I. INTRODUCTION
Depuis plus de deux (2) décennies, les pays
du sahel et le Sénégal en particulier sont confrontés
à une dégradation accélérée de leurs
ressources naturelles et de la couverture végétale. Ce
phénomène touche surtout le monde rural où 75% des
ménages sont pauvres (CONSERE).
Cette dégradation est due en grande partie :
- aux fortes pressions anthropiques sur les ressources
naturelles (coupe abusive) ;
- à la concurrence entre les différents usagers
(extension des zones de cultures) ;
- à la salinisation des eaux et de sols
(tannes) ;
- à l'absence de concertation entre les
différents usagers pour une bonne protection des ressources
naturelles ;
- Aux facteurs démographiques et humains marqués
par un accroissement galopant et une répartition inégale de la
population entraînant une surexploitation des ressources naturelles avec
la disparition de la jachère par endroits et la baisse de
fertilité des sols.
Il en a résulté de multiples
conséquences dont la baisse de la production des sols, la baisse de
revenus, l'insécurité alimentaire, la pauvreté, les
migrations massives, etc.
Face à cette situation, des modes
d'exploitation qui tiennent compte des capacités de
régénération de ces écosystèmes s'imposent
comme une alternative crédible à leur gestion durable.
Sans doute, beaucoup d'actions ont
été menées dans l'arrondissement de Koumbal après
plusieurs années d'interventions du PAGERNA durant lesquels ont
été réalisés :
- Au niveau des cellules d'animation et de
concertation (CAC) : des séances d'animation et de sensibilisation,
des ateliers de formations sur la gestion durable des ressources naturelles (
GDRN) (notamment la lutte anti-érosive, la construction des
foyers améliorés, la refertilisation des sols, les techniques
culturales), un travail de développement organisationnel, des
activités de démultiplication des formations et des mesures
visant :
- à réglementer l'accès et
l'utilisation des ressources naturelles (R.N), et les visites de
découverte et d'échange.
- Au niveau du conseil rural : des formations
sur la planification, le domaine national, le code forestier, le budget, le
cadre de concertation, la convention-type, les fonds de dotation et le
transfert de compétences en gestion des ressources naturelles (GRN).
Le Programme Sénégalo-Allemand
d'appui à la Décentralisation et au Développement Local
(PRODDEL) met l'accent sur la gestion des ressources naturelles. Car celles-ci
en plus de la production agricole vont demeurer les éléments
fondamentaux dans la sécurisation vitale de la plus grande partie de la
population du Sénégal.
Cette nouvelle approche est mise en oeuvre dans un
contexte de décentralisation avec le transfert de compétences et
de pouvoirs aux populations locales. Ce transfert constitue un pas important
dans cette sécurisation.
C'est dans le cadre du programme
décentralisé et de développement local que s'inscrit cette
présente étude dont le thème est
« l'Intercommunalité de la gestion des ressources
naturelles ». Les Communautés rurales de Keur Baka,
thiaré, celui de Latmingué constituant l' Arrondissement de
Koumbal situé dans le département de Kaolack, région de
Kaolack ont fait l'objet de cette étude.
II. CONTEXTE
Au Sénégal, depuis l'accession
à l'indépendance, l'accent est mis sur le développement
rural considéré par le pouvoir public comme moteur du
développement national. Ce secteur regroupe 70% de la population
Sénégalaise. Cette majorité de la population vit de
l'agriculture et de l'élevage « Comme source de
nourriture, d'habitat ou de revenus, à travers le transfert, la
transformation et la vente des produits agricoles » (Colloque
National sur la GRN au Sénégal). Toutefois, il va s'en
dire que la vérité de ce secteur repose sur la
disponibilité et même la qualité des RN du pays (l'eau,
l'atmosphère, la végétation, le sol, la faune). Dans le
cadre de ses activités, l'ex-PAGERNA a eu à accompagner les
populations et les élus locaux pour asseoir des stratégies de
GDRN en conformité avec les dispositions des textes et lois sur la
décentralisation. En effet, les dispositions de la loi 96 / 07
du 22 Mars 1996 portant transfert de compétences aux
Régions, aux Communes et aux Communauté rurales, accroissent
leurs prérogatives en matière de planification (économique
et spatiale) et d'environnement et de GRN. Or aujourd'hui, on constate que ces
ressources sont dégradées où menacées de
dégradation. Ce processus de dégradation est très
avancé dans certaines zones agro-pastorales où l'on pratique
l'agriculture et l'élevage extensifs. C'est le cas dans la zone
agro-écologique du bassin arachidier et dans la zone de transition
agro-pastorale qui couvre les régions de Kaolack et Fatick. Cette
dégradation est souvent liée a :
- Un labour parallèle à la pente ;
- La mise en culture des abords de piste ;
- La transformation des pistes en ravins à
cause du ruissellement rapide ;
- Le défrichement précoce qui accentue
entre autres les effets de l'érosion éolienne et de
l'ensoleillement ;
- La culture sur brûlis ;
- Le manque de nouvelles terres ;
- La location annuelle ou le prêt de
champs : le locataire n'applique pas de mesure de fertilisation ou de
défense et restauration des sols ;
- La disparition des jachères ;
- La coupe des arbres à l'intérieur
des champs.
Par ailleurs, certains paysans déposent des
herbes sur les pistes, font des trous ou mettent de gros cailloux ou troncs
d'arbre au bord des pistes. Ce qui rend la circulation difficile et certains
usagers sont obligés de piétiner les cultures et les
véhicules ne peuvent plus se croiser sans rentrer dans les champs.
En outre certains paysans abusent des produits
phytosanitaires, ce qui détruit certains types de
végétation.
Pour renverser cette tendance à la
dégradation de RN, l'Article 30, section III
Chapitre. II du Code des collectivités locale délimite
le champ des attributions de la communauté rurale (CR). A cela
s'ajoutent :
- les conventions internationales ratifiées
par le Sénégal (sur la diversité biologique, sur la lutte
contre la désertification, sur le changement climatique, la
déclaration sur les principes forestiers non contraignants mais faisant
autorité en matière de développement durable des
forêts) ;
- Les objectifs du volet environnement du
NEPAD ;
- Les recommandations du dernier sommet de
Johannesburg ;
- Le fatalisme qui inhibe la réflexion et
l'analyse sur les causes profondes et réelles de la raréfaction
des ressources ainsi que l'absence de la prise de conscience de l'action
destructrice de l'homme.
Ce cadre juridique favorable a permis d'appuyer les
populations et les conseils ruraux dans l'élaboration et la mise en
oeuvre d'un ensemble de règles consensuelles pour réhabiliter,
protéger et gérer les ressources de leurs terroirs, de
façon à produire durablement des avantages écologiques,
socio-économiques et culturels. Ceci a engendré une dynamique
d'autodiscipline et une volonté d'agir ensemble. Le programme de lutte
contre la pauvreté dans le bassin arachidier, à travers sa
composante « Agriculture et Gestion des Ressources
Naturelles », veut consolider les acquis de l'ex-PAGERNA
dans l'appui à l'élaboration et à la mise en oeuvre de
convention locales.
La démarche d'élaboration des
conventions locales a favorisé une approche globale intégrant
les dimensions sociales, culturelles, économiques, écologiques,
organisationnelles et institutionnelles. Ainsi, nous allons essayer de voir
à travers l'Arrondissement de Koumbal qui regroupe les trois (3) CR de
première génération du projet si le pari est en voie
d'être tenu et atteint à la fin du projet.
III. PROBLEMATIQUE
Le constat amer que l'on fait dans les pays en voie
de développement en général, et ceux de l'Afrique de
l'Ouest en particulier, est qu'ils sont confrontés à
d'énormes difficultés notamment dans le secteur agricole, pilier
du développement de nos pays. Ce secteur subit les conséquences
d'un certain nombre de contraintes qui sont entre autres :
- La dégradation de sol par la baisse de
fertilité ;
- Une pluviométrie faible et
irrégulière ;
- L'insuffisance des zones de pâturages due à la
dégradation du couvert végétal, ce qui entraîne la
divagation du bétail.
La lutte pour la survie de l'homme a emmené ce dernier
à adopter des comportements peu soucieux de la
régénération des sols.
Cette situation s'explique par des approches
sectorielles jusque là utilisées, l'implication insuffisante des
populations, la non prise en compte par les politiques économiques des
questions environnementales, sociales et même spatiales.
Pour inverser cette tendance, l'Etat, les
partenaires au développement, les différentes catégories
d'acteurs ont mis en oeuvre une nouvelle stratégie. C'est ainsi qu'ils
ont opté pour l'approche « Aménagement et
Gestion des Terroirs ». Cette approche qui
se veut globale et durable a été préconisée depuis
le séminaire de Nouakchott en 1995 par les pays membre du CILSS. De
l'avis des autorités Sénégalaises, elle constitue une
solution aux approches antérieures.
D'autre part, l'Etat Sénégalais a
entrepris ces dernières années, une politique de gestion durable
des RN basée sur l'approche participative. Cette option prise par l'Etat
résulte de ses engagements sur le plan institutionnel, tels que les
programmes d'action découlant des conférences des Nations Unies
sur l'environnement et le développement durable tenues respectivement en
Juin 1992 à Rio de Janeiro (Brésil) et en Septembre 2002 à
Johannesburg (Afrique du SUD). Il a également ratifié les
différentes conventions internationales : telles que :
- La convention sur la diversité biologique ;
- La convention sur la lutte contre la
désertification ;
- La convention sur les changements climatiques ;
- La déclaration des principes non contraignants mais
faisant autorité en matière de développement durable des
forêts.
Au niveaux national, l'Etat Sénégalais
a élaboré et/ou mis en oeuvre d'importants programmes
environnementaux, parmi lesquels, le Programme national d'action pour
l'environnement (PNAE), le Programme national de lutte contre la
désertification (PNLCD), le Plan d'action forestier du
Sénégal (PAFS), le volet environnement du NEPAD.
Cette nouvelle approche est mise en oeuvre dans un contexte
de décentralisation - déconcentration qui confère aux
collectivités locales un vaste pouvoir de légiférer en
matière d'Environnement /GRN, dans le but de stimuler la participation
des populations aux affaires locales. Ce contexte est marqué par le vote
successif de textes législatifs lies à la GRN :
- Loi 72 / 25 du 19 Avril 1972 relative aux
Communautés rurales ;
- Loi 93 / 06 du 04 Fév. 1993 Portant
Code forestier ;
- Loi 96 / 06 et 96 / 07 du 22 Mars 1996
portant respectivement Code des Collectivités locales et transfert des
compétences aux Régions, aux Communes, aux Communautés
rurales : en matière d'E/GRN et son décret
d'application 96 / 1134 du 27 Déc. 1996, et
récemment ;
- Loi 98 / 03 du 08 Janv. 1998 portant Code
forestier abrogeant celui de 1996.
C'est dans ce cadre que l'Etat Sénégalais a
sollicité l'appui de partenaires extérieurs tels la
Coopération technique Allemande à travers le Programme
Sénégalo-Allemand d'Appui à la Décentralisation et
au Développement Local (PRODDEL), la composante AG / GRN qui a pour
mandat d'appuyer les Collectivités locales et les populations dans la
lutte contre la pauvreté en milieu rural. Aussi un des objectifs de ce
programme est « d'appuyer les populations et les élus
locaux à mettre en oeuvre une réglementation locale consensuelle
pour la gestion durable des RN qui tienne compte des dispositions des textes et
loi en vigueur ». Il s'agit d'appuyer les populations
à travers les conseils ruraux dans l'élaboration et la mise en
oeuvre d'un ensemble de règles consensuelles ou conventions locales pour
réhabiliter, protéger et gérer leur patrimoine commun que
constituent les RN de leurs terroirs. L'objectif est de créer des
richesses et de produire durablement des avantages écologiques,
socio-économiques et culturels. Cela veut dire que chaque acteur doit
tenir compte dans l'exercice de ses activités, de
l'interdépendance des différents éléments des
écosystèmes. C'est dans ce cadre que l'Arrondissement de Koumbal
a sollicité l'appui du Pba pour l'élaboration de la convention
locale de la gestion des RN de son terroir. C'est dans cette perspective que le
thème « Intercommunalité de la GRN »
dans l'Arrondissement de Koumbal trouve toute son importance.
IV. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif global consiste à étudier
l'intercommunalité dans la gestion des ressources naturelles entre les
communautés rurales de l' Arrondissement de Koumbal.
L'étude devra permettre en outre d'atteindre les
objectifs spécifiques suivant :
- Identifier les ressources naturelles ;
- Analyser les ressources naturelles
partagées;
- Définir les Options
d'intercommunalité.
V. LA MÉTHODOLOGIE de l'ÉTUDE
Pour atteindre les objectifs, une démarche
cohérente a été menée depuis la collecte des
données en milieu réel jusqu'à leur analyse à
plusieurs niveaux. Il s'agit proprement des étapes suivantes :
- La recherche bibliographique ;
- Le choix des sites d'enquêtes ;
- L'échantillonnage ;
- La collecte des données ;
- L'analyse des données.
5.1. La recherche bibliographique
Elle nous a permis d'avoir une vue d'ensemble de la
zone d'étude et de mieux appréhender les aspects humains et
physiques .Des documents qui ont trait à ce thème ont
été consultés d'abord à la bibliothèque de
l'ISFAR (ex-ENCR), puis à celle de GTZ. PRODDEL.
5.1.1. Le choix des sites
d'enquêtes
La GTZ .PRODDEL intervient dans l'Arrondissement
de Koumbal constitué par trois (3) Communautés rurales (CR
Thiaré ; CR Latmingué ; CR Keur Baka) qui constituent
l'Arrondissement de Koumbal regroupant trente (30) Cellules d'Animations et de
Concertations (CAC). Dans la démarche, nous avons retenu neuf (9)
Cellules d'Animations et de Concertations qui sont considérées
comme chef lieu de zone par le zonage effectué lors du processus
d'élaboration des Conventions locales. Cette CAC est constituée
de 64 villages dont 27 sont assez représentatifs du fait de leur
situation géographique, de leur taille et de leur degré
d'implication dans les activités de GDRN et de leur degré
d'organisation socio-économique. Les CAC choisies sont :
Wengongo ; Déguéguy ; Kodiolel ; Sowor ;
Wendu ; Mbel ngondy ; Manga thiaw ; Sam guelekoro ;
Yundum.
