée par les offreurs de soins
de santé
Tableau 4. Types d'offreurs de soins de santé
Type
|
Fréquence
|
%
|
Infirmier
|
55
|
44
|
Médecin
|
3
|
2,4
|
Auxiliaire
|
30
|
24
|
Aide accoucheuse
|
4
|
3,2
|
Relais communautaire
|
12
|
9,6
|
Tradi-praticiens
|
21
|
16,8
|
Total
|
125
|
100
|
Source : Données de notre enquête
Il ressort de ce tableau que 44% des infirmiers offrent de
soins de santé dans la zone de santé Rurale de Minova et 24% sont
des auxiliaires.
En effet, 2,4% qui offrent des soins de santé sont de
médecins ; ceci implique qu'il serait nécessaire d'augmenter
le nombre de médecins dans cette zone de santé pour
répondre aux besoins de ménages de cette zone de santé.
Tableau 5. Rang occupé par les offreurs selon
les structures
Rang
|
Fréquence
|
%
|
1e
|
9
|
52,8
|
2e
|
2
|
11,8
|
3e
|
1
|
5,9
|
4e
|
2
|
11,8
|
5e
|
1
|
5,9
|
6e
|
2
|
11,8
|
Total
|
17
|
100
|
Source : données de notre enquête
Ce tableau montre que 52,8% des infirmiers dans des
structures de soins occupent le 1e rang selon le tableau 4 et 11,8%
représentent respectivement les médecins, les aides accoucheuses
et le tradi-praticiens et enfin viennent les auxiliaires et les relais
communautaires qui occupent 5,9%.
III.1.2. Etant de la
demande
1. Composition des ménages
· Répartition des ménages selon le
niveau d'étude et le sexe du chef de ménages.
Tableau 6. Réparation de ménages par
niveau d'étude et le sexe du chef de ménage
Niveau d'étude
|
Sexe masculin
|
Sexe féminin
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Jamais été à l'école ou n'a pas
terminé l'école primaire
|
26
|
17,3
|
34
|
24,3
|
60
|
20,68
|
A termine l'école primaire
|
25
|
16,7
|
81
|
57,3
|
106
|
36,6
|
A terminé l'école secondaire
|
87
|
58
|
20
|
14,3
|
107
|
36,9
|
A terminé l'université
|
12
|
8
|
5
|
3,6
|
17
|
5,9
|
Total
|
150
|
100
|
140
|
100
|
290
|
100
|
Source : données de notre enquête
Ce tableau montre que sur 290 ménages
enquêtés, 140 ménages soit 48,3% sont dirigés par
les femmes, le reste soit 51,7% sont dirigés par les hommes. On remarque
que 24,3% des femmes n'ont jamais été à l'école par
rapport à 17% des hommes. Selon le sexe, on observe que 36,6% n'ont
jamais été à l'école primaire et seulement 9,5% ont
terminé l'université.
Ici on remarque que la fréquentation des filles
à l'école est inférieur que celle des hommes. C'est ce qui
justifie qu'on n'accorde pas beaucoup d'importance à l'éducation
des filles à Minova.
· Occupation du chef.
Tableau 7. Activité du chef de ménage
Profession
|
Fréquence
|
%
|
Employer indépendant
|
22
|
11,6
|
Fonctionnaire de l'Etat
|
100
|
52,6
|
Salaire du privé
|
50
|
26,3
|
Aucune
|
10
|
5,3
|
Autres professions
|
8
|
4,2
|
Total
|
190
|
100
|
Source : données de notre enquête
Le tableau montre que 52,6% de chefs des ménages sont
employés de l'Etat. Les salariés du privé constituent
26,3% de personnes enquêtes, 11,6% des employés
indépendants. On constate que 4,2% de chefs des ménages n'ont pas
d'activités productrices et 5,3% n'ont pas d'occupations.
· Répartition des ménages selon le
revenu.
Tableau 8. Répartition des ménages
selon le revenu
Revenu ($)
|
Fréquence
|
%
|
5-10
|
118
|
40,7
|
10-15
|
54
|
18,6
|
15-25
|
35
|
12,1
|
25-75
|
41
|
14,1
|
75-105
|
15
|
5,2
|
105-305
|
14
|
4,8
|
305-405
|
13
|
4,5
|
Total
|
290
|
100
|
Source : données de notre enquête
Il ressort de ce tableau que 59,3% des ménages
enquêtés ont un revenu situé entre 5 et 15$. Nous
remarquons aussi que 31,4% des ménages ont un revenu ne dépassant
pas 105$. Par contre, 4,8% seulement ont un revenu supérieur à
105$ et 4,5% ont un revenu situé entre 305 et 405$.
· Part du revenu consacré à la
santé
Tableau 9. Part du revenu consacré à la
santé par mois
Part réservée à la santé
|
Fréquence
|
%
|
1-20%
|
12
|
15
|
21-30%
|
48
|
60
|
31-40%
|
16
|
20
|
41-50%
|
4
|
5
|
Total
|
80
|
100
|
Source : données de notre enquête
Il ressort de ce tableau que la part du revenu
consacré à la santé par mois est extrêmement bas,
75% de ménages ne consacrent pas plus de 30% de leur revenu mensuel et
25% ne consacrent pas plus de 50% de leur revenu mensuel.
Cet état de chose s'explique par le fait que le revenu
est au départ trop bas que les ménages préfèrent
d'abord satisfaire les besoins physiologiques, seulement le reste est
affecté aux soins.
2. Comportement des ménages face à
la maladie.
· Nombre de ménages ayant eu au moins un
malade durant les 30 derniers jours
Tableau 10. Nombre de ménages ayant
été malade
Présence des maladies
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
189
|
65,2
|
Non
|
101
|
34,8
|
Total
|
290
|
100
|
Source : données de notre enquête
Le tableau montre que 65,2% ont déclaré avoir
eu au moins un cas de maladies dans les ménages durant le 30 jours
précèdent l'enquête.
· Gravité de la maladie
Tableau 11. Gravité de la maladie
Etat de la maladie
|
Fréquence
|
%
|
Grave
|
200
|
96,2
|
Pas grave
|
8
|
3,8
|
Total
|
208
|
100
|
Source : données de notre enquête
Comme indique dans ce tableau 96,2% ont
considérés leur état de santé comme étant
grave et seulement 3,8% ont quant à eux estimés leur état
comme n'étant pas grave.
· Personnes malades ayant cherchées les
soins
Tableau 12. Nombre de personnes ayant cherchées
les soins
Demande des soins
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
60
|
57
|
Non
|
45
|
43
|
Total
|
105
|
100
|
Source : données de notre enquête
Parmi les personnes tombées malades au cours de 30
derniers jours précédent l'enquête, 45% déclarent
n'avoir pas accès à une consultation donnée,
principalement pour des raisons financières.
De ce fait, 60% déclarent n'avoir été
consulté selon leur moyen financier. En effet, pour de raisons
financières, la plus part de ménages recourent à la
consultation seulement lorsqu'ils jugent leur état de santé assez
grave.
Tableau 13. Les malades soignés et
gravité de la maladie.
Etat de la maladie
|
Soins reçus
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Grave
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Pas grave
|
47
|
71
|
93
|
81
|
140
|
Ensemble
|
19
|
29
|
22
|
19
|
41
|
Total
|
66
|
100
|
115
|
100
|
181
|
Source : données de notre enquête
Il ressort du tableau que 81% de personnes tombés
malade pour le cas grave ne ce sont pas fait soignés et pour le cas de
malade grave, 19 n'ont pas reçu de soins.
· Structure de soins pour les malades
Tableau 14. Structure de soins pour les malades
Structure de soins
|
Fréquence
|
%
|
Hôpital général
|
61
|
31,8
|
Centre de santé
|
99
|
51,6
|
Dispensaire
|
28
|
14,6
|
Guérisseur traditionnel
|
3
|
1,5
|
Groupe de prière
|
1
|
0,5
|
Total
|
192
|
100
|
Source : données de notre enquête
Nous remarquons que 51,6% de ménages qui ont connu un
cas de maladie ont recouru à une structure de centre de santé
tandis que 31,8% ont recouru à une structure hospitalière.
Tableau 15. Référence pour une
structure
Ménages
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
250
|
86,2
|
Non
|
40
|
13,8
|
Total
|
290
|
100
|
Source : données de notre enquête
Il ressort du tableau que 86,2% de ménages acceptent
avoir une structure sanitaire qu'ils préfèrent aller s'y faire
soigner et seulement 13,8% pensent ne pas en avoir.
· Motif de choix de structure.
Tableau 16. Motif de choix d'un structure de soins de
santé
Raison du choix
|
Fréquence
|
%
|
Meilleur soins
|
79
|
36
|
Proximité du domicile
|
55
|
25
|
Compétence du personnel
|
28
|
12,7
|
Qualité d'accueil du personnel
|
9
|
4,1
|
Equipement moderne
|
4
|
1,8
|
Notoriété
|
17
|
7,7
|
Courte durée de séjour
|
20
|
9,1
|
Autres
|
8
|
3,6
|
Total
|
220
|
100
|
Source : nos enquêtes
Il ressort du tableau que 60,5% des malades ont choisi une
structure de soins à cause de la qualité de soins fournie
(qualité d'accueille, notoriété, meilleur soins et
compétence du personnel).
La proximité du domicile motive le choix d'un
établissement dans 25% de cas. La courte durée de séjour
en cas d'hospitalisation intervient dans le choix d'une structure de soins dans
9,1% de cas. Seulement 3,6% de cas enquêtés déclarent avoir
choisi une structure de soins pour autres raisons, notamment le lien amical ou
familial avec le personnel soignant.
3. Consommation de soins par sexe
Tableau 17. Consommation de soins par sexe
Sexe
|
Fréquence
|
%
|
Masculin
|
80
|
27,6
|
Féminin
|
210
|
72,4
|
Total
|
290
|
100
|
Source : nos enquêtes
On observe que 72,4% de ménages affirment que ce sont
les femmes qui consomment plus les soins que les hommes (27,6%).
