INTRODUCTION
Avec la crise bancaire sous-régionale de
la fin des années 1980, le nouveau cadre institutionnel mis en place
dans les pays de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) et
utilisé par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)
dans la conduite de la politique monétaire de l'union, n'a fait que
favoriser la prolifération d'un système bancaire informel, plus
proche des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des micro- entreprises. Il
faut reconnaître que ces «banques» de taille très
modeste ont pu mobiliser des ressources très importantes qui ont
donné un poids non négligeable aux activités de la
microfinance.
Le Bénin peut être cité
à titre de pays phare dans cette expansion rapide de la finance
décentralisée. Le développement du secteur de la
microfinance est dû essentiellement aux institutions mutualistes et/ou
coopératives, aux institutions de crédit épargne, aux
Organisations Non Gouvernementales (ONG) et à certaines structures
d'appui. Devant l'ampleur du phénomène, la BCEAO, en marge de la
loi bancaire de l'union qui réglemente l'environnement bancaire dans la
zone ouest africaine, a encouragé l'élaboration d'une autre loi
portant sur la réglementation des institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit, communément
connue sous le nom de loi PARMEC.
Très vite, le secteur de la microfinance
s'est considérablement développé avec une croissance
d'environ 117% et 110% respectivement pour les ressources collectées
entre 1993 et 2003 et les crédits distribués entre 1994 et 2004
(monographie du SFDF 2005 réalisée par la BCEAO). De plus, le
volume des crédits distribués par les Institutions de Micro
Finance (IMF) au Bénin a atteint à la fin de 2006 plus du quart
des ressources mobilisées par l'ensemble du secteur bancaire
(LELART ; 2007). Aujourd'hui, il existe des milliers d'IMF dans le
monde.
Peu d'entre elles ont atteint la
pérennité financière, mais beaucoup espèrent y
parvenir. Leur motivation reste avant tout sociale, mais elles espèrent
que l'atteinte de la rentabilité leur permettra d'étendre leurs
activités bien au-delà de ce que leur permettent les fonds
limités versés par l'État ou les bailleurs de fonds. Ce
développement leur ouvre la perspective d'une clientèle de
plusieurs centaines de millions d'emprunteurs pauvres. Dans ce contexte, les
IMF et les bailleurs de fonds qui les financent, accordent une importance
croissante aux performances et à l'information financière. Au
nombre de ces institutions recherchant sans cesse la performance et
l'information financière se retrouve l'Agence PAPME qui est, à ne
point douter, l'une des plus grandes IMF au Bénin.
Comme toute structure dynamique, l'Agence se
trouve confronter à de nombreuses difficultés qui compromettent
dangereusement sa survie et sa pérennité. Notre ambition
étant d'être utile de façon significative à la
structure qui nous a servi de lieu de stage, tout en étant dans la ligne
droite de notre formation, nous nous sommes donnés pour tâche de
diagnostiquer les maux qui minent la procédure d'octroi et de suivi de
crédit à l'Agence PAPME. Dans cette optique, le thème
«Contribution à l'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi de crédit dans une IMF : Cas
de l'Agence PAPME» fera l'objet de notre étude.
Le travail qui se fera par rapport à ce
thème se présentera en trois (03) chapitres :
Ø Chapitre premier : Du cadre
institutionnel de l'étude aux séquences de résolution de
la problématique de l'amélioration de la procédure
d'octroi et de suivi de crédit ;
Ø Chapitre deuxième : Des objectifs de
l'étude à la méthodologie de la recherche sur la
procédure d'octroi et de suivi du crédit ;
Ø Chapitre troisième : De la
réalisation des enquêtes aux conditions de mise en oeuvre des
solutions pour une amélioration de la procédure d'octroi et de
suivi de crédit à l'Agence PAPME.
CHAPITRE 1 :
Du cadre institutionnel de l'étude aux
séquences de résolution de la problématique de
l'amélioration de la procédure d'octroi et de suivi du
crédit
SECTION 1 : Cadre institutionnel de l'étude
et observations de stage
L'Agence pour la Promotion et l'Appui aux
Petites et Moyennes Entreprises (PAPME) est l'institution qui nous a servi de
lieu de stage. Après présentation de la genèse et de la
structure organisationnelle de ladite institution, nous exposerons nos
observations recensées tout au long de notre stage.
Paragraphe 1 : Présentation
générale de PAPME
I- HISTORIQUE
Issue de la transformation du Projet d'Appui
aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME), avec l'appui du gouvernement
béninois et de la Banque Mondiale, dans le cadre des mesures
d'accompagnement destinées à amortir les effets sociaux du
Programme d'Ajustement Structurel (PAS) et relancer le secteur
économique à travers la promotion et le financement des Petites
et Moyennes Entreprises (PME) et Petites et Moyennes Industries (PMI) et les
organisations paysannes, l'Agence PAPME a vu le jour en Octobre 1993 en
complémentarité à l'Association pour la Promotion et
l'Appui au Développement des Micro-Entreprises (PADME). L'Agence PAPME
est une association d'utilité publique (loi 1901). Elle exerce ses
activités de financement dans le cadre des dispositions de la loi
PARMEC. Une convention cadre est signée avec le ministre des finances.
Les dispositions de cette convention fixent les conditions d'exercice et les
modalités de reconnaissance juridique des activités
financières de l'Agence PAPME ainsi que les modalités de
contrôle desdites activités. Par ailleurs, l'Agence PAPME est
reconnue officiellement par le Ministère de l'Intérieur sous le
N° 98/401/MISAT/DG/SG/DAI/SAP-ASSOC du 31 décembre 1998. Quatre
(04) phases ont donc marqué l'évolution du projet :
- primo ; la phase pilote lancée le 22
octobre 1993 et consacrée à tester les mécanismes
appropriés de financement d'appui conseil et de formation des
entrepreneurs béninois.
- secundo, la phase de consolidation qui a couvert
la période du 1er juillet 1995 au 30 septembre 1996. Elle
a été consacrée au perfectionnement du système
d'appui conseil, à l'amélioration du système
d'organisation interne.
- tertio, la phase de l'institutionnalisation qui a
démarré le 1er juillet 1996. Cette phase a permis de
définir clairement le positionnement du PAPME sur le marché
béninois de financement des PME et sa transformation en une institution
autonome, viable et pérenne.
- quarto, la phase de l'extension
géographique qui a démarré le 1er janvier 1998.
Cette phase prévoit l'extension géographique des activités
sur tout le territoire par l'ouverture d'antennes et de bureaux
décentralisés de gestion dans les autres localités du
Bénin.
Par ailleurs, L'Agence a pour objet de
promouvoir le développement des PME au Bénin. A ce titre, elle
mène toute activité se rattachant à cet objet. En
particulier, elle met en place des financements adaptés aux entreprises,
les aide à concevoir leurs plans d'affaires et à mettre en oeuvre
leur stratégie. Dans le cadre du suivi des crédits mis en place,
elle leur apporte l'assistance nécessaire à la poursuite et/ou au
développement de leurs activités. Elle fournit également
aux entrepreneurs, en fonction de leurs besoins, différents services
d'information et de formation.
Outre ces objectifs, l'Agence PAPME tient
à :
- consolider la capacité financière de
l'institution ;
- accroître la capacité de mobilisation
des ressources financières nécessaires au financement, de la
croissance et au développement de ses activités ;
- consolider les relations vis-à-vis des
partenaires actuels et potentiels (personnel, clients, banques locales,
organismes de financement et prêteurs internationaux) ;
- soigner son image de marque, développer une
culture d'entreprise performante et augmenter la qualité de ses
opérations et de ses services ;
- améliorer son taux de
pénétration du marché à travers l'extension de ses
activités sur tout le territoire national ;
- faire du crédit un véritable outil de
développement économique du pays.
II- Structure organisationnelle
Conformément aux textes organiques
(statuts et règlement intérieur), l'Agence PAPME est un
instrument de politique de relance du secteur privé susceptible de
favoriser la création d'emplois par un appui technique et financier au
développement des PME.
Afin d'atteindre de manière efficiente
ses objectifs ; toute entreprise doit mettre en place une structure de
direction solide situant ainsi les responsabilités et tâches
à chaque niveau donné ainsi que les différentes relations
hiérarchiques existant entre les services.
Ainsi, pour permettre aux membres de
l'organisation de bien connaître et comprendre les relations existant
entre eux, les organes suivants ont été mis en place :
A- L'organe fonctionnel
Il regroupe :
- l'Assemblée Générale
- le Bureau Exécutif
- la Direction Générale
1- L'Assemblée
Générale (organe législatif)
Elle est l'organe suprême de l'Association
qui définit l'orientation et la politique générale de
cette dernière, en vue de la réalisation des objectifs
assignés. Les différents membres de l'Assemblée
Générale (AG) sont :
- l'association des clients de l'Agence
PAPME ;
- le représentant de l'Agence en la
personne du Directeur Général ;
- la Bank Of Africa (BOA);
- l'Association Professionnelle des Banques et
Etablissements Financiers (APBEF) ;
- l'Association pour la Promotion et l'Appui au
Développement des Micro-Entreprises (PADME) ;
- la Chambre de Commerce et d'Industrie du
Bénin (CCIB) ;
- le Conseil National du Patronat
(CNP) ;
- la Fondation de l'Entrepreneurship du
Bénin (FEB) ;
- le syndicat du personnel de l'Agence
PAPME ;
- l'Etat béninois.
Les réunions de l'AG ont lieu une fois
dans l'année en séance ordinaire sur convocation du
président du Bureau Exécutif (BE). Des séances
extraordinaires peuvent être convoquées si nécessaire.
2- Le Bureau Exécutif (organe
administratif)
L'Agence est munie d'un Bureau Exécutif
de cinq (05) personnes élues par l'AG. Il assure la promotion,
l'animation et le rayonnement de l'Agence sur le plan national et international
et veille également à l'exécution des orientations
définies et des décisions prises par l'AG. Ce bureau est
composé :
- d'un (01) président ;
- d'un (01) vice-président ;
- de deux (02) membres ;
- d'un (01) secrétaire.
Leur mandat est de deux (02) ans renouvelables.
Ils sont révocables à tout moment par l'AG puisqu'ils sont
élus par cette dernière.
