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Rapport de stage sur la production agricole et la sécurité alimentaire dans la Région des hauts Bassins au Burkina Faso

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par Aymar Michael MBENZE NZICOUD
IUT de Bordeaux III - Gestion du développement et l'action humanitaire 2008
  

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INTRODUCTION

La "production agricole et les moyens de stockage des produits alimentaires au sud-ouest du Burkina Faso", telle est la thématique du stage que j'ai effectué du 07 juin au 07 juillet de cette année (2008) à la Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques des Hauts Bassins (DRAHRH), au Burkina Faso. En fait, mon stage a eu lieu au sein du Projet « riz pluvial », projet dépendant de la DRAHRH des Hauts Bassins.

Je tiens à signaler que cette thématique est loin d'être le reflet de mes recherches effectuées sur place, car ai-je considéré à tord ou à raison que la notion de la production agricole renfermait la question sous-jacente de la sécurité alimentaire, ce qui m'a poussé à mener mes recherches dans ce sens. Sans doute aussi dans l'objectif de compléter mes connaissances dans le domaine de l'aide alimentaire, sujet de mon mémoire à l'issue de cette formation en Gestion du Développement et l'Action Humanitaire.

Ainsi, ce rapport de stage est une suite logique des nombreux travaux entrepris au cours de la formation à l'IUT, dans un but de pratique et de recherche pour renforcer mes capacités dans le domaine choisi, en l'occurrence : l'« autosuffisance alimentaire dans les pays du sud ».

Nous précéderons en trois phases pour rendre ce travail. En situant le contexte de ce stage nous présenterons la structure d'accueil en mettant en avant les compétences de chaque secteur d'activité, nous analyserons ensuite l'ensemble de nos recherches et activités après les avoir présenté.

I. Contexte du stage

A. Présentation de la région des Hauts Bassins

Située à l'ouest du Burkina, la région des Hauts Bassins est composée de trois provinces  (le Houet, le kénédougou et le Tuy) et comprends 33 départements, trois communes urbaines, 30 communes rurales et 449 villages. Bobo-Dioulasso est le chef-lieu de la région des Hauts Bassins.

Avec une superficie de 26 606 Km2, sa population est estimée à environ

1 500 000 habitant soit une densité de prêt de 48 habitants/km2 (selon une étude faite en 2002).

La région des Hauts Bassins est une région où les conditions sont très propices à une diversité culturale car les terre y sont fertiles et bénéficient d'une pluviométrie dont le taux annuel varie entre 800 et 1 100 m, ce qui explique le nombre important d'emplois qu'elle créée dans les différentes filières agropastorales et du commerce. En matière d'empois les secteurs du tourisme, de l'artisanat et du transport sont en expansion même si a peine 72% de la population active travaille.

La région détient aussi un nombre important d'industries, notamment dans la province de Houet où il y a des industries métallurgiques, agro alimentaire, de boisson, de tabac et de textiles.

B. Présentation structurelle du Projet Riz pluvial au niveau de la

région des Hauts Bassins

Au niveau national, le projet riz pluvial à pour objectif global de contribuer à l'accroissement de la production nationale de riz de façon économique, sociale et environnementale pour l'accroissement du revenu par tête d'habitant et la réduction de la pauvreté.

Plus spécifiquement, les objectifs poursuivis par le projet sont les suivantes :

- accroissement durable de la production rizicole par l'augmentation des superficies aménagées de bas-fonds et l'intensification de cette production ;

- valoriser la production nationale de riz par l'installation de décortiqueuses afin que cette production contribue à la substitution des importations de riz par le riz local et à l'économie de devises ;

- accroissement des revenus des riziculteurs et amélioration de leur situation alimentaire nutritionnelle par la diversification de la production sur les bas-fonds aménagés ;

- renforcement des compétences locales dans le domaine de la production, de la transformation et de la commercialisation du riz ainsi que dans le domaine de gestion de l'exploitation rizicole.

Le dispositif structurel d'exécution du projet au niveau national est composé de plusieurs structures qui agissent de façon collégiale et connecté par un programme annuel élaboré par la coordination nationale du projet.

Parmi ces structures il y a treize (13) Directions Régionales de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DRAHRH), dont celle de la région des Hauts Bassins où j'effectue mon stage.

Au niveau de la région des Hauts Bassins, l'équipe chargée de l'exécution du projet dépend du service de gestion des ressources humaines de la DRAHRH.

Elle se compose :

- d'une coordinatrice régionale chargée de l'administration du projet au niveau local ; elle est responsable des moyens logistiques mis à disposition par la direction nationale du projet à qui elle rend compte du déroulement des activités.

- 12 agents bas-fonds : ce sont des spécialistes de la riziculture, fonctionnaires de la direction provinciale de l'agriculture dont le rôle est de sensibiliser les producteurs sur les bien fondés du projet et le suivi des activités rizicoles sur chaque bas-fond aménagé.

C. Présentation de la DRAHRH et son réseau de travail

La Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DRAHRH) de Bobo-Dioulasso est le service représentant le Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques dans la région.

Elle a donc pour mission d'assurer le fonctionnement et la gestion des structures du Ministère. A ce titre, elle est chargée de coordonner, de contrôler les activités des directions provinciales, des projets et programmes, elle suit l'action des organisations non gouvernementales (ONG) exerçant dans le domaine agricole.

La DRAHRH comprend :

- un Secrétariat de direction

- les Services du siège

Vu la taille très importante de la structure d'accueil, dans la mesure où mon stage m'a amené à collaborer avec différents services du sièges de la DRAHRH de Bobo-dioulasso et au delà, conformément à mes objectifs de stage, je ne me suis consacré qu'à ceux qui ont contribués directement ou indirectement à mon travail.

1. Les services du siège

Pour mener à bien ses missions la DRAHRH de Bobo-Dioulasso est doté de quatre grands services que sont :

1i. le Service Administratif et Financier (SAF)

Ce service est lui-même divisé en trois sections différentes reparties en fonction des charges globales du Service :

1i. a. Section de l'administration et Finance

Elle à pour rôle de :

- suivre l'exécution des protocole et conventions sur le plan financier

- tenir la comptabilité et conserver les pièces comptables ;

- élaborer le budget annuel de la DRAAHRH

- suivre l'exécution du budget alloué à la DRAHRH

- établir les rapports financiers liés à la mise en oeuvre des programmes régionaux d'investissement.

1i. b. Section Gestion de la logistique

Elle a pour attributs de :

- recenser, gérer et entretenir les équipements - meubles et immeubles - de la DRAHRH ;

- gérer et entretenir le parc automobile de la DRAHRH ;

- assurer l'approvisionnement de la DRAHRH en matériels et fournitures ;

- maintenir à jour l'inventaire physique des biens de la DRAHRH ;

- établir un inventaire systématique de fin de d'exercice des équipements de la DRAHRH.

1i. c. Section Gestion des Ressources Humaines

Cette section est dirigée par un DRH, elle est chargée de :

- gérer l'ensemble du personnel de la direction régionale ;

- traiter tous les dossiers internes et externes des agents ;

- appuyer les responsables des services dans la gestion et la supervision quotidienne de leurs agents, le maintien de l'ordre et de la discipline au service ;

- élaborer des tableaux de bord pour suivre les mouvements du personnel (avancement, affectation, détachement, disponibilité, suspension, retraite, licenciement, démission, stage, etc...).

- recenser et appuyer les besoins en formation des agents ;

- participer à l'évaluation des agents ;

- tenir un fichier du personnel de la Direction Régionale.

1ii. le Service des Etudes et de la Planification (SEP)

Ce service est divisé en trois sections différentes :

1ii. a. Section Planification et suivi évaluation

Elle a pour attributs de :

- élaborer des études ponctuelles sur des problèmes spécifiques ;

- élaborer des les programmes et rapports périodiques de suivi-évaluation des activités menées par la DRAHRH ;

- élaborer et/ou mettre en forme les fiches de projets en quêtes de financement, créer et gérer une banque de données sur les fiches ou idées de projets ;

- concevoir, élaborer et diffuser les fiches et tableaux de collecte des données des suivis-évaluation ;

- assurer le suivi-évaluation des activités, notamment au niveau de la vulgarisation agricole, de l'exploitation des ressources hydrauliques, halieutiques et du foncier rural ;

- assurer le suivi des activités des ONG et autres partenaires dans les domaines de l'agriculture, de l'eau, de la pêche et du foncier rural.

- Evaluer sur base des informations provinciales, les activités et leurs impactes sur les productions, l'environnement et les revenus des exploitants agricoles ;

- Proposer des aménagements et ajustements nécessaires.

1ii. b. Section foncier rural et Organisations paysannes

1ii. c. Section statistiques agricoles et Documentation

Elle à pour attributs de :

- collecter et traiter les informations sur la production agricole et la sécurité alimentaire de la région ;

- organiser et superviser la collecte des données et enquêtes sur le terrain, constituer une banque de données agricoles ;

- former suivre les enquêteurs et contrôleurs sur le terrain ;

- suivre et évaluer la situation alimentaire de la région ;

- collecter, traiter et capitaliser les données concernant tous les projets passés, en cours ou à réaliser sur le territoire de la DRAHRH ;

- veiller à la bonne tenue des documents, des archives et la mise à jour du fichier de la documentation.

- Contribuer à la mise en oeuvre du système d'information sur l'eau.

1iii. le Services de l'Aménagement et des Productions Agricoles (SAPA)

De façon globale ce service est chargé entre autres de :

- apporter un appui à l'utilisation du matériel agricole et des équipements de transformation, de la diffusion, du transfert et de la technologie ;

- apporter de l'assistance aux producteurs en matière phytosanitaire ;

- capitaliser les techniques et systèmes de production et de promotion des filières ;

- mettre en oeuvre la politique nationale en matière de d'irrigation et d'aménagements hydro-agricoles ;

- assurer le suivi de l'agriculture irriguée et des aménagements hydro-agricoles ;

Ce service comprend deux sections :

- la section appui-conseil et promotion des filières agricoles

- la section aménagement hydro agricole et développement de l'irrigation.

Etant donné qu'au cours de notre stage nous avons été plus amené à travailler avec la section appui-conseil et promotion des filière agricoles (par rapport aux objectifs à atteindre), nous avons donc choisi de donner plus de détails sur les attributs de cette section.

1iii. a. La section appui conseil et promotion des filières agricoles

Elle a pour attributs de :

- organiser, appuyer à l'échelle de la région les activités de vulgarisation et de conseil aux producteurs, aux organisations professionnelles agricoles et aux jeunes agriculteurs, faciliter les échanges d'expériences entre eux et les relations entre la recherche et la vulgarisation ;

- mettre en oeuvre les méthodes et systèmes de vulgarisation, les résultats de la recherche en collaboration avec les DRAHRH ;

- coordonner les actions de vulgarisation avec les structures partenaires, et apporter l'appui nécessaire au DRAHRH pour la mise en oeuvre des programmes de vulgarisation avec l'implication des producteurs ;

- vulgariser les techniques de production des semences et soutenir des activités de productions des semences.

- Conduire des essaies et démonstrations (semences, pesticides, engrais, amendements) ;

- Promouvoir l'utilisation des intrants agricoles (engrais, semences, pesticides) et veiller au contrôle de leur conditionnement et de leur qualité ;

- Mener des tests de matériels agricoles en milieu paysan pour promouvoir les cultures pluviales et irriguées ;

- Assurer des prospections phytosanitaires et des mesures préventives et curatives contre les prédateurs des cultures ;

- Signaler des attaques acridiennes et donner des alertes ;

- Identifier et organiser les filières porteuses sur le territoire de la Direction Régionale ;

1iiii. Services des Ressources en Eau et des Ressources Halieutiques

(SREH)

Ce service est chargé de :

- mettre en oeuvre les politiques sectorielles en matière de gestion intégrée des ressources en eau ;

- mettre en oeuvre la politique d'approvisionnement en eau potable et assainissement ;

- mettre en oeuvre le système d'information et de monitoring sur l'eau ;

- mettre en oeuvre la police de l'eau ;

- mettre en oeuvre les mesures d'accroissement durable de la productivité de la pêche de capture ;

- promouvoir l'accroissement de la production provenant de l'aquaculture et son intégration aux autres activités de production agricole ;

- assurer tout autre appui conseil dans les domaines de ses attributs.

Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des

Ressources Halieutiques (DRAHRH)1(*)

SERVICE DES RESSOURCES EN EAU ET DES RESSOURCES

HALIEUTIQUES

(SREH)

SERVICE DES AMENAGEMENT

ET DES PRODUCTIONS

AGRICOLES

(SAPA)

Section collecte des informations, suivi des Organismes de gestion et police de l'eau

(SCDISOGP Eau)

Section approvisionnement en Eau

potable et assainissement

(SAEPA)

Section promotion et exploitation des ressources halieutiques (SPERH)

Section appui-conseil et

promotion des filières agricoles

(SAPA)

Section Aménagement hydro agricole et développement de l'irrigation

(SAHDI)

SERVICE DES ETUDES ET DE LA

PLANIFICATION

(SEP)

SERVICE ADMINISTRATIF

ET FINANCIER

(SAF)

Section programmation et suivi évaluation (SPSE)

Section foncier rural et des organisations des organisations paysannes

Section statistique agricole et Documentation (SSAD)

Section de l'administration des

finances (SAF)

Section logistique (SL)

Section des ressources humaines

2. le réseau de partenaires qui entoure la DRAHRH des

Hauts Bassins

La DRAHRH des Hauts Bassins est une institution qui mobilise autour d'elle un nombre indéterminé de partenaires sociaux et économiques, aussi bien sur le plan local ou régional que sur le plan international. Cette collaboration se fait de façon directe ou indirecte dans la mesure où, la DRAHRH des Hauts Bassins dépend du Secrétariat Général du Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques.

Pour ne pas faire de ce rapport une panacée d'informations dépassant le cadre de nos objectifs de stage, nous nous sommes contentés de repérer et de présenter les institutions qui nous ont directement ou indirectement servies. Parmi elles il y a :

2i. La Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité

(SONAGESS)

La Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité alimentaire (SONAGESS) a été créée en juin 1994, suite à la dissolution de l'Office National des Céréales (OFNACER). Elle est une Société d'Etat au capital de 200 millions de Francs CFA entièrement détenu par l'Etat.

La SONAGESS a pour missions d'effectuer la collecte, la réception, la conservation et la rotation technique du Stock National de Sécurité.

Elle assure la gestion du Stock d'Intervention (SI) et la gestion de l'Aide Alimentaire Publique (AA).

La SONAGESS assure également le traitement, l'analyse et la diffusion des informations sur le marché céréalier (SIM) et sur le marché des autres produits agricoles afin, d'une part, d'assurer une meilleure efficacité de la gestion du Stock National de Sécurité, du SI et, d'autre part, de fournir une bonne information à tous les décideurs politiques et tous les opérateurs économiques intéressés par les questions de sécurité alimentaire.

A cet effet, la SONAGESS assure  les activités commerciales ci-après :

· les traitements phytosanitaires  des stocks de produits alimentaires ;

· la gestion et la location des infrastructures et des équipements ;

· la vente de céréales dans les zones déficitaires et/ou en rupture d'approvisionnement dûment identifiées par le SAP2(*) ;

· des études au profit des tiers et des publications dans le domaine de la sécurité alimentaire ;

· l'intermédiation et l'assistance en matière d'exportation de céréales dans le cadre d'accords bilatéraux ;

· les achats locaux de vivres pour le compte de tiers.

Afin d'assurer ses missions, la Société dispose de ressources matérielles indispensables à la mise en oeuvre de ses activités.

La SONAGESS dispose d'un parc automobile réparti comme suit :

· Un parc automobile lourd composé de six (06) camions dont une dépanneuse. Il s'agit de véhicules dont la charge varie de 20 à 40 tonnes. Un projet d'acquisition de trois camions remorques sur le budget de l'Etat 2008 est en cours ;

· Un parc léger regroupant 18 véhicules : une (01) berline, huit (08) véhicules de type station wagon, et neuf (09) camionnettes pick-up. La SONAGESS dispose de 115 magasins de stockages d'une capacité totale de 74.000 tonnes environ. Ces magasins sont en majorité localisés dans les régions du Sahel (Dori, Djibo, Gorom-Gorom), du Nord (Ouahigouya), du Centre (Ouagadougou), du Centre Nord (Kaya), de l'Est (Fada N'Gourma), de la Boucle du Mouhoun (Dédougou), et dans la région des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso).

2ii. Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation

(CONASUR)

Le CONASUR est une structure à vocation sociale et humanitaire. Elle est l'organe chargé de la prévention des catastrophes, de la gestion de secours d'urgence et de réhabilitation, elle est de ce fait l'instance de coordination et d'exécution en la matière.

La structure nationale de la CONASUR se comporte comme une centrale où se prennent les décisions qui sont appliquées dans les structures subsidiaires des Régions, des provinces, des départements et des villages. Ainsi, outre la structure nationale il y a les démembrements suivants :

- Le Conseil Régional de Secours d'Urgence et de réhabilitation (CORESUR)

- le Conseil Provincial de Secours d'Urgence et réhabilitation (COPROSUR)

- le Conseil Départemental de Secours d'Urgence et réhabilitation (CODESUR) - le Conseil villageois de Secours d'Urgence et de réhabilitation (COVISUR).

Notre stage se déroulant dans la région des hauts bassins, nous nous sommes uniquement intéressé à l'organisation régionale de la CONASUR, c'est-à-dire, la CORESUR.

- Le Conseil Régional de Secours d'Urgence et de réhabilitation

(CORESUR)

Il est chargé de l'exécution au niveau régional de toutes les tâches assignées au Conseil National de Secours d'Urgence et de réhabilitation. Il rend compte de ses activités à l'organe national. Il reçoit des rapports écrits des instances provinciales et villageoises de la CONASUR.

Il est sous la direction du directeur régional de l'action sociale et de la solidarité nationale. Les activités du CONASUR sont financées par des ressources provenant du budget de l'état, des partenaires au développement, des dons et legs d'origine privées ou publiques.

2iii. Le Secrétariat Permanent aux aides du PAM (SP/ PAM)

Le PAM est une organisation subsidiaire des nations unies destinée à fournir de l'aide alimentaire, en priorité aux pays dont les ressources alimentaires sont insuffisantes, et à apporter son assistance à la mise en place de projets de développement économique et social.

Au Burkina Faso le PAM à signé avec le gouvernement locale un plan d'action en cours de réalisation sur quatre (4) ans (entre 2006 et 2010) portant sur :

- l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants de 6 mois à 5 ans sous-alimentés, des femmes enceintes et allaitant ;

- le développement rural selon la stratégie « vivres contre actifs productifs » (stratégie adoptée par le projet riz pluvial, nous le verrons plus loin).

II. Connaissances relatives au champ professionnel :

Derrière les motivations qui m'ont conduit à solliciter ce stage à la Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Burkina Faso, il y avait le désir d'approfondir mes connaissances sur l'organisation rurale des pays en voie de développement et poursuivre mes recherches sur l'aide alimentaire et la sécurité alimentaire, sujet de mon mémoire.

Ainsi, de commun accord avec la structure de stage (la DRAHRH), nous avons convenu de retenir le thème de la "production agricole et les moyens de stockage des produits alimentaires au sud-ouest du Burkina Faso" dans la région des Hauts Bassins.

Je me suis donc fixé deux objectifs qui, selon mon projet professionnel (l'autosuffisance alimentaire dans les pays du sud), me permettaient à la fois de pratiquer le peu de connaissances qui m'a été insufflé à l'IUT et de poursuivre mes recherches sur la question de l'aide alimentaire et la sécurité alimentaire. Ces deux objectifs se traduisent comme suit :

- Comprendre les méthodes de gestion de la production agricole et les moyens logistiques utilisés.

- Etablir une base de donnée permettant de faire des approches adaptables à chaque contexte (français et ouest africain) en ce qui concerne l'insécurité alimentaire et les solutions qui y sont apportées.

Conformément à mes objectifs et à mon thème de stage, l'équipe dirigeante de la DRAHRH des Hauts Bassins m'a orienté vers l'un des projets en cours de réalisation de la direction : « le projet riz pluvial ». Ce projet est d'autant plus proche de mes aspirations de formation qu'il est né des mesures prises par le ministère pour combattre la crise des céréales que connaît le pays et limiter des importations trop coûteuses.

De façon plus globale, nos actions au sein de la structure restaient dans une perspective de participation et d'apprentissage.

A. Actions menées

1. les actions menées avec le service SAPA

Dès les premiers jours de mon arrivé à la DRAHRH, j'ai participé à la récolte et au traitement des informations dans les Centres d'Information de la direction installés dans les provinces alentour afin d'évaluer la production locale, en quantité et en qualité.

Il s'agissait concrètement de prélever des fiches de contrôle de la production agricole et animalière établies par la direction provinciale de l'agriculture afin de traiter les données pour les rendre publique et disponible pour les professionnels du domaine.

Les agents de la direction provinciale par un contrôle et une estimation prévisionnelle fait sur la base des étendus de terres cultivables ou aménagées pour être cultivées, le nombre de cheptel et de nouveaux né de cheptel par exploitation, les prévisions météorologiques, les appréciations de vétérinaires et agronomes...établissent des fiches.

Le traitement de données ainsi recueillies est un travail collégial que nous effectuons au niveau de la Direction Régionale au service SAPA. Il s'agissait de classifier selon les espèces et le nombre d'animaux, selon le type de produit (céréales) et les quantités estimées, etc...

Le résultat global nous permettait de faire des analyses sur les besoins actuels, les besoins avenir et de prévoir d'éventuelle déficits sur le rendement prévu afin d'y remédier efficacement.

Etant donné que le travail de la prévision par l'interprétation des données est un travail de longue haleine sachant qu'il s'étend dans la durée, car les conclusions des analyses ne sont tirées qu'après la prise en compte de tous les paramètres, et vue le temps de stage et les objectifs à atteindre, je pas pu participer à ce travail jusqu'au bout.

2. les actions menées au sein du Projet riz pluvial

Dès mon arrivé au niveau du projet riz pluvial j'ai pris connaissance des objectifs et des résultats attendus du projet, tout ceci inscrit dans le cadre logique du projet. Pour l'année en cours (2008) les objectifs et résultats attendus sont mentionnés dans le tableau qui suit :

OBJECTIFS (2008)

RESULTATS ATTENDUS (2008)

Aménagement 1000 hectares

1000 ha de bas-fond sont aménagés

Mettre en place un fonds de roulement

Un fons de roulement en intrants est mis en place auprès des producteurs de riz

- 50 tonnes de semences de riz

- 150 tonnes d'engrais NPK

- 100 tonnes d'Urée

- 3 millions de Francs des semences maraîchères

Mettre en places des infrastructures

- 5 magasins de 240m2 sont construits

- 5 aires de séchage de 600m2 sont construites

- 35 km de pistes de désenclavement sont tracés

Valoriser la production nationale de riz

- trente batteuses et décortiqueuses sont mises à la disposition des acteurs de la filière riz

- des journées de démonstration de matériel de post-récolte sont organisées

- des séances de sensibilisation/formation/ information sont tenues avec les différents acteurs pour une meilleure valorisation du riz national.

