WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Influences du milieu familial sur le développement moral des adolescents Etude de cas au collège Saint Augustin de Togoville

( Télécharger le fichier original )
par Martino Gildas SANT'ANNA
Institut supérieur de philosophie et des sciences humaines Don Bosco - Licence en sciences de l'éducation 2006
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INSTITUT SUPERIEUR DE PHILOSOPHIE REPUBLIQUE TOGOLAISE

ET DES SCIENCES HUMAINES DON BOSCO Travail- Liberté- Patrie

BP : 9141 Lomé - Togo

THEME : INFLUENCES DU MILIEU FAMILIAL SUR LE DEVELOPPEMENT MORAL DES ADOLESCENTS Étude de cas au collège Saint Augustin de Togoville

Présenté par l'étudiant: Sous la direction du Rd Docteur :

SANT'ANNA Gildas P. Francis GATTERRE

PLAN SOMMAIRE

INTRODUCTION

I- PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

A- Bref aperçu de Togoville

B- Infrastructures socio- éducative de Togoville

C- L'établissement des Frères des Ecoles Chrétiennes

D- Système éducatif lassallien

II-CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE TRAVAIL

A- Problématique, objectifs, hypothèses de travail et revue des travaux

1- Problématique

2-Objectifs de travail

3-Hypothèses de travail

4-Théorie du développement moral chez Lawrence KOHLBERT

B- Méthodologie de travail : Approches qualitatives et quantitatives

1- Le cadre de l'étude

2- Le questionnaire d'enquête

3- Entretiens : Les dilemmes moraux utilisés

III- PRESENTATION DES RESULTATS STATISTIQUES ET DES

ENTRETIENS SUR LES DILEMMES MORAUX

IV- ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

V- DIFFICULTES REUSSITES ET SUGGESTIONS

A- Difficultés et réussites sur le terrain

B- Quelques suggestions

CONCLUSION

INTRODUCTION

Le milieu familial d'un adolescent est la première cellule qui l'accueille au sortir des mains de la nature. Il y reçoit en premier lieu une éducation familiale qui forme progressivement sa personnalité. Il amorce ainsi son développement dans tous les aspects de sa vie. L'éducation reçue en famille conditionne dans sa grande partie l'adolescent dans la formation des vraies valeurs.

Nous nous sommes intéressés dans le cadre de notre stage, au développement moral de l'adolescent. Il s'agit de voir l'incidence du cadre familial sur le processus de développement moral décrit par Lawrence KOHLBERT (1984) et de présenter les critères de validation des normes morales en fonction du niveau moral des adolescents. Ainsi, le style éducatif familial joue un rôle primordial dans le mode de développement et d'appropriation des valeurs morales chez les adolescents. Plusieurs variables dépendantes interviennent dans le développement moral mais dans le cadre de notre enquête, nous avons étudié la classe sociale des parents et leurs pratiques éducatives.

Dans le but d'apprécier le développement moral des adolescents en fonction de leur classe sociale et de leur éducation reçue, nous avons mené une enquête auprès des élèves du collège Saint Augustin de Togoville. Un questionnaire d'enquête a été élaboré et distribué à un échantillon pris, dans la population mère. Des dilemmes moraux ont été discutés dans les salles de classe pour évaluer le jugement moral des adolescents appartenant à notre l'échantillon. « Les jugements, les attitudes et représentations ne peuvent être totalement étrangères aux comportements réels des êtres humains. Ils demeurent un moment de l'action, un moment préparatoire à l'action qui en constitue le prolongement. » 1(*) C'est pourquoi il s'avère important de connaître le niveau de développement des adolescents et leur critère de validation des normes morales, afin de les conduire, grâce à une éducation morale appropriée, à la perfection de leur être.

I- PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

A- Bref aperçu de Togoville

Togoville est un village au sud de la région maritime. Il est à 1°28' longitude Est et 6°14' latitude Nord. Situé à 30,6 km à vol d'oiseau à l'Est de Lomé, capitale du Togo, à 3,6 km du rivage de l'océan atlantique, à 14 km à l'Ouest d'Aného et à 12,8 km au Sud de Vogan, le village de Togoville est dans la préfecture de VO et séparé du cordon littoral par le lac Togo, exutoire des fleuves Haho et Zio.

Limitée au Nord par Ogba, au Sud par Agbodrafo, à l'Ouest par Badougbé et à l'Est par Ekpui, Togoville est un village composé de cinq quartiers qui sont : Dokoumé, Hétsiavi, Galapé, Aschiko et Yakapé. A Dokoumé se trouve la chefferie avec PLAKOO-MLAPA VI comme chef actuel du village. Hétsiavi est composé de l'Eglise Catholique Saint Esprit de Togoville, le monument indiquant le passage de Gustave NATCHIGAL qui avait signé un traité de protectorat avec le roi MLAPA III de Togoville, la mère de la forêt sacrée, le collège Saint Augustin et l'école primaire Catholique Saint Jean Baptiste de la salle. A Galapé se trouvait la chefferie, présentement située à Dokoumé. L'école primaire publique se situe à Yakapé.

Togoville est peuplée d'environ 9625 habitants avec trois principales ethnies : les Ewe, les Ouatchi et les Mina.

B- Infrastructures socio- éducative de Togoville

La situation des infrastructures socio- éducatives se présente à Togoville comme suit :

Ecoles Primaires :

- Une école catholique avec un effectif de 900 élèves

- Une école publique avec 560 élèves

- Une école privée laïque (le triangle de l'amitié) avec environ 87 élèves

Collèges d'Enseignement Général :

-Un collège catholique Notre-Dame du lac avec 254 élèves

-Un collège public avec 465 élèves

Lycée d'enseignement général :

-Lycée catholique Saint Augustin avec 210 élèves

Institut des Aveugles de Togoville  avec 170 élèves

2 Foyers :

- Un foyer des garçons avec 140 internes

- Un foyer des filles avec 70 internes.

C- Le collège des Frères des Ecoles Chrétiennes

L'établissement des Frères des Ecoles Chrétiennes porte le nom de « Saint Augustin de Togoville » Il compte les classes de la sixième à la terminale. La section du premier cycle porte le nom de « Notre Dame du Lac ». Par habitude, l'établissement a pris le nom donné à la section du second cycle.

Le collège est un établissement scolaire Catholique qui puise son inspiration dans la tradition spirituelle de Saint Jean Baptiste de La Salle. L'établissement, composé du premier cycle et du second cycle, cherche à amener le jeune élève à prendre en charge sa formation. L'ambiance du collège constitue un des centres de vie des jeunes, où ils se sentent aimés, écoutés et valorisés. La vie morale et spirituelle constituent des piliers de l'éducation globale qui se donne dans l'établissement. Par un accompagnement harmonieux des élèves, l'établissement préconise la nécessité d'un contact régulier entre la direction, les professeurs et les parents d'élèves.

