INTRODUCTION
Face aux enjeux de la mondialisation marqués par la
rareté des ressources, avec l'apparition de multiples formes de
mobilisation de l'épargne, les structures d'assurance sont contraintes
d'adopter de nouvelles stratégies qui sécurisent non seulement
les assurés mais aussi la présentation de leur activité.
Dans cette optique, des reformes entreprises vont aboutir à la
réorganisation de l'environnement institutionnel et juridique de
l'activité d'assurance à travers l'adoption du Traité
auquel est annexé le Code de la Conférence Interafricaine des
Marchés d'Assurances (Code CIMA). L'une des dispositions les plus
contraignantes dudit code reste la séparation de l'activité
d'assurance vie de l'activité d'assurance incendie, accident,
responsabilité dommage et transport (IARDT). L'application d'une telle
disposition au sein de l'Union des Assurances du Togo(UAT) s'est traduit par
la création de la société UAT-VIE dont la raison
d'être reste la proposition et la vente des produits d'assurance vie
à la clientèle.
Face à l'effet de la concurrence des autres
sociétés d'assurance, la société UAT-VIE, pour
être plus proche de sa clientèle, a inséré dans ses
polices d'assurances vie des clauses permettant aux assurés qui ont
payé plus de deux années de primes ou 15% de l'ensemble des
primes prévus dans le contrat de pouvoir demander et obtenir des avances
sur leurs polices sous forme de prêt. Il s'agit d'une manière plus
simple du mécanisme de rachat partiel sous forme de prêt.
L'appréciation d'un tel mécanisme, si elle a des
avantages, présente certes des risques multiformes (risque de rupture de
contrat d'assurance, risque de diminution de ressources, risque de taux, etc.)
pour l'UAT- VIE.
Il convient de nous interroger sur l'efficacité des
stratégies mises en oeuvre au sein de ladite structure pour contenir ces
risques. L'enjeu est de comprendre les impacts éventuels d'une telle
pratique sur la trésorerie de la société et d'explorer les
pistes de solutions pour y faire face.
Nos préoccupations à apporter des
réponses à la problématique précité nous
amène à organiser une réflexion autour du thème
« la gestion des risques financiers liés aux contrats
d'assurance vie : cas de l'UAT-VIE » suite à
notre stage pratique au sein du département de gestion des Epargnes de
l'UAT-VIE.
La logique du développement du thème sera
axée sur un plan en trois chapitres.
Le chapitre premier situe le cadre du stage et aborde les
notions des risques financiers en matière d'assurance. Le chapitre deux
traite de la stratégie de gestion des risques financiers liés
à l'appréciation des techniques de rachat des polices
d'assurances à l'UAT-VIE. Enfin au troisième chapitre, dans une
logique d'analyse critique, les forces et les faiblesses de la stratégie
actuelles seront mises en exergue afin d'apporter des pistes de solutions.
CHAPITRE I
Cadre du stage et notions de rachat de police
d'assurance
SECTION 1 :
PRESENTATION DE UAT- VIE
1 - HISTORIQUE DE L'UAT-VIE
Union des Assurances du Togo (UAT) est une compagnie
d'assurance implantée au Togo depuis 1958 sous la raison social de
l'Union des Assurances de Paris. Ce n'est qu'en 1998 que Union des Assurances
de Paris (UAP) est devenue Union des Assurances du Togo. Selon les exigences du
code CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance), il
nous faut distinguer aujourd'hui UAT-VIE de UAT- IARDT (Incendie, Accident,
Responsabilité Dommage et Transport). M. Kodjo LOCOH, au paravent
Directeur adjoint, est devenu Directeur Général de UAT-VIE celle
qui fait l'objet de notre étude.
2- SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET NATURE D'ACTIVITE
UAT - VIE est une compagnie d'assurance - vie située au
7ème étage de l'immeuble BTCI sur le Boulevard du 13
Janvier.
C'est une Société Anonyme (S.A.) au capital
social de 500.000.000 F CFA entièrement libéré. Elle
emploie onze agents de qualités requises et plus de soixante-dix (70)
agents commerciaux. La société reste donc
spécialisée dans la vente des produits d'assurance relatifs
à la protection de la vie humaine. Pour atteindre sa mission une
structure organisationnelle très souple est mise en place.
3 - STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
L'organigramme de l'UAT-VIE comporte les services
suivants :
-Direction Générale ;
-Secrétariat ;
-Service Informatique ;
-service Marketing ;
-Service Production PIER (Plan Individuel Epargne
Retraite) ;
-Service Production décès et sinistres (ils sont
confondus) ;
-Service de Comptabilité qui a sous son contrôle
la caisse ; (Annexe1).
L'activité d'assurance était méconnue par
le grand public, il convient, pour nous situer sur les éléments
clés du champ d'action de l'activité avant d'aborder les
caractéristiques du produit d'assurance vie.
4 - CARACTERISTIQUES DES COMPAGNIES D'ASSURANCE - VIE
4-1.) COMPAGNIES D'ASSURANCE COMME LES INTERMEDIAIRES
FINANCIERS
Les banques sont les plus connues comme les
intermédiaires financiers c'est-à-dire qu'elles collectent les
fonds disponibles chez les agents à excès de financement pour les
donner aux agents à besoin de financement. Ainsi, elles maintiennent le
taux de crédit qu'elles reçoivent supérieur aux
coûts des ressources collectées en fin de dégager une marge
suffisante pour couvrir les risques liés à cette
transformation.
Pour les compagnies d'assurance plus précisément
l'Union des Assurances du Togo vie (UAT-VIE), à la différence des
banques, leur intermédiation financier est moins immédiate et de
plus n'est pas leur but principal mais le moyen pour pouvoir exercer leur
activité première c'est-à-dire se couvrir contre les
risques. Toutefois, le secteur d'assurance prend le risque en accumulant une
masse importante des fonds et les utilisent pour les placements financiers.