5.1.2. L'échantillonnage
Une bonne étude de l' Intercommunalité
repose sur le choix d'un échantillonnage représentatif afin que
les résultats puissent traduire la réalité ; c'est
ainsi qu'un sondage a été effectué a deux (2)
degrés.
- Au niveau des villages des CR pour l'identification des
comités de GDRN ;
- Au niveau des ménages : Pour identifier ceux qui
exploitent des RN environnantes.
Ainsi, les communautés se trouvant à Keur
Baka ; Thiaré et à Latmingué sont choisies compte
tenu de la disponibilité de leurs membres et de leur degré
d'organisation ; 133 ménages sont ciblés comme
échantillon par tirage au sort aléatoire.
5.1.3. La collecte des données
Elle a été effectuée avec trois
outils qui sont :
- Un guide d'entretien de terrain à l'intention des
comités de GDRN ;
- Un questionnaire d'enquête élaboré pour
les villages et les ménages ; les questionnaires conçus
à partir des questions fermées, semi-ouvertes et ouvertes pour
recueillir l'avis des populations visées ;
- D'observations directes.
La méthodologie de diagnostic était le
focus groupe hétérogène pour les cibles villageoises les
chefs de zone sont enquêtés individuellement et les
représentants des commissions de la convention (Commission
Environnement, Agropastoral et Organisationnelle).Un guide d'entretien a
été utilisé pour les structures de l'Administration locale
décentralisée et les pouvoirs déconcentrés de
l'Etat. Ce sont le Sous préfet, le chef de CADL, l'Agent technique des
Eaux et Forêts, de l'Elevage et d'Agriculture.
5.1.4. Analyse des données
Le traitement des données a été
faite par les logiciels WORD 2003 pour le traitement de texte et EXCEL pour les
tableaux.
5.2. Limites de la méthodologie
Les limites aux quelles nous nous sommes
confrontés étaient l'occupation des paysans pour les travaux
champêtres et le problème du temps qui est insuffisant.
VI. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE.
6.1. Aperçu sur le processus de la
décentralisation en matière de GRN
6.1.1. La Décentralisation au
Sénégal : Aperçu historique
Selon le Larousse (2000), la
« décentralisation » se
définit comme étant un système d'organisation des
structures Administratives de l'Etat qui accorde des pouvoirs de
décision et de gestion à des organes autonomes régionaux
ou locaux (collectivités locales, établissement publics).
D'où l'action de
« Décentraliser »
c'est-à-dire disséminer sur un territoire des Administrations,
des industries qui se trouvaient groupées en un même lieu ;
notamment dans la capitale. Garante du développement et de la
démocratie, elle donne un sens nouveau à l'action de la fonction
de l'Etat. La Décentralisation représente beaucoup plus qu'un
processus de déversement des compétences de l'Etat vers les
Collectivités Locales, elle constitue la recherche d'une autre
architecture Institutionnelle. Cela signifie qu'elle n'est pas en fait un
état à atteindre, mais au contraire un processus véritable
en perpétuel renouvellement.
Depuis l'indépendance, la
décentralisation a été soutenue par des réformes
successives. Deux (02) étapes d'évolution sont
observées :
La première étape va de 1964
à 1990. Cette étape marque les deux (02) premières phases
de la décentralisation avec tout d'abord la loi sur le domaine national
(Loi 64/46 du 17 Juin 1964), puis celle
relative aux Communautés rurales (Loi 72 / 25 du 19
Avril 1972). Selon cette dernière, la
Communauté rurale, dernier maillon Administratif avant le village est
une personne morale de Droit public dotée de l'autonomie
financière. Elle est constituée par un certain nombre de villages
appartenant au même territoire, unis par des intérêts
Communs et capables ensembles de trouver les ressources nécessaires
à leur développement. Ses organes représentatifs sont le
CR et le PCR. Sous le coup de ces deux Lois, les attributions du CR en
matière de GRN ainsi que celles relatives au budget étaient
limitées dans le fonds et la forme.
La deuxième étape
commencée depuis 1990 et qui se poursuit encore marque la
troisième phase de la décentralisation et apporte des
modifications quantitatives et qualitatives tendant à faire de la CR un
espace de conception, d'exécution et de suivi des actions de
développement. C'est ainsi que la CR n'est plus soumise qu'à un
contrôle de légalité à posteriori dans
l'exécution du budget, ce qui va considérablement renforcer son
pouvoir et son autonomie financière en matière de GRN/E. Les
évolutions durant cette étape sont marquées par :
· la généralisation de l'approche
participative puis la gestion des terroirs par toutes les structures
d'encadrement ;
· L'adaptation de la Loi N° 93 /06 du
04 Fév. 1993 portant code Forestier qui légitima cette
ouverture ;
· Puis par ce qu'il est convenu d'appeler les Lois sur la
décentralisation avec successivement :
Les Lois 96 / 06 et 96 / 07 du 22 Mars
1996 portant respectivement Code des CL et transfert de
compétences aux Régions, aux Communes et aux Communautés
rurales en matière d'Environnement et de GRN, et récemment, la
Loi 98/ 03 du 08 Janv. 1998 portant code Forestier abrogeant
celui de 1996.
Ce cadre législatif de la GRN, tout en
maintenant les anciennes prérogatives de l'Etat, confère au
Conseil Rural le pouvoir de délibérer sur :
· Le Plan d'occupation des Sols et les Projets
d'Aménagement ;
· Les Projets locaux et la participation de la CR
à leur financement ;
· La protection de la faune et de la flore et la lutte
contre les déprédateurs et les braconniers;
· La lutte contre les incendies et la pratique des feux
de culture.
Le Conseil rural se doit aussi d'élaborer le
plan local de développement et donne son avis sur tous les projets de
développement concernant tout ou partie de la CR. Il émet en
outre des voeux sur toute mesure réglementaire qu'il juge
nécessaire et utile de mettre en oeuvre pour l'exploitation des
ressources naturelles et sur le régime des jachères
collectives.
6.1.2. Cadre
législatif et institutionnel de la GRN au
Sénégal.
1. Cadre législatif
1.1. Législation foncière
La législation foncière est la
prérogative qui ouvre la porte à la GRN/E au niveau des CR. Les
terres du domaine national sont organisées et gérées
selon les dispositions de la (Loi 64 / 46 du 17 Juin 1964)
relative au domaine national. Mais ce sont les
décrets N° 64/573 et 72/1288 du 30 juillet
1964 et 27 octobre 1972 qui précisent les
modalités pratiques de gestion des terres du domaine national. Les
procédures de gestion concernent :
L'Affectation
Le Conseil rural, (Loi 72 / 25 du 19 Avril
1972) et le Conseil du regroupement d'intérêt rural
(Loi 75 / 06 du 09 Juillet. 1975) sont habilités
à affecter et à désaffecter les terres du Domaine national
relevant de leur domaine de compétence par délibération.
L'affectation des terres ne confère qu'un droit d'usage et ne peut faire
l'objet d'aucune transaction et, notamment, d'aucune vente ou location. Elle
est prononcée pour une durée indéterminée mais est
assortie d'une condition à observer, à savoir le
bénéficiaire doit être capable d'en assurer la mise en
valeur, soit directement, soit avec l'aide de sa famille.
La Désaffectation
Comme l'affectation, elle intervient par
délibération des organes susnommés.
Elle est prononcée dans les quatre (04) cas
suivants :
1. A la demande de l'affectataire ;
2. D'office, dans deux
hypothèses ;
2.1. Quand l'affectataire ne respecte pas ses
engagements ou les règles fixées en matière d'utilisation
des terres (mauvais entretien - insuffisance de mise en valeur
etc....) ;
2.2. Quand l'affectataire cesse d'exploiter
personnellement ou avec l'aide de sa famille ;
3. à la demande du Conseil rural pour les motifs
d'intérêt public (chemin de bétail, travaux hydrauliques
etc. ...) (Art 11 du décret 72 /
1288) ; dans ce cas, les anciens affectataires reçoivent
une parcelle équivalente à titre de compensation ;
4. Par délibération du Conseil rural pour les
terres nécessaires à certaines opérations relatives
à l'habitat (Art 04 Decret72 / 1288). Dans ce dernier
cas aussi, les déguerpis peuvent bénéficier de parcelles
équivalentes lorsque la compensation est possible.
La réaffectation
La réaffectation doit
obéir aux mêmes conditions et respecter la même
procédure que l'affectation. Seulement la réaffectation doit
êtres au préalable précédé d'une
décision de désaffectation.
1.2 Le Code
Forestier
Le code forestier, fait une avancée
très significative en matière d'implication des populations dans
la gestion des ressources forestières. Il reconnaît aux
exploitants la priorité et le droit de disposer de leurs ressources mais
obligent à inclure dans leurs gestion des opérations de
reboisement et à procéder à l'élaboration d'un plan
ou schéma local d'actions pour l' environnement .Le code prévoit
aussi la possibilité de concéder à des tiers ou aux
Collectivités locales, les droits d'exploitations des forêts et
des terres à vocation forestière du Domaine national sous
contrôle de la direction des Eaux et Forêts , Chasses et la
Conservation des Sols ( DEFCCS). Sur plusieurs aspects, le nouveau code
forestier (Loi 98/03 du 08 Janv. 1998 et le Décret 98 /
164 du 20 Fév. 1998) fait des avancées notoires
par rapport à celui de 1993 (Loi 93 / 06 du 04 Fév. 1993
et le Décret 95 / 357 du 11 Avril 1995) :
- Affirmation de la libre propriété sur les
réalisations effectuées par des personnes physiques,
privées ou morales et réaffirmations du principe de libre
jouissance des produits de celles-ci ;
- Recentrage du rôle des Agents forestiers pour les
orienter vers celui d'assistant Conseil au profit des Collectivités
locales sous réserve d'adoption d'un plan d'aménagement ;
- Ristourne d'une partie du fonds forestier aux
Collectivités locales pour leur permettre de faire face à leurs
nouvelles compétences en E/GRN, et ;
- Reconnaître la dimension fondamentale de
l'aménagement qui devient un préalable à toute
exploitation forestière.
1.3 Pâturages et
Parcours
Il compte à son actif un seul
Décret (80/ 268 du 10 Mars 1980)
portant organisation des parcours de bétail et les conditions
d'utilisation des pâturages et des points d'eau pastoraux. Ce texte
prescrit les procédures pour résoudre les conflits entre
agriculteurs et éleveurs et fournit un cadre d'arbitrage favorisant la
conciliation avec la commission départementale de conservation des
pâturages.
Le texte prescrit des couloirs de passage d'une largeur de 50
m devant être bordés par une haie de protection.
L'application de ce Décret sur le terrain
laisse à désirer et les problèmes qu'il soulève ont
trait à la surcharge des rares zones réservées aux
parcours, à la délimitation et au respect des limites, à
l'ouverture de couloir d'accès dans les zones de culture et à
l'hydraulique pastorale. La conséquence de tout cela est la non
valorisation de l'élevage comme activité de production et de son
potentiel pour l'amélioration de la fertilité des sols et la
prépondérance des conflits entre les agriculteurs et les
éleveurs.
Il existe aussi d'autres textes législatifs
liés à la GRN tels que le Code de l'eau et le Code de
l'Environnement. Mais le constat est le même, ils souffrent tous d'un
défaut d'application véritable et d'un manque de coordination
entre eux.
2. Contexte Institutionnel et
stratégique.
2.1 Au plan Institutionnel
Plusieurs structures ont été mises en
place dont les différents ministères (Agriculture, Hydraulique,
Environnement et Protection de la Nature, Elevage, etc....) et le conseil
supérieur des Ressources Naturelles et de l'Environnement
(CONSERE). Ce dernier crée en 1993, est un organe
interministériel et constitue un cadre de concertation pour
l'intégration harmonieuse des considérations environnementales
dans les politiques de développement économique et social. Sur ce
plan, le véritable problème qui se pose actuellement est la
multiplicité des structures sectorielles et des approches de GRN. Il
n'est nullement pris en compte le caractère d'unicité et
d'implication réciproque des différentes RN et pire même
certaines actions et acteurs s'opposent sur le terrain.
Au niveau aussi de la Planification Stratégique,
plusieurs documents ont été élaborés :
- Le Plan National de Lutte Contre la Sécheresse et
la Désertification (PNLSD), élaboré en 1988 et qui repose
sur le renforcement du rôle de l'Etat dans la GRN et qui ne constitue
plus une référence ;
- Le Plan d'Action Forestier du Sénégal
(PAFS), élaboré en 1992 et qui a eu à suggérer la
cogestion des forêts classées avec les populations et le droit de
propriété des arbres plantés par les Privés.
- Le Plan National d'Actions pour l'Environnement (PNAE),
dont le processus d'élaboration entamé en 1992 a pris fin en Sept
1997 par sa validation par les Collectivités locales et l'Etat. Il
aborde en plus des aspects de GRN, ceux d'Environnement et préconise,
lui aussi une plus large participation des populations à la GRN / E.
En conclusion, nous pouvons dire que
les contextes législatifs et institutionnels de la GRN au
Sénégal sont marqués du sceau de la
décentralisation-déconcentration et donc du transfert de la
gestion et de ces ressources aux Collectivités Locales à travers
leurs organes représentatifs.
6.2. Les conventions
Locales
Les conventions locales sont toutes des arrangements
locaux, élaborés par les populations, qui visent une gestion
durable et décentralisée des ressources naturelles.
Généralement, elles définissent un certain nombre de
normes ou règles à respecter dans l'utilisation des ressources
naturelles, ainsi que des sanctions pour les cas des comportements hors de ces
normes. Elles découlent aussi de la volonté des populations de
codifier leur propre comportement vis-à-vis de l'utilisation des
ressources naturelles.