3- La Direction Générale
L'Agence est dirigée par un Directeur
Général recruté par l'AG. Il représente l'Agence
vis-à-vis des tiers et signe tous les accords conclus par l'Agence. Dans
l'exercice de ses fonctions, il a sous son autorité directe, un
Directeur Général Adjoint, un Secrétaire de Direction et
sept (07) directions techniques à savoir: la Direction de l'Audit
et de l'Inspection Générale, la Direction Administrative et
Financière, la Direction des affaires Juridiques et des Contentieux, la
Direction du Système d'Information, la Direction de l'Exploitation, la
Direction des Risques et Engagements et enfin la Direction des Ressources
Humaines.
a- La Direction
Générale Adjointe
Elle assure le contrôle du volet marketing
de l'Agence et la coordination des activités des antennes. Dans sa
mission d'appui aux antennes, le Directeur Général
Adjoint :
- propose au Directeur Général
les objectifs pour chaque antenne au regard de la politique
générale de l'Agence ;
- effectue aussi des contrôles au niveau
des antennes, des bureaux et des cellules ;
- évalue les chefs d'antennes ;
- appuie les directeurs techniques dans la
réalisation de leurs objectifs ;
- s'occupe de la fonction de contrôleur
de gestion de l'institution ;
- assiste le Directeur Général
dans sa mission et assure son intérim en cas d'absence.
b- Le Secrétariat de
Direction
Le Secrétaire de Direction enregistre les
courriers, rédige et saisit les documents, veille au respect strict du
planning de la direction générale.
B- L'organe
opérationnel
Il est constitué de :
1- La Direction de l'Audit et de l'Inspection
Générale (DAIG)
Le responsable de cette direction est
rattaché au Directeur Général et jouit d'une
indépendance vis-à-vis des autres directions. Il est
chargé de l'audit, du contrôle de la conformité du
système, de la vérification de sa fiabilité et veille
à son évolution.
2- La Direction Administrative et
Financière (DAF)
Les activités du responsable de cette
direction sont les suivantes :
- la gestion de la trésorerie ;
- la gestion budgétaire ;
- la gestion des informations
financières ;
- l'analyse financière ;
- la comptabilité analytique ;
- la comptabilité de
prévoyance ;
Il exécute ces tâches avec l'aide
des comptables, des trésoriers en chef et leurs assistants.
3- La Direction des Affaires Juridiques et
Contentieux (DAJC)
Ici, le directeur des Affaires Juridiques et
Contentieux est chargé de :
- la gestion administrative ;
- la gestion des garanties ;
- la gestion des ressources humaines ;
- la gestion du matériel ;
- la négociation et du suivi des contrats
et engagements ;
- l'exécution des tâches qui lui sont
confiées par le DG et de la coordination de l'équipe de la
direction assurance.
4- La Direction du Système d'Information
(DSI)
Les principales activités du chef de
cette division sont la gestion du réseau et du matériel
informatiques ainsi que le suivi, l'enregistrement et le traitement des
données.
5- La Direction de l'Exploitation
(DE)
Le chargé de cette direction a pour
principale mission la coordination des activités de crédit et la
mise en oeuvre de la politique de crédit et de
l'épargne en vue de renforcer la
pérennité et d'accroître la notoriété de
l'institution.
6- La Direction des Risques et Engagements
(DRE)
Elle a en charge à travers son directeur
l'analyse des risques liés à la mise en place du crédit.
Sa mission est aussi de veiller au respect des procédures d'engagement
de l'Agence avec ses clients. Elle assure également toutes les autres
missions qui lui sont confiées par le Directeur Général et
le Directeur Général Adjoint.
7- La Direction des Ressources Humaines
(DRH)
Le directeur des ressources humaines s'occupe du
management des ressources humaines ; il détermine la politique de
gestion du personnel selon la vision du comité de direction.
Outre ses organes opérationnels, l'Agence
PAPME dispose, pour être proche de sa clientèle de bureaux sur
toute l'étendue du territoire.
L'organigramme de l'Agence PAPME se trouve en
annexe1.
Après cet aperçu
général, il importe de mettre un accent sur l'état des
lieux de base de l'Agence PAPME.
Paragraphe 2 : Observations de stage sur l'Agence PAPME
- Bureau AKPAKPA ; Etat des lieux de base
Le Bureau AKPAKPA nous a servi de cadre de
travail durant notre séjour à l'Agence PAPME.
Dans cette partie, nous allons présenter
les prestations de cette institution.
I- Etat des lieux sur les activités de l'Agence
PAPME
Peuvent bénéficier des services de
l'Agence PAPME, les PME et les particuliers qui n'ont pas accès au
système bancaire classique. De façon générale, les
bénéficiaires cibles de PAPME sont :
- les PME béninoises quels que soient
leurs secteurs d'activités ;
- les salariés du secteur public et
privé ;
- les promoteurs d'entreprise ;
- les particuliers pouvant justifier de
l'existence d'un revenu.
Il faut noter qu'une attention
particulière est accordée aux Activités
Génératrices de Revenus (AGR) en milieu rural à travers un
appui aux organisations paysannes et les groupes de personnes.
L'Agence PAPME fournit quatre (04) types de
service à savoir :
- la formation ;
- la prévoyance ;
- le crédit ;
- l'épargne.
A- L'activité de
formation
Elle englobe :
- l'appui conseil à la création et au
développement des PME et PMI : l'Agence PAPME aide les promoteurs
à réaliser les études de marché, à
rechercher les opportunités et les équipements appropriés,
à finaliser les projets de création ou d'extension
d'entreprise ;
- la formation des entrepreneurs à la
création des entreprises et des entrepreneurs en activité. Cette
formation se fait sous forme de modules dans le cadre du concours
entrepreneurial organisé annuellement avec la collaboration de la
Loterie Nationale du Bénin ;
- l'appui technique spécifique en
fonction des besoins identifiés lors des opérations de
financement, l'Agence PAPME apporte son appui dans des domaines qui
nécessitent des appuis spécifiques et ponctuels. Dans ce cadre,
des contrats à durée déterminée sont signés
avec des spécialistes pour des appuis ponctuels aux entreprises des
secteurs concernés.
B- L'activité de
prévoyance
Elle a pour objectif de sécuriser les
crédits octroyés et aider les clients à préparer
leur retraite. Elle est destinée à toute personne physique ou
morale qui remplit les conditions d'obtention ou non d'un prêt
auprès de l'Agence. Cette activité couvre :
- le décès lié au
crédit ;
- la retraite complémentaire ;
- les produits IARD (Incendie - Accident - Risque
- Divers).
C- L'activité de
crédit
Le crédit peut être définit
comme l'opération qui consiste à mettre à la disposition
d'un agent économique à besoin de liquidité de la monnaie
pendant une certaine période et moyennant le paiement ou non d'un
intérêt qui est le loyer de l'argent prêté.
L'Agence PAPME distribue trois (03)
catégories de crédit à savoir :
- les crédits d'exploitation ;
- les crédits d'investissement ;
- les prêts aux particuliers.
Les conditions à remplir et pièces à
fournir pour bénéficier de ces crédits se trouvent en
annexe 2
Ces trois (03) catégories de
crédit se subdivisent en six (06) types de crédit :
1- Typologie des prêts
On distingue :
- les prêts ordinaires ;
- les prêts ponctuels ;
- la ligne de crédit ;
- les prêts de campagne ;
- les crédits de caution solidaire ;
- les prêts au personnel.
Définition des types de
crédit
· Prêts ordinaires
Ce sont des crédits accordés aux
entrepreneurs pour satisfaire leurs besoins d'investissement et d'exploitation.
Ces prêts ne peuvent être accordés que pour satisfaire
isolément les besoins d'exploitation (fonds de roulement) d'une
entreprise, sans qu'il y ait un besoin d'investissement. Seul le Chargé
à la Clientèle Crédit (CCC), aidé de ses
supérieurs hiérarchiques, peut apprécier ainsi le terme
d'un tel prêt, afin de ne pas étouffer l'entreprise.
· Prêts ponctuels
Ce sont des crédits accordés aux
entrepreneurs pour satisfaire leurs besoins d'exploitation. Ici aussi, seul le
chargé à la clientèle crédit, aidé de ses
supérieurs hiérarchiques, peut apprécier le terme d'un tel
prêt.
· Ligne de crédit
C'est un ensemble de facilités de caisse
accordées aux clients pour la satisfaction de leurs besoins ponctuels
d'exploitation. Elle est exclusivement destinée aux clients ayant
déjà bénéficié de prêts qu'ils soient
en cours de remboursement ou non.
· Prêts de campagne
Ils sont accordés le plus souvent pour
des activités saisonnières et surtout aux organisations paysannes
agricoles pour satisfaire leurs besoins d'exploitation. Notons en plus que les
prêts de campagne sont accordés le plus souvent pour des
activités saisonnières.
· Crédits de caution solidaire
Ce sont des crédits accordés
à un ensemble de personnes exerçant toutes des AGR et provenant
de la même couche socio-économique. On en distingue deux (02)
types :
* le crédit aux groupes : un groupe de
caution solidaire est constitué de 3, 5, 7, 9 personnes. Elles se
regroupent et s'entendent pour désigner leur responsable. Dans le
groupe, chacun est lié au succès de l'entreprise de l'autre. Dans
le cas où il y aurait cessation de paiement de l'un, les autres membres
prennent sur eux la responsabilité du paiement du crédit.
* le crédit aux groupements : un
groupement de caution solidaire est constitué de sept (07) personnes au
minimum exerçant ensemble ou individuellement des AGR et ayant au moins
deux (02) années d'activité.
· Prêts au personnel
Dans le but de permettre au personnel de
l'Agence de bénéficier de prêts au niveau interne, la
direction générale met à sa disposition un certain nombre
de facilités à savoir :
- prêt d'équipement ;
- prêt immobilier ;
- avance à court terme sur salaire ;
- acompte sur salaire.
TABLEAU 1 : Typologie des
prêts
Types de crédit
|
Montant maximum (F.CFA)
|
Durée maximum (mois)
|
Taux mensuel (%)
|
Prêts ordinaires
|
80.000.000
|
12 avec 1 à 3 mois de différé
|
1,5
|
Prêts ponctuels
|
80.000.000
|
12 avec 1 à 3 mois de différé
|
2 par mois dégressif
|
Ligne de crédit
|
80.000.000
|
12
|
2 par mois dégressif
|
Prêts de campagne
|
80.000.000
|
12
|
2 par mois dégressif
|
Crédit de caution solidaire
|
Crédits aux groupes
|
2.000.000
|
12
|
2 par mois dégressif
|
Crédits aux groupements
|
80.000.000
|
12
|
2 par mois dégressif
|
Prêts au personnel
|
Compte tenu de la quotité cessible de
l'employé
|
12
|
5 l'an
|
Source : Manuel de
procédure de l'Agence PAPME
2- Procédure d'octroi de crédit
La procédure d'octroi de crédit
à PAPME peut être restituée à travers les cinq (05)
étapes suivantes :
Etape I : L'information
Les potentiels clients promoteurs d'entreprise
ou d'établissement ou exerçant une AGR assistent à une
séance d'information animée par un CCC généralement
en dialectes locaux.
Au cours de cette séance, le CCC informe
les potentiels clients sur les conditions d'octroi de crédit et
répond aux éventuelles préoccupations de ceux-ci. A cet
effet, tous les CCC disposent d'un même bureau pour ladite séance.
Ce qui dénote de l'insuffisance de locaux pour les
CCC.
