8 DIAGNOSTIC
8.1 DIAGNOSTIC CLINIQUE
L'âge des animaux est très important pour porter
un bon diagnostic chez les poulets atteints pour la première fois, il se
base surtout sur les constatations cliniques. Si dans un élevage les
animaux âgés, de 3 à 6 mois présentent des
paralysies avec les symptômes décrits précédemment,
et si la mortalité croit progressivement, la suspicion de la maladie de
Marek devient certitude surtout si le tableau clinique est
complété par l'atteinte oculaire (qui est souvent tardive), le
diagnostic est plus sur (Gordon, 1979; Saidi, 1982).
8.2 LESIONS
Les lésions sont considérées parmi les
critères les plus évidents de la maladie. L'épaississement
des faisceaux de fibres nerveuses ne s'accompagne pas toujours les
lésions anatomo-pathologiques, ainsi on doit procéder non
seulement à l'examen des nerfs brachiaux et sciatiques mais aussi
à celui de la moelle et l'encéphale. Pour les lésions
oculaires, on recherche l'atteinte de la pupille et l'aspect
décoloré des marges de l'oeil appelé « oeil de
verre » ou « oeil de chat ». Cependant il ne faut
pas oublier que les variations de la couleur de l'iris pourraient être
dues à l'automne, à la fin de période de ponte et la mue.
L'examen histologique des lésions par un laboratoire
spécialisé reste un excellent moyen diagnostique
(Lesbouyries, 1965).
8.3 DIAGNOSTIC EXPERIMENTAL
8.3.1 EFFET CYTOPATHOGENE (ECP)
En dehors de la caractérisation morphologique des virus
par microscope électronique, les techniques de laboratoire permettent la
mise en évidence du virus responsables de cette affection. Cet
herpesvirus produits des effets cytopathogènes en culture cellulaires.
L'inhibition de la production de ces effets par un antisérum
spécifique révèle la présence de virus dans le
prélèvement.
8.3.2 REACTION DE PRECIPITATION
Le principe de la réaction repose sur la recherche des
anticorps précipitants ou des antigènes, on met en
présence les sérums à tester avec les antigènes de
la maladie de Marek connu ou au contraire les anticorps connus avec les
antigènes à tester. On verra alors apparaître des lignes de
précipitation si la réaction est positive. L'absence de
précipité doit entraîner l'examen d'un autre
échantillon de sérum prélevé encore chez le
même animal quelques jours plus tard. En outre il arrive des fois qu'un
sérum renfermant des anticorps soit reconnu négatif (ou bien les
lignes de précipitation ne sont pas très nettes, ou bien il y a
absence de précipité). Il faudra dans ce cas tester le
sérum une deuxième fois, et même une troisième fois.
- Extraction des antigènes
Pour extraire les antigènes, on met les plumes des
poules suspectes recueillies dans des vacutainers et le tout est mis dans le
frigo. Nous les retirons pour couper les extrémités contenant le
mucus en petit bout de 2 à 3 mm de long et nous les introduisant les
cuvettes des plaques microtest, on ajoute ensuite de l'eau physiologique
à l'aide de micropipette jusqu'à recouvrir les plumes mais l'eau
ne doit pas déborder et atteindre la cuvette voisine. Ceci étant
fait, les plaques microtest sont introduites dans le congélateur, une
fois congelées on les retire pour les décongeler. On
répète l'opération 3 fois de cette manière,
l'antigène qui pourrait être présent dans le follicule
plumeux est retrouvé dans l'eau physiologique.
- Préparation du sérum
Pour procéder à une prise de sang, on doit
immobiliser l'animal sur une surface plane, à la face inférieure
de l'aile, on localise la veine brachiale qui est visible. On nettoie la
surface de la peau correspondante avec du coton imbibé d'alcool et on
introduit l'aiguille dans la veine. Cependant si le prélèvement
dans la veine brachiale ne réussit pas, on fait la prise de sang dans la
veine jugulaire. Pour l'obtention du sérum, ces
prélèvement du sang sont centrifugés pendant 10 mn
à 2000 t/s, les sérums ainsi récupérés sont
mis dans le congélateur jusqu'à leur emploi.