4. Consommation des soins par âge
Tableau 18. Consommation des soins par âge
Tranche d'âge
|
Fréquence
|
%
|
0-10ans
|
88
|
36,7
|
10-30 ans
|
26
|
10,8
|
30-60 ans
|
88
|
36,7
|
60 et plus
|
38
|
15,8
|
Total
|
240
|
100
|
Source : nos enquêtes
Ce tableau indique que ce sont les enfants qui ont entre 0 et
10 ans, et les adultes qui ont 30 et 60ans consomment plus de soins de
santé soit 73,4%. En ce qui concerne les ménages ayant
l'âge de plus de 60 ans, ils consomment les soins à 15,8% et 10,8%
de consommation de soins se retrouvent dans la tranche d'âge de 10
à 30.
III.2. ANALYSE DES
RESULTATS
III.2.1. Présentation du
modèle
Nous nous proposons dans ce point de présenter
à l'aide de l'outil informatique EVIEWS la résolution
économique, cas de régression multiple et procéder
à l'interprétation de résultats. Lors de la construction
d'un modèle, le modélisateur doit suivre les étapes
ci-après40(*) :
- Faire référence à une théorie
économique ;
- Formaliser des relations et choix de la forme de
fonction ;
- Sélectionner et mesurer les variables ;
- Valider le modèle.
Partant de notre modèle, la demande de soins de
santé est la variable dépendante. Elle est expliquée
par :
· Le service offert (SO ou Y) et service demandé
(SD ou X1)
· Le nombre de structure (NS ou X2)
· Le nombre d'offreurs (NO ou X3) et le nombre de
demandeurs (ND ou X4)
· Le prix (coût) de soins de santé (P ou
X5).
L'objectif est de ressortir l'adéquation entre l'offre
et la demande de soins de santé à Minova et ses
déterminants. Le modèle est simplifié de la manière
suivante :
- Ot = ![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova11.png)
- Dt = ![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova12.png)
Avec :
Ot : Niveau d'offre
Dt : Niveau de demande
= terme constant
![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova14.png)
Le terme d'erreurs représente la variable pouvant expliquer l'adéquation
entre l'offre et la demande qui passe à notre vigilance.
Les données chiffrées expliquant notre recherche
se trouve ne annexe 1 de ce travail.
III.2.2. Analyse statistique
des variables d'étude.
Tableau 19. Tableau statistique
|
Y
|
X1
|
X2
|
X3
|
X4
|
X5
|
Mean
Median
Maximum
Minimum
Std.Dev.
Skewness
Kurtosis
|
4.286
5.000
7.000
2.000
3.852
0.621
1.956
|
160.814
137.000
217.000
63.000
89.385
1.083
3.457
|
9.200
9.200
14.000
1.000
4.183
0.000
1.788
|
4.643
3.000
11.000
1.000
3.522
0.757
2.066
|
75.857
70.500
232.000
26.000
30.981
0.238
2.130
|
3.098
2.450
5.000
2.200
0.563
0.009
10.794
|
Jarque-Bara
Probabilty
|
1.535
0.464
|
2.885
0.240
|
0.857
0.651
|
1.848
0.397
|
0.572
0.751
|
56.552
0.000
|
Observations
|
17
|
17
|
17
|
17
|
17
|
17
|
Source : nos estimations
Il ressort de ce tableau qu'en moyenne le service offert Y de
17 structure en étude de la zone de santé de Minova est de 4
services. La structure qui offre une grande partie était dominée
par 7 services par jour et celle offrant une petite partie est avait comme
activité de 2 services par jour. Pour ce qui est du service
demandé, il était de 160 services avec un nombre moyen de
demandeurs équivalent à 92 personnes. La structure à
où la demande était excessive est celle de l'hôpital
Général de Référence de Minova dont 217 services
pour un nombre moyen de 232 demandeurs.
En ce qui concerne le prix (P), nous constatons que pour
toutes les structures il n'y a pas de forte dispersion. Dans certaines
structures, un service se vend à 5$ et pour d'autres, le prix moyen est
de 3$ par service. Nous avons vu plus haut que le prix mensuel était de
72.41$ par structure. Ceci explique que la relation entre le système de
prix et la structure de soins de santé est établie.
III.2.3. Estimation du
modèle
1. Estimation de l'offre de soins de santé
Tableau 20. Résultat de notre première
estimation.
Dependent variable : Y
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-statistic
|
Prob.
|
C
X1
X4
X5
|
-2.303
0.020
0.066
0.096
|
2.611
0.010
0.031
0.716
|
-0.882
1.510
2.097
0.135
|
0.399
0.073
0.062
0.896
|
R-squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durrbin-Watson stat
|
0.929
0.908
1.169
13.660
-19.693
1.436
|
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob (F- statistic)
|
|
6.286
3.852
3.855
3.567
43.729
0.000005
|
Source: données de nos estimations
Au vu de ce tableau nous remarquons que, le R2 =
0,91 et est très élevé pourtant toutes les variables ne
sont pas significatives. En effet, le test de KLEIN pour la détection de
multi colinéarité des variables nous fait voir qu'il y a absence
de multi colinéarité. C'est puis que R2 = 0,90 et est
aussi supérieur à (0,94)2 = 0,88 = r2xy.
En retranchant la variable X5 qui n'est pas important ;
significativement dans notre modèle, il convient de souscrire que la non
significativité de la variable prix est expliquée par le fait que
le prix est presque homogène dans la majorité des structures de
la zone de santé de Minove.
Ainsi en réestimant ce modèle nous aboutissons
au tableau suivant :
Tableau 21. Résultats de la deuxième
estimation
Dependent variable : Y
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-statistic
|
Prob.
|
C
X1
X2
|
-1.973
0.020
0.063
|
0.859
0.009
0.025
|
-2.297
2.378
2.541
|
0.042
0.037
0.027
|
R-squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durrbin-Watson stat
|
0.929
0.916
1.115
13.685
-19.706
1.461
|
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob (F- statistic)
|
|
6.286
3.852
3.244
3.381
72.012
0.00000
|
Source : nos estimations
Au regard de ce tableau, nous remarquons que :
1°) Le coefficient de détermination R² qui
affiche le niveau d'explication des variables exogènes sur
l'évolution des variables endogènes est de 0,91. Ceci veut dire
que les variables exogènes prises en compte comme X1 et X4, expliquent
les comportements de la variable dépendante (offre) en raison de 91%. Le
terme d'erreur explique 9%.
2°) Comme l variable statistique de F de Fisher qui est
de 72 et supérieur à la statistique de F lu dans la table, on
affirme que le modèle est globalement explicatif.
3°) Partant de la règle de Pouce qui montre qu'une
variable explicative dans un modèle, lorsque le coefficient est au moins
supérieur au double de l'écart type en valeur absolue, on conclu
que les variables sont significatives dans notre cas ; soit X1etX2.
En effet, toutes les variables influent positivement sur le
service offert lorsque le service demande augmente d'une unité, l'offre
à tendance à augmenter de 0,021 et quand le nombre des demandeurs
augmente, offre à tendance à augmenter aussi de 0,06.
Statistiquement, à notre avis, ce modèle est
bien spécifié et le résultat demande une
interprétation économique. C'est ainsi que nous estimons
estimé l'équation de la demande dans les lignes qui
suivent :
2. Estimation de la demande de soins de santé
Tableau 22. Résultats de la première
estimation
Dependent variable : X1
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-statistic
|
Prob.
|
C
Y
X4
X5
|
-59.981
14.314
1.134
20.319
|
70.103
7.161
0.939
18.084
|
-0.856
1.999
1.208
1.124
|
0.412
0.074
0.255
0.288
|
R-squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durrbin-Watson stat
|
0.906
0.877
31.310
9803.408
-65.725
1.916
|
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob (F- statistic)
|
|
168.714
89.385
9.961
10.143
31.983
0.000019
|
Source : Données de notre enquête
Au vu de ce tableau, on remarque que le service offert est
significative et est de 0.07 aussi le nombre des demandeurs et le prix sont non
significatifs et ont respectivement 0.25 et 0.28 et le coefficient de
corrélation R²= 0.87.
Ce constant nous conduit à la deuxième
estimation.
Tableau 23. Résultats de la deuxième
estimation
Dependent variable : X1
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-statistic
|
Prob.
|
C
Y
X5
|
-1.753
22.458
11.302
|
51.959
2.466
16.813
|
-0.034
9.106
0.672
|
0.973
0.0000
0.515
|
R-squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durrbin-Watson stat
|
0.892
0.872
31.958
11234.20
-66.672
1.732
|
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob (F- statistic)
|
|
168.714
89.385
9.954
10.091
45.350
0.000005
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau montre une relation où la demande est
expliquée beaucoup plus par le service offert et le prix.
Il ressort de ce tableau que le prix reste signifiant dans
notre modèle.
En ce qui est de la mutlicolinéarité, nous
remarquons que R² est supé »rieur à r², ce
qui montre qu'il n'y a pas présomption de
multicolinéarité. Le R² étant élevé et
égal à 0.87, nous pensons que ce modèle est
estimé.
En effet, 87% des variables de la demande sont
expliquées par la combinaison linéaire entre service offert et le
prix. La demande des soins de santé à Minova n'est pas
influencée par des éléments retenus dans ce modèle
mais par d'autres éléments comme le revenu, l'âge, la
gravité de la maladie, la qualité des soins, etc.
Ainsi, les facteurs qui déterminent l'offre et la
demande des soins de santé à Minova sont entre autre le prix, le
nombre des demandeurs, le service offert, le revenu, le nombre des offreurs, la
qualité des soins, la gravité de la maladie, etc.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail qui a porté sur la structure de
l'offre et de la demande des soins de santé dans la zone de santé
rurale de Minova, la préoccupation principale était de savoir si
la structure de l'offre des soins de santé à Minova permet-elle
à satisfaire à la demande ?