La différence entre les deux secteurs (assurance et
banque) reste le temps et le coût des services qu'elles accordent.
Au fait, si le banquier craint le non remboursement du
capital prêté aux clients, l'assureur redoute au prime abord le
taux de chute, le non renouvellement des contrats et le remboursement
anticipé des capitaux. Ce qui montre qu'il n'y a pas une grande
différence entre la banque et l'assurance. Par ailleurs les banques
vendent par leurs guichets des produits financiers des assurances. C'est le cas
du « compte parrainé de l'ECOBANK », un produit
d'assurance initiée par l'UAT - VIE et l'ECOBANK.
4-2.) ASPECTS JURIDIQUES ET TECHNIQUES DU
FONCTIONNEMENT DES ASSURANCES
Les compagnies d'assurances sont généralement
contrôlées par l'Etat.
En fait l'autorité de l'Etat s'exerce dans trois
domaines à savoir l'autorisation d'entreprendre, le maintien d'une marge
de solvabilité à tout moment et la réglementation des
placements.
La politique des placements est aussi affectée par des
contraintes législatives. Ces considérations montrent que les
conditions de création et de fonctionnement des compagnies d'assurance
vie sont beaucoup plus strictes, ce qui est sans doute justifié compte
tenu des risques courus par des assureurs.
Pour collecter l'épargne à travers la vente des
produits d'assurance, UAT-VIE est contrainte de concevoir par son service
marketing toute une gamme de produits adaptés à son environnement
et aux exigences des clients
5- LES PRODUITS ASSURANCE-VIE A UAT-VIE
La société dispose d'une gamme de produit (20
produits au total) très varié parmi laquelle on peut citer Plan
individuel épargne retraite (PIER) , Rente éducation plus,
indemnités funérailles, Protection sociale entreprise,
indemnités de fin de carrière (IFC), Assurances prêts
bancaires, VISA, Temporaire décès, Contrat Mixte, Avenir
Enfant, Plan Protection , etc. Pour l'exercice 2006, la
société a innové avec l'introduction de nouveaux produits
à l'exemple du SUPER CAPI, compte parrainé Ecobank avec un atout.
Pour nous situer sur les spécificités des produits, nous nous
proposons d'évoquer dans les lignes à venir les cinq premiers
types de produit ou contrat d'assurance de l'UAT-VIE .
1- PLAN INDIVIDUEL EPARGNE RETRAITE (P.I.E.R)
Avoir plus d'argent au moment de la retraite, ce n'est jamais
négligeable. Ce contrat garantit, en cette période si
difficile, une retraite complémentaire à la fin d'une vie
active.
2- INDEMNITES FUNERAILLES
Etre enterré dans la dignité, c'est la
dernière volonté d'un être humain. Ce type de contrat est
intéressant. Il garantit le versement d'une indemnité
forfaitaire afin d'assister la famille pour les obsèques. Ce type de
produit a été spécialement adapté au
réalité africaine.
3- PROTECTION SOCIALE ENTREPRISE
Ce produit est destiné aux directeurs
généraux de sociétés et aux chefs d'entreprise. Ce
contrat tient compte des besoins en matière de protection sociale de
tous les employés, et enlève le souci des tracasseries
financières en cas de décès prématuré des
employés des entreprises.
4- INDEMNITES DE FIN DE CARRIERE (I.F.C)
Ce type de contrat est lié au respect des engagements
vis à vis de la Convention Collective du travail et avec les exigences
d'une bonne gestion. C'est une nécessité des temps modernes que
de garantir par le contrat « IFC » la gestion des
indemnités de départ à la retraite du personnel. En plus,
les cotisations que les sociétés versent sont des charges
déductibles du BIC.
5- ASSURANCES PRÊTS BANCAIRES
Ce type de contrat est tel qu'en cas de décès de
la personne assurée pendant la durée du crédit bancaire,
ce contrat met les héritiers à l'abri de tout contentieux avec la
banque c'est à dire que l'assurance prend en charge le crédit.
SECTION 2 : Notions de RACHAT POLICE assurance et
CARACTÉRISTIQUES DE
RISQUES FINANCIERS EN
ASSURANCE-VIE
1- CONTRATS D'ASSURANCE-VIE
Un contrat d'assurance -vie est un contrat à prime
périodique ou à prime unique régie par le code des
assurances et soumis au régime fiscal de l'assurance-vie. Il a pour
objet la constitution d'un capital par le versement libre ou régulier.
Son fonctionnement est basé sur le principe suivant
:
- L'assuré verse à l'assureur des primes
(unique, périodique ou libres).
- L'assureur fait des placements et fait fructifier les
montants reçus.
- L'assureur reverse la somme fixée dans le contrat en
fonction de la réalisation d'un évènement
aléatoire : la vie ou le décès.
On distingue donc deux grandes branches de l'assurance
vie ; l'assurance en cas de vie et l'assurance en cas de
décès. Pour les contrats en cas de vie, la prestation est due si
l'assuré est vivant à la date de l'échéance du
contrat. La prestation de l'assureur peut se faire en une seule fois ou en
plusieurs fois (versement d'un capital différé en fin de
période et jusqu'à la mort de l'assuré (rente
viagère). Les fonds collectés sont placés dans les
Institutions financières pour qu'elles génèrent des
revenus que la compagnie d'assurance est obligée de reverser à
concurrence de 85% minimum aux assurés.
Ainsi, notons que la loi (art. 86 du code CIMA) à
déterminé les principes de calcul du montant minimal global de la
participation bénéficiaire et la manière dont ce
bénéfice doit être réparti entre les assurés.
Mais quelle est la technique financière de détermination de la
participation aux bénéfices (PB) ?
