REPUBLIQUE DU BENIN
====0====
MINISTERE DE L ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
====0====
UNIVERSITE D ABOMEY-CALAVI
====0====
FACULTE DES LETTRES ARTS ET SCIENCES
HUMAINES
====0====
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
FILIERE : OPTION :
CYCLE DES MAITRISES PROFESSIONNELLES DEVELOPPEMENT
LOCAL
THEME:
LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES
COLLECTIVITES DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE
D'ABOMEY
Présenté par :
AKOHOU GBACADA
Sagbo Rogatien
Sous la direction de
Maître de Stage :
Maître de Mémoire :
JOSSY MATERU HOUEDANOU Thomas
Promotion 2001-2004
Dédicaces
Remerciements
Répertoire des sigles et
abréviations
Introduction
générale
Première Partie
Chapitre 1:L'analyse du budget de
la commune
Section 1 L'observation des recettes
locales.
Section 2 l'observation des dépenses
locales
Chapitre 2 : La
problématique de la mobilisation des ressources
locales
Section 1: Les problèmes
structurels
Section 2 Les problèmes
conjoncturels
Deuxième Partie
Chapitre 1 Amélioration des
stratégies de mobilisation des ressources
fiscales
Section 1 Le potentiel économique
imposable dans la commune d'Abomey
Section 2 La croissance des ressources
fiscales
Chapitre 2 La croissance des ressources
non fiscales
Section 1 la mobilisation des ressources au
niveau de l'Etat et des partenaires
Section 2 La mobilisation des
populations
Conclusion
générale
Répertoire
bibliographique
Annexes
Table des
matières :
Le Cycle des Maîtrises
Professionnelles
N'entend donner Aucune
Approbation ni Improbation aux
Opinions émises dans ce
Mémoire ;
Ces Opinions doivent être
considérées
Comme Propres à leurs
Auteurs
Dédicaces
A mon Créateur, qui me donne la vie quotidienne. Que
Grâce lui soit rendue toujours!
Aux Honorables Membres du Jury, je dédie cet
ouvrage.
A mon feu Père Dah AKOHOU GBACADA Victor, qui tenait
à mon avenir sans avoir eu le temps de l'édifier.
A ma Mère, Madeleine ADEGBOLA, pour m'avoir
lancé le défi d'avoir un niveau d'instruction significative afin
d'émerger du cercle d'analphabétisme dans lequel elle vit.
L'histoire retiendra l'expression de son amour maternel et de son attachement
à un idéal intellectuel pour ses enfants.
A mes quinze (15) frères et quinze (15) soeurs,
profonde affection fraternelle. Que cette oeuvre soit pour nous une source
d'impulsion pour défendre un idéal commun en mémoire de
notre feu père.
A tou-te-s mes camarades de promotion, pour les joies et les
peines que nous avons vécues ensemble ; du courage pour la
suite.
Remerciements
Qu'il me soit permis d'exprimer ma gratitude
à :
Monsieur Thomas HOUEDANOU pour avoir accepté de diriger
ce travail ;
Tout le Personnel du PDM et particulièrement :
- Jean-Pierre ELONG MBASSI, Coordonnateur du Partenariat pour
le Développement Municipal (PDM) ;
- Jossy MATERU, Conseiller Régional du Centre de
Ressources et d'Information sur la Décentralisation (CRID);
- Victorien DJACOTO, Chargé de missions au Programme
ECOFILOC ;
- Félix ADEGNIKA, Chargé du Programme Fourniture
des Services de Base ;
- Sekpo Joël KONNOU, Chargé d'études au
CRID ;
Aux Honorables Membres du Jury dont notamment :
- Professeur Soulé BIO GOURA, pour votre contribution
à l'amélioration de ce travail ;
- Professeur Etienne DOMINGO ; pour votre contribution
à l'amélioration de ce travail ;
Au professeur Léon OKIOH pour votre soutien à
l'amélioration de ce travail ;
Tous mes Professeurs, pour le sacrifice consenti à ma
formation.
Monsieur Delphin AHANHANZO, Inspecteur des Finances,
Monsieur Justin AHANHANZO, Océanographe ;
Léandre ADJAGBA, Rodrigue AKOHOU, Elom NADOR et
Philippe GBEDJEGBLO.
Monsieur François TCHEDE ;
Monsieur Eric ELEGBE, Directeur du Cabinet Tremplin.
Répertoire des sigles et abréviations
ANCB :Association Nationale des Communes
du Bénin
CONAFIL : Commission Nationale des
Finances Locales
CUA : Circonscription Urbaine
d'Abomey
MD: Mission de
Décentralisation ;
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Economique
OFL: Observatoire des Finances
Locales ;
PDM: Partenariat pour le Développement
Municipal ;
PNUD: Programme des Nations Unies pour le
Développement
RFU: Registre Foncier Urbain
SBEE : Société
Béninoise d'Electricité et d'Eau
Introduction
générale
La Constitution du 11 décembre 1990 dispose en son
article 151 que,
« les collectivités locales s'administrent
librement par des organes élus et dans les conditions définies
par la Loi. » Aux termes de cette disposition, il est clair que
le principe de la décentralisation est une exigence
constitutionnelle.
Après les élections locales de décembre
2002 et l'installation des conseils communaux et municipaux en 2003, on peut
conclure que, la mise en oeuvre de la décentralisation est effective au
Bénin. Afin de crédibiliser ce processus, les nouvelles
autorités locales doivent développer les capacités
d'exercice de la démocratie à la base et du développement
local.
A cette fin, les ressources locales
disponibles ou mobilisables ( ressources humaines, économiques,
matérielles ou financières) méritent d'être
analysées pour permettre aux élus locaux de les cerner dans leur
ensemble et de mesurer les sacrifices à consentir pour leur mobilisation
au profit du développement local.
L'analyse de ces ressources sera
faite à travers le prisme de la mobilisation des ressources
financières qui constitue l'un des principaux défis des nouvelles
autorités locales au regard de l'état actuel des finances locales
qui révèle d'une part que les recettes des collectivités
locales par rapport à celles de l'Etat sont très faibles (
4% dans l'année 2000 et 9,6% en 2001) 1(*) et montre également
d'autre part que « les montants recouvrés sont
généralement faibles au regard des
potentialités »2(*) et des prévisions.
Aussi s'avère-t-il
nécessaire, dans cette situation caractérisée par la
faiblesse des ressources locales, de faire des investigations dans le cadre de
leur mobilisation afin de permettre aux Communes de se prendre en charge et de
jouir pleinement de leur autonomie financière.
La mobilisation des ressources
locales qui du reste, est valable pour toutes les Communes du
Bénin, sera consacrée au cas de la Commune d'Abomey. Il
s'agira d'identifier les voies et moyens pouvant permettre aux élus
locaux de mobiliser davantage les ressources locales. En d'autres termes, la
réflexion permettra de :
Ø Appréhender le niveau des ressources
financières mobilisées;
Ø Déterminer le potentiel économique
fiscalisable de la Commune;
Ø Améliorer les stratégies de
mobilisation des ressources locales mises en place par les organes en charge de
la mobilisation des ressources locales.
Notre travail a porté sur la
période de 2000 à 2003, afin de connaître la situation
réelle des ressources locales avant l'arrivée des élus
locaux en janvier 2003.
Pour ce faire, il est
impérieux d'adopter une démarche scientifique. Celle
appliquée est une double démarche.
Elle est constituée d'une approche économique
pour évaluer le potentiel économique fiscalisable à
travers une analyse de la richesse de la commune d'Abomey et une approche
socio-anthropologique pour analyser les comportements sociaux des populations
et des institutions afin d'appréhender ceux qui sont susceptibles
d'empêcher ou de favoriser la mobilisation optimale des ressources
locales.
Cette modeste contribution à
la détermination du potentiel fiscal et à la mise en place des
stratégies adéquates pour l'augmentation du niveau des ressources
financières mobilisées est: « La mobilisation des
ressources locales dans Collectivités décentralisées au
Bénin : Cas de la Commune d'Abomey. »
Le travail sera présenté en deux
parties :
Ø La gestion des ressources locales
Ø Les approches de solution pour accroître les
ressources locales
Première Partie
La gestion des ressources financières de la
Commune d'Abomey
Aux termes de l'article
1er, alinéa 1, de la Loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation
des Communes en République du Bénin : « la
Commune est une Collectivité territoriale dotée de la
personnalité juridique et de l'autonomie
financière. »
En tant que telle, elle dispose des
ressources dont il s'agira de mettre en relief dans ce chapitre.
Chapitre 1:L'analyse du budget
de la commune
Les éléments constitutifs du budget local par
rapport à notre période d'étude retenue sont ceux
déterminées par la Loi n°81-009 du 10 octobre 1981 portant
création, organisation, attributions et fonctionnement des organes
locaux du Pouvoir d'Etat et de leurs organes exécutifs.
Les recettes locales comme les dépenses locales sont
réparties en section. Il s'agit des sections de fonctionnement et
d'investissement.
Section 1 L'observation des recettes locales.
Les recettes locales de fonctionnement permettent d'assurer la
survie de l'administration locale tandis que celles d'investissement financent
le développement à la base dans la Commune.
Parmi les recettes prévues par les textes, certaines ne
sont pas du tout mouvementées. Elles sont : les ristournes des
amendes prononcées, la taxe d'alignement, de construire ou des
conventions, la quote-part sur produit de consommation d'énergie,
d'électricité consentie aux abonnées de la S.B.E.E, le
produit des centimes additionnels, le produit des emprunts autorisés
à réaliser en cours d'exercice, l'aliénation et le produit
extraordinaire, les dons et legs.
D'autres recettes sont recouvrées faiblement. C'est le
cas de la majorité des recettes pour lesquelles les structures en charge
des recouvrements se sont investies ; la faiblesse des différents
taux de réalisations par rapport aux prévisions le
témoigne.
En outre, il apparaît dans certains chapitres de
recettes un déséquilibre entre les prévisions et les
réalisations. Celui-ci serait lié à l'inexistence de
techniques adéquates d'évaluation des ressources.
Ces observations sont résumées dans des
matrices et illustrées par des graphiques.
Paragraphe 1 Les recettes locales de fonctionnement
Présentées ci dessous, elles sont
classées en fonction des structures chargées de recouvrer.