Après adoption par les populations, ces règles
sont généralement soumises à l'approbation des structures
étatiques (administrations territoriales ou services forestiers) ou
collectivités décentralisées, qui les valident ou,
à défaut de cela, qui leur donnent la caution nécessaire
pour leur confèrer une certaine applicabilité. Dans ce dernier
cas, ces structures cautionnaires s'engagent à respecter les engagements
volontaires des populations et d'en tenir compte dans leurs actes
administratifs. A titre d'exemple pour ces dispositifs, adoptés par les
populations, on peut citer les règles vis-à-vis de la coupe du
bois vert ou du ramassage du bois mort, les restrictions à observer dans
les travaux champêtres, les interdictions liées aux pratiques de
feux de brousse et de la chasse traditionnelle, les droits et obligations des
pasteurs par rapport à l'accès aux ressources pastorales, les
forêts villageoises, etc ;
Il existe des conventions qui s'appliquent à un niveau
village, mais dans la plu part des cas elles concernent des contextes
inter-villageois. Elles peuvent êtres relatives à l'ensemble des
ressources d'un territoire donné, comme elles peuvent aussi se limiter
à un type de ressource précise, tels que les espèces
forestières, des zones agricoles, des aires pastorales, les ressources
halieutiques ou la faune sauvage d'un terroir donné .
La convention locale complète les mesures techniques
des aménagements. A ce titre, elle fait partie intégrante du plan
d'aménagement et de gestion des ressources de la communauté
rurale (PAGT). C'est un outil incontournable dans la gestion durable des
ressources naturelles. Pour cela, il constitue un des principaux instruments de
l'approche « gestion des terroirs ».
6.3. Définition des concepts
utilisés
1. La conservation est un mode
d'intervention qui consiste en une utilisation rationnelle des ressources
naturelles et de l'Environnement, en vue de réaliser à la fois
des objectifs de protection et de mise en valeur.
2. La protection est
un mode d'intervention qui consiste à préserver une
catégorie de ressources ou un milieu soit d'une utilisation humaine ou
animale, soit de phénomènes naturels jugés dommageables du
fait de l'état de la ressource ou de l'Environnement. Elle est un
ensemble de mesures ou d'actions visant le développement et le maintien
de la ressource.
3. La gestion est un mode d'intervention
qui consiste à utiliser et à valoriser une catégorie de
ressources naturelles ou de l'Environnement en vue de satisfaire des objectifs
préalablement définis et sans compromettre les
possibilités et capacités de renouvellement.
4. Les ressources naturelles sont
constituées de l'ensemble des ressources comprenant l'eau,
l'atmosphère, la végétation, le sol, la faune, et les
combustibles fossiles.
5. L'Environnement est le
système dynamique défini par l'ensemble des
éléments cités ci-dessus ainsi que leurs
interactions.
6. Les forêts, zones protégées et
sites naturels d'intérêt régional, communal ou
communautaire sont des espaces qui sont
considérés comme tels, situés en partie ou en
totalité dans le périmètre de la collectivité
locale et dont les produits, sous-produits et effets, du fait de leur mise en
valeur, leur réhabilitation, ou, par leur simple existence,
intéressent le développement de la collectivité locale
considérée.
7. Le développement durable est
entendu comme la gestion rationnelle des ressources naturelles et de
l'Environnement, afin d'assurer la satisfaction des besoins actuels sans
compromettre celle des générations futures.
8. La gestion d'une forêt est le
mode d'utilisation et de valorisation en vue de satisfaire des objectifs
préalablement définis dans un plan d'aménagement.
9. L'Entretien des forêts est
l'ensemble des actions menées en vue d'une bonne conduite et d'un bon
développement des formations.
10. L'Aménagement est un
ensemble de règles et de techniques mis en oeuvre dans une formation
forestière ou un espace à restaurer, en vue de parvenir à
un rendement soutenu : il tient compte des conditions écologiques
locales, des spécificités socio-économiques et des
systèmes de production en place.
11. L'Amodiation est la location par
l'Etat des droits de chasse portant sur une zone de chasse comprise dans une
zone d'intérêt cynégétique ou une zone de
terroir.
12. L'Intérêt
écologique est un intérêt environnemental,
économique et culturel relatif à l'amélioration du cadre
de vie.
13. L'espace pastoral est
constitué par l'ensemble des domaines comprenant les points
d'abreuvement, les zones de pacage, les parcs à vaccination, les
parcours de bétail, les marchés à bétail, les aires
d'abattage...
14. Pâturage naturel ou traditionnel
Il est constitué par l'ensemble des espaces libres naturels
traditionnellement destinés à la pâture des animaux.
15. La jachère est
constituée par l'ensemble des espaces cultivables laissés au
repos ou inexploités.
16. Pâturage post - cultural Il
est constitué par l'ensemble des espaces cultivés
libérés des récoltes ainsi que les espaces
séparant les champs.
17. Parcours de bétail ou couloir
d'accès est constitué par l'ensemble des voies
d'accès à l'eau, à l'alimentation, à
l'infrastructure sanitaire, au marché à bétail ou tout
point de rassemblement d'animaux créé ou restauré.
18. Les zones de terroir Ce sont des
terres affectées aux populations rurales qui assurent leurs mises en
valeur et les exploitent sous le contrôle de l'Etat et
conformément aux lois et règlement en vigueur. Ces terres sont en
général celles exploitées dans le cadre des
activités agricoles des producteurs ruraux (agriculteurs, pasteurs) et
habitant le milieu rural.
6.4. Intercommunalité de la gestion des ressources
naturelles.
6.4.1. L'Intercommunalité (Principes).
Selon L'Article 14 Code des
Collectivités Locales : « Les
collectivités locales peuvent entreprendre des actions de
coopération entre elles.
Cette coopération peut se traduire par la
création d'un groupement de deux ou plusieurs collectivités
locales ou de toute autre structure appropriée de promotion et de
coordination des actions de développement dans des domaines
spécifiques ».
L'intercommunalité s'inscrit dans le cadre de
la coopération et de la solidarité entre les collectivités
locales. Les collectivités locales ont compétence pour
entreprendre des actions de coopération entre elles mais, précise
l'Article 13 du code des collectivités
locales, « aucune collectivité locale ne peut
établir ou exercer de tutelle sur une autre collectivité
locale ».
La coopération peut en effet, se traduire par la
création d'une structure commune pour promouvoir des actions de
développement dans des domaines relevant des compétences des
collectivités locales.
Pour les communautés rurales, la collaboration
Intercommunautaire se justifie essentiellement par le contexte de
pauvreté ou le
caractère « transfrontalier »
des ressources naturelles (terres, eau, forêts, etc.) qui rend pertinente
la gestion concertée de certains biens ou ressources
intercommunautaires. Ces situations font en effet appel à des actions
communes d'envergure.
6.4.2. Comment définir
l'Intercommunalité ?
L' Intercommunalité
est un cadre de solidarité, de coopération et de
cogestion entre collectivités locales. Cette expression apparue en
France depuis 1890 désigne les différentes formes de
coopération existant entre les communes. Au Sénégal, ce
concept est plus vaste et inclut toute forme de coopération entre
collectivités locales. L'Intercommunalité permet aux
collectivités locales de se regrouper au sein d'une structure commune
soit pour assurer certaines prestations (ramassage des ordures
ménagères, assainissement, transports urbains ...), soit pour
élaborer de véritables projets de développement
économique ou d'aménagement. Deux principes sous-tendent
l'intercommunalité :
- Le principe de spécialité des groupements
intercommunautaire : A la différence des collectivités
territoriales, les structures intercommunautaires n'ont que des
compétences limitées et clairement précisées. Elles
ne sont pas investies de compétences générales ;
- Le principe d'exclusivité : Les
collectivités locales transfèrent à ces groupements, les
attributions nécessaires à l'exercice de leurs missions et ils se
trouvent investis, à leur place, des pouvoirs de décision et
d'exécution. Cela veut dire que les collectivités locales
concernées sont dessaisies de ces attributions.
6.4.3. Les formes de
L'Intercommunalité.
Le code a essentiellement prévu trois formes
de coopération entre les collectivités locales. Il s'agit des
groupements mixtes, des groupements d'intérêt communautaire et de
la coopération avec des collectivités locales de pays
étrangers (communément appelée coopération
décentralisée).
6.4.3.1. Les groupements
mixtes
Création : un groupement
mixte peut être constitué par accord entre des régions et
l'Etat, ou avec des établissements publics à caractère
administratif, ou avec des communes ou des communautés rurales.
Statut : Le groupement mixte est une
personne morale de droit public. Il est autorisé et supprimé par
la loi (ex. ancienne Communauté Urbaine de Dakar ou actuelle
Communauté des agglomérations dakaroises
CADAK).
Fonctionnement et compétence :
Les modalités de fonctionnement sont fixées par le décret
qui détermine en même temps les conditions de contrôle qui
s'exercent sur cet organisme. Il peut être compétent pour tout
service ou oeuvre présentant une utilité pour chacune des
parties.
6.4.3.2. Coopération
décentralisée
L'Intercommunalité inclut la
coopération décentralisée avec les collectivités
locales de pays étrangers. La loi le prévoit dans
l'Article 17 du code des collectivités locales qui
dispose que « ... les collectivités locales peuvent dans le
cadre de leurs compétences propres, entreprendre des actions de
coopération qui donnent lieu à des conventions avec des
collectivités locales de pays étrangers ... ».
La loi ne précise pas pour autant les
modalités de développer cette coopération
décentralisée. Dans la pratique, nous pouvons noter que la
collectivité locale peut ; en guise d'exemples :
- Etablir un carnet des adresses des
collectivités locales susceptibles de s'engager dans une
coopération ou jumelage ;
- Confectionner une brochure faisant la promotion de la
communauté rurale et la vulgariser auprès de partenaires
potentiels ;
- Envoyer le maximum de demandes de coopération aux
collectivités locales étrangères ;
- Instituer une foire périodique vantant les
spécificités économiques de la collectivité
locale ;
- Inciter les ressortissants émigrés à
créer une association qui peut être le portail d'entrée des
partenaires étrangers etc. ...
Dans la mise en oeuvre des initiatives en
matière de coopération décentralisée, la
communauté rurale peut bénéficier de l'appui de l'ARD
conformément à l'Article 2 du
décret 98 /399 portant création des ARD. Il faut
préciser que les conventions financières de coopération
internationale comportant des engagements d'un montant global égal ou
supérieur à100 millions de francs sont soumises à
l'approbation préalable du représentant de l'Etat
(Article. 1 décret 96 / 1119 fixant les montants des
engagements en matière de convention financière de
coopération internationale soumise à approbation).
6.4.3.3. Le groupement d'intérêt
communautaire (GIC)
Le module va essentiellement insister sur cette
forme d'Intercommunalité en ce sens qu'elle implique les
communautés rurales au premier rang.
Création : L'initiative de la
création est du ressort des conseils ruraux ou municipaux voulant
créer la structure intercommunautaire. Ils expriment le voeu, qu'ils
transmettent au conseil régional qui donne son avis et la
décision finale de création relève de la compétence
du président de la République qui en décide par
décret.
Objet : Le GIC a pour objet la gestion
ou l'exploitation des terres du domaine national, de biens d'équipements
d'infrastructures ou de ressources intéressant plusieurs
communautés rurales et une ou plusieurs communes.
Modalités de fonctionnement : Le
code de la décentralisation précise en son Article
242, que c'est le décret de création qui définit
le rôle du GIC ainsi que l'organisation et les modalités de
fonctionnement de son conseil. On peut donc retenir en gros :
- La mise en place d'un conseil paritaire de gestion
appelé conseil du GIC ;
- Le fonctionnement de ces structures est assuré par le
président de conseil du GIC, organe exécutif, élu parmi
les délégués des collectivités locales
concernées et une assemblée délibérante rassemblant
ces délégués ;
- Les attributions antérieurement confiées au
PCR et au conseil rural, sont exercées par le président et ce
conseil paritaire en ce qui concerne l'objet figurant dans le décret de
création ;
- D'autres stratégies non prévues
expressément par la loi peuvent être adoptées :
- Mise en place de comité de médiation ou de
conciliation chargé de prévenir et de gérer les conflits
pouvant naître, car dans une collaboration, chaque partie peut tenter de
prévaloir des intérêts spécifiques ;
- Arrêter un règlement intérieur
(Périodicité des réunions ; production d'un rapport
de suivi-évaluation de la collaboration Intercommunautaire, etc.)
6.4.4. L'Intercommunalité, pourquoi
faire ?
L'Intercommunalité répond à
plusieurs objectifs.
- Elle est un remède à
l' « émiettement territorial » et un instrument
de l'organisation rationnelle des terroirs. Les citoyens en
général sont très attachés à
l'identité communautaire, donc en absence de refonte de la carte
territoriale, l'Intercommunalité rassemble des moyens dispersés
et renforce des initiatives locales.
- L'Intercommunalité favorise aussi le
développement économique local et la relance de la politique
d'aménagement du territoire.
- L'Intercommunalité met en place une stratégie
transversale qui permet de répondre aux défis transfrontaliers
qui interpellent les communautés rurales en matière
d'aménagement du territoire, qu'il s'agisse notamment des
problèmes liés au développement d'une filière ou
à la revitalisation des espaces ruraux.
Avantages
- Actions plus performantes et mobilisant des ressources
communes ;
- Echange d'expérience entre les collectivisés
locales ;
- Solidarité agissante, concrète et pragmatique et
non plus verbale ou informelle ;
- Réponse concertée à une bonne gestion de
bien, d'infrastructures ou de ressources intéressant plusieurs
collectivités locales ;
- Réponse à l'émiettement territorial pour
mieux structurer l'espace rural ;
- Réponse aux problèmes d'extension des communes
limitrophes de communautés rurales ;
Partenariats féconds autour de la gestion des ressources
naturelles communes.
Inconvénients et difficultés
- Peu connue des élus et autres acteurs locaux, ce qui
explique la rareté de sa mise en oeuvre ;
- Risque de divergence d'intérêts et
d'émergence de conflits ;
- Problème de mobilisation des fonds (si c'est un
groupement à « une
fiscalité propre », la pression fiscale
s'accentue sur les populations, si c'est par « contribution
des collectivités locales »concernées, les
cotisations ne son pas toujours régulières ex. (Communauté
Urbaine de Dakar) ;
- Lourdeur de la procédure de création (Loi ou
décret selon les cas) ;
- Risque de blocage et de conflit car dans un partenariat, chacun
peut tenter de faire prévaloir ses intérêts
particuliers.
