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Les aspects communicationnels de la symbolique du veuvage chez les Baluba du KATANGA

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par Magalie KABALE
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication (IFASIC) - Licence en communication sociale 2008
  

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II. CADRE THEORIQUE

II.1. INTERACTIONNISME SYMBOLIQUE

Dans le cadre de ce travail nous allons utiliser l'interactionnisme symbolique appuyé de la théorie systématique de la communication. L'interactionnisme symbolique est un courant de pensée né à Chicago, aux Etat Unis d'Amérique, au début du 20° Siècle. Il a comme initiateur Georges Herbert Mead et son disciple Herbert Blumer.31(*)

L'idée véhiculée par l'interactionnisme symbolique s'énonce comme suit :

Les individus sont les producteurs de leur propre action et signification. Bien que vivant dans un même cadre social, chaque acteur social donne un sens individualisé à l'action, selon les circonstances, aux objets et aux situations qui caractérisent ce cadre social ou environnement matériel.

Mead distingue les signes naturels des autres signes. Pour lui, les signes naturels sont des symboles significatifs. Ces symboles sont nécessaires et importants aux interactions entre les individus32(*)

L'approche interactionniste accorde une grande importance au caractère représentationnel de la réalité sociale33(*)

La notion de « situation » concerne également l'attribution du « sens » en ce qu'elle désigne le fait que les significations sociales ne sont pas intrinsèquement liées aux institutions, aux objectifs sociaux pris en eux-mêmes indépendamment des auteurs.

Elles sont inversement attribuées aux faits sociaux par les individus pendant leur interaction.

En d'autres termes, au cours de leur existence les individus sont bien obligés d'interpréter au cours de leur interaction et de donner sens aux faits et gestes des autres partenaires interactants en vue d'y répondre consciemment au ou inconsciemment.

La définition de la situation par des individus s'enracine dans toutes les modalités de communication

v Modalité verbale

v Modalité kinésique

v Modalité proxémique

v Modalité olfactive

v Modalité vestimentaire, etc.

Ainsi la définition de la situation c'est son institution. Mead forge également un autre concept fondamental, celui du « soi » en ce qui concerne la construction des identités. En d'autres termes, l'identité se forme toujours au milieu des interactions. Laquelle identité est toujours à construire et à maintenir. Donc elle est en perpétuelle construction. L'interactionnisme symbolique est à la croisée de trois disciplines : la psychologie, la sociologie et l'anthropologie.

L'emprunt réalisé de manière indistincte à toutes ces disciplines est de deux ordres : d'une part, la problématique des rapports entre individus et société, avec comme objet d'observation privilégié la socialisation, notamment son processus et ses procédures ; d'autres part, la tendance, principalement à l'Ecole de Chicago, d'orienter les études vers les faits concrets et empiriques » 34(*), soutient Ekambo qui souligne que l'apport le plus important de Mead est le fait que ce dernier trouve dans la communication un terrain d'expérience individuelle de la socialisation (approche microsociologique) et du déterminisme social ou, en d'autres termes, l'assomption de la société par l'individu.

La théorie développée sur l'interactionnisme symbolique nous permettra d'appréhender les actes de communication posés au cours de la symbolique de veuvage chez les baluba du Katanga. En effet, comme montré dans les pages précédentes, les acteurs sont les créateurs de leur propre signification. Et ce sont toutes les significations attribuées aux gestes, aux paroles, à l'habillement, aux mouvements corporels, que nous nous attachons à mettre en exergue dans l'analyse des aspects communicationnels de la symbolique du veuvage chez les Baluba du Katanga.

Le systémisme

L'ambition du systémisme tel que défini par Ludwig Von Bertalanfy35(*) est de mettre en place un modèle capable d'impliquer les ensembles complexes.

« L'importance n'est plus dans la nature intrinsèque de l'objet, mais plutôt dans son caractère relationnel par rapport aux autres objets ». Le système est alors défini comme « un ensemble d'éléments un interaction entre eux et avec leur environnement ». Cette définition a été plus tard explicitée par l'Ecole de Polo Alto : « un ensemble d'objets et les relations entre ces objets et entre leurs attributs, les objets sont les composantes ou éléments du système, les attributs sont les propriétés des objets et les relations ce qui font tenir ensemble le système ». 36(*)

Cette conception fut également enrichie par la cybernétique de Norbert Wiener 37(*) et les théories de la communication. Elle insiste sur le fait de penser à la globalité et non aux éléments distincts. Elle étudie aussi les interactions qui sont dynamiques et non pas la causalité.

Il sied de préciser qu'il existe une nette différence entre une approche systématique et une approche analytique. Lorsqu'on décompose un phénomène comme la communication, on aborde séparément les différents facteurs intervenant dans le processus communicationnel (émetteur, récepteur, message et canal, etc.)

Il s'agit là d'une approche analytique. L'approche systémique insiste sur les relations, les interactions. Ici, on ne s'arrête pas dans des études séparées des différentes composantes et les attributs séparément.

Selon Lohisse, dans la systémique il y a plusieurs courants tel que l'anti - conformisme, l'écart marqué par rapport aux règles de fonctionnement, la cybernétique traite de l'organisation, elle l'escamote en l'enfermant aussitôt, avec le programme, dans l'idée de coercition, de contrainte organisationnelle. Il a également parlé de l'organisation par la communication. c'est ce dernier courant qui cadre le mieux avec notre recherche en effet Jean Lohisse dit : Un organisme n'est pas constitué  par les cellules mais par les actions qui s'établissent entre les cellules or l'ensemble de ces interactions constitue l'organisation du système. 38(*)

Les concepts de base du systémisme

Le système

Un système est un ensemble d'objets et de relations entre ces objets et entre leurs attributs. Dans cette définition, les objets sont les composants ou les éléments du système. Les attribut sont les propriétés des objets relations ce qui fait tenir ensemble le système. Le système est une structure qui a une force propre. Il est structuré et exerça sa force de structuration sur les éléments qui les rejoignent. Il s'offre de les inclure dans le jeu des relations déjà en place.39(*)

Homéostasie

Autrement appelé équifinalité, l'homéostasie est définie comme l'économie interne du fonctionnement. Elle est la force interne du système, énergie grâce à laquelle le système est en équilibre.

Contexte des interactions.

Tout échange effectué prend place dans un réseau d'échange qui constitue un contexte et qui donne un sens. Une action isolée n'a pas de signification. Ainsi un segment isolé du comportement est formellement indécidable, c'est-à-dire dénué de sens. Une interaction serait donc comme la note d'un instrument dans le concert des autres instruments qui jouent au sein de l'orchestre. C'est cet ensemble qu'il faut s'efforcer d'analyser. Ainsi la raison d'être de la communication n'est donc pas de transférer de l'information.

Mais d'activer et de clore un système déjà en place pour modifier une conduite, il s'agit essentiellement de modifier le système dans lequel la conduite est mise en oeuvre. Car, dans le contexte modifié, la communication en question prend un autre sens qui n'apparaît plus, alors, comme pertinent à l'auteur.

Cadrage d'observation

Il couvre et complète le concept de contexte des interactions il suppose que toute relation pour être comprise doit être remplacé dans son contexte, son champ large d'observation pour inclure le dit phénomène

Le systémisme ou la théorie systémique se prête bien à l'étude des ensembles complexes. Dans le cadre du présent travail, il nous sera intéressant de découvrir ce qui permet aux coutumes de ses perpétuer. Situation qui peur être comprise comme équilibre interne au sein du système constitué des objets, en l'occurrence : les veufs, les veuves et leurs familles, ainsi que des relations entre ces différents acteurs. Des relations qui font que les coutumes sur le veuvage et des pratiques afférentes survivent. Un autre intérêt pour le systémisme sera de vérifier si réellement le contexte des interactions qui entourent les pratiques du veuvage chez les Baluba du Katanga apporte des nouvelles dimensions dans ces pratiques communicationnelles.

* 31 BAYEDILA, E, op. cit p.2

* 32 ) MEAD cité par BAYEDILA, op. cit p. 3

* 33 LOHISSE, J, op. cit p. 493

* 34 EKAMBO, J, C, Nouvelles anthropologie de la communication, Kinshasa, IFASIC éd., p. 50 -51

* 35 BERTALANFY cité par EKAMBO, Nouveaux paradigmes en communication, Kinshasa, IFASIC éd. 2004, p. 65

* 36 ) MUCCHIELLI A., op. cit p. 209

* 37 SFELZ, L, op cit p. 209

* 38 WATZALWICK, P et Alii, Une logique de la communication, éd. Du seuil, Paris 1972, p. 120

* 39 ) LOHISSE, J, op. cit p. 114

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon