Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de la recherche
Paragraphe 1 : Revue de littérature
I- POINT DES CONTRIBUTIONS ANTÉRIEURES
SUR LE PROBLÈME RELATIF AU MONTANT ÉLEVÉ DES
IMPAYÉS
Les diverses investigations et recherches
effectuées à cet effet nous ont permis de passer en revue les
différentes stratégies de suivi utilisées par d'autres
institutions et aussi dans d'autres pays. Quoiqu'il en soit, le suivi est
souvent défini comme un contrôle permanent sur une période
prolongée. De ce fait, il se manifeste par une vérification de
l'utilisation des crédits et des visites inopinées aux clients
afin de s'informer de la réussite de leurs activités. De plus
pour Aboubakar DRAMANE, l'agent de crédit est tenu d'utiliser plusieurs
techniques ou pratiques destinées à motiver les clients pour le
remboursement ; entre autres nous pouvons citer :
- L'approche de la motivation de la carotte qui consiste
à encourager les groupes performants en augmentant le montant du
crédit lors du renouvellement tout en restant dans les proportions
raisonnables ;
- La pratique de la ristourne utilisée par bon nombre
d'institutions de micro finance dont la Bank Rakyat Indonesia (BRI) qui offre
des primes de remboursement anticipé aux groupes jugés
performants.
En dehors de la motivation et du contrôle
de l'utilisation du crédit, les agents de crédit ont l'obligation
de procéder à des relances. L'exemple palpable émane du
programme CARE GRESCE en Mozambique dont les agents de crédit se rendent
chez les clients dès la soirée même du premier jour de
remboursement raté pour s'enquérir des raisons justifiant cet
acte. Le refus de paiement entraîne l'affichage de leurs photos sur les
fenêtres de bureau de l'institution afin de leur montrer le
caractère pragmatique de l'institution vis-à-vis des
remboursements de crédits et du respect des échéances. Il
faut toutefois porter l'attention sur le fait que tout ceci doit être
fait tout en évitant de tomber dans l'agressivité à
l'endroit des clients afin de ne pas nuire à la réputation de
l'institution. En Afrique, le capital rare est gaspillé. En effet,
beaucoup d'études ont montré que surtout dans les milieux ruraux,
la plupart des crédits accordés ne sont pas utilisés
à des objets prévus. Il s'agit alors de détournement de
l'esprit des crédits qui sont souvent utilisés à d'autres
fins. Le dispositif de suivi de crédit dans le Système de
Financement Décentralisé (SFD) doit être constitué
par un ensemble de procédures et de vérifications qui permettent
de s'assurer que les conditions de prêt sont respectées et, de
suivre la situation financière de l'emprunteur tout en veillant au
maintien du dispositif sécuritaire de prêt.
Pour ce faire, CHAZE C. (1996) recommande
à « une efficacité du dispositif de suivi de la
clientèle sur le terrain (service de proximité) ».
Selon FADES (1993), la supervision du crédit n'est effective que
grâce à :
- un rapport du bénéficiaire sur l'utilisation
des fonds
- une visite des évaluateurs, et
- la co-responsabilité de l'assistance technique.
Le suivi est une action, mais en même
temps un outil pour évaluer et ainsi améliorer la programmation.
Il doit être peu encombrant, positif, avec la participation de tous les
acteurs. L'outil principal du suivi est l'indicateur à condition que les
indicateurs soient établis avec soin (Guide méthodologique pour
l'appui aux actions de développement à la base ; IRED,
1992).
C'est ainsi que dans son étude sur
l'évaluation des banques agricoles des huit (08) pays membres de l'UMOA,
LEBRETON Philippe (1993) conclut que « les institutions
spécialisées dans leur conception actuelle, sont difficilement
viables. Les causes des mauvaises performances du crédit agricole
étant :
- un crédit inadapté ;
- une demande limitée et aléatoire en
matière de crédit agricole ;
- une fausse décentralisation des institutions qui
s'est avérée par ailleurs fort coûteuse.
La réponse à ces besoins passe
par la mise en place d'un autre type d'organisation réellement
décentralisée, gérée par les
intéressés eux-mêmes et qui permettrait ainsi une
réelle connaissance et réponse aux besoins et la
concrétisation d'un véritable cautionnement mutuel
recherché vainement par les actuelles organisations afin de
sécuriser le crédit dispersé. ». Selon Mr
Fulbert GERO AMOUSSOUGA, il faudra éviter dans un premier temps
d'éviter le détournement de l'objet de crédit tout en
s'assurant de leur bonne utilisation et dans un second temps, de pouvoir
intervenir en cas de difficultés en vue de soulager ou de rappeler
l'emprunteur à l'ordre.
II- POINT DES CONTRIBUTIONS ANTÉRIEURES
SUR LE PROBLÈME RELATIF À LA LONGUE PROCÉDURE D'OCTROI DE
CRÉDIT
? L'octroi de crédit
Des étudiants ont mené des
recherches qui consistent à analyser les différents
mécanismes d'octroi de crédit tant au niveau des banques
classiques qu'au niveau des IMF (SOÏZOUN, YEHOUENOU, 2003). Pour cela, ils
ont évalué d'une part le schéma d'étude d'analyse
des dossiers de crédit de ces institutions financières de
même que leur structure organisationnelle, puis d'autre part, leurs
effets sur le financement des PME au Bénin.
Mais l'analyse a une vision un peu large de
telle sorte que les étudiants n'ont pas pu appréhender les
spécificités et les complexités des procédures
d'octroi de crédit dans les institutions financières en
général et dans les IMF en particulier.
La théorie de BETTY WAMPFLER
propose aux IMF l'amélioration du volume des ressources disponibles, la
recherche de ressources à longue durée tout en simplifiant les
procédures de décaissement.
? Les techniques de décision
Dans les banques, la décision d'accorder
le prêt est prise de deux manières. Soit le responsable de la
clientèle établit l'analyse du risque, soit ce travail est
confié à une cellule spécialisée. (Anne Joseph,
2003 ; p.193).
Dans le premier cas, le responsable de la
clientèle ou le chargé de prêts rencontre l'entrepreneur ou
le promoteur, analyse le risque et prend la décision d'accorder ou de
refuser le crédit. Dans ce type d'organisation, le responsable du suivi
du dossier connaît l'entrepreneur et le projet. Les banques qui
fonctionnent de cette manière mettent en avant la relation de
clientèle ; elle permet aux deux parties d'échanger des
informations. Ce mode de financement correspond à ce que RIVAUD DANSER
(1995) appelle ` la banque à l'engagement''.
Dans le deuxième cas, pour prendre leur
décision, les spécialistes de l'analyse du risque se fondent
uniquement sur les critères comptables. Ce type d'organisation
présente les avantages suivants : d'une part, les analystes ont
plus de recul que les responsables de suivi du dossier et d'autre part, ce mode
de fonctionnement permet aux banques de centraliser les informations
recueillies sur chaque projet. De plus, le risque d'accorder un crédit
de complaisance est plus faible. Cependant, les analystes sont moins aptes
à apprécier la fiabilité de l'emprunteur. Selon
RIVAUD-DANSET (1995), ce type de fonctionnement correspond à la `'
banque à l'acte'' qui traite le risque comme le font les
sociétés d'assurance.
III- POINT DES CONTRIBUTIONS
ANTÉRIEURES SUR LE PROBLÈME RELATIF AU RETARD DES FONDS LORS DU
DÉBLOCAGE
L'approche générique
étant celle qui vise à limiter le retard dans la mise à
disposition du crédit aux micro-entreprises, nous allons
développer les théories des auteurs qui ont abordé la
thématique du délai de traitement entre la demande de prêt
et la mise à disponibilité des crédits.
Si le délai de traitement entre la
demande de prêt et la mise à disposition des fonds dépasse
deux semaines, il est déjà trop long si on se
réfère aux programmes existant dans d'autres régions comme
l'Asie. (WEBSTER et FDLERP, 1996 P.55) Le délai de traitement des
demandes de crédit pour les nouveaux crédits peut être de
treize (13) jours, celui des cautions solidaires peut être de quatorze
(14) jours et les crédits en renouvellement d'une semaine. (KADJA, 2001
P.52) L'informel étant un secteur en perpétuelle quête
d'opportunités économiques, la durée maximale entre
l'introduction d'une demande de crédit et le financement est d'un (01)
mois (LOUM, M.1995 P.244)
IV- POINT DES CONTRIBUTIONS ANTÉRIEURES
SUR LE PROBLÈME RELATIF À L'ARCHIVAGE NON APPROPRIÉ DES
DOCUMENTS NOTAMMENT DES GARANTIES
Tout au long de nos
recherches, nous avons fait le constat qu'aucune contribution antérieure
n'a traité de ce problème.
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