VII. Présentation de la zone
d'étude.
7.1. Situation géographique
L'arrondissement de Koumbal situé au Sud -
Est du département de Kaolack couvre une superficie de 773 km2
(Donnée fournie par le CADL ex CERP de Koumbal), il est
limité :
- Au Sud par l'arrondissement de Paoskoto, Gainthe Kaye,
Kaolack ;
- A l'Est par l'arrondissement de Mabo, Ndiognik, Keur
Socé et Birkelane ;
- Au Nord par le bras de mer de Saloum qui la sépare de
la région de Fatick ;
- A l'Ouest par l'Arrondissement de Ndiédieng.
Elle polarise, par le biais de la Commune de Ndoffane,
anciennement siège de la sous préfecture et du CADL, l'espace
administratif de l'Arrondissement de Koumbal.
7.1.1. Climat.
Le climat est de type Soudano - Sahélien avec
deux saisons bien distinctes.
- La saison sèche longue de 8 à 9 mois (Octobre
à mi - Juin) dominée par les vents d'Est : l'harmattan chaud
et sec qui souffle généralement de Février à
Mai ;
La saison des pluies ou hivernage qui dure 3 à 4
mois (Juin - Juil. à Août) pendant lesquels souffle la mousson
(vent du Sud- Ouest).
Source : Station météorologique de Nioro du
Rip
7.1.2. Les Précipitations
Les précipitations
surviennent à la fin du mois de juin jusqu'au mois d'octobre. A partir
de la courbe d'évolution des précipitations de 1971 à
2000, on peut individualiser trois grandes périodes :
· 1971 - 1981 : pluviométrie
déficitaire avec 493.5mm en 1972 ; cette baisse correspond aux
sécheresses climatiques des années 70 .Mais à partir de
1975 , la tendance est à la hausse, en effet on enregistre 1028 mm
pendant cette année. De 1977 à 1981 la pluviométrie est
supérieure à la normale.
· 1981- 1988 : à partir de 1982, on constate
une baisse drastique des précipitations avec 307.8 mm en 1983 ;
période très sèche par rapport à la
précédente avec une pluviométrie déficitaire et
inférieure à la normale.
· 1988 - 2000 : A partir de cette période
qualifiée d'humide, la pluviométrie est supérieure
à la normale avec 917,4 mm en 1988 et 1034,9 mm en 1999.
Figure 2 : Courbe
d'évolution des précipitations de 1971 à 2000 à la
station de Nioro du Rip
Source : Station météorologique de Nioro du
Rip.
7.1.3. Les
Températures
Les températures sont
généralement élevées et entraînent une forte
évapotranspiration qui a des répercussions sur le Bilan hydrique.
Leurs variations sont également importantes ; l'amplitude thermique
diurne pouvant atteindre 20 degrés entre le jour et la nuit.
Figure n° 3 : Variation moyenne mensuelle des
températures moyennes maximales et minimales de 1990 à 1999
à la station de Nioro du Rip
Source : Station météorologique de Nioro du
Rip
7.2 La
géomorphologie et la végétation
Du point de vue géomorphologique, la zone est
marquée par une monotonie du relief dont le seul accident remarquable
est la vallée du Baobolong. Cette vallée présente une
dénivellation de l'ordre de 40 mètres entre le lit et les
plateaux. A part cette dépression, le relief reste ondulé comme
à l'ouest dans le bassin versant du Saloum. Constitué par des
ruptures de pentes en corniches assez faibles comme les affleurements de
cuirasse à l'est du Baobolong.
7.2.1. Les ressources hydriques
La partie méridionale du Bassin arachidier est
peu pourvue en ressources hydriques. Ainsi les eaux de surface sont
essentiellement constituées par le Baobolong et ses ramifications.
Cependant les eaux souterraines évaluées à plusieurs
milliards de m3 se composent de 2 nappes d'inégale importance : le
Continental Terminal et la nappe maestrichienne.
7.2.2. Les nappes
souterraines
Les nappes de la région sont
constituées par les eaux souterraines issues du Continental Terminal et
du Maestrichien. On les retrouve en général dans les couches
sédimentaires du Secondaire et du Tertiaire.
7.2.3. La nappe du
Continental Terminal
Elle est reconstituée par les formations
sableuses et gréseuses du Tertiaire. On localise cette nappe souterraine
entre 30 à 40 m de profondeur. L'essentiel de l'alimentation des puits
de la zone est axé sur cette nappe.
7.2.4. La nappe
du Maestrichien
Cette nappe est enfouie dans les sables argileux et
graveleux du Secondaire. Elle est très profonde, on la situe entre 200
à 400 m de profondeur dans le Département de Nioro du RIP, ainsi
son exploitation est très onéreuse. Cependant elle
présente un débit de forage supérieur à 50m3/s. Par
conséquent elle participe de façon importante à
l'alimentation en eau des populations et du cheptel de la zone.
7.2.5.
Les eaux de surface
Le Baobolong et ses ramifications en plus des bas
fonds constituent les principales eaux de surface de la Région. Le
Baobolong est une vallée drainée saisonnièrement par les
eaux du fleuve Gambie. Il présente une dénivellation de 40m entre
le lit et les plateaux. Cette vallée se remplit pratiquement au
début de la saison des pluies (fin juin) jusqu'au mois d'Avril. Ses eaux
sont salées et n'offrent pas beaucoup d'intérêt pour
l'agriculture sauf bien entendu pour la riziculture.
Cependant les vallées sèches ou bas
fonds sont assez abondantes dans la zone sud du bassin arachidier. Ainsi dans
les terroirs on trouve des dépressions temporairement drainées
par les eaux pendant la saison humide. Ces Bas fonds participent beaucoup
à l'exploitation de la culture maraîchère dans le
Département dans la mesure où ils constituent les sites d'accueil
des mares qui jouent un rôle très important dans la zone. En
effet, les mares permettent l'abreuvement du bétail et donnent des
possibilités réelles d'arrosage pour le maraîchage pendant
les semaines qui suivent la saison des pluies.
L'inventaire faunique a permis de déceler six mares sur
vallée qui, du fait de leur position et de leur relative profondeur,
gardent l'eau plus longtemps que les cinq mares qui se trouvent hors de la
vallée.
Photos de mares sur vallée et mares de
périphérie
Photo N°1 : Une mare sur vallée
Photo N°2 : Une mare de périphérie
7.3. Les Populations
Les estimations de la population, faites à
partir des tableaux de projection de la direction de la prévision et de
la statistique (DPS) montrent que le taux d'accroissement annuel de la
population de l'Arrondissement est de 2,72%.
Tableau n°1 :
L'évolution de la population dans l'arrondissement de Koumbal de 1998
à 2000
|
1998
|
1999
|
2000
|
Nbre d'hbts
|
21564
|
21949
|
22335
|
Tx d'accroissement annuel sur la
période
|
2,72%
|
Source : Direction de la
Prévision et de la Statistique.
La densité de l'occupation, de l'ordre de 89 hbts /km2,
est très inférieure à la moyenne du département de
Kaolack qui est de 121 hbts /km2. Toutefois elle reste supérieure
à la moyenne régionale qui est de 50,7 hbts (in PRDI de la
région de Kaolack 2000 - 2005. version provisoire Octobre 1999 page
10).
L'Arrondissement compte une diversité
ethnique importante avec Les Sérères, les Peulhs, les Wolofs et
les Bambaras. Ces ethnies minoritaires sont surtout présentées
dans les villages ou zones bien distinctes : il s'agit de
Sarakholé, Tourkas, Socé, Maures et Diakhanté. Les
activités de populations sont de type agroforestier avec une dominance
agricole. La population est en majorité de religion musulmane. On y
trouve aussi des chrétiens et des Animistes.
7.4. Les Ressources pédologiques
Sur le plan pédologique, l'Arrondissement de
Koumbal est caractérisé :
- par des sols d'une homogénéité
remarquable reflétant ainsi la forte influence zonale du climat.
Les principaux types de sol sont : les sols Dior ;
les sols Deck ; les sols Deck-dior ; les sols sulfatés
acides et Para sulfatés Acides (Tannes).
- Les sols Dior (sableux à texture grossière)
représentent près de 10 à 80% des terres cultivables
suivant les CAC. Ils sont essentiellement réservés à
l'Arachide, au Mil et à la pastèque. Ils sont soumis
à l'érosion hydrique et éolienne du fait de la disparition
du couvert végétal et de l'utilisation de techniques culturales
inadaptées. Ils se sont appauvris par manque de fertilisants
minéral et organique.
- Les sols Deck (argileux) se rencontrent dans les zones de
pâturage, le long du littoral et dans les vallées. Ils sont
adaptés aux cultures de sorgho, de Maïs de Riz et à
certaines cultures maraîchères en hivernage (Tomate, Gombo,
Diakhatou, Aubergine). Ils représentent 80% des terres, alors que dans
les autres CAC, ils sont très peu représentés, voire
inexistants (Principalement à Wengongo, Tenginse et Kodiolel).
- Les sols Deck-dior (Sablo-argileux) constituent les terres
de transitions entre les sols Deck et les sols dior. Ils sont inexistants ou
faiblement représentés dans les zones suivantes :
Manga-Caw ; Sam-gélé-koro ; Ndéry-Fama ;
Mama-Kaousso ; Koun-Thiaw ; Ndiguène ; Mari-Bob.
Là ou ils sont présents, ils représentent entre 10
à 65% des terres cultivables. Ce sont des sols de polyculture par
excellence.
- Les sols sulfatés Acides (tannes) se rencontrent le
long du fleuve Saloum, dans les zones de Saaré-Mawdé ;
Ngorel ; Maama- Kani et Coobeeje. Ils constituent une zone Tampon entre
les terres arables et les tannes pures. Ils sont en extension du fait de la
disparition du couvert végétal. Ces différents types de
sols sont tous soumis à des phénomènes de
dégradation. En effet le mode d'exploitation extensif avec l'abandon des
paquets technologiques (utilisation d'engrais, labour), l'exploitation des
pailles d'arachide, l'absence ou la faiblesse du couvert végétal,
les exposent à l'appauvrissement en matière organique et
éléments fertilisants, et à l'érosion
éolienne et hydrique.
7.5. Les Activités économiques
7.5.1. L'Agriculture
L'arachide et le mil constituent les principales
cultures de la Communauté rurale ; elles occupent à peu
près les mêmes superficies. Pour l'arachide, les
variétés d'huilerie occupent près des 2/3 et des
superficies et les variétés de bouche, le 1/3 restant. Les
rendements varient entre 0,8T et 1,6T/ha en cas d'apport d'engrais. Sans
engrais, et sur des parcelles fortement dégradées, les rendements
avoisinent 200kg/ha. Pour le mil, c'est généralement le souna qui
est cultivé. Les champs bien fertilisés peuvent produire
jusqu'à 2T/ha, alors que sans engrais, les rendements atteignent
à peine 400kg/ha.
Les autres cultures pratiquées, par ordre
d'importance des superficies sont : le maïs, le sorgho, la
pastèque. Dans certaines zones on note le sésame, et les cultures
maraîchères en hivernage et/ou en saison sèche. Ces
dernières sont surtout importantes dans les zones ou il y a une forte
présence de sols Deck, et sont généralement conduites par
les femmes. Le riz et le coton sont aussi cultivés.
L'insuffisance des terres cultivables fait que la
jachère n'est plus pratiquée. Les exploitations disposent en
moyenne de 6 à 7 ha suivant les zones. Cependant, il faut noter que dans
l'arrondissement il y a des exploitations qui ne disposent pas de terre. Elles
sont ainsi obligées d'en emprunter ou d'en louer à raison de
7.500 à 15.000Fcfa/ha. Les femmes ont recours également à
ces solutions pour accéder à la terre.
Dans toutes les zones, les exploitations font appel
à des ouvriers agricoles :
« sourgha »et
« mbidane ». Mais, avec le contexte
dominé par l'insuffisance des terres et le manque et/ou les
difficultés d'approvisionnement en semences, les
« mbidanes » sont
préférés aux
« sourgha ». En effet, cette nouvelle
catégorie d'ouvriers agricoles présente deux avantages :
- Ils sont impliqués dans l'ensemble des travaux
pendant toute la campagne ;
- Leur rémunération en fin de campagne se fait
en espèces et varie de 70.000 à 110.000Fcfa suivant
l'âge.
Cette main d'oeuvre extérieure compense le
manque de main d'oeuvre familiale et libère une partie de la famille
pour la conduite d'autres activités (commerce notamment).
7.5.2. L'Elevage
L'élevage est pratiqué dans toutes les
exploitations. C'est un élevage traditionnel de type extensif. Les
paysans sont souvent agro pasteurs avec un cheptel plus ou moins important. La
propriété du gros bétail revient aux hommes et les femmes
possèdent des ovins, des caprins et de la volaille. L'élevage
permet la production de lait, la traction animale, la
capitalisation/thésaurisation, et la production de fumure. Il joue un
rôle important dans les exploitations de la localité. La gestion
du bétail est souvent confiée à des bergers Peulh ou
Sérères qui le mènent au niveau des mares et
pâturages pendant l'hivernage. Des bergers étrangers sont parfois
recrutés et rémunérés, entre 300 et
500Fcfa/tête/mois pour le gros bétail, et 100Fcfa/tête/mois
pour les petits ruminants. Pendant la saison sèche, le bétail est
lâché dans la nature et se nourrit des résidus de
récoltes, des réserves fourragères et des pâturages
aériens. On note des pratiques intensives d'embouche pendant la saison
sèche. Ces activités sont généralement
menées par les femmes (embouche ovine), ou les hommes (embouche bovine),
qui cherchent à mettre a profit la saison morte grâce à la
disponibilité de sous-produits agricoles et à l'existence des
marchés hebdomadaires. Elles ne modifient pas fondamentalement la
règle qui reste le mode de gestion traditionnel des gros troupeaux. Pour
la traction animale, ce sont surtout les chevaux qui sont utilisés. La
traction bovine est surtout répandue dans la zone où il y a la
présence de sols Deck, et l'exploitation du coton qui nécessite
un labour profond.