Pour y répondre, à l'heure actuelle, nous avons
eu bon sens de découvrir que les différentes structures mises sur
pied seraient capables de satisfaire à la demande des ménages de
la zone de santé de Minova.
Après estimations du modèle, des
résultats suggèrent que le facteur qui influence la demande des
soins est les services offerts.
De ce fait, on constate que le nombre des demandeurs et le
prix de soins sont non plus significatifs. En effet, grâce à
l'analyse et l'interprétation des données relevant de la
structure de l'offre et demande des soins de santé (tableau à
l'appuie), la première et la deuxième hypothèse ont
été confirmées.
Ainsi, nous pouvons formuler certaines suggestions pour
améliorer l'offre et la demande des soins de santé à
Minova.
- le recensement de toutes les structures de soins pour
s'imprégner du bon fonctionnement des toutes ces structures même
celles qui échappent au contrôle de l'Etat ;
- la modernisation des technologies médicales surtout
à l'hôpital général de référence et
quelques centres de santé ayant une grande renommée à
Minova ;
- la vérification et le recensement de tous les
tradipraticiens de cette zone cette zone de santé de Minova.
En fin, comme toute oeuvre humaine est imperfectible, nous
n'avons nullement la prétention d'avoir épuisé cette
étude. C'est pourquoi nous nous mettons à l'entière
disposition de lecteurs pour des remarques et suggestions ayant trait à
notre étude.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BOURBONNAIS R., Econométrie :
cours d'exercices corrigés, DUNOD, Paris, 1997
2. BOURBONNAIS, Econométrie, Manuel et exercices
corrigés, Paris, 3e éd., Dunod, 1997
3. DELANDE G., Introduction à l'économie de
la santé, Paris, 1991
4. GOLDBERG, et all, Indicateur de santé et
« sanometrie » : les aspects conceptuels de
recherche récentes sur la mesure de l'état de santé, revue
épidémiologique et santé publique, Vol 27, 1979
5. Marie-Thérèse EL KHAZEN : Les
fondements d'un projet d'entreprise et d'une démarche qualité des
structures de santé dans son Article paru dans la
revue Gestions hospitalières, novembre 2001
6. MARYSSE S et REYTJENS, L'Afrique des Grands Lacs,
Harmattan, Paris 1999
7. QUIVY R.et COMPENHOUDT, L.V. Manuel de recherche en
sciences sociales, Paris, Dunod, 1996
8. Robinson J. & Elkan R0. Health needs
assessment. London: Churchill & Livingstone, 1996.
9. Thines G & Lempereur A. Dictionnaire
général des sciences humaines. Paris, Editions
universitaires, 1984
II. COURS ET MEMOIRES
1. MATHE K., Caractéristiques et déterminants de
la demande de soins dans la ville de Goma, mémoire - inédit,
UNIGOM, 2005-2006
2. Paul SENZIRA N., Economie de l'éducation et de la
santé,L2 Economie Publique, Cours inédit, UNIGOM, 2008
3. WAKWINGA WABENGA, Concurrence et efficacité dans la
fourniture de soins de santé à Goma, Mémoire -
inédit, 2005-2006
III. ARTICLES ET AUTRES DOCUMENTS
1. CREDIF (Centre de Recherche, d'Études, de
Documentation et d'Information sur la Femme), Femmes de Tunisie - Situation
et perspectives, Tunis, 1994
2. LUTUTALA B & Coll. : Les coûts annexes
des soins d'hospitalisation des malades dans le réseau BDOM
Kinshasa, Kinshasa, avril 2004
3. MALTESER/Bukavu : Enquête socio -
économique et d'accessibilité aux soins enquête dans 7 ZS
du Sud Kivu, Malteser, septembre 2004
4. MINISANTE RDC : Plan directeur de
développement sanitaire 2002 - 2009, Kinshasa, Février
2001
5. MINISANTE RDC, Etude sur
l'accessibilité financière des communautés aux soins
de santé, DEP, Kinshasa, octobre 2004
6. Ministère de la santé de la RDC,
Politique et stratégies de financement du secteur santé,
Kinshasa, septembre 2004
7. Ministère de la santé, Vade-mecum du
Partenariat dans le secteur de santé, Kinshasa, septembre, 2003
8. RIAC-MCM (RDC)- IMT (Anvers) :
Séminaire national : Réflexions sur la
réforme sanitaire en cours en R.D.Congo, Kinshasa, octobre 2002
IV. WEBOGRAPHIE
1. www.google.fr/offre des soins de
santé//consulté le 24 avril 2008
2. www.google.fr/demande des soins de
santé//consultés le 24 avril 2008
3.