D- Système éducatif Lasallien

Une école lasallienne, quel que soient sa nature et son niveau est essentiellement une école chrétienne. Toutefois, il y a des caractéristiques qui donnent aux écoles lasalliennes une identité spécifique. Il existe donc une spécificité de l'éducation lasallienne. Ces caractéristiques correspondent aux priorités que Jean Baptiste de La Salle considérait comme essentielles. Nous pouvons citer entre autres, le respect profond pour chaque élève comme personne unique dans un esprit communautaire, une éducation chrétienne de qualité, une solidarité avec les pauvres dans la recherche de la justice et de la paix, une communauté scolaire bâtie en référence à l'histoire de Saint Jean Baptiste de La Salle.

« L'Esprit de Dieu a donné dans l'Eglise, en la personne de Saint Jean Baptiste de La Salle, un charisme qui anime aujourd'hui les Frères et de nombreux éducateurs. Ensemble et par association ils travaillent à cette oeuvre de salut dans un métier où les pauvres sont évangélisés, et où les jeunes croissent en tant que personnes humaine et fils de Dieu. »2(*).

L'éducation est toujours une action collective même si elle se situe dans un cadre formel. Tous les membres de la communauté scolaire se rassemblent autour d'un objectif commun, se donnent des moyens de mise en oeuvre de l'objectif et évaluent les résultats de leur action. L'école lasallienne cherche donc à promouvoir la participation du plus grand nombre à la vie de l'école et à l'éducation des jeunes. Dans son action éducative, l'école lasallienne cherche à conjurer l'effort de progrès culturel et humain avec l'annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu'ils l'aient en abondance »3(*). C'est ainsi que selon l'expression de Jean Baptiste de La Salle, l'école lasallienne s'efforce, en tant qu'institution d'être un moyen de salut pour les jeunes en dispensant une éducation humaine et chrétienne de qualité et en aidant à la formation du jugement.

Dans un contexte de mutations sociales, culturelles et religieuses rapides et profondes, l'école catholique et lasallienne en particulier, se trouve sans cesse confrontée à de nouveaux défis qui font que les questions d'éducation se posent toujours de façon nouvelle. Une communauté qui se veut éducatrice de l'homme, du citoyen et du chrétien ne peut que tenir compte de l'évolution de la société qui aborde des questions fondamentales sur la vie et sur l'avenir de l'homme. Si auparavant, la foi et les valeurs se transmettaient à travers des règles strictes imposées et assorties de sanctions, il n'en est plus de même de nos jours. Les rapports d'autorité et de règles en matière d'éducation sont passés aux rapports de dialogue et de confrontation des points de vue pour une appropriation personnelle et responsable des valeurs. C'est un travail de réflexion sur des situations concrètes et qui constitue une véritable éducation au choix. Il fait partie intégrante de la mission éducative de l'école lasallienne et conditionne sa réussite. C'est dans ce sens que la théorie du développement moral de Lawrence KOHLBERT (1984) trouve ici une place de choix dans l'enseignement de la morale dans les lycées et collèges, en particulier dans les collèges catholiques comme celle des Frères des Ecoles Chrétiennes. Une double nécessité se présente à une équipe éducative d'une école lasallienne en matière de valeurs à transmettre. D'une part, les membres de cette équipe doivent aider chaque élève à acquérir une notion juste de la liberté et d'autre part donner des occasions d'exercer et d'éduquer cette liberté dans la vie de la classe, de l'école et de la société. « Les responsables de l'Enseignement Catholique, à tous les niveaux et quelle que soit leur mission dans l'institution, ont pour souci commun et primordial de veiller à ce que les enfants et les jeunes puissent développer harmonieusement leurs dons physiques, moraux et intellectuels, qu'ils acquièrent un sens plus parfait de la responsabilité et un juste usage de la liberté, et qu'ils deviennent capables de participer à la vie sociale »4(*). Entre autres valeurs, nous avons l'éducation à la responsabilité qui permet de croire aux jeunes, le respect de la dignité de toute personne, la civilité et l'amour de soi et des autres.

II- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE TRAVAIL

A- Problématique, objectifs, hypothèses de travail et revue des travaux

1- Problématique

Le cadre familial se veut un milieu favorable pour un bon apprentissage des valeurs morales. La construction des structures affectives de la personnalité, du sentiment d'identité, de l'image de soi et la capacité ou non de se relier aux autres dans la société, passent en premier lieu par une éducation familiale.

Par ailleurs, dans un contexte où cohabitent de façon conflictuelle les valeurs, comment l'adolescent peut-il arriver à personnaliser les valeurs sans une véritable éducation familiale ? Les problèmes d'inadaptation juvéniles s'y amplifient en particulier du fait des difficultés réelles des parents à intégrer un mode cohérent de vie et d'éducation dans l'exercice de leur fonction d'éducateur des enfants. L'absence de dialogue avec les adolescents ou souvent des dialogues de sourds, la démission des parents au profit de l'école ont des incidences évidentes sur l'enfant et son développement moral. L'ensemble des interventions conscientes ou non des parents sur les adolescents n'ont-elles pas une influence réelle sur le développement moral de ces derniers ? La problématique de cette étude est donc centrée sur les pratiques éducatives familiales dans leur relation avec le développement moral des adolescents.

D'un autre côté, dans notre monde en pleine mutation, l'évidence des normes apparaît de façon problématique et il semble donc nécessaire de faire redécouvrir à l'adolescent les raisons des normes morales, bien qu'il soit aussi urgent de faire appel à des principes moraux indispensables à une éducation morale. « Veut- on former des individus soumis à la contrainte des traditions et des générations antérieures ? Ou veut-on former des consciences libres et des individus respectueux des droits et des libertés d'autrui ? »5(*)

Face à ces problèmes, quels sont nos objectifs et hypothèses de travail ?

2- Objectifs de travail

Face aux problèmes identifiés, nos objectifs de travail pourraient être formulés en un objectif général avec deux objectifs spécifiques.

a- Objectif général

L'objectif général de ce travail est de montrer l'importance des procédures éducatives familiales dans le développement moral des adolescents.

b- Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques qui se dégagent de cet objectif général s'énoncent comme suit :

- Déterminer l'effet des pratiques éducatives sur le développement moral des adolescents

- Contribuer à l'amélioration des cours de morale dans les lycées et collèges.

3- Hypothèses de travail

Nos hypothèses de travail peuvent être formulées en hypothèses théorique et opérationnelle.

a- Hypothèse théorique

Les pratiques éducatives familiales influent sur le développement moral des adolescents

b- Hypothèses opérationnelles

Deux hypothèses opérationnelles sont retenues dans le cadre de ce travail. Il s'agit de :

- Le style éducatif rigide des parents maintient l'adolescent à un niveau pré- conventionnel6(*) de son développement moral.

- Le style éducatif souple des parents favorise l'accès des adolescents au niveau conventionnel du développement moral.