Tableau n°2 : Récapitulatif des
espèces animales dans l'Arrondissement de Koumbal
Espèces
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Equins
|
Asins
|
Effectifs
|
17501
|
46282
|
23143
|
9100
|
10756
|
Source : recensement agricole IRSV /
Kaolack. 2004
7.5.3. La Foresterie
En dehors de la forêt dominée par
Acacia seyal, cette zone se caractérise sur le plan floristique
par une variété d'espèces végétales
constituées essentiellement de Combrétacées. Cette
végétation est stratifiée en fonction des unités
géomorphologiques de la région.
On note une faible diversité floristique avec une
dominance de Cordyla pinnata. Les fruits de certaines espèces
sont consommés par les populations locales et peuvent faire l'objet de
petit commerce par les femmes et les enfants. Il s'agit principalement de
Zizyphus mauritiana, de Cordyla pinnata, Diospyros
mespiliformis, Adansonia digitata et Tamarindus indica. Les
périodes de cueillette des fruits sont en général
étalées sur l'année. En effet, les fruits de
Cordyla pinnata sont cueillis à
partir des mois de Mai/Juin. Les fruits de Zizyphus
mauritiana est cueilli dès le mois de Mars tandisque
celui de Parkia biglobosa est
disponible dès le mois de Mai. Cependant, les filières de
commercialisation, les revenus engendrés, les quantités
commercialisées restent mal connus. Le paysage caractéristique
est en auréoles, avec au premier plan les champs de cases, ensuite
viennent les champs de brousse, et enfin les forêts sèches des
plateaux.
VIII. PRESENTATION et ANALYSE des RESULTATS
8.1 Identification des ressources naturelles de la zone
d'étude.
8.1.1. Les systèmes
de production
Les systèmes de production mis en oeuvre pour
l'exploitation de la forêt et des terres environnantes sont multiples. Il
s'agit d'une série de méthodes de gestion et de techniques
d'exploitation permettant de produire du bois d'énergie, des produits
alimentaires, des produits destinés à la pharmacopée, du bois de service, du miel etc.
On constate une augmentation notable des produits
alimentaires, de bois de chauffe, plantes médicinales, bois de service
dans l'arrondissement de Koumbal. « L'un des indicateurs de la
satisfaction des populations c'est l'augmentation de la part de chaque produit
au niveau des ménages des villages environnants de la forêt suite
à l'évolution des ressources naturelles »
(figure n°4).
Figure n° 4 : Produits tirés de la
forêt de Sambandé
Source : Plan d'aménagement
de la forêt de Sambandé
L'analyse des résultats de l'enquête
auprès des ménages des villages environnants de la forêt,
montre que les revenus des populations s'articulent autour de l'agriculture, de
la cueillette, de l'élevage et du commerce.
Le même cas d'augmentation est constaté en ce qui
concerne les sources de revenus, une augmentation des sources de revenus en
agriculture de très loin suivi de la cueillette de l'élevage et
du commerce. L'augmentation de la part de chaque source de revenu au niveau des
ménages des villages environnants est due à une évolution
de ces ressources naturelles (figure n° 5).
Figure n°5 :
Classification des sources de revenus
Source : Plan d'aménagement
de la forêt de Sambandé.
8.1.2. Les
systèmes traditionnels et actuels d'exploitation et de gestion des
ressources de la forêt
8.1.2.1. Les
productions forestières
Les différentes activités
identifiées à l'intérieur et aux environs de la
forêt communautaire de Sambandé sont liées à la
cueillette de produits non ligneux, le ramassage de bois mort, la chasse,
l'apiculture, la gestion de la fertilité, etc.
8.1.2.2. Le ramassage
de bois d'énergie (bois de chauffe)
Le ramassage de bois d'énergie
représente 28,3% des activités des populations dans la
forêt. Le ramassage de bois mort constitue une activité
essentielle pour les populations, notamment les femmes qui fréquentent
plus la forêt que les hommes (figure n° 6).
Figure n° 6 : Estimation
des quantités de bois prélevées dans la forêt par
les ménages
Source : Plan d'aménagement
de la forêt de Sambandé
Les quantités de bois prélevées
varient entre 5 et 20 charrettes par ménage. Cependant, pour plus de la
moitié de la population consultée, le niveau de
prélèvement de bois d'énergie reste faible avec un nombre
variant entre moins de 5 jusqu'à 10 charrettes par ménage.
Une extrapolation des quantités de bois
ramassées par l'ensemble des ménages autour de la forêt de
Sambandé donnerait des quantités tournant en moyenne autour de
1394 charrettes soit approximativement 2788 stères.
Une approche par l'enquête flux organisée
en novembre 2006 par le PERACOD donne la situation journalière des
prélèvements en bois de feu et charbon de bois. Il apparaît
que les jours de ramassage préférés pour le bois de feu
sont respectivement le lundi (53,29%) et le mercredi (37,28%) (Tableau
n°3).
Tableau n° 3 : Le flux
en bois énergie selon les jours de la semaine
Jour
|
Bois de feu
|
Charbon de bois
|
TOTAL
|
Masse
|
Pourcentage
|
Masse
|
Pourcentage
|
Masse
|
Pourcentage
|
Lundi
|
4295
|
53,29%
|
0
|
0,00%
|
4295
|
43,87%
|
Mardi
|
755
|
9,37%
|
1081
|
62,45%
|
1836
|
18,75%
|
Mercredi
|
3005
|
37,28%
|
325
|
18,78%
|
3330
|
34,01%
|
Jeudi
|
5
|
0,06%
|
325
|
18,78%
|
330
|
3,37%
|
TOTAL
|
8060
|
100,00%
|
1731
|
100,00%
|
9791
|
100,00%
|
Source : Enquête flux
Sambandé, PERACOD, 2006
Dans le sens d'une meilleure
rationalisation de l'utilisation du bois de chauffe, des mesures
d'économie d'énergie ont été initiées avec
l'organisation de sessions d'animation et de formation sur différents
procédés comme notamment le fourneau `'ban ak suuf''' dont le
succès semble être limité par les difficultés
d'accès à la matière première (argile) qui n'est
disponible qu'au niveau de la vallée. Actuellement, les femmes semblent
privilégier le fourneau barre1(*) qui est plus accessible, durable et facile à
entretenir.
Les femmes qui utilisent les fourneaux
améliorés notent une réduction de la consommation de bois
pouvant aller jusqu'à la moitié de ce qu'elles avaient l'habitude
d'utiliser. Toutefois, il semblerait qu'une bonne partie des femmes continue
à utiliser le bois sans effort de rationalisation du fait de sa
disponibilité relative.
Les espèces qu'elles ramassent sont surtout
Combretum glutinosum, Anogeissus leiocarpus. Puis suivent
Bauhinia rufescens, Guiera senegalensis, Cordyla
pinnata et Acacia seyal (figure n° 7).
Figure n° 7 :
Préférences des ménages des espèces pour le bois de
chauffe
Source : enquête
socio-économique PERACOD 2006
On note que Acacia seyal
qui est l'espèce la plus abondante dans la zone n'est citée qu'en
position marginale pour son utilisation comme bois de chauffe. Les populations
évoquent un problème pour le stockage. En effet, Acacia
seyal est très rapidement attaqué par la pourriture qui
réduit ainsi son pouvoir calorifique. C'est ce qui fait que les femmes
s'en détournent car elles préfèrent avoir des stocks
pouvant durer plusieurs semaines afin de réduire leurs
déplacements dans la forêt.
8.1.2.3.
La carbonisation.
La zone du bassin arachidier
étant fermée à l'exploitation depuis plus d'une
décennie,
L'exploitation du bois à des fins de carbonisation a
été interdite depuis plus de 6 ans dans la forêt.
L'exploitation était menée par des étrangers
composés essentiellement par des Peulhs hébergés par les
villageois. C'est suite à l'exploitation abusive que ces derniers, ont
décidé, avec l'appui du PAGERNA, la mise en défens de la
forêt. Actuellement, les anciens chantiers de carbonisation sont
occupés par la végétation qui s'est très bien
régénérée.
Cependant, des coupes de bois vert
incontrôlées sont constatées dans certaines zones mais
surtout en dehors de la forêt. Elles constituent alors une menace qu'il
faut prendre en compte dans la mise en oeuvre du plan d'aménagement de
la forêt de Sambandé.
La pratique de la carbonisation est
démontrée par les résultats de l'enquête flux
(tableau n°3). Elle montre même les jours de
préférence (le mardi suivi de loin par le mercredi et le jeudi)
pour le prélèvement de charbon de bois.
Le souhait de réintroduire la carbonisation
dans la forêt est exprimé d'une part par toutes les composantes de
la population qui reconnaissent qu'elle doit se pratiquer dans un cadre bien
organisé et d'autre part par la qualité de l'espèce
principale (Acacia seyal) qui se conserve très mal pour le bois
de chauffe.
En termes d'espèces, contrairement au bois
de chauffe, le choix des populations porte principalement sur Acacia
seyal ; suivent de loin : Anogeissus leiocarpus et Combretum
glutinosum (figure
n°8).
Figure n° 8 : Préférences des
ménages des espèces pour le charbon
Source : Plan
d'aménagement de la forêt de Sambandé
8.1.2.4. La
cueillette de produits non ligneux
Les produits non ligneux tirés de la
forêt sont divers et variés. Il s'agit des produits
destinés à l'alimentation humaine et à la
pharmacopée.
8.1.2.5. Les produits forestiers alimentaires
Le rôle important des produits
forestiers alimentaires dans l'alimentation des femmes et des hommes au
Sénégal n'est plus à démontrer. Ils contribuent de
manière quantitative et qualitative à l'alimentation des
populations aussi bien rurales qu'urbaines. Ils contribuent pour beaucoup dans
l'équilibre alimentaire avec les vitamines et autres
éléments nutritionnels essentiels à l'organisme.
Ils occupent le second rang de l'ensemble
des produits qui sont tirés de la forêt avec un taux d'environ
28,3% (enquête PERACOD 2006). Ils sont principalement constitués
par les fruits forestiers comme ceux de Diospyros mespiliformis, Tamarindus
indica, Cordyla pinnata, Zizyphus mauritiana, Adansonia digitata, Balanites
aegyptiaca.
Ils sont essentiellement vendus au "luma" de
Keur Socé et dans les marchés de Kaolack. Les quantités
sont difficiles à quantifier mais les enquêtes effectuées
par le PERACOD estiment les revenus tirés à 50.000
Francs/ménage/an pour les jujubes et à 50.000
Francs/ménage/an pour le pain de singe. Pour le reste des fruits
forestiers, les revenus sont estimés à moins de 40.000
Francs/ménage/an.
Cependant le niveau de transformation et de
conditionnement restent bas ; ce qui ne favorise pas une meilleure mise en
valeur de ces produits qui peuvent à terme contribuer à une
amélioration sensible des revenus des populations de
Sambandé.
Une partie de la production est aussi
destinée à l'autoconsommation dans les ménages. Pour la
majeure partie des ménages enquêtés, même si les
quantités consommées sont moindres par rapport à celles
commercialisées, elles n'en sont pas très éloignées
(Enquête PERACOD 2006).
8.1.2.6. Les produits de la
pharmacopée
La pharmacopée traditionnelle, toujours
à base de drogues végétales, prend sa source non seulement
dans la diversité des groupements humains, des langues, des coutumes et
des techniques, mais aussi dans la diversité du climat, du sol, de la
flore (Enquête PERACOD 2006).
Au niveau de Sambandé, d'après la classification
des différentes fonctions de la forêt, celle liée à
la pharmacopée vient en troisième position après les
productions de bois de feu, et de produits alimentaires.
Les gousses, les feuilles et écorces de plusieurs
espèces telles que Tamarindus indica, Adansonia
digitata, sont utilisées dans la pharmacopée.
En termes d'utilisation, la pharmacopée
représente 5% des autres produits forestiers ligneux et 16% des produits
forestiers non ligneux.
Un très grand nombre de ménages
s'intéresse au fruit de Balanites aegyptiaca (soump) compte
tenu de son importance sur le marché suivi des fruits de Tamarindus
indica, de la paille, des écorces et des racines pour la
pharmacopée. Ces produits contribuent largement dans les
activités socio économiques des populations (figure
n°9).
Figure n° 9 : Fréquences relatives des
produits forestiers non ligneux.
Source : Enquête flux
Sambandé, PERACOD, 2006
Le flux de paille (10,5%) destinée à
l'autoconsommation est de loin le plus important suivi des fruits du
Tamarindus indica 3,5% destinés à la vente aux
ménages ; Balanites aegyptiaca (28,1%) à des
commerçants et 12, 3 % au transformateurs (tableau n°
4).
Tableau n° 4 : Flux de
PFNL en fonction de la destination
Nom du produit
|
Destination du produit
|
Total
|
autoconsommation
|
vente à des ménages
|
vente à des commerçants
|
vente à des transformateurs
|
Ecorce
|
3,5%
|
|
|
3,6%
|
7,0%
|
Feuille de baobab
|
3,5%
|
|
|
1,8%
|
5,3%
|
Pain de singe
|
1,8%
|
1,8%
|
1,8%
|
|
5,3%
|
Racines
|
1,8%
|
|
1,8%
|
3,5%
|
7,0%
|
Alome
|
1,8%
|
|
|
|
1,8%
|
Fruit du soump
|
8,8%
|
|
28,1%
|
12,3%
|
49,1%
|
Tamarin
|
5,3%
|
3,5%
|
1,8%
|
3,6%
|
14,0%
|
Paille
|
10,5%
|
|
|
|
10,5%
|
Total
|
36,8%
|
5,3%
|
33,3%
|
24,6%
|
100,0%
|
Source : Enquête flux
Sambandé, PERACOD, 2006
De manière générale,
les activités de cueillette de produits non ligneux (produits forestiers
alimentaires et produits de la pharmacopée) pourraient encore être
plus développées si des initiatives sont entreprises dans le sens
de la réintroduction d'espèces disparues ou en voie d'extinction
comme : Parkia biglobosa, Sterculia setigera,
Afzelia africana, Sclerocarya birrea, Pterocarpus
erinaceus, Faidherbia albida, Grewia bicolor,
Bauhinia rufescens, Detarium microcarpum, Spondias
mombin. .
8.1.2.7 Le pâturage
La forêt est un espace de
pâturage (herbacées, ligneux fourragers etc.) pour le
bétail principalement constitué ici par les troupeaux de boeufs
appartenant aux populations autochtones mais aussi et surtout pour ceux
provenant de la transhumance. Les chèvres et les moutons
élevés par les populations locales ont aussi accès mais
dans une moindre mesure à la forêt. L'espèce ligneuse la
plus appétée est Feretia apodanthera.
8.1.2.8. La chasse
La chasse n'est pas
pratiquée à grande échelle même si on note le retour
de la faune sauvage. Les principales espèces rencontrées dans la
forêt sont : les pintades, les francolins, le chacal, le
phacochère, l'hyène, le singe, le lièvre, l'antilope. On
y rencontre aussi l'écureuil, le Varan, et le rat. La faune
était sérieusement menacée du fait de la disparition du
couvert végétal, mais avec le développement des aires
mises en défens, on assiste à sa reconstitution (figure
n° 10).
Figure n° 10 :
Principaux animaux rencontrés dans la forêt de
Sambandé
Source : Plan
d'aménagement de la forêt de Sambandé
Certains animaux comme l'hyène et le
phacochère commencent à créer des soucis aux populations
du fait de leur agressivité vis-à-vis des animaux domestiques,
notamment des boeufs, des chèvres, des moutons et de la volaille.
La zone amodiée de Latmingué couvre
une superficie de 50.000 ha dans les communautés rurales de
Latmingué et Keur Baka. Toute la zone mise en défens par les
populations serait concernée par cette amodiation.
En tout état de cause, la durée
d'amodiation est finie. L'évaluation est faite par le Conseil rural, la
CAC et l'Inspection Régionale des Eaux et Forêts de Kaolack et le
Conseil régional. Le processus de renouvellement est en cours.
Même si les niveaux de revenus tirés de
la chasse restent très faibles, ce qu'il faut noter dores et
déjà, c'est le souhait unanimement partagé par les
populations de voir cette activité se développer, notamment en
mettant l'accent sur l'écotourisme qui selon eux permettrait de tirer
meilleure partie de la forêt.
Cependant, la cohabitation entre les chasseurs et les
populations pourrait poser le problème de la sécurité de
ces dernières. Des discussions doivent être engagées avec
l'amodiataire pour définir les modalités de mise en oeuvre de
cette activité sans risques majeurs pour les populations.
8.1.2.9.
Apiculture
Elle n'est pas bien développée
dans le massif qui offre d'importantes potentialités dans la galerie
forestière. Elle est pratiquée de façon artisanale avec
des techniques de récolte basées sur l'utilisation du feu, ce qui
a tendance à compromettre les écosystèmes
végétaux. Les expériences du PAGERNA dans ce domaine
pourraient être mieux valorisées d'autant plus que des
résultats intéressants ont été obtenus.
Les paysans qui s'adonnent à cette
activité tirent des revenus non négligeables. C'est une
activité importante génératrice de revenus pour la
population. Cette activité gagnerait à être mieux
organisée avec l'installation de ruches. En effet la proximité de
la ville de Kaolack offre beaucoup d'opportunités de
débouchés pour la production.
8.2. Intercommunalité dans l'Arrondissement de
Koumbal.
Le décret N° 96 - 1134 du 27
décembre 1996 portant application de la Loi 96/07 du
22 Mars 1996 a permis de doter les CR d'instruments
pouvant leur permettre de promouvoir des politiques de développement
durable à partir notamment d'une gestion et d'une exploitation
rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement.
C'est dans ce cadre que l'Arrondissement de Koumbal a
bénéficié de l'appui de partenaires extérieurs tels
le PAGERNA qui a pour mandat d'appuyer les collectivités locales et les
populations de ces localités dans la lutte contre la pauvreté en
milieu rural.
Il s'agit d'appuyer les populations à travers
les conseils ruraux dans l'élaboration et la mise en oeuvre d'un
ensemble de règles consensuelles ou convention locale, le plan simple de
gestion et le plan d'aménagement qui constituent des outils de GRN.
Après plusieurs années d'interventions du
PAGERNA, une analyse critique des expériences passées permettra
à ces CR de gérer d'une manière commune leurs ressources
naturelles à travers des règles effectives qui contrôlent
l'accès et l'exploitation.
8.2.1. Potentialités et Acquis.
8.2.1.1. Les ressources
végétales.
On rencontre trois (03) types de formations ligneuses
dans l'Arrondissement de Koumbal :
- les arbres dispersés dans les parcelles de culture et
qui constituent les Parcs agro forestiers ;
- Les mises en défens ;
- Les formations forestières naturelles.
l Les Parcs agro forestiers.
Il s'agit principalement du Parc à Cordyla
pinnata (Dimb) associé a Piliostigma reticulatum
(Nguiguis), Anogeissus leiocarpus, Guiera Senegalensis (Nguer),
sclerocarya birrea (Beer), Parkia biglobosa
(Nété) et de plusieurs espèces du genre Ficus.
Ces espèces du parc ont été
délibérément sélectionnées et
protégées par les producteurs pour leurs rôles de
production (fruits, feuilles ; gomme ; bois d'oeuvre et de
service ; fertilisation ; protection du sol et
pharmacopée).
La prédominance de Cordyla pinnata
s'explique par son rôle alimentaire (consommation directe des fruits
mûrs et préparation de sauce avec les fruits verts). Il joue
également à côté de Guiera
Senegalensis, Piliostigma reticulatum et Sclerocarya
birrea un rôle très important dans la fertilisation des sols.
(Schéma d'aménagement et de gestion du terroir)
(SAGT).
L'écosystème parc est très
dégradé dans la zone avec une faible densité des arbres
à l'ha (inférieur à 1 arbre / ha dans certains endroit)
et une faible diversité des espèces ligneuses. Les principales
causes de cette dégradation sont la sécheresse, la
mécanisation, les feux de brousse, les coupes illicites, la cueillette
précoce de certains fruits forestiers, Le passage régulier des
feux de brousse en début des saisons de pluies élimine les jeunes
pousses, les arbres vieillissants et malades.
L'exploitation abusive de certaines espèces
telles que Cordyla pinnata, sclerocarya birrea pour le bois
d'oeuvre, Balanites aegyptiaca pour son bois artisanal, etc....a fini
par réduire considérablement la diversité des
espèces ligneuses.
l Les Aires mises en défens.
Les aires mises en défens ont
été créées depuis 1990 ; leurs principaux
objectifs sont :
§ Restaurer la végétation naturelle
herbacée et arborée ;
§ Favoriser la reconstitution des zones
dégradées par la régénération
naturelle ;
§ Fournir à long terme aux populations des produits
forestiers (ligneux et non ligneux).
L'Arrondissement de Koumbal est une zone
constituée de plusieurs aires mises en défens et des mares. Ces
aires mises en défens sont situées au niveau de trois (03) CR
(Keur Baka ; Latmingué ; Thiaré) dans plus de trente
(30) CAC. Elles polarisent 49 villages et couvrent une superficie totale de
1750,611 ha qui reparti comme suit : 1445 ha à
Thiaré ; 301 ha à K Baka ; 4,611 ha à
Latmingué. La flore ligneuse est constituée essentiellement de
Combretum glutinosum (Ratt) ; Guiera Senegalensis
(Nguer) ; Piliostigma reticulatum ( Nguiguis ) ;
Diospyros mespiliformis ( Alom ) ; Anogeissus
leiocarpus ( Nguediane ) ; Mitragyna inermis ( Khoss
) ; Zizyphus mauritiana (Sidem) ; Acacia seyal
(sourour) ; Tamarindus indica ( Dakhar) ; Balanites
aegyptiaca (Soump) ; Cordyla pinnata ( Dimb ) . Les
espèces dominantes sont : Combretum glutinosum ;
Guiera Senegalensis (Nguer) et Acacia seyal (sourour).La
faune sauvage comprend l'hyène; le python
et des antilopes etc.... L'avifaune est essentiellement
constituée de Pintades et de
Francolin.
l Les formations forestières
naturelles.
Pour limiter l'avancée du front de
salinisation le long du littoral, des formations forestières jouant le
rôle de zone tampon ont été protégées. De
même, il existe des reliquats de formations forestières naturelles
le long de la route nationale N° 1 (Dakar - Ziguinchor). Acacia seyal
(sourour) est la principale espèce de cet écosystème.
Elle est accompagnée de quelques combrétacées et
de Balanites aegyptiaca ; Anogeissus leiocarpus ;
Piliostigma reticulatum. Cette zone tampon fait actuellement l'objet
de coupes illicites pour le bois de feu. De plus la disparition des ligneux
entre les tannes et les terres arables menace dangereusement ces formations.
Cette réserve est la principale zone de parcours du bétail de
l'Arrondissement de Koumbal et de la CR de Koutal. Elle est
fréquentée en saison des pluies par les transhumants. Comme
toutes les formations ligneuses de la zone, elle fait l'objet de coupes
illicites pour le combustible (bois de chauffe, service, carbonisation etc.
...). Le tapis herbacé de ces milieux est constitué
d'espèces des Genres Panicum Bracharia, Eragrostis, et
Cenchrus.
8.2.1.2. Les ressources en
eau.
Les principales ressources de la zone sont :
- L'eau de Pluie : Elle constitue la
principale source d'apport d'eau pour les cultures. Les quantités d'eau
enregistrées ces dernières années sont assez importantes
et ont permis aux cultures de boucler leurs cycles. Il faut cependant noter que
l'intensité des pluies est souvent très forte amenant une bonne
partie de l'eau à se perdre par ruissellement, celui-ci étant
accentué par le sol dénudé et Non
protégé.
- L'eau de surface : Elle est
constituée par les mares et le bras de mer.
- Les mares : elles sont
alimentées par les eaux de pluies et sont essentiellement
utilisées pour l'abreuvement des animaux, ou pour la culture du riz dans
certains cas. On recense plus de 83 mares à l'intérieur du
périmètre des aires mises en défens dans l'Arrondissement,
mais toutes tarissent au plus tard en Janvier et Février.
- Le bras de mer : il constitue un
prolongement du fleuve Saloum et s'étend sur toute la partie Nord de
l'Arrondissement. Sa teneur en sel est de 35g/l (PLD de
Latmingué). En hivernage, il reçoit une bonne partie de
l'eau de ruissellement, ce qui diminue le taux de salinité et permet le
développement des poissons.
8.3. Effets de l'évolution des Ressources
Naturelles sur les systèmes de production.
8.3.1.
L'Agriculture
Les objectifs de développement agricole sont
sous-tendus par la prise en compte de l'impact des facteurs naturels
défavorables (disponibilité en eau insuffisante ; baisse de
fertilité des sols ; érosions ; passage des feux de
brousse ; coupe illicite ; carbonisation etc. ...) sur les
activités productives. Des progrès notables ont été
enregistrés (utilisation de variétés
adaptées ; libéralisation des circuits de
commercialisation ; mise en place de filières parfois efficaces,
etc. ...). Toutefois, les faiblesses demeurent nombreuses et toutes les
contraintes n'ont pas été levées. Elles se
présentent notamment sous la forme de perte de terres agricoles et de
recours à des pratiques extensives renforcées par le
désengagement de l'Etat dont l'une des conséquences est la baisse
de l'utilisation de certains facteurs de production essentiels (engrais ;
semences sélectionnées ; machines agricoles ; etc.
...). Pour l'essentiel, l'organisation du potentiel de production obéit
à des considérations d'ordre économique et
stratégique qui visent à promouvoir la diversification des
cultures et la réduction de la dépendance alimentaire. Toutefois,
la réalisation des objectifs peut être entravée par la non
maîtrise des situations existantes ou à venir en rapport avec les
mutations en cours, latentes dans l'espace agraire, particulièrement au
niveau des sociétés rurales qui sont confrontées aux
problèmes surtout fonciers et aux nécessités de
rentabilisation des équipements communautaires. Dans ces conditions, la
GRN (notamment la terre, l'eau et les forêts) aux niveaux individuels et
collectifs se présente pour l'ensemble des acteurs comme des espaces de
compétition dont l'incidence sur l'environnement sera décisive.
Ces enjeux soulignent la nécessité de l'urgence de la mise en
place de cadres de concertation décentralisés comme outil
principal d'aide à la décision et à l'action pour les
Collectivités locales (CONSERE).
Les problèmes du milieu lié aux
activités du secteur agricole sont complexes. Les contraintes majeures
à résoudre sont les suivantes :
- La pression démographique qui entraîne une
augmentation de la demande foncière ainsi que la réduction des
réserves de terres agricoles et des parcours pastoraux disponibles. Les
projections de tendances indiquent l'impossibilité d'inverser le
processus de croissance démographique dans des perspectives à
court terme ;
- Le recours aux défrichements agricoles dont les
manifestations les plus fortes sont relevées dans la progression des
fronts Pionniers et le raccourcissement des temps de jachère. Ils
correspondent à des modes inappropriés d'utilisation des terres
agricoles ;
- La dégradation des sols par suite de processus
d'épuisement, d'érosion, de salinisation et d'acidification.
8.3.2. L'Elevage
L'activité pastorale s'exerce dans l'ensemble
de l'Arrondissement de Koumbal ; ses formes varient en fonction de
plusieurs paramètres : spéculation plus ou moins
marquée des producteurs, caractère plus domestique de la gestion
des petits troupeaux familiaux dans tout le reste de l'Arrondissement. Il
convient toutefois de signaler que l'élevage connaît un certain
nombre de difficultés qui entraînent des répercussions
négatives sur les milieux ruraux et naturels. On constate aussi qu'au
plan écologique, la gestion rationnelle des parcours est encore loin
d'être assurée. L'affectation des terres du domaine national (zone
de terroir) en faveur d'un membre de la communauté rurale ou de
plusieurs membres groupés en association ou en coopérative est du
ressort du conseil rural. Ainsi les enquêtes effectuées ont
confirmé que les terres affectées étaient au profit de
l'agriculture réduisant de plus en plus les espaces pastoraux. Cette
carence d'aires de pâturage pousse les éleveurs à
s'approcher des zones de culture pour l'exploitation des pâturages
post-culturaux. La proximité des deux activités ajoutée
à l'impatience des éleveurs entraînent des incursions
d'animaux dans les champs ce qui crée le plus souvent des conflits.
Sur le plan réglementaire le décret
80-268 du 10 Mars 1980 après avoir rétabli la justice
dans le partage des terres n'a pas pour autant réussi la domiciliation
et la valorisation spatiale de chaque activité.
Du point de vue socio-économique, la valorisation des
produits d'élevage demeure encore des objectifs lointains. Les
contraintes de l'élevage sont multiples et complexes. Certaines sont de
nature structurelle (filière de production ou d'approvisionnement en
intrants alimentaires), d'autres sont conjoncturelles et renvoient aux
conditions du milieu. Parmi les contraintes qui entravent le
développement de l'élevage, les plus importantes
concernent :
- La forte croissance démographique qui
conduit à une pression continue sur l'espace pastoral (cas de CR de
Thiaré et Latmingué). Elle se traduit par des modes de gestion
inappropriés des terres pastorales, l'installation des éleveurs
transhumants, des charges animales excessives au regard des ressources
alimentaires disponibles, la divagation des animaux dans les champs en
période de culture (cas des villages de Koupethie thiamène,
Pacathiar ndawène, Coupedji ndiangène, Koupethie
sérère), la surexploitation des pâturages et la
dégradation des parcours pastoraux ;
- L'expansion des défrichements agricoles dans
la zone de Thiaré conduit au déclassement de superficies
importantes de réserves Sylvo - Pastorales au profit des exploitants
agricoles ; il s'ensuit une marginalisation progressive de
l'activité pastorale dans de nombreux terroirs agricoles.
La modification rapide des modes de mise en valeur du milieu
provoque le rétrécissement de l'espace pastoral et une limitation
du rôle et de la place du bétail dans les systèmes
Agro-pastoraux.
Sur le plan traditionnel, le village utilise des zones
d'élevage et des zones de culture alternativement. Cette politique de
gestion est basée sur la séparation des deux activités par
des zones distinctes. Alors que sur le plan réglementaire
(Décret 80/ 268) au niveau du Conseil rural, l'espace
pastoral a pour support essentiel les zones des terroirs dont la gestion
relève du Conseil rural qui en plus est chargé d'aider à
la promotion de toutes ces activités socio-économiques :
- Le système extensif non rationalisé, vorace
en espace, ne s'accommode pas du cantonnement par l'acquisition d'espace
propre ;
- La disparition totale de la pratique ancestrale de
zonage pour les activités agricoles et pastorales à la veille de
l'hivernage dans les villages est fortement déplorée.
8.3.3. La
Foresterie
Les formations forestières sont relativement
importantes dans l'Arrondissement de Koumbal puisqu'elles couvrent un peu plus
de la moitié de la superficie de la zone. Elles constituent la
principale source pour la satisfaction des besoins en énergie des
populations de la zone. Les estimations de la superficie couverte par les
formations ligneuses sont variables. L'évaluation du potentiel forestier
indique que les mises en défens occupent environ 10300,611 ha.
Ce potentiel est largement exploité pour la
satisfaction des besoins en énergie (ramassage des bois morts).
L'essentiel de l'énergie utilisée dans l'Arrondissement est
à partir de l'exploitation ligneuse. La consommation annuelle de
combustible ligneux a été estimée à (1506537,5
m3/an/pers). Le potentiel ligneux accessible étant de (10300,611 m3/an),
il en résulte un déficit plus ou moins important. Si cette
tendance se poursuit dans un contexte de croissance démographique forte
de l'ordre de 3%, l'écart entre le potentiel accessible et la demande
sera supérieure vers 2015. Le rythme de déboisement des
espèces comme Piliostigma reticulatum pour l'exploitation des
lianes est deux fois plus élevé que celui de la reforestation.
Malgré la mise en place des aires mises en défens, le contexte
écologique ne change pas de façon sensible, et on assiste
globalement à un niveau stagnant des formations forestières. La
gestion des ressources forestières dans l'Arrondissement se fait par le
biais de mesures réglementaires (Convention locales) ;
l'instauration d'une taxe pour l'exploitation des produits ligneux, y compris
les arbres plantés par les populations, semble avoir
découragé les acteurs de cette activité et
entraîné des changements négatifs dans le comportement des
populations riveraines par rapport à l'arbre et aux efforts de
protection de la forêt.
Mais malgré ces mesures, les populations en
provenance de la Commune de Ndoffane, Kaolack et des autres CR environnantes
continuent à exploiter d'une manière clandestine ces ressources
forestières. Ce qui montre les faiblesses du système de gestion
et de conservation des RN.
L'Arrondissement de Koumbal bénéficie
de la proximité des marchés hebdomadaires de Ndoffane et de celui
de Kaolack dont leurs influences dépassent les frontières
Communautaires. Face à la difficulté des productions
traditionnelles à générer suffisamment de revenus, les
populations se tournent vers les produits d'espèces
telles Cordyla pinnata, Piliostigma
reticulatum, Diospyros mespiliformis, Tamarindus indica, Zizyphus,
Adansonia digitata , qui se vendent bien dans ces
différents marchés. Le bitumage de la route a favorisé
l'arrivée massive des commerçants venus d'autres horizons
(Kaolack et Dakar) pour l'achat de ces produits, ce qui favorise fortement
l'entrée de l'ensemble des ressources naturelles dans un processus de
monétarisation avancée. Cette situation contextuelle, a mis les
ressources naturelles dans une dynamique de forte pression avec comme
conséquence « la loi du premier
venu, premier servi ».
Le reboisement constitue l'une des stratégies
dominantes de lutte contre la désertification. Malgré tout, la
pratique est rare dans les trois CR. Les problèmes à
caractère stratégique peuvent être ramenés par ordre
d'importance aux suivants :
- La recherche de nouvelles terres de culture qui conduit
à des défrichements d'une partie des aires mises en défens
ou de la forêt ;
- La production du charbon dans certaines aires mises en
défens ;
- La production de bois d'énergie, notamment pour
la cuisson des aliments ;
- La production de bois d'oeuvre et service qui menace les
espèces nobles exploitées (ligneux à bois dur et à
croissance lente) ;
- La production de bois d'oeuvre qui se fait actuellement
par écrémage des essences de valeur de plus en plus
menacées d'extinction ;
- L'extraction de produits de cueillette qui menace
certaines espèces qui ont une mauvaise régénération
à cause de l'exploitation de leurs fruits.
8.4. Acquis Organisationnels
8.4.1. Structuration de Conseil
rural
Dans la conception du manuel, on perçoit le
caractère implicatif de tous les types d'acteurs à la base dans
la gestion des affaires locales. Le CR à travers sa Commission E / GRN
composée de 9 membres par délibération N°
002 / CRD en date du 27 / 06 / 2002 est
habilitée à :
- Créer et faire fonctionner des structures pour la
gestion des RN ;
- Créer des aires protégées ;
- Elaborer et mettre en oeuvre des plans et des
schémas pour l'environnement et la gestion rationnelle des RN ;
- Gérer les forêts sises en zone de terroir sur
la base d'un plan d'aménagement approuvé par l'autorité
compétente de l'Etat ;
- Gérer les sites naturels d'intérêt
local ;
- Organiser l'exploitation des tous les produits
végétaux de cueillette et de coupe des bois ;
- Prendre des mesures réglementaires pour
l'exploitation des produits forestiers sur avis du service des Eaux et
Forêts ;
- Délivrer l'autorisation préalable de toute
coupe à l'intérieur du périmètre de la
Communauté rurale ;
- Percevoir la quote-part d'amendes prévues
par le Code forestier ;
- Donner son avis avant toute autorisation de
défrichement dans le terroir Communautaire par le Conseil
régional ;
- Protéger la faune et donner son avis sur
l'ouverture d'un établissement de première classe ;
- Créer et entretenir des mares artificielles
et des retenues collinaires à des fins agricoles et autres ;
- Gèrer les déchets et lutter contre
l'insalubrité ;
- Proposer au représentant de l'Etat la
fermeture des zones de baignade ;
- Délibérer sur le régime et
les modalités d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute
nature ;
- Contribuer à l'amélioration des
productions agricoles et pastorales par l'appui à l'élaboration
et à la mise en oeuvre de mesures de conservation des eaux et sols,
défense et restauration des sols, la diversification des cultures,
l'introduction des cultures fourragères, la restauration et
l'exploitation des pâturages et parcours de bétail.
8.4.2. Les Cellules d'Animation et de
Concertation
Les CAC sont des organisations appropriées
aptes à assurer la gestion des RN. La CAC est une structure qui regroupe
les différents utilisateurs des RN des terroirs de deux à
plusieurs villages appartenant à une même unité
d'aménagement, qui partagent les mêmes contraintes et les
mêmes potentialités et qui décident de travailler ensemble
en vue du développement de leur terroir. Aux termes de la Loi
N° 96 / 07, les CAC sont des organisations légales car
l'Art 30 stipule que « la CR peut mettre en
place un cadre de concertation sur la GRN et la protection de
l'Environnement. L'organisation, la composition et le mode de fonctionnement de
ce cadre de concertation sont définis par une délibération
du Conseil rural ». De plus, elles sont
sous tutelle de la commission de l'Environnement du Conseil rural qui
intervient ainsi dans toutes les zones à l'intérieur de la CR.
Cette position de tutelle de la CR sur les CAC confère à ses
organes statutaires (notamment le CR), le droit de contrôle et le devoir
d'appui dans leur fonctionnement.
8.4.3. Relation entre Collectivité Locale -
Population - Service des Eaux et Forêts
Le Plan Simple de Gestion est élaboré par
les populations, et le Conseil rural avec l'appui technique du service
forestier en collaboration avec le Pba. C'est un ensemble de mesures et actions
programmées dans le temps et dans l'espace. L'objectif visé
à travers le PSG est d'exploiter de manière rationnelle les aires
mises en défens dont les produits forestiers peuvent être
utilisés par les populations pour satisfaire leurs besoins.
Plus spécifiquement, il s'agit de
procéder à la coupe des arbres pour obtenir du bois de chauffe et
du bois d'oeuvre, d'organiser la cueillette et la commercialisation des fruits
sauvages, de mener des opérations de régénération
et d'autres activités génératrices de revenus telles que
l'apiculture.
Le programme des coupes correspond au découpage du bloc
ou aire mise en défens en parcelles à couper ou exploiter. C'est
un tableau synthétique qui comprend :
- La nature de la coupe sélective
ou sanitaire ;
- Les espèces à couper ;
- L'assiette : surface à couper et
surface qui reste ;
- La périodicité (rotation :
la durée nécessaire à la reconstitution de l'aire mise en
défens après la coupe ;
- La quantité des bois en volume
(stère) ;
- Le nombre de parcelles ;
- La surface à
régénérer ;
- La date de coupe.
Le programme de cueillette consiste à
organiser la récolte et la commercialisation des produits non ligneux
qui se trouvent (fruit surtout) dans l'aire mise en défens. Il
s'agit par exemple de fixer la date de cueillette des fruits (Pain de
singe ; Zizyphus ; Tamarindus ; etc. ...).
Les travaux d'amélioration sylvicole
comprennent :
- La nature : sélection de
rejets ; enrichissement ; regarnissage ;
- L'importance du travail
d'amélioration ;
- L'estimation : le nombre de pied
à l'ha ou le nombre de rejet par souche
à l'ha ;
Ces étapes se font avec l'appui technique de
l'agent du service forestier au niveau de l'aire mise en défens. Un
programme de renforcement des capacités sera élaboré et
mis en oeuvre pour appuyer les structures locales de gestion.
Le PSG est mis en oeuvre par les structures locales de gestion
en collaboration avec le CR sous la supervision du service forestier.
Le suivi est assuré par le service forestier et
la commission d'Environnement du Conseil rural qui travaillent en
étroite Collaboration avec la structure locale en charge du PSG. Chaque
année, la structure de gestion produira un rapport d'activités
qui sera partagé avec les populations du terroir concerné et
transmis au conseil rural, au service forestier et au CADL.
8.5. Intercommunalité et la Gestion des
Ressources Naturelles
8.5.1. Le Schéma d'Aménagement
et de Gestion du Terroir Communautaire
Un atelier a été organisé au
niveau de la communauté rurale qui regroupe tous les acteurs potentiels
concernés par une éventuelle réglementation de la GRN. La
rencontre avait quatre objectifs :
- Faire la restitution de la visite
d'échange ;
- Faire l'état des lieux de l'évolution des
RN ;
- Clarifier un certain nombre d'articles des textes et lois
sur la décentralisation liés à l'Environnement et aux RN,
aux domaines et aux ressources pastorales etc....
- Choisir les ressources qui peuvent faire l'objet d'une
convention.
A la fin de l'atelier, les participants ont à partir
d'une animation avec le « Pagne
imagé », fait le diagnostic de leurs terroirs,
déterminé les causes de dégradation des ressources,
défini les pistes de solution et amélioré leur perception
des dispositions des textes et lois.
8.5.1.1. Planification Spatiale
- Les Ressources
Partagées
Comme partout ailleurs dans la région, on
rencontre plusieurs types de ressources dans l'Arrondissement de Koumbal ;
ces ressources sont des champs ; aires mises en défens ;
parcours de bétail, mares, faune, etc....A cela s'ajoutent
les produits forestiers tels que bois de chauffe et de
service, champignons, miels, graines, noix et pailles. Quant
aux produits de cueillette nous avons les fruits de Cordyla pinnata,
Zizyphus mauritiana, Balanites aegyptiaca, Tamarindus
indica, Adansonia digitata, Parkia biglobosa. Les
produits utilisés en pharmacopée concernent les graines,
les gousses, les racines, écorces, feuilles. Ces produits sont
utilisés dans les traitements des différentes maladies.
En matière de faune on a les francolins,
lièvres, varans, rats, écureuils, phacochères ;
céphalophes à flanc roux.
- Vocation des Zones (Terroirs)
Au niveau de chaque terroir les populations pratiquent
l'agriculture et l'élevage. En ce qui concerne l'élevage ses
formes varient en fonction de plusieurs paramètres :
spécialisation plus ou moins marquée des producteurs,
caractère plus domestique de la gestion de petits troupeaux familiaux
dans tout le reste de l'arrondissement.
