INTRODUCTION
La "production agricole et les moyens de stockage des
produits alimentaires au sud-ouest du Burkina Faso", telle est la
thématique du stage que j'ai effectué du 07 juin au 07 juillet de
cette année (2008) à la Direction Régionale de
l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques des Hauts
Bassins (DRAHRH), au Burkina Faso. En fait, mon stage a eu lieu au sein du
Projet « riz pluvial », projet dépendant de la
DRAHRH des Hauts Bassins.
Je tiens à signaler que cette thématique est
loin d'être le reflet de mes recherches effectuées sur place, car
ai-je considéré à tord ou à raison que la notion de
la production agricole renfermait la question sous-jacente de la
sécurité alimentaire, ce qui m'a poussé à mener mes
recherches dans ce sens. Sans doute aussi dans l'objectif de compléter
mes connaissances dans le domaine de l'aide alimentaire, sujet de mon
mémoire à l'issue de cette formation en Gestion du
Développement et l'Action Humanitaire.
Ainsi, ce rapport de stage est une suite logique des nombreux
travaux entrepris au cours de la formation à l'IUT, dans un but de
pratique et de recherche pour renforcer mes capacités dans le domaine
choisi, en l'occurrence : l'« autosuffisance alimentaire
dans les pays du sud ».
Nous précéderons en trois phases pour rendre ce
travail. En situant le contexte de ce stage nous présenterons la
structure d'accueil en mettant en avant les compétences de chaque
secteur d'activité, nous analyserons ensuite l'ensemble de nos
recherches et activités après les avoir
présenté.
I. Contexte du stage
A. Présentation de la région des Hauts
Bassins
Située à l'ouest du Burkina, la région
des Hauts Bassins est composée de trois provinces (le Houet, le
kénédougou et le Tuy) et comprends 33 départements, trois
communes urbaines, 30 communes rurales et 449 villages. Bobo-Dioulasso est le
chef-lieu de la région des Hauts Bassins.
Avec une superficie de 26 606 Km2, sa
population est estimée à environ
1 500 000 habitant soit une densité de
prêt de 48 habitants/km2 (selon une étude faite en
2002).
La région des Hauts Bassins est une région
où les conditions sont très propices à une
diversité culturale car les terre y sont fertiles et
bénéficient d'une pluviométrie dont le taux annuel varie
entre 800 et 1 100 m, ce qui explique le nombre important d'emplois
qu'elle créée dans les différentes filières
agropastorales et du commerce. En matière d'empois les secteurs du
tourisme, de l'artisanat et du transport sont en expansion même si a
peine 72% de la population active travaille.
La région détient aussi un nombre important
d'industries, notamment dans la province de Houet où il y a des
industries métallurgiques, agro alimentaire, de boisson, de tabac et de
textiles.
B. Présentation structurelle du Projet Riz
pluvial au niveau de la
région des Hauts
Bassins
Au niveau national, le projet riz pluvial à pour
objectif global de contribuer à l'accroissement de la production
nationale de riz de façon économique, sociale et environnementale
pour l'accroissement du revenu par tête d'habitant et la réduction
de la pauvreté.
Plus spécifiquement, les objectifs poursuivis par le
projet sont les suivantes :
- accroissement durable de la production rizicole par
l'augmentation des superficies aménagées de bas-fonds et
l'intensification de cette production ;
- valoriser la production nationale de riz par l'installation
de décortiqueuses afin que cette production contribue à la
substitution des importations de riz par le riz local et à
l'économie de devises ;
- accroissement des revenus des riziculteurs et
amélioration de leur situation alimentaire nutritionnelle par la
diversification de la production sur les bas-fonds
aménagés ;
- renforcement des compétences locales dans le domaine
de la production, de la transformation et de la commercialisation du riz ainsi
que dans le domaine de gestion de l'exploitation rizicole.
Le dispositif structurel d'exécution
du projet au niveau national est composé de plusieurs structures qui
agissent de façon collégiale et connecté par un programme
annuel élaboré par la coordination nationale du projet.
Parmi ces structures il y a treize (13) Directions
Régionales de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources
Halieutiques (DRAHRH), dont celle de la région des Hauts Bassins
où j'effectue mon stage.
Au niveau de la région des Hauts Bassins,
l'équipe chargée de l'exécution du projet dépend du
service de gestion des ressources humaines de la DRAHRH.
Elle se compose :
- d'une coordinatrice régionale chargée de
l'administration du projet au niveau local ; elle est responsable des
moyens logistiques mis à disposition par la direction nationale du
projet à qui elle rend compte du déroulement des
activités.
- 12 agents bas-fonds : ce sont des spécialistes
de la riziculture, fonctionnaires de la direction provinciale de l'agriculture
dont le rôle est de sensibiliser les producteurs sur les bien
fondés du projet et le suivi des activités rizicoles sur chaque
bas-fond aménagé.
C. Présentation de la DRAHRH et son
réseau de travail
La Direction Régionale de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DRAHRH) de Bobo-Dioulasso est le
service représentant le Ministère de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques dans la région.
Elle a donc pour mission d'assurer le fonctionnement et la
gestion des structures du Ministère. A ce titre, elle est chargée
de coordonner, de contrôler les activités des directions
provinciales, des projets et programmes, elle suit l'action des organisations
non gouvernementales (ONG) exerçant dans le domaine agricole.
La DRAHRH comprend :
- un Secrétariat de direction
- les Services du siège
Vu la taille très importante de la structure d'accueil,
dans la mesure où mon stage m'a amené à collaborer avec
différents services du sièges de la DRAHRH de Bobo-dioulasso et
au delà, conformément à mes objectifs de stage, je ne me
suis consacré qu'à ceux qui ont contribués directement ou
indirectement à mon travail.
1. Les services du siège
Pour mener à bien ses missions la DRAHRH de
Bobo-Dioulasso est doté de quatre grands services que sont :
1i. le Service Administratif et Financier
(SAF)
Ce service est lui-même divisé en trois sections
différentes reparties en fonction des charges globales du
Service :
1i. a. Section de l'administration et
Finance
Elle à pour rôle de :
- suivre l'exécution des protocole et conventions sur
le plan financier
- tenir la comptabilité et conserver les pièces
comptables ;
- élaborer le budget annuel de la DRAAHRH
- suivre l'exécution du budget alloué à
la DRAHRH
- établir les rapports financiers liés à
la mise en oeuvre des programmes régionaux d'investissement.
