INSTITUT SUPERIEUR DE PHILOSOPHIE
REPUBLIQUE TOGOLAISE
ET DES SCIENCES HUMAINES DON BOSCO
Travail- Liberté- Patrie
BP : 9141 Lomé - Togo
THEME : INFLUENCES DU MILIEU FAMILIAL SUR LE
DEVELOPPEMENT MORAL DES ADOLESCENTS Étude de cas au collège
Saint Augustin de Togoville
Présenté par l'étudiant:
Sous la direction du Rd Docteur :
SANT'ANNA Gildas
P. Francis GATTERRE
PLAN
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I- PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
A- Bref aperçu de Togoville
B- Infrastructures socio- éducative de
Togoville
C- L'établissement des Frères des Ecoles
Chrétiennes
D- Système éducatif lassallien
II-CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
TRAVAIL
A- Problématique, objectifs, hypothèses
de travail et revue des travaux
1- Problématique
2-Objectifs de travail
3-Hypothèses de travail
4-Théorie du développement moral chez
Lawrence KOHLBERT
B- Méthodologie de travail : Approches
qualitatives et quantitatives
1- Le cadre de l'étude
2- Le questionnaire d'enquête
3- Entretiens : Les dilemmes moraux
utilisés
III- PRESENTATION DES RESULTATS STATISTIQUES ET DES
ENTRETIENS SUR LES DILEMMES MORAUX
IV- ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
V- DIFFICULTES REUSSITES ET SUGGESTIONS
A- Difficultés et réussites sur le
terrain
B- Quelques suggestions
CONCLUSION
INTRODUCTION
Le milieu familial d'un adolescent est la première
cellule qui l'accueille au sortir des mains de la nature. Il y reçoit en
premier lieu une éducation familiale qui forme progressivement sa
personnalité. Il amorce ainsi son développement dans tous les
aspects de sa vie. L'éducation reçue en famille conditionne dans
sa grande partie l'adolescent dans la formation des vraies valeurs.
Nous nous sommes intéressés dans le cadre de
notre stage, au développement moral de l'adolescent. Il s'agit de voir
l'incidence du cadre familial sur le processus de développement moral
décrit par Lawrence KOHLBERT (1984) et de présenter les
critères de validation des normes morales en fonction du niveau moral
des adolescents. Ainsi, le style éducatif familial joue un rôle
primordial dans le mode de développement et d'appropriation des valeurs
morales chez les adolescents. Plusieurs variables dépendantes
interviennent dans le développement moral mais dans le cadre de notre
enquête, nous avons étudié la classe sociale des parents et
leurs pratiques éducatives.
Dans le but d'apprécier le développement moral
des adolescents en fonction de leur classe sociale et de leur éducation
reçue, nous avons mené une enquête auprès des
élèves du collège Saint Augustin de Togoville. Un
questionnaire d'enquête a été élaboré et
distribué à un échantillon pris, dans la population
mère. Des dilemmes moraux ont été discutés dans les
salles de classe pour évaluer le jugement moral des adolescents
appartenant à notre l'échantillon. « Les jugements, les
attitudes et représentations ne peuvent être totalement
étrangères aux comportements réels des êtres
humains. Ils demeurent un moment de l'action, un moment préparatoire
à l'action qui en constitue le prolongement. » 1(*) C'est pourquoi il s'avère
important de connaître le niveau de développement des adolescents
et leur critère de validation des normes morales, afin de les conduire,
grâce à une éducation morale appropriée, à la
perfection de leur être.
I- PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
A- Bref aperçu de Togoville
Togoville est un village au sud de la région maritime.
Il est à 1°28' longitude Est et 6°14' latitude Nord.
Situé à 30,6 km à vol d'oiseau à l'Est de
Lomé, capitale du Togo, à 3,6 km du rivage de l'océan
atlantique, à 14 km à l'Ouest d'Aného et à 12,8 km
au Sud de Vogan, le village de Togoville est dans la préfecture de VO et
séparé du cordon littoral par le lac Togo, exutoire des fleuves
Haho et Zio.
Limitée au Nord par Ogba, au Sud par Agbodrafo,
à l'Ouest par Badougbé et à l'Est par Ekpui, Togoville est
un village composé de cinq quartiers qui sont : Dokoumé,
Hétsiavi, Galapé, Aschiko et Yakapé. A Dokoumé se
trouve la chefferie avec PLAKOO-MLAPA VI comme chef actuel du village.
Hétsiavi est composé de l'Eglise Catholique Saint Esprit de
Togoville, le monument indiquant le passage de Gustave NATCHIGAL qui avait
signé un traité de protectorat avec le roi MLAPA III de
Togoville, la mère de la forêt sacrée, le collège
Saint Augustin et l'école primaire Catholique Saint Jean Baptiste de la
salle. A Galapé se trouvait la chefferie, présentement
située à Dokoumé. L'école primaire publique se
situe à Yakapé.
Togoville est peuplée d'environ 9625 habitants avec
trois principales ethnies : les Ewe, les Ouatchi et les Mina.
B- Infrastructures socio- éducative de
Togoville
La situation des infrastructures socio- éducatives se
présente à Togoville comme suit :
Ecoles Primaires :
- Une école catholique avec un effectif de 900
élèves
- Une école publique avec 560 élèves
- Une école privée laïque (le triangle de
l'amitié) avec environ 87 élèves
Collèges d'Enseignement Général :
-Un collège catholique Notre-Dame du lac avec 254
élèves
-Un collège public avec 465 élèves
Lycée d'enseignement général :
-Lycée catholique Saint Augustin avec 210
élèves
Institut des Aveugles de Togoville avec 170
élèves
2 Foyers :
- Un foyer des garçons avec 140 internes
- Un foyer des filles avec 70 internes.
C- Le collège des Frères des Ecoles
Chrétiennes
L'établissement des Frères des Ecoles
Chrétiennes porte le nom de « Saint Augustin de
Togoville » Il compte les classes de la sixième à la
terminale. La section du premier cycle porte le nom de « Notre Dame
du Lac ». Par habitude, l'établissement a pris le nom
donné à la section du second cycle.
Le collège est un établissement scolaire
Catholique qui puise son inspiration dans la tradition spirituelle de Saint
Jean Baptiste de La Salle. L'établissement, composé du premier
cycle et du second cycle, cherche à amener le jeune élève
à prendre en charge sa formation. L'ambiance du collège constitue
un des centres de vie des jeunes, où ils se sentent aimés,
écoutés et valorisés. La vie morale et spirituelle
constituent des piliers de l'éducation globale qui se donne dans
l'établissement. Par un accompagnement harmonieux des
élèves, l'établissement préconise la
nécessité d'un contact régulier entre la direction, les
professeurs et les parents d'élèves.
D- Système éducatif
Lasallien
Une école lasallienne, quel que soient sa nature et son
niveau est essentiellement une école chrétienne. Toutefois, il y
a des caractéristiques qui donnent aux écoles lasalliennes une
identité spécifique. Il existe donc une
spécificité de l'éducation lasallienne. Ces
caractéristiques correspondent aux priorités que Jean Baptiste de
La Salle considérait comme essentielles. Nous pouvons citer entre
autres, le respect profond pour chaque élève comme personne
unique dans un esprit communautaire, une éducation chrétienne de
qualité, une solidarité avec les pauvres dans la recherche de la
justice et de la paix, une communauté scolaire bâtie en
référence à l'histoire de Saint Jean Baptiste de La Salle.
« L'Esprit de Dieu a donné dans l'Eglise, en
la personne de Saint Jean Baptiste de La Salle, un charisme qui anime
aujourd'hui les Frères et de nombreux éducateurs. Ensemble et par
association ils travaillent à cette oeuvre de salut dans un
métier où les pauvres sont évangélisés, et
où les jeunes croissent en tant que personnes humaine et fils de
Dieu. »2(*).
L'éducation est toujours une action collective
même si elle se situe dans un cadre formel. Tous les membres de la
communauté scolaire se rassemblent autour d'un objectif commun, se
donnent des moyens de mise en oeuvre de l'objectif et évaluent les
résultats de leur action. L'école lasallienne cherche donc
à promouvoir la participation du plus grand nombre à la vie de
l'école et à l'éducation des jeunes. Dans son action
éducative, l'école lasallienne cherche à conjurer l'effort
de progrès culturel et humain avec l'annonce de la Bonne Nouvelle de
Jésus Christ : « Je suis venu pour que les hommes aient
la vie et qu'ils l'aient en abondance »3(*). C'est ainsi que selon l'expression de Jean Baptiste
de La Salle, l'école lasallienne s'efforce, en tant qu'institution
d'être un moyen de salut pour les jeunes en dispensant une
éducation humaine et chrétienne de qualité et en aidant
à la formation du jugement.
Dans un contexte de mutations sociales, culturelles et
religieuses rapides et profondes, l'école catholique et lasallienne en
particulier, se trouve sans cesse confrontée à de nouveaux
défis qui font que les questions d'éducation se posent toujours
de façon nouvelle. Une communauté qui se veut éducatrice
de l'homme, du citoyen et du chrétien ne peut que tenir compte de
l'évolution de la société qui aborde des questions
fondamentales sur la vie et sur l'avenir de l'homme. Si auparavant, la foi et
les valeurs se transmettaient à travers des règles strictes
imposées et assorties de sanctions, il n'en est plus de même de
nos jours. Les rapports d'autorité et de règles en matière
d'éducation sont passés aux rapports de dialogue et de
confrontation des points de vue pour une appropriation personnelle et
responsable des valeurs. C'est un travail de réflexion sur des
situations concrètes et qui constitue une véritable
éducation au choix. Il fait partie intégrante de la mission
éducative de l'école lasallienne et conditionne sa
réussite. C'est dans ce sens que la théorie du
développement moral de Lawrence KOHLBERT (1984) trouve ici une place de
choix dans l'enseignement de la morale dans les lycées et
collèges, en particulier dans les collèges catholiques comme
celle des Frères des Ecoles Chrétiennes. Une double
nécessité se présente à une équipe
éducative d'une école lasallienne en matière de valeurs
à transmettre. D'une part, les membres de cette équipe doivent
aider chaque élève à acquérir une notion juste de
la liberté et d'autre part donner des occasions d'exercer et
d'éduquer cette liberté dans la vie de la classe, de
l'école et de la société. « Les responsables de
l'Enseignement Catholique, à tous les niveaux et quelle que soit leur
mission dans l'institution, ont pour souci commun et primordial de veiller
à ce que les enfants et les jeunes puissent développer
harmonieusement leurs dons physiques, moraux et intellectuels, qu'ils
acquièrent un sens plus parfait de la responsabilité et un juste
usage de la liberté, et qu'ils deviennent capables de participer
à la vie sociale »4(*). Entre autres valeurs, nous avons l'éducation
à la responsabilité qui permet de croire aux jeunes, le respect
de la dignité de toute personne, la civilité et l'amour de soi et
des autres.
II- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
TRAVAIL
A- Problématique, objectifs, hypothèses
de travail et revue des travaux
1- Problématique
Le cadre familial se veut un milieu favorable pour un bon
apprentissage des valeurs morales. La construction des structures affectives de
la personnalité, du sentiment d'identité, de l'image de soi et la
capacité ou non de se relier aux autres dans la société,
passent en premier lieu par une éducation familiale.
Par ailleurs, dans un contexte où cohabitent de
façon conflictuelle les valeurs, comment l'adolescent peut-il arriver
à personnaliser les valeurs sans une véritable éducation
familiale ? Les problèmes d'inadaptation juvéniles s'y
amplifient en particulier du fait des difficultés réelles des
parents à intégrer un mode cohérent de vie et
d'éducation dans l'exercice de leur fonction d'éducateur des
enfants. L'absence de dialogue avec les adolescents ou souvent des dialogues de
sourds, la démission des parents au profit de l'école ont des
incidences évidentes sur l'enfant et son développement moral.
L'ensemble des interventions conscientes ou non des parents sur les
adolescents n'ont-elles pas une influence réelle sur le
développement moral de ces derniers ? La problématique de
cette étude est donc centrée sur les pratiques éducatives
familiales dans leur relation avec le développement moral des
adolescents.
D'un autre côté, dans notre monde en pleine
mutation, l'évidence des normes apparaît de façon
problématique et il semble donc nécessaire de faire
redécouvrir à l'adolescent les raisons des normes morales, bien
qu'il soit aussi urgent de faire appel à des principes moraux
indispensables à une éducation morale. « Veut- on
former des individus soumis à la contrainte des traditions et des
générations antérieures ? Ou veut-on former des
consciences libres et des individus respectueux des droits et des
libertés d'autrui ? »5(*)
Face à ces problèmes, quels sont nos objectifs
et hypothèses de travail ?
2- Objectifs de travail
Face aux problèmes identifiés, nos objectifs de
travail pourraient être formulés en un objectif
général avec deux objectifs spécifiques.
a- Objectif général
L'objectif général de ce travail est de montrer
l'importance des procédures éducatives familiales dans le
développement moral des adolescents.
b- Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques qui se dégagent de cet
objectif général s'énoncent comme suit :
- Déterminer l'effet des pratiques éducatives
sur le développement moral des adolescents
- Contribuer à l'amélioration des cours de
morale dans les lycées et collèges.
3- Hypothèses de travail
Nos hypothèses de travail peuvent être
formulées en hypothèses théorique et
opérationnelle.
a- Hypothèse théorique
Les pratiques éducatives familiales influent sur le
développement moral des adolescents
b- Hypothèses
opérationnelles
Deux hypothèses opérationnelles sont retenues
dans le cadre de ce travail. Il s'agit de :
- Le style éducatif rigide des parents maintient
l'adolescent à un niveau pré- conventionnel6(*) de son développement
moral.
- Le style éducatif souple des parents favorise
l'accès des adolescents au niveau conventionnel du développement
moral.
4- Théorie du développement moral
chez Lawrence KOHLBERT7(*)
KOHLBERT poursuit les travaux de PIAGET et met à jour
une théorie de développement morale. Selon lui, un raisonnement
véritablement moral implique des caractéristiques telles que
l'impartialité, la capacité d'universaliser, la
réversibilité (réciprocité des obligations
morales), la reconnaissance des normes en usage. Pour mettre à jour la
croissance morale, KOHLBERT place des enfants d'âges variés devant
des dilemmes moraux (adaptés à leur niveau de
développement). Il observe les réactions des enfants en situation
de choix moral restreint et pour lequel il n'existe pas de bonne solution toute
faite. Ce n'est pas l'issue choisie pour sortir du dilemme qui compte, mais la
façon de raisonner les motifs invoqués par l'enfant pour
justifier son choix. C'est à ce niveau que KOHLBERT constatera des
différences significatives selon les âges. C'est donc à
partir d'observation d'enfants d'âges différents face aux dilemmes
qu'il va dégager sa théorie des stades moraux (1964, 1973, 1981,
1984), en l'adaptant à plusieurs reprises. La dernière version
est de 1984.
