INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le sujet que nous traitons dans le cadre de ce travail de fin
de cycle revêt un intérêt prépondérant dans la
politique et dans l'instauration de la démocratie en République
Démocratique du Congo eu égard aux liens qu'il entretient avec le
processus de transition en cours.
En tant que jeune chercheur, l'intérêt poursuivi
est double : d'une part l'intérêt scientifique ou objectif et
d'autre part, l'intérêt personnel ou subjectif.
L'intérêt scientifique est que les
résultats de nos recherches servent un jour de base de données
à nos successeurs, aux politiques et au peuple congolais dans la
quête des élections libres, démocratiques et
transparentes.
D'autre part, notre intérêt personnel ou
subjectif réside à ce que, en se focalisant sur un secteur
clé de la politique de la République Démocratique du
Congo, nous voulons comprendre le bien - fondé de la Commission
Electorale Indépendante, ses missions ainsi que les difficultés
qu'elle connaît dans l'accomplissement de celles - ci.
«On ne reconnaît pas un régime
politique, ni sur base de la théorie développée par les
médias, ni sur base de sa constitution en vigueur ; mais de la
manière dont cet ensemble est vécu quotidiennement au sein de
l'Etat »1(*)
. C'est ainsi que nous avons été poussés par le souci de
comprendre le bien fonder de la Commission Electorale Indépendante, ses
missions et les problèmes qu'elle connaît dans l'accomplissement
de ses missions.
2. PROBLEMATIQUE
La problématique est, selon KUYUNSA BIDUM et SHOMBA
KINYAMABA, l'ensemble de questions posées dans un domaine de la science,
en vue d'une recherche des solutions. Ils continuent en disant que c'est un
ensemble d'idées qui spécifie la position du problème
suscité par le sujet d'étude.2(*)
L'histoire politique de la République
Démocratique du Congo se caractérise essentiellement par trois
formes de transitions déclenchées par trois différentes
voies.
La République Démocratique du Congo (ex
Zaïre), autrefois dirigée par un régime monopartiste, fut
secouée par le vent de la perestroïka. En fait, comme le
relève BECHIR YAHMED « le signal était venu de
Moscou : dès lors que le pays du parti unique le malmenait (avant
de le jeter aux orties), ceux qui l'avaient importé de cette partie du
monde ne pouvaient défendre leur acquisition. La chute du mur de Berlin
(9 novembre 1989), le meurtre de Ceausescu (25 décembre 1989) ont
été des coups de clairon qui ont fait trembler les pouvoirs
autoritaires d'Afrique noire et vibrer les oppositions »3(*)
Prenant en compte l'ensemble de ces données, Joseph
Désiré MOBUTU, dictateur et fondateur du Mouvement Populaire de
la Révolution (M.P.R) - parti Etat, fut amené à organiser
des consultations populaires à l'issue desquelles il instaura le
multipartisme à trois, puis intégral ; l'abolition du MPR,
comme source du pouvoir, la révision de la constitution en vigueur en
vue de l'adapter à la période de transition qui venait de
commencer la 24 avril 1990.
Ainsi, commence une longue transition
caractérisée par le pillage des deniers publics et des caisses de
l'Etat, le manque de volonté politique de la classe dirigeante
distinguée par une inculture politique. Elle dura 7 ans et attisa des
foyers de tension révolutionnaires dans le Ruzizi à l'Est du
pays, d'où viendra l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo (AFDL).
Le 17 mai 1997, l'AFDL, conduit par Laurent
Désiré KABILA en tant que son Président et son
porte-parole, prend le pouvoir par les armes afin d'instaurer un système
politique démocratique. Cette nouvelle transition ne durera que 4 ans.
Elle emporte avec elle le Président de l'AFDL et Président de la
République Démocratique du Congo, assassiné dans sa
demeure et qui est remplacé par son fils Joseph KABILA. Il laisse des
rébellions armées à l'Est et au Nord du pays. Ces
rébellions sont conduites par des protagonistes soient
lésés, soient contre le régime en place, soient qui
contestent la légitimité du pouvoir en place.
Ces protagonistes armés et non - armés
s'organisent en composantes et entités et se réunissent,
après avoir divisé le pays en plusieurs morceaux et après
avoir signé l'accord pour un cessez - le - feu à Lusaka les 10,
30 et 31 juillet 1999 ; et adoptent des résolutions de l'Accord
Global et Inclusif à Sun - City (Afrique du Sud) tenu du 25
février au 19 avril 2002. C'est le début de la transition
actuelle qui a comme objectifs :
· La réunification, la pacification, la
reconstruction du pays, la restauration de l'intégrité
territoriale, et le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur
l'ensemble du territoire national ;
· La réconciliation nationale ;
· La formation d'une armée nationale,
restructurée et intégrée ;
· L'organisation d'élections libres et
transparentes à tous les niveaux permettant la mise en place d'un
régime constitutionnel démocratique ;
· La mise en place des structures devant aboutir à
un nouvel ordre politique.
Outre ces objectifs de la transition, l'Accord Global et
Inclusif ainsi que la constitution de la transition créent des
Institutions d'Appui à la Démocratie notamment la Commission
Electorale Indépendante, objet de notre recherche.
Dans ce travail, nous cherchons à savoir, non seulement
l'origine de la CEI, ni seulement sa mission et ses attributions, mais nous
cherchons aussi et surtout à déterminer les obstacles auxquels
cette institution d'appui à la démocratie fait face dans
l'accomplissement de sa mission et de ses attributions ; dans le cas
échéant, proposer des pistes de solution.
3. HYPOTHESE
Les hypothèses, dans une recherche scientifique,
forment une série de réponses supposées ou provisoires
mais vraisemblables au regard des questions soulevées par la
problématique.4(*)
Ainsi définies, nos hypothèses sont
destinées à nous guider tout au long de notre investigation, afin
de les affirmer ou de les infirmer.
Dans ce travail, nous ne nous arrêterons pas à
donner l'acte de création de la CEI qui est l'Accord Global et
Inclusif ; ni sa mission de « garantir le neutralité et
l'impartialité dans l'organisation d'élections libres,
démocratiques et transparentes »5(*), ni ses attributions qui sont notamment :
l'élaboration des cadres juridiques relatifs aux processus
référendaire et électoraux, l'organisation et la gestion
des processus référendaire et électoraux, l'identification
des nationaux, l'enrôlement des électeurs, l'établissement
des listes électorales, le vote, le dépouillement ... nous irons
jusqu'à supposer, par rapport à la question centrale de notre
problématique, que les obstacles liés à l'accomplissement
des missions et des attributions de la CEI seraient : sa composition
paritaire, l'influence du climat politique, le retard dans le financement tant
au niveau local qu'international, la lenteur du parlement dans l'adoption de
certaines lois inhérentes à son fonctionnement et à
l'organisation des élections, les problèmes logistiques...
Pour surmonter ces obstacles, la CEI devrait, selon nous,
mettre en application un certain nombre de conditions en vue de l'organisation
rationnelle des élections.
Ces conditions seront, dans ce travail, circonscrites en
quatre points majeurs notamment :
· les conditions techniques :
l'existence d'une administration territoriale compétente,
équipée et neutre ; le recensement de la population,
l'identification des nationaux, l'enrôlement fiable des
électeurs ;
· les conditions politiques :
l'existence d'un cadre politique prônant la séparation des trois
pouvoirs traditionnels et le respect des libertés publiques, la
neutralité des autorités territoriales et l'apolitisme des forces
armées ;
· les conditions juridiques : vise
une certaine garantie à la contestation des élection, un respect
des règles établies, un statut des témoins, observateurs
nationaux et internationaux ;
· les conditions logistiques et
financières.
4. METHODE ET TECHNIQUES
a. Méthode
Par définition, la méthode est l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, démontre
et vérifie. Elle peut - être considérée comme sa
réalité envisagée.6(*)
Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé
la méthode d'histoire immédiate qui, d'après VERHAEGEN
cité par KABENGELE, a comme principe : « la participation
des acteurs historiques à l'élaboration du récit directe,
vivante et volontaire au cours d'un échange avec le chercheur, ou
qu'elle soit indirecte et non - voulue, médiatisée par des
signes, des paroles, des écrits ou des actes derrière lesquels le
chercheur s'efforce de restituer l'acteur dans sa
situation. »7(*)
Cette méthode vise à connaître des
sociétés contemporaines dans la mesure où elles sont en
crise et engagées d'une manière de plus en plus consciente dans
la transformation pratique de leurs conditions d'existence.