Quant à l'agriculture, les populations
cultivent mil, arachide, maïs, sésame, sorgho et
niébé. La pratique de la rotation culturale est fréquente
avec le passage de la culture de mil à celle d'arachide ou du
niébé ; la moyenne des superficies cultivées tourne
autour de 7 ha. La pratique de la jachère est abandonnée dans
toutes les zones puisqu'il y a un manque de terre ; les principaux
détenteurs des terres sont les chefs de villages et les chefs de
carré. Ces personnages bénéficient des terres par
héritage à la place de leurs parents décédés
et ils ont les possibilités d'emprunter aux autres qui ont besoin
d'exploiter ou par mise en location. Ce mode d'acquisition des terres
crée souvent des conflits dans les zones rurales et a des
conséquences désastreuses.
- Organisation de
l'espace
L'Arrondissement de Koumbal possède trois
(03) CR réparties sur une superficie de 773 km2 ; cependant, avec
un disponible en ressources végétales important, les contours des
villages dans ces trois CR contrastent fortement avec les autres espaces
existants. Ils sont dans leur grande majorité, entourés par des
zones assez sévèrement déboisées. La
végétation est constituée d'une savane arborée
comprenant en majorité Cordyla pinnata ; Diospyros
mespiliformis et Tamarindus indica, auxquels s'ajoutent
Balanites aegyptiaca ; Zizyphus
mauritiana ; Parkia biglobosa et Faidherbia albida
clairsemés ou parfois concentrés dans certains endroits. Cette
végétation est sujette à moult agressions pour des besoins
domestiques et d'alimentation du bétail. On observe une forte
concentration des habitants au niveau des villages et une tendance à
l'habitat groupé. La taille du village est plus grande dans les zones ou
les RN, précisément forestières, sont encore plus
présentes.
8.5.1.2 Exploitation des RN et leurs
retombées
a/ Au niveau des
Communautés Rurales
Les principaux usagers de ces ressources naturelles
sont les agriculteurs, les éleveurs et les touristes. Ces exploitants ou
usagers des RN appartiennent aux trois Communautés rurales qui
constituent l'Arrondissement de Koumbal ; d'autres commerçants
proviennent de la Commune de Ndoffane et de Kaolack de même que des
autres CR environnantes. Les ressources fauniques sont exploitées par
les touristes en provenance de la zone amodiée de Latmingué. Au
niveau de ces trois Communautés rurales la majeure partie des CAC n'ont
pas encore commencé l'exploitation de leurs ressources (Aires mises en
défens) à part les produits de cueillette qui sont
exploités en période de maturation. Une partie des revenus
tirés de l'exploitation de ces ressources (10%) est versée dans
la caisse de la Communauté rurale.
b/ Au niveau
des Populations
Dans chaque village où se trouvent ces
ressources ce sont les populations riveraines qui les exploitent ; la
majeure partie de ces ressources exploitées sont des produits de
cueillette (Zizyphus ; Tamarindus ; Pain de singe ; etc.
...) et de chasse. Les revenus tirés de la vente de ces produits
sont destinés à l'alimentation ; la santé ; la
fourniture scolaire des enfants ; l'habillement ; etc.... La chasse
est organisée de manière groupée dans chaque village aux
mois de Mars et Avril ; cette chasse est pratiquée par les enfants
et les hommes du village à la recherche des petits animaux tels
que : francolins ; varans ; écureuil ; rat ;
pintade ; lièvre.
8.5.1.3. Elaboration de la convention
Intercommunautaire
Elle comprend l'identification des ressources
concernées, des sites à protéger et les mesures de
protection et de gestion à prendre. L'identification des ressources
concernées permet à la population de citer avec l'aide du
facilitateur les principales ressources rencontrées dans les terroirs,
particulièrement les plus menacées ainsi que les principaux
usagers. On peut citer par exemple les ressources agricoles ;
forestières ; pastorales ; halieutiques ;
cynégétiques ; hydrauliques ; etc. La présence
de l'une ou l'autre de ces ressources varie en fonction de la localisation de
la zone d'étude. Les sites pouvant faire l'objet d'une protection
grâce à une réglementation sont identifiés par les
populations avec l'aide du facilitateur. Il s'agit, de mares, de parcours de
bétail, de zones de pâturages, de vallées, de bas-fonds, de
zones de pêches ; de zones de chasse etc.
Les mesures de protection et de gestion sont des
conseils pratiques et des règles qui sont prises consentuellement pour
chaque ressource par la population et après de larges discussions. Ces
mesures réglementaires tiennent compte des modes de gestion
traditionnels et sont conformes aux textes et lois en vigueur grâce
à l'éclairage du facilitateur. Pour cela les codes et
décrets d'application cités servent de base de travail. Les
ressources pour lesquelles la loi ne prévoit pas de
pénalités, c'est la population elle-même qui fixe la peine
encourue en cas de manquement de la règle.
Une bonne application de la convention
Intercommunautaire passe par une large diffusion/ vulgarisation des mesures
réglementaires qui ont été définies. Cela est
possible grâce à la mise en place de structure de gestion
fonctionnelle. La première structure de gestion est le Conseil rural
à travers les commissions Environnement et Domaine. Les autres
structures qui peuvent appuyer le Conseil rural dans la mise en oeuvre de la
convention Intercommunautaire sont : Le Comité de Pilotage et de
Développement (CPD), le Cadre Local des Organisations de Producteurs
(CLOP), le Comité Zonal de Développement (CZD), le Comité
Villageois de GRN (CVGRN) etc. Pour chaque structure citée le
facilitateur et la population définissent la composition, le mode de
fonctionnement et les principales tâches.
Le facilitateur cite des conventions /
conférences internationales, les textes et lois en vigueur et les
programmes nationaux relatifs à l'Environnement et aux RN, qui offrent
un cadre juridique favorable à l'élaboration de la convention
Intercommunautaire de GRN. Cela dans l'objectif de faire comprendre aux
participants la dimension internationale de la GRN. Ce cadre juridique a
été renforcé par les innovations apportées par la
loi 98 / 03 du 04 Fév. 1998 qui portent sur :
- La reconnaissance d'un droit de
propriété des personnes privées sur les formations
forestières qu'elles auraient régulièrement
implantées ;
- La faculté pour l'Etat de concéder la
gestion d'une partie de son domaine forestier (forêt classée)
à des Collectivités locales, sur la base d'un plan
d'aménagement approuvé et d'un protocole d'accord ;
- L'obligation pour tout propriétaire ou
usufruitier de gérer sa formation forestière de façon
rationnelle sur la base de techniques sylvicoles rendant obligatoire le
reboisement (régénération) ;
- La ristourne aux Collectivités locales d'une
partie du produit des redevances et adjudication versées au fonds
forestier national selon des modalités fixées par
décret ;
- Les 7/10 des recettes contentieuses sont
versées à la Communauté rurale / Commune
concernée. Parmi les textes et lois on peut notamment citer les codes et
leurs décrets d'application.
8.5.2. Le Plan de Développement Local
et la Convention Locale
Pour bénéficier de l'appui à
l'élaboration de la convention locale de GRN la communauté rurale
a deux possibilités :
- l'élaboration d'une convention locale de GRN
est une activité inscrite dans le PLD et le CR fait la programmation
dans le Plan d'Action Annuel (PAA) de la CR ;
- Au cas où l'activité n'est pas
inscrite dans le PLD, le CR délibère sur l'élaboration
d'une convention locale de GRN et dépose un extrait de
délibération au de secrétariat du PRODDEL.
Lorsque la demande est déposée au
secrétariat, elle est imputée à la composante AG / GRN du
Pba et au conseiller technique en développement et gestion de
terroir. Elle est ensuite examinée en réunion de coordination
par l ' unité de gestion qui l'inscrit au plan de travail annuel
si elle est acceptée. Le conseiller technique en charge d'
élaborer les conventions locales et le consultant descendent sur
le terrain pour tenir une séance de travail avec : le CR (
commission Environnement et domaines en particulier ),les chefs de villages
centre, les responsables de zone, les représentants des
organisations paysannes, des groupements féminins et des
éleveurs ; le conseiller technique explique la démarche
d'élaboration de la convention locale jusqu' à la mise en
oeuvre, ainsi que les objectifs visés par le PRODDEL. Le consultant
élabore un programme de travail avec l'ensemble des acteurs.
Conclusion
Comme la plupart des pays sahéliens, le
Sénégal a subi une dégradation sévère des
ressources naturelles due à la combinaison de facteurs physiques
et anthropiques. Ainsi, la réponse institutionnelle mise en oeuvre
par l' Etat pour faire face à ces contraintes est la
décentralisation et le transfert de compétences avec comme
caractéristique la gestion des affaires locales par les
populations. Les communautés à la base ont toujours
développé traditionnellement des stratégies de gestion
des ressources naturelles pour garantir un accès durable.
L ' étude révèle que l '
Intercommunalité permet aux Collectivités locales qui le
désirent de gérer en commun des activités ou des
ressources naturelles ou de se grouper autour d' un projet permettant de
favoriser le développement local et de contribuer à la
politique d' un aménagement plus rationnel. Cependant, force est de
reconnaître qu'il y a des conflits d'intérêt qui se
manifestent entre les usagers de ces ressources.
De ce fait, les conventions locales
caractérisées par une approche intégrée dans les
modes d'intervention et une légitimité dans les procédures
d'accès et de contrôle des ressources naturelles traduisent
très bien le principe de la volonté institutionnelle à
savoir : la décentralisation et le transfert de compétences.
L'étude a révélé des
difficultés multidimensionnelles de la gestion des ressources naturelles
dans l'Arrondissement de Koumbal. Ces difficultés sont liées
à la dégradation de l'environnement, à la faiblesse dans
la valorisation des ressources naturelles, au manque de diversification des
revenus des paysans et à une absence d'implication des populations dans
la gestion des affaires locales.
Les actions initiées par le programme agriculture et
gestion des ressources naturelles et qui s'appuient sur un certain nombre de
règles, ont enregistré une adhésion populaire surtout dans
l'élaboration. L'engagement réciproque des populations à
respecter les règles est le fondement de toute convention locale
matérialisée par les réalisations déjà
enregistrées. En outre, l'inclusion, l'équité et la
durabilité des règles matérialisées par la
conformité des conventions avec les valeurs traditionnelles
(THON) et les règles de droits modernes font partie des
principales caractéristiques des bonnes conventions locales. Dans le
contexte de la décentralisation, où la gestion des ressources
naturelles est une compétence transférée, cet outil de
gestion offre à l'Etat et aux Collectivités de base des
opportunités pour renforcer la participation des populations dans la
gouvernance des ressources naturelles.
Cependant si les forces de la convention sont
vérifiées à travers son efficacité dans la gestion
des affaires locales, il n'en demeure pas moins que les conventions ont des
faiblesses réelles à savoir l'incapacité à prendre
en charge les ressources non couvertes par les chartes de contrôle et
d'accès, à pouvoir régler les conflits fonciers au niveau
des Communautés rurales et à lever les contraintes de nature
juridique que le programme doit inclure.
L'Intercommunalité est au coeur de l'action
publique locale et modifie virtuellement l'organisation administrative
traditionnellement parfois contraignante pour la gestion de certains secteurs.
La gestion des ressources naturelles, l'aménagement de l'espace, le
développement économique local harmonieux sont autant d'enjeux au
centre de la coopération Intercommunautaire.
L'approche développée par le PRODDEL
intègre les populations au diagnostic visant une meilleure
compréhension du milieu d'une part et d'autre part, une
définition cohérente et participative des actions à mener.
Cette approche tient aussi compte des pratiques paysannes de gestion et
d'exploitation des ressources tant au niveau individuel que collectif ou
communautaire avec l'objectif de les améliorer. Une telle attitude ne
pourra exister que si les populations sont réellement impliquées,
si elles sont sensibilisées aux impacts de ces problèmes sur la
production et sur l'Environnement, si elles renouent avec un sentiment
d'appropriation réelle de leur terroir. Elle est porteuse d'espoirs car
elle conduit à l'application de stratégies de
développement axées sur les associations locales et
Communautaires et à la gestion préventive des conflits de GRN.
Recommandations
Pour mieux appréhender les enjeux futurs de
l' intercommunalité, les recommandations suivantes seront
formulée à l'endroit de tous les acteurs:
- La définition des politiques et
stratégies en matière de lutte contre la désertification
et de GRN et l'élaboration des outils de planification
(Inventaires des RN, schémas directeurs d'aménagements et
d'exploitation...) ;
- La mise en oeuvre des projets à caractères
institutionnels ;
- La définition et le contrôle de
l'application du cadre législatif et réglementaire au niveau
national (Code forestier, Code rural, Code de chasse) et suivi
des conventions locales ;
- La réalisation des grands travaux pour la
réhabilitation des écosystèmes ;
- La création et l'aménagement des zones
protégées locales ;
- La gestion rationnelle des zones de chasse ;
- La sécurisation foncière ;
- La production de bois énergie, production
piscicoles et apicoles ;
- La participation à la mise en place et au
fonctionnement des systèmes de mobilisation des ressources humaines et
financières pour des travaux d'intérêts
Communautaires ;
- La formation et la sensibilisation sur la lutte contre la
désertification et la GRN ;
- La coopération
(Partenariat) ;
- La participation aux études dans les domaines de
lutte contre la désertification et la GRN et valorisation des
résultats obtenus ;
- La contribution à l'organisation des populations
à la base.
En outre l'Etat devra se consacrer aux rôles
que lui seul peut et doit jouer et concéder tout le reste à la
communauté rurale et aux autres acteurs. Bien entendu, il
continuera à jouer le rôle non moins moteur de catalyseur et
d'arbitre au besoin. Ainsi, les changements politiques et institutionnels
requis doivent consister à montrer des ancrages politiques et
institutionnels qui permettront de dynamiser la Communauté rurale, ce
qui lui permettra de s'exprimer plus efficacement et de se
développer.
* 1 Le fourneau s'appelle
`'billy''. Il est construit à base d'un fût métallique avec
une ouverture sur les cotés.