Etape II : Enregistrement de la
demande
A ce niveau, le Chargé des
Formalités (CF) intervient pour aider le client à remplir le
formulaire de demande (annexe 3) de crédit et à passer à
l'ouverture sans frais de dossier. Cela témoigne de la
gratuité d'ouverture de dossier.
Etape III : Traitement du
dossier
Outre ces deux (02) étapes
exposées ci-dessus, l'Agence passe à l'étude de dossier
des demandeurs de crédit. Nous avons fait le constat que bon nombre de
clients ne tiennent pas une comptabilité digne du nom ou parfois pas du
tout, ce qui empêche l'étude complète et rigoureuse des
dossiers de crédit.
Ainsi, nous pouvons déduire qu'il y a une
non tenue de comptabilité régulière et fiable par
la majorité des clients.
Le CCC traite et monte son
dossier (visite de l'entreprise, entretien avec le client, visite de la
garantie, enquête de moralité) et décide de la fermeture,
de l'attente ou de la finalisation du dossier au Chef Bureau (CB). Ce dernier
procède à son tour à une analyse de dossier
(contre-visite) et prend par la suite la décision de fermeture,
d'attente ou de finalisation du dossier. Il est donc aisé de constater
qu'il y a une procédure de visite et de contre-visite de terrain
pour la validation d'un dossier.
On distingue à cet effet trois (03)
niveaux de contrôle des dossiers à finaliser :
- le CCC : il est le premier responsable des dossiers et
veille à ce que les conditions d'éligibilité des clients
soient réunies à travers les dossiers à
finaliser ;
- le CB : il valide la décision du CCC et signe la
fiche individuelle de crédit (annexe 4) et singulièrement tous
les dossiers à finaliser pour financement ;
- le Directeur des Risques et Engagements : il valide les
dossiers à finaliser dont les montants sont supérieurs à
2.000.000 F CFA. Il doit aussi vérifier systématiquement la
qualité des dossiers constitués et prêts à
être soumis à l'appréciation du comité de
crédit.
Etape IV : Constitution des dossiers
administratifs
Les clients sont informés au niveau de
chaque Bureau de la décision prise par le CCC (rejet, mise en attente
pour complément). Cette activité est exécutée par
les CCC sous la responsabilité du CB.
Le chargé des formalités
reçoit du CB les dossiers des clients, la copie de la fiche individuelle
plus les divers imprimés (contrat, fiche
d'évaluation des garanties : annexe
5) pour la formalisation de la garantie. A cet effet, on
distingue trois (03) types de garanties à PAPME :
Ø les garanties non
matérielles : elles consistent en une enquête de
moralité concluante et une étude du risque lié à
l'activité exercée par le client. Cela permet d'évaluer la
qualité de l'entrepreneur, la rentabilité et la viabilité
de l'entreprise financée ;
Ø les garanties
financières : la décision d'octroi de crédit
au client implique la constitution par ce dernier de trois (03) types de
garanties financières à savoir : les fonds de garantie,
l'épargne entrepreneur, la garantie décès.
i. Les fonds de garantie
Ils sont versés intégralement
avant le déboursement du crédit dans les caisses de l'Agence.
Leur montant est de 10% du montant du crédit accordé.
ii.
L'épargne-entrepreneur
En dehors du dépôt de garantie
demandé aux clients, l'Agence PAPME exige la constitution progressive
d'une épargne qui leur permet de renforcer leurs sûretés
réelles. Ce dépôt est égal à 10% du montant
total de crédit répartit sur les différents
remboursements.
iii. La garantie
décès
Pour se prémunir contre les risques
d'insolvabilité liés au décès, l'Agence a mis en
place une mutuelle d'assurance décès alimentée par une
prime des crédits accordés aux clients.
En cas de décès, le montant
correspondant à l'encours de crédit dû par le client est
prélevé dans la caisse d'assurance ;
Ø les garanties
matérielles : ce sont des biens affectés en
garantie d'une dette. Ils peuvent appartenir au débiteur lui-même
ou à un tiers. Dans ce cas, le code civil parle de cautionnement
réel. Il existe quatre (04) catégories de
garanties matérielles : le gage sur
véhicule, l'hypothèque, la cession d'immeuble ou de parcelle et
le cautionnement.
i. Le gage sur véhicule
Ici, il est demandé au
client d'aller inscrire le gage de son véhicule à la Direction
des Transports Terrestres (DTT) avec sa carte grise. Il faut noter qu'il s'agit
d'un véhicule assuré et ayant régulièrement
effectué des visites techniques ; l'assurance du véhicule
doit nécessairement couvrir le délai de validité du
crédit octroyé.
ii. L'hypothèque
C'est un contrat par lequel le
débiteur donne à son créancier un immeuble pour garantie
de remboursement de sa dette. C'est un acte authentique passé chez le
notaire et qui doit faire l'objet d'une publicité au bureau de la
conservation des hypothèques. Lorsque le montant du crédit est
supérieur ou égal à 2.000.000 F.CFA, l'Agence exige le
relèvement de la garantie par le notaire. On relève donc
l'implication d'un notaire pour tout crédit dont le montant est
supérieur ou égal à 2.000.000 FCFA.
L'hypothèque apparaît ainsi comme l'une des garanties les plus
rassurantes pourvu qu'elle porte sur un immeuble convenablement
assuré.
iii. La cession d'immeuble ou de
parcelle
En ce qui concerne les garanties immeuble ou parcelle
objet de permis d'habiter, ou ayant des conventions de vente, l'Agence PAPME a
signé un accord avec les hôtels de ville pour les
formalités de vente non définitive en son nom. Dans la
réalité, les promoteurs sont envoyés dans les mairies des
localités abritant les garanties où ils procèdent à
la cession au nom de l'Agence PAPME.
iv. Les sûretés
personnelles : le cautionnement
Le cautionnement est un contrat par lequel la
caution s'engage envers le créancier qui accepte, à
exécuter l'obligation du débiteur si celui-ci n'y satisfait pas
lui-même. Le mot caution sert donc à désigner le tiers
garant. Toute personne juridiquement capable peut se porter caution d'une
tierce personne, en acceptant de signer un contrat écrit avec mention
exprimant la connaissance exacte de l'obligation contractée.
Le CF, après avoir fourni des
explications sur les formalités à remplir, les divers frais
à verser (les frais d'étude de dossier qui
s'élèvent à 1% du montant du crédit accordé
à prélever lors du déblocage, les fonds de garantie
conformément au type de crédit, les frais d'assurance) avant le
déblocage des fonds, remet au client qui, accepte les conditions des
divers imprimés pour signature et légalisation. Il reçoit
les imprimés après les formalités administratives et les
transmet à la direction.
Lorsque les formalités de garantie sont
faites par les notaires, ces deniers envoient directement les documents
(minute) à la direction. Le Directeur des Affaires Juridiques et
Contentieux les contrôle et les fait signer par le Directeur
Général. Une fois l'acte signé, le notaire peut envoyer
l'attestation ou la grosse à la direction. Ces attestations sont
contrôlées par le Directeur des Affaires Juridiques et Contentieux
avant d'être envoyées au Bureau. Les documents qui constituent la
garantie sont ensuite rangés par le CF dans une cantine en vrac dans
son bureau, laquelle cantine est fermée à l'aide d'un cadenas.
Ceci témoigne donc de l'archivage non approprié des
documents.
Etape V : Le déblocage
Le CB ayant fini les contrôles utiles sur
les dossiers prêts à être débloqués
(remplissage des dossiers de contrôle) et surtout après avoir
reçu l'avis définitif du Directeur des Affaires
Financières sur l'état des dossiers, procède au
déblocage. Les clients sont débloqués les 5, 10, 20 de
chaque mois. Il est à souligner à ce niveau que ces
différentes dates ne sont pas
toujours respectées. On remarque alors à ce
niveau un retard des fonds lors du déblocage.
Le Chargé des
Opérations de Crédit et d'Epargne (COCE), après un atelier
de sensibilisation sur le respect des échéances et d'informations
sur les remboursements, fait signer au client des échéanciers
qu'il établit à son niveau et procède au virement dans le
compte de ce dernier. Il est donc aisé de constater que l'Agence
procède à une organisation des séances de
sensibilisation à l'endroit des clients.
Le client ne peut effectivement
retirer les fonds qu'après 24 heures sauf s'il vient de loin. Au regard
de ces cinq étapes citées ci-dessus, on peut dire qu'il y a
une longue procédure d'octroi de crédit.
Le COCE saisit les données du
déblocage à l'informatique en vue de la production des
états :
- des dossiers déboursés (état des
encours, état des crédits débloqués) ;
- des fonds liés au déblocage (fonds de
garantie, frais de dossier, garanties) ;
- des dossiers renouvelés ;
- de synthèse liée aux déblocages et
également produit par le CB à la fin de chaque mois.
Etape VI : Le suivi des crédits
déboursés
Le CCC, durant le mois ayant suivi
immédiatement celui du déblocage visite le client pour
vérifier si le crédit octroyé a été
effectivement utilisé pour l'activité pour laquelle il avait
été sollicité. Les informations relatives à cette
visite sont consignées sur une fiche de suivi (annexe 6) un mois
après le déblocage. Ces différentes étapes font
remarquer l'existence d'une procédure formelle de
crédit.
Dans le cas où le crédit n'aurait
pas été utilisé comme prévu, le CCC appuyé
par le CB doit prendre des mesures rigoureuses pour obliger le client à
investir le crédit conformément au plan ou à rembourser
immédiatement l'intégralité du crédit. Cette
remarque témoigne du suivi des encours de
crédit.
Etape VII : Remboursement des fonds
Le remboursement des crédits a lieu
quotidiennement au niveau de la Caisse. A cet effet, le COCE produit tous les
documents liés aux remboursements des clients. Pour ce, il produit tous
les jours au CB :
- l'état des remboursements attendus ;
- l'état des impayés.
A ce niveau, nous avons pu constater qu'il y a
un montant élevé des impayés.
D- L'activité
d'épargne
La collecte de l'épargne constitue un outil de
mobilisation des ressources locales dans le cadre des activités de
financement des PME/PMI et organisations paysannes au BENIN.