KOHLBERT identifie six stades regroupés en trois
niveaux de développement présentés comme universels et
dont l'ordre serait invariable d'une culture à l'autre8(*). Son système de
développement moral est découpé en trois phases comportant
chacune deux stades.
Niveau 1 : Morale
pré-conventionnelle (4 à 10 ans)
Stade1 : Il est le premier stade
où le sens de la justice ou de la règle est fondé sur le
désir d'éviter la punition physique ou matérielle. A ce
stade, l'enfant répond aux règles culturelles du bon et du
mauvais, mais en appliquant ces étiquettes en fonction des
conséquences physiques ou matérielles de l'action (punition,
récompense, échanges) ou encore selon le pouvoir de coercition
physique de ceux qui font respecter ces règles. Les conséquences
physiques déterminent ici sa bonté ou sa malice, sans
égard à la signification ou à la valeur humaine des ses
conséquences.
Stade2 : L'enfant, dans ce stade du
niveau 1, s'incline devant une loi ou rend un service seulement s'il a
l'impression qu'il en retirera un bénéfice en retour
(échapper au châtiment ou avoir des récompenses) Les
relations sont considérées à ce stade comme des relations
strictement commerciales. C'est du « donnant donnant »
Niveau 2 : Morale conventionnelle (11
à 18ans)
Stade3 : A ce stade, l'adolescent
recherche l'approbation d'autrui en étant gentille. Il se conforme pour
plaire. Il commence à se décentrer progressivement de soi et se
préoccupe du maintient de la loi. L'attitude morale consiste ici
à une conformité aux attentes de l'entourage.
Stade 4 : L'adolescent à
ici tendance à adhérer aux règles pour maintenir l'ordre
social de sa communauté. On retrouve une disposition à soutenir
les règles et l'ordre social. L'action bonne pour l'adolescent du stade
4, c'est d'accomplir son devoir, à être déférent
envers l'autorité et à maintenir l'ordre établi.
Toutefois, ce stade donne droit dans la plupart des cas
à un relativisme éthique et culturel exprimés par la crise
des valeurs. Tout devient donc relatif à soi, aux goûts et aux
désirs personnels.
Niveau 3 : Morale
post-conventionnelle (après 18 ans)
Ici, l'individu déjà adulte, adhère
pleinement aux points de vue du législateur et est convaincu que les
valeurs morales sont liées à des principes éthiques
universels. A ce niveau, les ententes libres et les contrats honnêtes
constituent la substance de l'obligation morale.
Il faut signaler que selon KOHLBERT, tous les individus
franchissent nécessairement ces étapes dans l'ordre
indiqué. Les enfants sont aux stades pré-conventionnels 1 et 2.
Les adolescents atteignent progressivement les stades 3 et 4 du niveau
conventionnel. L'adolescence, entre onze et seize ans étant une
période de développement moral accéléré,
nous pouvons donc par des procédures éducatives, faire
évoluer son jugement moral pour l'amener à des stades
supérieurs de son développement moral.
B- Méthodologie de travail
Dans le but d'atteindre les objectifs fixés dans le cadre
de ce stage de recherche et pour vérifier les hypothèses
précédemment énumérées, nous avons fait
notre étude suivant deux approches : l'établissement de
questionnaire d'enquête et l'utilisation des dilemmes moraux.
Il s'agira ici de définir d'une part, le cadre de notre
étude, de présenter les méthodes pour la collecte des
informations et d'autre part, de présenter les dilemmes moraux
utilisés.
1- Le cadre de l'étude
Le cadre de l'étude concerne essentiellement le lieu de
l'enquête, la population ciblée et l'échantillonnage.
a- Le lieu de déroulement de
l'enquête
L'enquête s'est déroulée sur notre lieu de
stage. Il s'agit du collège Saint Augustin de Togoville qui compte
les classes de la Sixième en Terminale. Le premier cycle
(6ème en 3ème) porte le nom de
« Notre Dame du Lac » et le second cycle, (2nd
en Tle) prend le nom du « Collège Saint Augustin ».
Ainsi, communément, tout l'établissement est connu sous le nom du
Collège Saint Augustin de Togoville.
b- La population ciblée
La population sur laquelle porte notre enquête est
représentée par l'ensemble des élèves du
collège ayant moins de 19 ans. Cette population a un effectif de 207
élèves (non compris les élèves de la
3ème)9(*)
répartis par niveaux et par sexes selon le tableau ci-dessous.
Niveaux
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGES
|
MOYENNES D'AGES
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
1er cycle
|
74
|
49
|
57,81%
|
62,03%
|
13 ans
|
14 ans
|
2ème cycle
|
54
|
30
|
42,19%
|
37,97%
|
17 ans
|
16 ans
|
Totaux
|
128
|
79
|
61,84%
|
38,16%
|
15 ans
|
15 ans
|
207
|
100%
|
|
Tableau 1 : Répartition de la
population-mère en fonction du niveau, du sexe et des
âges
Selon ce tableau, les garçons ayant moins de 19 ans
représentent les 61,84% de la population mère, tandis que les
filles ne représentent que les 38,16%. Les garçons sont donc
globalement plus nombreux que les filles à avoir moins de 19ans. Ceci se
justifie aussi par l'effectif de garçons qui dépasse largement
celui des filles. Au premier cycle, on retrouve plus de garçons ayant
moins de 19ans ; ce qui est normal. Le même phénomène
s'observe au niveau des filles du premier cycle avec une différence
significative par rapport au pourcentage des filles du second cycle ayant moins
de 19 ans. La moyenne globale d'âges des garçons de la population
ciblée est égale à la moyenne globale d'âges des
filles de la même population.
c- L'échantillonnage
Compte tenu des coûts qu'engendrerait une enquête
sur les 207 élèves du collège (Sauf les
élèves de 3ème) ayant moins de 19 ans, nous
avons choisi un échantillon représentatif de cette population. La
méthode de quota a été utilisée pour
déterminer notre échantillon ; soit 30% de la population
ciblée. Ce qui revient à un échantillon composé de
62 élèves. Nous avons utilisé la méthode du tirage
au sort pour trouver au premier cycle 15 Garçons et 15 Filles parmi les
74 garçons et 49 Filles représentant la population ciblée.
La même méthode a été utilisée au second
cycle pour trouver 16 garçons et 16 filles parmi les 54 garçons
et 30 filles que compose le second cycle. Le tableau de l'échantillon
utilisé se présente comme suit :
Niveaux
|
EFFECTIFS
|
MOYENNE D'AGES
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
1er cycle
|
15
|
15
|
13ans
|
14ans
|
2ème cycle
|
16
|
16
|
17ans
|
16ans
|
Totaux
|
31
|
31
|
15ans
|
15ans
|
62
|
|
Tableau 2 : Répartition des
élèves enquêtés en fonction du niveau, du sexe et de
l'âge
2- Le questionnaire d'enquête
Afin de recueillir auprès des élèves, des
informations concernant leurs classes sociales et les pratiques
éducatives reçues de leurs parents, un questionnaire a
été élaboré (Annexe 1). Il est
composé essentiellement des questions fermées, donnant droit
à un « oui » ou à un
« non », des questions à choix multiples et des
renseignements concernant l'emploi des parents des élèves
enquêtés. L'administration du questionnaire s'est effectuée
au lieu du stage le lundi 05 février 2007. Les questions ont
été répondues séance tenante après
clarification de certaines questions non comprises. Le dépouillement a
été fait le même jour afin de faciliter le
déroulement des discussions sur les dilemmes moraux, commencé le
06 février au matin.