A
Les ressources mobilisées par les services administratifs de la
Mairie
Tableau
n°1 : Evolution des recouvrements par rapport aux
prévisions
Nature des recettes
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
Produits des taxes et contributions perçues au
profit du budget de la CUA sauf la taxe civique
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Taxes et impositions perçues en vertu des
titres de recettes
|
8.950.000
|
6.145.500
|
8.950.000
|
8.279.110
|
28.650.000
|
16.624.581
|
IND
|
23.417.261
|
Droit et rémunération des services
rendus
|
7.800.000
|
9.750.000
|
7.800.000
|
5.856.250
|
7.600.000
|
11.504.000
|
IND
|
8.750.000
|
Les recettes éventuelles
non-classées
|
268.363
|
648.132
|
34.232.562
|
45.258.153
|
268.363
|
9.189.950
|
IND
|
10.738.452
|
Revenus ordinaires du patrimoine
|
650.000
|
354.000
|
650.000
|
330.000
|
650.000
|
290.000
|
IND
|
2.791.000
|
Produit des concessions des services
publics
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Total
|
17.668.363
|
16.897.632
|
51.632.562
|
59.723.513
|
37.168.363
|
37.608.531
|
IND
|
45.696.713
|
Taux de recouvrement
|
95,63%
|
115,67%
|
101,18%
|
-
|
Réalisé par : nous-même
à partir des comptes administratifs Légende :
IND= indisponible
PM= pour mémoire
B Les ressources mobilisables par les établissements
publics ou sociétés d'Etat au profit de la Commune
Tableau n°2 : Evolution des
recouvrements par rapport aux prévisions
Nature des recettes
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
Produits des services à caractère
commercial et industriel exploités ou concédés
|
600.000
|
457.844
|
600.000
|
50.000
|
800.000
|
534.443
|
IND
|
500.000
|
Produits des amendes forfaitaires
|
1.250.000
|
654.000
|
1.250.000
|
533.000
|
1.250.000
|
537.500
|
IND
|
899.765
|
Ristournes des 80% des amendes prononcées par
les tribunaux correctionnels
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Taxe d'alignement et d'autorisation de construire ou
de conventions
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Total
|
1.850.000
|
1.111.844
|
1.850.000
|
583.000
|
2.050.000
|
1.071.943
|
|
1.399.765
|
Taux de recouvrement
|
60,09%
|
31,51%
|
52,28%
|
-
|
Réalisé par : nous-même
à partir des comptes administratifs Légende : IND=
indisponible
PM= pour mémoire
C Les ressources mobilisées par la Recette des
Impôts et des Domaines d'Abomey
Tableau
n°3 : Evolution des recouvrements par rapport aux
prévisions
Nature des recettes
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
Contributions foncières sur
propriétés bâties
|
25.000.000
|
5.057.651
|
25.000.000
|
6.983.554
|
25.000.000
|
6.020.603
|
IND
|
6.891.468
|
Contributions foncières sur
propriétés non-bâties
|
5.000.000
|
417.608
|
5.000.000
|
572.820
|
5.000.000
|
412.090
|
IND
|
245.840
|
Patentes et licences
|
15.000.000
|
9.331.320
|
15.000.000
|
10.137.999
|
15.000.000
|
12.113.704
|
IND
|
14.089.406
|
Recettes des exercices antérieurs
|
PM
|
9.321.811
|
PM
|
7.745.513
|
PM
|
1.909.623
|
IND
|
6.783.254
|
Produits des taxes et contributions perçues au
profit du budget de la C.U.A : taxe sur armes à feu
|
30.000
|
19.240
|
30.000
|
41.410
|
30.000
|
11.200
|
IND
|
43.540
|
Total
|
45.030.000
|
24.128.390
|
45.030.000
|
25.481296
|
45.030.000
|
20.467.220
|
IND
|
28 053 508
|
Taux de recouvrement
|
53,62%
|
56,58%
|
45,45%
|
-
|
Réalisé par : nous-même
à partir des comptes administratifs Légende :
IND= indisponible
PM= pour mémoire
D Les apports financiers de l'Etat
Tableau
n°4 : Evolution des recouvrements par rapport aux
prévisions
Nature des recettes
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
Produit s du patrimoine
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
|
Subvention de substitution taxe civique
|
3.541.086
|
3.541.088
|
3.541.086
|
2.340.548
|
3.541.086
|
3.541.086
|
IND
|
3.451.088
|
Subvention du budget national
|
2.910.551
|
2.910.552
|
2.910.551
|
2.498.182
|
2.910.551
|
2.910.551
|
IND
|
2.910.552
|
Fonds de concours pour mesure
d'accompagnement
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
|
Total
|
6.451.637
|
6.451.640
|
6.451.637
|
4.838.730
|
6.451.637
|
6.451.637
|
IND
|
6.361.640
|
Taux de recouvrement
|
100,00%
|
75%
|
100,00
|
-
|
Réalisé par : nous-même
à partir des comptes administratifs Légende : IND=
indisponible
PM=pour mémoire
Tableau n°5 :
évolution du poids des recouvrements de chaque structure
chargée de les réaliser par rapport à l'ensemble en % au
niveau des recettes de fonctionnement de 2000-2003
Structure
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Services de la Commune
|
34,78
|
61,61
|
57,33
|
56,07
|
Recette des impôts et des domaines
|
49,66
|
30,40
|
31,20
|
34,41
|
Sociétés d'Etat ou établissements
publics
|
2,28
|
2,20
|
1,63
|
1,72
|
Subventions de l'Etat
|
13,28
|
5,79
|
9,84
|
7,80
|
Total
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
Réalisé par : nous-même à
partir des données des comptes administratifs
E Les graphiques sur les
recettes de fonctionnement
Paragraphe 2 Les recettes locales d'investissement
Il s'agit des ressources qui alimentent les opérations
non répétitives, c'est-à-dire les dépenses non
renouvelables à l'identique chaque année et qui se traduisent par
une modification appréciable de la consistance ou de la valeur du
patrimoine de la collectivité.
Tableau 6 : évolution des
recouvrements par rapport prévisions en francs CFA de 2000à
2003
Nature de recettes
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
Produit des centimes additionnels
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Produit des centimes affectés au service de la
dette ou de la garantie d'emprunt
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Produit des emprunts autorisés à
réaliser en cours d'exercice
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Subvention extraordinaire
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Aliénation et produit extraordinaire du
patrimoine
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Dons et legs
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
PM
|
Recettes extraordinaires diverses
|
7.000.000
|
3.340.320
|
18.423.665
|
14.579.060
|
19.000.000
|
14.000.000
|
IND
|
4.681.210
|
Total
|
7.000.000
|
3.340.320
|
18.423.665
|
14.579.060
|
19.000.000
|
14.000.000
|
54.800.000
|
4.681.210
|
Taux de recouvrement
|
47,71%
|
79,13%
|
73.68%
|
8,54%
|
Réalisé par : nous-même
à partir des comptes administratifs Légende : IND
indisponible PM= pour mémoire
A le graphique sur les
recettes locales d'investissement
B Graphique sur les
recettes par section
Section 2 l'observation des
dépenses locales
Paragraphe1 Données statistiques sur les
dépenses locales
A Evolution des
prévisions par rapport aux réalisations des dépenses
locales
Nature des dépenses
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
prévisions
|
réalisations
|
Section de fonctionnement
|
71.000.000
|
49.037.904
|
102.118.639
|
86.433.461
|
91.696.000
|
79.083.495
|
265.200.000
|
83.996.984
|
1- dépenses du personnel
|
26.610.056
|
24.157.792
|
30.168.762
|
29.255.387
|
31.444.710
|
30.869.292
|
IND
|
47.009.647
|
2-dépenses de matériel
|
17.380.000
|
12.271.805
|
21.640.390
|
19.690.665
|
21.421.000
|
18.118.669
|
IND
|
14.969.209
|
3-services des annuités des emprunts et
engagements à long terme
|
3.500.000
|
2.296.215
|
11.719.485
|
11.565.035
|
2.800.000
|
1.493.214
|
IND
|
325.000
|
4-dépenses ordinaires diverses
|
20.509.944
|
10.312.092
|
27.166.347
|
25.922.374
|
21.030.290
|
18.602.320
|
IND
|
20.116.428
|
5-excédent des recettes ordinaires
|
3.000.000
|
-
|
11.423.655
|
-
|
15.000.000
|
10.000.000
|
IND
|
1.576.700
|
Section d'investissement
|
7.000.000
|
2.781.681
|
18.423.665
|
3.123.750
|
19.000.000
|
16.823.278
|
54.800.000
|
1.853.400
|
1-acquisitions mobilières et
immobilières
|
PM
|
PM
|
4.323.665
|
2.282.200
|
5.800.000
|
5.363.000
|
IND
|
1.000.000
|
2- investissements sociaux et
administratifs
|
7.000.000
|
2.781.681
|
14.100.000
|
841.550
|
13.200.000
|
11.460.278
|
IND
|
853.400
|
Taux de réalisation
|
66,43%
|
74,29%
|
86,63%
|
26,82%
|
Réalisé par : nous-même
à partir des comptes administratifs Légende : IND=
indisponible PM= pour mémoire
B Graphique sur les
dépenses locales par section
C Graphique sur les
dépenses locales d'investissement
Paragraphe 2 L'analyse des dépenses locales
L'observation de ces différentes données sur les
dépenses locales montre que ces dépenses sont insuffisamment
couvertes.
De 2000 à 2003, les dépenses de la section de
fonctionnement ont connu, en matière d'exécution, une
évolution en courbe. De 69,06% en 2000, elles sont passées par
84,64% (2001) et 86,24% (2002) pour atteindre un taux de 31,67% (en 2003.)
Quant aux dépenses d'investissement, elles ont
évolué en dents de scie. De 39,73% en 2000, elles passent par
16,95% en 2001 et 88,54% en 2002 pour chuter à 3,38% en 2003.
Il ressort de ce qui précède, que l'insuffisance
de la mobilisation des ressources locales draine d'énormes
problèmes qui empêchent l'exécution normale des
dépenses dans la Commune d'Abomey.
Ainsi, l'analyse des problèmes liés à la
gestion des ressources locales pour identifier des approches de solution
constitue-t-elle la priorité de la deuxième étape de cette
partie.
Chapitre 2 : La
problématique de la mobilisation des ressources locales
Les obstacles à surmonter pour accroître les
ressources locales ont été identifiés sous l'angle
structurel et conjoncturel.
Section 1: Les problèmes
structurels
Pour la survie de l'administration locale et le financement du
développement local durable, la Mairie doit faire face aux
difficultés observées au niveau des structures en charge de la
mobilisation des ressources locales.
Paragraphe 1 : Les difficultés liées
à la mobilisation des recettes de fonctionnement
A Les problèmes au niveau de la Recette des
Impôts et des Domaines
Les difficultés sont de plusieurs ordres. Entre autres,
on peut citer: les problèmes relatifs à la détermination
de l'assiette, au recouvrement et à la qualité du personnel.
