CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre travail intitulé : "La
faillite quasi déclarée du système bancaire congolais".
Tout au long de cette recherche, nous nous sommes
interrogés si la faillite du système bancaire congolais tirait
ses racines de la mauvaise gestion de crédits accordés par les
banques au public (entreprises non bancaires et ménage) ou si, elle
avait pour origine le recours excessif au financement monétaire par
l'Etat.
Ce travail a été subdivisé en quatre
chapitres, dont le premier a traité des généralités
sur la banque, puis le second s'est articulé autour de l'organisation du
crédit par les banques congolaises alors que le troisième a
porté sur le financement des dépenses de l'Etat par la banque
centrale du Congo et enfin le quatrième s'est efforcé de
suggérer quelques mesures de redressement.
Au premier chapitre, nous avons essayé de situer la
banque au sein de l'économie. Nous avons tenté de montrer le
rôle de la banque dans le financement de l'activité
économique, montrer les différentes opérations et services
effectués par les banques.
Au cours du deuxième chapitre, une attention a
été portée sur l'organisation du crédit par les
banques congolaises. Nous y avons observé une faible
différentielle de coût sur les opérations de banque
effectuées avec leur clientèle. Le taux de marge appliqué
sur les engagements des banques est très faible, voir en dessous de
l'unité pendant certaines périodes et le levier d'endettement des
banques, nous montre que les banques congolaises prennent le risque et sont
dépendantes ou endettées vis-à-vis de la Banque Centrale.
En combinant ce taux de marge inférieure avec un levier d'endettement,
un taux de profit faible sur les opérations effectuées par la
clientèle des banques congolaises est mis à jour. Ce qui nous
permet de vérifier notre hypothèse qu'il y a une chute de
rentabilité sur les opérations avec la clientèle, cette
chute qui s'explique par une évolution en baisse du taux de profit.
Au troisième chapitre, nous avons essayé de
voir de quelle manière le trésor finançait ses
dépenses. Par une analyse des états financiers de la Banque
Centrale du Congo-bilan-, nous avons essayé de voir si le financement
monétaire du déficit de l'Etat a occasionné un
déséquilibre (économique) au niveau du bilan de la banque
centrale. Nous avons constaté que la Ban que Centrale monétisait
le financement du déficit de l'Etat par la création d'une
créance à l'actif de son bilan. Cette situation traduit un
déséquilibre relatif par son recours continu.
Compte tenu de la mission que nous nous sommes assigné
dans ce travail, la faillite du système bancaire congolais trouve
principalement ses origines dans la mauvaise gestion des crédits
accordés et dans une moindre mesure dans le financement monétaire
du déficit public.
Enfin, le quatrième chapitre, nous propose quelques
mesures de redressement à savoir :
- La création des banques supplémentaires ou la
création des succursales ou agences supplémentaires des banques
existantes ;
- L'indexation des dépôts et des comptes en
devise pour atténuer l'effritement des dépôts causé
par l'inflation, ce qui encouragerait les dépôts;
- Rattraper la part perdue sur les opérations de
crédit en développant les autres opérations qu'elles
pourraient effectuer ;
- Et, adapter le crédit octroyé à la
politique monétaire édictée par la Banque Centrale, ce qui
leur permettra de diminuer leur besoin de refinancement.
L'accroissement de la rémunération de banques
congolaises passe donc par une meilleur utilisation de leur ressources : des
voies sont ouvertes aux dirigeants de banques, il appartient aux
autorités de jouer leur rôle de régulation par des
règlements adaptés.
Le fruit de nos efforts est maigre ; ce travail ne
constituant qu'un aspect de l'étude bancaire. Nous ne prétendons
pas avoir épuisé le sujet.
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