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/panier/panier02.htm - haut#haut///
consulté le 2 juin 2008
4.
www.oecd.org/sante/panoramadelasante/// consulté le 2 juin 2008
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
III
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. ETAT DE LA QUESTION
1
0.2. CONTEXTE DE L'ETUDE
7
0.3. LE PROBLEME
10
0.4. HYPOTHESES
13
0.5. OBJECTIFS DE L'ETUDE
14
0.5.1. Objectif général
14
0.5.2. Objectifs spécifiques
14
0.6. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
14
0.7. DELIMITATION DU TRAVAIL
15
0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
15
CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE
16
I.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS
16
I.1.1. Le concept de structure de l'offre
16
I.1.1.1. Structure de la santé
16
I.1.1.2. Offre
18
I.1.2. Les concepts de l'offre et de la demande des
soins de santé
18
I.1.1.1. Offre des soins de santé
18
I.1.1.2. Demande des soins de santé
19
I.2. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LES SOINS DE
SANTE
20
I.2.1. La santé
20
I.2.2. Soins de santé
21
I.3. SOINS DE SANTE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
22
I.4. PRODUCTION DES SOINS DE SANTE
25
I.4.1. La fonction de demande des soins de
santé
25
I.4.2. les outputs de la fonction de production des
soins de santé
26
1. La dégradation de la santé
26
2. L'utilité indirecte
26
3. Les externalités
27
I.5. LES ETUDES EMPIRIQUES
28
CHAPITRE II. STRUCTURE DE L'OFFRE ET DEMANDE DES
SOINS DE SANTE A MINOVA
30
II.1. BREVE PRESENTATION DE LA ZS DE MINOVA.
30
II.1.1. Situation géographique
30
II.1.2. Situation démographique
30
II.1.3. Situation socio-économique et
culturelle
31
II.1.4. Situation sanitaire.
32
II.1.5. Contexte particulier de la zone de
santé de Minova
32
II.2. LES INTERVENANTS DANS LE SECTEUR DE LA SANTE
A MINOVA
35
II.2.1. Acteurs de santé
35
II.2.2. Fonctionnement du secteur
36
II.3. DEMARCHE METHODOLOGIE
40
II.3.1. Type d'étude, et techniques de
collecte des données
40
II.3.2. Echantillonnage.
41
II.3.3. Variables
42
II.3.4. Plan de Collecte des données
43
II.3.5. Plan de traitement et d'analyse des
données
44
CHAPITRE. III. PRESENTATION DES DONNEES ET ANALYSES
DE RESULTATS
45
III.1. PRESENTATION DES DONNEES
45
III.1.1. Etat de l'offre
45
III.1.2. Etant de la demande
48
III.2. ANALYSE DES RESULTATS
54
III.2.1. Présentation du modèle
54
III.2.2. Analyse statistique des variables
d'étude.
55
III.2.3. Estimation du modèle
56
CONCLUSION GENERALE
60
BIBLIOGRAPHIE
61
TABLE DES MATIERES
63
![](Structure-de-loffre-et-demande-des-soins-de-sante-dans-la-zone-de-sante-rurale-de-Minova16.png)
Année 1. Données
chiffrées
Observations
|
Y(SO)
|
X1(SD)
|
X2(NS)
|
X3(NO)
|
X4(ND)
|
X5(P)
|
1
|
13
|
160
|
1
|
17
|
290
|
2.2
|
2
|
6
|
152
|
2
|
3
|
92
|
2.4
|
3
|
8
|
189
|
3
|
5
|
75
|
2.5
|
4
|
14
|
288
|
4
|
12
|
103
|
2.6
|
5
|
4
|
149
|
5
|
3
|
66
|
2.3
|
6
|
9
|
254
|
6
|
7
|
98
|
2.3
|
7
|
5
|
118
|
7
|
4
|
83
|
2.5
|
8
|
5
|
101
|
8
|
2
|
62
|
2.7
|
9
|
2
|
63
|
9
|
1
|
41
|
2.6
|
10
|
3
|
125
|
10
|
2
|
63
|
2.3
|
11
|
12
|
256
|
11
|
11
|
122
|
2.4
|
12
|
6
|
120
|
12
|
3
|
52
|
2.3
|
13
|
3
|
112
|
13
|
2
|
45
|
2.4
|
14
|
2
|
88
|
14
|
1
|
26
|
2.4
|
15
|
2
|
26
|
15
|
2
|
23
|
2.2
|
16
|
5
|
120
|
16
|
6
|
131
|
2.5
|
17
|
3
|
75
|
17
|
7
|
28
|
2.2
|
Annexe 2. Liste des structures enquêtées
à MINOVA
STRUCTURES PUBLIQUES
1. Bobandana (Hôpital Général de
Référence)
2. Centre de santé de référence de
Kalungu
3. C.S Minova
4. C.S Bulenga
5. C.S Mutchibwe
6. C.S Buhumba
7. C.S Kishinji
8. C.S Bwisha
9. C.S Karango
10. C.S Kinyezire
11. C.S Nyamasasa
12. C.S Numbi
13. C.S Shanje
14. C.S Tushunguti
15. Dispensaire Kalungu
STRUCTURES PRIVEES
1. C.S Kalere
2. C.S Buganga.
Annexe 3. Questionnaire d'enquête
Madame, mademoiselle et monsieur
Nous menons une enquête sur la structure de l'offre et
demande des soins de santé dans la zone de santé rurale de
Minova.