3- Les dilemmes moraux utilisés
L'outil privilégié, dans le cadre de ce travail
pour provoquer le conflit cognitif et déterminer le niveau du
développement moral des adolescents, est le « dilemme
moral ». Ces dilemmes servent de point de départ à une
discussion entre pairs sous l'assistance d'un animateur. C'est une
stratégie permettant d'identifier et de classer les jugements moraux
selon le stade auquel ils appartiennent. La situation morale met en
présence des valeurs, des normes des principes qui sont en jeux.
Selon KOHLBERT, l'élève peut à travers
ces dilemmes, progresser d'un stade inférieur à un stade
supérieur de son développement moral. Les dilemmes
utilisés dans le cadre de cette enquête sont :
Dilemme N°1 : Julie fait ses
achats dans un magasin et glisse par hasard un chocolat dans son panier.
Arrivée à la caisse, elle oublie de présenter le chocolat.
Sur le chemin de la sortie, elle se rend compte qu'elle ne l'a pas payé.
Que doit faire Julie ? Revenir sur ses pas et payer le chocolat ou
poursuivre sa route ?
Dilemme N°2 : Il y a eu un
vol dans une classe. Le professeur demande aux élèves de
dénoncer le coupable s'ils ne veulent pas être mis en retenue. Que
doit faire Pierre qui connaît le coupable ? Risquer la retenue avec
toute la classe ou dénoncer le coupable10(*) ?
Dilemme N°3 : Un adolescent
profite de l'absence de son père pour partir en promenade, transgressant
ainsi l'interdiction de sortie donnée par son père. Que feriez
vous si vous étiez à la place de cet adolescent ? Que
pensez-vous de la désobéissance à son père ?
Que pensez-vous de l'interdit du père ?
Dilemme N°4 : Une jeune
secrétaire, est chargée de saisir les épreuves de
Baccalauréat. Elle a la possibilité d'aider son fiancé en
lui procurant le double des épreuves qu'elle vient de saisir, pour sa
réussite au BAC. Que feriez-vous si vous êtes à la place de
cette secrétaire ? Donner l'épreuve à votre
fiancé ou non ?
Dilemme N°5 :
Zépherin et Paulette sont des amis de classe et ils travaillent en
groupe. Profitant de l'anniversaire de l'un de leur camarade, Paulette
déclare à Zépherin qu'il se sent amoureux de lui.
Zépherin accueil favorablement cet aveu. Des mois passent et
Zépherin demande à coucher avec Paulette. Si vous étiez
Paulette, quelle réponse donneriez-vous à Zépherin ?
Que pensez-vous de l'attitude de Zépherin ?
Les dilemmes N°1, N°2 et N°3
sont traités avec les élèves du premier cycle faisant
partie de notre échantillon, tandis que les dilemmes N°3,
N°4 et N°5 sont utilisés au second cycle.
III- PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE ET DES
DISCUSSIONS SUR LES DILEMMES
MORAUX
A- Résultats de l'enquête par
questionnaire
Il a été demandé par questionnaire aux
élèves faisant parti de notre échantillon de nous
décrire les caractéristiques de l'éducation qu'ils
reçoivent et de nous renseigner entre autres sur l'emploi des parents.
Les pratiques éducatives sont regroupées en trois
catégories (souple, rigide, laxiste) et les résultats sont
présentés en fonction de la classe sociale et du sexe.
1- Réponses des élèves du premier
cycle
Classes sociales
|
Pratiques éducatives parentales
|
Souple
|
Rigide
|
Laxiste
|
Totaux
|
Classe supérieur
|
02
|
/
|
02
|
04
|
Classe moyenne
|
08
|
/
|
01
|
09
|
Classe inférieure
|
14
|
03
|
/
|
17
|
Totaux
|
24
|
03
|
03
|
30
|
Tableau 3 : Présentation des pratiques
éducatives parentales des élèves du premier cycle et des
classes sociales.
SEXES
|
Pratiques éducatives parentales
|
Souple
|
Rigide
|
Laxiste
|
Totaux
|
Masculin
|
13
|
/
|
02
|
15
|
Féminin
|
11
|
03
|
01
|
15
|
Totaux
|
24
|
03
|
03
|
30
|
Tableau 4 : Présentation des pratiques
éducatives parentales des élèves du premier cycle et des
sexes.
2- Réponses des élèves du second
cycle
Classes sociales
|
Pratiques éducatives parentales
|
Souple
|
Rigide
|
Laxiste
|
Totaux
|
Classe supérieur
|
04
|
/
|
/
|
04
|
Classe moyenne
|
15
|
/
|
/
|
15
|
Classe inférieure
|
13
|
/
|
/
|
13
|
Totaux
|
32
|
00
|
00
|
32
|
Tableau 5 : Présentation des pratiques
éducatives parentales des élèves du second cycle et des
classes sociales.
SEXES
|
Pratiques éducatives parentales
|
Souple
|
Rigide
|
Laxiste
|
Totaux
|
Masculin
|
16
|
/
|
/
|
16
|
Féminin
|
16
|
/
|
/
|
16
|
Totaux
|
32
|
00
|
00
|
32
|
Tableau 6 : Présentation des pratiques
éducatives parentales des élèves du second cycle et des
sexes.
B- Résultat de l'entretien sur les dilemmes
moraux
Les élèves ont été répartis
en groupes compte tenu de leur classe sociale et des pratiques
éducatives parentales. Ils ont eu à apprécier des
situations morales qui leur étaient soumises. Leurs réactions
face aux dilemmes, font appel à leur jugement et à leur sens de
l'honnêteté, de la justice, du respect et de l'obéissance.
Ces jugements permettent de se situer par rapport à leur niveau de
développement. Les résultats se présentent comme
suit :
Résultats du dilemme N°1
Classes sociales
|
Choix des élèves et leur
justification
|
Payer le chocolat
|
Justification
|
Poursuivre ma route
|
justification
|
Classe supérieure
|
02
|
Pour ne pas être accusé de voleur.
Je serai gêné de prendre ce qui ne m'appartient
pas
|
02
|
C'est une bonne occasion pour manger un chocolat
Je suis pressé
|
Classe Moyenne
|
02
|
Ma conscience va me gêner. C'est comme si j'ai
volé
|
07
|
Le chocolat est rentré dans mon panier par
coïncidence. C'est un don de Dieu.
Je n'ai pas demandé au chocolat de tomber dans mon
panier
|
Classe inférieure
|
08
|
Il est interdit de voler.
Pour ne pas être accusé de voleur
De peur qu'on m'amène à la police
|
09
|
Ça me fait moins de dépense.
Ça m'arrange de gagner un chocolat
Si je reviens, on m'accusera de voleur
|
Totaux
|
12
|
|
18
|
|
Résultats du dilemme N°2
Pratiques éducatives parentales
|
Choix des élèves et leur
justification
|
Dénoncer le coupable
|
Justification
|
Ne pas dénoncer le coupable
|
justification
|
Souple
|
05
|
Car le vol est un péché.
Car ce n'est pas bon de voler.
|
19
|
Je vais lui conseiller d'aller se dénoncer.
Pour éviter de trahir mon ami.
Pour garder mon ami.
Car il me fera du mal après.
|
Rigide
|
03
|
Pour éviter la punition.