- Des relations de partenariat sont établies

Promouvoir le riz national

Des actions publicitaires et de ventes promotionnelles de riz sont effectuées

Diversifier la production sur les sites aménagés

- 20 puits à grand diamètre sont forés

- 100 hectares de cultures maraîchères sont emblavés

Renforcer les capacités des acteurs

- 1000 producteurs sont formés en techniques d'intensification de la riziculture

- 50 agents ont reçu une formation sur les techniques de récolte et de transformation du riz

Mener des activités de Recherche/développement

Des tests et/ou démonstrations sont menés

Suivre et évaluer les activités du projet

La situation de référence ou l'évaluation du projet est faite et les activités programmées sont exécutées, suivies et évaluées

Dans un premier temps, sous la direction d'un agent superviseur du projet sur le terrain, nommé agent bas-fond, j'ai participé au forage d'un puit dans la province de Houet (l'une des trois provinces des Hauts Bassins) puis à la mise en place des nouvel aires de séchage dans la même zone soit environ 70 m2 .La mise en place d'un puit ou d'un aire de séchage suppose des méthodes de gestion minutieuse, car, pour que le résultat obtenu soit durable et profitable pour la collectivité il faut bien établir des règles. Et étend donné que le puit et l'aide séchage mis en place servaient à deux bas-fonds différents, les quantités d'eau par litre étaient calculé de façon à ce que l'utilisation soit équitable pour les deux bas-fond, tout comme les aires de séchage repartis de façon égale.

J'ai ensuite été inséré dans le groupe d'information et de sensibilisation du projet, groupe constitué uniquement des agents bas-fonds, spécialistes de la riziculture formés pour apporter les informations nécessaires aux producteurs. Après avoir été moi-même formé au préalable, nous effectuons des descentes dans les bas-fonds pour haranguer sur les biens fondés du projet et présenter le nouveau matériel susceptible d'être utilisé après la récolte (décortiqueuses, batteuses, houes, etc...).

Après la compagne de sensibilisation et d'information, toujours à coté d'un agent bas-fond, nous supervisions la phase de semence et d'évaluation. Il s'agissait là aussi d'accompagner les producteurs dans leurs difficultés, soit un problème de semence soit un problème d'eau ou de la dureté du sol sur la parcelle de terre impartie, soit un problème matériel, etc...

- Mais alors qu'en est-il concrètement de la réalisation et de l'organisation de ce projet ?

Le projet riz pluvial est un projet national qui s'adapte avec les contraintes climatiques, topographiques et culturales de chaque région du Burkina Faso.

Au Niveau de la région des Hauts Bassins plus de 100 ha de terres ont été aménagés pour la réalisation de ce projet soit une production de 5 tonnes environ par hectare. Dans un premier temps, la coordination nationale du projet en accord avec la DRAHRH des Hauts Bassins désigne les terres qui devront être aménagées dans différentes provinces (notamment dans les trois provinces constitutives des Hauts Bassins).

Dans une approche participative, les producteurs volontaires sont appelés à participer aux activités d'aménagement des bas-fonds (activités de groupe) pour rendre propice la culture du riz. Une fois les bas-fonds aménagés, les terres sont parcellées selon des superficies variables allant de 0,25 ha à ½ ha.

Les parcelles de terre sont ensuite distribuées aux producteurs volontaires ayant participés aux activités de groupe proportionnellement à leur assiduité et leur motivation. Ces producteurs, dès lors, se constituent en groupement associatif pour la gestion du bas-fond. Chaque bas-fond est ainsi organisé.

Sur chaque bas-fond il y a un agent bas-fond dont le rôle principal est d'accompagner les producteurs, d'évaluer les activités du projet sur le terrain et de faire la liaison entre la coordination régionale et les producteurs.

Une fois l'aménagement des bas-fonds terminé, le projet assure le début des labourages, la construction des digues, diguettes et des casiers à mi-parcours, l'approvisionnement des intrants et petits matériels (semences, engrais, brouettes, cordes de semis, dames, pioches,...) : ce qui constitue le fond de roulement des producteurs.

Après la phase d'aménagement et d'emblavage des terres, vient la période des récoltes. Pendant cette période, le projet met à la disposition des producteurs de riz les batteuses pour 1000 F CFA par sac de 70kg, prix défiant toutes concurrences sur le marché. Les décortiqueuses sont également mises à la disposition des cultivateurs moyennant 1000 F CFA pour 70kg.

Les producteurs sont « seuls maîtres » de leurs productions après la récolte, ils revendent le kilo non décortiqué à 100F CFA/Kg.

Après les activités de vente du produit viennent les remboursements qui sont faits à la base des terres cultivés et des subventions accordées, notamment pour l'aménagement des terres, levés topographiques, labours, construction des digues et diguettes, les semences, les engrais, etc....

Cet argent est reversé au groupement associatif de chaque bas-fond - agissant de façon indépendante - pour la mise en place d'un fond de roulement permettant l'achat des engrais et semences pour l'année suivante.

Ainsi, l'agent bas-fond est aussi le relais entre cette association et la coordination régionale du projet.

3. Actions de recherche

3i. les stratégies de gestion de la production agropastorale au Burkina

Comme je l'ai déjà évoqué plus haut, de façon globale, le pays reste déficitaire en matière de production céréalière en dépit de la production excédentaire enregistrée dans certaines régions (cas des Hauts Bassins). Pour remédier à cette situation, les mesures suivantes sont prises par les autorités :

- En ce qui concerne les semences,

Le gouvernement Burkinabé à travers la Stratégie de Développement Rural (SDR), a placé l'utilisation des semences améliorées comme facteur prioritaire pour l'intensification et l'accroissement des productions agricoles en vue de renforcer la sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté.

En effet, selon le rapport « Révolution verte au Burkina Faso » du ministère de l'agriculture, le niveau des semences améliorés dans l'agriculture Burkinabé était de 6% seulement alors que dans les conditions optimales, la semence contribue pour près de 40% à l'accroissement des rendements.

- En ce qui concerne la fertilité des terres,

Le Burkina Faso est un pays où les sols sont très peu fertiles et la pratique d'une agriculture productive n'est possible que par l'utilisation des engrais. Or, pour éviter d'appauvrir d'avantage les sols l'idéale serait d'utiliser de la fumure organique.

Le gouvernement encourage donc la production des fumures organiques en octroyant des subventions aux producteurs qui s'y consacrent.

