CONCLUSION GENERALE
Le Gandiolais dispose de ressources hydrologiques
importantes. Celles-ci sont constituées du fleuve Sénégal,
de cuvettes de dépression inondable toute l'année, ainsi des
nappes souterraines très pourvues en eau. Cette forte
disponibilité en eau est favorisée par la nature du relief qui
est formé de systèmes dunaires surplombant des zones très
basses et souvent inondées. Le climat est soumis à un
régime sahélien accompagné d'une grande variabilité
inter annuelle de la pluviométrie. Les températures sont
relativement basses en saison sèche (entre 17 et 25°) ; tandis
qu'en période pluvieuse elles peuvent atteindre les 35°. Les sols
du Gandiolais, constitués à majorité des types sablo
argileux (deck dior) et argileux (deck), supportent une
végétation sahélienne dominée par les
épineux. Les eaux de surface sont représentées par le
fleuve avec ses multiples méandres et par les cuvettes (Gueumbeul,
Ngaye-Ngaye...). Les eaux souterraines sont formées par les nappes des
sables du Quaternaire et celles du Continental Terminal. Du point de vue
population le Gandiolais est peuplé de wolof, à majorité,
avec des peulh très disséminés dans de petits hameaux. Le
maraîchage constituait la principale activité des populations,
mais il est de plus en plus dominé par la pêche et l'extraction de
sel.
Malgré sa forte disponibilité en eau de surface
et souterraine le Gandiolais, dans sa presque totalité, est
confronté à des problèmes liés à l'eau
douce. Ces difficultés se manifestent par la salinisation des eaux
souterraines et de surface; et par un tarissement rapide des nappes. Cette
situation est due d'abord à des facteurs naturels ; puis
aggravées par l'action humaine sur le fleuve. Les crises de
sécheresse, qui affectent le nord du pays en général, et
la position estuarienne du Gandiolais sont les facteurs les plus
déterminants. Les facteurs anthropiques sont liés aux multiples
aménagements réalisés sur le fleuve. Ce sont le barrage de
Diama et la brèche ouverte sur la Langue de Barbarie. On peut aussi y
ajouter les petits ponts barrages érigés sur les petits bras du
fleuve et à l'entrée de certaines cuvettes afin de
contrôler le régime des eaux.
Les conséquences de ces multiples facteurs sont
nombreuses et sont ressenties par les populations et l'environnement.
L'approvisionnement en eau des populations est de plus en plus difficile elle
se fait pour certains villages par des citernes venant de Saint-Louis ou par
voie fluviale dans les localités voisine. Les autres villages qui
disposent de l'eau courante sont desservis par des forages assez
éloignés. Le maraîchage qui était l'activité
dominante dans la zone est pratiquement délaissé à cause
de la salinité des eaux et de leur tarissement rapide. Sur la
santé des populations on note la présence de maladies
liées à une mauvaise alimentation en eau. Ce sont les
diarrhées et la dysenterie très fréquentes chez les
enfants. Les femmes qui s'approvisionnent dès fois à plusieurs
kilomètres souffrent en général de fatigue. Les
conséquences de ce manque d'eau douce sur l'environnement se manifestent
par la disparition de certaines espèces végétales et
l'apparition de nouvelles très adaptées aux milieux salés.
Il est difficile de trouver des solutions pour ces multiples
contraintes. Néanmoins l'approvisionnement de certains villages à
travers des forages proches ou par le réseau de la SDE est bien
possible. Ce sont les villages de Gueumbeul, Ngaina, Lébou, Mbambara et
Dieule Mbame. Le maraîchage peut être redynamisé à
travers la construction du Canal du Gandiolais qui à son terme permettra
l'irrigation de trois mille cinq cent hectares de terres agricoles. C'est seul
le village de Doune Baba Dièye, totalement isolé dans un
îlot de l'estuaire, qui ne peut pas être branché à un
forage ou à la SDE et ne bénéficiera pas des effets du
Canal du Gandiolais.
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