Pour lui apprendre que le vol n'est pas bon.
|
/
|
|
Laxiste
|
/
|
|
03
|
Car c'est un péché de le dénoncer.
Si l'objet n'a pas de grande valeur
|
Totaux
|
08
|
|
22
|
|
Résultats du dilemme N°3
(1er cycle)
Pratiques éducatives parentales
|
Choix des élèves et leur
justification
|
Ne pas sortir en l'absence du père
|
Justification
|
Sortir en l'absence du père
|
justification
|
Souple
|
17
|
C'est une désobéissance.
Mon père va me punir.
Quelque chose peut m'arriver dehors
|
07
|
Je reviendrai avant son retour, pour éviter la
punition.
|
Rigide
|
01
|
C'est une désobéissance.
Mon père peut me renvoyer de la maison
|
02
|
Je reviendrai avant son retour, pour éviter la
punition.
Je ne reviendrai plus.
|
Laxiste
|
/
|
/
|
03
|
Qu'il me frappe ou pas, ça m'est égal.
L'enfant a le droit de sortir.
|
Totaux
|
18
|
|
12
|
|
Résultats du dilemme N°3
(2nd cycle)
Choix des élèves
|
Effectifs
|
Justifications
|
Sortir en l'absence du père
|
22
|
Car je ne considère pas ça comme une
désobéissance.
C'est un interdit grotesque de la part du père.
Les parents ne doivent pas être si rigides.
Même s'il fera du bruit, je sortirai.
|
Ne pas sortir en l'absence du père
|
10
|
C'est une désobéissance de sortir malgré
cette interdiction.
|
Résultats du dilemme N°4
Choix des élèves
|
Effectifs
|
Justifications
|
Donner l'épreuve à mon ou ma fiancé(e)
|
13
|
Pour l'aider- Pour lui donner sa chance- Mais en modifiant
quelques données dans les épreuves- Pour notre bonheur- Pour lui
montrer mon amour- Notre avenir en dépend.
|
Ne pas lui donner l'épreuve
|
19
|
Il faut l'encourager à un effort personnel- De peur
d'être attrapé et de perdre mon travail- Je lui donnerai
plutôt quelques indications à propos des épreuves- Ce n'est
pas autorisé de voir une epreuve avant l'examen- C'est du vol que de lui
donner l'épreuve.
|
Résultats du dilemme N°5
Choix des élèves
|
Effectifs
|
Justifications
|
J'accepterai sa demande
|
6
|
Car je lui ai fait la cour moi-même- Pour lui prouver que
je l'aime.
|
Je refuserai sa demande
|
10
|
Car l'amour n'est pas le sexe- Il faut du temps pour se
connaître- Ce n'est pas à cause du sexe que je lui ai fait mon
aveu- Il n'y a pas de relation sexuelle sans mariage- En acceptant sa demande,
notre relation ne va pas durer- Pour le faire attendre.
|
IV- ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
A- L'enquête par questionnaire
Les classements dans les catégories de pratiques
éducatives des parents ne sont possibles que grâce aux
réponses données par les élèves aux pratiques
relevant de la liberté que les parents leurs accordent ; de leur
possibilité d'être prises en compte d'être
écoutés et de dialoguer avec les parents et de prendre des
initiatives. En bref, il s'agit des styles d'encadrement à la maison. Il
faut noter toutefois que la plupart des élèves sont
présentement à l'internat des soeurs de Notre Dame de l'Eglise et
des frères des Ecoles Chrétiennes. D'autres sont avec les
parents, autres que les géniteurs. D'autres sont bien entendu avec
leurs propres parents
Au premier cycle, 80 % des élèves
enquêtés décrivent l'éducation reçue comme
souple contre 10% qui la voit respectivement rigide et laxiste. Les pratiques
libérales, considérés comme le laisser-faire et
l'éducation rigide ne semble pas ici familier aux élèves.
En général, les parents de ces élèves se
présentent pour la plupart comme souples dans l'éducation
donnée à leurs enfants. Le « laisser-faire »
est partagé entre les classes sociales supérieures et moyenne
respectivement 6,67% et 3,33%. Tandis que la pratique rigide est
constatée pour les 10% dans la classe inférieure. Cet état
de chose peut être expliqué par le fait que les parents des
classes inférieures sont plus sensibles aux valeurs traditionnelles.
Toutefois les 24 élèves qui ont répondu à une
éducation souple sont plus concentrés dans la classe sociale
inférieure, à raison de 58,34% contre 8,33% et 33,33%
respectivement pour les classes supérieures et moyennes.
Sur les 24 élèves 13 garçons et 11 filles
déclarent avoir reçu une éducation souple.
Le « laisser faire » est constaté en
majorité chez les garçons et la pratique rigide est à 100%
uniquement chez les filles. A cette tranche d'âge, les parents sont plus
rigoureux avec les filles qu'avec les garçons. C'est un des
éléments de l'éducation traditionnelle africaine qui est
ici mis en exergue.
Le « laisser-faire » et les pratiques
rigides ne semblent pas être les caractéristiques de
l'éducation reçue par les élèves du second cycle
interrogés dans le cadre de notre travail. Les 32 élèves
enquêtés déclarent avoir reçu une éducation
souple. Cette souplesse bénéficiée de la part des parents
peut être expliquée par leurs tranches d'âge. Ils sont plus
ou moins considérés comme matures par les parents, qui les
responsabilisent dans tel ou tel domaine. La classe moyenne présente un
grand pourcentage dans ce domaine 46,87 %.
B- L'entretien sur les dilemmes moraux
Nous analyserons dans cette partie, comment les adolescents
développent leur niveau moral en fonction de leurs âges et des
pratiques éducatives reçues de leurs parents.
Le dilemme N°1 portant sur le chocolat présente
une situation où l'élève doit faire preuve de son
honnêteté et de sa franchise. Faudra t-il retourner payer le
chocolat ou poursuivre le chemin sachant que ce chocolat est tombé
par hasard dans son panier lors de ses achats dans un magasin. 60% des
élèves enquêtés déclarent poursuivre leur
chemin tandis que 40% préfèrent payer le chocolat. Les arguments
avancés dans le second cas étaient essentiellement la peur
d'être considéré comme voleur et d'être amené
à la police. Ceux-ci déclarent que le vol est interdit. Nous
constatons que la majeure partie des élèves, soit 66,66%
adhèrent à cette réponse et appartiennent à la
classe sociale inférieure. L'idée de conscience a
été évoquée par les élèves
appartenant aux classes supérieures et moyennes. Parmi ceux qui
préfèrent poursuivrent leur route, les élèves des
classes inférieures avancent l'argument de la réduction des
dépenses. Aucune justification en faveur du non retour, ne pense au
caissier, qui pourra probablement avoir des ennuies pendant les comptes. Les
arguments sont plus centrés sur l'intérêt des
élèves eux-mêmes.
Le dilemme N°2 portant sur la dénonciation ou non
d'un ami ayant volé en classe, présente 73,34%
d'élèves refusant de dénoncer l'ami et 26,66%
d'élèves qui déclarent qu'ils dénonceraient cet ami
ayant commis une telle faute. Ces deux catégories d'élèves
répondent en majorité en faveur d'une éducation souple.
Les arguments pour la dénonciation évoquent l'idée de
péché et d'interdit. Ceux qui pensent ne pas dénoncer
l'ami, supposent ainsi garder leur ami en évitant de le trahir. D'autres
arguments vont dans le sens de la peur que cet ami leur fera du mal. Dans la
proportion de ceux qui pensent dénoncer l'ami, 37,5% répondent
avoir reçu une éducation rigide. Ces derniers pensent
dénoncer l'ami pour éviter la punition et pour lui apprendre,
disaient-ils, que le vol n'est pas bon. Ceux qui ont répondu en faveur
d'une éducation au « laisser-faire » trouvent que
c'est un péché de dénoncer le coupable surtout si l'objet
n'est pas d'une grande valeur.
Le dilemme N°3 présente une situation de
désobéissance au père interdisant à ses enfants de
sortir en son absence. 60% des enfants interrogés déclarent ne
pas sortir alors que 40% pensent sortir malgré l'interdiction du
père. Parmi ceux qui ont répondu avoir reçu une
éducation souple, 94,45% contre 58,34% pensent ne pas sortir en
obéissant au père. Ils pensent que c'est une
désobéissance de ne pas suivre les directives du père.
D'autres pensent ainsi éviter la punition ou craignent ce qui peut leur
arriver en ville. Ceux qui pensent sortir préfèrent revenir avant
l'arrivée du papa, de peur d'être sévèrement punis.
Ceux qui jugent rigide et laxiste l'éducation reçue pensent
sortir mais revenir plus tôt. D'autres pensent même ne plus
revenir. La totalité des élèves répondant à
une éducation au « laisser-faire » trouvent que
l'enfant a le droit de sortir et que par conséquent ils sont
indifférents à un probable châtiment qui pourrait provenir
de leur père. « Qu'il me frappe ou pas ; ça m'est
égal. L'enfant a le droit de sortir. » disaient-ils.
Les élèves interrogés dans ces trois
premiers dilemmes ont une moyenne d'âge de 13 ans pour les garçons
et 14 ans pour les filles. Leur jugement sur les dilemmes montre qu'ils
considèrent les valeurs comme s'imposant obligatoirement quelles que
soient les circonstances dans lesquelles ils sont engagés. Ils
expriment leur obéissance pour éviter la punition. On peut parler
ici d'un réalisme cognitif reposé sur l'observance de la
règle de peur d'être puni. Ce réalisme cognitif influe,
compte tenu de l'âge et de l'éducation reçue, sur leur
développement moral. L'enfant détermine ses joies et ses peines
par rapport aux causes extérieures à lui. Une éducation
rigide qui ne tient pas compte de l'enfant et de ses besoins, produit des
enfants à un niveau pré conventionnel. Ces enfants se soucient
d'éviter la sanction et à être toujours
récompensés. Plus les parents sont souples, plus ils discutent
avec leurs enfants, plus ils contribuent à élever leur niveau
moral. Le modèle éducatif dominant, dans le cas de notre
enquête est l'éducation souple ; ce qui montre que les
élèves interrogés jouissent d'une bonne relation
éducative avec leurs parents, dans la plupart des classes sociales
étudiées. Du point de vue moral, les élèves du
premier cycle faisant partir de notre échantillon se situent en moyenne
au stade 2 du niveau pré-conventionnel ; alors que suivant la
classification effectuée par Lawrence KOHLBERT, ces élèves
devraient déjà atteindre le niveau conventionnel compte tenu de
leur moyenne d'âge.
Le même dilemme N°3 soumis à la
réflexion des élèves du second cycle n'a pas reçue
les mêmes appréciations que celles observées chez les
élèves du premier cycle. En effet, 31,25% des
élèves sont favorables au respect de la règle
établie par le père, interdisant toute sortie en son absence. La
seule raison avancée par ces élèves est celle de la
désobéissance. En revanche, 68,75% préfèrent sortir
quelque soit la loi en vigueur dans la maison concernant les sorties. Pour eux,
il est anormal qu'un père puisse donner une telle interdiction à
ses enfants. « Je ne suis pas en prison », disaient
certains. Pour d'autres, les propos étaient : « les
parents ne devraient pas être si rigides. Même si mon père
fera du bruit, je sortirai ».
Le dilemme N°4 présente une situation de
possibilité de fraude ou de fuite d'épreuve.
L'élève doit faire ici preuve de sa probité, de son
honnêteté et de la justice sociale. Sur les 32
élèves, 13 optent en faveur de la remise de l'épreuve au
fiancé(e), contre 19 élèves qui considèrent que
c'est du vol que de lui donner l'épreuve avant l'examen. De même
la peur d'être attrapé et jeté en prison pousse ces
élèves à préférer lui donner quelques
indications à propos des épreuves. Ceux qui
préfèrent donner l'épreuve pensent l'aider en lui donnant
sa chance, puisque « notre avenir en dépend »,
disaient-ils. Pour ne pas être arrêtés ils
préconisent modifier quelques données dans les épreuves
avant de les donner. Le niveau du développement cognitif n'est pas le
même que celui des élèves du premier cycle. Le niveau
scolaire et l'âge en sont des facteurs déterminants. Les 40,62%
qui pensent donner l'épreuve, ne se préoccupent que de l'aide et
de la joie apportée au fiancé(e). leur jugement moral est
à orientation altruiste. Certains apprécient la
nécessité de l'aide, mais à condition que l'acte ne leur
soit pas préjudiciable. Ceux qui pensent ne pas donner l'épreuve
font recours à une orientation morale à la fois légaliste
et réaliste. Ils considèrent et approuvent l'interdiction de voir
les épreuves avant les examens. Dans le même temps, ils tiennent
compte d'un probable arrestation qui pourrait leur causer plus de mal que de
bien dès lors que la fuite des épreuves est constatée par
les autorités compétentes.
Le dilemme N°5 présente le cas d'une fille qui
aurait fait son aveu sentimental à un de ses camarades de classe lors
d'une occasion d'anniversaire. Ce dilemme veut juger de la morale sexuelle des
élèves, car il s'agira pour les élèves, surtout les
filles de réagir par rapport à la demande faite par le bien
aimé quelques temps après la déclaration d'amour. 62,5%
des filles du second cycle, déclarent qu'elles répondraient
négativement au désir de cet ami dans la mesure où,
disent-elles, « l'amour n'est pas le sexe ». D'autres
justifient leur position par le fait « qu'il est interdit d'avoir de
relation sexuelle sans mariage ». D'autres encore évoquent
l'idée du temps : « Il faut le faire attendre. Notre
relation ne durera pas si je me laisse si vite à lui. » Les
37,5% ayant déclarés être favorables à la demande de
cet ami estiment qu'il serait normal de se coucher avec lui pour lui montrer
qu'elles l'aiment. La majorité s'exprime
ainsi : « Je lui ai fait la cour moi-même »
Cette analyse montre que les élèves de cette tranche d'âge
répondent aux règles culturelles du bon et du mauvais. D'autres
pensent rendre un service seulement s'ils ont l'impression qu'ils en retireront
un bénéfice en retour. Ici, les filles enquêtés, par
peur de perdre leur bien aimé acceptent de coucher avec lui, tout en
voyant cet acte normal et nécessaire. Les autres qui ne partagent pas
ces points de vue évoquent l'idée de loi divine qui interdit tout
rapport sexuel sans mariage. Les élèves du premier cycle
interrogés sur la question, donnent des avis différents selon le
sexe. 50% des élèves pensent qu'il est impossible de vivre sans
une relation sexuelle avant le mariage. L'autre moitié présente
un avis contraire et soutient la possibilité de vivre la continence
avant le mariage. La proportion des garçons est la même que celle
des filles. Quant aux élèves du second cycle, 20
élèves, soit 62,5% souscrivent en faveur d'une possibilité
de continence avant le mariage. Ils évoquent l'idée des maladies
sexuellement transmissibles, de la religion qui recommande l'abstinence avant
le mariage et de la maîtrise de soi. Par contre, 12 élèves,
soit 37,5% pensent qu'il est impossible de s'abstenir de toute relation
sexuelle avant de se marier. Parmi les 20 élèves en faveur de
l'abstinence, nous notons 10 filles et 10 garçons. Par contre, 8
garçons et 4 filles déclarent impossible une probable abstinence.
Deux arguments sont utilisés par les
garçons : « Celui qui n'a pas eu de relation
sexuelle avant le mariage, a le risque de perdre sa femme par manque de savoir
faire ». « Faire l'amour est un besoin naturel ».
Ce dernier argument est utilisé à la fois par les garçons
et les filles soutenant l'impossibilité d'une continence sexuelle.
L'éducation sexuelle probable reçue dans le cercle familial dans
la souplesse de l'éducation familiale a un impact positif chez la
majorité des élèves.
L'adolescence est la transition entre l'enfance et l'âge
adulte, au cours de laquelle la maturation du coeur nécessitait la
discipline des sens. L'adolescence se trouve valorisée de nos jours
comme l'âge idéal par excellence pour les expériences
sexuelles. Jouant sur le sentiment d'invulnérabilité et
d'omnipotence propre à cet âge, notre culture exacerbe toutes les
pulsions narcissiques de l'adolescent, au lieu de l'aider à s'acheminer
vers la maturité sociale. C'est là un travail d'éducation
que les parents devraient prendre au sérieux. Les expériences
sexuelles sont profondément déstabilisantes pour les adolescents.
Elles les propulsent dans un monde d'émotions qu'ils n'ont pas les
moyens de gérer. Elles leur donnent l'illusion d'être capables
d'aimer, alors qu'ils recherchent surtout, dans l'expérience sexuelle,
la confirmation de leur virilité ou de leur féminité plus
que le bonheur de l'autre.
Les expériences sexuelles deviennent alors des sources
de malentendus tragiques pour les adolescents. Elles constituent un facteur de
risque prédominant dans les dépressions et les suicides
d'adolescents. Selon une étude américaine, 36 % des adolescentes
qui tentent de se suicider viennent de vivre la rupture d'une liaison11(*).
Sachant que la grande majorité des
élèves enquêtés ont répondu en faveur d'une
éducation souple reçue des parents, l'analyse de ces dilemmes
confirme nos attentes en ce que l'évolution morale est influencée
par le milieu socio familial, traduit ici par la catégorie sociale des
parents et les pratiques éducatives parentales. Les pratiques
éducatives souples donnent plus de flexibilité au jugement des
enfants et des adolescents. Les pratiques éducatives rigides ne
favorisent pas la souplesse du jugement moral. Par conséquent, elles
maintiennent les adolescents à un niveau pré-conventionnel de
développement moral, même jusqu'à l'âge adulte. Si
les adolescents du premier cycle ont de retard au niveau moral selon la
classification de KOHLBERT, il faut signaler que ceux du second cycle semblent
se situer au niveau conventionnel. Toutefois leur critère de validation
des normes parait un peu pragmatique car, pour eux, la force d'obligation des
normes est liée à son caractère avantageux et non à
la fidélité aux convictions de vie.
V- LES DIFFICULTES, REUSSITES ET
SUGGESTIONS
A- Difficultés et réussite sur le
terrain
Nous nous sommes beaucoup inspirés des travaux de
Lawrence KOHLBERT, disciple de Piaget, sur le développement moral
cognitif12(*). Selon la
méthode initiée par Jean Marie Debunne, les élèves
devraient d'abord répondre aux dilemmes par écrit en motivant et
en argumentant après leur choix, et en dégageant la valeur qui
sous-tend leur justification. L'écoute active et l'échange entre
pairs, des réponses différentes amènent les
élèves à nuancer et complexifier leur choix, à
l'envisager sous d'autres angles de vue, voire à le modifier. Mais dans
le cadre de notre travail, le défaut de temps ne nous a pas permis de
laisser assez de temps aux élèves pour s'exprimer et pour
approfondir leur argumentation, car nous n'avions disposé que de cinq
jours de stage et les élèves étaient partis en
congé avant la fin de notre temps de stage.
Par ailleurs, le manque de temps ne nous a pas permis de se
prononcer nous-mêmes sur les dilemmes ; cette situation a
été évoquée par les élèves lors de
l'évaluation. Ils avaient suggéré qu'il serait normal que
l'animateur que nous sommes, puisse donner son avis sur les dilemmes afin de
clarifier certains doutes et incompréhensions liées aux
discussions entre pairs. Nous avions constaté sur le terrain qu'il
serait intéressant d'avoir l'avis des parents sur les pratiques
éducatives afin de les confronter aux avis des élèves afin
d'étudier leur corrélation. Mais le temps et les moyens dont nous
disposons ont limité un peu notre travail.
Toutefois, l'ouverture des élèves et l'ambiance
dont nous avons bénéficié ont été d'un grand
atout dans notre enquête et nos interviews. Nous avons
bénéficié d'une ambiance de famille ou les
élèves s'expriment en toute liberté et confiance. Ils ont
exprimé leurs satisfactions dans l'évaluation qui a
été faite à la fin de nos entretiens.
B- Quelques suggestions
Nos suggestions vont dans le sens des implications
éducatives de ces expériences faites avec les
élèves dans le cadre de notre stage. La croissance morale d'un
individu peut être évaluée en fonction de la
capacité de cet individu à se décentrer par rapport
à sa particularité, à s'en abstraire, pour finalement
mobiliser librement des principes, des règles de jugement et d'action
qui sont valables pour un plus grand nombre de personnes et pour tous. Dans ce
sens l'éducation morale peut jouer un grand rôle car
l'éducation en elle-même est une action exercée sur un
individu pour un résultat attendu. A chaque stade de KOHLBERT, on note
une réorganisation de l'équipement cognitif dans la confrontation
de l'élève avec le groupe des pairs et le
monde. « Pour qu'un changement soit qualifié de
structurel-ce qui correspond à un passage à un autre stade-, il
faut qu'il y ait un changement d'ordre qualitatif et non quantitatif ; il
faut qu'il y ait restructuration de l'ancienne structure en un nouveau mode
d'expression, c'est-à-dire une nouvelle expérience de vivre qui
correspond à une nouvelle organisation psychique »13(*).
La théorie de KOHLBERT est riche d'enseignement pour
les professeurs de morale dans les lycées et collèges. Ainsi, la
pertinence du développement moral, peut permettre d'attirer leur
attention sur la nécessité de prendre en considération
dans les cours de morale, le développement cognitif des
élèves, leur âge et les différents registres
auxquels l'élève se réfère pour justifier ses
choix. Les professeurs peuvent utiliser l'échange des justifications
entre pairs et des exercices qui développeront la décentration de
ceux dont le développement moral est en déphasage avec leur
âge et leur situation sociale. Cette méthode permet d'introduire
la question normative, spécifique à l'éducation morale,
par le biais des dilemmes moraux, et de maintenir ainsi un idéal
normatif qui dépasse le strict point de vue égocentrique, tout en
mettant l'élève en situation d'activité. L'adolescence
entre onze et seize ans étant une période de développement
moral accéléré, les professeurs de moral pourront, par des
procédures éducatives, faire évoluer le jugement moral des
élèves adolescents. Dans la mesure où le dilemme moral est
au coeur même de la vie des hommes, il cristallise l'activité
morale et constitue un puissant outil d'éducation morale.
CONCLUSION
Nous avons étudié dans le cadre de ce travail,
la corrélation qui existe entre les pratiques éducatives
parentales et le développement moral des adolescents. Nous avions, par
le biais de notre stage au collège Saint Augustin de Togoville,
vérifié la théorie du développement moral de
Lawrence KOHLBERT, en considérant les pratiques éducatives comme
variable dépendante. Il ressort de nos constats qu'en dehors de
l'âge ou du développement cognitif, d'autres facteurs
interviennent dans le développement moral des adolescents. Certaines
pratiques éducatives parentales sont favorables à la
flexibilité de la pensée et à leur développement
moral. Par contre, d'autres pratiques freinent ce développement.
L'armature morale présente et future des adolescents dépend
essentiellement des pratiques éducatives reçues de leur parent. A
cela peut s'ajouter les connaissances acquises à l'école,
l'âge et le niveau cognitif.
Les résultats de nos enquêtes montrent que
l'éducation morale ne peut être conçue comme une question
de savoirs ou de règles morales à transmettre lors d'un cours de
moral auquel les élèves assistent passivement à
l'école. Nous ne pouvons donc que recommander la libération
d'esprit critique des élèves en leur donnant la
possibilité de discuter des faits sociaux pour en tirer des conclusions
pour leur vie morale.
Ce travail pouvait être abordé de façon
plus adéquate, si nous avions recueilli le point de vue des parents, des
éducateurs d'internats sur les pratiques éducatives de ces
derniers surtout que la majeur partie des élèves
enquêtés vivent présentement à l'internat des soeurs
Notre Dame de l'Eglise et des Frères des Ecoles Chrétiennes.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
KOUDOU KESSIE (Raymond), Education et développement
moral de l'enfant et de l'adolescent africain, L'harmattan, Paris, 1996.
PIAGET (Jean), Où va l'éducation ?
Folio, Paris, 1998.
RAINVILLE (Michel), Manuel de formation à l'approche de
Kohlbert, Université du Québec, juin 1978.
Revues
DEBUNNE (J. M), Entre-Vues, Recueil d'articles
N°5 ; N°7 (1990) - N°18 (1993), Bruxelles,
Démopédie, 1997
LELEUX (Claudine), Entre-Vues N°23, 1994. Recueil
d'articles 1993-1994, Bruxelles, Démopédie, 1997,
Web.wanadoo.be/editions.demopedie
Sagesse sexuelle catholique et Ethique sexuelle
catholique,
http://www.jesusmarie.com/index
Annexe 1
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
N°
Bonjour Mlle, Monsieur,
Ce questionnaire se propose de fournir des renseignements sur les
conditions sociales, éducatives dans lesquelles vous vivez à la
maison. Nous vous prions de bien vouloir accepter de répondre en toute
liberté et dans l'anonymat aux questions suivantes :
1- Sexe : M F
2- Etes-vous d'une famille polygame ? OUI NON
3- Mentionner l'emploi de votre
père :......................................................
4- Mentionner l'emploi de votre
mère :.....................................................
5- Comment percevez-vous l'éducation reçue de vos
parents ?14(*)
Souple Rigide Laisser-faire
Autres,
préciser :..................................................................................
6- Etes-vous présentement avec vos parents ?
OUI NON
7- Que représentent pour vous les mots :
honnêteté, vérité, bonté, justice, dans la
vie de chaque jour ? Sans importance Peu important
Très important
8- Donnez votre avis sur le cours de morale que vous recevez
à l'école et quel est son impact sur
vous ?..............................................................................................
.......................................................................................................
.......................................................................................................
.......................................................................................................
TABLE DES MATIERES
|
PLAN SOMMAIRE
...........................................................................................
|
1
|
|
INTRODUCTION......................................................................
|
2
|
|
I- PRESENTATION DU CADRE
D'ETUDE............................
A- Bref aperçu de
Togoville...................................................
B- Infrastructures socio- éducative de
Togoville.........................
C- Le collège des Frères des Ecoles
Chrétiennes..........................
D- Système éducatif
Lasallien................................................
II- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
TRAVAIL..
A- Problématique, objectifs, hypothèses
de travail et revue des
travaux.............................................................................
1-
Problématique................................................................
2- Objectifs de
travail..........................................................
c- Objectif
général.....................................................................
d- Objectifs
spécifiques................................................................
3- Hypothèses de
travail.......................................................
c- Hypothèse
théorique...............................................................
d- Hypothèses
opérationnelles.......................................................
4- Théorie du développement moral chez
Lawrence KOHLBERT..
|
3
3
3
4
4
6
6
6
7
7
7
7
8
8
8
|
|
B- Méthodologie de
travail...................................................
1- Le cadre de
l'étude..................................................................
a- Le lieu de déroulement de
l'enquête.............................................
b- La population
ciblée.................................................................
c-
L'échantillonnage....................................................................
2- Le questionnaire
d'enquête.......................................................
3- Les dilemmes moraux
utilisés.....................................................
|
10
10
10
10
11
12
12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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III- PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE ET DES
DISCUSSIONS SUR LES DILEMMES MORAUX.............................
A- Résultats de l'enquête par
questionnaire...............................
1- Réponses des élèves du premier
cycle....................................
2- Réponses des élèves du second
cycle......................................
B- Résultat de l'entretien sur les dilemmes
moraux.......................
IV- ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS........
A- L'enquête par
questionnaire......................................................
B- L'entretien sur les dilemmes
moraux...........................................
V- LES DIFFICULTES, REUSSITES ET
SUGGESTIONS...................
A- Difficultés et réussite sur le
terrain..............................................
B- Quelques
suggestions...............................................................
CONCLUSION..................................................................
BIBLIOGRAPHIEÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ
QUESTIONNAIRE
D'ENQUETE..........................................
TABLE DES MATIERES
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* 1 Raymond KOUDOU KESSIE,
Education et développement moral de l'enfant et de l'adolescent
africain, L'harmattan, Paris, 1996. P 19
* 2 Règle des
Frères des Ecoles Chrétiennes, article 20.
* 3 Jean 10, 10
* 4 Statut de L'Ecole
Catholique, Préambule.
* 5 Jean PIAGET, Où va
l'éducation ?, Folio, Paris, 1998. P.92
* 6 Premier stade de
développement moral chez l'enfant décrit par Lawrence KOHLBERT
(1984)
* 7 Claudine LELEUX,
Entre-Vues N°23, 1994. Recueil d'articles 1993-1994, Bruxelles,
Démopédie (Web.wanadoo.be/editions.demopedie), 1997
* 8 Raymond KOUDOU KESSIE,
Education et développement moral de l'enfant et de l'adolescent
africain, L'harmattan, Paris, 1996. P 69
* 9 Les élèves de
la 3ème étaient en examen blanc pendant la
période de notre stage
* 10 Le coupable est l'ami de
Pierre
* 11Sagesse sexuelle
catholique et Ethique sexuelle catholique
http://www.jesusmarie.com/index
* 12 J. M. Debunne,
Entre-Vues, Recueil d'articles N°5 ; N°7 (1990)
- N°18 (1993), Bruxelles, Démopédie
(Web.wanadoo.be/editions.demopedie), 1997
* 13 Michel Rainville,
Manuel de formation à l'approche de Kohlbert, Université
du Québec, juin 1978, P. 14
* 14 Des questions ont
été posées aux élèves lors de
l'enquête pour classer les pratiques éducatives parentales dans
les catégories proposées.
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