UNIVERSITE SIMON KIMBANGU
U.S.K.
FACULTE DE MEDECINE
AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES ET TABAGISME DANS LA
COMMUNE DE MATETE, VILLE DE KINSHASA
John NKAILU NZUZI
Gradué en Sciences Biomédicales
Mémoire
présenté en vue de
l'obtention de grade de
Docteur en Médecine.
Directeur : Professeur Docteur
LONGO MBENZA Benjamin
Année Académique 2005
DEDICACE
A Dieu, auteur de la vie ;
A nos parents ;
A tous ceux qui nous sont chers ;
A tous ceux qui sont engagés dans la lutte antitabac
pour protéger la vie.
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis, au terme de notre formation en
médecine générale, de reconnaître les mérites
et la participation de tous ceux qui ont contribué, au prix de multiples
sacrifices, à notre formation et à l'élaboration du
présent travail.
Nos remerciements s'adressent ainsi :
- Au professeur LONGO MBENZA Benjamin, promoteur de ce
travail, pour sa disponibilité, son savoir et sa pertinence dans la
recherche.
- A tous nos enseignants de le faculté de
médecine pour ce corps de connaissances dont vous nous avez investi.
- Aux Docteurs BONKINGO Philippe, LUTONADIO Jean de Dieu et
SOKI Richard pour la sincère collaboration dans la collecte de
données.
- Au personnel administratif de la faculté de
Médecine de l'USK.
- A monsieur MBUNGU Simon, pour la saisie de
données.
- A notre père NZUZI MAYOKA Ruben pour le sens de
responsabilité dont il nous fait montre, et à notre mère
Adolphine NGANGULA, in memoriam.
- A nos frères et soeurs : TUTONDA Guy, KINSONA
Thérèse, DIANKENDA Henriette, KUYAKISA Annie, BANUNGA Rose,
DIAKIESE Marie-Jeanne, LUZOLO Julienne et MBOMBOLO Honoré, pour leur
soutien et encouragement.
- A Maître BABONGENO Urbain et à tous les membres
du cabinet plus particulièrement à Mademoiselle MAIKA Rose pour
la saisie et l'impression de ce travail.
- Aux familles MILANDU André, MABETE Mbl, MAKANZU
Jonathan, NSONDE Déchaux, KIMWENGI Ronsard, MATUDIDI Louvain, pour tout
soutien.
- A tous nos amis, MANSIANTIMA Alain, LUKOMBO Esther, MUKENDI
Thom's, Dr LUSAMESO, Dr MUZEMBO André, TUTONDA Benjamin, NSONDE
Stéphanie, NZABANI Aimée, LUSUKANTIMA Rita, pour leur
attachement.
- A vous tous qui nous avez soutenu d'une manière ou
d'une autre au courant de nos études.
ABREVIATIONS ET SIGNES
n : nombre
HbCO : carboxyhémoglobine
CO : monoxyde de carbone
GST : Glutathion- S- transférase
ADN : acide désoxyribonucléique
ET : écart- type
p : probabilité
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
RDC : République Démocratique du
Congo
ARC : Affections Respiratoires Chroniques
OR : Odds ratio
IC : Intervalle de Confiance.
PLAN
INTRODUCTION
GENERALITES SUR LE TABAGISME ET SES CONSEQUENCES
RESPIRATOIRES
MATERIEL ET METHODES
RESULTATS
DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
RESUME
Le tabagisme est l'une des principales causes de
décès dans le monde. La présente étude
réalisée sous forme d'enquête transversale sur un
échantillon aléatoire de la commune de Matete, ville de Kinshasa,
vise à évaluer l'ampleur du tabagisme sous différents
types et ses effets délétères chroniques sur les voies
respiratoires supérieures.
Le tabagisme est sous forme de fumer la cigarette chez 41%,
de priser la poudre de tabac chez 54,6% et de chiquer du tabac chez 9,6%. Le
sexe masculin, la profession intellectuelle, la naissance en milieu urbain de
Kinshasa sont les déterminants du tabagisme par cigarette.
Le tabagisme par cigarette multiplie par 5 le risque de
laryngite chronique et par 2 le risque de bronchite chronique. Le tabac
à priser multiplie par 6 le risque de bronchite chronique et par 2 le
risque de laryngite chronique. Le statut de chiquer du tabac multiplie par 3 le
risque de laryngite chronique. Un programme urgent de prévention, de
lutte et de contrôle de l'épidémie du tabac est
nécessaire pour les habitants de la commune de Matete.
1
INTRODUCTION
L'usage de fumer du tabac remonte à très loin
dans le temps. Christophe Colomb, dès son arrivée à San
Salvador en octobre 1492, rencontre, avec ses compagnons espagnols, des hommes
et des femmes indiens qui aspiraient la fumée du
« Tabacco » d'où l'on tire le mot tabac et non de
l'île de Tobago comme d'aucuns l'affirment(1). Les portugais vont vite
introduire ce tabac en Afrique en 1560.
Le tabagisme, défini comme une pathologie
d'intoxication aiguë, subaiguë ou chronique, se manifeste par un
ensemble de troubles physiopathologiques et neuropsychiques (2).
La coalition Internationale Anti tabac des Organisations Non
Gouvernementales (INGCAT) a récemment insisté sur le slogan
« Grandir sans tabac » : des personnes qui auraient pu
vivre plus longtemps en bonne santé sont malades et meurent à
cause de leur tabagisme ou en raison de leur exposition à la
fumée des autres.
Le tabagisme est à l'origine d'une morbidité
entachée de répercussions importantes: pertes en vie, pertes de
productivité et dépenses énormes dans la prise en charge
des complications liées au tabac. Le tabagisme est la cause d'un grand
nombre de décès chez les sujets âgés d'au moins 35
ans ; cette mortalité étant estimée à plus de
3 millions de décès par an (3).
Pis encore, 85% de cas de cancers des poumons, bronchite
chronique et d'emphysème pulmonaire sont dus à la prise
précoce et régulière du tabac sous forme de cigarette
dès l'adolescence (3).
L'usage répété du tabac favorise
l'insuffisance respiratoire, l'ulcère gastro - duodénal, le
cancer de la bouche, de la langue, de la trachée, du rein, de la vessie,
du col utérin et aussi bien de maladies cardio - vasculaires sous forme
de cardiopathies ischémiques et d'accident vasculaire
cérébral(3-8).
2
La liste des affections déterminées par le
tabagisme ne cesse de croître au fil des années (6-8) :
anévrisme de l'aorte, leucémie, fracture de la hanche, cataracte,
maladie de CROHN, avortement spontané, faible poids de naissance,
malformation congénitale (fente labio - palatine ou bec- de -
lièvre).