A cet effet, PAPME offre trois (03) types d'épargne
à savoir :
v Le dépôt à vue (DAV)
rémunéré : c'est un produit que toute
personne physique ou morale quel que soit le secteur d'activités peut
obtenir en ouvrant un compte à vue. Il a pour objet la
sécurisation des économies constituées par les clients, la
réalisation des projets futurs, l'épargne pour l'accès au
crédit. Les frais d'ouverture de ce compte s'élèvent
à 5000 FCFA donnant droit à une carte de client, un carnet de bon
de paiement (50 feuillets). Le dépôt minimum est libre. Le DAV
est rémunéré au taux de 4% l'an sur une
durée illimitée avec une date de valeur d'un (01) mois ;
v Le dépôt à terme
(DAT) : c'est un compte nominatif spécial sur lequel l'on
dépose des fonds bloqués pendant un temps au profit de
l'institution en échange d'intérêt. Il a pour objet la
réalisation des projets futurs et la fructification des économies
des déposants. Les frais d'ouverture d'un DAT s'élèvent
à 5000 F.CFA donnant droit à un compte à vue et à
une carte client. Le dépôt minimum est de 50.000 FCFA. Le taux de
rémunération du DAT est de 4% l'an. Le mode de paiement est
trimestriel et la durée est de trois (03) mois ;
v Le plan épargne projet (PEP) :
c'est un compte ouvert par toute personne physique ou morale quel que soit le
secteur d'activités. Le PEP aide à la scolarité des
enfants, la construction de logement, la réalisation
d'évènements (mariage, baptême, libération). Les
frais d'ouverture d'un tel compte s'élèvent à 5.000 FCFA
donnant droit à l'ouverture d'un DAV et une carte de client. Le
dépôt minimum du PEP dépend de la capacité du client
mais le minimum mensuel est fixé à 5.000 FCFA. Il est
rémunéré au taux de 2% l'an.
Le PEP est une opération à deux
(02) temps :
§ la phase de constitution de l'épargne ;
§ la phase d'utilisation de l'épargne
constituée.
Au regard de ces taux de
rémunération de l'épargne, nous pouvons affirmer que les
conditions de rémunération des comptes sont en
général bonnes pour une IMF. De ce fait, on peut dire qu'il y a
une rémunération équitable des comptes ouverts
à PAPME.
1- Procédure de collecte
d'épargne
Les conditions d'accès aux produits
d'épargne se trouvent en annexe 7
a-
L'information
Elle est toute simple et se fait par le CF
qui explique aux clients potentiels les différents produits
d'épargne commercialisés par l'Agence.
b- L'enregistrement de la
demande
Il se fait uniquement suite à la
volonté manifeste du client potentiel d'épargner. Le CF lui
fournit des informations et l'oriente vers le CB qui signe le contrat du DAT.
Le contrat signé est envoyé au Directeur des Affaires
Financières qui le classe après l'avoir contrôlé. Il
envoie le carnet et le contrat à la Caisse de l'Agence et demande
à l'épargnant de se présenter pour le versement.
c- Constitution des dossiers
d'ouverture de compte
Ici, il est demandé au client de
rassembler les pièces nécessaires à l'ouverture de compte.
Une fois les pièces réunies, le CB procède à leur
vérification (contrôle) et autorise la poursuite du
processus d'ouverture effective du compte.
Les étapes d'ouverture du compte
sont :
- l'ouverture des comptes dans le logiciel par le
COCE ;
- l'établissement du livret d'épargne ;
- le remplissage du spécimen de signature (annexe
8) ;
- l'établissement de la fiche de compte.
d- Constitution et remboursement de
l'épargne
Le client se présente au guichet de
l'Agence et verse les fonds à la caissière qui les positionne sur
le compte de ce dernier.
Quant au remboursement, il varie selon le type
de compte ouvert et s'effectue lorsque le souscripteur manifeste le
désir de se faire rembourser.
Notons que le remboursement se fait à
l'échéance et en cas de retrait anticipé, le client est
tenu de verser des agios à l'Agence.
Dans le cas du compte à vue, le
souscripteur se présente directement à la Caisse et effectue le
retrait à partir d'une fiche qu'il reçoit au guichet.
L'opération ainsi effectuée est enregistrée dans les
livrets d'épargne du client et sur la fiche de compte communément
appelée carton.
Pour les autres types de dépôt, le
souscripteur se présente au CB pour exprimer son besoin. Ce dernier, sur
la base du dossier de l'épargnant prépare le remboursement en
déterminant le montant à rembourser. Il doit tenir compte des
délais et surtout des cas de pénalités. Il établit
ensuite un avis de crédit qui lui permet de positionner le montant total
à rembourser sur le compte de dépôt à vue de
l'épargnant.
L'avis de crédit précise le
délai de la composition du montant afin de faciliter le traitement
comptable par la suite. Il doit être accompagné d'un document qui
a permis de faire les calculs.
L'épargnant est dès lors
invité à retirer au guichet la copie de l'avis de crédit.
Il peut, à partir de cet instant demander un retrait normal à la
Caisse sur son compte à vue pour tout ou partie du montant qui lui a
été remboursé.
L'épargnant ne peut retirer effectivement
ses fonds que 24 heures après l'inscription du montant sur son compte
à vue.
E- Organisation interne de
PAPME
En ce qui concerne l'organisation interne de
PAPME, précisons qu'environ 10.000 clients emprunteurs sont
gérés chaque année par le service crédit de PAPME,
ce qui constitue un portefeuille de clients non négligeable par CCC. Ces
derniers ne disposent à cet effet que de deux (02) postes
informatiques qui ne répondent toujours pas aux
attentes des chargés, ce qui témoigne du manque de
matériels informatiques, mobiliers de bureau et vétusté de
ceux existants.
II- Inventaire des éléments des
états des lieux
Dans cette rubrique, nous allons regrouper d'une
part les atouts, et d'autre part les problèmes recensés à
l'Agence PAPME.
A- Inventaire des atouts
Au cours de notre stage à l'Agence PAPME,
nous pouvons donc dire que cette dernière dispose d'atouts majeurs dont
entre autres :
- la rémunération équitable des comptes
ouverts à PAPME ;
- l'existence d'une procédure formelle de
crédit ;
- l'organisation des séances de sensibilisation
à l'endroit des clients ;
- la gratuité d'ouverture de dossier ;
- la visite et contre-visite de terrain pour valider le
dossier ;
- l'implication d'un notaire pour tout crédit dont le
montant est supérieur ou égal à 2.000.000 FCFA ;
- le suivi des encours de crédit ;
B- Inventaire des
faiblesses
Nous avons pu identifier sept (07)
problèmes au cours de notre stage :
- l'insuffisance de locaux pour les chargés à la
clientèle crédit;
- le manque de matériels informatiques, mobiliers de
bureau et vétusté de ceux existants ;
- l'archivage non approprié des documents notamment des
garanties ;
- la longue procédure d'octroi de
crédit ;
- le retard des fonds lors du déblocage ;
- le montant élevé des impayés ;
- la non tenue d'une comptabilité
régulière et fiable par la majorité des clients.
SECTION 2 : DU CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE AUX
SEQUENCES DE RESOLUTION DE L'ETUDE
Dans cette section, nous allons procéder
au choix de la spécification de la problématique puis, nous
présenterons les séquences de résolution du sujet.
Paragraphe 1 : Choix de la problématique et
formulation du sujet
I- REGROUPEMENT DES PROBLEMES PAR CENTRES
D'INTERET : PROBLEMATIQUES POSSIBLES
Il s'agira pour nous ici, de regrouper les
problèmes identifiés par centres d'intérêt afin de
pouvoir dégager les problématiques possibles, ensuite de choisir
au nombre de ces problématiques, celle qui, fera l'objet de notre
étude et enfin de procéder à la formulation du
thème.
Tableau n°2 : Regroupement des
problèmes par centres d'intérêt
N°
|
Centres d'intérêt
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes généraux
|
Problématiques
|
1
|
Procédure d'octroi et de suivi du crédit
|
- Montant élevé des impayés
- Longue procédure d'octroi de crédit
- Retard des fonds lors du déblocage
- Archivage non approprié des documents notamment des
garanties
|
Les insuffisances de la procédure d'octroi et de suivi
du crédit
|
Problématique de l'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi du crédit
|
2
|
Conditions de travail du personnel de PAPME
|
- Manque de matériels informatiques, de mobiliers de
bureau et vétusté de ceux existants
- Insuffisance de locaux pour les chargés à la
clientèle crédit
|
Mauvaises conditions de travail du personnel
|
Problématique de l'amélioration des conditions de
travail du personnel
|
3
|
Accès au service crédit de PAPME
|
- Non tenue d'une comptabilité régulière
et fiable par les clients
|
Accès difficile au service crédit de PAPME
|
Problématique l'amélioration de l'accès
des clients au service crédit de PAPME
|
Source : Synthèse des
éléments de l'état des lieux.
II- CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE
Pour réaliser des performances et se
tailler une part importante du marché, l'Agence PAPME devra
résolument faire face aux différents problèmes
spécifiques que nous avons identifiés au cours de nos analyses,
et qui se regroupent en différentes problématiques à
savoir :
ü La problématique de l'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi du crédit ;
ü La problématique de l'amélioration des
conditions de travail du personnel ;
ü La problématique de l'amélioration de
l'accès des clients au service crédit de PAPME.
L'orientation de notre problématique sera
faite dans l'idée de rapprocher nos aptitudes acquises tout au long de
notre formation en rapport aux IMF aux problèmes de l'institution afin
d'en assurer la pérennité.
D'abord, la problématique n°2 qui
soulève le problème des conditions de travail peu commodes
relève beaucoup plus du domaine de la gestion des ressources humaines.
De ce fait, nous écartons cette dernière afin de trouver
solutions aux autres.
Ensuite, un regard critique et une analyse
approfondie sur la problématique n°3 relative à
l'accès des clients au service crédit de PAPME ne nous semble pas
être un problème inhérent à la structure.
Le souci d'être de façon active
utile à la structure nous amène donc à retenir la
problématique n°1 liée à la procédure d'octroi
et de suivi du crédit. Nous sommes donc convaincus, compte tenu du souci
des dirigeants de faire rayonner l'Agence que la résolution de cette
problématique sera d'une grande utilité à l'Agence.
Toute entreprise qui se veut pérenne se
doit de conquérir d'autres clients tout en essayant de garder sa
clientèle actuelle. Cette dernière devient de plus en plus
exigeante et recherche une entreprise qui comblerait ses attentes de
façon spontanée et sans préjudice. Le client qui se
verrait léser, négliger voire sans importance n'hésitera
pas à claquer la porte à ladite institution.
Pour ce faire, mener des réflexions sur
la problématique de la procédure d'octroi et du suivi du
crédit est la chose la plus précieuse que nous pourrions apporter
à la structure qui nous a servi de lieu de stage. En effet, nous
favoriserons la pérennité du financement des AGR dans notre pays
le BENIN par une maîtrise du portefeuille à travers la
procédure et le suivi du crédit.
La problématique retenue s'articule
autour des quatre (04) points ci-après :
§ Le montant élevé des
impayés ;
§ La longue procédure d'octroi de
crédit ;
§ Le Retard des fonds lors du déblocage ;
§ L'archivage non approprié des documents
notamment des garanties.
Ces problèmes spécifiques et
la problématique qu'ils posent nous conduisent à la formulation
du thème «Contribution à l'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi du crédit dans une IMF: cas
de l'Agence PAPME».
Paragraphe 2 : Spécification de la
problématique et séquences de résolution de
l'étude
I- SPÉCIFICATION DE LA
PROBLÉMATIQUE
Bien que le secteur de la microfinance au
Bénin constitue un élément de redynamisation des
activités économiques, il est toujours confronté à
une multitude d'insuffisances qui constituent un goulot d'étranglement
pour la survie du secteur. Au vue de cela, nous avons estimé que la
résolution des problèmes spécifiques liés à
la problématique retenue serait d'une grande importance pour assurer la
pérennité de l'Agence.
Notons que pour les quatre (04)
problèmes spécifiques qui soutendent notre problématique
constituent des éléments assez pertinents et qu'une structure qui
ne met pas en confiance sa clientèle et les partenaires au financement
ne peut prospérer.
II- SÉQUENCES DE RÉSOLUTION DE
L'ÉTUDE
La résolution de cette
problématique nécessitera une démarche
méthodologique constituée de douze (12) séquences à
savoir :
- Fixation des objectifs de la recherche ;
- Formulation des hypothèses de travail ;
- Construction du tableau de bord de l'étude ;
- Revue de littérature ;
- Choix de l'outil de mobilisation des
données ;
- Choix de l'outil d'analyse des données ;
- Mobilisation des données ;
- Analyse des données ou vérification des
hypothèses ;
- Etablissement du diagnostic ;
- Approches de solution ;
- Conditions de mise en oeuvre ;
- Construction du tableau de synthèse de
l'étude ;
CHAPITRE 2 :
Des objectifs de l'étude à la
méthodologie de la recherche sur la procédure d'octroi et de
suivi du crédit
Section 1 : Objectifs, hypothèses et
Tableau de bord de l'étude
Dans cette rubrique, nous allons fixer les
objectifs à atteindre, poser les hypothèses de travail,
élaborer le tableau de bord de l'étude et finir sur la
méthodologie de recherche liée à la procédure
d'octroi et de suivi du crédit à l'Agence PAPME.
Paragraphe1 : Objectifs et hypothèses de
l'étude
I- Objectifs de l'étude
Rappelons que notre étude est
axée sur :
o Problème général : Les
insuffisances de la procédure d'octroi et de suivi du crédit de
l'Agence PAPME
o Problèmes spécifiques :
v Montant élevé des impayés ;
v Longue procédure d'octroi de crédit ;
v Retard des fonds lors du déblocage,
v Archivage non approprié des documents notamment des
garanties.
Ces objectifs sont de deux ordres. Nous
avons l'objectif général et les objectifs spécifiques.
A- Objectif
général
Notre étude a pour objectif
général de proposer les conditions d'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi du crédit à l'Agence
PAPME.
II- Objectifs spécifiques
o Contribuer à la réduction des impayés
à PAPME (objectif spécifique n°1) ;
o Proposer les conditions d'une courte procédure
d'octroi de crédit (objectif spécifique n°2) ;
o Suggérer des conditions de mise à disposition
des fonds à temps lors du déblocage (objectif spécifique
n°3)
o Suggérer les conditions d'un bon archivage des
documents notamment des garanties (objectif spécifique n°4)
III- HYPOTHESES DE L'ETUDE
A- Causes et hypothèses
liées au problème spécifique n°1
Le montant élevé des
impayés dans les livres de PAPME peut avoir pour causes :
v L'absence d'une centrale des risques ;
v La saturation du marché en produits de même
nature au niveau des clients ;
v La courte échéance de remboursement.
v Le détournement par certains promoteurs des
crédits à d'autres fins.
L'absence d'une centrale des risques pour les
IMF pourrait justifier le montant élevé des impayés dans
la mesure où l'existence de cette centrale permettrait à PAPME de
disposer d'informations précises concernant la gestion des risques
liés aux clients. La mise sur pied d'une telle centrale ne
relève pas des missions de l'Agence. Par
conséquent, cette cause ne peut être retenue.
En outre, pour qu'un crédit soit
recouvré, l'activité qu'elle est destinée à
financer doit combler une demande non encore satisfaite des consommateurs.
Lorsque le même produit inonde un marché, il y aura mévente
et seuls les promoteurs peuvent choisir l'activité qui leur convient le
mieux. Sur ce, cette cause n'est pas liée non plus à l'Agence.
Compte tenu de la phase de redressement que
traverse actuellement l'Agence PAPME, toutes les échéances de
remboursement des crédits octroyés ont été
ramenées à douze (12) mois, ce qui, selon nous, ne permettrait
pas aux clients de pouvoir rentabiliser leurs activités et de pouvoir
honorer à leurs engagements. Cette phase étant temporaire, l'on
ne pourrait retenir la courte échéance de remboursement comme
étant à la base du montant élevé des
impayés.
Par contre, le détournement par certains
promoteurs des crédits à des fins non génératrices
de revenus explique parfaitement le montant élevé des
impayés dans les livres de l'Agence car pour qu'un crédit soit
remboursé, il doit servir à réaliser une activité
ou un projet générateur de revenus.
L'hypothèse formulée est la
suivante : le détournement par certains promoteurs des
crédits à d'autres fins est à l'origine du montant
élevé des impayés dans les livres de PAPME
(Hypothèse spécifique n°1)
B- Causes et hypothèses
liées au problème spécifique n°2
Rappelons que la longue procédure
d'octroi de crédit peut être due à la :
· Lenteur administrative ;
· Complexité dans la constitution des dossiers.
La lenteur administrative nous paraît
comme un problème assez important qui pourrait justifier la longue, mais
nous ne sommes pas en mesure de le garder car il n'est pas un problème
qui relève de la structure elle même mais plutôt de l'Etat.
Pour ce faire, nous écartons cette cause
comme étant à la base de la longue procédure d'octroi de
crédit.
En revanche, la complexité dans la
constitution des dossiers nous semble être la cause la plus plausible
dans la mesure où seule l'Agence définit les formalités
à remplir en vue de prendre un crédit.
L'hypothèse
formulée est la suivante : la complexité dans la
constitution des dossiers explique la longue procédure d'octroi de
crédit.
C- Causes et
hypothèses liées au problème spécifique
n°3
Le retard des fonds lors du déblocage
peut être dû :
ü au manque de volonté dans le décaissement
des fonds
ü à l'inexistence de financement
extérieur
ü à l'absence d'une planification rigoureuse
Le manque de volonté dans le
décaissement des fonds ne nous semble pas être une cause qui
justifie le retard des fonds au moment du déblocage car nous estimons
que les dirigeants de l'Agence conscients du rôle qu'est le leur, ne
peuvent pas délibérément ne pas mettre les fonds à
la disposition des bureaux à temps.
Quant à l'inexistence du financement
extérieur, elle pourrait justifier le retard des fonds au
déblocage. Mais compte tenu des fonds propres de l'Agence, cette
hypothèse ne pourrait pas être retenue.
Par contre, l'absence d'une bonne planification
dans le processus de déblocage nous paraît plus juste car une
bonne planification permettrait à l'Agence de tenir compte des
éventuels problèmes qui empêcheraient le déblocage
aux dates prévues. Ainsi, l'hypothèse formulée est la
suivante : l'absence d'une planification rigoureuse dans le
processus de déblocage explique le retard des fonds lors du
déblocage. (Hypothèse n°3)
D- Causes et hypothèses
liées au problème spécifique n°4
Au sujet de l'archivage non approprié
des documents notamment des garanties, nous avons pu identifier deux causes
possibles à savoir :
§ l'insuffisance de moyens pour l'achat de
coffre-fort ;
§ la volonté des dirigeants de minimiser les
coûts.
L'insuffisance des moyens pour l'achat de
coffre-fort nous semble être moins pertinente car les moyens propres de
l'entreprise lui permettent de s'offrir un coffre-fort. Alors, nous
écartons cette cause.
En revanche, la volonté des dirigeants
de minimiser les coûts nous semble plus juste car ladite Agence traverse
une période de restructuration. Pour ce faire, les dirigeants cherchent
à réduire de façon significative les charges de la
structure. Nous pouvons donc formuler notre hypothèse comme de la
façon suivante : l'archivage non approprié des
documents notamment des garanties est dû à la volonté des
dirigeants de minimiser les coûts. (Hypothèse
n°4)
Paragraphe 2 : Tableau de Bord de l'Etude (TBE)
La problématique choisie, les
problèmes spécifiques retenus, les objectifs poursuivis, les
causes supposées se trouvant à la base des problèmes et
les hypothèses de travail ci-dessus se résument dans le tableau
de bord de l'étude que voici :
Tableau n°3 : TABLEAU DE
BORD DE L'ETUDE SUR : AMELIORATION DE LA PROCEDURE D'OCTROI ET DE
SUIVI DU CREDIT DANS UNE IMF : CAS DE L'AGENCE PAPME.»
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Les insuffisances de la procédure d'octroi et de suivi
du crédit à l'Agence PAPME
|
Proposer les conditions d'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi du crédit à l'Agence
PAPME.
|
------
|
------
|
|
1
|
Montant élevé des impayés
|
Envisager les moyens de réduction des impayés
|
Le détournement par certains promoteurs des
crédits à d'autres fins
|
Le détournement par certains promoteurs du crédit
à d'autres fins est à l'origine du montant élevé
des impayés
|
2
|
Longue procédure d'octroi de crédit
|
Proposer les modalités d'une courte procédure
d'octroi de crédit.
|
La complexité dans la constitution des dossiers
|
La complexité dans la constitution des dossiers explique
la longue procédure d'octroi de crédit
|
3
|
Retard des fonds lors du déblocage
|
Suggérer des conditions de mise à disposition des
fonds à temps lors du déblocage
|
L'absence d'une planification rigoureuse dans le processus de
déblocage
|
L'absence d'une planification rigoureuse dans le processus de
déblocage explique le retard des fonds lors du déblocage
|
4
|
Archivage non approprié des documents notamment des
garanties
|
Proposer les conditions d'un bon archivage des documents.
|
La volonté des dirigeants de minimiser les
coûts
|
La volonté des dirigeants de minimiser les coûts
est à la base de l'archivage non approprié des documents
notamment des garanties
|
Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de la recherche
Paragraphe 1 : Revue de littérature
I- POINT DES CONTRIBUTIONS ANTÉRIEURES
SUR LE PROBLÈME RELATIF AU MONTANT ÉLEVÉ DES
IMPAYÉS
Les diverses investigations et recherches
effectuées à cet effet nous ont permis de passer en revue les
différentes stratégies de suivi utilisées par d'autres
institutions et aussi dans d'autres pays. Quoiqu'il en soit, le suivi est
souvent défini comme un contrôle permanent sur une période
prolongée. De ce fait, il se manifeste par une vérification de
l'utilisation des crédits et des visites inopinées aux clients
afin de s'informer de la réussite de leurs activités. De plus
pour Aboubakar DRAMANE, l'agent de crédit est tenu d'utiliser plusieurs
techniques ou pratiques destinées à motiver les clients pour le
remboursement ; entre autres nous pouvons citer :
- L'approche de la motivation de la carotte qui consiste
à encourager les groupes performants en augmentant le montant du
crédit lors du renouvellement tout en restant dans les proportions
raisonnables ;
- La pratique de la ristourne utilisée par bon nombre
d'institutions de micro finance dont la Bank Rakyat Indonesia (BRI) qui offre
des primes de remboursement anticipé aux groupes jugés
performants.
En dehors de la motivation et du contrôle
de l'utilisation du crédit, les agents de crédit ont l'obligation
de procéder à des relances. L'exemple palpable émane du
programme CARE GRESCE en Mozambique dont les agents de crédit se rendent
chez les clients dès la soirée même du premier jour de
remboursement raté pour s'enquérir des raisons justifiant cet
acte. Le refus de paiement entraîne l'affichage de leurs photos sur les
fenêtres de bureau de l'institution afin de leur montrer le
caractère pragmatique de l'institution vis-à-vis des
remboursements de crédits et du respect des échéances. Il
faut toutefois porter l'attention sur le fait que tout ceci doit être
fait tout en évitant de tomber dans l'agressivité à
l'endroit des clients afin de ne pas nuire à la réputation de
l'institution. En Afrique, le capital rare est gaspillé. En effet,
beaucoup d'études ont montré que surtout dans les milieux ruraux,
la plupart des crédits accordés ne sont pas utilisés
à des objets prévus. Il s'agit alors de détournement de
l'esprit des crédits qui sont souvent utilisés à d'autres
fins. Le dispositif de suivi de crédit dans le Système de
Financement Décentralisé (SFD) doit être constitué
par un ensemble de procédures et de vérifications qui permettent
de s'assurer que les conditions de prêt sont respectées et, de
suivre la situation financière de l'emprunteur tout en veillant au
maintien du dispositif sécuritaire de prêt.
Pour ce faire, CHAZE C. (1996) recommande
à « une efficacité du dispositif de suivi de la
clientèle sur le terrain (service de proximité) ».
Selon FADES (1993), la supervision du crédit n'est effective que
grâce à :
- un rapport du bénéficiaire sur l'utilisation
des fonds
- une visite des évaluateurs, et
- la co-responsabilité de l'assistance technique.
Le suivi est une action, mais en même
temps un outil pour évaluer et ainsi améliorer la programmation.
Il doit être peu encombrant, positif, avec la participation de tous les
acteurs. L'outil principal du suivi est l'indicateur à condition que les
indicateurs soient établis avec soin (Guide méthodologique pour
l'appui aux actions de développement à la base ; IRED,
1992).
C'est ainsi que dans son étude sur
l'évaluation des banques agricoles des huit (08) pays membres de l'UMOA,
LEBRETON Philippe (1993) conclut que « les institutions
spécialisées dans leur conception actuelle, sont difficilement
viables. Les causes des mauvaises performances du crédit agricole
étant :
- un crédit inadapté ;
- une demande limitée et aléatoire en
matière de crédit agricole ;
- une fausse décentralisation des institutions qui
s'est avérée par ailleurs fort coûteuse.
La réponse à ces besoins passe
par la mise en place d'un autre type d'organisation réellement
décentralisée, gérée par les
intéressés eux-mêmes et qui permettrait ainsi une
réelle connaissance et réponse aux besoins et la
concrétisation d'un véritable cautionnement mutuel
recherché vainement par les actuelles organisations afin de
sécuriser le crédit dispersé. ». Selon Mr
Fulbert GERO AMOUSSOUGA, il faudra éviter dans un premier temps
d'éviter le détournement de l'objet de crédit tout en
s'assurant de leur bonne utilisation et dans un second temps, de pouvoir
intervenir en cas de difficultés en vue de soulager ou de rappeler
l'emprunteur à l'ordre.
II- POINT DES CONTRIBUTIONS ANTÉRIEURES
SUR LE PROBLÈME RELATIF À LA LONGUE PROCÉDURE D'OCTROI DE
CRÉDIT
? L'octroi de crédit
Des étudiants ont mené des
recherches qui consistent à analyser les différents
mécanismes d'octroi de crédit tant au niveau des banques
classiques qu'au niveau des IMF (SOÏZOUN, YEHOUENOU, 2003). Pour cela, ils
ont évalué d'une part le schéma d'étude d'analyse
des dossiers de crédit de ces institutions financières de
même que leur structure organisationnelle, puis d'autre part, leurs
effets sur le financement des PME au Bénin.
Mais l'analyse a une vision un peu large de
telle sorte que les étudiants n'ont pas pu appréhender les
spécificités et les complexités des procédures
d'octroi de crédit dans les institutions financières en
général et dans les IMF en particulier.
La théorie de BETTY WAMPFLER
propose aux IMF l'amélioration du volume des ressources disponibles, la
recherche de ressources à longue durée tout en simplifiant les
procédures de décaissement.
? Les techniques de décision
Dans les banques, la décision d'accorder
le prêt est prise de deux manières. Soit le responsable de la
clientèle établit l'analyse du risque, soit ce travail est
confié à une cellule spécialisée. (Anne Joseph,
2003 ; p.193).
Dans le premier cas, le responsable de la
clientèle ou le chargé de prêts rencontre l'entrepreneur ou
le promoteur, analyse le risque et prend la décision d'accorder ou de
refuser le crédit. Dans ce type d'organisation, le responsable du suivi
du dossier connaît l'entrepreneur et le projet. Les banques qui
fonctionnent de cette manière mettent en avant la relation de
clientèle ; elle permet aux deux parties d'échanger des
informations. Ce mode de financement correspond à ce que RIVAUD DANSER
(1995) appelle ` la banque à l'engagement''.
Dans le deuxième cas, pour prendre leur
décision, les spécialistes de l'analyse du risque se fondent
uniquement sur les critères comptables. Ce type d'organisation
présente les avantages suivants : d'une part, les analystes ont
plus de recul que les responsables de suivi du dossier et d'autre part, ce mode
de fonctionnement permet aux banques de centraliser les informations
recueillies sur chaque projet. De plus, le risque d'accorder un crédit
de complaisance est plus faible. Cependant, les analystes sont moins aptes
à apprécier la fiabilité de l'emprunteur. Selon
RIVAUD-DANSET (1995), ce type de fonctionnement correspond à la `'
banque à l'acte'' qui traite le risque comme le font les
sociétés d'assurance.
III- POINT DES CONTRIBUTIONS
ANTÉRIEURES SUR LE PROBLÈME RELATIF AU RETARD DES FONDS LORS DU
DÉBLOCAGE
L'approche générique
étant celle qui vise à limiter le retard dans la mise à
disposition du crédit aux micro-entreprises, nous allons
développer les théories des auteurs qui ont abordé la
thématique du délai de traitement entre la demande de prêt
et la mise à disponibilité des crédits.
Si le délai de traitement entre la
demande de prêt et la mise à disposition des fonds dépasse
deux semaines, il est déjà trop long si on se
réfère aux programmes existant dans d'autres régions comme
l'Asie. (WEBSTER et FDLERP, 1996 P.55) Le délai de traitement des
demandes de crédit pour les nouveaux crédits peut être de
treize (13) jours, celui des cautions solidaires peut être de quatorze
(14) jours et les crédits en renouvellement d'une semaine. (KADJA, 2001
P.52) L'informel étant un secteur en perpétuelle quête
d'opportunités économiques, la durée maximale entre
l'introduction d'une demande de crédit et le financement est d'un (01)
mois (LOUM, M.1995 P.244)
IV- POINT DES CONTRIBUTIONS ANTÉRIEURES
SUR LE PROBLÈME RELATIF À L'ARCHIVAGE NON APPROPRIÉ DES
DOCUMENTS NOTAMMENT DES GARANTIES
Tout au long de nos
recherches, nous avons fait le constat qu'aucune contribution antérieure
n'a traité de ce problème.
Paragraphe 2 : Méthodologie de la recherche
La méthodologie de recherche
adoptée est subdivisée en deux (02) types d'approches : les
approches empiriques et les approches théoriques.
I- Approches empiriques
Elles nous permettront de mettre en exergue
la méthode adoptée pour la résolution des problèmes
énumérés dans le tableau de bord. Les étapes sont
les suivantes :
Ø Fixation de l'objectif de l'enquête ;
Ø Identification de la population mère ;
Ø Repérage des données à
mobiliser ;
Ø Présentation des conditions de
réalisation de l'enquête.
A- Objectif de l'enquête
L'objectif général de nos
enquêtes est de vérifier les hypothèses que nous avons
formulées dans notre étude. Ainsi, nous allons essayer de voir de
manière spécifique si :
- le détournement par certains promoteurs des
crédits est à l'origine du montant élevé des
impayés ;
- la complexité dans la constitution des dossiers est
la cause de la longue procédure d'octroi de crédit ;
- l'absence d'une planification rigoureuse dans le processus
de déblocage explique le retard des fonds lors du
déblocage ;
- l'archivage non approprié des documents notamment des
garanties est dû à la volonté des dirigeants de minimiser
les coûts.
B- Identification de la population
mère.
La ville de Cotonou a été
choisie comme le cadre de réalisation de nos enquêtes pour deux
raisons à savoir :
ü L'implantation dans cette ville de beaucoup de bureaux
de l'Agence ;
ü Le nombre élevé des CCC de l'institution
dans la ville.
Quant à la population mère,
elle est composée des CCC et chefs bureaux des différents bureaux
de Cotonou.
C- De l'échantillonnage aux outils
de préparation des données.
1. Echantillonnage
Il s'agit d'une enquête par sondage
qui sera adressée à la totalité des CCC et des chefs
bureaux de Cotonou.
2. Centre d'intérêt du
questionnaire
Les questions posées lors des
enquêtes ont permis de recenser des informations pour mieux :
o cerner les raisons qui expliquent le montant
élevé des impayés ;
o repérer les causes qui justifient la longue
procédure d'octroi de crédit ;
o comprendre les facteurs qui sont à la base du retard
des fonds lors du déblocage ;
o identifier les causes pouvant justifier l'archivage non
approprié des documents notamment des garanties.
3- Technique de
dépouillement.
Les données recueillies par le
questionnaire auprès des enquêtés seront traitées de
façon manuelle.
4- Outils statistiques de présentation des
données.
Les résultats de nos enquêtes
sont présentés par la méthode du tri à plat.
II- APPROCHES
THEORIQUES
La dimension théorique vise à
déterminer les outils de vérification des hypothèses afin
de pouvoir déterminer les causes réelles se trouvant à la
base de ces problèmes.
A- Choix théorique lié au
problème du montant élevé des
impayés
1. Présentation de la théorie
retenue
Pour trouver des
solutions adéquates à notre problème en résolution,
la théorie que nous utiliserons est celle développée par
AMOUSSOUGA GERO Fulbert qui suggère dans un premier temps
d'éviter le détournement de l'objet de crédit tout en
s'assurant de leur bonne utilisation et dans un second temps, de pouvoir
intervenir en cas de difficultés en vue de soulager ou de rappeler
l'emprunteur à l'ordre.