1i. b. Section Gestion de la logistique
Elle a pour attributs de :
- recenser, gérer et entretenir les équipements
- meubles et immeubles - de la DRAHRH ;
- gérer et entretenir le parc automobile de la
DRAHRH ;
- assurer l'approvisionnement de la DRAHRH en matériels
et fournitures ;
- maintenir à jour l'inventaire physique des biens de
la DRAHRH ;
- établir un inventaire systématique de fin de
d'exercice des équipements de la DRAHRH.
1i. c. Section Gestion des Ressources Humaines
Cette section est dirigée par un DRH, elle est
chargée de :
- gérer l'ensemble du personnel de la direction
régionale ;
- traiter tous les dossiers internes et externes des
agents ;
- appuyer les responsables des services dans la gestion et la
supervision quotidienne de leurs agents, le maintien de l'ordre et de la
discipline au service ;
- élaborer des tableaux de bord pour suivre les
mouvements du personnel (avancement, affectation, détachement,
disponibilité, suspension, retraite, licenciement, démission,
stage, etc...).
- recenser et appuyer les besoins en formation des
agents ;
- participer à l'évaluation des agents ;
- tenir un fichier du personnel de la Direction
Régionale.
1ii. le Service des Etudes et de la Planification
(SEP)
Ce service est divisé en trois sections
différentes :
1ii. a. Section Planification et suivi
évaluation
Elle a pour attributs de :
- élaborer des études ponctuelles sur des
problèmes spécifiques ;
- élaborer des les programmes et rapports
périodiques de suivi-évaluation des activités
menées par la DRAHRH ;
- élaborer et/ou mettre en forme les fiches de projets
en quêtes de financement, créer et gérer une banque de
données sur les fiches ou idées de projets ;
- concevoir, élaborer et diffuser les fiches et
tableaux de collecte des données des suivis-évaluation ;
- assurer le suivi-évaluation des activités,
notamment au niveau de la vulgarisation agricole, de l'exploitation des
ressources hydrauliques, halieutiques et du foncier rural ;
- assurer le suivi des activités des ONG et autres
partenaires dans les domaines de l'agriculture, de l'eau, de la pêche et
du foncier rural.
- Evaluer sur base des informations provinciales, les
activités et leurs impactes sur les productions, l'environnement et les
revenus des exploitants agricoles ;
- Proposer des aménagements et ajustements
nécessaires.
1ii. b. Section foncier rural et Organisations
paysannes
1ii. c. Section statistiques agricoles et
Documentation
Elle à pour attributs de :
- collecter et traiter les informations sur la production
agricole et la sécurité alimentaire de la région ;
- organiser et superviser la collecte des données et
enquêtes sur le terrain, constituer une banque de données
agricoles ;
- former suivre les enquêteurs et contrôleurs sur
le terrain ;
- suivre et évaluer la situation alimentaire de la
région ;
- collecter, traiter et capitaliser les données
concernant tous les projets passés, en cours ou à réaliser
sur le territoire de la DRAHRH ;
- veiller à la bonne tenue des documents, des archives
et la mise à jour du fichier de la documentation.
- Contribuer à la mise en oeuvre du système
d'information sur l'eau.
1iii. le Services de l'Aménagement et des
Productions Agricoles (SAPA)
De façon globale ce service est
chargé entre autres de :
- apporter un appui à l'utilisation du matériel
agricole et des équipements de transformation, de la diffusion, du
transfert et de la technologie ;
- apporter de l'assistance aux producteurs en matière
phytosanitaire ;
- capitaliser les techniques et systèmes de production
et de promotion des filières ;
- mettre en oeuvre la politique nationale en matière de
d'irrigation et d'aménagements hydro-agricoles ;
- assurer le suivi de l'agriculture irriguée et des
aménagements hydro-agricoles ;
Ce service comprend deux sections :
- la section appui-conseil et promotion des filières
agricoles
- la section aménagement hydro agricole et
développement de l'irrigation.
Etant donné qu'au cours de notre stage nous avons
été plus amené à travailler avec la section
appui-conseil et promotion des filière agricoles (par rapport aux
objectifs à atteindre), nous avons donc choisi de donner plus de
détails sur les attributs de cette section.
1iii. a. La section appui conseil et promotion des
filières agricoles
Elle a pour attributs de :
- organiser, appuyer à l'échelle de la
région les activités de vulgarisation et de conseil aux
producteurs, aux organisations professionnelles agricoles et aux jeunes
agriculteurs, faciliter les échanges d'expériences entre eux et
les relations entre la recherche et la vulgarisation ;
- mettre en oeuvre les méthodes et systèmes de
vulgarisation, les résultats de la recherche en collaboration avec les
DRAHRH ;
- coordonner les actions de vulgarisation avec les structures
partenaires, et apporter l'appui nécessaire au DRAHRH pour la mise en
oeuvre des programmes de vulgarisation avec l'implication des
producteurs ;
- vulgariser les techniques de production des semences et
soutenir des activités de productions des semences.
- Conduire des essaies et démonstrations (semences,
pesticides, engrais, amendements) ;
- Promouvoir l'utilisation des intrants agricoles (engrais,
semences, pesticides) et veiller au contrôle de leur conditionnement et
de leur qualité ;
- Mener des tests de matériels agricoles en milieu
paysan pour promouvoir les cultures pluviales et irriguées ;
- Assurer des prospections phytosanitaires et des mesures
préventives et curatives contre les prédateurs des
cultures ;
- Signaler des attaques acridiennes et donner des
alertes ;
- Identifier et organiser les filières porteuses sur le
territoire de la Direction Régionale ;
1iiii. Services des Ressources en Eau et des
Ressources Halieutiques
(SREH)
Ce service est chargé de :
- mettre en oeuvre les politiques sectorielles en
matière de gestion intégrée des ressources en
eau ;
- mettre en oeuvre la politique d'approvisionnement en eau
potable et assainissement ;
- mettre en oeuvre le système d'information et de
monitoring sur l'eau ;
- mettre en oeuvre la police de l'eau ;
- mettre en oeuvre les mesures d'accroissement durable de la
productivité de la pêche de capture ;
- promouvoir l'accroissement de la production provenant de
l'aquaculture et son intégration aux autres activités de
production agricole ;
- assurer tout autre appui conseil dans les domaines de ses
attributs.