Nous sollicitons votre secours pour la réussite de
celui-ci et d'avance ; nous vous garantissons l'anonymat.
Le premier questionnaire (module) concerne les structures
(offreurs) et le second, les ménages (demandeurs) de la zone de
santé de Minova.
Module I. OFFRE DES SOINS DE SANTE
1. Existe-t-il des offreurs de soins de santé dans
cette zone de santé ? si oui, lesquels
Relais communautaire Tradiraticiens centre de
santé
Accoucheuse informelle cabinet de médecins
Auxiliaires
2. Quelle place occupez-vous dans ce secteur par rapport
à ces différentes cités dans la question
précédente ?
1er 2e 3e 4e
5e
3. Quels seraient les facteurs qui poussent certains patients
à recourir à ces autres offreurs ?
Moindre prix Proche de service de soins Tolérance dans
le crédit
Paiement de la facture en nature qualité de soins
(meilleur)
4. sur quoi vous vous basez pour fixer le prix de
soins ?
Catégorie socio économique du demandeur (rang
social)
Selon la fréquence Paiement des créances
Appartenance religieuse
5. Quelles sont les principales activités (services)
que votre structure des soins offre aux malades ?
1......................2........................3....................4...................5...................
6......................7.........................8...................9...................10..................
6. La structure est-elle :
Etatique Privée Autres
Module II. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
AUPRES DES MENAGES
1. Répartition de la famille par tranche
d'âge (Inclure toutes les personnes qui vivent sous
le même toit)
Sexe du chef de ménage : Masculin Féminin
Age du chef de ménage : ........... Ans
2. Quelle est votre occupation ?
Employer indépendant Fonctionnaire de l'Etat salaire du
privé
Aucune Autres professions
3. Votre revenu se situe dans quelle tranche d'âge (en
dollars)?
5-10 10-15 15-25 25-75 75-105 105-305 305-405
4. Quel est la part du revenu consacrez-vous à la
santé ?
1-20% 21-30% 31-40% 41-50%
5. Est- ce que un membre de votre famille a
été malade ces 30 derniers jours ?
(Inclure les problèmes liés à la grossesse.
L'accouchement normal n'est pas une maladie)
OUI NON
6. Est- ce que le problème de santé
était jugé par la famille comme :
· Grave · Pas grave
7. Est-ce que cette personne a cherché des soins ?
Oui / non
OUI NON
8. Est-ce que vous avez été soigné ? Et
comment avez-vous jugé votre cas ?
· Grave · Pas grave
9. Quelle structure avez-vous choisis ?
Hôpital général Centre de santé
Dispensaire guérisseur traditionnel
Groupe de prière
10. Qu'est ce qui a motivé votre choix pour ce centre de
santé (Si le Centre de Santé concerné est
cité à la question 5)
· Meilleurs soins · Proximité de mon domicile
· Compétence du personnel
· Qualité d'accueil du personnel · Coût
des soins très abordable
· Equipements modernes · Notoriété ou
bonne réputation
· Manque de mieux · Courte durée de
séjour en cas d'hospitalisation
11. Niveau d'études du chef de ménage
Jamais été à l'école N'a pas
terminé l'école primaire
A terminé l'école primaire N'a pas terminé
l'école secondaire
A terminé l'école secondaire A
été à l'université
* 1
CRDI: Gouvernance, équité et
santé : Politiques publiques et protection contre l'exclusion,
Montréal, 2003. p.5
* 2 SADIO
A. & DIOP F. : Utilisation et demande de services de
santé au Sénégal, Bethesda, USA, août 1994,
p.31
* 3 E. PHELPS
Charles : Les fondements de l'économie de la
santé, Publi-Union, France, 1995, p.74
* 4 MINISANTE
Rwanda : Amélioration de l'accès aux
services de santé au Rwanda. Le rôle de l'assurance, Kigali,
2004., p.15
* 5 ZOUBGA A.
D.: Services des soins et qualité au Burkina Faso :
Une interprétation et une gestion de la question sanitaire
particulièrement avancée, les difficultés et les
carences, Ouagadougou, Burkina Faso, 2000, p.22
* 6 Projet
sphère : Charte humanitaire et normes minimales pour
les interventions lors de catastrophes, Genève, 2004., p.18
* 7
OMS : Evaluation des récentes reformes
opérées dans le financement des services de santé.
Série de rapports du groupe d'études de l'oms n°829,
Genève, 1993, p.5
* 8
OMS : Macroéconomie et santé : Investir
dans la santé pour le développement économique,
Genève, Suisse, décembre 2001, p.16
* 9
OMS : Evaluation des récentes reformes
opérées dans le financement des services de santé.
Série de rapports du groupe d'études de l'oms n°829,
Genève, 1993, p.32
* 10
MSF/Belgique, Burundi : les vulnérables
privés des soins de santé, Bujumbura, Avril 2004, p.6
* 11 MARYSSE S et REYTJENS,
L'Afrique des Grands Lacs, Harmattan, Paris 1999, p.301
* 12 MINISANTE
RDC : Plan directeur de développement sanitaire 2002 -
2009, Kinshasa, Février 2001, p.12
* 13
MALTESER/Bukavu : Enquête socio -
économique et d'accessibilité aux soins enquête dans 7 ZS
du Sud Kivu, Malteser, septembre 2004, p.8
* 14 LUTUTALA B
& Coll. : Les coûts annexes des soins
d'hospitalisation des malades dans le réseau BDOM Kinshasa,
Kinshasa, avril 2004, p.28
* 15
Ministère de la santé de la RDC, Politique
et stratégies de financement du secteur santé, Kinshasa,
septembre 2004, p.10
* 16 Ministère
de la santé de la RDC, Op. Cit., p.12
* 17 Site web :
www.google.fr
* 18 R. BOURBONNAIS,
Econométrie, Manuel et exercices corrigés, Paris,
3e éd., Dunod, p.6
* 19 R. QUIVY et L.V.
COMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod,
1996, p.143
*
20Marie-Thérèse EL KHAZEN : Les fondements
d'un projet d'entreprise et d'une démarche qualité des structures
de santé dans son Article paru dans la revue
Gestions hospitalières, novembre 2001, page 730-731
* 21 Idem, p.738
* 22 Robinson J. & Elkan R0. Health
needs assessment. London: Churchill & Livingstone, 1996. p.26
* 23 Paul SENZIRA N., Cours de
l'économie de l'éducation et de la santé, inédit,
UNIGOM, 2008
* 24 Thines G & Lempereur
A. Dictionnaire général des sciences humaines. Paris,
Editions universitaires, 1984. p.265
* 25 GROSSMAN cité par
MATHE K., Caractéristiques et déterminants de la demande de soins
dans la ville de Goma, mémoire - inédit, UNIGOM, 2005-2006, p.5-6
* 26 G. DELANDE, Introduction
à l'économie de la santé, Paris, 1991, p.6
* 27 Selon
Bénédicte GASTINEAU (CERPOS D321, Université de Paris
X, Nanterre, France) : Offre de soins, recours aux soins et santé
des femmes en Tunisie, Il est très significatif, à ce
titre, de constater que, dans les Enquêtes Démographiques et de
Santé (DHS), très riches, à la base de nombreux travaux de
comparaisons nationales et régionales, les informations sur la
santé des femmes se limitent exclusivement à leur vie
reproductive et sexuelle (mortalité et morbidité maternelles,
maladies sexuellement transmissibles, Sida), alors que les questionnaires des
opérations de collecte DHS les plus récentes se sont enrichis sur
d'autres domaines de recherche et notamment sur les problématiques de
genre (Carr et Way, 1994 ; Barrère et al., 1999). Par exemple,
l'enquête DHS de l'Égypte en 1995 est très complète
sur les questions de statut de la femme. Les enquêtes DHS ont
été réalisées par Macro- International dans presque
tous les pays africains, latino-américains et quelques pays asiatiques,
avec une même méthodologie et un même questionnaire dans une
optique comparative.
* 28 GOLDBERG, et all,
Indicateur de santé et « sanometrie » : les
aspects conceptuels de recherche récentes sur la mesure de l'état
de santé, revue épidémiologique et santé
publique, Vol 27, 1979, p.64
* 29 WAKWINGA WABENGA,
Concurrence et efficacité dans la fourniture de soins de santé
à Goma, Mémoire - inédit, 2005-2006, p.14
* 30
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/panier/panier02.htm
- haut#haut
* 31
www.oecd.org/sante/panoramadelasante
* 32 COUFFENHAL A cite par
WAKWINGA WABENGA, Op. Cit., p.20-24
* 33 CREDIF (Centre de
Recherche, d'Études, de Documentation et d'Information sur la Femme),
Femmes de Tunisie - Situation et perspectives, Tunis, 1994, p. 97
* 34 Archive de la Zone de
Santé
* 35 Informations
élaborées par la DGS d'après le rapport de la mission
« démographie des professions de santé »,
présenté par le Pr Yvon Berland (novembre 2002) et le site
Internet de l'Assurance Maladie consulter le 3 janvier 2005.
* 36 Ministère de la
santé, Vade-mecum du Partenariat dans le secteur de santé,
Kinshasa, septembre, 2003, p.1
* 37 MINISANTE RDC,
Op. Cit. p.4
* 38 MINISANTE
RDC, Etude sur l'accessibilité financière
des communautés aux soins de santé, DEP, Kinshasa, octobre
2004, p.10
* 39 RIAC-MCM (RDC)-
IMT (Anvers) : Séminaire national : Réflexions
sur la réforme sanitaire en cours en R.D.Congo, Kinshasa, octobre
2002, p.21
* 40 R. BOURBONNAIS,
Econométrie : cours d'exercices corrigés,
DUNOD, Paris, 1997, p4-6
|