Dans les pays développés, comparés aux
sujets de race blanche, les noirs présentent plus de tabagisme
même s'ils pouvaient ne pas fumer autant de cigarettes que les blancs
(8,9).
La consommation de cigarettes par les africains des villes
augmente davantage chez les adolescents et les adultes jeunes (11). Le fait que
la République Démocratique du Congo (RDC), un pays en
développement avec des crises socio-politico-économiques
multiformes, et un impact de la migration de campagnes vers la ville, les
congolais sont actuellement la cible des campagnes publicitaires par manque
d'action législative sur ces opérations de DUMPING des industries
multinationales, tel que rapporté dans certains groupes de populations
noires des pays développés(12-14) et des pays en voie de
développement d'Afrique(13-18).
En milieu hospitalier de Kinshasa, une association
très significative vient d'être décrite entre les fumeurs
réguliers, les priseurs réguliers et la tuberculose pulmonaire
(19).
Ce pendant, on ne dispose pas de données sur
l'association entre tabagisme selon différents types (fumer, priser et
chiquer du tabac) et différentes affections respiratoires chroniques (en
dehors de la tuberculose pulmonaire) dans la population de la ville de
Kinshasa, RDC. Dans la commune rurale de Kisenso, ville de Kinshasa, le tabac
régulier (consommation du tabac au cours de 30 derniers jours avant
l'enquête) est décrit sous différents types : 23,9%
des priseurs réguliers ; 16,7% des fumeurs réguliers de
cigarette ; 3,9% des usagers réguliers chiquant le tabac et 0,3% de
fumeurs réguliers de pipe(20). Il est donc urgent d'analyser les
conséquences du tabagisme sur la santé respiratoire des citadins
de Kinshasa.
3
OBJECTIF GENERAL
La présente étude vise à évaluer
l'ampleur du tabagisme sous différents types et ses effets
délétères chroniques sur les voies respiratoires
supérieures.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Pour atteindre cet objectif général, les
objectifs spécifiques suivants ont été
précisés :
- déterminer la prévalence du tabagisme sous
différents usages au sein de la population
enquêtée ;
- identifier une éventuelle association existant entre
la bronchite chronique, l'asthme bronchique, laryngite chronique, l'ensemble de
ces affections respiratoires chroniques et le tabagisme ;
- analyser l'influence de caractéristiques
socio-démographiques sur la prévalence du tabagisme et ses
conséquences respiratoires;
- formuler quelques recommandations sur les
stratégies de lutte anti tabac.
4
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LE TABAGISME ET SES
CONSEQUENCES RESPIRATOIRES
ORIGINE ET UTILISATIONS DU TABAC
Le tabac est originaire principalement des Amériques
(nord et sud), mais une espèce est originaire d'Australie et une autre a
été découverte en Afrique (21). Depuis son implantation en
Europe par Jean Nicot en 1560 où il a été utilisé
pour ses vertus médicinales, il n'a cessé d'alimenter les
passions comme en témoignent son omniprésence dans la
littérature et plus récemment dans le 7ème art
(22).
La feuille contient des alcaloïdes dont principalement la
nicotine, excitant des systèmes cardiovasculaire et nerveux central.
Le tabac à fumer est de loin le plus important. La
feuille séchée sert pour les cigarettes (90 - 95%), le tabac
pour pipe (1 - 2%) et les cigares (2 - 3%).
Le tabac à mâcher ou à priser est
consommé entre autre, dans les lieux où il est interdit de fumer
pour des raisons de sécurité (mines, bateaux, chantier). Il
existe des tabacs ornementaux aux fleurs de couleurs vives.
Enfin des décoctions de tabac peuvent être
utilisées comme insecticide.
LA PLANTE
Trois sous-genres, soixante espèces dont Nicotiana
tabacum qui représente 90% des tabacs cultivés dans le monde.
Du genre Nicotiana, elle appartient à la famille des
solanacées (21).
5
C'est une espèce annuelle, à tige unique,
droite, de hauteur variable selon les variétés.
Le limbe est entier et les nervures sont apparentes. Les
feuilles sont couvertes de poils et de résines. La dimension des
feuilles varie de 40 à 80cm de long sur 20 à 45 de large.
Les plus grandes feuilles se situent à la base du plant
et les plus petites au sommet. Les fleurs hermaphrodites sont de couleur rose,
blanche ou jaunâtre. De nombreuses variétés
sélectionnées ne produisent plus de pollen.
Le fruit est une capsule ovoïde qui contient
jusqu'à 3.000 graines dont le diamètre est inférieur
à 1mm. On compte de 4.000 à 13.000 graines par gramme et un pied
de tabac peut produire de 10 à 20 grammes de graines.
Le pied de tabac émet dans des conditions normales de
20 à 28 feuilles avant l'apparition du bouton floral. Si un froid et une
diminution de l'éclairement interviennent pendant une dizaine de jours,
alors l'apex risque de se transformer précocement en bouton floral au
stade treize ou dix - huit feuilles.
La nicotine est synthétisée dans les racines
puis transportées dans les feuilles (principalement dans les
extrémités du limbe).
Une partie de la nicotine disparaît au cours du
séchage. Les caractéristiques physiques et chimiques de la
feuille varient en fonction de son niveau d'insertion sur la tige, et ce
gradient est accentué par l'écumage.
La récolte est donc divisée en groupe des
feuilles de même étage foliaire, utilisées par les
industries de façon spécifique. Le tabac se développe dans
de nombreux milieux entre 60° nord et 40° sud. Il
préfère les sols profonds, francs ou légers, bien pourvus
en matière organique qui se réchauffent facilement de pH
(<6).
6
La température agit sur la durée du cycle
négatif. Le tabac n'aime pas les températures inférieures
à 13°. L'humidité de l'air favorise la production des
feuilles fines et dépourvues de gommes tandis que sur un climat sec les
tabacs sont gommeux, cassés, aromatiques et ont des feuilles
étroites et épaisses.
LA CULTURE
La durée de végétation sur le champ varie
considérablement selon les variétés (50 à 150
jours). On la divise en 4 phases :
- phase de germination épigée : la
levée a lieu 8 à 10 jours après le semis (12 à 15
jours en période froide) ;
- phase de croissance : les cotylédons verdissent
et s'élargissent en forme de feuilles. Le stade 3 à 4 feuilles
est atteint après 20 à 30 jours, le stade 6 à 7 feuilles
après 50 à 90 jours (10 à 12 cm de hauteur). Les plantes
peuvent alors être repiquées. Pendant le mois qui suit la
transplantation, la croissance est ralentie ;
- phase de floraison : l'inflorescence apparaît
après 130 à 170 jours ;
- phase de maturation : les feuilles jaunissent de la
base vers le haut. La maturation s'étale sur 1 mois.
