1.2.2.2 Forces et faiblesses de l'Accord
Culturel Cadre de la CEDEAO
A l'instar de tout instrument juridique, l'Accord Culturel
Cadre de la CEDEAO présente des forces et des lacunes.
L'Accord a proposé un programme ambitieux de
développement culturel qui constitue le point de convergence et de
départ de toutes les actions à mener pour un développement
culturel ouest-africain. Ce programme a été adopté le 22
novembre 1996 à Lomé suite aux recommandations de la
8ème réunion de la Commission des Affaires Sociales
et Culturelles.
Pour assurer la mise en oeuvre du programme culturel et
l'élaboration de stratégies et programmes sectoriels visant
à accélérer la mise en exécution dudit programme,
un comité ad hoc composé de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du
Mali, du Nigeria et du Sénégal a été mis sur pied.
Cela a permis la création de plusieurs festivals en Afrique de l'Ouest
dont les plus importants sont : le FESPACO du Burkina-Faso, la Biennale de
Dakar, le FITHEB du Bénin. La CEDEAO a créé
elle-même son festival dénommé ECOFEST.
Quant aux faiblesses, il faut dire que la CEDEAO n'a pas
échappé aux problèmes qui sont ceux de toutes les
organisations sous-régionales et internationales de ne pas faire
appliquer les décisions prises. En dépit des difficultés
propres au fonctionnement de la CEDEAO, l'Accord a péché par
endroits. Il s'est trop appesanti sur la circulation des biens culturels et de
des artistes à travers les frontières. Cette situation pourrait
être une porte de sortie pour le trafic illicite des biens culturels.
A l'issue donc de l'étude de l'Accord Culturel Cadre de
la CEDEAO, on peut conclure que les biens culturels en général et
les archives photographiques en particulier ne sont pas protégées
alors que nos pays africains sont pillés depuis l'organisation de la
Biennale de Bamako sur la photographie en 1994. Elle a braqué les
projecteurs sur cette richesse qui constitue le patrimoine visuel de l'histoire
africaine. L'exemple béninois qui a fait l'objet de notre étude
confirme l'effectivité de ce commerce illicite qui se mène au nez
et à la barbe de tous.
Nonobstant les mesures prises au niveau de l'UNESCO à
travers la Convention de novembre 1970 et l'Accord Culturel Cadre de 1987,
quelles sont les dispositions prises au niveau national ?
1.2.3 La politique nationale de protection des
biens culturels
Le Bénin s'est doté de textes juridiques pour
assurer la sécurité de ses biens culturels. Vu comme l'un des
réservoirs africains de richesses culturelles, l'armature
législative permet-elle réellement de consolider la protection du
patrimoine culturel ? Quelles en sont les origines ? Quelles sont les
forces et faiblesses des textes juridiques du Bénin ?
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