1.2.3. Notion de la dynamique des éléments
minéraux dans le sol et le recouvrement des engrais
L'estimation de la dynamique des éléments
nutritifs est devenue une grande préoccupation pour préserver les
dégradations des ressources de base, et maintenir ainsi l'accroissement
des cultures à travers une bonne gestion des éléments
nutritifs dans le sol.
La disponibilité des éléments
minéraux dans les sols africains constitue le principal obstacle
à la productivité alimentaire (Sogbedji, 2006).
Selon Nair (1993), la majorité des
éléments nutritifs prélevés par les plantes
provient du sol. Ainsi Fardeau et Coulomb (2002), le confirment en disant que
l'apport d'un élément nutritif ne peut accroître les
rendements que si l'élément provenant du sol est le premier
facteur limitant le rendement.
La dynamique des éléments prélevés
par la plante est assez complexe étant donné que l'exportation
des minéraux va de paire avec la croissance des plantes, mais les
vitesses de mobilisation et d'exportation varient en fonction de l'âge de
la plante et elles ne sot pas les mêmes pour tous les
éléments. En effet selon Blondel (1971), une
variété à cycle long peut utiliser la même
quantité d'azote en deux plus de temps qu'une variété de
cycle court, si bien que la demande quotidienne, plus faible puisse être
satisfaite sans apport d'engrais.
L'exportation des éléments précède
la croissance de la plante. La plante choisit les éléments
minéraux dont elle a besoin pour sa croissance (Tisdale et al,
1985 ; Callot et al, 1982). Le K et le N sont mobilisés d'abord.
L'exportation de P est progressive. Dans les céréales, le K passe
généralement par un maximum à la floraison puis diminue.
Siband (1981) a observé que sur le mil, il peut aussi avoir une
diminution de N en cas de sécheresse.
Le point critique pour l'alimentation des cultures, est le
moment où l'exportation est forte. Mais l'exportation des
éléments nutritifs par la plante se trouve freiner à cause
de leur perte (Zhang et al, 1996). Selon Stoorvogel et al, (1993), les pertes
moyennes de la couche arable en Afrique subsaharienne est de 22 kg N
ha-1, 2,5 kg P ha-1 et 15 kg K ha-1.
L'intensité de ces pertes est fonction du type de minéraux, du
type de sol, des conditions climatiques et de systèmes de culture
(Sogbedji et al, 2000a, Alva et Wang, 1996 ; Pieri, 1989).
Ces pertes par ailleurs expliquent en partie le taux de
recouvrement des fertilisants appliqués. Ainsi le taux de recouvrement
mesure le rapport entre la quantité d'éléments nutritifs
prélevés par la culture et celle apportée par les
éléments fertilisés. Il détermine la fraction de la
quantité totale des engrais apportés réellement
absorbée par les cultures. Selon Breman et Sissoko (1998), il correspond
à 0,35 pour l'azote et 0,15 pour le phosphore. Des essais de l'IFDC
situent ces taux de 50% pour l'azote et le potassium, 10% pour le phosphore
(Van Reuler, 1997). Par contre Fofana et al, (2002), à partir de leurs
essais à Sevé-Kpota en 1999 ont déterminé des taux
de recouvrement pour l'azote compris entre 1 et 49%, 38% en ce qui concerne le
phosphore.
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