UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE MEDECINE
FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE,
MALADIES CARDIOVACULAIRES ET GRADIENT SOCIAL
EN MILIEU PROFESSIONNEL
(cas de la S.N.E.L)
Par
Joséphine NKOY BELILA
Docteur en Médecine
Mémoire
Présenté en vue de l'obtention du grade de
Spécialiste en Médecine-Interne
Promoteur : Prof. Dr. LONGO-MBENZA B.
2002
PRELUDE
Béni soit le Seigneur chaque jour ! Ce Dieu
qui nous apporte la victoire
Psaumes 68 : 20.
Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien
Psaumes 23 : 1
DEDICACE
A Dieu Tout-Puissant, Notre
Créateur;
A mes parents;
A Mon Cher Epoux;
A tous ceux qui m'ont aidée dans la vie;
A tous ceux qui me sont chers.
Je dédie ce travail
REMERCIEMENTS
Au terme de ce modeste travail, nous remercions
sincèrement tous ceux qui nous ont aidé moralement et
physiquement à sa matérialisation.
Nos remerciements s'adressent particulièrement au
Professeur Docteur LONGO-MBENZA B., Promoteur de ce travail, qui nous a
guidé et disposé de son temps pour les fruits de ce travail.
Nous remercions le Professeur Docteur MBENDI S. qui nous a
largement ouvert les portes du Département de Médecine Interne et
aidé à la réalisation de ce travail.
Nous remercions les Professeurs Docteurs : LUTETE M.,
KINTOKI E., BIELELI I,. DITU S., KANDJINGU P. P., MANGUELE C., KAYEMBE J.M.,
KASHONGWE Z., MBUYAMBA J.R., MBUYI J.M., NSEKA N., ODIO T. et NGONDO P. pour
tout l'encadrement reçu d'eux.
Nous remercions également tous les Chefs de Travaux
de notre Département pour leur encadrement soutenu. Notre gratitude va
à l'endroit de Docteur LEPIRA F., SITUAKIBANZA H.N., MBALA M., MBULA
M.,NKONDI J.,BUKABAU J. , MBENDI C.,SUMAILI E. et MIZERERO D. pour
leurs remarques et encouragements. Nous remercions surtout Direction
Générale, la Direction Médicale, la Direction du Personnel
et tous les agents de la Société Nationale
d'Electricité.
Nous remercions particulièrement Madame NGOYA B.,
Messieurs . KAKOLESHA J, MBUNGU S., VANGU D..
Merci à tous nos frères, soeurs et amis qui de
loin ou de près, d'une manière ou d'une autre, nous ont
apporté leur assistance.
Merci à Monsieur T. IYENDA pour sa confiance et sa
grandeur d'âme.
A tous nos collègues Assistants et à tout le
personnel infirmier et technique merci pour tout leur soutien dans les moments
difficiles passés ensemble.
TABLE DES MATIERES
PRELUDE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
INTRODUCTION
1
Hypothèse de travail
3
Objectifs
3
CHAPITRE I: GENERALITES
4
1.1 Concept de risque
4
1.1.1 Facteur de risque
4
1.1.2 Mesure du risque
4
1.1.2.1 Risque absolu
5
1.1.2.2 Risque étiologique
5
1.1.2.2.1 Mesure de cote
5
1.1.2.2.2 Différence de risque
1.1.3 Mesures d'impact potentiel
7
1.1.4 Concept de causalité
7
1.2 Facteurs de risque cardio-vasculaire
8
1.2.1 Facteurs de risque cardio-vasculaire classiques
8
1.3 Maladies cardio-vasculaires
14
1.3.1 Rappel anatomique et physiopathologique du
phénomène électrique cardiaque
14
1.3.1.1 Anatomie et physiologie
14
1.3.1.2 Physiologie de bloc de branche
17
1.3.1.3 Hypertrophie ventriculaire gauche (HVG)
19
1.3.2 Maladies cardio-vasculaires (M.C.V)
19
1.3.2.1 Fréquence des MCV dans le monde
19
1.3.2.2 Maladie cardio-vasculaire en Afrique subsaharienne
20
CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES
21
2.1 Nature de l'étude
21
2.2 Cadre et population d'étude
21
2.2.1 Cadre
21
2.2.2 Echantillonnage
23
2.2.2.1 Critères d'inclusions
24
2.2.2.2 Critères d'exclusion
24
2.3 Etapes de l'enquête
24
2.3.2 Sensibilisation de la population d'étude
24
2.4 Paramètres étudiés
25
2.4.1 Variables sociodémographiques
25
2.4.2 Variables sanitaires
25
2.4.3 variables quantitatives
27
2.5 Standardisation de méthodes
28
2.5.1 Mesures de la pression artérielle
28
2.5.2 Mesure de la fréquence cardiaque
28
2.5.3 Mesure du poids
28
2.5.4 Mesure de la taille
28
2.5.5 Mesure de tour de taille
29
2.5.6 Mesure de tour de hanche
29
2.5.7 Mesure de l'électrocardiogramme
29
2.5.8 Prise de sang
30
2.6 Définitions
31
2.6.1 Le niveau socio-économique
31
2.6.2 Activité physique
33
2.6.3 Migration et occidentalisation
33
2.6.4 Facteurs psychosociaux
34
2.6.5 Etat nutritionnel et anthropométrie
35
2.6.6 Le diabète sucré
35
2.6.7 L'hypertension artérielle (H.T.A)
35
2.6.8 Anomalies électrocardiographiques
36
2.6.9 Ethnicité
36
2.7 Analyses statistiques
36
CHAPITRE III: RESULTATS
38
3.1 Aspects socio-démographiques
38
3.1.1 Sexe et âge
38
3.1.2 Ethnicité
38
3.1.3 Niveau socio-économique
39
3.1.3.1 Résidence
39
3.1.3.2 Catégorie professionnelle
39
3.1.3.3 Niveau d'étude atteint
40
3.1.3.4 Revenu mensuel moyen
40
3.1.3.5 Conditions de logement
40
3.1.3.6 Signe externe de richesse
41
3.1.3.7 Graduation du niveau socio-économique
41
3.2 Facteurs de risque
41
3.2.1 Inactivité physique
41
3.2.2 Tabagisme
42
3.2.3 Alcoolisme
42
3.2.4 Anthropométrie et état de nutrition
42
3.2.6 Glycémie et diabète sucré
43
3.2.7 Paramètres électrocardiographiques
43
3.2.8 Maladies cardio-vasculaires par
athérosclérose
44
3.2.9 L'héréridité
44
3.2.10 Stress
44
3.3 Niveau socio-économique (NSE) et facteurs de risque
45
3.3.1 Marche à pied pour aller au travail
45
3.3.2 Tabagisme et alcoolisme
45
3.3.3 Stress
45
3.3.4 Pouls, fréquence card. et axe électrique de
Q.R.S
46
3.3.5 Pression artérielle
46
3.3.6 Anthropométrie et état nutritionnel
48
3.3.7 Glycémie et diabète sucré
50
3.3.8 Maladie coronaire
51
3.3.9 Autres maladies et complications cardio-vasculaires
51
3.3.10 Hérédité
52
3.4 Migration ruro-urbaine
52
3.5 Autres associations
53
3.5.1 Sexe et risques cardio-vasculaires
53
3.5.2 Sédentarité et risques cardio-vasculaires
54
3.5.3 Tabagisme et risque cardio-vasculaires
56
3.5.4 Maladies cardio-vasculaires
56
CHAPITRE IV: DISCUSSION
58
4.1 Aspects socio-démographiques
58
4.2 Facteurs de risque cardio-vasculaire
59
4.2.1 L'inactivité physique
59
4.2.2 Le tabagisme et l'alcoolisme
60
4.2.3 Migration, Age et Stress
62
4.2.4 Génétique
62
4.3 Niveau socio-économique, facteur de risque
cardio-vasculaire et maladies cardio-vasculaires
63
4.3.1 Inactivité physique
63
4.3.2 Tabagisme et alcoolisme
63
4.3.3 Prévalence de l'hypertension artérielle et
stress
65
4.3.4 Anthropométrie et diabète sucré
68
4.3.5 Axe électrique de QRS et fréquence cardiaque
72
4.3.6 Maladies coronaires et accident
vasculo-cérébral
72
CONCLUSION
75
Recommandations
76
REFERENCES
77
ANNEXES
89
INTRODUCTION
Les maladies cardio-vasculaires, jadis affections des pays
développés ou industrialisés, montrent une
prévalence croissante dans les pays en voie de développement ou
en urbanisation (1-4). Les maladies cardio-vasculaires, telles que les
coronaropathies et l'hypertension artérielle (H.T.A) vont constituer
après l'an 2020 un important problème de santé publique en
Afrique Sub-Saharienne (5).. .
En Afrique, on suppose que ses taux augmentent avec
l'urbanisation. Le taux d'urbanisation y est passé de 3% au
début du 20è siècle, à 12% vers les
années de l'indépendance et a atteint un rythme croissant
supérieur à 7%, qui perdure depuis plusieurs
décennies(6).
Au cours de ces deux dernières décennies, le
taux d'urbanisation a été estimé à 30-39% pour le
Congo-Kinshasa, ce dernier ayant fait partie du groupe des pays les mieux
organisés avec un début d'industrialisation et une proportion non
négligeable de la population urbaine dans le secteur industriel(6).
En effet, de nombreux facteurs liés à
l'industrialisation et l'urbanisation sont incriminés dans
l'émergence des maladies chroniques non transmissibles (diabète
sucré, hypertension artérielle, cancer, accident de trafic
routier, obésité, athérosclérose, insuffisance
coronarienne et accident vasculaire cérébral(A.V.C)): la
consommation excessive de sel, le tabagisme, l'abus d'alcool,
l'inactivité physique, la consommation excessive de graisses animales,
les régimes alimentaires pauvres en fibres, K+, Ca2+
et Mg+2(7).
Ainsi, l'industrialisation, facteur d'induction de
l'urbanisation, entraîne un changement des statuts
socio-économiques et socioculturels (niveau d'instruction, niveau de
revenu, transport, régime alimentaire, santé) et de style de vie
(tabagisme, alcoolisme, etc.) et crée des catégories sociales ou
socio-professionnelles(8).
L'interaction de ces différents facteurs de risque
influerait probablement chez les Noirs Africains sur l'incidence ou non de
l'HTA et des maladies cardio-vasculaires selon le niveau social de
l'individu.
Plusieurs auteurs ont émis à ce sujet des
hypothèses explicatives:
· pour H.M Colhoun et coll., l'industrialisation
entraîne l'élévation du niveau socio-économique et
ce dernier expose la population aux habitudes et comportements à haut
risque cardio-vasculaire tels que la sédentarité, le tabagisme,
l'alcoolisme, le régime alimentaire hypersodé et riche en
graisses animales(9);
· pour MORGENSTERN, l'association entre le niveau
socio-économique et la pathologie cardio-vasculaire à
plutôt changé en direction de la population rurale et les classes
socio-économiques inférieures alors que par le passé, les
classes socio-économiques élevées et le milieu urbain
payaient le lourd tribut de cette pathologie (10).
Il n'est pas toujours facile de définir le concept de
classe sociale aussi bien dans les pays développés que ceux en
voie de développement. Aux Etats-Unis, les sujets sont classés en
fonction de leur revenu ou de leur loyer payé, alors qu'en Europe, ils
le sont en fonction du niveau d'éducation ou du niveau
socio-professionnel(2).
En Afrique, la notion de classes sociales est diluée
par la solidarité caractéristique de la culture bantoue;
toutefois, les études actuelles relatives au risque cardio-vasculaire
ont démontré que la migration de la campagne vers les
agglomérations urbaines entraîne une élévation
significative de la pression artérielle (P.A) (11,12) et la
prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) est
élevée aussi bien en milieu rural avec 14,2% qu'en milieu urbain
avec 9,9%(13).
En Côte d'Ivoire, l'HTA est présente chez 29,7%
de travailleurs du port d'Abidjan(14). A la société nationale
d'électricité de la République Démocratique Congo,
Mbala a rapporté des taux de prévalence d'HTA (26%) et
d'obésité (19%) plus élevés chez les cadres que
chez les subalternes(15).
Ces facteurs méritent donc une étude
détaillée en milieu professionnel avec gradient social.
D'ailleurs, il a été constaté un niveau de scolarisation
plus élevé chez les coronariens Noirs Africains et que pour les
catégories professionnelles, les cadres ivoiriens étaient plus
touchés par la maladie coronarienne que les non-cadres (16,17).
En Belgique, aucune relation significative n'a
été démontrée entre la morbidité
coronarienne et les classes socio-professionnelles mais l'incidence
d'événements coronariens aigus était plus
élevée chez les ouvriers que les cadres (2).
Le manque de données sur le gradient social et les
facteurs de risque cardio-vasculaire nous pousse à effectuer la
présente étude.
Il est urgent de mener des études
épidémiologiques dans la communauté pour identifier les
facteurs de risque d'athérosclérose typique de l'Africain Noir et
leurs impacts dans la survenue plus fréquente des A.V.C (18-20) et des
cardiopathies ischémiques(21). L'HTA de l'éthnicité noire
est considérée comme une forme particulière et grave de la
maladie hypertensive (12).
Hypothèse de travail
La distribution des facteurs de risque de l'HTA et des
maladies cardio-vasculaires (cardiopathie hypertensive ou ischémique,
accident vasculaire cérébral) est totalement
différente entre les classes sociales
en général aussi bien dans les pays en voie de
développement que ceux développés ou
industrialisés. A côté de l'influence de l'environnement
sur les maladies cardio-vasculaires, l'éthnicité serait aussi un
marqueur culturel et psychosocial de ces affections. Les différences
sociales dans les connaissances sanitaires et dans l'accès aux soins de
santé pourraient expliquer le gradient social de morbidité.
Objectifs
L'objectif général de la présente
étude est d'apporter une meilleure compréhension de l'histoire
naturelle et de la physiopathologie des maladies cardio-vasculaires, fondement
d'une meilleure prise en charge, de prévention adéquate et
d'intervention pour un développement socio-économique non
péjoratif et durable.
Les objectifs spécifiques poursuivis pour atteindre le
but de ce travail sont les suivants:
· dresser l'inventaire des facteurs de risque
liés à l'environnement et à l'hôte pour l'exposition
aux maladies cardio-vasculaires en milieu professionnel;
· étudier les liens de causalité existant
entre certaines variables d'exposition et les maladies cardio-vasculaires;
· étudier les variations des facteurs de risque
cardio-vasculaire et des maladies cardio-vasculaires selon le gradient
social.
CHAPITRE I: GENERALITES
Il est utile de préciser certaines définitions
nécessaires à la compréhension des concepts.
1.1 Concept de risque
Les Facteurs de risque constituent un
ensemble de termes modernes qui englobe le concept classique d'association
causale directe de la maladie, des concepts récents de
probabilité de prédiction et de pronostic. C'est la base
même de la pensée clinique et de la bonne médecine
préventive.
Dans chaque population, il existe de groupes de familles et
d'individus qui sont plus enclins que d'autres à présenter une
maladie. Cette inclinaison ou chance s'appelle risque. Certaines strates de
populations constituent donc de groupes à haut risque. Le risque est une
probabilité conditionnelle qu'un sujet ou une couche d'un
univers (population) présente une modification spécifique de son
état de santé pendant un intervalle de temps
déterminé(22). Le risque mesure le changement
statistique et varie entre zéro (sans risque) et un (avec risque).
1.1.1 Facteur de risque
Le facteur de risque est une variable associée
à la probabilité de survenue d'une maladie. Le facteur de
risque peut être modifiable par des interventions cliniques,
épidémiologiques ou écologiques (tabagisme, alcoolisme,
sédentarité (inactivité physique)) ou non modifiable:
âge, sexe.
Par contre, le marqueur de risque est une
variable associée à la probabilité d'incidence de la
maladie sans être modifié par l'homme.
1.1.2 Mesure du risque
Le risque est mesuré et exprimé en risque
absolu, risque étiologique, mesure de cote (Odds ratio et risque
relatif) et fraction attribuable.
1.1.2.1 Risque absolu
Il est quantifié par l'incidence cumulative ou la
prévalence. Malheureusement, il est insuffisant pour
déterminer l'étiologie d'un tel risque. Le terme risque absolu et
le taux sont souvent utilisés de façon interchangeable. Les deux
types de taux, les plus couramment utilisés l'incidence et la
prévalence, ne sont que de proportions(23).
1.1.2.2 Risque
étiologique
Le risque étiologique est souvent estimé par
des mesures d'associations et d'impacts potentiels. Plusieurs indices mesurent
cette association. Une catégorie comprend la mesure de cote (deux
rapports: Odds ratio (OR) et risque relatif (RR)) et l'autre catégorie,
la différence de risque. Malheureusement, dans les pays francophones, le
terme risque relatif est utilisé pour les deux rapports OR et RR. Dans
le monde anglophone, on distingue Risque ratio (risque
relatif) et Odds ratio (risque de produits croisés).
1.1.2.2.1 Mesure de
cote
C'est le ratio entre la probabilité de survenue de la
maladie et celle de survenue d'une autre maladie.
a. Risque relatif
C'est le ratio du risque absolu dans le groupe exposé
(R.E) par le risque absolu chez les non exposés (RNE) dans une
étude de cohorte (prospective, longitudinale).
Donc:
C'est le rapport de la probabilité de devenir malade
chez les exposés sur la probabilité de devenir malade chez les
non exposés. Résumé dans le tableau de contingence
à quatre cases ou tableau croisé 22 dans une étude de
cohorte.(Tableau 1 )
Tableau 1: Tableau de contingence résume une
enquête de cohorte
|
Malades
|
Non malades
|
Total
|
Exposés
|
a
|
c
|
a+c
|
Non exposés
|
b
|
d
|
b+d
|
Total
|
a+b
|
c+d
|
a+b+c+d
|
|
b. Odds ratio
Il est impossible de calculer le ratio de risque absolu dans
une étude cas-témoin. Il faut approcher l'estimation du risque
relatif par le calcul du risque de produits croisés (RPC) tel que
résumé par le tableau de contingence de l'enquête cas
témoins.