Direction Régionale de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des
Ressources Halieutiques
(DRAHRH)1(*)
SERVICE DES RESSOURCES EN EAU ET DES RESSOURCES
HALIEUTIQUES
(SREH)
SERVICE DES AMENAGEMENT
ET DES PRODUCTIONS
AGRICOLES
(SAPA)
Section collecte des informations, suivi des Organismes de
gestion et police de l'eau
(SCDISOGP Eau)
Section approvisionnement en Eau
potable et assainissement
(SAEPA)
Section promotion et exploitation des ressources halieutiques
(SPERH)
Section appui-conseil et
promotion des filières agricoles
(SAPA)
Section Aménagement hydro agricole et
développement de l'irrigation
(SAHDI)
SERVICE DES ETUDES ET DE LA
PLANIFICATION
(SEP)
SERVICE ADMINISTRATIF
ET FINANCIER
(SAF)
Section programmation et suivi évaluation (SPSE)
Section foncier rural et des organisations des organisations
paysannes
Section statistique agricole et Documentation (SSAD)
Section de l'administration des
finances (SAF)
Section logistique (SL)
Section des ressources humaines
2. le réseau de partenaires qui entoure la DRAHRH
des
Hauts
Bassins
La DRAHRH des Hauts Bassins est une institution qui mobilise
autour d'elle un nombre indéterminé de partenaires sociaux et
économiques, aussi bien sur le plan local ou régional que sur le
plan international. Cette collaboration se fait de façon directe ou
indirecte dans la mesure où, la DRAHRH des Hauts Bassins dépend
du Secrétariat Général du Ministère de
l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques.
Pour ne pas faire de ce rapport une panacée
d'informations dépassant le cadre de nos objectifs de stage, nous nous
sommes contentés de repérer et de présenter les
institutions qui nous ont directement ou indirectement servies. Parmi elles il
y a :
2i. La Société Nationale de Gestion du
Stock de Sécurité
(SONAGESS)
La Société Nationale de Gestion du Stock de
Sécurité alimentaire (SONAGESS) a été
créée en juin 1994, suite à la dissolution de l'Office
National des Céréales (OFNACER). Elle est une
Société d'Etat au capital de 200 millions de Francs CFA
entièrement détenu par l'Etat.
La SONAGESS a pour missions d'effectuer la collecte, la
réception, la conservation et la rotation technique du Stock National de
Sécurité.
Elle assure la gestion du Stock d'Intervention (SI) et la
gestion de l'Aide Alimentaire Publique (AA).
La SONAGESS assure également le traitement, l'analyse
et la diffusion des informations sur le marché céréalier
(SIM) et sur le marché des autres produits agricoles afin, d'une part,
d'assurer une meilleure efficacité de la gestion du Stock National de
Sécurité, du SI et, d'autre part, de fournir une bonne
information à tous les décideurs politiques et tous les
opérateurs économiques intéressés par les questions
de sécurité alimentaire.
A cet effet, la SONAGESS assure les activités
commerciales ci-après :
· les traitements phytosanitaires des stocks de
produits alimentaires ;
· la gestion et la location des infrastructures et des
équipements ;
· la vente de céréales dans les zones
déficitaires et/ou en rupture d'approvisionnement dûment
identifiées par le SAP2(*) ;
· des études au profit des tiers et des
publications dans le domaine de la sécurité alimentaire ;
· l'intermédiation et l'assistance en
matière d'exportation de céréales dans le cadre d'accords
bilatéraux ;
· les achats locaux de vivres pour le compte de tiers.
Afin d'assurer ses missions, la Société dispose
de ressources matérielles indispensables à la mise en oeuvre de
ses activités.
La SONAGESS dispose d'un parc automobile réparti comme
suit :
· Un parc automobile lourd composé de six (06)
camions dont une dépanneuse. Il s'agit de véhicules dont la
charge varie de 20 à 40 tonnes. Un projet d'acquisition de trois camions
remorques sur le budget de l'Etat 2008 est en cours ;
· Un parc léger regroupant 18
véhicules : une (01) berline, huit (08) véhicules de type
station wagon, et neuf (09) camionnettes pick-up. La SONAGESS dispose de 115
magasins de stockages d'une capacité totale de 74.000 tonnes environ.
Ces magasins sont en majorité localisés dans les régions
du Sahel (Dori, Djibo, Gorom-Gorom), du Nord (Ouahigouya), du Centre
(Ouagadougou), du Centre Nord (Kaya), de l'Est (Fada N'Gourma), de la Boucle du
Mouhoun (Dédougou), et dans la région des Hauts-Bassins
(Bobo-Dioulasso).
2ii. Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation
(CONASUR)
Le CONASUR est une structure à vocation sociale et
humanitaire. Elle est l'organe chargé de la prévention des
catastrophes, de la gestion de secours d'urgence et de réhabilitation,
elle est de ce fait l'instance de coordination et d'exécution en la
matière.
La structure nationale de la CONASUR se comporte comme une
centrale où se prennent les décisions qui sont appliquées
dans les structures subsidiaires des Régions, des provinces, des
départements et des villages. Ainsi, outre la structure nationale il y a
les démembrements suivants :
- Le Conseil Régional de Secours d'Urgence et de
réhabilitation (CORESUR)
- le Conseil Provincial de Secours d'Urgence et
réhabilitation (COPROSUR)
- le Conseil Départemental de Secours d'Urgence et
réhabilitation (CODESUR) - le Conseil villageois de Secours d'Urgence et
de réhabilitation (COVISUR).
Notre stage se déroulant dans la région des
hauts bassins, nous nous sommes uniquement intéressé à
l'organisation régionale de la CONASUR, c'est-à-dire, la CORESUR.
- Le Conseil Régional de Secours d'Urgence et
de réhabilitation
(CORESUR)
Il est chargé de l'exécution au niveau
régional de toutes les tâches assignées au Conseil National
de Secours d'Urgence et de réhabilitation. Il rend compte de ses
activités à l'organe national. Il reçoit des rapports
écrits des instances provinciales et villageoises de la CONASUR.
Il est sous la direction du directeur régional de
l'action sociale et de la solidarité nationale. Les activités du
CONASUR sont financées par des ressources provenant du budget de
l'état, des partenaires au développement, des dons et legs
d'origine privées ou publiques.