1.1. COMPOSITION DE LA FUMEE DE TABAC ET PRINCIPAUX
MECANISMES DE TOXICITE
Il est encore difficile de nos jours d'indiquer avec certitude
la composition de la fumée de tabac.
7
Néanmoins, on estime à plus de 3000, voire plus
de 4000, le nombre des substances toxiques identifiées. La fumée
de tabac est un aérosol comportant une phase particulaire et une phase
gazeuse (22) :
- la nicotine est l'agent responsable de la dépendance
pharmacologique qui s'installe chez les fumeurs. Elle a un pouvoir
toxicomanogène et des effets cardiovasculaires de type
adrénergique. La pénétration dans l'organisme est
très rapide : 7 secondes après l'inhalation, elle atteint
les récepteurs cérébraux. La demi - vie est très
brève (2 heures) et c'est surtout à son métabolite, la
cotinine, qu'on s'adresse pour apprécier l'exposition récente.
- Le CO se fixe sur l'hémoglobine et le taux d'HbCO
peut atteindre 15 à 20% chez les fumeurs. Il se fixe également
sur la myoglobine, et c'est donc un facteur majeur de la toxicité
cardiaque et musculaire.
- Les irritants : acroléine, aldéhydes,
cyanide d'hydrogène. Ils agressent directement
l'épithélium bronchique avec lésions des cellules
épithéliales et de leurs cils et induction d'une
hypersécrétion de mucus ;
- les substances cancérigènes : ce sont
essentiellement les goudrons dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques
tels les 3.4 benzopyrène. Ces Hydrocarbures sont transformés sous
l'action d'enzymes dont le cytochrome p450 en métabolite
intermédiaire pouvant former avec l'ADN des adduits à l'origine
des mutations comme il existe un polymorphisme important des cytochromes p450
et de la GST, l'efficacité de système de détoxication va
varier d'un individu à l'autre. Ceci explique l'inégalité
des risques de développer un cancer bronchique à tabagisme
égal. Les N-Nitrosamines spécifiques au tabac (TSNA) sont
également des carcinogènes puissants de même que des amines
aromatiques, les aldéhydes, divers composés organiques tels que
les benzènes ainsi que des composés inorganiques dont les chrome,
l'arsenic et le polonium 210.
8
MALADIES RESPIRATOIRES
Le tabac est indiscutablement l'une des causes majeures de
grandes pathologies respiratoires (les cancers des bronches et des voies
respiratoires) ; les autres grandes pathologies liées au tabac sont
les bronchites chroniques et l'emphysème.
Les irritants présents dans la fumée du tabac
sont responsables d'une hypersécrétion du mucus et des
lésions de l'épithélium avec une paralysie des cils. La
dynamique de l'épuration bronchique est donc fortement modifiée.
Il y a, localement, une moindre production d' Immunoglobuline A (IGA), une
altération des fonctions des macrophages alvéolaires et un
déficit immunitaire général. Le facteur principal du
développement d'un emphysème parait être une
altération de l'équilibre protéase - antiprotéase
(23).
CONCEPT DE RISQUE
Le facteur de risque est l'attribut ou la
caractéristique physiologique, pathologique ou culturelle ou encore
lié à l'environnement entraînant, pour l'individu chez
lequel on le détecte, une probabilité plus élevée
d'être frappé par une affection donnée (24).
Dans chaque population, il existe des groupes de familles et
d'individus qui sont plus enclins que d'autres à présenter une
maladie. Cette inclinaison ou chance s'appelle risque. Certaines strates des
populations constituent donc des groupes à haut risque.
9
Le risque est une probabilité conditionnelle qu'un
sujet ou une couche d'un univers (population) présente une modification
spécifique de son état de santé pendant un intervalle de
temps déterminé. Le risque mesure le changement statistique et
varie entre zéro (sans risque) et un (avec risque).
Facteur de risque
Le facteur de risque est une variable associée à
la probabilité de survenue d'une maladie. Le facteur de risque peut
être modifiable par des interventions cliniques,
épidémiologiques ou écologiques (tabagisme, alcoolisme,
sédentarité (inactivité physique) ou non modifiable
(âge, sexe, hérédité).
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
10
2.1. NATURE ET PERIODE DE L'ETUDE
C'est une étude transversale qui a adoptée une
approche descriptive et analytique. La durée de l'enquête est
allée du 6 septembre au 7 octobre 2004.
2.2. CADRE D'ETUDE
Cette étude a été réalisée
au quartier Mbombi-Poku, commune de Matete, ville de Kinshasa,
République Démocratique du Congo (R.D.C).
Le choix de ce cadre a été motivé par son
caractère urbain et l'accès facile dans différents
ménages.
Le quartier de Mbombi-Poku a été tiré de
manière aléatoire simple de la liste des quartiers de la commune
de Matete. Sur l'ensemble de 2050 ménages de ce quartier, 10% des
ménages ont été tirés de manière
aléatoire en utilisant la table de nombre au hasard.
2.3. POPULATION D'ETUDE
Etaient éligibles (population cible) tous les sujets
âgés de 15 ans et plus et résidents dans la commune de
Matete sans distinction de race, d'ethnie et de religion.
2.3.1. Critères d'inclusion
Etaient inclus dans la présente étude, des
sujets provenant des ménages sélectionnés et ayant
satisfaits aux critères suivants :
- 11
avoir résidé de manière
consécutive dans la commune de Matete depuis plus d'une
année ;
- avoir accepté de participer à la
présente étude par un consentement verbal, selon la
déclaration de Helsinki II ;
- figurer sur la liste des sujets choisis après tirage
aléatoire.
2.3.2. Critères d'exclusion
Les sujets âgés de moins de 15 ans et ceux ayant
refusé de participer ont été exclus de la présente
étude.
2.4. MATERIELS
Les autres outils de travail ont été les
suivants :
- un protocole d'étude (ANNEXE) ;
- les dossiers administratifs de l'Etat Civil au niveau de la
commune et du quartier ;
- des stylos à billes (n=10), 10 lattes et 10
crayons.
2.5. APPROCHE METHODOLOGIQUE
La présente enquête a consisté en un
interrogatoire individuel et anonyme mené par une équipe,
d'enquêteurs formés et supervisés par nous-mêmes.
Cette enquête a utilisé un questionnaire
standardisé et pré-codé dans le protocole d'étude
(ANNEXE), obtenu à partir d'enquêtes antérieures.
12
2.6. CHOIX D'INDICATEURS
Les paramètres d'intérêt étaient
les suivants :
1° données socio-démographiques :
- le sexe ;
- l'âge ;
- le lieu de naissance ;
- l'année d'arrivée à Kinshasa ;
- l'ethnicité ;
2° données socio-économiques :
- la profession ;
- acquisition d'une télévision ou d'un poste
radio ;
- présence ou absence
d'électricité ;
- présence ou absence d'eau courante ;
- tailles des ménages ;
- structures de la maison ;
- propriétaire ou locataire ;
3° par rapport au tabagisme :
- formes de tabagisme : tabac à priser, tabac
à chiquer et cigarettes à fumer.
2.7. DEFINITIONS OPERATIONNELLES
Etaient considérés fumeurs, les sujets ex et
fumeurs actuels d'au moins une cigarette par jour. Les fumeurs
réguliers de cigarette étaient les sujets qui fumaient chaque
jour au moins une cigarette.
Les priseurs de tabac comprenaient l'ensemble de sujets ayant
cessé de priser et ceux qui prisaient continuellement (actuels).
13
Tandis que les priseurs réguliers de tabac avouaient
avoir prisé du tabac chaque jour.
Les chiqueurs de tabac comprenaient les ex et les actuels
chiqueurs des feuilles de tabac.
Les chiqueurs réguliers étaient ceux qui
chiquaient tous les jours.
2.8. ANALYSES STATISTIQUES
La saisie des données sur micro-ordinateur et les
calculs statistiques ont été réalisés en utilisant
les logiciels EPI INFO version 4.0 et SPSS sur Windows version 10.
Les données ont été
représentées par des proportions (pourcentages) ou des
fréquences absolues pour les variables quantitatives et par des moyennes
#177; écart-types avec leurs extrêmes pour les variables
qualitatives.
Le test de chi-carré de Pearson a servi à
comparer les proportions, et le test-t de student a été
utilisé pour comparer les moyennes des âges actuels des
enquêtés selon leur statut de tabagisme.
Le risque uni varié a été
évalué avec un intervalle de confiance à 95% par le
rapport de cotes ou Odds-ratio en utilisant le tableau de contingence et le
test de Manteel Haenszel avec la correction de Yates si cela était
nécessaire.
La valeur de p<0,05 a été
considérée comme seuil de signification statistique.
CHAPITRE 3 : RESULTATS
14
Au total, 249 sujets ont été
enquêtés au sein de 208 ménages de la commune de Matete.
3.1. DONNEES DEMOGRAPHIQUES
3.1.1. Sexe et âge
La population se répartissait en 148 hommes (59,4%) et
101 femmes (40,6%) avec un sexe ratio proche de 2 hommes : 1 femme.
L'âge moyen était 30,3 #177; 11,2 ans
(extrêmes 15 ans et 75 ans).
3.1.2. Migration
Le tableau 1 repartit 72 enquêtés par
années de migration de la campagne vers la ville de Kinshasa. Le reste
(71,1% n= 177) était non migrants.
Tableau 1. Répartition des enquêtés
selon l'année de migration à Kinshasa
Année d'arrivée
n %
|
1950 - 1977 18
25
1978 - 1987 18
25
1988 - 1996 20
27,8
1997 - 2004 16
22,2
|
15
3.1.3. Niveau d'éducation, professions,
ethnicité et niveau socio- économique
Le niveau d'éducation atteint était primaire
chez 8,8% (n= 22), secondaire chez 67,5% (n= 168) et universitaire chez 23,7%
(n= 59).
Le tableau 2 repartit les enquêtés selon les
professions, et le tableau 3 selon l'ethnicité.
Tableau 2. Professions des
enquêtés
Profession
n %
|
Elèves/ Etudiants 69
27,7
Indépendants
58 23,3
Chômeurs
46 18,5
Intellectuels 28
11,2
Ménagères
26 10,4
Manuelles 22
8,8
|
Tableau 3. Ethnicité
Ethnie n
%
|
Kongo 149
59,8
Ngala
45 18,1
Luba
41 16,5
Swahili
7 2,8
Autres
7 2,8
|
16
3.1.4. Niveau socio - économique
Sur l'ensemble de sujets enquêtés, 53,4% (n= 133)
étaient d'un niveau socio - économique bas contre 46,6% (n=116)
d'un niveau socio - économique élevé.
3.2. PREVALENCE DU TABAGISME
Le tableau 4 présente les taux de prévalence du
tabagisme sous différents types d'usages : l'habitude (ex et
actuelle) de priser du tabac venant en tête de l'habitude de fumer et de
chiquer.
Par contre, la dépendance (usage régulier)
à la nicotine était plus observée dans l'usage de fumer et
de priser le tabac que dans celui de chiquer.
Tableau 4. Prévalences du tabagisme sous
différents usages
Tabagisme n
%
|
Fumeurs 102
41
Fumeurs réguliers 39
15,7
Priseurs
136 54,6
Priseurs réguliers
35 14,1
Chiqueurs 24
9,6
Chiqueurs réguliers
18 7,2
|
17
L'initiation de l'usage de tabac était autour de
l'âge de 20 ans pour chaque usage de tabac (Tableau 5).
Tableau 5. Initiation de l'usage de tabac
Age d'initiation
Moyenne #177; E T
|
Age de début de fumer (ans)
18,5 #177; 9,7
Age de début de priser (ans)
22,5 #177; 7,9
Age de début de chiquer (ans)
21,3#177; 2,8
|
3.3. FACTEURS DE RISQUE DU TABAGISME
L'habitude de fumer n'était pas associée
(p>0,05) avec l'âge des enquêtés, le niveau
d'éducation atteint, l'ethnicité (résultats non
présentés).
Les taux de cette habitude de fumer variaient de
manière hautement significative (P< 0,01) entre les
différentes catégories professionnelles : les taux les plus
élevés étant observés chez les intellectuels et les
taux les plus bas chez les femmes ménagères (Figure 1).
Profession
Fumer
![](affections-respiratoires-chroniques-tabagisme-matete-kinshasa1.png)
n= 7 = 16 = 28 =
22 = 27 = 2
Chi-Carré global= 17,9
Figure 1. Variation hautement
significative (p< 0,01) des taux de prévalence des fumeurs de
cigarettes entre les catégories professionnelles.
18
Le risque d'être fumeur de cigarette était
déterminé par le sexe masculin, la naissance dans la ville de
Kinshasa (non migrants), l'habitude de priser du tabac et le fait d'avoir un
ami fumeur de cigarette.
Tableau 6. Facteurs de risque uni varié de fumer
la cigarette
Facteurs de Fumeurs
Non fumeurs OR
risque n (%)
n (%) (IC 95%) p
|
Sexe
Hommes 90 (88,2)
58(39,5) 11,4 <0,00001
(5,9-23,5)
Femmes 12(11,8)
89(60,5) 1
Lieu de Naissance
Urbain (Kin) 80(45,2)
97(54,8) 1,9 <0,05
(1,1-3,4)
Rural(hors Kin) 22(30,6)
50(69,4) 1
Priseurs
73(71,6) 63(42,9) 3,3
<0,00001
(2-5,8)
Amis fumeurs 31(30,4)
6(4,1) 10,2 <0,00001
des cigarettes
(4,2-27,9)
|
L'habitude de priser était aussi associée de
manière significative (p< 0,05) à l'habitude de priser des
amis (14,7% n= 6 ; OR= 3,1 IC 95%, 1,2 - 8,6).
19
3.4. AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES
L'ensemble des affections respiratoires chroniques
était de l'ordre de 20,5% (n=61).
Cet ensemble comprenait la scléro - emphysème
pulmonaire, la bronchite chronique, l'asthme bronchique et la laryngite
chronique dont les proportions respectives rapportées sur l'ensemble des
enquêtés sont présentées dans le tableau 7.
Tableau 7. Prévalence d'affections à l'usage
de tabac
Affections
n %
|
Bronchite chronique 18
7,3
Asthme bronchique 18
7,2
Scléro - emphysème
3 1,2
pulmonaire
Laryngite chronique 22
9,1
|
Sur l'ensemble des affections respiratoires chroniques, les
broncho-pneumopathies chroniques obstructives (scléro-emphysème
et asthme bronchique) rendaient compte d'un taux de 41, 2% (n=21).
20
3.5. ASSOCIATION ENTRE TABAGISME ET AFFECTIONS
RESPIRATOIRES CHRONIQUES
3.5.1 Tabagisme par cigarette
Seule la laryngite chronique était associée
à l'habitude de fumer ; son risque étant multiplié
1,5 par l'habitude de fumer la cigarette (Tableau 8).
Tableau 8. Affections respiratoires liées au
tabagisme par cigarette
Affection Fumeurs
Non fumeurs OR
Respiratoire n (%)
n (%) (IC 95%) p
|
Laryngite chronique 16(16,3) 6(4,1)
4,5 < 0,001
(1,7 - 13)
Bronchite chronique 8(7,8)
10(6,8) 1,1 0,766
(0,4 - 3,1)
Asthme bronchique 5(4,9)
13(8,8) 0,5 0,238
(0,1 - 1,5)
|
21
Le statut de fumer régulier (dépendance
nicotinique) multipliait aussi par 5 le risque de laryngite chronique (Tableau
9).
Tableau 9. Affections respiratoires liées au stat de
fumeur régulier
Affection Fumeurs Non
fumeurs OR
Respiratoire n (%)
n (%) (IC 95%) p
|
Bronchite chronique 5(12,8) 13(6,2)
2,2 0,145
(0,7 - 6,5)
Asthme bronchique 2(5,1) 16(7,6)
0,7 0,581
(0,1-2,6) Laryngite chronique
9(23,7) 13(6,3) 4,5
< 0,001
(1,7 - 11,7)
|
Mais ni l'habitude de fumer ni le statut de fumer
régulièrement la cigarette ne montraient pas d'association
significative respectivement avec la bronchite chronique et l'asthme bronchique
(Tableaux 8 et 9).
22
3.5.2. Tabac à priser
L'habitude de priser ne montrait pas d'association
significative (p> 0,05) avec chaque affection respiratoire chronique
(résultats non présentés pour bronchite chronique, asthme
bronchique et laryngite chronique).
Par contre le statut de priseur régulier multipliait
par 6 le risque de bronchite chronique ; mais sans conférer le
risque d'asthme bronchique et de laryngite chronique (Tableau 10).
Tableau 10. Affections respiratoires liées au
statut de priseur régulier
Affections Priseur
Non priseur OR
régulier régulier
Respiratoires n (%)
n (%) (IC 95%) p
|
Bronchite chronique 8(22,9) 10(4,7)
6,01 < 0,001
(1,9 - 18,6)
Asthme bronchique 1(2,9)
17(7,9) 0,34 0,282
(0,02 - 2)
Laryngite chronique 5(14,7)
17(8,1) 2 0,216
(0,6 - 5,5)
|
23
3.5.3. Tabac à chiquer
L'habitude de chiquer n'était pas associée
(p>0,05) à la présence de chaque affection respiratoire
chronique (résultats non présentés).
Comme pour l'habitude de chiquer, le statut de chiquer
régulièrement du tabac n'était pas associé
(p>0,05) à la présence de bronchite chronique et
d'asthme bronchique, alors qu'il multipliait par 3 le risque
de laryngite chronique (Tableau 11).
Tableau 11. Affections respiratoires liées au
statut de chiquer (mâcher) régulièrement du
tabac
Affections Priseur
Non priseur OR
régulier régulier
Respiratoires n (%)
n (%) (IC 95%) p
|
Bronchite chronique 2(11,1) 16(7)
1,7 0,512
(0,2 - 7,1)
Asthme bronchique 2(11,1) 16(6,9)
1,17 0,510
(0,2 - 7,1)
Laryngite chronique 4(22,2) 18(8)
3 < 0,05
(1,03 - 8)
|
3.5.4. Laryngite chronique et différents types de
tabac
Il y avait plus ( p<0,05 ) de cas de laryngite chronique
dans l'ensemble des sujets consommant le tabac tous types confondus (fumeurs,
priseurs, chiqueurs =11,6% n= 19, O R = 3 I C95% 1, 03-14,4) que chez
leurs collègues s'abstenant de tous les types de tabac ( 3,8 % n= 3 ).
Le risque de laryngite chronique était double en cas d'usage
régulier de tabac : 20,8 %
(n= 15 ) de cas de laryngite dans l'ensemble des sujets
consommant régulièrement le tabac tous types confondus ( O R = 6
IC 95 % 2,4- 16,8 ) contre 4,1% seulement de cas de laryngite chez leurs
collègues s'abstenant de tous les types de tabac ( 4,1 % n= 7 ), la
différence étant statistiquement très significative (
p< 0,0001 ).
24
Mais en considérant chaque type de tabac
consommé, la variation des taux de laryngite chronique entre les types
de tabac consommé était très significative (p<
0,0001) (Figures 2 et 3 ) .
L'habitude de fumer et le statut de fumer régulier
étaient respectivement plus délétères pour
laryngite chronique que les autres types d'usage de tabac.
Les chiqueurs réguliers rejoignent les fumeurs
réguliers dans les proportions de laryngite chronique ; l'usage
régulier de tabac étant plus néfaste pour la santé
respiratoire que l'habitude de consommer le tabac.
Usage de tabac
![](affections-respiratoires-chroniques-tabagisme-matete-kinshasa2.png)
Figure 2. Répartition des sujets
enquêtés avec laryngite chronique selon les types d'usage de
tabac.
25
![](affections-respiratoires-chroniques-tabagisme-matete-kinshasa3.png)
Figure 3. Variation très significative des taux de
laryngite chronique entre les types d'usages réguliers de tabac.
3.5.5 Ensembles d'affections respiratoires chroniques
La figure 4 montre une variation très inégale (
p<0,001 ) des taux de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques entre
les différents types d'usage réguliers de tabac avec plus de 30 %
des sujets avec l'ensemble d'affections respiratoires chroniques dans chaque
type d'usage régulier du tabac .
ARC %
Type d'usagers
26
![](affections-respiratoires-chroniques-tabagisme-matete-kinshasa4.png)
Figure 4. Variation très inégale
(p<0,001) des taux de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques (ARC)
entre les différents types d'usages réguliers de
tabac.
Le tableau 12 identifie le sexe masculin, le statut
régulier de fumer la cigarette, le statut régulier de priser le
tabac et le tabagisme tous types d'usages confondus très fortement
associés à la présence de l'ensemble des affections
respiratoires chroniques .
27
Tableau 12. Comparaison de certaines
caractéristiques selon la présence de l'ensemble des affections
respiratoires chroniques (ARC)
Variables Présences des ARC
Absence des ARC p
n (%)
n (%)
|
Sexe
Hommes 38 (25,7)
110(74,3) <0,01
Femmes 13(12,9)
88(87,1) <0,01
Fumeurs réguliers 15(29,4)
24(12,1) <0,01
Priseurs réguliers 13(25,5)
22(11,1) <0,01
Consommateurs de 27(36,5)
24(13,7) <0,0001
tous les types de tabac
|
Le risque univarié de la présence de l'ensemble
d'affections respiratoires chroniques était doublé en cas de sexe
masculin (OR=2,3 IC 95 % 1 ,2 -4,8 ; p< 0,01 ) , triplé
respectivement par le statut régulier de fumer la cigarette (OR=3 IC 95
% 1,4-6,3 ; p< 0,01) et par le statut régulier de priser le
tabac (OR=2,7 IC 95 % 1,2- 6 ; p< 0,01), mais multiplié par 4
chez les consommateurs de tous les types des tabac ( OR = 3,6 IC95 % 2 -
7 ; p< 0,0001 ).
28
OR
7
5
2
1
Hommes Tous les Fumeurs
Priseurs
usagers réguliers
réguliers
de tabac
Figure 5. Facteurs de risque univarié de
l'ensemble d'affections respiratoires chroniques.
29
CHAPITRE 4 : DISCUSSION
La présente enquête souligne la fréquence
élevée de toutes les formes de tabagisme en milieu
acculturé et occidentalisé de la cité planifiée de
Matete, ville de Kinshasa. Tout en identifiant les facteurs déterminants
l'usage de fumer la cigarette et de priser la poudre du tabac, elle a aussi
analysé l'influence de toutes les formes de tabagisme sur l'histoire
naturelle des affections respiratoires chroniques dans cette commune.
4.1. EPIDEMIOLOGIE DU TABAGISME
Le climat de confiance et de sécurisation des sujets
enquêtés de manière anonyme, a stimulé les
enquêtés à dévoiler leur statut tabagique.
L'intervieweur n'était pas au courant des affections respiratoires
chroniques des enquêtés, ce qui a éliminé le biais
de l'observateur. Leur familiarité à fumer ou à priser du
tabac excluait le biais de mémoire. L'absence de dosage urinaire
de la cotinine ne constitue donc pas une limite pour ce travail.
La consommation de tabac était sous forme de
fumée de cigarette chez 41% d'enquêtés, de priser de la
poudre de tabac chez 54,6 % et de chiquer du tabac chez 9,6 %. Ces chiffres
reflètent l'allure épidémique du tabagisme en Afrique
Sub-saharienne en général (25) et en R.D.Congo en particulier
(26), (19,27).
Le taux très élevé de fumeurs de
cigarette s'explique par la publicité et les opérations de
DUMPING des industries multinationales, telles que rapportées dans
certains groupes des populations noires des pays développés
(12-16) et des pays en voie de développement d'Afrique (13-18). Parmi
les déterminants de fumer la cigarette, la présente étude
isole la profession, le sexe masculin, la naissance en milieu urbain de
Kinshasa et la présence d'un ami fumeur de cigarette. Ces facteurs de
l'environnement de risque de fumer la cigarette sont fréquemment
rapportés dans différentes enquêtes de la ville de Kinshasa
(28, 29).
30
La sur-répresentation de la forme de tabac sans
fumée (priseur de tabac) s'expliquerait par le coût très
abordable de la poudre de tabac fabriquée de manière artisanale.
Et le tabac sans fumée devient très populaire dans les pays
développés (30-31) et en Afrique (32-33, 34). Le tabagisme par
cigarette est aussi un des déterminants de la présente
étude. Ce qui peut expliquer l'initiation de l'usage de tabac autour de
l'age de 20 ans pour chaque forme de tabagisme.
Dans les pays en voie de développement en
général (35, 36) et en R.D.Congo en particulier (27, 19, 28-29),
l'influence du sexe masculin est plus déterminante sur le tabagisme par
cigarette et par forme priser. Il s'agit plus de l'influence socio-culturelle
des pays en voie de développement où l'homme a une
prééminence sociale sur la femme. La tradition africaine accepte
le statut de fumer la cigarette et de priser du tabac plus pour le sexe
masculin que pour le sexe féminin (37). Ceci est le contraire du courant
féminin des pays développés qui sous-tend la
prépondérance féminine dans le tabagisme (3, 6). (30).
4.2. AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES
Hier absentes dans les statistiques hospitalières et
les enquêtes dans la communauté de 1885 à nos jours (38),
les affections respiratoires chroniques sont belles et bien présentes
dans la ville de Kinshasa. Ce taux de prévalence estimé à
20,5 % doit déjà interpeller les décideurs politiques et
les chercheurs congolais sur la nocivité de la pollution urbaine en
général et celle de la fumée de tabac sur l'arbre
respiratoire (39, 40, 41, 42, 43).
31
En effet, sur l'ensemble des affections respiratoires, 41,2%
représentent les broncho-pneumopathies- obstructives. La fumée de
tabac agit directement ou indirectement sur presque tous les organes de
l'organisme soit par la chaleur, soit par l'action directe de ses irritants sur
les voies respiratoires, soit par le passage de certains produits dans le
sang(44).
4.2.1 Tabagisme par cigarette et affections
respiratoires chroniques
Ce travail montre que le tabagisme par cigarette multiplie par
5 le risque de laryngite chronique et que si dépendance il y a (fumeur
régulier de cigarette), la fumée de la cigarette est non
seulement un facteur de risque de laryngite chronique mais multiplie par 2 le
risque de bronchite chronique chez les enquêtés, en dépit
du seuil significatif non atteint. A l'avenir les patients avec laryngite
chronique seraient exposés à un haut risque de cancer de larynx
(45, 46, 47, 48,49).
4.2.2. Tabac à priser
Le statut de priser régulièrement du tabac
multiplie par 6 le risque de bronchite chronique et par 2 celui de laryngite
chronique chez les enquêtés.
4.2.3. Tabac à chiquer
Le statut de chiquer régulièrement du tabac
multiplie par 3 le risque de laryngite chronique chez les
enquêtés. La force statistique entre chiquer du tabac et laryngite
chronique est significative telle que démontrée pour la
fumée du cigarette et le statut de priser régulièrement du
tabac. Ce qui confirme la nocivité de chaque forme du tabac sur la
santé humaine (50).
32
En effet, en regroupant la consommation du tabac tous types
confondus, le statut de tabagisme en général confère un
triple risque de laryngite chronique, risque qui double de manière
très significative en cas de régularité de ce tabagisme
général.
4.2.4. Ensemble des affections respiratoires
chroniques
En considérant la régularité de chaque
type de tabac consommé, le taux de l'ensemble d'affections
respiratoires chroniques diffère de manière très
significative entre les différents types de tabac : le taux
le plus élevé de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques
se remarque chez les fumeurs réguliers, suivi des chiqueurs
réguliers, des priseurs réguliers et très loin des
enquêtés avec abstinence de tabac. Ceci démontre le
rôle péjoratif de la fumée de tabac sur le revêtement
muqueux, les macrophages alvéolaires pulmonaires.
4.2.4.1. Action du tabac sur le revêtement
muqueux
Les bronches sont revêtues d'une muqueuse
constituée d'une couche de cellules qui les protègent. Les
cellules des bronches sont pour la plupart des cellules à bordures
ciliées, munies chacune de centaines de petits cils battant ensemble.
Ces battements bien organisés permettent d'éliminer les
sécrétions, les poussières et les microbes, qu'il s'agisse
de bactéries ou de virus. Les cellules glandulaires
sécrètent le mucus bronchique qui aide à engluer les
impuretés et les éliminer par un véritable escalator
mucociliaire (23).
33
L'irritation par le tabac du revêtement bronchique a
deux conséquences :
· dès les premières bouffées de
tabac, les cils bronchiques se paralysent.
L'escalator ciliaire devient incapable de faire remonter les
particules et les sécrétions bronchiques vers la bouche. En cas
de prolongation du tabagisme, les cils disparaissent progressivement rendant
ces cellules incapables de jouer leur rôle dans l'évacuation des
sécrétions et de toutes les particules polluantes contenues dans
l'air inspiré. La toux devient le seul recours pour éliminer
mucus et particules ;
· parallèlement sous l'effet de la fumée du
tabac, les cellules glandulaires et les glandes bronchiques
sécrètent des quantités excessives de mucus. En fin de
nuit, au moment du réveil l'amoncellement de sécrétions
dans les poumons durant quelques temps pour assurer l'évacuation des
crachats permettant une « toilette bronchique». Cette toilette
bronchique matinale évite l'encombrement, si le fumeur prend soin de
bien cracher en toussant.
La poursuite de l'irritation va transformer
profondément le revêtement muqueux bronchique et provoquer une
transformation dite « métaplasie » de la
muqueuse. Les cellules au lieu de rester sur une seule couche, vont s'empiler.
Cette métaplasie fait le lit du cancer des bronches (le plus souvent
appelé cancer du poumon). La métaplasie met plus d'un an pour
disparaître après l'arrêt total du tabac (23).
34
4.2.4.2. Action du tabac sur les macrophages
pulmonaires
Chez les fumeurs, malgré l'augmentation de leur nombre,
les macrophages alvéolaires sont incapables d'assurer correctement leur
fonction. Les tests mesurant l'adhérence et l'habilité des
macrophages alvéolaires à digérer les particules par
phagocytose sont très perturbés chez le fumeur.
La fumée du tabac, toxique pour les macrophages
alvéolaires, rend de ce fait le poumon plus sensible à d'autres
polluants. Car les macrophages ne peuvent plus jouer leur rôle normal
dans l'épuration .
4.3. ASTHME BRONCHIQUE
La présente enquête ne montre pas une association
significative entre la fumée de cigarette et l'asthme bronchique
contrairement à l'évidence et à la plausibilité
biologique fournies par la littérature (51, 52, 53, 54, 55). La non
structuration du questionnaire relatif à l'asthme bronchique souvent non
compris par les enquêtés pourrait expliquer ces résultats.
35
CONCLUSION
La présente enquête souligne l'allure
épidémique du tabagisme tous types confondus. Le statut de priser
du tabac occupe la première place, suivi par le tabagisme par cigarette
et de loin par le statut de chiquer du tabac.
Le sexe masculin, la naissance en milieu urbain de Kinshasa,
le statut de priser du tabac et la présence des amis fumeurs de
cigarette sont identifiés comme facteurs de risque de fumer la
cigarette.
Une association significative et respective a
été démontrée entre la fumée
régulière de cigarette, le fait de priser
régulièrement du tabac, le statut régulier de chiquer du
tabac et la présence de la laryngite chronique; alors que le statut de
priseur régulier de tabac multiplie par 6 le risque de bronchite
chronique.
Le sexe masculin, le statut régulier de fumer la
cigarette, le statut régulier de priser le tabac et la consommation
simultanée de tous les types du tabac sont isolés comme facteurs
de risque de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques.
Aucune association significative n'est démontrée
entre fumer la cigarette, priser le tabac, chiquer du tabac et la
présence de l'asthme bronchique.
Un programme de prévention et de lutte contre
l'épidémie du tabagisme est souhaité pour la population de
la commune de Matete.
36
RECOMMANDATIONS
L'examen de ces résultats y compris les
conséquences néfastes qui découlent de la consommation du
tabac nous poussent à formuler les recommandations ci-après
:
à la population :
- d'abandonner la consommation de la poudre de tabac et de la
cigarette ;
aux législateurs :
- de sensibiliser davantage les parents, les enseignants, les
pasteurs et prêtres sur les méfaits du tabac ;
- de procéder à l'instruction des adultes pour
l'éducation des mineurs dans la consommation de la poudre de tabac et de
la cigarette;
- de lutter contre le tabagisme par cigarette
particulièrement dans la profession manuelle.
aux chercheurs :
- de mener des recherches complémentaires afin de
dégager les aspects médicaux, les facteurs psychosocioculturels
et politico-économiques non abordés dans cette étude.
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44
TABLE DES MATIERES
pages
DEDICACE.......................................................................................I
REMERCIEMENTS...........................................................................II
PLAN.............................................................................................III
ABREVIATIONS ET
SIGNES............................................................IV
INTRODUCTION..............................................................................1
CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LE TABAGISME ET SES
CONSEQUENCES
RESPIRATOIRES................................4
1.1. ORIGINE ET UTILISATIONS DU
TABAC......................................4
1.2. LA
PLANTE.............................................................................4
1.3. LA
CULTURE...........................................................................6
1.4. COMPOSITION DE LA FUMEE DE TABAC ET SES
PRINCIPAUX MECANISMES DE
TOXICITE.................................6
1.5. MALADIES
RESPIRATOIRES..................................................... 8
1.6. CONCEPT DE
RISQUE...............................................................8
CHAPITRE 2. MATERIEL ET
METHODES..........................................10
2.1. NATURE ET PERIOD DE
L'ETUDE..........................................10
2.2. CADRE
D'ETUDE..................................................................10
2.3. POPULATION
D'ETUDE........................................................10
2.3.1. Critères
d'inclusion..............................................................11
2.3.2. Critères
d'exclusion..............................................................11
2.4.
MATERIELS.........................................................................11
2.5. APPROCHE
METHODOLOGIQUE..........................................11
2.6. CHOIX
D'INDICATEURS.......................................................12
2.7. DEFINITIONS
OPERATIONNELLES........................................12
2.8. ANALYSES
STATISTIQUES....................................................13
CHAPITRE 3.
RESULTATS...............................................................14
3.1.DONNEES
DEMOGRAPHIQUES.............................................14
3.1.1. Sexe et
âge........................................................................
14
3.1.2.
Migration..........................................................................14
45
3.1.3. Niveau d'éducation, profession et
ethnicité..............................15
3.1.4. Niveau
socio-économique.....................................................16
3.2. PREVALENCE DU
TABAGISME.............................................16
3.3. FACTEURS DE RISQUE DU
TABAGISME.................................17
3.4. AFFECTIONS RESPIRATOIRES
CHRONIQUES..........................19
3.5. ASSOCIATION ENTRE TABAGISME ET
AFFECTIONS RESPIRATOIRES
CHRONIQUES..........................20
3.5.1. Tabagisme par
cigarette.......................................................20
3.5.2. Tabac à
priser.....................................................................22
3.5.3. Tabac à
chiquer..................................................................23
3.5.4. Laryngite chronique et différents types de
tabac........................23
3.5.5. Ensembles d'affections respiratoires
chroniques........................25
CHAPITRE 4.
DISCUSSION..............................................................29
4.1. EPIDEMIOLOGIE DU
TABAGISME..........................................29
4.2. AFFECTIONS RESPIRATOIRES
CHRONIQUES..........................30
4.2.1. Tabagisme par cigarette et affections
respiratoires chroniques......31
4.2.2. Tabac à
priser.....................................................................31
4.2.3. Tabac à
chiquer...................................................................31
4.2.4. Ensemble des affections respiratoires
chroniques........................32
4.2.4.1. Action du tabac sur le revêtement
muqueux...........................32
4.2.4.2. Action du tabac sur les macrophages
pulmonaires....................33
4.3. ASTHME
BRONCHIQUE........................................................34
CONCLUSION................................................................................35
RECOMMANDATIONS...................................................................36
REFERENCES.................................................................................37
ANNEXE.......................................................................................38
46
ANNEXE
FICHE D'ENQUETE SUR LE TABAGISME
I. IDENTITE
0. Numéro du ménage :
1. Sexe M=1 F=2
2. Age, ans / / /
3. A. Quartier............................... B.
Localité...............................
4. Rue.........................................
5. Lieu de naissance.....................................
6. Année d'arrivée à
Kinshasa.................
7. Education atteinte : 1= illettré, 2= primaire, 3 =
secondaire,
4 = supérieur/universitaire/ /
8. Profession.................................
9. Ethnie......................................
II. QUESTIONS RELATIVES AU TABAGISME
10. Avez-vous déjà fumé ?: oui = 2
non = 2 .................../ /
11. Si oui, quel type de tabac : cigarette = 1 pipe = 2
cigare 3
12. Avez-vous déjà prisé du tabac (tumbako
na zolo) ? oui = 1 non= 2
13. Avez-vous déjà chiqué du tabac (tumbako
na monoko) ? oui = 1 non= 2
14. Avez-vous déjà fumé au cours de 30
derniers jours ? oui = 1 non= 2
15. Avez-vous déjà prisé au cours de 30
derniers jours ? oui = 2 non= 2
16. Avez-vous déjà chiqué au cours de 30
derniers jours ? oui = 1 non= 2
17. Quel âge aviez-vous lorsque vous avez fumé pour
la première
fois ?......................................................... / /
18. Quel âge aviez-vous lorsque vous avez prisé pour
la première
fois ?......................................................... / /
19. Quel âge aviez-vous lorsque vous avez chiqué
pour
la première
fois ?................................................. ........./ /
20. Fumez-vous parce que
a) un parent vous a conseillé :
oui= 1 non=2
b) un ami vous a conseillé :
oui= 1 non=2
21. Prisez-vous parce que
a) un parent vous a conseillé :
oui= 1 non=2
b) ce sont des habitudes du village :
oui= 1 non=2
c) un ami vous a conseillé :
oui= 1 non=2
d) quelqu'un vous a dit que ça soigne la rhinite et la
sinusite
oui= 1 non=2
e) c'est moins cher que la cigarette
oui= 1 non=2
22. 47
Quel est le prix d'un flacon mesure de tumbako ?
en Franc
congolais...................................................
/..../...../..../
23. Toussez-vous de hier à ce matin ?
oui= 1 non=2
24. Souffrez-vous de l'asthme bronchique ?
oui= 1 non=2
25. Avez-vous la voix rauque ?
oui= 1 non=2
26. Nombre de personnes dans la maison
............................../ / /
27. Nombre de pièces (chambres) dans la maison
..................../
28. Chef de famille propriétaire = 2 locataire = 1
................./ /
29. Présence d'eau courante dans la maison
..................... oui=2 non=1
30. Présence d'eau courante dans la parcelle
..................... oui=2 non=1
31. Présence électricité dans la parcelle
............................ oui=2 non=1
32. Présence de T.V dans la maison
................................. oui=1 non=2
33. Présence de radio dans la maison
............................... oui=1 non=2
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