INTRODUCTION
Le paludisme demeure une maladie préoccupante dans le
monde. Plus de 41% de la population mondiale est exposée au risque de
contracter le paludisme, et ce chiffre augmente chaque année en raison
de la détérioration des systèmes de santé, de la
résistance accrue aux médicaments et aux insecticides, du
changement de climat et des guerres. Il est l'une des principales causes de
morbidité et de mortalité dans les pays en développement
(1).
Selon l'OMS, on dénombre, chaque année, entre
300 et 500 millions de cas de paludisme. Cette maladie cause la mort de 1,5
à 2,7 millions de personnes par an (2).
Parmi les groupes à haut risque, on trouve les enfants,
les femmes enceintes, les voyageurs, les réfugiés, les personnes
déplacées et les travailleurs arrivant dans des zones
endémiques(1).
Les enfants de un à quatre ans sont les plus
susceptibles de contracter le paludisme et d'en mourir. Près de 50% des
décès chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique sont
causés par le paludisme. L'infection du paludisme pendant la grossesse
est un problème majeur de santé publique dans les régions
tropicales et subtropicales du monde entier. Dans les zones les plus
endémiques du monde, les femmes enceintes représentent le groupe
d'adulte le plus exposé au paludisme (3). La maladie tue plus d'un
million d'enfants chaque année (2 800 enfants par jour) sur ce continent
seulement .Un enfant meurt du paludisme toutes les 30 secondes (2).
Dans les zones où la transmission est
élevée, 40 % des nourrissons peuvent mourir des formes graves du
paludisme. Environ 40 % de la population mondiale (soit deux milliards
d'individus) vivant dans quelque 90 pays et territoires sont à risque.
Entre 80 et 90 % des décès attribuables au paludisme surviennent
en Afrique subsaharienne où vivent 90% des personnes infectées
(2).
L'Afrique subsaharienne, qui compte 530 millions d'habitants,
est la région où le taux d'infection est le plus
élevé. Dans cette partie de l'Afrique, le paludisme tue au moins
un million de personnes chaque année. Selon certaines estimations, 275
millions de personnes qui y habitent sont porteuses du parasite mais ne
présentent pas nécessairement de symptômes (2).
Des quatre espèces du parasite qui affectent
l'être humain, le Plasmodium falciparum est la plus
répandue. Cette espèce est mortelle. On lui attribue environ 95 %
des décès causés par le paludisme dans le monde. Son taux
de mortalité est de 1 à 3 % (5).
Au début des années 1960, seulement 10 % de la
population mondiale risquaient de contracter le paludisme. Ce taux atteint
désormais 40 %, en raison de l'augmentation de la résistance des
moustiques aux pesticides et des parasites aux médicaments. La maladie
se répand maintenant dans des zones où elle était absente
(1).
En RD Congo, le paludisme est un problème majeur de
Santé publique. Il est la première cause de morbidité et
de mortalité en particulier parmi les enfants de moins de 5 ans et les
femmes enceintes (3).
Le paludisme a tué 467.OOO personnes, parmi lesquelles
200.000 enfants de moins de cinq ans, en 2000 en République
Démocratique du Congo , selon des chiffres du ministère de la
Santé. Avec une moyenne de 500.000 décès par an. Le
paludisme est la première cause de mortalité en RDC , en
particulier chez les moins de cinq ans et les femmes enceintes , loin devant le
SIDA, précise le document diffusé à l'occasion de la
journée africaine de la lutte contre le paludisme. La maladie
sévit de façon endémique en RDC, où sa transmission
est quasi-permanente, souligne le Dr Swana Nenga du Programme National de lutte
contre le Paludisme. L'extrême pauvreté de la majeure partie de la
population, l'insalubrité en milieux urbains et la pratique
généralisée de l'auto médicamentation sont à
la base de la forte prévalence de cette endémie en RDC (4).
But du travail
Le but de ce travail est de contribuer à
l'amélioration de l'état de santé des enfants de moins de
cinq ans par une bonne prise en charge.
Objectif général
L'objectif général vise à évaluer
la mortalité hospitalière due au paludisme grave chez les enfants
de moins de cinq ans à l'Hôpital Saint Luc de Kisantu.
Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques ont été
précisés pour atteindre l'objectif général de la
manière suivante :
- réaliser une étude systématique des
dossiers de tous les enfants hospitalisés dans le service de
pédiatrie de l'Hôpital Saint Luc de Kisantu.
- examiner les causes de leurs hospitalisations.
- déterminer la mortalité hospitalière
due au paludisme grave chez les enfants de moins de cinq ans.
- identifier les manifestations associées au paludisme
grave.
- formuler des recommandations.
- identifier les déterminants de la mortalité
due au paludisme grave.
CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LE PALUDISME
1.1. Accès palustre simple
L'agent étiologique du paludisme est un parasite
protozoaire sporozoaire : le Plasmodium. Quatre espèces
plasmodiales sont pathogènes pour l'homme. Le Plasmodium falciparum
est répandu dans toutes les régions tropicales et
intertropicales ; sa longévité est en règle
générale inférieure à 2 mois mais peut
exceptionnellement atteindre 1 an. Le Plasmodium vivax est
présent en Asie, en Mélanésie, en Amérique
tropicale et en Afrique orientale ; sa longévité habituelle
est de 2 à 3 ans. Le Plasmodium ovale est de fréquence
moindre ; sa longévité est identique à celle du
Plasmodium vivax. Le Plasmodium malariae est rencontré
en Afrique, en Asie et en Amérique tropicale dans des foyers
localisés ; il peut avoir une longévité de plusieurs
dizaines d'années (5).
La transmission du paludisme se fait par piqûre d'un
insecte hématophage : l'anophèle femelle. Ce moustique, dont la
piqûre est indolore, pique la nuit. Sa survie nécessite de
l'humidité et une température supérieure à 16
°C. De ce fait, le paludisme ne se transmet habituellement pas au-dessus
de 1 500 m d'altitude en Afrique et de 2 500 m en Amérique ou en Asie.
Il peut également y avoir une transmission interhumaine des parasites
par transfusion ou par passage transplacentaire. (5)
La crise de paludisme, appelé
également accès palustre, est caractérisée
par des accès fébriles, avec une fièvre à plus de
40°C, des frissons, suivis d'une chute de température
accompagnée de sueurs abondantes et d'une sensation de froid. Il
survient à la fin de la période d'invasion pour les quatre
espèces (2).
Classiquement, on distingue la fièvre
tierce (c'est-à-dire survenant tous les 2 jours) due au
Plasmodium vivax et Plasmodium ovale (fièvre tierce bénigne) et
Plasmodium falciparum (fièvre tierce maligne) de la
fièvre quarte (c'est-à-dire survenant tous les 3
jours) due au Plasmodium malariae (le terme « malaria »
désignait spécifiquement la fièvre quarte).Ces
accès palustres peuvent se répéter pendant des mois voire
des années avec Plasmodium ovale, Plasmodium vivax et Plasmodium
malariae, mais pas avec Plasmodium falciparum, s'ils sont correctement
traités et en l'absence de réinfestation (cas du paludisme
d'importation, en général) (6).
Actuellement, le diagnostic est plutôt suspecté,
lors d'un épisode fébrile (en général, 40°C ou
plus) alternant avec de grands frissons, des sueurs abondantes et une sensation
de froid, au retour d'une zone infestée
(3).
1.2 Accès palustre grave
Le paludisme grave est essentiellement
dû au plasmodium falciparum. Il constitue l'accès pernicieux le
plus fréquent de la malaria. Endémie parasitaire mondiale, il
peut survenir d'emblé ou après un accès simple chez le
sujet mal ou non traité préventivement.