2iii. Le Secrétariat Permanent aux aides du PAM
(SP/ PAM)
Le PAM est une organisation subsidiaire des nations unies
destinée à fournir de l'aide alimentaire, en priorité aux
pays dont les ressources alimentaires sont insuffisantes, et à apporter
son assistance à la mise en place de projets de développement
économique et social.
Au Burkina Faso le PAM à signé avec le
gouvernement locale un plan d'action en cours de réalisation sur quatre
(4) ans (entre 2006 et 2010) portant sur :
- l'amélioration de l'état nutritionnel des
enfants de 6 mois à 5 ans sous-alimentés, des femmes enceintes et
allaitant ;
- le développement rural selon la stratégie
« vivres contre actifs productifs » (stratégie
adoptée par le projet riz pluvial, nous le verrons plus loin).
II. Connaissances relatives au champ
professionnel :
Derrière les motivations qui m'ont conduit à
solliciter ce stage à la Direction Régionale de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Burkina Faso, il y avait le
désir d'approfondir mes connaissances sur l'organisation rurale des pays
en voie de développement et poursuivre mes recherches sur l'aide
alimentaire et la sécurité alimentaire, sujet de mon
mémoire.
Ainsi, de commun accord avec la structure de stage (la
DRAHRH), nous avons convenu de retenir le thème de la
"production agricole et les moyens de stockage des produits
alimentaires au sud-ouest du Burkina Faso" dans la région des
Hauts Bassins.
Je me suis donc fixé deux objectifs qui, selon mon
projet professionnel (l'autosuffisance alimentaire dans les pays du sud), me
permettaient à la fois de pratiquer le peu de connaissances qui m'a
été insufflé à l'IUT et de poursuivre mes
recherches sur la question de l'aide alimentaire et la sécurité
alimentaire. Ces deux objectifs se traduisent comme suit :
- Comprendre les méthodes de gestion de la production
agricole et les moyens logistiques utilisés.
- Etablir une base de donnée permettant de faire des
approches adaptables à chaque contexte (français et ouest
africain) en ce qui concerne l'insécurité alimentaire et les
solutions qui y sont apportées.
Conformément à mes objectifs et à mon
thème de stage, l'équipe dirigeante de la DRAHRH des Hauts
Bassins m'a orienté vers l'un des projets en cours de
réalisation de la direction : « le
projet riz pluvial ». Ce projet est d'autant plus
proche de mes aspirations de formation qu'il est né des mesures prises
par le ministère pour combattre la crise des céréales que
connaît le pays et limiter des importations trop coûteuses.
De façon plus globale, nos actions au sein de la
structure restaient dans une perspective de participation et d'apprentissage.
A. Actions menées
1. les actions menées avec le service
SAPA
Dès les premiers jours de mon arrivé à la
DRAHRH, j'ai participé à la récolte et au traitement des
informations dans les Centres d'Information de la direction installés
dans les provinces alentour afin d'évaluer la production locale, en
quantité et en qualité.
Il s'agissait concrètement de prélever des
fiches de contrôle de la production agricole et animalière
établies par la direction provinciale de l'agriculture afin de traiter
les données pour les rendre publique et disponible pour les
professionnels du domaine.
Les agents de la direction provinciale par un contrôle
et une estimation prévisionnelle fait sur la base des étendus de
terres cultivables ou aménagées pour être cultivées,
le nombre de cheptel et de nouveaux né de cheptel par exploitation, les
prévisions météorologiques, les appréciations de
vétérinaires et agronomes...établissent des fiches.
Le traitement de données ainsi recueillies est un
travail collégial que nous effectuons au niveau de la Direction
Régionale au service SAPA. Il s'agissait de classifier
selon les espèces et le nombre d'animaux, selon le type de produit
(céréales) et les quantités estimées, etc...
Le résultat global nous permettait de faire des
analyses sur les besoins actuels, les besoins avenir et de prévoir
d'éventuelle déficits sur le rendement prévu afin d'y
remédier efficacement.
Etant donné que le travail de la prévision par
l'interprétation des données est un travail de longue haleine
sachant qu'il s'étend dans la durée, car les conclusions des
analyses ne sont tirées qu'après la prise en compte de tous les
paramètres, et vue le temps de stage et les objectifs à
atteindre, je pas pu participer à ce travail jusqu'au bout.
2. les actions menées au sein du Projet riz
pluvial
Dès mon arrivé au niveau du projet riz pluvial
j'ai pris connaissance des objectifs et des résultats attendus du
projet, tout ceci inscrit dans le cadre logique du projet. Pour l'année
en cours (2008) les objectifs et résultats attendus sont
mentionnés dans le tableau qui suit :
OBJECTIFS (2008)
|
RESULTATS ATTENDUS (2008)
|
Aménagement 1000 hectares
|
1000 ha de bas-fond sont aménagés
|
Mettre en place un fonds de roulement
|
Un fons de roulement en intrants est mis en place
auprès des producteurs de riz
- 50 tonnes de semences de riz
- 150 tonnes d'engrais NPK
- 100 tonnes d'Urée
- 3 millions de Francs des semences maraîchères
|
Mettre en places des infrastructures
|
- 5 magasins de 240m2 sont construits
- 5 aires de séchage de 600m2 sont
construites
- 35 km de pistes de désenclavement sont
tracés
|
Valoriser la production nationale de riz
|
- trente batteuses et décortiqueuses sont mises
à la disposition des acteurs de la filière riz
- des journées de démonstration de
matériel de post-récolte sont organisées
- des séances de sensibilisation/formation/ information
sont tenues avec les différents acteurs pour une meilleure valorisation
du riz national.
- Des relations de partenariat sont établies
|
Promouvoir le riz national
|
Des actions publicitaires et de ventes promotionnelles de riz
sont effectuées
|
Diversifier la production sur les sites
aménagés
|
- 20 puits à grand diamètre sont forés
- 100 hectares de cultures maraîchères sont
emblavés
|
Renforcer les capacités des acteurs
|
- 1000 producteurs sont formés en techniques
d'intensification de la riziculture
- 50 agents ont reçu une formation sur les techniques
de récolte et de transformation du riz
|
Mener des activités de
Recherche/développement
|
Des tests et/ou démonstrations sont menés
|
Suivre et évaluer les activités du projet
|
La situation de référence ou l'évaluation
du projet est faite et les activités programmées sont
exécutées, suivies et évaluées
|
Dans un premier temps, sous la direction d'un agent
superviseur du projet sur le terrain, nommé agent bas-fond, j'ai
participé au forage d'un puit dans la province de Houet (l'une des trois
provinces des Hauts Bassins) puis à la mise en place des nouvel aires de
séchage dans la même zone soit environ 70 m2 .La mise
en place d'un puit ou d'un aire de séchage suppose des méthodes
de gestion minutieuse, car, pour que le résultat obtenu soit durable et
profitable pour la collectivité il faut bien établir des
règles. Et étend donné que le puit et l'aide
séchage mis en place servaient à deux bas-fonds
différents, les quantités d'eau par litre étaient
calculé de façon à ce que l'utilisation soit
équitable pour les deux bas-fond, tout comme les aires de séchage
repartis de façon égale.