Considérons de plus près le calcul de la
participation aux bénéfices noté : PB.
Le bilan simplifié de la société
d'assurance se présente comme suit :
ACTIF
|
PASSIF
|
Placement
|
Fonds propres
-PM* en francs hors collecte décès
-PM* collecte décès
|
Placement ACAV, ACAVI, contrats
de capitalisation collective
|
-PM ACAVI, ACAVI, contrat de
-capitalisation collective
|
Actif à court terme
|
Passif à court terme
|
PM*= Provision Mathématique.
On exclut de ce calcul les contrats collectifs et en cas de
décès, car l'assuré n'a aucun droit sur les provisions
constitués. Ainsi supposons que les provisions mathématiques qui
donnent droit à la participation aux bénéfice sont
égales à 70% des actifs non cantonnés (=0.7) et que la
société dégage 100 Frs des revenus financières.
Elle doit distribuer soit :
100*0.7*085=59.5 frs.
Pour calculer les pertes ou les gains techniques, on
considère le compte d'exploitation des opérations donnant droit
à la PB.
Charges
|
Produits
|
Dotation aux PM
|
Primes
|
Intérêt crédité aux PM
constitués,
au taux minimum garanti et selon la table de mortalité
prévue
|
Produits financiers plafonnés au taux minimum
garanti
|
Frais de gestion
|
Chargement sur les primes
|
Solde
|
Produit financier : excédant par
rapport
au taux minimum garanti
|
Si on exclut de ce compte l'excédent des produits
financiers par rapport au taux minimum, on obtient le résultat technique
de la société. 90% de ce solde technique est attribué aux
assurés s'il est positif.
La participation aux bénéfices minimum totale
distribuée aux assurés se compose donc de deux parties : 85%
des bénéfices financiers plus 90% des bénéfices
techniques.
Cette clause d'affectation aux provisions permet d'estomper
les gains ou les pertes exceptionnels et de lisser dans le temps les
résultats distribués aux assurés. La liberté
d'affecter la totalité ou une partie seulement de la PB permet de
créer aussi une sorte de garantie de fidélité en
différant selon l'ancienneté du contrat la partie de la
participation affectée, racheter son contrat ou obtenir des avantages
selon que le client a besoin momentanément de liquidités.
En cas de rachat, l'assureur peut prélever une
indemnité qui limitée par la loi à 5% de la provision
mathématiques pendant les dix premières années et doit
être nulle au-delà. Dans les cas, l'assureur obtient une valeur de
rachat très proche de la PM de son contrat.
Le fait que l'assureur doit disposer à tout moment d'un
actif qui garantisse la valeur de rachat des contrats très proche
à la PM de ceux-ci, l'incite à investir dans les placements
offrant la sécurité, la rentabilité et la liquidité
(par exemple les obligations qui garantissent un revenu régulier). Nous
allons, pour continuer, analyser brièvement la tarification des contrats
avant de présenter la particularité des contrats d'assurances
vie.
2 - NOTION DU RISQUE FINANCIER EN ASSURANCE VIE
La notion de risque en finance est très proche de celle
d'incertitude. Le risque d'un titre financier peut avoir plusieurs origines. On
distingue notamment des risques économiques (politiques, naturels,
d'inflation...) qui menacent les flux liés aux produits (les titres) de
la trésorerie et relèvent du monde économique, et des
risques financiers (liquidité, change, taux...) qui ne portent pas
directement sur ces flux et sont propres à la sphère
financière. Quelque soit sa nature, tout risque se traduit par une
fluctuation de la valeur du titres financiers. C'est d'ailleurs ce qui
distingue la comptabilité pure, qui ne se préoccupe que de taux
de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque
pour déterminer la valeur. Ainsi le risque financier en matière
d'assurance se mesure à la volatilité de la valeur des contrats
et de ses placements financiers (de son taux de rentabilité) : plus
la volatilité est élevée, plus le risque est fort et
inversement.
3 - LA GESTION DES BÉNÉFICES, DES RACHATS ET DES
RÉDUCTIONS SUR LES CONTRATS À L'UAT-VIE
3-1- GESTION DES BENEFICES
Comme illustration considérons un contrat d'assurance
vie à capital différé à prime unique avec les
caractéristiques suivantes :
Montant = 100 000
Durée = 8 ans
Age de l'assuré = 45 ans
Taux garanti = 3.5%
Pour le calcul des primes en assurance on retient la table de
mortalité TV 88-90 (annexe 2)
Qui donne le nombre de vivants à l'âge
donné sur 1.000.000 naissances.
L'engagement de l'assureur consiste à payer aujourd'hui
la prime P.
L'engagement pour l'assureur consiste à payer dans 8
ans si l'assuré est en vie, le capital C8 = 100 000 Fcfa ce qui est
équivalent au paiement d'un montant (C) :
P= C / (1 + tg)n
P= 100 000 / (1 + 0.035)8
P= 75941.15
En appliquant le principe d'équité, on
déduit que l'assuré doit payer la prime de 75 941.15 FCFA pour
avoir dans 8 ans s'il est en vie 1.000.000 FCFA.
La prime que nous venons de calculer est une prime pure qui ne
tient compte que des engagements de l'assureur. Une fois ces engagements
remplis, la société doit faire face à des coûts de
fonctionnement administratif et commercial. C'est pourquoi on majore les primes
d'un certain pourcentage pour arriver à la prime commerciale.
Il n'y a pas de règlement spécial concernant les
charges, puisque selon le législateur, les tarifs applicables pour les
entreprises d'assurances vie doivent comporter des chargements permettant la
récupération par les entreprises d'un montant de frais
justifiable et raisonnable.
Donc on ajoute à la prime pure :
- les chargements liés au fonctionnement de la
société, gestion des contrats, recouvrements des primes,
placements des actifs.
- Les chargements liés à l'acquisition des
contrats (commissions des intermédiaires, frais des réseaux
commerciaux) Frais d'acquisition
(3% /an)
Les charges représentent normalement un pourcentage
fixe des primes versées par les assurés, mais peuvent
également être prélevés sur les résultats
financiers des placements ou sur les provisions mathématiques :
Soit P le taux de rendement obtenu sur le placement de 1 fr.
au bout d'un an.
L'assuré perçoit un montant équivalent au
produit du placement net des chargements de gestion, sans que ce montant puisse
être inférieur à celui qui lui est garanti :
L'assureur réalise une perte et doit prélever
une partie du complément versé à l'assuré soit sur
ses fonds propres, soit sur d'autres bénéfices qui reviennent
normalement au fonds propres.
En effet les bénéfices de l'assureur sont
limités et les pertes qu'il peut subir en cas de baisse de rendement
sont non limitées. Les assurés, par contre, ont des revenus
stables qui sont constants quelque soit l'évolution des placements. En
réalité, comme nous le verrons dans le chapitre suivant,
l'assureur transmet ce risque à l'assuré et les pertes
liées à la faillite à la société reposent
finalement sur les assurés.
Nous allons utiliser ce schéma comme base pour le
développement de la section suivante en y ajoutant pas à pas les
clauses contractuelles telles que : la participation aux
bénéfices (PB) et le droit de rachat anticipée.
3-2 - RACHATS ET RÉDUCTIONS SUR LES POLICES
A l'UAT-VIE et conformément au code CIMA, les
modalités de calcul de la valeur de rachat et celle de la
réduction sont déterminées par un règlement
général mentionné dans la police établi par la
société après accord du Ministre en charge du secteur des
assurances du Togo ou Ministre des finances. Quelque soit la nature du rachat,
le bénéficiaire adresse à la société une
lettre détaillant le type de rachat, le motif et les
références sur la police faisant l'objet du rachat. La
pluralité des demandes de rachat et des réductions a
poussé la société à prendre des mesures
financières pour ne pas se trouver en difficulté
trésorerie. Le traitement des demandes dure environ un mois. Il faut
noter que l'assuré doit cotiser en deux ans plein ou 24 mois avant la
demande des rachats. La valeur des rachats est égale à la
provision mathématique (PM) diminuée de 5% PM.
Au cours de ces dernières années, on note un
accroissement du nombre de demande des rachats. Comment gérer ces
demandes pour éviter des tensions de trésorerie au niveau des
comptes financiers de la société ? Tout ceci constitue un
risque financier à gérer.
La gestion de ces rachats et des calculs des provisions
mathématiques qui en découlent, indique le plus souvent des
risques financiers qu'il convient de gérer à travers des
stratégies financières.
CHAPITRE II :
MECANISME DE GESTION DES RISQUES FINANCIERS A
L'UAT-VIE
SECTION 1 : NATURE ET IMPACT DES RISQUES
FINANCIERS À
L'UAT-VIE
1 - NATURE DES RISQUES FINANCIERS
En générale l'autorité publique, pour
protéger l'épargne des assurés, réglemente
l'activité des compagnies d'assurance.
En matière de solvabilité, la loi impose aux
compagnies d'assurances vie à toute époque, d'être en
mesure d'inscrire au passif et de représenter à l'actif du bilan
les provisions mathématiques suffisantes pour le règlement
intégral de leurs engagements vis-à-vis des assurés ou des
bénéficiaires de contrat (Art 335-1 du code CIMA).
La politique des placements est aussi affectée par
certaines contraintes. Ceci constitue l'essentiel des risques financiers pour
l'UAT-VIE. A quels durée et taux faut-il faire des placements pour
répondre aux besoins de rachat du client ou honorer à terme son
engagement vis-à-vis de l'assuré sans causer des risques de
trésorerie pour la société ?
Ces considérations montrent que les conditions de
création et de fonctionnement des compagnies d'assurances vie sont
beaucoup plus strictes. Les risques à maîtriser par la compagnie
d'assurance prend alors la forme du risque de taux d'intérêt de
placement et risque du temps (durée) de placement.
2- IMPACT DES RISQUES FINANCIERS LIÉS AU CONTRAT
D'ASSURANCE VIE
Au premier chapitre du développement de ce
thème, nous avons présenté en synthèse l'UAT-VIE et
les éléments comparatifs caractéristiques des compagnies
d'assurance, des Banques et les risques spécifiques à chacun. Ce
paragraphe nous permet de nous situer de façon plus concrète sur
l'impact de ces risques financiers sur le bilan (passif) de l'UAT-VIE
2-1- Evaluation des risques financiers
En matière d'assurance vie les risques financiers sont
multiples et de différentes natures. Les plus en vu prennent la forme de
risque de taux d'intérêt, le risque de temps, risque de
solvabilité et le risque de rachat des contrats.
Considérons qu'en janvier 2006, UAT-VIE vend 45
contrats d'assurance vie. Chacun des contrats souscrits présente les
caractéristiques suivantes :
- les contrats sont sans aléa viager : ce sont des
bons de capitalisation
- les placements de l'assureur se font en obligations
zéro coupon qui est un type d'obligation qui ne paie pas de coupon
période par période mais libère tout (capital + coupon)
à l'échéance : paiement des intérêts et
amortissement du capital à terme de l'obligation.
A la date t = 2006, l'assureur peut placer à taux
d'intérêt de 8%, mais choisit prudemment de garantir tg = 6%.
Chacun des 45 contrats auxquels il souscrit garantit une
prime
p = 650.000frs, et un capital C calculé comme suit
pour une période de placement de 8 ans (2006 - 2014) :
C = P (1+tg)n
C = 650.000(1+0.06)8
C = 1.036.000 F CFA
A la date t = 2014
Si à la date t = 2006, l'assureur place :
650 000 x 45 = 29.250.000frs (NP) pour 4 ans : il disposera donc en
t' = 2010 de 29.250.000 F CFA (1+0.08)4 = 39.794.302frs.
Le taux de risque étant fluctuant sur le marché,
il est probable que si on ne garantie pas un taux de
rémunération, on peut subir une baisse de taux
d'intérêt sur le marché
2-2- Le risque de baisse des taux du
marché
Pour éclaircir ce point, nous allons procéder
par des hypothèses :
Hypothèse 1 : Entre les dates t=
2006 et t = 2010, le taux de rendement des placements que réalise
l'assureur est passé de 2% à 1% soit une baisse de 1% soit tr =
8% - 6% ----> tr = 2%. Mais si le taux passe de 8% à 7% d'où
tr devient 7% - 6% => tr = 1% ce qui équivaut qu'à la date
tr = 2014, il ne disposera que de
29.250.000(1+0.08)4 (1+0.01)4 =
41.410.110
Alors qu'il doit payer
NC = 1.036.000*45 = 46.620.000
Il réalise donc une perte égale à
5.209.890 frs CFA proportionnelle au nombre de contrats.
Si à la date t = 2006, l'assuré avait
placé NP pour 8 ans à j0, à t = 2014 il disposerait de
NP (1+0.08)
29.250.000 (1+0.08)8 = 54.139.708frs CFA
Et la participation aux bénéfices serait
de :
PB = 0.85 (Actif - capital garanti) soit (1.036.000 - 650.000)
x 85%
= 328.100 distribuées aux 45 assurés.
2-3- Le risque de hausse des taux du marché et
le risque de rachat
Hypothèse 2 : à la date t
= 2007, le taux de rendement des placements possibles passe) j1 = 12% => le
taux a évolué de 8% à 10% sur le marché financier
soit tr = 10% - 6% => tr = 4% :
29.250.000 [ (1.08)4 + (1.06)4] = 50.239.351 Frs ; ce qui
permet à la compagnie de dégager un surplus ou une marge
bénéficiaire de :
50.239.351 - (1.036.000 x 45) = 3.619.351 Frs CFA
Nous avons dit que chacun des 45 contrats garantissait un
capital de 1.036.000frs à la date 2014.
Précisons que, de plus, chacun de ces contrats garantit
une valeur de rachat :
Ct = (1+tg) pour t < 8 ans
L'assureur a, certes, des actifs dont la valeur de
remboursement à la date t = 2010 est :
NP (1+0.08) = 39.794.302frs CFA
Mais à la date t = 2005 le marché évalue
ces actifs à leur valeur actualisée au taux j1 = 12%.
Dans la logique de mise en oeuvre du risque financier encouru,
établissons d'abord l'échéancier en capital et
intérêts et calculons les résultats annuels
dégagés par l'activité :
Année
|
Obl.1
|
Obl. 2
|
Int.
obl.1
|
Int.
Obl.2
|
Flux net
Actif
|
Passif
|
Flux net
|
0
1
2
3
4
5
6
7
8
|
-455.000
455.000
|
-195.000
40.950
40.950
40.950
40.950
40.950
40.950
40.950
40.950
|
18.525
18.525
18.525
18.525
18.525
18.525
|
|
650.000
|
-650.000
-1.036.000
|
0
59.475
59.475
59.475
59.475
59.475
254.475
40.950
-540.050
|
Il ressort de ce calcul que la société est
globalement exposée à la baisse de taux qui doit avoir un impact
négatif sur les résultats financiers.
En effet, à la première année, la
société dégage des bénéfices (les coupons
des obligations plus le remboursement du principal de 195.000frs au cours de la
6ème année) dont le renouvellement est
entièrement dépendant du ou des taux en vigueur à la date
de réinvestissement comme indiqué dans le tableau
ci-après, dans l'hypothèse de réinvestissement des flux de
trésorerie au taux de 4,6%.
Flux net (FN)
|
Flux cumulé (FC
|
Intérêts réinvestis (IR)
|
Somme flux nets
|
0
59.475
59.475
59.475
59.475
59.475
254.475
40.950
-540.050
|
59.475
121.690
186.765
254.831
326.031
595.506
663.851
|
2.740
2.600
8.591
11.725
15.000
27.395
30.540
|
121.690
186.675
254.831
326.031
595.506
663.851
154.341
|
Sur la base des flux de résultats obtenus, la Valeur
Actuelle Nette (V.A.N.) au taux de 4.6% se calcule comme suit :
V.A.N = 154.341/(1+0.046)8 = 107.705frs
Calculons maintenant la sensibilité du bilan à
une variation de taux centrée dons l'amplitude est 1% soit 0,5% de part
et d'autre de taux moyen (4,6%)
Année
|
4.1
|
4.6
|
4.51
|
V.A.N.
|
111.910
|
107.705
|
103.672
|
La sensibilité du bilan est égal à
111.910 - 103.672 = 8238. Il en résulte donc que si le taux baisse de 1%
et se maintient à ce niveau jusqu'à l'échéance du
contrat (8ans), la V.A.N. du bilan perd en sa valeur environ 3.3%.
Considérons maintenant le bilan comme nous l'avons
présenté dans la section précédente et retenons un
taux moyen de base de 4,6%. Dans ce contexte, la structure du bilan
précédent reste :
ACTIF
|
PASSIF
|
Obligation pour 455.000, de 8 ans, à 9%
Obligation pour 195.000, de 6 ans à 9.5%
(Valeur actualisée de l'actif ne change pas par
rapport
à l'exemple précédent
Sur les 45 assurés)
|
650.000 (obligation)
+ 328.100
+ 31.005.000 (rachat anticipé)
|
|
31.983.100 (provisions
mathématiques)
|
On voit que le montant des provisions que la
société doit constituer est supérieur aux primes
reçues des assurés : la société est
obligée donc de puiser dans ses fonds propres pour couvrir les risques
financiers dont elle devrait faire face.
L'existence des risques financiers liés à la
volatilité des taux, diminue la valeur nette du bilan. Cependant
l'option la plus dangereuse dans ce cas d'espèce est sans doutes
l'option de rachat, car elle présente le double risque pour l'assureur.
D'une part, il est obligé de vendre ses actifs avant terme à prix
du marché qui pourrait être défavorable au moment du
rachat. D'autre part, en cas de hausse de taux, une certaine dégradation
du rendement des actifs va aggraver les écarts avec le taux de
marché et déclencher une vague de rachats. De façon
générale, les sociétés d'assurances sont donc
exposées aux risques systématiques en cas de montée des
taux et l'adoption des stratégies de rachat systématique par les
clients.
Nous retenons, pour l'essentiel, que la stratégie de
rachat systématique des contrats d'assurance par les clients expose
l'UAT-VIE à des risques financiers, notamment la dégradation du
rendement des actifs. Quelles sont les attitudes adoptées pour y faire
face ?
SECTION 2 : COUVERTURE DES RISQUES
FINANCIERS ENCOURUS PAR L'UAT - VIE
Dans la section précédente, nous avons
démontré que les clauses contractuelles et la volatilité
des taux présentent un risque très sérieux pour
l'assureur. Nous avons aussi démontré l'impact de ces risques
financiers sur le bilan de la société et nous avons trouvé
qu'ils font augmenter très significativement la sensibilité du
bilan.
Dans cette section nous tenterons de répondre à
la question : comment l'assureur peut-il se protéger contre ces
risques ?
En effet pour faire face aux différents aléas et
dépréciation des actifs, la législation
conformément au code CIMA, prévoit d'une marge de
solvabilité. Ils sont destinés à diminuer
l'impact de plus ou de moins values des placements à revenus fixes. En
effet, en cas de hausse de taux, la réserve permet de céder les
titres en moins value et se repositionner sur les titres avec le rendement le
plus élevé. En cas de baisse de taux, l'assureur court le risque
de réévaluation des titres. Les titres émis
antérieurement se trouvent en plus value, il y a un risque de
réinvestissement du coupon qui peut, au terme, ne pas permettre
d'obtenir le rendement prévu. Pour éviter ces risques, l'assureur
doit donc imputer les bénéfices liés aux plus values et
alimenter les réserves. On voit donc que la réserve de
capitalisation, en neutralisant les plus ou moins values
réalisées sur les placements, permet d'adapter les taux de
rendement du portefeuille au taux du marché.
Toutefois, la réserve de capitalisation n'est pas
destinée à faire face aux rachats massifs des contrats en cas de
hausse des taux. Si les assurés rachètent leurs contrats,
l'assureur pense à changer le profil du passif du bilan pour
décourager les assurés de rompre avec leurs contrats. Ainsi nous
allons consacrer la première partie de cette section aux
stratégies (astuces) contractuelles qui permettent de déformer la
fonction d'utilité des assurés en les incitant de garder leurs
contrats jusqu'à l'échéance.
La deuxième voie de protection contre le risque de taux
consiste à agir sur les éléments de l'actif du bilan en
recherchant sur le marché les instruments financiers efficaces pour
couvrir le risque lié aux clauses contractuelles.
1- Les moyens d'action sur le passif du
bilan.
Ils visent à déformer la courbe de fonction
d'utilité des assurés afin de les décourager de racheter
leurs contrats et diminuer donc l'impact négatif sur la
sensibilité du bilan. Ils incluent les mesures imposées par la
loi telles que la fiscalité des produits d'assurances vie ou la
constitution de réserves de capitalisation et les moyens contractuels
tels que les garanties de fidélité et pénalité de
sortie.
1-2- Garantie de fidélité
La garantie de fidélité représente un
moyen d'influence sur le comportement des assurés, car elle les incite
à ne pas abriter leurs contrats en leur donnant une espérance de
gain supérieur s'ils vont jusqu'à terme de leurs contrats. La
notion de garantie de fidélité peut s'illustrer par l'application
des articles 82 et 83 du code CIMA au sein des assurances vie.
A partir de cet alinéa, on peut déjà
faire des remarques : la garantie de fidélité est
définie en terme de garantie, ainsi, une fois introduite dans le
contrat, elle doit être provisionnée soit par un
prélèvement sur les versements, soit par la participation aux
bénéfices. La garantie de fidélité se
présente donc comme une pénalité en cas de rachat. A la
différence des sanctions fiscales en cas de rachat avant huit ans, cette
pénalité n'a pas de limites dans la durée et fonctionne
pendant toute la durée du contrat jusqu'à son
échéance.
En effet, si le taux de marché monte et une partie des
assurés rachète leurs contrats, elle se trouve priver des
avantages de la garantie de fidélité. Cette garantie étant
provisionnée, les assurés restants voient leur
rémunération au profit des clients fidèles est
significative. Les assurés restant voient donc leur montant
s'accroître et sont de moins en moins incité de racheter leurs
contrats.
1-3 Provision pour participation aux
bénéfices
Le mécanisme de la participation aux
bénéfices permet de créer un autre outil de
fidélisation des clients, indépendamment de la garantie de
fidélité. L'idée est de différer dans le temps
l'affectation de la participation aux bénéfices. Rappelons que si
l'assureur est obligé de distribuer au moins 85% des
bénéfices ; il n'existe pas le principe de la
génération de contrats. En outre, l'assouplissement des
règles permet non seulement le lissage entre les différentes
générations de contrats, mais aussi le lissage dans le temps.
Autrement dit le montant de la participation au bénéfice (PB)
peut être affecté directement aux provisions mathématiques
ou porté partiellement ou totalement, à la provision soit
affectée à la provision mathématique (PM) ou versée
aux souscripteurs au cours des huit exercices suivants.
La provision aux excédents permet donc le lissage des
résultats en mutualisant les huit années de placement, ce qui
rend possible d'une part la destination des revenus plus réguliers et
adaptés aux taux de marché, et d'autre part, l'introduction d'un
mécanisme de fidélisation en distribuant le montant de
participation au terme et en faisant les différences entre les
générations de contrats.
1-4- Pénalité de sortie
L'assureur peut prévoir dans le contrat une
pénalité en cas de rachat de contrat. Elle ne peut cependant
excéder 5% de la provision mathématique du contrat pendant les 10
premières années et doit être nulle au-delà.
2.- MOYENS D'ACTION SUR L'ACTIF DU BILAN
Les choix des sociétés d'assurance vie sont
largement déterminés par des règles prudentielles
imposées par le législateur. Pour éviter le risque de
défaillance, la réglementation oriente les placements vers les
actifs sûrs et diversifiés.
Pour gérer la rentabilité des actifs, la loi a
prévu la constitution des réserves de capitalisation : comme
les placements des sociétés d'assurance vie se composent
essentiellement d'obligation, elles courent le risque de rendement à
long terme. Le mécanisme de la réserve impose la
récupération des plus-values dans la réserve de
capitalisation (pour ne pas distribuer immédiatement les plus values et
éviter ainsi le risque de réinvestissement en cas de baisse de
taux) et à l'inverse, le prélèvement sur la réserve
de capitalisation en cas de réalisation en moins values. La
réserve de capitalisation permet donc le maintient de rendement de plus
ou moins values de l'actif tout au long de la vie du contrat.
A côté de la réserve de capitalisation,
qui ne concerne que les actifs obligataires, la législation a
prévu la constitution de la provision pour des aléas financiers
qui prend en compte le rendement de l'ensemble des actifs. On calcule les
produits financiers dégagés par les placements de la
société et on en déduit le rendement financier de l'actif.
Si 80% du rendement de l'actif est inférieur au taux garanti, l'assureur
doit constituer une provision pour les aléas financiers.
En définitive, il ressort qu'à UAT-VIE, des
panoplies de stratégies existent et sont mises en oeuvre pour contenir
les risques financiers liés aux rachats des contrats d'assurances. Il
importe de jeter un regard critique sur l'existant afin de proposer des actions
de redynamisation de la pratique.
CHAPITRE III
ANALYSE DE LA PRATIQUE DE LA GESTION DES RISQUES
FINANCIERS LIES AUX CONTRATS D'ASSURANCE VIE A L'UAT-VIE
La gestion des contrats d'assurance vie dans un environnement
concurrentiel exige non seulement la maîtrise du circuit de vente des
contrats mais aussi la nécessité d'asseoir une stratégie
rigoureuse de gestion des risques financiers qu'induit le placement des flux de
trésorerie. Certes, UAT-VIE a su, avec le temps, asseoir une
réelle politique en la matière. Mais, il en conviendrait, de
passer en revu le système mis en place afin de mettre en exergue les
forces et les faiblesses majeures pour suggérer des approches de
solutions.
SECTION 1 : ANALYSE CRITIQUE DE
L'EXISTANT
1 - FORCES DU SYSTÈME
Le système de la gestion des risques à l'UAT-VIE
à savoir les achats des titres financiers, les placements et la gestion
des taux financiers, permet d'anticiper les éventuels sinistres tels que
les rachats anticipés et les décès. Ainsi, pour mettre
à bien ce système, la compagnie a mis sur pied un logiciel
SUNULIFE V1 qui permet de gérer les états des polices
d'assurances (les provisions mathématiques, la valeur des rachats, les
primes à payer, etc.). Ce système permet de gérer les
sinistres et permet de dégager une légère marge qui
facilite à son tour de couvrir d'autres charges de gestion. Mais que se
passerait-il si sur le marché, s'il arrive une large flambée du
taux des produits financiers et des placements ?
C'est pourquoi malgré les multiples atouts du
système de gestion des épargnes mis en place, certains
problèmes sont identifiés lors des travaux qui nous
étaient confiés.
2 - FAIBLESSES DU SYSTÈME DE GESTION DES RACHATS
Comme nous l'avons déjà remarqué, la
réserve de capitalisation n'est pas une bonne protection contre le
risque de rachat, car d'une part, elle est vite épuisée suite
à une demande très accrue de rachat et d'autre part son
utilisation est limitée par le taux garanti qui empêche
l'adaptation au taux de marché en cas de baisse. La provision pour les
aléas brutaux de rendement et l'absence de politique de lissage
symétrique en cas de hausse de taux d'intérêt en sont aussi
des faiblesses du système. Ainsi ce système de gestion
présente des anomalies tels que :
- Le logiciel utilisé, SUNULIFE qui n'arrive pas
à bien gérer les polices. Cela est dû à une
défaillance dans son écriture. C'est pourquoi, sur certaines
polices, les valeurs de rachats et la provision mathématique, sans
aucune opération, varient du jour au lendemain. En cas de constat, il
faudra appeler le gestionnaire informaticien qui a écrit le logiciel
depuis Sénégal pour qu'il puisse régulariser le compte du
client. Ce qui rend difficile la gestion du système :
- le système mis en place pour la gestion des rachats
est très fragile de telle sorte que on n'arrive pas à
réduire les rachats et à maîtriser les taux de rendements.
Notons qu'au cours de notre stage, nous avons assisté à une
pléthore de demande de rachats d'une valeur globale de dix millions de
francs CFA ce qui a joué sur la trésorerie de la
société.
- le système mis en place n'a pas aussi prévu
une gestion efficace des taux de rendement ainsi que le taux de financement des
titres et des placements de fonds ce qui rend très difficile une bonne
gestion financière.
Au vu de tout ceci, l'assureur doit donc penser à
d'autres moyens de protection contre ces risques de rachats et de taux qu'il
court. Les marchés des obligations et des actions avec les
différentes options présentent des possibilités
immenses.
SECTION 2 : ACTIONS POUR L'ADOPTION DE NOUVEAUX
CRITÈRES DE GESTION DES RISQUES FINANCIERS À L'UAT-VIE
Nous venons d'identifier les risques financiers auxquels nous
allons essayer d'apporter quelques solutions.
1 - ACTION SUR LE LOGICIEL DE GESTION
Un outil de gestion étant un élément
très indispensable dans la vie d'une entreprise, il faudrait qu'il soit
efficace pour pourvoir au besoin de la bonne gestion financière de la
compagnie. Pour arriver au bout de ce problème, nous proposons la mise
en application du logiciel SAARI Nouvelle Version, un outil, que nous jugeons
efficace et qui est de nos jours utilisé pour des gestions de taille.
Son application à UAT-VIE serait une des meilleures solutions aux
diverses difficultés.
2- ACTIONS SUR LE SYSTEME DE GESTION DES RACHATS
Pour diminuer l'augmentation des demandes de rachat, ce qui a
une influence sur la situation financière de la compagnie, nous
proposons :
- une prolongation de la durée d'exécution de la
demande à deux (2) mois au lieu d'un (1) mois que pratique la
société de la date d'introduction de la demande à la date
de l'accord final,
- une transformation des demandes de rachats en une demande
d'avance de fonds sous forme de prêt comme cela se fait à la
banque et la différence ne serait qu'au niveau de la durée. Cela
permettrait aux clients qui sentent le besoin, au lieu d'aller faire des
prêts en banque avec taux très élevé, de demander
une avance à l'assureur qui la lui accorde avec le payement d'un taux un
peu plus élevé que celui des rachats qui est 5% et le client est
tenu de rembourser. Cela permettrait une baisse des demandes de rachat et
renforcerait la trésorerie de la société.
3- - ACTIONS SUR LES TAUX DE RENDEMENT
Enfin, en ce qui concerne la gestion des taux de rendement
des placements, il faut que la société adopte des nouvelles
stratégies pour y arriver puisqu'elle est tenue de payer des
intérêts sur les dépôts des clients. Nos propositions
à ces risques de taux tournent autour de :
- la pratique de la stratégie
« future rate agreement » F.R.A
C'est un instrument qui permet de fixer le taux
d'intérêt d'un placement quelque soit l'évolution des taux.
En vendant le contrat de F.R.A, l'assureur fixe le taux de son futur prêt
et se couvre contre le risque de réinvestissement. Le
différentiel de taux s'apprécie par rapport à un taux de
référence, généralement PIB OR. A la
différence, l'assureur reçoit (ou paie) une différence
entre les intérêts calculés au taux de F.R.A et les
intérêts qu'il percevra réellement ;
- l'investissement dans des titres obligataires
à taux variable
Une obligation à taux variable est un titre de dette
dont l'échéancier de flux n'est pas parfaitement connu à
l'émission. Le coupon d'une obligation à taux variable n'est pas
fixe, mais indexé sur un taux observable (généralement un
taux court terme, l'Euribor 6 mois par exemple). A chaque
échéance du coupon, la valeur de celui-ci sera calculée en
fonction de ce taux de marché. Ceci permet d'annuler le risque de taux
car l'émetteur de ce titre est sûr qu'à tout instant, il
est endetté au taux du marché, ni plus, ni moins.
Ces nouveaux instruments permettront à l'UAT-VIE de
ne pas s'inquiéter face à une hausse brutale des taux de
placements c'est-à-dire la différence entre le taux de rendement
des actifs et le taux de marché se trouve diminué ; ainsi la
compagnie pourra éviter le risque le plus dangereux des rachats massifs.
CONCLUSION
Les recherches sur une société donnée
contribuent à l'amélioration de ses activités pour son
développement économique. C'est dans ce cadre qu'à la fin
de nos recherches au sein de la Compagnie d'Assurance du Togo (UAT-VIE) sur la
gestion des risques financiers liés aux contrats d'assurance vie dans
son service gestion, nous avons pu rencontrer quelques insuffisances sur le
système mis en place pour gérer ces risques financiers à
savoir les placements et l'acquisition des produits financiers. Ce
système de contrôle reste, pour l'heure, l'unique moyen quant
à la préservation de la santé du système financier
utilisé généralement par les compagnies d'assurances. Il
reste un impératif sur lequel il convient de veiller en permanence.
Ainsi, les exigences des autorités du marché des assurances
à travers le mécanisme du contrôle qualitatif de ce
marché et des risques financiers doivent canaliser les actions de
toutes les compagnies d'assurance vers une adaptation des changements qui
s'opèrent.
Pour cela nous avons tenté d'apporter quelques
approches de solutions pour renforcer l'amélioration du système
de gestion des risques de taux et celui lié aux rachats des contrats
d'assurance. La prise en compte de nos apports à ce système,
fruit de nos recherches, mettra en valeur notre travail, bien que ceci n'est
qu'une oeuvre débutante.
BIBLIOGRAPHIE
- Le Code CIMA (Conférence internationale du
Marché des Assurances)
- Cours du marché financier, 1ere et
2ème année, BTS option Finances -Banque par M. Jean
DJOSSOU
- Sites web assuris.com, fanaf.org
- Document des provisions mathématiques de UAT-VIE
- Guide BORDAS des particuliers, édition Bordas, Paris,
1983.
- Dossier Mémoire : « Le
Règlement des sinistres en Assurance prêt bancaire »
rédigé par Mlle LAWSON Kokovi Délali pour l'obtention du
BTS, Année : 2003 - 2004
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