2. Seuil de décision pour la
vérification de l'hypothèse liée au montant
élevé des impayés
Vu l'importance du problème du montant
élevé des impayés et compte tenu de la pluralité
des causes, nous retiendrons la cause pouvant répondre au mieux à
la résolution de ce problème. De ce fait, toute cause
réunissant au moins 30% sera prise en compte.
B- Choix théorique lié au
problème de la longue procédure d'octroi de
crédit
1- Présentation de la théorie
retenue
La théorie retenue est
celle de BETTY WAMPFLER qui propose aux IMF l'amélioration du volume des
ressources disponibles, la recherche de ressources à longue durée
tout en simplifiant les procédures de décaissement.
2- Seuil de décision pour la
vérification de l'hypothèse liée à la longue
procédure d'octroi de crédit
Le problème de la longue procédure
d'octroi de crédit étant important pour notre étude, toute
cause qui réunira au moins 50% des avis sera retenue.
C- Choix théorique lié au
problème du retard des fonds lors du déblocage
1- Présentation de la théorie
retenue
Ici nous nous retiendrons la théorie qui
énonce que si le délai de traitement entre la demande de
prêt et la mise à disponibilité des fonds dépasse
deux semaines, il est déjà trop long si on se
réfère aux programmes existant dans d'autres régions comme
l'Asie (WEBSTER et FDLERP, 1996 P.55)
2- Seuil de décision pour la
vérification de l'hypothèse liée au retard des fonds lors
du déblocage
A ce niveau, nous retiendrons comme seuil de
décision, toute cause ayant un poids supérieur à 40%. En
tout état de cause, dans le cas où aucune cause n'aurait atteint
cette fréquence, c'est celle qui aurait le poids le plus
élevé qui retiendra notre attention.
D- Choix théorique lié au
problème de l'archivage non approprié des documents notamment des
garanties
1- Présentation de la théorie
retenue
En ce qui concerne la théorie à
utiliser, nous nous baserons sur les résultats de nos enquêtes.
2- Seuil de décision pour
la vérification de l'hypothèse liée à l'archivage
non approprié des documents notamment des garanties
Dans ce cas, toute cause qui n'aurait obtenu
aucun avis sera systématiquement rejetée.
Chapitre 3 :
De la
réalisation des enquêtes aux conditions de mise en oeuvre des
solutions pour une amélioration de la procédure d'octroi et de
suivi du crédit à l'Agence PAPME
Section 1 : De la réalisation des
enquêtes à la vérification des hypothèses
Paragraphe 1 : Réalisation et
présentation de l'enquête
I- PRÉPARATION ET RÉALISATION DE
L'ENQUÊTE
A- Préparation de
l'enquête
Les enquêtes se sont effectuées en
tenant compte d'un échantillon représentatif : le personnel
de l'Agence PAPME (CB, CCC, COCE).
B- Réalisation des
enquêtes
Dans le cas d'espèce, notons que la
collecte d'informations concernant notre étude doit constituer un
élément de base solide et fiable. Elle s'est
déroulée sous forme de questionnaire (annexe 9) à
l'endroit du personnel de PAPME comme annoncé plus haut. Rappelons que
cette enquête a eu lieu du 27 Octobre au 7 Novembre 2008 et comme toute
enquête, elle n'a pu se réaliser sans obstacles ; il s'agit
de la réticence, de la méfiance et surtout de la rétention
d'informations dues au principe du secret professionnel qui leur est
imposé, tout ceci couronné par la situation de redressement que
traverse actuellement l'Agence PAPME
II- Présentation et analyse des
données de l'enquête
Les résultats de l'enquête
réalisée seront présentés et analysés en
tenant compte de chacun des problèmes spécifiques en
résolution
Tableau n°4 : Cause du
montant élevé des impayés
Eléments
|
Effectifs
|
Fréquences(%)
|
Détournement par cetains promoteurs du crédit
à d'autres fins
|
26
|
65
|
Absence d'une centrale des risques
|
8
|
20
|
Saturation du marché en produits de même nature
|
6
|
15
|
Courte échéance de remboursement
|
0
|
0
|
Total
|
40
|
100
|
Source : résultat des enquêtes
effectuées
![](Contribution--lamelioration-de-la-procedure-doctroi-et-de-suivi-du-credit-dans-une-IMF-PAPME2.png)
Selon les données consignées dans
le tableau n°4, 65% du personnel affirment que le détournement par
certains promoteurs des crédits à d'autres fins justifie le
montant élevé des impayés, 20% avancent l'absence d'une
centrale des risques et 15% la saturation du marché en produits de
même nature.
Tableau n°5 : Cause de la
longue procédure d'octroi de crédit
Eléments
|
Effectifs
|
Fréquences(%)
|
Complexité dans la constitution des dossiers
|
32
|
80
|
Lenteur administrative
|
8
|
20
|
Total
|
40
|
100
|
Source : Résultat des enquêtes
effectuées
![](Contribution--lamelioration-de-la-procedure-doctroi-et-de-suivi-du-credit-dans-une-IMF-PAPME3.png)
Quant au tableau n°5, la procédure
d'octroi est selon 80% du personnel longue à cause de la
complexité dans la constitution des dossiers et le reste
c'est-à-dire 20% avancent l'idée de la lenteur administrative.
Tableau n°6 : Cause du
retard des fonds lors du déblocage
Eléments
|
Effectifs
|
Fréquences(%)
|
Manque de volonté dans le décaissement
|
0
|
0
|
L'inexistence de financement extérieur
|
12
|
30
|
Absence d'une planification rigoureuse
|
28
|
70
|
Total
|
40
|
100
|
Source : Résultat des enquêtes
effectuées
![](Contribution--lamelioration-de-la-procedure-doctroi-et-de-suivi-du-credit-dans-une-IMF-PAPME4.png)
Le tableau n°6 montre que 30% du personnel
estiment que le déblocage des fonds accuse d'un retard à cause de
l'inexistence de financement extérieur ; 70% de l'absence d'une
planification rigoureuse.
Tableau n°7 : Cause de
l'archivage non approprié des documents notamment des garanties
Eléments
|
Effectifs
|
Fréquences%
|
Volonté des dirigeants de minimiser les coûts
|
40
|
100
|
Insuffisance de moyens pour l'achat de coffre fort
|
0
|
0
|
Total
|
40
|
100
|
Source : Résultat des enquêtes
effectuées
![](Contribution--lamelioration-de-la-procedure-doctroi-et-de-suivi-du-credit-dans-une-IMF-PAPME5.png)
Dans le tableau n°7, l'archivage non
approprié des documents notamment des garanties est uniquement dû
à la volonté des dirigeants de minimiser les coûts.
Paragraphe 2: Vérification des hypothèses de
l'étude
A partir de l'analyse des résultats de
nos enquêtes, nous apprécierons le degré de validité
des hypothèses.
I- DEGRE DE VERIFICATION DE
L'HYPOTHESE LIEE AU MONTANT ELEVE DES IMPAYES
Pour la résolution de ce problème,
nous avons fixé comme seuil de décision, toute cause
réunissant au moins 30% des avis.
Selon les données consignées dans
le tableau n°4, 65% du personnel affirment que le détournement par
certains promoteurs des crédits à d'autres fins justifie le
montant élevé des impayés, 20% avancent l'absence d'une
centrale des risques et 15% la saturation du marché en produits de
même nature
On conclue alors que l'hypothèse
selon laquelle le détournement par certains promoteurs du crédit
à d'autres fins est à l'origine du montant élevé
des impayés est vérifiée.
II- DEGRE DE VERIFICATION DE L'HYPOTHESE LIEE
A LA LONGUE PROCEDURE D'OCTROI DE CREDIT
A ce niveau, il a été retenu toute
cause qui réunira 50% des avis sera prise en compte. Le point des
enquêtes nous révèle que la procédure d'octroi est
selon 80% du personnel longue à cause de la complexité dans la
constitution des dossiers et le reste c'est-à-dire 20% avancent
l'idée de la lenteur administrative.
On déduit que l'hypothèse
selon laquelle la complexité dans la constitution des dossiers explique
la longue procédure d'octroi de crédit est entièrement
vérifiée.
III- DEGRE DE VERIFICATION DE L'HYPOTHESE LIEE
AU RETARD DES FONS LORS DU DEBLOCAGE.
En nous référant au seuil de
décision fixé pour la vérification de cette
hypothèse, il est prévu que toute cause qui aurait un poids
supérieur à 40% sera prise en compte.
Les enquêtes nous révèlent
que 30% du personnel estiment que le déblocage des fonds accuse d'un
retard à cause de l'inexistence de financement extérieur ;
70% de l'absence d'une planification rigoureuse.
On s'aperçoit alors que
l'hypothèse selon laquelle l'absence d'une planification rigoureuse dans
le processus de déblocage explique le retard des fonds au
déblocage est vérifiée.
IV- DEGRE DE VERIFICATION DE
L'HYPOTHESE LIEE A L'ARCHIVAGE NON APPROPRIE DES DOCUMENTS NOTAMMENT DES
GARANTIES
Ici, nous avons retenu qu'il sera rejeté
toute cause n'ayant obtenue aucun avis.
D'après les analyses, il ressort que
l'archivage non approprié des documents notamment des garanties est
uniquement dû à la volonté des dirigeants de minimiser les
coûts.
Ainsi, l'hypothèse qui affirme
que La volonté des dirigeants de minimiser les coûts est à
la base de l'archivage non approprié des documents notamment des
garanties est totalement vérifiée.
SECTION II : DU DIAGNOSTIC DE L'ETUDE AUX
CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS
Paragraphe 1 : Etablissement du diagnostic de
l'étude
La réalisation de ce diagnostic est
basée sur la condition selon laquelle toutes les hypothèses sont
vérifiées. Des solutions seront donc proposées dans le but
de résoudre les problèmes identifiés.
Ainsi, le diagnostic sera établi comme
suit :
I- ELÉMENT DE DIAGNOSTIC LIÉ AU
PROBLÈME SPÉCIFIQUE N°1
La vérification de l'hypothèse
n°1 nous a permis de retenir que le détournement par certains
promoteurs des crédits à d'autres fins est à l'origine du
montant élevé des impayés.
II- ELÉMENT DE
DIAGNOSTIC LIÉ AU PROBLÈME SPÉCIFIQUE
N°2
Suite à la vérification de
l'hypothèse n°2, nous avons retenu la complexité dans la
constitution des dossiers comme cause réelle de la longue
procédure d'octroi de crédit.
III- ELÉMENT DE
DIAGNOSTIC LIÉ AU PROBLÈME SPÉCIFIQUE
N°3
De la vérification de l'hypothèse
n°3, il apparaît que l'absence d'une planification rigoureuse dans
le processus de déblocage explique le retard des fonds lors du
déblocage.
IV- ELÉMENT DE DIAGNOSTIC LIÉ AU
PROBLÈME SPÉCIFIQUE N°4
De la même manière, la
vérification de l'hypothèse n°4 nous a amené à
retenir la raison selon laquelle l'archivage non approprié des documents
notamment des garanties déposées par les clients est dû
à la volonté des dirigeants de minimiser les coûts.
Paragraphe 2 : Approche de solutions et conditions de
leur mise en oeuvre
I- APPROCHE DE SOLUTIONS
A- Approches de solutions au montant
élevé des impayés
Nous rappelons que le détournement par
certains promoteurs des crédits à d'autres fins est à
l'origine du montant élevé des impayés dans les livres de
PAPME.
Ainsi, pour pallier à ce
problème, l'Agence PAPME doit mettre en place une stratégie pour
limiter au maximum le détournement par certains promoteurs des
crédits à d'autres fins.
A cet effet, il s'agira pour l'institution de
procéder à une enquête de moralité plus approfondie
et beaucoup plus complète sur les clients.
Aussi, doit-elle procéder à un suivi
régulier des clients par les CCC après le déblocage
jusqu'au remboursement de par des descentes inopinées de ce dernier afin
de s'assurer que le crédit octroyé est effectivement
utilisé pour l'activité pour laquelle il a été
sollicité.
Enfin, elle doit initier des séances de
renforcement des capacités en matière de gestion des AGR.
B- Approches de solutions à la
longue procédure d'octroi de crédit
La longue procédure d'octroi de
crédit est due à la complexité dans la constitution des
dossiers.
Pour résorber ce problème, il
serait bénéfique à la structure de repenser les
procédures en limitant surtout les formalités de l'administration
publique afin de satisfaire les clients à temps et d'éviter que
ceux-ci ne se tourne vers d'autres IMF qui offrent des services dans de
meilleurs délais.
De plus, nous suggérons à la
structure de réduire le circuit de décision du financement
proposé en donnant plus de marge de manoeuvre aux CCC dans la
décision d'octroi du crédit et aussi assurer une formation
régulière de ces derniers.
C- Approches de solutions au retard des
fonds lors du déblocage
La cause qui soutend le retard des fonds lors du
déblocage est l'absence d'une absence d'une planification rigoureuse
dans le processus de déblocage.
Pour y remédier, nous proposons à
l'Agence de renforcer la planification des déblocages en insistant sur
les délais de rigueur de dépôt des demandes des fonds.
D- Approches de
solutions a l'archivage non approprié des documents notamment des
garanties
Rappelons que l'archivage non approprié des
documents notamment des garanties est dû à la volonté des
dirigeants de minimiser les coûts.
Nous estimons qui serait objectif de chercher
à réduire les coûts de la structure mais il serait
suicidaire qu'en cherchant à atteindre cet objectif l'entreprise ne
mette pas en sécurité les garanties constituant les biens des
clients. Il sera question pour nous de suggérer les voies et moyens
à l'Agence devant lui permettre d'assurer la sécurité des
documents de la clientèle tout en ayant de vue l'aspect de la
réduction des coûts.
Pour ce, nous proposons deux solutions que PAPME
devra utiliser simultanément :
- la tenue rigoureuse d'un fichier d'entrée et de
sortie des garanties au niveau de chaque bureau ;
- la centralisation des garanties dans un endroit bien
sécurisé dans les locaux de la direction.
II- Conditions de mise en oeuvre des
solutions
La mise en oeuvre des solutions ci-dessus
proposées permettront à la structure de limiter les risques de
crédit de son portefeuille, à satisfaire à temps la
clientèle, source de fidélisation de cette dernière et de
se doter d'un moyens sécurisé d'archivages des garanties. Dans le
souci d'une application effective de ces différentes solutions
suggérées, nos recommandations seront adressées aussi
à l'endroit de l'Agence de l'état béninois que des autres
intervenants dans le secteur.
Pour un suivi régulier des clients,
l'Agence devra motiver son personnel à effectuer des visites
inopinées en lui accordant des primes puis les former à des
techniques de sensibilisation en vue d'assurer une gestion performante des
activités. Aussi, l'Agence se doit-elle de faire un effort financier
pour aménager un local en chambre forte pour assurer la
sécurité des documents ; ceci y va dans
l'intérêt de l'Agence.
Par ailleurs, l'Agence doit penser à des
séances de réflexion avec tous les agents qui interviennent dans
le processus d'octroi de crédit pour le rendre plus souple.
L'Etat quant à lui, doit réduire
les délais de formalités légales au niveau des
différentes institutions juridiques pour permettre à l'Agence et
aux clients de disposer à temps des différents documents pour la
constitution des dossiers. Il devra en outre s'inspirer des insuffisances de la
loi PARMEC pour doter le secteur de nouveaux textes qui répondent au
mieux aux besoins actuels des divers intervenants.
Enfin, les autres intervenants du secteur
devront de commun accord avec l'Etat béninois mettre sur pied des
mécanismes de création et de gestion d'une centrale des risques
afin de permettre aux IMF de mieux choisir leurs clients.
Tableau 8 : Tableau de synthèse de
l'étude «contribution à l'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi du crédit : Cas de l'Agence
PAPME»
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Approches de solutions
|
Niveau général
|
Les insuffisances de la procédure d'octroi et de suivi
du crédit à l'Agence PAPME
|
Proposer les conditions d'amélioration de la
procédure d'octroi et de suivi du crédit à l'Agence
PAPME.
|
------
|
------
|
------
|
|
1
|
Montant élevé des impayés
|
Envisager les moyens de réduction des impayés
|
Le détournement par certains promoteurs des
crédits à d'autres fins
|
Le détournement par certains promoteurs du crédit
à d'autres fins est à l'origine du montant élevé
des impayés
|
- Procéder à des enquêtes de
moralité approfondies et beaucoup plus complètes
- un suivi régulier des clients par les CCC
après le déblocage jusqu'au remboursement de par des descentes
inopinées de ces derniers
- initier des séances de renforcement des
capacités en matière de gestion des AGR.
|
2
|
Longue procédure d'octroi de crédit
|
Proposer les modalités d'une courte procédure
d'octroi de crédit.
|
La complexité dans la constitution des dossiers
|
La complexité dans la constitution des dossiers explique
la longue procédure d'octroi de crédit
|
-repenser les procédures en limitant surtout les
formalités de l'administration publique
- réduire le circuit de décision du financement
proposé.
|
3
|
Retard des fonds lors du déblocage
|
Suggérer des conditions de mise à disposition des
fonds à temps lors du déblocage
|
L'absence d'une planification rigoureuse dans le processus de
déblocage
|
L'absence d'une planification rigoureuse dans le processus de
déblocage explique le retard des fonds lors du déblocage
|
renforcer la planification des déblocages en
insistant
sur les délais de rigueur de dépôt des
demandes des fonds.
|
4
|
Archivage non approprié des documents notamment des
garanties
|
Proposer les conditions d'un bon archivage des documents.
|
La volonté des dirigeants de minimiser les
coûts
|
La volonté des dirigeants de minimiser les coûts
est à la base de l'archivage non approprié des documents
notamment des garanties
|
- la tenue rigoureuse d'un fichier d'entrée et de
sortie des garanties au niveau de chaque bureau ;
- la centralisation des garanties dans un endroit bien
sécurisé dans les locaux de la direction.
|
CONCLUSION
La réalisation de ce
document a consisté pour nous en un exercice d'approfondissement des
connaissances théoriques que nous avons reçues dans le cadre de
notre formation.
En effet, les différentes recherches
effectuées nous ont permis de nous rendre compte des effets
négatifs des insuffisances de la procédure d'octroi et de suivi
de crédit à l'émergence et au développement de
l'institution.
Nous avons dès lors compris que la
procédure d'octroi et de suivi de crédit occupe une place
très importante de la réduction des impayés et par
conséquent assure la pérennisation de l'institution. Mieux, les
résultats issus de nos recherches nous ont permis d'identifier les
problèmes spécifiques ainsi que les causes supposées des
insuffisances de la procédure d'octroi et de suivi de crédit
à l'Agence PAPME.
Ainsi, les hypothèses ci-dessous ont
été formulées :
ü le détournement par certains promoteurs des
crédits à d'autres fins est à l'origine du montant
élevé des impayés dans les livres de PAPME ;
ü la complexité dans la constitution des dossiers
explique la longue procédure d'octroi de crédit ;
ü l'absence d'une planification rigoureuse dans le
processus de déblocage explique le retard des fonds lors du
déblocage ;
ü l'archivage non approprié des documents
notamment des garanties est dû à la volonté des dirigeants
de minimiser les coûts.
Une fois les diagnostics retenus, nous avons
proposé des solutions aux différents problèmes
spécifiques identifiés. Nous pensons à coup sûr que
la réalisation des conditions de mise en oeuvre des solutions et de leur
mise en oeuvre effective permettra sans doute de rendre utile les recherches
effectuées.
Nous ne saurions prétendre avoir
épuisé la problématique des insuffisances de la
procédure et de suivi du crédit. Néanmoins, nous estimons
que notre modeste contribution à la recherche de solutions des
problèmes liés à la procédure d'octroi et de suivi
du crédit aidera l'Agence à se maintenir comme l'une des plus
grandes IMF du bénin.
BIBLIOGRAPHIE
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banques et les institutions de micro finance»mémoire de
fin de cycle I, AFT, ENAM.
Ø SINZOGAN, C. (2000) :
«Efficacité des institutions de micro finance : Cas du
Bénin»
Ø SOHOUDJI C .E.L. (2005) «La
problématique de la limitation des situations inhibitrices à
l'augmentation de l'Epargne à la CLCAM d'ABOMEY CALAVI
»Mémoire de fin de cycle ; AFT ; cycle I ; ENAM.
Textes légaux
Ø Loi N°97 - 027 du 08 Août 1997
portant réglementation des Institutions Mutualistes ou
Coopératives d'Epargne et de Crédit et son décret
d'application N°98 - 60 du 09 Février 1998
Ø Décret N°2006-620 du 23 Novembre
2006 portant attribution, organisation et fonctionnement du
Ministère Délégué, Chargé de la Microfinance
et de la
Ø Promotion des Petites et Moyennes Entreprises
auprès du Ministère du Développement, de l'Economie et des
Finances
Ø Arrêté N° 057 /
MFE/DC/SGM/CMF du 15 Février 2006 portant Création,
Attribution, Organisation et Fonctionnement de la Cellule de Micro Finance.
Ø Instruction N°1 de la BCEAO
relative à l'obligation pour le système de financement
décentralisé de produire des états financiers.
Ø Instruction N° 06 de la BCEAO
relative aux modalités de détermination des ratios
prudentiels.
Ø Instruction N° 07 de la BCEAO
relative à l'obligation pour les Institutions Mutualistes ou
Coopérative d'Epargne et de Crédit de produire un rapport
annuel.
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