0. INTRODUCTION
0.1 PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
La prolifération des activités bancaires
informelles, le recours au processus de micro-crédit encouragé
par des organisations dites non gouvernementales, la multiplication des
tontines, etc. , sont autant d'éléments révélateurs
d'un malaise sans cesse croissant au sein du système bancaire
traditionnel congolais. Ce malaise observé au sein du système
bancaire formel n'est pas sans effet sur l'ensemble de l'économie
nationale et mérite à plus d'un titre qu'on s'y penche
sérieusement.
Nous disons qu'on s'y penche sérieusement, du fait de
la quasi faillite, si pas de la faillite non déclarée du secteur
bancaire en république démocratique du Congo.
La faillite non déclarée du système
bancaire congolais, est-ce une affaire de mauvaise gestion du crédit par
les banques, ou une conséquence du recours excessif au financement
monétaire par l'Etat ?
Le système bancaire regroupe l'ensemble de banques de
dépôt et d'affaires du droit commercial. Il fonctionne pour
l'essentiel de la collecte d'épargne des tiers dont il cherche à
assurer une rentabilité. L'idéal, c'est d'attirer le maximum des
capitaux dans le but de les utiliser en opérations de crédit,
seules, susceptibles de rémunérer tant les capitaux propres
qu'étrangers.
Mais qu'en est-il du système bancaire congolais ?
Les banques commerciales congolaises traversent aujourd'hui un
chemin tortueux, caractérisé par une insuffisance de niveau de
dépôt, de chutes de taux de marge sur le crédits
accordés; mais aussi de l'érosion continue de la valeur de la
monnaie nationale. Toutes ces embûches, peut-on dire, trouvent-il leur
origine dans des causes extérieures aux banques ? Loin de là !
Elles ont aussi des liens avec des causes internes, en
occurrence la compétence même de ceux qui participent à la
gestion de la chose bancaire.
Une bonne gestion des opérations impose au banquier,
un développement de son activité de crédit par l'effort
à consentir des prêts les plus rémunérateurs,
à risques minimum de façon à limiter les fuites hors de la
zone monétaire sous son contrôle. Cette manière de faire
peut s'illustrer par une politique d'implantation de guichets pour
accroître la collecte de l'épargne et, aussi suivre la politique
de crédit édictée par les autorités
monétaires.
Les banques congolaises sont-elles enclin d'obéir
à ses impératifs ?
Le système bancaire congolais est
caractérisé par des activités de prêt excessives par
rapport à celles de collecte des fonds et, par une insuffisance de
liquidité pour faire face aux retraits éventuels des
déposants. Ces contraintes font que s'exprime pour l'ensemble des
banques congolaises, un besoin de refinancement, lequel augmente les charges de
ses dernières à chaque occasion qu'elles recourent à la
banque centrale pour satisfaire se besoin de refinancement.
Le banquier est un commerçant, il poursuit un but
lucratif en mettant en contact, d'une part, les détenteurs de fonds et
d'autre part, le commerçant (particulier) demandeur de crédit.
Le gain qu'il tire de cette double intervention réside en la
différence entre les intérêts perçus et
payés. Les bénéfices doivent permettre aux banquier de
payer des intérêts aux déposants et de couvrir leurs frais
généraux en tout premier lieu; le bénéfice net
éventuel restant servira à augmenter les fonds propres et
à rémunérer administrateurs, commissaires, actionnaires et
membre du personnel.1(*)
Le différentiel entre les intérêts
payés et reçus observé par les banques congolaises
permet-il de couvrir l'ensemble des charges supportées par ces
dernières ?
Un problème de rentabilité se pose pour les
banques congolaises ; des faibles taux débiteurs combinés avec
des coûts croissants et des frais de refinancement sans cesse en
augmentation conduisent à une chute de la rentabilité dont le
taux de profit décline sur l'ensemble du système. Cette
hypothèse sera vérifiée tout au long de ce travail.
La banque centrale est une institution faisant partie du
système bancaire d'un pays. Mais, la banque centrale exerce une tutelle
sur les autres banques, que nous appelons de second rang. Ce qui fait la
spécificité de la banque centrale, c'est d'être la banque
des banques, et d'adopter à leur égard un comportement qui n'est
pas celui de la recherche du profit commercial. Dans le système
bancaire, la banque centrale assume une mission d'intérêt
général et prend en compte les conséquences
macroéconomique de l'émission monétaire. 2(*) Le financement
monétaire du déficit du trésor occasionne t-il un
déséquilibre dans les comptes de la banque centrale du Congo ?
La banque centrale monétise le financement excessif
des dépenses de l'Etat au passif de ses comptes en ouvrant un compte de
créance sur le trésor à l'actif.
En finançant les déficit cumulés de
l'Etat, une augmentation nominale s'observe dans le compte_ bilan _ de la
banque centrale du Congo, l'équilibre étant toujours
assuré.
0.2 CHOIX ET INTERET DU SUJET
La principale mission des banques est de prévoir et
de faciliter l'évolution, la transformation des données de
l'activité économique, de préparer l'adaptation des
entreprises à ces nouvelles conditions et, plus
généralement, dans leur intérêt comme dans celui de
leur clientèle, de participer à la défense et au
développement de l'économie nationale.
Les banques assurent la sécurité des encaisses,
favorisent et gèrent les transactions commerciales et permettent le
financement des besoins de l'économie, notamment l'investissement des
entreprises et des collectivités publiques. Elles occupent une large
place dans l'organisation de l'activité économique d'une nation;
leur disparition ou faillite entraîne la désorganisation de
l'économie.
Les dirigeants des banques, aussi les autorités
publiques s'intéressent à l'analyse de la situation de la banque
pour guider leurs décisions.
En analysant l'activité des banques congolaises, faute
d'une assez grande littérature sur le système bancaire congolais,
notre préoccupation est d'acquérir des dispositions
intellectuelles et scientifiques mais aussi, d'éclairer tant soit peu
tout ceux qui veulent savoir plus sur ce sujet.
0.3 DELIMITATION DU SUJET
Cette analyse porte sur la détermination des
causes principales de la faillite non déclarée du système
bancaire congolais. Pour ce, un examen de la gestion des crédits
accordés par les banques_ opérations avec la clientèle _
et de l'impact du financement monétaire du déficit de l'Etat sur
l'équilibre du bilan de la banque centrale, nous permettra de comprendre
la cause principale de la quasi-faillite des banques congolaises.
L'année 1967, laquelle a coïncidé avec
la deuxième reforme monétaire du Congo indépendant, nous a
servi de base pour notre analyse, laquelle s'étend de 1967 à
1995. A compter de 1967, l'analyse est effectué sur une période
de 5 ans sauf pour le dernier quinquennat, faute des données de
l'année 1997.
0.4 METHODOLOGIE
a. Quant à la méthode
Nous nous sommes appuyés sur :
- La méthode historique, qui a permis d'examiner le
processus évolutif du système bancaire congolais en occurrence au
chapitre II;
- La statique comparative, qui a permis de comparer plusieurs
positions d'équilibre sans tenir compte des périodes de
transitions et du processus qui entraîne l'ajustement;
- L'analyse déductive, qui nous a facilité
partant de la théorie à faire des interprétations des
données quantitatives telle que manipuler aux chapitres II, III et
IV;
- Enfin, l'analyse inductive, par laquelle, partant des cas,
nous avions pu porter un jugement global sur l'ensemble des périodes
sous étude.
b. Quant aux techniques
Nous avons recouru à :
- La technique de mathématique financière, qui
nous a permis de calculer les différents taux pratiqués par les
banques, en l'occurrence le taux débiteur effectif ;
- La technique documentaire, qui nous a facilité dans
la collecte des données et même de la théorie sous-tendant
cette recherche à travers les rapports annuels de la banque du
Zaïre, bulletins statistiques de la Banque du Zaïre et ouvrages sur
la Banque.
0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Notre travail s'articule autour de quatre chapitres :
- Le premier porte sur les généralités
de la Banque ;
- Le second est orienté vers l'organisation du
crédit par les banques congolaises ;
- Le troisième aborde la question du financement des
dépenses du trésor par la Banque Centrale du Congo ;
- Enfin, un quatrième chapitre donne quelques mesures
de redressement.
0.6. DIFFICULTES RENCONTREES
Beaucoup d'embûches ont rendu notre tâche
difficile à savoir :
· Une documentation, pas trop suffisante sur les banques
et en particulier sur le système bancaire congolais ;
· L'impossibilité de disposer de certaines
données sur le système bancaire congolais, notamment ; le taux
débiteurs et créditeurs pour l'année 1967 et, la
densité bancaire pour l'année 1995 ;
· Le manque d'encadrement pendant un temps assez long ;
à ce propos, nous remercions encore Monsieur le Professeur MUTABAZI
grâce à qui, ce travail a pu se faire à la dernière
minute.
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA BANQUE
1.1. DEFINITION DE LA BANQUE
Les auteurs qui se sont appliqués à
définir la banque sont unanimes quant a la difficulté d'une
définition a la fois claire, exacte et complète .
Cette difficulté réside dans le fait qu'il
n'est pas possible de résumer les diverses opérations de banque
dans une formule lapidaire, que la notion de banque est variable et qu'elle
peut différer d'un pays à un autre, suivant le régime sous
lequel s'exerces l'activité. cette notion aussi, s'étend à
mesure qu'évolue la sphère économique dans laquelle les
banques gravitent.
Si nous nous référons aux textes légaux
en la matières, nous constatons que le législateur dans
différents pays n'a guère résolu la question :
L'article 1 de l'arrêté royal du 9 juillet 1925
concernant la réglementation bancaire belge, donne la
définition suivante de la banque : "une entreprise
belge ou étrangère recevant habituellement des
dépôt, remboursables à vue ou à des termes
n'excédant pas deux ans, aux fins de les utiliser à des
opérations de banque, de crédit ou de déplacement"
L'article 1, du titre 1 de la loi française du 13 juin
1941 stipule : "sont considérés comme banquiers,
les entreprises ou établissements qui font profession
habituelle de recevoir du public, sous forme de dépôt ou
autrement, des fonds qu'ils emploient, pour leur propres compte, en
opérations d'escompte, en opération de crédit ou en
opérations financières"
Cette définition, quoique plus précise que la
première laisse cependant entière la question de savoir ce qu'il
faut entendre par "opérations financières".
Parmi les définitions d'auteurs, nous proposons celle
de Emile DECOSTER, qui nous propose la formule très précise que
voici :" la banque est un commerce qui consiste en ordre principal, à
recevoir des fonds en dépôts (vue ou à terme) à
prêter des capitaux à ceux qui en ont besoin (par des avances ou
par l'escompte d'effets de commerce, à souscrire des engagements pour
faciliter les transactions de ses clients (crédits d'acceptation,
ducroire, cautionnement, etc.) ; en ordre secondaire à :
1. Effectuer, pour compte d'autrui, des recettes et des
paiements et tous transferts de capitaux opérations d'encaissement, de
compensation, virement, paiement, lettres de crédit, accréditifs,
chèques de voyage, etc ;
2. Acheter ou revendre :
a) des monnaies en matières d'or et d'argent ou sous
forme de billets de banque (opérations de changes);
b) des lettres de change et des billets à ordre ;
c) des effets publics ;
d) des actions d'entreprises industrielles.
3. Exécuter d'une manière
générale toutes opérations financières pour le
compte de sa clientèle capitaliste (souscription, conservation des
titres et autres valeurs, ordre de bourse, régularisation de titres,
encaissements de coupons, gestion de porte feuilles, informations
financières, etc ;
4. Fournir à ses clients, commençants ou
industriels, tous renseignements et informations susceptibles de les aider dans
leur activité (renseignements commerciaux, documentation, recherche des
débouchés et des sources d' approvisionnement, introduction
auprès des banques étrangères, etc et à l' auteur
d' ajouter : si longue qu'elle soit cette définition fait abstraction
:
a) de l'émission de billets, car cette activité
est, d'une manière générale, du ressort des banques
centrales (publiques), c'est-à-dire des banques crées et
gérées par l'état ou issues des l'initiative privée
et contrôlés par les pouvoirs publics,
b) des participations bancaires dans les entreprises
commerciales et industrielles, ainsi que du contrôle de celles-ci ,car
elles sont l'apanage d'établissement financiers
spécialisés (banques d'affaires, haute banque, etc. et sortent du
cadre des opérations commerciales des banques " (3(*)).
Cette définition met l'accent sur la double fonction
du banquier et donne une large vue sur les opérations
générales traitées par les banques que nous verrons
ci-dessous au point I.4.
I.2. La fonction économique
La plupart des opérations de banque ont pour objectif
de drainer les mouvements d'argent vers les caisses des banques, tandis que les
autres envisagent les moyens de remployer les capitaux ainsi accumulés
(1(*)).
La fonction économique des banques est donc double et
a surtout pour objet :
a) de concentrer l'épargne flottante ;
b) de répartir les capitaux en vue du financement du
commerce ou de l'industrie et, dans certains cas, de pouvoir aux besoins de
l'état.
Cette activité se manifeste en ordre secondaire, sous
la forme de services rendus, par exemple les banques sont souvent
intermédiaires dans l'encaissement des coupons, dans le placement
d'emprunt, dans le recouvrement de créances, dans l'achat et vente de
monnaies étrangères, etc.
On connaît le rôle que les banques jouent dans la
vie économique d'une nation. En fait, l'activité
économique d'un pays est dominée par l'organisation
financière, qui "épaule" les grandes entreprises industrielles et
concourt ou développement du commerce et à
l'épanouissement de l'activité générale : dans
cette organisation les banques occupent une large place (2(*)).
I.3. Les moyens d'action des banques
Les moyens d' action des banques sont constitués,
d'une part, par les capitaux qui leur appartiennent en propre, et, d'autre
part, par les dépôt d'argent qui leur sont confiés. Les
moyens propres englobent le capital et les réserves, ou
bénéfices réservés en vertu de dispositions
légales, de prescriptions statutaires ou de décisions à
l'assemblée des actionnaires.
Les fonds de tiers comprennent les dépôt
à vue et à terme, les soldes créditeurs des comptes
courants. Ces derniers représentent des dépôts
effectués par des industriels ou des commerçants pour les besoins
de leurs affaires. Il convient d'y ajouter un nombre très
considérable des comptes divers tels que créditeurs pour effets
à l'encaissement, autres valeurs à payer à court terme,
etc. dont les banques disposent en attendant leur liquidation. Le banquier
peut également se constituer des ressources en recourant à
l'emprunt sous forme d'émission d'obligation ou de bon de caisse.
D'autre part, les banques émettent parfois des livrets, carnets ou
"certificats de dépôt", qui sont des variantes du
dépôts de fonds à terme.
L'esprit de lucre, le souci de la productivité sont
à la base de l'activité bancaire. Le banquier, en effet,
à l'instar de tout commerçant, vise à retirer de son
intervention un profit qui lui permettra de rémunérer le capital
propre investi dans l'entreprise après avoir bonifié aux
déposants, qui lui confient leurs fonds, un intérêt,
c'est-à-dire une indemnité compensant le privilège de
disposer de leurs avoirs (1(*)).
Dans ces opérations, le banquier choisira donc celles
qui mettrons ces capitaux le mieux en valeur. Car, un choix s'avère, en
la matière nécessaire. si, en effet, le souci de la
productivité anime les desseins du banquier, celui-ci ne peut se
départir de certaines normes de gestion et doit s'inspirer de deux
grands principes : la liquidité et la sécurité.
Le principe de la liquidité freine l'action du
banquier, parce qu'il l'oblige à considérer, dans l'affectation
des placements, le terme de l'opération. Ainsi, le dépôt
à vue, c'est-à-dire susceptibles d'être
réclamés à tout moment, ne peuvent trouver leur contre
partie dans des investissements à longue échéance. Le
banquier doit donc doser ses placements de façon telle que ceux-ci ne
l'empêchent jamais de faire face aux prélèvements
imprévus que peut faire la clientèle. Et ceci est une
règle d'autant plus rigoureuse que la marge de manoeuvre dont il dispose
est, en grande partie, constituée par ces dépôts.
Dans cet ordre d'idées, le banquier maintiendrait
improductives une partie de ses ressources provenant des dépôts :
une partie sera investie en placement rapidement mobilisable,
c'est-à-dire qui peuvent, endéans les 24 heures ou 48 heures,
être convertis en espèces et qui, en cas de
nécessité, viendront renforcer l'encaisse (2(*)).
Pour assurer la sécurité de ses placements, le
banquier doit veiller à leur qualité et à la division de
risques c'est-à-dire à la répartition de ses placements de
façon que toutes ses ressources ne soient pas investies dans des
opérations de même nature. Agir autrement l'exposerait à
des graves mécomptes si ces opérations devaient, à certain
moment, fausser ses calculs ou tromper son attente.
Les principes de la liquidité et de la
sécurité imposent donc au banquier de procéder par
discrimination ; ceci influence évidement l'effort vers le
résultat le plus profitable.
I.4. Les opérations de banque
I.4.1. Les opérations de dépôts
et de mouvement de fonds
I.4.1.1. Les dépôts
Nous examinerons les caractères principaux des
dépôts en banque et les différentes formes qu'ils peuvent
revêtir.
I.4.1.1.1. Les caractères des
dépôts en banque
La loi française de 1941 définit les banques
comme les entreprises ou les établissements qui font profession
habituelle de recevoir du public sous forme des dépôts, ou
autrement, des fonds qu'ils emploient pour leur propre compte en
opération d'escompte, en opération de crédit, en
opération financière. Ce texte offre d'avantage de fournir un
critère de distinction entre banque et établissements financiers
: les fonds reçus du public. Par contre, il analyse trop sommairement la
réalité du commerce de banque, qu'il présente comme
l'économie bancaire de Robinson (1(*)). Le banquier n'est plus simplement un
intermédiaire entre un épargnant et un emprunteur qui
transférait au second l'argent reçu du premier. La
réalité est plus complexe et associe à l'activité
bancaire des conséquences monétaires. Lorsqu'un banquier consent
un découvert à un client ou lui escompte une traite,
opérations classiques, il inscrit un crédit au compte du client,
sans avoir besoin de recevoir par ailleurs un dépôts
correspondant. Il crée, en réalité, un dépôt
suivant l'adage loans make deposits, il crée de la monnaie
scripturale.
I.4.1.1.2. Les diverses formes du
dépôts en banques
I.4.1.1.2.1. Différences quant à la
nature des dépôts
Le contrat de dépôt peut prendre plusieurs
aspects :
a) des déposants viennent quelques fois remettre au
banquier, à seule fin des conversions, certains biens tels bijoux,
tableaux, oeuvre d'art,... ces opérations s'apparentent plutôt aux
contrats de coffre-fort ;
b) Le remettant peut effectuer également de
dépôts de titres. Le banquier doit alors toucher les coupons et
assurer la conservation des valeurs qu'il est tenu de restituer ;
c) En fin, le déposant peut remettre des fonds en
banque sous forme d'espèces, des chèques, ou d'effets. Ils
s'agit alors du véritable dépôt en banque.
I.4.1.1.2.2. Différence quant à la
qualité des déposants
Les dépôts peuvent provenir d'une
clientèle commerciale ou de simples particuliers. Cette distinction
entre les comptes courants et les comptes chèques intéresse le
banquier, non seulement sur le plan juridique, mais aussi sur le plan pratique.
Ces dépôts sont, en effet, influencés de manière
différente par conjoncture. Les dépôts des particuliers
sont en règle générale plus stables que les
dépôts commerciaux car ils n'enregistrent pas le contre coup des
grandes échéances commerciales. Mais en période de hausse
des prix, les dépôts commerciaux progressent plus rapidement que
les dépôts de particuliers parce qu'ils suivent davantage
l'évolution des prix et de volume des transactions (1(*)).
I.4.1.1.2.3. Différence quant à la
disponibilité
Existent en effet :
1. Les dépôts à vue pour
lesquels joue totalement la règle de la disponibilité,
c'est-à-dire la possibilité pour le déposant de retirer
son dépôt quand bon lui semble. Le client du banquier n'a aucune
intention d'épargne et ne recherche pratiquement pas une
rémunération. Il échange, en fait simplement une forme du
monnaie contre une autre et préféré, aux règlements
en espèces, le paiement par chèque.
2. Les dépôts à terme
qui constituent des exceptions à la règle de
disponibilité, car le banquier n'est, en effet, tenu que de restituer
à une échéance fixée dans le contrat, normalement,
les sommes déposées à terme sont isolées dans un
compte spécial dit "Compte de dépôt à
échéance fixe" ou encore "Compte de dépôts à
terme".
En réalité, ces dépôts à
terme ne sont pas de véritable dépôts au sens juridique de
l'expression. Ils s'apparentent plutôt à un emprunt fait par le
banquier et qui ne serait pas représenté par un titre.
3. Les dépôts à
préavis : si, sans stipuler une échéance
fixe, les parties conviennent d'un préavis, on peut se demander si
celui-ci implique la disparition de la disponibilité,
c'est-à-dire fait perdre au dépôt son caractère
juridique, le préavis étant de quelques jours et ayant seulement
pour but de permettre au banquier de réunir à temps le sommes
nécessaires au remboursement, le dépôt à
préavis apparaît bien comme un dépôt.
Envisagé sous son aspect juridique, toute fois, le
dépôt à préavis ne permet pas au client de disposer
par chèques des fonds déposés dans des comptes à
préavis qui sont séparés du compte principale. Aussi
doit-il être soumis aux règles du prêt.
4. Dépôts avec affectation
spéciale : les parties peuvent convenir que les fonds
déposés resteront bloqués. Généralement,
les retraits à vue sont prévus pour une partie des fonds, les
déposant s'engagent à ne pas retirer un minimum fixé. Un
intérêt plus élevé est accordé pour les
sommes bloquées : Si le client les retire avant la date fixée, on
convient de lui appliquer le taux d'intérêt des
dépôts à vue.
I.4.1.1.3. Les bons de caisse
En vue de réunir des capitaux, les banques peuvent
émettre à l'intention de leur clientèle des bons à
échéances fixe. L'engagement pris par le banquier va comporter un
terme qui pourra varier de quelques mois à plusieurs années. Les
bons à échéance fixe, qui revêtent
généralement la forme au porteur, produisent un
intérêt du même ordre que celui des comptes à
terme.
I.4.1.2. Les mouvements de fonds et la
compensation.
Les banques gèrent une masse de capitaux en
perpétuelle circulation. Chaque jour, elles reçoivent des
dépôts et font face à des retraits, consente des
prêts et obtiennent des remboursements. chaque jour; elles enregistrent
des entrées et des sorties de fonds dont le montant, rarement
balancé, n'est jamais exactement prévisible (1(*)).
I.4.1.2.1. Les mouvements de fonds
Les mouvements de fonds trouvent leur origine dans le service
de caisse assuré par le banquier et dans les opérations de
crédits qu'il organise.
I.4.1.2.1.1. Le service de caisse
I.4.1.2.1.1.1. Réception des
fonds
Les versements sont effectués sous forme les plus
diverses :
- En espèces tout d'abord; le plus souvent, c'est le
client lui-même qui apporte au guichet ses disponibilités en
monnaie mais, peut être aussi un tiers qui vient effectuer un versement
pour le compte d'un client ;
- Par chèques, le client remettant les chèques
créés à son profit ;
- En fin, les fonds portés au crédit d'un
compte peuvent provenir des multiples opérations effectuées par
le banquier pour le compte de son client : Vente de titres, encaissement de
coupons et, surtout, encaissement des effets de commerce.
I.4.1.2.1.1.2. Retraits
Les déposants peuvent disposer à tout moment
(pour les dépôts à vue au moins) de leurs avoirs en banque.
Ils retirent des fonds à la caisse, tient des chèques au profit
de leurs créanciers, effectuent des virements, domicilient leurs effets,
demandent des chèques de voyage, des accréditifs, des lettres de
crédit..., toutes ces opérations impliquent, à un terme
plus au moins proche, un décaissement de la banque.
I.4.1.2.1.2. Les opérations de
crédit
Les mouvements de fonds qui naissent du service de caisse
sont indépendant, au moins en principe, de la volonté du
banquier.
Tel client retire de l'argent pour payer son percepteur, tel
autre pour renouveler ses stocks, etc. Ce sont là des retraits
individuellement imprévisibles. Les banquier ne peut, que dans une
certaine mesure, y parer sur un plan global, en fonction de la conjoncture, du
mouvement des affaires, de la période de l'année, etc. Il semble,
par contre, qu'il devrait pouvoir apprécier beaucoup plus exactement les
sorties résultant des prêts qu'il consent. Il est loin d'en
être ainsi.
Si la plupart des ouvertures de crédit sont
limitées à un montant déterminé, le banquier ne
sait jamais si le client utilisera la totalité du crédit qu'il a
sollicité, ni quand il effectuera des tirages sur son compte. Le
mécanisme des avances en compte courants par exemple, laisse une
très grande liberté a leurs bénéficiaires. En
matière d'escomptes également, de très grandes variations
peuvent se produire dans la limite des plafonds fixé a chaque client.
Certaines opérations de crédit sont même
éventuelles. Lorsqu'il donne sa caution, le banquier espère bien
n'avoir pas à débourser de fonds; mais qu'un client garanti soit
défaillant et devra honorer sa signature.
Sur un autre plan, le banquier ne sait pas dans quelle
mesure l'octroi de crédit se traduira par une sortie réelle de
fonds .certaines avances peuvent servir à créditer des comptes
qui sont également ouverts dans son établissement. Et, à
plus ou moins longue échéance, une partie des crédits
consentis reviendra, par une série de détours, dans ses
caisses.
I.4.1.2.2. La compensation
De tout temps, les banquiers ont pratiqué entre eux la
compensation de leurs dettes et de leurs créances réciproques.
Chaque banquier détermine, chaque jour en ce qui
lui concernes, un solde créditeur ou débiteur. Les soldes
créditeurs de tous les banquiers doivent se compenser avec celui des
soldes débiteurs. C'est alors seulement qu'intervient le
règlement.
La chambre de compensation se fait ouvrir un compte
général à l'institut d'émission qui se trouvera
alimenté par les paiements effectués par les banquiers à
solde débiteur, et sur lesquels on prélèvera les somme
destinées aux banquiers à solde créditeur.
Ainsi, chaque soir, les opérations de la chambre
doivent se terminer par l'apurement complet de son compte qui dans la
journée a reflété pourtant des mouvements dans les deux
sens, mais dont l'importance était égale, et qui se sont
finalement annulés. Si un des membres est dans l'impossibilité de
régler son débit, par insuffisance de provision, toutes ses
opérations sont annulées pour la journée. On ne tient pas
compte des effets ou des chèques qu'il a pu remettre, non plus que des
virements qui ont été opérés à son profit ou
effectué à sa demande. De cette façon, l'ensemble des
opérations est maintenue en équilibre.
Enfin, il faut souligner qu'en aucun cas, la chambre n'est
responsable envers qui que ce soit et qu'elle demeure en toute circonstance un
simple intermédiaire (1(*)).
I.4.2 La trésorerie
En raisonnant par l'absurde, on pourrait certes concevoir
que la meilleure façon pour une banque d'assurer sa liquidité,
donc sa sécurité, consiste à conserver une en caisse et
des avoirs à la banque centrale aussi élevé que possible.
Mais tous deux sont stériles et comment un banquier
pourrait-il faire des bénéfices, objet des toute activité
commerciale, y compris le commerce de l'argent et donner une
rémunération même modeste aux dépôts qu'il
reçoit s'il ne les utilise pas en opération de crédit ?
Aussi bien doit-il rechercher les emplois les plus
productifs tout en s'assurant une liquidité suffisante par un
aménagement harmonieux de ses ressources et de ses emplois et par une
utilisation harmonieuse de ses ressources et de ses emplois et par une
utilisation habile des mécanismes qui sont à sa disposition
(1(*)).
I.4.2.1. L'Aménagement des ressources et
des emplois
I.4.2.1.1. Les ressources
Des nombreuses crises de trésoreries ont leurs origine
dans l'insuffisance ou dans leur instabilité. Les banques s'efforcent
d'attire à elle le maximum de liquidité, ce qui n'est d'ailleurs
par une attitude nouvelle. Ainsi que le remarque M. Ferronnière de tout
temps, les banques ont considéré que leur puissance
dépendait du volume des capitaux dont elle disposait, beaucoup plus que
du chiffre de leur engagement et qu'elles devraient mettre autant que possible
leurs ressources au niveau de leur emploi, pour assurer l'indépendance
de leur trésorerie et travailler dans de condition
rémunératrices.
Aussi, est-ce par les très nombreux services rendus
à leurs clientèles que les banques s'efforcent d'accroître
leur moyen d'action ? La prudence leur conseille de rechercher de
dépôt alors même que l'aisance monétaire s'accompagne
d'une diminution de la demande de crédit et de surveiller avec vigilance
l'évolution du taux d'accroissement des excédents de
dépôts sur les retraits qui est le meilleur indicateur des
renversements de conjoncture.
I.4.2.1.2 Les emplois
Reposant sur une assiette assez large, la gestion de la
trésorerie se trouve d'autant plus facilitée qu'une concordance
assez étroite a été établie entre les ressources et
leur emplois. Des liquidités à vue ne peuvent être
utilisées pour des financements à long terme qui
requièrent au contraire une épargne désireuse de
s'invertir. Les fonds inscrits, dans les comptes courants et les comptes
chèques doivent trouver des emplois courts, des dépôts
à échéance et les ressources procurées par
l'émission de bons de caisse autorisant l'octroi de crédit plus
longs dans la mesure de leur terme. Les banques s'efforcent donc de
diversifier leurs ressources pour être à même
d'étendre le champ de leurs opérations.
I. 4.2.2. La Mobilisation
L'incorporation des créances nées des
opérations de prêts dans des effets transmissibles par endos en
permet la mobilisation.
Les banques en font un large usage, se réservant en
période d'aisance de trésorerie, soit, au contraire, de les
négocier lorsqu'elles ont besoin de reconstituer des
disponibilités. Dans le porte feuille des banques, le "papier financier"
s'est superposé au papier commercial. Sur un plan purement technique, la
mobilisation des effets peut revêtir deux formes : l'escompte ou la
pension. Par l'escompte, le banquier cède à un
établissement escompteur la propriété d'effets dont il
reçoit en contre partie le montant diminué des
intérêts et agios. Dans la mise en pension, il vend les effets
avec promesse de les racheter à un terme convenu.
Lorsqu'elles ont des besoins de trésorerie, les
banques peuvent mobiliser une partie de leur porte feuille, soit auprès
d'autres banques ou établissements à caractère financier,
soit auprès de l'institut d'émission. Dans la première
hypothèse, on dit qu'elles d'adressent au marché "hors banque",
dans la seconde, elles vont "à part" des taux pratiques sur ces deux
marchés, d'autres parts, si les taux de la banque centrale sont
inférieurs au taux du marché, des plafonds de réescompte
et d'open market impartis par l'Institut d'émission dans le cadre de la
réglementation du crédit. Ces opérations d'escompte ou de
pension sur le marché monétaire sont en général,
traitées auprès des maisons de réescompte ou entre
banques, par l'intermédiaire de courtiers spécialités.
CHAPITRE II. LA GESTION DES CREDITS ACCORDES PAR
LES BANQUES
CONGOLAISES
II.1. NOTIONS ET DÉFINITIONS DU
CRÉDIT
Industriels agriculteurs commerçants, consommateurs,
particuliers et collectivité désirent disposer, en échange
d'une somme qu'ils recevront dans l'avenir, une somme immédiatement
disponible. En un mot, tous veulent du crédit.
Pour définir le crédit, certains auteurs
retiennent son aspect matériel et l'assimulent à un transfert
temporaire ou à une location de richesses : faire crédit, c'est
accorder à quelqu'un la jouissance d'un bien ou la disposition d'une
somme d'argent contre une promesse de paiement ou de remboursement (1(*)).
Le crédit, c'est la location d'argent par celui qui en
a trop à celui qui en a trop peu (2(*)).
Le crédit, c'est la location d'un capital ou d'un
pouvoir d'achat (3(*)).
D'autre, au contraire, font ressortir l'aspect psychologique
du crédit : le crédit, c'est la confiance appliquée aux
affaires (4(*)).
Des définitions s'inspirent aussi des usages
juridiques et de l'expérience : faire crédit, c'est faire
confiance, c'est donner librement la disposition effective et immédiate
d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat contre la promesse que le
même bien ou l'équivalent sera restitué dans un certain
délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu
et du danger couru, danger de perte partielle ou totale, qui comporte la nature
de ce service (5(*)).
Compte tenu des éléments juridiques,
économiques et psychologiques qui constituent le crédit, nous
proposons de le définir ainsi : le crédit est l'opération
qui consiste, la confiance l'emportant sur la crainte du risque, à se
dessaisir d'un bien, à céder un pouvoir d'achat, à prendre
un engagement en échange de la promesse d'une
contre-prestation différée dans le temps (6(*)).
Que l'on se trouve en présence d'un troc dans lequel
un de deux intéressés autorise son partenaire à
différer sa prestation, ou qu'il s'agisse d'un emprunt obligatoire
émis par une entreprise industrielle et souscrit par des centaines
d'épargnants, à l'intermédiaire des différents
rouages d'un marché financier moderne, l'essentiel demeure que les deux
prestations, en principe simultanées, qui forment l'échange sont
disjointes, l'une d'entre elles étant renvoyée à une
époque ultérieure. Par là, l'opération à
crédit se distingue de l'opération au comptant, dans laquelle les
deux prestations sont effectuées sur-le-champ (1(*)).
En admettant qu'une des parties à l'échange
n'accomplisse pas sur-le-champ ce à quoi elle est tenue, l'autre partie
qui accepte de ne pas disposer immédiatement de son dû, fait un
acte de foi dans la solvabilité future de son contractant.
Le crédit comporte donc à la fois deux aspects,
l'un objectif, l'autre subjectif, qu'on rencontre d'ailleurs dans le langage
courant, puisque cette appellation englobe deux idées indissolublement
liées certes, mais néanmoins différentes.
L'aspect objectif du crédit concerne toutes les
opérations, par lesquelles se réalise la mise à la
disposition d'un agent économique, d'une valeur dont il ne devra fournir
la contre partie que plus tard. Cette valeur sera le plus souvent
constituée par de l'épargne ou des capitaux monétaires,
mais le développement des techniques de crédits, conduit parfois
à reconnaître à celui-ci d'autres objectifs, si non
d'autres buts.
En effet, singulièrement en matière de
crédit bancaire, nous constaterons que certaines techniques ne
conduisent pas à la mise à disposition de capitaux
monétaires, mais en fait le service rendu, correspondant au but
poursuivi par le demandeur de crédit, demeurera identique, à tout
le moins retardera une sortie de monnaie (2(*)).
Quoi qu'il en soit, il parait plus réaliste
d'admettre l'aspect objectif du crédit, dans la forme
évoluée, se caractérise le mieux par la dissociation dans
le fonction d'anticipation assumée par celui qui consent le
crédit (créditeur) ; cette anticipation impliquant que ce
créditeur apprécie les moyens qu'aura le crédité
d'exécuter à son heure la contre prestation promise. Ainsi, en
matière de crédit à long terme, le prêteur
anticipera normalement sur les bénéfices futurs. Mais, l'on
observera que ceci joint déjà l'aspect subjectif du
crédit, c'est-à-dire l'acte de foi que le créditeur fait
en l'honnêteté, la capacité et le succès du
bénéficiaire.
Avoir du crédit signifiera que l'on jouit, du point
de vue de la solvabilité future auprès de ses contemporains,
d'une notoriété suffisante pour qu'ils consentent à
accorder un terme ou, si l'on préfère, pour qu'ils fassent
crédit, c'est-à-dire confiance (1(*)).
II.2. LE CRÉDIT DE BANQUE
Un Banquier appelle opération de crédit toute
opération par laquelle, faisant confiance à son client, il
accorde à celui-ci le concours de ses capitaux ou de sa garantie.
Ainsi, les opérations de crédit se classent en
deux groupes. Dans le premier, le banquier apporte des fonds et consent un
prêt, une avance en compte courant, un escompte d'effet de commerce. Pour
les opérations du second, il s'engagent en faveur de son client, soit
qu'il accepte une traite tirée par ce client, soit se porte caution en
faveur de son client auprès d'une administration, mais il ne lui fournit
pas des capitaux. A vrai dire, cette distinction n'est pas aussi absolue qu'il
parait à première vue. Le banquier qui s'est porté caution
d'un de ses clients peut être appelé à décaisser des
sommes importantes et doit envisager les répercussions que son
engagement peut avoir sur sa trésorerie. D'autre part le banquier qui
escompte une remise en met le montant à la disposition du cédant,
mais il peut négocier immédiatement les effets et, en pareil cas,
son intervention se ramène en fait à l'apposition d'une signature
de garantie. Par ailleurs, le client qui obtient l'acceptation d'une banque a
toutes les facilites pour faire réescompter sa traite chez un autre
banquier, et la garantie qui est donné lui permet souvent d'obtenir
immédiatement des fonds (2(*)).
L'aspect subjectif du crédit nous montre que le
créditeur a confiance à son débiteur. Une telle confiance
n'est pas sans risque ; l'emprunteur le plus digne de confiance aujourd'hui
pourra se révéler insolvable dans le futur. La notion du
crédit est, dès lors indissociable de celle du risque.
II.3. LE RISQUE DES OPÉRATIONS DE
CRÉDIT
II.3.1. La notion de risque
Le risque est pratiquement inséparable du
crédit.
Le banquier doit toujours craindre que son débiteur ne
puisse faire face à ses obligations dans les délais
prévus. Le simple retard dans un remboursement peut être
préjudiciable pour un établissement qui travaille avec des fonds
empruntés, car comme tout commerçant ou industriel, il doit faire
face, de son côté, à ses propres échéances et
par conséquent, compter sur les rentrées nécessaires
à l'équilibre de sa trésorerie (1(*)).
II.3.2. Les risques liés aux crédits
consentis
Le risque particulier à un client dépend
d'élément, qui ne dépassent pas le cadre d'une affaire.
Il est fonction notamment de la situation financière, industrielle ou
commerciale de l'entreprise, ainsi que de la compétence technique et de
la moralité de ses dirigeants.
Les crédits accordées à des entreprises
qui manquent de ressources, qui sont trop immobilisées, qui sont
endettées ou dont la trésorerie est lourde, comportent des
risques assez grands.
Des installations industrielles vétustes ou, à
l'inverse des installations somptueuses, des frais généraux
excessifs, des prix de revient exagères, une production de mauvaise
qualité ou, au contraire de belle qualité mais trop chère,
doivent inspirer au banquier une certaine réticence.
Le risque particulier à une opération est
fonction de sa nature, de sa durée, de son moment, surtout lorsque
celui-ci a été fixé trop largement par rapport à la
surface du client. L'appréciation de ces risques est pour le banquier
d'une importance essentielle, car il peut éviter bien des
mécomptes en procédant à un choix judicieux parmi les
affaires pour lesquelles il est présent. La prudence lui conseille de ne
traiter qu'avec des entreprises qui méritent réellement sa
confiance et pour des opérations qui ne présentent pas de risques
anormaux en raison de leur nature, de leur durée ou de leur montant
(2(*)).
II.4. LE COMPORTEMENT DES BANQUES DE
DÉPÔT
La gestion de la banque s'apparente à celle d'une
entreprise où les préoccupations de rentabilité et de
croissance prédominent.
II.4.1. L'ORGANISATION DE LA
BANQUE
L'organisation bancaire combine une activité de
clientèle (l'octroi de crédit, la collecte de dépôt)
très décentralisée et une activité de
trésorerie qui permet de coordonner à posteriori les relations de
la banque avec sa clientèle. On peut donc, en schématisant,
distinguer (1(*)) :
- Un département du crédit, qui analyse les
demandes de prêts, apprécie le risque et la rentabilité des
opérations proposées, et décidé des conditions
d'octroi des crédits ;
- Un département de collecte des dépôts,
qui s'efforce d'accroître constamment la part du marché de la
banque, c'est-à-dire d'attirer de nouveaux déposants ;
- Un département de trésorerie qui tire les
conséquences de l'action décentralisée des deux autres
départements, et qui couvre au jour le jour les déficits (les
"fuites") issus de leur activité. C'est le département de la
trésorerie qui doit financer le déficit issu des
opérations de la clientèle. Mais là, ne s'arrête pas
son activité. D'une part, les autorités monétaires
imposent des resserves obligatoires aux banques, et ainsi une portion
supplémentaire sur leur liquidités. Elle peut, en tous cas,
varier amplement et de manière discrétionnaire. En outre, les
banques peuvent souhaiter détenir de réserves
excédentaires ne fut-ce que pour faire face aux retrait de billets de
leur clientèle (2(*)).
II.4.2. LES BESOINS DE REFINANCEMENT
BANCAIRE
Les banques de dépôt poursuivent une politique
commerciale active de distribution du crédit. Compte tenu du
comportement du public concernant la détention des formes
monétaires, un déséquilibre entre l'activité de
crédit des banques de dépôt et leur activité de
collecte peut apparaître ; elles sont soumises à une fuite.
Les banques de dépôt doivent donc puiser dans
leurs liquidités, c'est-à-dire dans leur encaisse de monnaie
centrale (billets, mais surtout dépôts auprès de la banque
centrale) pour assurer ou boucher cette fuite. C'est ce qu'elles font lorsque
cette situation est momentanée et se produit épisodiquement.
Mais lorsqu'elle devient structurel, par suite d'une création excessive
(crédit) par rapport à la collecte de dépôt, il leur
faut pouvoir se refinancer, c'est-à-dire acquérir de la monnaie
auprès de la banque centrale (1(*)).
L'appel au refinancement dépend donc du
déséquilibre entre les dépôts et crédits.
II.5. ORGANISATION BANCAIRE AU CONGO
II.5.1. Formation du réseau bancaire
congolais (2(*))
La première étape d'un processus de
colonisation économique semble consister dans l'implantation sur le
territoire colonisé de grandes compagnies commerciales en vue de
pourvoir aux besoins de la métropole. Ces compagnies sont
rattachées à de grandes compagnies métropolitaines. Les
décisions fondamentales concernant notamment l'élargissement du
potentiel productif, l'orientation de la politique commerciale, etc sont prises
à la métropole. Le financement des opérations à
destination de la métropole nécessite - c'est la deuxième
étape - un appel à des succursales de banques
métropolitaines. L'organisation du Congo répond et est conforme
à cette finalité.
En effet, du moins jusqu'avant les transformations
institutionnelles, l'activité économique se trouvait, au Congo
concentrée dans les mains de quelques groupes financiers. Ceux-ci,
confrontés avec le problème de la diversité de
l'activité économique et de la dispersion géographique des
zones mises en valeur, ont réparti leur système de production en
un nombre considérable de firme. Cependant, tant en ayant leurs centre
d'exploitation au Congo, ces entreprises assuraient en Belgique leur gestion
financière. Cette situation caractérisa, jusqu'à la veille
de la seconde guerre mondiale l'économie congolaise. Jusqu'alors,
celle-ci était presque exclusivement orientée vers l'exportation
et dépendait étroitement des importations. Il ne pouvaient en
être autrement, étant donné l'absence d'industries locales
pouvant alimenter le marché locale en produit finis.
En séparant la Belgique et le Congo, la
deuxième guerre provoqua un isolement qui fut à la base du
développement autonome des entreprises congolaises. L'effort
considérable que l'économie congolaise dut soutenir pour assurer
sa propre subsistance en même temps que pour aider les puissances
alliées, imprima à son expansion un élan qui l'avaient
fait naître.
L'étendue du territoire, les besoins croissants des
industries nouvelles qui s'installaient un peu partout à travers le
pays, exigeaient l'existence au Congo d'une organisation bancaire dont les
ramifications devaient s'étendre dans les régions les plus
reculées du territoire aux fins d'assurer les services de caisse des
branches des firmes répandues à travers tout le pays.
Dès que fut opérés la reprise du Congo
par la Belgique, un groupe de banques Belges fonda au Congo, en janvier 1909 un
établissement bancaire ordinaire qui devrait effectuer toutes les
opérations d'une banque commerciale normale. Ainsi fut
créée la banque du Congo-belge.
Cependant, la nécessité de doter le Congo d'un
institut d'émission propre et indépendant amena les
autorités coloniales, quelques mois après la fondation de la
banque du Congo-Belge à confier à cette dernière des
responsabilités d'une banque d'émission. Empêchée
par les nouvelles charges d'exercer toutes les activités que ses
fondateurs attendaient de ses services, la banque du Congo-belge créa,
par une décision de ses fondateurs, un établissement bancaire
dont le rôle était de reprendre toutes les opérations qu'en
vertu de ses nouveaux statuts, elle ne pouvait plus exercer. On créa
donc la banque commerciale du Congo.
Pendant longtemps, l'activité bancaire fut
exercée pratiquement par la seule banque commerciale du Congo.
La diversification du système bancaire congolais
s'est opérée surtout après la deuxième guerre
mondiale. En effet, l'impulsion donnée par l'économie de guerre
à l'activité économique au Congo ne s'arrête pas
avec la fin des hostilités. Le Congo était désormais
engagé dans un mouvement d'expansion et de croissance économique
qui appelait des capitaux de plus en plus abondants. Il n'était plus
possible qu'un seul groupe financier continuât d'assumer toutes les
charges et d'effectuer toutes les opérations que les mouvements des
affaires faisaient naître. Et aussi, les bénéfices que les
sociétés établies au Congo récoltaient, devenaient
de plus en plus importants et suscitaient l'intérêt des autres
groupes décidés de tenter aussi leur chance.
C'est ainsi que plusieurs groupes bancaires belges qui n'y
étaient pas représentés jusqu'alors créèrent
des filiales ou ouvrirent des agences au Congo. Ceci répondait en
même temps à la nature des statuts internationaux qui
régissaient la mise en valeur et l'exploitation du Congo. Celle-ci
devait se faire au profit de toutes les puissances colonisatrices, qui
n'existaient pas en effet, que d'aussi importantes ressources que celles du
Congo fussent l'apanage d'une seule nation de la taille de la Belgique.
La situation du système bancaire au début de la
période décennale 1950-1960 est marquée par la
création, en septembre 1951, d'une banque centrale pour le Congo et le
Rwanda-Urundi. La reprise par ce nouvel institut d'émission du
privilège d'émission exercé jusque là par la banque
du Congo Belge ramena cette dernière à ses fonctions purement
commerciales. Cependant, la pénétration du réseau de ses
agences et succursale dans tous les régions du pays fit garder à
la banque du Congo Belge le rôle du principale agent de l'Etat. Le
rôle de la banque centrale du Congo et du Rwanda-Urundi était
comparable à celui de tout autre banque d'émission. Elle
était chargée notamment du contrôle du crédit et de
la gestion des réserves de devise, la banque centrale devait en outre
exercer son contrôle sur les banques commerciales fonctionnant au Congo.
Mais ce n'est qu'en 1957 qu'entrèrent en vigueur les dispositions qui
définissaient le statut légal des banques et qui instituaient les
modalités de cette surveillance. Grâce à la documentation
fournie par les banques soumises à son contrôle, la Banque
centrale devait dresser les situations globales de ces banques. Cette tache,
elle l'assuma dès le début de 1953. Ainsi, au début de la
période 1950-1960, le Congo était déjà doté
d'un réseau bancaire complet dont l'évolution institutionnelle et
fonctionnelle suivait fidèlement celle de l'économie du pays dans
son ensemble.
II.5.2. LE SYSTÈME BANCAIRE
CONGOLAIS
La composition du système bancaire congolais est la
suivante : 11 banques commerciales (banque commerciale du Congo, banque
congolaise du commerce extérieur, union des banques congolaises,
nouvelle banque de Kinshasa, banque internationale pour l'Afrique (Congo),
banque de crédit agricole, Citybank, Grind lays bank (Congo), Fransabank
(Congo) et la société congolaise de banque)1(*) ; 4 instituts financiers
(INSS, fonds de promotion de l'industrie, caisse d'épargne du Congo et
la société nationale d'assurances) et une banque de
développement (société congolaise de financement du
développement (SOCOFIDE).
Bien qu'il n'en fasse pas partie au strict sens de
l'expression, l'office des chèque postaux peut être inclus dans le
système bancaire, en 1969 il est devenu un élément public
autonome doté de la personnalité juridique et de l'autonomie
patrimoniale. Etant donné la capillarité de son organisation, cet
office joue un rôle important dans la collecte de l'épargne et
contribue indirectement au financement du trésor.
Toutes les banques commerciales sont une initiative des
étrangers, sauf la banque de Kinshasa. La caisse d'épargne du
Congo est comprise parmi les institutions financières et non parmi les
banques commerciales du fait qu'elle n'exerce pas véritablement des
activités bancaires. Elle se limite en effet à collecter de
dépôts d'épargne qu'elle réemploi sous forme de
prêts accordés à l'Etat et aux entreprises
privées.
La banque de développement (SOCOFIDE) a
été crée le 9 janvier 1970 avec pour objet la promotion
des investissements productifs octroyant sous diverses formes des concours
financiers moyen et long terme aux entreprises du secteur privé et dans
certaines limites à de entreprises mixtes. Elle devra financer
principalement les entreprises industrielles de moyennes et grandes dimensions.
Participent au capital de cette banque : l'Etat congolais en même temps
que la société financière internationale (une filiale de
la banque mondiale), la banque centrale et des capitalistes privés
congolais et étrangers.
En principe les banques commerciales exigent pour l'ouverture
de comptes un dépôt minimum qui varie selon ces banques. Les
banques consentent des prêts sous forme d'avances sur compte courant, ce
concours, est habituellement à court terme, et exceptionnellement
à moyen terme. Les banques elle-mêmes doivent avoir à la
banque centrale un compte courant libre car elles sont tenues d'y
déposer tous numéraires excédants leurs besoins en caisse
(2(*)).
II.6. Tableau I. Détermination de
refinancement des banques
Années
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
1. Dépôts totaux
a) Dépôts à vue
b) Dépôts à terme
|
121,44
117,4
4,04
|
303,2
248
55,2
|
789,52
624,47
165,05
|
754
658,74
95,26
|
337.017,88
292.336,99
44.650,89
|
712,17
687,44
24,73
|
126.285
116.928,48
9.357,43
|
2. Crédits totaux
|
30,538
|
525,6
|
971,87
|
503,74
|
479,44
|
255,18
|
166.707,75
|
3. Liquidités
(1) - (2)
|
90,902
|
-222,4
|
-182,35
|
250,26
|
336.538,34
|
456,99
|
- 4.421,84
|
4. Refinancement
(3) - (a)
|
-26,498
|
-470,4
|
-806,82
|
-408,48
|
-
|
-230,45
|
- 157.350,32
|
|
Source : Manipulation personnelle à partir des tableaux
1 et 2 (en annexe).
Le besoin de financement (refinancement) dépend du
volume de liquidités des banques, il suffit aux banques d'une encaisse
en monnaie pour faire face aux demandes de retrait des déposants
à vue. Les banques se refinancent en raison de 26,498 ; 470,4 ; 806,82;
408,48 ; 230,45 ; 157.350,32 respectivement pour les années 1967, 1972,
1977, 1982, 1992 et 1995. Les banques en 1987 dégagent un
excédent de liquidité qui permet de faire face aux retraits
éventuels.
Au total, les banques ont collecté 121,44 ; 303,2
789,52 ; 337.017,88 ; 712,17 ; 126.285,91 des dépôts et n'ont
distribué que 30,538 ; 525,6, ; 971,89 ; 503,74 ; 479,44 ; 255,18 ;
166.707,75 de crédit. On aboutit à un déficit de
liquidité en 1972, 1977 et 1995. Pour combler ce déficit, les
banques ont soit financé ce déficit par les capitaux propres ou
par prélèvement sur les bénéfices ou
réserves antérieures.
II.7. Tableau II : Détermination du
résultat d'exploitation sur opération de la
clientèle
Années
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Crédit octroyé
(2) Dépôts à terme
(3) Refinancement
(a) Taux d'intérêt débiteur
(b) Taux d'intérêt créditeur
(c) Taux de refinancement
(4) Recettes d'exploitation
(1) x (a)
5) Frais payés sur les dépôts à terme
(2) x (b)
(6) Frais de refinancement
(3) x (c)
(7) Résultat d'exploitation
(4) - (5) + (6)
|
525,26
55,2
470,4
0,107
0,12
0,08
56,20
6,624
37,632
11,944
|
971,87
165,05
806,82
0,12
0,10
0,12
116,62
16,505
96,818
3,297
|
503,74
95,26
408,48
0,17
0,15
0,17
85,63
14,289
69,41
1,9
|
479,44
44.650,89
-
0,39
0,37
0,37
186,96
16.520,829
-
-16.333,869
|
255,18
24,73
230,45
2,40
0,70
0,45
612,43
17,311
103,702
491,417
|
166.70,43
9.357,43
157.350,32
2,575
0,70
1,275
429.271,63
6.550,201
200.621,658
220.099,77
|
|
Source : Manipulation personnelle à partir des tableaux
1, 2, 5 (en annexe) et I.
Pour les banques, la rémunération du
crédit est la rémunération du service rendu. Cette
rémunération est l'une des sources des produits bancaires en
entendant par produit bancaire, le produit brut de l'ensemble des
opérations de caractère bancaire, il est par conséquent -
après déduction des frais afférents à ces
opérations - , l'une des sources du produit net bancaire (1(*)).
Le produit net des opérations avec la
clientèle est de 11,944 en 1972 et, est en baisse en 1977, 1982 et
atteint de signe négatif ou perte en 1987. En comparant avec
l'année 1972, le produit net des opérations avec la
clientèle est en baisse de 72% en 1977, 84% en 1982.
Il atteint en 1992 et en 1995 une hausse. Cette hausse est
due pendant ces périodes à des marges (clientèle et
trésorerie) supérieur à 100% (Cfr les tableaux III et IV
ci-dessous).
Le rendement moyen des crédits est en baisse sur
l'ensemble des périodes sauf en 1992 et 1995. Ce rendement moyen n'a pas
compensé la hausse du coût moyen des dépôts à
terme et, est en particulier de 1,26%, 1,69%, 2,83, 3.445,85% et baisse en
1992 et 1995, soit 6,78% et 3,92%. Ce qui nous donne sur l'ensemble de la
période une marge négative sur les opérations de la
clientèle.
Tableau III. Evolution de la marge sur la
clientèle
Années
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(a) Rendement moyen des crédits
(b) Coût moyen des dépôts
|
2,27%
1,26%
|
0,33%
1,69%
|
0,37%
2,83%
|
-3.406,86%
3.445,85%
|
192,57%
6,78%
|
132,02%
3,92%
|
Marge clientèle (a) - (b)
|
1,01%
|
-1,36%
|
-2,46%
|
-6.852,71%
|
185,79%
|
128,10%
|
|
Source : Manipulation personnelle à partir du tableau
II.
Les opérations de trésorerie contribuent
négativement au produit net bancaire à la hauteur de -33,632 ;
-96,818 ; -69,441, 0 ; - 103,702 et -200.612,658; respectivement en 1972, 1977,
1982, 1987, 1992 et 1995. Cette charge nette correspond à la position
emprunteuse de l'ensemble des banques à l'égard de la banque
centrale.
L'incidence de cette position résiduelle
négative en terme de résultat a, en outre, été
accrue par l'évolution des marges unitaires. L'évolution de cette
marge se présente comme suit :
Tableau IV : Evolution de la marge sur
opération de trésorerie
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(a) Rendement moyen des crédits
(b) Coût moyen de réfinancement
|
2,28%
7,16%
|
0,33%
9,96%
|
0,37%
13,78
|
-3.406,86%
0
|
192,57%
40,63%
|
132,02%
120,34%
|
Marge sur opération de trésorerie
(a)-(b)
|
-4,89%
|
-9,63%
|
-13,41%
|
-3.406,86%
|
151,94%
|
11,68%
|
|
Source : Manipulation personnelle à partir du tableau
II.
La marge sur les opérations de trésorerie est
négative sur l'ensemble de la période sous étude sauf en
1992 et 1995.
CONCLUSION PARTIELLE
La rentabilité des banques peut s'évaluer
à l'aide du taux de profit. En rapprochant le résultat
d'exploitation des banques sur les opérations avec la clientèle
et des opérations de trésorerie avec les engagements des banques
(dépôts), on obtient les taux du profit suivant :
Tableau V : Détermination du taux de profit
des banques congolaises
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Résultat d'exploitation
(2) Charges d'exploitation
(3) Ressources (dépôts totaux)
(4) Taux de marge net sur les
engagements (1) : (2) x 100
(5) Levier d'endettement (2):(3)
(6) Taux de profit (4) x (5)
|
11,94
44,256
303,2
26,988
0,145
3,9
|
3,297
113,323
789,52
2,9
0,143
0,4
|
1,9
83,699
754
2,27
0,11
0,2
|
-16.333,869
16.520,829
337.017,88
-98,86
0,05
-4,9
|
491,417
121,013
712,17
406,08
0,17
69
|
220.099,77
207.171,859
126,285,91
106,24
1,64
174,93
|
|
Source : Manipulation personnelle à partir du
tableau 2 (en annexe) et du tableau II.
Le taux de marge très faible s'applique aux
engagements des banques. Il est de 26,988% en 1972 et, atteint le signe
négatif en 1987. Pour les années 1977 et 1982, nous avons un taux
de marge supérieur à l'unité. Mais toujours faible. Ce
taux atteint le sommet en 1992 et, est supérieur en 1995.
Le levier d'endettement, nous montre qu'au cours de la
période étudiée les banques ont pris des risques.
Le taux de profit est sur l'ensemble de la période
faible, inférieur à l'unité en 1977 et 1982 et, est
négatif en 1987. Le profit tiré du différentiel
d'intérêt sur l'ensemble de la période sauf en 1972, 1992
et 1995 décroît avec les encours, les charges d'exploitation
pendant cette période n'augmentent pas proportionnellement aux capitaux
engagés.
Pour les Banque congolaises, la rentabilité sur les
opérations avec la clientèle (opération de crédit
et de collecte de dépôts) est faible. Le point (4) du tableau V
nous montre cette tendance. Donc, les crédits ne parvenant pas à
rémunérer suffisamment les engagements ; c'est
l'organisation des opérations de crédit qui est à la base
de la faillite des banques congolaises.
L'économie étant financée par le
concours des banques commerciales, le trésor a aussi besoin de financer
les déficits cumulés non couverts par les ressources non
monétaires de l'Etat. Ces déficits sont donc financés par
un concours de la Banque centrale.
CHAPITRE III. LE FINANCEMENT DES DEPENSES
PUBLIQUES
Par contraste avec l'entreprise privée, les ressources
que l'Etat peut se procurer pour financer ses dépenses, ne proviennent
pas des revenus qu'il tire de la vente de ses services sur le marché.
Les prestations qu'il fournit à la société ne lui
apportent aucun revenu propre, puisqu'elles ne sont pas vendus (1(*)).
L'Etat doit donc recourir à des
procédés particuliers pour rassembler le fonds dont il a besoin.
Quatre grandes méthodes de financement peuvent
être employées à cette fin. Leur importance relative varie
suivant la conjoncture et la structure économique et leurs effets sont
très différents au regard des objectifs assignés à
la politique des finances publiques.
L'imposition est la méthode principale de la
formation des ressources de l'Etat ; opérant un
prélèvement sur les revenus de l'économie, elle distrait
les ressources de leurs emplois privés pour les consacrer à des
emplois publics.
L'emprunt est une autre méthode par laquelle l'Etat
obtient que les particuliers ou les institutions lui cèdent
volontairement ou par contrainte, une fraction de leur pouvoir d'achat ou de
leur épargne à charge pour l'Etat de les rembourser par la
suite.
L'aide extérieure peut également
suppléer au financement du budget de l'Etat. Jadis, au Congo, elle
prenait la forme de prêt privés au gouvernement ou d'apport en
provenance de métropole. Aujourd'hui elle consiste en prêts ou en
dons de gouvernements étrangers (aide bilatérale) ou des
organismes internationaux (aide multilatérale).
Enfin, la création de monnaie par
l'intermédiaire de la Banque d'émission, permet à l'Etat
de disposer de moyen de paiement nouveaux afin de couvrir ses dépenses
sur le marché.
III.1. LES RECETTES FISCALES (1(*))
Dans un pays en voie de développement, les services
publics et les activités gouvernementales doivent être
financés de manière adéquate par les impôts ou les
contributions obligatoires. En fait, l'absence ou la rareté d'autres
ressources fait des prélèvements fiscaux la seul alternative
à l'inflation, qui est une méthode inefficace et dangereuse de
mettre des moyens à la disposition de l'Etat.
Le gouvernement sera donc obligé, pour en
écarter le risque, de veiller, dans la préparation et dans
l'exécution de son budget, à son équilibre sur le plan
financier. La règle de l'équilibre implique une
égalité comptable au début et à la fin de
l'exercice entre les recettes fiscales et les dépenses publiques
même si celles-ci figurent dans des comptes spéciaux ou hors
budget.
Tout défaut d'équilibre, en effet,
entraînerait un financement monétaire du déficit, nocif
pour la stabilité et la croissance de l'économie.
L'équilibre des finances de l'Etat doit en outre se maintenir de
façon permanente au cours de l'exercices, en ce sens que le rythme des
décaissements de fonds doit correspondre au rythme des rentrées
fiscales. Cet équilibre de la trésorerie conditionne en effet,
à défaut d'autres ressources disponibles, la
régularité des paiements et des engagements de crédit
prévus.
La recherche et la réalisation de ce double
équilibre financier, qui impose une sérieuse contrainte à
l'action de gouvernement, ne le dispense pas d'aménager le budget et la
fiscalité de telle sorte que les effets des dépenses et des
recettes soient les plus favorables à l'équilibre
économique.
III.2. LES EMPRUNTS PUBLICS
En marge des recettes fiscales, l'Etat peut financer ses
dépenses par l'emprunt intérieur. Dans les pays
industrialisés, il est tout à fait commun de recourir à
l'emprunt pour couvrir la différence entre l'ensemble des
décaissements réels et l'ensemble des encaissements fiscaux du
trésor (déficit de trésorerie ou impasse
budgétaire). Il est aussi normal de financer des dépenses en
capital par des ressources puisées sur le marché des capitaux
à long terme.
Dans un pays en voie de développement par contre, les
possibilités d'emprunt internes sont assez limitées, parce que
les épargnes disponibles sont faibles par rapport aux revenus et que le
marché des capitaux est peu organisé. Tout au moins, l'appel au
marché des obligations, par des emprunts publics qui opéraient un
prélèvement sur les revenus du secteur privé, est-il un
procédé peu utilisable.
En revanche, l'Etat est toujours capable d'emprunter
auprès de la Banque Centrale ou des Banques commerciales, mais ce genre
d'emprunt a un caractère inflationniste direct, parce qu'il
entraîne une augmentation de la circulation monétaire et de la
demande globale de biens et services.
En s'adressant au marché des capitaux pour subvenir
à ses besoins, l'Etat risque d'entrer en concurrence avec les
emprunteurs privés à la recherche de fonds, ce qui, surtout en
période de restrictions de crédit, peut sensiblement restreindre
l'investissement privé ou renchérir le coût de l'argent. En
canalisant vers le secteur public les épargnes qui auraient normalement
été placées dans les banques, l'Etat risque de resserrer
le volume des crédits à l'économie. Pour prévenir
ce ralentissement de l'activité, la politique monétaire devrait
alors faciliter le réescompte ou relever les plafonds autorisés
de crédit, mais ces mesures aboutiraient à faire supporter par la
banque centrale les dépenses publiques financées par l'emprunt,
c'est-à-dire, en définitive, à augmenter la masse
monétaire.
Il s'ensuit que le financement d'un déficit par
l'emprunt est susceptible de produire des effets très semblable à
ceux d'un financement monétaire. L'Etat ne pourra donc drainer des
épargnes pour les orienter vers les investissements publics que si les
disponibilités non employées sont abondantes ; lorsqu'elles sont
insuffisantes par rapport aux besoins de l'économie privée, il
doit au contraire s'abstenir d'y faire appel.
D'une part, le financement par l'emprunt public crée
pour l'Etat une charge d'amortissements ou de remboursement du principal et
d'intérêts, qui ne peut être assurée que par
l'impôt :il anticipe donc sur les ressources fiscales futures et,
indépendamment de ses effets dans le temps sur la répartition des
revenus entre les épargnants et les contribuables, il diminue la
flexibilité de la politique budgétaire dans les années
à venir (1(*)).
III.3. L'APPORT DE CAPITAUX EXTERIEURS
L'apport de capitaux fournis par les pays
industrialisés complète les ressources financières de
l'Etat dans la mesure où ces capitaux s'ajoutent aux recettes
budgétaires.
L'aide financière de l'étranger, dont peut
bénéficier, directement ou indirectement le budget national, est
mise à la disposition du gouvernement sous diverses formes, dont les
prêts de développements et les fonds de contre parties sont les
principales. Deux éléments importants affectent la valeur de
cette source de financement extérieur : d'abord, les incertitudes au
sujet de son volume et de ses conditions génèrent les
prévisions budgétaires ; ensuite, et surtout le service de la
dette extérieure impose de lourdes charges financières au budget
et à la dette extérieures des pays en voie de
développement risque en effet d'absorber l'afflux net des capitaux frais
et son allègement suppose que l'aide étrangère soit
accordée dans des conditions plus avantageuses de taux
d'intérêt et de délai.
III.4. LE FINANCEMENT MONETAIRE
Lorsque les ressources régulières de l'Etat ne
suffisent pas à couvrir les dépenses, le déficit sera
financé par la création de monnaie.
Tout pays, qui dispose d'une banque centrale placée
sous le contrôle du gouvernement pourra toujours trouver chez elle ou par
son entremise les ressources qui lui permettront d'accroître sa demande
de biens et de services, ou de combler le déficit de son budget. Cet
attribut de la souveraineté, dans les pays économiquement
indépendants, les rend aussi beaucoup plus vulnérables à
l'inflation. Le financement du budget par émission monétaire,
à partir du moment où le volume de la circulation
monétaire dépasse le volume de la circulation des biens, provoque
en effet une hausse de prix et une dégradation de la monnaie.
Le déclenchement ou l'accentuation d'une inflation
née du financement d'un déficit budgétaire par la banque
d'émission ont des conséquences extrêmement nuisible
à l'économie.
D'abord, la création de monnaie tend à faire
monter les prix et à augmenter le coût de la vie hors de
proportion avec les revenus nominaux. Elle se traduit donc par une
détérioration du pouvoir d'achat réel et constitue en fait
une méthode arbitraire d'imposition dissimulé derrière des
prix plus élevés. L'inflation frappe surtout les revenus fixe, en
particulier les salaires et les ajustements des salaires aux mouvements des
prix ne font qu'en accélérer les rythmes. Vouloir retarder cet
ajustement et diminuer les prix à la consommation est toujours une
opération aléatoire et explosive.
Le trésor peut recourir aux avances de la Banque
Centrale. Les avances de trésorerie qui financent le déficit
courant de l'Etat sont une composante de sa dette flottante, lorsque celle-ci
s'est accrue pendant plusieurs exercices et que son remboursement est
ajourné, elle se transforme en une dette consolidée ou
perpétuelle.
Le recours du trésor à la banque centrale sous
forme d'avance en compte courant ou exceptionnellement d'émission
directe de billets donnent des facilités de paiement à l'Etat ;
il équivaut donc à une création de monnaie au profit du
trésor (1(*)).
Outre des emprunts à très cours terme que le
trésor public peut obtenir de la banque centrale pour faciliter sa
trésorerie, c'est pour financer une partie du déficit
budgétaire que le gouvernement peut être amené à
faire fonctionner "la planche à billets", comme l'on dit
familièrement. En effet, les dépenses publiques qui
excèdent les recettes fiscales doivent être financées par
l'emprunt.
L'Etat peut donc offrir des titres supplémentaires sur
le marché financier en promettant un intérêt aux
épargnants ou aux banques qui les achètent, ou bien s'endetter
directement auprès de la banque centrale. Dans le premier cas, il n'y a
pas de création de la base monétaire nouvelle, mais substitution
entre les impôts présents et les impôts futurs. Cependant,
si les banques prêtent ainsi à l'Etat, cela peut les inciter
à accroître leur demande de refinancement.
Cet effet indirect, qui peut amener un accroissement de la
demande de réserves en réponse à une émission
d'emprunts publics est déjà mis en compte dans le calcul du
multiplicateur monétaire. Par conséquent, c'est la seconde
solution que peut choisir le gouvernement pour financer un déficit qui
concerne directement son influence sur la base monétaire. En effet, dans
ce cas, de la monnaie de la banque centrale est créée en
contre-partie d'une dette publique dont la date de remboursement n'est pas
spécifiée et dont la plus grande partie ne paie pas
d'intérêts.
Ainsi, pour monétiser une partie de la dette publique,
la Banque centrale augmente simultanément son actif et son passif de la
somme correspondante. Ceci permet au gouvernement d'influencer la croissance de
la base monétaire en décidant d'emprunter plus ou moins à
la banque centrale, pour un déficit budgétaire donné
(1(*)).
Les besoins nets de l'Etat résultent de la
différence entre les recettes et les dépenses du
trésor.
L'Etat pour financer une partie de ses besoins recourt
à un appel au concours de la banque centrale dont nous allons voir son
poids dans le financement monétaire du déficit de l'Etat et,
aussi la part des dettes consolidées de l'Etat dans l'actif
ajusté de la Banque Centrale du Congo.
III.5. LA BANQUE CENTRALE ET LE FINANCEMENT
MONÉTAIRE
La Banque Centrale est chargée de l'émission
et de la mise en circulation des billets de banque. Pour introduire ces billets
dans le public, la banque centrale achète des créances
(reconnaissances de dette) à l'ensemble des agents économiques.
Ces créances, comptabilisées à l'actif du bilan de cette
dernière prennent la forme de titres financiers : bons et obligations
émis par l'Etat, effet, escomptes, titres divers. Elles peuvent
également provenir de l'extérieur : avoirs bruts de change, or et
autres actifs à recevoir des instituts monétaires
étrangers (2(*)).
Toutefois, il est bien rares que l'achat de créances
soit directement réglé sous forme de billets. En fait, dans un
premier stade, toutes les opérations créatrices de monnaie entre
banque centrale et trésor ou les établissements de
crédits, donnent lieu à des variations des comptes courants
créditeurs de ces agents au passif de la banque centrale,
c'est-à-dire de la monnaie scripturale détenue par ces agents.
Entres ces deux avoirs, billets et comptes à la banque centrale, une
circulation incessante se produit. En effet, le trésor et les
établissements de crédit sont amenés à utiliser
l'essentiel de leur provision pour retirer les billets nécessaires aux
besoins de leur clientèle.
Par ses opérations d'actif, la Banque Centrale est
donc amenée à émettre de la monnaie, appelée
monnaie banque centrale, qui a deux composantes essentielles : d'une part les
billets, d'autre part les dépôts gérés par
l'Institut d'émission et qui sont détenus par la presque
totalité des banques, le trésor et les institutions
financières.
Bien que le bilan de la Banque Centrale ressemble d'assez
près à celui d'une banque commerciale recevant des
dépôts, il existe une différence majeure. Il est impossible
que la Banque Centrale fasse faillite. Un billet de 100 Frs est un engagement
de l'Institut d'émission. Supposons qu'on le porte à la Banque et
qu'on veut le monnayer à concurrence de 100 Francs. La Banque va
échanger ce billet contre cinq billets de 20 Frs. La
caractéristique des engagements de la Banque d'émission est
qu'elle peut les créer en quantité illimitée sans craindre
de faire faillite.
La Banque d'émission peut toujours assurer les
retraits de ses déposants en imprimant de nouveaux billets.
III.6. Tableau VI. Détermination de la part de
financement monétaire du déficit de l'Etat
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Besoins nets de l'Etat
(2) Financement monétaire
(a) Banque du Zaïre
(b) Banque de dépôts
(c) C.C.P
(d) Plus value de R.
|
28,6 (100 %)
23,87 (83,4 %)
23,8 (83,2 %)
0,008 (0,02 %)
0,062 (0,2 %)
-
|
168,2 (100%)
59,82 (35 %)
58,2 (34,7%)
-
1,494 (0,8%)
0,126 (0,07%)
|
683 (100%)
348,12 (50,9%)
352,70 (51,6%)
-4,58 (-0,7%)
-
-
|
384,3 (100%)
569,27 (148%)
569,28 (148%)
-0,000017426
-
-
|
230,5 (100%)
74,41 (32%)
67,83 (29,4%)
6,58 (2,8%)
-
-
|
9,9
1.061 (10.717%)
1.082,28 (10.932,12%)
-21,22 (-241,3%)
-
-
|
-
-
-
-
-
-
|
(3) Autres financements
(1) - (2)
|
4,73 (16,5 %)
|
108,38 (64,4%)
|
334,88 (49%)
|
-
|
166,09 (72,05%)
|
-
|
-
|
|
Source : Manipulation personnelle à partir des tableaux
3 et 4 (en annexe).
Pour les périodes 1967, 1972, 1977 et 1987, l'Etat a
un déficit non couvert par les autres sources de financement (non
monétaire). Le financement non monétaire représente pour
ces périodes 16,5 %, 64,4%, 64,4%, 49%, 72,05% du total des besoins nets
de l'Etat.
Les ressources régulières de l'Etat
(financement non monétaire) ne parvenant pas à couvrir la
totalité du déficit, l 'Etat, pour financer la totalité de
ce déficit recourt au financement monétaire. Ce financement
représente 83,4%, 35%, 50,9%, 148%, 32% et 10.717% des besoins nets de
l'Etat respectivement en 1967, 1972, 1977, 1982, 1987 et 1992.
III.7. Tableau VII. Détermination de la part
des dettes consolidées de l'Etat dans l'actif ajusté de la Banque
Centrale du Congo
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Créances sur le trésor public
|
156.593.747,5
|
282.659.341,74
|
1.287.213.734,23
|
1.459.366.348,47
|
300.594.150,48
|
1.133.936,75
|
23.783.092,78
|
(2) Compte courant du trésor public
|
15.344.637,76
|
6.713.463,2
|
28.481.464,11
|
208.382.570,53
|
27.050.076,91
|
18.873,33
|
8.973.288,17
|
(3) Dettes consolidées de l'Etat (1)-(2)
|
141.249.109,74
|
295.945.878,54
|
1.258.732.270,12
|
1.250.983.777,94
|
273.544.073,57
|
1.115.063
|
14.809.804,61
|
(4) Actif ajusté de la Banque du Congo
|
240.442.653,1
|
502.231.532,94
|
1.803.698.171,75
|
2.136.618.683,35
|
1.503.642.412,32
|
3.886,626,52
|
3.255.891.721,12
|
(5) Part de la dette consolidée dans l'actif
ajusté (3).(4) x 100
|
58,7 %
|
54,9 %
|
69,7 %
|
58,5 %
|
18,1 %
|
28,6%
|
0,45 %
|
|
Source : Manipulation personnelle à partir du tableau 6
(en annexe).
Les dettes consolidées de l'Etat vis-à-vis de la
Banque Centrale évoluent à la hausse de 1967 à 1982,
diminuent en 1987 puis une petite hausse en 1992 et enfin une chute brutale en
1995.
Cet accroissement de la part des dettes de l'Etat dans
l'actif de la Banque Centrale est dû au financement monétaire
excessif du déficit du trésor public. En se
référant au tableau VI, nous constatons que la banque du Congo
supporte à elle seule 83,2%, 34,7%, 51,6% et 148% des besoins nets de
l'Etat sous forme de financement monétaire et, la diminution en 1987 de
la part des dettes consolidées dans l'actif est dû à une
baisse du financement monétaire du déficit par la Banque du Congo
(29% des besoins nets du trésor).
La chute brutale en 1995 de la part des dettes
consolidées de l'Etat est la résultante de l'excédant
budgétaire réalisé par le trésor public.
Les dettes consolidées du trésor public
vis-à-vis de la Banque Centrale traduisent une augmentation nominale de
l'actif de cette dernière.
CONCLUSION PARTIELLE
Nous l'avons vu plus haut que l'Etat pour monétiser
une partie de sa dette publique, la Banque Centrale augmente son actif et son
passif de la somme correspondante ; il y a équilibre au niveau de cette
banque.
En émettant de la monnaie pour financer les
déficits du trésor à son actif, la Banque Centrale dispose
d'une créance sur le trésor. Le financement des dettes
consolidées de l'Etat ne fait que traduire une augmentation nominale de
l'actif et du passif de la Banque Centrale du Congo.
CHAPITRE IV : MESURES DE REDRESSEMENT
Les chapitres précédents nous montrent que
l'une des principales causes, si pas la principale de la faillite des banques
congolaises est la mauvaise gestion des crédits accordés par ces
dernières.
Cette mauvaise gestion des crédits est liée
à une mauvaise gestion de la politique de la banque centrale
vis-à-vis des banques des dépôts, aux risques des
crédits accordés et, l'inexistence de l'intermédiation
causée par un bas de niveau de dépôt et un taux
débiteur négatif.
Tout au long ce chapitre nous essayerons de proposer des
mesures de redressement pour chacun des points cités ci-dessus.
IV.1. LA POLITIQUE DE RECHERCHE DES DEPOTS
En étudiant les ressources de profit de la Banque,
R.WALOT (1(*)) adopte un
point de vue industriel et considère les dépôts bancaires
comme de la matière première que transforme le banquier en
produit finis ; les crédits qui constituent ses sources de profit. Mais
pour que cette matière première soit productive, il en faut une
certaines quantité. Les gains du banquier sont d'autant plus importants
qu'il accorde un plus grand volume de crédit et pour ce faire, il lui
faut disposer des moyens indispensables, les dépôts, pour
répondre à cet impératif.
Le système bancaire étant lié aux
activités économiques modernes, son implantation prend la
configuration de la distribution géographique des centres
d'activités économiques modernes (2(*)).
Les onze banques de dépôts que compte le
système bancaire congolais, ont leur siège social à
Kinshasa, d'où, elles animent des succursales et agences dans les
principaux centres urbains du pays et dans les localités où les
activités économiques rendent leur présence viable.
Le réseau bancaire répond exactement aux
critères d'implantation des banques en Afrique francophone qui fait
partie de la zone franc (1(*)) :
- le réseau suit les centres de développement
industriel ou commercial des économies nationales lies à la
population étrangères (européenne) ;
- le facteur urbanisation correspond à une
implantation dense ;
- Il n'y a aucun rapport de proportionnalité entre la
densité de la population et le nombre de guichets bancaires.
Pour voir comment s'effectue l'implantation des banques au
Congo, nous utiliserons les données de l'année 1981. En cette
période, neuf banques constituaient l'infrastructure bancaire du
Congo.
IV.1.1. Tableau VIII : Implantation
régionale des banques de dépôts en 1981
|
Kinshasa
|
Shaba
|
H/Zaire
|
Kivu
|
B/Zaire
|
Kasai Occ
|
Kasai Or.
|
Equateur
|
Bandundu
|
Total Guichets
|
B.C.Z
B.D.P
Banque de Kinshasa
U.Z.B.
First City Bank
Paribas
BIAZ
Barclays Bank
Grindlay Bank
|
6
9
3
1
1
1
1
1
1
|
8
4
4
3
-
-
-
1
-
|
4
3
2
2
-
-
-
-
-
|
5
4
3
4
-
-
-
-
-
|
2
4
2
2
-
-
-
-
-
|
2
2
1
-
-
-
-
-
-
|
1
2
1
2
-
-
-
-
-
|
6
6
2
1
-
-
-
-
-
|
2
3
-
1
-
-
-
-
-
|
36
37
18
16
1
1
1
2
1
|
TOTAL
|
24
|
20
|
11
|
16
|
10
|
5
|
6
|
15
|
6
|
113
|
Source : MABI MULUMBA, Op. Cit. p. 61.
Le facteur "Urbanisation" joue pour beaucoup dans l'implantation
des banques au Congo. L'implantation des banques se fait aussi par rapport aux
Centres de développement industriel ou commercial.
IV.1.2. Tableau IX : La densité Bancaire par
région.
|
Nbre/habitants (a)
|
Nbre de guichets (b)
|
Densité Bancaire (a) : (b)
|
Kinshasa
Shaba
Haut-Zaïre
Kivu
Bas-Zaïre
Kasaï Occidental
Kasaï Oriental
Equateur
Bandundu
|
2.410.552
3.563.142
3.871.049
4.495.234
1.768.313
2.111.854
1.725.596
2.945.097
3.486.423
|
24
20
11
16
10
5
6
15
6
|
100.440
178.157
351.914
280.952
176.831
422.371
287.599
196.340
581.071
|
|
26.377.260
|
113
|
233.427
|
Source : MABI MULUMBA, Op. Cit. p. 62.
Il n'y a pas une proportionnalité entre la
densité de la population et le nombre de guichets. Le plus grand nombre
de population se retrouve au Kivu avec 4.495.234 où, nous ne comptons
que 16 guichets, soit une densité bancaire de 280.952. Le plus grand
nombre des guichets (24) se retrouve à Kinshasa avec une population de
2.410.552.
La densité bancaire pour l'ensemble du système
bancaire congolais est de 233.427. C'est-à-dire qu'un guichet est
utilisé par 233.427 personnes.
Du point de vue de la collecte des dépôts, il
existe donc de vastes régions qui échappent à la Banque et
sur lesquelles le système bancaire congolais ne pourra compter qu'au
bout d'une vaste politique de développement, axée sur
l'éducation qui permettra d'atteindre le grand public. Le système
bancaire congolais se doit de consacrer une part importante de ses
dépenses à la publicité.
Pour atteindre le grand public, une extension de leurs
agences et succursales s'impose. Pour y arriver, les banques doivent
préparer, informer et éduquer le public sur les opérations
bancaires.
Dans un pays en voie de développement, cette
problématique de pénétration de la banque dans l'ensemble
de l'économie se greffe au rôle supplémentaire qu'elle doit
y jouer à savoir "monétariser" l'économie, en plus de ses
trois rôles traditionnels : accorder des crédits, informer le
public sur la situation économique nationale, orienter les entreprises
dans leurs activités (1(*)).
L'extension de leurs points d'exploitation dans ce sens n'est
pas toujours pour favoriser la rationalisation de la gestion, mais c'est un
tribut que les banques doivent payer aux nécessités de leur
fonctionnement dans un pays en voie de développement (2(*)).
IV.2. TAUX DEBITEUR
Les coûts moyens des dépôts et de
refinancement sont supérieurs au rendement moyen des crédits
octroyés par les banques congolaises (Cfr Tableau III et IV). Cette
situation fait que les banques congolaises subissent des marges
inférieures sur les opérations effectuées avec leur
clientèle. Le taux débiteur rémunérant les
crédits octroyés par les banques commerciales est fixé par
la Banque Centrale et par conséquent ne tient pas compte des
différentes charges supportées par les banques.
Le taux débiteur, vu du côté de banques
est à comprendre comme étant le reflet des conditions
générales d'exploitation des banques. Son niveau est lié
à l'exercice par les banques de leurs différentes et multiples
fonction et, au coût de celles-ci : octroi de crédits bien
sûr, mais aussi collecte des dépôts, c'est-à-dire la
fonction d'intermédiation proprement dite, mais aussi la gestion des
moyens de paiement (3(*)).
Le taux tel que fixé par les banques à un
moment donné, est une résultante. Il est fixé au niveau
permettant, compte tenu de la marge qui y sera ajoutée, de couvrir -
outre le coût des ressources - l'ensemble des frais d'exploitation et des
charges des banques.
Les banques fixent un taux d'intérêt
débiteur qui tient compte du coût de leurs ressources et des
liquidités qu'elles obtiennent. Compte tenu de leur part de collecte et
de l'obligation qui leur est faites de détenir des réserves
obligatoires, un besoin de refinancement en découle, qui est satisfait
par recours à la banque centrale (1(*)).
C'est en se référant à toutes ces
données que les banques parviennent à fixer ou à
déterminer un taux d'intérêt réel ou effectif.
Le taux d'intérêt réel est obtenu par la
formule :
Source : Vivien Levy-Garboua, Brono W. op.cit. p. 239.
où k = le taux d'intérêt
débiteur réel
id = Le taux d'intérêt
créditeur
if = Le taux de refinancement
g = Coefficient de réserves obligatoires
B = Dépôts à vue
b = Dépôts à terme.
IV.2.1. Tableau X : Calcul du taux
d'intérêt débiteur effectif
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Taux créditeur
|
12 %
|
10 %
|
15 %
|
37 %
|
70%
|
70 %
|
(2) Taux de refinancement
|
08 %
|
12 %
|
17 %
|
37 %
|
45 %
|
127,5 %
|
(3) Coeff. de réserves
|
15 %
|
25 %
|
25 %
|
5 %
|
55 %
|
2 %
|
(4) Dépôts à terme
|
55,2
|
165,05
|
95,26
|
44.650,89
|
24,73
|
9.357,43
|
(5) Dépôts à vue
|
248
|
624,47
|
658,74
|
292.336,99
|
687,44
|
116.928,48
|
(6) gB = (3)x(5)
|
37,2
|
156,12
|
164,69
|
146.168,5
|
378,09
|
2.388,57
|
(7) = B-gB =(5)-(6)
|
210,8
|
468,35
|
494,04
|
146.168,5
|
309,35
|
114.589,91
|
(8) = 1-(7)
|
-209,8
|
-467,35
|
-493,04
|
-146.167,5
|
-308,35
|
-114.588,91
|
(9) = 1:(8)
|
-0,00477
|
-0,00214
|
-0,00202
|
-0,00001
|
-0,00324
|
-0,00001
|
(10) = (2):(9)
|
-16,77
|
-56,07
|
-84,16
|
-37.000
|
-138,89
|
-127.500
|
(11) = (1)x(4)
|
6,624
|
16,505
|
14,289
|
16.520,83
|
17,311
|
6.550,2
|
Taux d'intérêt réel (12) = (11)+(10)
|
-10,14
|
-39,56
|
-69,87
|
-20.479,17
|
-121,57
|
-120.949,8
|
Source : Manipulation personnelle à partir du tableau I,
II et 5 (en annexe).
Le taux d'intérêt débiteur effectif des
banques Congolaises est négatif sur l'ensemble des périodes sous
étude. Son évolution sur l'ensemble de la période montre
qu'il y a une baisse d'une année à l'autre.
Pour expliquer le signe négatif du taux débiteur
effectif, nous examinerons le point mort des banques congolaises.
IV.2.2. Le Point mort des banques
Le point mort est appelé encore seuil de
rentabilité ou chiffre d'affaires critique. Le seuil de
rentabilité d'une entreprise ou d'une section est le niveau de vente ou
d'activité pour lequel l'entreprise ou la section couvre la
totalité de ses charges sans bénéfice ni perte (1(*)).
Le point mort des banques est défini comme
étant le rendement minimal que celles-ci doivent obtenir, en moyenne, de
leur opérations de crédit pour rémunérer leurs
ressources empruntées et couvrir le coût d'intermédiation
(frais généraux, amortissement, ...) (1(*)). Ne tenant pas compte de la
rémunération du capital, le point mort est exprimé hors
bénéfice. Il correspond donc aux taux minimum qu'il importe aux
banques de pratiquer pour équilibre leurs coûts, avec un
bénéfice égal à zéro (2(*)).
Le point mort à prendre en considération est,
le point mort réel, c'est-à-dire le point mort nominal,
déduction faite du taux d'inflation.
Le point mort nominal s'obtient par la formule r
(crédits octroyés) = (charges payées sur les
dépôts + charges de refinancement).
r' = r - taux d'inflation où
r = Point mort nominal
r' = Point mort réel.
V.2.2.1. Tableau XI. Détermination du point
mort
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Crédits octroyés
|
525,26
|
971,87
|
503,74
|
479,44
|
255,18
|
166.707,43
|
(2) Charges totales
|
44,256
|
113,323
|
83,73
|
16.520,829
|
121,013
|
207.171,85
|
(3) Taux d'inflation
|
11,13
|
68,18
|
37,27
|
77.06
|
8.827,8
|
6.029,7
|
(4) Point mort nominal (2):(1)x100
|
8,42
|
11,66
|
16,62
|
3.445,85
|
47,42
|
124,27
|
(5) Point mort réel (4)-(3)
|
-2,71
|
-56,52
|
-20,65
|
3.368,79
|
-8.780,38
|
-5.925,43
|
Source : Manipulation personnelle à partir du
tableau II et du tableau 7 (en annexe).
Pour couvrir le coût de ses ressources et, sans gagner
un centime, les banques devaient en moyenne prêter au taux nominal de
8,42% en 1972, 11,66% en 1977, 16,62% en 1982, 3.445,85% en 1987, 47,42% en
1992 et 124,27% en 1995 afin de couvrir le point mort réel de
-2,71% en 1972, -56,52% en 1977, -20,65% en 1982, 3.368,79% en 1987, -8.780,38%
en 1992 et -5.905,43% en 1995.
Le point mort réel des banques congolaises diminue
sur l'ensemble des périodes et, est inférieur à
zéro sauf en 1987. C'est, ce niveau inférieur à
zéro qui explique le taux d'intérêt réel
négatif des banques pendant la période.
En appliquant des taux d'intérêts
débiteurs élevés par rapport au taux
d'intérêt effectif des banques, la Banque Centrale du Congo a
voulu à la fois renforcer sa politique restrictive en matière de
crédit et reconnaître le niveau élevé du taux
d'inflation.
Les banques congolaises doivent donc, chercher à
rattraper du côté des autres opérations qu'elles effectuent
(commissions, location coffre-fort, opération de change, ...). Ce
qu'elles perdent du côté de leurs opérations de
crédits.
IV.3. LES RISQUES DES CREDITS.
Les risques du crédit dans le système bancaire
congolais s'insèrent dans l'ensemble des incertitudes qui
caractérisent les économies en croissance (1(*)). Ces incertitudes sont
ramenées à quatre éléments par John Mars (2(*)), spécialement dans les
pays africains :
1. Incertitudes politiques
L'instabilité politique n'est pas favorable au bon
dénouement des obligations et fait, bien entendu, élever le
coefficient de risques de non remboursement des crédits bancaires.
2. Incertitudes monétaires
Celles-ci font qu'il n'est pas possible de prévoir la
tendance future des risques encourus par les prêteurs ou les emprunteurs.
Les possibilités de répartir les risques sont limitées.
3. Les incertitudes économiques
générales
L'évolution de la balance de paiement n'est pas
possible. Une brusque baisse des cours d'un ou deux produits d'exportation peut
entraîner une insolvabilité pour un groupe appréciable des
bénéficiaires de crédits bancaires.
4. Incertitudes des producteurs
Celles-ci sont les mêmes que dans une économie
développée par leur nature. C'est le degré qui
diffère dans une mesure considérable. Les prix des facteurs de
production et des produits et les bénéfices probables, sont
beaucoup plus incertains dans les pays africains, en particulier, bien entendu,
dans les industries pionnières où l'on ne peut se baser sur une
expérience passée pour orienter les décisions
d'investissements en capital circulant. Les droits d'importations et les
impôts subissent des changements imprévisibles. Tous ces facteurs
contribuent à rendre très difficile, les décisions de
l'entrepreneur.
La banque étant le centre dans le fonctionnement des
activités économiques doit subir certainement, les effets de la
conjonction de cet ensemble d'incertitudes liées à l'état
de sous-développement économique.
Pour se protéger contre les risques de crédit,
les banques congolaises doivent recourir aux garanties exigées dans
toutes les économies à savoir :
- Le gage de fonds de commerce ;
- La caution de tiers (maisons mères, associés,
banques étrangères, ...)
- La cession de créance ;
- L'hypothèque ;
- La remise de titre de propriété.
IV.4. POLITIQUE DE CRÉDITS DE LA BANQUE
CENTRALE ET LES BANQUES
DE DÉPÔTS
IV.4.1. Les textes légaux et
réglementaires
La réglementation des banques et des autres
institutions financières s'appuie au Congo sur les dispositions des
statuts de la Banque Nationale, titre V et tire VI, ainsi que sur le
décret du 26 mars 1957 organisant le contrôle des banques. Cette
législation confie à la banque nationale l'application de la
réglementation bancaire et la direction générale de la
politique de crédit. A cette fin, la Banque Nationale peut fixer les
taux d'intérêts débiteurs et créditeurs, exiger le
maintien de dépôts dans ses livres, établir des
coefficients obligatoires entre certains éléments du passif et de
l'actif des banques, imposer un plafond à toutes catégories de
prêts, déterminer les conditions de crédits consentis par
les banques et choisir les conditions auxquelles, elle réescompte les
effets bancaires.
La réglementation émise par la Banque
Nationale fait l'objet de recommandation ou de directives adressées
à toutes les banques et institutions financières
autorisées par voie d'instruction ou de lettres à l'association
congolaise des banques ou à l'une ou l'autre institution
concernée.
IV.4.2. L'encadrement du
crédit.
C'est à partir de la réforme monétaire
du 9 novembre 1963 que la banque centrale adopta cette politique dans le
domaine des crédits aux entreprises en fixant à chaque banque
commerciale un plafond des crédits qu'elle est autorisée à
accorder.
Cette politique fut poursuivie après la seconde
réforme monétaire du 24 juin 1967. C'est en juillet et août
1967 que la Banque Centrale a pris des dispositions qui interdisaient aux
banques d'accorder des crédits au-delà des plafond fixés,
de consentir des crédits des caisses à durée
indéterminée ou à préavis de plus de 90 jours.
Elles recommandaient également aux banques commerciales le respect de
certaines priorités dans l'octroi des crédits.
La politique de crédit de la banque centrale est
sélective et se fonde sur la détermination ex ante du plafond de
crédits à respecter au cours d'une période par les banques
de dépôts.
Pour réorienter progressivement de façon
sélective la distribution du crédit et assainir le mode
d'intervention des banques, la banque centrale utilise un système de
double plafond :
a. Un plafond libre qui donne la hauteur des
crédits que les banques peuvent accorder librement, sans restriction en
ce qui concerne la forme et le secteur économique.
b. Un plafond réglementé qui regroupe
les crédits qui répondent à certaines exigences en
matière de secteur d'activité, de forme et d'usance. Pour mieux
assurer la répartition sectorielle de l'encours des crédits aux
entreprises et aux particuliers, ce plafond est scindé en trois
sous-plafonds respectivement aux besoins des entrepreneurs nationaux, à
la distribution à l'intérieur du pays et aux autres secteurs
prioritaires.
L'encadrement du crédit consiste à assigner aux
banques des limites quantitatives précises à la croissance de
leurs encours, toute infraction tendant à être assortie de
sanction pécuniaire consistant par exemple à déposer sans
intérêt auprès de l'institut d'émission, sous forme
de réserves supplémentaires", des capitaux fonction de
l'importance du dépassement par rapport aux limites fixées
(1(*)).
La politique de l'encadrement des crédits n'est pas
sans reproche dans la gestion de la banque. Elle est à la base des
inégalités et des injustices entre les parties prenantes du fait
du plafonnement des encours à une date et pour des montants arbitraires.
Elle porte un préjudice à la bonne distribution du crédit
qui n'est plus opéré par référence à des
critères économiques et aux besoins réels des entreprises
(2(*)).
IV.4.2.1. Tableau XII : Détermination de
l'écart entre les crédits plafonds et le crédits
octroyés
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Crédits plafonds
|
396
|
957,88
|
551,72
|
460,19
|
239,45
|
138,89
|
(2) Crédits totaux octroyés
|
525,6
|
941,87
|
503,74
|
479,44
|
255,18
|
166.707,75
|
(3) Ecart (1) - (2)
|
- 129,6
|
16,01
|
47,98
|
- 19,25
|
- 15,73
|
- 166.568,86
|
Source : Manipulation personnelle à partir du
tableau 1 et du tableau 7 (en annexe).
Les banques commerciales congolaises n'ont pas su contenir
leur crédit octroyés dans la limite fixée par la banque
centrale. Cette mauvaise gestion de la politique fixée par la banque
centrale fait que les banques commerciales congolaises doivent supporter des
pénalités, mais aussi une augmentation de leurs besoins de
refinancement. En bref, cette mauvaise gestion de la politique de la Banque
centrale fait que les banques commerciales ont des coûts de crédit
supérieur.
Les banques congolaises doivent déposer sous forme des
réserves supplémentaires 129,6; 19,25 ; 15,73 et 166.569,86
respectivement en 1972, 1987, 1992 et 1995 à la banque centrale.
En 1977 et 1982, nous avons une marge disponible de
crédit que les banques peuvent utiliser et ainsi accroître leur
profit.
Pour alléger le coût du crédit bancaire,
les banques doivent limiter le niveau de crédits accordés dans
les limites fixées par la Banque Centrale.
IV.5. LES CHANCES DE SUCCES DES MESURES DE
REDRESSEMENT.
Les banques ont pour fonction d'accorder des crédits.
C'est leur métier et leur mission, une mission d'intérêts
général au service des entreprises et, par conséquent, de
l'économie.
Les établissements bancaires sont
régulièrement amenés à consentir, à des
petites et moyennes entreprises, des autorisations, de découvert, des
prêts, des escomptes ou des cautionnements (1(*)).
Avant de procéder à ces opérations, les
banquiers doivent, par l'examen attentif du bilan, des documents
prévisionnels, des entretiens avec les principaux dirigeants de
l'entreprise, s'assurer de la solvabilité de l'entreprise
concernée. Ces investigations doivent être réalisées
par un personnel compétent, capable d'approfondir comme il se doit
l'étude de la situation de l'entreprise concernée. Cette
étude permettra au banquier d'éliminer ou d'atténuer le
risque de non-remboursement des créances. Le banquier soucieux de la
bonne fin des crédits consentis à une entreprise, souhaitera
qu'elle soit titulaire des contrats propres à assurer sa survie. Ainsi
donc, le banquier ne pourra poser d'exigences justifiées qu'après
avoir fait procéder à une étude globale de la
société et de ses assurances. Cette étude se recoupera
d'ailleurs ; à certains endroits, avec celle qu'il aura lui-même
effectuée dans le cadre de ses investigations habituelles (2(*)).
La gestion de l'activité bancaire doit être
marquée par un objectif d'efficience afin de faciliter l'accroissement
de la rémunération des engagement sur les opérations
effectuées par les banques. L'accroissement de cette
rémunération passe par une meilleure utilisation du capital.
Les dépôts en certaines périodes se sont
avérés insuffisants et, cela a fait que la liquidité des
banques soit devenue dépendante de la capacité à trouver
des contre parties à la banque centrale. Une crise de liquidité
des banques congolaises s'observe pendant ces périodes.
Pour palier à cette crise, une surveillance de la
liquidité est requise. L'objectif de cette surveillance étant de
s'assurer que les banques ont la capacité de faire face à une
demande de retrait massif des déposants.
La création d'agences ou des succursales des banques
existantes dans les régions non couvertes par les banques, peut
également contribuer dans l'atténuation de la crise de
liquidité, aussi contribuer à la responsabilisation des
dirigeants quant à la rentabilité des engagements (capital).
En ce qui concerne la réglementation des banques, le
Congo étant un pays sous-développé, dans ce pays, les
techniques bancaires sont inspirées par le systèmes en vigueur
dans les pays développés. L'étroitesse des marchés,
la dépendance des autorités monétaires qui
caractérisent ses économiques réclament des institutions,
des règles de fonctionnement et de contrôle propres et non celles
des économies développées.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre travail intitulé : "La
faillite quasi déclarée du système bancaire congolais".
Tout au long de cette recherche, nous nous sommes
interrogés si la faillite du système bancaire congolais tirait
ses racines de la mauvaise gestion de crédits accordés par les
banques au public (entreprises non bancaires et ménage) ou si, elle
avait pour origine le recours excessif au financement monétaire par
l'Etat.
Ce travail a été subdivisé en quatre
chapitres, dont le premier a traité des généralités
sur la banque, puis le second s'est articulé autour de l'organisation du
crédit par les banques congolaises alors que le troisième a
porté sur le financement des dépenses de l'Etat par la banque
centrale du Congo et enfin le quatrième s'est efforcé de
suggérer quelques mesures de redressement.
Au premier chapitre, nous avons essayé de situer la
banque au sein de l'économie. Nous avons tenté de montrer le
rôle de la banque dans le financement de l'activité
économique, montrer les différentes opérations et services
effectués par les banques.
Au cours du deuxième chapitre, une attention a
été portée sur l'organisation du crédit par les
banques congolaises. Nous y avons observé une faible
différentielle de coût sur les opérations de banque
effectuées avec leur clientèle. Le taux de marge appliqué
sur les engagements des banques est très faible, voir en dessous de
l'unité pendant certaines périodes et le levier d'endettement des
banques, nous montre que les banques congolaises prennent le risque et sont
dépendantes ou endettées vis-à-vis de la Banque Centrale.
En combinant ce taux de marge inférieure avec un levier d'endettement,
un taux de profit faible sur les opérations effectuées par la
clientèle des banques congolaises est mis à jour. Ce qui nous
permet de vérifier notre hypothèse qu'il y a une chute de
rentabilité sur les opérations avec la clientèle, cette
chute qui s'explique par une évolution en baisse du taux de profit.
Au troisième chapitre, nous avons essayé de
voir de quelle manière le trésor finançait ses
dépenses. Par une analyse des états financiers de la Banque
Centrale du Congo-bilan-, nous avons essayé de voir si le financement
monétaire du déficit de l'Etat a occasionné un
déséquilibre (économique) au niveau du bilan de la banque
centrale. Nous avons constaté que la Ban que Centrale monétisait
le financement du déficit de l'Etat par la création d'une
créance à l'actif de son bilan. Cette situation traduit un
déséquilibre relatif par son recours continu.
Compte tenu de la mission que nous nous sommes assigné
dans ce travail, la faillite du système bancaire congolais trouve
principalement ses origines dans la mauvaise gestion des crédits
accordés et dans une moindre mesure dans le financement monétaire
du déficit public.
Enfin, le quatrième chapitre, nous propose quelques
mesures de redressement à savoir :
- La création des banques supplémentaires ou la
création des succursales ou agences supplémentaires des banques
existantes ;
- L'indexation des dépôts et des comptes en
devise pour atténuer l'effritement des dépôts causé
par l'inflation, ce qui encouragerait les dépôts;
- Rattraper la part perdue sur les opérations de
crédit en développant les autres opérations qu'elles
pourraient effectuer ;
- Et, adapter le crédit octroyé à la
politique monétaire édictée par la Banque Centrale, ce qui
leur permettra de diminuer leur besoin de refinancement.
L'accroissement de la rémunération de banques
congolaises passe donc par une meilleur utilisation de leur ressources : des
voies sont ouvertes aux dirigeants de banques, il appartient aux
autorités de jouer leur rôle de régulation par des
règlements adaptés.
Le fruit de nos efforts est maigre ; ce travail ne
constituant qu'un aspect de l'étude bancaire. Nous ne prétendons
pas avoir épuisé le sujet.
ANNEXES
TABLEAU 1 . CREDITS ACCORDES PAR LES BANQUES DE
DEPOTS AUX PARTICULIERS (en millions de dollars US)
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Crédits à décaissements
(2) Crédits de signatures
|
29,8
0,738
|
196,2
329,4
|
626,70
345,17
|
330,99
172,75
|
223,31
256,13
|
79,94
175,13
|
80.079,82
86,627,93
|
TOTAL (1)+(2)
|
30,538
|
525,6
|
941,87
|
503,74
|
479,44
|
255,18
|
166.707,75
|
Source : Conversion à partir des rapports annuels de la
Banque du Zaïre
TABLEAU 2 : DÉPÔTS DES BANQUES (EN
MILLIONS DE DOLLARS US).
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Dépôts à vue
(2) Dépôts à terme
|
117,4
4,04
|
248
55,2
|
624,47
165,05
|
658,74
95,26
|
292.366
44.650,89
|
687,44
24,73
|
166.928,48
9.357,43
|
TOTAL (1)+(2)
|
121,44
|
303,2
|
789,52
|
754
|
337.017,88
|
712,17
|
136.285,91
|
Source : Conversion à partir des rapports annuels de la
Banque du Zaïre.
TABLEAU 3 : FINANCEMENT MONETAIRE DES BESOINS NETS DE
L'ETAT (en Millions de Dollars US)
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(a) Banque du Zaïre
(b) Banque de dépôts
(c) C.C.P.
(d) Plus value de Rév.
|
23,8
0,008
0,062
-
|
58,2
-
1,494
0,126
|
352,70
-4,58
-
-
|
569,28
-0,000017426
-
-
|
67,83
6,58
-
-
|
1.082,28
-21,22
-
-
|
-5,16
-1,40
-
-
|
Financement monétaire (a)+(b)+(c)+(d)
|
23,87
|
59,82
|
348,12
|
569,27
|
74,41
|
1.061,06
|
-6,56
|
Source : Conversion à partir des rapports annuels de la
Banque du Zaïre.
TABLEAU 4 : DEFICIT DE L'ETAT (en Millions de
Dollars US)
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(1) Recettes de l'Etat (2) Dépenses de l'Etat
|
189
217,6
|
597,6
765,8
|
303,4
986,4
|
1.088,3
1.472,6
|
776,9
1.007,4
|
2,5
12,4
|
301,1
300,0
|
Déficit (Besoins Nets de l'Etat) (1)-(2)
|
-28,6
|
-168,2
|
- 683
|
- 384,3
|
- 230,5
|
- 9,9
|
1,1
|
Source : Conversion à partir des rapports annuels de la
Banque du Zaïre.
TABLEAU 5 : TAUX D'INTERETS FIXE PAR LES
BANQUES
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
Taux d'intérêt débiteur
Taux d'intérêt créditeur
Taux de refinancement
Coeff. de réserve obl.
|
-
-
-
-
|
10,7%
12%
8%
15%
|
12%
10%
12%
25%
|
17%
15%
17%
25%
|
39%
37%
37%
50%
|
240%
70%
45%
55%
|
257,5%
70%
127,5%
2%
|
Source : Conversion à partir des rapports annuels de la
Banque du Zaïre.
TABLEAU 6 : BILAN DE LA BANQUE DU ZAIRE (en US
dollars)
|
ACTIF
|
PASSIF
|
1967
|
240.442.653,1 dont créances sur le trésor public =
156.593.747,5
|
240.442.653,1 dont comptes courants du trésor =
15.344.637,76
|
1972
|
502.231.532,94 dont créances sur le trésor public =
282.659.341,74
|
502.231.532,94 dont comptes courants du trésor =
6.713.463,2
|
1977
|
1.803.698.171,75 dont créances sur le trésor
public = 1.287.213.734,23
|
1.803.698.171,75 dont comptes courants du trésor =
28.481.464,11
|
1982
|
2.136.618.683,35 dont créances sur le trésor public
= 1.459.366.348,47
|
2.136.618.683,35 dont comptes courants du trésor =
208.382.570,53
|
1987
|
1.503.642.412,32 dont créances sur le trésor public
= 300.594.150,48
|
1.503.642.412,32 dont comptes courants du trésor =
27.050.076,91
|
1992
|
3.886.626,52 dont créances sur le trésor public =
1.133.936,75
|
3.886.626,52 dont comptes courants du trésor =
12.873,33
|
1995
|
3.255.891.721,12 dont créances sur le trésor public
= 23.783.092,78
|
3.255.891.721,12 dont comptes courants du trésor =
8.973.288,17
|
Source : Conversion à partir des rapports annuels de la
Banque du Zaïre.
TABLEAU 7 : TAUX D'INFLATION et CREDITS
PLAFOND
|
1967
|
1972
|
1977
|
1982
|
1987
|
1992
|
1995
|
(a) Taux d'inflation
Crédits plafonds (en $ US)
|
-
-
|
11,13%
396
|
68,18%
957,88
|
37,27%
551,72
|
77,06%
460,19
|
8.827,8%
239,45
|
6.029,7%
138,89
|
Source : Rapports annuels Banque du Zaïre.
(a) Bulletins statistiques de la B.Z.
TABLEAU 8 : COURS DE CHANGE
|
1967 (1)
|
1972
|
1977 (1)
|
1982 (1)
|
1987
|
1992
|
1995
|
|
100$ = 50,00 Zaïres
|
2$ = 1 Zaïre
|
86,43
|
549,99
|
79,01
|
72.074
|
3.621,30
|
|
|
|
86,56
|
559,82
|
86,01
|
97.883
|
3.555,50
|
|
|
|
86,39
|
564,77
|
91,96
|
111.515
|
3.522,90
|
|
|
|
86,18
|
569,69
|
104,71
|
154.408
|
3.919,00
|
|
|
|
86,07
|
559,44
|
111,87
|
137.352
|
3.637,00
|
|
|
|
86,06
|
574,48
|
118,87
|
264,858
|
5.340,50
|
|
|
|
85,30
|
581,64
|
121,69
|
549,456
|
6.230,90
|
|
|
|
85,70
|
583,97
|
123,79
|
661.501
|
5.734,09
|
|
|
|
86,11
|
587,57
|
125,26
|
891.131
|
7.873,80
|
|
|
|
85,35
|
552,34
|
127,48
|
1.327.858
|
10.617,56
|
|
|
|
84,70
|
595,43
|
127,67
|
1.631.053
|
14.083,16
|
|
|
|
83,25
|
580,73
|
130,28
|
1.828.000
|
15.350,38
|
TOTAL
|
|
|
1.028,1
|
6.899,92
|
1.384,6
|
7.727.089
|
84.486,09
|
MOYENNE
|
|
|
85,675
|
574,99
|
112,38
|
643.924,08
|
7.040,50
|
1$ US =
|
0,50
|
0,50
|
0,85
|
5,74
|
112,38
|
643.924,08
|
7.040,50
|
(1) La valeur en Zaïre représente 100 $
US
Source : Rapports annuels Banque du Zaïre.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BEGG. D., FISCHER.S., Macro économie,
Paris, Ediscience internationale, 1996,
438 pages.
2. BRANGER J., Traité d'économie
bancaire, tome 1, Paris, PUF, 1968, 422 Pages.
3. BRANGER J.P, Traité d'économie
bancaire, tome 2, Paris, PUF, 1968, 514 Pages
4. AZAM J.P, Théorie macro-économique et
monétaire, Paris, Nathan, 1986, 320 Pages
5. COLLARD G., Technique, contrôle et organisation
bancaire, Bruxelles, 1947, 259 Pages
6. DE BRUYNE, Politique et gestion des finances publiques
Congolaises, Louvain, édition
Vander, 1969, 245 Pages
7. FERRONNIERE J, DE CHILLAZ E., Les opérations des
banques, 6ème éditions, Paris,
DALLOZ, 1980, 996 Pages
8. HENRION R,. Aspects juridiques et économique du
crédit à court terme, Bruxelles,
ULB, 1959, 290 Pages.
9. MULUMBA M, Les banques commerciales face aux mutations
structurelles de l'économie
Zaïroise, Kinshasa, IRES, UNIKIN,
1983, Pages.
10. RAPIN A, POLY J, Comptabilité analytique
d'exploitation, Paris, DUNOR, 1976,
216 Pages
11. SALLES P, Problèmes économiques
généraux, tome 1, Pris, DUNOD, 1982, 431 Pages.
12. VERBRUGGE H., Traité de comptabilité de
banque, Bruxelles, éditions comptables,
commerciales et financières, 1948, 317 Pages.
13. VEYMULLER B., GARBOUA V., Macro-économie
contemporaine, 2ème édition, Paris,
Economica, 1981, 742 Pages
II. ARTICLES ET AUTRES PUBLICATIONS
1. Banque du Zaïre, Annuaire des banques et des
institutions Financières non Bancaires, Banque du Zaïre,
Kinshasa, mai 1993
2. Edouard MAMBU, Les institutions Bancaires dans
l'économie congolaise, Mémoire, ULL,
Léopoldville, 1964
3. Georges TEYCHENE, L'audit des assurances de
l'entreprise et les risques bancaires, revue
banque N 408, Paris, Juillet 19814.
4. GIORDANO Dell'Amove, Les systèmes bancaires des
pays d'Afrique, le marché du crédit de
pays d'Afrique, collection dirigée par le professeur
GIORDANO
5. Jean-Louis BUTSCH, La banque n'est pas un service
public, revue banque N 510, Paris,
Novembre 1990.
6. Michel VASSEUR, Rémunération du
crédit aux entreprises,analyse économique et
Financière, revue banque N 510, Paris, Novembre 1990
7. Robert HENDRION, Les banques devant le problème
de dépôt, conférence de Centre
d'Etudes bancaires,
cahier N° 73, Juillet, 1959.
III. RAPPORTS ANNUELS ET AUTRES BULLETINS DE LA BANQUE
CENTRALE
1. Rapport annuel 1967
2. Rapport annuel 1972-1973
3. Rapport annuel 1977-1978
4. Rapport annuel 1982
5. Rapport annuel 1988
6. Rapport annuel 1995
7. Banque Nationale du Congo, Condensés
d'informations statistiques, mai 1997.
8. Banque du Zaïre, Evolution récente de la
situation économique, Novembre 1995.
UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE
U.E.A.
Agréé sous le Numéro
ESURS/CABMIN/0313/92
FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES APPLIQUEES A L'ENTREPRISE
LA FAILLITE QUASI DECLAREE DU SYSTEME BANCAIRE
CONGOLAIS
|
Par Eddie MIHIGO Kaserere
MEMOIRE PRESENTE ET DEFENDU
EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME
DE LICENCE EN SCIENCES ECONOMIQUES
APPLIQUEES A L'ENTREPRISE
OPTION : GESTION FINANCIERE
DIRECTEUR : Professeur Augustin
MUTABAZI
CO-DIRECTEUR : Assistant Honoré BURUNDI
ANNEE ACADEMIQUE : 1997 - 1998
A JEHOVAH je rends grâce pour m'avoir fortifié
par sa puissance
A mes parents pour les sacrifices consentis a ma formation
A mes grands parents.
Aux familles MULEY et BIANGA WARUZI qui ne cessent de nous
encourager.
Aux amie(e)s et frères(soeurs) qui nous aident à
combattre nos soucis : Sylvie NSHOMBO, Bertin MUKAMBA, OSOSI BIANGA, LOVE
CHACHI, prince MULEY, HUBERT KABONGO, BRIGITTE MULEY, Didier BISIMWA, Robert
ASOYA, Alain OKOKO, NEEMA NABUSHOSI, Pauline RUTI, PYSCO KALIKONE, Mireille
MIHIGO, Freddy MIHIGO, Blaise MIHIGO, Mamie MIHIGO, Mao MIHIGO, David MIHIGO
et Rachel MIHIGO.
Je dédie ce travail.
Eddie MIHIGO Kaserere
REMERCIEMENTS
Un travail scientifique n'appartient pas totalement à
celui qui le réalise dit-on. A ce titre, il nous est agréable de
remercier Messieurs, le professeur Augustin MUTABAZI, Directeur, et l'Assistant
Honoré BURUNDI, Codirecteur de ce mémoire. Leurs remarques et
conseils, nous ont puissamment éclairés tout au long de cette
recherche.
Que tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont
aidé tout au long de notre formation, en particuliers le corps
enseignant de l'Université Evangélique en Afrique et
ceux-là, qui nous ont assisté matériellement et moralement
particulièrement Monsieur Justin NTABOBA, GABY KALONJI et Madame Evelyne
KRIS, soient assurés de notre profonde gratitude.
Nous n'oublierons pas les collègues d'auditoire avec
qui nous avons partagé les joies et les peines de la vie
estudiantine.
Eddie MIHIGO Kaserere
TABLE DES MATIERES
Pages
DEDICACE............................................................................
i
REMERCIEMENTS.................................................................
ii
0.
INTRODUCTION...............................................................
1
0.1 PROBLEMATIQUE ET
HYPOTHESE....................................... 1
0.2 CHOIX ET INTERET DU
SUJET............................................. 3
0.3 DELIMITATION DU
SUJET................................................... 3
0.4 METHODOLOGIE
.............................................................. 4
0.5 SUBDIVISION DU
TRAVAIL................................................ 5
0.6 DIFFICULTES
RENCONTREES............................................. 5
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA BANQUE
..................... 6
I.1 Définition de la
Banque........................................................... 6
I.2 La fonction
économique..........................................................
8
I.3 Les moyens d'action des
banques............................................... 8
I.4 Les opérations de
Banques....................................................... 10
I.4.1 Les opérations de dépôts et de
mouvements des fonds..................... 10
I.4.1.1. Les
dépôts.....................................................................
10
I.4.1.1.1 Les caractères des dépôts en
banque.................................... 10
I.4.1.1.2 Les diverses formes du dépôt en
banques.............................. 11
I.4.1.2. Les mouvements de fonds et la
compensation........................... 13
I.4.2 La
trésorerie.....................................................................
15
CHAPITRE II. LA GESTION DES CREDITS ACCORDES
PAR LES BANQUES CONGOLAISES
............. .... 18
II.1 Notion et définitions du
crédit................................................. 18
II.2 Le crédit de
banque............................................................. 20
II.3 Le risque des opérations de
crédit............................................. 21
II.1 Le comportement des banques de
dépôt..................................... 22
II.4.1 L'organisation des la
banque................................................ 22
II.4.2 Les besoins de refinancement
bancaire.................................... 22
II.5. Organisation bancaire au
Congo........................................... 23
II.5.1 Formation du réseau bancaire
congolais.................................. 23
II.5.2 Le système bancaire
congolais............................................. 25
II.6 Tableau I. Détermination de refinancement de
banque.................. 27
II.7. Tableau II. Détermination du résultat
d'exploitation sur opération
de la
clientèle.................................................................
28
Conclusion
partielle...............................................................
30
CHAPITRE III. LE FINANCEMENT DES DEPENSES
PUBLIQUES... 32
III.1. Les recettes
fiscales........................................................... 33
III.2. Les emprunts
publics......................................................... 33
III.3. L'apport de capitaux
extérieurs............................................. 35
III.4. Financement
monétaire...................................................... 35
III.5. Détermination de la part de financement
monétaire du déficit de l'Etat
dans les besoins nets de l'Etat
congolais.................................. 39
III.6. Détermination de la part des dettes
consolidées de l'Etat dans l'Actif
ajusté de la Banque Centrale du Congo
................................. 40
Conclusion partielle
................................................................ 41
CHAPITRE IV. MESURES DE
REDRESSEMENT....................... 42
IV.1. La politique de recherche des
dépôt.......................................... 42
IV.1.1 Implantation régionale des banques de
dépôts............................ 43
IV.2. Le taux
débiteur................................................................
45
IV.2.1 Calcul du taux d'intérêt débiteur
effectif.................................. 47
IV.2.2 Le point mort des
banques................................................... 47
IV.3. Les risques des
crédits......................................................... 49
IV.4. Politique de crédit de la Banque Centrale et les
banques de dépôts..... 51
IV.4.1 Les textes légaux et
réglementaires........................................ 51
IV.4.2 L'encadrement du
crédit..................................................... 51
IV.5 Les chances de réussite des mesures
d'encadrement........................ 53
CONCLUSION
GENERALE.................................................... 56
ANNEXES..............................................................................
58
BIBLIOGRAPHIE....................................................................
63
* 1 Georges COLLARD,
Technique, contrôle et organisation bancaire, édition
commerciale, comptable et financière,
Bruxelles, 1947, P.7
* 2 VINVIEN LEVY-GARBOUA, BRUNO
WEYMULLER, Macro économie contemporaine, 2è Edition,
économica, Paris, 198, P.163
* 3 M. Emile Decoster,
Cité par HENRI VERBRUGGE, Traité de comptabilité de
Banque, Ed. Comptables,
commerciales et financières, Bruxelles,
1948, P.10.
* 1 Henri VERBRUGGE,
op.cit. P.11
* 2 Henri VERBRUGGE,
op.cit. P.11
* 1 Henri VERBRUGGE,
op.cit. P.11
* 2 Henri VERBRUGGE, op.
cit. P.12.
* 1 Jacques BRANGER,
Traité d'économie bancaire, 2ème tome, PUF, Paris,
1968, P. 248.
* 1 FERRONNIERE, Les
opérations des banque, cité par Jacques BRANGER, op.
cit., P. 249.
* 1 Jacques BRANGER, op
cit, P. 62.
* 1 Jacques BRANGER, op
cit, P. 264.
* 1 Jacques BRANGER, op cit
, P. 269.
* 1 Rist, Cité par
Jacques BRANGER, op. cit. P.13
* 2 GIDE, Cité par
Jacques BRANGER, op. cit. P.13
* 3 BAUDOUIN, Idem, P.13
* 4 LIESSE, Ibidem, P.13
* 5 PETIT-DUTAILLIS,
Cité par Jacques BRANGER, op. cit. P.14
* 6 Jacques BRANGER, op. cit.
P.14
* 1 Gaetant PIROU et Maurice,
Cité par P.SALES, Problèmes économiques
généraux, dunod, Paris, 1982, P.345.
* 2 Robert Henrion,
Aspects juridiques et économiques du crédit à court
terme, ULB, Institut de Sociologic Solvary,
Bruxelles, 1959, pp. 10.
* 1 Robert Henrion, Op. Cit.
P. 10
* 2 Jacques FERRONNIERE et
Emmanuel de CHILLAZ, Les opérations de banque, 6ème
édition, Dalloz, Paris, 1980, P. 241
* 1 Jacques Ferronniere et E.
de CHILLA Z, op. cit. pp. 248.
* 2 J. Ferronierre et E. de
CHILLAZ, op. cit PP 250.
* 1 VIVIEN LEVY-GARBOVA,
BRUNO VEYMULLER, Macro économie contemporaine, 2ème
édition, Economica, 1981,
Paris, p. 178.
* 2 VIVIEN LEVY-GARBOVA,
BRUNO YEYMULLER, op. cit. pp. 180.
* 1 VIVIEN LEVY-GARBOUA,
BRUNO Y., Op. Cit., p. 164.
* 2 Edouard MAMBU, Les
institutions bancaires dans l'économie congolaise, Mémoire
ULL, Léopoldville, 1964,
P.29 et Ss.
* 1 Banque du Zaïre,
Annuaire des banques et des institutions financières non
bancaires, BZ, Kinshasa, 1995, P.5
* 2 GIORDANO Dell'Amove,
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* 1 Michel VASSEUR,
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* 1 Paul de Bruyne,
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* 1 Paul de Bruyne, Op. Cit.
p. 147.
* 1 Paul de Bruyne, Op. cit.
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* 1 Paul de Bruyne, Op.
Cit, pp. 156 et ss.
* 1 J.P. AZAM,
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PARIS 1986, P.122.
* 2 David BEGG, Stanley
Fischer, Macro économie, Ediscience internationales, Paris, 1996,
P.155.
* 1 R.WALOT, Cité
par MABI MULUMBA, Les banques commerciales face aux mutations structurelles
de
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43.
* 2 MABI MULUMBA, op. cit.
p. 43.
* 1 M. SAINT-MARC, Cité
par MABI MULUMBA, Op. Cit. p.56
* 1 M. SAINT-MARC, Cité
par MABI MULUMBA, op. Cit, p. 147.
* 2 Robert Henrion, Les
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Cahier n 73, Juillet 1959, p.
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* 1 VIVIEN LEVY-GARBOUA,
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* 1 A. RAPIN et J. POLY,
Comptabilité analytique d'exploitation, Ed. DUNOD, Paris, 1976,
p. 80
* 1 MICHEL VASSEUR, Op. Cit.,
p. 1024.
* 2 Michel VASSEUR, p. 1024.
* 1 MABI MULUMBA, op. cit. p.
147
* 2 John Mars, cité par
MABI MULUMBA, op. cit, p. 147
* 1 J. FERRONNIERE et E. de
CHILLAZ, Op. Cit. p. 331
* 2 TUROT, cité par MABI
MULUMBA, Op. Cit., p. 164.
* 1 Georges TEYCHENNE,
L'audit des assurances de l'entreprise et les risques bancaires,
Revue Banque n 408, Paris, Juillet 1981, p. 863.
* 2 Georges TEYCHENNE, Op.
Cit., P. 863
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