4- Théorie du développement moral chez Lawrence KOHLBERT7(*)

KOHLBERT poursuit les travaux de PIAGET et met à jour une théorie de développement morale. Selon lui, un raisonnement véritablement moral implique des caractéristiques telles que l'impartialité, la capacité d'universaliser, la réversibilité (réciprocité des obligations morales), la reconnaissance des normes en usage. Pour mettre à jour la croissance morale, KOHLBERT place des enfants d'âges variés devant des dilemmes moraux (adaptés à leur niveau de développement). Il observe les réactions des enfants en situation de choix moral restreint et pour lequel il n'existe pas de bonne solution toute faite. Ce n'est pas l'issue choisie pour sortir du dilemme qui compte, mais la façon de raisonner les motifs invoqués par l'enfant pour justifier son choix. C'est à ce niveau que KOHLBERT constatera des différences significatives selon les âges. C'est donc à partir d'observation d'enfants d'âges différents face aux dilemmes qu'il va dégager sa théorie des stades moraux (1964, 1973, 1981, 1984), en l'adaptant à plusieurs reprises. La dernière version est de 1984.

KOHLBERT identifie six stades regroupés en trois niveaux de développement présentés comme universels et dont l'ordre serait invariable d'une culture à l'autre8(*). Son système de développement moral est découpé en trois phases comportant chacune deux stades.

Niveau 1 : Morale pré-conventionnelle (4 à 10 ans)

Stade1 : Il est le premier stade où le sens de la justice ou de la règle est fondé sur le désir d'éviter la punition physique ou matérielle. A ce stade, l'enfant répond aux règles culturelles du bon et du mauvais, mais en appliquant ces étiquettes en fonction des conséquences physiques ou matérielles de l'action (punition, récompense, échanges) ou encore selon le pouvoir de coercition physique de ceux qui font respecter ces règles. Les conséquences physiques déterminent ici sa bonté ou sa malice, sans égard à la signification ou à la valeur humaine des ses conséquences.

Stade2 : L'enfant, dans ce stade du niveau 1, s'incline devant une loi ou rend un service seulement s'il a l'impression qu'il en retirera un bénéfice en retour (échapper au châtiment ou avoir des récompenses) Les relations sont considérées à ce stade comme des relations strictement commerciales. C'est du « donnant donnant »

Niveau 2 : Morale conventionnelle (11 à 18ans)

Stade3 : A ce stade, l'adolescent recherche l'approbation d'autrui en étant gentille. Il se conforme pour plaire. Il commence à se décentrer progressivement de soi et se préoccupe du maintient de la loi. L'attitude morale consiste ici à une conformité aux attentes de l'entourage.

Stade 4 : L'adolescent à ici tendance à adhérer aux règles pour maintenir l'ordre social de sa communauté. On retrouve une disposition à soutenir les règles et l'ordre social. L'action bonne pour l'adolescent du stade 4, c'est d'accomplir son devoir, à être déférent envers l'autorité et à maintenir l'ordre établi.

Toutefois, ce stade donne droit dans la plupart des cas à un relativisme éthique et culturel exprimés par la crise des valeurs. Tout devient donc relatif à soi, aux goûts et aux désirs personnels.

Niveau 3 : Morale post-conventionnelle (après 18 ans)

Ici, l'individu déjà adulte, adhère pleinement aux points de vue du législateur et est convaincu que les valeurs morales sont liées à des principes éthiques universels. A ce niveau, les ententes libres et les contrats honnêtes constituent la substance de l'obligation morale.

Il faut signaler que selon KOHLBERT, tous les individus franchissent nécessairement ces étapes dans l'ordre indiqué. Les enfants sont aux stades pré-conventionnels 1 et 2. Les adolescents atteignent progressivement les stades 3 et 4 du niveau conventionnel. L'adolescence, entre onze et seize ans étant une période de développement moral accéléré, nous pouvons donc par des procédures éducatives, faire évoluer son jugement moral pour l'amener à des stades supérieurs de son développement moral.

B- Méthodologie de travail

Dans le but d'atteindre les objectifs fixés dans le cadre de ce stage de recherche et pour vérifier les hypothèses précédemment énumérées, nous avons fait notre étude suivant deux approches : l'établissement de questionnaire d'enquête et l'utilisation des dilemmes moraux.

Il s'agira ici de définir d'une part, le cadre de notre étude, de présenter les méthodes pour la collecte des informations et d'autre part, de présenter les dilemmes moraux utilisés.

1- Le cadre de l'étude

Le cadre de l'étude concerne essentiellement le lieu de l'enquête, la population ciblée et l'échantillonnage.

a- Le lieu de déroulement de l'enquête

L'enquête s'est déroulée sur notre lieu de stage. Il s'agit du collège  Saint Augustin de Togoville qui compte les classes de la Sixième en Terminale. Le premier cycle (6ème en 3ème) porte le nom de « Notre Dame du Lac » et le second cycle, (2nd en Tle) prend le nom du « Collège Saint Augustin ». Ainsi, communément, tout l'établissement est connu sous le nom du Collège Saint Augustin de Togoville.

b- La population ciblée

La population sur laquelle porte notre enquête est représentée par l'ensemble des élèves du collège ayant moins de 19 ans. Cette population a un effectif de 207 élèves (non compris les élèves de la 3ème)9(*) répartis par niveaux et par sexes selon le tableau ci-dessous.

Niveaux

EFFECTIFS

POURCENTAGES

MOYENNES D'AGES

Garçons

Filles

Garçons

Filles

Garçons

Filles

1er cycle

74

49

57,81%

62,03%

13 ans

14 ans

2ème cycle

54

30

42,19%

37,97%

17 ans

16 ans

Totaux

128

79

61,84%

38,16%

15 ans

15 ans

207

100%

 

Tableau 1 : Répartition de la population-mère en fonction du niveau, du sexe et des âges

Selon ce tableau, les garçons ayant moins de 19 ans représentent les 61,84% de la population mère, tandis que les filles ne représentent que les 38,16%. Les garçons sont donc globalement plus nombreux que les filles à avoir moins de 19ans. Ceci se justifie aussi par l'effectif de garçons qui dépasse largement celui des filles. Au premier cycle, on retrouve plus de garçons ayant moins de 19ans ; ce qui est normal. Le même phénomène s'observe au niveau des filles du premier cycle avec une différence significative par rapport au pourcentage des filles du second cycle ayant moins de 19 ans. La moyenne globale d'âges des garçons de la population ciblée est égale à la moyenne globale d'âges des filles de la même population.

c- L'échantillonnage

Compte tenu des coûts qu'engendrerait une enquête sur les 207 élèves du collège (Sauf les élèves de 3ème) ayant moins de 19 ans, nous avons choisi un échantillon représentatif de cette population. La méthode de quota a été utilisée pour déterminer notre échantillon ; soit 30% de la population ciblée. Ce qui revient à un échantillon composé de 62 élèves. Nous avons utilisé la méthode du tirage au sort pour trouver au premier cycle 15 Garçons et 15 Filles parmi les 74 garçons et 49 Filles représentant la population ciblée. La même méthode a été utilisée au second cycle pour trouver 16 garçons et 16 filles parmi les 54 garçons et 30 filles que compose le second cycle. Le tableau de l'échantillon utilisé se présente comme suit :

Niveaux

EFFECTIFS

MOYENNE D'AGES

Garçons

Filles

Garçons

Filles

1er cycle

15

15

13ans

14ans

2ème cycle

16

16

17ans

16ans

Totaux

31

31

15ans

15ans

62

 

Tableau 2 : Répartition des élèves enquêtés en fonction du niveau, du sexe et de l'âge

2- Le questionnaire d'enquête

Afin de recueillir auprès des élèves, des informations concernant leurs classes sociales et les pratiques éducatives reçues de leurs parents, un questionnaire a été élaboré (Annexe 1). Il est composé essentiellement des questions fermées, donnant droit à un « oui » ou à un « non », des questions à choix multiples et des renseignements concernant l'emploi des parents des élèves enquêtés. L'administration du questionnaire s'est effectuée au lieu du stage le lundi 05 février 2007. Les questions ont été répondues séance tenante après clarification de certaines questions non comprises. Le dépouillement a été fait le même jour afin de faciliter le déroulement des discussions sur les dilemmes moraux, commencé le 06 février au matin.