Comme l'exige le principe, notre recherche s'effectuera
auprès des acteurs concernés par le processus électoral et
ceux impliqués dans l'organisation d'élections
démocratiques en R.D.C. Nous irons recueillir les données
essentiellement auprès des participants, en tant qu'organisateurs,
candidats, observateurs ou encore électeurs.
En bref, la méthode d'histoire immédiate nous
oblige à prendre en compte les données recueillies auprès
des acteurs vivants impliqués d'une manière ou d'une autre dans
l'accomplissement de la mission et des attributions de la CEI.
Par ailleurs, pour connaître la mission de la CEI, pour
faire le contraste entre les faits et les textes légaux afin de
déceler les obstacles à l'accomplissement de sa mission et de ses
attributions, cette recherche va également s'appuyer sur l'approche
juridique qui consiste à aborder un sujet de recherche au regard des
textes légaux existant sur le sujet.
b. Techniques
La technique est, d'après le professeur Marcel NTUMBA
KANDA, un ensemble de procédés opératoires
rigoureux.8(*)
Concernant ce travail, nous nous servirons de la technique
documentaire et la descente sur terrain, notamment au siège de la CEI
pour l'interview. L'interview étant, comme l'indique fort
opportunément NTUMBA KANDA, « un procédé
d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale
pour recueillir des informations en rapport avec le but
fixé. »9(*)
5. DELIMITATION DU SUJET
Tout travail scientifique exige une délimitation patio
- temporelle pour sa bonne compréhension.
Pour mieux cerner, saisir et comprendre les
phénomènes socio - politiques de notre univers de recherche, nous
étalons notre recherche sur la période allant de la signature de
l'Accord Global et Inclusif à Sun - City, créant des institutions
d'appui à la démocratie dont la CEI ; jusqu'à nos
jours.
Dans l'espace, la ville de Kinshasa demeure notre
région d'étude ; la CEI, notre champ d'investigation.
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
A l'exception de l'introduction générale et de
la conclusion, notre étude sera subdivisée en trois chapitres.
Le premier chapitre portera sur les considérations
générales, c'est - à - dire les définitions des
concepts clés de notre étude entre autres : Institution,
Démocratie, Transition, Election et Institution d'appui à la
démocratie.
Le second chapitre parlera de la mission et des attributions
de la Commission Electorale Indépendante.
Enfin, le troisième chapitre sera centré sur les
obstacles et les contraintes auxquels la CEI fait face dans l'accomplissement
de ses missions et de ses attributions. Quelques pistes de solution y seront
proposées.
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS
GENERALES
Ce premier chapitre s'attache à circonscrire clairement
le cadre théorique relatif à notre étude, question de
placer ce travail dans un contexte général qui l'éclaire
et qui lui donne une cohérence.
C'est dans cet ordre d'idées que tout au long de ce
chapitre il sera question de définir tour à tour les notions
d'institutions, de démocratie, de transition, d'élection et enfin
d'institution d'appui à la démocratie en R.D.C, l'ensemble de ces
concepts contribuant à éclairer l'action de la Commission
Electorale Indépendante.
1. INSTITUTION
Etymologiquement, ce mot désigne « tout ce
qui est inventé et établi par les hommes en opposition
à ce qui est naturel. »10(*)
Pour certains sociologues, une institution est une composante
concrète d'une société réelle en opposition avec
les éléments analytiques du système social conçu
comme instrument d'analyse de toute société possible. Plus
précisément, une institution consiste en un ensemble complexe de
valeurs, de normes et d'usages partagés par un certain nombre
d'individus.11(*)
Une institution est ainsi une création humaine qui
s'oppose à une donnée naturelle. L'être humain, les
saisons, la procréation, l'acte sexuel par exemple, est des
données de la nature. Par contre, la personnalité juridique,
l'année civile, le mariage... est des institutions.
En définitive, nous disons qu'une institution est un
ensemble d'organismes et de règles établis en vue de la
satisfaction d'intérêts collectifs : l'Etat, le parlement,
une fondation, la prescription... sont des institutions.12(*)
Mais pourtant, tout ce que l'homme établit n'est pas
nécessairement une institution car étant
éphémère. Une institution est donc établie de
manière durable, permanente, en vertu de l'union des volontés
individuelles agissant pour une entreprise.13(*)
2. DEMOCRATIE
a. Définition
Etymologiquement, le mot
« démocratie » vient du grec
« dèmokratia » qui signifie
gouvernement populaire. Le préfixe
« dèmos » signifie peuple et le suffixe
« Kratein » veut dire loi, règlement,
gouvernement.14(*)
Notons qu'il existe plusieurs définitions de la
démocratie, mot qui demeure au centre des discours politiques de notre
siècle.
Pour les uns, la démocratie est un régime de
gouvernement dans lequel tous les citoyens participent réellement
à l'exercice du pouvoir en élisant librement leurs
activités culturelles, professionnelles, religieuses ou autres dans les
limites du bien commun et en jouissant tous librement de leurs droits.15(*)
Pour Abraham Lincoln, la démocratie est le gouvernement
du peuple, par le peuple et pour le peuple.16(*)
Selon Seymour Martin Lipset, la démocratie est un
système politique qui, à l'intérieur d'un complexe social,
permet le renouvellement légal du personnel dirigeant et comme un
mécanisme social qui permet à une très grande partie de la
population d'exercer une influence sur les décisions importantes et en
choisissant les responsables.17(*)
Pour Maurice Duverger, la démocratie suppose que les
luttes des classes (et aussi de race, de nationalité, etc. : mais
celles - ci sont moins importantes et moins générales) ne
dépassent pas un certain degré, soit parce que
l'inégalité et l'oppression matérielle ne sont pas trop
grandes, soit parce que la conscience de cette inégalité et de
cette oppression reste faible et que les opprimés n'ont pas encore les
moyens de se battre.18(*)
La démocratie est un mot qui a plusieurs
significations, selon le milieu, l'idéologie, le but... Cette
multiplicité de définitions ne constitue pas une aberration pour
la science politique mais elle est plutôt perçue comme
inhérente à la notion même de la démocratie.
Ainsi, elle n'est pas seulement une formule d'organisation
politique ou une modalité d'aménagement des rapports
sociaux ; elle est une valeur. Et c'est cette valeur -
l'inaliénable vocation des hommes à prendre en charge leur
destin, tant individuel que collectif - qui constitue l'unité profonde
de ce que, pour la clarté de l'analyse, on appelle les
différentes conceptions de la démocratie.19(*)
Il résulte que le sens du mot démocratie est
d'une variété génératrice d'équivoque. Que
cette ductilité soit exclue dans l'élaboration de sa
définition, on risquerait de ne pas ressasser le dynamisme qui est
inclus dans l'idée démocratique et fait d'elle l'un des facteurs
le plus puissant de l'évaluation des sociétés.
En définitive, la démocratie demeure le mode de
gestion du pouvoir dans lequel le peuple est la seule source de
souveraineté, de décisions, d'orientation et de contrôle de
toute la société. C'est - à - dire que le peuple est la
seule et l'unique source de légitimité du pouvoir.
En d'autres termes, la démocratie est la forme du
gouvernement dans lequel le peuple est souverain dans le choix et jouit de ses
droits et libertés fondamentaux.
La démocratie pluraliste, pratiquée par toutes
les grandes sociétés industrielles occidentales, est
fondée sur la liberté. Ce type de démocratie est
contesté par l'idéologie marxiste qui préconise la
quête de l'égalité réelle, avec l'avènement
d'une démocratie politique et sociale. Dans les Etats marxistes, la
dictature du prolétariat a fait place à la dictature d'une
oligarchie politique privilégiée (la nomenklatura) et les
libertés sont sacrifiées. Le quasi disparition des Etats
marxistes a laissé le champ libre à la démocratie
pluraliste et libérale, qui a également beaucoup progressé
en Amérique latine et, à un degré moindre, en
Afrique.20(*)
Ainsi, comme on le voit, le mot démocratie continue
à susciter des controverses passionnées parmi les observateurs.
D'aucuns la réduisent au multipartisme et à l'organisation
régulière des élections. A cet effet, BECHIR BEN YAHMED en
bon observateur de l'actualité internationale souligne fort
opportunément : « le pluralisme des partis et des
candidatures lors d'une élection ne suffit pas, tant s'en faut,
même si les scrutins se passent sans fraude criante et sans que leurs
résultats soient sérieusement contestés. Il n' y a pas de
démocratie sans justice indépendante, intègre et
respectée, ainsi que tous ses auxiliaires. Il n y a pas de
démocratie sans le contre-pouvoir d'une presse elle aussi
indépendante. Cela, c'est le fondement mais il n y a pas non plus de
démocratie au sens plein du terme lorsqu'il y a trop des prisonniers
politiques au sort obscur et incertain, ou lorsque la liberté de
circuler est arbitrairement contrôlée, ou bien encore
l'éducation et la santé ne sont pas dispensées à un
niveau décent. Contrairement à l'eau qui, pourvu qu'on la
distille, peut être absolument pure, la démocratie n'est jamais
absolue ni parfaite. La dictature non plus, d'ailleurs. »21(*)
b. les conditions de la
démocratie
Selon Gilles Champagne, la démocratie doit remplir les
conditions suivantes :
· L'instauration du suffrage universel
direct : Tous les citoyens doivent disposer du
droit de vote ; le suffrage censitaire est donc contraire à la
démocratie.
· le principe majoritaire :
Les volontés individuelles sont additionnées lors
des élections ; ce sont les électeurs qui font la
majorité habiletée à exercer le pouvoir ; la
légitimité à gouverner procède donc de
l'élection.
· Le respect des droits de
l'opposition : La majorité doit respecter les
droits de la minorité ; l'opposition aura la possibilité
d'accéder au pouvoir (l'alternance politique) à la suite
d'élections sincères et démocratiquement
organisées ; au sein de l'organe représentatif, les
élus de l'opposition bénéficieront des immunités
parlementaires et siégeront dans les instances parlementaires
(commissions législatives, commissions d'enquête, etc.) ; ils
doivent avoir les moyens de contrôler l'activité de
l'exécutif (questions au gouvernement et dépôt d'une motion
de censure) et, de participer au processus de formation de la loi
(dépôt de propositions de la loi et d'amendements) ; dans les
démocraties pluralistes, l'opposition aura la faculté de
déférer les lois au juge constitutionnel (lorsqu'il existe un
contrôle de la constitutionnalité des lois).
· Le libéralisme
politique : La liberté de la presse et la
liberté de la communication audio - visuelle doivent être
respectés ; en effet, elles permettent aux partis d'opposition de
présenter leur programme, tout en critiquant la politique
gouvernementale.
· Le respect de l'individu :
Le respect de la liberté nécessite la
reconnaissance de droits individuels, auxquels les gouvernants ne peuvent
porter atteinte, quelle que soit la majorité au pouvoir.
b. Les différentes formes de la
démocratie
1. La démocratie représentative ou
indirecte
Pour être démocratique, le régime
représentatif suppose l'élection des représentants au
suffrage universel direct.22(*)
Dans la forme ultra - représentative de la
démocratie, seuls les parlementaires sont élus, l'exécutif
étant désigné par l'assemblée (ou, rarement, par
les assemblées) qui, en outre, le contrôle directement.
L'exécutif apparaît comme un organe commis, alors que les
parlementaires sont les seuls délégataires de la
souveraineté nationale.23(*)
Dans une forme moins pure du régime
représentatif, outre les parlementaires, le Président de la
République (et même le premier Ministre en Israël) est
élu au suffrage universel direct dans certains Etats : pays
d'Amérique latine, pays d'Afrique noire, quelques pays de l'Union
Européenne... La primauté du parlement est contrebalancé
par le prestige du Président (ou du premier Ministre) surtout lorsque
celui - ci est chef du gouvernement.24(*)
2. La démocratie directe et la
démocratie semi - directe
· La démocratie directe
La démocratie directe est un régime dans lequel
le peuple exerce directement la souveraineté, en prenant lui -
même les décisions concernant l'Etat. Ce système
relève de l'utopie et nécessite un Etat exigu.25(*)
· La démocratie semi - directe
La démocratie semi - directe est la forme de gestion du
pouvoir politique dont le peuple est représenté par des individus
élus.26(*)
Ici, le peuple délègue son pouvoir à un
organe représentatif issu du suffrage universel. Il y a une coexistence
d'organes représentatifs et de procédures d'intervention
populaire, et ce sont ces dernières qui sont originales.27(*)
Il s'agit de : le veto populaire, le
référendum abrogatif, l'initiative populaire en matière
constitutionnelle et législative, le référendum
législatif, constituant ou consultatif ; la révocation d'une
assemblée par le peuple, la révocation des élus par le
peuple...
3. TRANSITION POLITIQUE
D'origine latine :
« transition », substantif qui signifie stade
intermédiaire et du verbe « transire » qui
veut dire aller au - delà ; le mot transition veut donc
dire le passage d'un état à un autre, d'une idée à
une autre, d'une partie à l'autre ; passage d'un système,
d'un régime politique à un autre. 28(*)
En République Démocratique du Congo, la
transition est perçue comme étant le passage d'une
République à une autre, de la deuxième République
à la troisième entendue démocratique et respectueuse des
droits et libertés du citoyen.29(*)
La période de transition politique en R.D.Congo
connaît, jusqu'à nos jours, une durée de 16 ans.
4. ELECTION
Le mot « élection » vient
du latin « electio » qui signifie choix,
tiré du lot ; et du verbe « eligere »
qui signifie choisir ; c'est le choix fait par la voie des
suffrages.30(*)
Selon Samba Kaputo, l'élection est le mode de gestion
par lequel les détenteurs du pouvoir sont choisis par les
gouvernés.31(*)
En définitive, l'élection est le mode par lequel
les citoyens choisissent leurs représentants, par lequel les
gouvernés se choisissent les gouvernants et les détenteurs du
pouvoir.
L'élection se matérialise par le vote ou le
suffrage qui est l'opération grâce à laquelle le citoyen se
prononce pour un candidat, donc contre l'autre ou les autres, à qui il
délègue le pouvoir qui lui appartient. C'est le fait de donner sa
voix.
Pour qu'un suffrage soit démocratique, il faut qu'il
soit universel, égal et secret. Dans une démocratie, le suffrage
ne peut qu'^être d'un des régimes suivants :
· Suffrage direct :
Les électeurs procèdent sans intermédiaire
à la désignation de leurs représentants.
· Suffrage indirect :
L'élection se déroule en plusieurs
étapes ; les représentants sont élus par un
collège composé d'intermédiaires qui ont eux - même
été élus au suffrage universel direct (ou au suffrage
restreint).
La République Démocratique du Congo institue en
l'article 5 de se Constitution les conditions démocratiques des
suffrages telles que citées ci - haut et adopte les deux régimes
de suffrage.
5. LES INSTITUTIONS D'APPUI A LA
DEMOCRATIE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Sur base de l'Accord Global et Inclusif signé à
Pretoria le 17 décembre 2002, la Constitution de la Transition institue
en son article 154, cinq institutions d'appui à la démocratie que
sont :
· La Commission électorale
indépendante ;
· L'Observatoire nationale des droits de
l'Homme ;
· La haute autorité des médias ;
· La commission vérité et
réconciliation ;
· La commission d'éthique et lutte contre la
corruption.
Ces institutions ont pour missions respectives de garantir la
neutralité et l'impartialité dans l'organisation
d'élections libres ; d'assurer la neutralité des
médias ; de consolider l'unité nationale grâce
à une véritable réconciliation entre congolais ; de
promouvoir et protéger les droits de l'Homme et de favoriser la pratique
des valeurs morales et républicaines.32(*)
Elles jouissent de l'indépendance d'action entre elles
et par rapport aux autres institutions de la République ; et
disposent chacune d'une personnalité juridique propre.33(*)
Pour leur coordination, les représentants des
composantes et entités issues du dialogue inter congolais font part de
leurs bureaux respectifs. Conformément au prescrit du point V4c de
l'Accord Global et Inclusif, les présidents des institutions d'appui
à la démocratie ont rang de « ministre » et
sont désignés pour toute la durée de la transition. Le
mode de cessation de leurs fonctions et de leur remplacement est stipulé
en l'article 159 alinéas 2 de la Constitution de la transition.
L'organisation, les attributs et le fonctionnement des
institutions d'appui à la démocratie sont
déterminés par des lois organiques adoptées, dans les
trente jours suivant leur installation, par l'Assemblée Nationale et le
Sénat.
CHAPITRE II LA COMMISSION
ELECTORALE INDEPENDANTE ET SES MISSIONS
Ce deuxième chapitre se propose de donner une vision
panoramique de la Commission Electorale Indépendante, notre cadre de
recherche, et ce à travers quelques points de repère
essentiels.
C'est ainsi qu'il est subdivisé en deux articulations
majeures ;
· La première se livre à une
présentation de la C.E.I. en partant de ses origines les plus
fondamentales et en abordant certains points qui lui sont rattachés
notamment la composition, la nature et autres la structure
· Et enfin la deuxième se focalise sur les
missions qui ont été assignées à cet organe d'appui
à la démocratie en R.D.Congo.
SECTION 1. LA COMMISSION
ELECTORALE INDEPENDANTE
1.1. Création
La Commission Electorale Indépendante (C.E.I., en
sigle) est une institution d'appui à la démocratie,
consacrée par la constitution de la transition en son article 154,
l'Accord Global et Inclusif (chapitre IV et V, 4a, b, c), la Résolution
du Dialogue Inter congolais n° DIC/CPJ/09 du 18 avril 2002 et la loi
n° 04/009 du 5 juin 2002 portant organisation, attributions et
fonctionnement de la Commission Electorale Indépendante.
1.2. Nature
La CEI est un organisme de droit public congolais, neutre et
doté de la personnalité juridique. Elle jouit de l'autonomie
administrative et financière. Elle dispose d'un budget propre
appelé dotation qui peut être complété par des
apports extérieurs.34(*)
A la différence de la défunte Commission
Nationale des Elections qui existait avant 1997, la Commission Electorale
Indépendante n'est placée sous aucune tutelle. L'ancienne
Commission Nationale était, elle, sous tutelle du Ministère de
l'Intérieur.
La CEI jouit de l'indépendance d'action par rapport aux
autres institutions de la République. Néanmoins, dans l'exercice
de ses missions, elle bénéficie de la collaboration de ces
institutions.35(*)
Dans l'exercice de ses missions, la Commission Electorale
Nationale peut faire appel à l'aide d'une autre institution, celles
d'appui à la démocratie aussi, si cela s'avère
nécessaire. Cela ne signifierait en aucun cas que la CEI est
rattachée à une quelconque institution.
1.3. Composition et structures
La Commission Electorale Indépendante est
constituée de 21 membres désignés de façon
paritaire par les composantes et entités issues du Dialogue Inter
congolais. Cette désignation tient compte des principes de
compétence, d'expérience, de haute moralité et de
représentation provinciale à raison de 3 membres par composante
et de 2 membres par Entité dont au moins une femme par composante et
entité.
Comme organes, la CEI a au niveau national :
· L'Assemblée plénière ;
· Le Bureau ;
· Les commissions spécialisées.
Dans la prise de décisions de ces organes, le consensus
est la règle, le vote l'exception.
a. L'Assemblée plénière :
elle est l'organe de conception et d'orientation. Elle procède
à l'évaluation interne des activités de la CEI. Ses
séances, présidées par son président, se tiennent
à huis clos et ses décisions se prennent par consensus, à
défaut par vote.
b. Le bureau : il est l'organe de
décisions et de gestion de la Commission Electorale Indépendante.
De manière paritaire, le Bureau est composé des
représentants des entités et composantes au Dialogue inter
congolais.
Voici la configuration paritaire de la
CEI
Fonction
|
Nom
|
Composante ou Entité
|
Président
|
Abbé Apollinaire MALUMALU
|
Société civile/ Forces vives
|
1er Vice - président
|
Mme Marie Rose MIKA EBENGA
|
MLC
|
2ème Vice - président
|
Mr. Norbert BASENGEZI
|
RCD
|
3ème Vice - président
|
Mr. Crispin KANKONDE
|
PPRD
|
Rapporteur
|
Dieudonné MIRIMO
|
Mai - Mai
|
1er Rapporteur
|
Mme Carole KABANGA
|
Opposition politique
|
2ème Rapporteur adjoint
|
Charles KABANGU
|
RCD - N
|
3ème Rapporteur adjoint
|
Mme Marie - Rose KAMBERE
|
RCD - ML
|
*Source : CEI
c. Les commissions spécialisées :
il sied de signaler qu'elles sont présidées chacune par un
membre du Bureau à l'exception du président qui en assume la
coordination. Ses 7 commissions spécialisées s'occupent
de :
1) L'éducation civique électorale ;
2) L'inscription des électeurs et des
candidats ;
3) La logistique des opérations ;
4) La formation électorale ;
5) les affaires juridiques et contentieux ;
6) Le déroulement des scrutins et la collecte des
résultas ;
7) L'information, communication et relations publiques.
Au niveau local, la CEI établit des services techniques
et administratifs dont les agents sont nommés de manière
collégiale par son Bureau. Chaque province comprend 5 à 8 bureaux
de liaison. La CEI a également établi des bureaux relais en appui
à certains bureaux de liaison.
Au niveau provincial, la CEI dispose des bureaux de
représentation constitués de 8 membres dont deux femmes à
raison d'un membre par composante et entité nommés
collégialement par son Bureau national, sur proposition des composantes
et entités.
Organigramme
· Comité interinstitutionnel
· Forum des partis politiques
· Médias
· Comité technique international
· Acteurs non étatiques
o Confessions religieuses
o Jeunesses
o Corporations professionnelles (Education, santé...)
o Cultures et Arts
o ONGs
o Syndicats
o Patronat, etc.
· Coordination
· Formation
· Sensibilisation
· Logistique
· Inscription des électeurs et des candidats
· Secrétariat et comptabilité
· Recensement des électeurs
· Education électorale
· Sécurité électorale
* Source : CEI
ASSEMBLEE PLENIERE
CADRES DE CONCERTATION (6)
BUREAU
CABINET
ADMINISTRATION ET FINANCES
COMMISSIONS SPECIALES
Bureaux de représentation provinciale (11)
Bureaux de liaison (64)
Education civique et électorale
Inscription des électeurs et des candidats
Relations publiques, informations et Communication
Logistique des opérations
Formation électorale
Services juridiques et contentieux
Déroulement des scrutins et collecte des
résultats
Sous commission ad hoc
1.4. Siège et coordonnées
Le siège de la CEI est situé à Kinshasa,
capitale de la République Démocratique du Congo.
Il est inviolable.36(*)
Adresse : immeuble BCCE, boulevard du 30 juin
(en face du building ONATRA)
Téléphone : +243 81 811 06 13
numéro vert : 9112
Internet :
ceirdc@yahoo.fr, infos@cei-rdc.org
site : www.cei-rdc.org
SECTION 2. LES MISSIONS DE LA
CEI
La Commission Electorale Indépendante a pour mission de
garantir la neutralité et l'impartialité dans l'organisation
d'élections libres, démocratiques et transparentes.37(*)
Sa mission primordiale est donc d'organiser, sur base des
principes démocratiques et de libertés de l'individu, des
élections crédibles en R.D.Congo tout en gardant une position
neutre et impartiale par rapport aux autres institutions, aux candidats et aux
électeurs.
Pour une organisation efficiente des élections,
s'ajoutent à la mission principale des attributions notamment :
a. Elle contribue à l'élaboration des cadres
juridiques relatifs aux processus référendaire et
électoraux. C'est- à - dire, la CEI contribue à
l'élaboration des projets ou propositions de loi inhérente
à ses attributions et à sa mission et les soumet au parlement
pour amendement et promulgation dans les normes fixées par la loi.
b. La CEI est chargée de préparer, d'organiser,
de gérer et de contrôler en toute indépendance et
transparence, le processus référendaire et électoraux
pendant la transition ;
c. Elaborer, interpréter, en toute indépendance
et autorité, son règlement intérieur. Après son
élaboration, le règlement intérieur ne peut entrer en
vigueur que si la Cours Suprême de Justice, obligatoirement saisie par le
président de la Commission Electorale Indépendante, le
déclare conforme à la Constitution de la Transition et à
la loi n° 04/009 du 5 juin 2002 portant organisation, attributions et
fonctionnement de la CEI endéans 15 jours.
d. Organiser et gérer les opérations
référendaires, préélectorales et électorales
notamment :
Ø L'identification des nationaux :
Déclarer officiellement tous les citoyens congolais vivant dans le
territoire national, à fortiori avec photographies et indications
d'état civil. Cette opération concerne les individus ayant l'age
minimum de 10 jours.
Ø L'enrôlement : c'est
l'enregistrement des nationaux majeurs jouissant de tous leurs droits civiques
et politiques. Ici, l'armée et la police ne sont pas concernées
car étant apolitique selon la Constitution de la transition (article 174
et 180).
Ø L'établissement des listes
électorales : la CEI affiche les listes des
enrôlés et des candidats dans tous les centres de vote.
Ø Le vote : la CEI donne les directives
du vote tout en gardant sa position neutre et impartiale dans le choix de
l'électeur.
Ø Le dépouillement : la CEI ne
peut faire fie au comptage des bulletins valides et des bulletins non - valides
(bulletins nuls) après le référendum et le vote. Ceci doit
se faire en présence des témoins des partis politiques et des
témoins des candidats indépendants, des observateurs nationaux et
internationaux, des accrédités par la CEI et des membres du
bureau de vote. Les résultats son notés dans le PV de
dépouillement et affichés juste après à
l'extérieur du bureau de vote.
Ø L'annonce des résultats
provisoires : avec l'appui des médias et du ministère
de l'information, la CEI annonce les résultats provisoires, après
compilation des résultats de tous les centres de vote. Elle annonce les
résultats provisoires du référendum et des
élections en attendant les résultats définitifs de la Cour
Suprême de Justice.
Ø La passation des marchés afférents
à ces opérations conformément aux procédures en
vigueur : conformément aux procédures légales,
la CEI peut solliciter l'apport d'une tiers.
e. Elaborer des prévisions budgétaires et
calendrier relatifs à l'organisation des processus
référendaire et électoraux ;
f. Traduire en langues nationales et rendre public le projet
de constitution à soumettre au référendum ;
g. Vulgariser en français et en langues nationales les
lois référendaires et électorales ;
h. Réaliser un programme d'information des
électeurs et coordonner la campagne d'éducation civique de la
population en tenant compte des langues nationales ;
i. Assurer la formation électorale des responsables
nationaux, provinciaux et locaux chargés de préparer et
d'organiser les élections ;
j. Elaborer et vulgariser un code de conduite et des
règles de déontologie électorales ;
k. Veiller à l'application des lois
référendaire et électorale ;
l. Déterminer les membres des bureaux de vote, les
membres des bureaux de dépouillement et les membres des bureaux de
centralisation des résultats électoraux ;
m. Veiller à la régularité de la campagne
référendaire ;
n. Annoncer et publier les résultats du
référendum et les transmettre à la Cour Suprême de
Justice pour proclamation ;
o. Recevoir, agréer et publier les listes des
candidats ;
p. Veiller à la régularité des campagnes
électorales ;
q. Annoncer les résultats provisoires des
élections à tous les niveaux et les transmettre pour proclamation
à la Cour Suprême de Justice concernant les élections
présidentielles et législatives ou à la Cour d'Appel du
ressort concernant les élections provinciales et locales ;
r. Déposer à l'Assemblée Nationale et au
Sénat un rapport général sur le référendum
et un rapport général sur les élections.
Il sied de souligner que dans l'accomplissement de ses
missions, la Commission Electorale Indépendante dispose des moyens
puissants : Elle peut saisir, le cas échéant, les
juridictions compétentes. Celles - ci sont obligées de statuer
selon la procédure de flagrance.
La mission des membres de la CEI est nationale et ces derniers
sont désignés pour toute la durée de la transition.
Par ces missions sont ainsi ressenties les
préoccupations des composantes et entités - au nom du peuple - de
voir instituer et fonctionner une Commission Electorale neutre et impartiale en
vue de doter la République Démocratique du Congo des institutions
légitimes à l'issue des scrutins libres, démocratiques et
transparents.
CHAPITRE III LES OBSTACLES ET
CONTRAINTES A L'ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS DE LA COMMISSION ELECTORALE
INDEPENDANTE.
Ce troisième chapitre s'attache à relever les
contraintes et les obstacles qu entravent la CEI dans l'accomplissement de ses
missions. Par voie de conséquence, il s'emploie à proposer des
pistes de solution pour faire face à ces contraintes et ainsi, organiser
dans les conditions optimales des élections libres, démocratiques
et transparentes.
Pour ce faire, ce chapitre est subdivisé en deux
articulations majeures :
· La première, à la lumière des
informations recueillies depuis la formation de la CEI jusqu'à ce jour,
s'emplie à identifier la nature des obstacles entravant l'action de la
CEI en matière d'organisation des élections ;
· Et enfin, la deuxième, fort des observations en
ce qui concerne la nature des obstacles, imagine des pistes de solution pour
organiser des élections les plus crédibles.
SECTION 1. OBSTACLES ET
CONTRAINTES
Dans l'accomplissement de ses missions, la CEI connaît
plusieurs obstacles qui rendent sa tâche difficile. Ces obstacles peuvent
être circonscrits en trois natures. Il y a d'abord les obstacles d'ordre
matériel et financier, ensuite les obstacles politiques et enfin ceux
qui émanent de sa composition paritaire.
C'est en réalité la combinaison de l'ensemble de
ces obstacles qui n'ont pas permis à la CEI d'accomplir de
manière optimale la mission qui lui a été assignée
dès le départ.
1.1. Obstacles d'ordre matériel et financier
Sur le plan matériel, la CEI est confrontée
à tous les problèmes liés à l'immensité du
territoire.
En effet, elle doit déployer les différents
matériels électoraux (Kit, urne, isoloirs, bulletins de vote,
chaises, tables...) au niveau de toutes les circonscriptions électorales
et ce, sur un espace territorial dont la superficie est de 2.345.000 km2
.
Elle ne dispose pas pour cela de toute la logistique
nécessaire pour atteindre tous les coins et recoins du territoire.
A cette contrainte majeure s'ajoute l'état
désastreux du réseau de communication. Celui - ci est dans une
situation telle que son utilisation requiert plusieurs ruptures de charges.
Elle est pour cela obligé de recourir à la flotte aérienne
de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) ou de faire appel au concours
des autres pays notamment l'Angola et l'Afrique du Sud.
Cet état des choses a notamment amené la CEI
à limiter certaines de ses attributions. Ainsi, comme le souligne le
1er Vice - Président de la CEI, cet organe a
été amené à abandonner l'identification des
nationaux et le recensement de la population pour ne se limiter qu'aux
opérations pouvant être exécutées grâce aux
moyens disponibles.
Il faut également relever l'insuffisance et la non
qualification du personnel de la CEI. En réalité, comme le
souligne fort opportunément BUANALI ILUNGA « beaucoup de ses
agents n'ont aucune expérience dans l'organisation des élection,
certains sont des stagiaires et la plupart d'informaticiens apprennent
l'informatique sur place. congolais ne met pas à sa disposition des
agents techniques spécialisés au moment
opportun. »38(*)
Sur le plan financier, le budget de la CEI est financé
à 80 % par des partenaires extérieurs. Dès lors, ses
actions sur le terrain dépendent du rythme de financement dont elle
bénéficie de la part de ses mécènes
étrangers.
A ce propos, comme le révèle la CEI, dans le
cadre de son concours au processus électoral en R.D.Congo,
« la communauté internationale a décidé de
constituer un fonds commun qui servira de ressources financières ainsi
que pour la mise à disposition d'expertise technique à la CEI
pour la programmation des activités »39(*)
Cette absence d'autonomie du point de vue financier
s'accompagne également et logiquement d'une forte dépendance en
ce qui concerne les aspects techniques liés au processus
électoral. Ainsi, « la CEI bénéficie des appuis
en termes de renforcement de capacités (expertise et formation) de la
part d'un certain nombre de partenaires dont la MONUC, l'USAID, l'UE (Programme
d'Appui au Processus Electoral), le PNUD ensemble avec DFID et l'Italie (Projet
Appui aux Institutions de la Transition), la Fondation KONRAD ADENAUER, IFES,
EISA, NDI, etc. »40(*)
Toutes ces conditions matérielles ont beaucoup
pesé sur le travail de la CEI. En effet, à partir du moment
où cet organe doive tout attendre des partenaires extérieurs, il
est inévitablement, par le décaissement des fonds,
légitime de constater que la CEI ne peut être maître de son
programme.
Ainsi, on a pu constater, à titre illustratif, que la
procédure d'enrôlement des électeurs a connu un grand
retard par rapport au délai initialement prévu. En son temps, on
a précisément déploré l'insuffisance de
matériel sur l'ensemble du territoire.
Plus récemment, la CEI a du évoqué le
problème logistique pour justifier l'organisation du
2ème tour des élections présidentielles au -
delà du délais constitutionnel.
Une fois de plus, c'est la dépendance de la CEI vis -
à - vis des partenaires qui entravent l'action de la CEI.
Ainsi, comme l'a expliqué le président de la CEI
sur les ondes de la télévision nationale (RTNC), l'essentiel des
opérations matérielles rendant possible une organisation optimale
du 2ème tour des élections présidentielles
(impression de bulletins de vote), leur acheminement sur l'ensemble du
territoire ; dépendent totalement des partenaires extérieurs
notamment l'Afrique du Sud où doivent être imprimés les
bulletins de vote. A cet effet, comme l'a précisé Mr
l'Abbé MALUMALU, la CEI est liée au délai imposé
par l'imprimerie sud africaine sans parler de la disponibilité de moyens
financiers à l'acheminement de matériels.
1.2. Obstacles d'ordre politique
La CEI, en tant qu'organe technique chargé d'organiser
les élections doit, logiquement et idéalement, avoir pour support
un climat politique serein marqué notamment par la volonté de
tous les acteurs d'aller aux urnes en respectant le délais de deux ans
fixés au terme de l'Accord global et inclusif.
Or, une observation même sommaire de faits depuis la
signature de l'accord global et inclusif prouve à suffisance que tel
n'a pas était le cas.
Bien au contraire le climat politique, les attitudes des
acteurs ne permettent pas à la C.E.I de respecter le calendrier
fixé.
Ainsi, alors que l'ensemble des élections
prévues devaient se dérouler à l'intérieur d'une
période de deux ans, éventuellement prolongeable de six mois
une fois renouvelable, la classe politique congolaise, à travers la
commission instituée à cet effet ne présentera l'avant
projet de constitution que 23 mois après le début de la
transition, soit à 1 mois du terme prévu pour la fin de la
transition.
Par la suite, l'ensemble des lois ou mieux, de l'arsenal
juridique pour permettre à la CEI sa mission va connaître une
très grande lenteur. Ainsi donc, la promulgation de la Constitution,
l'adoption de la loi électorale ainsi que l'adoption du code de bonne
conduite vont connaître un grand retard entravant une fois de plus le
programme initialement prévu.
Comme on le voit, les attitudes des acteurs politiques
congolaises ne sont pas de nature, au cours de cette période, à
permettre à la CEI de respecter scrupuleusement le programme tel qu'elle
a été prévu au départ.
A titre illustratif, il suffit de retenir que la Constitution
de la transition instituant les institutions de la transition, celles d'appui
à la démocratie comprises, a été promulguée
le 4 avril 2003 mais la CEI a du attendre une année pour enter en
exercice car la loi portant organisation, mission et fonctionnement de la CEI
n'a été promulguée que le 5 juin 2004.
Donc, la CEI n'avait plus qu'une année pour organiser
les élections. Plus encore, les textes légaux notamment la loi su
la décentralisation, le code de bonne conduite, la loi sur la
nationalité... n'ont été adoptées qu'après
plusieurs mois d'atermoiements retardant de manière notable le
calendrier de la CEI.
Sur le plan institutionnel, on peut relever que l'institution
d'un parlement à deux chambres est de nature à
générer la lourdeur administrative et donc, en définitive,
un retard dans l'adoption et la promulgation des lois.
A cet effet, BUFFELAN affirme que « la
procédure législative soumise à deux chambres engendre des
retards souvent considérables (nombreux exemples dans la
3ème République française) »41(*)
Ainsi donc, à corps défendant, la CEI est
obligée de travailler dans la précipitation à la veille
des scrutins, les conditions de fond ne lui permettant pas de respecter son
programme.
1.3. La composition paritaire de la CEI
La composition paritaire de la CEI, loin d'être un
facteur qui puisse garantir la représentativité et la
neutralité de cet organe, constitue plutôt un facteur de paralysie
de cette institution.
En effet, le système 1+4 est, au niveau de la plus
haute autorité de l'Etat, une source d'antagonisme permanent.
Cela d'autant plus que jusqu'à ce jour, l'armée
n'est pas complètement brassée et, donc, n'intègre pas
toutes les unités qui appartenaient naguère aux composantes.
Cet état des choses crée un climat malsain peu
propice à un travail apaisé et méthodique au niveau de la
CEI.
Ainsi, étant donné que la CEI est
composée selon une logique de représentativité de toutes
les composantes politiques qui, bien souvent au cours de cette transition, se
livrent dans des luttes d'influence et d'hégémonie. Elles est
forcement une institution très politisée alors que son
caractère technique devrait l'emporter sur tout le reste.
La CEI, bon gré mal gré, est
inévitablement placée dans le champ de rivalités des
appétits politiciens et de lutte d'antagonisme. C'est donc une CEI
conflictuelle qui est chargée d'organiser les élections alors que
l'idéal aurait été qu'un organe essentiellement technique
au professionnalisme et à la neutralité irréprochable
gère le processus électoral.
On peut également ajouter le fat que, alors que les
considérations techniques exigent un recensement préalable de la
population qui est de primauté dans le partage des sièges au
parlement, la CEI a préféré à se limiter à
un simple enrôlement des électeurs et ce, dans des conditions les
plus discutables.
SECTION 2. LES PISTES DE SOLUTION EN VUE DE L'ORGANISATION
RATIONNELLE DES ELECTIONS.
A la lumière des obstacles auxquels la CEI fait face
dans l'organisation rationnelle des élections, on peut
révéler un certain nombre de conditions en vue d'un processus
électoral libre et crédible.
Ces conditions peuvent être circonscrites dans plusieurs
domaines les uns servant d'appui et de support aux autres, et tout dans une
perfectible cohérence et ordonnés.
Cela étant, on peut retenir :
· Les conditions techniques ;
· Les conditions politiques ;
· Les conditions juridiques ;
· Les conditions logistiques et financières.
2.1.
Les conditions techniques
Ces conditions sont autant des préalables techniques en
vue de garantir la crédibilité des élections.
A cet effet, on peut retenir dans ce domaine les conditions
suivantes :
1) L'existence d'une administration territoriale
compétente, équipée et neutre : la
présence d'une telle administration est précisément
destinée, notamment de touts les entités territoriales, à
mettre en place un fichier local voire même inter - régional
fiable et crédible car constamment actualisée en vue de suivre
les mouvements des populations.
Une telle administration doit être, avant les
élections, suffisamment outillée en vue de déterminer les
votants potentiels. Elle est également destinée, après
élections, à donner des chiffres fiables notamment sur le nombre
de votants, leur répartition selon les tendances et, bien entendu,
l'importance des abstentions.
Ce travail étant éminemment délicat, il
doit être assumé par un organe dot la compétence technique,
la crédibilité et la neutralité doivent l'emporter sur
toutes les autres considérations. Cet organe ne doit évidemment
pas être politisé. Il doit être animé par des agents
non seulement compétents mais qui sont également intègres
et soumis pas seulement à des observations passives mais aussi et
surtout à des contrôles permanents.
2) Le recensement de la population : le
recensement systématique de la population globale est une donnée
majeure du processus électoral.
En effet, c'est à partir du volume global de la
population qu'on fixe le nombre des sièges par circonscription
électorale. Toujours est - il que toute élection ne saurait
être jugée libre, juste, transparente et démocratique si le
nombre de la population n'a pas été déterminé au
préalable d'une manière correcte.
Cela suppose l'utilisation des procédés fiables
en vue d'une part de déterminer de manière statique le nombre des
habitants et d'autres part de suivre régulièrement de
manière dynamique les différentes variations de cette
population.
3) L'identification des nationaux : dans la
perspective des échéances électorales, le recensement de
la population doit obligatoirement s'accompagner d'une identification des
nationaux.
La fait électoral étant, en principe sauf
disposition spéciale du cadre légal, le privilège des
nationaux. Il importe donc que ceux - ci soient identifiés de
manière fiable et certaine. Cela, on le voit, est tributaire des
services de l'Etat notamment d'établir les documents de l'Etat civil.
4) L'enrôlement fiable des
électeurs : l'enrôlement des électeurs doit se
dérouler de manière fiable et rigoureuse que nul ne puisse
s'enrôler plusieurs fois de suite.
Cet impératif majeur et indispensable pour la
crédibilité du processus électoral suppose, outre un
personnel compétent et intègre, un logistique appropriée
intégrant notamment l'outil informatique et l'usage des empruntes
digitales.
2.2.
Les conditions politiques
Aux conditions techniques doivent se greffer les
préalables politiques en vue de l'organisation des élections
réellement libres, transparentes et démocratiques.
1) l'existence d'un cadre politique prônant la
séparation des trois pouvoirs traditionnels et le respect des
libertés publiques : l'organisation des élections
libres et transparentes suppose, sur le plan politique, l'existence d'un cadre
prônant à la fois la séparation des trois pouvoirs
traditionnels ainsi que le respect des libertés publiques.
Un tel environnement comporte entre autre comme
conséquence le fait que toute instance, à quelque niveau que ce
soit, assumant le pouvoir puisse être contrôlée et, le cas
échéant, sanctionnée.
L'exercice des libertés publiques, appuyé par la
séparation et l'autonomie des pouvoirs, est précisément de
nature à empêcher tout abus de pouvoir aussi bien du
côté des gouvernants que des gouvernés.
Dans untel climat, les lois sont nécessairement
impersonnelles et générales et ne peuvent être donc
taillées sur mesure ou violées impunément car ce climat
garantit et même institutionnalise le contrôle du gouvernant sur le
gouverné.
2) La neutralité des autorités territoriales
et l'apolitisme des forces armées. Un tel climat est d'autant plus
manifeste lorsqu'il s'accompagne de la neutralité des autorités
territoriales et l'apolitisme des forces armées.
En effet, les autorités territoriales, compte tenu de
leur statut, sont nécessairement des auxiliaires indispensables à
l'organisation du processus électoral ; leur neutralité et
(donc par voie de conséquence) les possibilités qu'offre le
système politique de sanctionner les éventuels abus dans ce
domaine constituent un atout majeur en vue de l'organisation d'un scrutin
libre, crédible et transparent.
Mutatis mutandis, la situation des autorités militaires
obéit aux mêmes données que celle des autorités
territoriales.
2.3.
Les conditions juridiques
Autant le cadre politique est important, autant un cadre
juridique approprié est indispensable en vue des élections
réellement crédibles.
En réalité, le cadre juridique situe dans
l'exact prolongement du climat politique. Celui-ci doit offrir aux citoyens la
possibilité de contester les résultats dans les formes qui
garantissent l'impartialité du pouvoir organisateur.
Parallèlement à cela, on doit également
prévoir l'existence des instances réellement indépendantes
en vue de veiller à la régularité des élections.
Dans tous les cas, les élections doivent être
organisées à tous les niveaux selon les règles
préétablies et garantissant une totale transparence. Cela suppose
également la possibilité de vérifier et de veiller au
respect absolu de ces règles.
Au nom de ces règles, on doit nécessairement
prévoir un statut pour les témoins, les observateurs qu'ils
soient nationaux ou étrangers.
2.4.
Les conditions logistiques et financières.
L'organisation des élections suppose toute une
infrastructure matérielle dont on doit non seulement prévoir le
volume de manière précise et fiable mais également
l'allocation dans les conditions les plus optimales.
Autrement dit, les bulletins, les urnes, les isoloirs... bref,
toute l'infrastructure électorale doit être acheminée dans
les conditions les plus satisfaisantes du point de vue temps, quantité,
qualité... et s'intégrer dans le calendrier préalablement
fixé. Ce qui suppose évidemment la disponibilité des
moyens financiers en temps voulu.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail consacré à la
problématique des institutions d'appui à « la
démocratie dans le processus de transition en RDC. Cas de la
CEI », rappelons que cette étude est partie d'un constat
simple depuis les années 1990, notre pays est entrain de négocier
le passage du système monopartiste au pluralisme politique.
Cette situation crée une certaine effervescence
démocratique dont la finalité ultime demeure l'organisation des
élections libres, démocratiques et transparentes. Toujours est-il
que, tous les événements y compris les guerres qu'a connu le pays
ces dernières années suivies d'ailleurs des négociations
entre acteurs politiques locaux, sur fond d'une forte implication de la
communauté internationale, ont pour justification principale
l'organisation d'un scrutin libre afin de légitimer le pouvoir.
Prenant en compte cette donnée majeure, nous nous
sommes particulièrement intéressé aux actions entreprises
par la Commission Electorale Indépendante en tant qu'organe devant
justement servir de support à l'organisation des élections
libres, démocratiques et transparentes.
Ainsi donc, nous avons cherché à savoir non
seulement l'origine et la mission de la CEI mais aussi et surtout à
déterminer les obstacles auxquels cette institution connaît dans
l'accomplissement de sa mission et de ses attributions.
Dans le cadre de cette étude, nous sommes parti de
l'hypothèse selon laquelle la composition paritaire de la CEI, le
caractère malsain du climat politique, le retard dans le financement
ainsi que la lenteur dans l'adoption des textes légaux liés
à son fonctionnement et au processus électoral, les
problèmes logistiques... constituent des obstacles à
l'accomplissement de la mission de la CEI.
En vue de vérifier la validité de cette
hypothèse, nous avons utilisé la méthode d'histoire
immédiate ainsi que l'approche juridique soutenues par les techniques
documentaires et d'interview.
A partir de ces considérations générales,
nous avons traité ce sujet en trois chapitres principaux :
- Le premier a circonscrit le cadre théorique relatif
à cette étude. Ce qui nous a permis de retenir entre autre que
l'élection est le mode par lequel une nation, qui se veut
démocratique choisit ses dirigeants.
- Le deuxième s'est focalisé sur la CEI. Ainsi,
il est apparu qu'il s'agit d'un organe institué en vue d'organiser les
élections en R.D.C.
- Et enfin, le troisième à l'aide des
éléments d'appréciation disponibles, a cherché
à déterminer les obstacles ayant entraver la mission de la CEI
jusqu'à l'empêcher de respecter son programme initial.
A l'issu de nos investigations, il est apparu clairement que
les principaux obstacles ayant porté atteinte à la mission de la
CEI sont en fait une combinaison des problèmes d'ordre politique,
logistique et financier, ainsi que sa composition paritaire.
Ainsi donc la CEI qui devait s'en tenir à son
rôle technique est secouée par des antagonismes politiques entre
les composantes, le manque de volonté politique d'aller aux
élections, ainsi que la dépendance de cet organe sur le plan
logistique et financier.
Tirant les leçons de l'expérience de la CEI,
nous préconisons notamment l'assainissement du climat politique,
l'instauration d'un cadre juridique susceptible de créer les conditions
techniques et matérielles à l'organisation véritablement
libres, démocratiques et transparentes.
Nous croyons donc avoir confirmé, nuancé notre
hypothèse de départ tout en l'enrichissant, ouvrant ainsi
d'intéressantes perspectives pour les recherches futures.
ABREVIATIONS
CEI : Commission Electorale
Indépendante
MONUC : Mission de l'organisation des
Nations Unies au Congo
USAID : United States AID
UE : Union Européenne
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
DFID: Department For International
Development
EISA: Electoral Institute of Southern Africa
NDI: National Democratic Institute
BCCE: Banque Congolaise de Commerce
extérieur
RTNC: Radio Télévision Nationale
Congolaise
RDC: République Démocratique du
Congo (R.D.Congo)
ONATRA : Office National de Transport.
AFDL : Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo
MPR : Mouvement Populaire de la
Révolution
BIBLIOGRAPHIE
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démocratique » dans Ce que je crois. Tome 2. Face aux
crises 1980 - 1996, Paris, Jeune Afrique Livres, 1998
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Politique, Paris, Masson et Cie, 1969
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4. DUVERGER M., La démocratie sans le peuple,
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5. Encyclopeadia Universalis, Corpus 5, Paris, 1985
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II. Travaux de fin de cycle
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Institution d'appui à la démocratie pendant la période de
transition en RDC : Cas de la CEI » (Mémoire), UNIKIN -
Dépt. SPA, 2003 - 2004
15. KABENGELE KABALA N., « La problématique
de la redémocratisation du système politique congolais pendant la
période de l'A.F.D.L » (TFC), Dépt. SPA, UNIKIN/
1998-1999.
III. Lois et textes légaux
16. Journal Officiel, Constitution de la transition,
numéro spécial, 5 avril 2003
17. Journal Officiel, loi n° 04/009 du 5 juin 2002
portant organisation, mission et fonctionnement de la Commission Electorale
Indépendant
IV. Notes de cours
18. J.P. BAMBI, Notes de cours de Droit Constitutionnel et
Institution politiques, G2 SPA/UPN 2004 - 2005 (inédit)
19. NTUMBA KANDA M., Notes de cours de Méthodologie
de recherche en Sciences Sociales, Kinshasa, G2 SPA UPN/2004 - 2005
20. SAMBA KAPUTO, Notes du cours d'introduction à la
science politique, G2 SPA/UNIKIN 2002 - 2003 (inédit)
V. Site Web
21. Http//cei-rdc.org
TABLE
DES MATIERES
EPIGRAPHE.............................................................................................
i
DEDICACE...............................................................................................
ii
AVANT -
PROPOS ..................................................................................
iii
INTRODUCTION GENERALE
1
1. CHOIX ET INTERET
DU SUJET
1
2. PROBLEMATIQUE
3
3. HYPOTHESE
6
4. METHODE ET TECHNIQUES
8
a. Méthode
8
b. Techniques
9
5. DELIMITATION DU SUJET
10
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
10
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES
12
1. INSTITUTION
12
2. DEMOCRATIE
13
a. Définition
13
b. les conditions de la démocratie
17
b. Les différentes formes de la
démocratie
19
3. TRANSITION POLITIQUE
20
4. ELECTION
21
5. LES INSTITUTIONS D'APPUI A LA DEMOCRATIE
EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
22
CHAPITRE II LA COMMISSION ELECTORALE
INDEPENDANTE ET SES MISSIONS
24
SECTION 1. LA COMMISSION ELECTORALE
INDEPENDANTE
24
1.1. Création
24
1.2. Nature
25
1.3. Composition et structures
25
1.4. Siège et coordonnées
29
SECTION 2. LES MISSIONS DE LA CEI
30
CHAPITRE III LES OBSTACLES ET CONTRAINTES
A L'ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS DE LA COMMISSION ELECTORALE INDEPENDANTE.
35
SECTION 1. OBSTACLES ET CONTRAINTES
36
1.1. Obstacles d'ordre matériel et
financier
36
1.2. Obstacles d'ordre politique
39
1.3. La composition paritaire de la CEI
42
SECTION 2. LES PISTES DE SOLUTION EN VUE DE
L'ORGANISATION RATIONNELLE DES ELECTIONS.
43
2.1. Les conditions techniques
44
2.2. Les conditions politiques
46
2.3. Les conditions juridiques
48
2.4. Les conditions logistiques et
financières.
48
CONCLUSION GENERALE
50
ABREVIATIONS
53
BIBLIOGRAPHIE
54
I. Ouvrages
54
II. Travaux de fin
de cycle
54
III. Lois et textes
légaux
54
IV. Notes de
cours
55
V. Site Web
55
TABLE DES MATIERES
56
* 1 KABENGELE KABALA,
« La problématique de la redémocratisation du
système politique congolais pendant la période de
l'A.F.D.L » (TFC), Dépt. SPA, UNIKIN/ 1998-1999, p. 28.
* 2 KUYUNSA BIDUM G. &
SHOMBA KINYAMBA S., Initiation aux méthodes de recherche en Sciences
Sociales, Kinshasa, PUZ, 1995, p. 42.
* 3 BECHIR BEN
YAHMED, « La panne démocratique » dans Ce
que je crois. Tome 2. Face aux crises 1980 - 1996, Paris, Jeune Afrique
Livres, 1998, P.68
* 4 KUYUNSA BIBUM G. &
SHOMBA KINYAMBA S.., op. Cit. p. 52.
* 5 Journal Officiel,
Constitution de la transition, numéro spécial, 5 avril 2003,
Art. 154.
* 6 KABENGELE KABALA N,
op.cit., p. 3.
* 7 KABENFELE KABALA N.,
Idem, p. 3.
* 8 NTUMBA KANDA M., Notes de
cours de Méthodologie de recherche en Sciences Sociales, Kinshasa,
G2 SPA UPN/2004 - 2005, p. 8.
* 9 NTUMBA KANDA M.,
Idem, p. 36.
* 10 E. MPONGO BOKAKA
BAUTOLINGA, Théorie générale des Institutions de
l'Etat, t1, Kinshasa, EUA, 1993, p.12
* 11 Larousse, Dictionnaire
de Sociologie, Ed. Larousse, Paris, 1989, p.109
* 12Larousse, Petit Larousse
illustré, Ed. Larousse, Paris, 1986, p.532
* 13 E. MPONDO, Idem,
p.12
* 14 NOAH WEBSTER, Webster's
new twentieth century dictionary, The world publishing company, Cleveland
and New York, 1974, p.483 (traduit par nous)
* 15 Le Petit Dictionnaire de
la Démocratie, Presse Ujumbura, Bukavu n°194, 1960, p.12
* 16 CAPITACENT R,
Démocratie et participation, éd. Bordes. Col Etudes
politiques, Paris, 1972, p.2
* 17 SEYMOUR M., L'homme et
la politique, éd. Du seuil, Paris, 1960, p.57
* 18 M. DUVERGER, La
démocratie sans le peuple, éd. Du seuil, Paris, 1967
* 19 Encyclopeadia Universalis,
Corpus 5, Paris, 1985
* 20 GILLES CHAMPAGNE,
L'essentiel du Droit Constitutionnel, t1, Paris, Gualino éditeur,
1999, p.40
* 21 BECHIR BEN YAHMED, Pas
à pas dans Op.Cit, p.63
* 22 GILLES CHAMPAGNE, Op.
Cit., p.43
* 23 J.P. BAMBI, Notes de cours
de Droit Constitutionnel et Institutions politiques, G2 SPA/UPN 2004 - 2005
(inédit)
* 24 J.P BAMBI, Idem.
* 25 GILLES CHAMPAGNE, Op.
Cit., p.43
* 26 GILLES CHAMPAGNE,
Idem., p.44
* 27 J.P BAMBI, Op.
Cit.
* 28 KABENGELE KABALA N.,
Op. Cit., p.9
* 29 KABENGELE KABALA N.,
Idem, p.9
* 30 Petit Larousse
illustré, Op. Cit., p.347
* 31 SAMBA KAPUTO, cours
d'introduction à la science politique, G2 SPA/UNIKIN 2002 - 2003
* 32Journal Officiel,
Constitution de la transition, Op.Cit., art. 155
* 33 Journal Officiel,
Constitution de la Transition, Op.Cit., art. 156
* 34 Journal Officiel, loi
n° 04/009 du 5 juin 2002 portant organisation, mission et fonctionnement
de la Commission Electorale Indépendante, art. 1 et art. 2
* 35 Idem, art. 4
* 36Journal Officiel, Loi
n° 04/009 du 5 juin 2002, Op.Cit, art. 2.
* 37 Journal Officiel,
Constitution de la transition, art.155, al.2
* 38 BUANALI ILUNGA
D. »Le rôle des Institution d'appui à la
démocratie pendant la période de transition en RDC : Cas de
la CEI » (Mémoire), UNIKIN - Dépt. SPA, 2003 - 2004,
p.61.
* 39 Http//cei-rdc.org
* 40 Idem
* 41 BUFFELAN, J.P.,
Introduction à la Sociologie Politique, Paris, Masson et Cie,
1969, p.85
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