Tableau 2: Tableau de contingence dans une
enquête cas témoins
|
Cas
|
Témoins
|
Total
|
Exposés
|
a
|
c
|
a+c
|
Non exposés
|
b
|
d
|
b+d
|
Total
|
a+b
|
c+d
|
a+b+c+d
|
|
1.1.2.2.2. Différence de risque
(O-R)
La différence de risque est égale au risque de
personnes exposées (R.PE) moins le risque de personnes non
exposées(R.PME).
D.R = R.PE - R.PNE
Elle est utile dans les enquêtes de cohorte.
1.1.3 Mesures d'impact
potentiel
Ces mesures sont nécessaires pour refléter les
faits attendus d'un changement dans la répartition d'un facteur de
risque dans une population donnée.
a. Fraction étiologique du risque
(FER)
La FER est obtenue par la formule suivante
où RE: risque absolu des exposés;
RNE: risque absolu des non exposés.
b. Fraction attribuable dans la population
(FAP)
L'importance du rôle de F.A.P a été
donnée par la planification de programme de santé. Elle est
calculée par la formule suivante:
où PE = fraction de la population
exposée au risque
1.1.4 Concept de
causalité
Si pour les maladies infectieuses, une cause unique est
l'agent infectieux, il n'est pas la même chose pour les maladies
cardio-vasculaires qui sont multifactorielles. Il est difficile donc de parler
d'une association causale dans les maladies cardio-vasculaires. La
notion de facteur de risque (FR) a remplacé le concept de
causalité. La causalité d'un facteur de risque se
réfère à l'association entre l'individu et la maladie dans
une population. Les essais cliniques peuvent expérimenter cela. Pour
déterminer si une association est causale. Sr Bradford Hill(24) a
proposé les critères suivants:
· La temporalité: la relation
temporelle exige que l'exposition aux facteurs de risque précède
la survenue de la maladie.
· L'effet-dose dépendant
signifie que le risque augmente avec l'augmentation de l'exposition ou de la
dose par un gradient biologique.
· La plausibilité biologique se
réfère au degré de connaissance scientifique actuelle.
· La force et la
consistance de l'association sont éprouvées par la
signification statistique retrouvable dans d'autres circonstances.
· La spécificité et
l'indépendance de l'association montrent qu'un facteur
de risque est plus spécifique pour une maladie donnée et plus
indépendante vis-à-vis d'autres facteurs plus vraisemblables de
l'association causale.
· La cohérence met en
évidence la congruence des études observationnelles
(descriptives) et expérimentales en vue d'une inférence
causale.
· L'effet d'une intervention
empêche la survenue de la maladie ou atténue la gravité de
la maladie.
· L'analogie permet de confirmer les
données obtenues ailleurs.
1.2 Facteurs de risque
cardio-vasculaire
Des études épidémiologiques
menées dans les pays développés (2,9) et en
Afrique(11,12,16) ont identifié des éléments de
comportements de la vie courante déclenchant, entretenant ou aggravant
le risque cardio-vasculaire d'un sujet ou d'une communauté. Certains
facteurs de risque cardio-vasculaire sont dits classiques (traditionnels ou
majeurs) et d'autres reconnus nouveaux ou mineurs.
1.2.1 Facteurs de risque
cardio-vasculaire classiques
Trois facteurs de risque dominent
l'hypercholestérolémie, l'HTA et le tabac(25-27). A
côté de ces trois facteurs, il ne faut pas négliger
d'autres facteurs de risque indiscutables que sont: le diabète
sucré, l'obésité abdominale(15), les facteurs
nutritionnels, l'inactivité physique, le stress,les facteurs de
thrombose et de coagulation et certaines anomalies de
l'électrocardiogramme (hypertrophie du ventricule gauche (H.V.G),
trouble de conduction intraventriculaire et des anomalies de la
repolarisation). Il ne faut pas oublier non plus le sexe (l'homme et la femme
après ménopause) et l'âge qui sont des facteurs non
modifiables.
a. Cholestérol sanguin et
dyslipidémie
Des nombreuses études ont montré le rôle
indiscutable du cholestérol plasmatique et des ses fractions dans les
maladies cardio-vasculaires par athérosclérose (17,28).
Le rôle péjoratif de ses différentes
fractions s'exprime selon qu'on a une augmentation du cholestérol-LDL,
une diminution de HDL-cholestérol et un rapport cholestérol
total/HDL-cholestérol > 4,5 (29,30). Le risque lié aux
triglycérides reste discutable (31) sauf dans certains groupes de
population: diabétique et féminine avant la ménopause et
dans certaines conditions telles que l'association à un taux bas de
cholestérol et une anomalie de coagulation.
Le taux bas de HDL-cholestérol constitue en soi un
facteur de risque indépendant de maladie coronaire(29). Certaines
études ont montré cependant un gradient direct entre le taux de
cholestérol et la classe sociale(29). Les valeurs idéales
recommandées sont triglycérides < 200 mg/dL;
cholestérol total < 200 mg/dL; HDL-cholestérol > 35 mg/dL;
cholestérol-LDL < 150 mg/dL (32).
b. Le diabète sucré
La fréquence des maladies cardio-vasculaires
paraît en plus nette augmentation depuis des siècles chez les
diabétiques que dans la population générale. On sait
cependant que c'est par le biais d'hyperinsulinisme et de
l'insulinorésistance qu'apparaissent les maladies cardio-vasculaires
(coronaropathie, HTA, cardiopathie diabétique) (32).
Chez les coronariens africains, le diabète est souvent
associé à d'autres facteurs de risque athérogène
tels que l'HTA, l'hypercholestérolémie, le tabagisme,
l'hyperglycémie et la sédentarité(15,31,33).
c. Tabagisme
Qu'il soit actif ou passif, le tabagisme à la
cigarette, intervient comme facteur de risque majeur et indépendant des
artériopathies de membres et des maladies cardio-vasculaires(34,36).
Des études épidémiologiques ont
montré une forte relation entre le tabac et les accidents myocardiques
aigus (infarctus, mort subite) (30,37), l'existence d'une réduction
efficace des récidives d'accidents coronaires en cas d'arrêt de
tabac (pratiquement de moitié) (36) et son gradient social important
aux dépens des ouvriers (38-41).
En Afrique noire, dans une étude faite au
Algérie, le tabagisme à la cigarette apparaît comme le
premier facteur de risque (70%) de l'infarctus du myocarde avec une
consommation de plus de 20 cigarettes/jour exclusivement par les hommes
(42).
d. L'H.T.A
Considérée comme facteur de risque majeur (41),
elle occupe la première place parmi les autres facteurs de risque
cardio-vasculaire en Afrique (32,43) et est citée comme étiologie
principale de la déviation axiale gauche au Congo où sa
fréquence augmenterait avec l'âge, sans différence de sexe
(44).
Des études ont démontré que le type de
l'atteinte vasculaire était corrélé au degré de
l'H.T.A: les types d'HTA légère et modérée
prédisposent aux accidents ischémiques (coronaires et AVC) tandis
que la forme sévère aux accidents hémorragiques
(18,45-49).
e. Obésité
L'augmentation de la masse grasse (obésité et
surcharge pondérale où l'index de masse corporelle 25
kg/m²) constitue un problème de santé publique aux
États-Unis et en Europe(50-52).
Des études ont montré cependant que la
répartition de tissu graisseux fournissait un meilleur reflet de risque
de complications que le poids corporel (15,52).
Ainsi l'obésité centrale (androïde ou
abdominale) donnait une valeur prédictive importante du risque
d'infarctus du myocarde, d'affection coronarienne et de mort subite
(35,49,52,53) chez l'homme et indépendamment du poids corporel. Cette
association agirait par le biais de l'hyperinsulinisme et de
l'insulinoresistance. Tandis que pour l'obésité de type
périphérique ou gynoïde, le risque est celui de
l'intolérance au glucose, du diabète sucré, de goutte et
d'athérosclérose (52).
f. Alcoolisme
Plusieurs études rétrospectives et prospectives
dans le monde, ont fait état du rôle protecteur de l'alcoolisme
modéré (1 à 3 verres de vin) dans les maladies
cardio-vasculaires ainsi que dans les autres maladies comme le cancer (54,55).
En Afrique, Kacou et Monken supposent que les coronariens
consomment plus d'alcool que les groupes témoins (17).
f. Stress et fréquence cardiaque
Le stress, paramètre peu mis en évidence dans
les études épidémiologiques à cause de
difficultés d'évaluation, est toutefois évalué
à partir de plusieurs sortes d'événements et comportements
tels que le surmenage professionnel, les soucis personnels et les autres
changements de situation (56), pouvant être responsables de modifications
biologiques qui favorisent la maladie ischémique:
élèvation de la pression artérielle, agrégation
plaquettaire. Certaines variables psycho-comportementales ont été
étudiées pour leur rôle dans les maladies par
athérosclérose (57). Ainsi, des études ont montré
que les coronariens avaient un comportement de type A (sujets toujours
pressés, impatients, ambitieux) par excès d'influx sympathique au
coeur (élévation de la fréquence cardiaque) et aux
vaisseaux (17, 58-60).
On suggère aussi que les différences dans
l'incidence d'infarctus peuvent être liées aux différents
stress notés dans certains groupes socio-économiques, au niveau
d'éducation, aux difficultés professionnelles et familiales.
Ainsi, l'amélioration de l'état favorable d'une maladie
coronarienne ne dépend pas seulement des autres facteurs de risque
(classique et mineure) mais de l'amélioration du facteur de stress
également (57).
On pense qu'un individu confronté à deux
cultures risque d'être mal adapté à l'une et à
l'autre et qu'il peut en résulter un stress pouvant majorer le risque
coronarien(17).
h. Inactivité physique
Il parait difficile de lui attribuer un rôle
indépendant dans les maladies cardio-vasculaires sans tenir compte des
autres facteurs de risque qui lui sont souvent associés.
Des études épidémiologiques montrent la
place de l'activité physique dans l'effet préventif
vis-à-vis de la survenue des accidents coronariens en Afrique (17,34) et
dans le monde (56).
Il s'avère que les coronariens africains marchent moins
(17).
i. Ethnicité
Dans certains regroupements humains, de structures
familiales, économiques et sociales homogènes, de langues et de
cultures communes, existent des facteurs de risque cardio-vasculaire
prédominants (17).
Ainsi dans l'HTA du noir africain, on note quelques
particularités: elle se complique plus de cardiopathies, de
retinopathies, de néphropathies et d'AVC; et se retrouve chez les
sujets en âge d'activité et l'insuffisance coronarienne est
exceptionnelle, à l'inverse de ce qui est décrit en Occident
(48).
j. Facteurs nutritionnels
· Consommation excessive de graisse
Des études épidémiologiques ont
démontré une relation nette et positive entre la
mortalité par cardiopathie ischémique et le pourcentage moyen
d'énergie apportée par les lipides saturés et une relation
négative par les lipides polyinsaturés de l'alimentation
(61,62).
Le rapport acide gras mono-insaturé/acide gras
saturé constitue les meilleurs prédicteurs de la
rentabilité des maladies ischémiques (63).
Dans une étude africaine, les coronariens consommaient
peu ou pas des lipides d'origine animale (saturés) mais plus des lipides
d'origine végétale (insaturés: monoinsaturé (huile
d'arachide) et polyinsaturé (huile de soja, olive))(17).
· Consommation excessive de sel
Certaines populations primitives ne présentent pas de
risque d'HTA à cause de leur faible consommation en Na+
(12).
Par contre d'autres études africaines
démontrent la grande différence de pression artérielle
liée à des différences de consommation de sel(63).
Les résultats de l'étude multicentrique
Intersalt ont renforcé le rôle on ne peut plus important du
Na+ dans la genèse de l'H.T.A (64).
k. Niveau socio-économique
Il apparaît que les sujets aisés sont plus
souvent atteints par les maladies cardio-vasculaires que les sujets de niveau
modeste en pays en voie de développement, ce qui est inversé dans
les pays développés (10,40).
En Afrique noire, c'est la classe moyenne qui est la plus
touchée.
Dans une étude de facteurs de risques par rapport aux
professions faite par Kacou, les cadres supérieurs sont plus
touchés que les sujets de niveau moyen(14).
l. Age et sexe
L'âge a été retenu comme facteur de
risque non modifiable dans les maladies cardio-vasculaires et
particulièrement dans l'HTA (65-67).
Des études contradictoires suggèrent que la
pression artérielle (P.A) ainsi que la prévalence de l'HTA
accroissent avec l'âge dans les sociétés
industrialisées (68). Mais d'autres par contre ne montrent que peu ou
pas de variation avec l'âge (1, 69, 70).
Les populations primitives africaines et celles de la
société rurale sont caractérisées par un mode de
vie traditionnel sans acculturation où la P.A augmente peu ou pas avec
l'âge et qu'il n'existe peu ou pas d'HTA (71-73).
Des études antérieures réalisées
en Afrique de l'Est, du Sud, de l'Ouest et du centre notent l'augmentation de
la P.A et de l'HTA avec l'âge (11,12,74-76).
Dans les pays développés, le risque de
décès par AVC et maladies coronaires est multiplié par
trois à quatre fois dans chaque décade de sujets
âgés de 45-74 ans (77). Le sexe masculin au-delà de 55 ans
et le sexe féminin au-delà de 65 ans ont aussi été
cités comme facteur de risque cardio-vasculaire. Mais
l'obésité est beaucoup plus prévalent chez la femme dans
plusieurs études (9,15).
m. Migration
La migration un des phénomènes courants de la
société en voie de développement a été
incriminé indirectement dans la genèse des maladies
cardio-vasculaires comme facteur de risque environnemental (11). En effet, la
population rurale qui rue vers le milieu urbain, se voit obliger de changer son
comportement et ses habitudes alimentaires par le biais du tabagisme,
alcoolisme, sédentarité, alimentation riche en graisse animale et
sel qui sont des facteurs directs dans la genèse des maladies
cardio-vasculaires.
Des études ont montré un changement dans la
pression artérielle, dans le poids et dans la fréquence cardiaque
en rapport avec la durée de migration dans la population
africaine(10,11).
n. Association des facteurs de risque
Des études prospectives et rétrospectives ont
souligné le caractère multifactoriel des maladies
cardio-vasculaires et la dépendance d'un certain nombre de
paramètres bioclinique dans leur apparition.
C'est ainsi que chez l'Africain Noir, les études sur
les coronaropathies dénombrent l'association de 3 à 5 facteurs de
risque chez 70% de coronariens (34, 77).
1.3 Maladies
cardio-vasculaires
1.3.1 Rappel anatomique et
physiopathologique du phénomène électrique cardiaque
La compréhension du phénomène
électrique cardiaque enregistré par l'électrocardiogramme
(E.C.G) exige la connaissance des éléments anatomiques
suivants:
1.3.1.1 Anatomie et
physiologie
a. Système de conduction
Le coeur comprend une musculature de travail (myocarde) et
un système de fibres musculaires spécifiques
ordonnéés de manière particulière en un centre
d'excitation (noeud sinusal ou de Keith Flack) et un système de
conduction comprenant:
· les faisceaux internodaux,
· le noeud auriculo-ventriculaire (Aschoff-Tawara);
· le tronc du faisceau de Hiss continué par la
branche se ramifiant en deux hémibranches antérieures et
postérieures.
La figure 1 résume le système de conduction du
myocarde (78).
A: Noeud sinusal de Keith Flack
B: Noeud auriculoventriculaire
C: Faisceau de His
D: Branche droite
E: Branche gauche
F: Hemibranche gauche postérieure
G: Hemibranche gauche antérieure
H : Faisceaux internodaux
Figure 1. Résume le système de
conduction du Myocarde.
b. La vascularisation du Myocarde
La figure 2 résume la vascularisation artérielle
du myocarde (79)
Irrigation artérielle
1: Rameau circonflexe de la coronaire gauche
2: Rameau interventriculaire antérieure
3: Artère coronaire gauche
4: Artère coronaire droite
5: Rameau marginal droit
6. Rameau interventriculaire postérieur
Figure 2. Résume la vascularisation du
Myocarde
Le coeur est irrigué par les artères coronaires
qui lui fournissent les nutriments nécessaires à son bon
fonctionnement. Ces artères sont considérées du point de
vue fonctionnel comme artères terminales. L'artère coronaire
gauche se divise en sa branche descendante interventriculaire antérieure
et circonflexe qui irriguent respectivement le septum interventriculaire, les
parois antérieures de deux ventricules, et l'oreillette gauche, la paroi
postérieure du ventricule gauche.
L'artère coronaire droite irrigue par sa branche
descendante la partie postérieure du septum interventriculaire, le noeud
auriculaire, le tronc du faisceau de Hiss et la partie postérieure des
ventricules et l'apex du coeur. Il est drainé principalement par le
sinus coronaire et les autres veines.
c. Axe électrique
L'axe électrique instantané est l'orientation
de la résultante des vecteurs cardiaques à un instant
donné, de 0,01 séconde à 0,01 séconde.
Par convention, on appelle axe électrique du coeur, le
vecteur projeté en plan frontal ayant la valeur apparente la plus
importante du voltage.
En général, l'axe électrique se situe
près du vecteur 2.
5 4
1 2 3
D1
D2
D3
Figure. 3: Triangle équilatéral
d'Einthoven et vecteurs momentanés cardiaques partant
du centre géométrique
qu'est le coeur.
Dans ce triangle d'Einthoven, l'invasion ventriculaire la
plus précoce se fait dans la partie gauche du septum et c'est un vecteur
orienté vers la droite: c'est le moment 1, résultante de
potentiel d'origine gauche et droite donnant un axe orienté vers la
droite.
Le moment 2 est orienté vers le bas et vers la gauche
et donc vers les fibres musculaires les plus longues et les plus
épaisses. Dans le moment 3, le potentiel gauche prédomine.
Les vecteurs 4, 5 sont orientés respectivement vers
l'arrière, à gauche et en haut, et vers l'arrière et
à droite.
Tous ces vecteurs constituent une boucle unissant leurs
sommets et formant le vectogramme.
Les variations physico-pathologiques de l'axe
électrique sont en fonction de l'importance relative des masses
musculaires de ventricule droit ou gauche, la déviation axiale droite
ou déviation axiale gauche.
d. Fréquence cardiaque
L'origine de battements cardiaques normaux se situe dans le
noeud sinusal de Keith-Flack (Pace-maker), on parle de rythme sinusal. Dans des
situations pathologiques, les battements cardiaques peuvent prendre naissance
ailleurs:dans l'oreillette, dans le ventricule ou la région nodale.
Les cadences de battements sont de plus en plus lentes au fur
et à mesure qu'on s'écarte du noeud sinusal de Keith-Flack.
La cadence cardiaque découle de structures
intrinsèques des facteurs d'automatisme (noeud sinusal, noeud
auriculoventriculaire, faisceaux de Hiss, les branches du faisceau de Hiss et
les réseaux de Purkinje) ainsi que des facteurs extérieurs dont
les plus importants sont les facteurs nerveux. Il s'agit du système
nerveux orthosympathique et parasympathique (vague). Le système
orthosympathique accélère le coeur tandis que le parasympathique
le ralentit. La fréquence cardiaque varie physiologiquement dans le sens
d'une accélération dans différentes circonstances comme:
l'effort, l'émotion, le tabagisme par la cigarette (nicotine).
Inversement, le sportif présente une bradycardie physiologique par
augmentation du tonus vagal.
1.3.1.2 Physiologie de bloc
de branche
En électrocardiographie, un bloc de branche avec une
durée de complexe QRS de 0,12 seconde ou plus est arbitrairement
considéré comme complet; tandis que celui avec
une durée de QRS, inférieure à 0,12 seconde est
désigné comme incomplet. Pour le bloc de branche droit, le
vecteur anormal terminal QRS est dirigé vers la droite et
antérieurement est responsable de l'inscription R' dans les
dérivations précordiales droites (V1, V2,
V3) et d'onde S profonde dans les dérivations D1
et les dérivations précordiales gauches (V4,
V5, V6).
Figure 4. Schéma de bloc de branche droite
Figure 5. Schéma de bloc de branche gauche
Par contre dans le bloc de branche gauche (B B.G), toutes les
successions à l'activation ventriculaire sont perturbées. A noter
que le B.B.G provoque un déplacement de l'axe électrique vers la
gauche. En cas de bloc segmentaire antérieur gauche ou hemi-bloc
antérieur gauche (H.B.A.G), il existe un retard de l'activation de la
moitié antéro-supérieure du ventricule gauche (par rapport
à l'autre moitié). Par contre, le retard de l'activation de la
moitié postéro-inférieure du ventricule gauche (par
rapport à l'autre moitié) caractérise l'hemi-bloc gauche
postérieure (H.B.P.G).
La traduction électrocardiographique de l'hemi-bloc
gauche est très différente de celle de bloc de branche: elle
consiste essentiellement en une déviation axiale particulière de
Q.R.S en dérivation frontale (D1, D2,
D3, aVF, aVL, aVR).
Figure 6 : Schéma de l'hemi-bloc
antérieur gauche
Figure 7. Schéma de l'hemi-bloc
postérieur gauche
1.3.1.3 Hypertrophie
ventriculaire gauche (HVG)
L'HVG accentue la prépondérance physiologique
du ventricule gauche, si bien que sa traduction électrocardiographique
peut être une caricature de l'électrocardiogramme normal avec une
rotation du coeur sur l'axe antéro-supérieur plaçant le
coeur en position horizontale et sur l'axe longitudinal les deux dans le sens
antihoraire avec tendance à placer le ventricule gauche en avant.
1.3.2 Maladies
cardio-vasculaires (M.C.V)
L'éradication des maladies infectieuses dans les pays
industrialisés a abouti à la prédominance de maladies
chroniques non transmissibles représentées par des maladies
cardio-vasculaires; le cancer; le diabète; l'obésité et
les accidents de trafic routiers.
Dans ces pays industrialisés les M.C.V ayant comme
substratum pathologique l'athérosclérose comprennent: les
cardiopathies ischémiques douloureux (angine de poitrine, infarctus du
myocarde) et non douloureux, l'AVC et les maladies vasculaires
périphériques de membres.
Les M.C.V constituent les premières causes de
morbidité et mortalité aux Etats-Unis et sont plus
prévalantes chez les Noirs Américains, plus chez l'homme que chez
la femme et deviennent plus prévalantes avec l'âge (American Heart
Association (A.H.A)).
1.3.2.1 Fréquence des
MCV dans le monde
La fréquence des MCV par athérosclérose
et mortalité diffère selon les pays. Pour ce faire,
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publie
régulièrement des statistiques (50). Ainsi les cardiopathies
ischémiques sont six fois plus fréquentes chez les adultes en
Irlande que dans certains pays d'Amérique latine ou au Japon.
Dans les autres continents et mis à part le cas de
Japon et de l'Afrique noire, la fréquence et la mortalité par
maladie ischémique sont manifestement liées au niveau
d'industrialisation (niveau socio-économique, degré de
développement).
1.3.2.2 Maladie
cardio-vasculaire en Afrique subsaharienne
En Afrique, l'émergence des MCV est inquiétante
alors que pendant longtemps l'Afrique a été
considérée comme à l'abris des MCV ischémique (63).
Depuis les années 1980, les études africaines
révèlent une évolution de l'incidence des MCV en milieu
hospitalier urbain.
Dans une enquête multicentrique prospective menée
en Afrique (62), les auteurs situent les cardiopathies ischémiques au
troisième rang de maladies cardio-vasculaires à raison d'un taux
d'incidence de 3,17%. Les cardiopathies ischémiques prédominent
chez l'homme 81,5%/18,5%. L'âge moyen est de 55,5 + 13,3 ans. Les
patients sont d'un niveau socio-économique moyen ou élevé
dans 73,7% de cas et ont une activité physique faible ou moyen dans
73%.
Une recherche épidémiologique de type cas
témoins avec appariement (âge et sexe) (16) a montré que
l'intellectuel noir africain serait un sujet plus exposé au risque de
cardiopathie ischémique.
L'urbanisation galopante est souvent accusée
d'être à l'origine de l'accroissement du stress et de la
dépression.
L'AVC occupe la 10è place. En effet,
l'athérosclérose cérébrale est plus
prévalante chez les noirs et les japonais que chez les caucasiens.
Longo-Mbenza et coll. étudiant la relation entre la mortalité par
AVC et le sexe, l'âge, l'ethnie, la classe sociale, la pression
artérielle et autres facteurs ont montré que le sexe masculin,
l'âge avancé, la classe sociale basse, la migration, l'HTA
systolique, la tachycardie, sont des facteurs de risque d'augmentation de la
mortalité par AVC (18,49).
Dans cette même étude, l'HTA diastolique a
été inversement associé à la mortalité par
AVC. La relation entre le niveau tensionnel et le risque cardio-vasculaire
varie selon que nous considérons la P.A pulsé (45). L'HTA occupe
une place importante et ses complications (48).
L'HTA est la principale affection cardio-vasculaire en Afrique
où sa prévalence est estimée entre 8-25% au sein de la
population adulte (12).
L'affection hypertensive est volontiers compliquée en
Afrique: 20-69% d'atteinte rénale, 24-50% d'AVC et 16-34% d'insuffisance
cardiaque selon les séries hospitalières.
CHAPITRE II: MATERIEL ET
METHODES
2.1 Nature de
l'étude
Il s'agit d'une enquête épidémiologique,
observationnelle, transversale et analytique. L'approche observationnelle a
été descriptive pour décrire les caractéristiques
de facteurs de risque de l'environnement et de l'hôte, de même que
la distribution de l'HTA, des autres facteurs de risque cardio-vasculaire et
des maladies cardio-vasculaires dans la population d'étude.
L'approche analytique a exploré par inférence
statistique l'association existant entre le risque cardio-vasculaire et
certaines causes possibles à un moment donné.
2.2 Cadre et population
d'étude
2.2.1 Cadre
La présente enquête
épidémiologique a été effectuée du 15
octobre 2001 au 15 février 2002, chez les sujets travaillant à
la Société Nationale d'Electricité (S.N.EL).
La SNEL, établissement de droit public à
caractère industriel et commercial, a été
créée par l'ordonnance loi n° 73/033 du 16 mai 1970 (80) et
a pour objectifs de produire, de transporter et de distribuer
l'électricité à moindre coût.
Gérant 15 aménagements hydroélectriques
en exploitation, la SNEL s'est vue attribuer une puissance globale de 2426 MW
et un effectif de ressources humaines évalué en 2000 à
près de 5462 agents dans toute la République Démocratique
du Congo (81).
Le directeur et promoteur du présent travail a
adressé auprès du directeur chargé de Ressources Humaines
une demande d'autorisation de réaliser différentes recherches au
sein de la SNEL.
Ont fait l'objet de l'étude, tous les agents de la
SNEL, résidant et travaillant à Kinshasa, se trouvant sur la
liste nominale des effectifs de Kinshasa fournis par la Direction de
l'administration du personnel du Département de Ressources Humaines.
Pour une meilleure efficacité managériale, la
SNEL a regroupé les effectifs de Kinshasa en trois grands ensembles:
A. Fonctions rattachées au Président
Délégué Général regroupant à son sein
cinq départements:
1. Département de Recherche et développement
avec ses subdivisions:
· Direction de planification;
· Direction des affaires internationales.
2. Département de l'organisation et de contrôle
avec:
· Direction de l'organisation;
· Direction du contrôle général;
· Direction de l'informatique.
3. Secrétariat général avec ses quatre
divisions:
· Division juridique;
· Division Presse et Relation publique
· Division centre de gestion de l'information et de
documentation;
· Division des services généraux.
4. Direction des études et standards;
5. Direction de la prévention et de la
sécurité au travail.
B. Les fonctions placées sous la coordination de
l'Administrateur-Directeur Technique avec ses quatre départements:
1. Département de la production et du transport avec
ses subdivisions:
· Direction de la production;
· Direction de Transport;
· Direction des centres autonomes
· Direction de Transport-Inga-Shaba;
· Direction de télécommunication.
2. Département de distribution avec :
· Direction des réseaux de distribution;
· Direction commerciale;
· Direction régionale de distribution du
Shaba;
· Direction régionale de distribution du
Kivu;
· Direction régionale de distribution du
Bas-Congo.
3. Département des régions de distribution de
Kinshasa;
4. Département des approvisionnements et des
marchés.
C. Les fonctions placées sous la coordination de
l'administrateur financier avec ses deux départements:
1. Département de finances avec trois directions:
· Direction des Comptabilités;
· Direction de Budget;
· Direction de la Trésorerie.
2. Département de Ressources humaines avec ses quatre
directions:
· Direction de la gestion du Personnel;
· Direction de l'Administration du personnel;
· Direction de la formation du personnel;
· Division médicale.
2.2.2 Echantillonnage
La taille de l'échantillon a été
calculée par la formule standard suivante:
où
N = nombre de sujets nécessaires;
E = 1,96 pour un risque statistique de 0,05 admis;
p = prévalence de maladies cardio-vasculaires
estimée à 30% selon les hospitalisations de l'adulte aux
Cliniques Universitaires de Kinshasa (82) ;
q = 1 - p Le nombre de sujets nécessaires a
été fixé à 336 sujets. Un tirage au sort a
été réalisé par sondage stratifié dans les
quatre différentes catégories socio-professionnelles figurant sur
les listes nominales actualisées en l'an 2001. Mais l'étude a
porté en définitive sur 336 sujets + 20% de l'échantillon
pour minimiser les non-participants éventuels (raison de mobilité
et de disponibilité de travailleurs de l'entreprise). Une
répartition proportionnelle optimale a été
réalisée et résumée dans le tableau 3 :
Tableau 3: Échantillon proportionnel par
sondage stratifié
Strate
|
population
n
|
Répartition proportionnelle (en %)
|
Nombre à inclure r
|
Agents exécutants
Agents maîtrises
cadres de collaboration
Cadre de direction
|
1079
879
492
216
|
40
33
19
8
|
162
133
77
32
|
Total
|
2666
|
100
|
404
|
|
2.2.2.1 Critères
d'inclusions
Tous les sujets figurant dans l'échantillon
proportionnel, ayant été clairement renseigné sur l'objet
de la présente enquête et accepté librement de participer,
ont été inclus dans la présente étude.
2.2.2.2 Critères
d'exclusion
Les agents en formation en dehors de la ville de Kinshasa,
les absents pour cause de maladie et les sujets décédés au
début de l'enquête ont été exclus.
2.3 Etapes de
l'enquête
En avril et septembre 2001, le collectif de la
médecine du travail de la SNEL a été approché en vu
de recueillir d'autres renseignements concernant leurs agents. C'est à
ce moment qu'a été élaboré le protocole
pré-codé de collecte de données joint à l'annexe
I.
2.3.2 Sensibilisation de la
population d'étude
Après échantillonnage réalisé au
début d'octobre 2001, la sensibilisation de la population figurant parmi
les étapes les plus importantes de l'investigation, a consisté
à préparer et vulgariser le bien fondé de la
présente enquête. Le succès de cette dernière a
nécessité la collaboration des agents sélectionnés.
La démarche a consisté à lancer les invitations aux
intéressés et à les approcher, tout en leur expliquant
l'objet de l'étude et à demander leur consentement oral.
Dans l'affirmatif, les fiches d'enquêtes leur ont
été proposées, mais dans le cas contraire, la
démarche a été arrêtée.
2.4 Paramètres
étudiés
Dans la fiche d'enquête, il a été
noté, les variables qualitatives et quantitatives du sujet dans le
strict respect de la standardisation optimale entre les différents
membres de l'équipe (pour éviter toutes erreurs
systématiques entre ces derniers).
2.4.1 Variables
sociodémographiques
Les variables qualitatives comprennent les variables
suivantes:
· sexe;
· âge;
· nationalité;
· ethnie;
· migration;
· résidence et niveau d'urbanisation;
· niveau socio-économique défini par le
niveau scolaire, le revenu mensuel, la propriété
immobilière (locataire ou propriétaire), l'état de
finissage maison, la possession véhicule, la catégorie
professionnelle, la présence de plafond, la présence de pavement
et la commune de résidence.
Les variables sociodémographiques ont
été recueillies après relecture attentive du questionnaire
permettant de vérifier que toutes les questions posées avaient
une réponse. Si une réponse était manquante, il
était demandé alors au participant de le compléter.
2.4.2 Variables sanitaires
Les variables qualitatives comprenaient les
antécédents personnels, familiaux et les données
actuelles.
Les antécédents personnels et familiaux
étaient rapportés par les participants en répondant au
questionnaire.
a. Antécédents personnels
L'histoire médicale du participant se rapportait aux
éléments suivants:
· notion d'hypertension;
· notion de diabète;
· notion d'AVC;
· notion de cardiopathie;
· notion d'angor;
· autres facteurs de risque vasculaire du sujet:
tabagisme, alcoolisme, inactivité physique et facteurs psychosociaux:
stress.
Les différents modes de tabagisme ont aussi
été précisés: tabac à priser, tabac à
mâcher, fumer la pipe, fumer le cigare et le nombre de cigarettes par
jour.
Sur base de réponses au questionnaire relatif au
tabagisme par cigarette, trois types de tabagisme ont été
décrits de la manière suivante:
· fumeur quotidien: « je fume
régulièrement au moins une cigarette par jour »;
· ex fumeur: « j'ai cessé de
fumer »;
· les non-fumeurs: « je n'ai jamais
fumer ».
Les types de boissons alcoolisées rapportées
étaient:
- la bière des industries brassicoles;
- le vin de palme;
- le jus de canne (lunguila);
- le lotoko (liqueur traditionnel) et d'autres liqueurs
importés.
Le nombre de bouteilles de ces différentes boissons
alcoolisées a aussi été précisé.
L'activité physique journalière de l'individu a
été évaluée par la durée en minutes des
efforts physiques au travail et en temps de loisirs, le moyen de transport
jusqu'au lieu du travail, le temps de marche.
L'intensité de l'effort physique a été
classifiée en quatre scores selon la durée (17).
· score 1: 0 minute: sédentarité vraie;
· score 2: 1-59 minutes: activité faible;
· score 3: 60-119 minutes: activité
modérée;
· score 4: > 120 minutes: activité forte.
La sédentarité générale comme
facteur de risque cardio-vasculaire est définie chez les participants
avec sédentarité vraie et faible activité physique en
temps de loisirs (moins de 60 minutes de marche).
· Les facteurs psychosociaux reflétant
indirectement le stress comprenaient le nombre de personnes à charge
à la maison, la responsabilité au travail (surcharge), la
position dans l'organisation et l' état civil ou matrimonial.
b. Antécédents familiaux
Il a été demandé aux participants de
préciser chez les membres de leur famille la présence de l'HTA,
du diabète sucré, de l'AVC, de l'angine de poitrine et d'autres
cardiopathies. Le père, la mère, l'oncle et la tante ont
été considéré comme les ascendants. Les
frères, les soeurs, les cousins et cousines ont été
considéré comme les collatéraux.
c. Données actuelles
Les symptômes non cardio-vasculaires en traitement
actuel n'ont pas été pris en compte.
2.4.3 variables
quantitatives
L'examen bioclinique a été
réalisé selon un ordre strict dans le déroulement de
différentes mesures quantitatives ou continues au cabinet médical
de médecine du travail.
L'ordre suivant a été maintenu:
1. mesure de la pression artérielle
2. mesure de la fréquence cardiaque
3. mesure de la taille
4. mesure du poids
5. mesure du tour de taille
6. mesure du tour des hanches
7. mesure de l'électrocardiagramme au repos
8. prelèvement du sang pour analyse de la
glycémie.
Une fois le jour de rendez-vous fixé pour l'examen
biomédical, il a été précisé au participant
qu'il devait rester à jeun au moins huit heures avant; il ne devait pas
faire des exercices violents, ni fumer 30 minutes avant son rendez-vous afin de
ne pas perturber les mesures biocliniques.
2.5 Standardisation de
méthodes
2.5.1 Mesure de la pression
artérielle
Après un repos de cinq minutes, la pression
artérielle a été mesurée en position
couchée, en usant d'un sphygmomanomètre anéroïde,
calibré monobrassard standard (14 cm de largeur et 28 cm de longueur) et
d'un stéthoscope pour l'auscultation de bruits de Korotkoff au niveau de
l'artère humérale. L'aiguille du manomètre descendait
à une vitesse de 2 mm/sec.
La pression artérielle systolique (PAS) correspondait
à l'apparition de la phase I de Korotkoff tandis que la pression
artérielle diastolique (PAD) à la phase V de Korotkoff.
Deux mesures consécutives de la PA ont
été pris à l'espace de deux minutes.
Seule la deuxième mesure de la PA a été
pris en compte dans la présente analyse.
Les chiffres tensionnels étaient exprimés en
millimètre de mercure (mmHg).
2.5.2 Mesure de la
fréquence cardiaque
La mesure du pouls au repos a été
réalisé après localisation du pouls radial au niveau du
poignet avec au minimum deux doigts de la main et en comptant le nombre de
battement pour 15 secondes en utilisant une montre.
Ce nombre de battement était multiplié par 4
pour obtenir la fréquence cardiaque par minute.
2.5.3 Mesure du poids
Les participants déchaussés et en
vêtements légers ont été pesés sur une
balance de type pèse-personne marque YANA calibrée au
début de chaque journée.
Ce poids a été lu au 100 grammes près. Le
poids était exprimé en kilogramme (kg).
2.5.4 Mesure de la taille
La taille a été mesurée chez les
participants debout avec le dos contre la toise verticale. Ayant enlevé
leurs chaussures, les participants devaient se tenir bien droit avec
l'arrière de la tête, le dos, le bassin, le talon et les mollets
en contact avec la toise.
Le sommet du méat auditif externe devant être au
même niveau que la partie inférieure de l'orbite osseuse. Cette
position était obtenue plus facilement en demandant au participant de
regarder une marque sur le mur opposé. On demandait à la personne
d'inspirer profondément afin qu'avec les jambes tendues , on obtenait
une hauteur maximale.
Après avoir glisser la règle de la toise
lentement sur la tête, de manière à ce que les cheveux
soient aplatis, la taille était lue au centimètre près. La
taille était exprimée en mettre (m).
2.5.5 Mesure de tour de
taille
Le tour de taille a été mesuré sur un
plan horizontal à un point qui se trouve à mi-distance entre la
dernière côte et la crête du bassin au niveau de la ligne
medioaxillaire, ce point était préalablement indiqué sur
la peau au moyen d'un stylo pendant que le participant était
débout avec son poids corporel reposant sur les deux pieds
écartés d'environ 20 cm (cette position répartie mieux le
poids sur les deux pieds).
La mesure de tour de taille a été faite lors de
l'expiration du participant afin d'éviter la contraction des muscles
abdominaux ou le blocage de la respiration.
Le mettre ruban étalonné (non élastique,
ne contenant pas de métal) a été utilisé pour lire
le périmètre avec une précision de 10 millimètres
(mm).
Le tour de taille a été exprimée en
centimètre.
2.5.6 Mesure de tour des
hanches
Pour mesurer le tour de hanche, la position du participant
était identique à celle décrite pour la mesure de tour de
taille. La mesure a été faite en usant du mètre ruban au
niveau de grand trochanter sur un plan horizontal, pour lequel, la plus grande
circonférence était obtenue au 10 mm près.
2.5.7 Mesure de
l'électrocardiogramme
Après avoir rassuré le sujet, de la non
conduite du courant électrique vers le corps, il lui a été
demandé de s'étendre confortablement sur le lit de l'examen, les
bras le long du corps, de respirer normalement, de ne pas bouger et parler
durant l'examen et aussi d'être détendu que possible; un
électrocardiogramme standard avec 12 dérivations a
été enregistré au repos chez tout les sujets en position
couché.
L'électrocardiogramme cardiofax (de marque japonaise)
étalonné à 10 mm = 1 millivolt et déroulant le
papier à une vitesse de 25 mm/sec a servi à l'enregistrement de
l'activité électrique cardiaque en surface.
Le torse, les poignets et les chevilles étaient nus, on
a mis suffisamment de gel pour fixer les électrodes afin
d'établir un bon contact électrode-peau.
Les électrodes, préalablement nettoyés
ont été appliqués, en respectant le code de couleur en
position suivante:
· jaune : bras gauche
· vert : jambe gauche
· rouge : bras droit
· noir : jambe droite.
Les six positions précordiales ont été
les suivantes:
· V1: sur le 4è espace intercostale,
à droite du sternum;
· V2: sur le 4è E.I.C à gauche
de sternum;
· V3: sur le pont médian entre les
positions de V2 et V4;
· V4: sur le 5è E.I.C sur la ligne
médiane de la clavicule gauche
· V5: sur la ligne axillaire
antérieure à mi-distance entre V4 et V6;
· V6: sur la ligné axillaire moyen au
niveau du V4.
2.5.8 Prise de sang
Une fois le sujet assis confortablement, le bras faisant un
angle de 30° avec l'horizontal, le doigt était nettoyé
à l'alcool pour assurer l'asépsie.Le sang capillaire obtenu
après piqûre de la pulpe digitale chez le sujet à jeun, a
été déposé sur une bandelette glucocard Memory de
marque japonaise avec comme réactif glucoseoxidase.
Pour le dosage de la glycémie, un glucomètre de
la marque Glucocard Memory 2 a été utilisé.
La glycémie a été exprimée en
milligramme par décilitre (mg/dL).
2.6 Définitions
Tous les participants étaient
considérés comme sujets à risque. Les cas étaient
représentés par les participants et présentaient:
l'HTA, le diabète sucré, la maladie
cardio-vasculaire (cardiopathie ischémique, AVC) et les autres facteurs
cardio-vasculaires analysés et définis par la présente
étude. Les témoins étaient les participants non
exposés.
2.6.1 Le niveau
socio-économique
Le niveau socio-économique a été
établi en fonction de scores alloués aux variables suivantes:
· propriété immobilière
(propriétaire ou locataire);
· état de finissage maison (chantier ou
achevée);
· présence de plafond;
· présence de pavement;
· catégorie professionnelle de la SNEL (cadre de
direction, cadre de collaboration, agents de maîtrise et
exécutants);
· niveau d'étude atteint (analphabète,
primaire, secondaire, supérieur ou universitaire);
· revenu mensuel en Franc congolais;
· résidence (commune urbanisée ou
urbano-rurale (semi-urbaine));
· acquisition automobile.
Tableau 4. Score alloué aux variables
définissant le niveau socio-économique
Variables et code
|
Scores
|
Propriété
immobilière
· Locataire: 1
· Propriétaire: 2
|
2
10
|
Etat de finissage maison
· Chantier : 1
· Achevée: 2
|
2
10
|
Présence de Pavement
· Non: 1
· Oui: 2
|
2
10
|
Présence de plafond
· Non: 1
· Oui: -2
|
4
8
|
Catégorie professionnelle
· Cadre de direction: 1
· Cadre de collaboration: 2
· Agent de maîtrise: 3
· Exécutants: 4
|
12
8
4
2
|
Niveau d'étude
· Analphabète : 1
· Primaire: 2
· Secondaire: 3
· Supérieur: 4
|
1
4
8
10
|
Revenu mensuel (en Franc congolais)
· 10.000-30.000: 1
· 31.000-39.000: 2
· 40.000-49.000: 3
· 50.000-65.000: 4
· 66.000-99.000: 5
· 100.000-199.000: 6
· 200.000-300.000: 7
· > 300.000: 8
|
1
2
4
6
8
10
14
18
|
Commune de résidence
· Urbanisée: 1
· Urbano-rurale: 2
|
10
2
|
Acquisition automobile
· Oui: 1
· Non: 2
|
10
2
|
Total
|
|
|
Les valeurs de combinaison de ses scores exprimés en
tertile ont permis de caractériser le niveau socio-économique de
la manière suivante:
Tertile I = faible niveau socio-économique
Tertile II = niveau socio-économique moyen
Tertile III = niveau socio-économique
élevé
2.6.2 Activité
physique
L'activité physique a été
évaluée par la combinaison de scores alloués aux variables
transport public (oui ou non) et à la marche à pied (oui ou
non).
Tableau 5. Variables définissant
l'activité physique
Variables et code
|
Scores
|
Transport public
· Oui : 1
· Non: 2
|
2
4
|
Marche à pied
· Oui: 1
· non: 2
|
6
2
|
Total
|
14
|
|
L'activité physique faible a correspondu à la
valeur inférieure à celle de la médiane de score. Tandis
que l'activité physique modérée ou élevée
respectivement à la valeur égale ou supérieure de la
médiane. La sédentarité et l'activité physique ont
déjà été défini selon la durée.
2.6.3 Migration et
occidentalisation
La migration rurale a été reconnue chez les
participants nés en milieu rural et venus à Kinshasa pour les
études et travail. Le degré d'occidentalisation/acculturation a
été évalué par la durée de présence
urbaine. Le degré d'urbanisation a été
évalué par la durée de vie urbaine en ans.
· Pour ceux qui sont nés à Kinshasa (code
1):
2002 - année de naissance
· Pour ceux qui sont nés hors de Kinshasa (code
2):
2002 - année d'arrivée
2.6.4 Facteurs
psychosociaux
La sensation d'insécurité sociale a
été créée par les événements
négatifs en famille ou en société tels que:
· le nombre de personnes à charge;
· le degré de responsabilité;
· la position dans l'organisation du travail;
· l'état civil.
Cette notion d'insécurité sociale a
été élargie au concept de stress lorsque les participants
ressentaient une situation angoissante dans la vie quotidienne.
Après combinaison de scores alloués à
chaque variable d'étude, les patients ont été
groupés en deux catégories:
· stress élevé score à la
médiane:
· stress faible ou absent < à la
médiane.
Tableau 6. Variables définissant le
stress
Variables et code
|
Scores
|
Nombre de personne à charge
· > : 8
· 8 : 2
|
10
2
|
Degré de responsabilité
· Direct : 1
· Indirect: 2
|
10
2
|
Position dans l'organisation du travail
· Chef: 1
· Adjoint: 2
· Subalterne: 3
|
6
4
2
|
Etat civil ou matrimonial
· Seul (veuf, célibataire, divorcé): 1
· Marié: 2
|
6
2
|
Total
|
42
|
|
2.6.5 Etat nutritionnel et
anthropométrie
L'état nutritionnel a été défini
de la manière suivante:
· obésité avec I.M.C 30 kg/m²
· surcharge pondérale avec IMC de 25-29,9
kg/m²;
· état nutritionnel normal avec IMC de 20 - 24,9
kg/m²;
· maigreur avec IMC < 20 kg/m².
L'I.M.C a été obtenu par le rapport du poids
en kilos sur la taille en m². La distribution régionale de graisse
évaluée par le rapport tour de taille et le tour des hanches a
été catégorisée en:
· obésité centrale ou abdominale si
rapport tour de taille/tour de hanche (W.H.R) > 0,95;
· d'obésité périphérique si
le rapport est < 0,95. Le tour de hanche a servi à suggérer la
distribution de graisses en périphérie.
2.6.6 Le diabète
sucré
Le diabète sucré a été
défini chez les participants ayant une glycémie à jeun
> 110 mg% dans le sang capillaire selon l'Organisation Mondiales de la
Santé (OMS) (50).
2.6.7 L'hypertension
artérielle (H.T.A)
L'hypertension artérielle a été
définie par la présence de chiffres tensionnelles 140 mmHg pour
la P.A.S et à 90 mmHg pour la P.A.D (49). Les mêmes directives ont
permis de catégoriser la pression artérielle de la manière
suivante:
Tableau 7. Catégorisation de l'H.T.A
Catégories P.A
|
P.A systolique mmgHg
|
P.A diastolique mmHg
|
· P.A. optimale
· P.A. normale
· P.A normale élevée
- Grade 1: H.T.A légère
- Grade 2: H.T.A modérée
- Grade 3: H.T.A sévère
|
< 120
< 130
130-139
140-159
160-179
180
|
< 80
< 85
85-89
90-99
100-109
110
|
Deux sous-groupes de l'HTA ont aussi été
considérés
|
H.T.A systolique
H.T. A limite (bord line)
|
PAS 140
PAS: 140-149
|
PAD < 90
PAD < 90
|
|
2.6.8 Anomalies
électrocardiographiques
· L'hypertrophie du ventricule gauche a
été définie selon les critères de Sokolow par la
somme des amplitudes des ondes S en V1 ou V2 et R en
V5 ou V6 30 mm.
· La déviation axiale gauche a été
caractérisée par l'axe électrique de Q.R.S compris entre
0° et -29° (44).
· L'hémibloc antérieur gauche a
été considéré si l'axe électrique de Q.R.S
- 30° (44).
· Pour la cardiopathie ischémique les codes de
Minnesota rapportés par Kornitzer et al (2):
- Code I: 1 - 2 - 3: onde Q pathologique;
- code IV: 1 - 2 - 3: sous décalage du segment ST;
code V: 1 - 2 - 3: onde T pathologique;
ont servi à caractériser les anomalies
électrocardiographiques majeurs, correspondant aux ondes Q
pathologiques et les anomalies électrocardiographiles mineurs sous
décalage du segment ST ou la modification négative de l'onde
T.
2.6.9 Ethnicité
L'ethnie a été définie à
partir de l'aire culturelle et linguistique des participants de la
manière suivante: Kongo, Luba, Ngala et Swahili.
2.7 Analyses
statistiques
Les données ont été saisies et
analysées sur ordinateur en utilisant les logiciels EPI - INFO version
6.04 et SPPS 2000 version 10.
Les données qualitatives ont été
représentées sous forme de proportion (%) et les données
continues (quantitatives) sous f orme de moyennes écart-type. Le test de
Chi-Carré de Person a servi à comparer les proportions avec
application de test exact de Fischer là où c'était
approprié. Le test t- de Student et l'analyse de variance (ANOVA) ont
servi à comparer entre les groupes les moyennes de variables continues
normalement distribués avec correction de Yates pour les petits
échantillons.
Mais le test non paramétrique de Kruskall-Wallis a
été utilisé pour comparer les moyennes de variables
continues asymétriques.
Pour l'analyse univariée, les Odds ratio (rapport de
cote) et leurs intervalles de confiance à 95% ont donné une
estimation de risque dans la présente étude cas-témoins et
le test de Mantel-Hanshael (une sorte de Chi-Carré). Pour l'analyse
bivariée, la régression linéaire simple a servi à
calculer le coefficient de corrélation simple de Bravais-Person (r) pour
démontrer une association éventuelle entre variables
continues.
La probabilité (p) inférieure à 0,05 a
été considérée comme seuil de
significativité statistique.
CHAPITRE III: RESULTATS
Les résultats d'un échantillon
représentatif et aléatoire de 334 agents de la SNEL sont
analysés.
3.1 Aspects
socio-démographiques
3.1.1 Sexe et âge
Il existe une surreprésentation des hommes au nombre
de 275 sujets (82,3%) contre 59 femmes (17,7%) pour un sexe ratio de 4,7 hommes
: 1 femme.
L'âge des participants varie de 26 à 72 ans pour
une valeur moyenne de 47,8 + 9,1 ans. La figure 8 répartit la
population d'étude selon l'âge de manière
symétrique.
Figure 8: Répartition de la population
d'étude selon le groupe d'âge.
3.1.2 Ethnicité
Sur les 334 participants, 187 sont d'ethnie Kongo, 56
d'ethnie Ngala, 69 d'ethnie Luba et 22 d'ethnie Swahili. Comme il faillait s'y
attendre, le taux le plus elevé correspond à l'ethnie Kongo
(Figure 9).
Figure 9. Représentation des participants
selon l'ethnie
La province d'origine a été retenue pour
définir le site géographique d'origine. Tous les sujets
étaient de nationalité congolaise (100%) et avaient
présenté une distribution régionale suivante (Figure
10) :
Figure 10. Représentation de la population selon
les différentes régions d'origine.
BDD: Bandundu; BC = Bas-Congo; Eq. = Equateur; PO = Povince
Orientale; KOC = Kasaï Occidental; KOR = Kasaï Oriental; MAN =
Maniema; SUD.K = Sud-Kivu; KAT = Katanga; Kin = Kinshasa.
3.1.3 Niveau
socio-économique
3.1.3.1
Résidence
Selon la commune de résidence habituelle, les
patients proviennent de cités urbaines occidentalisées (184;
55,1%) et de cités urbano-rurales ou semi-urbaines (150; 44,9 % ).
3.1.3.2 Catégorie
professionnelle
Le tableau 8 résume les quatre catégories
socio-professionnelles individualisées par le département de
Ressources humaines de la SNEL.
Tableau 8. Le nombre d'agents dans les
catégories socio-professionnelles
Classification
|
n
|
%
|
· Cadre de direction
· Cadre de collaboration
· Agent de maîtrise
· Agent d'exécution
|
34
75
99
126
|
10,2%
22,5%
29,6%
37,7%
|
Total
|
334
|
100
|
|
3.1.3.3 Niveau
d'étude atteint
Sur les 334 effectifs, 9 (2,7%), 21 (6,3%), 140 (41,9%) et
164 (49,1%) sont respectivement analphabètes, de niveau primaire, de
niveau secondaire et de niveau universitaire.
3.1.3.4 Revenu mensuel
moyen
Le revenu mensuel moyen est évalué à
61.3290,3 + 60.856,4 Francs congolais (Fc).
Les extrêmes de revenus mensuels varient de 17.000 Fc
à 360.000 Fc.
Figure11. Groupes des revenus mensuels
La distribution des agents selon le revenu mensuel montre
une combinaison anormalement distribuée (asymétrique): le mode
estimé à 30.000 Fc et la médiane à 45.000 Fc sont
très loin de la valeur moyenne.
3.1.3.5 Conditions de
logement
Sur l'ensemble de la population d'étude, 185 sujets
(55,5%) sont propriétaires de maisons et 149 sujets (44,6%)
locataires.
Parmi tous les agents, 182 sujets (54,5%) habitent des
maisons en matériaux durables avec plafond, mais 152 (45,5%) sont
logés dans des maisons en matériaux durables sans plafond.
Sur les 334 agents, 273 sujets (81,7%) habitent dans des
maisons en matériaux durables avec pavement et 61 (18,3%) sont
logés dans des maisons en matériaux durables sans pavement.
En ce qui concerne l'achèvement de la maison, 54
(16,2%) sujets habitent dans des maisons non achevées communément
appelées « chantier » et 280 sujets sont
logés dans des maisons entièrement achevées.
3.1.3.6 Signe externe de
richesse
La possession d'un véhicule personnel,
considéré comme signe externe de richesse, est rapportée
par 93 agents (27,8%).
3.1.3.7 Graduation du
niveau socio-économique
Selon le score obtenu après combinaison de plusieurs
éléments socio-économiques, le niveau
socio-économique bas (faible) est présent chez 108 agents
(32,3%), le niveau socio-économique moyen chez 101 agents (30,2%) et le
niveau socio-économique élevé chez 125 agents (37,4%).
3.2 Facteurs de risque
L'inactivité physique (sédentarité), la
migration ruro-urbaine, le tabagisme par cigarette, l'alcoolisme, l'état
nutritionnel, l'H.T.A, le diabète sucré, le sexe,
l'hérédité, le stress et le N.S.E sont des facteurs de
risque identifiés dans la présente étude.
· Les maladies cardio-vasculaires par
athérosclérose sont rapportées sous forme d'accident
vasculaire cérébral ischémique séquellaire,
d'insuffisance coronaire (onde T(-), sous décalage du segment ST) et
d'infarctus sequellaire (onde Q pathologique).
· L'hypertrophie du ventricule gauche et
l'hémibloc antérieur gauche constituent les complications
électrocardiographiques de facteurs de risque cardio-vasculaire.
3.2.1 Inactivité
physique
La durée de marche en minute au temps de loisirs et
pour aller au travail est résumée dans le tableau 9.
Tableau 9. Durée de marche au temps de loisir
et d'aller au travail.
Durée en minute
|
Temps de loisir N = 270
n (%)
|
En allant au travail N = 216
n (%)
|
0
1-59
60-119
120
|
7 (2,6)
167 (61,9)
47 (17,4)
49 (18,1)
|
15 (6,9)
96 (44,4)
30 (13,9)
75 (34,7)
|
La sédentarité vraie est respectivement
rapportée 2,6% de participants en temps de loisirs et 6,9% en allant au
travail.
L'activité physique faible est respectivement
notée chez 61,9% en temps de loisirs et 44,4% en allant au travail.
Sur 270 participants, ayant gradué la marche au temps
de loisirs, 174 (64,5%) sont définis par la sédentarité
générale, facteurs de risque cardio-vasculaire.
3.2.2 Tabagisme
Sur 334 participants, le tabagisme à la cigarette
actuelle est rapporté chez 31 participants (9,3%). Le tabagisme est
caractérisé par la médiane de cinq tiges de cigarette
journalièrement.
3.2.3 Alcoolisme
Sur l'ensemble de la population d'étude, 61,4% (n =
205) consomme régulièrement l'alcool. La bière est la
boisson la plus consommée (n = 200; 97,6%) par rapport au vin de palme
(2,4%; n = 5). Le jus de canne ou lunguila (n = 1), le lotoko (liqueur
indigène) n = 5 et le liqueur importé (genre Whisky) n = 19 sont
consommés alternativement par les consommateurs de bière. La
consommation journalière médiane est de deux bouteilles de
bière.
3.2.4 Anthropométrie et
état de nutrition
La tableau 10 résume les valeurs moyennes du poids
corporel, de la taille, du tour de taille, tour de hanche, de l'I.M.C et du
rapport tour de taille/tour des hanches (W.H.R). Le poids varie de 40 à
125 kilos; la taille de 1,4 à 1,9 m; le tour de taille de 62 à
125 cm; le tour de hanche de 61 à 129 cm; l'I.M.C de 14,8 à 40
kg/m² et le W.H.R de 0,70 à 1,30.
Sur 327 sujets, 14,4% (n = 47), 26,6% (n = 87); 44,6% (n =
146) et 14,4% (n = 47) présentent respectivement
l'obésité, la surcharge pondérale, l'état
nutritionnel normal et la maigreur. Le surpoids et l'obésité
exposent 41% (n = 134) des sujets à un haut risques
cardio-vasculaires.
Sur 325 sujets, 43,3% (n = 141) présente une
obésité centrale.
Tableau 10. Anthropométrie
Variables
|
Moyennes + Ecart-type
|
Poids (Kg)
Taille (m)
Tour de taille (cm)
Tour des hanches (Cm)
IMC (Kg/m²)
Tour de taille/Tour de hanche
|
71,1 + 14,9
1,69 + 0,8
84,7 + 11,6
90,7 + 12,1
24,5 + 4,7
0,9 + 0,08
|
3.2.5 Pression artérielle et H.T.A
Sur 330 participants avec P.A mesurée, 55 (16,7%)
présentent l'hypertension artérielle défini comme T.A.S
140 mmHg et T.A.D 90 mmHg.
En répartissant 167 sujets selon les grades de
l'O.M.S/I.S.H, 5 participants (3%) avec P.A élevée normale,
courent un plus grand risque cardio-vasculaire.
Tableau 11. Pression artérielle de 167
participants et grades de l'HTA selon OMS/ISH
Grades
|
N
|
%
|
1. PA optimales
2. PA normales
3. PA normale élevée
4. HTA grade 1
5. HTA grade 2
6. HTA grade 3
|
106
30
5
17
2
6
|
63,5
18
3
10,2
1,8
3,6
|
3.2.6 Glycémie et
diabète sucré
La glycémie varie de 41 mg/dL à 500 mg/dL dans
la population d'étude avec une moyenne de 105,9 + 46,5 mg/dL.
Sur cet ensemble des sujets, 15,1% (n = 47) présente le
diabète sucré.
3.2.7 Paramètres
électrocardiographiques
Le rythme est sinusal chez la majorité de participants
(99,7%; n= 296). Mais il existe une fibrillation auriculaire chez 0,3% de
sujets (n = 1).
La fréquence cardiaque varie de 45 battements/minute
à 130 battements/ minutes avec une moyenne de 73,3 + 12,4
battements/minute.
L'axe électrique de QRS varie de -90 à 120°
avec une moyenne de 26,8 + 36,9·. La distribution de l'axe
électrique de QRS (médiane = 30° et mode à 60°)
de la population (26,3%; n = 78) d'étude présente une
déviation axiale gauche (axe QRS compris entre 0 et -90°).
Quarante deux sujets (14,1%) présentent un
hémibloc antérieur gauche (HBAG).
Quatre vingt-un sujets (27,3%) présentent une
hypertrophie du ventricule gauche (HVG).
3.2.8 Maladies
cardio-vasculaires par athérosclérose
L'accident vasculaire cérébral
séquellaire est présent chez un sujet (0,3%).
L'insuffisance coronaire électrocardiographique
(présence d'onde T (-) et sous décalage du segment ST) est
prévalente chez 8,6% des sujets (n = 25/291).
L'infarctus du myocarde séquellaire (onde Q pathologique)
est présent dans 11,3% des tracés électrocardiographiques
(n = 33/291).
Globalement, la maladie coronaire ou cardiopathie
ischémique, est estimée à 19,9% de cette population au
travail.
3.2.9
L'hérédité
L'histoire familiale d'HTA est rapportée chez 27,9% (n
= 93/333) parmi les ascendants et 23,3% (n = 77/333) parmi les
collatéraux.
L'histoire familiale de diabète sucré est
respectivement présente chez 11,7% (n = 39/333) et chez 8,7% (n =
29/333) parmi les ascendants et les collatéraux.
Les antécédents d'A.V.C familial sont
rapportés chez 6,9% d'ascendants (n = 23/333) et chez 2,1% de
collatéraux (n = 7/333).
L'histoire de cardiopathies familiales est rapporté
chez 9,6% des ascendants, et collatéraux confondus (n = 32/332).
3.2.10 Stress
La prévalence de personnes stressées est de
72,9% (n = 240/329).
3.3 Niveau
socio-économique (NSE) et facteurs de risque
3.3.1 Faible activité
physique pour aller au travail
Sur 334 participants, 297 (88,9%) vont au travail en
automobile et se répartissent selon le gradient social de manière
inégale et significative (p < 0,01) entre les différentes
catégories de niveaux socio-économiques:
· faible avec 58 sujets (54,1%);
· moyen avec 63 sujets (62,1%);
· élevé avec 105 sujets (84%).
3.3.2 Tabagisme et
alcoolisme
La figure 12 répartit le taux d'alcoolisme et de
tabagisme par niveau socio-économique. Il existe une relation
significative (p < 0,05) et curvilinéaire en forme de U (V) entre
l'alcoolisme et le N.S.E .
Par contre, les taux de tabagisme par cigarette se
repartissent de manière identique (p > 0,05) à travers les
catégories de N.S.E.
p > 0,05
p < 0,05
Figure 12. Alcoolisme, tabagisme par cigarette et
niveau socio-économique
3.3.3 Stress
Il existe une association positive et très
significative (p < 0,0001) entre le taux de stress et le N.S.E: le taux le
plus élevé se trouve dans la catégorie avec niveau
socio-économique élevée (tableau 12).
Tableau 12. Stress et niveau socio-économique
chez 240 sujets sur un ensemble de 329 participants
Niveau socio-économique
|
Stressés
|
|
n
|
%
|
Faible
Moyen
Elevé
|
60
73
107
|
56,6
73
87
|
Chi-carré, p
|
|
< 0,001
|
|
3.3.4 Pouls, fréquence
cardiaque. et axe électrique de Q.R.S
Le tableau 13 présente les associations, non
significatives (p > 0,05) existant entre le pouls, la fréquence
cardiaque, l'axe électrique de QRS et le NSE.
Tableau 13: Pouls, fréquences cardiaque
à l'électrocardiogramme et axe électrique de
QRS
Niveau socio-économique
|
Pouls battements/min
|
Fréquence cardiaque/min
|
Axe électrique QRS, 0°
|
Faible
Moyen
Elevé
|
78,9 + 11,1
79,2 + 12,2
80,1 + 12,9
|
73,2 + 11,7
72,4 + 12,4
74 + 12,9
|
26,4 + 39,1
27,1 + 37,8
26,8 + 34,8
|
ANOVA, p
|
NS
|
NS
|
NS
|
|
NS = non significatif, p > 0,05
3.3.5 Pression
artérielle
La pression artérielle systolique tend à
augmenter avec le N.S.E mais sans différence statistiquement
significative (p > 0,05), alors que la P.A.D est positivement et
significativement (p < 0,01) associée au N.S.E (Figure 13).
Faible Moyen Elevé
ANOVA,
p > 0,05
ANOVA,
p < 0,001
Figure 13. Pression artérielle (systolique =
PAS et diastolique = PAD) et niveau socio-économique
Toutefois, le revenu mensuel, une composante continue du
N.S.E est corrélée de manière positive et très
significative (p < 0,001) aussi bien à la P.A.S (r = 0,189)
qu'à la PAD (r = 0,215). Alors que la prévalence de l'HTA
systolodiastolique présente une association curvilinéaire non
significative (p > 0,05) en forme de U avec le N.S.E. (Figure 14).
p > 0,05
Figure 14. HTA systolo-diastolique et niveau
socio-économique
3.3.6 Anthropométrie et
état nutritionnel
Tous les paramètres anthropométriques sont
associés de manière positive et significative avec le niveau
socio-économique. La robustesse statistique est très
élevée (p < 0,0001) pour le poids corporel, le tour de taille
et le tour de hanche mais ordinaire pour la taille (p < 0,05) (Tableau
14).
Tableau 14. Anthropométrie et niveau
socio-économique
Niveau socio-économique
|
Poids (Kg)
|
Taille (m)
|
Tour taille (cm)
|
Tour hanche (cm)
|
Faible
Moyen
Elevé
|
65,6 + 12,4
69,1 + 14,8
77,9 + 14,5
|
1,68 + 0,8
1,7 + 0,8
1,71 + 0,7
|
81,4 + 9,9
82 + 10,7
89,9 + 12,1
|
84,7 + 10,6
88,7 + 11,6
97,7 + 10,3
|
ANOVA, p
|
< 0,0001
|
< 0,05
|
<0,0001
|
<0,0001
|
|
La figure 15 démontre une augmentation très
significative (p < 0,0001) de taux de maigreur avec le niveau
socio-économique.
p < 0,0001
Figure 15. Maigreur et NSE.
La surcharge pondérale montre une association
linéaire négative et très significative (p < 0,0001)
avec le niveau S.E: près de 2/3 de sujets avec N.S.E faible
présente une surcharge pondérale (Figure 16).
L'obésité vraie montre une association
curvilinéaire en forme de L renversée mais très
significative (p < 0,0001) avec le N.S.E (Figure 16).
p < 0,001
Figure 16. Surcharge pondérale,
obésité et niveau socio-économique
Les figures 17 et 18 décrivent l'association inverse
et très significative (p < 0,0001) existant entre rapport T.T/TH et
le NSE (17) et le taux d'obésité centrale et le N.S.E (18).
Plus de 2/3 de la catégorie à niveau
socio-économique faible présente une obésité
centrale.
Faible Moyen Elevé
ANOVA,
p < 0,0001
Figure 17. Rapport tour de taille sur tour de
hanche
p < 0,0001
Figure 18.
Obésité centrale et niveau de vie
socio-économique
3.3.7 Glycémie et
diabète sucré
Il existe une association positive et significative (p <
0,05) entre le taux de glycémie et le N.S.E (Figure 19). La valeur
moyenne de la glycémie de la catégorie à N.S.E
élevé est caractéristique du diabète sucré.
En dépit de la distribution identique (p > 0,05) du diabète
sucré entre les différentes catégories du NSE (tableau
19).
Kruskall-Wallis,
p < 0,05
Faible Moyen Elevé
Figure 19. Taux de glycémie et niveau
socio-économique; ( + ) = écart-type.
Le tableau 15 illustre le taux de glycémie de 312
sujets en rapport avec leur niveau socio-économique.
Tableau 15. Distribution du diabète
sucré et niveau socio-économique
Niveau socio-économique
|
Diabète sucré
|
|
n
|
%
|
Faible
Moyen
Elevé
|
12
15
20
|
11,9
15,3
17,7
|
Chi-carré, p
|
|
> 0,05
|
|
3.3.8 Maladie coronaire
Il est noté une association curvilinéaire en
forme de U et significative (p < 0,05) entre le taux d'insuffisance
coronaire et le niveau socio-économique (Figure 20). Comparé aux
N.S.E faible et élevé, le niveau socio-économique moyen,
correspondant au nadir de la courbe, est plus protégé contre
l'insuffisance coronaire.
p < 0,05
Figure 20. Insuffisance coronaire et niveau
socio-économique
3.3.9 Autres maladies et
complications cardio-vasculaires
L'infarctus du myocarde séquellaire, l'HVG, et
l'hémibloc antérieure gauche ne montrent pas d'association
signification avec le N.S.E (résultats non présentés).
3.3.10
Hérédité
Les antécédents d'HTA chez les ascendants, les
antécédents de diabète sucré chez les ascendants,
les antécédents d'HTA chez les collatéraux et les
antécédents de diabète sucré montrent une
association positive et significative avec le N.S.E (tableau 18). Le niveau
socio-économique élevé est le plus susceptible à
l'histoire familiale d'HTA et de diabète sucré donc la robustesse
statistique est très élevée pour les
antécédents d'HTA chez les collatéraux (p < 0,001) et
les antécédents de diabète sucré chez les
collatéraux (p < 0,01).
Tableau 16. Hérédité et niveau
socio-économique
Niveau socio-économique
|
ATCD/HTA ascendants
n(%)
|
ATCD/Diabète ascendants
n (%)
|
ATCD/HTA collatéraux
n (%)
|
ATCD/Diabète collatéraux
n (%)
|
Faible
Moyen
Elevé
|
20 (18,5)
31 (30,7)
42 (33,9)
|
7 (6,5)
10 (9,9)
22 (17,7)
|
17 (15,7)
17 (16,8)
43 (34,7)
|
3 (2,8)
8 (7,9)
18 (14,5)
|
Chi-carré, p
|
< 0,05
|
< 0,05
|
< 0,001
|
< 0,01
|
|
3.4 Migration
ruro-urbaine
Sur 334 participants, 257 (76,9%) sont nés en milieu
rural et considérés comme de migrants ruro-urbaine et 77 (23,1%)
nés à Kinshasa avec qualification d'autochtones. Comparés
aux autochtones, les migrants sont plus âgés (49,3 + 8,7
ans versus 42,5 + 8,1 ans, p < 0,001) et présentent des
valeurs supérieures de pression artérielle systolique (126,9
+ 25,1 mmHg versus 119,1 + 21,7 mmHg, p < 0,01).
En dépit des valeurs identiques des pressions
artérielles diastoliques(80,6 + 16,4 mmHg chez les migrants et
77,5 + 14,4 mmHg chez les autochtones, p > 0,05), d'IMC (29,4
+ 5,4 Kg/m² et 28,8 + 2,8 Kg/m², p > 0,05) et de
glycémie (p > 0,05), le risque d'HTA systolo-diastolique est
mulpitlié par 2 en cas de migration ruro-urbaine que de non migration
(Prévalence de HTA = 19% versus 9,1%; OR = 2,3; IC 95% 1,1 - 5,8; p <
0,05).
3.5 Autres associations
3.5.1 Sexe et risques
cardio-vasculaires
Comparés aux femmes, les hommes présentent les
mêmes valeurs (p > 0,05) de poids corporel (71,3 + 15, 1 kg
pour les hommes et 70,9 + 14,3 kg pour les femmes), de P.A.D (80
+ 16,1 mmHg et 79,2 + 15,5 mmHg), de pouls (79 + 12,5/min
et 81,6 + 9,8/min), de glycémie (107,5 + 48,6 mg/dL et
98,4 + 34,4 mg/dL), d'HTA (16,7% et 15,3%) et de prise d'alcool (29,1%,
n = 80 versus 24%, n = 14).
Par contre les femmes présentent de moindre taux de
mariées (p < 0,05), de locataires, de niveau d'études primaire
, secondaire et supérieure, mais de taux supérieurs de plus de
huit personnes à charge (Tableau 17).
Tableau 17. Sexe et aspects
socio-démographiques
Variables
|
Hommes
|
Femmes
|
p
|
Mariés, n (%)
Non mariés, n (%)
|
251 (91,3)
24 (8,7)
|
28 (47,5)
31 (52,5)
|
< 0,0001
< 0,0001
|
Propriétaires de maison, n (%)
|
116 (42,2)
|
33 (55,9)
|
< 0,05
|
Locataires, n (%)
|
159 (57,8)
|
26 (44,1)
|
< 0,05
|
Niveau études, n (%)
· primaires
· secondaires
· supérieures
|
29 (10,5)
102 (37,1)
144 (52,4)
|
1 (1,7)
38 (64,4)
20 (33,9)
|
< 0,001
< 0,001
< 0,001
|
Personnes à charges 8, n (%)
|
120 (44,1)
|
42 (73,7)
|
< 0,0001
|
|
Les femmes sont plus inactives (marche en temps de loisir
< 60 min) (76,7%, n = 33) que les hommes (62,1%, n = 141), la
différence étant significative (p < 0,05).
Le tabagisme par cigarette est exclusivement rapporté
par les hommes (11,3%, n = 31) en comparaison avec les femmes (0%, n = 0).
Les hommes consomment plus de bouteilles de bière par
jour (2,1 + 1,2) que les femmes (1,4 + 0,8), p < 0,01.
La taille est plus grande (p < 0,0001) chez les hommes
(1,70 + 0,7 m) que chez les femmes (1,64 + 0,7).
La surcharge pondérale et l'obésité
abdominale sont plus prévalentes chez les hommes (surcharge
pondérale = 26,9%, n = 72; obésité centrale 47,7 %, n=127
), que chez les femmes (surcharge pondérale 25,4%, n = 15 ;
obésité centrale 17,5 %, n=10); alors que l'obésité
est plus prédominante (p < 0,01) chez la femme (27,1%, n = 16) que
chez l'homme (11,6%, n = 31).
L'histoire d'HTA chez les ascendants est plus
rapportée (p < 0,001) par les femmes (54,2%, n = 72) que par les
hommes (22,3%, n = 61). La P.A.S est plus élevée (p < 0,05)
chez les hommes (126,5 + 24,2 mmHg) que chez les femmes (119,5 +
25,9 mmHg).
Il est noté plus de cas d'HVG chez les hommes (31,8%,
n = 77/242) que chez les femmes (7,3%; n = 4/55) p < 0,001.
Le risque de séquelles d'infarctus du myocarde est
multiplié par 4 chez les hommes (n= 31; 12,8%) en comparaison avec les
femmes (n = 2; 3,6%), OR = 3,9 IC 95 % : 1,04 - 24,7,p <0,05.
3.5.2
Sédentarité et risques cardio-vasculaires
Le tableau 18 compare la sédentarité avec la
vie active. Les participants sédentaires sont caractérisés
par des valeurs plus élevées de poids corporel, de taille, de
tour des hanches, de tour de taille, de P.A.D , de glycémie, d'histoire
familiale d'HTA chez les ascendants, d'antécédents d'HTA chez les
collatéraux , d'histoire de diabète sucré chez les
collatéraux et de prise d'alcool. La PAS, le tabagisme et le pouls sont
similaires dans les deux groupes.
Tableau 18. Comparaison de la
sédentarité versus vie active chez 301 participants
Variables
|
Sédentarité
|
Vie active
|
p
|
Fumeurs, n (%)
|
9 (10,2)
|
22 (8,9)
|
NS
|
Alcool
|
61 (70,6%)
|
144 (58%)
|
< 0,05
|
Poids, (Kg)
|
79,8 + 14,9
|
68,3 + 13,7
|
< 0,0001
|
Taille (m)
|
1,7 + 0,7
|
1,6 + 0,8
|
< 0,05
|
Tour de taille
|
90,1 + 12,5
|
85,6 + 49,8
|
< 0,0001
|
Tour des hanches, (cm)
|
98,1 + 10,6
|
88,2 + 11,6
|
< 0,0001
|
PAS, (mmHg)
|
127,4 + 25,4
|
124,5 + 24,3
|
NS
|
PAD, (mmHg)
|
83,1 + 14,2
|
78,8 + 16,4
|
< 0,05
|
Pouls/minute
|
80,6 + 13,3
|
79 + 11,7
|
NS
|
Glycémie, (mg/dL)
|
117,8 + 69,8
|
101,7 + 33,9
|
< 0,01
|
Histoire familiale/ascendants d'HTA, n (%)
|
32 (37,2)
|
61 (24,7)
|
< 0,05
|
Histoire d'HTA chez collatéraux, n (%)
|
33 (38,4)
|
44 (17,8)
|
< 0,0001
|
Histoire diabète chez collatéraux, n (%)
|
12 (14)
|
17 (6,9)
|
< 0,05
|
|
Mais l'obésité ne varie pas avec le niveau
d'activité physique: 41,8 % de sujets sédentaires obèses
versus 44,1 % de sujets actifs (p > 0,05).
Il existe une association négative et significative
(p<0,05) entre le taux de prévalence d'HTA et la durée en
minute de marche pour aller au travail (Figure 21). Au total 73,5 % de
participants sédentaires (< 60 minutes de marche) sont
hypertendus.
Figure 21. Activité physique et
H.T.A
Il existe une association négative et significative
(p < 0,05) entre le taux de prévalence de diabète sucré
et l'activité physique (Figure 22).
Figure 22. Diabète sucré et durée
de marche en temps de loisir
3.5.3 Tabagisme et risque
cardio-vasculaires
Il n`existe aucune association significative entre l'HTA, le
diabète sucré, l'insuffisance coronaire, les séquelles
d'infarctus du myocarde, l'hypertrophie ventriculaire gauche et le tabagisme
(résultats non présentés).
Par contre comparés aux non fumeurs (71,9 +
14,9 kilos), les fumeurs pèsent moins (63,9 + 13,1 kilos), la
différence étant hautement significative (p < 0,01).
3.5.4 Maladies
cardio-vasculaires
L'âge est corrélé très
significativement (p < 0,0001) à la PAS (r = 0,327) et à la
PAD (r = 0,229).
Le risque d'insuffisance coronaire est multiplié par 2
en cas de sédentarité (OR = 2,4; IC 95%: 1,03 - 5,7; p <
0,05); par 8 chez les hypertendus versus non hypertendus (OR = 8,1; IC 95 %:
3,4 - 19,8; p < 0,0001) et par 3 en cas d'HVG (OR = 2,7; IC 95 %: 1,1 - 6,2;
p < 0,01).
Le risque d'H.T.A est multiplié par 3 en cas
d'antécédents d'HTA chez les collatéraux (OR = 3,2; IC 95
%: 1,7 - 5,6; p < 0,0001).
Le risque de diabète sucré est multiplié
par 3 en cas d'antécédents de diabète sucré chez
les collatéraux (O.R = 3,2; IC 95 %: 1,3 - 7,7; p < 0,01).
La fréquence cardiaque est significativement plus
élevée (p < 0,01) chez les hypertendus (77,2 +
13,7/min) que chez les non-hypertendus (72,3 + 11,9/min).
Les participants stressés pèsent plus (73,2
+ 15,6 Kg) que les non-stressés (62,8 + 11,8 Kg), la
différence étant statistiquement très significative (P
< 0,0001).
Il est noté plus d'antécédents d'HTA
chez les ascendants de sujets stressés (32,6 %; n = 78/239) que chez les
non stressés (15,7 %; n = 14/89), la différence étant
hautement significative (p < 0,01).
Le risque d'être fumeur de cigarette (tabagisme) est
multiplié par 22 en cas de prise régulière d'alcool versus
abstention d'alcool (OR = 21,8; IC = 95 %: 4,1 - 455,8; p < 0,0001).
CHAPITRE IV:
DISCUSSION
La présente étude contribue, par une approche
épidémiologique multifactorielle, à la
compréhension de l'émergence des maladies cardio-vasculaires en
Afrique subsaharienne (1-6, 82).
En effet, par l'inventaire des facteurs de risque
cardio-vasculaire, elle préfigure l'épidémie des maladies
cardio-vasculaires en Afrique noire dès l'an 2020 (5,6).
Pour ce faire, l'environnement socio-économique,
l'hérédité et les attributs personnels de l'individu
interagissent au cours de l'évolution progressive de
l'athérosclérose.
4.1 Aspects
socio-démographiques
Dans cette population active au travail, plusieurs
inégalités sont mises en évidence. La sous
représentation de la femme est manifeste (17,7%).
L'ethnie Kongo constitue plus de la moitié de la
population d'étude en raison de sa proximité à la capitale
Kinshasa. Malgré l'effort d'africanisation de cadres au sein de la SNEL
(100% des agents sont de nationalité Congolaise); la masse salariale
médiane est le seul apanage des cadres toute catégorie confondue
(cadre de collaboration et cadre de direction) qui représentent le
tiers de la population d'étude.
Dans le cadre de l'urbanisation, plus de la moitié de
la population réside en milieu occidentalisé avec des maisons en
matériaux durables alors que le reste réside dans des quartiers
avec urbanisation chaotique et structure semi-rurale.
En dépit de cela, il convient de souligner l'effort
louable de la République Démocratique du Congo en matière
d'alphabétisation puisque 3% seulement de participants sont
analphabètes.
La combinaison de plusieurs paramètres
socio-démographiques permet de mieux catégoriser les
participants en trois catégories socio-économiques:
· niveau socio-économique faible;
· niveau socio-économique moyen;
· niveau socio-économique élevé.
D'autres études africaines ont procédé
aussi à la combinaison de plusieurs variables socio-économiques
pour calculer l'indice de niveau socio-économique ou indice de niveau de
vie (17, 32).
4.2 Facteurs de risque
cardio-vasculaire
La présente étude confirme les données
des enquêtes de Framigham (61) en ce qui concerne la relation existant
entre les caractéristiques de l'individu et les risques futurs des
maladies cardio-vasculaires.
Il est clair que l'action des facteurs de risque
cardio-vasculaire est additive et synergique et qu'il est urgent de porter
l'attention des médecins et des responsables de la politique sanitaire
sur l'interaction ou l'interface entre l'environnement et
l'hérédité dans l'éclosion de maladies
cardio-vasculaires. Ces facteurs de risque cardio-vasculaire englobent:
l'inactivité physique, le tabagisme, l'alcoolisme, les erreurs de
nutrition, l'hypertension artérielle, le diabète sucré, le
sexe, le stress, le niveau de vie socio-économique et l'histoire
familiale des facteurs de risque cardio-vasculaire.
4.2.1 L'inactivité
physique
La sédentarité est de nature
épidémique dans la population d'étude. Les conditions de
vie urbaine favorisent ces facteurs de risque présents chez près
de 65% de la population d'étude. Ce taux de sédentarité se
trouve dans la fourchette de 41-92% de patients coronariens Noirs Africains et
sédentaires (32).
Bien que la sédentarité suscite de controverse
comme facteur de risque indépendant de maladies coronaires (82), la
présente étude démontre une association significative
entre l'insuffisance coronaire, l'hypertension artérielle, le
diabète sucré, l'obésité centrale, l'histoire
familiale d'HTA, l'histoire familiale du diabète sucré et
l'inactivité physique.
L'exercice physique aérobic et régulier diminue
le risque de maladies coronaires (83). Ce bénéfice proviendrait
de la diminution de la pression artérielle déterminée par
l'exercice physique d'une part et par les facteurs métaboliques
stimulés par l'exercice physique telle que: - l'augmentation de
H.DL-cholestérol d'autres part (84).
Les données japonaises concernant les athlètes
des arts martiaux (self-défense) ne montrent pas une association
significative entre l'activité physique et la pression
artérielle(85).
Les effets métaboliques de l'entraînement
physique (86, 87) influencent favorablement certains facteurs de risque
liés au métabolisme glucidique: augmentation de
l'insulinémie, de la tolérance au glucose et de la
sensibilité à l'insuline.
Chez les obèses, avec diabète de type 2 (86),
l'exercice physique régulier baisse d'une manière significative
la résistance périphérique à l'insuline avec comme
conséquence une diminution de la glycémie à jeun , de la
lipémie, de l'hémoglobine glucosylée, de la pression
artérielle et du poids corporel. L'activité physique ne semble
pas assurer un meilleur contrôle du diabète
insulino-dépendant (86). Toutefois, l'activité physique requiert
des précautions chez les diabétiques de type 1 et de type 2 (86).
Longo-Mbenza B. (86) contre-indique l'activité physique dans les
circonstances suivantes: la rétinopathie proliférative, le
neuropathie autonome (traumatisme du pied) et l'aggravation d'une
protéinurie d'effort(87).
4.2.2 Le tabagisme et
l'alcoolisme
La prévalence du tabagisme dans cette population
active en milieu de travail est de 9,3%. Cette prévalence est de loin
inférieure à la prévalence du tabagisme dans la
communauté générale de la ville de Kinshasa estimée
en 1998 à 23,6% (88) et en l'an 2000 à 49% (89).
La différence des échantillons
étudiés serait à l'origine de la différence de taux
de prévalence du tabagisme avec une population de plus de 15 ans dans la
communauté générale mais de plus de 25 ans dans la
présente étude.
Aucune femme ne fume dans la présente étude,
confirmant les données de la communauté générale ou
neuf hommes contre une femme, fument la cigarette (86). Ces données sont
en contradiction avec les données relatives au tabagisme en relation
avec le paramètre démographique des pays développés
où les femmes fument plus que les hommes (90). Le courant
féministe des pays développés et la libération de
la femme dans les pays développés seraient peut-être
à la base de la prépondérance féminine dans le
tabagisme. Pour des raisons culturelles, les pays en voie de
développement comme le Congo-Kinshasa continuent à observer une
très grande prévalence des hommes fumeurs (91, 92). La
consommation des cigarettes des africains de ville est en progression
régulière notamment chez les adolescents et les adultes jeunes
(12).
Les sujets sédentaires fument autant que leur
homologue avec activité physique élevée. Les fumeurs
pèsent moins que les non fumeurs. Ceci est en conformité avec
l'effet anorexigène bien connu du tabac (93). L'effet anorexigène
du tabac était utilisé à visée publicitaire aux
Etats-Unis, puisque un gros fumeur brûle quotidiennement 300 calories
supplémentaires (93). Le sevrage du tabagisme a souvent comme effet un
gain de poids: la fumée de la cigarette provoque diverses maladies du
tube digestif et surtout de l'estomac (94).
La présente étude confirme que le tabagisme est
un phénomène de société renforcé par
l'urbanisation et l'industrialisation.
La présente étude confirme avec plus de
robustesse statistique l'association significative existant entre tabagisme et
alcoolisme dans la ville de Kinshasa rapportée déjà par
Longo-Mbenza (89). Dans la population au travail de cette étude, le
risque d'être fumeur est multipliée par 22 en cas d'alcoolisme,
alors qu'il est multiplié par 4 dans la population
générale kinoise (89). L'influence de la vie en
société suggère que les fumeurs ont tendance à se
partager la cigarette et une tournée de bière ou d'autres alcool.
Le revenu de la population au travail peut expliquer cette grande marge en
comparaison avec la population générale globalement chômeur
et dans la pauvreté. Les données du tabagisme de la
présente étude, confirmant certaines études africaines
(16) et infirmant d'autres études africaines ainsi que la
majorité d'études des pays développés (30, 34,
36-37, 39-41, 95) sont en contradiction avec l'épidémiologie de
maladies cardio-vasculaires. En effet, il y avait autant des fumeurs chez les
cas d'HTA, de diabète sucré, de séquelles d'infarctus du
myocarde, d'insuffisance coronaire, d'HVG et les témoins.
La consommation journalière de cigarette très
faible (2 tiges/jour) dans la présente population relativement jeune
pourrait expliquer l'absence de l'influence du tabagisme sur les maladies
cardio-vasculaires. La consommation journalière modérée et
légère d'alcool(2 bouteilles de bière) pourrait jouer
aussi un effet protecteur dans cette population (54-55, 96).
4.2.3 Migration, Age et
Stress
L'impact de la migration sur la P.A a été
démontré par des études longitudinales menées au
Kenya (11, 97, 98). Ces études montrent que les sujets d'une population
à pression artérielle basse émigrent vers les
agglomérations urbaines et changent des habitudes alimentaires avec une
consommation élevée de sels, une excrétion urinaire de Na
et un rapport Na/K nettement plus élevé (73, 74, 97, 98).
Après migration, le développement en milieu
urbanisé semble étroitement associé à
l'augmentation de la prévalence de l'HTA, à l'adoption du mode de
vie dans l'acculturation sous forme de tabagisme , d'alcoolisme,
d'inactivité physique et d'augmentation du poids corporel (9, 11-12).
Toutefois, la physiopathologie de l'hypertension artérielle liée
à la migration n'est pas encore éclaircie car celle-ci s'installe
progressivement au cours de nombreuses années.
L'influence de l'âge sur la P.A est bel et bien
démontrée dans la présente étude telle que
rapportée ailleurs (11, 12, 64, 68, 73, 74).
La P.A augmente actuellement avec l'âge aussi bien en
milieu rural qu'en milieu urbain (13, 99). L'effet de l'âge sur la P.A
est d'autant plus renforcée sur cette population au travail avec 76,9%
de migrants. Ces derniers sont plus âgés et présentent de
valeurs supérieures de pression artérielle systolique que les
non migrés.
Le risque d'HTA systolo-diastolique est doublé chez
ces migrants confirmant toutes les études longitudinales africaines
relatives à la migration (11, 73, 74, 97, 98). Presque toute la
population d' étude est stressée, mais le taux le plus
élevé se retrouve dans la catégorie avec niveau
socio-économique élevé où la pression
artérielle et la glycémie sont les plus élevées .
4.2.4
Génétique
Le rôle de l'histoire familiale de maladies
cardio-vasculaires est éminemment démontré par la
présente étude. Il s'agit des antécédents d'HTA, de
diabète sucré, d'accident vasculaire cérébral et de
cardiopathie chez les ascendants et les collatéraux. L'HTA, la plus
rapportée est suivie de près de la moitié par le
diabète sucré.
Il est noté un triple risque d'HTA en cas
d'antécédent d'HTA chez les collatéraux. Les
antécédents chez les ascendants montrent aussi une association
positive avec le stress.
Il est important de savoir l'existence de l'histoire
familiale de l'HTA ou de décès prématuré de causes
cardiovasculaires. L'HTA essentielle est plus fréquente chez les
patients avec antécédent d'HTA ou des maladies cardio-vasculaires
(100, 101).
Dans une étude menée en 1994 par Mbala, au sein
de la même entreprise SNEL (15), le taux d'antécédents
héréditaires d'HTA (31%) et de diabète sucré (7%)
rapporté ne sont pas différents de ceux respectivement
observés par la présente étude (27,9% et 8,7%).
L'urbanisation et la migration peuvent expliquer le taux de
personnes stressées très élevé et estimé
à 72,2% dans la présente population au travail.
4.3 Niveau
socio-économique, facteurs de risque cardio-vasculaire et maladies
cardio-vasculaires
4.3.1 Inactivité
physique
Même dans la petite proportion de participants qui vont
au travail à pied, le taux de sujets à faible N.S.E est le plus
élevé. La majorité de participants restant
(approximativement presque 90%) peuvent être considérée
comme inactifs puisque allant en véhicule au travail. Cela suppose que
toutes les catégories de N.S.E sont exposées au risque
liée à la faible activité physique (62).
4.3.2 Tabagisme et
alcoolisme
Le tabagisme n'est pas influencé par le gradient
socio-économique, il se répartit aussi bien dans le niveau
socio-économique moyen qu' élevé tel que noté par
Longo-Mbenza (82). Mais dans les pays développés, il est
observé une fréquence significativement plus élevée
de tabagisme à la cigarette chez les ouvriers (2, 37, 39-41).
Il est difficile de comparer le taux de tabagisme courant et
quotidien estimé à 9,8% dans la présente étude
à celui d'antécédents personnels de tabagisme non
précisé compté à 19% par Mbala au sein de la
même entreprise en 1994 (15).
Par contre l'alcoolisme est significativement plus
élevé dans les niveaux socio-économiques faible et
élevé, la relation entre le niveau socio-économique et
consommation d'alcool étant en forme de U.
Dans les pays développés, la consommation
d'alcool est plus élevée chez les femmes de niveau
socio-économique élevé (102-105), alors qu'il existe une
association inverse entre le niveau socio-économique et la consommation
d'alcool chez les hommes (102, 106). Des études contradictoires sont
aussi rapportées chez l'homme (104, 107) et en dépit de la non
variation de la fréquence cardiaque, de l'axe électrique de QRS
et de la pression artérielle systolique avec les gradients
socio-économiques, la relation de l'HTA avec le niveau
socio-économique est aussi en forme curvilinéaire en U similaire
à la relation de la consommation d'alcool avec le niveau
socio-économique. Mais la relation significative et positive entre le
stress, la PAD et le niveau socio-économique est de type
linéaire. Toutes ces données semblent entrevoir le rôle
protecteur de la consommation modérée d'alcool vis-à-vis
de l'HTA au sein du niveau socio-économique moyen.
Dans le British regional hearth study, l'ajustement pour la
consommation d'alcool ensemble avec l'I.M.C explique environ 80% de l'effet du
niveau socio-économique sur la pression artérielle des hommes
(108).
Dans d'autres études, une association négative
entre niveau socio-économique et P.A persiste après ajustement
pour la consommation d'alcool et d'autres variables (109-112).
Dans l'étude l'INTERSALT, l'ajustement pour l'alcool,
l'I.M.C, le tabagisme, l'excrétion de Na+ et de K+
annulent l'association significative entre le niveau socio-économique et
la P.A (105).
Il existe de rares études dans les pays en voie de
développement, démontrant l'action de l'alcool sur l'association
directe entre la pression artérielle et le niveau
socio-économique. Au Nigeria où le niveau socio-économique
est positivement associé à la pression artérielle, la
consommation d'alcool est plus élevée au sein de niveau
socio-économique faible (113).
En Inde, l'association positive entre le niveau
socio-économique et la pression artérielle est
indépendante de la consommation d'alcool, étude sans
précision des caractéristiques du niveau socio-économique
dans la consommation d'alcool (114). Dans la présente étude,
à ce niveau préliminaire d'analyse univariée sans
ajustement pour la consommation d'alcool et d'autres variables, le niveau
socio-économique est directement corrélé aussi bien
à la P.A.S qu'à la pression artérielle diastolique. Dans
la même ville de Kinshasa, Longo-Mbenza et coll. observent des valeurs de
P.A.S et P.A.D les plus élevées au sein du niveau
socio-économique faible, donc une association inverse entre la P.A et le
niveau socio-économique (115).
La consommation excessive d'alcool détermine de
façon probable une élévation significative des chiffres
tensionnels et ce indépendamment de l'influence du poids corporel, du
tabagisme et du niveau éducationnel de noirs sud-africains (116).
4.3.3 Prévalence de
l'hypertension artérielle et stress
La prévalence habituelle de l'HTA chez l'adulte en
Afrique sub-saharienne définit selon les critères OMS/I.S.H est
de 8-10% dans les communautés rurales et atteint 10-12% dans les
populations urbaines (11, 13). En ce qui concerne l'HTA modérée
à sévère, les études l'évaluent autour de
20% de la population hypertendue étudiée (11) alors qu'elle est
seulement de près de 6% dans la présente étude. La
prévalence de l'HTA estimée est de 16,7%. Cette prévalence
parait plus élevée que celle de la population africaine
générale. La présente prévalence est difficilement
comparable, en dépit de critères identiques de définition
de l'HTA, à la prévalence de 26% rapportée en 1994 dans la
même entreprise par Mbala (15), à celle de 29,7% au sein de
travailleur ivoirien au port d'Abidjan (14) et aux prévalences
respectives de 7,4% et 10,2% des hommes et des femmes travailleurs
sénégalais (117). Il faut souligner que l'étude de Mbala
(15) et l'enquête ivoirienne se sont déroulées au sein d'un
échantillon non-aléatoire.
Contrairement aux données de Mbala, repartissant les
employés de la SNEL en deux catégories (cadre et subalterne) ne
précisant pas les prévalences d'HTA de chaque catégorie
mais le P.A en position assise plus élevé chez les cadres que
chez les subalternes (15), la présente étude repartit les
employés de la SNEL en tertille tenant en compte une approche
multiparamétrique des variables socio-démographiques. De ces
trois catégories, comme souligné plus haut, en relation avec la
consommation d'alcool, le niveau socio-économique faible et
élevée sont de facteurs de risque associés à l'HTA.
Ces données confirment l'étude sénégalaise qui
identifie l'âge, l'analphabétisme, la catégorie
professionnelle et le stress lié aux conditions de travail comme
facteurs de risque de P.A élevée.
L'association curvilinéaire existant entre l'HTA et le
niveau socio-économique contraste donc avec le paradoxe décrit
chez les Noirs en Afrique subsaharienne et chez les Noirs au Blancs des
Etats-Unis (9, 11): faible prévalence de l'H.T.A chez les Noirs
Africains ayant un faible revenu (105, 118), mais prévalence
élevée de l'HTA dans le groupe de bas niveau
socio-économique de Blancs ou de Noirs Américains (118).
L'explication de ce paradoxe intéressant entre les études
antérieures africaines et celle du noir américain reste à
élucider. Par contre l'association curvilinéaire entre l'HTA et
le niveau socio-économique, démontrée dans la
présente étude, peut s'expliquer par l'adoption progressive d'un
mode de vie occidentale des migrants et des non-migrants vivant en milieu
urbain de Kinshasa et ayant des professions de bureau, l'alcoolisme, le
tabagisme, l'inactivité physique, le stress, l'âge et autres
variables de risque d'HTA.
Il est curieux de noter l'absence de l'influence du sexe sur
la prévalence de l'HTA dans la présente étude:
l'explication viendra de l'analyse détaillée des données
de ce travail. Mais l'hérédité interfère avec le
sexe dans la présente étude: les antécédents d'HTA
chez les ascendants sont plus rapportés par les femmes que par les
hommes. D'ailleurs le risque d'HTA est triplé en cas d'histoire d'HTA
chez les collatéraux.
La fréquence cardiaque , risque cardio-vasculaire bien
établi chez les congolais (47) est plus élevée chez les
hypertendus que chez les non-hypertendus. Les sujets stressés rapportent
plus d'antécédents d'HTA chez les ascendants que les
non-stressés. La présente étude démontre que le
statut socio-économique et la vie en milieu urbain de Kinshasa
(condition de locataire, incongruité au mode de vie) est une source de
stress.
Il existe un désaccord entre la position sociale et le
comportement social, désaccord étant une cause de stress
corrélée à l'élévation de la pression
artérielle (11). Il n'est pas aisé d'établir si l'action
de ces facteurs psycho-sociaux sur la P.A se réalise directement par le
système nerveux autonome (fréquence cardiaque
élevée, glycémie élevée) ou indirectement
par modification des habitudes alimentaires sous forme de consommation
excessive de sel (73) ou d'alcool et de tabagisme. Après migration, la
rupture de la niche écologique avec modification culturelle telle que
décrite par CRUZ-COKE au sein d'une population d'habitants de l'Ile de
Pâques (119), déclenche la pathogénie de
l'élévation de la pression artérielle s'il n'y a pas
d'adaptation.
En effet, le stress peut être défini comme une
réponse de l'organisme à un ensemble de demandes qui mettent en
jeu les réponses adaptatives de l'individu (120). Le stress est
conceptuellement composé de quatre parties qui sont: les stresseurs
potentiels, les réactions, les conséquences et les
médiateurs. Les stresseurs potentiels sont les événements,
et les conditions qui peuvent entraîner des réactions physiques et
psycho-sociales. les réactions sont les réponses biologiques et
psycho-sociales aux stresseurs. Les conséquences sont les effets
à long terme des réactions. Les médiateurs sont de
barrières génétiques, psychologiques sociales et physiques
qui peuvent compenser ou neutraliser l'impact du stress. Parmi les
médiateurs, il y a le support social (solidarité africaine
légendaire), le contrôle de soi et la capacité à
faire face (coping). Le stress chronique peut être conjugal (excès
de femmes non mariées), familial, professionnel et financier.
Dans la présente étude, le stress est
associé directement au niveau socio-économique. Les valeurs les
plus élevées proches de 90 % se trouvant dans la catégorie
du niveau socio-économique élevé. Il convient cependant de
souligner que le stress est présent dans chaque catégorie
socio-économique à raison de plus de la moitié de
représentant 56 % de stress au sein du niveau socio-économique
faible, 73 % dans le classe moyen et 87 % dans la catégorie niveau
socio-économique élevé. L'inadaptation de ces agents avec
la vie urbaine ne pas discutable. C'est justement chez les stressés
qu'il y a plus d'antécédents d'HTA chez les ascendants. Cette
inadaptation des populations africaines rurales après migration en ville
a été incriminé dans l'éclosion du stress et des
maladies cardiovasculaires tels que l'HTA et l'obésité (10, 11).
La présente association positive entre le stress et le niveau
socio-économique avait aussi été rapporté dans les
années 1980 auprès des employés belges (120). En effet,
dans les pays développés le stress corollaire du comportement
type A (121) est plus retrouvé chez le sujet à niveau
socio-économique élevée (120). Mais après la
généralisation de l'épidémie cardio-vasculaire, le
stress est devenu l'apanage des individus à niveau
socio-économique faible (9). En Côte d'Ivoire , le stress est plus
prévalent chez les noirs cadres intellectuels. La présente
étude considère le stress comme un ensemble de facteurs
psycho-sociaux, de comportements agressifs, ambitieux, de compétition
mais aussi négatifs: dépression type B. La dépression et
le type de comportement B (anxiété et inhibition sociale)
présentent un risque quatre fois plus élevé de
mortalité chez les sujets coronariens (16).
Dans un travail très récent, Longo-Mbenza et
coll. ont démontré que le sexe masculin, l'âge
avancé, le niveau socio-économique faible, la migration, la
fréquence cardiaque élevée et l'hyperfibrinémie
étaient des facteurs prédictifs significatifs de la
mortalité post. AVC chez les congolais (19).
La prise en charge de plus de huit personnes et le statut de
migrants de parents prédisent, respectivement, quatre et cinq fois plus
de risque de survenue de cardiopathie post-rhumatismale chez leurs enfants
(21).
4.3.4 Anthropométrie et
diabète sucré
Les deux formes de la malnutrition, maigreur ou
sous-nutrition et surcharge pondérale /obésité sont
présentes chez les employés de la SNEL. Ceci signifie qu'il
s'agit d'une population en transition nutritionnelle. La transition
nutritionnelle à la croisée de chemin des pays en voie de
développement, est caractérisée par une consommation
excessive de graisses, une diminution de consommation des fibres et des sucres
complexes et une diminution de l'activité physique (3). Ce qui a
amené Jervell a incriminé aussi bien l'excès que la
carence de bonnes choses dans la malnutrition (4). La carence entraîne la
malnutrition protéinoénergétique chez l'enfant, la sous
alimentation et la déficience en micronutriments
(microéléments). L'excès entraîne la suralimentation
et donc l'obésité. La malnutrition foetale a été
reconnu dans notre pays comme un facteur de risque cardiovasculaire chez
l'enfant adolescent congolais (122, 123).
Sur l'ensemble de la population 14,4%, 26,6 et 14,4%
représentent respectivement la sous alimentation de type maigreur, la
surcharge pondérale ou surpoids et l'obésité
générale. Le surpoids et l'obésité mis ensemble est
présent chez 41% de sujets, pendant que l'obésité centrale
se trouve chez 43,3% de participant. Toutes ces données exemplifient les
transitions nutritionnelle et épidémiologique (3,4, 7). Pour la
transition épidémiologique, la prédiction de
l'avènement de l'épidémie des maladies chroniques non
transmissibles d'ici à l'an 2020 (5,6) sera vite
matérialisée par des chiffres épidémiologiques
d'obésité observés dans la présente étude
(124).
Bieleli rapporte dans la population 18% des cas de maigreur,
16% de surpoids et 9,4% d'obésité toute classe confondue (125).
Toutefois dans la population générale de la ville de Kinshasa,
Mbuyamba et al évaluent à 14% la prévalence de
l'obésité (73) mais dans la population active au travail et dans
la même entreprise SNEL, Mbala observe 28% d'agents avec surcharge
pondérale et obésité confondue (15). Les taux de la
surcharge pondérale et de l'obésité estimé dans la
présente travail ne peuvent pas être comparé à ceux
rapportés par les précédentes études Congolaises .
La surcharge pondérale évaluée entre 28 et 42% chez les
Noirs Américains (126) suggère une pathogénie
génétique ou ethnique probable. Non seulement chez les Noirs
Américains mais chez toutes les ethnies des pays
développés, évaluées par des protocoles
standardisés, l'obésité constitue un réel
problème de santé publique (127). En ce qui concerne notre pays
et l'Afrique, l'obésité progressant jusqu'ici de manière
endémique dans les pays développés s'étend dans nos
pays en voie de développement, marquant alors la transition de la
pauvreté à la richesse (128).
En effet, la modernisation, l'urbanisation, la migration vers
la ville de Kinshasa, et le niveau de vie socio-économique expliquent la
direction de l'obésité vers les horizons
épidémiques pour la population de la SNEL au travail. Tous les
paramètres anthropométriques, poids corporel, taille, tour de
taille et tour des hanches montrent une association directe et plus que
significative avec le niveau de vie socio-économique: les valeurs les
plus élevées étant dans la catégorie
élevée. Cette évaluation quantitative de la corpulence
expose plus les classes les plus aisées au risque de
l'obésité (elle-même facteur de risque cardio-vasculaire)
(129); de l'insulino-résistance ; du diabète
sucré(130) et de réduction de H.DL-cholestérol (45, 131)
comme c'étaient les cas des pays industrialisés.
En milieu hospitalier de Kinshasa, Longo-Mbenza et coll
notent une corrélation positive et très significative entre le
poids corporel et l'uricémie dans une population où
l'hyperuricémie a été isolé comme facteur de risque
significatif d'incidence d'AVC et de maladies coronaires (infarctus du
myocarde) (132). Pire encore, dans la présente étude, les
sédentaires comparés à ceux avec activité
physique, présentent des valeurs supérieures de poids corporel,
de taille, de tour de taille et de tour des hanches.
Toutefois, la catégorisation de l'évaluation
anthropométrique de la présente population en état
nutritionnel de maigreur, de surcharge pondérale et
d'obésité expose chaque niveau socio-économique à
l'une ou à deux anomalies nutritionnelles. La maigreur est très
prévalente dans la catégorie du niveau de vie
socio-économique élevée caractérisé
déjà avec des valeurs anthropométriques très
élevées. Cette maigreur ou sous alimentation peut aussi
être associée à des maladies chroniques ou à des
carences en nutriments (risque des maladies cardio-vasculaires lié aux
carences de folates, K+, vitamine E). Quant à la surcharge
pondérale, elle présente une association inverse avec le niveau
socio-économique, la prévalence la plus élevée
étant observée au niveau socio-économique faible. C'est ce
niveau socio-économique faible qui est caractérisé par la
plus petite taille. Les femmes de la présente étude sont aussi
caractérisées par la petite taille. A ce propos, des
études menées dans de pays développés ont
démontré que la plus petite taille était associée
au niveau de vie socio-économique faible et aux valeurs
supérieures de pression artérielle (133, 134). Mais c'est
plutôt le niveau de vie socio-économique moyen qui est le plus
exposé à l'obésité. Dans les pays
développés, l'obésité est plus prévalente
chez la femme du niveau socio-économique faible (alors que dans les pays
en voie de développement, l'obésité est plus
prévalente au niveau de vie socio-économique
élevé). AU Sénégal l'IMC ne varie pas avec le
niveau de vie socio-économique(135-139).
L'association obésité et maladies chroniques
non transmissibles de même que les risques cardio-vasculaires
inhérent à cette association sont déjà une
évidence clinique et épidémiologique, en Afrique noire
(15, 139).
Il faut souligner la limitation des programmes
d'éducation sanitaire et de prise en charge de sujets africains
obèses et hypertendus (140). A l'échelle individuel de l'africain
en général et la femme africaine en particulier, le gros corps
et/ou ses déterminants peuvent être le symbole de la force, de la
puissance ou de la situation florissante du mari (140, 141).
Ces derniers aspects psychologiques et psychiatriques de
l'obésité ont déjà été
souligné dans de pays développés (142). La pandémie
VIH-SIDA semble avoir bouleversé le comportement des patients face
à leur poids. Même dans les pays développés 20-28 %
de sujets obèses ne font aucun effort pour maigrir (143). Ceci serait-il
perceptible dans la non variation de la prévalence de
l'obésité en fonction du niveau de
l'activité physique tel que rapporté par la présente
étude? L'obésité générale est d'ailleurs
plus prédominante chez la femme de ce travail probablement à
raison de l'effet de la ménopause, de l'éthnicité ou de
considérations culturelles.
L'obésité, une certaine condition
métabolique, caractérisée par un excès de tissu
graisseux est lié au sexe et au statut hormonal (51). Par contre la
surcharge pondérale et l'obésité abdominale sont l'apanage
de l'homme. Les agents stressés pèsent plus que les non
stressés à cause de l'effet possible de la boulimie.
Les données congolaises (73) et ghanéennes
(144) démontrent une corrélation significative entre la P.A et
l'excès de poids. D'autres études ne retrouve pas cette
relation(12).
Bien que non prouvée, Woodman (127), émet
l'hypothèse d'un génotype « économe, ou thrifty
gène des anglosaxons » (145) qui pourrait expliquer la
tendance à l'obésité de la présente population
ayant en majorité émigré en passant d'un style de vie
traditionnel à un style de vie moderne.
Ce « génotype de famine ou
d'épargne » est caractérisé par une tendance
génétique à stocker les réserves
énergétiques pour les périodes maigres. Un certain
degré d'insulino- résistance est nécessaire au stockage de
l'énergie par le corps. Une fois en ville ces agents migrants aussi bien
que les non migrants sont caractérisés par une diminution
drastique de l'exercice physique et probablement par un régime riche en
graisses et en sucre (non évalués dans la présente
étude). L'organisme continue alors à stocker l'énergie au
même taux et associé aux effets naturels de
l'insulino-résistance, il est conduit à l'obésité
et à une susceptibilité à devenir diabétique.
En effet, le taux de glycémie est directement
corrélé au niveau socio-économique: la glycémie
moyenne de la catégorie du niveau de vie socio-économique
élevé est d'ailleurs caractéristique du diabète
sucré. Mais si on considère la qualité binaire de la
glycémie, le diabète sucré se répartit de
manière égale à travers les trois catégories du
niveau de vie socio-économique. Le taux de prévalence globale du
diabète sucré estimé à 15,1%, avec le taux de
prévalence de 11,9% au sein du niveau socio-économique faible de
15,3% , au sein du niveau de vie socio-économique moyen et de 17,7% du
niveau de vie socio-économique élevé dépasse de
très loin le taux de 0,012% observé dans la population congolaise
au déclin des années 1950 (144, 145) , celui de 7% observé
par Bieleli en l'an 2000 et ceux oscillant entre 2 et 9% dans les pays
africains (145-147). Dans la population hospitalière de Kinshasa,
Kandjingu et al estiment la fréquence du diabète sucré
autour de 5-7% (148).
L'hérédité joue aussi un rôle dans
la prédisposition du diabète sucré chez ces agents. En
effet, chez ces derniers, le risque de diabète sucré est
multiplié par 3 en cas d'histoire médicale du diabète
sucré chez leur collatéraux. Comme rapporté ailleurs (33,
82), le diabète sucré de coronarien africain est souvent
associé significativement à l'HTA, à
l'hypercholestérolémie, au tabagisme et à
l'hyperglycémie (15, 31, 34).
A Kinshasa, il a été démontré par
Longo Mbenza et al que l'hyperuricémie, facteur de risque d'incidence
d'AVC et d'infarctus du myocarde est directement associée à
l'hyperglycémie.
C'est l'obésité abdominale ou centrale (15,
52), l'hyperinsulinisme et l'insulino-résistance chez l'homme (52) qui
donnent une valeur prédictive importante du risque de l'infarctus du
myocarde, d'autres coronaropathies et de morts subites (35, 49, 52, 53). Le
diabète sucré est aussi associé à
l'obésité périphérique (52). Les sédentaires
de la présente étude sont caractérisés par de
valeurs élevées de tour des hanches suggestives
d'obésité périphérique, mais l'intolérance
au glucose ou le diabète sucré sont des facteurs de risque d'HTA
moins bien précisés chez les Noirs Africains (149). Or le
diabète sucré et l'HTA sont exclusivement confinés chez
les sédentaires de la présente étude.
L'obésité centrale reflet de l'insunilo-résistance est
prévalente dans le groupe de niveau socio-économique faible.
Le rôle de l'insulino-résistance dans la
pathogénie de maladies cardiovasculaires (du noir africain)
souligné par Longo-Mbenza (86) sera le défit à
maîtriser par les chercheurs africains pour l'éradication de
l'épidémie de maladies chroniques non transmissibles.
4.3.5 Axe électrique de
QRS et fréquence cardiaque
Confirmant les données belges de MIRCEA G.S (150)
relative à l'association significative entre niveau vie
socio-économique et l'axe électrique de Q R S, la présente
étude démontre l'absence de la relation significative entre
l'axe électrique et le niveau socio-économique. Mais la
présente étude infirme la corrélation positive existant
entre la fréquence cardiaque et le niveau socio-économique.
4.3.6 Maladies coronaires et
accident vasculo-cérébral
Un seul cas d'accident vasculaire est noté dans la
présente étude, alors que l'athérosclérose
cérébrale constitue la plus grande conséquence de L'HTA
chez les Noirs Africains (18-21).
L'H.T.A s'est révélée le facteurs de
risque prééminent chez les Noirs d'Abidjan (151) pour l'A.V.C.
Cette rareté de cas d'A.V.C s'explique par le caractère de coupe
transversale de la présente étude .
La maladie coronaire déterminée par
l'athérosclérose comme l'A.V.C mais facile à
évaluer par l'électrocardiogramme selon le code de Minnesota (2)
est caractérisée par un profil épidémiologique
changeant chez les noirs congolais au travail. La prévalence globale de
la maladie coronaire dans ce milieu de travail est de 19,9%.
Considérée sous forme de deux entités nosologiques, la
maladie coronaire de type insuffisance coronaire est estimée à
11,3%.
Dans la présente étude, une association
curvilinéaire est notée entre l'insuffisance coronaire et le
niveau socio-économique : les catégories sociales faible et
élevée étant les plus exposées à
l'insuffisance coronaire. Par analogie à la relation
curvilinéaire existant entre l' alcoolisme et le niveau
socio-économique, et entre l'H.T.A et le niveau
socio-économique, on est en droit de spéculer que le niveau
socio-économique moyen moins consommateur d'alcool moins hypertendu
serait protégé contre l'insuffisance coronaire. Les
présentes données infirment ce qu'on disait
schématiquement il y a plus de 25 ans que l'insuffisance coronaire
était très fréquente chez les hypertendus blancs et rares
chez les Noirs Africains (12, 62). Toutefois partageant les mêmes pools
génétiques avec les Noirs Africains, les Noirs Américains
présentent les mêmes risques que les Blancs (152).
Alors que dans les pays développés, avant les
années 1960, lors de l'éclosion des maladies coronaires la classe
sociale aisée était le facteur de risque de cardiopathie
ischémique surtout chez les hommes âgés de moins de 55 ans,
ce gradient s'était inversé à partir des années
1970 au détriment du niveau socio-économique faible(2,153). Cet
après cette période qu'il eut une modification très
marquée de l'environnement avec l'urbanisation
accélérée et une mobilité sociale ascendante chez
40% de sujets d'une cohorte des sujets noirs Américains (154). Si dans
les premières études africaines hospitalières, seule la
classe aisée des intellectuels et des cadres occidentalisés
était incriminée comme facteur de risque coronaire (62), la
présente étude réalisée en communauté avec
niveau socio-professionnel bien défini et en pleine transition
nutritionnelle, démographique et épidémiologique,
démontre que la maladie coronaire est déjà
épidémique avant l'an 2020 (5,6) et qu'elle s'est
déplacée du niveau socio-économique aisé à
la classe sociale faible. Pire encore l'infarctus du myocarde
séquellaire se repartit de manière égale dans les trois
classes socio-économiques. Les taux de prévalence de la maladie
cardiovasculaire observés dans la présente étude sont 10
fois plus élevés que ceux rapportés par Longo-Mbenza
(2,2%) dans l'étude multicentrique CORONAFRIC en 1991 (32).
A Abidjan, une étude portant sur 100 hypertendus a
montré la survenue d'un angor documenté dans 2% de cas et de
signes électrocardiographiques de maladie coronaire chez 6% de sujets
(153). Dans la présente enquête, le risque d'infarctus du myocarde
séquellaire est quatre fois plus présent chez l'homme que chez la
femme, tandis que le risque d'insuffisance coronaire électrique est deux
fois plus prévalent chez les agents sédentaires que ceux avec
activité physique élevée. Contrairement à la
rareté absolue ou relative de la maladie coronaire chez les noirs
hypertendus aux Etats-Unis (154) et en Afrique de l'Ouest (155 ,156), à
cause de « survivor effect » lié à un
excès de mortalité avant l'âge de la maladie coronaire,
à une agrégabilité plaquettaire ralentie, à une
fibrinolyse accélérée et à une riche circulation
collatérale de réseau coronaire, la présente étude
démontre que dans une population noire congolaise adulte jeune
(âge moyen): (47,8 + 9 ans) et au travail, le risque
d'insuffisance coronaire est multiplié par quatre en cas d'HTA.
Le sexe masculin et l'HTA ont déjà
été suggéré sans analyses statistiques comme
facteurs de risques coronariens chez les Noirs Africains (17).
Dans les pays développés et avant l'âge
de 75 ans le sexe masculin, constitue deux à trois fois plus de risque
de morbi-mortalité coronaire; mais après l'âge de 75 ans le
risque de maladies coronaires et d'AVC est identique chez l'homme et chez la
femme (157).
La présente étude permet donc d'expliquer le
changement du profil épidémiologique de la maladie coronaire en
Afrique où la classe moyenne (12) et surtout le niveau
socio-économique bas seront le prochain cible des
épidémies cardio-vasculaires.
En effet, après migration du milieu rural vers la
ville de Kinshasa, les agents de niveau socio-économique faible ont
adopté un style de vie très semblable à celui
adopté précédemment par les noirs évolués,
cadres, intellectuels et de niveau socio-économique élevé:
consommation excessive de graisse animales , sédentarité,
tabagisme, alcoolisme excessif et consommation de sucre et de sel. Les
mêmes explications ont servi à la compréhension de
l'inversion du gradient social des maladies coronaires au détriment de
la catégorie de niveau socio-économique faible (2, 2).
A cette modernisation de la société congolaise
d'avant 1990, marquée par une croissance industrielle rapide, il faut
ajouter la crise socio-économique de la transition politique, les
méfaits de la démocratisation (pillage), les conflits ethniques
et les différentes guerres de libération, véritables
stress physique et psycho-social pouvant expliquer l'émergence
épidémique de la maladie coronaire au Congo.
Bien que plus fréquente chez l'homme que la femme,
l'hypertrophie ventriculaire gauche, aussi bien que l'hémibloc
antérieur gauche, affections pré-cliniques de
l'athérosclérose coronaire ne sont pas associées au niveau
socio-économique dans la présente étude.
CONCLUSION
1. L'inventaire des facteurs de risque cardio-vasculaire au
sein de la SNEL démontre leur association avec le gradient
socio-économique dans l'éclosion des futures maladies
cardio-vasculaires.
2. Ces facteurs de risque cardio-vasculaire sont le sexe
masculin, le niveau socio-économique faible, le niveau
socio-économique élevé, l'inactivité physique, la
migration ruro-urbaine, le tabagisme à la cigarette, l'alcoolisme
surtout à la bière, la surcharge
pondérale/obésité, l'obésité abdominale, le
diabète sucré, l'hérédité, l'HTA et le
stress.
3. Il existe une interaction très nette entre les
facteurs héréditaires et ceux de l'environnement
socio-économique dans la prévalence de ces facteurs de risque et
de la maladie cardio-vasculaire.
4. Excepté pour l'obésité très
prédominante au sein du niveau de vie socio-économique moyen et
pour le diabète sucré également répartir au sein
des catégories socio-économiques. Un gradient
socio-économique inverse est démontré avec la surcharge
pondérale, et l'obésité centrale. Mais une association
curvilinéaire existe entre l'alcoolisme, l'HTA, l'insuffisance coronaire
et le niveau de vie socio-économique. Les niveaux
socio-économiques faible et élevé paraissent les plus
susceptibles au risque de maladies cardio-vasculaires.
5. Le taux de prévalence d'obésité, de
diabète sucré, d'HTA et des maladies coronaires sont
caractéristiques de la transition nutritionnelle et
épidémiologique.
6. Ceux-ci sont la conséquence de comportements et
style de vie adoptés après migration urbaine et acculturation. Il
s'agit de même taux de prévalence du tabagisme à la
cigarette et de plus de 50% de stress au sein de catégories
socio-économiques.
Recommandations
Au terme de ce travail, les recommandations suivantes
s'adressent:
1. Au Ministère de la Santé Publique, de
faire sienne les présentes données pour affermir les
nouveaux programmes des maladies chroniques non transmissibles et de
santé mentale;
2. Aux médecins et aux autres professionnels de
la santé, de renforcer auprès de la population l'information,
l'éducation et le changement de comportements au sujet des maladies
cardio-vasculaires;
3. Aux animateurs de la prévention des maladies au
sein du Ministère de Santé Publique et aux chercheurs en
matière sanitaire d'emboîter les pas à l'équipe
médico-technique ayant collaboré autour du présent travail
dans une approche multifactorielle, approche ne considérant plus l'HTA
comme seul facteur de risque chez les Noirs Africains;
4. Aux chercheurs, de s'inscrire dans le cadre de leur
nouvelle recherches en santé cardio-vasculaire, dans une
méthodologie par pallier telle que recommandé par l'Organisation
Mondiale de la santé (158). Le premier pallier concerne
l'évaluation du questionnaire, le deuxième a trait aux mesures
des variables physiques et le troisième aux mesures physiques et aux
dosages biochimiques;
5. Aux médecins de la S.N.EL de sensibiliser leurs
collègues des entreprises congolaise sur le rôle
bénéfique d'une médecine de travail
intégrée mettant l'accent sur la prochaine
épidémie cardio-vasculaire telle que souligner dans la
déclaration de Libreville par les experts internationaux. Ensemble avec
les chercheurs et le Ministère de la Santé Publique, les
médecins du travail sont priés de convaincre leurs employeurs
d'initier le dépistage du tabagisme, d'alcoolisme, d'inactivité
physique, d'obésité, du diabète sucré et de l'HTA,
aujourd'hui facteurs de risque cardio-vasculaire, mais demain traduit en terme
d'AVC, d'insuffisance rénale chronique;
6. Aux autorités de la Santé Publique et aux
responsables des entreprises, de doter chaque zone de santé et tout
dispensaire, d'entreprise d'un équipement minimum permettant de mesurer
le poids, la taille, le tour de taille, le tour de hanche, la fréquence
cardiaque et la pression artérielle.
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