J'ai ensuite été inséré dans le
groupe d'information et de sensibilisation du projet, groupe constitué
uniquement des agents bas-fonds, spécialistes de la riziculture
formés pour apporter les informations nécessaires aux
producteurs. Après avoir été moi-même formé
au préalable, nous effectuons des descentes dans les bas-fonds pour
haranguer sur les biens fondés du projet et présenter le nouveau
matériel susceptible d'être utilisé après la
récolte (décortiqueuses, batteuses, houes, etc...).
Après la compagne de sensibilisation et d'information,
toujours à coté d'un agent bas-fond, nous supervisions la phase
de semence et d'évaluation. Il s'agissait là aussi d'accompagner
les producteurs dans leurs difficultés, soit un problème de
semence soit un problème d'eau ou de la dureté du sol sur la
parcelle de terre impartie, soit un problème matériel, etc...
- Mais alors qu'en est-il concrètement de la
réalisation et de l'organisation de ce projet ?
Le projet riz pluvial est un projet national qui s'adapte avec
les contraintes climatiques, topographiques et culturales de chaque
région du Burkina Faso.
Au Niveau de la région des Hauts Bassins plus de 100 ha
de terres ont été aménagés pour la
réalisation de ce projet soit une production de 5 tonnes environ par
hectare. Dans un premier temps, la coordination nationale du projet en accord
avec la DRAHRH des Hauts Bassins désigne les terres qui devront
être aménagées dans différentes provinces (notamment
dans les trois provinces constitutives des Hauts Bassins).
Dans une approche participative, les producteurs volontaires
sont appelés à participer aux activités
d'aménagement des bas-fonds (activités de groupe) pour rendre
propice la culture du riz. Une fois les bas-fonds aménagés, les
terres sont parcellées selon des superficies variables allant de 0,25 ha
à ½ ha.
Les parcelles de terre sont ensuite distribuées aux
producteurs volontaires ayant participés aux activités de groupe
proportionnellement à leur assiduité et leur motivation. Ces
producteurs, dès lors, se constituent en groupement associatif pour la
gestion du bas-fond. Chaque bas-fond est ainsi organisé.
Sur chaque bas-fond il y a un agent bas-fond dont le
rôle principal est d'accompagner les producteurs, d'évaluer les
activités du projet sur le terrain et de faire la liaison entre la
coordination régionale et les producteurs.
Une fois l'aménagement des bas-fonds terminé, le
projet assure le début des labourages, la construction des digues,
diguettes et des casiers à mi-parcours, l'approvisionnement des intrants
et petits matériels (semences, engrais, brouettes, cordes de semis,
dames, pioches,...) : ce qui constitue le fond de
roulement des producteurs.
Après la phase d'aménagement et d'emblavage des
terres, vient la période des récoltes. Pendant cette
période, le projet met à la disposition des producteurs de riz
les batteuses pour 1000 F CFA par sac de 70kg, prix défiant toutes
concurrences sur le marché. Les décortiqueuses sont
également mises à la disposition des cultivateurs moyennant 1000
F CFA pour 70kg.
Les producteurs sont « seuls
maîtres » de leurs productions après la récolte,
ils revendent le kilo non décortiqué à 100F CFA/Kg.
Après les activités de vente du produit viennent
les remboursements qui sont faits à la base des terres cultivés
et des subventions accordées, notamment pour l'aménagement
des terres, levés topographiques, labours, construction des digues et
diguettes, les semences, les engrais, etc....
Cet argent est reversé au groupement associatif de
chaque bas-fond - agissant de façon indépendante - pour la mise
en place d'un fond de roulement permettant l'achat des engrais et semences pour
l'année suivante.
Ainsi, l'agent bas-fond est aussi le relais entre cette
association et la coordination régionale du projet.
3. Actions de recherche
3i. les stratégies de gestion de la production
agropastorale au Burkina
Comme je l'ai déjà évoqué plus
haut, de façon globale, le pays reste déficitaire en
matière de production céréalière en dépit de
la production excédentaire enregistrée dans certaines
régions (cas des Hauts Bassins). Pour remédier à cette
situation, les mesures suivantes sont prises par les autorités :
- En ce qui concerne les semences,
Le gouvernement Burkinabé à travers la
Stratégie de Développement Rural (SDR), a placé
l'utilisation des semences améliorées comme facteur prioritaire
pour l'intensification et l'accroissement des productions agricoles en vue de
renforcer la sécurité alimentaire et lutter contre la
pauvreté.
En effet, selon le rapport « Révolution verte
au Burkina Faso » du ministère de l'agriculture, le niveau des
semences améliorés dans l'agriculture Burkinabé
était de 6% seulement alors que dans les conditions optimales, la
semence contribue pour près de 40% à l'accroissement des
rendements.
- En ce qui concerne la fertilité des terres,
Le Burkina Faso est un pays où les sols sont
très peu fertiles et la pratique d'une agriculture productive n'est
possible que par l'utilisation des engrais. Or, pour éviter d'appauvrir
d'avantage les sols l'idéale serait d'utiliser de la fumure
organique.
Le gouvernement encourage donc la production des fumures
organiques en octroyant des subventions aux producteurs qui s'y consacrent.
Le gouvernement a injecté 10 milliards de Francs CFA
pour activer des unités de production de phosphate naturel pour
améliorer la qualité de fumure organique.
- En matière d'équipement,
Le gouvernement a mis en place avec la participation des
Directions Provinciales (DPAHRH) un dispositif facilitant le crédit
d'équipement en développant un système de co-gestion ou
co-utilisation des équipements agricoles. C'est-à-dire que 3 ou 4
ménages utilisent en commun le même matériel, ce qui
facilite le remboursement des crédits.
- Promotion des filières,
La promotion des filières est l'un des axes les plus
importants en matière de production et de commercialisation des produits
agricoles. Les coopératives et associations des différentes
filières s'organisent assez bien pour informer et s'informer sur les
prix en cours.
Les Directions Régionales de la l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DRAHRH) ont la charge de
conseiller les producteurs, les aider dans la gestion de leurs produit
(stockage, vente, recherche de débouchés ou clients), puis
rassembler les informations nécessaires et les rendre accessible
à tous les acteurs.
En matière de filières agricoles, au Burkina
Faso, la filière céréalière est la plus en vue du
Burkina avec une production annuelle allant de 2 800 000 à
3 600 000 tonnes pour des superficies variant entre
1 800 000 et 3 100 000 hectare. La production du sorgho et
du maïs est la plus importante.
3ii. Sécurité alimentaire au
Burkina
Au Burkina Fosa comme dans la plus part des pays du sahel la
sécurité alimentaire est mis à mal par les conditions
particulièrement difficiles du climat, des sols, une forte croissance
démographique (alors que la production stagne, voire même
régresse dans certaines filières), la pauvreté des
familles, etc...
Avec les statistiques recueillies au niveau de la DRAHRH des
Hauts Bassins, statistiques mentionnées dans l'annexe
4, j'ai constaté que la région est souvent
excédentaires et bénéficie des conditions climatiques
favorables, ce qui n'est pas le cas des autres régions du Burkina.
De façon globale le pays reste déficitaire du
point de vue alimentaire et les informations que j'ai recueillies me permettent
d'évoquer deux hypothèses sur l'origine de cette
insécurité alimentaire au-delà des contraintes
naturelles de la production :
Hypothèse 1
- l'insécurité alimentaire est due au
dysfonctionnement des marchés et de la déficience des
échanges céréaliers entre zones déficitaires et
excédentaires.
En effet, en prenant pour exemple le cas du projet riz pluvial
où malgré la viabilité du projet et ce qui devrait
être son impact sur le prix du riz sur les marchés, il n'en est
rien pour cause de manque de volonté politique - pour des raisons qui
nous échappent - d'uniformiser les prix sur les marchés.
Le riz produit dans le cadre de ce projet est très
souvent racheté ou vendu aux grands commerçants qui imposent leur
prix - sous l'oeil spectateur des politiques - pour le revendre au prix du riz
importé, c'est-à-dire au même prix que le riz venant
d'ailleurs. Alors même que l'objectif du projet est de produire le riz
local pour amoindrir les coûts d'achat et de transport ce qui revient
à avoir le riz moins cher et accessible à toutes les bourses sur
les marchés.
Cet exemple sur le riz vaut aussi pour les autres produits
agricoles. En réalité le problème se situe sur
l'uniformisation du prix sinon sa mise en place. Cela nécessite des
formations mais aussi des mesures strictes face aux abus constatés de la
part de certains commerçants.
La structuration des organisations de commerçants et
l'harmonisation des prix et des unités de mesure par production (ou par
filière) sont, à mon avis, ce qui devrait primer pour
remédier à cette situation.
Comme je l'ai déjà dit plus loin, les zones ou
régions déficitaires du pays sont ravitaillés par
les plus excédentaires, ce ravitaillement des
marchés peut porter préjudice aux producteurs lorsque les prix ne
sont pas bien formés comme je le montre sur le schéma
ci-après :
Dysfonctionnement
des marchés
Mauvaise desserte des zones déficitaires
Insécurité alimentaire
Peu de motivation pour accroître la production
Formation défectueuse des prix
Excédents mal vendus
Faibles revenus
Pauvreté des ménages ruraux
Ce dysfonctionnement des marchés avec des prix mal
formés est accentué voir même provoqué par ce que je
vais appeler ici un élément
« extérieur » aux influences mentionnées sur
ce schéma : l'aide alimentaire monétisée. Je
reviendrais sur cette analyse de l'aide alimentaire monétisée
dans la deuxième partie de ma recherche (hypothèse 2).
Hypothèse 2
- L'insuffisance des moyens et mesures de soutien aux
ménages vivant dans la précarité fragilisent la
sécurité alimentaire.
Une fois de plus nous sommes partis du constat des
déficits alimentaires accumulés par le pays chaque saison de
récolte, en prenant en compte le niveau de vie de certaines familles qui
vivent très en dessous du seuil de pauvreté (c'est-à-dire
la majorité).
Lorsqu'on sait que l'agriculture embauche près des
trois quarts (3/4) de la population active et contribue pour 44 p. 100 au PNB,
il y a lieu de craindre à tout moment un krach économique
d'envergure ou plus clairement une crise alimentaire aigue.
La politique du Burkina Faso en matière de
sécurité alimentaire est donc tournée vers une
stratégie d'appel à l'aide internationale d'un coté et de
l'autre, un budget annuel très important sur les importations des
produits alimentaires pour combler le déficit national.
Le gouvernement a même mis en place des structures
d'intervention auprès des populations en difficulté dont les plus
importantes sont : La SONAGESS qui s'occupe du stock de
sécurité alimentaire et la CONASURE qui s'occupe
des secours d'urgences auprès des populations et de la prévention
des catastrophes.
Mais alors, comment venir en aide à une population de
12 millions d'habitants dont la majorité (c'est-à-dire plus 60%)
sont potentiellement dans le besoin ? Comment déterminer des
indicateurs de précarité dans une société où
la quasi-totalité de la population vivent déjà en dessous
du seuil de pauvreté ?
Mes recherches m'ont amené à dresser un tableau
récapitulatif des interventions de la CONASURE en matière d'aide
alimentaire entre 2005 et 2007, tableau fait à partir du
« Rapport d'activités 2005-2007 » du
secrétariat permanent du Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation.
Années
|
Population et quantité
|
Genre d'aide
|
Aide alimentaire
sur l'année 2005
|
777 297 Ménages touchés / 17 324,39
Tonnes de céréales distribuées
|
- 13 3342,50t ; vendus sous forme de prix social
- 3984,90t ; pour une distribution gratuite
|
Aide alimentaire
Sur l'année 2006
|
114 structures et associations / 195,4 Tonnes de
céréales et divers (160L d'huile, 2540 cartons dattes, 2 cartons
sardines, 2 cartons corned beef).
|
Distribution gratuite
|
Aide alimentaire sur l'année 2007
|
195 structures et associations/ 204,37 Tonnes de
céréales et divers (132L de lait, 300L d'huile, 398 cartons de
dattes, 19 cartons biscuits)
|
Distribution gratuite
|
Céréales :
riz, maïs, sorgho, mil (y compris haricot, arachide).
Les produits sont vendus aux moins nécessiteux et
distribués gratuitement à ceux qui ont le plus besoin ou du moins
à ceux qui semblent en avoir le plus besoin.
Ce qui est inquiétant sur ces données et plus
certainement sur l'organisation de ces distributions, c'est qu'aucune logique
ne permet d'inventorier les réels nécessiteux
(hiérarchiser les besoins), tout comme rien ne permet d'établir
une réelle certitude sur le fait que les vivres parviennent aux
ménages dans les proportions établies.
Il existe des structures indépendantes de l'Etat et
certaines associations reconnues qui agissent dans ce domaine, c'est eux qui
lance l'alerte auprès des autorités lorsqu'une situation parait
inquiétante dans une région ou une province, etc...la plus part
de temps c'est eux qui savent reconnaître les plus nécessiteux. Le
plus surprenant c'est qu'aucune liste n'est ténue par les services
sociaux que j'ai moi-même rencontré. Pour des raisons que je ne
m'explique toujours pas, aucun suivi n'est fait de la situation des
ménages précaires connus des services sociaux de la
CONASURE ou au moins des services leur représentant sur
place.
A mon avis la sécurité alimentaire prend un coup
à chaque fois que cette aide est distribuée, que ce soit de
façon gratuite ou monétisée, elle ne prend en compte
qu'une partie des problèmes sans jamais les résoudre puisque les
ménage ne sont pas répertoriés donc sont laissés
dans cette situation en attendant une nouvelle aide. D'ailleurs elles ne sont
jamais sûres d'être prises en compte par une future distribution
puisqu'elles ne sont recensées nulle part.
Je me suis aussi posé un nombre de question sur les
quantités distribuées par famille ou par personne, le réel
impact de la nature de l'aide et des quantité offertes sur la vie des
ménages, et donc son impact sur la sécurité alimentaire.
Mais, me sui-je rendu compte qu'une telle recherche aurait
nécessité plus de moyens et de temps.
Cependant, pour mieux cerner le processus d'octroie de l'aide
et connaître les moyens dont dispose l'Etat Burkinabé en la
matière, j'ai entrepris des recherches auprès de la
SONAGESS dont le rôle est de recevoir le stock de
sécurité alimentaire et d'en faire usage en cas de crise.
Il faut savoir que la SONAGESS est l'agent d'exécution
de l'Etat en matière de gestion des Aides Alimentaires Publiques, et
à ce titre, elle réceptionne, elle stocke, elle conserve en bon
état de consommation et monétise les aides alimentaires
publiques qui lui sont confiées par l'Etat.
Par exemple, entre 2003 et 2007, les stocks d'aide alimentaire
gérés par la SONAGESS étaient essentiellement
constitués de céréales et avaient pour origine principale
le Japon, hors mis les produits locaux achetés par le gouvernement et
l'aide exceptionnelle Thaïlandais de 2005.
En ce concerne l'aide thaïlandaise, 986,71 tonnes de riz
ont été reçues en 2005, et sa vente a permis d'encaisser
cent quatre vingt cinq millions (185 000 000) de FCFA, sommes
constituant un fond de contrepartie géré par les deux
cotés (Burkinabé et Thaïlandais), visant à financer
des projets de développement rural.
L'aide octroyée par le Japon au Burkina Faso se fait
dans le cadre d'une convention bilatérale, elle est destinée soit
à être distribuée gratuitement soit à être
revendues sur les marchés locaux pour constituer des fonds de
contrepartie.
Le tableau suivant reprend les quantités d'aide
alimentaire accordée au Burkina Faso par le Japon entre 2003 et
2007 :
QUANTITES ET VALEURS DES AIDES ALIMENTAIRES
RECEPTIONNEES DE 2003 A 2007
ANNEE
|
QUANTITES RECUES
|
QUANTITES VENDUES
|
QUANTITES DISTRIBUEES
|
MONTANTS ENCAISSES
|
2003
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2004
|
6 473,151 T
|
6 401,01 T
|
21,36 T
|
1 295 504 076 F CFA
|
2005
|
11 500,326 T
|
5 724,34 T
|
111 T
|
1 084 552 700 F CFA
|
2006
|
-
|
5298,89 T
|
150 T
|
1 030 434 650 F CFA
|
2007
|
5 218,98 T
|
4 170,06 T
|
629,10 T
|
848 518 920 F CFA
|
2008
|
4 800 T
|
En cours
|
En cours
|
En cours
|
TOTAL
|
27 992,45 T
|
21 594,3 T
|
911,46 T
|
4 259 010 346 F CFA
|
A travers ce tableau j'ai pu tirer la conclusion selon
laquelle, l'aide alimentaire apportée au Burkina Faso est une aide
essentiellement monétisée, vu la faible quantité des parts
distribuées gratuitement par rapport à celles vendues.
Or, si les populations vivant dans la précarité,
pour ne pas dire dans la pauvreté, ne peuvent s'acheter des produits
alimentaires, cette aide reste inefficace puisqu'elle est inaccessible aux
nécessiteux. Elle peut même être périlleuse pour la
simple raison qu'elle pervertie le marché des denrées
alimentaires lorsqu'elle n'est pas bien contrôlée, ce qui met la
sécurité alimentaire en péril.
Je me suis donc penché sur la question de l'aide
gratuite et là encore, aucune solution n'est sans risque puisque la
distribution gratuite peut amener les populations vers une dépendance
aliénante.
A mon avis, les moyens doivent être mises et les
mesures prises pour mettre l'accent sur l'insertion sociale par
l'activité économique, ce qui suppose une volonté
politique en ce qui concerne la création des emplois et une organisation
plus efficace des aides alimentaires avec un suivi pour des ménages en
crise alimentaire aigue, ce pour combattre efficacement
l'insécurité alimentaire.
III. Exploitation des connaissances
acquises
A. Analyse de la structure d'accueil
Comme je l'ai présenté plus haut, la DRAHRH des
Hauts Bassins est l'organe représentant le ministère de
l'agriculture dans la région et est à ce titre le moteur de
l'organisation paysanne et rurale. J'ai été au cours de ce stage
submergé dans une organisation tellement complexe, aussi bien du point
de vue de la grandeur de la structure - avec toutes les ramifications qui la
caractérise - que des rapports qui existent entre lesdites ramifications
(ou sections).
Ce qui m'a plus intéressé au premier plan c'est
les rapports de pouvoir entre les responsables et les agents : les
informations semblent circuler entre les responsables sans jamais passer par
les agents. J'ai été surpris de constater que certains agents
employés de la DRAHRH passent des jours et des semaines sans traiter
aucun dossier ni avoir aucune tache, restant assis derrière un bureau en
espérant une sollicitation des chefs. En fait, cela est dû
à un système de contrôle d'information de la part de
l'équipe directrice.
Certains agents ne sont sollicités que pour des taches
ponctuelles de terrain ne relevant même pas de leurs compétences.
Par exemple, au niveau du projet riz pluvial, la coordinatrice du projet
n'avait pas pu me donner le cadre logique du projet ni d'autres informations
concernant le projet sur lequel nous devions travailler, non par ce qu'elle ne
voulait pas mais bien par ce qu'elle n'avait rien comme info concernant le
projet, sauf quelques comptes rendus des agents de terrain (agent bas-fonds).
Il m'avait fallu me déplacer sur Ouagadougou où se trouve la
coordination nationale pour avoir des infos sur le projet. Autrement dit,
l'information reste dans les mains des responsables et les autres ne font que
figure de proue.
Le gâchis sur les valeurs, les compétences, les
moyens financiers (puisqu'ils sont payés), et sur le
développement de l'organisation est à décrier. Cela met en
péril les initiatives et projets mis en place, puisque les ressources et
les énergies ne sont pas utilisées pleinement.
B. Analyse des actions menées et des outils
utilisés
Au cours de ce stage, j'ai retenu trois temps forts qui
constituent l'essentiel de ce que j'ai pu apprendre pendant le stage : La
récolte des informations, le traitement des données et la mise en
place des statistiques selon le résultat des documents
traités ; la gestion des usagers des aires de séchage et du
puit après forage ; puis, les action de recherche dans une
perspective de complément d'information sur la question de l'aide
humanitaire et de la sécurité alimentaire.
1. Pertinence de mes actions
1i. La récolte des informations, le traitement
des données :
Cette action trouve un sens dans ce que je me suis fixé
comme objectif, notamment la connaissance des pratiques de gestion de la
production agricole. Dans un pays comme le Burkina Faso où le climat et
tous les aléas qui s'en suivent sont inconstants, la gestion
prévisionnelle de la production est d'une importance capitale et cette
prévision n'est possible qu'à travers le processus de traitement
des informations sur les terres emblavées, les stocks de réserve
familiaux, les cheptels existants et leurs évolutions, les
prévisions pluviométriques, etc...
Cette action m'a aussi permis de pratiquer l'analyse des
données provisionnelles en matière de production agricole.
J'en ai tiré la leçon selon laquelle,
gérer la production agricole, c'est gérer l'information sur la
disponibilité des produits par filières, les conditions de la
production et les pratiques culturales en vue afin de remédier aux
éventuelles déficits ou prévoir des moyens de le combler.
1ii. la gestion des usagers des aires de
séchage et du puit après forage :
Construire ou mettre en place un bien que la
collectivité doit utiliser est une chose louable, mais elle devient
périlleuse lorsqu'elle ne s'accompagne d'aucune règle
d'utilisation. Dans le cas des puits et des aires de séchage communes
c'est encore plus vrai.
Comprendre les enjeux de l'eau dans un groupe restreint m'a
paru une assez bonne expérience lorsqu'on s'apprête à aller
travailler en Afrique où les problèmes d'eau se font sentir de
plus en plus.
Je découvrais par la même occasion l'importance
que pouvait avoir une aire de séchage dans la production de riz (une
question que j'étais loin de me poser) et les méthodes
utilisées pour la production du riz pluvial.
1iii. les actions de recherche dans une perspective de
complément d'information
A l'issu de cette dernière année de ma formation
en GDAH, pour mon mémoire, j'ai choisi de traiter du sujet de la
sécurité alimentaire à travers le thème de l'aide
alimentaire en prenant pour exemple le cas du Niger. Or, au cours de mes
recherches je me suis rendu compte de la similitude qu'avaient la
quasi-totalité des pays sahéliens en ce qui concerne la question
de la sécurité alimentaire. Pour compléter mes
connaissances dans ce domaine et surtout pour confronter mes hypothèses
à la réalité sur place (conformément à mes
objectifs de stage), j'ai entrepris des recherches sur la question de la
sécurité alimentaire - en évoquant la question
sous-jacente l'aide alimentaire.
2. L'apport du stage et auto analyse
Ce stage m'a permis de profiler sur le terrain de mon futur
domaine d'exercice, en touchant du doigt les réalités objectives
du travail dans le domaine de la sécurité alimentaire et,
subséquemment de l'aide alimentaire et de l'autosuffisance alimentaire.
Ces notions s'articulent très bien et dans le cadre de ce stage dans les
Hauts Bassins, elles avaient tout leur sens vue le contexte et la conjoncture
globale du pays.
Je découvrais que la sécurité
alimentaire, tout comme l'autosuffisance alimentaire n'était donc pas
uniquement une question de gestion de la production agricole, mais aussi une
question de la gestion d'information sur les marchés locaux afin de
rendre accessible les produits existants, une bonne communication et
structuration des organisations paysannes, une bonne structuration des
unités de transformation des produits agricoles, une structuration des
organisations de commerçants pour une uniformisation des prix sur les
marchés, facilitation d'accès aux crédits de transport des
produits vers les zones déficitaires, etc...
Conclusion
De façon globale mes objectifs de stage ont
été atteints, même si je n'ai pas pu réaliser la
base de données que je souhaitais mettre en place avant d'aller en
stage. Cela aurait nécessité un peu plus de temps et de moyens,
ce que je n'avais pas. Ce pendant, les informations recueillies sur la
sécurité alimentaire, notamment sur l'organisation de l'aide
alimentaire au Burkina m'a permis de prendre conscience des différences
d'organisation que je ne soupçonnais pas, du moins pas de cette ampleur,
entre le Burkina et la France, autrement dit entre un pays
développé d'Europe et l'un des pays les plus pauvres de la
planète.
* 1 Tableau
récapitulatif de l'organisation administrative
* 2 Système d'Alerte
Précoce
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