1 Les difficultés liées à la
détermination de l'assiette
L'assiette désigne, d'une part l'ensemble des
règles appliquées ou des opérations effectuées par
les services fiscaux pour déterminer les éléments (locaux,
bénéfices, chiffre d'affaires...) qui doivent être soumis
à l'impôt et d'autre part le résultat de ces
opérations auquel est appliqué ensuite le taux ou le
barème de l'impôt. Dans la Commune d'Abomey, elle est
confrontée aux problèmes suivants :
- L'insuffisance de la couverture fiscale locale surtout
dans les arrondissements à caractère rural à savoir
Agbokpa, Détohou, Sèhoun et Zounzonmè ;
- l'insuffisance des informations sur l'identification du
contribuable ;
- l'insuffisance de levées topographiques de la
Commune ;
- l'existence des noyaux anciens à caractère
multiforme ;
- l'occupation saisonnière des habitations ;
- la non actualisation régulière des bases
d'imposition.
2 Les obstacles liés au recouvrement des recettes
fiscales
Le recouvrement est l'encaissement de l'argent de
l'impôt ou des taxes collectées. Il connaît les
problèmes ci-après :
- la notification tardive des avis
d'imposition ;
- le recouvrement insuffisant des montants
émis ;
- l'application irrégulière des
mécanismes de poursuites ;
- la mauvaise volonté des populations de faire du
paiement de l'impôt un acte portable ;
3 Les problèmes liés au personnel
La Recette des Impôts et des Domaines d'Abomey
dispose, en plus des Agents Permanents de l'Etat (APE), des agents des
collectivités locales notamment des préposés des services
administratifs ou mieux des agents d'exécution. Leur niveau de formation
ne permet donc pas de faire un travail de qualité en matière de
fiscalité locale.
Pire encore, ces préposés demeurent en
effectif insuffisant pour exécuter aisément leurs missions. En
moyenne, il devrait être au nombre de sept (07) ; mais la Recette
des Impôts n'en compte que quatre (04.)
Le personnel de la Recette des impôts manque
réellement de moyens matériels. Le travail demeure encore manuel
en grande partie et entraîne des retards considérables dans la
distribution des avis d'imposition.
De plus, il lui est difficile de porter aisément des
contraintes à l'encontre des contribuables débiteurs car il doit
se servir toujours de matériels roulants de fonction du Maire pour
assumer cette tâche ; or ce véhicule de la Commune n'est
souvent pas disponible.
B Les problèmes au niveau des services administratifs
de la Mairie
Certes le personnel de la Mairie chargé du recouvrement
fournit d'effort pour recouvrer les ressources au regard des maigres moyens mis
à sa disposition. Toutefois, il reste beaucoup à faire dans ce
domaine car le taux de recouvrement demeure faible par rapport aux
prévisions. Les raisons sont entre autres :
- l'insuffisance de personnel
qualifié ;
- la méconnaissance de la valeur du patrimoine
communal ;
- la faible couverture des services administratifs surtout
dans les arrondissements à caractère rural ;
- l'incapacité de satisfaire certains
services ;
- l'inexistence de matériels roulants pour les
agents des services marchands ;
- l'inexistence d'outils modernes de travail
(matériel informatique) ;
- l'absence de suivi des reversements des
établissements publics.
C Les obstacles identifiés au niveau des
sociétés ou organismes publics
A ce niveau, le problème majeur est le non-reversement
par ces structures des recettes dans le compte de la Commune. C'est un acte de
violation des textes en la matière.
Par exemple, dans le Code Général des
Impôts l'article 1082 prévoit le prélèvement d'une
taxe sur la consommation de l'électricité et l'eau au profit des
Communes. Selon l'article 1083 du même code « les tarifs
maxima de cette taxe sont fixés par la Loi. La taxe est recouvrée
sans frais, aux lieu et place de la Province ou de la Commune par les
sociétés distributrices d'électricité et d'eau en
même temps que le montant de leurs factures. Elle est reversée par
ces sociétés par trimestre aux receveurs principaux ou
communaux »3(*).
Mais force est de constater avec amertume que sur notre
période d'étude ce produit n'a jamais été
reversé à la Commune. Les sociétés d'Etat ou
établissements publics s'obstinent donc de ne pas aider la Commune
à mobiliser suffisamment les ressources financières locales et
mettent ainsi en difficulté le bon fonctionnement de la Commune sans
s'inquiéter.
D Les problèmes au niveau des apports financiers de
l'Etat
Des difficultés observées dans ce cadre, nous
pouvons retenir que :
- malgré les multiples études prioritaires
réalisées et décrets pris par l'Etat, il reste beaucoup
à faire dans la prise des décrets d'application des lois de la
décentralisation ( 2 /13 des décrets identifiés
sur la Loi n°98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des
Communes en République du Bénin sont seulement
élaborés et adoptés.)
- toutes les taxes locales prévues au Code
Général des Impôts dont le produit doit revenir à la
Commune conformément à l'article 10 - c de la Loi 98-007 du 15
janvier 1999 ne sont pas explicites ; (car en dehors des taxes et
impôts qu'on retrouve dans le Recueil des lois sur la
Décentralisation et le Code Général des Impôts, les
taxes locales restantes ont été supprimées par
l'ordonnance n°94-001 du 16 septembre 1994 portant Loi des Finances pour
la gestion 1994 alors qu'il n'existe pas de loi rectificative.)
En dehors des difficultés observées dans la
collecte des recettes de fonctionnement, il existe également des
obstacles à surmonter au niveau de l'investissement.
Paragraphe 2 Les difficultés au niveau des recettes
d'investissement
Le taux de recouvrement (8,54%) affiché par exemple en
2003 permet d'affirmer qu'il existe de réelles difficultés pour
réaliser les infrastructures de base dans la Commune.
Du fait que le décret devant déterminer le
pourcentage minimum des ressources de la section de fonctionnement qui doit
être dégagé et consacré chaque année aux
investissements de la commune n'est pas encore pris, il apparaît une
inconsistance du montant réservé à l'investissement.
L'inexistence d'une structure capable de coordonner les
investissements dans la commune débouche sur la non-implication de tous
les acteurs concernés par l'investissement local et l'inexistence de
stratégies adéquates.
Face à tous ces problèmes identifiés, il
s'avère nécessaire de faire des suggestions adéquates aux
élus dans le but de les aider à mobiliser plus de ressources
locales.
Section 2 Les problèmes conjoncturels
Les difficultés conjoncturelles sont d'ordre
économique et socio-psychologique. Elles traduisent la conjoncture dans
laquelle vivent les populations et les difficultés de l'Etat à
mettre en place une politique stable pour financer le développement des
communes.
Paragraphe 1 Les
problèmes économiques
La morosité économique que traverse actuellement
le pays continue de porter des effets néfastes aussi bien sur les
ambitions de l'Etat qu'à celles des populations.
A Le poids de la situation
économique sur les apports de l'Etat
- le faible volume des subventions (le poids moyen
des subventions de l'Etat à la Commune est de 9,16% de l'ensemble des
recettes locales alors qu'il oscille « entre 20 et 25% en
Amérique Latine et entre 40 et 50% dans les pays de
l'OCDE »4(*));
- l'évolution en dents de scie des subventions
( 13,27% en 2000 ; 5,77% en 2001 ; 9,83% en 2002 et 7,80% en
2003)
- le versement irrégulier de certaines ressources (
en 2003 le fonds d'appui à la décentralisation n'a pas
été versé)5(*).
B Le poids de la situation
économique sur les apports des populations
- 76% de nos enquêtés ont affirmé que:
Ø le coût des montants d'impôts et taxes
est élevé;
Ø inexistence d'emplois générateurs de
revenus ;
- 20% de nos enquêtés affirment payer les
impôts par résignation.
Paragraphe 2 Les
problèmes socio-psychologiques
Le poids de la crise économique a engendré
également des difficultés socio-psychologiques au niveau des
populations. Elles évoquent les raisons ci dessous pour ne pas faire
face à leurs charges fiscales.
- l'ignorance des populations (70% de nos
enquêtés) de l'impact des recettes fiscales dans le
développement de leur localité ;
- la méconnaissance du bien-fondé des
impôts ;
- l'ignorance de leur identité par l'Etat dans la
réalisation des projets de développement ;
- l'inexistence des services de base ( l'accès à
l'eau potable, l'électricité, l'éducation....) ;
- 76% de nos enquêtés affirment éprouver
la colère lorsqu'ils reçoivent les avis d'imposition ou
lorsqu'ils sont en face des agents des impôts.
.
Deuxième Partie
Nouvelle dynamique pour la mobilisation des ressources
locales
Après analyse de la gestion financière il
question dans cette deuxième partie de l'identification des solutions
adéquates pour résoudre les problèmes liés à
la mobilisation des ressources locales.
Ainsi la situation actuelle des ressources locales de la
Commune d'Abomey pourrait-elle connaître une amélioration avec
l'application des propositions ci-dessous formulées.
Chapitre 1 Amélioration des stratégies de
mobilisation des ressources fiscales
La croissance des recettes locales dépend de
l'existence des ressources économiques et des stratégies mises en
place pour les mobiliser. Pour mieux appréhender cette croissance, il
urge d'évaluer le potentiel économique qui est un indicateur de
richesse de la Commune.
Section 1 Le potentiel
économique imposable dans la commune d'Abomey
Il s'agit de la détermination du potentiel
économique et de l'analyse des ressources prévues et
mobilisées par rapport à ce potentiel.
Paragraphe 1 : La
détermination du potentiel économique
Il importe de rappeler que la période d'étude
est de 2000 à 2003. Partant de là, pour obtenir le potentiel
économique par rapport aux ressources considérées, les
valeurs moyennes des prévisions foncières, le minimal du chiffre
d'affaires d'un agent économique, les nuitées moyennes et les
moyennes des ressources animales et végétales ont
été prises en compte.
La valeur fiscalisable des patentes et des licences est
obtenue en prenant l'effectif des agents économiques recensés en
1999 au niveau de la Commune multiplié le minimale du chiffre d'affaires
annuel d'un agent économique de la dernière classe des
patentables de la catégorie A.
Cette couche de la catégorie A des patentes est prise
comme référence car elle apparaît plus
représentative pour englober la plus grande partie des agents
économiques de la commune dans la mesure où il est retenu que le
minimum à payer au titre du droit fixe de la patente est 2400 F CFA par
an.
S'il s'avérait qu'une minorité des patentables
paye en deçà de 2400 F CFA par an, il est également
important de retenir qu'il existe des patentables qui payent largement
au-dessus de 2400 F CFA. Cette réalité soutient davantage la
représentativité de la couche considérée.
Quant au calcul du montant de la taxe sur les nuitées,
de la valeur de productions animales et végétales, le
détail est en annexe ( 1 a, b et c).
Tableau de synthèse du potentiel économique
taxable :
Ressources
considérées
|
Valeur en F CFA
|
Ressources foncières sur propriétés
bâties
|
89 285 714,290
|
Ressources foncières sur propriétés
non bâties
|
89 285 714,290
|
Ressources sur les patentes et des licences(*)s
|
7 600 000 000,000
|
montant moyen de la taxe sur les nuitées
|
2 102 250,000
|
Production animale
|
659 401 083,330
|
Production végétale
|
842 446 057,61
|
Total
|
9 282 520 819,520
|
Source :
Données obtenues à partir de nos calculs.
Paragraphe 2 Analyse des
ressources mobilisées par rapport à ce potentiel
Le profil moyen de toutes les prévisions de recettes au
niveau des différents acteurs par rapport à ce potentiel
économique est de 1,69% alors qu'il est 0,71%
en ce qui concerne les réalisations sur la période de
2000 à 2003.
Ainsi, 0,98% (soit plus de quatre vingt quatre millions
84 015 973,44 f CFA)de ressources fiscales prévues par
rapport à ce potentiel demeure annuellement non recouvrée.
Au taux d'imposition de 28%, le montant moyen
des prévisions de recettes sur le foncier bâti est de 25000000
(vingt cinq millions) de francs CFA par rapport à son potentiel
économique qui s'élève à 89285714,29 ( près
de 90000000.)
Seulement 6 238 319,00 (près six millions deux cent
quarante mille) de francs CFA sont recouvrés par rapport à cette
prévision
Au taux d'imposition de 5,6%, le montant
moyen des prévisions de recettes sur le foncier non bâti est de
5000000 (cinq millions) de francs CFA par rapport à son potentiel
économique qui s'élève à 89285714,29 (près
de 90000000.)
Seulement 412 089,50 (moins de quarte cent vingt mille) de
francs CFA sont recouvrés par rapport à cette prévision.
Au regard des différents taux d'imposition des
patentables, le montant moyen des prévisions de recettes en
matière de patentes et de licences est quinze millions (15000000) de
francs CFA par rapport à son potentiel économique minimal de sept
milliards six cents millions (7 600 000 000,00)de francs CFA.
Seulement 11 418 107,25 (près onze millions quatre cent
vingt mille) de francs CFA sont recouvrés par rapport à cette
prévision.
Ce déséquilibre entre les ressources, les
prévisions et les réalisations exige la mise en oeuvre d'une
série activités en vue d'améliorer l'état des
finances locales de la commune d'Abomey.
Section 2 La croissance des ressources fiscales
Les ressources fiscales étant les principales
ressources d'une collectivité locale, il serait souhaitable
d'améliorer les techniques d'évaluation et d'appuyer les
institutions en charge de la mobilisation de ces ressources.
Paragraphe 1
Amélioration des méthodes d'évaluation de l'assiette
fiscale des ressources locales.
A Cas de la Recette des Impôts et des Domaines
1 La mise en place du
Registre Foncier Urbain
Le Registre Foncier Urbain (R F U), en tant que base de
données relatives aux parcelles, aux infrastructures et aux techniques
de collecte, d'actualisation et de restitution d'informations fiscales, s'est
révélé comme un puissant moyen de mobilisation des
impôts dans les localités où il a été
appliqué au Bénin. Fort de cela, les élus locaux, la
Recette des Impôts et des Domaines d'Abomey et les autres acteurs en
charge du Projet Registre Foncier Urbain d'Abomey doivent tout mettre en oeuvre
pour accélérer le processus de la mise en place du Registre
Foncier Urbain.
La mise en place du R F U et la formation des utilisateurs
constituent une étape fondamentale dans la mobilisation des ressources
locales ; mais le dynamisme de cet instrument dépend surtout de la
capacité des utilisateurs à résoudre les problèmes
liés à l'actualisation des données foncières et
fiscales.
Pour développer cette capacité de la Commune, la
maintenance du R F U consistera à prévoir et gérer un
système de conservation des données initiales du R F U, à
assurer l'intégration des données parcelles nouvellement loties
et à exploiter de façon judicieuse les informations
foncières actualisées ayant des répercussions fiscales. Ce
système devra prévoir la gestion effective de la cartographie
urbaine.
2 La synthétisation
de la taxe de développement local
Le R F U, pratiqué jusque-là, permet de
synthétiser les patentes et les licences en Taxe Professionnelle Unique
(T P U) et les contributions foncières en Taxe Foncière Unique (T
F U). Il est souhaitable qu'au cours de la réalisation du R F U d'Abomey
la T P U prenne la taxe de développement local (T D L.)en compte.
Par contre dans les zones rurales, pour réussir la
mobilisation de cette taxe, il faut créer et organiser les circuits de
commercialisation des produits agricoles. Mieux, il faudrait procéder
à une politique de délivrance des autorisations annuelles
d'exercice économique et d'établissement de carte professionnelle
à tout agent économique afin de récupérer ceux qui
ne se sont pas régulièrement inscrit au niveau de la chambre de
commerce ou au niveau de la direction des impôts et ceux qui ont une
activité économique de menues valeurs.
3 Modération des
taux d'imposition
En attendant la réalisation du R F U, il faut
procéder à une réduction de l'imposition
foncière ; qu ce soit en milieu urbain ou rural. Il est possible de
ramener les différents taux fonciers au plancher. A titre suggestif, le
taux d'imposition sur le foncier bâti pourrait être à 20% et
celui du foncier non bâti à pourrait aller en dessous des 5,6% de
la base d'imposition actuelle pour adoucir la sensibilité fiscale du
contribuable et l'obliger à payer.
Toujours dans la logique de faire fléchir la
mentalité de l'incivisme fiscale, il faut évaluer le montant des
dettes fiscales des contribuables débiteurs et procéder à
un allègement de la dette fiscale.
4 Réorganiser les
patentes et les licences
Lorsqu'on considère un agent
économique de la dernière classe de la catégorie A
équivalent à un tailleur disposant au moins d'une machine
à coudre, il est soumis au titre d'un droit fixe à un taux
d'imposition de 1,2% par rapport à un chiffre d'affaires annuel de deux
cents mille (200000) francs CFA. Soit deux mille quatre cents (2400) francs CFA
par an.
Ainsi, le minimum à prévoir au titre des
patentes et licences, si tous les agents économiques sont
considérés comme celui-ci dessus, est d'au moins quatre vingt
treize millions (93 000 000) de francs CFA. Il est à préciser que
ce montant exclut le montant des droits proportionnels qui en pratique est
supérieur au tiers des droits fixes.
Ce tailleur correspond à un commerçant
accumulant un chiffre d'affaires annuel de deux cent mille (200000) francs
CFA ; soit un chiffre d'affaires inférieur à cinq cent
cinquante (550 ) francs CFA par jour. Or certains contribuables font un chiffre
d'affaires nettement supérieur ce montant journalier et doivent
être plus taxés que les autres.
Au taux d'imposition de 2% de ce chiffre
référence par exemple, il serait intéressant de penser
à une taxe unique, capable de regrouper les patentes, les licences en
droits fixe et proportionnel et la taxe de développement local, qui
ferait obligation à un tel agent économique équivalent
d'un tailleur ayant au moins une à coudre de payer 4000F CFA par.
Lorsqu'on fournit l'effort de mobiliser uniquement au niveau
de la direction des impôts et des domaines d'Abomey 2% de ce potentiel
au titre des patentes, licences et taxe de développement, il est
à espérer comme prévision un montant d'au moins cent
quatre vingt cinq millions (185000000) francs CFA.
La réorganisation consistera à :
Ø Recenser les patentables par
catégorie ;
Ø Appliquer les tarifs réels prévus dans
le code général des impôts au Bénin ;
Ø Appliquer ces tarifs de telle sorte qu'enfin on aille
pas au-delà de ce pourcentage. L'attention sera attirée sur le
fait que moins le chiffre d'affaires de référence est minime plus
le taux d'imposition est élevé et plus le chiffe d'affaires est
considérable plus faible est le taux d'imposition.
A titre illustratif le commerçant dont le chiffre
d'affaires est entre 200000 et 400000 et qui doit payer un droit fixe de 2400
est soumis respectivement à un taux de1,2% et de 0,6% de ces
différents chiffres d'affaires.
Ø Aller à la collecte des charges des personnes
assujetties en se disant que l'impôt est quérable.
Cette démarche permettra de mobiliser suffisamment de
ressources financières en matière des patentes et licences et de
révéler que le potentiel actuel obtenu est même
sous-estimé.
B Cas des services administratifs de la Commune
Au regard des difficultés identifiées en
matière de mobilisation des ressources au niveau des services de la
Commune, il apparaît opportun de mener une série
d'activités en vue d'améliorer leurs prestations. Au nombre de
celles, on peut retenir:
-Organisation des séances de contrôle
inopiné pour conscientiser les agents chargés de percevoir les
taxes sur les marchés;
-Fourniture des machines à dactylographier aux des
bureaux arrondissements à caractère rural pour permettre de
servir les populations en matière d'état civil.
-Passation des contrats d'affermage ou de concession pour
certains services de base. Par exemple, pour tirer profit des produits de
concessions de services publics tels que la location de corbillard, de chaises
et de bâches.
-Surveillance périodique du mouvement des reversements
par les sociétés d'état ou établissements
publics.
-Passer des contrats avec certaines directions
départementales chargées de recouvrements des taxes
para-fiscales. Par exemple, la Mairie peut passer avec la Direction
départementale du tourisme en ce qui concerne les taxes sur les
nuitées afin de contribuer au développement de ce secteur.
Paragraphe 2 Appui
institutionnel aux structures
L'appui institutionnel vise à aider les services
à disposer suffisamment de moyens matériels et humains pour
fonctionner correctement.
A Cas de la Recette des
impôts
La mise à disposition des ressources
humaines à la direction des impôts et des domaines car l'effectif
des agents de la collectivité locale au niveau de cette direction est de
(04) quatre au lieu de (07) sept.
La Commission des Affaires Economiques et Financières
par le canal des bureaux d'arrondissement doit aider dans la collecte des
informations de base pour asseoir les bases d'imposition, la distribution des
avis et la mise en oeuvre du mécanisme des poursuites.
Dans le cadre de la gestion efficace du R F U, la Mairie et la
Recette des Impôts et des Domaines signent habituellement un protocole
d'accord chaque année pour définir les objectifs qualitatifs et
quantitatifs à atteindre en matière d'assiette et de recouvrement
et les contributions de chaque partie pour mettre en oeuvre ces objectifs. Le
défi à relever, après la réalisation du R F U, pour
renforcer la collaboration est de mettre tout en oeuvre pour respecter
scrupuleusement les clauses dudit protocole d'accord.
L'appui institutionnel doit permettre à la Recette des
impôts de disposer de matériel roulant pour aller la recherche du
revenu de l'impôt car à l'état actuel des recouvrements
montre que l'impôt doit être quérable. Afin de s'assurer du
fait tous les contribuables ont payé, il urge d'organiser des
équipes ad hoc de contrôle.
Il importe de procéder à l'application
régulière du mécanisme des contraintes. Elle peut se faire
aussi bien par la Recette des Impôts et des Domaines que par des
équipes organisées par l'autorité locale. La
démarche qui apparaît efficace est de passer un contrat avec un
prestataire de services pour échapper aux critiques des populations ou
aux effets néfastes des amis du politicien.
Cela est possible dans la mesure où l'article 1152 du
Code Général des Impôts au Bénin stipule que
« Dans les communes, des porteurs de contraintes ad hoc peuvent
être nommés ».
B Les services
administratifs de la Mairie
Le service des affaires financières de la mairie a
besoin non seulement de renforcer les capacités techniques de ses agents
mais aussi et surtout de matériels de fonctionnement.
Il serait souhaitable d'améliorer la
productivité des services par l'informatisation dans la mesure où
l'utilisation des outils informatiques permettrait d'accomplir plus de
tâches avec le même personnel.
Chapitre 2 La croissance des ressources non fiscales
Les acteurs du développement qui n'apportent pas une
contribution fiscale directe sont pris en compte dans ce volet. Il s'agit de
l'Etat, des partenaires et des populations lorsque les concours
éventuels de ces dernières seraient sollicités
.
Section 1 la mobilisation des ressources au niveau de l'Etat
et des partenaires
Paragraphe 1 Les approches
de solution aux problèmes liés aux apports de l'Etat central et
des organismes publics
A Cas de l'Etat central
La décentralisation est l'expression de la
volonté politique de l'Etat. Cette volonté doit également
se traduire dans la vie des communes. Le gouvernement devra donc
accélérer le processus de la prise des décrets
d'application des lois afin de permettre aux élus d'assumer
convenablement les missions qui leur sont confiées. Entre autres
décrets, nous pouvons retenir :
« - Décret portant conditions de
couverture des dépenses obligatoires et de réalisation de
l'équilibre du budget communal par le Préfet ;
- Décret portant modalités de restitution
aux Communes des ristournes sur les recettes recouvrées par les
institutions centrales ;
- Décret fixant les montants et les
modalités de paiement des indemnités et primes en faveur des
fonctionnaires rétribués sur un autre budget et chargés
d'un service communal ;
- Décret portant définition et
modalités de la Coopération intercommunale ;
- Décret fixant le taux des taxes et redevances en
matière d'urbanisme et d'environnement à verser par le service
prestataire aux communes;
- Décret fixant le taux des taxes et redevances
pour prestations d'électricité et d'eau à verser par le
service prestataire aux communes ;
- Décret fixant le taux des dépenses
éventuelles diverses à inscrire aux budgets des Communes ;
- Décret portant définition et
modalités de la coopération
décentralisée »6(*).
Le transfert des compétences doit s'accompagner du
transfert de ressources correspondantes et suivre un mouvement régulier
et non aléatoire afin de permettre une bonne planification
financière au niveau des Communes.
Quant aux ressources subventionnées, l'Etat doit d'une
part, à défaut d'accroître leurs montants , définir
un pourcentage fixe à terme de ses propres ressources au profit des
communes et d'autre part leur verser chaque année le montant réel
de ce taux fixé. La détermination de ce taux doit tenir compte
des conditions nécessaires que doive bénéficier chaque
Commune dans l'optique du développement harmonieux du pays.
Dans cette logique, les élus locaux, dans un
élan de solidarité et de patriotisme doivent s'entendre au sein
de l'Association Nationale des Communes du Bénin (A N C B) sur le
montant des dotations globales de fonctionnement, des dotations de
péréquation, des dotations de compensation et des fonds de
concours avant les différentes séances de la Commission Nationale
des Finances Locales ( CO NA FIL).
B Les approches de solution
aux problèmes des organismes publics
Dans l'optique de soutenir les élus locaux dans la
promotion du développement local, il urge aux sociétés et
établissements publics chargés de collecter des taxes et
d'effectuer des reversements conformément à la loi ( par
exemple l'article 1083 du Code Général des Impôts)7(*) pour le compte de la
Commune de respecter les textes en sachant que la jouissance de leurs droits
doit être accompagnée aussi de l'accomplissement de leurs
devoirs.
Paragraphe 2 La
mobilisation des partenaires
Aux termes de l'article 84, alinéa 1, de la Loi 97-029
du 15 janvier 1999 portant organisation des Communes en République du
Bénin « la Commune élabore et adopte son plan de
développement. Elle veille à son exécution en harmonie
avec les orientations nationales en vue d'assurer les meilleures conditions de
vie à l'ensemble des populations. ».
A La cohérence des projets de développement
La cohérence des projets de développement est
une des exigences fondamentales du Plan de Développement Communal (P D
C) lors de son élaboration. Par conséquent, la mise en oeuvre du
P D C doit tenir compte d'une démarche rationnelle.
La Mairie devra disposer d'un mécanisme adéquat
de suivi de l'exécution du plan de financement du développement
local qui est la matrice des rubriques financées ou co-financées
par chaque partie prenante au financement des investissements sur son
territoire. Cette démarche a pour but de repérer les anomalies et
d'apporter promptement des corrections nécessaires par le biais d'une
négociation adéquate.
L'un des avantages fondamentaux de cette démarche est
de faciliter l'opérationnalisation effective du P D C à travers
la réalisation des projets intégrés et durables dans la
Commune.
B Le partenariat de la Mairie avec le secteur privé
La Mairie doit soutenir les initiatives locales au niveau du
secteur privé. Pour ce faire, elle doit mettre en place un
système administratif permettant d' identifier et de lever les
contraintes (forte taxation, corruption, mauvaise gestion, situation de la main
d'oeuvre locale ....) qui fragilisent les atouts de la promotion des
investissements privés et de création d'emplois. Ainsi la Commune
pourra t-elle contribuer réellement à la promotion du secteur
privé ?
C La Coopération intercommunale
Certes le Fonds de Solidarité Intercommunal (F S I) est
prévu afin contribuer au développement équilibré
des Communes mais les Collectivités décentralisées ont le
droit de promouvoir la coopération intercommunale pour financer leurs
projets de développement local ou intercommunal.
Dans ce sens, le partenariat intercommunal peut financer des
secteurs en fonction des enjeux socio-économiques visés par la
Commune d'Abomey dans ses relations avec les communes environnantes. Par
exemple au regard des héritages culturels et linguistiques, le tourisme
peut servir de pole de développement appuyé par le partenariat
intercommunal.
Dans ce cas le partenariat intercommunal pourrait financer la
formation des agents de tourisme intercommunal ou leur recrutement afin
d'élaborer des projets concrets et de réaliser des travaux
pratiques pour la gestion des ressources touristiques, l'exposition des
Communes et de leurs produits.
De même, le R F U Abomey-Bohicon en cours de
réalisation doit être perçu comme un atout précieux
que la coopération intercommunale pourra exploiter pour promouvoir des
projets de développement au nombre desquels il existe le service de la
voirie.
D La Coopération décentralisée
La coopération décentralisée doit
être considérée comme une source financement du
développement local. Elle doit être promue dans les domaines
d'intervention ci-après:
- l'appui institutionnel ;
- les échanges d'expertise ;
- les échanges à caractère social,
culturel et sportif ;
- la protection de l'environnement et l'amélioration du
cadre de vie ;
- le développement économique et social.
La Commune doit alors chercher des partenaires capables de
soutenir sa vision du développement. Cette coopération permettra
de promouvoir le développement local à travers :
- le financement des micro-projets et des infrastructures
socioculturelles
- les échanges des pratiques et préoccupations
en matière de développement
- l'insertion socio-économique de la jeunesse.
E La gestion foncière
La gestion rationnelle du patrimoine foncier devra être
une source de garantie pour financer le développement local.
Il s'agira d'organiser, les opérations de vente des
parcelles loties et de location des domaines publics, sous forme de
marché foncier. Le marché foncier apparaît comme un
système organisé pour la mise en valeur progressive des
propriétés (terrains et immeubles) sur le marché des
échanges. Cette valorisation va permettre aux populations d'avoir une
sécurité foncière lors des échanges et
d'élargir leurs perspectives d'accès aux crédits pour
financer leurs petits investissements. Le marché foncier permettra
à la Mairie de déterminer le potentiel de richesse
foncière en un bassin de capital pour faire face aux investissements
courants et à long terme.
La promotion immobilière peut se faire en partenariat
avec la Banque de Habitat qui est une agence de promotion de l'habitat sous
tutelle du Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de
l'Urbanisme.
Ainsi développé, le marché de
l'immobilier et du foncier pourrait-il être une source de garantie
financière à travers l'aliénation et la location
rationnelle des biens patrimoniaux et la promotion immobilière pour le
développement local.
Section 2 La mobilisation des populations
Paragraphe 1
L'amélioration de la situation économique des populations
A L'investissement local
Les élus doivent trouver, dans l'exécution des
dépenses locales, l'expression de l'amélioration de
l'économie locale qui se manifeste par l'amélioration des
conditions de vie et d'existence de populations et qui, est un
déterminant de la mobilisation des finances locales.
Les dépenses d'investissement local doivent être
effectuées dans le but de contribuer à l'épanouissement de
chaque arrondissement à travers la valorisation du milieu physique,
l'amélioration du cadre institutionnel et de la situation
financière des populations.
L'une des mesures fondamentales pour y parvenir est de
respecter scrupuleusement les termes de l'article 23, alinéa 1, de la
Loi 98-007 du 15 janvier 1999 portant Régime financier des Communes en
République du Bénin qui stipule : « Il est
fait Obligation à la Commune d'inscrire en section d'investissement les
crédits nécessaires à l'exécution, chaque
année, de dépenses d'équipement et d'investissement en vue
de promouvoir le développement à la base ».
A l'heure actuelle, l'une des priorités serait de
promouvoir au niveau primaire, les secteurs de manioc, coton, arachide
,sésame et autres oléagineux pour approvisionner les usines de
Bohicon à partir d'une bonne politique de fertilisation des sols et
d'appui institutionnel aux producteurs en matières de recherches
agricoles.
Ensuite, promouvoir des unités de transformation au
niveau des sources d'eau thermale et de marbre de Détohou.
Promouvoir le secteur artisanal et du tourisme
Paragraphe 2 L'implication
des populations dans le financement du développement à la
base
A La participation financière des populations
La décentralisation en cours au Bénin est
également l'expression de la volonté des populations,
« nombreuses sont-elles (66% des enquêtées) à
aspirer à l'effectivité de la décentralisation de
l'Administration.»8(*)
Aussi s'avère-t-il nécessaire de
réinventer la citoyenneté locale afin de trouver les ressources
pour financer les infrastructures du développement à la base.
D'après, Raogo Antoine SAWADOGO dans son ouvrage intitulé :
L'Etat Africain face à la Décentralisation , la nouvelle
citoyenneté doit répondre à deux notions :
« une citoyenneté responsable par rapport à la
chose publique et une nouvelle citoyenneté en rapport au passé
des sociétés, mais aussi par rapport à ce qui existe
aujourd'hui ailleurs, fondatrice d'un nouveau lien social, basé sur les
implications personnelles ».9(*)
Dans le contexte du financement de développement local
où il est connu que les élus ont du mal à mobiliser les
recettes fiscales locales directement et assurer donc la souveraineté
fiscale locale, il serait normal d' inciter les populations à financer
les projets de développement local.
La participation financière des populations ( les
habitants et les ressortissants d'Abomey) à hauteur de 10 à 20%
à la réalisation des projets apparaît comme une meilleure
démarche. Aussi, les investigations sont-elles menées dans ce
cadre afin de consolider ce mode de financement.
Les résultats de nos enquêtes ont montré
que :
- 100% des personnes enquêtées sont convaincues
de ce que la vie en association ou en communauté s'inscrit dans le cadre
d'édifier un idéal commun ;
- 80% des personnes enquêtées ont reconnu
directement le devoir de faire des souscriptions au sein d'une
association ;
- 76% des personnes enquêtées ont justifié
le sentiment de colère qui les animent en face des agents d'impôts
et des taxes par le fait qu'elles ignorent l'utilisation des impôts et
taxes payées. Ce qui voudrait dire qu'elles paieraient les impôts
et taxes de façon civique à condition qu'elles sachent leur
destination.
La Commune doit mettre en place un système de collecte
des fonds provenant de la participation directe des populations en les
rassurant que les efforts consentis serviront à assurer le
développement de leur localité et concrétiser ces
promesses à travers les réalisations des programmes sectoriels
ministériels et les projets annuels arrêtés dans le but
d'atteindre les objectifs du plan de développement communal.
B La sensibilisation
permanente des populations
La sensibilisation des populations doit être l'affaire
des élus locaux à savoir les conseillers communaux et les chefs
de villages ou de quartiers de ville.
Elle reste une priorité majeure, car 76% de nos
enquêtés manifestent régulièrement le sentiment de
colère devant les agents de l'administration fiscale et affirment
ignorer le rôle de l'Etat et le bien-fondé de la perception des
impôts et taxes.
La colère de la population envers les agents des
impôts et taxes est surtout due à un déficit d'informations
et de communication sur ce qui se fait des recettes locales
mobilisées.
S'il est vrai que les conseillers communaux sont bien
placés pour mener des campagnes de sensibilisation, il n'en demeure pas
moins vrai qu'ils sont dans une situation embarrassante du fait des fausses
promesses électorales qui ont soutenu leur élection. Par contre,
un bon service de communication peut lever toutes les résistances des
populations par rapport à leurs contributions au fonctionnement des
services communaux. D'où la nécessité pour la Commune
d'Abomey de mettre en place un service efficace de communication pour un
changement de mentalité et de comportement.
Les objectifs de la sensibilisation seraient alors de faire
comprendre aux populations ce qu'est l'administration communale, ses missions
et le bien-fondé des prélèvements fiscaux tout en mettant
un accent particulier sur les droits et devoirs du citoyen.
Ce n'est qu'à travers cette réalité que
la population va reconnaître la Commune comme l'institution de relais
effectif du gouvernement central, chargée d'exercer la démocratie
à la base. Cette sensibilisation doit se faire lors des réunions
des élus locaux avec les différentes couches de la population et
aussi par le biais des radios de proximité comme « Royal
FM » d'Abomey et Radio Carrefour à Bohicon.
Conclusion
générale
Avec l'installation des conseils communaux ou municipaux au
début de 2003, il est important de retenir que la démocratie
avance de façon irréversible au Bénin. Ce processus doit
être soutenu afin d'impliquer réellement le citoyen dans
l'exercice du pouvoir à la base.
L'une des voies pour y parvenir est de résoudre les
problèmes liés la faiblesse des recouvrements des recettes
locales. Entre autres difficultés, il faut retenir :
- la méfiance à l'égard des
déclarations des contribuables ;
- la faible couverture fiscale de la Commune ;
- la méconnaissance des changements au niveau des
locaux ;
- la distribution tardive des avis d'imposition ;
- le non reversement des taxes par les établissements
publics ou sociétés d'état au profit de la
Commune ;
- la faiblesse des subventions de l'état ;
- la non implication des populations dans le financement du
développement à la base.
Ces problèmes ont été abordés au
cours de notre réflexion sur la mobilisation des ressources locales au
niveau de la Commune d'Abomey et des approches de solution sont
apportées. Au nombre de celles-ci, il faut retenir :
- la détermination du potentiel économique de la
commune à partir de quelques ressources identifiées ;
- la synthétisation des droits de patentes, licences
et taxe de développement local ;
- la modération des taux d'imposition ;
- l'allègement des dettes fiscales ;
- la sensibilisation permanente des populations ;
- la promotion des secteurs économiques ;
- l'organisation des services par de nouveaux modes de
gestion ;
- l'appui institutionnel aux différentes structures
chargées de la mobilisation des ressources fiscales locales ;
- la cohérence des projets de
développement ;
- le développement de partenariat entre les
Communes ;
- le soutien de la Mairie aux initiatives locales
privées ;
- la participation financière directe des
populations.
Ces suggestions pour le financement du développement
local en impliquant tous les acteurs concernés par la réussite de
la décentralisation permettra de conscientiser les populations et les
élus dans la gestion des biens publics.
Ainsi l'implication de ces différents acteurs dans le
financement du développement à la base serait synonyme de la
bonne gouvernance financière locale qui est définie selon
Emmanuel ASSILAMEHOO comme « un processus de gestion
financière caractérisé par la participation, la
responsabilisation, l'obligation des comptes rendus, la transparence,
l'efficacité et la sanction ».1(*)0
L'idéal poursuivi au cours de cette étude est
que « la décentralisation donne l'opportunité
à l'implication des communautés à la base au
développement durable»1(*)1.
Ces approches de solution pourraient servir d'outils
d'amélioration des ressources financières à l'étape
actuelle de la décentralisation et être utilisées dans
toutes les Communes qui ont presque ou les mêmes problèmes
qu'Abomey ou mieux dans les localités qui ont le souci de faire des
populations de véritables acteurs du développement de leur
localité.
Ces propositions pourraient non seulement servir les
élus dans leur effort quotidien d'identification des voies et moyens
pour promouvoir le développement local mais aussi permettre aux
populations de retrouver leur dignité et de s'impliquer dans l'exercice
de la démocratie à la base .
Répertoire
bibliographique
Ouvrages
généraux
PDM : Etat de la
décentralisation en Afrique, Editions Karthala, 2003, 357 p
République du
Bénin : Etudes nationales de perspectives à long
terme, Bénin 2025, août 2000.
Revues et articles
documentaires :
PNUD : Rapport sur le Développement
Humain au Bénin , 2003
Emmanuel ASSILAMEHOO : La gestion
budgétaire par Objectif ; un instrument de bonne gouvernance
financière ;Cas du Bénin in
Liaison-Energie-Francophonie , n°60, 3ème
trimestre 2003.
Recette-Perception .
Compte de gestion, (2002).
Recette-Perception :Commentaire sur
l'exécution du budget de la Communed'Abomey ; Exercice2003
N°27/DGTCP/RGF/RF/RPA/408
PDM :Spécial
Bénin Décentralisation ;la Revue Africaine des finances
locales, n° spécial 2003 ; 22p
Site d'adresses
d'Internet :
François YATTA . La
decentralisation financière en Afrique : Succès
Problèmes et contraintes ; mai 2000
www.oecd.org/dataoecd
Textes
juridiques :
MISD/MD .
Recueil des lois sur la décentralisation ; mars
2002
MFE . Code Général des
Impôts (version2003)
Annexes
1-
Quelques tableaux sur le potentiel économique
a Principales productions agricoles en valeur (f CFA)
Type de production
|
Production Nette
|
PRIX MOYEN
|
VALEUR
|
|
|
|
|
Maïs
|
986
|
146,67
|
144 606 000,00
|
Sorgho
|
90
|
175,42
|
15 789 692,71
|
Petit mil
|
17
|
175,42
|
3 055 173,61
|
Riz
|
26
|
273,75
|
7 208 750,00
|
CEREALES
|
1 119,71
|
|
170 659 616,32
|
Igname
|
160
|
205,00
|
32 897 375,00
|
Manioc
|
3 826
|
33,50
|
128 160 112,50
|
Patate-Douce
|
37
|
99,50
|
3 691 450,00
|
TUBERCULES
|
4 023
|
|
164 748 937,50
|
Voandzou
|
32
|
368,75
|
11 832 265,63
|
Pois d'Angole
|
48
|
244,42
|
11 686 171,88
|
Soja
|
4
|
357,14
|
1 593 750,00
|
Dohi
|
38
|
450,00
|
17 116 875,00
|
Niébé
|
368
|
295,42
|
108 665 328,13
|
LEGUMINEUSES
|
490
|
|
150 894 390,63
|
Gombo
|
381
|
170,83
|
65 078 958,33
|
Piment
|
56
|
407,27
|
22 934 545,45
|
Tomate
|
124
|
293,17
|
36 224 406,25
|
MARACHERES
|
561
|
|
124 237 910,04
|
Sésame
|
16
|
445,83
|
7 322 812,50
|
Arachide
|
251
|
282,92
|
70 944 890,63
|
OLEAGINEUX
|
267
|
728,75
|
78 267 703,13
|
Coton
|
904
|
170,00
|
153 637 500,00
|
TOTAL
|
7 365
|
|
842 446 057,61
|
Production en Tonne
Source: Calculs à partir des
données du MAEP; CADER-ZOU et CeCPA Abomey
b-Principales productions animales en valeur ( f CFA)
|
Production Moyenne 2000 à 2003
|
Mercuriale des animaux sur pieds dans le Zou/ Collines
( F/CFA)
|
Valeur
|
Bovins
|
952,5
|
215000
|
204 787 500,00
|
Ovins
|
341,5
|
18700
|
6 386 050,00
|
Caprins
|
11782,25
|
15000
|
176 733 750,00
|
Porcins
|
10126
|
20000
|
202 520 000,00
|
Volaille
|
48469,67
|
1400
|
67 857 533,33
|
Lapins
|
400
|
2500
|
1 000 000,00
|
Escargots
|
1550
|
75
|
116 250,00
|
Total
|
73621,92
|
272675
|
659 401 083,33
|
Source:
Calculs à partir des données du MAEP,
CADER-ZOU, CeCPA Abomey et Direction Nationale de l'élevage.
c Nombre de nuitées et le montant de taxes sur les
nuitées
Infrastructures
hotelières
|
2003
|
2004
|
Valeur moyenne
|
Nombre
de nuitées
|
Valeurs Perçues
|
Nombre
de nuitées
|
Valeurs Perçues
|
annuelle perçue
|
Auberge à la Lune
|
162
|
81 000,00
|
199
|
99 500,00
|
90 250,00
|
Auberge AHLIKPONUA
|
30
|
15 000,00
|
20
|
10 000,00
|
12 500,00
|
Auberge aux Délices
|
57
|
28 500,00
|
29
|
14 500,00
|
21 500,00
|
Auberge Cité de la Paix
|
33
|
16 500,00
|
53
|
26 500,00
|
21 500,00
|
Auberge Code Secret
|
74
|
37 000,00
|
32
|
16 000,00
|
26 500,00
|
Auberge La Cachette
|
40
|
20 000,00
|
45
|
22 500,00
|
21 250,00
|
Auberge la Recade
|
93
|
46 500,00
|
61
|
30 500,00
|
38 500,00
|
Auberge La Simplicité
|
58
|
29 000,00
|
4
|
2 000,00
|
15 500,00
|
Auberge La Suprise
|
33
|
16 500,00
|
0
|
0,00
|
8 250,00
|
Auberge Le Festival
|
11
|
5 500,00
|
0
|
0,00
|
2 750,00
|
Auberge mon Repos
|
15
|
7 500,00
|
117
|
58 500,00
|
33 000,00
|
Auberge Pussy Cat
|
143
|
71 500,00
|
143
|
71 500,00
|
71 500,00
|
Camping le Prince
|
48
|
24 000,00
|
44
|
22 000,00
|
23 000,00
|
Hotel Guédévy 1
|
1059
|
529 500,00
|
886
|
443 000,00
|
486 250,00
|
Hotel Marie-Josée
|
112
|
56 000,00
|
71
|
35 500,00
|
45 750,00
|
Motel d'Abomey
|
2768
|
1 384 000,00
|
1969
|
984 500,00
|
1 184 250,00
|
TOTAL
|
4736
|
2 368 000,00
|
3673
|
1 836 500,00
|
2 102 250,00
|
Source :
Calculs à partir des données sur les
nuitées au niveau de DDCAT Zou-Collines
2- L 'Enquête sur le terrain
La collecte des informations ne
s'est limitée aux informations documentaires.
Il a été jugé utile de s'entretenir avec
les populations (propriétaires fonciers, les commerçants ), les
élus locaux et les responsables des services techniques sur la
mobilisation des ressources financières locales afin de connaître
leur opinion sur les difficultés rencontrées pendant
l'exécution de leurs missions et les palliatifs souhaités pour
contourner ces obstacles.
3-
Les questionnaires
2-1 Informations
auprès des autorités locales :
Nom :..................................................................
Prénom :...............................................................
Titre :..................................................................
Arrondissement :......................................................
1- Quels sont les modes de financement
du développement existants dans votre Commune ?
......public......privé......bailleurs ...communautaire....
2- Comment se manifeste le
financement Communautaire ?
.......................................................................................
3- Quelle appréciation
faites-vous de ce mode financement communautaire ?
......positif............négatif............encourageant......
4- Quels sont les problèmes
observés au niveau de ce mode ?
.......................................................................................
5- Quels sont les contrats dont vous
disposez avec des services déconcentrés garantir les
ressources :
......Affermage............Concession............Régie...
6- Comment se manifeste la
collaboration avec les services des impôts ?
.......................................................................................
7- Quels sont les outils dont vous
disposez pour déterminer et évaluer les ressources que vous
mobilisez ?
........................................................................................
8- L'effectif du personnel est-il
suffisant ou insuffisant ?
.....................................................................
9- Quels sont les moyens
matériels dont vous disposez pour travailler ?
......voiture......moto.........mobylette......ordinateur............bons
d'essence......simple rémunération ......Machine de
dactylographie...........................
10- Quels sont les problèmes
souvent rencontrés ?
.......................................................................................
11- Qu'est-ce qui vous empêche
d'atteindre le montant des prévisions ?
.......................................................................................
12- Comment motivez-vous le
personnel ?
.......................................................................................
13- Quelles sont vos propres
suggestions pour mieux garantir les ressources financières de votre
Commune ?
...........................................................................
14- 2-2 Informations
auprès des populations :
Nom :..................................................................
Prénom :...............................................................
Profession :............................................................
Arrondissement :.......................................................
Questionnaire :
...........................................................
1-Que signifie une
association ? .........................................................
2-Comment participe-t-on à
une association ?
...des Cotisations simples......des
Dons ................................
des Cotisations
forcées............Autres à préciser
3-Est-ce que la Mairie peut
être pour vous la plus grande organisation communautaire d'Abomey ?
......Oui............Non.........je ne sais pas
......................................
4-Selon vous, d'où vient la
plus grande partie de l'argent que la Mairie dépense dans la
Commune ? ...l'Etat...............des emprunts......... Des populations
.........des bailleurs ..
5-Quel sentiment vous anime lorsque
les avis d'imposition ou les collecteurs se dirigent vers vous ?
......Joie..................Colère............Indifférence............
6- Pourquoi c'est ce sentiment qui
vous anime ?
7-De quoi dépend le
développement de votre Commune ?
de votre paiement
régulier des taxes......d'argent de l'Etat...... de celui de la Mairie
des aides..............................................
8- Comment trouvez-vous le taux des
impôts ?
Trop cher.........cher......Un peu
cher......Pas.. cher......
Comment payez-vous les
impôts ?
...Facilement.....................Forcement...................
9-Qu'est-ce qui vous empêche
de payer toujours les impôts et taxes ?
...................................................................................
...........................
10-Comment peut-on faire pour
trouver de l'argent pour le développement de la Commune
d'Abomey ?
................................................................................................
2-3 Guide
d'entretien :
Service des impôts et des
domaines d'Abomey:
Nom :..................................................................
Prénom :...............................................................
Titre :...................................................................
Service..........:......................................................
1-Comment évaluez-vous les
bases d'imposition dans la Commune d'Abomey ?
2-Quelles les méthodes de
recouvrement des recettes fiscales ?
3-Quelles sont les
mécanismes de mise à jour des bases d'imposition ?
4-Quels les moyens permettant de
mobiliser les ressources?
L'effectif du personnel ?
......insuffisant........................suffisant...................
.
5- Comment motivez-vous le
personnel ?
6-Les matériels : ...
voiture............moto......mobylette.........ordinateur.........
bon...d'essence...............simple rémunération..
7-Quels sont les problèmes
souvent rencontrés ?
8- Comment se manifeste la
collaboration entre la direction des impôts et la Commune ?
9-Quelles sont vos propres
suggestions pour mieux garantir les ressources financières de votre
Commune ?
2-4 Fiche de recueil
d'informations :
Service des recettes et
perceptions d'Abomey :
Nom :..................................................................
Prénom :...............................................................
Titre :...................................................................
Service..........:......................................................
1-Comment amenez-vous la Commune
à garantir ses ressources ?
2-Quelles sont les périodes les plus favorables
à la disponibilité des crédits ?
................................................................................................
3-Quels les moyens permettant de
mobiliser les ressources?
L'effectif du personnel ?
......insuffisant........................suffisant....................
4- Comment motivez-vous le
personnel ?
..............................................................................................................
5-Les matériels :
voiture............moto......mobylette.........ordinateur.........
bon...d'essence...............simple rémunération..
6-Quels sont les problèmes
souvent rencontrés dans le recouvrement des recettes ?
................................................................................................
7- Quels sont les contrats existants entre vous et la
Mairie ?
...Affermage...................Concession...........Régies......
8- Comment se manifeste la
collaboration entre la direction des recettes - perceptions et la
Commune ?
................................................................................................
9-Quelles sont vos propres
suggestions pour mieux garantir les ressources financières de votre
Commune ?
................................................................................................
5-
L'administration des questionnaires
En dehors des responsables des
services techniques concernés par le problème de la mobilisation
des ressources locales, 100 personnes (propriétaires,
commerçants...) et 10 conseillers sur 17 ont écoutés dans
la commune .
L'enquête a été
faite de deux manières en tenant compte de la disponibilité de
nos enquêtes. D'une part, l'enquêté est mis en contact
direct avec le questionnaire, auquel il répond lui-même et d'autre
part, les questions ont été posées par nous, qui notons
les réponses de nos enquêtés. Aussi avons-nous des
questionnaires à réponses directs et à réponses
indirectes.
6-
les résultats de l'enquête
A la fin des enquêtes sur le
terrain, il a été procédé à une
catégorisation des questions selon leur mode de formulation. Les
informations essentielles ont été dégagées et se
présentent comme ci- dessous.
4-1 cas des
populations
4 - 1 -1 Réponses aux
questions cafétéria.