3- Les dilemmes moraux utilisés

L'outil privilégié, dans le cadre de ce travail pour provoquer le conflit cognitif et déterminer le niveau du développement moral des adolescents, est le « dilemme moral ». Ces dilemmes servent de point de départ à une discussion entre pairs sous l'assistance d'un animateur. C'est une stratégie permettant d'identifier et de classer les jugements moraux selon le stade auquel ils appartiennent. La situation morale met en présence des valeurs, des normes des principes qui sont en jeux.

Selon KOHLBERT, l'élève peut à travers ces dilemmes, progresser d'un stade inférieur à un stade supérieur de son développement moral. Les dilemmes utilisés dans le cadre de cette enquête sont :

Dilemme N°1 : Julie fait ses achats dans un magasin et glisse par hasard un chocolat dans son panier. Arrivée à la caisse, elle oublie de présenter le chocolat. Sur le chemin de la sortie, elle se rend compte qu'elle ne l'a pas payé. Que doit faire Julie ? Revenir sur ses pas et payer le chocolat ou poursuivre sa route ?

Dilemme N°2 : Il y a eu un vol dans une classe. Le professeur demande aux élèves de dénoncer le coupable s'ils ne veulent pas être mis en retenue. Que doit faire Pierre qui connaît le coupable ? Risquer la retenue avec toute la classe ou dénoncer le coupable10(*) ?

Dilemme N°3 : Un adolescent profite de l'absence de son père pour partir en promenade, transgressant ainsi l'interdiction de sortie donnée par son père. Que feriez vous si vous étiez à la place de cet adolescent ? Que pensez-vous de la désobéissance à son père ? Que pensez-vous de l'interdit du père ?

Dilemme N°4 : Une jeune secrétaire, est chargée de saisir les épreuves de Baccalauréat. Elle a la possibilité d'aider son fiancé en lui procurant le double des épreuves qu'elle vient de saisir, pour sa réussite au BAC. Que feriez-vous si vous êtes à la place de cette secrétaire ? Donner l'épreuve à votre fiancé ou non ?

Dilemme N°5 : Zépherin et Paulette sont des amis de classe et ils travaillent en groupe. Profitant de l'anniversaire de l'un de leur camarade, Paulette déclare à Zépherin qu'il se sent amoureux de lui. Zépherin accueil favorablement cet aveu. Des mois passent et Zépherin demande à coucher avec Paulette. Si vous étiez Paulette, quelle réponse donneriez-vous à Zépherin ? Que pensez-vous de l'attitude de Zépherin ?

Les dilemmes N°1, N°2 et N°3 sont traités avec les élèves du premier cycle faisant partie de notre échantillon, tandis que les dilemmes N°3, N°4 et N°5 sont utilisés au second cycle.

III- PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE ET DES

DISCUSSIONS SUR LES DILEMMES MORAUX

A- Résultats de l'enquête par questionnaire

Il a été demandé par questionnaire aux élèves faisant parti de notre échantillon de nous décrire les caractéristiques de l'éducation qu'ils reçoivent et de nous renseigner entre autres sur l'emploi des parents. Les pratiques éducatives sont regroupées en trois catégories (souple, rigide, laxiste) et les résultats sont présentés en fonction de la classe sociale et du sexe.

1- Réponses des élèves du premier cycle

Classes sociales

Pratiques éducatives parentales

Souple

Rigide

Laxiste

Totaux

Classe supérieur

02

/

02

04

Classe moyenne

08

/

01

09

Classe inférieure

14

03

/

17

Totaux

24

03

03

30

Tableau 3 : Présentation des pratiques éducatives parentales des élèves du premier cycle et des classes sociales.

SEXES

Pratiques éducatives parentales

Souple

Rigide

Laxiste

Totaux

Masculin

13

/

02

15

Féminin

11

03

01

15

Totaux

24

03

03

30

Tableau 4 : Présentation des pratiques éducatives parentales des élèves du premier cycle et des sexes.

2- Réponses des élèves du second cycle

Classes sociales

Pratiques éducatives parentales

Souple

Rigide

Laxiste

Totaux

Classe supérieur

04

/

/

04

Classe moyenne

15

/

/

15

Classe inférieure

13

/

/

13

Totaux

32

00

00

32

Tableau 5 : Présentation des pratiques éducatives parentales des élèves du second cycle et des classes sociales.

SEXES

Pratiques éducatives parentales

Souple

Rigide

Laxiste

Totaux

Masculin

16

/

/

16

Féminin

16

/

/

16

Totaux

32

00

00

32

Tableau 6 : Présentation des pratiques éducatives parentales des élèves du second cycle et des sexes.

B- Résultat de l'entretien sur les dilemmes moraux

Les élèves ont été répartis en groupes compte tenu de leur classe sociale et des pratiques éducatives parentales. Ils ont eu à apprécier des situations morales qui leur étaient soumises. Leurs réactions face aux dilemmes, font appel à leur jugement et à leur sens de l'honnêteté, de la justice, du respect et de l'obéissance. Ces jugements permettent de se situer par rapport à leur niveau de développement. Les résultats se présentent comme suit :

Résultats du dilemme N°1

Classes sociales

Choix des élèves et leur justification

Payer le chocolat

Justification

Poursuivre ma route

justification

Classe supérieure

02

Pour ne pas être accusé de voleur.

Je serai gêné de prendre ce qui ne m'appartient pas

02

C'est une bonne occasion pour manger un chocolat

Je suis pressé

Classe Moyenne

02

Ma conscience va me gêner. C'est comme si j'ai volé

07

Le chocolat est rentré dans mon panier par coïncidence. C'est un don de Dieu.

Je n'ai pas demandé au chocolat de tomber dans mon panier

Classe inférieure

08

Il est interdit de voler.

Pour ne pas être accusé de voleur

De peur qu'on m'amène à la police

09

Ça me fait moins de dépense.

Ça m'arrange de gagner un chocolat

Si je reviens, on m'accusera de voleur

Totaux

12

 

18

 

Résultats du dilemme N°2

Pratiques éducatives parentales

Choix des élèves et leur justification

Dénoncer le coupable

Justification

Ne pas dénoncer le coupable

justification

Souple

05

Car le vol est un péché.

Car ce n'est pas bon de voler.

19

Je vais lui conseiller d'aller se dénoncer.

Pour éviter de trahir mon ami.

Pour garder mon ami.

Car il me fera du mal après.

Rigide

03

Pour éviter la punition.

Pour lui apprendre que le vol n'est pas bon.

/

 

Laxiste

/

 

03

Car c'est un péché de le dénoncer.

Si l'objet n'a pas de grande valeur

Totaux

08

 

22

 

Résultats du dilemme N°3 (1er cycle)

Pratiques éducatives parentales

Choix des élèves et leur justification

Ne pas sortir en l'absence du père

Justification

Sortir en l'absence du père

justification

Souple

17

C'est une désobéissance.

Mon père va me punir.

Quelque chose peut m'arriver dehors

07

Je reviendrai avant son retour, pour éviter la punition.

Rigide

01

C'est une désobéissance.

Mon père peut me renvoyer de la maison

02

Je reviendrai avant son retour, pour éviter la punition.

Je ne reviendrai plus.

Laxiste

/

/

03

Qu'il me frappe ou pas, ça m'est égal.

L'enfant a le droit de sortir.

Totaux

18

 

12

 

Résultats du dilemme N°3 (2nd cycle)

Choix des élèves

Effectifs

Justifications

Sortir en l'absence du père

22

Car je ne considère pas ça comme une désobéissance.

C'est un interdit grotesque de la part du père.

Les parents ne doivent pas être si rigides.

Même s'il fera du bruit, je sortirai.

Ne pas sortir en l'absence du père

10

C'est une désobéissance de sortir malgré cette interdiction.

Résultats du dilemme N°4

Choix des élèves

Effectifs

Justifications

Donner l'épreuve à mon ou ma fiancé(e)

13

Pour l'aider- Pour lui donner sa chance- Mais en modifiant quelques données dans les épreuves- Pour notre bonheur- Pour lui montrer mon amour- Notre avenir en dépend.

Ne pas lui donner l'épreuve

19

Il faut l'encourager à un effort personnel- De peur d'être attrapé et de perdre mon travail- Je lui donnerai plutôt quelques indications à propos des épreuves- Ce n'est pas autorisé de voir une epreuve avant l'examen- C'est du vol que de lui donner l'épreuve.

Résultats du dilemme N°5

Choix des élèves

Effectifs

Justifications

J'accepterai sa demande

6

Car je lui ai fait la cour moi-même- Pour lui prouver que je l'aime.

Je refuserai sa demande

10

Car l'amour n'est pas le sexe- Il faut du temps pour se connaître- Ce n'est pas à cause du sexe que je lui ai fait mon aveu- Il n'y a pas de relation sexuelle sans mariage- En acceptant sa demande, notre relation ne va pas durer- Pour le faire attendre.

IV- ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

A- L'enquête par questionnaire

Les classements dans les catégories de pratiques éducatives des parents ne sont possibles que grâce aux réponses données par les élèves aux pratiques relevant de la liberté que les parents leurs accordent ; de leur possibilité d'être prises en compte d'être écoutés et de dialoguer avec les parents et de prendre des initiatives. En bref, il s'agit des styles d'encadrement à la maison. Il faut noter toutefois que la plupart des élèves sont présentement à l'internat des soeurs de Notre Dame de l'Eglise et des frères des Ecoles Chrétiennes. D'autres sont avec les parents, autres que les géniteurs. D'autres sont bien entendu avec leurs propres parents

Au premier cycle, 80 % des élèves enquêtés décrivent l'éducation reçue comme souple contre 10% qui la voit respectivement rigide et laxiste. Les pratiques libérales, considérés comme le laisser-faire et l'éducation rigide ne semble pas ici familier aux élèves. En général, les parents de ces élèves se présentent pour la plupart comme souples dans l'éducation donnée à leurs enfants. Le « laisser-faire » est partagé entre les classes sociales supérieures et moyenne respectivement 6,67% et 3,33%. Tandis que la pratique rigide est constatée pour les 10% dans la classe inférieure. Cet état de chose peut être expliqué par le fait que les parents des classes inférieures sont plus sensibles aux valeurs traditionnelles. Toutefois les 24 élèves qui ont répondu à une éducation souple sont plus concentrés dans la classe sociale inférieure, à raison de 58,34% contre 8,33% et 33,33% respectivement pour les classes supérieures et moyennes.

Sur les 24 élèves 13 garçons et 11 filles déclarent avoir reçu une éducation souple. Le «  laisser faire » est constaté en majorité chez les garçons et la pratique rigide est à 100% uniquement chez les filles. A cette tranche d'âge, les parents sont plus rigoureux avec les filles qu'avec les garçons. C'est un des éléments de l'éducation traditionnelle africaine qui est ici mis en exergue.

Le « laisser-faire » et les pratiques rigides ne semblent pas être les caractéristiques de l'éducation reçue par les élèves du second cycle interrogés dans le cadre de notre travail. Les 32 élèves enquêtés déclarent avoir reçu une éducation souple. Cette souplesse bénéficiée de la part des parents peut être expliquée par leurs tranches d'âge. Ils sont plus ou moins considérés comme matures par les parents, qui les responsabilisent dans tel ou tel domaine. La classe moyenne présente un grand pourcentage dans ce domaine 46,87 %.

B- L'entretien sur les dilemmes moraux

Nous analyserons dans cette partie, comment les adolescents développent leur niveau moral en fonction de leurs âges et des pratiques éducatives reçues de leurs parents.

Le dilemme N°1 portant sur le chocolat présente une situation où l'élève doit faire preuve de son honnêteté et de sa franchise. Faudra t-il retourner payer le chocolat ou poursuivre le chemin sachant que ce chocolat est tombé par hasard dans son panier lors de ses achats dans un magasin. 60% des élèves enquêtés déclarent poursuivre leur chemin tandis que 40% préfèrent payer le chocolat. Les arguments avancés dans le second cas étaient essentiellement la peur d'être considéré comme voleur et d'être amené à la police. Ceux-ci déclarent que le vol est interdit. Nous constatons que la majeure partie des élèves, soit 66,66% adhèrent à cette réponse et appartiennent à la classe sociale inférieure. L'idée de conscience a été évoquée par les élèves appartenant aux classes supérieures et moyennes. Parmi ceux qui préfèrent poursuivrent leur route, les élèves des classes inférieures avancent l'argument de la réduction des dépenses. Aucune justification en faveur du non retour, ne pense au caissier, qui pourra probablement avoir des ennuies pendant les comptes. Les arguments sont plus centrés sur l'intérêt des élèves eux-mêmes.

Le dilemme N°2 portant sur la dénonciation ou non d'un ami ayant volé en classe, présente 73,34% d'élèves refusant de dénoncer l'ami et 26,66% d'élèves qui déclarent qu'ils dénonceraient cet ami ayant commis une telle faute. Ces deux catégories d'élèves répondent en majorité en faveur d'une éducation souple. Les arguments pour la dénonciation évoquent l'idée de péché et d'interdit. Ceux qui pensent ne pas dénoncer l'ami, supposent ainsi garder leur ami en évitant de le trahir. D'autres arguments vont dans le sens de la peur que cet ami leur fera du mal. Dans la proportion de ceux qui pensent dénoncer l'ami, 37,5% répondent avoir reçu une éducation rigide. Ces derniers pensent dénoncer l'ami pour éviter la punition et pour lui apprendre, disaient-ils, que le vol n'est pas bon. Ceux qui ont répondu en faveur d'une éducation au « laisser-faire » trouvent que c'est un péché de dénoncer le coupable surtout si l'objet n'est pas d'une grande valeur.

Le dilemme N°3 présente une situation de désobéissance au père interdisant à ses enfants de sortir en son absence. 60% des enfants interrogés déclarent ne pas sortir alors que 40% pensent sortir malgré l'interdiction du père. Parmi ceux qui ont répondu avoir reçu une éducation souple, 94,45% contre 58,34% pensent ne pas sortir en obéissant au père. Ils pensent que c'est une désobéissance de ne pas suivre les directives du père. D'autres pensent ainsi éviter la punition ou craignent ce qui peut leur arriver en ville. Ceux qui pensent sortir préfèrent revenir avant l'arrivée du papa, de peur d'être sévèrement punis. Ceux qui jugent rigide et laxiste l'éducation reçue pensent sortir mais revenir plus tôt. D'autres pensent même ne plus revenir. La totalité des élèves répondant à une éducation au « laisser-faire » trouvent que l'enfant a le droit de sortir et que par conséquent ils sont indifférents à un probable châtiment qui pourrait provenir de leur père. « Qu'il me frappe ou pas ; ça m'est égal. L'enfant a le droit de sortir. » disaient-ils.

Les élèves interrogés dans ces trois premiers dilemmes ont une moyenne d'âge de 13 ans pour les garçons et 14 ans pour les filles. Leur jugement sur les dilemmes montre qu'ils considèrent les valeurs comme s'imposant obligatoirement quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils sont engagés. Ils expriment leur obéissance pour éviter la punition. On peut parler ici d'un réalisme cognitif reposé sur l'observance de la règle de peur d'être puni. Ce réalisme cognitif influe, compte tenu de l'âge et de l'éducation reçue, sur leur développement moral. L'enfant détermine ses joies et ses peines par rapport aux causes extérieures à lui. Une éducation rigide qui ne tient pas compte de l'enfant et de ses besoins, produit des enfants à un niveau pré conventionnel. Ces enfants se soucient d'éviter la sanction et à être toujours récompensés. Plus les parents sont souples, plus ils discutent avec leurs enfants, plus ils contribuent à élever leur niveau moral. Le modèle éducatif dominant, dans le cas de notre enquête est l'éducation souple ; ce qui montre que les élèves interrogés jouissent d'une bonne relation éducative avec leurs parents, dans la plupart des classes sociales étudiées. Du point de vue moral, les élèves du premier cycle faisant partir de notre échantillon se situent en moyenne au stade 2 du niveau pré-conventionnel ; alors que suivant la classification effectuée par Lawrence KOHLBERT, ces élèves devraient déjà atteindre le niveau conventionnel compte tenu de leur moyenne d'âge.

Le même dilemme N°3 soumis à la réflexion des élèves du second cycle n'a pas reçue les mêmes appréciations que celles observées chez les élèves du premier cycle. En effet, 31,25% des élèves sont favorables au respect de la règle établie par le père, interdisant toute sortie en son absence. La seule raison avancée par ces élèves est celle de la désobéissance. En revanche, 68,75% préfèrent sortir quelque soit la loi en vigueur dans la maison concernant les sorties. Pour eux, il est anormal qu'un père puisse donner une telle interdiction à ses enfants. « Je ne suis pas en prison », disaient certains. Pour d'autres, les propos étaient : « les parents ne devraient pas être si rigides. Même si mon père fera du bruit, je sortirai ».

Le dilemme N°4 présente une situation de possibilité de fraude ou de fuite d'épreuve. L'élève doit faire ici preuve de sa probité, de son honnêteté et de la justice sociale. Sur les 32 élèves, 13 optent en faveur de la remise de l'épreuve au fiancé(e), contre 19 élèves qui considèrent que c'est du vol que de lui donner l'épreuve avant l'examen. De même la peur d'être attrapé et jeté en prison pousse ces élèves à préférer lui donner quelques indications à propos des épreuves. Ceux qui préfèrent donner l'épreuve pensent l'aider en lui donnant sa chance, puisque « notre avenir en dépend », disaient-ils. Pour ne pas être arrêtés ils préconisent modifier quelques données dans les épreuves avant de les donner. Le niveau du développement cognitif n'est pas le même que celui des élèves du premier cycle. Le niveau scolaire et l'âge en sont des facteurs déterminants. Les 40,62% qui pensent donner l'épreuve, ne se préoccupent que de l'aide et de la joie apportée au fiancé(e). leur jugement moral est à orientation altruiste. Certains apprécient la nécessité de l'aide, mais à condition que l'acte ne leur soit pas préjudiciable. Ceux qui pensent ne pas donner l'épreuve font recours à une orientation morale à la fois légaliste et réaliste. Ils considèrent et approuvent l'interdiction de voir les épreuves avant les examens. Dans le même temps, ils tiennent compte d'un probable arrestation qui pourrait leur causer plus de mal que de bien dès lors que la fuite des épreuves est constatée par les autorités compétentes.

Le dilemme N°5 présente le cas d'une fille qui aurait fait son aveu sentimental à un de ses camarades de classe lors d'une occasion d'anniversaire. Ce dilemme veut juger de la morale sexuelle des élèves, car il s'agira pour les élèves, surtout les filles de réagir par rapport à la demande faite par le bien aimé quelques temps après la déclaration d'amour. 62,5% des filles du second cycle, déclarent qu'elles répondraient négativement au désir de cet ami dans la mesure où, disent-elles, « l'amour n'est pas le sexe ». D'autres justifient leur position par le fait « qu'il est interdit d'avoir de relation sexuelle sans mariage ». D'autres encore évoquent l'idée du temps : « Il faut le faire attendre. Notre relation ne durera pas si je me laisse si vite à lui. » Les 37,5% ayant déclarés être favorables à la demande de cet ami estiment qu'il serait normal de se coucher avec lui pour lui montrer qu'elles l'aiment. La majorité s'exprime ainsi : « Je lui ai fait la cour moi-même » Cette analyse montre que les élèves de cette tranche d'âge répondent aux règles culturelles du bon et du mauvais. D'autres pensent rendre un service seulement s'ils ont l'impression qu'ils en retireront un bénéfice en retour. Ici, les filles enquêtés, par peur de perdre leur bien aimé acceptent de coucher avec lui, tout en voyant cet acte normal et nécessaire. Les autres qui ne partagent pas ces points de vue évoquent l'idée de loi divine qui interdit tout rapport sexuel sans mariage. Les élèves du premier cycle interrogés sur la question, donnent des avis différents selon le sexe. 50% des élèves pensent qu'il est impossible de vivre sans une relation sexuelle avant le mariage. L'autre moitié présente un avis contraire et soutient la possibilité de vivre la continence avant le mariage. La proportion des garçons est la même que celle des filles. Quant aux élèves du second cycle, 20 élèves, soit 62,5% souscrivent en faveur d'une possibilité de continence avant le mariage. Ils évoquent l'idée des maladies sexuellement transmissibles, de la religion qui recommande l'abstinence avant le mariage et de la maîtrise de soi. Par contre, 12 élèves, soit 37,5% pensent qu'il est impossible de s'abstenir de toute relation sexuelle avant de se marier. Parmi les 20 élèves en faveur de l'abstinence, nous notons 10 filles et 10 garçons. Par contre, 8 garçons et 4 filles déclarent impossible une probable abstinence. Deux arguments sont utilisés par les garçons : « Celui qui n'a pas eu de relation sexuelle avant le mariage, a le risque de perdre sa femme par manque de savoir faire ». « Faire l'amour est un besoin naturel ». Ce dernier argument est utilisé à la fois par les garçons et les filles soutenant l'impossibilité d'une continence sexuelle. L'éducation sexuelle probable reçue dans le cercle familial dans la souplesse de l'éducation familiale a un impact positif chez la majorité des élèves.

L'adolescence est la transition entre l'enfance et l'âge adulte, au cours de laquelle la maturation du coeur nécessitait la discipline des sens. L'adolescence se trouve valorisée de nos jours comme l'âge idéal par excellence pour les expériences sexuelles. Jouant sur le sentiment d'invulnérabilité et d'omnipotence propre à cet âge, notre culture exacerbe toutes les pulsions narcissiques de l'adolescent, au lieu de l'aider à s'acheminer vers la maturité sociale. C'est là un travail d'éducation que les parents devraient prendre au sérieux. Les expériences sexuelles sont profondément déstabilisantes pour les adolescents. Elles les propulsent dans un monde d'émotions qu'ils n'ont pas les moyens de gérer. Elles leur donnent l'illusion d'être capables d'aimer, alors qu'ils recherchent surtout, dans l'expérience sexuelle, la confirmation de leur virilité ou de leur féminité plus que le bonheur de l'autre.

Les expériences sexuelles deviennent alors des sources de malentendus tragiques pour les adolescents. Elles constituent un facteur de risque prédominant dans les dépressions et les suicides d'adolescents. Selon une étude américaine, 36 % des adolescentes qui tentent de se suicider viennent de vivre la rupture d'une liaison11(*).

Sachant que la grande majorité des élèves enquêtés ont répondu en faveur d'une éducation souple reçue des parents, l'analyse de ces dilemmes confirme nos attentes en ce que l'évolution morale est influencée par le milieu socio familial, traduit ici par la catégorie sociale des parents et les pratiques éducatives parentales. Les pratiques éducatives souples donnent plus de flexibilité au jugement des enfants et des adolescents. Les pratiques éducatives rigides ne favorisent pas la souplesse du jugement moral. Par conséquent, elles maintiennent les adolescents à un niveau pré-conventionnel de développement moral, même jusqu'à l'âge adulte. Si les adolescents du premier cycle ont de retard au niveau moral selon la classification de KOHLBERT, il faut signaler que ceux du second cycle semblent se situer au niveau conventionnel. Toutefois leur critère de validation des normes parait un peu pragmatique car, pour eux, la force d'obligation des normes est liée à son caractère avantageux et non à la fidélité aux convictions de vie.

V- LES DIFFICULTES, REUSSITES ET SUGGESTIONS

A- Difficultés et réussite sur le terrain

Nous nous sommes beaucoup inspirés des travaux de Lawrence KOHLBERT, disciple de Piaget, sur le développement moral cognitif12(*). Selon la méthode initiée par Jean Marie Debunne, les élèves devraient d'abord répondre aux dilemmes par écrit en motivant et en argumentant après leur choix, et en dégageant la valeur qui sous-tend leur justification. L'écoute active et l'échange entre pairs, des réponses différentes amènent les élèves à nuancer et complexifier leur choix, à l'envisager sous d'autres angles de vue, voire à le modifier. Mais dans le cadre de notre travail, le défaut de temps ne nous a pas permis de laisser assez de temps aux élèves pour s'exprimer et pour approfondir leur argumentation, car nous n'avions disposé que de cinq jours de stage et les élèves étaient partis en congé avant la fin de notre temps de stage.

Par ailleurs, le manque de temps ne nous a pas permis de se prononcer nous-mêmes sur les dilemmes ; cette situation a été évoquée par les élèves lors de l'évaluation. Ils avaient suggéré qu'il serait normal que l'animateur que nous sommes, puisse donner son avis sur les dilemmes afin de clarifier certains doutes et incompréhensions liées aux discussions entre pairs. Nous avions constaté sur le terrain qu'il serait intéressant d'avoir l'avis des parents sur les pratiques éducatives afin de les confronter aux avis des élèves afin d'étudier leur corrélation. Mais le temps et les moyens dont nous disposons ont limité un peu notre travail.

Toutefois, l'ouverture des élèves et l'ambiance dont nous avons bénéficié ont été d'un grand atout dans notre enquête et nos interviews. Nous avons bénéficié d'une ambiance de famille ou les élèves s'expriment en toute liberté et confiance. Ils ont exprimé leurs satisfactions dans l'évaluation qui a été faite à la fin de nos entretiens.

B- Quelques suggestions

Nos suggestions vont dans le sens des implications éducatives de ces expériences faites avec les élèves dans le cadre de notre stage. La croissance morale d'un individu peut être évaluée en fonction de la capacité de cet individu à se décentrer par rapport à sa particularité, à s'en abstraire, pour finalement mobiliser librement des principes, des règles de jugement et d'action qui sont valables pour un plus grand nombre de personnes et pour tous. Dans ce sens l'éducation morale peut jouer un grand rôle car l'éducation en elle-même est une action exercée sur un individu pour un résultat attendu. A chaque stade de KOHLBERT, on note une réorganisation de l'équipement cognitif dans la confrontation de l'élève avec le groupe des pairs et le monde. « Pour qu'un changement soit qualifié de structurel-ce qui correspond à un passage à un autre stade-, il faut qu'il y ait un changement d'ordre qualitatif et non quantitatif ; il faut qu'il y ait restructuration de l'ancienne structure en un nouveau mode d'expression, c'est-à-dire une nouvelle expérience de vivre qui correspond à une nouvelle organisation psychique »13(*).

La théorie de KOHLBERT est riche d'enseignement pour les professeurs de morale dans les lycées et collèges. Ainsi, la pertinence du développement moral, peut permettre d'attirer leur attention sur la nécessité de prendre en considération dans les cours de morale, le développement cognitif des élèves, leur âge et les différents registres auxquels l'élève se réfère pour justifier ses choix. Les professeurs peuvent utiliser l'échange des justifications entre pairs et des exercices qui développeront la décentration de ceux dont le développement moral est en déphasage avec leur âge et leur situation sociale. Cette méthode permet d'introduire la question normative, spécifique à l'éducation morale, par le biais des dilemmes moraux, et de maintenir ainsi un idéal normatif qui dépasse le strict point de vue égocentrique, tout en mettant l'élève en situation d'activité. L'adolescence entre onze et seize ans étant une période de développement moral accéléré, les professeurs de moral pourront, par des procédures éducatives, faire évoluer le jugement moral des élèves adolescents. Dans la mesure où le dilemme moral est au coeur même de la vie des hommes, il cristallise l'activité morale et constitue un puissant outil d'éducation morale.

CONCLUSION

Nous avons étudié dans le cadre de ce travail, la corrélation qui existe entre les pratiques éducatives parentales et le développement moral des adolescents. Nous avions, par le biais de notre stage au collège Saint Augustin de Togoville, vérifié la théorie du développement moral de Lawrence KOHLBERT, en considérant les pratiques éducatives comme variable dépendante. Il ressort de nos constats qu'en dehors de l'âge ou du développement cognitif, d'autres facteurs interviennent dans le développement moral des adolescents. Certaines pratiques éducatives parentales sont favorables à la flexibilité de la pensée et à leur développement moral. Par contre, d'autres pratiques freinent ce développement. L'armature morale présente et future des adolescents dépend essentiellement des pratiques éducatives reçues de leur parent. A cela peut s'ajouter les connaissances acquises à l'école, l'âge et le niveau cognitif.

Les résultats de nos enquêtes montrent que l'éducation morale ne peut être conçue comme une question de savoirs ou de règles morales à transmettre lors d'un cours de moral auquel les élèves assistent passivement à l'école. Nous ne pouvons donc que recommander la libération d'esprit critique des élèves en leur donnant la possibilité de discuter des faits sociaux pour en tirer des conclusions pour leur vie morale.

Ce travail pouvait être abordé de façon plus adéquate, si nous avions recueilli le point de vue des parents, des éducateurs d'internats sur les pratiques éducatives de ces derniers surtout que la majeur partie des élèves enquêtés vivent présentement à l'internat des soeurs Notre Dame de l'Eglise et des Frères des Ecoles Chrétiennes.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

KOUDOU KESSIE (Raymond), Education et développement moral de l'enfant et de l'adolescent africain, L'harmattan, Paris, 1996.

PIAGET (Jean), Où va l'éducation ? Folio, Paris, 1998.

RAINVILLE (Michel), Manuel de formation à l'approche de Kohlbert, Université du Québec, juin 1978.

Revues

DEBUNNE (J. M), Entre-Vues, Recueil d'articles N°5 ; N°7 (1990) - N°18 (1993), Bruxelles, Démopédie, 1997

LELEUX (Claudine), Entre-Vues N°23, 1994. Recueil d'articles 1993-1994, Bruxelles, Démopédie, 1997,

Web.wanadoo.be/editions.demopedie

Sagesse sexuelle catholique et Ethique sexuelle catholique, 

http://www.jesusmarie.com/index

Annexe 1

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Bonjour Mlle, Monsieur,

Ce questionnaire se propose de fournir des renseignements sur les conditions sociales, éducatives dans lesquelles vous vivez à la maison. Nous vous prions de bien vouloir accepter de répondre en toute liberté et dans l'anonymat aux questions suivantes :

1- Sexe : M F

2- Etes-vous d'une famille polygame ? OUI NON

3- Mentionner l'emploi de votre père :......................................................

4- Mentionner l'emploi de votre mère :.....................................................

5- Comment percevez-vous l'éducation reçue de vos parents ?14(*)

Souple Rigide Laisser-faire

Autres, préciser :..................................................................................

6- Etes-vous présentement avec vos parents ? OUI NON

7- Que représentent pour vous les mots : honnêteté, vérité, bonté, justice, dans la vie de chaque jour ? Sans importance Peu important Très important

8- Donnez votre avis sur le cours de morale que vous recevez à l'école et quel est son impact sur vous ?..............................................................................................

.......................................................................................................

.......................................................................................................

.......................................................................................................

TABLE DES MATIERES

 

PLAN SOMMAIRE ...........................................................................................

1

 
INTRODUCTION......................................................................

2

 

I- PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE............................

A- Bref aperçu de Togoville...................................................

B- Infrastructures socio- éducative de Togoville.........................

C- Le collège des Frères des Ecoles Chrétiennes..........................

D- Système éducatif Lasallien................................................

II- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE TRAVAIL..

A- Problématique, objectifs, hypothèses de travail et revue des travaux.............................................................................

1- Problématique................................................................

2- Objectifs de travail..........................................................

c- Objectif général.....................................................................

d- Objectifs spécifiques................................................................

3- Hypothèses de travail.......................................................

c- Hypothèse théorique...............................................................

d- Hypothèses opérationnelles.......................................................

4- Théorie du développement moral chez Lawrence KOHLBERT..

3

3

3

4

4

6

6

6

7

7

7

7

8

8

8

 

B- Méthodologie de travail...................................................

1- Le cadre de l'étude..................................................................

a- Le lieu de déroulement de l'enquête.............................................

b- La population ciblée.................................................................

c- L'échantillonnage....................................................................

2- Le questionnaire d'enquête.......................................................

3- Les dilemmes moraux utilisés.....................................................

10

10

10

10

11

12

12

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

III- PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE ET DES DISCUSSIONS SUR LES DILEMMES MORAUX.............................

A- Résultats de l'enquête par questionnaire...............................

1- Réponses des élèves du premier cycle....................................

2- Réponses des élèves du second cycle......................................

B- Résultat de l'entretien sur les dilemmes moraux.......................

IV- ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS........

A- L'enquête par questionnaire......................................................

B- L'entretien sur les dilemmes moraux...........................................

V- LES DIFFICULTES, REUSSITES ET SUGGESTIONS...................

A- Difficultés et réussite sur le terrain..............................................

B- Quelques suggestions...............................................................

CONCLUSION..................................................................

BIBLIOGRAPHIEÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE..........................................

TABLE DES MATIERES

14

14

14

15

15

20

20

21

26

26

27

28

29

30

 
 
 
 
 
 
 
 
 

* 1 Raymond KOUDOU KESSIE, Education et développement moral de l'enfant et de l'adolescent africain, L'harmattan, Paris, 1996. P 19

* 2 Règle des Frères des Ecoles Chrétiennes, article 20.

* 3 Jean 10, 10

* 4 Statut de L'Ecole Catholique, Préambule.

* 5 Jean PIAGET, Où va l'éducation ?, Folio, Paris, 1998. P.92

* 6 Premier stade de développement moral chez l'enfant décrit par Lawrence KOHLBERT (1984)

* 7 Claudine LELEUX, Entre-Vues N°23, 1994. Recueil d'articles 1993-1994, Bruxelles, Démopédie (Web.wanadoo.be/editions.demopedie), 1997

* 8 Raymond KOUDOU KESSIE, Education et développement moral de l'enfant et de l'adolescent africain, L'harmattan, Paris, 1996. P 69

* 9 Les élèves de la 3ème étaient en examen blanc pendant la période de notre stage

* 10 Le coupable est l'ami de Pierre

* 11Sagesse sexuelle catholique et Ethique sexuelle catholique http://www.jesusmarie.com/index

* 12 J. M. Debunne, Entre-Vues, Recueil d'articles N°5 ; N°7 (1990) - N°18 (1993), Bruxelles, Démopédie (Web.wanadoo.be/editions.demopedie), 1997

* 13 Michel Rainville, Manuel de formation à l'approche de Kohlbert, Université du Québec, juin 1978, P. 14

* 14 Des questions ont été posées aux élèves lors de l'enquête pour classer les pratiques éducatives parentales dans les catégories proposées.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon