INTRODUCTION
GENERALE
Théorie et principe
de la spectroscopie
Raman
I. 1) Introduction :
Il existe de nombreuses techniques d'investigation des oeuvres
d'art dont il est important de connaître les caractéristiques et
les possibilités pour en faire une utilisation judicieuse. Les unes et
les autres présentent des avantages et des inconvénients ;
deux critères nous paraissent importants pour guider le choix :
- la quantité de matière nécessaire et le
caractère non destructif de leur utilisation
- le type d'information atteint, analyse
élémentaire ou moléculaire, structure cristalline,
composition s'il y a mélange ...
Dans l'optique, la spectrométrie RAMAN présente
une spécificité intéressante qui en fait un outil
analytique bien adapté à l'étude des matériaux des
ouvres d'art.
I. 2) Bref historique de la spectroscopie Raman
:
En 1928, en Inde, Sir C. V. Raman a été le
premier à s'intéresser au phénomène
d'émission lumineuse inélastique. Le rayonnement émis par
des molécules bombardées contient des photons de même
fréquence que ceux du rayonnement incident, mais aussi des photons de
fréquences différentes. Cet effet est très faible.
A la fin des années 1930, la spectroscopie Raman
était devenue la principale méthode non destructive d'analyse
chimique.
Malgré le développement des lasers dans les
années 60, la spectroscopie Raman resta largement confinée dans
les laboratoires, car nécessitant toujours des gens très
qualifiés pour obtenir des spectres très simples. De plus, la
spectroscopie Raman souffrit fortement du phénomène de
fluorescence.
En 1986, un interféromètre commercial infrarouge /
transformée de Fourier et une source d'excitation proche de l'infrarouge
ont été combinés pour obtenir un spectre Raman. Ceci a
donné beaucoup de points positifs :
- L'excitation laser proche de l'infrarouge réduit
considérablement le nombre d'échantillons susceptibles de donner
lieu à la fluorescence et permet d'utiliser des lasers plus puissants
sans photo décomposition.
- La possibilité d'analyser rapidement une large gamme
d'échantillons et la capacité de collecter un grand nombre de
spectre avec une haute résolution en une seule mesure ont rendu la
technique Raman accessible à un nombre beaucoup plus grand de
scientifiques.
I-3) Théorie de la spectrométrie
Raman :
Le phénomène de diffusion
Raman concerne des photons,
c'est pourquoi on a besoin de l'aide de la mécanique classique et de
celle de la mécanique quantique pour comprendre correctement le
phénomène.
a) APPORT DE LA MECANIQUE CLASSIQUE :
On sait que le phénomène de diffusion est
lié à la polarisabilité de la molécule, mais
qu'est- ce que la polarisabilité ?
La polarisabilité
caractéristique moléculaire qui caractérise la
faculté du nuage électronique à acquérir un moment
dipolaire induit P sous l'effet d'un champ électrique
E, elle se met sous la forme suivante:
Où ij
sont les composantes de dans
le repère (Oxyz).
L'application d'un champ électrique E
(V/m) peut induire la création d'un dipôle P
(V/m).Le moment dipolaire P sera alors défini
par l'expression:
P =*E
où E est le champ électrique
appliqué
De manière simple, on peut rappeler que la
polarisabilité représente la facilité avec laquelle le
nuage électronique peut se déformer sous l'effet d'un champ
électrique appliqué.
Une radiation lumineuse peut être associée
à un champ électrique oscillant à la fréquence 0 :
E = E0*cos(2 ð 0t) (équation 1)
Ainsi la polarisabilité peut s'exprimer:
P = á E0 cos(2ð í0
t) (équation 2)
Maintenant si on suppose que la molécule vibre à
la fréquence vib et si q représente la variation
de la position du centre de masse de la molécule par rapport à la
position d'équilibre, on a:
q = q0 cos(2 ð ívib t)
(équation 3)
Si les mouvements de la molécule entraîne une
variation de la polarisabilité et si on suppose que ces variations sont
de faible amplitude, on admet que:
á = á0 +
(äá?äq)0 q (équation
4)
Ainsi en combinant les équations (3)
et (4) on obtient:
á = á0 +
(äá?äq)0 q0 cos(2 ð ívib
t) (équation 5)
Enfin si on exprime la polarisabilité grâce
à l'équation (5) dans l'équation
(2):
P = á0 E0 cos(2ð
í0 t)+ (äá?äq)0 q0
cos(2 ð ívib t) cos(2ð í0 t)
(équation 6)
Or on sait que
Donc on peut réécrire l'équation 6:
P = á0 E0 cos(2ð
í0 t)+1/2 (äá?äq)
q0{cos(2ð[í0+ívib]t)+cos2ð[í0-ívib])}
(éq 7)
L'équation (7) est constituée de
deux termes:
* Le premier terme de l'équation 7 (terme en 0) correspond à la diffusion
Rayleigh (processus élastique qui se produit
pour 1 photon incident sur 10 000). On aura alors une émission de
lumière qui se fera à la même fréquence que celle de
l'onde incidente.
* Le deuxième terme correspond à la diffusion
Raman (processus inélastique) qui est beaucoup
plus faible que le terme de diffusion élastique. On estime
en effet que 1 photon sur 100 000 000 est diffusé
inélastiquement, soit 10 000 fois moins probable que la diffusion
Rayleigh. Comme il s'agit d'un processus
intrinsèquement très faible, des sources de lumière
intense telles que les lasers sont nécessaires.
Il est également à noter que la diffusion
Raman n'existe que si la polarisabilité varie
avec q. La lumière diffusée à la
fréquence (í0 +ívib
) est connue sous le nom de diffusion Raman
Anti-Stokes alors que celle diffusée à
(í0 - ívib ) est connue
sous le nom de diffusion Raman Stokes. Les raies
Stokes et Anti-Stokes se situent de part et d'autre
de la raie Rayleigh. De plus on remarque
expérimentalement que les raies Stokes sont
plus intenses que les raies Anti-Stokes.
L'aspect classique de la diffusion
Raman reproduit bien l'expérience en ce qui
concerne l'existence ou non des raies (règles de sélection) de
part et d'autre du pic de diffusion Rayleigh dont
l'écart avec ce pic central est égal aux fréquences de
vibration de la molécule. Par contre, ce modèle ne reproduit pas
les intensités relatives des raies Stokes et
Anti-Stokes que seul le traitement par la mécanique
quantique permet d'obtenir.
b) APPORT DE LA MECANIQUE QUANTIQUE:
Comme l'indique la figure ci-dessous, l'interaction entre la
lumière incidente caractérisée par un
photon d'énergie
hí0 et une molécule se trouvant dans
un état d'énergie donné (différentes valeurs de V
où les niveaux d'énergie sont séparés par un
même écart d'énergie correspondante à
hívib ) peut engendrer différents
phénomènes:
· Si la fréquence de la lumière incidente
est proche d'une fréquence de vibration de la molécule, on
observe un phénomène d'absorption, c'est le cas de la
spectroscopie infrarouge.
· Si cette fois la fréquence de la lumière
incidente est très grande par rapport aux fréquences de
vibrations de la molécule (0 >> vib), le phénomène le plus probable est une
diffusion dont on peut décrire le mécanisme de manière
très schématique de la façon suivante :
Lors de l'excitation par le photon incident d'énergie
hí0, la molécule transite dans un
état virtuel car l'énergie du photon est très importante.
Puis redescend sur un niveau réel. On peut montrer que
seuls les niveaux V-1, V et
V+1 sont possibles. On retrouve ainsi les trois types de
diffusions rencontrées dans la description classique de la
spectroscopie Raman.
ü On remarque que la diffusion
Rayleigh est la plus probable alors que les
diffusions Stokes et
Anti-Stokes sont très peu favorisés.
De plus, à une température donnée, le
remplissage des niveaux d'énergie est donné par une loi de
Maxwell-Blotzmann qui prédit que les niveaux
excités (V+1, V+2...) sont très peu
peuplé par rapport aux niveaux d'énergie fondamental
(V). Or la diffusion Anti-Stokes ne concerne
que les molécules se trouvant dans un état excité
(transition V+1 > V) ce qui explique sa
faible intensité par rapport à la diffusion Stockes.
I-4) Domaines d'applications de la spectroscopie
Raman.
Les domaines d'application de la spectrométrie Raman sont
nombreux, parmis lesquels on trouve :
* Détermination de la structure chimique (C=O, C=C, O-H,
C-O, C-C, C-S, ... etc).
* Configuration (cis, trans.) tacticité pour les
polymères.
* Conformation (arrangement planaire, en hélice
á, â, ... etc en feuillets) :
domaine biologie.
* Détermination de la cristallinité et de
l'épaisseur lamellaire (modes à basses fréquences) pour
les polymères.
* Etude des forces intra et intermoléculaires (liaison
hydrogène).
* Etude de l'orientation des molécules (polarisation).
* Analyses de traces (police scientifique : drogues, explosifs,
sang, peinture dans les oeuvres d'art).
I-5) Principaux avantages de la spectroscopie
Raman. :
Par rapports aux techniques d'analyse la spectroscopie Raman
apporte certains avantages qu'on peut citer ci-dessous :
* Pas de préparation de l'échantillon avant
analyse.
* Analyse non destructive.
* Etude de solutions aqueuses possible (l'eau diffuse peu en
Raman), cellule liquide en verre utilisable.
* Résolution spatiale meilleure en microscopie (1 à
5 um suivant la longueur d'onde ë du laser utilisée).
I-6) Principaux
inconvénients :
* Echantillon fluorescent (même si excitation dans le
proche infrarouge) effet Raman masqué.
* Echantillon au moins épais de 100 um.
* Bibliothèque de spectres encore très
incomplète.
* Analyse quantitative : avec précaution.
* Sensibilité moins bonne qu'en infrarouge (FT
Raman).
I-7)
CONCLUSION :
La spectrométrie Raman est une technique bien
adaptée à l'analyse des composants des oeuvres d'art, son
évolution bénéficie des développements
technologiques les plus récents, on peut espérer :
Améliorer la détection.
Adapter une fibre optique sur l'appareil, ce qui devrait
faciliter l'étude d'objets pour lesquels le prélèvement
est impossible, ou éviter le recours symétrique au
prélèvement.
Instrumentations en
Spectroscopie Raman
Introduction :
Depuis 1990, il existe des microscopes Raman possédants
un système dispersif à réseau, un laser proche infrarouge
(780nm) et un détecteur très sensible (caméra CCD)
à deux dimensions (spatiale et spectrale). Il existe deux types de
spectromètre Raman : conventionnel et à transformée de
Fourier, qui peuvent tous les deux être équipés d'un
microscope.
II- 1) Composition des spectromètres
Raman :
Les spectrophotomètres Raman classiques sont semblables
en apparence aux autres spectrophotomètres. Ils comprennent
donc :
- une source lumineuse qui fournit le faisceau incident
- une platine de transfert
- un monochromateur qui permet de séparer les rayons
lumineux de fréquences différentes
- un détecteur qui analyse l'intensité des
faisceaux lumineux
- un système d'amplification et d'enregistrement.
Fig. II-1 Schéma de principe d'un
spectromètre Raman - laser
A) La source :
Dans la spectroscopie Raman, on irradie l'échantillon
par une source laser, qui est très intense, où la longueur d'onde
d'excitation peut être choisie dans un domaine assez large. On distingue
les lasers continus et les lasers pulsés.
En spectroscopie Raman ces lasers ont plusieurs avantages, en
effet ils nous offrent :
v Une cohérence spatiale de la lumière
émise qui permet d'obtenir de grandes densités de puissance
incidente. On peut donc enregistrer les raies observées de faibles
intensités, en un temps très court.
v Une grande monochromacité de la raie excitatrice; la
longueur d'onde de cette raie étant très petite, les spectres de
rotations et de vibrations sont minutieusement résolus (au cm-1
près).
v Une puissance du faisceau laser contrôlable, elle
n'est ni trop faible ni trop forte.
v Une stabilité du faisceau laser (cohérence
temporelle) qui élimine presque totalement le fond continu qui
empêche l'étude spectroscopique de certaines molécules de
masse relativement élevée.
v Une mise en évidence de l'effet isotopique.
v Une grande densité des photons, créée
par focalisation du faisceau laser dans un petit volume d'échantillon
qui permet d'observer une diffusion Raman très intense à partir
d'une petite quantité de substance.
v Un rayonnement incident qui traverse en entier
l'échantillon.
v Aussi, les lasers nous permettent d'obtenir des spectres
reproductibles.
B) Platine de transfert :
La platine de transfert comprend deux systèmes
optiques :
- L'un permet l'éclairement de l'échantillon,
- L'autre la concentration de l'effet Raman sur la fente
d'entrée du monochromateur.
C) Monochromateur :
Il a pour rôle d'analyser la lumière
diffusée et de séparer efficacement l'effet Raman, peu intense,
de la raie Rayleigh, car on ne peut exploiter les qualités du laser que
si le monochromateur possède une résolution et une
luminosité très élevées, et aussi un très
bas taux de lumière parasite.
Un monochromateur à réseau classique
éclairé par une lumière parfaitement monochromatique
d'intensité I, laisse apparaître le long du spectre une
lumière résiduelle d'une intensité au mieux égale
à 10-4 I, et ce facteur ne peut être réduit que
de 10 à 100 seulement.
C'est pourquoi les spectromètres Raman possèdent
un monochromateur double (ou triple), comportant deux étages (ou trois)
à réseaux holographiques placés en série.
Fig. II.2 schéma
optique de monochromateurs
D) détection - microsonde :
1 - détection
photoélectrique :
L'analyse du spectre Raman peut être effectuée
par deux méthodes :
- soit par analyse successive des différents
éléments spectraux au moyen d'un détecteur
photoélectrique monocanal.
- Ou bien par analyse simultanée de ces
éléments spectraux au moyen d'un détecteur multicanal.
1.1 Détection photoélectrique
monocanal :
Le spectromètre Raman laser monocanal contient un
dispositif mécanique de balayage du spectre qui assure le
défilement du spectre à analyser dans le plan de sortie du
spectromètre.
Le photomultiplicateur, qui est un détecteur de type
photo émissif, utilisé dans un appareil de spectrométrie
Raman est toujours refroidi (T 40°C) au moyen d'un refroidisseur
thermoélectrique pour diminuer les émissions
thermoélectriques.
De plus, ce photomultiplicateur doit être bien
blindé avec du métal pour l'isoler des champs magnétiques
extérieurs.
1.2 Détection de photons multicanale -
Détecteurs multicanaux à barrettes photodiode :
En détection photoélectrique monocanale, il y a
risque important de perte d'information. Pour éviter ceci, on utilise un
spectromètre multicanal c'est-à-dire un spectromètre
permettant d'analyser simultanément un grand nombre
d'éléments spectraux.
En fait, le spectromètre n'a plus de système de
balayage mécanique, mais il fonctionne comme un spectrographe
couplé à un détecteur photoélectrique multicanal
comportant un grand nombre de canaux de détection, ce qui permet d'avoir
des mesures et des analyses plus précises.
D'autre part, en raison de leurs propriétés et
de leurs dimensions géométriques, ces détecteurs
multicanaux à barrettes photodiodes, sont parfaitement conçus
pour la détection simultanée des raies spectrales.
2 - Microsonde Raman - laser :
On peut obtenir un instrument pouvant effectuer une analyse
locale non destructive d'un volume de l'ordre de um3 ce qui
correspond à une masse
d'échantillon de l'ordre du pico gramme ; qu'on
appelle microsonde Raman et en utilisant comme optique de transfert un objectif
de microscope avec un angle d'ouverture de l'ordre de 140° dans l'air.
a) Microsonde de première
génération :
Elle a permis de nombreuses applications de la microanalyse
par effet Raman dans différents domaines. De plus, elle a pu mettre en
évidence les possibilités importantes de cette technique ainsi
que ses principales limitations.
A filtre
B filtre spatial J
éclairage ou lumière blanche
C trou d'épingle L fente d'entrée
D mesure de la puissance laser M miroir collimateur
E lame séparatrice N réseau
F pupille de sortie O fente intermédiaire d'un
double ou
G objectif de microscope fixe d'un triple monochromateur
H porte échantillon P filtre de
sécurité
I éclairage ou lumière blanche Q
caméra de télévision ou vidicon
Fig.II.3 Principe de la microsonde Raman de
première génération
b) Microsonde de seconde
génération :
Développée depuis 1980, elle exploite les
progrès des détecteurs photoélectriques multicannaux. Elle
permet soit de détecter des signaux
Raman de faible intensité, soit de réduire le
temps d'exposition de l'échantillon tout en gardant la puissance laser
à un niveau qui ne risque pas de détruire
l'échantillon.
Fig. II.4 Principe de la microsonde Raman de
deuxième génération
c) Microsonde Mole à effet
Raman :
C'est une méthode en général non
destructive, où les échantillons sont placées à
l'air libre et ne nécessite pas de répartition spéciale.
Elle regroupe un microscope optique classique, un filtre optique à
réseaux holographiques concave et un système de détection
monocanale.
Cette microsonde permet l'analyse d'échantillons dont
la taille minimale est de l'ordre du micron et la taille maximale est
limitée par la nécessité de mettre au point le microscope
avec des objectifs de fort grossissement.
E) Amplification et enregistrement :
Les récepteurs de rayonnement employés en
spectrométrie Raman sont des photomultiplicateurs, qui sont eux
même de parfaits amplificateurs à courant continu dont le gain est
de l'ordre de 106.
Ces tubes photoélectriques possèdent une
photocathode et des étages à amplification par émission
secondaire.
Lorsque le tube est sous une tension et si l'on évite
d'illuminer fortement la photocathode, leur durée de vie devient presque
illimitée.
En fixant avec précision, la tension d'alimentation
des dynodes, on peut ainsi stabiliser le gain.
Le signal de sortie d'anode du photomultiplicateur est
mesuré soit par un amplificateur, soit par une méthode
numérique appelée comptage des photons.
F) La spectroscopie Raman par transformée de
Fourier :
La spectroscopie Raman conventionnelle offre plusieurs
avantages :
* En Raman l'échantillon n'a pas besoin d'une
préparation au préalable. Il n'est donc pas détruit et
peut être réutilisé.
* Aussi grâce à l'excellente transmission du
verre dans le visible ou le proche infrarouge ; il peut être
utilisé comme matériau porte échantillon.
* En Raman, l'eau convient très bien à
l'étude des composés en solution aqueuse puisqu'il diffuse
très peu la lumière.
Malgré ça, la spectrométrie Raman demeure
plus au mois délaissée; car elle provoque une fluorescence
très géante de certains échantillons utilisés, due
au laser qui les illumine, opérant dans le visible.
Plusieurs groupes de recherche ont pu prouver que la
réalisation pratique de la spectroscopie Raman par transformée de
Fourier est possible.
Le RTF permet donc, l'analyse de plusieurs composés,
qu'on ne pouvait étudier au paravent, comme les colorants, les
molécules biologiques, les polymères.
Applications de la
Spectrométrie Raman
III-1) INTRODUCTION :
L'éventail des applications de l'effet Raman,
s'étend depuis les travaux fondamentaux sur la symétrie des
molécules et des cristaux jusqu'à l'analyse in situ
d'échantillons biologiques ou de matériaux industriels. Ses
atouts majeurs sont fondés sur la possibilité d'analyse non
destructive, d'une quantité très faible d'échantillon
(par voie purement optique) et sur la richesse des informations
moléculaires qu'il apporte. Grâce au développement
d'instruments très performants, la spectrométrie Raman participe
maintenant à de nouveaux domaines d'applications analytiques
fondés sur l'identification des espèces moléculaires
à partir des spectres vibrationnels. Les applications les plus courantes
concernent l'analyse physico-chimique et la détermination des structures
et des conformations de molécules polyatomiques en phase liquide ou
solide.
III-2) APPLICATION A LA GEOLOGIE.
1) Etude des inclusions fluides dans les
roches :
Puisque l'analyse par la microspectrométrie Raman peut
se faire sans prélèvement d'échantillon (in situ) de
manière non destructive sur des échantillons de très
faibles dimensions, alors elle convient mieux à l'étude des
inclusions intra minérales ; en effet elle permet d'identifier et de
déterminer les fractions molaires des espèces
moléculaires de base des fluides géologiques (CH4,
CO2, O2, N2, SO2,
H2O..). En joignant la microspectrométrie RAMAN à la
micro thermométrie qui est une technique de base pour 1'étude des
inclusions fluides, elle offre la possibilité de définir
exactement les conditions de pression et de température de capture des
fluides et par suite de la formation des roches, ce qui rend cette
méthode indispensable.
2) Etude des phases
minérales dans les roches :
Quand on applique la microspectrométrie Raman à
l'analyse des sections polies des roches, elle nous aide à identifier et
à suivre le changement des phases minérales qui constituent les
roches (étude du métamorphisme des roches, des
phénomènes d'altération ...).
Mise à part sa résolution spatiale, cette
technique nous offre la possibilité de connaître la thermo
métamorphisme de la roche ( l'histoire thermique ) postérieure
à sa genèse et ce grâce à sa capacité de
discerner les phases minérales proches ( variétés
polymorphes, silicates voisins ...) et de différentier entre phases
minérales et vitreuses.
III.3) APPLICATION À L'ETUDE DU
PATRIMOINE :
La spectroscopie Raman est une technique qui se
révèle adaptée à l'analyse des objets de notre
patrimoine, et plus particulièrement à celle des oeuvres d'art et
des objets archéologiques. Elle permet l'identification sans
prélèvement d'une large gamme de matériaux : gemmes,
verres, glaçure, matière pictural, métaux corrodés,
etc.
L'étude de micro prélèvement, peut
s'effectuer sur des particules de l'ordre de 2 à 3 micromètres,
de plus, la microscopie confocale offre la possibilité de faire des
analyses à travers une substance translucide par exemple, l'étude
des inclusions dans des gemmes ou l'identification de constituants d'une
matière picturale protégés par un matériaux
protecteur. Elle complète l'éventail des techniques d'analyses
structurale et élémentaire habituellement mises en jeu dans les
laboratoires de musée.
1-l'origine géographique des
gemmes :
La détermination de l'origine géographique des
gemmes revient à identifier les inclusions microscopiques par
focalisation dans un matériau translucide, le grenat.
Les grenats présentent dans leur matrice des inclusions
minérales ou gazeuses, apparues dans leur genèse. La
détermination des inclusions dans le grenat permet de localiser les
gisements dont sont issus les pierres serties dans des pièces
d'orfèvreries mérovingiennes.
Aucune technique ne peut analyser les inclusions de quelques
millimètres. L'analyse Raman permet de caractériser la pierre, un
almadin. Puis la focalisation du faisceau dans la matrice permet alors
d'analyser une à une les inclusions visibles dans le grenat.
2-caractérisation de l'origine de la
couleur d'un matériau amorphe :
Une palette d'échantillon glaçure du
céramique C. AVISSEAU a été analysée par Raman. La
focalisation du faisceau laser permet, en Raman une analyse de surface et en
profondeur. Il est ainsi possible de caractériser, pour le cas d'un
carreau vert sombre, une couche de pigments situés sous la couche de
glaçure translucide d'environs 100 micromètres.
III-4) APPLICATION AU CONTROLE DES MATERIAUX
INDUSTRIELS.
Les matériaux industriels, contiennent en
général des substances étrangères
(impuretés, résidus catalytiques, polluants) ; ce qui les rend
impossible à analyser par la spectrométrie Raman
conventionnelle vu leur fluorescence.
Or en microspectrométrie Raman, le problème de
fluorescence existe toujours mais il est moins important. Cette technique s'est
avérée très bien adaptée à ce type
d'analyse. En effet elle permet l'analyse de défauts dans les
polymères industriels tels que les caoutchoucs et les fibres
synthétiques.
D'autres parts cette méthode représente un
excellent outil d'analyse et de contrôle des semi-conducteurs pendant
leur fabrication.
III- 5) APPLICATION EN CARACTÉRISATION DES
POLYMÈRES :
Pour plusieurs années, la spectroscopie Raman a
été appliquée dans la caractérisation des
polymères. Cependant, les applications étaient orientées
vers la recherche au lieu d'être utilisée dans l'analyse de
routine.
Avec le développement révolutionnaire dans
l'instrumentation Raman et les prix très abordable ainsi que la
facilité dans l'utilisation il est maintenant possible d'enregistrer
des spectres dans un très court.
III-6) APPLICATION A LA BIOLOGIE
L'analyse moléculaire à l'échelle de la
cellule, peut se faire directement sur des couches histologiques ou des
biopsies.
Or jusqu'ici, les études concernent surtout l'analyse
de composés en concentration locale élevée.
Mais d'un autre côté, en améliorant la
sensibilité des microspectromètres à détection
multicanale, l'étude des tissus biologiques prendra une dimension
considérable.
III-7) APPLICATION DE LA MICROSPECTROMETRIE RAMAN
A L'ETUDE DES MANUSCRITS MEDIEVAUX.
Contrairement à ce que l'on pourrait constater, de nos
jours, l'étude des oeuvres d'art ne réside pas seulement dans le
côté esthétique ou iconographique ; en effet l'historien de
l'art faisant cette analyse sérieusement doit s'intéresser aussi
bien à la technique du dessin (pointe sèche, sanguine, mine
de plomb ou encre), qu'à celle de la peinture (éventail des
couleurs utilisées, aspect et épaisseur de la couche
picturale).
Une telle étude soignée offre certains
renseignements aussi bien sur l'élaboration de l'oeuvre que sur la
touche personnelle d'un artiste, ce qui représente un grand avantage
pour l'histoire de la peinture et celle du manuscrit en lui-même.
D'ailleurs l'historien de l'art tend toujours à en
savoir davantage sur les lieux où les manuscrits étudiés
ont été produits (les scriptoria), les ateliers et les
techniques utilisées par les peintres et les enlumineurs.
La décoration dans les documents du Haut Moyen Age
étant discrète, l'étude de la technique a toujours
intéressé les chercheurs, cependant elle relève plus du
ressort du copiste que du spécialiste de l'ornementation.
Cette étude est à présent
indispensable ( de moins en moins exceptionnelle depuis le XIVe
siècle puisque des fresquistes et des peintres sont capables de
faire des miniatures.
Or les seules études effectuées, auparavant,
étaient celles qui se faisaient à l'oeil nu, du moment que les
analyses physico-chimiques de l'époque étaient mises de
côté vu leur caractère destructif. Mais depuis quelques
années grâce à de nouvelles techniques l'analyse des
pigments est envisageable sur les manuscrits.
1) Les recettes des enlumineurs :
Il existe plusieurs recettes médiévales pour
l'encre, les liants, les colles, les métaux et les pigments, qui sont
de nos jours recensées et bien que certaines soient publiées,
elles restent sûrement incomplètes car les artistes
n'étaient pas tenus de respecter un mode d'emploi strict, mais bien
au contraire, ils innovaient et enrichissaient ce que leurs
maîtres leur apprenaient; et cette touche personnelle relevait du
secret professionnel. Ceci dit, ces recettes représentent un
véritable pilier pour l'étude de 1 'oeuvre.
Mais d'un autre côté, l'observation à
l'oeil nu n'étant pas vraiment fiable, et ce même en utilisant une
loupe binoculaire, les résultats obtenus restent hypothétiques.
Ce qui est dû à beaucoup de facteurs : vision de la couleur
différente chez chaque personne, phénomènes d'interaction
entre les couleurs (une teinte peut être affectée par les coloris
voisins), réaction des pigments entre eux (avec les colles ou les
liants) en fonction de l'âge du manuscrit et des conditions de
conservation.
2) Difficultés de l'étude des
oeuvres :
L'analyse des oeuvres d'art pose trois problèmes
principaux :
* Le premier est dû au fait de devoir en même
temps identifier les matériaux utilisés et mettre en
évidence quelques techniques propres à une école ou
même à un atelier pour une ère précise.
* Le second est la conservation de ces oeuvres.
* Le troisième est la restauration des oeuvres
endommagées.
Et souvent, les problèmes d'attribution que posent
en général les historiens ne peuvent être bien
résolus sans une bonne connaissance des processus d'altération
des matériaux employés ainsi qu'une bonne connaissance des
modifications, qu'à connues l'oeuvre comme les mutilations, les
anciennes restaurations ...
Ces dernières se devant être réversibles,
imposent une bonne connaissance des anciens et nouveaux matériaux
utilisés. Ce qui conduit à une sorte de «flou artistique" et
par conséquent à un fréquent renoncement à la
définition de limites précises aux analyses à faire.
On peut noter aussi deux facteurs qui rendent l'étude
des oeuvres encore plus difficile
-Une oeuvre d'art est unique. Donc il faut que les
méthodes d'analyse soient non destructives pour l'échantillon
par les moyens d'analyse et pour la conservation de l'oeuvre.
-Toutes les espèces de matériaux, tous les
genres de supports naturels ou synthétiques ( métaux,
pierres, bois, textiles, parchemins, papiers, verres, pigments,
colorants, résines...) ont été employés ce qui
pourrait créer des obstacles encore plus variés et plus
difficiles à franchir pour l'analyste dans l'étude de
l'oeuvre.
Donc seule une analyse scientifique est capable de pallier ces
incertitudes.
3) La microspectrométrie RAMAN dans
l'analyse
Les techniques d'analyse où le manuscrit en entier est
soumis à un bombardement neutronique, ou autres types de bombardement
à haute énergie, ou bien encore à des rayons Gamma
après multiples manipulations sont carrément nuisibles pour le
manuscrit.
La microanalyse, contrairement à d'autres examens,
s'avère donc le meilleur procédé et le plus efficace pour
l'étude non destructive de l'oeuvre.
On trouve parmi les méthodes de la microanalyse la
diffraction des RX en chambre photographique , la
microspectrométrie d'absorption IR et la microspectrométrie
Raman-Laser 41, qui donnent des spectres considérés comme une
réelle empreinte digitale pour la composition des
échantillons étudiés. Aussi, elles se distinguent par les
mêmes avantages favorables à l'étude des oeuvres d'art tels
que :
- Leur capacité d'analyser des échantillons de
très petites dimensions (quelques microns seulement en Raman).
- Leur qualité d'être non destructives, et
l'échantillon est ainsi conservé.
Le prélèvement étant très
réduit, il permet de ne pas abîmer le manuscrit ;
c'est-à-dire que ce prélèvement s'effectue en utilisant
le mieux les imperfections ( les décharges d'une peinture sur le
feuillet, les taches ou les dégradations locales ).
C'est pourquoi l'analyste doit choisir l'endroit de son
prélèvement de façon à ce qu'il obtienne
l'éventail d'utilisation des couleurs, autrement dit, le
prélèvement doit être fait sur une lettre
historiée, ornée ou simple, sur un décor ou un corps de
lettres.
Le prélèvement est effectué sous une
loupe binoculaire (grossissement de 40X) à l'aide d'une aiguille de
tungstène affinée chimiquement. Le grain de couleur s'y fixe et
est ensuite déposé délicatement entre deux lames de verre
d'un microspectromètre Raman. Puis la lame du dessus est enlevée
et la lame porte échantillon reste placée sous le
microspectromètre
On obtient, par la suite, un spectre caractéristique de
l'échantillon et on le compare avec des spectres de
référence.
Malgré les limitations du catalogue des spectres de
référence, la spectrométrie Raman fournit des
résultats fascinants.
D'ailleurs, on peut en spectrométrie Raman faire des
analyses sans prélèvement d'échantillon (appelées
analyse « in situ » Figure III.1)
Fig. III-1
Mais en ce qui concerne son caractère de
représentativité, on ne peut malheureusement pas éviter
l'incertitude liée à toute analyse très minutieuse, et la
seul façon qui existe pour y remédier est de multiplier les
mesures.
4) RÉSULTATS DE LA MICROSPECTROMÉTRIE
RAMAN
a) Exemple d'identification de pigments
employés dans les peintures
murales :
En général, dans les peintures murales, les
supports contiennent de l'argile, qui gène beaucoup
l'étude de ces peintures, d'où l'observation des raies de
diffraction (ou de bande d'absorption IR) de faible intensité et
caractéristiques des composés en question, qui devient
très difficile en présence de calcite.
Or la microspectrométrie Raman rend le choix des zones
favorables aux mesures plus facile et par conséquent elle permet de
détecter des pigments dans des couches picturales plus ou moins
fines.
De plus, dans des conditions bien précises, certains
composés colorés présentent un effet Raman de
résonance facilitant ainsi, leur identification, contrairement aux
composés dont les modes de vibrations sont moins actifs (Fig.III-2).
Fig. III-2. Identification dans un fragment de peinture murale
bleu Maya d'un
colorant Indigo fixé sur une argile (Palygorskite).
A) spectre Raman d'un microéchantillon de peinture
murale
B) spectre Raman d'un échantillon d'Indigo.
b) Exemple d'identification de pigments
employés dans les peintures des manuscrits
ornés du moyen- âge :
Sur les enluminures délicates (c'est- à- dire
les illustrations en couleur) d'un manuscrit médiéval, il ne peut
y avoir que d'infimes prélèvements pour ne pas endommager les
couches picturales, et qui peuvent être analysés.
Le résultat des analyses nous renseigne sur la nature
des pigments, des charges minérales ou sur les liants picturaux
utilisées. Même que dans les couleurs composées. Les
différents constituants du mélange on pu être
déterminés.
En effet les renseignements obtenus par analyse de certains
manuscrits concernent particulièrement le bleu, qu'on retrouve dans
l'illustration des manuscrits à toutes les époques et
spécialement au XIIè siècle (surtout ceux qui proviennent
de l'abbaye Saint Pierre de corbine).
Les artistes médiévaux avaient de ce fait,
à leur disposition trois pigments bleu de nature chimique dont :
L'azurite (carbone basique de cuivre) qui fut
utilisés comme minerai en Europe occidentale
médiévale ; le bleu de lapis-lazuli
ou l'outremer
( alumino-silicate) vient d'une pierre
semi-précieuse en orient et enfin l'indigo qui est un
colorant organique végétal disponible dans plusieurs plantes.
La figure (III-3) représente le spectre d'un
mélange de bleu de lapis-lazuli. Elle révèle, par la
position des raies, la présence de l'azurite dans un échantillon
de vert composé d'un mélange de pigments bleu et jaune
Fig. III-3.Spectre Raman d'un mélange de bleu de lapis
lazuri et de jaune d'étain
a) Echantillon de référence de jaune
d'étain
b) lettre ornée verte d'une page de missel, XVe
siècle
c) Echantillon de référence de bleu de
lapis lazui.
Le jaune a été identifié comme
étant un jaune d'étain caractéristique de l'époque.
Ce jaune vif préparé à partir d'un mélange d'oxyde
de plomb et d'étain ne peut être obtenu qu'a des
températures précises, au- delà desquelles, la teinte
devient jaune pâle puis le jaune disparaît laissant la place
à un pigment blanc.
c) Exemple d'étude des manuscrits
Arméniens et Byzantins :
Diverses observations ont été faites, lors de
l'étude des manuscrits Arméniens et Byzantins.
* L'outremer naturel utilisé comme un pigment bleu et
le vermillon (sulfure de mercure) utilisé comme un pigment rouge sont
communs à tous les manuscrits, soit Arméniens ou Byzantins.
* L'azurite (carbonate basique de cuivre> a
été identifié dans plusieurs manuscrits ; mais il s'est
avéré que son utilisation n'apparaissait qu'au XIVè
siècle pour les manuscrits Arméniens.
* Le véritable vert n'existait pas dans les manuscrits
de cette région, mais ils l'obtenaient en mélangeant les pigments
bleu et jaune.
* La teinte pourpre s'obtenait en mélangeant
différents vermillons avec des pigments bleus.
* Le pigment jaune (sulfure d'arsenic) était
omniprésent dans les manuscrits Arméniens et pratiquement absents
dans les manuscrits Byzantins.
* Les teintes marrons, orange, chair et olive
s'obtenaient en mélangeant habilement le vermillon, le plomb blanc
(carbonate basique de plomb) le jaune et le rouge organiques.
d) Exemples d'identification "in situ" par
microspectrométrie Raman, d'inclusions ou d'impuretés
accidentelles pouvant aider à la caractérisation d'un
composé :
Grâce à cette méthode d'analyse
très ponctuelle et non destructive, on arrive à des
résultats très satisfaisants, tels que
- L'identification de très petits grains d'oxyde de
titane entre les fibres de la cellulose. Le pigment blanc identifié
dans ce papier, l'analyse montre qu'il s'agit d'un papier de fabrication
moderne (figure 111-4).
Fig. III-4. Spectre Raman d'un papier
a) Echantillon de référence d'Anastase
b) Fraguement de papier Arches
satiné pour aquarelle
c) Echantillon de référence de cellulose
I
- L'identification de certaines inclusions dans des gemmes
peut aider à leur authentification. De telles mesures ne peuvent
être entreprises que par des méthodes non destructives (figure
111-5).
fig.III-5.Identification d'inclusions
A) Inclusion de Forstérite dans un diamant
taillé
B) Inclusion de Calcite dans un saphir de Colombie
- L'identification d'impuretés minérales dans le
bleu de lapis-lazuli prouvant son origine. En effet ce bleu est extrait de la
pierre lapis-lazuli semi-précieuse des carrières de l'actuel
Afghanistan (figure 111-6).
Fig.III-6. Spectre Raman de lapis lazuli
a) Echantillon de bleu de lapis lazuli
b) Fragment de Lazurite (Chili)
- L'identification d'un pigment « jaune de
Naples » à travers une glaçure céramique (Figure
111-7).
Fig. III-7. Identification d'un jaune de Naples dans une
peinture sous émail
a) Echantillon de référence
b) Décorer de faïence
stannifère
On ne peut malheureusement pas, pour l'étude des
couches picturales sous jacentes, supprimer cette glaçure vitreuse sans
abîmer la pièce.
Mais vu sa transparence, on peut la garder car elle ne
gêne pas les mesures "in situ" concernant le décor
coloré.
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Depuis 1928, date de la première expérience du
physicien C. V. RAMAN, un nombre considérable de travaux de recherches
faisant appel à ce phénomène pour étudier la
structure de la matière ont été réalisés.
Cependant cette méthode, peu à peu
délaissée, les premiers temps, au profit de la spectroscopie
infrarouge en de sa réputation de lenteur, s'est complètement
rajeunie depuis la découverte des sources lasers. Un véritable
renaissance de l'effet Raman s'est produite, et les applications de la
spectroscopie Raman-laser ont pris une extension considérable dans les
domaines aussi différents que, par exemple, l'étude des oeuvres
d'art.
En effet les résultats obtenus concernant aussi bien
les pigments de quelques manuscrits (ou peintures) que d'autres composés
complexes (biologiques, synthétiques, minéraux ...) prouvent bien
que ce qui était, auparavant, quasiment impossible à effectuer,
dans certaines analyses susceptibles de détruire ou de modifier les
échantillons en question, est devenu tout à fait
réalisable, et ce grâce à une technique d'analyse
parfaitement scientifique, à la fois ponctuelle et très
précise, et qui est en en plus non destructive. Cette dernière
qualité représente un réel atout surtout dans les cas
où l'échantillon à étudier doit rester intact soit
à cause des sa valeur historique ou à cause de sa rareté
ou bien pour une éventuelle réutilisation.
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