Questions
|
Réponses proposées
|
Réponses choisies par les
enquêtés
|
Observation de
l'enquêteurs
|
1-Comment participe - t - on
à une association ?
|
- cotisation volontaires
-cotisations forcés
-des dons
- Autres
|
40%
40%
04%
16%
|
cotisations font 80%
|
2- Est- ce que la Mairie peut
être pour vous la plus grande association ou Communauté
d'Abomey ?
|
-oui
-non
-je ne sais pas
|
68%
16%
16%
|
-
|
3 - Selon vous, d'où vient
la plus grande partie de l'argent que la Mairie dépense dans la
commune ?
|
-Etat
-Les emprunts
- les populations
-des bailleurs
-plusieurs réponses
-je ne sais pas
|
12%
08%
44%
24%
04%
08%
|
|
4-Quel sentiment vous anime lorsque
les avis d'imposition ou les agents d'impôt se dirigent vers vous ?
|
-joie
-colère
-Indifférence
|
04%
76%
20%
|
|
5- De quoi dépend le
développement de votre commune ?
|
-paiement des impôts et
taxes
-de l'argent de l'Etat
- de celui de la Mairie
- des aides
- plusieurs réponses
|
14%
20%
18%
36%
14%
|
Seulement 14% connaissent le
rôle de l'impôt dans le développement
|
6 - Comment trouvez- vous le
montant des Impôts ?
|
-Trop cher
-cher
-un peu cher
-pas cher
|
36%
20%
08%
36%
|
44% trouvent le coût des
impôts est un cher
|
7-Comment payez -vous les
impôts
|
Facilement
-forcement
les deux formes
-on ne paie plus
|
12%
52%
08%
28%
|
|
4-1-2
Réponses aux questions ouvertes :
Q : 1- Que signifie une
association ?
R :100 % Regroupement de
personnes pour atteindre un but commun
Q :2 - Pourquoi ce sentiment
vous anime devant les agents d'impôt et qu' est -ce qui vous
empêche de payer toujours les impôts ?
R : 2-1 Les
raisons de la colère
- coût élevé
des montants des impôts et taxes
- ignorance du bien fondé de
ces impôts et taxes
- inexistence d'emplois
générateurs de revenus
- doute sur le reversement effectif
de l'argent dans la caisse
inexistence de services de base (
eau, électricité, pistes carrossables) dans notre localité
- mauvaise gestion.
2 -
2 les raisons de la joie
- le développement de la
entreprise dépend du paiement de nos impôts et taxes
2 -3
les raisons de l ' indifférence
- paiement par résignation
- le locataire ne paie pas
- On ne paie pas d'impôts ici
4
-2 Au niveau des élus
4-2 - 1 Réponses aux questions
cafétéria
Questions
|
Réponses proposées
|
Réponses choisies par les
enquêtés
|
Observation de
l'enquêteurs
|
1-Quelssont les modes de
financement du développement existants dans votre commune ?
|
-Public -local
-privé/-bailleurs
|
-
-
|
67% voient
le public- local
33% privé/bailleurs
|
2- Quelle appréciation
-faite vous du mode de financement local
|
Positif
négatif
encouragement
|
-
-
100%
|
|
3 Quels sont les contrats dont vous
disposez avec des services déconcentrés pour garantir les
ressources
|
affermage
-concession
-régie
-aucun
|
-
-
-
100%
|
|
4- Quel sont les moyens
matériels dont vous disposez pour travailler.
|
- Voiture
- moto
- mobylette
-Machine de dactylographier
|
100%
57%
|
|
4-2-2 Réponses aux
Questions ouverts
Q-1- Comment se manifeste le
financement directe des populations ?
R-1 Lorsqu'un projet est
annoncé, les populations sont informés et il leur est
demandé de contribuer financièrement à une hauteur
donnée du montant total des investissement pour assurer l'entretien, la
réparation et la maintenance des infrastructures de base.
Q-2 - Quels sont les
problèmes observés au niveau de ce mode de
financement ?
R-2 Les populations ont du mal
payer non seulement parce qu'elles sont pauvres mais aussi parce qu'elles
affirment que ce sont des projets que les élus locaux avaient promis au
cours de leurs campagnes électorales . Par conséquent, c'est le
Maire qui doit payer ces taux que les partenaires leur demandent comme frais de
garantie de l'entretien, de la réparation et de la maintenance des
infrastructures de base.
Q-3- Comment se manifeste la
collaboration entre élus et le service de la recette des
impôts ?
R-3 Pas grand chose .Les
élus ont seulement le droit de fixer le taux , seul le service des
affaires financières de la Commune s'occupe des finances locales et peut
avoir une idée de la collaboration avec le service de la Recette des
impôts ou Recette perception.
4-3.
Cas des services techniques
Au niveau des services techniques
à savoir le service des affaires financières, la Recette
perception et la Recette des Impôts et des domaines, nous avons pu
amasser davantage des informations documentaires grâce à la
consultation des ouvrages comme les comptes administratif et de gestion.
Ce qui nous a permis de croiser
leurs informations à celle pré-consultées afin de
déterminer les actions à réaliser.
Il importe de noter qu'il n'y a pas
de document sur les techniques ou les stratégies de mobilisation des
ressources locales à Abomey au niveau de ces services techniques.
7- La Carte environnementale
d'Abomey
Table des
matières :
Dédicaces
iii
Remerciements
iv
Répertoire des sigles et
abréviations
v
Introduction générale
1
Première Partie
4
Chapitre 1:L'analyse du budget de
la commune
4
Section 1 L'observation des recettes locales.
4
Paragraphe 1 Les recettes locales de
fonctionnement
4
A Les ressources mobilisées par les services
administratifs de la Mairie
5
B Les ressources mobilisables par les
établissements publics ou sociétés d'Etat au profit de la
Commune
6
C Les ressources mobilisées par la Recette
des Impôts et des Domaines d'Abomey
7
D Les apports financiers de l'Etat
8
PM
8
E Les graphiques sur les recettes de
fonctionnement
9
Paragraphe 2 Les recettes locales
d'investissement
10
A le graphique sur les recettes locales
d'investissement
12
B Graphique sur les recettes par section
12
Section 2 l'observation des dépenses
locales
12
Paragraphe1 Données statistiques sur
les dépenses locales
12
A Evolution des prévisions par rapport aux
réalisations des dépenses locales
14
B Graphique sur les dépenses locales par
section
16
C Graphique sur les dépenses locales
d'investissement
16
Paragraphe 2 L'analyse des dépenses
locales
17
Chapitre 2 : La
problématique de la mobilisation des ressources
locales
18
Section 1: Les problèmes structurels
18
Paragraphe 1 : Les difficultés
liées à la mobilisation des recettes de
fonctionnement
18
A Les problèmes au niveau de la Recette des
Impôts et des Domaines
18
1 Les difficultés liées à la
détermination de l'assiette
18
2 Les obstacles liés au recouvrement des
recettes fiscales
19
3 Les problèmes liés au personnel
19
B Les problèmes au niveau des services
administratifs de la Mairie
19
C Les obstacles identifiés au niveau des
sociétés ou organismes publics
20
D Les problèmes au niveau des apports
financiers de l'Etat
20
Paragraphe 2 Les difficultés au
niveau des recettes d'investissement
21
Section 2 Les problèmes conjoncturels
21
Paragraphe 1 Les problèmes
économiques
21
A Le poids de la situation économique sur
les apports de l'Etat
22
B Le poids de la situation économique sur
les apports des populations
22
Paragraphe 2 Les problèmes
socio-psychologiques
22
Deuxième Partie
2
Chapitre 1 Amélioration des
stratégies de mobilisation des ressources fiscales
24
Section 1 Le potentiel économique
imposable dans la commune d'Abomey
24
Paragraphe 1 : La détermination
du potentiel économique
24
Paragraphe 2 Analyse des ressources
mobilisées par rapport à ce potentiel
25
Section 2 La croissance des ressources
fiscales
26
Paragraphe 1 Amélioration des
méthodes d'évaluation de l'assiette fiscale des ressources
locales.
26
A Cas de la Recette des Impôts et
des Domaines
26
1 La mise en place du Registre Foncier Urbain
26
2 La synthétisation de la taxe de
développement local
27
3 Modération des taux d'imposition
27
4 Réorganiser les patentes et les
licences
28
B Cas des services administratifs de la
Commune
29
Paragraphe 2 Appui institutionnel aux
structures
29
A Cas de la Recette des
impôts
30
B Les services administratifs de la
Mairie
30
Chapitre 2 La croissance des ressources
non fiscales
32
Section 1 la mobilisation des ressources au
niveau de l'Etat et des partenaires
32
Paragraphe 1 Les approches de solution aux
problèmes liés aux apports de l'Etat central et des organismes
publics
32
A Cas de l'Etat central
32
B Les approches de solution aux
problèmes des organismes publics
33
Paragraphe 2 La mobilisation des
partenaires
33
A La cohérence des projets de
développement
33
B Le partenariat de la Mairie avec le
secteur privé
34
C La Coopération
intercommunale
34
D La Coopération
décentralisée
35
E La gestion foncière
35
Section 2 La mobilisation des
populations
36
Paragraphe 1 L'amélioration de la
situation économique des populations
36
A L'investissement local
36
Paragraphe 2 L'implication des populations
dans le financement du développement à la base
37
A La participation financière des
populations
37
B La sensibilisation permanente des populations
38
Conclusion générale
39
Répertoire bibliographique
vi
Annexes
vii
1- Quelques tableaux sur le potentiel
économique
vii
a Principales productions agricoles en valeur (f
CFA)
vii
b-Principales productions animales en valeur ( f
CFA)
vii
c Nombre de nuitées et le montant de taxes
sur les nuitées
viii
2- L 'Enquête sur le terrain
viii
3- Les questionnaires
x
5- L'administration des questionnaires
xiv
6- les résultats de
l'enquête
xiv
7- La Carte environnementale d'Abomey
xvi
Table des matières :
xvii
* 1 PDM : Spécial
Bénin Décentralisation, La Revue Africaine des finances
Locales, n° spécial 2003, 22p
* 2 PDM : Etat de la
Décentralisation en Afrique , Editions Karthala ,2003, 357p
* 3 Code Général
des Impôts au Bénin ; version 2003
* 4 François Paul
YATTA : La décentralisation financière en
Afrique : Succès Problèmes et Contraintes ; mai
2000
www.oecd.org/dataoecd
* 5 Recette-Perception
d'Abomey :Commentaire sur l'exécution du budget de la Commune
d'Abomey, Exercice 2003 ; N°27/DGTCP/RGF/RF/RPA/408
* 6 Centre d'Information et de
Documentation sur les Collectivités Locales (CIDOCOL)
Décentralisation Déconcentration : Découpage
territorial : ce qu'il faut savoir sur la réforme de
l'Administration territoriale en République du Bénin ;
décembre 2002
* 7 cf. Page 42 de ce
document
* 8 Etudes Nationales de
Perspectives à Long Terme (NLTPS) Bénin 2025. août 2000
* 9 PDM : La revue
Africaine des Finances locales ; N°3 avril 2002 ; 14p
* 10 E mmanuel ASSILAMEHOO
Liaison Energie-Francophonie n° 60 3ème trimestre
2003, Le financement du développement durable.
* 11 PNUD : Rapport sur le
Développement Humain au Bénin , 2003