8.3.3 HYPERSENSIBILITE RETARDEE
Les animaux infectés par ce virus peuvent
présenter des réactions d'hypersensibilité
retardée, après une injection dans le barbillon d'antigène
issu de cultures cellulaires infectées (Saidi, 1982).
8.4 DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
8.4.1 LEUCOSE LYMPHOÏDE
Notre tableau résume les principales
caractéristiques qui permettent la distinction entre ces deux
infections. (Tableau 1)
Tableau 1 Diagnostic
différentiel entre la leucose et la maladie de Marek
(Gordon, 1979)
Maladie de Marek
|
Leucose lymphoïde
|
Caractéristiques
-Age
-Symptômes
-Incidence
|
-6 semaines ou plus
-paralysie fréquente
-souvent plus de 6% chez les non vaccinés
|
-jamais moins de16 semaines
-non spécifiques
-rarement plus de 5%
|
Lésions macroscopiques
-Hypertrophie des nerfs
-bourse de Fabricius
-Tumeurs de la peau, de muscle, du proventricule.
|
-fréquent
-atrophie ou distension diffuse
-possible
|
-absente
-tumeurs noduleuses
-d'habitude absentes
|
Lésions microscopiques
-nerveuses
-tumeurs hépatiques
-Rate
-Bourse de Fabricius
-Système nerveux central
-Prolifération lymphoïde de la peau et des follicules
des plumes
|
-oui
-souvent périvasculaires
- diffuses
-tumeurs interfolliculaires et/ou atrophie des follicules
-oui
-oui
|
-non
-focales ou diffuses
-souvent focales
-tumeurs intrafolliculaires
-non
-non
|
Cytologie des tumeurs
|
-cellules lymphoïdes pléomorphes comprenant
lymphoblastes, petits et moyens ou grands lymphocytes, cellules
réticulaires.
|
-lymphoblastes
|
Origines des cellules tumorales
|
-cellules thymodépendantes
(cellules T)
|
-cellules bursodépendantes
(cellules B)
|
8.4.2 NEWCASTLE
Elle se traduit par des signes nerveux, une paralysie
s'ensuit. On observe l'inflammation de la moelle épinière,
à laquelle peuvent s'ajouter plus tard les lésions des nerfs
périphériques. Les poulets atteints de cette affection sont
positifs à l'épreuve d'inhibition et de
l'hémagglutination. On peut la détecter cliniquement sur le
terrain parce que leurs évolutions sont très différentes.
Cependant l'examen histologique seul ne permet pas de faire la
différence entre les deux maladies.
8.4.3 ENCEPHALOMYELITE AVIAIRE A VIRUS
Elle atteint les oiseaux avant l'âge de 5 semaines, mais
il n'est pas rare d'observer des paralysies vers l'âge de 6 à 8
semaines et la confusion est alors possible. A l'examen histologique, les
infiltrats ressemblent à des lymphoïdes caractéristiques de
l'encéphalomyélite au niveau du système nerveux.
8.4.4 SYNOVITE INFECTIEUSE
Elle est due à un mycoplasme, l'inflammation chronique
de l'articulation tarsienne et des gaines tendineuses bien qu'elle ne
présente pas les mêmes signes cliniques et anatomo-pathologiques
que la maladie de Marek.
8.4.5 AVITAMINOSES E
Elle est observée surtout chez les poulets
âgés de 4 à 6 semaines, elle se différencie
facilement par une démyélinisation de la substance et un
oedème de la couche granuleuse.
8.4.6 AVITAMINOSE B1
Il y a paralysie, mais les lésions oculaires et
cérébrales manquent, il y a dégénérescence
des nerfs et cette affection cède facilement au traitement.
8.4.7 AVITAMINOSE B2
Observée chez les oiseaux âgés de 2
à 6 semaines, avec paralysie tonique des doigts et appui sur les
métatarses. Cette affection répond bien au traitement.
(Gordon, 1979; Saidi, 1982).
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