Le gouvernement a injecté 10 milliards de Francs CFA pour activer des unités de production de phosphate naturel pour améliorer la qualité de fumure organique.

- En matière d'équipement,

Le gouvernement a mis en place avec la participation des Directions Provinciales (DPAHRH) un dispositif facilitant le crédit d'équipement en développant un système de co-gestion ou co-utilisation des équipements agricoles. C'est-à-dire que 3 ou 4 ménages utilisent en commun le même matériel, ce qui facilite le remboursement des crédits.

- Promotion des filières,

La promotion des filières est l'un des axes les plus importants en matière de production et de commercialisation des produits agricoles. Les coopératives et associations des différentes filières s'organisent assez bien pour informer et s'informer sur les prix en cours.

Les Directions Régionales de la l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DRAHRH) ont la charge de conseiller les producteurs, les aider dans la gestion de leurs produit (stockage, vente, recherche de débouchés ou clients), puis rassembler les informations nécessaires et les rendre accessible à tous les acteurs.

En matière de filières agricoles, au Burkina Faso, la filière céréalière est la plus en vue du Burkina avec une production annuelle allant de 2 800 000 à 3 600 000 tonnes pour des superficies variant entre 1 800 000 et 3 100 000 hectare. La production du sorgho et du maïs est la plus importante.

3ii. Sécurité alimentaire au Burkina

Au Burkina Fosa comme dans la plus part des pays du sahel la sécurité alimentaire est mis à mal par les conditions particulièrement difficiles du climat, des sols, une forte croissance démographique (alors que la production stagne, voire même régresse dans certaines filières), la pauvreté des familles, etc...

Avec les statistiques recueillies au niveau de la DRAHRH des Hauts Bassins, statistiques mentionnées dans l'annexe 4, j'ai constaté que la région est souvent excédentaires et bénéficie des conditions climatiques favorables, ce qui n'est pas le cas des autres régions du Burkina.

De façon globale le pays reste déficitaire du point de vue alimentaire et les informations que j'ai recueillies me permettent d'évoquer deux hypothèses sur l'origine de cette insécurité alimentaire au-delà des contraintes naturelles de la production :

Hypothèse 1

- l'insécurité alimentaire est due au dysfonctionnement des marchés et de la déficience des échanges céréaliers entre zones déficitaires et excédentaires.

En effet, en prenant pour exemple le cas du projet riz pluvial où malgré la viabilité du projet et ce qui devrait être son impact sur le prix du riz sur les marchés, il n'en est rien pour cause de manque de volonté politique - pour des raisons qui nous échappent - d'uniformiser les prix sur les marchés.

Le riz produit dans le cadre de ce projet est très souvent racheté ou vendu aux grands commerçants qui imposent leur prix - sous l'oeil spectateur des politiques - pour le revendre au prix du riz importé, c'est-à-dire au même prix que le riz venant d'ailleurs. Alors même que l'objectif du projet est de produire le riz local pour amoindrir les coûts d'achat et de transport ce qui revient à avoir le riz moins cher et accessible à toutes les bourses sur les marchés.

Cet exemple sur le riz vaut aussi pour les autres produits agricoles. En réalité le problème se situe sur l'uniformisation du prix sinon sa mise en place. Cela nécessite des formations mais aussi des mesures strictes face aux abus constatés de la part de certains commerçants.

La structuration des organisations de commerçants et l'harmonisation des prix et des unités de mesure par production (ou par filière) sont, à mon avis, ce qui devrait primer pour remédier à cette situation.

Comme je l'ai déjà dit plus loin, les zones ou régions déficitaires du pays sont ravitaillés par

les plus excédentaires, ce ravitaillement des marchés peut porter préjudice aux producteurs lorsque les prix ne sont pas bien formés comme je le montre sur le schéma ci-après :

Dysfonctionnement

des marchés

Mauvaise desserte des zones déficitaires

Insécurité alimentaire

Peu de motivation pour accroître la production

Formation défectueuse des prix

Excédents mal vendus

Faibles revenus

Pauvreté des ménages ruraux

Ce dysfonctionnement des marchés avec des prix mal formés est accentué voir même provoqué par ce que je vais appeler ici un élément « extérieur » aux influences mentionnées sur ce schéma : l'aide alimentaire monétisée. Je reviendrais sur cette analyse de l'aide alimentaire monétisée dans la deuxième partie de ma recherche (hypothèse 2).

Hypothèse 2

- L'insuffisance des moyens et mesures de soutien aux ménages vivant dans la précarité fragilisent la sécurité alimentaire.

Une fois de plus nous sommes partis du constat des déficits alimentaires accumulés par le pays chaque saison de récolte, en prenant en compte le niveau de vie de certaines familles qui vivent très en dessous du seuil de pauvreté (c'est-à-dire la majorité).

Lorsqu'on sait que l'agriculture embauche près des trois quarts (3/4) de la population active et contribue pour 44 p. 100 au PNB, il y a lieu de craindre à tout moment un krach économique d'envergure ou plus clairement une crise alimentaire aigue.

La politique du Burkina Faso en matière de sécurité alimentaire est donc tournée vers une stratégie d'appel à l'aide internationale d'un coté et de l'autre, un budget annuel très important sur les importations des produits alimentaires pour combler le déficit national.

Le gouvernement a même mis en place des structures d'intervention auprès des populations en difficulté dont les plus importantes sont : La SONAGESS qui s'occupe du stock de sécurité alimentaire et la CONASURE qui s'occupe des secours d'urgences auprès des populations et de la prévention des catastrophes.

Mais alors, comment venir en aide à une population de 12 millions d'habitants dont la majorité (c'est-à-dire plus 60%) sont potentiellement dans le besoin ? Comment déterminer des indicateurs de précarité dans une société où la quasi-totalité de la population vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté ?

Mes recherches m'ont amené à dresser un tableau récapitulatif des interventions de la CONASURE en matière d'aide alimentaire entre 2005 et 2007, tableau fait à partir du « Rapport d'activités 2005-2007 » du secrétariat permanent du Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation.

Années

Population et quantité

Genre d'aide

Aide alimentaire

sur l'année 2005

777 297 Ménages touchés / 17 324,39 Tonnes de céréales distribuées

- 13 3342,50t ; vendus sous forme de prix social

- 3984,90t ; pour une distribution gratuite

Aide alimentaire

Sur l'année 2006

114 structures et associations / 195,4 Tonnes de céréales et divers (160L d'huile, 2540 cartons dattes, 2 cartons sardines, 2 cartons corned beef).

Distribution gratuite

Aide alimentaire sur l'année 2007

195 structures et associations/ 204,37 Tonnes de céréales et divers (132L de lait, 300L d'huile, 398 cartons de dattes, 19 cartons biscuits)

Distribution gratuite

Céréales : riz, maïs, sorgho, mil (y compris haricot, arachide).

Les produits sont vendus aux moins nécessiteux et distribués gratuitement à ceux qui ont le plus besoin ou du moins à ceux qui semblent en avoir le plus besoin.

Ce qui est inquiétant sur ces données et plus certainement sur l'organisation de ces distributions, c'est qu'aucune logique ne permet d'inventorier les réels nécessiteux (hiérarchiser les besoins), tout comme rien ne permet d'établir une réelle certitude sur le fait que les vivres parviennent aux ménages dans les proportions établies.

Il existe des structures indépendantes de l'Etat et certaines associations reconnues qui agissent dans ce domaine, c'est eux qui lance l'alerte auprès des autorités lorsqu'une situation parait inquiétante dans une région ou une province, etc...la plus part de temps c'est eux qui savent reconnaître les plus nécessiteux. Le plus surprenant c'est qu'aucune liste n'est ténue par les services sociaux que j'ai moi-même rencontré. Pour des raisons que je ne m'explique toujours pas, aucun suivi n'est fait de la situation des ménages précaires connus des services sociaux de la CONASURE ou au moins des services leur représentant sur place.

A mon avis la sécurité alimentaire prend un coup à chaque fois que cette aide est distribuée, que ce soit de façon gratuite ou monétisée, elle ne prend en compte qu'une partie des problèmes sans jamais les résoudre puisque les ménage ne sont pas répertoriés donc sont laissés dans cette situation en attendant une nouvelle aide. D'ailleurs elles ne sont jamais sûres d'être prises en compte par une future distribution puisqu'elles ne sont recensées nulle part.

Je me suis aussi posé un nombre de question sur les quantités distribuées par famille ou par personne, le réel impact de la nature de l'aide et des quantité offertes sur la vie des ménages, et donc son impact sur la sécurité alimentaire. Mais, me sui-je rendu compte qu'une telle recherche aurait nécessité plus de moyens et de temps.

Cependant, pour mieux cerner le processus d'octroie de l'aide et connaître les moyens dont dispose l'Etat Burkinabé en la matière, j'ai entrepris des recherches auprès de la SONAGESS dont le rôle est de recevoir le stock de sécurité alimentaire et d'en faire usage en cas de crise.

Il faut savoir que la SONAGESS est l'agent d'exécution de l'Etat en matière de gestion des Aides Alimentaires Publiques, et à ce titre, elle réceptionne, elle stocke, elle conserve en bon état de consommation et monétise les aides alimentaires publiques qui lui sont confiées par l'Etat.

Par exemple, entre 2003 et 2007, les stocks d'aide alimentaire gérés par la SONAGESS étaient essentiellement constitués de céréales et avaient pour origine principale le Japon, hors mis les produits locaux achetés par le gouvernement et l'aide exceptionnelle Thaïlandais de 2005.

En ce concerne l'aide thaïlandaise, 986,71 tonnes de riz ont été reçues en 2005, et sa vente a permis d'encaisser cent quatre vingt cinq millions (185 000 000) de FCFA, sommes constituant un fond de contrepartie géré par les deux cotés (Burkinabé et Thaïlandais), visant à financer des projets de développement rural.

L'aide octroyée par le Japon au Burkina Faso se fait dans le cadre d'une convention bilatérale, elle est destinée soit à être distribuée gratuitement soit à être revendues sur les marchés locaux pour constituer des fonds de contrepartie.

Le tableau suivant reprend les quantités d'aide alimentaire accordée au Burkina Faso par le Japon entre 2003 et 2007 :

QUANTITES ET VALEURS DES AIDES ALIMENTAIRES RECEPTIONNEES DE 2003 A 2007

ANNEE

QUANTITES RECUES

QUANTITES VENDUES

QUANTITES DISTRIBUEES

MONTANTS ENCAISSES

2003

-

-

-

-

2004

6 473,151 T

6 401,01 T

21,36 T

1 295 504 076 F CFA

2005

11 500,326 T

5 724,34 T

111 T

1 084 552 700 F CFA

2006

-

5298,89 T

150 T

1 030 434 650 F CFA

2007

5 218,98 T

4 170,06 T

629,10 T

848 518 920 F CFA

2008

4 800 T

En cours

En cours

En cours

TOTAL

27 992,45 T

21 594,3 T

911,46 T

4 259 010 346 F CFA

A travers ce tableau j'ai pu tirer la conclusion selon laquelle, l'aide alimentaire apportée au Burkina Faso est une aide essentiellement monétisée, vu la faible quantité des parts distribuées gratuitement par rapport à celles vendues.

Or, si les populations vivant dans la précarité, pour ne pas dire dans la pauvreté, ne peuvent s'acheter des produits alimentaires, cette aide reste inefficace puisqu'elle est inaccessible aux nécessiteux. Elle peut même être périlleuse pour la simple raison qu'elle pervertie le marché des denrées alimentaires lorsqu'elle n'est pas bien contrôlée, ce qui met la sécurité alimentaire en péril.

Je me suis donc penché sur la question de l'aide gratuite et là encore, aucune solution n'est sans risque puisque la distribution gratuite peut amener les populations vers une dépendance aliénante.

A mon avis, les moyens doivent être mises et les mesures prises pour mettre l'accent sur l'insertion sociale par l'activité économique, ce qui suppose une volonté politique en ce qui concerne la création des emplois et une organisation plus efficace des aides alimentaires avec un suivi pour des ménages en crise alimentaire aigue, ce pour combattre efficacement l'insécurité alimentaire.

