Impact de la radio communautaire Tayna sur la protection des ressources naturelles en milieu de Kasu( Télécharger le fichier original )par Syendwa KAVUSA Université de conservation de la nature et développement de Kasugho - Gradué 2007 |
CHAPITRE IV :DISCUSSIONS DES RESULTASIV.1IntroductionDans ce chapitre notre effort sera plus orienté sur la question de vérifier si les résultats obtenus de notre investigation sur le terrain confirment ou infirment nos hypothèses. Et s'ils nous ont permis d'atteindre nos objectifs. En effet, les résultats obtenus sont présentés dans des tableaux statistiques, ventilés en pourcentage dans le troisième chapitre. Notre discussion se fondera sur les résultats obtenus et extrapolés à d'autres résultats des travaux antérieurs mais aussi aux pensées des certains scientistes en cas de nécessité. Ainsi au début de cette discussion nous ne manquerons pas de prendre en considération les variables prises en compte dans notre recherche. A savoir l'état de protection des ressources animales et végétales avant et après la création de la RCT et la participation de la population à la protection de ces ressources. IV.2 Résultats d'enquête obtenus auprès des auditeursLe tableau n°1 Intitulé « Répartition des enquêtés par classe d'âge » fait remarquer que les auditeurs fidèles à la RCT sont majoritairement concentrés dans la classe d'âge allant de 21 à 39 ans, soit 53% du total. Ceci n'est que normal parce que dans la classe d'âge qui va de 15 à 20 ans, on retrouve une jeunesse qui s'intéresse souvent à la musique. Au moment de l'émission celle-ci a tendance à fermer ou mieux zapper leurs postes récepteurs pour attendre les heures de musique. Alors que pour les gens de la classe d'âge allant de 40 à 50 ans, s'intéressent moins à l'écoute de la RCT. Tantôt occupé par les affaires de leurs familles n'ont pas tout le temps de suivre la RCT du début à la fin. D'autres ne se donnent qu'à l'écoute des informations seulement pour connaître ce qui se passe dans leur environnement le plus proche. Cependant le tableau n°2 Portant le titre de « Répartition des enquêtés par sexe » prouve que notre enquête a été menée bien sur les hommes que sur les femmes. Mais en majorité ce sont les hommes qui s'intéressent le plus souvent à l'écoute de la RCT, soit 70.6%. Les femmes peuvent être occupées par des travaux de cuisine, s'occuper des enfants et autres travaux de ce genre qu'elles n'ont pas assez de temps à suivre la radio. L'analyse du tableau n°3 intitulé « classification des enquêtés selon leur profession » nous montre clairement que les éléments qui constituent notre échantillon appartiennent à diverses professions. Mais les résultats recueillis prouvent en suffisance que l'agriculture est l'activité principale du milieu de Kasugho, Soit 58.8% du total d'enquêtés sont agriculteurs. Ceci n'est que normal car comme le dit MUTAANZWA « en milieu rural il y a carence d'emplois rémunérateurs, ce pour cela que la population y habitant s'occupe de l'agriculture » 38(*) a) De l'acquisition de la notion de conservation La connaissance ou l'intériorisation de la protection des ressources naturelles par la population de Kasugho n'est pas une oeuvre à attribuer à la RCT. Tout fois, il y avait des forêts, des animaux à protéger dans chaque culture pour des raisons multiples se référant toujours à la conservation. Cette dernière a été pratiquée par nos ancêtres malgré qu'elle ne fût pas encore rationalisée. Pour tout simplement dire qu'avant que soient créées la RNT et RCT, la protection des ressources animales et végétales était pratiquée d'une manière ou d'une autre par la population de Kasugho. Ainsi la sensibilisation faite par les agents de la RNT et l'implantation de la RCT avec une vision conservatrice est venue combler le vide qu'avait la population de Kasugho en matière de protection des ressources naturelles. Il était question du tableau n°5 avec titre « Avoir entendu parler de la protection des ressources naturelles » qui nous montre que 82 auditeurs enquêtés affirment avoir déjà entendu parler de la protection de la faune et flore. Soit 96.5 %. Mais malgré que les ancêtres connaissaient que « les générations futures ont droit au même patrimoine naturel »38(*) dont ils jouissaient, le taux de connaissance était en dessous de ce pourcentage que nous observons aujourd'hui. Par ce qu'il n'avait pas assez des moyens de communication qui s'investissaient à diffuser la protection de la nature. b) Rôle de la communication sur la protection des ressources naturelles Une question engage presque le monde entier, celle de voir comment réduire la pression de l'activité humaine sur les ressources naturelles. Pire encore elle vise surtout à détruire le poumon de l'humanité qu'héberge la faune aussi visée. Il faut éduquer et sensibiliser cet homme qui détruit la faune et flore pour qu'il ait conscience sur les questions relatives à la protection de la faune et flore qui l'entourent. Pour le faire, un moyen de communication s'est imposé pour vulgariser les mesures de protection prises par des experts (écologistes) dans des sommets et conférences internationales, comme celle de Rio tenue au Brésil en 1992 pour ne citer que celle là. Ces experts ont besoin des médias (radio, presse, télévision) pour atteindre des millions des personnes éparpillées dans les coins du monde. Mais pour ce qui nous concerne au niveau local, la radio semble être le meilleur moyen d'information. Ici il est question du tableau n°6 portant le titre de « Moyens d'information » qui montre clairement que parmi les moyens de diffusion de la notion de protection de ces ressources, la RCT a été choisie à 52.9% par nos enquêtés. Localement nous jugeons cela normal car le milieu rural tel que Kasugho, à part l'école n'a pas de chance d'avoir accès à la presse écrite. Aussi il est difficile d'accéder aux images d'animaux sauvages télévisées pour en découvrir des nouvelles stratégies de protection et de gestion durable des ressources animales et végétales. C'est à ce titre qu'en milieu rural, les écologistes malgré leur formation auront besoin de la radio pour véhiculer leurs messages à la population riveraine de la Réserve Naturelle de Tayna. Et ceci encore d'une manière régulière à un public varié et vaste. Parlant des radios locales, J. Farran dit ce qui suit : « Je suis favorable aux radios locales en général à cause du service qu'elles rendent aux populations »39(*) locales. Lequel service peut nous permettre de s'imprégner des nouvelles stratégies d'exploiter durablement la nature. La RCT, aussi considérée comme une radio locale rend grand service à la population qui vie aux alentours et dans la Réserve Naturelle de Tayna. La radio peut quelques fois orienter la population locale à s'auto développer tout en respectant les principes du développement durable. c) Etat de protection avant la RCT L'interprétation du tableau n°8 portant le titre de : « Espèces animales jadis consommées en milieu de Kasugho », témoigne qu'avant la création de la RCT, la pression de l'activité humaine sur les ressources naturelles étaient accentuée. Du tableau, il ressort qu'à 88.2% les espèces du type singe, porc-épic, rat de Gambie, lièvre et autres étaient vendus publiquement et consommées en milieu de Kasugho. Mais l'implantation de la RCT dans le milieu est venue remédier à ce désastre qui allait faire disparaître ces espèces. Aussi les écologistes du milieu ont pris conscience de cette exploitation irrationnelle. Aujourd'hui une Université de Conservation de la Nature y est implantée toujours pour chercher à sauver la situation. Et même en titre exemplatif, il y a des rumeurs qui courent jusqu'aujourd'hui qu'une camionnette remplie de la viande sauvage boucanée quittait quelques fois le milieu pour alimenter les citées les plus proches telle que Lubero, Butembo...d'où la question de se demander comment les émissions présentées à la RCT ont contribué à une recrudescence de cette pression exercée sur les ressources naturelles. d) Action de communication L'idée de Chéreul. P. citée par KANEFU nous dit: « beaucoup des communications ont pour visée influencer autrui, le convaincre, le pousser à agir dans tel ou tel sens » 40(*) Il est question ici de l'analyse du tableau n°7 avec comme titre « position des enquêtés face aux messages de protection des ressources naturelles » qui prouve que le RCT a influencé ses auditeurs. Car les résultats recueillis ont montré que 58.8% sont convaincus et intéressés des thèmes de protection des ressources épuisables. Et puis 20% influencés par la RCT à travers les émissions sont convaincus et se sont décidés à faire une bonne cessation aux affaires de braconnage. Donc au total 78.8% sont influencées par la RCT. Résultats qui vérifient notre première hypothèse qui dit que depuis qu'elle est implantée la RCT influe-t-elle la population à protéger les ressources phoniques et floristiques ? Un auteur dit : « Communiquer c'est aussi défendre l'image de soi, chercher à influencer autrui... »41(*) Pour ainsi dire la RCT défend de toute couleur la conservation de la nature et incite la population riveraine à s'investir dans les programmes de protections des ressources naturelles. Par ailleurs l'analyse du tableau n° 9 portant le titre de « Messages et conseils de protection de la Nature diffusés à la RCT », nous plonge dans une croyance tel que la RCT largue à ses auditeurs divers messages et conseils relatifs à la protection de la nature en générale. Aucune personne de nos 85 enquêtés n'accuse pas la RCT n'avoir pas diffusé des informations relatives à la protection des ressources naturelles ; soit 100% du total. Mais alors, il parait que « les émissions présentées à la radio jouent également sur la cible (...) à la compréhension des faits ; l'émotion positive ou négative associée à l'information la stimulation et le pouvoir mobilisateur de l'information »42(*) La RCT aide sa cible à comprendre les avantages et conséquences qui peuvent arriver si l'homme continu à détruire les ressources naturelles. Ce qui nous pousse à conclure avec l'idée avancée par certains communicologues, l'information transforme le récepteur (homme). Cette dernière est à la base même de la réussite de protection des ressources animales à Kasugho malgré le commerce clandestin de la viande sauvage qui s'opère encore. Ce phénomène reste fondé sur des rumeurs. D'où il faut une étude pour bien connaître le fonctionnement de ce marché. Toutefois actuellement, dans le milieu de Kasugho il est devenu rare de retrouver des gens qui vendent de la viande sauvage dans des endroits publics tel que le marché. Mais alors que dire de l'exploitation d'arbres dans le milieu de Kasugho ? Jadis la population de Kasugho exploitait les ressources forestières sans pour autant les principes de conservation de la nature. Avec l'implantation de la RCT par les agents de la RNT celle-ci reste aujourd'hui informée le mode d'exploitation durable des ressources naturelles. Cependant les exploitants des planches menacent les ressources floristiques en milieu de Kasugho. Il est question ici de vérifier si cette exploitation est basée sur les principes de développement durable. Cette situation semble nous intéresser moins par ce que elle s'accentue à l' an 2008 alors que notre recherche est allée jusqu'à fin 2007. Donc nous pouvons conclure partiellement que les nouvelles stratégies de protection ainsi que des messages diffusés façonnent progressivement la population du milieu et va finir à s'investir en totalité dans le processus de protection durable de la nature. Ce phénomène de rareté d'animaux sauvage sur le marché est vérifié dans le tableau n°10 intitulé « absence de la viande sauvage dans les endroit publics (marché) ». Si tel est le cas quelle en est la contribution de la population du milieu ? e) De la contribution des auditeurs à la protection L'idée de J.M.LEFEVRE citée par KANEFU nous dit qu'il ne peut y avoir de communication réussie sans réflexion initiale débouchant sur une stratégie. Mais cette stratégie quelle qu'en soit la qualité devra toujours être traduit dans les faits, dans les actes 43(*) ou actions. C'est-à-dire inutile d'informer, de conseiller sans observer le résultat souvent traduit dans les actes ou faits. Il est question du tableau n°11 qui nous relate les différentes façons par les quelles la population de Kasugho contribue à la protection des ressources naturelles soit à 93.1%. Aussi un proverbe chinois dit « Le feu brûle haut que si chacun y apporte un morceau de bois ». Voilà donc qu'avec la contribution ou la participation de la population de Kasugho nous jugeons l'impact de la RCT sur la protection des ressources animales et végétales «positif » car ceci vérifie notre 3e hypothèse qui dit que « l'impact de la RCT est-il positif ou négatif ? » Mais ce résultat nécessite être appuyé et confirmé par les journalistes de la RCT qui s'occupent de la sensibilisation radiophonique. D'où il est indispensable d'analyser les résultats obtenus auprès d'eux. * 38 SYLVIA SMADER, Evolution, Diversité et environnement, Reynald goulef inc, Canada 1987 p 30 * 39 CASENEUVE F. Les radios locales, coll. « Ques sais - je ? PUF, Paris 1980.p 109 * 40 KANEFU, TATA ; Analyse de l'impact de la Communication sur la gestion des aires protégées,TFC Inédit, TCCB-UCNDK, 2005-2006, p 57 * 41 Ibidem, p 57 * 42 Jean Michel LEFEVRE ; Savoir communiquer éd,Bardas, Paris, 1988 p 78 * 43 KANEFU, Analyse de l'impact de la communication dans la gestion des aires protégées, TFCInédit, TCCB-UCNDK, p 60 |
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