Chez les sujets non immunisés ou ne
suivant pas de traitement, l'infection à Plasmodium falciparum
présente un risque de développement d'une forme grave
potentiellement mortelle : le neuropaludisme, responsable d'une grande
partie de la mortalité infantile liée au paludisme. Il
se traduit en particulier par des altérations de la conscience, des
délires, des convulsions, pouvant aboutir à un coma et à
la mort. Les mécanismes du neuropaludisme ne sont pas encore
élucidés ; l'une des hypothèses est le blocage des
petits vaisseaux sanguins (capillaires) du cerveau par des amas de globules
rouges infestés. Le neuropaludisme constitue une urgence
médicale ; un traitement adapté administré à
temps permet généralement une guérison sans
séquelles (7).
Le paludisme grave touche préférentiellement
l'enfant non immun entre 6 mois et 6 ans, et peut évoluer rapidement
vers les complications graves. La présentation clinique du paludisme
grave chez l'enfant est le plus souvent dominée par les signes
neurologiques (convulsions fébriles, troubles de la conscience) (6).
Une anémie sévère, une
hypoglycémie spontanée et une acidose métabolique sont
fréquentes. L'évolution fatale est plus rapide que chez l'adulte.
Toute convulsion fébrile chez un enfant au retour d'une zone
d'endémie palustre doit faire évoquer un paludisme grave (5).
La virulence du parasite ainsi que la réponse
immunitaire de l'hôte rend souvent difficile la compréhension de
certaines conséquences cliniques et compromettent l'efficacité
des multiples thérapeutiques posées (6).
Sa physiopathologie est complexe et mal
élucidée, elle repose sur deux phénomènes
essentiels, l'un mécanique et l'autre immunitaire. Relevons que les
différentes espèces ne donnent pas toutes les mêmes effets
(10).
· Phénomènes mécaniques
Ce Phénomène est lié
à la capacité du Plasmodium falciparum à se multiplier
rapidement et à parasiter les érythrocytes d'âges
différents.
Les hématies impaludées perdent leur
déformabilité en émergent à leur surface des
protubérances. Ainsi ces érythrocytes infestés surtout au
stade tardif de leur maturation adhèrent aux cellules
épithéliales, c'est la cytoadhérance.Cette adhésion
sera facilitée par un ligand de nature protéique
(adhésive) et nécessite la présence d'une autre
protéine riche en histidine. Autour de cette hématie
parasitée s'organisent en rosette d'autres hématies saines et
éléments du système de phagocytes mononuclées
créant ainsi une micro obstruction avec ses conséquences tant sur
le métabolisme cérébral que sur la synthèse des
neuromédiateurs. C'est la séquestration vasculaire (6).
· Phénomènes immunologiques
La présence du parasite chez l'hôte
déclenche des réactions de défense organique
caractérisée par la libération importante des cytokines
par le biais du tumor necrosis factor (TNF). Ces cytokines vont aggraver les
perturbations mécaniques citées ci haut (la perte de la
déformabilité globulaire), C'est le stress oxydant (6).
1.3 Morbimortalité du paludisme
grave
L'accès pernicieux ou neuropaludisme est une malaria
cérébrale associant une élévation importante de la
température (40°C), caractérisé par l'importance de
la souffrance cérébrale et un coma de mauvais pronostic
malgré le traitement. Il constitue le grand problème du paludisme
à Plasmodium falciparum. La mortalité
s'élève parfois à 20 % chez les adultes et à
15 % chez les enfants (10).
Le neuropaludisme ne frappe que les sujets dépourvus
d'immunité. Il s'agit donc surtout d'enfants de plus de 4 mois (ayant
perdu les anticorps maternels) et de moins de 4 ans, ou d'étrangers
récemment transplantés négligeant leur chimio-prophylaxie
(2).
En zone de faible endémie ou de paludisme saisonnier,
les adultes autochtones mal prémunis (donc n'ayant plus d'anticorps)
peuvent présenter également un accès pernicieux (3).
Cette encéphalopathie aiguë fébrile
résulte d'une intense multiplication des hématozoaires dans les
capillaires viscéraux et en particulier cérébraux.
L'apparition d'une malaria sévère est soit progressive soit
brutale. Elle débute après des convulsions instantanées et
passagères d'un ou plusieurs muscles, suivies de
décontractions.
Elles sont localisées ou
généralisées à l'ensemble du corps. Cette
variété de la malaria s'accompagne d'un
nystagmus (tressautement
des yeux dans le plan horizontal de façon incessante), quelquefois d'une
raideur du cou et d'une perturbation des réflexes. Dans environ
15 % des cas, il existe des hémorragies de la rétine (couche
de cellules tapissant le fond de l'oeil). La malaria sévère
s'accompagne d'une anémie et d'un ictère (jaunisse). Les
convulsions surviennent essentiellement chez les enfants et seulement dans
50 % des cas chez l'adulte (6).
Les autres signes de ce type de la malaria sont l'
hypoglycémie
(baisse du taux de sucre dans le sang) qui est de mauvais pronostic. Ce
symptôme touche tout particulièrement les enfants et les femmes
enceintes, il est dû à un mauvais fonctionnement du foie et
à une consommation exagérée de sucre par le parasite. Les
femmes enceintes sont particulièrement prédisposées
à l'hypoglycémie. L'
acide lactique, qui
entraîne une augmentation de l'acidité du sang, est
également de mauvais pronostic (5).
L'oedème pulmonaire (présence de liquide dans
les poumons) n'est pas bien expliqué mais peut être à
l'origine d'un taux de mortalité dépassant 80 %. L'atteinte
des reins est plus rare chez l'enfant et s'accompagne également d'une
forte mortalité. Son mécanisme n'est pas non plus
éclairci. L'anémie constatée au cours de la malaria
sévère est le résultat de la destruction et de
l'élimination accélérées des globules rouges par la
rate, associées à un déficit de production de ces globules
par la moelle osseuse (aplasie médullaire). Elle nécessite
généralement une transfusion. Celle-ci pose des problèmes
chez l'enfant et est à l'origine de la présence
d'hémoglobine dans le sang, d'urine de coloration noire et de
l'insuffisance rénale. Une autre complication susceptible de survenir au
cours de cette variété de la malaria est la fièvre
bilieuse hémoglobinurique. On assiste également à une
hématémèse
due sans doute à une atteinte de l'estomac par ulcération due au
stress (5).
La diversité antigénique des différentes
souches du plasmodium falciparum est l'un des obstacles rencontrés lors
de l'exploitation des différentes propriétés
physiopathologiques (6).
1.4 Prise en charge du paludisme
La prise en charge du paludisme se fait sous deux
formes :
· Le traitement curatif contre l'accès simple et
l'accès grave
· Le traitement prophylactique (6).
Notons que le traitement prophylactique vise surtout les
groupes à risque (étrangers et enfants entre 6 mois et 6 ans)
1.4.1. Traitement curatif contre l'accès simple
- Combinaison Artesunate - Amodiaquine ou Arthemeter
Lunefantrine
- Quinine
1.4.2. Traitement contre l'accès
pernicieux
C'est un traitement d'urgence reposant sur des bases
cliniques, on donne de la quinine en perfusion intraveineuse dans le
sérum glucosé (25 mg/kg/j soit 1,5 à 2 g/j) pendant 3
à 6 jours jusqu'à la disparition des troubles de conscience. On
peut parfois faire le relais de ce traitement par un autre antipaludéen
(5).
1.4.3. Traitement prophylactique
-Chez la femme enceinte, on donne 2 cures de sulfadoxine
pyrimethamine (fansidar, falcidox) à la dix huitième et la trente
sixième semaine de la grossesse (5).
-Assainissement du milieu
-Utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide.
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
2.1. MATERIEL
2.1.1. Cadre de l'étude
L'Hôpital Saint Luc de Kisantu est situé dans la
province du Bas- Congo, district de la Lukaya, Territoire de Madimba, Secteur
de Ngeba. Il joue le rôle d'Hôpital Général de
Référence de la zone de santé de Kisantu. Il se trouve
à 120 Km de Kinshasa et à #177; 2 Km de la nationale n°1. Il
comprend 4 services dont celui de Pédiatrie dans lequel nous avons
effectué la présente étude.
2.1.2. Population d'étude
Cette étude prend en compte tous les enfants de moins
de 5ans qui ont consulté au service de pédiatrie de l'HSLK du
1er janvier 2007 au 31 juillet 2007.
2.1.3. Echantillon
Il s'agissait d' échantillon non aléatoire (
sans randomisation) mais exhaustive : tous les enfants de moins de cinq
ans hospitalisés à l'Hôpital Saint Luc de Kisantu pour
paludisme grave du 1er janvier 2007 au 31 juillet 2007.
2.1.4. Critère d'inclusion
Tout enfant de moins de 5 ans ayant consulté à
l'HSLK pour paludisme grave en pédiatrie durant la période
d'étude
2.1.5. Critère d'exclusion
Tout patient n'ayant pas répondu aux critères
d'inclusion
2.1.6. Paramètres d'études
- Caractéristiques
sociodémographiques de tous les patients (âge, sexe)
- Calendrier vaccinal
- Association paludisme grave et autre maladies chez tous les
patients
- Taux d'hémoglobine chez tous les patients
- Durée d'hospitalisation de tous les patients
- Evolution.
2.1.7. Matériel pour la collecte des
données
Nous nous sommes servis d'un stylo, d'une fiche
d'enquête de récolte des données dont l'exemplaire est
joint en annexe. Cette fiche renferme en général les
éléments ci-après :
- identité complète
- symptômes dominants
- diagnostic posé
2.2. METHODES
2.2.1. Type et durée d'étude
Nous avons effectué une étude descriptive dans
le service de pédiatrie de l'HSLK au cours de la période allant
du 1er janvier au 31 juillet 2007.
2.2.2. Calculs statistiques
Pour l'évaluation statistique de
n
os résultats, nous avons eu recours :- au pourcentage pour
avoir une idée sur la proportion de l'échantillon concerné
par le phénomène étudié.
- au calcul de la moyenne, de la médiane et de la
proportion.
2.2.3. Présentation des résultats
Nos résultats sont synthétisés dans des
tableaux élaborés sur base des paramètres
étudiés.
CHAPITRE 3 : RE
réSULTATSVoici les résultats que nous
avons obtenus au cours de notre étude :
3 .1 AGE ET SEXELe tableau 1 regroupe les
patients selon la tranche d'âge de 6 mois
Tableau 1. Distribution des patients selon l'âge et
le sexe
Groupe d'âge
(en mois)
|
Sexe masculin
|
Sexe féminin
|
n
|
%
|
0 - 11
12 - 23
24 - 35
36 - 47
48 - 59
|
7
5
4
3
2
|
18
10
3
5
1
|
25
15
7
8
3
|
43,1%
25,9%
12,1%
13,8%
5,1%
|
Total
|
21
|
37
|
58
|
100%
|
Sur les 60 patients admis à l'étude seul les
âges de 2 patients n'ont pas été signalés.
3.2 CALENDRIER VACCINAL
Le tableau 2 repartit les tranches
d'âge selon le respect ou non du calendrier vaccinal
Tableau 2. Répartitions par tranche
d'âge des enfants de moins de cinq ans selon le respect du calendrier
vaccinal
Tranche d'âge
(en mois)
|
Calendrier vaccinal
|
|
n
|
Respecté
|
Non respecté
|
|
0 -11
|
5
|
6
|
11
|
12 - 23
|
3
|
5
|
8
|
24 - 35
|
1
|
4
|
5
|
36 - 47
|
4
|
0
|
4
|
48 - 59
Total
|
2
15
|
0
15
|
2
30
|
L'information sur le calendrier vaccinal n'a pu être
obtenu que chez la moitié des patients dont seul 15 patients ont eu un
calendrier vaccinal respecté.
3.3 ASSOCIATION PALUDISME GRAVE ET AUTRES
MANIFESTATIONS CHEZ TOUS LES PATIENTS
Tableau 3.Fréquence d'association Paludisme grave
et autres
manifestations chez tous les patients
Paludisme grave associé à
|
n
|
%
|
Maladies respiratoires
Anémie
Méningite
Infection néo natale
Non associé
Rougeole
MPE
Infection urinaire
|
25
13
9
5
5
1
1
1
|
41,7
15,2
21,7
1,6
1,6
8,3
1,6
8,3
|
TOTAL
|
60
|
100%
|
3.4. VARIATION DU TAUX D'HEMOGLOBINE CHEZ TOUS LES
PATIENTS
Tableau 4. Répartition des enfants de moins de
cinq ans suivant le taux
d'hémoglobine
Taux d'hémoglobine (en g %)
|
n
%
|
Normal
|
22
|
37 %
|
Pathologique
|
13
|
63 %
|
Total
|
35
|
100 %
|
Sur les 60 patients seul les taux d'hémoglobine de 35
patients étaient signalés.
3.5 MORTALITE SELON L'AGE ET LE SEXE
Nous avons enregistré au total 8 cas de
décès parmi les 60 cas d'hospitalisation en pédiatrie
pour paludisme grave.
La fréquence de cette mortalité est de :
8 x 100 = 13 %
60
Tableau 5 : Fréquence de
décès selon l'âge et le sexe
Groupe d'âge
(en mois)
|
Sexe
Masculin
|
Sexe
Féminin
|
n
|
0 - 11
12 - 23
24 - 35 - 36 - 47
48 - 59
|
1
1
1
0
0
|
3
1
0
1
0
|
4
2
1
1
0
|
Total
|
3
|
5
|
8
|
III.6. ASSOCIATION PALUDISME GRAVE ET AUTRES
MANIFESTATIONS CHEZ LES PATIENTS DECEDES
Tableau 6 : Fréquence
d'association paludisme grave et autre
manifestations chez les patients
décédés
Paludisme grave associé à
|
n
|
%
|
Maladies respiratoires
Méningite
Rougeole
MPE
Infection néo natale
Infection urinaire
Non associé
|
2
2
1
0
0
1
2
|
25
25
12.5
0
0
12.5
25
|
Total
|
8
|
100%
|
III.7. VARIATION DU TAUX DE L'HEMOGLOBINE CHEZ LES
PATIENTS DECEDES
Taux d'hémoglobine
|
Fréquence
|
%
|
Normal
|
2
|
25
|
Pathologique
|
6
|
75
|
Total
|
8
|
100
|
III .8. REPARTITION DES PATIENTS SELON LA DUREE
D'HOSPITALISATION
Patients décédés
|
Patients guéris
|
7 cas de décès sont survenus en moins de
24 heures après admission à l'hôpital
1 cas de décès est survenu en moins de 48
heures après admission à l'hôpital
|
La durée d'hospitalisation variait entre 10 et
15 jours avec une moyenne de 12 jours.
|
CHAPITRE 4 : DISCUSSION
Notre discussion s'articule autour de cinq points :
- les caractéristiques sociodémographiques
- les types des maladies associées au paludisme
grave
- la durée de l'hospitalisation
- le taux d'hémoglobine
- l'évolution
4.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
L'âge et le sexe sont les deux paramètres retenus
pour cette rubrique
4.1.1 L'âge
Notre étude a concerné essentiellement les
enfants de moins de 5 ans ayant consulté ou été
transféré à l'HSLK pour le cas de paludisme pendant la
période allant du 01er janvier au 31 juillet 2007.
L'âge de ces enfants était compris entre 0 et 59
mois. Un peu plus de la moitié des cas se trouve dans les tranches
d'ages de 0 à 11 mois et de 12 à 23 mois suite à la
disparition de la prémunition soit 69%.
4.1.2 Le sexe
Au cours de cette étude, nous notons que le sexe
féminin a été le plus touché (soit 63,8%) avec une
mortalité plus élevée par rapport au sexe masculin soit 5
cas contre 3.
4.2. TYPES DE MANIFESTATIONS ASSOCIEES AU
PALUDISME
Les maladies respiratoires, la méningite et
l'anémie sont les 3 manifestations qui ont un taux élevé
d'association avec le paludisme grave soit 78.6% de cas.
Les maladies respiratoires ont une forte prévalence
chez les enfants de moins de 2 ans (8) qui constituent la tranche d'age la
plus vulnérable de notre étude.
Les manifestations cliniques du paludisme grave chez l'enfant
sont aussi dominées par les signes neurologiques (convulsions
fébriles, troubles de la conscience) dont les mécanismes ne sont
pas encore élucidés ; l'une des hypothèses est le
blocage des petits vaisseaux sanguins (capillaires) du cerveau par des amas de
globules rouges infestés (7).
L'anémie est secondaire à une augmentation de la
lyse des hématies parasitées (5).
Les décès ont été très
notables dans le cas de maladies respiratoires soit deux sur huit et dans le
cas de paludisme grave non associé soit deux décès ont
été enregistré. Il est a noté que les patients
décédés ayant fait un paludisme grave associé
à une maladie respiratoire, avaient aussi un taux d'hémoglobine
bas.
4.3. DUREE D'HOSPITALISATION
La durée d'hospitalisation pour la majorité de
patients était d'au moins deux semaines. Pour les cas de
décès , l'hospitalisation n'a duré que 24 heures pour 7
cas enregistrés et 48 heures pour le cas restant, les patients ayant
consulté l'hôpital dans un stade avancé de la maladie.
La durée d'hospitalisation est influencée par la
prise en charge qui elle dépend ; de l'espèce plasmodiale en
cause, de la sévérité de l'infection, de l'âge du
patient, du degré éventuel de l'immunité, de la
sensibilité de la souche aux antipaludéens, et du coût et
de la disponibilité du traitement (5).
4.4. TAUX D'HEMOGLOBINE
Le taux d'hémoglobine est un paramètre
déterminant de la forme anémique .le plasmodiums envahissant les
globules rouges entraînent une diminution du taux d'hémoglobine
par hémolyse avec comme corollaire une anémie.
A la naissance, le taux d'hémoglobine est de 14
à 19 g/dl et ce taux décroît progressivement pour atteindre
11 à 13 gr/dl vers l'âge d'une année (8).
Si l'anémie n'est généralement pas
létale en elle-même, elle diminue la capacité des enfants
à lutter contre les infections et a des conséquences sur leur
état de santé (5).
Lack Ritz et Coll. rapportent une surmortalité
hospitalière parmi les enfants les plus anémiés (5).
Au cours de notre étude, 13 patients ont
présenté un taux
d'hémoglobine pathologique. Nous avons noté que
75% des patients décédés (6 cas sur 8) ont
présenté un taux d'hémoglobine pathologique
(anémie).
Etant donné l'anémie, ces patients
étaient exposés au risque de développer des infections.
Quatre de six patients anémiques
décédés ont fait un paludisme grave associé soit
à une méningite, soit une maladie respiratoire.
4.5. EVOLUTION
A l'issu de la prise en charge, huit
décès (13 %) ont été enregistrés au cours de
notre étude.
Ces décès s'expliqueraient
généralement par le retard de la consultation vue l'état
avancé de la maladie.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Notre étude a pris en compte 60 patients de moins de 5
ans ayant été hospitalisés au service de pédiatrie
de l'HSLK pour un accès pernicieux palustre durant la période
allant du 01er janvier 2007 au 31 juillet 2007, elle débouche sur les
constats ci-après :
1. la proportion importante de cas de décès
concernait les enfants compris dans les tranches d'âge de 0 à 11
mois et de 12 à 23 mois, tranches montrant une grande
vulnérabilité à l'infection palustre
2. les maladies respiratoires, la méningite et
l'anémie sont les manifestations associées qui ont prévalu
et causé ensemble avec le paludisme grave une grande mortalité
3. 75% des cas de décès présentaient un
taux d'hémoglobine diminué
A l'issu de ce travail, nous concluons que la mortalité
des enfants de moins de 5 ans due à l'accès pernicieux du
paludisme demeure élevée au sein de l'HSLK eu égard aux
statistiques mondiales qui estime à 2800 décès par jour
des enfants de moins de 5 ans.
Nous ne pouvons clore ce travail sans toutefois formuler les
recommandations suivantes :
1. Aux autorités de l'Université
Kongo
· D'aider les étudiants à élaborer
des travaux de fin de cycle qui traitent des matières impliquant la
santé de la communauté
· De doter la bibliothèque des ouvrages afin de
permettre aux étudiants d'étayer leurs travaux de recherche
· De permettre aux étudiants d'élargir leur
champ de travail et les encourager à étendre la présente
étude dans d'autres hôpitaux
2. Aux responsables de l'HSLK
· De veiller à la tenue de fiches de consultation
et des dossiers d'hospitalisation dans le service de pédiatrie
· D'organiser des séances de recyclage pour le
personnel médical du service de pédiatrie sur la prise en charge
des urgences
· De renvoyer dans le service des archives tous les
dossiers médicaux dans un bref délai pour faciliter les
recherches
· De doter le service des archives de matériel
informatique pour la sauvegarde des tous les dossiers médicaux
LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. World Health Organisation ; media center
2. Programme de lutte antipaludique de l'Organisation mondiale
de la santé, Third World Network Features, Santé Canada, the
Centers for Disease Control and Prevention et .Desowitz, Robert S. The Malaria
Capers (More Tales of Parasites and People, Research and Reality). W.W. Norton
& Company, New York, 1991
3. PNUD - Fonds Mondial la lutte contre le Paludisme en RDC
paludisma
4. Agence France-Presse - octobre 19, 2001
5. Revue du praticien, maladies infectieuses ;
paludisme. Dr Cédric FOUCAULT, Pr. Jean DELMONT, Pr. Philippe BROUQUI
6. cours de parasitologie 2eme graduat, université
kongo 2005, 2007
7. "Paludisme." Microsoft® Encarta® 2006
[CD]. Microsoft Corporation, 2005.
8 Essentiel médical de poche 2ème édition
hématologie : hémogramme normal et pathologique
9. Dictionnaire médical Flammarion 7 ème
édition.
10. Encyclopédie médicale pratique.
« Maladies infectieuses : Paludisme ».
UNIVERSITE KONGO
FACULTE DE MEDECINE
FICHE D'ENQUETE
HOPITAL SAINT LUC DE KISANTU : SERVICE DE
PEDIATRIE
Sujet : MORTALITE HOSPITALIERE DUE A L'ACCES
PERNICIEUX CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5ANS (cas de l'hôpital Saint
Luc)
· Nom :
· Age et sexe :
· Adresse :
· Profession de parents :
· Type d'habitation :
· Est-ce que le calendrier vaccinal a été
respecté ? Oui Non
Si non préciser les vaccins reçus
· Est-ce que la consultation a été
respectée ? Oui Non
· Date des épisodes antérieurs du paludisme
(accès simple ou pernicieux)
· Traitement reçu :
· Y a-t-il eu utilisation des antipaludéens a titre
préventif ? Oui Non
· L'enfant dors t il sous une moustiquaire
imprégnée d'insecticide ? Oui Non
Symptômes dominants
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Tableau clinique a l'arrive
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Taux d'hémoglobine
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Taux de globule blanc
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Glycémie a l'entrée
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Formule leucocytaire
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Durée d'hospitalisation
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Durée de la maladie
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Traitement reçu a l'hôpital Saint Luc
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Durée du traitement
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Evolution
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