III. Exploitation des connaissances acquises

A. Analyse de la structure d'accueil

Comme je l'ai présenté plus haut, la DRAHRH des Hauts Bassins est l'organe représentant le ministère de l'agriculture dans la région et est à ce titre le moteur de l'organisation paysanne et rurale. J'ai été au cours de ce stage submergé dans une organisation tellement complexe, aussi bien du point de vue de la grandeur de la structure - avec toutes les ramifications qui la caractérise - que des rapports qui existent entre lesdites ramifications (ou sections).

Ce qui m'a plus intéressé au premier plan c'est les rapports de pouvoir entre les responsables et les agents : les informations semblent circuler entre les responsables sans jamais passer par les agents. J'ai été surpris de constater que certains agents employés de la DRAHRH passent des jours et des semaines sans traiter aucun dossier ni avoir aucune tache, restant assis derrière un bureau en espérant une sollicitation des chefs. En fait, cela est dû à un système de contrôle d'information de la part de l'équipe directrice.

Certains agents ne sont sollicités que pour des taches ponctuelles de terrain ne relevant même pas de leurs compétences. Par exemple, au niveau du projet riz pluvial, la coordinatrice du projet n'avait pas pu me donner le cadre logique du projet ni d'autres informations concernant le projet sur lequel nous devions travailler, non par ce qu'elle ne voulait pas mais bien par ce qu'elle n'avait rien comme info concernant le projet, sauf quelques comptes rendus des agents de terrain (agent bas-fonds). Il m'avait fallu me déplacer sur Ouagadougou où se trouve la coordination nationale pour avoir des infos sur le projet. Autrement dit, l'information reste dans les mains des responsables et les autres ne font que figure de proue.

Le gâchis sur les valeurs, les compétences, les moyens financiers (puisqu'ils sont payés), et sur le développement de l'organisation est à décrier. Cela met en péril les initiatives et projets mis en place, puisque les ressources et les énergies ne sont pas utilisées pleinement.

B. Analyse des actions menées et des outils utilisés

Au cours de ce stage, j'ai retenu trois temps forts qui constituent l'essentiel de ce que j'ai pu apprendre pendant le stage : La récolte des informations, le traitement des données et la mise en place des statistiques selon le résultat des documents traités ; la gestion des usagers des aires de séchage et du puit après forage ; puis, les action de recherche dans une perspective de complément d'information sur la question de l'aide humanitaire et de la sécurité alimentaire.

1. Pertinence de mes actions

1i. La récolte des informations, le traitement des données :

Cette action trouve un sens dans ce que je me suis fixé comme objectif, notamment la connaissance des pratiques de gestion de la production agricole. Dans un pays comme le Burkina Faso où le climat et tous les aléas qui s'en suivent sont inconstants, la gestion prévisionnelle de la production est d'une importance capitale et cette prévision n'est possible qu'à travers le processus de traitement des informations sur les terres emblavées, les stocks de réserve familiaux, les cheptels existants et leurs évolutions, les prévisions pluviométriques, etc...

Cette action m'a aussi permis de pratiquer l'analyse des données provisionnelles en matière de production agricole.

J'en ai tiré la leçon selon laquelle, gérer la production agricole, c'est gérer l'information sur la disponibilité des produits par filières, les conditions de la production et les pratiques culturales en vue afin de remédier aux éventuelles déficits ou prévoir des moyens de le combler.

1ii. la gestion des usagers des aires de séchage et du puit après forage :

Construire ou mettre en place un bien que la collectivité doit utiliser est une chose louable, mais elle devient périlleuse lorsqu'elle ne s'accompagne d'aucune règle d'utilisation. Dans le cas des puits et des aires de séchage communes c'est encore plus vrai.

Comprendre les enjeux de l'eau dans un groupe restreint m'a paru une assez bonne expérience lorsqu'on s'apprête à aller travailler en Afrique où les problèmes d'eau se font sentir de plus en plus.

Je découvrais par la même occasion l'importance que pouvait avoir une aire de séchage dans la production de riz (une question que j'étais loin de me poser) et les méthodes utilisées pour la production du riz pluvial.

1iii. les actions de recherche dans une perspective de complément d'information

A l'issu de cette dernière année de ma formation en GDAH, pour mon mémoire, j'ai choisi de traiter du sujet de la sécurité alimentaire à travers le thème de l'aide alimentaire en prenant pour exemple le cas du Niger. Or, au cours de mes recherches je me suis rendu compte de la similitude qu'avaient la quasi-totalité des pays sahéliens en ce qui concerne la question de la sécurité alimentaire. Pour compléter mes connaissances dans ce domaine et surtout pour confronter mes hypothèses à la réalité sur place (conformément à mes objectifs de stage), j'ai entrepris des recherches sur la question de la sécurité alimentaire - en évoquant la question sous-jacente l'aide alimentaire.

2. L'apport du stage et auto analyse

Ce stage m'a permis de profiler sur le terrain de mon futur domaine d'exercice, en touchant du doigt les réalités objectives du travail dans le domaine de la sécurité alimentaire et, subséquemment de l'aide alimentaire et de l'autosuffisance alimentaire. Ces notions s'articulent très bien et dans le cadre de ce stage dans les Hauts Bassins, elles avaient tout leur sens vue le contexte et la conjoncture globale du pays.

Je découvrais que la sécurité alimentaire, tout comme l'autosuffisance alimentaire n'était donc pas uniquement une question de gestion de la production agricole, mais aussi une question de la gestion d'information sur les marchés locaux afin de rendre accessible les produits existants, une bonne communication et structuration des organisations paysannes, une bonne structuration des unités de transformation des produits agricoles, une structuration des organisations de commerçants pour une uniformisation des prix sur les marchés, facilitation d'accès aux crédits de transport des produits vers les zones déficitaires, etc...

* 1 Tableau récapitulatif de l'organisation administrative

* 2 Système d'Alerte Précoce

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry